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J'effleurerai tes désirs [PV] Terminé

 
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 J'effleurerai tes désirs [PV] Terminé

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Elliott Ansen


Elliott Ansen
Élève de 5ème année



Masculin
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Localisation : Entre temps, je me déplace.
Date d'inscription : 19/08/2009

Feuille de personnage
Particularités: Si je dis à un moldu que je suis un sorcier, sans doute penserait-il que je suis particulier...
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Âme soeur: Ca vous pose beaucoup de questions mais ça ne vous apporte jamais beaucoup de réponses...

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MessageSujet: J'effleurerai tes désirs [PV] Terminé   J'effleurerai tes désirs [PV] Terminé Icon_minitimeSam 17 Déc - 18:45

J'étais arrivé, comme ça, les mains dans les poches, ou plutôt comme un cheveu sur la soupe. Je ne pouvais pas arriver au meilleur moment, même si j'étais d'avis que c'était le pire, que ça ne m'avait même pas effleuré l'esprit lorsque j'avais pour la première fois depuis trois ans à présent, foulé le sol lisse et brillant du grand hall. Il fallait dire aussi que j'avais d'autres choses à penser, beaucoup plus préoccupantes que les préparatifs des festivités qu'annonçait le Bal de Noël. Après tout, c'était vrai que c'était toujours le même au fil des années, et à la même date, que tout le monde l'attendait avec impatience, que ce soit les filles pour montrer leur plus belles parures, ou alors les garçons pour se pavaner à leurs côtés.

J'avais débarqué seulement quelques jours auparavant, certainement plus paumé que si je faisais mon entrée en tant que première année. C'était de l'histoire ancienne ça, et pourtant, j'étais complètement largué ignorant tout des événements qui s'étaient produits ici jusqu'à il y a peu. Comme ça, les Mangemorts avaient pris possession des lieux ? C'était en tout cas ce que m'avait expliqué un gars de Serdaigle que j'avais reconnu, et qui avait fait de même en m'apercevant dans un des fauteuils de la pièce, regardant un peu partout avec curiosité pour voir si quelque chose avait changé. Si l'on se fiait seulement aux apparences, non, ça n'en avait pas l'air, et pourtant les faits étaient bien là, il s'était passé des choses effroyables en ces lieux, d'après ce que m'en expliquait l'autre, que ça avait duré pendant des mois, et que tout le monde respirait de nouveau seulement depuis quelques semaines. Toutefois, maintenant que j'avais connaissance de ce détail, je me rendais en effet compte que certains visages restaient marqués à jamais.

J'avais pourtant cru dur comme faire que revenir à Poudlard allait me faire un bien fou. D'une part, parce que je n'avais pas voulu partir, et pourtant, c'était le cas de le dire, c'était parti de rien. D'une lettre, d'une simple lettre et de simples mots qui avait tout changé du jour au lendemain sans que je ne puisse voir le coup venir. C'était comme ça que ça fonctionnait dans ma famille sur protectrice : on disait à tout va que tout allait bien avec de grands sourires, alors que la réalité était tout autre. Est-ce que j'étais à blâmer ? Comment aurais-je pu m'en rendre compte alors que j'étudiais à des kilomètres de l'Allemagne où habitaient mes parents au quotidien. Et bien en attendant, les faits étaient restés les mêmes, ma mère qui rédigeait des tonnes de choses inutiles dans ses missives, avait cette fois-ci écrit de manière la plus concise qui soit que le ciel n'était plus bleu , que le soleil ne brillait plus, et que les oiseaux ne chantait plus (elle ne l'avait pas formulé de cette manière, mais c'était comme si). Si elle ne l'avait pas dit clairement, on m'avait rapidement exposé la situation lorsque j'étais rentré, comme à mon habitude, pendant l'été.

Cela se résumait en un seul et unique mot, pas bien grand mais pourtant dévastateur et qui prenait tout son sens quand on voyait les dégâts qu'il pouvait causer : la séparation. Je n'avais absolument pas vu cette option arriver, et apparemment cela me pendait au nez depuis un bon bout de temps déjà, mais ça ne changeait en rien le problème car mes parents ne se supportaient plus, eux qui habituellement étaient unis lorsqu'il s'agissait de me garder bien au chaud dans ma chambre, n'étaient plus d'accord sur rien. C'était mieux comme ça. C'était mieux pour eux surtout, car nous, comme toujours, ce que nous devions faire, c'était nous terre et suivre. Enfin, moi. Car mon frère volait de ses propres ailes depuis bien plus longtemps.

La joie de ma mère n'était plus là, partie, envolée avec la brise qui nous avait accueilli en arrivant au Japon ce matin là. Retour au bercail et je l'avais accompagné, c'était mieux pour elle, je n'étais pas dupe et même si je n'étais pas très âgé encore, je me doutais qu'elle n'allait pas bien. Je lui avais souvent tenu compagnie, souvent j'avais fait le repas pour nous deux, souvent je lui avais dit qu'il était temps d'aller dormir... la fin des vacances était arrivée en même temps et par la force des choses, je n'étais pas retourné à Poudlard. Mais ce n'était que pour un temps, ce n'était pas définitif. J'avais commencé à craindre ce qu'il pouvait se passer si jamais je venais à la laisser toute seule à la maison, et ce n'était pas ce qu'un enfant de quatorze ans était normalement occupé à se soucier. Je ne pouvais rien faire d'autre que de rester cloitré avec dans les mêmes pièces et cela durant des semaines; ma logique avait ensuite fini par reprendre le dessus sur le reste. On ne pouvait pas rester comme ça. Alors quelqu'un était venu pour prendre ma place, d'abord sur une journée, pour voir comment ça se passait, ensuite sur plusieurs. Et puis j'avais repris le chemin de l'école, mais un château de magie situé au Japon, où j'avais déjà raté de nombreux mois.

Malgré tout, ça restait tout aussi difficile et compliqué, car je recevais des lettres sans cesse, ce qui ne me permettait pas de me concentrer, d'une mère qui croyait être en manque d'affection alors que c'était loin d'être le cas. Quand j'y pensais, je me demandais comment avoir tenu aussi longtemps. Les seize premières années de ma vie plus exactement, seize ans à m'effacer et à me plier à ses exigences, et ses reproches comme quoi je n'étais pas assez souvent près d'elle était la goutte d'eau qui avait fait débordé le vase. Elle se leurrait la face, et moi c'était aussi ce que j'avais fait depuis tout ce temps, ça ne pouvait définitivement plus durer. Je n'avais pas levé une syllabe plus haut que l'autre, comme c'est souvent le cas avec les colères froides, (ce qui m'arrivait véritablement pour la première fois) mes termes employés avaient été tranchants et sans appel. Elle avait beaucoup pleuré, ça me faisait de la peine bien évidemment, mais je ne regrettai rien. Je ne regrettai pas de lui avoir dit que c'était terminé tout ça, qu'il fallait qu'elle se relève et moi aussi, que je repartais pour Poudlard, que c'était comme ça et pas autrement. Car après tout, Poudlard, c'était ce qu'elle avait toujours voulu pour moi, c'était là qu'elle avait fait sa scolarité, c'était que mes grands parents allaient faire leur scolarité; c'était dans les gènes depuis toujours, mais c'était bien la première fois que j'utilisais cet argument contre elle.

Voilà comment je m'étais retrouvé là, le soir du bal de Noël dans la tenue de soirée que j'avais eu la bonne idée d'emmener dans ma valise, suivant les autres élèves qui se dirigeaient bon train dans la Grande Salle. Je repensais à ce que m'avait dit ce gars à propos des Mangemorts et comment la vie ici avait du s'avérer tout aussi compliqué ici, voir pire, parce que je ne pouvais pas imaginer ne serait-ce qu'un quart de ce qu'était capable de faire ces hommes en noir pour parvenir à leur fin. J'avais en quelque sorte loupé le coche, ce qui était fait était fait et nous n'allions pas revenir dessus. J'étais là, c'était déjà pas mal.

Cela n'avait pas l'air d'avoir altéré en rien l'ambiance des fêtes, et c'était tant mieux car moi aussi, ça me changeait les idées, je partais d'un nouveau pied, tout était à recommencer, mais ce n'était pas non plus insurmontable. J'avais écris à ma mère pour lui dire que j'étais bien arrivé, sans donner plus de détails. Pour l'instant, elle avait l'air de s'y tenir.

Il ne me manquait plus qu'à me jeter à l'eau.
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Haruhi Michiko


Haruhi Michiko
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Particularités: Il me manque une case. Mais bon vu que quasiment tout Poudlard a le même problème, je m'inquiète pas!
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MessageSujet: Re: J'effleurerai tes désirs [PV] Terminé   J'effleurerai tes désirs [PV] Terminé Icon_minitimeDim 18 Déc - 22:40

Spoiler:

Plus que les flocons qui fondaient sur les mains au toucher, plus que l’odeur des boissons chaudes qui brûlaient la langue, plus que l’habit de palais glacé qu’avait vêti Poudlard, il y avait une chose que je remarquais ; ce parfum de libération et d’envie d’insouciance. Plus que jamais, Poudlard n’était plus aux mains de ces bourreaux que nous avions dû supportés, et tout avait changé. Les visages avaient repris des couleurs, et les habitudes reprenaient peu à peu, en même temps que l’école revivait. Tout prenait une nouvelle dimension, et je voyais pleinement combien les Mangemorts avaient pu nous enlever cette chaleur et remplir de froideur l’âme du château et de nos cœurs. Même si je me sentais toujours fragile, lorsque je croisais les visages, je souriais, comme si de rien n’était. C’était bon ne plus avoir le fardeau du monde sur ses épaules. C’était bon d’agir tout en sachant qu’il n’y avait pas le danger qui nous guettait derrière. Alors pour la première fois, se consacrer à des choses légères, voire futiles était bénéfique.

Le Bal de Noël était rempli de cette atmosphère, et l’on voyait que les professeurs étaient heureux de nous offrir à travers cette festivité une parcelle de bonheur. J’avais longuement hésite à m’y rendre, je ne me sentais pas capable de faire semblant. Je ne savais pas vraiment si revivre comme avant était possible. De plus, le souvenir du dernier Bal de Noël que j’avais passé en compagnie d’Ambre Serana ne pouvait que me revenir en mémoire ; et je savais que je ne voulais pas le revivre. Parader en robe de fête m’était difficile. Mais j’avais fini par me décider ; si je ne prenais pas l’initiative d’avancer, qui le ferait pour moi ? Inutile de préciser que les étudiants s’étaient fait un grand plaisir de jouer au jeu des invitations, et c’était sans surprise que j’en avais reçu deux ; je connaissais à peine l’un comme l’autre, et je savais que si on avait tenté de m’inviter, ce n’était pas parce qu’ils appréciaient ma personnalité ou ce que j’étais, j’avais vu clairement qu’ils étaient plus jeunes que moi, et la seule raison pour laquelle il me proposait d’être leur cavalière, c’était juste pour le plaisir de se vanter devant les autres qu’ils étaient en compagnie d’une jeune femme plus âgée. J’avais compris ce qui se tramait dans leur tête avant même que les mots sortent de leur bouche.

Sans vraiment m’en rendre compte, les préparatifs s’étaient mis en place, et j’avais demandé à Taylord de m’accompagner chercher une robe. Maintenant que les Mangemorts avaient fui (j’insistais sur ce mot, c’est d’une véritable lâcheté qu’ils avaient fait preuve), il était bien plus simple de flâner à Pré-au-Lard, et de simples petits gestes comme boire un chocolat chaud ou observer les vitrines avaient été un luxe dont tous rêvait lors du régime imposé par Winch. Même si Scarlett avait été une place toute particulière dans mon cœur, je considérais désormais Taylord comme quelqu’un qui m’était essentiel. J’avais tant vécu à ses côtés…cette histoire compliquée de famille, la torture des Mangemorts, la résistance, la bataille main dans la main pour vaincre les partisans du Seigneur des Tenèbres…je voulais maintenant partager des choses plus joyeuses. Vivre cette fête ensemble me rappelait que nous n’étions qu’adolescentes.

Après avoir tant perdu, je me fichais d’être raisonnable, et je devais avouer qu’une bonne partie de mes Gallions étaient passés dans cette robe de soirée, bien que je me rendre au bal seule. Rapidement, le jour J était arrivé, j’avais passé la matinée en compagnie de Scarlett. Si nous ne passions pas tout notre temps ensemble, je nous ménageais des moments de répit, et j’étais ravie de la voir plus heureuse, ses yeux s’illuminaient encore lorsque elle me parlait de son séjour chez sa mère. Me dire que j’avais joué un rôle dans leurs retrouvailles me faisait chaud au cœur. Ma meilleure amie méritait amplement de rayonner, et la voir sourire avait l’effet d’un antidote sur ma personne.

Vers le début de soirée, j’avais été atteinte, que je le veuille ou non, par cet échauffement des foules, et cet enthousiasme naissant. J’avais vite vu à la tête de Taylord qu’elle était totalement perdue, même si elle faisait attention à son apparence, on ne pouvait pas dire que se pomponner était une passion pour elle. Taylord était désormais Miss Gryffondor (inutile de dire qu’elle portait nos couleurs à la perfection), et il était évident qu’en plus de sa beauté naturelle, de la douceur de ses traits, ce rôle de représentante des Rouges et Or allait ajouter au fait qu’elle ferait tourner de très nombreuses têtes ce soir. A l’aveugle, je l’entraînais et commençais à la coiffer. Ses cheveux couraient entre mes mains comme du fil de soie, et peu à peu, cela se dessinait. Je passais ensuite à son maquillage, lui appliquant quelque chose de très doux, pour donner un petit côté féérique à son visage. Visiblement, le résultat lui plaisait, et moi j’étais plutôt fière de mon travail. Ce petit entraînement me permit d’avancer plus vite me concernant, d’une main experte, j’utilisais ma baguette pour donner à mes cheveux une forme ondulée, avec deux anglaises sur les côtés du visage. Quant au maquillage, il était assez discret, dans des teintes orangées et marrons qui s’harmonisaient avec ma robe. Taylord n’eut pas l’occasion de m’attendre et rejoignit son cavalier en bas. Je voyais déjà les visages la scruter, se demandant qui était cette créature venant d’un autre monde. Enfin, je voyais déjà quel visage la trouverait plus éblouissante encore…Evidemment, je n’en avais pas parlé à Taylord, c’était sa vie après tout, et je n’allais pas aller enquêter un soir de Bal de Noël.

Je descendis à mon tour les escaliers, faisant attention à ma démarche et surtout à ne pas tomber, car les talons que je portais étaient quand même assez haut, et j’étais peu habituée à marcher avec ce genre de chaussures. J’étais consciente que ma démarche était assez peu assurée, néanmoins, je descendais sans trop d’obstacles. La lumière blanche de la Grande Salle me frappa immédiatement. Comment imaginer, que des mois auparavant, ce même endroit avait été le théâtre d’un chaos sans pareille...Comme d’habitude, les professeurs avaient redoublé d’efforts pour la décoration de la salle. J’évoluais comme dans une petite bulle féérique à travers la salle, au loin, j’apercevais mon amie, qui virevoltait avec aisance dans les bras d’Alex Turner, notre Mister cette année. Chaque jour, je découvrais une nouvelle facette de sa personnalité.

Je flânais entre les sculptures de glace, laissant le froid m’entourer dans une sorte de torpeur très agréable, saisissant au passage une coupe de champagne. La boisson pétillante se déversa rapidement dans ma gorge, je me sentais bien, simplement bien, même si au fond, il restait toujours cette anxiété et cette fragilité qui ne quitteraient plus désormais. Je savais qu’en moi s’était opéré un grand changement, je devenais plus calme, plus mûre, mais il y avait certains aspects qui avaient été renforcés par la venue des Mangemorts à Poudlard, et je m’en serais honnêtement bien passée. Je chassais aussitôt ces pensées désagréables, et concentrais mon attention sur la piste, où se formait un véritable ballet d’étoffes brillantes, de couleur chatoyantes et de poussière d’étoiles. C’était ce que j’appelais la vraie magie.

Mais alors que mon regard se perdait dans l’horizon glacé, je sentis à peine que quelqu’un s’était approché de moi, mais lorsque je sentis le velouté de la peau de l’individu sur ma main, elle se crispa sous l’effet de ce souffle. J’avais compris une chose ; cette soirée n’allait pas se passer comme je l’avais imaginée.
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Elliott Ansen


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MessageSujet: Re: J'effleurerai tes désirs [PV] Terminé   J'effleurerai tes désirs [PV] Terminé Icon_minitimeJeu 22 Déc - 0:33

Tout Poudlard avait la capacité à la fois d'entrer, mais aussi de tenir dans la Grande Salle de l'école. C'était ce que faisait les élèves tout les jours au moment des repas, mais ce n'était pas aussi flagrant parce que tout le monde était bien sagement assis à sa table en train de déguster je ne sais quel plat délicieux confectionné par les Elfes de maison. Comment je savais ça ? Sans aucun doute parce que je faisais partie des rares à avoir lu l'Histoire de Poudlard parmi la populace de l'école; mais des nombreux, parmi les Serdaigle. Et oui, la encore tout n'était une question de point de vue.

Là, tout n'était qu'organisation du moins en simple apparence. Dans la théorie c'était pourtant facile : un coin buvette pour se désaltérer (je n'avais jamais vu autant de coupes de champagne disposées dans un alignement parfait), un espace où les gens pouvait se poser, parce que rester trop debout, trop longtemps, ça fatigue, aussi, les chaises et les tables n'étaient pas de trop; les quatre qui étaient là habituellement avaient disparu pour laisser place à d'autres, rondes, mais surtout beaucoup plus petites et qui permettaient une place largement plus conséquente. Il y avait une estrade qui remplaçait les trônes des professeurs avec un groupe que les enseignants (toujours les mêmes !) étaient aller chercher je ne sais trop où. Et puis, bien sûr, le plus important dans tout bon bal qui se respecte, l'élément indispensable qui n'était autre que la piste de danse. Ça avait de quoi faire rêver n'importe qui, n'est-ce pas ? Dans les faits, c'était tout autre chose, parce qu'il y avait du monde partout, on ne savait plus très bien qui dansait, qui ne dansait pas, si bien que si ça continuait comme ça, bientôt, la buvette allait faire partie intégrante de la piste de danse. Mais il allait falloir rester un peu plus longtemps pour voir cet étrange phénomène se produire et j'étais près à rester de longues heures, rien pour observer ce spectacle !

Autant dire que chercher quelqu'un c'était comme de tenter de trouver une aiguille dans une botte de foin. Et malgré tout il y avait quand même des têtes, des visages que je reconnaissais, des silhouettes qui avaient grandi, des cheveux qui avaient poussé. Je n'avais pas besoin de réfléchir bien longtemps avant de re situer telle ou telle personne, alors que d'autres fois je devais aller chercher loin dans ma mémoire pour qu'une petite ampoule s'allume au coin de mon cerveau et me dise « mais si tu sais, elle était en cours de Sortilèges avec toi ! ». Il n'y avait bien que ces énergumènes de profs qui étaient toujours fidèles à eux même, en ce qui concernait ceux chez qui j'étais déjà allé en cours car l'équipe avait à moitié changé et il y avait donc de nouvelles personnalités que je n'avais jamais vu encore.

Mais cette chevelure..?! Je l'aurais reconnu entre mille. Non. Je devais me tromper. Oui. Ca ne pouvait être que ça. Un instant perplexe, je réalisai que ça devait être bien un moment que j'étais planté ici à regarder les mouches voler (c'était de la folie ceci dit de venir voler dans le coin car il y avait des mouvements de bras partout qui étaient susceptible d'assommer les dites bestioles. Mais en même temps, depuis quand les mouches était réputée pour être intelligente ?). Alors comme la plupart de ceux qui venaient ici en touriste, à mon tour je me dirigeai vers la table rectangulaire et plus imposantes que les autres, pour ne prendre qu'un vulgaire jus de citrouille, parce qu'il y avait Kelsey un peu trop près et que même si nous avions l'autorisation de prendre du champagne ce soir, ce ne serait pas le cas, tant qu'elle serait dans le secteur.

Je barbotai comme un enfant qui s'employait à avaler l'eau de son bain pour faire des bulles avec sa bouche, mais avalait de travers et reposai le récipient sur la table; ça c'était un peu dégagé pile en face où j'étais, et deux fois en moins de dix minutes, il n'y avait pas moyen, ça ne pouvait être qu'un signe et j'allais de ce pas en provoquer un autre de plus ! Ce qui m'avait tapé dans l'œil, c'était cette façon de se tenir, je l'avais vu plusieurs fois, et ces cheveux... Ces cheveux ! Ça ne pouvait être que les siens non ? J'avais souvent été suffisamment près pour pouvoir les repérer à des kilomètres à la ronde, mais comment pouvais-je prétendre quoi que ce soit alors que j'avais disparu dans la circulation pendant trois ans ? Je n'allais pas faire durer ce suspens plus longtemps et en quelques enjambées j'arrivai à hauteur de la mystérieuse jeune fille, pas si mystérieuse que ça et à laquelle j'avais pris la liberté (ce qui était peut être précipité) d'effleurer la main.

- Haruhi ?!

Ben oui, Haruhi. Et puis elle savait comment elle s'appelait, aux dernières nouvelles. A moins qu'elle n'ait été foudroyée par l'amnésie... non, je me projetai trop loin dans dans le délires de mes pensées, et ça pouvait continuer comme ça pendant des heures, alors j'allais couper court à ces élucubrations. Comme quoi, la surprise pouvait bien faire dire des bêtises à tout moments.

Ce qui me frappa en premier ? La lueur qui brillait au fond de ses yeux. Impossible d'oublier ce petit éclat qui l'avait toujours habitée, même du temps (et surtout !) de notre première rencontre dans les serres. Ce soir, ce soir... Il était... différent. Il était toujours là, pourtant il avait l'air d'avoir changé et d'être plus fade et cette idée me contrariait.

- Qu'est-ce que tu fais ici ?! Repris-je sur le même temps, alors que c'était plutôt à moi qu'il fallait poser la question, mais passons.

Je ne voulais pas dire par là qu'elle devait rester ici, au contraire, qui dans ce château était tranquillement en train de se morfondre dans sa salle commune à l'heure qu'il était ? J'aurais eu mieux fait de lui demander pourquoi elle était là, au milieu de tout les autres, et que sa place était au bras de son cavalier sur la piste de danse et à s'amuser. Je scrutai les alentours en pensant voir un gars dans les parages qui viendrait m'ordonner de laisser tout de suite sa partenaire sous peine de recevoir son poing dans la figure mais il n'y eu rien de tout cela. Tant mieux. Non, pas tant mieux, parce qu'Haruhi méritait d'avoir un cavalier et me dire qu'elle n'en avait peut être pas... mais en même temps, au fond, je préférais qu'il en soit ainsi.

Je n'étais pas arrivé de la manière la plus discrète qui soit; j'espérais juste ne pas l'avoir trop prise par surprise et sentis soudain ce vague sentiment de gêne que je connaissais bien. Je lui intimai de partir sur le champ du fait qu'il redoubla encore plus. Alors je faisais tout pour l'ignorer. Je ne savais pas comment je devais mener la barque, parce que la meilleure que j'aurai du faire, c'était de ne pas me glisser derrière elle en l'appelant précipitamment par son prénom, mais de lui dire « salut » avec un amical geste de la main. Comment faire pour rectifier le tire, par où commencer, comment m'expliquer... On avait beau me dire que j'étais plus malin que la moyenne je n'avais pourtant jamais été très doué lorsqu'il s'agissait de communiquer avec les autres personnes, comme si indirectement je plaçai la barre trop haut et que le gouffre était trop important pour remédier à quoi que ce soit. Et pourtant, nous étions là, tout les deux, l'un en face de l'autre à présent, et je voulais dire tout un tas de choses, mais restai muet car chaque mot que j'étais capable de dire allait m'embourber encore plus. Mais je ne pouvais pas rester là sans rien faire !

- Ça te va bien. Cette robe.

Je me retins de pousser un profond soupir, de crainte qu'il ne soit mal interprété par mon amie. Car si pour d'autres, c'était leur langue maternelle et qu'ils étaient nés pour complimenter, pour moi, c'était l'exploit de la soirée.

Mais je lui devais bien ça. Voire beaucoup plus.
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Haruhi Michiko


Haruhi Michiko
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MessageSujet: Re: J'effleurerai tes désirs [PV] Terminé   J'effleurerai tes désirs [PV] Terminé Icon_minitimeMer 28 Déc - 15:17


And who do you think you are?
Runnin' round leaving scars
Collecting your jar of hearts
And tearing love apart
You're gonna catch a cold
From the ice inside your soul
So don't come back for me
Who do you think you are?



Cette si jolie bulle de verre que j’avais construite ; elle se fracassa en mille morceaux. En une fraction de seconde, tout s’était retourné, avait muté, et j’étais figée avec les éclats qui me restaient dans les mains. Tout m’échappait, me filait entre les doigts alors que j’avais eu la prétention de croire que j’avais le contrôle ; je me sentais piégée, trompée. La chose dans laquelle j’avais mis mon temps et mon énergie, ce petit cocon protecteur où je me sentais aimée et heureuse, cette petite bulle que je chérissais, elle me quittait ; et j’étais sur le quai de la gare ; seule. Rien n’avait alors plus l’importance : l’envie de m’amuser, la magie de Noël, les gens qui dansaient et riaient parce qu’ils en avaient enfin le droit. C’était parti en fumée. Je contemplais un immense gâchis, et j’étais totalement impuissante.

Certes, les années avaient changé son visage et durci ses traits, mais j’aurais reconnu ce visage les yeux bandés. C’était celui d’Elliott Ansen. En moi, il y avait cette sensation affreuse d’être la victime ; je n’avais rien demandé, ce que je désirais était simple ; et voilà qu’il ressurgissait, espérant agir comme si trois ans n’avaient pas passé. Un jour, il s’était évaporé ; comme toute enfant normalement constituée, je m’étais rassurée. Et puis ça s’était éternisé, tandis que moi j’attendais toujours quelqu’un qui ne reviendrait jamais. Je m’étais sentie trahie ; j’étais son amie, qu’il veuille m’éviter soit, mais qu’il ait le courage de me le dire en face. Et s’il n’allait pas bien, il pouvait m’en parler. J’avais été triste, puis en colère, puis lassée, au fur et à mesure l’année s’était étendue, et Elliott était devenu un souvenir. Un fantôme. Quelque chose de fou qui avait fini par disparaître. Ce n’était que maintenant que je me rendais compte que ce n’était qu’une illusion. Inconsciemment, les souvenirs revenaient plus fort que jamais, m’apportant la confirmation qu’ils existaient toujours, enfouis loin dans les limbes de mon cœur.

Notre première rencontre dans les serres, au temps où je n’étais encore qu’une petite fille guidée par ses instincts et sa joie de vivre. Cette salle vide, où j’avais avoué que cette indifférence perpétuelle qui le caractérisait était blessante. Et cette fameuse soirée dans la forêt interdite, où mes sentiments étaient devenus confus ; qu’était donc cette amertume, cette boule que j’avais dans la gorge ? Et notre dernière rencontre me revenait enfin en mémoire ; je m’étais montrée sèche, peu amicale, pour lui montrer l’effet que ça faisait d’interagir avec quelqu’un d’aussi stoïque. Notre relation avait toujours été bancale, notre amitié vouée à l’échec, puisque l’un de nous ne donnait beaucoup qu’il ne recevait. Moi. Loin d’avoir les vertus des liens que j’entretenais avec Scarlett, Taylord ou Lilian ; je n’allais nulle part avec cette amitié, elle me faisait du mal bien plus que je n’y trouvais du réconfort. Et pourtant, tout le long ; j’étais restée, il y avait cette petite chose ténue dont je ne comprenais pas le sens, qui m’empêchait de couper les ponts. La distance l’avait fait pour nous ; et j’avais cessé de me torturer l’esprit si oui ou non je tenais à lui.


- Qu'est-ce que tu fais ici ?!

Les rôles s’étaient inversés ; c’était lui qui parlait et moi qui restais muette. Je n’avais rien à lui dire ; ou paradoxe, trop de choses. Ce que je faisais ici ? Maintenant, mes motivations me semblaient floues, je m’étais rendue au bal pour me remplir la tête d’images douces et magiques, et m’endormir avec des étoiles plein les yeux. Autour de moi, ça virevoltait, ça riait, ça ressassait des souvenirs d’antan.

Scarlett était au loin. Elle avait sur son visage cet émerveillement enfantin, et semblait fascinée, hypnotisée par une jeune femme blonde qui se tenait à ses côtés. Elle avait une robe de princesse et des airs d’ange. En tournant la tête, je voyais Fray qui semblait avoir ingéré un cocktail de Whiskey Pur feu, d’amphétamines et de champignons hallucinogènes ; Wayland qui avait sa tête des mauvais jours (combiné à son expression habituelle), Ambre et son expression lassée, je cherchais Taylord des yeux, qui n’avait rien de la Taylord que je connaissais, puisque elle n’était ni plus ni moins en train d’embrasser Chuck. Je me réjouissais pour elle ; tous savaient qu’un jour, ce jeu du chat et de la souris conduirait à un dénouement pareil. Il y avait aussi Daniel, Haley en barmaid avec ses grand yeux bleus translucides, Megane et Wayne qui valsaient à la perfection .Lilian était resplendissante comme toujours, et même blessée dans son orgueil, on ne pouvait pas dire que cela avait altéré ses traits parfaits. A côté, il y avait Scott, le visage terne, sombre ; étrange comme ce soir nous étions réunis dans la désillusion… Tout respirait le changement, l’insouciance, les étudiants buvaient sans compter, peu importe le lendemain, peu importe les tourments, ce soir était le grand soir, et rien ne pouvait casser cette atmosphère étrange.

J’étais étrangère à cet état d’esprit. J’étais hors de la sphère.

Je voulais fermer les yeux et faire comme si je n’avais pas entendu qu’il soufflait mon prénom, qu’il me regardait, et surtout qu’il cherchait des réponses. C’est moi qui avais besoin de réponses. Je n’avais qu’à faire un pas, tourner les talons, boire un verre de champagne et décider que j’avais rêvé. J’aurais pu. Mais l’engrenage s’était enclenché, j’étais à nouveau prisonnière, et la fuite n’était pas envisageable.


-Ça te va bien. Cette robe.

Ses yeux posés sur moi me mettaient mal à l’aise. Evidemment, je n’avais plus rien à voir avec la petite fille qu’il avait connue. Celle qui mettait une fleur dans ses cheveux. Celle qui était naïve. Celle qui ne savait pas encore quelles épreuves elle allait devoir surmonter par la suite. Il ne savait plus rien de moi ; rien. Le temps avait fait son travail, et avait englouti tout ce que j’avais été. Ma mère, Scarlett, les mangemorts…il n’avait pas été là. Il avait disparu au moment où j’avais eu besoin de lui.

-N’essaye pas, tentant de contenir ma rancœur qui ne demandait qu’à être libérée. C’était beaucoup trop facile, revenir et tout bousculer, tout remettre en question ? J’étais incapable de savoir – tant je me sentais mal - s’il m’avait manqué. J’étais incapable de savoir si j’avais envie de le serrer dans mes bras, et de lui dire que j’étais heureuse de le revoir. M’aurait-il repoussée ? Son regard bleu me glaçait. Je me sentais démunie ; une pauvre petite chose fragile sur laquelle tous les malheurs du monde pleuvent en rafale. Tu ne me connais pas. Et tu as tout manqué.

Les lumières dansaient autour de moi et elles m’aveuglaient ; au moins, je n’avais pas à le regarder en face. Parce que me retrouver confrontée à son regard, c’était non seulement faire face à lui, mais à mon passé, à mes souvenirs, à cette Haruhi à qui j’avais dit adieu. Oui, j’étais lâche ; oui c’était plus facile de tout reprocher et faire une sortie théâtrale, mais n’avais-je pas le droit à ce privilège ? Ma jolie robe de soirée me paraissait terne, la blancheur de la Grande Salle me donnait mal à la tête, et pourtant, c’était Noël, Noël normalement c’était le temps des pardons, des trêves et des miracles. Le retour d’Elliott n’était pas un miracle ; c’était un cataclysme qui renversait tout sur son passage.

Je ne pouvais plus espérer en sortir indemne.

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Elliott Ansen


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MessageSujet: Re: J'effleurerai tes désirs [PV] Terminé   J'effleurerai tes désirs [PV] Terminé Icon_minitimeVen 30 Déc - 20:21

Au fond, est-ce que je m'étais attendu à un pareil revers de situation ? Impossible à déterminer. Consciemment je faisais comme si de rien était, comme si la vie reprenait lentement son cours, parce qu'il en avait toujours été ainsi. Le temps, le temps, toujours le temps; il filait entre nos doigts, telle une matière invisible et douce qu'on ne pouvait pas retenir, une texture semblable à du vent. Au fond... je savais que remettre les pieds ici sans en parler à personne allait en étonner plus d'un, mais en même temps, est-ce que j'avais le choix ? J'étais parti un bon matin (ou presque puisque c'était pendant les vacances d'été) sans rien dire, donc ce n'était que la réponse logique de mes actes. Je ne prétendais pas détenir la vérité, surtout avec les évènements qui s'étaient produits ces dernières années, elle me semblait bien loin maintenant, après tout, au final, je n'étais qu'un élève. Comme les autres.

Haruhi Michiko. Comment parler d'elle ? Je ne pouvais que me souvenir de notre première rencontre pour le moins incongrue et moi qui était d'un naturel si blasé, sur le coup, cela m'avait paru tellement étrange de la voir débarquer dans des serres pieds nus (nan mais attendez, imaginez un peu le truc aussi, avec toutes les saletés qu'il y avait sur ce sol aujourd'hui encore je trouvais étonnant qu'elle ait réussi à ce sortir de ce terrain miné dans une seule grave égratignure. Un des grands mystères de l'espèce humaine.) que je m'en souvenais comme si c'était hier. Quant au reste... comment définir la pseudo relation que nous avions eu ? Je ne l'avais jamais tellement cerné; plusieurs fois j'avais été victime de ses sautes d'humeurs alors qu'au contraire moi à cette époque, moi, j'en étais dépourvu. C'était certain qu'à partir de là, je ne pouvais pas trop savoir sur quel pied danser ni quel comportement adopter face à des réactions comme celles ci, alors le mieux dans ces cas là c'était encore de rester fidèle à soi même, donc en d'autres termes je ne savais pas trop déterminer si oui ou non cela s'était révélé être la meilleure solution.

Dans ce contexte, est-ce qu'il y avait une meilleure réaction que celle que je venais d'adopter ? La surprise nous faisait toujours faire des trucs stupides, donc que nous n'avions pas prévu. Des gestes qui ne signifiaient rien, des paroles qui ne voulaient rien dire... Lorsqu'on est pris au dépourvu on est jamais dans de bonnes dispositions pour s'en sortir avec classe et élégance, mais c'était aussi un bon moyen pour une personne de se révéler aux yeux des autres. Forcément, pour l'intéressé en question, ce n'était pas une partie de plaisir de se ridiculiser en public ou même aux yeux d'une unique individu, mais ceux qui pouvaient profiter de la scène, c'était du tout bénef', il n'y avait pas à dire.

Donc en gros, est-ce que quelqu'un nous observait discrètement dans un coin. Phase 1 : moi m'étranglant presque de voir la jeune japonaise dans un bal de Noël alors que toute l'école y était conviée. Phase 2...

-N’essaye pas. Tu ne me connais pas. Et tu as tout manqué.

… Moi (tiens encore, à croire que j'ai le rôle principal dans la pièce de théâtre ce soir !) en train de me faire gentiment remballer par une Haruhi qui à l'air d'être tout, sauf dans les bonnes dispositions pour bien vouloir me parler. Et dire que je n'étais pas spécialement doué, pour ne pas dire pas du tout, lorsqu'il s'agissait de tenir une conversation durant plus de deux minutes sans qu'il n'y ait un gros blanc, c'était mal barré quant à prévoir la suite des événements.

Dans un premier temps, cela me coupa le sifflet. C'est qu'en plus, elle n'avait pas complètement tort. On s'était pourtant côtoyé pendant trois ans, ce qui était peu dans toute une vie, mais ce n'était pas rien non plus et pourtant j'étais incapable de prétendre le contraire en lui exposant des arguments qu'elle ne pourrait contredire, parce que je pouvais lui balancer n'importe quoi qu'elle me rirait au nez en disant que je m'étais complètement planté. Comme d'habitude. Les relations humaines n'avaient jamais été mon fort, c'était comme ça et puis c'est tout. A force, on s'y faisait, du moins, moi je m'y faisais, parce que je n'avais pas trop le choix. « Le choix on l'a toujours » telle était la rengaine qu'aurait pu me dire ma mère si jamais que lui avait exposé ce point du vue. Certes, ça aussi ce n'était pas faux, j'avais déjà tenté d'y remédier, mais en même temps, si on ne m'y aidait pas, comme c'était précisément ce qui était en train de se passer, j'étais incapable d'aller vers le mieux. Pire qu'une barrière, c'était une véritable montagne que je devais franchir, et seul, non, je n'en avais pas envie.

Et puis d'un autre côté, d'accord oui « j'avais tout manqué », mais c'était un peu injustifié ce qu'elle me chantait là. Est-ce que j'avais décidé d'en arriver à un tel stade ? Même si je ne l'avais jamais exprimé clairement, j'avais aimé le temps que j'avais passé à Poudlard durant mes trois premières années même si je n'avais jamais vraiment d'amis proches mais des connaissances avec qui j'aimais bien discuter de temps à autre. Est-ce que j'avais voulu disparaître de la circulation de la sorte ? On ne m'avait jamais rien demandé alors peut être que oui j'avais fait l'erreur de ne pas m'être réveillé avant, mais je n'avais pas fait le sentiment d'avoir fait le mauvais choix. Ma mère avait eu son temps. Elle avait eu besoin de moi. Point. A présent, j'étais ici. Pourquoi il y avait plus à chipoter alors ? J'avais fait ce que j'avais à faire et ce qui m'avait parut le plus juste et dans tout les cas, je ne pouvais pas revenir en arrière à moins d'avoir l'un de ces formidables retourneurs de temps mais qui étaient tellement rares que même dans une autre vie, je n'étais certain d'en obtenir un jour un.

Est-ce que je devais lui en vouloir ? Non, cela ne m'avait même pas traversé l'esprit un seul instant étant donné que j'étais un peu perturbée par cette rencontre prématurée. Oui, c'était ça, ce n'était pas le bon moment, et le pire c'était que c'était moi qui avait provoqué le destin. Pourquoi est-ce que je n'étais pas resté dans mon coin, près de la buvette à bavarder tranquillement avec la fille brune qui faisait office de barmaid, qui avait l'air d'être tout à fait étrangère à ce bal ? Au moins, on en serait pas arrivé là, cela se serait limité à quelques échanges de broutilles sans grand intérêt mais au moins c'était un domaine dans lequel j'excellai, là je me mettais tout seul en danger, mais le pire, c'était qu'au lieu de lui dire gentiment au revoir et de partir dans la foule sans demandé mon reste mais surtout par lâcheté, je restais fidèle au poste, parce qu'il y avait toujours eu ce truc avec Haruhi qui faisait que je n'arrivais pas à passer mon chemin purement et simplement. Tiens, il faudrait que je songe un jour à lui demander comment elle faisait.

- Si on veut... me contentai-je simplement de dire. Parce que tout manqué, tout manqué... avec tout ce que moi j'avais pu vivre de mon côté, d'accord, il devait s'être passé beaucoup de choses à Poudlard, mais ce n'était pas comme si j'étais parti en vacances à Hawaï tout le reste du temps à bronzer sur une plage de sable blanc, les doigts de pieds en éventail, contemplant avec délice la mer turquoise qui s'étendait à perte de vue à l'horizon...

Sitôt ces quelques paroles prononcées que j'avais ce sentiment désagréable, que la pilule, déjà qu'elle avait été avalée de travers, n'allait plus du tout passer. Et pourtant de toutes les personnes présentes à Poudlard je devais bien être celle qui avait la moins bonne intuition dès que le relationnel entrait en jeu.
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MessageSujet: Re: J'effleurerai tes désirs [PV] Terminé   J'effleurerai tes désirs [PV] Terminé Icon_minitimeMar 3 Jan - 19:24

C’était cette même question qui tournait en boucle dans ma tête et qui refusait de me laisser du répit : qu’est-ce que j’espérais ? La réponse, je ne la connaissais que trop bien. Faire table rase de cette période affreuse qu’avait été l’occupation du château par les Mangemorts. vivre un Bal de Noël magique. Reprocher à Elliott son départ et partir de la Grande Salle, digne, sans ressentir aucune rancœur. Tout ça c’était des mirages, des illusions, et leur réalisation était complètement impossible ; tout ça c’était du toc et je m’étais perdue dans mes espérances trop élevées. J’avais tant souhaité, et plus dure était la chute. Voilà ce que j’obtenais en retour, un aller simple vers le gouffre. Et que ça me serve de leçon, une leçon bien piteuse ; l’optimisme, ça ne sert à rien : ça vous met des étoiles dans les yeux qui vous aveuglent, et après tu es toute seule. Avec ces mêmes yeux pour pleurer. Particulièrement ironique que je fasse ce constat ce soir, Noël n’était pas censé diffuser bonheur et félicité ? Je les attendais toujours.

Et ses grands yeux bleus continuaient de me jauger. Je ne connaissais que deux autres personnes dont le regard était aussi pénétrant. Il y avait eu Scott Mc Beth, il y a bien longtemps, au détour d’un couloir. Si son discours étaient construit et ses affirmations un tant soi peu valides ; c’était ce regard bleu qui m’avait convaincu. J’avais lu dans ses pupilles qu’il était certain de ce qu’il avançait, qu’il possédait l’assurance que je n’avais pas. Par la suite, toute sa théorie s’était révélée erronée, et son regard avait perdu toutes ses facultés. La seule chose que je voyais ; et que tout le monde voyait d’ailleurs, c’était le fantôme d’une personne qui ne reviendrait jamais. La seconde était Scarlett. Je pouvais presque dire qu’il me possédait ; j’y voyais une lueur inquiétante et je défaillais, si au contraire il s’agissait d’une étincelle, ça me donnait le sourire. Le regard d’Elliott était presque…malsain. J’avais l’impression qu’il m’analysait, qu’il relevait les moindres détails. Il n’avait pas ce pouvoir, évidemment ; mais cet instant où Nottingham était entré dans mon esprit me hantait encore. Mais bien sûr ça, Elliott ne le savait pas. Parce qu’il n’était pas là. Absent, me serinai mon esprit, de façon incessante. Et plus ça résonnait, plus je lui en voulais.

Je ne voulais pas qu’il prenne la parole ; parce que de toute façon, on en restait au même plan, aucune de ses tentatives d’explications n’était valable. Mais paradoxalement, j’haïssais encore plus son silence. Parce que ce silence me certifiait qu’il n’avait pas changé. Alors que moi, j’étais complètement différente, et que forcément, le fossé était trop profond… Et aussi parce que je lui avais reproché cette inexpressivité, et manifestement, il ne m’avait pas écoutée. Les années n’avaient donc rien changé. Tous les gens que je connaissais avaient un jour changé de comportement. Mauvaises expériences, âge, histoire ; tous avaient eu un déclencheur pour que quelque chose de nouveau fasse son apparition. Elliott était l’exception à la règle. A croire que ce rôle lui collait délibérément à la peau.


- Si on veut...

Trois mots. Trois mots fades, presque insultants. Il savait que je demandais bien plus. Et cette phrase prononcée d’un ton désinvolte, elle me révoltait. Croyait-il donc que tout ça n’avait aucune importance ? En même tant de sa part, ça ne m’étonnait pas tant que ça : Elliott ne manifestait jamais ses sentiments. Au fond de moi, j’avais envie qu’il dise que je lui avais manqué. Qu’il était désolé. Qu’il s’excusait. Même si j’aurais accueilli ces trois phrases avec dédain ; parce que c’était trop facile d’arranger les choses aussi vite, j’aurais aimé les entendre. Mais rien ne venait et il fallait se rendre à l’évidence, c’était moi qui parlais ou rien.

Et je n’arrivais pas à oublier ces regards pesants autour de nous… je voyais quelques iris ancrés sur nous. C’était insupportable. Mes sentiments étaient privés. Nos retrouvailles étaient censées l’être. Encore une fois, j’étais malchanceuse. Le Bal de Noël était le lieu par définition populaire, un évènement à ne pas rater. A chaque fois le bal avait été le lieu de toutes sortes de ragots, et l’édition de Noël du Daily Poudlard était une des plus attendues. Rien que d’imaginer une seconde que nos noms puissent y être mentionnés me donnait mal au cœur. J’étais déjà bien occupée à contempler ma propre bêtise, pas besoin que la foule y prenne part aussi. Jamais.

Il me fallait quelque chose. Un moyen de lui échapper pendant quelque temps. J’étais lâche, mais à quoi bon faire la difficile ? Je ne me préoccupais plus de ces choses-là ; parce que ça faisait trop mal d’être courageuse. Je me ruais vers la buvette, et je savais que je n’étais pas passée inaperçue. J’avais l’air d’une voleuse qui fuyait.C’était Haley Collins qui la tenait. Je poussais un soupir de soulagement ; sans que je la connaisse, je savais que ce n’était pas le genre de fille à se régaler des histoires des autres. Il n’aurait manqué plus que ça ; une informatrice répandant le message que je n’avais même pas le courage de me confronter à mes problèmes. Je lui demandais gentiment une coupe de champagne, qu’elle me tendit sans rechigner : elle avait l’air d’être aussi peu à sa place que moi.Je descendis la coupe à une vitesse monstre. Je me fichais des effets secondaires. Je voyais bien que plus de la moitié des étudiants en consommaient plus que raison. Si le champagne pouvait noyer mes peines, tant mieux. Il fallait que j’essaye. La gorgée que j’avalais me donnait l’audace éphémère, mais nécessaire, pour m’adresser à lui.

-C’est toujours plus simple de balancer trois mots et de faire comme si de rien n’était, n’est-ce pas ? Tu as toujours agi comme ça, Elliott, murmurais-je avec lassitude et rage.. On était amis. Tu ne m’as même pas prévenue ! Parce que tout le monde sait qu’Haruhi saura se relever, non ? Tout m’échappait, y compris mon émotivité. Sans que je puisse lutter, je sentis mes poings se refermer et mes yeux devenir humides. Non. C’était hors de question qu’il voit mes faiblesses, qu’il ait cette satisfaction. Il n’avait pas le droit.

Tu n’as pas la moindre idée de ce que nous avons vécu, fis-je, des tremblements dans la voix que je tentais de retenir. Je désignais du menton Lilian, Chuck, Megane, Daniel. Pendant que nous étions enfermés dans notre propre foyer, il était ailleurs. Il ne connaissait rien de la souffrance, de l’oppression, de la rage presque animale, féroce qui nous avait tenaillés. Il avait vécu dans un cocon, et nous n’étions définitivement plus sur la même longueur d’ondes. Tu n’étais pas avec nous. L’époque de notre rencontre est révolue, tu m’entends ?! C’est terminé. Notre amitié était tout simplement une erreur.

Je l’avais fait exprès ; ce ton sec, ces paroles assassines, je voulais le faire réagir, je voulais qu’il la sente, cette amertume, cette envie de tout plaquer et d’aller dormir parce que dans l’esprit, tout est embrouillé…je voulais qu’il enlève ce masque de froideur que je détestais. Encore une fois, j’espérais quelque chose d’impossible. Sauf que cette fois, je le savais.

C’était presque pire.

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MessageSujet: Re: J'effleurerai tes désirs [PV] Terminé   J'effleurerai tes désirs [PV] Terminé Icon_minitimeSam 7 Jan - 18:16

J'essayais un instant de me mettre à sa place. Essayer ne voulait pas forcément dire réussir, mais en faire l'effort prouvait que je n'étais pas indifférent. Comment le lui dire ? Comment le lui faire comprendre ? C'était facile de ressortir les formules toutes faites qu'on trouve dans nos livres de cours aux profs lorsqu'ils posent la question en s'attendant à ce que l'un d'entre nous lève la main avec la bonne réponse en tête. C'était facile d'apprendre. C'était facile de retenir. C'était ce que je savais faire de mieux. Mais ce qu'il y avait d'embêtant avec la vie, c'était que ce n'était pas un bouquin dans lequel on pouvait piocher toutes les informations dont on avait besoin pour s'en sortir. La seule chose qu'on pouvait espérer, c'était qu'un mec plus sympa que les autres, et plus intelligent, serait en mesure de l'inventer et de l'écrire.

Et c'était pas moi qui allait le faire.

Parce que je le savais, ce n'était pas moi qui était apte à trouver les bons mots pour rassurer ou réconforter les gens. Ce n'était même pas parce que je m'en étais rendu compte tout seul, comme un grand que je disais ça, mais parce qu'on me l'avait dit. Cette personne, encore, c'était ma mère, et si avant elle s'en moquait gentiment en disant que j'étais irrécupérable, elle me l'avait beaucoup reproché ces dernières années parce que je n'étais bon qu'à lui tenir compagnie, certes, mais en silence. A ce propos, j'étais bien curieux de voir comment elle s'en sortait maintenant, et si elle voyait vraiment ce que ça faisait d'être réellement seule. Et puis non. Elle ne l'était même pas vraiment puisqu'il y avait quelqu'un qui s'occupait d'elle et qui vivait à la maison, pendant que moi, je n'y étais pas. Mais je sais pas, peut être que je m'étais attendu à une quelconque reconnaissance de sa part, que malgré les défauts qu'elle aimait tant énumérer, elle savait que j'étais quelqu'un de bien. J'attendais toujours, pas la peine de le préciser, mais quand même. Je savais qu'elle avait plus eu besoin de moi que moi j'avais eu besoin d'elle, mais qu'elle me rappelle que je n'étais pas totalement inutile de temps en temps, ça n'aurait pas été de refus. Fallait pas s'étonner qu'on en soit arrivé là.

En cet instant précis, qu'est-ce que je devais dire à Haruhi ? Que j'étais désolé ? Avant d'entamer quoi que ce soit en guise d'excuses, c'était déjà bien que moi je sache si je l'étais ou pas. Tout de suite ça s'avérait être plus compliqué, parce que justement, je n'en savais rien et le fait de me retourner la question intérieurement, ne m'aidait pas. Et bien oui, dans ce cas, ce qu'il fallait, c'était se taire, et au moins j'avais de la chance là dessus, parce qu'on ne pouvait pas dire que j'avais tendance à couper la parole à quelqu'un lorsqu'il parlait ou parce que je foutais le boucan en cours. Tiens, en fait, c'était en cours que je parlais le plus quand on nous demandait comment on faisait pour exécuter tel sort ou quels étaient les effets de cette potion. Mais pour le reste...

Ça ne voulait pas dire que parce que je me taisais l'autre moitié du temps que du côté de mon esprit j'étais amorphe. Ça au moins, ce n'était pas trop difficile d'y répondre. Je cogitais. Beaucoup. Beaucoup plus que ce que les autres pouvaient croire et penser parce que d'un point de vue tout à fait logique il était normal d'en venir à la conclusion que puisque je n'émettais jamais d'avis bien trempé sur un sujet, et bien dans ma tête c'était pareil, qu'il ne se passait pas grand chose. Ah non ! Avec tout ce dont j'avais dû m'occuper, il n'aurait mieux pas valu pour moi que je regarde les papillons voler courant à travers champs dans la prairie d'à côté.

Comme par exemple en ce moment, dans la salle de bal, il ne valait mieux pas pour mon propre intérêt de m'imaginer en train de regarder les papillons ou un quelconque autre insecte virevolter...

-C’est toujours plus simple de balancer trois mots et de faire comme si de rien n’était, n’est-ce pas ? Tu as toujours agi comme ça, Elliott. On était amis. Tu ne m’as même pas prévenue ! Parce que tout le monde sait qu’Haruhi saura se relever, non ?

Je sentis ma mâchoire se crisper sans savoir pourquoi, m'attendant presque à ce qu'un seau d'eau fraîche me tombe sur la tête, tant le choc venait d'être brutal. A noter donc : ne plus jamais complimenter Haruhi sur une robe de bal. Ni aucune autre tenue. Parce que quand on voyait la cause à effet que ça venait de produire et bien ça donnait pas trop envie de recommencer. J'aurais du me sentir honteux, parce que c'était ce qu'elle voulait, sinon, elle n'aurait pas dit ça. Mais là, je n'y arrivais pas. Ou alors un peu. Car il n'y avait pas que du mensonge dans son propos, mais sur le coup, je me disais qu'elle était encore bien loin de la vérité. Et ça ne me plaisait pas qu'elle emploie le passé, comme ça, comme si c'était une simple formalité. Parce que moi je ne trouvais pas que c'en soit une.

- Ce n'est pas une raison, continuai-je sur le même ton calme. C'était celui que j'arrivais le mieux à employer et pour cause : c'était aussi celui que j'utilisais le plus souvent. Tu ne devrais pas t'énerver, lui conseillai-je ensuite. J'étais comme tout le monde, il ne fallait pas espérer. Là, comme ça, ça ne me donnait pas trop envie de délier la langue.

Je n'avais même pas remarqué qu'elle avait à présent un verre à la main. Voilà qui était chose faite. Instinctivement je voulu lui dire que ce n'était pas une bonne idée de boire aussi rapidement, mais j'imaginai ensuite sa réaction : dans ce cas il valait encore mieux que le champagne passe par son estomac que de me le balancer à la figure. Ses yeux lançaient des éclairs et même si je ne l'avais pas souvent vu en colère, je savais qu'elle en était capable.

Et puis, que voulait-elle dire ? Pourquoi devait-elle se relever ? Le problème c'était que vu la situation, chacune de mes questions, à supposer que je les pose, risquaient de me revenir aussi sec en pleine tronche, comme une beuglante. Je n'en avais jamais reçu. Et je préférais autant.

-Tu n’as pas la moindre idée de ce que nous avons vécu. Tu n’étais pas avec nous. L’époque de notre rencontre est révolue, tu m’entends ?! C’est terminé. Notre amitié était tout simplement une erreur.

Deuxième seau d'eau ! Mais déjà, celui là était beaucoup plus gros que le précédent. De quoi parlait-elle ? Bien sûr que je le savais, parce qu'ils ne parlaient tous que de ça, à part moi, parce que les Mangemorts et leur prise d'otages, je ne pouvais pas en parler. Est-ce que ça devait pour autant faire de moi un traître ?

- Non, je ne le sais pas, répondis-je presque tout aussi sèchement, en détachant chaque syllabe, avec une pointe d'amertume. Ils devaient tous avoir subi bien pire, je pouvais en mettre ma main à couper, et vu la tête d'Haruhi, ce n'était plus un coupe de champagne que j'allais recevoir, mais une gifle si je disais le contraire. Le message était clair et bien passé. Mais moi non plus, ça n'avait pas été l'éclat', non pendant trois ans, ça n'avait certainement pas été l'éclat'. Donc c'est ça que tu penses ? Ça me vexait presque et me laissai imaginer qu'au fond, peut être que ça ne devait pas la toucher plus que ça. Je trouve pas. Mais c'est toi qui voit.

Ce n'était pas moi ça, d'insister et de me lancer dans une bataille où je savais que j'avais perdu d'avance. Ce que je pourrai dire ne changerait rien. La preuve, mes mots ricochaient contre elle depuis toute à l'heure. Alors, à quoi ça servirait d'expliquer qu'elle avait apporté beaucoup plus qu'aucune autre personne présente dans cette pièce ?
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Haruhi Michiko


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MessageSujet: Re: J'effleurerai tes désirs [PV] Terminé   J'effleurerai tes désirs [PV] Terminé Icon_minitimeDim 8 Jan - 18:23

Une énigme persistait dans mon esprit, elle se traînait sans jamais trouver de réponse ; pourquoi je restais ? Je savais que nous étions arrivés au point de non-retour, et pourtant je m’obstinais. Il y avait toujours cette flamme dans mon cœur et mon esprit qui m’empêchait de fuir. Mes jambes ne m’obéissaient plus. Elles paraissaient être une autre entité, elles paraissaient être convaincues que je devais continuer. Je me devais de me confronter à lui, un jour ou l’autre, et repousser l’échéance ne serait que plus néfaste. Pourtant je n’avais pas envie d’être rationnelle, ni courageuse ; j’avais envie de me terrer dans un coin de la salle et vider quatre coupes de champagne, tant pis si ma conscience s’envolait et que j’étais ivre. Tous mes principes avaient fichus le camp, être raisonnable ne menait à rien. Je voulais pleurer, pleurer toutes les larmes de mon corps et que personne ne me voit, parce que j’avais honte de cette émotivité extrême et d’être la pauvre fille qui sanglotait le soir de Noël. Je ne voulais pas de leur pitié.

Je savais que contourner le problème ne le rendait que plus compliqué à gérer, j’en avais fait les frais il y des années avec Scarlett et je m’étais promise de ne plus recommencer. Parce que ça avait tout brisé, tout s’était envenimé et avait réveillé en nous des fissures. C’était sûrement une des raisons pour laquelle je refusais de m’en aller, parce que je ne voulais pas trahir mon amie. Même lorsqu’elle n’était pas près de moi, elle me ramenait à la raison. Elle avait les mots justes et je ne rêvais que de m’effondrer dans ses bras ; elle comprendrait ma souffrance comme personne. Ou Taylord, encore une fois je l’enviais terriblement. Ce soir elle était resplendissante, elle souriait à tout le monde et incarnait à merveille son rôle de Miss. J’étais bien placée pour savoir qu’elle s’était battue comme une lionne le jour du départ des Mangemorts, et pourtant elle ne semblait pas affaiblie. Cette fille avait vécu des choses horribles dans son passé, elle avait lutté pour sa vie qu’elle avait failli perdre et moi je n’étais pas capable de faire le quart de ce qu’elle réussissait. Je ne voulais pas l’ennuyer, elle n’en avait pas besoin. Faire le constat de ma médiocrité le soir du réveillon ne faisait qu’ajouter à ma désillusion. J’attrapais au vol une seconde coupe de champagne. L’alcool et ses vertus ne s’appliquaient pas sur moi. Rien ne semblait pouvoir ni vouloir me sauver.


- Ce n'est pas une raison… tu ne devrais pas t'énerver.

Le regard que je lui lançais ne semblait même pas être le mien ; c’était comme si il y avait quelqu’un d’autre qui me possédait, quelqu’un d’autre qui voulait le pousser à bout et appuyer là ou ça faisait mal. Je voulais enfoncer le couteau dans la plaie, intensément, j’en avais assez d’être toujours celle qui souffrait. Il devait partager la douleur avec moi, et je ne lui laissais pas le choix. Je connaissais Elliott bien mieux qu’il ne le pensait ; et si les gens ne le détestaient pas, ils ne s’approchaient pas forcément de lui : cette indifférence qu’il imposait les mettaient mal à l’aise. Je ne prétendais pas être une héroïne, mais je savais que j’étais une des rares sur qui il pouvait compter.

Bien sûr, il y avait toutes ces filles qui trouvaient du charme dans cette désinvolture, et qui s’étaient empressées de le capturer dans leurs filets. Chloé Ruiz, Agnès de Rochefort, j’avais appris ça beaucoup plus tard. La première avait été sa cavalière au Bal de Noël, la deuxième, il l’avait embrassée, et j’avais senti dans mon cœur comme une sorte d’étau qui se formait. Ce n’était pas à elles que j’en voulais ; elles appartenaient à cette catégorie qui éprouvait le besoin de séduire. C’était lui dont je haïssais le comportement ; pourquoi avaient-elles droit à des démonstrations pareilles ? A ce que je sache, elles ne savaient rien de lui. Alors pourquoi moi qui était sans cesse à ses côtés, qui tentais de le faire sortir de sa torpeur légendaire, je devais me sentir satisfaite quand il me livrait une phrase entière ? Pourtant ça faisait des années, mais la rancœur que j’avais en moi détruisait toute logique ; il était responsable de tout.


-Me faire la morale et ne jamais me témoigner une once de reconnaissance, c’est ton truc, crachai-je presque, aveuglée par la colère. Il me semblait désormais qu’il était un manipulateur, quelqu’un qui jouait avec les sentiments des autres sans scrupules. C’était encore cette impression d’être piégée qui faisait surface ; pourquoi moi ? Pourquoi avais-je senti ce besoin irrémédiable de rester à ses côtés ? Désormais, j’avais l’impression d’être la victime, de subir ; presque d’être une proie. Je n’en pouvais plus.


- Non, je ne le sais pas…Donc c'est ça que tu penses ? Je trouve pas. Mais c'est toi qui vois.

Je ne compris pas, mais soudainement, j’eus un instant où tout renversa, où toutes mes positions furent changées. Un instant où j’imaginais que ses bras pourraient me bercer, que son souffle pourrait me rassurer et que je l’avais pardonné. L’instant s’évapora aussi vite qu’il était arrivé, se fana instantanément ; mais pendant ce laps de temps si court, j’étais certaine qu’il avait remarqué mon trouble. J’étais redescendue sur terre en quelques secondes, il était Elliott, j’étais moi et jamais notre amitié ne ressemblerait à ça. Je trouvais rapidement la réponse à ce moment d’égarement et de songe ; le ton sec qu’il avait employé traduisait des sentiments. De la déception, de la colère, de l’amertume ; mais des sentiments. L’avoir vu se dévoiler, ne serait-ce qu’aussi peu, avait touché quelque chose en moi que je n’expliquais pas. Je restais muette, figée, incapable de savoir comment réagir désormais. Je perdrais pied de plus en plus, depuis le début, je sentais que je perdais le contrôle mais ça ? Je pensais arriver à maintenir le rôle que j’avais ; c'est-à-dire reprocher et l’atteindre comme je pouvais, mais flancher ainsi, je ne l’avais pas envisagé. Je m’approchais de lui, et posai mes paumes sur son torse ; moi qui pensais que cette emprise sur lui me permettrait d’en avoir sur moi, je m’étais leurrée, je me sentais minuscule et stupide, et mon silence me trahissait de plus en plus.

Je crois surtout que tu as prouvé à maintes reprises que tu n’avais pas besoin de moi, fis-je avec les restes de dignité et d’assurances qui s’effritaient entre mes doigts. Tout tourbillonnait autour de moi ; j’étais dans le brouillard, comme si j’errais sans but dans un endroit que je ne connaissais pas. C’était comme être absorbée dans les vapeurs de l’alcool ; mais je savais que ce n’était pas le champagne qui était à blâmer. C'était cette dernière parcelle de maîtrise qui m'avait abandonnée.

Pourquoi je restais? Je commençais à entrevoir la réponse.


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Elliott Ansen


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MessageSujet: Re: J'effleurerai tes désirs [PV] Terminé   J'effleurerai tes désirs [PV] Terminé Icon_minitimeMar 10 Jan - 17:38

Et bien je m'étais trompé : garder son calme ne permettait pas toujours de résoudre les problèmes avec tact et diplomatie. Je n'élevai pas la voix, ça ne signifiait pas que je contournais ce qui me dérangeait. Je n'avais pas d'autres solutions que de faire face, et s'énerver n'aurait fait qu'envenimer les choses. Enfin, c'était relatif, car je n'obtenais rien des effets que je désirais puisqu'au lieu de souffler un bon coup à son tour, Haruhi était plus que déterminée à me tordre le cou si jamais je venais à dire des paroles de travers. Plus que j'avais, je me disais qu'elle n'avait pas été envoyée à Gryffondor pour des cacahuètes.

En y réfléchissant bien, c'était le même schéma qui avait dû se produire pour qu'enfin, ma mère accepte que même si elle allait mal, elle n'était pas le centre du monde. C'était peut être un avis tranchant, mais on ne pouvait pas nier que ce n'était pas la vérité. Je voulais bien comprendre qu'elle veuille combler le trou qui s'était creusé avec le choc de se retrouver seule, alors qu'au fond, elle comme moi savait qu'elle avait passé ses plus belles années avec mon père. C'était pour dire, je ne l'avais pas revu depuis, pas parce que je le blâmais, pas parce que je lui en voulais, parce que même si ce genre de nouvelles ne fait jamais plaisir, j'avais préféré ça, plutôt que ça ne se termine dans des échanges qui leur feraient encore plus de mal. Mais non, ça aussi, c'était trop douloureux pour elle, qu'elle puisse concevoir un seul instant que moi je puisse le revoir, mais que pour elle sa simple présence lui était douloureuse. On s'échangeait donc des lettres, mais on en restait là. Ça aussi, je voulais que ça change. Je ne voulais pas être le pantin de leurs petites histoires qu'ils n'avaient pas réussi à régler.

J'aurais bien aimé le lui expliquer, tout ça, à Haruhi, mais, c'était comme tout, penser, c'est bien, passer à l'action, c'est plus difficile. J'arrivais tout juste à me dépêtrer de ce cocon dans lequel pendant si longtemps j'avais été bercé de manière tellement sournoise que je ne m'en étais pas toujours rendu compte. Et puis, cette idée était plus que mauvaise, parce que ce n'était pas le moment et que parti comme ça l'était, je pouvais bien dire n'importe quoi que ça ne changerait rien. Et puis dans la Grande Salle, pendant le bal le soir de Noël, c'était moyen, d'accord personne ne voulait nous porter beaucoup d'attentions, malgré quelques regards furtifs qu'on nous jetait de temps à autre, mais bon déballer son sac devant toute une assemblée ne faisait pas parti de mes projets. Même s'il en convient et c'était le cas de le dire, je ne savais plus sur quel pied danser.

Mais... elle n'avait pas tout à fait tord. Il y avait un fond de vérité, là dedans, même si de nombreux points elle se plantait, là où elle ne pouvait avoir que raison, c'était dans le fait qu'elle ait changé. Un simple coup d'œil aurait suffit à la remarquer et je ne savais pas si oui ou non, c'était une bonne chose. On finissait tous par évoluer un jour où l'autre, j'étais bien forcé de l'admettre, mais je ne pouvait pas m'empêcher de penser en cet instant même que deux descendre de coupes de champagnes en l'espace de même pas quelques minutes, on avait déjà connu mieux.

-Me faire la morale et ne jamais me témoigner une once de reconnaissance, c’est ton truc.

Oui, donc en gros, c'était une bataille qui était perdue d'avance, et le plus malheureux c'était que même la guerre il était très peu probable que je la remporte. Tout à coup, je compris quelque chose de nouveau : elle disait d'elle même qu'elle n'était plus la même personne, mais qu'est-ce qui lui permettait d'en venir aussi rapidement à la conclusion que moi j'étais bien Elliott Ansen comme lors de mon entrée à Poudlard ? Le célèbre adage « Les apparences sont parfois trompeuses » avait l'air de tout à fait s'appliquer dans cette situation et là aussi, ça m'irritait plus que je ne le voulais bien. C'était un peu facile d'en arriver là et subitement je voulais lui prouver le contraire en faisant n'importe quoi qui pourrait sembler être stupide. Mais je n'étais pas assez impulsif pour ça et ma tendance à être raisonnable repris tout de suite le dessus. Là dessus, je n'en démordais pas, il n'était pas question que je fasse de telles démonstrations en public, même s'il était évident qu'au point où nous en étions, ça n'aurait pas changé grand chose.

Alors oui, c'était indéniable, ça me prenait la tête plus que je ne le voulais bien. Évidemment, c'était le même chemin qui était en train de se répéter, je devais dire amen à tout le monde, faire deux trois sourires de temps en temps, des échanges de politesses et de remerciements pour que tout le monde soit content, et moi, qu'est-ce que j'y gagnais ? Est-ce qu'on m'avait une seule fois dit merci parce que pour une énième fois j'avais empêché à ma mère de faire des bêtises qu'elle regretterait par la suite. Haruhi ne le savait pas tout ça, mais comme elle n'était pas encline à le découvrir ou le deviner, je n'allais pas faire de pas en avant.

- C'est sûrement vrai, puisque tu n'es pas la seule à le penser.

C'était expéditif, mais elle ne me laissait pas trop le choix non plus, mais je ne trouvais aucune satisfaction là dedans. Non, ça ne me faisait pas plaisir de voir comment c'était en train d'évoluer et d'une manière aussi froide. J'avais songé à pleins de choses par rapport à mon retour à Poudlard, je me doutais que personne ne m'accueillerait à bras ouverts, parce que je n'avais pas d'amis proches, à part la Gryffondor que je considérais dans une autre catégorie bien supérieure. Je n'avais pas pour autant la sensation d'avoir commis un crime, et voilà que justement, le seul individu à qui j'aurais eu envie de parler me claquait la porte au nez.

Toutefois, elle fit quelque chose à laquelle je ne m'étais pas attendu. Je sentis ses mains sur moi, mais fus tout à fait incapable de faire quoi que se soit d'autre comme la prendre dans mes bras, ou m'écarter brusquement. Au lieu de ça, je restais planté comme un piquet, comme si quelque chose encore allait se produire et que je ne devais surtout pas bouger si je ne voulais pas que tout disparaisse.

-Je crois surtout que tu as prouvé à maintes reprises que tu n’avais pas besoin de moi.

Combien de secondes s'écoulèrent durant ce laps de temps ? Aucune idée, mais la vie reprit rapidement son cours comme en attestait la coupe qui venait de terminer sa course par terre, répandant le champagne sur le sol tandis que la propriétaire, qui devait avoir un coup dans le nez depuis un moment riait aux éclats.

- Tu ne penses pas que tu avances beaucoup trop d'hypothèses douteuses en une seule soirée ?

J'attrapai ses deux mains dans les miennes et replaçai lentement ses bras le long de son corps. Je n'arrivais pas à déterminer de quelle manière elle allait le prendre, mais ce dont j'étais plus certain c'était que ce n'était pas le bon jour pour remuer le couteau dans la plaie. Tout ne pouvait pas toujours se passer comme prévu. Pas maintenant en tout cas.

- Bonne nuit, dis-je seulement d'une voix qui se voulait plus chaleureuse que précédemment. Je lui jetai un dernier regard, puis me laissai emmener par la foule. Une fois encore, c'était la salle commune de Serdaigle qui allait me tenir compagnie en cette fin de soirée.
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Haruhi Michiko


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MessageSujet: Re: J'effleurerai tes désirs [PV] Terminé   J'effleurerai tes désirs [PV] Terminé Icon_minitimeVen 13 Jan - 19:10



"And I'm hearing what you say; but I just can't make a sound
You tell me that you need me
Then you go and cut me down, but wait..."

https://www.youtube.com/watch?v=ZSM3w1v-A_Y

Jamais le temps ne m’avait paru aussi destructeur ; pourtant comme chaque être humain, je le redoutais, nul l’a la faculté de l’arrêter ou de le manier selon ses envies, il reste quelque chose qu’on ne peut pas saisir, quelque chose d’immatériel et il est dans la nature de chacun de nous de craindre ce qu’on ne peut contrôler. Le temps, c’était aussi la confirmation chaque jour que la fin se rapprochait, mais ça je n’en avais jamais eu peur. Mais lorsque j’étais soumise à des effets secondaires aussi intenses, je ne pouvais qu’en faire mon ennemi. J’avais la certitude que si ces trois ans n’avaient pas existé, il y aurait eu de l’espoir, peut-être pas beaucoup mais une once qui m’aurait guidée, et jamais nous n’en serions arrivés là.

Ce qui tuait, c’était de constater que ma mémoire était bien plus complexe que ce que je pensais, que j’étais loin de pouvoir décoder tous les engrenages ; la preuve, j’aurais juré ne garder que des souvenirs très flous de nos années passées ensemble. Il était normal que je me souvienne de lui, c’était une évidence, mais mon esprit avait enregistré les moindres détails, jusqu’à cette image de fleur d’une couleur blanc immaculé qu’il avait mis dans mes cheveux. Alors que j’étais bien incapable pour Taylord qui était une amie très proche, de me rappeler des premiers mots que nous avions échangé. C’était comme si mon esprit avait souhaité que je retienne toutes ces parcelles alors que moi, je n’en voulais pas. Je ne comprenais pas comment mon esprit avait pu me tromper, pire que ça, me trahir. La mémoire et ce qu’elle conservait renfermait des secrets dont je n’avais pas idée. Il y avait aussi ce sort ; celui qui infligeait à sa victime une amnésie totale. Irréversible. Je trouvais ça effroyable qu’une baguette puisse avoir une telle puissance, qu’elle puisse être si dangereuse ; mais il serait mentir de dire que je n’y avais jamais pensé. Quand la souffrance était forte, qu’on était trop faibles pour lutter, et que le passé parasitait sans cesse l’esprit, nous empêchant d’avancer ; comment ne pas vouloir choisir cette solution si douce, si simple ?

Je trouvais ça cruellement ironique, une de fois de plus, de faire des constats aussi pessimistes ce soir-ci. J’en venais à croire que Elliott l’avait fait exprès ; lui qui chérissait le calme et le silence, n’était-ce pas paradoxal de choisir l’endroit le plus bruyant et le plus fréquenté de tout Poudlard ? Je n’arrivais pas à voir clair dans ses intentions. Il était plus que jamais un mystère. Désormais, ce n’était plus la rage qui me possédait, mais un atroce sentiment d’être vide. D’être un abîme sans fin. J’étais fade, glaciale, et j’arrivais même plus à garder le contrôle. J’avais l’impression de tomber dans une sorte de néant, là c’était la phase où je flottais, vaguais dans les airs, et bientôt, je m’écraserais au sol brutalement. J’attendais presque ce choc ; je ne supportais pas d’être aussi creuse, aussi insipide. Je me regardais et me trouvais hideuse dans cette robe aux couleurs chatoyantes ; j’avais honte ; honte d’être démunie, honte d’avoir été aussi facilement piégée. Il y avait un vacarme énorme dans ma tête, et j’avais envie de pleurer, parce que je me sentais malmenée. Mes sentiments changeaient tout le temps, comme une roue infernale, et je n’arrivais plus à suivre. Mon corps ne suivait pas l’esprit, et inversement. Toutes les émotions qui s’étaient accumulées combinées à l’alcool que j’ingérais sans en sentir le goût créait un mélange dangereux. C’était comme si ça tanguait autour de moi avec une vigueur immense, et je devais lutter pour ne pas m’effondrer. Au sens propre comme figuré
.


- C'est sûrement vrai, puisque tu n'es pas la seule à le penser.

Sa voix me sortit de cette léthargie anormale, et je le regardais fixement, sans prononcer un mot. Je voyais clair dans son petit manège, il faisait semblant de me donner raison pour clore le sujet. Trop facile. Elliott ne cessait de choisir cette voie, et moi j’étais mal comme jamais, et surtout incapable de lui reprocher quoi que ce soit. Ma hargne et mon ressentiment existaient toujours, mais ce n’était pas suffisant pour que je lutte. Le feu incandescent de ma rage qui m’avait consumée avait disparu, et je sentais comme un trou béant dans mon cœur, incapable de savoir s’il battait encore. A l’intérieur, j’étais comme morte. Malgré mes défauts, je m’étais toujours considérée comme quelqu’un qu’on remarquait, parfois à mes dépends, mais j’étais entière, c’était à la fois ma force et ma perte. Me sentir si plate et sans profondeur, c’était quelque chose que je ne connaissais. Et je haïssais Elliott, parce qu’à cause de lui j’étais le cobaye de cette expérience que j’étais loin de désirer.

- Tu ne penses pas que tu avances beaucoup trop d'hypothèses douteuses en une seule soirée ?

Les quelques mots qui avaient résonné ne me faisaient que m’accabler davantage, non seulement il avait remarqué mon trouble et s’en servait contre moi. Je savais moi-même que je commençais à confondre, à défendre tout et son contraire, mais là c’était explicite : je n’étais plus crédible. Il devait lui sembler que j’inventais au fur et à mesure, que je cousais mes arguments ensemble grossièrement. Je n’étais plus capable de faire dans la subtilité. Nos mains se rejoignirent pendant quelques instants, mais ce contact ne me rassurait pas ; je sentais qu’il était crispé et que nous étions loin d’être en harmonie. Comme tout le reste. Nos histoires, le temps, la rancœur avait fait qu’il était impossible de reconstituer le puzzle.

-Tu ne penses pas que c’est à moi de poser les questions ? fis-je avec toute la froideur dont j’étais capable. De ce que je me souvienne, je ne m’étais jamais montrée aussi fermée. Il y avait comme une barrière interminable de ronces qui nous séparaient, et si j’essayais de la traverser, les épines me transperçaient sans ménagement.

Je n’entendis même pas ce qu’il murmurait ; la seule chose que je voyais, c’était sa silhouette qui s’éloignait, devenant peu à peu invisible dans la foule. J’étais comme pétrifiée au milieu de la masse informe ; et tous les mots me semblaient artificiels pour exprimer tout ce qui s’était passé pendant cette soirée. J’avais envie d’être théâtrale, de courir et de le rattraper, parce que ça ne pouvait pas se terminer ainsi. J’avais cette sensation de n’avoir rien dit en en même trop dit. Le moment n’avait pas dû duré très longtemps, mais il me semblait qu’il s’agissait d’une éternité. J’étais si épuisée… comment étais-je censée agir désormais ? Le confronter à nouveau et m’assener un douleur supplémentaire ? L’éviter et faire semblant ? Les deux me feraient du mal. Il y a de ces moments ou la facilité n’est pas dans les options.

Comme une âme en peine, j’errais au milieu de la salle encore bien remplie ; autour de moi, les élèves paraissaient de plus en plus excités, en dehors de leurs limites. Même les professeurs ne semblaient plus accorder d’attention à cette atmosphère débridée. La raison n’existait plus ; mais ça m’était égal, je n’étais pas raisonnable non plus. Personne ne l’était. Quant on voyait où ça me menait d’être droite et sérieuse, on comprenait que ce n’était pas la solution à choisir. De toute façon, je n’avais rien à perdre. Strictement rien.


-Tu veux danser ? murmura une voix que je ne connaissais pas. J’étais tellement concentrée sur moi, mon amertume et ma transparence que je ne pouvais pas concevoir que quelqu’un me trouve jolie ou même intéressante. Je relevais le visage et saisis la main qu’on me tendait. Le garçon avait beau être un total inconnu, je m’en fichais ; une danse, juste une maintiendrait pendant quelques instants l’illusion que j’avais passé une soirée de bal normale. Je tournoyais quelques instants sur la piste, les mains de l’autre entrelacées dans les miennes, une fois de plus, plus rien ne m’importait. Peu importe s’il se faisait des idées. Peu importe s’il pensait qu’il me plaisait Je ne ressentais rien dans ses bras, même pas un seul petit sursaut ou battement de cœur plus rapide. J’étais hermétique.. Au moins, il ne me posait aucune question et me laissait boire ma troisième coupe de champagne de la soirée. Il était gentil, et c’était tout ce dont j’avais besoin.

L’alcool aidant ; la fin de soirée défila plus vite ; et vers minuit et demi, nous rejoignîmes la salle commune. La fête continuait de battre son plein, mais dans une version beaucoup plus libérée. Les gens n’avaient plus de contraintes, encore moins de conscience. Dans un coin, je voyais Chuck et Taylord mais n’osais pas aller leur parler. J’espérais seulement que Taylord ne remarque pas mon malaise ; je ne voulais surtout pas attiser son inquiétude. Mais elle devait avoir bu encore plus que moi, et je semblais être le cadet de ses soucis. Tant mieux. Je restais assise dans le canapé, les bras du garçon sur mes épaules ; je n’avais pas le courage de le repousser. Il ne cessait de me servir à boire, et à chaque fois j’acceptais. Il devait bien être trois heures quand le vacarme diminua ; et je décidais de ne pas m’attarder.

Dans ma chambre, je croisais du regard le miroir et me rendit compte de l’ampleur des dégâts ; j’étais blafarde, les yeux dans le vague et la bouche pâteuse. Je n’avais jamais autant bu ; et je constatais que j’étais quasiment ivre. Je ne me reconnaissais plus. Les larmes que j’avais contenues toute la soirée se déposèrent en petites perles argentées sur mes cils. Comment avais-je pu en arriver là ? Le miroir ne me renvoyait que le reflet d’une épave. Pour ce soir, je pourrais mentir. Mais pour tous les autres jours…

J’étais condamnée à faire face à ce que j’étais devenue.


END


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