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~ Retenue Nocturne [PV A.]

 
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 ~ Retenue Nocturne [PV A.]

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Ruby Standiford-Wayland


Ruby Standiford-Wayland
Apprentie à Sainte Mangouste



Féminin
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Localisation : Cachée.
Date d'inscription : 03/09/2011

Feuille de personnage
Particularités: « and from the rain comes a river running wild that will create an empire for you. »
Ami(e)s: Lizlor; « Maybe home is nothing but two arms holding you tight when you’re at your worst. »
Âme soeur: « Lover, when you don't lay with me I'm a huntress for a husband lost at sea. »

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MessageSujet: ~ Retenue Nocturne [PV A.]   ~ Retenue Nocturne [PV A.] Icon_minitimeMar 10 Avr - 23:10

C’était vraiment trop injuste. Voilà la seule chose qui jaillissait dans mon esprit tandis que je repensais à pourquoi j’étais hors de ma salle commune à 21heures en soir de semaine, marchant vers la salle des trophées malgré moi. Je n’avais rien voulu de tout ça, honnêtement. C’était la première retenue de ma vie, et elle était cuisante je devais l’admettre. Et pour ne rien enlever de son charme, elle m’avait été attribuée en cours de soins aux créatures magiques, l’un des cours que j’aimais le moins. Et pourquoi ? Parce que j’avais eu le malheur de donner le mauvais pâté pour Scrout à l’horrible bestiole dont j’étais censé m’occuper. Génial, Gé-nial. Ce n’était pas ma faute si je n’avais pas fait attention lorsque le professeur avait précisé que donner le pâté à licorne –le rouge vif- pouvait être extrêmement nocif pour les Scrouts à pétard. D’ailleurs, c’était un euphémisme, vu que le mien était carrément mort. Tout ça pour une histoire de bouffe. Madame Lance n’avait pas hésité un instant en voyant sa pauvre bestiole suffoquer sous ses yeux. « Deux heures de retenus mardi prochain, pour vous apprendre à faire plus attention Mademoiselle Standiford ! » Tout ça pour un sale Scrout, vous le vivez ça ?

Moi en tout cas, pleinement. En plus, cerise sur le gâteau, je devais récurer les médailles et autres babioles dorées se trouvant dans la salle des Trophées. Sans la magie, bien évidemment, ça ne serait pas assez drôle sinon ! Je sifflais entre mes dents tout en accélérant le pas dans les couloirs pour ne pas être en retard. Je n’aimais pas la tournure que prenait cette journée qui avait déjà été assez désagréable ainsi. J’avais réussi à m’endormir vers 4h du matin ce qui expliquait ma tête catastrophique du matin. J’étais habituée aux insomnies, mais je les accumulais dernièrement comme mes camarades ne manquaient pas de me le faire remarquer. « T’as de petits yeux ce matin toi ! » me glissait-on bien souvent au petit-déjeuner. Non vraiment, j’avais pas remarqué tiens ! Les gens ont parfois, même trop souvent, des remarques idiotes. A celle-ci, je me contentais de lancer un regard noir et de dire que j’avais bossé jusqu’à tard sur mon devoir de potion. Pas la peine de parler de mes heures à tourner dans mon lit, je n’avais pas envie d’expliquer tout ça. Je préférais encore passer pour une petite intello que pour un insomniaque à moitié folle, merci bien.

D’ailleurs, mon égo d’intello justement, venait de prendre un sévère coup avec cette retenue. C’était la première fois que je m’en prenais une à Poudlard. Avant, j’étais habituée aux réprimandes de mes enseignants de primaire, mais là c’était différent. Ici, je m’étais débrouillée pour être une élève modèle. Je n’étais pas venu ici pour tuer des Scrouts à Pétards, non non non ! Sauf que là, j’étais grillée. Je n’avais même aucune de comment se dérouler une retenue moi. Allais-je être seule ? Il valait mieux. Je poussais la porte de la salle des Trophées, tombant nez-à-nez avec Rusard. Autour de lui trônait des sauts, des éponges et un tas de produits magiques aux bouteilles difformes et étranges. Il avait un sourire heureux sur le visage, se délectant de pouvoir me punir. Moi, j’avais plutôt envie de lui arracher la tête avec mes dents, mais je ne dis rien tout en continuant de regarder les éponges qui trainaient sur le sol. Le pire dans cette retenue ? C’est qu’il fallait laver. Et que j’étais maniaque. J’allais y passer ma nuit, je le savais pertinemment. Et j’allais m’énerver contre ces fichus trophées, contre la poussière et contre les produits magiques qui allaient tâchés ma robe. Je le savais, et ça m’énervait profondément. Presque plus que le sourire édenté de Rusard.


-Vous voilà, Mademoiselle…Il jeta un regard au papier qu’il tenait dans sa main.Standiford.Regard mauvais se posant sur moi, il continua d’agrainer son petit discours avec fierté.Vous allez toute les deux,Je sursautai, regardant autour de moi. Et merde, je n’étais pas seule. vous occupez de nettoyer les Trophées de la section Quidditch de la salle. Je reviendrai vous chercher dans deux heures et m’assurer que tout a bien été fait. Dans le cas contraire… J’aviserais. Oh et je vous demanderai vos baguettes mesdemoiselles, pour être sûr que vous ne trichiez pas. Conclua-t-il, heureux de disposer d’une once de pouvoir pour une fois.

Je lui tendis à contre-cœur ma baguette. J’avais l’impression qu’on m’arrachait un bout de mon âme, mais je ne réagis pas. Je refusai de montrer à ce vieux fourbe que ça m’atteignait tout ça. Attrapant mon bout de bois et celui de l’inconnu avec moi, il fit demi-tour en maugréant des morceaux de mots incompréhensible. Il ferma la porte derrière lui sans un regard, me lançant seule dans la salle éclairée de quelques torches. Je soupirais, jetant un coup d’œil à mon compagnon d’infortune. Une première ou deuxième année il me semblait, brune avec des spots bleus à la place des yeux. Inconnue au bataillon. Je saisis une éponge et la trempai dans un saut de nettoyant super express de la mère Gratte-sec. Puis, attrapant un trophée je me mis à le récurer en soupirant. Bon, maintenant que j’étais là, autant faire la conversation non ? Je me tournai vers la jeune fille aux spots bleus et lui adressai un vague sourire.


-Bienvenue en enfer. Ruby, et toi ?

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Ana Falkowsky


Ana Falkowsky
Élève de 6ème année



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Ami(e)s: Eh bien pas si peu que ça à la réflexion... Je sais, ça mnque un peu de crédibilité pour une ex-solitaire.
Âme soeur: Et si il ne m'aime pas en retour, ça compte quand même ?

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MessageSujet: Re: ~ Retenue Nocturne [PV A.]   ~ Retenue Nocturne [PV A.] Icon_minitimeVen 13 Avr - 22:01

Et voilà qu'arrivée à la fin de ma 1ère année, j'écopais de ma quatrième retenue. Mais celle-là, je ne pouvais pas le nier, je l'avais quand même pas volée. Mais l'élève sur qui j'avais renversé mon chaudron pas du tout accidentellement en cours de potion, non plus! Cet inconscient, alors qu'on préparait ensemble une potion pour faire pousser les cheveux, avait eu la lumineuse idée de me prendre par la taille! Certaines filles sont du genre à gifler direct, moi, mon réflexe fût tout autre: ni une, ni deux, j'attrapais le chaudron et le lui versait sur la tête. La potion n'étant pas terminée, et étant normalement faite pour être bue, ces cheveux se sont non seulement mis à pousser monstrueusement, mais également ses sourcils, ses cils, et chaque poil se trouvant sur sa tête. Résultat: une espèce de grosse plante assez laide se dandinant dans la pièce en criant à l'aide.
Forcément, le professeur Nakamura n'avait pas eu une once de pitié envers moi, et ne m'avait même pas laissé lui expliquer la raison -totalement justifiée- de mon geste. C'était deux heures de colle, le lendemain soir, à essuyer les vieilleries de la salle des trophées. Jusque là, j'aurais pu m'attendre à pire. Du moins, avant qu'elle n'ajoute d'un air des plus sadiques "A la main!" et qu'elle reparte en ricanant.
A la main. Je déteste le ménage. Faire la vaisselle, la poussière, tout ça, je le laissais volontiers aux Moldus. Alors comment se faisait-il que nous, dans une école de magie, on se retrouve à faire des choses normalement réservées aux gens dépourvus de pouvoirs?!
Et en arrivant dans la salle où m'attendais Rusard, je ne fût pas déçue: la seule chose pouvant se rapporter à la magie danas cette pièce était les produits ménagers. Le reste, c'était à l'ancienne: seaux d'eau, éponges... Un cauchemar.


-Mademoiselle Falkowsky, vous êtes pile à l'heure. J'espère que cette soirée là vous donnera envie de vous calmer un peu sur les retenues, me débita le concierge d'une traite.

Rien que le fait qu'il n'ait pas buté du tout sur mon nom laissait à penser que cet idiot avait préparé son texte. Je levais les yeux au ciel sans lui répondre. A chaque fois que je le voyais, je ne pouvais m'empêcher de me demander pourquoi avait-il était embauché à Poudlard. Après tout, il était de notoriété publique qu'il n'avait pas hérité des pouvoirs magiques de ses parents -j'avais oublié le terme savant désignant ces gens là. Il aurait été tellement plus simple et intelligent de prendre un sorcier avec un air sadique un peu plus crédible que celui de Rusard! Mais peu importe, après tout, cela n'est pas mon affaire.
Quelques minutes après mon arrivée, la porte se poussa de nouveau, et une blonde de quelques années de plus que moi fit irruption dans la pièce. Alors comme ça, nous étions deux à cette retenue de malheur. Elle portait le blason des Serdaigles, et donnait l'impression d'être une élève modèle. Je me demandais vaguement ce qu'elle avait bien pu faire pour être collée, avant de me rendre compte que la réponse m'importait peu. J'allais devoir tuer le temps à coup d'éponges pendant 2h, avec de la compagnie ou non, cela ne changeait pas grand chose, ça allait être un enfer de toute façon.



-Vous voilà, Mademoiselle…Standiford. Vous allez toute les deux -à cet instant seulement la fille sembla se rendre compte de ma présence- vous occupez de nettoyer les Trophées de la section Quidditch de la salle. Je reviendrai vous chercher dans deux heures et m’assurer que tout a bien été fait. Dans le cas contraire… J’aviserais. Oh et je vous demanderai vos baguettes mesdemoiselles, pour être sûr que vous ne trichiez pas.

Je lançais un regard noir au sale bonhomme qui tendait avidement sa main. Pour un peu, j'aurais montré les dents en faisant "Grrrr", mais pour ça, il aurait vraiment fallu que je manque de retenue, ce qui n'était pas le cas. Je me contentais donc de l'assassiner cinq fois dans ma tête, et de lui donner ma baguette. Puis il s'en alla en marmonnant, l'air incroyablement satisfait de lui-même. Moi, je me tâtais: le jeter dans le lac pour qu'il fasse un coucou au calmar géant, ou du haut de la tour d'astronomie la prochaine fois que je le verrais?
Inspirant un bon coup afin de chasser -momentanément- ces idées de ma tête, je me tournais avec l'intention de me saisir d'une des éponges immondes, quand je croisa le regard de l'autre fille. Elle sembla me détailler pendant quelques secondes, je fis de même inconsciemment. Grande, blonde aux traits fin, plutôt jolie. Elle devait avoir entre treize et quinze ans, et avait déjà cette lueur sombre dans ses yeux bleus qu'ont les gens au passé difficile.
Bizarrement, ce regard ne m'était pas inconnu. Certainement parce que je voyais cette même lueur dans les yeux de mes parents et frères dès que je rentrais à Liverpool.
Enfin, peu importait qu'elle ait le même regard que ma famille, ça ne changeait en rien que j'aurais préféré être seule. Mais Nakamura était tellement sadique qu'elle avait peut-être même compris mon besoin perpétuel de solitude et avait décidé exprès de me mettre avec quelqu'un d'autre, histoire que je me rappelle de cette colle.
La fille prit une éponge, la trempa dans un seau plein de produit et se mit à frotter. Résignée, mais brûlant de l'intérieur à l'idée de devoir faire du ménage -chose inutile étant donné que personne ne vient voir ces trophées-, je l'imitais.
Elle me fit une sorte de sourire, avant de lancer:


-Bienvenue en enfer. Ruby, et toi ?

Ruby, donc. Un nom pas très courant qui pourtant ne sonnait pas inconnu à mes oreilles. Sans doute était-elle une élève populaire et j'avais entendu son nom dans un couloir ou dans la Grande Salle. Pourtant, Standiford, son nom qu'avait dit tout à l'heure Rusard, lui, ne m'évoquait rien.
Encore une fois je coupais net mes pensées, me rendant compte que cela m'était totalement égal. Elle pouvait être Miss Serdaigle ou la femme de Merlin, je me fichais éperdument de cette Ruby. j'aurais d'ailleurs préféré qu'elle n'engage pas la conversation. Mais comme je pouvais compter sur ma poisse en toutes circonstances, il fallait maintenant que je lui réponde.


-Ana.

J'aurais difficilement pu faire plus court, certes. Mais je n'avais pas parlé d'un ton sec ni méchant, tout simplement rapide, je préférais éviter les prises de tête ce soir. Passer notre retenue à s'engueuler ne nous aurait rien rapporté d'autre qu'une nouvelle colle, et ça ne me tentait pas assez.
Je tournais les yeux vers elle, cherchant une nouvelle fois la lueur sombre dans son regard. Que voyait-elle dans mes prunelles, elle?
J'avais ce que certains appellent "un passé difficile", mais même ma famille se trompe sur la véritable raison. La raison qui fait que je n'ai pas, moi, cette lueur. A la place, j'avais... rien. J'avais observé de nombreuses fois mes yeux dans le petit miroir de ma chambre à Liverpool, je n'y trouvais rien. A part cette couleur bleue polaire, il n'y avait rien. Ils semblaient comme éteints, morts. Et ce n'était pas plus mal ainsi.
J'avais conscience que fixer quelqu'un plus de quelques secondes était, sinon impoli, étrange. Mais le regard de Ruby me rappelait quelque chose. Impossible de dire quoi, sinon celui de mes parents -et j'étais sûr qu'il ne s'agissait pas de ça- mais j'avais confiance en mon instinct.


-Dis, tu es... Anglaise? me décidais-je à demander.

Il était inutile d'aller droit au but, si jamais je me trompais -mais je n'y croyais pas trop- la situation serait gênante. Mieux valait commencer par le commencement, à savoir si elle aussi était originaire ou non de Grande Bretagne. C'était une question courante que l'on peut facilement mettre sur le compte de la simple curiosité. Donc si elle me demandait pourquoi je lui la lui posait, un simple "Comme ça!" ferait l'affaire. Si elle me répondait par la négative, je constaterai mentalement mon erreur, lui ferai un sourire, la retenue reprendrai son cours et j'oublierais tout cela rapidement.

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Ruby Standiford-Wayland


Ruby Standiford-Wayland
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MessageSujet: Re: ~ Retenue Nocturne [PV A.]   ~ Retenue Nocturne [PV A.] Icon_minitimeVen 27 Avr - 23:23

Maudit Scrout à Pétard ! J’aurais bien voulu les étrangler tous un à un sur place ! A cause de ces sales créatures, je me retrouvais à sacrifier un de mes soirs de semaines pour astiquer de maudit trophées ! En plus, ils étaient moches. Tout brillant, tout voyant. Mais je n’aimais pas ça, j’aimais les choses discrètes et délicates. L’or, les rubis, les choses bling bling et luxurieuses non merci. Et autant vous dire que visiblement dans cette sale, ce n’était pas mon jour de chance ! Quand Poudlard le voulait, il pouvait y aller fort dans les récompenses. Médailles brillantes, trophées polis et autres babioles étaient très souvent accompagnés de petits textes qui racontaient l’exploit qu’avait accompli l’élève. Parfois, il y avait une petite photo animé qui s’agitait à côté et me faisait sourire. Parce qu’au fond, je n’étais qu’une moldue qui s’extasiait devant chaque petit sourire qui naissait et disparaissait sur les images. Moi, j’étais habituée aux vieilles photographies figées et simples comme bonjour. Je m’émerveillais déjà des retouches photos, et voilà que je découvrais qu’avec la magie, tout pouvait bouger ! Un choc ? Oui, mais plutôt positif. Si je n’étais pas aussi occupée entre les cours, les devoirs et la guitare, je me serais probablement pencher sur la photographie magique. Peut-être pourrais-je demander un appareil photo à Prudence ? Ses parents étaient sorciers, ils en avaient peut être un ou deux. Note à moi-même, lui demander en rentrant dans le dortoir, si elle ne dort pas déjà !

Je soupirais tout en récurant le premier trophée qui m’était tombé dans la main. Je lisais les mots gravés en italique sur le dessus « Pour service rendu à l’école, Emmanuel Tenderwood Werson» Qu’avait fait ce jeune homme au nom de famille aussi long qu’étrange pour mériter d’avoir un tel trophée. Et puis surtout, pourquoi ne l’avait-il pas gardé ?! Si je débarrassais l’école d’une terrible menace au point d’avoir une récompense dorée, autant vous dire que je me serais empressé de garder la chose ! Et de l’afficher partout. Voir de le réduire à l’aide d’un sort et de me le trimballer partout avec moi en pendentif. Pourquoi vous faites cette tête, sérieux ? C’est pas des conneries. J’étais fière d’appartenir à Poudlard, après tout c’était la meilleure école de sorcellerie non ! Enfin, évidemment, c’était ce qu’on disait en Angleterre. J’étais prête à parier que BeauxBatons, ses bérets et fromages, défendait bec et griffe leur honneur. Et que Dumstrang, avec leur fourrure et leur alcool nordique, devait être se vanter d’être la meilleure des écoles. Mais moi en tout cas, je savais où mon cœur se trouvait : lové au chaud dans un fauteuil bleu de la tour des Serdaigles. C’était là où j’étais fait pour être. Après toutes mes galères, tous mes foyers et mes familles d’accueils, j’avais trouvé LA meilleure. Et je n’étais pas prête de la lâcher, tout comme le monde de la magie en générale.


-Ana.

Bon, au moins, ça avait le mérite d’être clair et net. Bon visiblement je n’étais pas tombée avec un bavarde, tant pis pour moi et pour elle. Je n’étais pas le genre de fille qui allait faire la discussion toute seule si ma camarade voulait se taire pendant les deux heures qui allaient suivre. Personnellement, le silence ne m’avait jamais dérangé, bien au contraire. Je m’étais très souvent réfugié dans celui-ci. Mais là ce soir, c’était un peu différent. Je n’avais rien d’autre à faire que laver des maudites récompenses, et j’allais sérieusement me faire chier ! Je regrettais soudainement d’avoir oublié mon Ipod. Pourquoi n’y avais-je pas pensé ?! Avec ça sur les oreilles, je pouvais récurer autant que vous le voulez ! Faire n’importe quoi même. Avec la musique, tout me semblait passer tellement plus vite ! C’était une véritable drogue pour moi, tout autant que mon jogging que j’effectuais toute les semaines : si je ne l’avais pas, je me sentais d’une humeur de chien. Comme un trop plein d’énergie en fait. Et une chose était sûr, je ne risquais pas de dépenser grand-chose à frottant ces maudites babioles ! J’allais simplement m’attraper une crampe et avoir du mal à écrire demain matin en cours : en gros, JACKPOT ! Je grommelai intérieurement en posant le trophée à sur le côté et me penchant sur un médaillon décerné à une équipe de Quiditch de Poustouffle lors d’un tournoi inter école. Passionnant. Je m’ennuyais déjà comme un rat en cage et je n’avais qu’une envie : que l’on m’euthanasie sur place. Mais Dieu sembla entendre ma prière, car le dénommée Ana ouvrit de nouveau la bouche.

-Dis, tu es… Anglaise ?

Elle avait prononcé sa phrase d’un ton directeur et plutôt neutre, dans le genre je te balance une question au pif parce que c’est chouette pour faire la conversation. Soit pourquoi pas. Mais… Ma nationalité, c’était vraiment une question clef ? De toute les personnes que je rencontrais ici, c’était bien la première qui ouvrait le bal des questions sur les origines ! D’habitude, c’était une question sur ma maison, ou un commentaire si l’élève avait eu l’intelligence de regarder mon blason. Ou alors sur mon année. Mais comme je n’avais nullement la tête d’une étrangère (je n’étais pas spécialement bronzée, et pas assez pâle pour être d’origine nordique malgré mes cheveux blonds) personne ne m’avait jamais demandé d’où je venais ! Mais bon, s’il en était ainsi, autant faire la conversation non ? Et puis, j’avais très envie de savoir d’où la fameuse Ana venait elle. Car je ne savais pourquoi, mais sa tête m’étais familière tout de même. Ses yeux surtout, et son air un peu hautain. Sa voix aussi, avait un timbre qui ne m’était pas étranger à l’oreille. Mais d’un côté, j’avais croisé tellement de monde au cours de mes différents foyers et familles, que j’avais très bien rencontré la jeune fille à un dîner. Ou simplement entendu dans les couloirs de Poudlard ! Bref, rien de très intéressant en tout cas. Ni d’inquiétant. Du moins, j’espérais.

-Oui. Je viens de Great Dunmow près de Londres pour être précise. Et toi ?

Et voilà, un petit sourire et une voix légèrement désintéressée, comme à mon habitude. Pas question de montrer qu’elle m’intéressait un peu la gamine car si c’était une inconnue, j’allais passée pour une tarée. Et une parano.

-Et tu es en quelle année, si je puis me permettre? Ajoutais-je. Non mais l'âge pouvait se révéler intéressant aussi!

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Ana Falkowsky


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MessageSujet: Re: ~ Retenue Nocturne [PV A.]   ~ Retenue Nocturne [PV A.] Icon_minitimeLun 30 Avr - 18:06

Très franchement, comme retenue, on pouvait difficilement faire pire. Ce n'était pas ma première, mais jusque là je n'avais encore jamais eu droit à quelque chose d'aussi pourri que nettoyer les trophées. Et pourtant, j'avais eu mon lot d'activités peu sympathiques, comme essuyer la vaisselle aux cuisines, répertorier des livres à la bibliothèque, ou encore écrire un certain nombre de parchemin sur des sujets divers et variés. Mais alors nettoyer A LA MAIN ces foutus trophées dont on connaissait à peine l'existence! Nakamura y était allé fort!
En plus, je ne sais pas ce qu'ils fichaient avec pour qu'ils soient aussi crades, mais soit c'était la première fois qu'ils donnaient cette retenue et il y avait 1000 ans de poussière dessus, soit ils en avaient rajouté exprès pour l'occasion, ainsi que quelque... choses non identifiées, séchées avec le temps, d'une couleur marronâtre, accrochées à la paroi des coupes.
J'eus une moue de dégoût. A quoi ça peut bien servir des trophées si ils ne les nettoient jamais -à l'aide de la magie- ?! Je jetais un coup d’œil à la fille à côté de moi. Elle ne semblait pas non plus prendre plaisir à la tâche -en même qui, qui y prendrait plaisir?- mais le faisait avec énergie et détermination, contrairement à moi qui frottait mollement, moyennement intéressée.
Si la réponse des plus courte que j'avais faite en donnant mon prénom semblait l'avoir surprise, ma question sur son origine davantage encore. Bon, d'accord, sans avoir une autre idée en tête, ce n'est pas passionnant comme question. Mais comme J'AVAIS une autre idée en tête, je ne m'estimais pas totalement stupide, merci pour moi.
Je sentais son regard me détailler, ce dont j'avais certes l'habitude mais que je trouvais toujours aussi agaçant.


-Oui. Je viens de Great Dunmow près de Londres pour être précise. Et toi ? me demanda-t-elle, sans doute par politesse.

Great Dunmow... Ce nom ne me rappelais rien. Il était possible que je l'ai déjà entendu, c'était un nom typique anglais comme il y en a pour chaque rue, chaque quartier, chaque ville.
Mais là n'était pas la question, de toute façon, le fait que se soit près de la capitale et non à Liverpool rendait mon raisonnement impossible. Quoique, si elle avait déménagé...
J'essayais de toutes mes forces de réactiver ma mémoire, mais cela remontait à 4 ans déjà, et bientôt 5. J'avais l'impression que cela faisait une éternité. Si elle était bien qui je pensais, ça veut dire qu'elle avait connu une Ana bien plus normale, plus humaine que celle qu'elle avait à présent sous les yeux, et cela me faisait un sentiment étrange. A part ma famille, personne n'avait jamais vu l'ancienne moi, celle d'avant la mort de Kathleen.
Cette petite fille mise à l'écart par ses frères et sœurs trop grands, trop solidaires, trop complices. Ma main se contracta sur l'éponge que je tenais, lui faisant éjecter un peu de liquide. Repenser à cette période m'énervait toujours autant, le temps n'y changeait rien. Et quelque part, c'est cette rancœur qui me faisait vivre, m'ayant appris ce qui me servait en quelque sorte de devise: on a pas besoin des autres.

-Mon père est polonais, et ma mère vient de Liverpool, où je vis actuellement.

Si l'origine de mon père ne lui serait pas d'une grande utilité -de plus je n'avais en rien le physique des filles de ces pays là-, c'est sa réaction au nom de Liverpool qui m'intéressait. Cette ville tilterait-elle dans sa tête? Ou bien était-ce moi qui me faisais des idées? Après tout, des blondes, ce n'était pas ce qui manquait à Poudlard. Mais entre le prénom et la lueur des yeux -ce que je jugeais absolument fiable-, je trouvais ça un peu bizarre pour être un simple hasard. Mais qui sait?


-Et tu es en quelle année, si je puis me permettre?

Eh bien, quelle tournure de phrase polie! Mes réponses des plus basiques faisaient rustres à côté... C'était bien une Serdaigle, ça. Plus le temps passait, plus je me demandais ce qu'elle pouvait bien faire en colle, elle qui avait l'air parfaite en tout point. D'ailleurs, si elle était comme elle le laissait paraître, elle devait avoir un succès monstre.
Intelligente, polie, mais sans sombrer du côté des ras de bibliothèque, des cheveux blonds qui brillaient comme ce n'était pas permis, avec des légères boucles, lui arrivant dans le dos. Des yeux bleus, des longs cils, un joli sourire -bien que crispé. Puis pour le corps, disons qu'elle n'avait pas à se plaindre non plus; je n'étais pas experte en la matière, mais elle semblait plutôt bien lotie pour une fille de 14-15 ans. Elle devait bien avoir un ou deux copains... mais plutôt un que deux, à mon humble avis.


-En 2ème année. Allez, allez, pose la, ta question, tu sais que tu ne sera pas satisfaite tant que tu ne sauras pas la réponse. As-tu déjà... plus qu'un mot, tu auras l'air idiote de poser une question comme ça, mais c'est pour la bonne cause. Allez, ne t'arrête pas en si bon chemin... déménagé?

Ouuuuuuf, je l'ai dit. J'avais l'impression que je venais de poser un dragon que je tenais à une main depuis tout à l'heure. Bon, à présent, j'avais sacrément l'air maligne, parce que c'est pas exactement le genre de questions que l'on pose lorsque l'on sympathise avec quelqu'un. MAIS je n'étais pas en train de sympathiser, je partais simplement à la récolte d'informations.
...N'empêche que je me sentais bête, mais bête! Je voyais déjà l'air perplexe de la Serdaigle suivi du sourire poli qu'elle m'avait déjà servi plusieurs fois en quelques minutes, avant qu'elle me réponde d'un air interrogateur. MAIS c'était justement cette réponse qui m'intéressait, je devais me concentrer sur ça, et uniquement sur ça.
Et puis tant pis si j'avais l'air d'une fille bizarre -c'était habituel- et qui ne sait pas comment engager la conversation -c'est absolument le cas. De toute façon... je me fiche de savoir engager la conversation. Je ne cherche pas d'amis. Et si cette Ruby était bien ce que je pensais autrefois, à présent elle n'était plus qu'une élève comme les autres à mes yeux.

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MessageSujet: Re: ~ Retenue Nocturne [PV A.]   ~ Retenue Nocturne [PV A.] Icon_minitimeVen 4 Mai - 23:05

Je n’osais pas fixer Ana, mais je devais bien avoué que j’en mourrais d’envie. L’examiner sous toutes les coutures pour savoir pourquoi son visage m’était familier. Mais politesse et bougie oblige, je me contentais de lui jeter des regards en coin puis de me reconcentrer sur mes maudits trophées. Ils étaient laids, et pire encore, propres. C’était de la torture. Moi et mes lubies de maniaque m’obligeait à regarder chaque parcelle dorée pour y chercher traces, rayures et poussières et laver le tout. Je me demandais vaguement si ma camarade d’infortune allait remarquer mes attitudes étranges face à la tâche ménagère. Allait-elle remarqué l’entrain que j’avais et la précision de mes gestes ? Allait-elle s’en inquiéter ? Je n’en savais strictement rien. Aller, je n’avais qu’à laisser ce maudit écusson à côté de moi, je venais déjà de l’astiquer pendant trois bonne minute ! Oui allons bon, laissons le de côté. Avant de le poser, je m’autorisais à le regarder une dernière fois. Juste au cas où, murmurais-je intérieurement. Erreur de débutante de croire que j’allais laisser de côté le blason : la poussière était encore incrustée dans les fissures des gravures. Blasée, j’aspergeais de nouveau d’un coup de nettoyant magique le petit losange doré et me remettait à frotter délicatement pour être sûr de saisir toute la poussière. Je relevais discrètement les yeux. Ana était vive, précise, et avait déjà empilé au moins trois trophées à côté d’elle, signe qu’ils étaient « propres ». Et la jeune fille commençait déjà à me regarder avec curiosité. Dans sa tête, j’étais sûr qu’elle était en train de se demander pourquoi la veine sur ma tempe battait de la sorte et pourquoi mes doigts semblaient si experts en matière de nettoyage. Avec une expression neutre, je reposais l’écusson au sol, refusant cette fois de le regarder et accordant un sourire à la jeune fille.

-Mon père est polonais, et ma mère vient de Liverpool, où je vis actuellement.

La Pologne ?! Je me serais plutôt attendue à une fille avec de longs cheveux blonds plutôt que ceux couleur corbeau comme les siens. Mais soit, pourquoi pas. Elle n’en avait nullement l’accent et j’étais presque persuadée qu’elle n’y avait jamais vécue. Seulement des origines, comme nous on en a tous. Enfin, en général. Car honnêtement, la famille Standiford (si je pouvais appeler ça une famille) n’avait rien d’exceptionnel. Ou alors simplement n’avais-je pas eu la compagnie de mes parents assez longtemps pour leur poser des questions sur le passé de chacun d’entre eux. Et croyez le bien, je ne comptais pas fouiller dans les albums de familles ou faire des recherches. Parce que tout bêtement je n’avais pas d’album, et que de deux, je n’en voulais pas. M’écarter le plus possible de mon passé était mon but ultime, bien évidemment. Et pourtant, en regardant Ana, j’avais l’impression d’être étrangement poussé vers celui-ci.

Tsss, il était tard, la lumière était quasi-inexistante, j’étais fatiguée… J’étais en train de me faire des films, tout bonnement. Ce n’était pas mon genre d’avancer des théories sans preuve de toute manière. Et puis, si la jeune fille n’avait fait aucune remarque, c’était probablement que je ne la connaissais pas, ou dans le cas contraire qu’elle ne voulait pas évoquer le passé. Et ça, ça m’allait parfaitement. Donc, je pouvais m’estimer en sécurité et continuer à frotter ce trophée sans me prendre la tête. Je vous jure, parfois j’avais l’impression d’être paranoïaque. Liverpool par contre, je connaissais. Un chouette coin mais si vous voulez mon avis, ça ne valait pas Londres. Et puis, je n’associais pas vraiment cette ville à des mémoires agréables. Ma dernière famille sur place avait été plutôt… Odieuse. Moi aussi, bien entendu ! Mais elle l’avait cherché ! Je me demandai un moment si je n’avais pas croisé Ana à Liverpool, par hasard. J’étais très physionomiste, et sa beauté glaciale aurait pu me marquer ! Je fis la moue en continuant mon nettoyage. Non, je n’étais pas convaincue. Quelque chose clochait. Il fallait que j’essaye de cuisiner la Serpentarde sur sa vie. Mais elle n’avait pas l’air très bavarde ni expansive. J’avais intérêt à la jouer fine jusqu’à percer le mystère. Ou simplement me rendre compte que j’étais vraiment surmené dernièrement.


-C’est sympa comme coin. Admettais-je plus par politesse que par sincérité.

Je lui jetai un regard en coin, espérant percevoir quelque chose, un signe, n’importe quoi. Simplement quelque chose à me mettre sous la dent. Mais elle semblait être la reine en matière d’expression glaciale et à vrai dire, je me reconnaissais un peu en elle. Sauf que s’avoir en face de soi, c’était plutôt frustrant. Je grimaçais intérieurement et attrapai une nouvelle breloque pour la frotter avec passion. Je commençai à avoir mal au poignet. Je finis par lâcher la chose et à secouer ma main dans l’air pour détendre les muscles.


-Pourquoi ne nous laisse-t-il pas nos baguettes bordel… Grommelais-je en soupirant.

C’est vrai sérieusement, ils aimaient la torture ou quoi ? Où était la retenue mythique dans la forêt interdite avec le garde de chasse hein ? Ce n’était qu’une légende ou quoi ?! Je marmonnais dans ma barbe une petite série d’injure avant de reprendre le travail. J’avais désormais une nouvelle technique : regarder le moins possible les trophées pour finir le plus vite possible.


-En 2ème année. As-tu déjà... déménagé?

Je relevais la tête par reflexe, un regard interrogateur. C’était quoi ces questions ? Je tentais de maitriser ma surprise, mais mon cerveau commençait déjà à élaborer des scénarios probables qui me faisaient froids dans le dos. Je me mordis l’intérieur de la joue, tentant en même temps un demi-sourire. Si je voulais d’autre information, il me fallait rentrer dans son jeu et rester le plus innocente possible. Car si cette Ana connaissait mon histoire, j’avais intérêt à me méfier.

-De nombreuses fois en effet. Pourquoi ? Ça se voit tant que ça ? Répondis-je avec un petit rire.

Même si je prenais ça à la rigolade, ça n’avait rien de drôle. Je voulais juste paraitre légère pour attirer le moins de soupçons possibles. Là, c’était le moment de poser moi aussi une question. En toute
innocence.

-Et toi, ta famille est en Pologne ?

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Ana Falkowsky


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MessageSujet: Re: ~ Retenue Nocturne [PV A.]   ~ Retenue Nocturne [PV A.] Icon_minitimeSam 5 Mai - 23:47

Très franchement, je doutais que Ruby soit celle que je crois. J'essayais de me convaincre mentalement que de doute façon, que se soit le cas ou pas, cela ne changeait pas grand chose. D'ailleurs, c'était le cas. Qu'est ce que ça pouvait bien faire? Retrouver une connaissance n'engage pas de passer tout son temps avec elle, je ne signais pas de contrat indiquant que je l'aurais sur le dos toute ma scolarité.
Et puis Ruby n'avais pas l'air de ce genre de filles lourdingues, collées en permanence à quelqu'un. Elle avait cet air grave et froid qu'elle dissimulait du mieux qu'elle pouvait -et elle y arrivait d'ailleurs très bien. Quand elle y pensait. Car quand son visage se relâchait, elle n'avait pas le visage neutre qu'ont la plupart des gens.
Mais je n'avais pas le temps de me préoccuper de la vie des autres, fut-on liées autrefois. La mienne me suffisait largement, même avec l'absence de relations, elle était assez remplie comme ça. Et puis rien ne me prouvais que même si je lui posais la questions, Ruby me raconterait le pourquoi du comment de sa vie. Ça ne devait pas être très drôle vu l'air triste qu'elle affichait lorsque personne ne la regardait -du moins c'est ce qu'elle croyait-, et ce n'est pas le genre de choses que l'on raconte au premier venu. Ou dans mon cas, ce n'est pas le genre de choses que l'on raconte, tout simplement.
Car Kathleen était pour nous tous, un sujet un peu tabou. En tout cas, je montrais bien à ma famille que pour moi, il n'y avait plus d'elle dans ma vie, que chaque souvenir concernant ma grande sœur défunte m'avait quitté pour ne plus revenir. Alors à chaque fois que quelqu'un faisait une tentative du style "Ah, Ana, tu es comme ta sœur, c'était son plat préféré!", je me refermais comme une huitre, enfin encore plus que d'habitude.
Kath n'était plus de ce monde, et elle était morte pour moi dès l'instant ou elle m'avait tenue éloignée d'elle à l'hôpital.

La déclaration sur mes origines sembla la surprendre. Il est vrai que je ne suis pas vraiment typée de ces pays là, contrairement à mon père et à mes frères. D'ailleurs, je ne ressemble à aucun de mes parents. Mes cheveux sont d'un noir de jais et mes yeux d'un bleu incroyable, tandis qu'eux ont tous des cheveux clairs et des yeux plus banals. L'hypothèse d'avoir été adoptée -bien que ne me faisant ni chaud ni froid- m'avait bien frôlée, mais Kath avait les mêmes cheveux et les mêmes yeux que moi, alors j'en ait simplement déduis que je tirais mon physique de plus loin que mes parents.

-C’est sympa comme coin, me dit-elle sans vraiment beaucoup de conviction.

Et je pouvais comprendre, Liverpool avait beau être ma ville natale, je ne l'ai jamais trouvée transcendante. Une métropole anglaise quoi, rien de bien folichon. Globalement, l'Angleterre n'avait rien de folichon. Si j'aimais bien l'ambiance qui y régnait, un peu froide et très typique de la Grande Bretagne, et que le temps m'était en général sympathique -la pluie bien sûr, la pluie!-, les villes que j'avais visité ne m'avait pas laissé sur le cul.
Je l'étais rarement, mais vraiment, de mon point de vue, l'Angleterre n'était en rien aussi exceptionnelle que les disaient ces milliers de touristes dans les journaux Moldus que lisaient mes parents.

Par contre, ce qui m'intéressait davantage dans sa réponse, c'était qu'elle sous-entendait y être déjà allée. Je pouvais donc rajouter une coïncidence douteuse à la liste déjà établie. Bien sûr, elle avait pu seulement y passer un jour ou l'autre lors d'un voyage -bien qu'il n'y ait rien à voir à Liverpool-, peut-être que sa famille était très "tourisme".
Mais peut-être pas.
Peut-être qu'on se connaissait.
Peut-être qu'elle avait connu l'ancienne Ana, celle d'avant la mort de Kath.
Et rien que pour ça, ça valait le coup de savoir.
Mais ce n'était toujours pas sûr. Je ne pouvais pas écarter la possibilité que tout cela soit une longue liste de coïncidences, que je rencontrais Ruby aujourd'hui pour la première fois. Et si je me trompais, et que je lui posais la question de but en blanc, je montrerais de moi la partie vulnérable que j'ai certes laissé derrière, mais qui a existé.
C'était hors de question. Alors tant pis, il faudrait la jouer finement.

-Pourquoi ne nous laisse-t-il pas nos baguettes bordel…

Ah oui, les trophées. J'astiquais le même depuis dix minutes sans le regarder, il ne devait plus y avoir un seul grain de poussière dessus. La possibilité d'avoir un lien avec Ruby occupant la plus grande partie de mon cerveau -dont il ne faut pas sous-estimer la taille-, j'en oubliais de me plaindre mentalement de cette corvée.
Pourtant, tant mieux. Je n'aurais probablement pas d'autres occasions de questionner la blonde, elle ayant plusieurs années de plus que moi et n'étant pas la même maison. Alors c'était ce soir ou jamais. Ce soir, ou elle devrait rester un mystère.
Et avec nos baguettes, pour peu que l'on connaisse le sort qui nettoie -je faisais confiance à la Serdaigle qu'elle était pour cela- nous aurions fini en deux temps trois mouvements. Donc, tant mieux.


-De nombreuses fois en effet. Pourquoi ? Ça se voit tant que ça ?

...Ben non, ça risquait pas. Comment pourrait-on "voir" que quelqu'un a souvent déménagé? Je plissais les yeux, essayant de comprendre. C'est une question comme une autre, non? Au même titre que la fameuse question sur les frères et sœurs, ou animaux de compagnie. Mais pour elle, ça semblait être plus important.
Décidément, cette fille était d'une complexité effrayante...
Mais bon, j'avais ce que je voulais, et même si je l'avais obtenu d'une manière visiblement maladroite -à en juger par son petit rire crispé et son air de surprise plus ou moins dissimulé-, je l'avais. Elle avait souvent déménagé. Elle a dit avoir aimé Liverpool. Il ne faut pas être sorcier pour comprendre qu'elle y a vécu!


-Non. Ok Ana, c'est peut-être un peu court là... C'était juste pour savoir, terminais-je finalement.

Mais qui sait, peut-être que je partais dans des scénarios pas possible, que cette fille était des plus banales avec un passé simple comme bonjour, et était venu à Liverpool un beau jour histoire de faire un coucou à pépé et mémé...
j'en avais mal à la tête de réfléchir comme ça, d'envisager les deux hypothèses, de peser le pour et le contre à chaque fois. Je mourrais d'envie de lui poser la question, mais quelle question au juste? Comment formuler ça? "Dit, on se connait?" Oh pitié, ça fait vieille technique de drague. "Toi et moi, on a un lien non..?" Ok, encore pire.
et puis je voyais d'ici le blanc énorme après que je lui ait demandé, et si elle s'avérait être une parfaite inconnue, le blanc allait vraiment être très lourd, et moi complètement ridicule.


-Et toi, ta famille est en Pologne ?

Eh bien, pour une raison qui m'échappait, ma famille semblait l'intéresser! Pourtant, moi, ça ne me passionnait que moyennement, les histoires familiales, le passé, toutes ces choses là. Mes connaissances s'arrêtaient à mon histoire personnelle, et c'était déjà suffisant...
Que lui répondre? Il me semblait vaguement que mon père avait essayé de m'en parler une fois, croyant que j'en avais quelque chose à faire. Avant de partir sans un mot, j'avais quand même écouté quelques phrases. Ils fallait seulement qu'elles reviennent... Et si pour moi, ne rien savoir sur l'histoire de ma famille ne posait aucun problème, la plupart des gens trouveraient ça vraiment bizarre. Alors il me fallait quelque chose à répondre.
Famille, Pologne, papa...


-Je crois qu'il y a mes arrières grands parents paternels, mais ils doivent être morts depuis le temps... euh, non, là c'est un peu cru pour quelqu'un qui n'a pas l'habitude... Enfin, rien de bien intéressant, ajoutais-je rapidement avec un demi sourire d'excuse.

On va éviter de passer pour une grande malade, d'accord?
Déjà que l'image de la fille qui ne connait absolument rien à sa famille n'est pas très glorieuse, celle qui se réjouit de la mort de ses arrières grands parents l'est encore moins. Et puis ce n'est pas vrai. C'est juste que je m'en fous.

-Et toi, ou vis-tu désormais? Et pourquoi as-tu déménagé si souvent, à cause du travail de tes parents?

Bon, je la bombardais un peu de questions, c'est vrai, mais il fallait bien faire un peu bouger les choses, faire la conversation! On allait pas rester là à se regarder dans le blanc des yeux à se demander si oui ou non, on se connaissait autrefois... Et puis, ça, c'est une questions des plus banales, que l'on peut poser facilement sans "arrières-pensées"! Elle n'avait donc aucune raison de trouver ça suspect. Et puis à elle de n'être pas trop intelligente, aussi!

-Si ce n'est pas indiscret.

Une petite phrase toute simple, mais qui peut faire la différence si, comme je le pense, elle a un passé compliqué et -comme je le pense également- n'a pas envie d'en parler.
Mais j’espérais me tromper, j'espérais qu'elle voudrait bien se lâcher, j'espérais que mon visage lui rappelais quelque chose aussi. Ou peut-être pas.
Avais-je vraiment envie de revoir quelqu'un qui me connaissait avant la mort de Kathleen? Une chose est sûre, si jamais c'est le cas, elle va être surprise.
Je ne suis plus la petite fille si faible que j'étais à l'époque. A présent, mes faiblesses sont rares, et bien cachées, là ou personne ne peut aller les trouver pour les exploiter. Elle ne retrouvera rien d'autre en moi de l'enfant que j'étais que mon visage d'ange, dont les traits se sont faits plus durs.
Mais pas de la même manière qu'elle; mon visage à moi est devenu froid, comme mort. Tout comme mon regard.



Dernière édition par Ana Falkowsky le Ven 11 Mai - 16:52, édité 1 fois
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Ruby Standiford-Wayland


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MessageSujet: Re: ~ Retenue Nocturne [PV A.]   ~ Retenue Nocturne [PV A.] Icon_minitimeJeu 10 Mai - 18:21

Ana ne fit aucun commentaire en plus sur Liverpool. Je n’avais pas montré de réel enthousiasme et visiblement elle n’en avait pas vraiment à l’égard de cette ville. Je n’allais pas lui reprocher cela : Liverpool n’avait rien d’un endroit merveilleux. C’était une ville anglaise côtière, avec quelques chouettes coins. De beaux monuments par ci par là, des squares verts cachés entre les immeubles… J’avais pu y passer de moment agréable lorsque je fouinais pour dégoter un endroit qui valait le coup. Il fallait simplement savoir où aller, connaître les bonnes adresses. Je n’en avais pas vraiment au départ. A chaque fois que je déménageais, j’arrivais dans un nouvel endroit inconnu. Du moins, lorsque je sortais de Londres. Je devais donc prendre des repères, moi qui n’en avais même pas dans ma propre existence. Je détestais tout redecouvrir, perdre le contrôle sur ce qui m’entourait. Liverpool n’échappait pas à la règle. C’était si loin de la capitale que je connaissais ! J’avais dû chercher pendant longtemps pour trouver des endroits qui me plaisent. Loin de ma famille d’accueil de l’époque. Du reste, ce n’était que des vieilles maisons et des pavés humides et un ciel gris. La seule chose dont les gens qui vivaient là-bas se réjouissaient, c’était l’équipe de football. Elle n’était pas mauvaise à ce qui paraissait. Mais personnellement, le sport était le cadet de mes soucis. Bien évidemment j’étais sportive, mais jamais au point de m’asseoir dans des gradins ou devant ma télé, écharpe aux couleurs de l’équipe, à crier comme une demeurée.

J’adorais cependant courir. C’était une véritable drogue. Je mettais mon Ipod à fond, enfilais mes chaussures de courses et partais pendant une bonne heure courir. Rien ne pouvait m’arrêter. Au début, j’avais des points de côtés, j’avais des courbatures. Mais je me forçais. Je voyais dans l’effort physique, la transpiration et les larmes de fatigues une manière d’expier mon passé. J’avais l’impression que ça me lavait. Et puis, rien n’était comparable à la sensation qui naquit au bout de plusieurs heures. L’impression d’être ailleurs. Loin de toutes mes emmerdes. Je courais parfois si vite que j’avais l’impression que j’allais m’envoler et partir très loin de tout ça. Je m’étais mis à la course à 9 ans. D’après les médecins, ce n’était pas recommandé pour une personne si jeune et si fragile que moi. Ça m’était complétement égal, je voulais juste trouver une solution à mon mal être. Bien sûr ça ne partit pas, mais je finis par devenir accro. Il parait que courir déclenche au final des substances de bonheur dans le cerveau. Vous vous rendez compte ? Notre cerveau créé du bien-être. Si seulement j’avais pu récupérer la formule de cette magnifique substance et la créer à l’infini ! Je m’en serais injecté dans les veines à n’en plus finir, justes pour sentir ce que c’était qu’être heureux. J’avais cherché dans le dictionnaire. La définition me paraissait irréelle. « Le bonheur est un état durable de plénitude et de satisfaction, état agréable et équilibré de l'esprit et du corps, d'où la souffrance, le stress, l'inquiétude et le trouble sont absents. » Etait-ce seulement possible ? Avant Poudlard, je n’en avais pas connue une once. Et je voulais savoir, mais il ne me venait jamais. Le sport m’apportait simplement l’oubli un petit instant. Le temps d’une heure. Et puis loin de mes foulées et de ma musique, tout revenait. Si seulement j’avais pu ressentir ça devant un match de Liverpool ! Mais non, je ne comprenais pas cet amour du sport.

J’avais beau essayer, ça ne marchait pas. Je n’étais pas passionnée, emportée. Je ne pleurais pas lorsque l’on gagnait. Ou perdait d’ailleurs, je n’avais jamais vraiment compris. Peu importe le résultat, ce n’était toujours que des larmes. Mais de joie parfois. C’était pour moi un concept nébuleux que je n’avais jamais saisi. Pleurer de joie. J’associais toujours les sanglots à la douleur car je les avais vécues ainsi, bien que je finisse par ne plus jamais pouvoir lâcher une goutte à force d’avoir vidée toute celle que mes yeux pouvaient contenir. Je savais pleurer de rage, de colère. Je pouvais sentir alors sur mes joues rouges et tremblantes la douce et amère humidité des pleurs qui me faisait redoubler de fureur. Je détestais pleurer, parce que c’était montrer ma faiblesse. Et ça, je m’étais toujours entraîné à ne pas le faire. Je prétendais être quelqu’un de fort, surtout depuis mon entré à Poudlard. Avant, ça ne servait à rien car mes familles et les gens qui m’entouraient savaient d’où je venais. Mon histoire se répandait comme une traînée de poudre partout où je passais, ne me laissant aucune chance d’avoir l’air normale. Même à l’école, les institutrices me traitaient différemment. Jusqu’à que je commence à être détestable comme je l’étais, et qu’elles abandonnent toutes politesses. Enfin, c’est ce que je voulais. Et malgré toutes les infamies que je pouvais dire ou faire, il y avait toujours de la compassion dans leurs yeux. Quand je frappais un élève et que les parents se plaignaient, la maitresse murmurait tout bas rapidement et là comme à chaque fois, leurs regards changeaient. Ils faisaient des « oui » de la tête et murmuraient des « Je comprends. » Vous ne comprenez rien, avais-je envie de crier. Mais je restais là, plantée sur ma chaise, punie de récréation parce que j’avais renversé de la colle sur le dessin de ma voisine. Cette pimpêche m’avait traité de « bizarroïde » de toute manière. Elle ne méritait que ce qu’elle avait eu. Et moi, je voulais cette rage contre moi. Je voulais que toute la haine que je portais envers moi et la terre entière devienne réelle. Que l’on me prouve que j’étais détestable. Mais non, on continuait à me traiter comme une gentille gamine. Je voulais qu’on me déteste. J’en rêvais même.


-Non. C'était juste pour savoir.

Je fronçais un peu les sourcils. Je ne comprenais pas trop les raisons de ses questions, mais je ne dis rien. Au fond de moi, un petit doute commençait à s’insinuer en moi, mais je le chassais d’un coup de tête. Non, je ne devais pas m’inquiéter. Je ne la connaissais pas, mon secret était bien gardé pour le moment. A ses yeux, je n’étais qu’une inconnue camarade de retenue, rien de plus. Mais alors pourquoi cette question ? On s’en fiche, me forçai-je à penser. Ce n’est qu’une question, voilà tout. Peut-être va-t-elle déménager bientôt et voulait en parler à quelqu’un ? Je n’en savais rien. Et la poussière sur le trophée était bien plus intéressante. Enfin, non, rectification. Elle était moins dangereuse.

-Je crois qu'il y a mes arrières grands parents paternels, mais ils doivent être morts depuis le temps... Enfin, rien de bien intéressant.

Sa famille vivait donc en Angleterre, probablement à Liverpool. Je pourrais la connaître pensais-je silencieusement, mais je fis taire mon cerveau sur le champ. Je devais cesser de m’inquiéter et de voir mon passé partout. J’inspirais et répondis au sourire d’Ana. Elle était jolie quand elle souriait, d’une beauté bien plus douce que lorsqu’elle gardait son visage froid et fermé. Mais bien vite, ses yeux reprirent leur expression dure. Mais ce demi-sourire, il me parlait bien plus que lorsqu’elle n’exprimait aucune émotion. Lorsqu’elle avait souris, j’avais cru voir la petite fille du bord de la piscine, celle qui lisait des livres en maillot de bain tandis que j’étudiais ma métamorphose et faisait des longueurs. La petite s’appelait-elle Ana ? Mon cerveau semblait ne pas vouloir me le dire. Je poussais un soupir malgré moi.

-Et toi, ou vis-tu désormais? Et pourquoi as-tu déménagé si souvent, à cause du travail de tes parents?

Je relevai les yeux vers Ana. Non, elle ne pouvait pas me connaitre. Sinon elle aurait su, su qu’il ne fallait pas qu’elle pose cette question. J’eus un regard un peu dur malgré moi, comme à chaque fois qu’on évoquait mon passé. Une boule au ventre aussi. Je ne répondis pas de suite. Comme à chaque fois, mon cerveau semblait se mettre en pause, pour empêcher les visions de la grange ou du corps de ma mère revenir. Je plissais les yeux vers mon trophée, les lèvres presque tremblantes.

-Si ce n'est pas indiscret.

Je la regardai une nouvelle fois. C’était parti pour les mensonges habituels. D’une voix qui se voulait naturelle, je lâchais les faits de but en blanc. En général, ça empêche les questions suivantes.

-Non, mes parents sont morts. J’ai déménagé selon mes familles d’accueils.

C’était clair, net et horrible. Comme si de rien n’était, je me remis à laver la médaille que je venais d’empoigner. Pas d’excuses pensais-je, pas d’excuses. Et par-dessus tout, pas de questions. Mais au fond, je me devais de lui en poser. Car plus j’en posais, plus les doutes allaient s’effacer. Ou au contraire, se renforcer, me souffla une petite voix au creux de mon cerveau. Je me devais de savoir si elle était liée à mon Liverpool à moi, à cette famille-là. C’était durant ma première année à Poudlard, je pouvais me tromper, c’était il y a longtemps. Aller, demande. De ma voix la plus naturelle possible, je finis par poser la question finale qui allait répondre à toutes mes interrogations.

-Ana, est-ce que ton nom de famille est Falkowsky ?

Dis-moi non, pitié.

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Ana Falkowsky


Ana Falkowsky
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MessageSujet: Re: ~ Retenue Nocturne [PV A.]   ~ Retenue Nocturne [PV A.] Icon_minitimeLun 14 Mai - 22:35

J'avais beaucoup de mal à me convaincre qu'elle n'était pas cette fille là, que je faisais erreur. Les coïncidences arrivaient les unes après les autres, si bien qu'au final, même avec toute la meilleure volonté possible, je ne nous croyais pas étrangères. Cela dit, je n'aurais pas pu l'affirmer avec certitude, et il suffisait de peu de choses pour que je crois le contraire. J'avais envie de croire le contraire.
Retrouver quelqu'un qui me connaissait avant me ferait une drôle d'impression. Même si je n'avais pratiquement aucun souvenirs -je m'étais soigneusement appliquée à les oublier-, des images, elles, restaient ancrées dans ma mémoire. Des images comme une tignasse blonde arrivant à briller sous le terne soleil anglais, un sourire éblouissant que je voyais pourtant rarement, des yeux d'un bleu incroyable à la lueur grave. Autant de caractéristiques que je retrouvais chez Ruby.
J'avais également quelques bribes de conversations qui me revenaient en mémoire, celle de ma mère, saluant chaleureusement la petite fille lorsqu'elle venait à la maison, celle, plus enfouie encore au fond de moi, de Kathleen, complimentant mon amie sur la beauté de ses cheveux, ou encore la mienne, une voix de petite fille qui pour la première fois avait un peu de compagnie et d'attention.
J'eus un pincement au cœur en repensant à cette période. Ça aurait pu durer éternellement, ou du moins, se prolonger, si Kath n'était pas morte. Finalement, tout était de sa faute là dedans. Depuis mes problèmes de sociabilité jusqu'à mes blessures intérieures. Tout.


-Non, mes parents sont morts. J’ai déménagé selon mes familles d’accueils.

Cette fois, il n'y avait plus de place pour le doute. Je ne me rappelais pas avec précision de ce qu'avait dit ma mère à ce sujet là, lorsque tante Westyane avait recueilli une jeune fille d'une dizaine d'années chez elle. Tout d'abord, car ce n'était pas à moi qu'elle l'avait dit, j'avais simplement écouté aux portes, ensuite, elle ne l'avait pas formulé clairement. Il me semblait l'avoir entendu chuchoter à mon père des mots comme "Orpheline.... circonstances affreuses.... enfant perturbée...". La fille que j'avais en face de moi avait certes l'air tout à fait normale, mais je ne m'y fiais pas; il est très simple de se composer un masque et de le conserver.
Je ne savais pas trop quoi répondre. Lorsqu'ils apprennent que ma sœur est morte, le visage des gens change très rapidement, et ils me sortent de leur voix la plus mielleuse toutes sortes d'excuses qu'ils ne pensent pas. Je détestais ça, d'autant plus que je n'étais pas moi-même désolée de sa mort, pas besoin que des étrangers le soient. Et quelque part, ça devait être le cas de tout le monde. Alors que lui répondre?


-Je vois.

Ma voix avait été, non volontairement, tremblante, c'était un fait indéniable. Était-ce de repenser autant au passé qui me touchait comme ça? C'était possible, après tout j'avais beau avoir refoulé tout ça au fond de moi, et être devenue une sorte de mur impassible de toute part, j'avais comme tout le monde une faille. Mais la mienne était vraiment minuscule, tellement petite que personne ne pouvait la voir, et encore moins regarder à travers. J'étais la seule à en connaître l'existence.
Ruby, elle, devait avoir une faille beaucoup plus grande. J'étais persuadée, bien que ne connaissant rien de son histoire, que la mort de ses parents avait un rapport avec cette fameuse lueur dans son regard.
J'étais trop polie pour lui demander les circonstances exactes, et j'étais à peu près sûre qu'elle ne voudrait pas les raconter, quitte à inventer sur le moment une mort accidentelle. Et puis ça ne me regardait pas.


-Ana, est-ce que ton nom de famille est Falkowsky ?

J'inspirais un bon coup. Alors c'était bien elle. Cette fille qui avait toujours la réponse à tout en cours, cette fille dont les cheveux blonds volants derrière elle dans les couloirs hypnotisaient quiconque la regardait, cette fille que je croisais certainement tous les jours au château sans même m'être rendue compte que je la connaissais. Ruby. Mon amie d'enfance, ou du moins la seule et unique qui ait pu se rapprocher de ce titre.
Quelque part, ça devait être ça aussi, la fatalité; à la mort de Kathleen j'avais tout simplement changé, j'avais arrêté de voir tout le monde, j'avais laissé notre amitié en suspend. En maintenant, elle surgissait du passé, ne sachant rien du mien, ni des circonstances qui m'avaient poussé à changer du tout au tout, il y a de ça quatre ans.
Et encore une fois, que lui répondre?
L'idée de lui mentir, optant ainsi pour la facilité, m'effleura, avant de s'en aller très rapidement. Elle méritait bien la vérité. Après tout, je m'étais bien enfermée dans ma chambre des mois durant, l'abandonnant dans le sombre manoir de ma tante Westyane, qui n'était pas parmi les personnes les plus agréables au monde.
J'ironisais, mais c'était ma façon de faire face à une situation qui, au fond, me touchait plus que je ne l'aurais voulu. Que pouvais-je bien lui dire? Que j'étais désolée de l'avoir lâchée comme ça, que ma sœur était morte, que son sa mort m'avait profondément atteinte, que j'avais mis des années à faire mon deuil et que j'avais toujours regretté de l'avoir quittée sans un adieu?
Oui, je pouvais dire ça, mais il n'y avait pas un mot de vrai là dedans. La vérité, c'était qu'à la mort de Kath, je n'avais pensé qu'à moi, et c'était toujours le cas à présent; pas une seule fois je n'avais éprouvé de remords, que se soit à propos de notre ancienne amitié ou de ma défunte sœur. Alors à quoi bon mentir? Si nous avions été amies, ça n'était plus le cas. Je n'avais pas peur de la perdre, je l'avais fait il y a des années. Ni même de la blesser en disant que notre séparation m'avait été indifférente; elle s'en été remise. Mais je n'avais pas envie de mentir. Quelque chose en moi, comme une sorte de conscience -toute nouvelle pour moi- me poussait à dire la vérité.


-Oui, répondis-je dans une souffle. Je ne pensais pas que tu te rappellerais. Ça fait si longtemps.

Tourner autour du pot, éviter le sujet. Mais au fond, j'avais respecté que ma "conscience" m'imposait, j'avais dit vrai. Seulement, je me voyais mal entrer direct dans le vif du sujet, et dire de but en blanc que quand ma sœur a crevé j'ai juste plus eu envie de voir personne. Surtout dit comme ça.
Et puis qui sait, peut-être ne souhaitait-elle pas en parler. Peut-être avait-elle, comme moi, tiré un trait sur le passé et ces années à Liverpool qui n'avaient pas dues êtres les meilleures pour elles; peut-être ne voulait-elle tout simplement pas savoir. Je ne sais pas ce qui se passe dans la tête des gens normaux, j'en ai si peu l'habitude. Mais y a-t-il vraiment quelqu'un de normal autour de moi? Moi-même, j'étais loin de l'être...


Je ne sais pas pourquoi, mais quelque part, j'avais un peu peur de ce que pourrait penser Ruby. Et si elle me questionnait? Je n'aimais parler de Kathleen, et était assez mauvaise pour improviser. je lui devais bien la vérité. Non pas parce que je l'avais lâchée sans prévenir, encore une fois je n'ai aucun regrets, mais car sans le savoir, elle m'a aidé dans une période de ma vie ou tout allait mal. Si elle n'avait pas été là, la petite fille seule et jalouse que j'étais aurait pu tourner d'une manière très radicale. C'était quelque chose de dément, comme j'en voulais à mes frères et sœurs, de n'avoir tous qu'un an de différence, d'être si complices, de me laisser toujours en arrière.
Je leur en voulais à mort, ça me rendait folle. Du haut de mes huit ans, j'étais déjà un petit être plein de haine contre le monde entier. Puis Ruby était arrivée, et chose qui m'étais encore inconnue à cette époque, elle m'avait manifesté de l'intérêt. Elle faisait des choses bizarres que je découvrirai plus tard comme étant la magie, mais elle était toujours gentille et attentionnée.
La grande sœur dont j'avais rêvé, dont j'avais besoin à ce moment là. Elle était à mes yeux ce que Kathleen n'était pas, la battant sur tous les plans.

Alors, en symbole de ces mois passés avec elle ou elle s'est occupée de moi comme personne ne le faisait, si c'était la vérité qu'elle voulait, elle l'aurait. Brute et peut-être méchante, mais réelle. Pas de mensonges.
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Ruby Standiford-Wayland


Ruby Standiford-Wayland
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MessageSujet: Re: ~ Retenue Nocturne [PV A.]   ~ Retenue Nocturne [PV A.] Icon_minitimeLun 21 Mai - 0:49

Pourquoi est-ce que ça n’avait pas pu être une retenue normale ? Déjà, pourquoi avais-je été punie de la sorte ? J’étais habituée à être une élève modèle ! Les points en moins, les blâmes et les reproches ne faisaient pas partis de mon vocabulaire à la base. Et cette base m’allait très bien ! Moi et mon rôle de petite intello au premier rang qui écrivait plus vite que son nombre et avalait les cours à une vitesse telle qu’on m’appelait « La Machine ». J’aimais cette petite routine, le sourire des professeurs. Etre ainsi envoyé à nettoyer les trophées était un coup dur pour mon moral de petite fille parfaite qui n’aimait pas que l’on change ses habitudes. Et en plus, il fallait que cette retenue tourne d’une manière aussi étrange, aussi proche de mon passé. Quelle était cette vague tension que je sentais en moi, en elle, entre nous ? Je ne rêvais pas, il y avait quelque chose. J’avalais vaguement ma salive lorsqu’Ana répondit un vague « Je vois » tremblant à ma réponse sur la mort de mes parents. Non, tu ne vois rien, personne ne vois rien.

J’attendis en retenant mon souffle sa réponse. Et elle tomba, violente et véritable. Mon cœur se cessa pendant une seconde.


-Oui. Je ne pensais pas que tu te rappellerais. Ça fait si longtemps.

Un énorme poids se posa dans le fond de ma poitrine et une vague d’émotions naquit en moi tandis que je posais un regard totalement nouveau sur Ana, qui n’était plus désormais une simple Ana mais MA Ana. Celle de l’été avant Poudlard, celle du bord de la piscine. Celle avec le rire un peu distant, le regard accusateur et la mine d’ange.

Je ressentis tout d’abord une certaine peur. Je haïssais que l’on connaisse mon passé. J’étais ici pour me faire oublier, recommencer ma vie comme une fille normale sans les casseroles que je me trainais. Ou plutôt l’énorme boulet de la taille du Mexique. Bref, passons. Je n’étais pas là pour retrouver mon passé que je tentais de fuir, alors qu’il me suivait comme une ombre ! L’idée même qu’on le connaisse me faisait sentir si vulnérable. Personne ici ne savait. Sauf Traice. J’eus de nouveau un frisson en y pensant. C’était la chose la plus détestable qui m’était arrivé ici, de réaliser que nous nous connaissions avant. Qu’elle connaissait mes secrets les plus profonds, ceux que je tachais de gâcher le plus difficilement possible. Savez-vous à quel point cela est dur de mentir quand on vous demande où sont vos parents, quels métiers ils font ? Vous n’avez pas idée. Et balancer ainsi de but en blanc « Ils sont morts. » comme si ça avait été si simple ! Comme si ils n’avaient été que deux vulgaires bougies sur lesquelles on aurait soufflé ! Ouais c’était des bougies, dont l’extinction douloureuse m’avait laissé dans un noir complet. Et chercher à tâtons la porte de sortie avait été une épreuve rude. Et à chaque fois que j’énonçais les trois mots fatidiques, c’était un peu de la boite noire qui revenait, du passé furieux et douloureux.

Et si ces mots coupaient la curiosité de mes interlocuteurs, ils ne coupaient pas les souvenirs. Les sortir ainsi, crus et violents, ce n’était pas couper le courant violemment, arrêter le transfert de donner ou la montée des œufs en neige. Non, le mixeur continuait à battre. Sans cesse, peu importe mes dires et mes faits. Mes excuses, mes silences ne servaient qu’à duper les autres, moi je n’étais pas aussi facilement manipulable. Mon cerveau était trop bien organisé et méticuleux pour que je puisse tordre mes souvenirs à volonté. Si seulement j’avais pu oublier ! Un choc violent entraînait parfois l’amnésie, ou du moins la perte de mémoire concernant l’épisode choquant. Moi, j’avais pas eu ça. On avait cru, parce que je refusais d’en parler et que je prétendais ne pas me souvenir. J’y avais presque cru moi-même mais ce n’était qu’un vulgaire mensonge car au fond c’était là, encore là. Toujours là, enfuis sous mes excuses et mes détournements, mes fuites et mes provocations. Ce n’était jamais, ça n’allait jamais partir ! J’étais la petite fille qui avait tué son père qui l’avait violé, et dont la mère s’était suicidée. La vérité, MA vérité était tellement crue et froide. Cynique, digne d’un mauvais film dramatique auquel on ne croit pas. Moi je ne voulais pas y croire. Je le vivais.

Comment aurais réagis les gens si je leur avais plaquée la vérité aussi crue dans la gueule ? Pouvais-je simplement le faire, le dire ? Beaucoup de personne me connaissait ici et j’étais proche de quelques une. Mais au point de leur dire ?! Jamais. Que dirait-il ? Je voyais au loin l’expression choqué de Prudence pour qui de telle horreur n’existait pas dans son monde parfait. Et Kenza, pour qui rien ne semblait grave ? Et Jay qui riait toujours de tout ? Dray et son assurance maladive et sa manière de me regarder comme une fille normale et agréable ? Hadrian qui me trouvait si jolie, le ferait-il autant s’il savait ce que j’avais vécu ? Ce que j’avais fait ? Non, j’en doutais. J’espérais un jour pouvoir rencontrer quelqu’un face à qui je pourrais balancer mon histoire aussi vivement, sans artifice et maquillage. Pouvais-je simplement le dire à haute voix ? Je détestais le faire. Cela rendait l’histoire trop vraie, trop réelle. Oui elle l’était bien sûr. Je n’allais pas me mentir, je ne l’avais jamais fait. Mais parler, c’était comme si j’exposais tout ça au reste de l’univers qui, en aucun cas, ne devait savoir. Et maintenant, j’étais face à Ana, et elle savait très bien que mes parents étaient morts d’une manière tragique. Je savais qu’elle n’avait pas eu les détails, mais le prétendu accident de voiture avant ma naissance, et la maladie de la mère, elle savait que c’était des mensonges. Bas les masques.

Je fus pendant un très court instant presque heureuse. Ana, ça avait été une amie. Ouais je pouvais le dire et l’admettre. Quand j’avais débarqué dans cette villa Liverpoolienne, dans cette famille étrange recommandé par le juge par un certain Windy, ancien ami de ma mère, j’avais pensé que ça serait comme avant. J’avais ordonné mes affaires dans ma chambre bien proprement, en ligne et par couleur. Et puis, j’avais rencontré les enfants de la sœur de ma mère d’accueil. Ils passaient la plupart du temps à la maison. Je n’étais pas vraiment habituée au contact des autres enfants, car ils me regardaient toujours très étrangement. Comme si j’étais maudite ou quelque chose du genre. Je n’avais pas d’ami et je n’en voulais pas. Les enfants des familles d’accueils étaient rares, où ils avaient peurs de moi. Parce qu’ils avaient d’abord eut pitié et je n’avais pas pu le supporter. Et puis Ana était apparue. Souriante, discrète, intéressante. Sans aucun jugement envers moi. Au départ, j’avais fait comme toujours. J’étais restée dans mon coin, silencieuse et violente. Et puis j’avais abaissée mes barrières et je m’étais approchée de la petite fille. Elle était plus jeune mais pas moins intelligente. Je me souvenais encore avoir discuté avec elle. Avoir rigolé. Peut-être même vécue.

Et puis le bonheur s’évapora comme on souffle sur une putain de bougie. Ana était partie. Elle m’avait lâché sans prévenir, sans parachute pour rattraper ma descente sans elle. Sa sœur était morte. Elle avait porté du noir, moi aussi. Je l’avais serré une dernière fois dans mes bras. Et puis après l’enterrement, j’avais attendu son retour. Elle n’était jamais venue à la villa, ni répondu à mes appels, à mes lettres. J’avais sonné chez elle, on m’avait dit qu’elle n’était pas là. J’avais recommencé à être détestable. Et le même été, j’appris que j’étais une sorcière, tout comme ceux chez qui je vivais depuis plusieurs mois. Ils me l’avaient caché car ils n’étaient pas sûrs que je sois « comme eux ». Ils avaient la pièce manquante de mon puzzle mais ne me l’avaient pas dit. Autant vous dire que je n’ai jamais été aussi furieuse contre une famille. Je relevais les yeux vers Ana. D’une voix froide, je lui lançai ma phrase comme s’il n’y avait rien n’eut entre nous. Comme si je parlais à un vulgaire mannequin. Mais au fond, ma voix tremblait un peu. De colère. De rage. De rancœur. Ma Ana n’était définitivement plus qu’une pauvre fille face à moi que j’avais envie d’étrangler sans scrupule. Pour le moment.


- Faut croire que oui. Tu vas bien depuis le temps ? Parce que ça fait un paquet de temps non ? J’eus presque un rire, tel un automate. Euh, quatre ans non ?[i] Je comptais sur mes doigts, un air faussement étonnée. Ah oui en effet ! Quatre longues années !

Oui j’étais déçue, oui j’étais blessée.

-Tu as eu mes derniers appels ? Je t’ai laissé quelques messages. Un ou deux. Ou trois cent peut-être !

Admettre ma propre dépense envers elle me faisait mal. Tout ça c’était le passé, depuis longtemps. Mais je n’avais jamais avalé pareil abandon, parce que s’en était un de trop. Je ne pouvais plus arrêter ce flot d’accusation.

-Mais tu devais être très occupé pour ne pas répondre à moi, après tout qu’étais-je ?! Une vulgaire fille que ta tante accueillait, rien de plus, rien de plus ! L’ironie était à son apogée et ma voix se faisait accusatrice et mauvaise. Et toujours aussi cynique.

Je lui lançai un regard et me remis à laver mon trophée, fulminante. Quoi que nous avions, une chose était sure, le temps et l’absence, la haine et l’incompréhension l’avaient balayé.


- N’essaye même pas de t’expliquer, ça ne sert à rien.

Il ne restait que ma fureur mais pire encore, ma déception. J'avais aimé Ana comme une soeur, et j'avais réalisé plus tard que ce n'étaient en rien réciproque. Je m'étais juste faite arnaquée une fois de plus.

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Ana Falkowsky


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MessageSujet: Re: ~ Retenue Nocturne [PV A.]   ~ Retenue Nocturne [PV A.] Icon_minitimeMar 22 Mai - 19:58

https://www.youtube.com/watch?v=TylTsyqX_iY


Je sentais la pièce sous tension, et Ruby, davantage encore. Que pensait-elle en cet instant? Était-elle encore en colère? L'avait-elle seulement été? Je n'en avais jamais rien su, et ça ne m'avait jamais empêchée de dormir. On dit que toute vérité n'est pas bonne à entendre, alors je ne lui dirais pas que pas une fois en quatre ans je n'ai pensé à elle, pas une fois je n'ai regretté notre séparation dépourvue d'adieux. Ce n'est certainement pas ce qu'elle voudrait entendre. Mais je ne me sentais pas de lui mentir. Lui dire que j'avais toujours espéré la revoir pour m'excuser, ce genre d'absurdité qui ne m'auraient jamais traversé l'esprit, je les laissais à toutes les hypocrites qui peuplaient le château.
Ruby valait mieux que ça, et même si elle avait peut-être été fâchée au début de ma disparition soudaine, ça ne devait certainement plus être le cas. Plus tard, quand on se croiserait dans les couloirs, ce serait de nouveau comme avant, comme si on ne se connaissait pas. C'était mieux comme ça.
Quelque part, c'était tout de même vrai; nous ne nous connaissions pas réellement. Ou plutôt, moi, je ne savais pratiquement rien d'elle. Juste que ses parents étaient morts de manière "tragique". Aux yeux de la petite fille que j'étais, et même actuellement, ce mot n'avait aucune signification.
Une fin tragique, c'est quoi? A la Roméo et Juliette (film Moldu à coucher dehors que mes parents avaient tenu à regarder "en famille"), mourant chacun dans les bras l'un de l'autre? Se suicidant par amour, ne pouvant vivre sans sa moitié? Cette idée me donnait envie de vomir. Et ça n'avait rien de tragique. C'était juste stupide. On vit pour soi, et non pas pour une personne qui débarque dans notre vie et notre intimité, portant le doux nom d"âme sœur".
Alors, qu'est ce que ce qui fait qu'une mort est tragique, et pas une autre? Quand quelqu'un meurt, il s'éteint à tout jamais, point barre. Ils pouvaient y mettre tous les qualificatifs qu'ils voulaient, pour moi, la mort restait juste la mort. Pas un enjeu dans une relation, pas une solution dans un chagrin. Juste la fin d'une vie.


- Faut croire que oui. Tu vas bien depuis le temps ? Parce que ça fait un paquet de temps non ? me dit Ruby, coupant court à mes pensées, avec une sorte de rire nerveux.

Je reposais le trophée que j'avais commencé à frotter, interloquée. C'était bien de l'ironie qu'elle était en train de me sortir là? Moi qui était plutôt vive d'esprit, il me fallut quelques secondes pour comprendre qu'elle me reprochait mon silence.
J'ouvris la bouche pour répondre, avant de la refermer. Je ne savais pas quoi dire. Si dire la vérité, blessante et lourde, était exclu, alors que pouvais-je bien répliquer?


-Euh, quatre ans non ? Ah oui en effet ! Quatre longues années !

Trois ans, neuf mois et quatorze jours, en réalité. Mais je lui passais les détails, mieux valait qu'elle pense que pour moi ça aurait pu être un ou trente ans. Elle n'avait pas à savoir que j'avais compté chaque jour depuis la mort de Kathleen, malgré moi. Tout ça, ça ne regardait que moi.
Elle pouvait bien garder sa version des faits, après tout, ça m'était égal. Encore une fois, je cherchais quelque chose à lui répondre, avant de me contenter du silence pesant une seconde fois.


-Tu as eu mes derniers appels ? Je t’ai laissé quelques messages. Un ou deux. Ou trois cent peut-être !

Je n'aurais pas su dire combien de messages elle m'avait laissé au juste, elle seule avait la réponse car j'avais mis le feu au téléphone familial quelques jours après le décès de ma sœur. L'entendre sonner toutes les cinq minutes pour écouter un tel nous dire combien notre perte était énorme et infiniment regrettable m’insupportai, alors j'avais fait court.
J'avais bien vu un des messages de Ruby, c'est vrai. Vu, mais pas écouté. Je n'en avait pas eu le courage. A cette époque là, bien que fermement décidée à me faire une carapace impénétrable, j'étais encore vulnérable et entendre la voix de mon amie ne m'aurait pas laissée indifférente. Alors je l'avais supprimé, un pincement au cœur, et puis on oublie vite.
Enfin pas tellement, puisque je me souviens encore de la durée du message inscrite sur le téléphone, la date et l'heure.


-Mais tu devais être très occupé pour ne pas répondre à moi, après tout qu’étais-je ?! Une vulgaire fille que ta tante accueillait, rien de plus, rien de plus !

J'aurais pu prendre la parole, cette fois, elle m'en laissais vraiment le temps. J'aurais pu lui dire que c'était faux, qu'elle seule m'avait aidé à ne pas sombrer dans la déprime à l'âge où l'on joue aux poupées, elle seule avait pu prétendre au titre d'amie. Mais à quoi ça servirait de lui dire tout ça? On verserait chacune une larme, en se disant combien on regrettait de s'être perdue de vue, puis on redeviendrais inséparable.
Je disais ça ironiquement, car je ne pouvais pas l'imaginer autrement. Je n'étais pas le genre de fille qui est toujours collée à quelqu'un d'autre, dépendante d'une amitié ou d'un amour. Si pour certains, la compagnie est vitale, moi, j'avais besoin de solitude. Alors j'encaissais ses paroles coup sur coup.
Même si Ruby avait été là au moment où j'avais un besoin essentiel d'attention et d'amour, aujourd'hui, ça ne changeait rien. Au cas où elle ne l'aurait pas remarqué, j'avais changé, et pas qu'un peu. Je n'étais plus cette petite fille au sourire d'ange, et au regard attristé, à présent j'étais comme un ange, vide d'âme et d'esprit, qui ne ressentait quasiment plus rien, sinon la colère et la rancune.


- N’essaye même pas de t’expliquer, ça ne sert à rien.

Un regard, presque de dégoût envers moi, un regard lourd de déception, avant de revenir sur les médailles. Sur ce point là, elle avait raison. Je n'avais aucune excuse, et donc rien à expliquer. Lui dire la vérité la blesserait, et elle avait beau avoir quitté ma vie depuis longtemps, ce n'était pas ce que je lui souhaitais. Je préférais la laisser penser ce qu'elle voulait, ça simplifiait les choses pour nous deux.
Avoir une amitié serait trop compliqué, notre passé était trop lourd, nos liens trop fragiles. Plus je pensais à cette éventualité, moins je la trouvais acceptable. C'était comme ça. J'étais partie, et il faudrait qu'elle se remette. Elle pouvait bien penser que je m'étais servie d'elle pour combler la solitude qui m'envahissait à cette époque, après tout.


-Tu as raison. Il vaut mieux laisser le passé là où il est, et faire comme si on ne se connaissait pas. J'inspirais un bon coup, et prit soin de garder cet air froid et distant que j'avais pris pour parler. C'est mieux pour nous deux.

Mieux, hein. Eh bien, sans doute. Après tout, je n'avais pas signé de contrat impliquant une amitié à vie. Mais pourtant, je ne pouvais pas m'empêcher, quelque part, de regretter un peu cette période, cet été, du moins avant le jour fatidique. On s'amusait bien, elle et moi. Elle ne me voyait pas comme la petite fille qui cherchait désespérément à ce que les "grands" la remarque. A ses yeux je n'étais pas une gamine qui ne comprenait aux blagues, pas une enfant inutile, arrivée là par erreur.
Elle m'expliquait toujours les plaisanteries que je ne comprenais pas, m'emmenait me balader, me faisait me baigner quand mes parents n'étaient pas là, car ils me l'interdisaient. C'était elle qui tressait mes cheveux indomptables, elle qui avait choisi la robe que j'avais mis pour le mariage de ma cousine. Ruby n'était pas invitée, mais je l'avais fait rentrer discrètement, et nous avions passé un soirée exceptionnelle. J'eus un pincement au cœur en repensant à tous ces souvenirs que je refoulais chaque jour en moi. Mais à présent la machine était partie, et les images de nos mois d'amitié défilaient. Ruby et moi en train de laver Kelthy, le chien de la famille. Ruby et moi escaladant un arbre pour pique-niquer avec vue sur le parc. Ruby et moi au bord de la piscine, à parler de tout et de rien.
Je fermais les yeux un instant, et inspirais une grande bouffée d'air frais. Je recalais tous ces moments qui devaient à présent être enterrés au plus profond de moi même, et ne ressortir que lorsque je le souhaiterai.

Après cet échange, nous avons gardé le silence jusqu'à la fin de la retenue. Dès que les deux heures ont été achevées, j'ai quitté la salle sans un mot, et sans me retourner. Ruby m'en voudrait, puis m'oublierais vite. Car il était exclu qu'elle m'ait aimé comme je l'avais fait.




FIN!
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