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Quelques heures hors la loi [Taylord]

 
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 Quelques heures hors la loi [Taylord]

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Scott McBeth


Scott McBeth
Apprenti Auror au Ministère de la Magie



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MessageSujet: Quelques heures hors la loi [Taylord]   Quelques heures hors la loi [Taylord] Icon_minitimeMar 7 Juin - 17:40

(Après l'attaque des Mangemorts)

Il était étrange de constater qu'une chose, une seule chose, pouvait tout changer dans nos vies. Un grain de sable dans l'engrenage, et la roue se bloquait et déraillait. Un seul grain de sable. Pour tout changer. Si ce soir là les professeurs avaient fait plus attention; ou bien si Esteban Nottingham n'avait jamais été pris comme surveillant à Poudlard, tout aurait été différent, et chacun de nous aujourd'hui serait tranquillement en train de réviser, de somnoler ou de s'amuser, bref, de se livrer à des activités logiques pour un samedi après-midi. Mais hélas rien de cela car un nuage noir flottait au-dessus de Poudlard et nous assombrissait tous. Même le temps, pourtant beau jusqu'à lors, était grisonnant. Le vent était plus frais, et j'étais presque certain qu'il allait se mettre à pleuvoir. J'attendais Taylord dans un couloir, nonchalamment appuyé au mur, et je lisais un bouquin sur l'histoire des sorciers à travers le monde. Passionnant au demeurant, mais j'étais tout de même un peu distrait par les pensées qui se bousculaient dans ma tête. L'essentiel était de paraître le plus normal du monde, au cas où un Mangemort passerait dans les parages.

J'avais suffisamment étudié les divers livres et études sur Poudlard pour connaître les secrets du château par coeur. Etant donné qu'il nous était maintenant interdit d'aller à Pré-au-Lard, j'avais fouillé jusqu'à tard dans la nuit mes bouquins les plus précieux sur les moindres recoins de Poudlard, et j'avais fini par remettre la main sur ce que je cherchais : le passage secret de la sorcière borgne. Hengist de Woodcroft, le fondateur de Pré-au-Lard, avait tenu à ce qu'un lien parfaitement secret unisse le village en lui-même et Poudlard. Pour quelles raisons? Je n'en avais aucune idée, étant donné que le village était tout près de l'école. Mais aujourd'hui je l'en félicitais - à croire qu'il avait prévu que les élèves auraient besoin de quitter le château en cachette. J'imaginais que Taylord ne connaissait pas cet endroit, car il était très peu connu, et que de ce fait mon rendez-vous lui avait paru bizarre. Mais je ne pouvais pas être plus explicite.

Je ne m'étais jamais autant préoccupé d'elle que depuis ce soir-là. Tout était allé si vite; à peine les portes de la Grande Salle s'étaient ouvertes avec fracas que j'avais compris. Nous étions pris au piège d'une manigance bien trop étudiée au détail près pour espérer nous en sortir. Il ne servait à rien de résister - il fallait se protéger. J'avais fait du mieux que j'avais pu, cachant les plus petits, calmant les plus effrayés. Pour le reste, je n'étais ni un héros ni un combattant hors-pair. Mes armes à moi étaient mes cellules grises, et ils seraient temps, plus tard, de les utiliser. Mais dans tout ce tohu-bohu j'avais subi, comme tout le monde la position des Mangemorts. Et j'avais vu avec effroi ce qu'ils avaient fait à certains d'entre nous, dont Taylord... Mais qu'aurais-je pu faire, dans ce rapport de forces inégales, à part me heurter à un mur dur comme de la pierre? Je n'avais pas le caractère à me battre pour l'honneur tout en sachant que j'allais perdre. J'avais rongé mon frein, remettant à plus tard de beaux plans de vengeance.

Je haïssais l'idée qu'ils soient maîtres de tout ici. Poudlard c'était... Poudlard c'était le symbole par excellence de la mixité sorcière, c'était le fief de notre histoire commune, de toute notre société, de nos pouvoirs partagés. Moi qui étais sang-pur, j'étais attaché à mes valeurs évidemment, mais jamais je n'avais cru un instant que ceux qui n'avaient pas deux parents sorciers soient "indignes" ou quoi que ce soit. Comme la couleur de peau, de cheveux, d'yeux, le sang n'était qu'un génome comme un autre, qui variait selon les individus.

J'étais allé rendre visite à Taylord plusieurs fois à l'infirmerie. Il allait sans dire qu'elle n'était pas à sa meilleure forme. J'avais essayé de la distraire comme j'avais pu, mais l'ombre des Mangemorts planait sans cesse sur nous. Que voulaient-ils, exactement? Qu'est ce que cela leur apportait d'être ici, que voulait Lord Voldemort derrière tout ça?

Mais je n'avais pas revu ma petite amie depuis qu'elle était sortie de l'infirmerie, pas plus tard qu'hier. Les règles des Mangemorts rendaient le mélange entre les élèves de différentes maisons difficile, rendaient aussi les activités autre que les cours et les repas un peu malaisées. Mais je m'en fichais, j'avais trouvé la parade. Je ne défiais que rarement les règles, mais aujourd'hui, les lois n'étaient plus du côté de la Justice et méritaient qu'on les viole. J'avais prévu d'emmener Taylord se changer les idées à Pré-au-Lard, de la sortir un peu, histoire qu'elle tente d'oublier pour quelques instants les blessures morales et physiques qu'elle avait subies.

Le couloir était vide, en ce début d'après-midi. Il fallait qu'elle arrive maintenant, car il fallait que l'on soit seuls... Peeves passa en faisant un boucan d'enfer au dessus de ma tête, mais au lieu, en toute logique, de m'embêter moi, il fila sans s'arrêter, tout en chantant une chanson grossière qui se moquait des Mangemorts. Il portait des bombabouses apparemment, et je souris, car je devinais bien à qui elles étaient destinées. J'aimais l'idée que le château résiste malgré tout, comme ce murmure que j'avais entendu dans la salle commune, comme quoi une résistance allait s'instaurer au sein des élèves... Puis j'entendis un bruit léger et je vis une silhouette déboucher d'un couloir non loin de moi : Taylord. Elle marcha jusqu'à moi; je déposai un petit baiser sur ses lèvres en guise de bonjour, mais j'abrégeai les salutations, car nous devions faire vite. Je notai ses cernes, sa peau pâle, ses traits creusés, son allure un peu renfermée.


- Il faut faire vite, murmurai-je en m'avançant vers la statue de la sorcière borgne. Très moche, au demeurant.

Mon attitude était dans doute des plus étranges pour Taylord, mais je me concentrai, tapotai le haut de la tête de la sorcière avec ma baguette, et le passage s'ouvrit. Je vérifiai d'un coup d'oeil le contenu de mon sac en bandoulière - écharpe, argent, tout y était. Je m'engouffrai dans le passage, me retournai, tendis la main à Taylord et l'invitait à me suivre, car je préférais ouvrir la marche.


- Viens, la pressai-je.

Courbé, j'avançai, la sentant tout près derrière moi. Il y avait des toiles d'araignées, de la poussière, mais des traces de pas au sol pas si anciennes indiquaient que le passage était tout de même fréquenté. D'après une très ancienne carte que j'avais vue dans un bouquin, le passage débouchait près d'Honeydukes. Mais plus j'avançai, plus l'endroit était sombre - j'avais allumé ma baguette - et moi je voyais d'issue de sortie... Je ne dis rien, mais je me maudis de ne pas avoir testé le passage avant d'y emmener Taylord. Je n'en avais pas eu le temps à vrai dire... Mais tout d'un coup le sol sembla remonter, puis je me heurtai à un escalier, y grimpai, et poussai une trappe, très délicatement. Laissant juste assez de place pour glisser un oeil au-dehors, je constatai que le passage débouchait dans l'arrière-boutique d'un magasin. Tout ce que je voyais était très coloré et surtout sentait bon le sucre et les arômes de fruits...


- Zut, on arrive dans Honeydukes...

Pas vraiment très discret... Tant pis, ceux que nous craignons le plus étaient les Magemorts, pas les gens de Pré-au-Lard. Je poussai la trappe et tirai Taylord à ma suite. Heureusement, il y avait des gens dans la boutique et nous nous mélangeâmes à eux avant de quitter tranquillement les lieux. J'eus juste le temps d'entendre le vendeur se plaindre du manque de clients ces derniers temps. Forcément, les élèves ne venaient plus... Dehors, j'enfilai mon écharpe car il faisait froid, avant de saisir la main de Taylord. Descendant la rue, je lui exposai alors mon idée :

- Voilà, j'ai pensé que ça te ferait du bien de te changer un peu les idées... En revanche j'ai peur qu'il y ait trop de monde aux Trois Balais, il faut qu'on reste discrets. J'avais pensé à aller chez Madame Piedoddu, ça ne te dérange pas?

Je m'arrêtai juste devant l'échoppe, aux couleurs roses pâles, un peu niaises. Je lançai un petit sourire réconfortant à Taylord. Je trouvais cet endroit aussi débile qu'elle à n'en pas douter, mais je pensais sincèrement que nous serions plus en sécurité. Je voyais mal les Mangemorts se rendre dans un endroit aux prétentions si romantiques...
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Taylord Reegan


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MessageSujet: Re: Quelques heures hors la loi [Taylord]   Quelques heures hors la loi [Taylord] Icon_minitimeMer 8 Juin - 13:19

Depuis plusieurs jours, le temps avait semblé s'arrêter si bien qu'il paraissait de plus en plus long. Les heures, les secondes, les minutes passaient toutes avec la même lenteur languissante, comme s'il fallait profiter de cet arrêt sur image, dès fois qu'on l'oublierait un peu trop vite. Ces images, personne n'allait réussir à les effacer de la rétine aussi facilement tant elles étaient marquées au fer rouge. Certains points restaient encore obscurs cependant, et je n'arrivais pas complètement à me refaire le douloureux scénario, ayant plus ou moins volontairement oublié ce qui avait l'air d'être le plus terrible. La situation était difficile parce que quand je pensais moins à l'attaque des mangemorts dans la grande salle, l'air pesant et lourd qui régnait un peu partout dans le château était là pour me rappeler que ce n'était plus Sara Wayland qui était aux commandes de Poudlard. Et même en faisant abstraction de tout ca, à chaque fois que je refermais les paupières, je revoyais des corps meurtris, surtout celui d'Haruhi qui était demeurée à mes côtés tout le long de la prise d'otages. Je m'étais longtemps inquiétée à son sujet, des souvenirs dont j'avais fait abstraction les premiers jours à cause du choc, la mémoire me revenant cependant petit à petit. Finalement, la plupart des gens qui avaient du être emmenés à l'infirmerie étaient ressorti le même jour. Plus de peur que de mal, même si le mal continuait d'être présent, collé sur notre peau, comme cette sensation poisseuse de ne pas être propre lors des lourds et chauds jours d'été.

L'infirmière avait fait des miracles, même si j'étais incapable de dire les différentes potions qu'elle m'avait fait ingurgiter, en plus de quelques formules magiques. Si la douleur s'était un peu estompée au bout de plusieurs jours, j'avais parfois encore l'impression désagréable sous l'emprise du Doloris, mais la fatigue prenait bien souvent le dessus, m'ordonnant de me laisser retomber sur le coussin moelleux et de re-dormir encore un peu, même si c'était l'activité que j'avais le plus fait, tout le temps où j'étais restée à l'infirmerie. Il m'avait semblé que personne ne mangeait de bon coeur, même sous le regard doux de Madame Pomfresh et même les sucreries qu'elle avait offert en pensant éveiller les papilles des plus gourmands n'avaient pas servi à grand chose.
Je n'avais vu personne depuis ou presque, à part mes camarades de chambre, du coin de l'œil, avec qui j'avais échangé quelques mots, sans plus, n'ayant pas tellement envie de taper la causette, chaque effort étant de trop, même si j'avais quand même un peu plus discuté avec Daniel Kelsey dont le lit était à côté du mien. Mais comme je somnolais souvent, je n'avais pas eu l'occasion de voir des gens extérieurs qui auraient pu me dire comment ca se passait, une fois qu'on sortait des lits rassurants de Pomfresh.

J'avais quand même vu Scott, ce qui demeurait pour moi le plus important car je n'avais pu m'empêcher de croire qu'il lui était arrivé quelque chose de grave jusqu'à ce que je puisse le voir en chair et en os, et ce malgré les dires de notre soignante et répétait sans cesse sur le même timbre de voix qu'aucun élève n'avait subit de grosses blessures à part ceux qui se retrouvaient ici en sa compagnie. Mais c'était dur de croire la parole de quelqu'un lorsqu'on vivait un événement comme celui ci et même si ses mots se voulaient sûrs, on entendait malgré tout, si on tendait un peu plus l'oreille, qu'il y avait une inquiétude mesurée dans ses propos. Un après midi, je m'étais enfin réveillée au moment ou Scott était là, et même si je n'avais pas beaucoup parlé, sa seule présence suffisait et j'écoutais son récit avec attention, bien qu'il soit plus inquiétant qu'autre chose... J'avais toujours une petite boule au ventre à chaque fois qu'il repartait, jusqu'à l'attente de le revoir à nouveau, le lendemain.

Il était enfin venu le temps de quitter l'infirmerie, ce qui était à la fois un véritable soulagement car l'ambiance désaffectée des lieux n'était pas des plus agréables, mais dès l'instant où je m'étais retrouvée dans le couloir pour rejoindre la salle commune des Gryffondor, j'avais sentis cette oppression qui s'était imprégné des couloirs. Les comportements avaient d'ailleurs changé du tout au tout car s'il était courant de flâner seul auparavant sans éprouver la moindre angoisse, tout le monde sortait en groupe de trois ou quatre, et la fille qui m'avait tiré dans ses bras en pleurant au moment où j'avais passé le tableau de la Grosse Dame ne m'avait plus quitté depuis. Si l'attention y était car d'autre personne était venue se greffer à elle pour me dire des mots apaisants et m'emmener d'une salle de classe à une autre, finalement, c'était plus étouffant qu'autre chose et je me comparais presque à un bébé qu'on ne devait abandonné nul part, qui apprenait à marcher et qui pouvait tomber et se faire mal à tout moments. Être maternée était détestable. Sans cesse, de nouveaux sentiments se succédaient. J'avais d'abord été en colère; contre les mangemorts en premier lieu, puis les professeurs qui n'avaient rien fait, puis les élèves qui s'étaient contentés de fuir et qui n'avait même pas pris de nouvelles par la suite alors qu'à leur place peut être aurais-je fait pareil même si je ne pouvais me résoudre à me dire que j'aurais été capable d'abandonner un ami en cas de besoin. Mais j'étais surtout en rogne contre moi même, me revoyant encore, incapable de faire quoi que ce soit pour venir en aide à Haruhi. C'était souvent ce même cauchemar qui venait me hanter la nuit en plus des autres où je revoyais le sourire de mon frère s'effacer pour se transformer en marque des Ténèbres. Si j'avais l'habitude de repousser l'heure du couché habituellement, ces derniers temps c'était plutôt impossible, tant l'abattement était plus puissant que le reste. Pour moi j'avais été lâche car mes convictions s'étaient progressivement envolées au moment de subir l'endoloris. Tout ce pourquoi j'avais voulu entrer à Poudlard, au final, je n'avais même pas réussi à rendre leur monnaie de leur pièce aux mangemorts

Outre la tristesse, et le chagrin à présent, j'étais plutôt en proie au doute, ne sachant plus vraiment où est-ce que j'en étais, ni ce que je devais faire. Les journées étaient les mêmes et se ressemblaient. Si Madame Pomfresh avait essayé de faire de l'animation pendant les repas pour nous distraire, ceux que je prenais maintenant dans la grande salle étaient silencieux, les rires étant à bannir du vocabulaire. L'envie d'aller en cours n'était pas au rendez vous non plus, il n'y avait plus grand chose à faire dans l'école, si ce n'est se terrer dans les salles communes.
Pour cela, je ne comprenais pas trop ce qu'avais en tête Scott lorsqu'il m'avait demandé de le retrouver dans un coin assez peu connu du château, sachant qu'en plus j'étais plutôt du genre à me perdre des lorsque je n'empruntais plus des chemins qui m'étaient familiers. J'avais pourtant répondu positivement alors que je m'étais débarrassée de mon escorte au moment où la pièce circulaire des Gryffondor était bondée. Je n'avais pas tardé en me baladant, craignant surtout les mauvaises rencontre, mais j'arrivais sans encombre où je reconnaissais la silhouette du Serdaigle, tout près d'une affreuse statut.

- Il faut faire vite.

Sans un mot, mais le regard néanmoins interrogateur, je suivais Scott sans poser plus de questions. Il ne fallait pas être bête pour comprendre que l'ouverture qu'il venait de créer pour entrer dans le passage secret n'était pas légal, mais Poudlard et son putain de règlement, déjà que généralement je n'y prêtait pas franchement attention, il était sûr qu'à présent, j'allais cracher dessus. A tâtons, je le suivais dans le couloir obscur, prenant garde à ne pas tomber. J'avais mon quota de blessures pour un moment, et même dans le noir, je pouvais deviner les cicatrices sur mes bras, car même si l'infirmière avait refermé toutes les plaies, les marques voulaient rester, dès fois qu'on perdrait peut être la mémoire. Je ralentissais seulement pour ne pas rentrer dans Scott qui laissait s'échapper un faisceau de lumière en ouvrant une trappe.

- Zut, on arrive dans Honeydukes...

J'ouvrai la bouche en quête d'explications, sachant que nous n'avions pas le droit de nous rendre à Pré au Lard, mais apparemment Scott savait parfaitement ce qu'il faisait, aussi lui faisais-je confiance et gardai le silence, tendant le bras vers lui pour me hisser à mon tour dans l'arrière-boutique. Ce fut un jeu d'enfant de faire comme si de rien était et la bouffée d'air de la rue, alors que nous poussions la porte de magasin, me fit un bien fou, sensation que je n'avais pas éprouvé depuis de nombreux jours.

- Voilà, j'ai pensé que ça te ferait du bien de te changer un peu les idées... En revanche j'ai peur qu'il y ait trop de monde aux Trois Balais, il faut qu'on reste discrets. J'avais pensé à aller chez Madame Piedoddu, ça ne te dérange pas?


J'acquiesçai simplement en essayant d'esquisser ce qui pouvait ressembler à un sourire, même s'il devait être de traviole, car jamais je n'aurais pensé me rendre dans cet endroit stupide, n'étant pas une romantique dans l'âme. Je suivais les conseils de Scott et resserrant un peu mes doigts emmêlés das les siens, je tirai doucement la porte vers moi pour nous permettre d'entrer, en espérant malgré tout, qu'ici, personne ne poserait de questions en voyant deux étudiants. Mais les tourtereaux déjà présents se regardaient dans le blanc des yeux sans se soucier du reste, alors peut être qu'il n'y avait pas de souci à se faire. Je choisissais cependant une table au fond de la pièce un peu plus éloignée des autres où il y avait une banquette rembourrée, je me laissai tomber dessus avec soulagement la différence avec les chaises des classes étant notable. Je n'avais jamais été mal à l'aise en compagnie de mon petit ami, pourtant, je n'avais aucune idée de ce que j'allais dire pour commencer la conversation. Tout était tellement plus simple avant, pourquoi alors tout changeait à vu d'œil ? Je savais pourtant que je ne voulais être avec personne d'autre qu'avec lui en ce moment, étant le seul réconfort sur lequel je pouvais m'appuyer, même si je me gardais de le lui dire.

- C'est quand même mieux ici qu'au château... Merci.

Ca, c'était vite dit, mais c'était l'attention qui comptait le plus et je pensais sincèrement ce que je lui disais.
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MessageSujet: Re: Quelques heures hors la loi [Taylord]   Quelques heures hors la loi [Taylord] Icon_minitimeMar 14 Juin - 12:52

https://www.youtube.com/watch?v=ub36ffWAqgQ <3

Fait des plus étranges pour le jeune adolescent que j'étais, la peur glissait sur moi comme de l'eau sur la peau d'une anguille. Je ne ressentais aucune crainte, pas de sentiment sensé nous tordre les entrailles et nous remplir la bouche de salive acide. J'étais absolument pragmatique, comme si je m'étais contenté d'observer la situation à travers une lorgnette, à des lieues de là, bien loin de la portée des Mangemorts. L'observation : tout était là. Ma vie entière, depuis toujours, depuis le peu que j'existais cependant, était vouée à une inlassable observation, celle qui m'ouvrirait les portes du savoir et de la vérité. Je ne pouvais me comporter autrement, c'était ce que m'avait appris mes parents, journalistes tous deux. Observer avant tout. Voir dans tous les non-dits et toutes les choses cachées les compléments de la vérité. La parole et ce que nous faisions avaient pour moi moins d'incidence que ce que nous ne disions ou ne faisions pas et qui s'exprimait par d'infimes petits détails que seul l'observation pouvait relever. Je n'étais pas à Serdaigle pour rien : je rêvais de devenir l'être sage et érudit par expérience capable de comprendre au mieux et sans se tromper chaque évènement de la vie. Je n'avais pas peur aussi, je crois, du fait de la vie que j'avais menée jusqu'à mon entrée à Poudlard. Nous étions sept enfants, j'étais le plus petit, j'avais toujours été proche des jumelles, d'un an mes aînées, qui avaient toujours été là pour moi. Aisling me surprotégeait, et nos parents nous avaient toujours élevés dans une espèce de cocon qui m'avait rendu imperméable à toutes les craintes du monde. Jamais il ne m'était arrivé quelque chose de grave, et quand pourtant tout le promettait, j'arrivais à m'en sortir, le plus souvent aidé par les autres. Comment craindre alors que j'avais vu de mes yeux que rien ne pouvait arriver? C'était la même chose aujourd'hui à Poudlard. Je ne ressentais que de la colère envers les Mangemorts, de la méfiance. De la peur, non.

Pourtant ils avaient prouvé qu'ils étaient horribles, pire encore que les grands méchants des livres des contes pour enfants - je revoyais Taylord, et tous les autres, impuissants sous la torture des Mangemorts. Mais pourquoi n'avais-je toujours pas peur, à chacun de mes mouvements? En empruntant le passage secret qui nous emmènerait à Pré-au-Lard, pourtant, nous violions les règles et j'aurais dû craindre des représailles si nous nous faisions attraper, mais je ne ressentais qu'un calme froid parce que j'étais à peu près certain qu'on ne nous prendrait pas sur le fait et que les Mangemorts n'en sauraient jamais rien. J'eus juste une peur pratique, à savoir que j'eus peur de ne pas trouver la sortie du passage secret et de rester prisonnier du noir obscur du boyau de pierre, mais rien de plus. Honeydukes était au bout de ce couloir souterrain, et Pré-au-Lard était à portée de baguette pour nous tous qui étions temporairement condamnés à rester au château.

J'observai Taylord dès que nous eûmes mis un pied dehors. L'air était agréable, ni chaud ni froid, et il faisait un peu gris, mais on sentait le soleil qui essayait timidement de pointer son nez à travers l'épaisseur grumeleuse des nuages. Rien n'aurait pu mieux représenter notre expéditions, notais-je mentalement. J'essayais par tous les moyens possibles de changer les idées de Taylord, de faire re-naître le bien-être en elle, mais cette couche de nuages était tenace, et j'avais bien du mal, comme le soleil, à toucher au but.

Elle eut la réaction à laquelle je m'étais attendue, devant la devanture de Pieddodu. Cet endroit n'était définitivement pas notre tasse de thé, mais c'était plus une couverture qu'autre chose. J'eus un petit sourire d'excuses pour Taylord, sous entendu "je suis désolé, je n'ai pas mieux comme endroit", mais la façon dont elle serra un peu plus fort ma main, et mes doigts entrelacés aux siens, fit instantanément s'envoler cette impression un peu gênée. Elle s'en foutait, de l'endroit, tout comme moi; et je la suivis dans l'échoppe le cœur plus léger, déjà. J'avais l'impression de réussir une partie de ma mission. Je la suivis, la laissai s'installer sur la banquette moelleuse, et pris place sur la chaise rembourrée en face d'elle - évidemment, dans un tel endroit, nous ne pouvions nous assoir que face à face, car c'était là la doctrine des repas en amoureux. Je me pliai à cette dictature romantique et demandai un thé à la serveuse qui arriva en chantonnant presque, un sourire radieux aux lèvres. Elle nous couvait d'un regard presque maternel et je mourrais d'envie de lui demander si elle n'avait jamais vu de couple d'adolescents tant elle paraissait trouver cela merveilleux, mais je me retins et ma voix fut des plus polies lorsque je m'adressais à elle. Elle s'en alla chercher nos boissons.


- C'est quand même mieux ici qu'au château... Merci.

Je haussai les épaules pour dire que ce n'était rien, tout ça, qu'elle n'avait pas à me remercier; mais au fond j'étais bien content de moi car elle semblait apprécier cette petite balade hors des sentiers battus.

Il s'installa un léger silence, pendant lequel la serveuse nous apporta ce que nous avions commandé. Pendant ce silence, moi, je réfléchissais. Je ne savais pas quelle attitude adopter - celle du mec qui veut complètement changer les idées de sa copine et essaye de la faire rire et lui parle de tout et de n'importe quoi sauf de la chose en question, ou bien celle du copain qui veut soigner le mal par le mal et qui lance le sujet histoire de lui permettre de s'épancher si elle le souhaite? Finalement, Taylord et moi n'étions pas adeptes des discussions sans cesse, de parler pour parler, tout le temps, et c'était ce que j'aimais avec elle, dans un monde aujourd'hui ou si nous ne parlions pas nous n'avions aucun intérêt. Je pouvais rester silencieux à ses côtés et aucun de nous deux ne s'en sentait mal à l'aise. Simplement, aujourd'hui, je sentais que je devais dire quelque chose, car les évènements qu'elle avait traversés n'étaient pas rien. Je le voyais à son visage : elle avait l'air fatigué, elle était pâle, lasse.

Je ne savais juste pas trop comment m'y prendre. Tout d'un coup, j'enviai les garçons pour qui ce genre de relation était inné. Peut-être était-ce également dû à mon éducation, cette bulle que j'avais connue jusqu'à mes onze ans : la relation avec Taylord me paraissait aussi agréable, fascinante et plaisante qu'extra-terrestre et un peu effrayante. Je n'étais pas sans cesse entrain de l'embrasser ou de la prendre dans mes bras pour la simple et bonne raison que ce n'était pas mon truc, que cela allait à l'encontre de mes habitudes, et je sentais en ce moment que cela me faisait sans doute un peu défaut. Je ne me sentais soudain pas la carrure d'assumer mon rôle de petit ami tout simplement parce que je ne savais absolument pas en quoi il consistait...

Tant pis, j'allais improviser; je savais qu'elle ne m'en voudrait pas d'être un peu maladroit.


- Écoute, Taylord... Je ne sais pas si tu veux en parler, mais si jamais tu as besoin...

Et je laissai la phrase en suspension, pas besoin d'en dire plus. Peut-être n'avait-elle aucune envie d'en discuter. Moi, en tout cas, j'étais prêt à l'entendre. A elle de choisir.

- Ça va aller? lui demandai-je simplement. De toute façon maintenant tu ne crains plus rien, dis-je dans l'unique but de la rassurer. Ce n'est qu'une question de temps pour que les Aurors arrivent et dégagent les Mangemorts, tu sais.

L'encourageant d'un sourire amical, je tendis la main et saisi la bouilloire pour nous servir à tous les deux une grande tasse d'un thé brûlant et qui sentait bon les plantes aromatiques. Les tasses et la bouilloire étaient blanches et roses avec des motifs élégants mais compliqués, et j'eus un sourire amusé en tendant sa tasse à Taylord.

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MessageSujet: Re: Quelques heures hors la loi [Taylord]   Quelques heures hors la loi [Taylord] Icon_minitimeMer 15 Juin - 23:00

Quelques heures hors la loi [Taylord] 386655

Je n'avais jamais été douée dès lors qu'il s'agissait de devoir son confier à quelqu'un. A y voir de plus près, ca n'avait pourtant pas l'air très difficile et très souvent j'avais été l'oreille attentive qui se trouvait parfois être de bons conseils. Mais lorsque je me retrouvais dans la situation inverse, tout de suite, ca devenait compliqué et alors je préférais me renfermer comme une huitre, me convaincant qu'à force, j'allais bien finir par oublier ce qui me contrariait. Avec le temps, j'avais remarqué, que non, ca ne changeait rien, que parfois même, c'était encore plus douloureux, mais ca ne m'empêchait pas d'avoir le même mode opératoire. En même temps, je ne demandais rien à personne aussi me défendais-je en voulant qu'on me laisse tranquille. Seulement cette fois, c'allait être trop dur de garder ce que j'avais sur le coeur, même si je n'avais encore aucune idée de comment j'allais exprimer mes pensées. Mais encore et surtout, à qui les confier, et bien sûr, si je ne voyais que Scott pour tenir ce rôle et même si je savais que je pouvais lui faire confiance, je n'arrivais pas à faire le premier pas.

Je le laissais parler pour demander un thé, ayant tout juste un regard pour la serveuse préférant garder les yeux rivés sur les motifs niais qui avaient été peints sur la table. La possibilité de chercher de l'aide me vient alors à l'esprit car à présent que nous étions libres nos mouvements, tout était encore possible. Mais ma raison eu tôt fait de reprendre le dessus ou plutôt, mon pessimisme qui ne me quittait pas depuis plusieurs jours, en me disant que c'était de la folie car il y avait peut être tout autant de partisans de Voldemort que de personnes qui souhaitaient sauver Poudlard. C'était trop risqué car ca revenait presque au suicide tout comme de mettre en danger les autres élèves des l'école et pour moi, ce n'était même pas concevable. Restait l'autre option qui était celle de fuir, mais même aussi démotivée que je pouvais l'être en ce moment, ca aussi, ce n'était définitivement pas dans mon caractère et jamais ne me serait venu à l'idée d'aller me cacher et me terrer au fond d'un trou. J'avais assez de comptes à régler avec les mangemorts.

Je restais malgré tout en proie au doute et même en sachant que je n'étais pas de ce genre de filles qui étaient influençables, de plus en plus, je me posais les mêmes questions et si j'avais plus ou moins des réponses, j'avais du mal à m'en convaincre.

- Écoute, Taylord... Je ne sais pas si tu veux en parler, mais si jamais tu as besoin...

Muette, je l'observais seulement verser le thé qu'on nous avait ramené et posai mes mains en coupe, sur la tasse en porcelaine pour me réchauffer les mains. Elle était brûlante, mais qu'importait. Ca ne pouvait pas être pire que le reste.

- Ça va aller? De toute façon maintenant tu ne crains plus rien, ce n'est qu'une question de temps pour que les Aurors arrivent et dégagent les Mangemorts, tu sais.

Contrariée, je relevai la tête afin de plonger mes yeux dans les siens. Pendant un instant, je sentis l'envie de me mettre en colère, lui répliquant que de toute façon, c'était bien facile de dire ca, mais que la logique n'avait en rien à voir avec ce qu'il était en train de ce passer depuis ces derniers jours, au château. Que pour une fois il puisse mettre à part sa raison le temps de quelques minutes, que je n'en avais rien à faire si ce n'est me blottir dans ses bras et attendre que le temps passe, sans inquiétudes ni angoisses. Mais là encore ma rancune disparue aussi vite qu'elle était apparue quand je croisais son regard car il était si simple de cerner la sincérité de ses propos et je trouvais juste débile de lui en vouloir pour cette simple raison. Habituée à être impulsive, dès que j'étais en sa compagnie tout de suite, je ne me comportais pas de la même manière, car la perspective de devoir perdre cette personne pour laquelle je m'étais tant inquiétée avant de la revoir bien en un seul morceau, je ne voulais même pas penser à cette éventualité.

Abandonnant ma tasse, je posais à présent le bout de mes doigts sur ma baguette magique que j'avais délicatement posé devant moi au moment de m'assoir et la faisait doucement rouler sur la table. Lorsque je m'étais réveillée à l'infirmerie, je l'avais retrouvé sur la table de nuit et Mme Pomfresh m'avait appris par la suite que c'était quelqu'un qu'il l'avait ramené un peu plus tôt, sans pour savoir me dire de qui il s'agissait. Le bois était abîmé à plusieurs endroits, signe qu'on avait du lui donner de nombreux coups de pieds au moment où je l'avais perdu. C'était une chance qu'elle n'ait pas été brisée, mais je ne l'avais plus utilisé depuis, me contentant seulement de l'emporter avec moi.

Scott avait eu la gentillesse de me tendre la perche, c'était à moi de la saisir maintenant, même si j'hésitais encore un peu. Je me mordais la lèvre inférieur, comme à chaque fois avant de me lancer lorsque je ne l'osais pas tout à fait, et pourtant je n'étais pas du genre à avoir ma langue dans ma poche.

- Il paraît qu'il n'y a que les imbéciles qui sont heureux
, dis-je soudain. En partant de ce principe, ce serait bien de tout oublier. Je ne disais pas clairement le fond de ma pensée mais je n'en pensais pas moins alors que je pesais chacun de mes mots. Je me taisais une nouvelle fois, mais bien décidée à poursuivre jusqu'au bout, je reprenais, les yeux rivés sur ma baguette, il y a un sortilège pour ca, non ? J'avais presque terminé dans un chuchotement, malgré le son plus aigu de ma voix qui s'était entendu.

Mais après tout, oui ca semblait tellement plus simple de voir cette éventualité. Est-ce que j'en avais voulu de ce monde ? Cet univers qui était soi disant si merveilleux mais qui m'avait d'abord pris toute ma famille et aujourd'hui ma dignité. Non, j'avais du mal à croire que j'avais ma place ici à présent, loin de tout; de mon pays et par extension, de ceux que j'aimais. Mais cela voulait aussi dire renoncer aux années de ma vie passée ici, mes amis, et bien sûr Scott. Ce n'était pas facile de faire le moindre choix et j'avais presque peur de prendre l'un comme l'autre tant les deux me semblaient mauvais. Alors je restais là, entre les deux sans être capable de prendre une décision, me disant qu'une fois de plus, j'étais lâche.
Je ne savais plus quoi faire.
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Scott McBeth


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MessageSujet: Re: Quelques heures hors la loi [Taylord]   Quelques heures hors la loi [Taylord] Icon_minitimeJeu 16 Juin - 15:45

https://www.youtube.com/watch?v=UJhj5n6hiKM&feature=related
"Et si c'est le temps qui passe qui fait qu'on se connaît, il faut que le temps passe et ne s'arrête jamais" Quelques heures hors la loi [Taylord] 386655

Quand l'ombre passa dans ses yeux, dans ce regard qu'elle me lança, je compris que les choses étaient loin d'être aussi simples que je voulais les voir. Au fond de moi, je le savais. Ce genre de traumatisme n'est pas une simple blessure que l'on panse et qui va se refermer petit à petit... Non, c'était plus une plaie béante pour laquelle on avait aucun antidote et qui s'arrangeait peut-être avec le temps, mais peut-être pas. Et moi, avec tout mon soutien, avec mes regards rassurants et mon désir qu'elle se confie pour alléger ses souffrances; tu parles, je n'avais pas plus d'influence qu'un vermisseau sur la rotation de la Terre. Je sentais presque de façon tangible les pensées qui se bousculaient dans l'esprit de Taylord - je notai même dans son regard noisette comme de la colère soudaine, qui s'estompa bien vite, alors que rien n'avait changé depuis que nous avions mis les pieds dans le salon de thé.

Oh, oui, évidemment... Ce que j'avais manqué de discernement... Je m'étais vu lui changer les idées en une après-midi, lui tirer les vers du nez, la faire cracher sa haine contre ses bourreaux, et puis, tout serait rentré dans l'ordre. Quel optimisme j'avais eu! Et pourtant je le savais, l'esprit n'obéissait qu'à ses propres lois, bien loin des nôtres, bien loin de celles que j'aurais aimé lui imposer. Je ne pouvais à proprement parler rien faire pour elle, si ce n'est lui afficher mon soutien et ma présence. Quel ennui de se sentir si impuissant!

Souvent, quand j'étudiais ou que je lisais des livres un peu plus poussés sur la Magie de l'esprit, je m'interrogeais beaucoup sur les phénomènes comme la Legilimencie ou l'Occlumencie. Ils me fascinaient. Cette faculté que le sorcier pouvait avoir sur les fils du cerveaux, sur l'esprit en lui-même, sur les pensées, alors que tout cela n'était rien, n'étaient pas plus que des fluides impalpables, et plus que cela puisque propres à chacun et donc uniques! Je rêvais secrètement, un jour, de manier cet art, mais je savais combien le chemin serait long et sinueux pour y arriver. Mais cette fascination me poursuivait jour et nuit, même lorsque j'étais tout simplement assis face à ma petite amie et que j'essayais de deviner ses pensées pour la faire aller mieux. Attention, je ne cherchais pas ce pouvoir absolu à mes yeux puisqu'il touchait à l'âme elle-même par désir de contrôle ou de supériorité; non, je cherchais seulement la compréhension totale, la vérité dans sa forme la plus pure, et je me voyais comme illuminé par la grâce du savoir lorsque ce jour-là je pourrais, peut-être, pénétrer dans l'esprit de quelqu'un.

Mais restons terre à terre, pour l'instant je n'avais que 15 ans et des années d'études devant moi, et j'étais encore loin de toucher aux pensées des autres. Je me contentais d'observer, ce qui fait de manière assidue pouvait révéler bien plus de secrets qu'on ne le pensait. J'agitais pensivement ma baguette au-dessus de ma tasse fumante pour que l'eau ne soit pas trop chaude, pile à la température à laquelle j'aimais boire le thé. Je réussis ce sort sans prononcer un mot, et fier de moi, je remis ma baguette dans ma poche, alors que Taylord jouait du bout des doigts avec la sienne - je suivis son regard et notai que sa baguette était un peu abîmée. A cause de l'attaque?! Un peu inquiet je reportais mon regard scrutateur sur Taylord, et j’espérais fortement que les capacités de sa baguette n'étaient pas endommagées. Cela faisait depuis peu que j'arrivais à ne pas prononcer les formules pour de simple petits sports pas trop compliqués, et cela me remplissait de fierté, car normalement, nous n'étions pas censé y arriver avant la 5ème ou 6ème année.


- Il paraît qu'il n'y a que les imbéciles qui sont heureux. En partant de ce principe, ce serait bien de tout oublier.

Surpris, je la regardai avec un air un peu incrédule. Je comprenais très bien où elle venait en venir. Partant de là effectivement, tout était tellement plus facile, fermer les yeux, ne rien voir, ne plus se poser de questions, ne plus être torturé, ne plus chercher de sens à la vie, aux choses qui nous entourent. Mais Confucius l'avait bien dit : "Je ne peux rien pour qui ne se pose pas de questions". Je préférais mille fois plus la tristesse, le chagrin, mais que mes yeux restent grand ouverts plutôt que de les fermer et de me vautrer dans un bonheur factice et ignorant. Cependant je comprenais Taylord : elle était lasse, et moi le premier je l'aurais été à sa place, fatigué du sort qui semblait s'acharner. Mais il fallait que cette lassitude, qui n'était le reflet de son désespoir, soit passagère.

- Non, émis-je après un petit temps, d'une voix douce mais ferme.

- Il y a un sortilège pour ça, non ? continua-t-elle, mais au son de sa voix je devinais qu'elle avait la gorge serrée.

- ... Oubliettes, murmurai-je du bout des lèvres, stoïque. Ma simple réponse, lancée froidement, répondait précisément à sa question, que je ne cautionnais cependant pas du tout. Je ne voulais pas que Taylord rentre dans cette sphère autodestructrice qu'était l'abandon et le désespoir. Au plus profond de moi je sentais sa souffrance, mais je ne voulais juste pas, à tout prix, qu'elle lui cède. Que deviendrait-elle ensuite, l'ombre d'elle-même, elle s'effacerait, et puis?... Elle était quelqu'un bien trop fantastique pour tomber aux oubliettes, justement.

Je bus une gorgée de mon thé, car j'avais la gorge un peu sèche devant toutes ces interrogations. J'avais espéré qu'elle me dise ce qu'elle pensait, ce qu'elle avait fait. La teneur de ses propos ne me plaisait pas forcément cependant... J'avais tant envie de lui chasser toutes ses idées noires!

- Taylord... Son prénom, aux consonances assez étrangères pour qui qui avait grandi en Ecosse et jamais ailleurs qu'en Grande-Bretagne, me faisait toujours l'effet d'un bonbon exotique, un peu acide mais sucré. Il lui allait à la perfection, originale, mais beau. Tu sais bien que tu ne peux pas baisser les bras. Ce n'est pas toi, ça! Je sais que ce n'est pas facile et que c'est comme si... le sort avait décidé de s'acharner mais... Je suis sûr que tout va s'arranger. J'y crois vraiment. Et puis, tu es têtue et courageuse, tu es à Gryffondor, non? ajoutai-je la voix soudainement plus enjouée et je lui lançai un petit regard espiègle.

J'attrapai sa main, sur la table. Qu'importe si nous passions pour le cliché des amoureux qui venaient ici, me dis-je après avoir rapidement balayé la pièce du regard. Penché vers elle, je repris plus bas, mais ma voix était très déterminée :


- Tu n'es pas une lâche et tu ne le seras jamais. Je sais que tu peux être heureuse. Et puis, je suis là, moi, affirmai-je pour finir, avec un peu moins d'assurance cependant. J'avais toujours un peu de mal à me dire que nous formions un couple, mais pourtant, cette volonté inaltérable, presque viscérale, de la faire aller mieux, était présente, bien présente.
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Taylord Reegan


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Élève de 7ème année



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MessageSujet: Re: Quelques heures hors la loi [Taylord]   Quelques heures hors la loi [Taylord] Icon_minitimeVen 17 Juin - 14:08

Refais chaque jour le serment d'être heureux.
Alain.



Il était invraisemblable pour moi de renoncer à quelque chose qui nous était cher. J'étais trop bornée et fière pour abandonner tant que je n'étais pas arrivée au but, alors pourquoi est-ce que j'envisageais de plus en plus souvent cette possibilité ? On ne s'arrête pas sur un échec et c'est souvent grâce à ces derniers qu'on parvient à avancer. Chaque problème avait une solution, il suffisait de la trouver, même si elle pouvait être bien cachée. Partant de ce principe, ce n'était pas la mer à boire, mais là j'étais confrontée à une montagne et je ne savais pas si je voulais la franchir ou non. Il y avait beaucoup d'embûches et à chaque fois je repartais de la case départ pour recommencer et même avec toute la volonté du monde, on a beau être tout ce que vous voulez, quand c'est trop, c'est trop. N'étais-je pas la première à reprendre le célèbre adage « il faut toujours remonter en selle après être tombé de cheval » ? Oui, mais là, ce n'était pas pareil. L'enjeu était loin d'être aussi important.

Il s'agissait de se battre pour quoi finalement ? C'était facile de dire que les mangemorts étaient peu nombreux, en attendant, ils avaient pris le contrôle de l'école, et même les professeurs qui n'étaient pas là non plus pour rien, n'avaient pas réussi à les chasser. A partir de là, il était légitime d'avoir des doutes. Oui, en fait, c'était tellement moins prise de tête de récurer des écuries, au lieu d'apprendre des tours de passes passes qui étaient censés émerveiller les enfants, surtout les élèves de première année, qui comme moi, n'avait jamais pu croire à un monde pareil, jusqu'à la réception de la lettre. Tout ca pour quoi ? Pour voir qu'il y en avait des tout aussi terribles. Je ne voulais plus m'impliquer là dedans.
Je l'étais quand même malgré tout.

Ce n'était pas évident d'exposer le nœud du problème, surtout parce que je pouvais deviner d'avance ce que Scott allait penser; et son esprit aurait au contraire dû m'aider à comprendre que 2 2 = 4, mais moi, au lieu de prendre en compte la logique, je me fiais plutôt aux sentiments, alors, ca ne collait pas. Peut être aurais-je dû adresser mes craintes à quelqu'un d'autre alors, comme Scarlett qui avait elle aussi montré par plusieurs fois qu'elle était pleine d'humanité. Je ne l'avais pas revu non plus depuis cet autre soir d'ailleurs... Non, c'était à Scott que j'avais besoin de parler, même si son avis me déplaisait. Je n'osai toujours pas lever les yeux, même si je sentais les siens, perçants, m'observer. Je n'avais pas honte, et je ne cherchais pas à ce qu'il me prenne en pitié ni même qu'il me dise ce que je voulais entendre en disant justement tout l'inverse, ce que faisait souvent les gamines capricieuses. Mais quand même j'avais un peu d'appréhension à ce qu'il allait bien penser de tout ca. C'était loin d'être simple. Je l'entendais répondre par la négative après l'affirmation que j'avais lancée pour essayer moi aussi de m'en convaincre et bien sûr, cela ne conforta pas mon choix, mais ne me fit pas pour autant basculer de l'autre côté de la balance. Si je ne réagissais pas à la première, quand j'obtenais enfin la réponse à ma seconde interrogation, cette fois, de nouveau agacée, je le dévisageai, l'œil furibond. Tout avait tellement l'air banal des lors que ca sortait de sa bouche, alors forcément, j'avais du mal à me mettre à sa place. C'était tout comme si je lui avais demandé quel temps il allait faire demandé. J'avais presque du mal à reconnaître, que quand bien même, c'était moi qui l'avait cherché, il n'avait donc rien à se reprocher.

- Taylord... Tu sais bien que tu ne peux pas baisser les bras. Ce n'est pas toi, ça! Je sais que ce n'est pas facile et que c'est comme si... le sort avait décidé de s'acharner mais... Je suis sûr que tout va s'arranger. J'y crois vraiment. Et puis, tu es têtue et courageuse, tu es à Gryffondor, non?

Je l'enviai presque de savoir raisonner ainsi, parce que je savais que c'était loin d'être mon cas. J'en avais que faire de cette raison qui s'évertuait à vouloir empoisonner la vie des gens, comme si c'était quelque chose d'indispensable pour faire un pas devant l'autre. Pour moi, si je n'avais pas de recul, je trouvais impossible de m'en remettre au bon sens qui était à plat sur la table comme des cartes qu'on vient d'abattre. Quand on est malheureux, on a envie d'entendre seulement ce qu'on souhaite, et la vérité en face n'est pas toujours bonne à écouter. J'avais lancé la machine, c'était à moi d'aller jusqu'au bout.

- Mais c'est facile de dire ca ! Finissais-je par m'exclamer farouchement et d'une voix presque plaintive.

S'il y avait une issue et qu'il l'entrevoyait, alors moi j'étais complètement aveugle et je me rendais vite compte que s'énerver ne servait à rien et pourtant je passais mon temps à m'emporter facilement. Néanmoins, ce ne fut pas nuisible car le fait d'exprimer tout haut ce que je pensais tout bas -en retour, j'eus droit à quelques regards désapprobateurs- déclencha le reste.

- C'est bête cette histoire de maison de toute façon, décrétai-je comme un enfant mécontent clamant que cette glace, il n'en voulait pas vraiment car ses parents venaient de la lui refuser. Moi aussi je peux le faire, dire que truc ira à Serpentard parce qu'il a un air mauvais sur la tronche et muche à Poufsouffle parce qu'il a le visage rond ! Le pire dans tout ca c'est que je savais pertinemment que j'étais de mauvaise foi. Qui dit que ce choixpeau que tout le monde adule ne s'est pas déjà planté ?

Toujours consternée, j'avais cependant resserrée mon étreinte contre sa main, parce que je craignais qu'il ne lâche la mienne. J'avais l'intuition toutefois qu'il ne m'en voudrait pas pour tout çà, comme du sketch que j'étais en train de faire. C'était beaucoup mieux que de se baser sur la morale. Je lui faisais confiance et préférai tout déballer.

- Je n'ai rien demandé, moi ! Ce n'est pas juste ! J'en ai marre de brasser du vent ! Je n'y arrive pas, terminai-je d'une voix moins forte.

En réalité, je n'arrivais pas à concevoir que des personnes qu'on nommait encore des êtres humains pouvaient en arriver à de telles extrémité. Je n'avais jamais été pour la méchanceté gratuite et à chaque fois que je me disais que les mangemorts s'en prenaient aux gens sans raison, ca me donnait la nausée. J'aurais peut être justement dû rester indifférente face à cela, parce que finalement aux Etats Unis aussi, on arrachait une vie pour une montre qui n'avait aucune valeur.
C'était insensé tout ca. J'avais juste envie de leur arracher leurs yeux à ces faces de rat et si personne ne voulait s'employer à le faire, tant pis, je pouvais très bien m'acquitter de cette tâche toute seule ! Mais pour ca, il ne fallait évidemment pas baisser les bras, mais c'était aussi la solution qui offrait le moins de difficultés. A vaincre sans péril on triomphe sans gloire, c'est vrai, mais moi, la reconnaissance, je n'en avais que faire, tout ce que je voulais c'était remettre les choses à leur place. Il était injuste que tout ces actes restent impunis comme si ce n'étaient que de vulgaires sucettes collantes qu'on avait laissé tombé par terre. Je ne me sentais encore pas tout a fait capable de reprendre le dessus, mais le fait de m'énerver y avait au moins contribué.

- Tu n'es pas une lâche et tu ne le seras jamais. Je sais que tu peux être heureuse. Et puis, je suis là, moi.

Je n'étais pas sûre de croire la première partie de sa phrase, le doute ne pouvait pas se jeter facilement dans une poubelle, c'était bien dommage, j'allais devoir faire avec. Par contre, j'étais déjà plus confiante sur la fin, et souriais enfin, franchement, parce qu'il n'y avait pas de mangemorts chez la mère Pieddodu et son affreuse guitoune, mais juste les éclats de rires -mièvres au passage- des tables voisines.
Ils pouvaient bien aller se faire voir le temps d'un après-midi.

- Je veux juste être une princesse aujourd'hui, ajoutai-je, moqueuse. Pas au sens précis du terme, car la vie de poupée dans une prison dorée, ce n'était pas mon truc. Mais si le problème le plus gros de ces potiches était de savoir quelle couleur de boucles d'oreilles fallait-il mettre pour la journée, alors pour une fois, je voulais bien avoir le même.
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