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Le premier jour du reste de ta vie. |Scarlett.

 
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 Le premier jour du reste de ta vie. |Scarlett.

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Ophelia Ivanova


Ophelia Ivanova
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MessageSujet: Le premier jour du reste de ta vie. |Scarlett.   Le premier jour du reste de ta vie. |Scarlett. Icon_minitimeJeu 24 Nov - 1:14

Un instant, elle regretta d'être assise là à l'attendre. Ses mains tremblaient, et elle aurait voulu qu'Elle soit avec elle, rien que pour lui sourire, lui dire que tout irait bien comme Elle le faisait si bien. Néanmoins, la jeune femme savait qu'elle avait eu raison de refuser sa proposition, c'était Ophelia qui devait être là, sur cette chaise à attendre celle qu'elle avait attendu durant des années sans qu'elle ne daigne venir la sauver...

- Je voudrais un café s'il vous plaît, demanda-t-elle nerveusement.

Elle tritura son écharpe de ses mains en attendant que la serveuse lui apporte sa commande, se concentra inutilement sur la rue en quête d'un quelconque bruit qui aurait pu lui rappeler l'agitation qu'elle avait quitté quelques minutes plus tôt, Noël arrivant à grands pas. Bien sûr, c'était inutile : Le chaudron baveur était bien trop reculé des grands rues pour ça.

Et puis, la porte s'ouvrit en grand, laissant un air froid glacer les clients les plus proches, et Ophelia se tourna vers sa mère.

__

Ce jour-là aurait pu être marqué d'une croix rouge vive sur le calendrier. C'était ce genre de date qu'on est tenté de fêter chaque année, qui nous fait nous lever avec un grand sourire dix ans après, rien qu'à cause des souvenirs, de la chance et le destin qui nous ont souri une seconde, le temps d'un claquement de doigt – pour que tout bascule. Ceci est la vraie histoire et je pourrais en rapporter chaque détail inlassablement, avec le même sourire et la même joie.

Début Septembre, troisième année.
J'avais remis les pieds dans cette école parce que mes parents m'y avaient presque poussée de force. Je n'avais pas ma place là bas, j'étais étrangère à tout ce qui m'entourait, comme un mannequin de magasine se retrouvant en plein désert du Sahara, ou encore comme un Lion en Antarctique. Ça se voyait rien qu'en m'observant. De nombreuses plaisanteries entre Scott et moi étaient nées à cause de ces années là, même si nous ne pouvions pas vraiment en rire sans réserve, car l'Ophelia des premières années n'avait rien de « mignon », mais tout de « touchant ». Je n'avais pas vraiment beaucoup évolué en trois ans lorsque j'ai rencontré Scarlett, en tout cas pas positivement. J'avais été un agneau en posant le choixpeau sur ma tête, j'avais été un agneau blessé en troisième année.

Car si je n'avais pas beaucoup évolué, ma vie elle, commençait à le faire, à me rattraper, alors qu'encore une fois je n'avais rien demandé. C'était le début de tout, ma véritable naissance. Et ce début avait commencé pendant un cours de potion banal, début qui avait entraîné tout le reste dans sa course, du bon jusqu'au mauvais...

J'aurais pu dire « au fond de moi, je savais que ça allait arriver » ou encore « au fond de moi, j'ai su que c'était fini dès l'instant où j'avais croisé le regard de ma mère », mais c'était faux. Je ne voulais pas prétendre avoir été une fausse naïve, alors simulé la totale innocence ou autre afin de me trouver une excuse. J'avais réellement été la plus aveugle des adolescentes, de ces cas désespérés dont on ne parle même pas dans les livres que je continue à avaler avec passion tant le sujet est improbable. Lorsque j'avais supplié mes parents de rester à la maison, je m'étais comportée comme un poisson qu'on sort de l'eau un instant pour nettoyer son bocal. Ce que je ne savais pas encore, c'est que je n'avais pas été assez vite remise dans mon bocal, tout avait changé, irrévocablement. Mon père m'avait regardé comme si mes larmes - qui n'avaient jusqu'alors jamais coulé sur mes joues réellement – le broyaient de l'intérieur, et j'avais de la peine aujourd'hui à essayer d'imaginer à nouveau son regard ce soir là, ce regard de condamné sur le bûcher. Ma mère aussi l'était, mais elle était plutôt celle qui se rendait compte que sa bêtise avait été découverte, cruelle, amère, ayant causé des dommages qu'elle n'avait jamais envisagé. Ça avait été la différence de réaction entre ma mère et mon père qui avait conduit leur fausse histoire à leur perte. Papa, tu aurais du m'emmener au cirque et m'offrir un ballon pour que je m'envole, pas m'acheter un aquarium pour m'y noyer.


- (…), potion que vous allez faire par deux, avec votre voisin ou voisine. Vous avez une heure.

Lorsque je m'étais réveillée de mes rêveries habituelles, abandonnant du regard la fenêtre et le stade de Quidditch qui dominait au loin, j'avais soupiré comme si on m'obligeait à faire cinquante pages d'histoire de la magie – que je trouvais quand même intéressant, au contraire du trois quart des élèves du château. J'avais laissé passer quelques secondes avant d'oser me tourner vers le tabouret... vide à côté de moi. J'avais eu un léger mouvement signifiant que je n'avais pas vu la Gryffondor – je n'étais pas assez sociable pour tenter de retenir les prénoms de mes camarades – arriver, et j'avais souhaité de toutes mes forces qu'on finisse cette potion au plus vite, dans l'espoir qu'on ne serait pas obligé de communiquer, comme si elle allait me manger si j'ouvrais la bouche.

La première image que j'avais eu de Scarlett était celle de cette jeune sorcière au regard tourmenté et profond. Si j'avais été différente à cette époque là, j'aurais sans doute dit qu'elle n'avait rien d'une méchante sorcière s'apprêtant à me faire cuire, mais j'avais passé trois ans à rester le plus éloigner possible de tout ce qui pouvait avoir la capacité de bouger, subissant par conséquence de nombreuses moqueries qui n'avaient rien arrangées. Tendant la main, j'avais saisi le manuel le plus rapidement possible car il était à mon goût trop près d'elle, renversant au passage le chaudron qui, par chance, était vide à ce moment là. Je n'avais presque rien entendu du bruit que ça avait provoqué, car j'étais concentrée à vouloir disparaître sous la table, soudain l'objet de l'attention des élèves de la classe. J'avais alors pincé les lèvres, feignant de les ignorer, les élèves et les larmes qui commençaient à me menacer, ce qui était déjà un beau progrès. D'une main vive mais d'une voix tremblante, j'avais chuchoté :


- On commence ?
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Scarlett Dawbson


Scarlett Dawbson
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MessageSujet: Re: Le premier jour du reste de ta vie. |Scarlett.   Le premier jour du reste de ta vie. |Scarlett. Icon_minitimeVen 25 Nov - 15:29

Hot Air Balloon - Owl City

« So bored to death you held your breath
And I tried not to yawn
You made my frown turn upside down
And now my worries are gone...



Un simple éclat, un tout petit éclat...

Il semblait qu'une étrange et belle accalmie était arrivée dans ma vie. Si soudain que cela soit, je ressentais quand je me réveillais une légèreté depuis trop longtemps oubliée, une sensation non pas de paix mais de tranquillité, comme si j'avais enfin trouvé la parade à ce vide qui m'avait creusée et détruite. Ce n'était pas assez net pour me faire l'effet d'une renaissance, mais je redécouvrais la vie petit à petit, grâce à de simples choses, de minuscules détails, et je sentais que je me réchauffais, que de l'air pur s'insufflait à nouveau dans mes poumons. J'allais bientôt pouvoir respirer et sortir de cette bulle d'enfer qui m'avait emprisonnée et fait tant souffrir... Ma salvatrice avait un nom et c'était celui de Margaret Winter; bien sûr elle n'était pas la seule en cause et je ne pouvais pas oublier, par exemple, combien Haruhi s'était battue pour moi tout ce temps où je n'avais été qu'une absente, l'ombre de moi-même. Aujourd'hui, les Mangemorts partis, la tranquillité revenue, c'était comme si j'avais tourné une nouvelle page. Kelsy était toujours là, parce que le premier amour grave le cœur à jamais, et le mien saignait encore. Mais je repensais à elle comme un souvenir et non plus comme une blessure à présent; elle était partie, alors tant pis. J'étais la seule à pouvoir me reconstruire. Le tourbillon de la vie, si cruel soit-il, avait tout de même placé un ange sur ma route. Les retrouvailles avec ma mère, et son histoire insensée, m'avaient beaucoup apporté. Je n'étais plus la pauvre petite orpheline dont personne n'avait jamais voulu pas même ses propres parents, pas même celle qu'elle avait aimé. Non. J'étais née de l'amour de deux êtres et cela changeait toute la donne. L'amour de ma mère, de mon père défunt, tout cela m'ouvrait de nouvelles portes, une nouvelle dimension. Pour la première fois de ma vie je m'étais dit "et si?..." et j'avais senti ce qu'on appelle, je crois, la rage de vivre. Elle était ténue, elle était timide, mais chaque jour me donnait un peu plus de forces, et bientôt j'allais pouvoir me tenir debout dans le vent sans être emportée en silence.

Je m'étais retrouvé un goût acharné pour le dessin, et jamais je n'avais eu autant d'inspiration - je rêvais même la nuit que je dessinais. Mes dessins avaient, selon moi, pris de nouvelles perspectives, je les trouvais plus aboutis, moins superficiels. J'arrivais également à retranscrire autre chose que des ambiances tristes ou effrayantes, et ce petit détail était une preuve positive de mon changement de mentalité.

On ne se change jamais vraiment, évidement. Si forte que ce soit ma détermination, je restais moi-même malgré tout. J'avais mes périodes de doute, mes envies de tout laisser filer, ma mélancolie, mes idées noires, mon chagrin, et rien de tout cela n'allait disparaître. Mais m'en rendre compte commençait à me donner les moyens de prendre le dessus, et je sentais que tout doucement s'élevait un soleil doré sur mon horizon; je n'avais qu'à fermer les yeux et sentir ses rayons chauds caresser ma peau pour me sentir rassurée.

J'étais persuadée qu'on ne pouvait pas être heureux dans la vie mais qu'on pouvait essayer de l'être - et là était toute la différence. Je faisais le choix d'essayer.

Ce matin le temps était clair, blanc, et j'avais été éblouie de la lumière du ciel, me frottant les yeux encore pleins de sommeil alors que je profitais des quelques derniers instants dans mon lit. J'avais cours de Potions, je crois, et si comme à l'habitude cela ne m'intéressait pas outre-mesure, je laissais à cette journée tout le bénéfice du doute : il n'y avait pas de doute qu'elle ne soit pas bonne. Le dortoir s'animait lentement et je souris à Haruhi qui sortit de son lit en même temps que moi. Après avoir enfilé mon uniforme - mes habits avaient été chauffé par la chaleur qui émanait de la cheminée où un feu ronflait, et je me sentis bien, comme si on distillait en moi une douce chaleur. Je fis ma toilette avec Haruhi, discutant de tout et de rien tandis que je me lavai le visage et me coiffai. Mes cheveux lisses et rouges s'arrêtaient au niveau de mes épaules et ma frange dessinait une diagonale sur mon front; je les brossai et y mis comme à l'habitude une barrette surmontée d'un petit nœud noir, avant de descendre avec ma meilleure amie dans la Grande Salle. J'avais rarement faim le matin et je me contentai d'un jus de citrouille bien frais - on finissait par s'y habituer - et d'un thé au parfum d'épices. Puis j'empruntai le chemin du cours de Potions. Mes pensées vagabondaient bien loin, je n'avais aucune envie de touiller un chaudron pendant deux heures, mais cet optimisme nouveau qui était né en moi m'empêchait d'avoir le moral à zéro. Ce n'était qu'une autre cour inutile parmi les autres, rien de plus.

Je me sentais fragile mais je me sentais vivante, et c'était tout nouveau pour moi. Pénétrant dans la salle, je baissai les yeux pour essayer de passer la plus inaperçue possible car Naoko Nakamura n'était pas le professeur le plus gentil de cette planète, et je m'installai sur le premier tabouret vide venu. Je sortis mes affaires en silence; mon livre, un parchemin, un crayon de papier, et fis mine d'écouter tout en pensant à bien d'autres choses.

Il était question de potion d'Aiguise-méninges, et je griffonnai quelques mots, recopiant les instructions du tableau, l'esprit totalement ailleurs. Clarifier ses pensées. Ré-optimiser la concentration. Scarabées. Gingembre. Bile de Tatou. Asphodèle... Ma main se mit d'elle-même à griffonner, à tracer des visages sur la feuille, des objets.

Mais je revoyais ma chambre, teintée de violet pastel, de vert pastel, de doré, de blanc. Je sentais le parfum de ses vêtements, les histoires qu'elle me racontait, les jeux de cartes qu'elle m'avait appris. J'entendais les crépitements du feu dans la cheminée, les bruits de la rue le matin. Je sentais les vieux papiers des livres de sa librairie sous mes doigts, je me rappelai de ceux que je lisais quand je l'accompagnais travailler. Ses gâteaux, ses bons repas, ses câlins, ses baisers... Elle me manquait mais je savais que dès les prochaines vacances, ou même pendant nos sorties à Pré-au-Lard, je pouvais aller passer du temps avec elle. Qu'elle ne s'envolerait jamais. Elle me l'avait promis. Je voulais tellement la croire.

Je sursautai violemment, ramenée à la réalité, quand me voisine fit tomber notre gros chaudron qui tomba sur le sol dans un fracas métallique et roula un peu plus loin. Elle l'avait vite ramassé, visiblement gênée de son geste, alors que les autres ricanaient un peu, et que j'essayais tant bien que mal de reprendre mes esprits et de ne plus trop penser aux merveilleux moments avec ma mère et plutôt à ce que nous devions faire. Bon, j'allais encore avoir une note passable, mais je n'en demandais pas plus. Il était hors de question que je continue à faire des potions une fois hors de Poudlard.

- On commence ? chuchota ma voisine.

Un peu prise de court, je balbutiai -

- Euh, euh, oui... Il faut faire quoi? lui demandai-je à voix basse, triant les ingrédients sur la table juste pour me donner une contenance. Je n'arrivais jamais à rien en Potions, je me trompais dans l'ordre des ingrédients et dans les temps, c'était toujours une catastrophe. Heureusement que la majorité du temps, nous étions à deux. Je tentai de lire les instructions du livre qu'elle tenait, mais à l'envers, je n'étais pas trop avancée. C'est alors que je la vis vraiment; elle, ses longs cheveux blonds et vaporeux, son regard clair, ses mains toutes fines, son teint de porcelaine, et son air réservé, presque évanescent, comme si elle s'excusait d'être là. Un peu comme moi... Mais d'une autre manière. Quelque chose m'intrigua.

- Tu t'appelles comment? Moi, c'est Scarlett. Désolée, mais je ne suis pas très forte en potions. Je vais essayer de ne pas faire de bêtises, mais au moins tu es prévenue...

Je souris timidement, comme pour m'excuser par avance. C'est alors que je croisai son regard.

Un simple éclat, un tout petit éclat...
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MessageSujet: Re: Le premier jour du reste de ta vie. |Scarlett.   Le premier jour du reste de ta vie. |Scarlett. Icon_minitimeVen 25 Nov - 21:43

« Ce qui ne peut être évité, il faut l'embrasser »


- Bonjour Ophelia, avait chuchoté sa mère, comme si la saluer à haute voix allait provoquer chez elle un surplus d'émotion.

La jeune femme était restée muette, et l'observait. Elle ne savait pas trop comment réagir : Comment parler à sa mère lorsqu'on n'avait pas vu cette derrière pendant des années ? Que lui dire ? Percer l’abcès, essayer d'oublier ? Ophelia désigna la chaise en face d'elle, comme pour l'inviter à s'asseoir. Esfir ne se fit pas prier, et s'installa donc, l'air visiblement nerveuse. L’Écossaise ouvrit la bouche, puis la referma. Sa mère l'observait avec insistance, comme si elle avait essayé de s'imaginer ses traits nouveaux pendant des années. Cette pensée eut don d'agacer Ophelia, qui parla enfin :

- Tu veux boire quelque chose ?

Sa voix n'était plus celle d'une Raiponce craintive et fragile.

__

Qui aurait été la petite Ophelia si j'avais eu une éducation différente, une enfance différente ? Aurais-je eu la même sensation de total changement aujourd'hui ? Des questions qui n'auraient jamais de réponses. Il était sûr que si tout avait été différent, je n'aurais pas été là à raconter cette histoire, mon histoire. Mes parents auraient réagi différemment, ils seraient différents, mais les regrets ne servaient à rien.

Ce jour-là, j'avais eu hâte que l'histoire s'arrête, comme tous les jours depuis que j'avais mis les pieds à Poudlard. Poudlard c'était un peu le château de la méchante belle-mère -que j'aurais peut-être du avoir au final-, avec les gardes méchants vilains pas beaux qui ne voulaient pas que leur maîtresse me voit encore dans le miroir magique parce que ça la mettait dans une colère noire. Ces gardes je les comprenais un peu, ils ne voulaient pas que la sorcière s'en prenne à leur famille, à leurs enfants qui jouaient à cache cache dans la forêt et qui finissaient eux même dans une maison en pain d'épice et les ogres les mangeaient. Ils en devenaient peut-être eux même mauvais, mais quand ils rentraient chez eux, ils faisaient semblant d'être comme avant, un bon mari qui avait eu la superbe promotion « Je ne suis plus bûcheron, j'aide la Reine ! », mais au fond, ils restaient ces hommes trop vulnérables qui s'étaient laissés influencer par la reine, qui cherchaient à me faire manger une fichu pomme comme si j'étais Ève, qui rendaient les nains tristes. Ils étaient pris dans leur propre piège. A faire semblant d'être méchant, on le devenait.

Tout ça pour dire que je n'avais pas conscience que tout allait très mal finir parce que ma vie était aussi fausse que la pomme était mauvaise pour ma santé. J'aurais été prête à mourir, faisant mine de tomber dans les pommes avec la classe d'une Marie-Antoinette, parce qu'après tout, les livres finissaient comme ça : C'était soit « Et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants », soit le personnage meurt et voilà, on passe à autre chose. J'étais persuadée que la vie c'était ça, aussi simple que ça : On rencontre notre prince et on se marie, on fait des mômes, ou alors on finissait comme la Félicité de Flaubert : La dernière de nos visions c'était celle d'un stupide perroquet, et on s'éteignait comme une bougie avec un courant d'air. Ça ne pouvait pas se passer autrement que dix milles sourires, une aventure triste mais qui finissait bien (ou mal, mais le mal ne durait pas longtemps puisqu'on finissait empaillé tel un Perroquet) et bouuuum plein de petits Scott et de petites Ophelia. Et c'était tout. Mon aventure à moi, j'étais sûre que c'était Poudlard, mes professeurs les méchants gardes, la Directrice la méchante Reine (elle avait décidé de m'envoyer cette lettre pour m'enfermer dans son château après tout!), et j'attendais que Scott se réveille pour m'emmener sur son cheval blanc et l'histoire serait terminée.

Sauf que non, voilà. La Méchante Reine était plus rusée, la pomme plus juteuse, l'histoire plus compliquée.


- Euh, euh, oui... Il faut faire quoi?

Je m'étais un peu plus écartée d'elle, persuadée que si je lui donnais une mauvaise réponse, elle allait se moquer de moi et j'allais pleurer. Je ne voulais pas pleurer. Les élèves étaient formés pour finir aux pieds de la Reine, ils étaient les Ogres qui mangeaient les enfants, les gardes qui voulaient tuer mon Prince parce qu'il avait volé un médicament pour me sauver, ils étaient les méchants qui avaient cassé la patte avant droite de son cheval ! Ben oui quoi, c'était évident !

- La potion, chuchotais-je, hésitante.

C'était alors que j'avais ressenti une sensation de confiance soudaine. Enfin, confiance, c'était un bien grand mot... Mais le simple fait de l'avoir vu trier des ingrédients d'un air gêné, comme si elle avait elle l'impression qu'elle allait me déranger était tout nouveau pour moi. Après tout, c'était moi qui avait peur qu'elle me transforme en pain d'épice !

- Tu t'appelles comment? Moi, c'est Scarlett. Désolée, mais je ne suis pas très forte en potions. Je vais essayer de ne pas faire de bêtises, mais au moins tu es prévenue...

D'accord, je m'étais crispée en me rendant compte que je n'allais pas pouvoir sortir de ce cours sans lui avoir parlé. Les conversations avec les élèves, je les avais évité trois ans, dès que je le pouvais. Je m'étais arrangée pour me retrouver seule à une table en cours le plus souvent possible, car c'était en cours que j'avais le plus de chance d'être meurtrie par les orties. Les couloirs n'étaient pas une salle fermée, eux.
Le truc, c'est que je n'étais pas seulement craintive, j'étais aussi débordante d'émotions comme les dames des livres des grands auteurs français, et naïve. Les Ogres allaient manger mes enfants, mais je trouvais quand même le moyen de soudain me tourner vers Scarlett pour lui sourire nerveusement, comme une fleur qui s'apprête à se refermer si on la touche.


- Je m'appelle Ophelia, lui avais-je indiqué. Ne t'inquiètes pas, tu n'as qu'à me suivre... Enfin... Si tu veux...

Et voilà, hésitations, complexes, mais détermination d'être aussi gentille que l'était Blanche Neige, et ambition d'y parvenir.

Prenant du gingembre entre mes doigts, je le lui avais montré. J'étais souriante, légèrement plus confiante parce que tout chez Scarlett la faisait ressembler à Pascal et pas aux acolytes de la méchante Reine.


- Il faut le couper. Tu veux que je le fasse ?

Puis, voulant soudain que ma voisine me trouve assez agréable pour ne pas me transformer citrouille à la place des souris, - en fait c'était surtout parce que la confiance était vite acquise avec moi lorsqu'on se montrait agréable et pas trop entreprenant comme Eileen et Aisling -, j'ajoutais avec une touche d'humour – oui j'en étais capable - :

- C'est bien les potions tu sais. Il ne faut pas croire tout ce qu'on lit dans les livres, les sorciers n'ont pas toujours des verrues et un nez crochu, et ne mettent pas toujours des araignées dans le chaudron après tout...

Remarquez l'intelligence de mon « Il ne faut pas croire tout ce qu'on lit dans les livres ». Aaaaah, j'avais de merveilleux conseils... Et puis, soudain, je m'étais demandé si elle allait comprendre de quoi je parlais.

- Euh... Oublie. Des histoires moldues.

Je me souviens encore comme je m'y prenais bien.
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Scarlett Dawbson


Scarlett Dawbson
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MessageSujet: Re: Le premier jour du reste de ta vie. |Scarlett.   Le premier jour du reste de ta vie. |Scarlett. Icon_minitimeSam 26 Nov - 15:06

Il y avait eu une pause dans le temps; ces moments étranges et beaux où on prend conscience de la vie, de la beauté des choses, de la grâce d'un simple rayon de soleil qui se pose sur une table poussiéreuse. Soudain la lumière des cachots m'aveugla. Soudain le bruit ambiant se transforma en un son doux, cotonneux. L'air était tiède, et je voyais presque briller chaque petite particule d'oxygène, comme si j'avais été une princesse vivant dans un monde de paillettes.

Et pourtant je ne la connaissais pas. C'était la première fois que je la rencontrais, je ne savais rien d'elle, et inversement. Ou peut-être qu'elle me connaissait de nom, car mon histoire avec Kelsy avait délié les langues et je m'étais rendu compte comment la différence fait grimper la cote de popularité en flèche, à la vitesse d'une traînée de poudre qui s'enflamme. En tout cas je n'avais pas eu le droit à un regard de travers ou à une remarque déplacée de sa part. Et pourtant je ne la connaissais pas mais lorsque son regard accrocha le mien, il y eut comme un déclic. Je me sentis m'envoler, emportée par un nuage, et tout là-haut le ciel était d'un bleu pur, le soleil me caressait la peau, et j'avais les larmes aux yeux devant tant de beauté et de sérénité : face à moi il y avait une infinité de nuages aux formes douces, dont la consistance me donnait envie de me jeter dedans. Tout au loin le ciel virait au violet puis au rose, et la pureté de ce paysage était si puissante que j'en avais le souffle coupé. J'avais atteint des cieux dont j'avais rêvé mais que je n'avais jamais pu effleurer du bout des doigts.

Il y avait dans ses yeux une fragilité et une douceur infinies; mais plus loin je la devinais forte aussi, à sa manière, même si tous ses gestes trahissaient sa timidité. Je n'arrivais pas à décrocher mon regard de son visage, ses traits fins, sa peau, ses cheveux blonds et si fins qu'on aurait dit de l'eau. Ils brillaient dans la salle peu éclairée, ils me faisaient penser aux fils d'or dont on se servait pour faire des broderies à Noël, au foyer.

Pourquoi ce regard m'accrocha ainsi? Je n'en avais aucune idée. Et je ne le saurais jamais. Il y avait dans la vie des choses qui ne s'expliquaient pas, qui étaient faites du hasard, du destin, ou de je ne sais quoi que nous ne maîtrisions pas. J'étais dépassée. J'étais dépassée mais le gris-bleu de ses yeux m'avait envoûtée et je la trouvais belle, belle, si belle; je dus m'efforcer à respirer pour ne pas manquer d'air.


- La potion, chuchota-t-elle, et je mis quelques instants à me souvenir de ce dont elle parlait.

Ce qui venait de se passer tout au fond de mon cœur, ce moment parfait, il n'appartenait qu'à moi et je ne pouvais pas lui laisser savoir. Elle avait touché mes sentiments d'une manière dont elle n'avait pas idée, sans rien faire, et sans raison, puisque nous ne nous connaissions pas. Dès lors je me sentis à la fois gênée - pourquoi une telle chose m'arrivait? - et avide de curiosité : je voulais tout savoir d'elle. Ces deux émotions contraires me tiraillaient, j'avais à la fois envie de parler sans m'arrêter, ou bien de me terrer dans un trou ou j'aurais pu l'observer sans rien dire, juste l'admirer, et me laisser bercer par ce sentiment merveilleux d'avoir trouvé un jumeau à mon cœur.


- Je m'appelle Ophelia. Ne t'inquiètes pas, tu n'as qu'à me suivre... Enfin... Si tu veux...

Je hochai la tête, la gorge serrée. Ophelia. Ophelia. Ce nom résonnait avec douceur à mes oreilles. Il lui allait à merveille. Il était un peu exotique, original, intriguant, mystérieux. Il était atypique : il lui ressemblait. Je tentai de ravaler mon trouble et lui souris timidement.

Elle m'invita à l'imiter et me montra ce qu'il fallait faire. Je crois que j'avais déjà coupé ce genre d'ingrédients, mais mes idées étaient parties vagabonder si loin que je ne répondais plus de rien. J'attrapai un petit couteau, des racines d'Asphodèle, et me mis à les couper en fines lamelles comme Ophelia le faisait avec le gingembre, prenant exemple sur elle, m'appliquant comme jamais je n'avais dû m'appliquer en cours de Potions. Ce n'était pas par désir de l'épater, c'était plutôt un moyen de me concentrer, de cacher les tremblements infimes qui m'agitaient, de ne pas partir complètement dans les profondeurs de mes rêveries. Il me semblait qu'il n'y avait plus que nous deux dans la salle de cours, et que même Nakamura n'était plus là.


- C'est bien les potions tu sais. Il ne faut pas croire tout ce qu'on lit dans les livres, les sorciers n'ont pas toujours des verrues et un nez crochu, et ne mettent pas toujours des araignées dans le chaudron après tout...

Interpelée, je stoppai mon geste et levai le regard vers Ophelia - la clarté brillante de ses yeux toucha encore une fois mon cœur, comme si elle me tirait une nouvelle flèche.

- Euh... Oublie. Des histoires moldues.

De telles révélations me motivaient toujours un peu plus que les conversations des sorciers qui parlaient de choses qui ne touchaient pas mon existence. Je m'écriai sans retenir ma vivacité :

- Moi aussi j'adore lire les contes de fée! Après un instant de réflexion, je regrettai cet aveu puéril. Pour qui allait-elle me prendre? Mes lectures favorites étaient certes romanesques et romantiques, mais restaient de grands auteurs : Brontë, Austen, etc... Je me mordis la lèvre et balbutiai pour me rattraper : Je veux dire... C'était l'image que j'avais des sorciers au début. C'est sûr que c'est un peu caricatural mais... Encore une fois ce n'était pas la chose à dire. Je balayai la salle du regard tout en me disant qu'avec ces chaudrons, ces ingrédients bizarres, nous ressemblions vraiment aux méchants des contes de fée. Je suis née moldue, expliquai-je alors en guise de conclusion qui n'en était pas une.

A nouveau, je me rendis compte que je m'étais empêtrée dans un fouillis donc je n'allais pas réussir à me sortir. Alors, qu'étais-je, née moldue ou pas née moldue? J'avais grandi comme une née moldue jusqu'à retrouver ma mère et découvrir qu'elle était une sorcière. Comment expliquer cela à Ophelia sans lui faire des aveux dont elle n'avait sans doute strictement rien à faire?


- Enfin... En partie, ajoutai-je, évasive. Dans quelle galère je m'étais fourrée... Elle allait me trouver stupide, nulle...

Je repris mon couteau et me remis à couper les racines - j'avais les mains toutes marron et une grosse, grosse envie de pleurer. Je voulais retourner là où tout était parfait, quelques instants plus tôt. Avec elle. Je voulais l'entendre rire, je voulais qu'elle me comprenne, je voulais qu'elle partage les mêmes sentiments que moi, je voulais que tout soit simple.


- On fait quoi ensuite? demandai-je d'une petite voix. Nous avions fini de couper et de piller tous les ingrédients, et c'était elle qui avait le livre devant les yeux.
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Ophelia Ivanova


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MessageSujet: Re: Le premier jour du reste de ta vie. |Scarlett.   Le premier jour du reste de ta vie. |Scarlett. Icon_minitimeSam 26 Nov - 20:14

Alors que la serveuse s'éloignait après avoir déposé les deux cafés brûlants sur la table, Ophelia s'exprima :

- Pourquoi est-ce que tu es là, et pas en Russie ?

Ses paroles auraient pu avoir l'air cruelles, mais c'était plutôt une question toute naturelle aux yeux de la jeune femme. Elle se demandait pourquoi, après tant d'années pendant lesquels sa mère l'avait abandonnée, elle décidait comme ça, du jour au lendemain, de revenir et d'inviter sa fille à boire un café au chaudron baveur. Ophelia ne savait pas si elle était prête aujourd'hui à l'écouter, et pourtant elle l'avait voulu toute sa vie. Elle avait voulu, même hier, écouter ses explications, lui demander pourquoi elle en était venu à cette « solution », et même, peut-être, lui pardonner... Mais là, alors qu'elle se trouvait devant la femme qui l'avait mise au monde, elle aurait voulu qu'elle s'en aille, tout bonnement et simplement, sans un mot, qu'elle retourne de là où elle venait.
Mais c'était peine perdu pour le moment, de Esfir sembla prendre ses paroles en plein cœur. La vérité c'était qu'elle s'était demandé pendant des années si sa fille n'allait pas la rejeter si elle revenait. C'était sa plus grande peur, qu'elle ne comprenne pas.

- J'avais envie de te voir, lui répondit Esfir à mi-mots, car elle ne savait tout simplement pas par quoi commencer.

L'écossaise fronça les sourcils.

- Tu avais envie de me voir ?

__

Aujourd'hui, je me souvenais de cette matinée là avec humour. J'aurais aimé avoir un retourneur de temps assez puissant pour la repasser comme un film très drôle, autant que je l'aurais voulu. Mais cette fille là, cette Serdaigle n'était plus moi, alors j'aurais regardé Scarlett la dévorer des yeux en me rendant compte de ce qui se passait, pas comme une petite Princesse qui pense qu'il n'y a que son prince qui peut l'aimer.

Pourtant, je n'avais pas compris. Je n'avais pas compris non plus la sensation de confiance qui m'avait prise les tripes lorsque je l'avais vu pour la première fois, qu'elle m'avait parlé. Il fallait dire que le destin était bien étrange, mais que tout semblé être programmé par avance, exprès pour que tout ne soit qu'ironie à la fin. Tu es née riche ? Tu deviendras pauvre. Tu rêves d'arc en ciel ? Tu épouseras une Leprechaun. Tu ne l'attendais pas ? Elle viendra.

Je m'étais mise à couper le gingembre, minutieusement, en me disant encore que j'aurais pu faire tout ça chez moi, mais je trouvais ça amusant de l'apprendre à ma voisine qui semblait ne pas aimer vraiment ça. L'idée que tous les sorciers passaient leur temps libre avec un balai méchant et grincheux, un miroir ensorcelé et un grand chaudron inquiétant était révolue...


- Moi aussi j'adore lire les contes de fée!

Je m'étais tournée vers ma voisine, soudainement très intéressée. C'était à cet instant précis que j'avais décidé que Scarlett n'était réellement pas un Ogre assoiffé d'enfants. J'avais réagi parallèlement à elle, je m'étais exprimée de manière réjouie, mais à l'extrême, comme les modèles de ma vie dans mes livres, je lui avais lancé un grand sourire, comme pour lui signifier que désormais, nous étions amies, rien que parce qu'elle avait eu le malheur (enfin, façon de parler) d'ouvrir un livre.
Mais c'était étrange, surtout pour moi. Pas mon comportement, quand on me connaissait bien on avait l'habitude de voir ma peau devenir soudain blanche comme neige et de me voir défaillir pour rien. Ce qui était étrange, c'était que je la connaissais depuis à peine un quart d'heure, et qu'elle avait réussi à m'approcher plus que le frère et les trois sœurs de Scott (les aînés avaient toujours été assez intelligents pour me laisser tranquille) ne l'avaient fait en 13ans. Même Scott aurait été surpris.


- Je veux dire... C'était l'image que j'avais des sorciers au début. C'est sûr que c'est un peu caricatural mais... Je suis née moldue. Enfin... En partie.

Il n'y avait pas eu que moi qui avait eu du mal, mais au moins Scarlett avait une raison valable... J'avais haussé les sourcils, mais non pas pour relever le fait qu'elle était née moldue – Mes parents ne parlaient pas des nés moldus comme des sous catégories, où aurais-je appris à les mépriser ? -, mais elle avait piqué ma curiosité. En plus de cela, je m'étais demandé comment c'était possible d'imaginer que les sorciers étaient comme ça, oui, moi, la fille qui croyait au cheval blanc qui viendrait la sauver...

- En partie ? L'avais-je invitée à poursuivre. Et puis tu vois bien, je n'ai pas de verrue ! Avais-je ajouté en touchant mon nez de l'index et en le fronçant.

Nouveau sourire à la blanche neige.
C'était d'ailleurs ce sourire que j'adressais aux petits oiseaux trooooop mignons à la fenêtre quand l'été pointait le bout de son nez... Quoi que, rien ne disait que les princesses ne chantaient pas l'hiver. Il fallait remédier à tout ça, parce que la robe en hiver c'est pas le top...


- On fait quoi ensuite ?

Avais-je dit que j'avais des forces insoupçonnées ce jour là ?
Sans hésitation, je prenais un autre couteau que celui qu'elle avait dans les mains, et, l'encourageant, je lui avais dit :


- La partie la moins drôle. Les scarabées ! Il les piler. Mais on va le faire à deux ça ira plus vite.

Prise d'un élan de générosité, je prenais le couteau le moins endommagé, décidément soucieuse de lui faire aimer les potions, et je lui mettais dans les mains.

Et puis, sans me rendre compte de rien - comme d'habitude -, j'avais continué, me rapprochant un peu, signe que je commençais à me sentir plus à l'aise qu'en début de cours, puisque je n'étais pas assise à côté de quelqu'un qui allait se moquer de moi d'une minute à l'autre, et puis, encore plus important, qui aimait les contes de fées !

Le contact de sa peau était agréable.
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MessageSujet: Re: Le premier jour du reste de ta vie. |Scarlett.   Le premier jour du reste de ta vie. |Scarlett. Icon_minitimeMar 13 Déc - 12:28


« And you can see my heart, beating
Oh you can see it through my chest
And I’m terrified, but I’m not leaving
Know that I must pass this test...

Plus tard, bien plus tard, je repenserai à cet instant, à ce cours de Potions inoubliable, avec un léger sourire attendri. Parce que tout cela avait un sens, qui sur le coup m'avait échappé. Je ne voyais qu'elle, je cherchais à bien faire, mais au fond de moi il y avait cette peut grandissante que je déployais comme un bouclier, ce refus de redevenir la même, de sombrer à nouveau. Ophelia m'attirait autant qu'elle m'effrayait mais pourtant j'avais la sensation qu'elle m'avait apprivoisée, par son simple regard clair et timide, par ses gestes évanescents, sa petite voix et ses jolis cheveux qui lui donnaient des airs de princesse. Mais c'était cette force insoupçonnée au fond d'elle qui me fascinait, plus que tout, je me sentais irradiée, comme si il ne pouvait plus rien m'arriver auprès d'elle.

Combien c'était stupide, en même temps, et je le savais... Cette fille, un an plus jeune que moi, n'en avait sûrement rien à faire de ma petite personne, même si je décelais dans son regard un peu d'intérêt au fur et à mesure que je parlais. Mais elle ne pouvait avoir aucune idée de ce qui se passait à l'intérieur de moi, et ne m'accordait sans doute pas plus d'importance qu'à un élève qu'elle aurait rencontré, comme ça nous arrivait tous les jours. A quoi bon, tout ça? J'avais l'impression de retrouver de l'air à respirer en étant à ses côtés mais il était stérile d'une certaine façon, car c'était impossible que ce que je ressentais soit réciproque. Ce genre de choses arrivait une fois, pas deux. J'avais eu ma part de bonheur, et puis elle m'avait filé entre les doigts, et j'étais bien vantarde de prétendre pouvoir y avoir droit une seconde fois. Mais la façon dont Ophelia m'enveloppait de sa lumière ne pouvait m'empêcher d'espérer, et je me laissais porter par cette rêverie douce à laquelle j'aurais bien voulu croire.


- En partie ? Et puis tu vois bien, je n'ai pas de verrue !


Elle avait froncé son nez et louchait à moitié en le touchant du bout des doigts - cette grimace volontaire si soudaine me fit éclater de rire et je dus retenir mon rire aigu en me couvrant la bouche de ma main, avant de jeter un coup d'oeil à Nakamura pour vérifier qu'elle ne regarde pas en notre direction. Mais le visage d'Ophelia m'avait paru si drôle que je ne pus retenir cet éclat de rire qui avait jailli de ma gorge sans que je puisse le retenir. Que c'était bon! Il y avait bien longtemps que je ne savais plus rire, et si je réapprenais petit à petit, ce genre d'éclat de rire ne m'était pas arrivée depuis longtemps. Je ne sais pas si c'était la grimace d'Ophelia ou l'idée de l'imaginer comme une vieille sorcière avec une verrue sur le nez qui m'avait fait rire, mais la scène m'était apparue comme la plus drôle que j'avais vécue depuis bien trop de temps...

Sa question m'incitait à poursuivre, mais j'hésitai un instant. J'avais toujours une certaine retenue à parler de mon histoire, de ma mère, non seulement parce qu'elle était compliquée et que j'avais peur de mal la retranscrire, mais aussi parce que j'étais soucieuse de ne pas faire passer Margaret Winter pour une mère indigne alors qu'elle était finalement tout le contraire. Mais je savais qu'on ne contrôlait en rien le regard des autres, j'en avais fait les frais quand j'étais sortie avec Kelsy, et j'avais peur de ça, qu'on la juge, alors qu'elle ne le méritait pas.

Mais j'avais confiance en Ophelia même si je ne la connaissais pas. Je ne savais pourquoi, mais je le sentais. J'interrompis mon geste, laissant les racines découpées de côté.


- J'ai grandi dans un foyer moldu, quand je suis arrivée à Poudlard, je ne connaissais rien de la magie. Mais en fait... Il y a un an, j'ai retrouvé ma mère, qui elle est une sorcière. J'ai appris que non seulement la moitié de ma famille était sorcière, mais qu'en plus... J'avais une maman, conclus-je la voix un peu plus basse, ne pouvant retenir un petit sourire. Avoir une mère était peut être normal pour la majorité des élèves de Poudlard, mais quand je les disais, pour moi ces mots avaient la saveur d'un délicieux gâteau que je venais de découvrir.

Je n'osais pas lui demander ce qu'il en était pour elle, et de toute façon, à la manière dont elle avait parlé, je devinais qu'elle était sorcière. Sans rien ajouter je repris mon petit côté et finis consciencieusement de couper les racines. Les ingrédients sur la table étaient tous presque découpés et je me demandais si ce n'était pas le moment de tout mettre dans le chaudron, mais j'attendais le feu vert d'Ophelia, parce qu'en matière de potions, je n'y connaissais tellement rien que j'étais capable encore une fois de tout faire exploser - cela ne me surprenait même plus maintenant.


- La partie la moins drôle. Les scarabées ! Il faut les piler. Mais on va le faire à deux ça ira plus vite.

Je ne m'y étais pas attendue. Un frisson parcourut tout mon corps et je ne pus cacher un léger sursaut, ma bouche s'entrouvrit et je pris une respiration un peu plus grande que la normale. Je croisais son regard, l'espace d'une seconde, et rebaissai les yeux bien vite vers les fameux scarabées à moitié écrabouillés. Je ne voulais pas, surtout pas, qu'elle se rende compte de mon trouble. Mais je sentais ma chair se réchauffer, mon cœur cogner fort dans ma poitrine, et le flux de mon sang bien plus rapide qu'à l'accoutumée...

Sa main avait caressé la mienne alors qu'elle me montrait comment faire et il me semblait qu'elle avait la peau la plus douce du monde. J'avais l'impression que l'endroit où elle m'avait touché était en feu, tout comme mes joues, que j'essayais de camoufler derrière mes cheveux en me concentrant sur les scarabées que je ne voyais même plus. Je ne pensais qu'à elle, mon doute grandissait, ma curiosité aussi. J'aurais aimé être de ces gens pour qui il était facile de gérer ces situations là. Moi, j'en étais bien incapable.

Furieuse contre moi-même et mon incapacité, je donnais un dernier grand coup avec mon couteau sur la carapace qui restait. Cela n'y manqua pas : le couteau ripa et s'en alla trouver mon doigt, le coupant en travers. Je poussai un petit cri étouffé et serrai les dents - la honte. Je ne dis rien et serrai le poing pour cacher mon doigt, tout en ramassant à l'aide du couteau toutes les carapaces écrasées en en faisant un petit tas.

- Je te laisse touiller la potion, d'accord? Si c'est moi qui le fais, on a toutes les chances pour que ça explose, lui demandai-je, la suppliai-je presque, d'une petite voix. Elle devait me prendre pour la dernière des imbéciles.
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MessageSujet: Re: Le premier jour du reste de ta vie. |Scarlett.   Le premier jour du reste de ta vie. |Scarlett. Icon_minitimeMer 14 Déc - 15:37

« There’s a fire starting in my heart
Reaching a fever pitch,
it’s bringing me out the dark
Finally I can see you crystal clear »

Avant que sa mère ne réponde, Ophelia se pencha vers le sol pour saisir son sac à main. Dans un geste de provocation pur, elle sortit de son sac une cigarette, qu'elle alluma sous le regard ébranlé de sa mère. « Tu vois maman, tu as sauté toutes les étapes. Je ne suis plus celle que j'étais, je n'ai plus besoin de te demander quoi que ce soit, c'est fini, fini, je suis libre. » L'écossaise vit le visage de sa mère se creuser et vieillir d'au moins dix ans. Esfir était de ces personnes qui ne perdaient rien de leur beauté en vieillissant, qui au contraire héritait d'une beauté nouvelle, plus sage, moins artificielle, comme un bijou gardé dans son écrin.

- Oui, souffla sa mère.

Ophelia écrasa sa cigarette, et plongea son regard dans celui de sa mère. Elle haussa les épaules, décidant d'improviser par la suite. Elle lui laisserait une chance de parler, mais elle serait la dernière.

- Parle moi de toi, Ophelia, osa Esfir.

Dans les yeux d'Ophelia sembla briller une lueur de fragilité qu'elle avait cherché à cacher. Soudain nerveuse, elle sembla vouloir compléter la phrase de sa mère.

- Tu veux dire, ce que tu as loupé ?

__

Lorsque le rire de Scarlett avait retenti à mes oreilles pour la première fois, quelque chose avait changé en moi. Je me souvenais que je n'avais pas un instant pensé à la possibilité qu'elle puisse se moquer de moi, qu'elle se mette à rire pour me critiquer, je l'avais crue, instinctivement, complètement, irrémédiablement. Je n'avais pas saisi le pourquoi j'avais été si drôle, pourquoi son rire résonnait comme une symphonie, mais je me souvenais avoir totalement pris confiance, et d'avoir eu envie de la faire rire à nouveau. Parce que moi, la petite Ophelia, celle dont tout le monde se moquait -ou persécutait, méchantes sœurs McBeth-, j'avais illuminé un instant le regard d'une fille que je ne connaissais alors ni d'Eve ni d'Adam, et elle ne m'avait pas trouvée ridicule. Je m'étais sentie à l'aise dans un milieu qui me terrorisait, je m'étais sentie bien.
J'avais souri de toutes mes dents, pas un instant soucieuse des élèves qui nous entouraient et qui auraient pu se moquer d'une minute à l'autre. Je l'avais faite rire. Qui pouvait trouver drôle une innocente petite princesse tombée de sa tour – En se cassant tous les membres au passage, c'était dur l'imprévu- à part Scarlett ?


- J'ai grandi dans un foyer moldu, quand je suis arrivée à Poudlard, je ne connaissais rien de la magie. Mais en fait... Il y a un an, j'ai retrouvé ma mère, qui elle est une sorcière. J'ai appris que non seulement la moitié de ma famille était sorcière, mais qu'en plus... J'avais une maman.

J'avais écouté l'histoire de Scarlett avec attention, mais la seule réaction qui m'était venue naturellement avait été de l'imaginer dans un corset, une grande robe, une perruque haute, héroïne d'un de mes romans. Mon roman était devenu l'espace de quelques minutes l'histoire de Scarlett. Je m'étais faite tout un plan dans ma tête, Chapitre Un : Une orpheline moldue découvre Poudlard. Et moi, j'étais dans le roman, j'étais la petite blonde sur son tabouret en cours de potion, et ça m'avait sourire de participer à cette histoire. Je n'avais pas compris que j'allais être plus qu'une élève de potion, et qu'à ce moment là, j'avais déjà dépassé ce stade.
Les cheveux rouges seraient la première caractéristique de l'héroïne : Ben quoi, c'était pas courant ! Et j'en avais assez de la caractéristique de la grande beauté. Scarlett était déjà jolie, alors si ça devait être sa caractéristique... J'avais souvent été tentée d'envoyer un courier aux auteurs pour leur dire un truc du genre « He oh, c'est bon, on a compris, elles sont belles, et alors ? » avant d'apprendre que la plupart étaient morts depuis longtemps. Ma vie avait semblé se briser en mille pierres précieuses, pire que pour la petite souris ou le père noël.


- ça a du changer toute ta vie, avais-je dit sans même me rendre compte d'à quel point. Elle est comment ta maman ?

J'avais alors penché ma tête sur le côté, détruisant l'image des demoiselles qui posaient sur les grands tableaux qui étaient accrochés au dessus de la cheminée dans les films. Vous savez, celles qui regardent le peintre fixement, le visage dénué d'expressions, comme si sourire était une marque d'impolitesse... Ces demoiselles artificielles, j'avais fouillé tous les recoins de leur vie au fil des livres, me délectant de ce que je croyais être la vie.

- Blanche-Neige aurait sans doute voulu retrouver sa maman aussi, m'étais-je senti obligé d'affirmer, le plus naturellement du monde.

Oui oui, parce que c'était très adapté à la situation, n'est ce pas ! J'avais alors hoché la tête, très sérieuse, les sourcils froncés par la grande concentration qu'exigeaient mes réflexions très très philosophiques sur les contes de fées. Je me souviens encore vaguement des pensées qui m'avaient traversé l'esprit, mettant en route une analyse de ce qu'aurait été la vie de Blanche Neige si sa maman n'était pas décédée, si son papa ne l'avait pas suivi, et si sa belle mère n'avait pas été une méchante méchante très méchante madame. Et puis, les sept nains n'auraient été que de banals nains mineurs (ben oui, on en croise tous les jours en forêt, c'est bien connu), et ça aurait été triste, parce que j'avais toujours eu un faible pour Atchoum... Je m'étais ensuite reconcentrée sur Scarlett et j'avais fait la gaffe du siècle.

- Et ton papa ?

- Je te laisse touiller la potion, d'accord? Si c'est moi qui le fais, on a toutes les chances pour que ça explose

J'avais acquisé de la tête, un sourire aux lèvres, toute fière de notre potion fabriquée avec love, and peace, success, etc, etc. Néanmoins appliquée, j'avais ajouté avec soin chaque ingrédient, m'assurant de ne pas tout gâcher. C'était le cri furtif de Scarlett qui m'avait stoppé alors je m'apprêtais à ajouter les derniers scarabés. Je m'étais alors retournée, aussi calme qu'une fille qui n'a jamais eu d'autres préoccupations à vivre que « Qu'est ce que je vais lire ce soir ? », l'interrogeant du regard. Elle semblait aller bien pourtant.

- Quelque chose ne va pas ? J'ai ajouté un mauvais ingrédient ? Demandais-je en jetant un regard intrigué à la potion. Tu veux que je te montre les mouvements à faire ? Ils sont assez variables d'une potion à une autre. Je ne vais pas te forcer si tu ne le veux pas, je comprendrais.

J'avais commencé à me sentir à l'aise avec quelqu'un d'autre que mes parents ou Scott avec l'arrivée de Scarlett dans ma vie. J'avais commencé à devenir moi-même en même temps qu'elle avait voulu me connaître. Le réveil d'un sommeil profond et en apparence indestructible.
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