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Le poids de la différence [PV Taylord]

 
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 Le poids de la différence [PV Taylord]

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Haley Collins


Haley Collins
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MessageSujet: Le poids de la différence [PV Taylord]   Le poids de la différence [PV Taylord] Icon_minitimeLun 25 Juil - 19:55

Des gloussements. Des piaillements. Des ricanements. Et je peux encore vous trouver beaucoup de synonymes qui finissent en « ent » et qui expriment le même désastre...j'ai eu le temps d'y réfléchir, parce que j'ai décidé de ne pas fuir. Si j'accompagnais mes amies, mes camarades, mes compatriotes du même sexe que le mien dans ce lieu hostile, c'était uniquement pour faire bonne mesure, alors que je désirais plus que tout sortir de ce vacarme incessant. Et puis, elles avaient souvent été compréhensives envers moi, et il n'y avait rien de méchant dans leur attitude. Elles savaient parfaitement comment j'étais, et parce que c'était réciproque, je prenais sur moi pour être la moins irritante possible envers elles. Aucune ne méritait que je ne l'envoie promener ailleurs – ce dont je suis de toute manière incapable, ainsi, quand une s'exclamait « oh les filles, j'ai besoin d'un petit passage toilettes ! », je me contentais de soupirer d'un air amusé, et suivait la troupe.

Mes amies n'étaient pourtant pas des cas extrêmes, il y avait pire, bien pire... Les toilettes étaient un lieu de l'extrême. Le saule cogneur ? La forêt interdite ? De la crotte de Niffleur à côté des toilettes des filles ! Je préférais milles fois me rendre dans ces endroits plutôt que d'aller aux toilettes, sachant à l'avance ce qui allait m'y attendre. Entre pauses maquillage et potins, j'avais tout entendu, tout vu, mais je gardais l'exaspération que tout cela m'inspirait à l'intérieur. Je vous avoue que quand il s'agit de Lilian Easter, cela devient légèrement plus difficile. Au niveau superficialité, comprenant potins et retouches beauté, on ne fait pas de meilleur cru à Poudlard, ce dont celle qui se surnomme, avec tout l'ego dont elle est dotée, la sirène, doit être certainement très fière. Mais je sais pertinemment que des remarques sont inutiles : la passivité reste encore le meilleur moyen de se défendre face à ce phénomène féminin universel.

Mon manque de féminité m'a apporté quelques critiques de la part de certaines, particulièrement lors de l'époque peu glorieuse de mon élection de Miss Serdaigle, quand tous les regards s'étaient tournés vers moi. « Quoi ? Elle ? » Je m'y étais habituée. Et puis comme tout, ça avait passé. Mais comme on ne peut se passer d'aller aux toilettes...

En relevant la tête, le miroir me renvoie une image que je ne voulais pas voir. La mienne. Mes longs cheveux châtains tombant comme un rideau sur mes épaules, mon teint pâle, pâle, toujours pâle et mes yeux bleus trop clairs. Accoudée à un des lavabos des toilettes, je me regarde cependant sans sourciller, jusqu'à ne plus supporter ce que j'observe En me retournant, je m'aperçois que l'endroit est vide. Elles sont déjà toutes parties, et je ne me suis rendue compte de rien. Le papotage bourdonnant m'avait fait l'effet d'un somnifère. Désormais seule, les toilettes me paraissent beaucoup plus sympathiques, sans les trousses de maquillage, les rires et les moqueries. Elles avaient été le refuge de nombreuses personnes, le lieu des cris, des pleurs, et des révélations. Mon refuge avait toujours été les couloirs du château, dans les petits recoins reculés, qui servent d'habitude à cacher des scènes plus folichonnes – j'ai du en avoir gâché, des moments complices entre couple, quand ils apercevaient que dans l'endroit où ils espéraient avoir un peu plus d'intimité se camouflait une jeune fille en pleurs.

Mais là, face à moi-même, le poids de la solitude me pèse. Je tente d'avoir une respiration plus posée pour éviter de déclencher les écoutilles de mes canaux lacrymaux. Les évènements récents, le bouillonnement de sentiments nouveaux m'accablent... et je pense que j'aurais fondu en larmes si à ce moment, une personne n'était pas venu briser ce bref moment de faiblesse.
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Taylord Reegan


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MessageSujet: Re: Le poids de la différence [PV Taylord]   Le poids de la différence [PV Taylord] Icon_minitimeMar 26 Juil - 21:35

Je me sentais vivement entraînée à travers les couloirs de Poudlard sans en comprendre la raison. Nous venions de quitter le cours d'Arithmancie et j'avais déjà prévu de retourner directement dans la salle commune; il n'y avait pas grand chose à faire de plus et l'ambiance et était nettement plus chaleureuse quoi que un peu maussade à cause des derniers événements en date. Je n'entendais que le mot « urgent » me siffler dans les oreilles et avançais vivement pour ne pas perdre de vue ma camarade qui venait de m'emmener dans sa folle course. Elle savait où elle allait et connaissait les lieux par cœur depuis le temps. Moi aussi, mais je n'avais jamais été très bonne en orientation; même des années plus tard, j'avais parfois du mal à me repérer et il m'arrivait souvent de me perdre. En ce qui concernait la fille avec qui j'étais, ca ne risquait pas d'arriver, pour m'être retrouvée de nombreuses fois en sa compagnie. D'ailleurs heureusement qu'elle était là car c'était grâce à elle que le plupart du temps, j'arrivais à l'heure en cours parce qu'elle m'avait fait emprunter un raccourci ou un passage secret. C'était le genre de personne idéal, qui ne se prenait pas la tête et ne prenait pas la tête des autres. Elle ne me collait pas les baskets mais j'aimais bien passer parfois du temps avec elle. L'une comme l'autre nous ne demandions rien de plus.
C'était parfait.

Parfait, parfait, pas tant que ca, parce que c'était limite si cette valse ne me donnait pas le tournis et j'avais hâte que ca s'arrête. Ma prière silencieuse fut miraculeusement entendu, car quelques secondes plus tard nous nous stoppions devant la porte des toilettes des filles, la blonde me lançant un petit sourire gêné, les pommettes rosies et légèrement essoufflée. D'un geste du menton, je l'invitai à rentrer la première, dans ce lieu que je m'appliquais chaque jour à oublier.

Ce n'était pas pour rien que j'y passais le moins de temps possible. D'abord pour des raisons toutes bêtes; en temps normal, c'était loin d'être mon genre à passer des heures et des heures dans la salle de bain à bien remettre une mèche de cheveux en place parce qu'elle ne voulait pas rester là où je le lui avait ordonné. Allez, il ne fallait pas cracher dessus, je faisais quand même plus attention à moi qu'auparavant; mais pas au point d'avoir une angoisse maladive à l'idée de ne pas savoir ce que j'allais porter comme boucles d'oreilles ! Avoir la classe était une chose, mais fidèle à moi même quoi qu'il arrive j'avais toujours trouvé ces greluches qui piaillaient sans cesse ridicules à vouloir se remettre du crayon sous les yeux entre chaque cours. Ce n'était pas comme si elles avaient la possibilité de croiser leur âme sœur au détour d'un couloir, puisqu'on voyait les mêmes têtes dans les salles de classe depuis quatre ans ! C'était un concept que je trouvais stupide mais la plupart ne semblait pas d'accord avec moi, alors dans ces cas là, je disparaissais discrètement pour ne pas avoir à subir cette torture.

Ensuite, pour des raisons beaucoup plus personnelles, je préférais y aller le moins souvent et y rester le moins de temps possible. Je m'en portais pour le mieux, c'était le cas de le dire, mais bon, il y avait toujours des moments comme aujourd'hui ou je n'avais plus ou moins pas le choix, alors je me résignais et prenais sur moi. Pourtant à chaque fois c'était la même chose. Je me revoyais, au même endroit près des lavabos, un peu près deux ans plus tôt, perdant alors tout contrôle. C'était comme si j'étais un spectateur, une troisième personne dans la pièce en train d'observer la scène sur le seuil de l'entrée. Car ce jour là, il y avait également eu Scarlett, et en y repensant, heureusement, car peut être que les choses auraient été autrement. L'issue de notre discussion avait été positive, mais quand même, lorsqu'il m'arrivait d'y songer, une boule venait naître au fond de mon estomac, signe que les fantômes du passé pouvaient réapparaitre d'un moment à l'autre. Mais j'allais faire en sorte pour que cela n'arrive plus.
Il n'en était pas question.

Mon amie s'évapora derrière l'une des portes alors que moi, je ne pouvais pas demander pire si ce n'est me retrouver au milieu d'une horde de filles déchainées dont je ne savais pas quoi dire ou faire pour qu'elles se calment un peu et me retrouvais subitement dans une trousse dans la main où débordaient de multiples blush et autres mascara. C'était beaucoup plus affreux que d'être au milieu d'une foule dans une fête foraine et j'allais prendre mes cliques et mes claques vite fait. Tant pis, ma partenaire comprendrait et au pire nous pouvions toujours avoir la possibilité de nous retrouver un peu plus tard. Mais avant d'avoir eu le temps de dire ouf, comme un troupeau de rhinocéros, toutes se dirigèrent vers la sortie avec l'air d'avoir la même chose à l'esprit, même si j'étais bien incapable de savoir quoi. Le lieu se retrouva désert, me laissant au milieu de la pièce, la trousse de maquillage toujours à la main, sûrement avec un petit air à la fois étonné et perplexe sur le visage.

En y regardant de plus près, je n'étais pas l'unique personne à avoir résisté à l'assaut qui venait de se produire. Lentement, je me rapprochai de la chevelure brune qui se trouvait un peu plus loin et une fois à sa hauteur, je remarquai que ses traits ne m'étaient pas inconnu. Il s'agissait d'Haley Collins, que j'avais déjà eu l'occasion de rencontrer plusieurs fois, sans vraiment avoir eu le temps d'échanger plus deux de ou trois mois mots. De ce que j'en savais elle n'était pas de mauvaise compagnie, aussi lui souriais-je tout en lui présentant l'étui qui ne m'appartenait pas.

- Salut. Dis, tu sais peut être à qui ca appartient ? Une fille me l'a laissé, mais je pense qu'elle l'a oublié.

Ce qui était un brin invraisemblable quand on savait qu'elles ne vivaient plus que de leurs accessoires. Sa propriétaire devait être bien malheureuse maintenant !
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Haley Collins


Haley Collins
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MessageSujet: Re: Le poids de la différence [PV Taylord]   Le poids de la différence [PV Taylord] Icon_minitimeJeu 11 Aoû - 18:13

Mon coeur loupa un battement. Le miroir que je fixais de mes yeux humides me renvoyait une autre image que celle de mon visage à la couleur d'aspirine. Et ce n'était pas n'importe laquelle. Parmi toutes les têtes de Poudlard, il avait fallu que ce soit celle de Taylord Reegan, élève d'année identique à la mienne chez les rouges et ors, qui apparaisse dans mon champ de vision, se détachant du décor sinistre des toilettes. Le lieu n'avait jamais été vraiment accueillant, à l'image de la bâtisse dans lesquelles elles avaient été fondées : ternes et archaïques. Contrairement à d'autres, ce côté délavé ne me dérangeait pas – en fait, je m'y reconnaissais. Je me sentais plus qu'une simple élève dans un majestueux château : je m'y fondais, m'y intégrais à la perfection. On m'aurait présentée comme un fantôme hantant les lieux depuis des lustres que personne n'en aurait été étonné.

Alors, voici Taylord Reegan. Je fus violemment prise d'une certaine angoisse et d'une gêne qui allait sans doute m'handicaper si il fallait jouer la carte amicale... Taylord me hantait depuis ma discussion dans la salle commune avec Stephen, et de la voir désormais en face me fit sentir qu'un sentiment de honte prenait doucement l'assaut de mon coeur. « Mon amie Taylord » résonne encore dans mon esprit comme si il me soufflait ces mots à l'oreille en ce moment même. Depuis, je m'étais efforcée de me remémorer les moments où j'avais pu apercevoir la Gryffondor depuis les quatre années où je l'avais côtoyée, et ce que je savais à son sujet. Ces souvenirs se ressassaient dans mon esprit comme emprisonnés dans une machine à laver, et ils tournaient, tournaient, tournaient sans cesse dans le tambour de mes pensées. Bien que critiquée par les plus mauvaises langues de vipère, Taylord me semblait pourtant être assez appréciée. Plutôt casser le miroir et me trancher les poignets avec un de ses débris que d'avouer haut et fort ce que je savais au plus profond de moi. Car non, je refusais que ce soit les miennes, ces émotions nouvelles qui me prenaient aux tripes et me nouaient l'estomac depuis...depuis... je ne suis pas comme ça. Je ne suis pas envieuse, ni jalouse, encore moins indiscrète. Non. NON.

Je ne me suis toujours pas retournée pour lui faire véritablement face, mais je perçois en l'observant grâce au miroir qu'un sourire se dessine sur ses lèvres. Désemparée, je n'ose pas le lui rendre et me confronter à elle, ce qui m'obligerait à affronter des vérités que je m'efforce de refouler. Je ne vais pourtant pas avoir le choix. Je tente de composer un air de surprise soudain sur mon visage et fait volte-face dans un mouvement rapide. Ma bouche s'étire en un léger sourire qui j'espère ne paraît pas trop forcé. Le pire dans tout ça est que j'apprécie réellement Taylord. Les toilettes reçoivent en ce moment même deux élèves en totale opposition avec ce qu'elles ont l'habitude de supporter : des filles, des vraies. Ni Taylord ni moi ne sommes réellement considérées comme féminines. Moi par mon côté fantôme sans relief, elle par sa simplicité frappante. Je connais à peu près les contours de la personnalité de ma camarade, et il me semble juste de dire que nous avions toutes deux le point commun de nous sentir étrangères à ce monde féminin hostile.

Ainsi, quand j'aperçois une trousse de maquillage dans ses mains, un air d'interrogation doit s'afficher sur mon visage car je suis profondément intriguée par cette vision incompréhensible – ce qui me fait momentanément oublier le malaise précédent. Je n'ai pas besoin d'exprimer mon étonnement car Taylord ouvre immédiatement la bouche :


- Salut. Dis, tu sais peut être à qui ca appartient ? Une fille me l'a laissé, mais je pense qu'elle l'a oublié.

Je souris une nouvelle fois, mais d'un sourire vrai et spontané, cette fois-ci. Je connais en effet cette trousse – en fait, je suis familière de presque toutes. Lorsque j'étais perdue au milieu des mes amies en pleine excitation devant les miroirs, il fallait bien que je trouve de quoi me distraire en attendant la fin de ce pénible moment. Car dès que je me retrouvais sans aucune occupation à laquelle m'adonner, me revenaient inlassablement en tête mes pensées les plus sombres. Ainsi qu'une paire d'yeux sombres, accompagnée de cheveux sombres sur fond de peau sombre. Alors, ma principale activité dans ces instants était d'observer en détails les effets personnels des unes et des autres, en tentant d'y retrouver les marques de leur personnalité. Bien qu'elles aient toutes en commun ce rush instinctif vers les toilettes à toute heure de la journée, elles étaient bien plus qu'une horde de furies sur-excitées, heureusement pour elles. Je reconnaissais ainsi le côté enfantin et naïf de Lea dans sa pochette aux fleurs multicolores qui arboraient sourires éclatants et petits yeux brillants, celui plus « fashion » de Deborah dans sa trousse au rouge aussi foncé que celui qu'elle portait sur ses lèvres, et le côté plus avant-gardiste d'Elizabeth dans son petit sac entièrement transparent mais aux lignes de couleurs fluorescentes. J'étais en plus dotée d'une mémoire assez performante, ce qui m'était d'une grande aide dans ce genre de jeu en solo que je m'imposais fréquemment. La trousse que tenait Taylord appartenait ainsi à une certaine Lily, une jeune fille gaie et toujours survoltée, qui portait très souvent des boucle d'oreilles en forme de cerises. Sa trousse avait été la première que j'avais mémorisé à cause de ce détail, car celle-ci était de couleur blanche aux nuances rosées, justement parsemée de petites cerises rouges, fruits devenus sa marque de distinction.

Tentant de donner à ma voix les accents les plus doux, je réponds à Taylord :


- Oui, elle appartient à Lily ! Ca ne m'étonne pas d'elle, toujours tête à l'air
, ajoutai-je en réalisant que ces observations in WC m'avaient définitivement permises de connaître les filles que je côtoyais sans avoir besoin de leur parler, ce qui m'épargnait l'effort de paraître sociable.

Un court silence s'installa ensuite. Mes lèvres brûlaient d'évoquer Stephen en présence de Taylord, mais ma raison me l'interdisait. C'était risqué. Mon inexplicable intérêt pour celui-ci risquait d'être dévoilé au grand jour, et je ne voulais pas... je n'étais moi-même pas sûre de son fondement réel. Cela n'avait d'ailleurs aucun sens tellement ce déclenchement avait été soudain. Les évènements récents et la mort de mon père, bien que plus ancienne, m'avaient-ils empêchés de ressentir tout sentiment de ce genre jusqu'à maintenant ? Quel qu’en soit la raison, tout cela était violent, et j'étais encore trop perturbée pour en parler à qui que ce soit. Et pourtant... j'avais envie d'en apprendre plus sur lui, et sur l'amitié qui les unissait. C'était tellement débile, mais ce que j'avais le plus envie de connaître c'était comment... Non, je me résonne. Résonne-toi Haley, allez. Et dis quelque chose avant de passer pour une sotte.


- Alors, comment vas-tu Taylord ? demandais-je avec la douceur qui était naturellement la mienne. Mais je savais que cette question n'était pas pertinente du tout, quand on se rappelle tout ce qu'elle avait vécu. Rien que l'attaque dans la grande salle... sans parler de son passé... Quel manque de tact. Une petite lumière s'illumina dans mon esprit et j'ajoutai sans tarder sur un ton plus léger : Sans prendre en compte que nous nous trouvons actuellement dans la terrible jungle de Poudlard... heureusement, les tigresses viennent de partir !, finissais-je dans un sourire, pas peu fière de ma petite note d'humour.
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MessageSujet: Re: Le poids de la différence [PV Taylord]   Le poids de la différence [PV Taylord] Icon_minitimeVen 19 Aoû - 14:53

Je faisais un peu tâche dans le paysage, comme si j'étais l'élément indésirable et perturbateur qu'on aurait voulu rajouter dans un tableau, qui cassait ainsi toute l'ambiance, au lieu que la peinture ne devienne un véritable chef d'œuvre. Ma place n'était pas ici, mais ailleurs; n'importe où ailleurs tant qu'on ne me forçait pas à prendre racine dans le sol froid et humide où de nombreuses flaques d'eau tentaient toujours de vous faire glisser pour endommager votre coccyx. Je ne pensais pas ca pour rien, c'était en connaissance de cause, puisque cela m'était évidemment déjà arrivé. Aussi prenais-je maintenant toujours bien garde à regarder où je marchais à chaque fois que je me rendais dans les toilettes des filles.

Pour l'heure, j'étais presque piégée; je n'allais quand même pas sortir d'ici, comme si de rien était alors que j'étais à présent l'heureuse détentrice d'une trousse à maquillage qui ne m'appartenait pas et dont je n'aurais pas su quoi faire de toute façon. Je ne voyais même pas l'intérêt qu'il pouvait y avoir à se trimballer avec un truc pareil dans un sac. D'accord, si on voulait voir le côté pratique de la chose, cela évitait de faire des allers retours dans les salles communes pour se repoudrer le nez, mais si on voulait être encore plus ingénieux pourquoi ne pas seulement sa passer un coup de mascara sur les cils avant le début des cours et tenir comme ca toute la journée ? Pas besoin d'avoir tout ces objets encombrants qui alourdissaient la sacoche déjà pleine de livres, et en plus ca libérait de la place. Pour moi, ca relevait du bon sens et de l'évidence, mais nous ne devions pas être beaucoup à penser la même chose.

Mon salut, n'allait être autre qu'Haley Collins, dont j'avais reconnu les traits entre deux mèches de ses cheveux bruns, qui était peut être plus renseignée sur le sujet que moi; ce que j'espérai vraiment, car je ne voulais pas avoir sur la conscience d'avoir abandonné des effets personnels de « valeur », et qu'ils retombent dans de mauvaises mains. Car si pour moi, perdre du font de teint ne m'affectait pas plus que ca, ca pouvait devenir un véritable drame pour d'autres, et me retrouver embarqué dans des histoires de filles, bof, j'avais des préoccupations plus importantes.

Haley, n'avait cependant pas la réputation d'être comme ce genre d'énergumènes aussi, je n'étais pas sûre qu'elle puisse me renseigner également, même si je comptais dessus. Ceci dit, je n'étais pas mécontente d'être tombée sur elle, car c'était une personne simple; avec elle je ne risquais pas de lancer dans une conversation tel que savoir si tel couleur de fard à paupières allaient mieux avec celle de mes yeux ou pas.


- Oui, elle appartient à Lily ! Ca ne m'étonne pas d'elle, toujours tête à l'air.

Certes. Je ne savais pas qui était cette Lily, même si je pouvais d'ores et déjà être certaine de l'avoir déjà vu auparavant. Nous n'étions plus en première année, et des têtes revenaient plus souvent que d'autres. Nous étions nombreux à l'école on ne pouvait donc pas à la fois coller un nom sur une face, en plus de le retenir. Ce qui me concernait, ce n'était pas trop possible, même si dans l'ensemble, je ne m'en sortais pas trop mal car j'estimais être paumée, oui, mais encore dans la capacité de m'en sortir si jamais le besoin s'en faisait sortir, car il y avait toujours effectivement quelqu'un qui connaissais quelqu'un qu'on connaissais. Ce qui était l'exemple même en ce moment. Sans que mon sourire ne palisse, je lui tendais la trousse qui était toujours en ma possession.

- Je te la donne alors. Tu auras plus de chances de la croiser que moi je pense. Je restais silencieuse quelques secondes avant d'ajouter sur le ton de la plaisanterie, comme je ne sais pas qui c'est... ca risque d'être un peu compliqué.

Ca c'était le sentiment du devoir accomplit à n'en point douter. Bon, j'avais un peu honte de ne même savoir l'identité de la propriétaire, ce qui prouvait que je n'étais absolument pas comme un poisson dans l'eau dans ce domaine, mais tant pis, comme on le dit si bien, après tout, on ne se refait pas, et avec tout les efforts que j'avais opéré, je ne pouvais pas encore gérer sur tout les fronts. Là, la seule chose que je pouvais faire, c'était de me dire que cerises rouges = Lily.


- Alors, comment vas-tu Taylord ?


Mon regard se voila légèrement, car même si je faisais tout mon possible pour paraître de la meilleure humeur possible et de me relever malgré l'attaque des mangemorts, j'avais parfois des petits coups de mous que je masquaient autant que je le pouvais. Je n'avais aucune envie que mes bourreaux aient un seul instant l'impression qu'ils aient réussi à toucher un point sensible, même s'ils devaient en avoir conscience. C'était ma manière à moi de me battre, sans parler de la résistance, qui portaient plus ou moins ses fruits, peut être moins que je n'avais pu l'espérer, mais j'avais déjà le sentiment d'être un peu moins inactive que les premiers jours, restant cloitrée et impuissantes dans le lit de l'infirmerie.


- Sans prendre en compte que nous nous trouvons actuellement dans la terrible jungle de Poudlard... heureusement, les tigresses viennent de partir !

Sa seconde remarque eu le mérite d'éclairer mes yeux à nouveau, car je n'aurais pas pu trouver mieux pour définir cet endroit.

- On fait aller, cette remarque reflétait exactement ce que j'étais également en train de penser mais mon ton était loin d'être dramatique. Oui, après coup, je trouvais que je ne m'en étais pas sortie trop mal, alors pourquoi se morfondre ? Ce dont je ne voulais surtout pas, c'était d'une nouvelle rechute. Tant mieux, comme ca, j'ai moins l'impression d'être une fière gazelle qui doit faire tout son possible pour fuir sans se faire mordre le cou ! Terminai-je dans un éclat de rire.

Ce faisant, je m'étais rapprochée moi aussi des lavabos et je jetai un coup d'œil à mon reflet avant de constater :

- Être dans la position du plus faible ne me plaît pas trop. Puis de poursuivre pour laisser de côté tout ce qui me déplaisait en ce moment, ainsi que certains bleus qui n'étaient pas possible de masquer, d'après l'image que le miroir renvoyait de moi; Peut être que finalement, je devrais aussi me mettre au rouge à lèvres !
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MessageSujet: Re: Le poids de la différence [PV Taylord]   Le poids de la différence [PV Taylord] Icon_minitimeSam 24 Sep - 18:32

Je n'avais jamais compris de quoi dépendaient les capacités de chacun dans le domaine si vital de l'expression et de la communication. Pourquoi certains étaient si à l'aise lorsqu'il s'agissait de prendre la parole en public ou de tout simplement de tenir une conversation, tandis que d'autres avaient envie d'aller se cacher dans un trou de petite souris dans ces moments là ? J'aurais aimé appartenir à la première catégorie. Que parler soit une chose simple et naturelle, que les mots se déversent de mes lèvres avec la fluidité d'un cours d'eau qui dévale les caniveaux les jours de grande pluie. J'admirais ainsi les gens qui proclamaient des discours avec désinvolture, en s'exprimant de manière intelligible et limpide avec ce masque de sérénité que je leur enviais tant.

Même dans un simple échange verbal, il suffisait que mon interlocuteur ait envahi récemment un tant soit peu mes pensées pour que je sois troublée, certaine que tout ce dont je m'étais dit à son propos défilait sur mon front comme sur un prompteur dès que je me trouvais en sa présence. C'est ce qui s'était passé avec Taylord, mais apparemment, elle n'avait rien perçu de mes précédents états d'âme puisqu'elle continuait d'être toujours aussi amicale envers moi. J'imaginais, pour me rassurer, qu'elle devait sans doute se trouver dans la même situation, l'idée de devoir discuter avec quelqu'un sans avoir rien à lui dire l'angoissant profondément.


- Je te la donne alors. Tu auras plus de chances de la croiser que moi je pense, comme je ne sais pas qui c'est... ca risque d'être un peu compliqué.

Elle n'avait pas tort. Elle avait même raison. Mes mains accueillirent la trousse aux cerises sans rechigner : de nombreuses fois déjà, elles avaient été utilisées comme étagères éphémères de jeunes filles en galère qui estimaient que "les toilettes sont vraiment mal aménagées, devrait y avoir des petites tablettes sous les miroirs pour pouvoir poser nos affaires !". J'imagine dans un court instant de perdition mentale les pauvres Salazard, Godric, Helga et Rowena recevoir une telle réclamation de la part de leurs élèves : "nous ne pouvons pas nous maquiller à notre aise, réaménagez les toilettes". Décidément, elles ne réalisaient pas leur ridicule... je les revois encore, entasser du mieux qu'elles le peuvent leur trousse de maquillage sur les bords des lavabos, en essayant de ne pas les renverser dans la vasque. Si nous devions accumuler les minutes de silence qu'il aurait fallu faire à la mémoire de chaque crayon à maquillage tombé dans la bouche perfide des lavabos, nous resterions muets pendant une bonne heure.

Le changement d'expression qui s'afficha sur le visage de Taylord après mon indécente question me noua légèrement l'estomac : j'avais fais là une grosse bévue, comme à mon habitude.


- On fait aller, me dit-elle. Évidemment. Quelle connaissance ou ami que vous rencontrez par hasard dans la rue vous a déjà répondu "Non", lorsque vous lui avez demandé négligemment, sans vous soucier de la réponse et par simple politesse "Ca va ?" ? A moins que votre ami soit suicidaire et en manque d'attention, ils répondent tous "Oui et toi ?". Cela m'avait toujours affligée... ces conventions dénuées de sens m'échappaient, du coup, je ne m'y étais jamais exercée. J'étais cependant bien obligée de prétendre bien me porter pour ne pas attirer l'attention. Et puis, que les gens sachent si je vais bien ou non n'arrangera pas le problème. J'ai bien conscience que la seule et unique personne capable de me faire répondre "oui" à la place de "non" à la plus banalisée des questions, "Ca va ?", c'est moi. C'est moi le problème.

- Tant mieux, comme ca, j'ai moins l'impression d'être une fière gazelle qui doit faire tout son possible pour fuir sans se faire mordre le cou ! continua Taylord dans un éclat de rire que le mien vint rejoindre. Nous étions toutes deux des gazelles perdues dans la jungle de Poudlard où règnent les terribles lionnes. Je me demandais tout à coup pourquoi je ne m'étais jamais plus rapprochée de Taylord. Certes, je suis une fille affreusement solitaire, asociale et presque agoraphobe, mais la rouge et or était peut-être la seule à pouvoir me comprendre ici. Elle aurait exactement perçu ce que je ressentais lorsque j'avais été mise sous le feu des projecteurs lors de l'élection des Miss & Misters si elle avait été à mes côtés. Pour ces choses là, nous étions identiques : de véritables gazelles en fuite. Je m'aperçus alors que le fait de n'avoir jamais vraiment tenu de discussions avec elle ne m'empêchait pas de m'en sortir proche, comme si une amitié des plus normales s'était déroulée entre nous depuis les cinq années que nous avions passé à Poudlard.

- Être dans la position du plus faible ne me plaît pas trop, continua t-elle. Mes lèvres restèrent closes. Je sentais que sur ce point, je différais de Taylord. D'ailleurs, si nous avions été à ce point si proches, elle serait tout comme moi à Serdaigle - ou vice-versa. J'avais presque oublié qu'une différence majeure creusait un fossé entre nous : elle était à Gryffondor, dans la maison des lions. Même si elle le voulait, jamais elle ne pourrait être une gazelle. Alors que moi, j'appartenais à la maison de l'aigle. De l'oiseau. Et un oiseau, c'est quoi de plus qu'une gazelle avec des ailes ? Je n'avais rien d'un rapace. Si je devais me reconvertir en volatile, ce serait sans aucun doute en moineau... ou en pigeon. Les grands-parents me jetteraient du pain en me regardant mener ma misérable vie tandis que les enfants se précipiteraient vers moi en criant pour me faire fuir.
Je n'avais toujours rien à répondre à la lionne qui se pensait gazelle : depuis ma venue au monde, je m'étais épanouie dans cette position - celle du plus faible, et il ne m'avait que rarement traversé l'esprit de mettre en place les moyens nécessaire pour m'en échapper. Un sentiment étrange de honte me submergea : bien que ce soit vrai, je n'oserais pas avouer à mon interlocutrice que je n'en avais cure. Plutôt que de lui donner une réponse évasive du type : "ouais... oh, bof... tu sais, après tout... on est pas si mal... ", je me murais dans le silence. La phrase de Taylord avait cependant déclenché quelque chose, quelque part dans les méandres de mon esprit. Comme moi, sa vie n'avait pas été facile. Pourtant, c'était l'offensive qu'elle avait choisi, la voix active, et non passive comme je l'avais décidé. Elle se battait depuis toujours tandis que j'avais baissé les armes dès que j'avais été extirpée du ventre de ma génitrice. Pourquoi je ne me sentais pas capable, moi aussi, de me battre ? Et si j'essayais, pour voir l'effet que cela fait ? Mais me battre contre qui, contre quoi ? Qui devais-je blâmer pour m'avoir donné un père tyrannique et une mère aussi froide et insensible que la pierre ? Sur le compte de qui devais-je mettre ce teint si pâle que je porte tous les jours ? Comment lutter contre ma nature ? C'était impossible, tout bonnement impossible. J'étais dénuée de toute capacité de lutte. Rien ne me révoltait assez, peut-être. De toute mon existence, je n'avais ressenti qu'une seule fois les émotions de la colère, et cela n'avait servi à rien... à moins que... ces sentiments noirs m'avaient donné une force que je n'avais jamais soupçonnée. Peut-être m'aideraient-il...


- Peut être que finalement, je devrais aussi me mettre au rouge à lèvres !

Mon attention se porta sur Taylord qui s'observait dans un des miroirs. Je pris conscience que je l'avais regardé sans vraiment la voir jusqu'à présent, perdue - encore une fois - dans mes pensées. Je pris le temps de comprendre ses paroles, puis, poussée par ces idées nouvelles qui m'avaient remué l'esprit, j'eus envie de briser la glace de cette atmosphère polaire. J'avais une idée bien précise... Evidemment, Taylord n'avait fait que de l'ironie mais, pourquoi pas... Un sourire se dessina sur mon visage - je ne sais quel genre de sourire c'était : amical, encourageant, sadique, acide ? - le fait est que mes lèvres s'étirèrent en un arc de cercle, puis, prenant la parole sur un ton léger :

- Humm, je pense que tes souhaits peuvent s'exaucer ! Nous avons là une belle lampe magique, dis-je en désignant la trousse aux cerises que je tenais toujours entre mes mains. Je fis quelques pas vers un lavabo puis la déposa sur le bord de la vasque - je reconnais que l'endroit est un peu étroit... Soucieuse de ne rien abîmer, j'ouvris la trousse avec la plus grande précaution et me mis à la recherche d'un rouge à lèvres. Se maquiller semblait relever du parcours du combattant : il fallait traverser toutes sortes de produits qui m'étaient tous plus étrangers les uns que les autres. Le seul qui m'était réellement familier et que j'aurais pu représenter si on me le demandait, c'était justement le rouge à lèvre. J'en vis un et m'en emparai. Le découvrant du capuchon, j'eus la mauvaise surprise de constater que ce rouge à lèvre était vraiment très... rouge... aussi rouge que les cerises qui ornaient la trousse.

Je me tournai ensuite vers Taylord tout en tenant la pochette d'une main, et lui lançai, dans un sourire amusé :


- Chiche ?

Puis, prenant une grande inspiration, j'offris mon image au miroir et mes lèvres à l'objet dangereux : d'un geste très mal assuré, je tentais comme je le pouvais de l'appliquer du mieux possible. C'était sans compter que, contrairement à ce qu'il m'avait semblé, c'était bigrement difficile de se mettre du rouge à lèvre. Ma main, tremblante, dessinait un trait rouge zigzaguant sur ma bouche. Je tentais de m'appliquer encore plus pour la lèvre inférieure, mais rien n'y faisait, je ne parvenais pas à obtenir un résultat satisfaisant. La pensée me vint alors qu'il fallait sans doute ouvrir la bouche pour une question de pratique ; je m'exécutai et refit une tentative. Cela n'arrangea pas le désastre : j'étais bonne pour m'exiler dans un cirque. Je reculai de quelques pas pour avoir une vision d'ensemble : à la vue du carnage que j'avais merveilleusement accompli, je fus secouée de tremblements tellement je riais. Mais qu'avais-donc encore fais ? J'avais l'impression d'avoir cinq ans, et cela ne m'était pas arrivé depuis... depuis que j'avais eu cinq ans, justement. Prise dans le tourbillon de ma folie passagère - il était maintenant trop tard pour revenir en arrière - et plaquant mes deux mains sur ma bouche, je fis l'effort de me calmer pour m'adresser à Taylord, en lui tendant le rouge à lèvre :

- A ton tour ! m'exclamai-je sur un ton de défi, qui n'avait rien d’agressif mais qui semblait plutôt dire : "viens me rejoindre dans cette galère, je t'en supplie !"
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MessageSujet: Re: Le poids de la différence [PV Taylord]   Le poids de la différence [PV Taylord] Icon_minitimeJeu 29 Sep - 18:47

Du plus loin que je me souvienne, je n'avais jamais entendu quelqu'un dire du mal d'Haley. Dans un premier temps, c'était parce que j'avais pensé qu'elle était très effacée d'une manière générale, et pas seulement en compagnie des élèves des autres maisons comme on aurait pu le penser. Et puis, même en étant le plus discret possible, il y avait des gens qui trouvaient toujours le moyen de murmurer dans votre dos parce que justement la victime en question n'essayait pas de se faire remarquer à tout prix en parlant fort. Je le savais parce que j'en avais fait les frais par le passé, et même si le temps avait changé, cela m'avait étonné à l'époque que cela puisse être sujet de racontars que de vouloir juste qu'on vous foute la paix. Et donc j'en étais arrivée à la conclusion qu'on pouvait toujours trouver un individu qui par définition n'avait rien à se reprocher.
Mais ce n'était pas le cas de la Serdaigle. Cela faisait maintenant cinq ans que nous étions à Poudlard et pourtant personne n'avait jamais eu a redire d'Haley Collins, que ce soit dans ses propos ou dans son comportement. Même moi, à présent que je me penchais sur la question, il n'y avait rien qui pouvait me permettre de faire pencher la balance du mauvais côté. Peut être qu'il n'y avait aucune possibilité de détester cette fille. Cela ne voulait pas dire que j'en avais l'envie, bien au contraire, mais je trouvais cette constatation tout à fait étonnante.

C'était cette personnalité même qui était intéressante en soi, parce que si Haley ne semblait rien dégager, c'était peut être qu'au contraire, elle avait beaucoup de secrets et d'histoires à raconter toutes plus passionnantes les unes que les autres, mais qu'elle les gardait pour elle, parce qu'un secret, ca ne se révèle pas. Elle inspirait la confiance, l'oreille à votre écoute à laquelle on était moins réticent à expliquer ses angoisses et ses doutes, parce qu'on savait que cette conversation ne filtrerait jamais. Elle ne faisait pas partie de la catégorie de ceux qui en font trop pour que justement on n'en sache le moins possible sur leur compte -ce qui allait a l'encontre de la logique- mais se rangeait plus dans celle qu'on laissait bien trop souvent de côté alors que si on y prenait un peu plus attention, on se rendait compte qu'elle avait toute son importance. J'en étais la preuve parce qu'après tout c'était bien la première fois que je me retrouvais seule avec la bleue et bronze de puis tout ce temps passé dans les mêmes salles de classe.

Rien que sa présence en ce lieu qui était le dernier que j'affectionnais au château était apaisante, et ce n'était pas plus mal, parce qu'avec l'ambiance maussade qui régnait dans l'école, c'était comme de respirer à pleins poumons l'air frais de la montagne, ce qui relevait plus de l'exploit que d'autres choses, quand vous saviez que vous vous trouviez dans les toilettes.


- Humm, je pense que tes souhaits peuvent s'exaucer ! Nous avons là une belle lampe magique.


Je jetai un coup d'œil, sûrement pas très rassurant à la trousse à maquillage qu'elle me montrait, prise à mon propre piège. Je devinais déjà ce qui allait suivre et je pouvais refuser, c'était tout à fait dans mon droit et je savais que mon interlocutrice ne m'en tiendrait pas rigueur.

- Tant que tu n'es pas un mauvais génie...


Ce n'était pas encore interdit de s'amuser un peu ou de faire de l'humour, même si j'avais constamment l'impression d'être épiée partout ou j'allais. Quelle invention les produits de beauté... et vu comme l'étui que j'avais eu en ma possession quelques minutes plus tôt était lourd, il ne devait pas que y avoir du mascara, un crayon noir, et le dit rouge à lèvres en question. En réalité, je préférais ne même pas le savoir et tant que je pouvais me préserver de tout ces objets étranges, tout allait bien.


- Chiche ?

Je m'appuyai contre le mur tout en souriant alors qu'elle allait jusqu'au bout de ce qu'elle avait entrepris et une chose était certaine, je n'allais pas lui confier mon visage pour qu'elle fasse de même avec le sien, ce qui ne m'empêcha pas de rire par la même occasion, mais pas pour me moquer; je savais que j'allais sûrement faire un désastre si je m'y essayai.

J'avais encore en tête le souvenir de mes premiers essais avec le mascara et combien de fois ne me l'étais-je pas enfoncé dans l'œil, le faisant pleurer, pour ne récolter au final que le droit de recommencer à zéro en passant par la phase démaquillage parce que je ressemblai à un panda. De mon point de vue c'était plus le parcours du combattant qu'autre chose, et là, ca allait être tout aussi pire car les rares fois où j'avais mis du rouge à lèvres c'était pour des spectacles ou des soirées déguisées et j'avais toujours reçu de l'aide pour me l'appliquer. Je n'avais jamais tenté non plus de voler ses gloss à ma mère; d'une part parce qu'elle en avait très peu et ne se maquillait presque pas non plus, mais aussi et surtout parce que je préférais largement aller jouer avec des poneys bien vivants qu'il y avait au ranch au lieu de rester enfermée à la maison à jouer à la poupée. Ca n'avait pas beaucoup changé en fait.

- Très réussi, commentai-je en essayant d'être sincère en observant le résultat. Mais ca sonnait faux dans ma voix et Haley devait s'en rendre compte également. À la place, je me joignais donc à son rire.

C'était finalement comme s'il s'agissait d'un passage obligatoire où il n'était possible à aucune fille de déroger à la règle et de se prêter complètement au jeu. Je ne l'avais fait dans mon enfance, alors c'était à présent que j'allais devoir en payer les frais.


- A ton tour !

Je me contentais d'abord de la dévisager avec scepticisme comme si cela me suffirait à sortir de cette périlleuse situation, mais à la place, mon sourire s'agrandissait un peu alors que je m'emparais de l'engin de la mort avec fermeté. Comme si c'était évident que maquillage et Taylord étaient deux termes qui allaient tout à fait ensemble alors qu'ils étaient diamétralement opposés; « Genre, Taylord se maquille ». On était bien d'accord, ca clochait dans la bouche ca aussi, et pas qu'un peu.

Je me rapprochai et me mettait face au miroir cherchant la réponse dans mon reflet à la question silencieuse de « comment faire ? » Mais comme ma mine était déjà à la base interrogative, ca ne m'avançait pas plus. Voilà que nous étions bien barrées, alors peut être que la solution c'était de tout simplement se lancer et qui vivra verra, même si personnellement, je ne préférais pas voir ca. Au moins ce qu'il fallait se dire, c'était qu'il n'y avait personne qui serait en mesure de répéter ce qui venait de se produire; à part Haley bien sûr, mais je doute qu'elle ait tout comme moi envie d'évoquer ce carnage. Restait plus qu'une fille ne débarque à ce moment là, mais ca relevait carrément du scénario catastrophe, je préférais ne pas y penser.
J'y allais d'abord tout doucement et par petites touches, mais ca faisait plus des gros pâtés qu'un résultat que je voulais satisfaisant, alors je prenais le parti inverse et appuyais franchement sur mes lèvre, mais ce revirement complet de situation était bien loin d'être une bonne idée car à présent, ce qui me servait habituellement de bouche ressemblait à une limace géante et mutante, n'appartenant à aucune espèces de limaces déjà répertoriées.

- Arrêtons le massacre ! Décidai-je tout en prenant soin de ne pas regarder l'image que le miroir me renvoyait pour ne pas exploser de rire. Mais même avec tout le sérieux du monde, je ne devais pas avoir l'air crédible, et une fois de plus, en regardant Haley qui était dans le même état que moi, je pouffai. Il n'y a pas un truc qui permet de ne plus avoir l'air défigurée dans ton machin ?

A savoir que le truc, c'était du démaquillant et le machin la trousse, mais je riais tellement que j'en perdais mon latin. Déjà, j'ouvrai le robinet et laissais l'eau couler entre mes doigts pour me la mettre sur la peau. La tâche une fois encore s'avérait être plus compliquée que prévu car ca ne partait pas vraiment et je m'en étalai encore plus à la fois sur le visage mais aussi sur les mains. Je ne m'en sortais pas et la situation devait-être foncièrement comique. J'avais le menton tout rosâtre maintenant !

- Il y a quoi d'autre comme objets de torture là dedans ? Quitte à faire les choses, autant que ce soit jusqu'au bout ! Quoi que non, je préfère ne pas le savoir !

Mais j'imaginais déjà les mangemorts avec des tronches pareilles aux nôtres en ce moment même. Je pouvais dire que tout de suite, ils avaient l'air beaucoup moins effrayants ! Comme le conseil qui revient souvent pour les timides que de visualiser son auditoire en sous vêtements lorsque vous parlez en public, et bien là, ca faisait un peu le même effet.
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MessageSujet: Re: Le poids de la différence [PV Taylord]   Le poids de la différence [PV Taylord] Icon_minitimeDim 4 Mar - 14:16

Taylord allait-elle relever le défi ? Je pariais que oui, bien qu'il soit de taille pour une fille comme elle et moi. Si j'en étais quasiment certaine, c'est parce qu'elle était quasiment mon opposé en même temps que la personne dont je pouvais être la plus proche. C'était ridiculement contradictoire mais pourtant tellement vrai que cela en perdait son sens. Si ça avait été à moi que l'on avait proposé de me maquiller comme un clown, j'aurais poliment décliné et prétexté une occasion qui aurait permis de me défiler. Mais comme je m'y attendais, Taylord s'empara du petit tube de rouge à lèvres et commença son propre chef d'oeuvre, le visage face à la glace dans la plus extrême des concentrations.

Je la regardais faire avec une grande attention en tentant de me dissimuler au miroir qui me renvoyait ma ridicule image. Tout comme moi, elle essayait de s'appliquer au mieux pour que le trait rouge tapageur ne déborde pas de ses lèvres. Comme lorsqu'enfant, il ne fallait pas dépasser le tracé du dessin et colorier bien à l'intérieur, sans ce qu'une seule pointe de couleur ne franchisse les limites, sinon, c'était la contrariété assurée. Mais j'avais constaté qu'un autre genre d'enfants s'amusait à passer des coups de crayons en long, en large et en travers de la feuille en se fichant du tracé délimiteur comme d'une guigne – la seule limite existante était là où finissait la feuille de papier et où commençait la table, et encore, si ils estimaient ne pas avoir assez débordé, la table se retrouvait elle aussi tout à fait crayonnée. Je me souviens avoir regardé ces spécimens incompréhensibles avec perplexité, étant enfant. Ce comportement m'avait toujours échappé : mais pourquoi diable ces enfants dépassaient la ligne du dessin, alors qu'il était si simple d'en tracer délicatement les contours avant d'en remplir l'intérieur avec des traits réguliers allant de gauche à droite ? Pourquoi ressentaient-ils ce besoin primaire de gribouiller comme des chimpanzés, de gaspiller leur feuille et de salir la table que d'autres allaient devoir ensuite nettoyer ? Je me souviens encore parfaitement de l'exaspération que j'avais ressenti face à de tels spectacles qui se répétaient inlassablement sous mes yeux étonnés. Et mes dessins étaient inlassablement coloriés de façon parfaite, et je me plaçais inlassablement devant le bureau de mes maîtresses, en retrait de ces enfants barbares qui m'effrayaient un peu.

Dix ans plus tard, le travail était le même, mais j'échouais en beauté, ne sachant pas me servir de ces instruments nouveaux dont je m'étais tenue jusqu'à lors éloignée. La superficialité me faisait autant peur que les enfants indisciplinés, c'était là aussi quelque chose qui m'échappait. Être jolie, faire attention à soi, à son hygiène, d'accord ; prétendre être ce que l'on n'est pas, non, je n'y arrivais pas. Force était de constater que Taylord non plus : lorsqu'elle eut fini son dur labeur, je m'extasiai à son tour sur son chef d'oeuvre, incapable de retenir le grand sourire cloué sur mes lèvres :


- Très réussi également !

Je me plaçais à côté d'elle pour admirer nos visages dans la glace et la vision de nos bouches barbouillées irrégulièrement de rouge m'arracha un rire gêné mais en même temps réellement amusé : qu'avions-nous fait là ! Ce n'était absolument, vraiment pas, pas du tout, sérieux. Totalement puéril. Du grand n'importe quoi qui pourtant m'emplissait d'une joie nouvelle : celle d'échapper momentanément à la raison, moi qui m'étais toujours évertuée à faire les choses bien comme il le fallait, dans le bon ordre et dans le bon sens. Était-ce la tristesse qui ne s'enfuyait jamais de mon coeur ou la présence de Taylord qui m'avait donné l'envie de céder au désordre ? Le fait est que, désormais, il était là.


- Arrêtons le massacre !, déclara Taylord qui semblait se forcer de contenir le rire qui lui montait à la gorge. Il n'y a pas un truc qui permet de ne plus avoir l'air défigurée dans ton machin ?

- Sans doute, le problème sera de le trouver ! déclarai-je en détachant mon regard de nos horribles reflets pour partir à la recherche de l'objet magique qui permettrait de nous faire retrouver nos apparences d'origine. Mais le « machin » était une caverne d'ali-baba qui regorgeait de petits objets qui m'étaient tous inconnus, et j'entendis la voix de Taylord de nouveau s'élever tandis que je cédais peu à peu l'inquiétude de ne plus pouvoir me débarrasser de ce maquillage de cirque qui me collait désormais à la peau :

- Il y a quoi d'autre comme objets de torture là dedans ? Quoi que non, je préfère ne pas le savoir !

Au même moment, j'extirpais de la trousse un long objet métallique qui s'apparentait à une pince mais dont l'extrémité était courbée en arc de cercle et ressemblait à une petite mâchoire métallique.


- Moi non plus, je ne préfère pas le savoir ! déclarai-je en enfouissant la chose bien au fond de cette trousse sans fin et réprimant un frisson d'effroi. Voyons, il devait bien exister quelque chose qui s'appelait « démaquillant » là-dedans ! Les efforts vains de Taylord pour enlever la couche de maquillage à l'aide d'un peu d'eau m'encouragèrent à approfondir mes recherches. Nous étions coincées ici jusqu'à ce ma main tombe enfin sur l'objet magique et libérateur.

- Quel bazar là-dedans !
dis-je pour soulager un peu l'inquiétude grandissante qui m'envahissait, quand, enfin Ouf !, m'exclamai-je dans un soupir en brandissant un petit flacon blanc et rose, il y a d'écrit « Démaquillant » sur celui-ci, ça devrait régler notre petit problème ! Mais alors que je m'apprêtais à l'ouvrir pour m'en servir, mon regard fût attiré par l'éclat de ma montre argentée, et les battements de mon coeur redoublèrent d'intensité quand l'heure qu'elle affichait me parvint jusqu'au cerveau : 16h04. J'aurais dû être en cours de potions depuis déjà quatre minutes et mon visage était encore plein de... de... de...

- Oh non, déjà cette heure là, mon cours de potions..! Vite, vite, vite, dis-je pour moi-même d'une voix précipitée qui dissimulait mal mon trouble en tentant de déboucher le petit flacon au plus vite. Mais une fois la chose faîte, je pris conscience que ce produit n'allait sans doute pas s'appliquer à l'aide de mes doigts. Un coton, un coton, un coton !, m'exlamai-je de nouveau en sentant la panique s'accentuer. Heureusement, Taylord était déjà partie à leur recherche et pu rapidement m'en donner un dont je m'emparais d'une main tremblante avant de reprendre possession du flacon et de verser un peu de crème qu'il contenait sur le petit bout de tissu blanc – mais dans la précipitation, j'en déversais un peu partout sur ma main et sur le sol. Aaaah, criais-je faiblement en me tartinant le visage de la lotion miracle sur tout le visage avant de passer le flocon à ma camarade de galère féminine. Celui-ci fût bientôt recouvert de crème d'un blanc éclatant dont je me barbouillais au plus vite en constatant avec un soulagement relatif que le rouge à lèvre s'enlevait au fur et à mesure. Un nouveau coup d'oeil sur ma montre m'indiqua que l'heure était à présent critique, alors, dans un dernier mouvement de désespoir, je jetai le coton dans la poubelle qui se trouvait sous le lavabo et passai mes deux mains sur mon visage pour faire disparaître toute trace de crème. Bien que me sentant toute collante et humide à cause de la lotion, je ne pouvais plus me permettre de perdre une minute.

- Vraiment désolée Taylord, je dois y aller, c'était... cool ! finissais-je hésitante mais avec un sourire franc sur mes lèvres redevenues elles-même en regrettant de ne pas la quitter plus dignement. Je m'emparai de mon sac de cours déposé à mes pieds, saluai rapidement ma camarade d'un signe de main et sortit d'un pas précipité des toilettes le coeur un peu plus léger que lorsque j'y étais entré. Ce n'est qu'en atteignant les cachots que je m'aperçus que j'avais abandonné la trousse monstrueuse que j'avais pourtant promis de ramener à sa propriétaire... tant pis, il était désormais trop tard ! J'avais peut-être perdu une trousse mais gagné à connaître celle que j'avais considéré comme une rivale et qui n'était en fait compte que mon égale - seule personne, mis à part Heather, avec qui j'avais momentanément oublié mes peines.
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MessageSujet: Re: Le poids de la différence [PV Taylord]   Le poids de la différence [PV Taylord] Icon_minitimeLun 5 Mar - 17:29

Nous étions en train de nous regarder dans la glace, et peut être même que nous pensions à la même chose. Que cette scène était tellement stupide, qu'elle méritait bien une petite photo, mais je doutais que comme moi, elle dispose d'un appareil dans l'instant. A la maison, ce n'était pas moi qui m’attelait discrètement à ce genre de méfait, mais plutôt April qui avait toujours eu un sens inné pour toutes ces choses là, alors que moi, j'étais tout l'inverse. Quelque fois, j'avais tout de même participé à ses ateliers maquillage et coiffure qu'elle organisait dans le plus grand secret dans sa chambre, les jours de pluie, pendant que mon père et ma mère s'affairaient dans la cuisine ou rentrait tout ce qui risquait de prendre l'eau à l'intérieur, et que Blake regardait sagement la télé – comme ça, il ne pouvait pas nous balancer. Ce que j'avais remarqué, c'était que si sur son visage, ça lui venait naturellement, ce n'était pas pareil avec le mien, comme pour confirmer que je n'allais pas de paire avec tout ces gadgets qui parfois, si c'était bien fait, rendaient les pommettes plus roses et les paupières plus foncées. Ça débordait de partout, et de temps en temps on se faisait prendre. Je n'avais pourtant pas été friande de ces séances de salon de beauté, parce que le genre de maquillage que j'avais la plupart du temps, c'était celui de la boue et de la poussière, pourtant qu'est-ce que je n'aurais pas donné aujourd'hui, pour qu'elle soit là elle aussi pour y participer...

Je souris malgré tout à notre reflet, lorsque Haley déclara avec un semblant de tact que nos têtes étaient de purs chefs-d’œuvres. Je ne voulais pas être triste alors que je passais de bons moments surtout que j'étais en train d'en venir à la douloureuse – enfin, façon de parler, parce que tout ce qui avait une ressemblance avec le sérieux avait disparu de cette pièce – constatation que le rouge à lèvres rouge, n'allait définitivement pas avec mon visage, parce qu'on ne voyait plus que cela à défaut du reste et que j'avais deux belles grosses limaces écarlates à la place de ma bouche. Si certaines filles trouvaient ça glamour, je me demandais bien comment elles pouvaient en arriver à de telles conclusions ! Je lui demandai donc si elle n'avait pas le produit miracle sous la main, mais comme nous étions toutes les deux aussi empotées l'une que l'autre, on allait sûrement mettre plus longtemps à mettre la main sur l'objet de notre salut, que d'enlever tout ce barbouillage si joliment ancré sur nos figures. Cette fois encore, j'eus la sensation, qu'elle avait deviné le fond de ma pensée :


- Sans doute, le problème sera de le trouver !

J'essayai de lever la tête au dessus de son épaule pendant qu'elle même avait le nez plongé dans la trousse en quête de notre bonheur. A deux les résultats seraient peut être plus fructueux mais force était d'avouer que depuis tout à l'heure, ce n'était pas vraiment ça. Et ce n'était pas tellement pour me rassurer lorsqu'elle brandit...


- Moi non plus, je ne préfère pas le savoir !

Je fronçai les sourcils dans le petit espoir de croire que cela m'aiderait à trouver la solution, mais sans succès. Je ne tentai même pas de cacher la grimace que j'étais en train de faire, en essayant de me convaincre qu'il ne s'agissait rien d'autre qu'un coupe ongle, mais comme je ne vivais quand même pas complètement dans une grotte, je savais à quoi ressemblait un coupe ongle de manière générale, et ça n'avait sûrement pas cette forme là ! Du coup, j'en venais à me demander qui pouvait bien avoir l'esprit aussi clair pour ne pas avoir peur de se balader avec ça dans sa trousse, sans avoir peur de se faire attaquer au premier moment d’inattention ! Les mangemorts avaient leur petit côté effrayant, mais l'engin qu'elle me montrait là n'avait rien à leur envier !

- Quel bazar là-dedans !

Ce fut le déclic. C'était toujours dans les moments les plus évidents comme celui ci que j'oubliais que j'étais une sorcière et que par conséquent j'avais une baguette magique, et qu'en bonus, je savais m'en servir ! Un petit coup d'accio dans tout ce fouillis et notre problème ne serait plus ! J'allais proposer mon idée à la Serdaigle, mais ce fut finalement elle qui mit fin à notre supplice :


- Ouf ! il y a d'écrit « Démaquillant » sur celui-ci, ça devrait régler notre petit problème !


Je hochai la tête, plus en signe de soulagement plus qu'autre chose à vrai dire, car même si je faisais une attention très modérée à mon apparence, je n'étais quand même pas inconsciente au point d'aller faire le clown, peinturlurée comme je l'étais, dans les couloirs !

- Donc ce qu'il nous faut pour l'étaler ne devrait pas être très loin lui non plus... renchéris-je pendant qu'elle ouvrait le démaquillant et que de mon côté, c'était à mon tour de fourrager dans la trousse. Ce qu'il y avait de bien avec le coton, c'était que ça prenait tellement de place, que ce n'était pas très difficile de mettre la main dessus ! Je pris le paquet dans lequel il était rangé et me servis par la même occasion avant de me tourner vers Haley pour lui en proposer à son tour.

Par contre l'expression de son visage, même avec des traces de rouge de partout, n'était plus à la rigolade !


- Oh non, déjà cette heure là, mon cours de potions..! Vite, vite, vite. Moment de panique apparent, puis, un coton, un coton, un coton !

Je regardais mes deux mains l'une après l'autre, comme si j'étais en train d'assister à un match de ping pong. Son excitation fébrile était contagieuse, et alors que je m'apprêtai à lui donner le paquet par politesse pour qu'elle prenne ce qu'il faut elle même, vu comme à ses yeux la situation semblait urgente, je préférai lui passer directement celui que je venais tout juste de séparer de ses congénères – et il valait mieux parce qu'avant que le démaquillant tombe et que son contenu se déverse sur le sol, il n'y avait qu'un pas. Toutefois, j'étais presque prête à lui arracher le flacon des mains lorsqu'elle émit un petit cri.

- Attention à tes yeux !
Recommandai-je alors que je l’observai s'étaler du lait un peu partout, sans doute à cause de l'énervement. C'était traître ces choses là, si ça s'appelait démaquillant, ce n'était pas pour rien, et là aussi, je ne voulais pas savoir quelle était la composition du produit, mais en tout cas, ça ne devait pas être des trucs qui allaient en respect avec la peau.

Je lui vins en aide en remballant le reste des choses que nous avions abandonné sur le rebord du lavabo. En parlant de potions, ça aurait pu être marrant de voir quel effet ça faisait à l'une d'entre elles si on mettait un peu de poudre de fard à paupière dedans ! Mais comme Nakamura avait autant d'humour qu'une chaise pliante, j'allais m'abstenir de mettre au point cette expérience...

- Je ne sais pas si... je ne sais pas si c'est mieux que tu arrives en retard en cours de potions, que de ne pas arriver du tout, et il n'aurait pas été étonnant que Nakamura finisse par cracher des limaces par le nez en réaction à la prochaine interruption de son blabla que Haley allait déclencher, mais elle me coupa, sans me laisser expliciter le fond de ma pensée :

- Vraiment désolée Taylord, je dois y aller, c'était... cool !


D'un mouvement sec, je ramenai la fermeture éclair vers moi pour fermer l'étui.

- Oui, je trouve aussi, je.. Haley, la trou.. ! Mais ça ne servait à rien à présent, parce que la seule personne à qui je devais parler c'était Mimi Geignarde - qui nous écoutait peut être silencieusement depuis le début, cachée dans l'une des toilettes - tout en tendant le nécessaire de beauté dans le vide. Je pouvais toujours lui courir après parce que ma journée à moi était terminée mais débarquer comme une fleur dans les cachots, ce n'était plus des limaces que Nakamura allait nous pondre, mais des scroutt à pétards !

Tant pis, je sortis à mon tour, pour rejoindre la salle commune des Gryffondor comme cela était initialement prévu. De toute façon, ce n'était pas perdu, puisque tout était avec moi et en plus j'étais la dernière personne à vouloir m'en servir ! Partir à la recherche de sa propriétaire maintenant dans un si grand château, c'était du temps perdu pour rien. Et puis si Haley et moi pouvions nous en passer, ça allait être son cas pour elle aussi, non ?
Hmmmm.... Non.





{Terminé}
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