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"La danse est une poésie muette." [PV K.]

 
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 "La danse est une poésie muette." [PV K.]

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Ruby Standiford-Wayland


Ruby Standiford-Wayland
Apprentie à Sainte Mangouste



Féminin
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Localisation : Cachée.
Date d'inscription : 03/09/2011

Feuille de personnage
Particularités: « and from the rain comes a river running wild that will create an empire for you. »
Ami(e)s: Lizlor; « Maybe home is nothing but two arms holding you tight when you’re at your worst. »
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MessageSujet: "La danse est une poésie muette." [PV K.]   "La danse est une poésie muette." [PV K.] Icon_minitimeMer 21 Déc - 1:09

Spoiler:




"La danse est une poésie muette."
Simonide de Céos



Ruby n’aurait jamais imaginé qu’elle aurait un jour pu aller à un bal. Non, ce n’était pas vraiment une pratique courante chez les moldus, pas du tout même. C’était plutôt quelque chose que l’on voyait dans des contes, où dans les séries américaines à la télé. A la limite, si elle était chanceuse, elle aurait eu un bal à la fin du collège ou du lycée, un bal auquel personne n’aurait accordé la moindre importance, et où tout le monde serait parti à 10 heures du soir pour aller au Pub. Voilà en gros à quoi aurait ressemblé le bal de la jeune fille. Sauf que maintenant, étant à Poudlard, cela n’avait plus du tout, plus du tout rapport. C’était un peu comme deux mondes opposés, le noir et le blanc, l’été et l’hiver ou encore la pluie ou le soleil. Ici, dans le château, chaque occasion était bonne pour faire un bal, et Noël n’échappait pas à la règle, au contraire : c’était la soirée la plus important de l’année. Il suffisait de voir comment les filles appréhendaient ce moment, certains ayant déjà acheté leurs robes des mois à l’avance, voir cet été, pour être sûr d’avoir la tenue la plus parfaite.

Outre ne jamais pensé aller à un bal, Ruby aurait encore moins pensé y aller avec quelqu’un, avec un garçon. Et encore moins, encore moins qu’on lui demande ! Pourtant, plusieurs garçons avaient tentés ! Pas beaucoup, mais la Serdaigle savait aussi qu’elle effrayait la plupart d’entre eux depuis la fois où, en première année, elle avait brûlé la robe d’un élève qui lui avait proposé de déjeuner avec elle. Bon, il est vrai que c’était un incident plutôt fâcheux. Mais tout de même, elle s’était pas mal améliorée depuis ! Elle arrivait même à tenir, à peu près, une conversation normale avec un garçon. Certes, il était préférable qu’elle n’approche pas de trop près ledit jeune homme, ni qu’il la regarde avec trop d’insistance. Du reste, la blondinette arrivait à tenir un comportement adéquat à la situation. Elle n’était pas encore la meilleure amie des garçons mais ce n’était pas trop mal pour commencer. Il fallait juste l’aborder un bon jour.

Ce ne fut pas ce que fit le premier prétendant, qui débarqua après un cours de sortilège assez désastreux pour la demoiselle, qui avait repoussé violemment le quatrième année, bien qu’il ne soit pas ni laid, ni désagréable. Ruby n’était juste pas d’humeur à ça. Et le pauvre n’avait pas retenté sa chance. Son cavalier eut plutôt la bonne idée de venir la voir un soir, alors qu’elle lisait, lovée sur un fauteuil au coin du feu. Le garçon se dénommait Keith Taylor, et il était en troisième année, soit de un an supérieur à la jeune fille. Elle ne lui avait d’ailleurs jamais adressé la parole, bien qu’elle l’ait vu plusieurs fois dans la salle commune, ou à la table des Aigles, à la grande salle. Elle y avait prêté une légère attention, par pure curiosité, la Serdaigle adorant regarder les autres et les analyser. Elle avait donc été extrêmement surprise de le voir s’approcher, et lui proposer, un grand sourire aux lèvres, d’aller au bal avec elle, si elle le voulait bien. Sur le moment, elle avait été tellement étonnée qu’elle avait bredouillé un « euh… Je vais y réfléchir… », les joues roses, troublées par le regard d’un bleu intense du garçon.

D’autres demandes s’étaient alors succédé. Ruby avait alors sorti la même rengaine à tous les prétendants, le fameux « je verrai » avec un petit sourire gêné, car oui, elle était gênée à chaque fois qu’on lui demandait si elle était libre. Pourquoi lui prêtait-on tant d’intérêt ? Bon, elle n’était pas naïve, elle savait pertinemment que son physique était la principale raison. Voir l’unique raison à vrai dire. La Serdaigle avait alors finit par se décider pour le premier, car après tout, le premier arrivé est le premier servi non ? De plus, Keith était plutôt séduisant, et lui avait demandé très poliment, de ce fait, il comptabilisait tous les points et atteignait le sommet du podium des « Prétendants inconnus mais potables » Lui dire qu’elle acceptait, cela avait été un autre grand moment de sa vie. Elle s’était plantée devant lui à la sortie d’un de ses cours, regardant ses mains, et avait murmuré qu’elle voulait bien, et qu’ils n’avaient qu’à se retrouver devant la grande salle vers 8h, comme la plupart des gens. S’assurant qu’il avait bien compris, elle avait filé sans se retourner.

Elle sentit une boule dans son ventre en y repensant, mais elle chassa ce souvenir de son cerveau, finissant de se doucher. Elle se sécha rapidement à l’aide d’une serviette, et se décida à enfiler sa robe. Ruby l’avait acheté sur le chemin de traverse durant les vacances, consciente qu’elle en aurait besoin à Noël. Elle était noir, ajustée à la taille, et recouverte d’un voile de mousseline également noir. Le détail fatal était le col en V plongeant qui dévoilait la gorge et une partie du buste de la jeune fille. De plus, arrivant au-dessus des genoux, sa tenue montrait également les longues jambes de gazelle de Ruby, le tout formant une silhouette sobre mais élégante. Elle s’attira d’ailleurs quelques regards jaloux des autres filles, mais elle n’y songea même pas. Elle n’était pas là pour un concours. Peu importe ce que les autres portaient, qui étaient la plus jolie, la Serdaigle voulait juste se sentir bien et passer une agréable soirée.

Elle se dirigea dans sa chambre, étalant sa trousse de maquillage sur son lit. Elle s’appliqua devant son miroir, à se maquiller elle-même, refusant, par habitude, de le faire à la baguette. Un peu de fard à paupière cuivré, du crayon noir sous les yeux, du mascara, et le tour était joué. Ruby détestait se peinturluré le visage pendant des heures. Elle ajouta simplement du rouge à lèvre d’un rose pâle, qu’elle assorti avec son vernis à ongles d’un joli rose pastel, qu’elle mit à l’aide d’un sortilège qu’elle avait déniché dans « Faut-il souffrir pour être belle ? Non, juste douée avec sa baguette ! ». Elle fit sécher le tout de nouveau, avec un sort simple mais efficace, qu’elle utilisa aussi sur ses cheveux fraichement lavé. La jeune fille les brossa, et entreprit de les coiffer. Elle avait une idée dans la tête, une difficile mais qu’elle avait vu dans un magazine. Elle avait d’ailleurs soigneusement rangé la page qu’elle avait arrachée dans sa trousse de toilette. La sortant, elle s’attela à la tâche.

Ce ne fût pas simple, mais Ruby avait heureusement prévu le coup, se laissant un laps de temps de 20 minutes pour ses cheveux. Ayant fini sa natte décontractée (selon l’article) et ayant ajustée sa barrette dorée, elle enfila ses chaussures, une paire d’escarpins doré avec lequel elle s’était entrainée à marcher pendant des semaines durant. Elle s’examina une dernière fois dans le miroir en pied placé derrière la porte de sa chambre. Bon, il semblait qu’elle était pas mal du tout. Elle descendit les marches des escaliers, et débarqua dans la grande salle. Les regards qu’on lui jeta confirmèrent à la Serdaigle qu’elle avait plutôt bien réussi sa tenue. Elle marcha d’un pas assura vers la grande salle, accompagné d’un groupe d’amie rencontré en chemin. Elle fut soulagée de voir que ses chaussures étaient toujours aussi confortables, et qu’elle n’avait fait pour le moment aucun faux pas. Elle arriva à 8h tapante devant les portes de la grande salle, cherchant du regard son cavalier.
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Keith Taylor


Keith Taylor
Élève de 7ème année



Masculin
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Particularités: Euuh.. *Une réflexion s'impose*
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MessageSujet: Re: "La danse est une poésie muette." [PV K.]   "La danse est une poésie muette." [PV K.] Icon_minitimeMer 21 Déc - 14:32

Spoiler:

"La poésie est un envoûtant concept permettant de divulguer une multitude de sentiments confondus, à travers moults masques et facettes."
M.T.

Aller à un bal. Si vous aviez dit cela à Keith quelques mois auparavant, il vous aurait regarder d'un air perplexe et aurait refusé calmement. Oui mais voilà, nous étions en Hiver, c'était Noël, et le bal attribué à cet événement avait sa notoriété au sein du collège Poudlard. Ce n'était donc pas une simple soirée de pacotille, il fallait se montrer efficace cette fois-là. En temps normal, le Serdaigle était assez mauvais danseur, et, de manière générale, n'aimait pas exhiber devant les gens des talents qu'il ne maîtrisait pas. C'est pourquoi ce fut au prix d'un effort surhumain qu'il se décida à faire quelque chose pour ne pas se retrouver seul pour le bal de Noël. Le bleu et bronze, fier de maison, réfléchit plusieurs semaines à la personne à inviter. Afin d'éviter tous les grands classiques, il s'était résolu à inviter une élève qui lui serait totalement inconnue. Ou non, plutôt une jeune fille à qui le jeune homme n'avait pas l'habitude de parler, cela lui permettrait indirectement d'accroître son nombre d' « amis ». Au préalable, Keith réfléchissait également à une éventuelle tenue convenable pour la soirée.

Après des jours intensifs de réflexion sur la question, le Serdaigle se focalisa enfin sur une jeune fille à conquérir. Par chance pour lui, il l'avait choisi dans la même maison, ce qui lui faciliterait grandement la tâche. La dite prétendante était blonde (à croire que le jeune homme avait une passion pour cette couleur de cheveux)et était grande, peut-être même plus que Keith. Elle avait de grands yeux couleur océan, virant sur le gris à certains moments, comme ceux du jeune homme. Son prénom était originale, et le Serdaigle l'appréciait bien. Il s'agissait de Ruby Standiford, élève en deuxième année. Tout comme Keith, c'était une joueuse de Quidditch. Elle occupait le poste de poursuiveuse chez les Dark Shadows. Cela lui faisait donc plusieurs bons points qui la privilégiait auprès de l'avis du garçon. Cependant, l'approcher demanda plus de rudesse que de courage. En effet, la jeune fille se trouvait rarement seule dans la salle commune, et l'aborder après un de ses cours n'avantageraient en rien leur discussion. Une aubaine pour Keith, il se trouva enfin un soir où la deuxième année lisait tranquillement près de la cheminée qui crépitait chaleureusement. Seule et démunie de toutes gardes, il alla la trouver. Calée contre son fauteuil moelleux, la jeune fille avait levé des yeux interrogateurs vers le bleu et bronze qui commençait à rougir légèrement. Débitant en un éclair sa proposition un peu maladroite, le garçon prit de grandes bouffées d'air frais afin de reprendre son souffle. La Serdaigle prise au dépourvu avait été légèrement gênée et avait répondu un petit « je vais y réfléchir... » avant de se replonger corps et âme dans son livre.

Après cela, Keith ne revu plus Ruby, hormis visuellement dans la salle commune des Serdaigles et durant les heures de repas dans la Grande Salle. En revanche, il n'en attendait pas moins de connaître la réponse de la jolie blonde. Entre temps, d'autres demandes ont succédé pour le jeune homme. Quelques filles, plus ou moins âgées, avaient tenté leurs chances avec le grand brun. A toutes, il leur avait répondu « Navré, je ne serai pas disponible ». Certes, cet état d'esprit semblait suicidaire, surtout si son acolyte des bleu et bronzes refusait d'aller au bal avec lui. Et pourtant, quelques semaines plus tard, Keith croisa le deuxième année à la sortie d'un cours de Potions particulièrement intéressant, et celle-ci affirma accepter sa proposition pour la soirée du vingt-cinq. Hell Yeah ! Voilà qui ne pouvait que renforcer la bonne humeur du garçon ce jour là. Le plus dur restait à venir : La tenue à choisir pour le bal...

Keith avait cherché dans pas mal de magasins pour savoir si il allait rencontrait son bonheur. Rien à faire, chaque costume était soit trop grand, soit trop petit, ou bien trop moche ou pas en accord avec l'évènement. Oui, une chemise, un short et des tongs n'étaient pas en accord avec le bal de Noël, il fallait être réaliste. Dans le monde des moldus, jamais le Serdaigle n'avait eu à s'occuper de ce genre de détail. Ou bien il ne portait pas de costume et gardait un T-Shirt potable sur lui. Ou alors, durant les rares fois où il s'est soumis à en mettre un, celui-ci fut soigneusement choisi par sa mère. Se retrouver responsable à treize ans ne faisait pas plus peur que ça au Serdaigle, mais ses goûts en matière de vêtements classes pouvaient laisser à désirer. Il finit donc par se résigner à prendre une après-midi avec sa meilleure amie Helena Dashwood afin d'aller se balader sur le Chemin de Traverse, en quête du costume de ses rêves. Après plusieurs boutiques de faites, sans trouver la perle rare, le bleu et bronze s'arrêta finalement près d'un magasin de prêt-à-porter pour sorciers. Dedans se trouvait une veste de couleur ébène, parfaite pour un événement comme celui-là. Sans hésiter, le jeune homme l'acheta et sa crainte de ne pas être à la hauteur de sa partenaire s'envola directement.

Quelques heures avant le bal, Keith vit le stress monter légèrement. Il n'avait jamais participé à une soirée comme celle-ci, et la peur de se rendre ridicule le refroidissait un peu. Sortant de sa douche bien chaude et coiffant ses cheveux bruns sans trop d'insistance, le jeune homme enfila une chemise rougeâtre et son fameux costume. En face du miroir, il s'essaya à plusieurs pauses aguichantes et à quelques regards charmeurs. Le bleu et bronze finit par s'arrêter rapidement, se trouvant trop désinvolte. L'étape la plus complexe arrivait maintenant pour lui. Une action qu'il ne savait pas faire, et qu'il n'avait jamais su faire : Mettre une cravate. La sienne n'était pas si vilaine que ça, même si la couleur présente majoritairement dessus n'avait pas vraiment de dénomination particulière. Quémandant quelques astuces par-ci par-là, le Serdaigle finit par dégoter un schéma de mise de cravate assez explicite. Il lui manquait encore le coup de main, mais malgré cela, le tout restait quand même assez convaincant et le jeune homme était fier de ses efforts.

Il fallait maintenant au bleu et bronze qu'il gagne la Grande Salle, car huit heures allaient sonner et sa partenaire devait sûrement déjà l'attendre en bas. Il entreprit donc de dévaler quatre à quatre les marches de la Tour de Serdaigle ainsi que celle du château lui-même. Arrivant au rez-de-chaussée et bifurquant vers la droite, la double porte de la salle visée était en vue. De là, il put rapidement apercevoir Ruby, dans une robe d'ébène splendide. A vrai dire, la couleur de sa robe collait parfaitement avec celle du costume de Keith, ce qui les assemblait bien. Se démarquant parmi la foule, le Serdaigle fit de grands signes de la main afin d'attirer l'attention de la deuxième année. Un sourire se dessina sur ses lèvres et quelques mots doux volèrent jusqu'à elles :


- Woaw ! Tu es... Resplendissante !

C'était enfin l'heure, les portes de la Grande Salle s'ouvrirent, et les couples commençaient à entrer...
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Ruby Standiford-Wayland


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MessageSujet: Re: "La danse est une poésie muette." [PV K.]   "La danse est une poésie muette." [PV K.] Icon_minitimeJeu 22 Déc - 0:05

L’attente. Quelle horreur ! Rien que ce mot, déjà, ça ne présageait rien de bon. A, T, T, E, N, T, E. Trois T, un N et trois voyelles. C’était laid, ce n’était même pas un jolie mot. C’était froid, cru, ça claquait dans les tympans, rien n’était harmonieux ou doux. L’utiliser, c’était comme s’auto-planter un couteau auditif. Attente. Ecoutez bien, lorsque vous le prononcez. Concentrez-vous. Vous sentez comme c’est laid ? Court, disgracieux. En plus, il illustre un sentiment horrible ! Non sérieusement, qui aime ça attendre ? Bon, beaucoup disent que l’attente rend ce qui se trouve au bout de celle-ci, quelque chose de bien plus délicieux. Pfff, connerie ! C’était affreux, du moins surtout lorsque l’on ne savait pas ce que l’on attendait. Les surprises… Non mais vous avez d’autres bonnes idées ?! On ne sait même pas à quoi se préparer, ni quel panel d’expression on va devoir utiliser. On est hésitant, perdu, apeuré ! Qu’est ce qui va nous tomber dessus ?! On ne cesse de se le demander ! Et le pire, c’est quand on a signé pour ça ! Qu’est-ce qui avait pris Ruby d’accepter d’aller au bal avec un inconnu ? Wake up ma petite, tu es vraiment ridicule ! Tu sais très bien que ce n’est pas pour toi ce genre d’aventure ! Et en plus tu t’es fait belle pour l’occasion ! Tu pensais à quoi quand t’as fait ça hein ? T’es conne très chère, vraiment trop conne. Fuis, fuis pendant qu’il est encore temps !

Voilà à peu près le monologue qui se déroulait à l’intérieur de Ruby, actuellement. Et encore, ce n’était qu’un dixième du capharnaüm intérieur auquel était soumise la pauvre demoiselle qui tremblait sous sa petite robe en mousseline et coton. Elle ne se rongeait pas les ongles, de peur d’abimer son vernis, ni dansait ou faisait les cents pas, de peur d’avoir mal aux pieds ou d’abimer ses magnifiques talons. Elle restait donc là, de marbre, appuyée contre un mur froid du hall. Elle osait à peine chercher Keith des yeux, de peur de le voir, et de rendre réel toute cette machination. Pourtant elle le savait, elle se rapprochait chaque seconde du moment fatidique où toute cette réalité allait la rattraper. Que ressentirait-elle alors ? De la peur, de l’envie, de l’impatience ? Elle n’en savait rien, et c’était cela qui était encore pire pour le moment. Cette absence d’assurance. Elle allait passer une soirée avec un garçon sans avoir aucune idée de comment se comporter, car elle ne le connaissait pas. Super. Pourquoi ne c’était-elle pas renseignée à l’avance sur lui ? Mauvaise fille, pensa la bleu et bronze, mauvaise ! Débutante ! Maintenant elle était dans une situation désagréable, délicate ! Elle ajusta sa robe, soupirant. Dieu tout puissant, pourquoi, pourquoi !

La, maintenant, Ruby imagina ce que ça aurait été si elle avait été laide, petite, grosse et couverte d’acné. Ça aurait vraiment été plus facile, finalement. Personne ne l’aurait invité, personne ne l’aurait observé, jalousé, envié, complimenté. Elle serait restée dans son coin, avec sa bande d’amie, à passer une soirée entre fille à rire, et commenter les tenues des autres. Voilà qui aurait été bien mieux, bien plus distrayant, et bien moins dangereux pour les nerfs de la magnifique blonde. Perdu dans ses pensées, elle croisa la tête familière de Prudence, sa camarade de dortoir, resplendissante dans sa tenue de bal. Ruby la héla, souriante, prête à engager une petite discussion avec elle, ce qu’elle fit. Cela la détendit, et elle oublia le temps d’un éclat de rire la soirée qui allait arriver. Elle avait d’ailleurs acheté sa robe en compagnie de la jolie brune, qui la complimenta une nouvelle fois sur son choix. Mais à vrai dire, la blondinette n’aurait jamais réussi sans l’aide de la charmante Prudence, qui était extrêmement douée pour les vêtements. Lorsque sa camarade s’éclipsa, Ruby sentit le stress revenir vers elle, comme attiré par un aimant. Et une nouvelle fois, il fut balayé par l’apparition de Kenza, une gryffondor que la Serdaigle connaissait plutôt bien, surtout après la bataille de la salle commune qu’elles avaient vécue ensemble. Et ce genre d’expérience vous laisse un lien unique. Elles bavardèrent joyeusement, mais la fillette ne s’attarda pas, laissant une nouvelle fois la Serdaigle seule avec elle-même. Celle-ci sentit son cœur palpiter, puis rater un battement lorsque devant elle se planta son cavalier, Keith.

Bon, il est sûr qu’on ne pouvait pas le rater. Il avait un costume noir, sobre, qui détonnait de par sa chemise rouge vive qui fit sourire Ruby. Bizarrement, cette originalité ne lui déplut pas, sûrement aussi car elle savait que cela attirerait l’œil sur le garçon, et non sur elle. Et ça, elle préférait ! S’attirer les regards, très peu pour elle. Elle en avait déjà bien trop en temps normal. C’était d’ailleurs pour ça qu’elle n’avait pas toujours eu beaucoup d’amies : beaucoup de filles l’enviaient, et l’attitude naturellement froide de Ruby n’arrangeait rien, on y voyait la une supériorité, un côté snob qui insupportait beaucoup de personne. La Serdaigle y comprit. Mais elle était ainsi ! Elle ne se pensait pas supérieur, pas du tout. Mais l’indifférence était une carapace si confortable ! Mais ce soir, pas question d’être ainsi. Elle souffla, souriant, tentant de paraître saine et censée, pour ne pas effrayée Keith, qui n’avait surement pas réalisé dans quelle galère il s’était engagé en invitant une fille aussi étrange au bal. Ils devaient d’ailleurs former un couple assez étrange, tous les deux, avec leurs sourires timides. Mais le troisième semblait avoir plutôt confiance en lui, ce qui rendait la tâche plus facile et évitait les silences gênés digne des timides comme Ruby. Cette soirée risquait vraiment d’être… Surprenante ! Mais bon, plus question de faire marche arrière. Elle sentit son cœur se détendre, et elle sourit même au compliment du Serdaigle. C’était facile, on se calme. Il n’y avait rien d’affolant. Elle allait passé une agréable soirée en sa compagnie. Quoi de plus simple ?


-Merci, toi aussi, tu es très chic avec ta chemise rouge. C’est original, mais j’aime bien. Elle souffla, regardant autour d’elle. C’était le moment de rentrer. Oh. Mon. Dieu. Son cœur se réemballa, envoyant des signaux de détresse émotive. Elle tenta de ne pas gémir, et articula en essayant de rester naturelle. Je crois que c’est le moment d’y aller… Devait-elle saisir son bras ? Aucune idée. AUCUNE IDEE ! Ruby était effrayée. Enfin, de rentrer. Dans la salle.


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