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Long way to happy [S.F]

 
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 Long way to happy [S.F]

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Taylord Reegan


Taylord Reegan
Élève de 7ème année



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MessageSujet: Long way to happy [S.F]   Long way to happy [S.F] Icon_minitimeVen 1 Juil - 15:21

[Petite info, l'action se situe au moment de la 2ème/3ème année.]

Je ne savais pas ce que j'étais venue foutre là.
Soit pour faire plaisir à la fille en question, soit pour qu'elle me fiche la paix. C'était pourtant tout à fait le profil de ces personnes que je ne fréquentais pas; trop démonstrative, ce n'était même pas comme si elle pouvait être sympathique. Combien de fois ne l'avais-je pas entendu critiquer celle-ci parce qu'elle était mal coiffée et celle là parce qu'elle était au bras du type qu'elle convoitait. Ce n'était pas une ambiance que j'affectionnais, aussi je m'accordais à la fuir, même si pour cela, je devais rester dans un coin pendant plusieurs heures. Pourtant, je ne la croisais pas souvent et ne la détestais pas plus que cela sans pour autant la porter dans mon cœur; presque d'un commun accord je la laissais tranquille et elle faisait de même. C'était le bon choix car si je faisais en sorte de ne pas trop me faire remarquer, étant bien trop plongée dans les livres de magie pour me soucier du reste, il n'y avait rien de plus chiant que de se faire emmerder sans raison valable, et à mon avis, elle l'avait compris.

Bref, c'est aussi pour cela que je n'avais pas saisi pourquoi elle m'avait harponné ce matin là, me laissant un bout de papier dans la main, avec un sourire, que, même s'il s'était voulu sincère m'avait semblé faux. Le temps de lui lancer un regard interrogateur, elle avait filé avec son groupe et je dépliai le morceau de parchemin, illisible à première vue car son contenu était tout à fait semblable à ce qui ressemblait à des pattes de mouche. Pas impossible à déchiffrer malgré tout; c'était un message pour indiquer où se trouvaient les cuisines de l'école et qui avait même été agrémenté d'un plan. Si c'était au départ parti d'une bonne intention, je ne pouvais m'empêcher de trouver qu'il y avait quelque chose de louche là dessous. Était-ce encore une énième manière de m'inciter à manger quelque chose qui de toute façon ne me faisait pas envie ? Je ne lui adressais jamais la parole, je ne voyais pas pourquoi elle se serait soucier de mon sort tout d'un coup alors que je ne lui demandais rien. J'étais du genre suspicieuse; sans tarder, je l'imaginais dans la grande salle en train de rire avec ses amies expliquant le mauvais coup qu'elle avait préparé. Même si ce n'était pas le cas, ne pas se rendre à ce rendez vous improvisé était un bon moyen pour parer la menace. Paradoxalement à cela, j'étais aussi trop curieuse, et plan foireux ou pas, j'avais envie d'aller voir ce qu'il se tramait là bas. Ce qu'il pouvait y avoir dans les cuisines ne m'intéressaient pas; j'avais une barre de céréale sur moi et cela me suffirait bien. Mais en tant que née moldu je ne savais pas à quoi pouvait ressembler une cuisine de sorcier.
Je devais aller vérifier ca par moi même.

Sans prendre la peine de plier correctement le semblant de message, je le fourrai dans l'une des poches arrière de mon jean's, abandonnant les derniers retardataires de Gryffondor qui allaient à leur tour prendre leur petit dej' parce que c'était le week end et qu'ils avaient fait la grasse mat'. A la place je me glissai dans les cachots toujours aussi frais que lorsque je me rendais en cours de Potions. C'était bien le dernier endroit dans lequel je voulais prendre racine, mais comme il fallait apparemment passer par là pour trouver le fameux endroit, caché à la vue de tous, je n'avais plus qu'à m'enfoncer dans ce labyrinthe de couloirs, pensant d'abord que je n'allais pas me perdre parce que j'avais imprimé l'itinéraire dans ma tête. Erreur, et pourtant ce n'était pas la première fois que ca arrivait; bien sûr, au bout de plus d'un an je commençais à connaître quelques trucs et astuces, surtout en ce qui concernait ces saletés d'escaliers qui ne perdaient jamais une occasion pour en jouer une aux élèves. Enfin, après une petite heure à tourner en rond, sans rencontrer âme qui vive et qui aurait pu me sortir de là, je trouvais enfin le fameux tableau que j'aurais du rencontrer de longues minutes auparavant.

Je m'arrêtai devant et marquai et temps de pause pour observer la nature morte qui se tenait devant moi. Pour éviter de faire une connerie cette fois ci, je ressortais le parchemin, en boule et relisais les dernières instructions. Même si ce qui allait suivre n'était peut être pas de bon augure, je n'en savais rien encore, j'avais un sentiment excitation au fond de estomac à l'idée de ce que j'allais découvrir dans les secondes à suivre. Le papier dans une main, de l'autre je chatouillai la poire en question et hop, l'instant d'après, je me retrouvais propulsée dans une autre monde. Sans mauvais jeux de mots, étant donné que pour un œil extérieur n'appartenant pas à l'univers des Sorciers, j'étais déjà dans un lieu différent que celui du commun des mortels. Comme ca faisait un peu prétentieux de dire ca, je préférais ne plus y penser et m'avançai d'un pas peu assuré dans la pièce, assez grande, où grouillaient multitudes de bruits. Si certains étaient identifiables : raclement de casseroles dans l'évier, couteaux et fourchettes qui s'entrechoquaient, vaisselle qui se brise sur le sol, tambouille qui se mélange -toute seule- ; d'autres, même avec une oreille experte, me semblaient pour le moins étranges. Vrombissements qui ne venaient de nul part, hululement de chouette mais sans chouette, explosions légères qui n'affolaient personne. En parlant de personne, en une sorte de réflexe inutile, je me mettais sur la pointe des pieds pour essayer de voir si quelqu'un se cachait parmi les tables en désordre, mais c'était comme de chercher une aiguille dans une botte de foin. Je n'eus pas le loisir de réfléchir un instant de plus; je sentais qu'on tirait sur mon tee shirt trop grand et mes yeux s'agrandirent, aussi ronds que ceux de mon interlocuteur, alors que mon regard croisait celui d'un personnage pour le moins incongru, qui, avec toute la gentillesse du monde me demandait si j'avais besoin de quelque chose. J'ouvrai la bouche une première fois pour la refermer aussitôt, me donnant sans aucun doute un air de poisson. Toutefois, le petit bonhomme se montrait insistant, un peu comme si sa vie en dépendait, il était pendu à mes lèvres, en apnée. Je m'empressai de lui demander s'il avait du chocolat chaud ou n'importe quoi du genre, en bafouillant toutefois. Au moins il avait repris sa respiration, le plus important.

Mais quel était donc cet... animal ? Je ne savais même pas si cela convenait de le nommer ainsi mais n'osais pas le lui demander alors qu'il revenait rapidement avec ma « commande », de peur de le vexer. Je le remerciai d'un sourire, ne tardant pas à poser la tasse sur la table la plus proche de moi parce qu'elle était en train de me bruler les mains. A moins qu'elle ne se soit perdue en route également, ce qui me paraissait impossible car si elle m'avait demandé de venir là, c'était sûrement qu'elle connaissait le chemin. Pourtant la fille n'avait pas l'air d'être ici, même si je ne pouvais avancer que des suppositions, car avec tout le bazar qu'il régnait ici, c'était difficile de voir plus loin que le bout de son nez. Un autre être étrange venait me frôler me faisant reculer d'un pas et en y regardant de plus près, je voyais qu'ils étaient plusieurs à s'affairer de toutes parts et à s'activer pour plusieurs tâches à la fois.
Mais voilà, je n'en savais pas plus sur leur identité pour autant.

Une chose était sûre, je n'avais pas ma place ici.
Un peu paumée, mais n'ayant rien de mieux de prévu pour la journée, je me hissai donc sur la table, pour attendre, assise, que le chocolat gracieusement offert, refroidisse un peu. Bientôt mes frêles guibolles se balançaient au rythme général du bourdonnement ambiant des cuisines.


Dernière édition par Taylord Reegan le Jeu 1 Sep - 11:34, édité 1 fois
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Stephen Fray


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MessageSujet: Re: Long way to happy [S.F]   Long way to happy [S.F] Icon_minitimeVen 8 Juil - 3:12

– … Et on ajoute la levure exactement là, à cette seconde précise, vous voyez ? Il faut que la pâte soit très dense, par contre, sinon ça ne prend pas bien sûr.

Les deux elfes qui m'entouraient, un à ma gauche, un à ma droite, hochèrent solennellement la tête, littéralement pendus à mes lèvres.

Qui a dit qu'on ne peut pas enseigner la cuisine à un elfe de maison ? Et oui, mesdames et messieurs, c'est ce que l'on appelle avoir des talents cachés. Remarquez… La cuisine n'est jamais qu'une variante des potions. Chez moi, c'était généralement Candy qui faisait la bouffe, mais comme ça ne l'intéressait pas vraiment et que nos parents se souciaient de ce qu'on mettait dans leur assiette comme de leur première chaussette, elle ne poussait jamais ses recettes très loin. Si elle était une fille ordinaire, elle se serait contentée d'acheter des pizzas et nous serions tous obèses depuis longtemps. D'ailleurs, une fille ordinaire n'aurait pas fait la cuisine à sept ans, sans parler des courses, des comptes et du ménage. Fort heureusement pour notre ligne, Candy était un génie. Elle parvenait ainsi à s'assurer que nous mangions bien cinq fruits et légumes par jour et du poisson une fois par semaine, tout en ne dépassant pas le budget familial mensuel. Mais il ne fallait pas attendre de petites fantaisies de sa part. « Haricots verts – Blanc de poulet » lui demandait déjà un petit effort d'imagination.

Alors, de temps en temps, environ trois fois par an… Je décidais de prendre les choses en main, pour un soir (oui, souvent un dimanche, et j'étais rarement debout à l'heure du déjeuner le dimanche).

Au début, je faisais exploser la cuisine. Ça va mieux maintenant.


– C'est gentil, merci, fis-je en accueillant avec plaisir le chocolat chaud qu'un autre elfe venait de m'apporter. Bon, il se fait tard, je devrais déjà avoir pris le chemin de ma salle commune pour y être avant l'heure du couvre-feu. Inutile de briser une règle lorsque l'on peut l'éviter ! Bonne soirée à vous tous.

Effectivement, il était déjà vingt et une heure trente ; et croyez-moi, une demi-heure, ce n'est pas du luxe pour rejoindre, depuis les cuisines, la tour de Serdaigle qui se trouve comme par hasard sept étages et des poussières plus haut. Serpentard et Gryffondor était connus pour se détester de plus en plus au fil des années, de même que Poufsouffle et Serdaigle n'étaient apparemment plus de grandes copines vers la fin de leurs vies ; à mon avis, ça devait déjà prendre des proportions délirantes dans leur jeunesse, pour qu'il choisissent de mettre sept étages entre eux. Et attention, je dis « étage », c'est pas l'habituel deux mètre cinquante, hein.

Enfin bref. Les elfes de maison étaient de bonne compagnie et ce n'était pas la première fois que je leur rendais visite. Oui, oui, j'avais quoi, treize ans ? Mais franchement, quand vous avez l'œil – et je l'avais –, ça n'est vraiment pas compliqué. Observation numéro un, le jour même de mon arrivée à Poudlard : les plats servis surgissent de nulle part au beau milieu des tables. Maintenant, confrontons ce fait établi avec la connaissance de la Loi de Gamp, qui stipule bien qu'il est rigoureusement impossible de faire apparaître de la nourriture à partir de rien. Conclusion : quelqu'un nous prépare discrètement à manger sans se dévoiler. Plus vraisemblablement, une armée de quelqu'un. Il m'a fallu environ trois secondes pour déterminer cela. Vous imaginez ce que je peux déterminer en trois ans ??

Donc, les cuisines, troisième année ? Classique, mais évident.

Arrivant enfin au bout des dernières marches qui me séparaient du septième étage, je m'accordai une pause. C'est alors que je vis passer Taylord Reegan, une Gryffondor que j'avais déjà eu l'occasion de rencontrer plus d'une fois et que j'aimais bien, pour vous dire la vérité. Il n'y avait rien d'étonnant à la croiser ici, étant donné que les salles communes de Serdaigle et Gryffondor étaient, sinon géographiquement proches, du moins au même niveau.

(Oohoooo, Gryffondor et Serdaigle, hein ? Vaillance et sagesse… Pas étonnant qu'ils aient foutu les deux autres à la cave – dans le genre, « La Bête et La Bête » ils devaient être pas mal.)

Et puis surtout, Taylord avait pas mal d'amis chez nous, Scott en particulier. Remarquez, tout le monde est ami avec Scott. Avec la possible exception de Carlton, qui hait les Serdaigle encore plus puissamment que les Serpentard, c'est dire. Là encore, qui serait ami avec Carlton ? A part sa bande de groupies dépravées, j'entends ? Bref. Je saluai donc la Rouge et Or avec toute l'amabilité d'une personne qui s'avère être une vague connaissance. Ne nous leurrons pas, je ne savais pas grand chose de Taylord Reegan. Juste une, sûre.

Une part de cake ?
Non merci.

Et sérieusement, QUI refuserait une part de cake ?

Voilà pourquoi, songeais-je en la regardant s'éloigner, il y avait peu de chances que je la croise un jour dans les cuisines. Ce qui était fort dommage, parce que vraiment, on gagne à connaître un elfe. Sans compter que manger est généralement un bon moyen de ne pas ressembler à un squelette et mourir. Tandis que l'échos de ses pas disparaissait progressivement, je réfléchissais…

… Mais je réfléchis beaucoup, comme vous le savez. Parfois, enfin, souvent, enfin, tout le temps en fait, à une vitesse délirante, et il serait inutile de retracer toutes mes pensées jusqu'au lendemain, seize heures. Heure fatale à laquelle je chatouillai la poire de la tapisserie pour pénétrer à nouveau dans les cuisines de l'école. Quelle ne fut pas ma surprise de voir, qui donc ? Mais Taylord Reegan en personne, déjà attablée !

– Taylord Reegan ! Ça alors, déclarai-je en entrant, aussitôt assailli d'une dizaine d'elfes qui me demandaient tous s'ils pouvaient m'apporter quelque chose.

Je ne sais pas qui a inventé la phrase « vous pouvez obtenir plus avec un mot gentil et un gros bâton que vous ne le pouvez avec juste un mot gentil », mais il n'a de toute évidence jamais rencontré un elfe. Ces petits bonhommes, malgré tout le respect que je leur montrais, s'étaient toujours comportés avec moi comme de véritables serviteurs. Bien sûr, il ne fallait pas venir pendant l'heure des repas, du moins c'était une règle que je m'imposais pour ne pas les déranger dans leur titanesque entreprise. En deux mots très simples. Nourrir. Poudlard. Bien lourde tâche que voilà.

– Vous êtes gentils mais je n'ai pas très faim, les remercia-je, gentiment mais fermement (je savais qu'ils allaient m'apporter quelque chose de toute manière, c'était une façon de leur dire « allez-y doucement ») ; puis je m'installais près de Taylord. Comment vas-tu ? Toujours aussi splendide à ce que je vois.

C'était peut-être l'une des premières choses que j'avais dites à et au sujet de Taylord. J'étais plutôt direct avec ce genre de choses. Mais, dommage (pour elle !), je préférais les blondes.
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Taylord Reegan


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MessageSujet: Re: Long way to happy [S.F]   Long way to happy [S.F] Icon_minitimeMar 12 Juil - 0:39

Je l'attendais, je l'attendais en espérant malgré tout qu'elle se pointe, car me dire que j'étais venue ici alors que je n'avais absolument rien à y faire, ce n'était pas quelque chose qui me réjouissait franchement. C'était peut être ca l'idée en fait; que je poireaute comme une conne car en réalité il se passait un truc méga intéressant autre part, comme ca je ne pouvais pas y participer et loupai donc l'événement à ne pas rater à Poudlard cette année. Mais je ne savais pas pourquoi, je n'arrivais pas à me dire que je la trouvais assez futée pour qu'elle invente une méthode aussi ingénieuse dans le seul but de me faire les pieds. Elle n'était pas méchante, mais ses remarques manquaient parfois de bon sens, alors je ne donnais pas cher de sa manière de réfléchir... Ce n'était pas très sympa de ma part de penser ca, mais je ne pouvais pas m'en empêcher; après tout elle passait son temps à raconter des trucs de nanas entre autres les fringues et les chaussures et ce n'était pas des sujets qui me fascinaient grandement.
Pour ne pas dire pas du tout.

On m'avait fait remarquer, il n'y a pas si longtemps de cela que je n'agissais apparemment pas comme toutes les adolescentes de mon âge. Au départ, à l'entente de ces mots, j'avais immédiatement pensé que j'avais un problème, avant d'en arriver rapidement à la conclusion qu'en fait non, c'était juste que je trouvais ca tellement futile tout ces machins, et que je n'avais pas l'impression d'être à ma place lorsque je discutais avec des filles de treize ans. Après, je n'allais pas jusqu'à crier haut et fort que ce n'était pas moi qui était dans l'erreur, car tant qu'on ne me prenait pas la tête avec tout ces machins de froufrous et autres fanfreluches, je m'en tapai. Il ne fallait quand même pas pousser le bouchon trop loin, ce n'était pas moi qui allait suivre une conversation intense en ce qui concernait les différents modèles de barrettes qu'on pouvait se mettre dans les cheveux.

J'y songeais encore souvent pendant mes longues nuits à garder les yeux aussi ronds et ouverts que des gerbilles, que tout aurait pu être différent si je n'avais pas eu en tête des contrariétés aussi fortes que ce que je vivais depuis quelques années. Je ne pensais pas être la plus à plaindre parce que quoi qu'il arrive, on finissait toujours par trouver malheureux que soi et c'était même ce que je me répétais souvent pour ne pas déprimer sec ou perdre courage. Mais rien à faire j'étais toujours aussi en colère et il était impossible de me sortir de l'esprit cette idée de vengeance qui ne me quittait plus à présent. Ce n'était même pas comme si j'avais envie d'y remédier parce que pour moi c'était tout à fait normal de suivre ce chemin là et tant pis pour les petits désagréments que cela causait. Je n'allais peut être pas infaillible, mais j'étais dans le progrès et je n'allais certainement pas céder maintenant.

Que dirait-elle, si ma tante apprenait la désagréable vérité ?
Bien évidemment elle ne savait pas que j'étais une sorcière et j'avais dû employer de multiples ruses pour faire passer la pilule et lui faire accepter de me laisser entrer à Poudlard. Chose qu'elle aurait sans aucun doute refusé en bloc si elle avait su, alors si en plus je lui racontais mes motivations qui me faisait travailler dur dans cette école afin d'en connaître plus sur la magie, nul doute qu'elle allait frôler l'arrêt cardiaque. Qui plus est je ne voulais pas les mêler à tout ca; eux qui étaient au Texas. Ca m'avait bien assez pourri la vie comme ca et démoralisée tout ce qui était arrivé alors il n'était même pas envisageable de les mettre en danger. A vrai dire je m'inquiétais plus de leur santé que de la mienne, même si je ne lui avais jamais fait part de mes craintes les plus profondes. En même temps, elle ne pouvait pas comprendre et se faisait assez de mouron comme ca pour moi parce que soi disant, je ne mangeais pas assez à son goût – à croire qu'ils s'étaient tous passé le mot, je vous assure ! Mais je ne lui en voulais pas, elle tentait tant de bien que de mal de jouer le rôle de la maman. J'avais mis un moment à comprendre.
Je ne lui en voulais plus.

Ca commençait à bien faire et ma patience avait des limites; en fait elle était même plus que limité surtout quand j'étais l'actrice principale de ce genre de conneries. C'était décidé, dès l'instant où il n'y aurait plus une goutte de chocolat chaud devenu tiède à présent dans cette tasse, je ne resterai pas ici une seconde de plus parce que la seule discussion que je pouvais faire ici c'était en compagnie d'un ami imaginaire qu'en plus je n'avais pas. Ou alors avec les petits êtres qui continuaient de grouiller dans tout les sens -l'un d'eux était quand même revenu à la charge en me proposant du gâteau au yaourt- mais dans tout les cas ils n'avaient pas l'air disposé à prendre le thé avec moi, à moins qu'ils ne me le servent. En gros, c'était peine perdue d'avance.
Bref, arrêtons le massacre.

J'en étais déjà à la moitié quand une personne arriva dans mon champ de vision, et en plus ce n'était même pas celle que je m'étais préparée à attendre. Ceci dit c'était une silhouette que je connaissais déjà puisque c'était celle de Stephen Fray. De toute façon, comment le louper, même s'il n'avait pas encore seize ans -nous avions le même âge- il était plutôt grand et passait bien presque au dessus de toutes les têtes qui attendaient en rang avant de rentrer dans les salles de classe. Je passais rapidement ma langue sur mes lèvres pour éventuellement en enlever les traces de lait qui auraient pu rester. Sans doute que sans cette nouvelle présence je n'aurai pas hésité à utiliser le revers de ma main, mais même si je n'étais pas particulièrement « glamour » -pour la petite histoire, je reprenais les termes de ma camarade de table en cours de sortilèges- quand même, je savais un minimum me tenir en société.
Non, non, je n'en étais pas encore au stade de la guenon.

– Taylord Reegan ! Ça alors.

Ca, c'était justement le moment où lui aussi finissait par me remarquer, à moins que ce ne soit une feinte, peu importe, je n'avais pas le temps de répondre quoi que ce soit pour le saluer à mon tour que déjà une flopée de petits bonhommes aux doigts longs et crochus se jetaient sur lui. Une nouvelle fois un peu surprise par ce comportement que je trouvais pour le moins étrange, je ne me rendais compte quelques secondes plus tard que j'avais gardé la bouche entrouverte, stoppée dans mon élan. Je la refermai un peu plus vivement; peut être que ca ne s'était pas vu.

- Comment vas-tu ? Toujours aussi splendide à ce que je vois.

Je haussai les épaules, je n'étais pas particulièrement bavarde, du moins plus, mais aussi parce que je n'étais pas complètement certaine de la réponse que j'allais lui livrer. Je répondais toujours la même chose à ce type d'interrogations pour éviter justement qu'on m'en pose des plus personnelles, où là c'était le silence complet. C'était dans ces cas là que j'avais la sensation à la fois de mentir aux gens qui m'entouraient, mais aussi à moi même parce que c'était un peu comme si je cachais le sort qu'avait subi ma famille. Oui, mais voilà à chaque fois j'en revenais au même stade, je ne voulais décidément pas qu'on me prenne en pitié, alors je préférais ne rien dire. A la place donc, je me contentais de sourire. Ca au moins, c'était sincère.

- Hm, ça va. L'hésitation du début de ma phrase était minime, en espérant qu'elle ne soit pas perçue. Mais je reprenais vite les choses en main. Mais et toi ? Ca fait un moment qu'on a pas eu l'occasion de se parler.

Je préférais éviter tout commentaire à propos d'éventuels compliments ou autre, ne sachant jamais vraiment comment réagir, mais aussi parce que la plupart du temps, on me disait l'inverse, alors forcément je ne savais pas ce que je devais croire ou pas. Comme ca, j'avais embrayé sur autre chose évitant ainsi la position délicate et puis après tout c'était vrai; j'avais été assez occupée dans les nombreux devoirs qu'on nous avait donné ces derniers temps, ne me laissant que peu l'occasion de passer un petit moment tranquille comme aujourd'hui, avec quelqu'un dont la présence ne me dérangeait pas -pas du tout même.
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Stephen Fray


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MessageSujet: Re: Long way to happy [S.F]   Long way to happy [S.F] Icon_minitimeDim 21 Aoû - 2:09

Ce que j'aimais chez Taylord Reegan, c'est qu'elle n'était pas le type même de la Gryffondor mugissante de base. Elle avait du caractère, mais pas ce sale caractère de cochon qui pourrissait Wayland, pour ne pas la citer – non, vous n'avez rien lu ! Je n'ai pas parlé d'elle – moi ? Jamais ! –, elle n'était pas exubérante comme tous ses camarades. Dans le cas de Carlton, j'avais eu l'impression que son attitude suffisante l'exaspérait au plus haut point. Ce qui nous faisait un point en commun.

Mais un point commun ne suffit pas à bâtir une amitié. Alors quoi ? Je n'avais pas d'amis – ni d'ennemis, du reste. J'étais au-dessus de tout ça. Mon cerveau avait d'autres préoccupations, futiles selon les uns, existentielles selon d'autres. D'accord, existentielles selon moi. Mais Taylord était différente. Disons qu'elle ne ressemblait à personne d'autre. Et dès l'instant où je l'avais vue, voilà ce que j'avais pensé : quel gâchis. Il y a là un tel potentiel, je ne sais pas quoi mais cette fille va tout ruiner si elle continue d'agir ainsi. Alors pour la première fois, je m'étais dit : Stephen, mon vieux, tu dois faire quelque chose.

Et ainsi Taylord Reegan était devenue la première personne que j'avais envie d'aider.

Spécialement quand elle répondait des trucs comme ça :


– Hm, ça va.


Comment résister à ce regard fuyant ? Cette fille était un mystère que j'allais résoudre.

– Mais et toi ? Ça fait un moment qu'on a pas eu l'occasion de se parler.
– Et oui, c'est bien exact, mais il faut dire que tu es toujours si bien entourée !
répliquai-je avec entrain.

A ce moment, les elfes revinrent nous apporter les victuailles que nous n'avions pas réclamé. Je les remerciai avec toute la sincérité dont j'étais capable. En vérité, je comprenais Taylord – par moment, manger me semblait un acte tellement dérisoire ! Je devrais d'ailleurs rectifier une information donnée précédemment sur mon style de vie post-Poudlard. Sans la présence de Candy, mes parents seraient obèses, et moi, j'aurais fini complètement rachitique, ou mort, même, oui ! Parce que, voyez-vous, quand on se plonge dans une expérience, des recherches importantes ou quoique ce soit de très prenant, on… oublie de manger. On oublie la faim, pour être précis. C'est logique, un réflexe du cerveau en fait : quand celui-ci est concentré sur une tâche d'une extrême importance, il met en veille certaines sensations. Imaginez par exemple que vous soyez pourchassé par un ours ; vous ne vous arrêterez pas brusquement parce que c'est l'heure du goûter, même si vous n'avez rien avalé depuis trois jours. Parce que si vous êtes concentré sur autre chose que l'énorme masse poilue qui vous court après, vous risquez de finir tronçonné par les griffes de cette dernière. Sachez pour votre information que les griffes d'un ours mesurent une quinzaine de centimètres et lui permettent de monter aux arbres plus vite que vous. Il peut aussi courir jusqu'à une vitesse de cinquante kilomètres heures bien tassés. Vos chances de survie sont faibles.

Tout ça pour dire, que parfois, ça m'arrivait de dire : manger ? … Naaaaaaan, ne perdons pas notre temps à des occupations si bassement humaines. Ce qui expliquait peut-être en fait pourquoi j'étais long et fin comme une anguille.


– Qu'est-ce qu'on a là ? Humm du canard laqué, voilà qui n'est pas du tout hors de propos ! m'exclamai-je en constatant l'heure à mon poignet.

Ma montre indiquant un peu plus de seize heures, j'aurais dû m'attendre à des sucreries, des gâteaux, des jus de fruits. Et bien non, du canard
.

– Tu en veux un bout ? ajoutai-je en tendant une portion à Taylord – les elfes nous ayant donné un couvert chacun sans nous laisser le temps de protester. C'est délicieux, vraiment.

Pour faire bonne mesure, je mâchais consciencieusement un morceau piqué au bout de ma fourchette.

– Donc, que disais-je ? Ah, oui, ta garde rapprochée ! Tu vois de qui je parle.

Je lui adressai un clin d'œil entendu. Chuck n'avait pas besoin qu'on prononce son nom pour être reconnu à la moindre évocation.

– Tu es sûr que tu n'en veux pas ? repris-je en voyant qu'elle ne touchait décidément pas à son repas. Je t'assure, c'est très bon. Allez, goûte !
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MessageSujet: Re: Long way to happy [S.F]   Long way to happy [S.F] Icon_minitimeJeu 1 Sep - 11:36

– Et oui, c'est bien exact, mais il faut dire que tu es toujours si bien entourée !

J'avais encore perdu une belle occasion de me taire, mais il fallait dire que ce n'était pas facile non plus de marcher sans arrêt sur des œufs. Il y avait beaucoup de sujets que je préférais éviter; aussi dans ces cas là, je ne les évoquais pas et comme ca, j'étais tranquille. Mais ce ne marchait pas toujours, j'aurais dû m'en douter d'ailleurs face à un petit malin comme Stephen Fray, du coup, ca me retombait dessus. Heureusement, j'étais passée maître dans l'art de l'esquive.

- On fait avec; mais je t'avoue que la solitude ne me déplaît pas non plus.

Effectivement, j'avais toujours ce maudit Carlton, qui me collait aux baskets et ce n'était pas faute d'user de combines pour qu'il me foute la paix. J'avais beau être bornée, ca me rendait plus ou moins lasse avec le temps, aussi par moments jetai-je l'éponge et laissais aller. Perdre une bataille ne voulait en effet pas dire perdre la guerre. Par exemple, aujourd'hui, je n'étais pas encore tombée dessus, alors soit c'était un mauvais présage, soit je pouvais m'estimer contente et profiter de ce calme, dont j'en ignorai tout de la durée.

J'avais pourtant souvent l'habitude de me balader toute seule, même si ca ne voulait pas dire pour autant que j'appréciais ca. En réalité, je ne savais pas vraiment ce que je voulais. Je fuyais souvent la compagnie des filles de mon âge, car je n'arrivais pas à m'intégrer car pour cela il fallait que je partage leurs centres d'intérêts, or, même si je faisais des efforts, ce n'était pas possible. Et quand je trouvais enfin la tranquillité parce qu'on ne me demandait pas quelle couleur de bandeau pour les cheveux je préférais, et bien je me sentais encore plus oppressée que si je prenais un bain de foule. Les cuisines finalement, étaient un bon compromis.

Après, je ne savais pas du tout comment apprécier Stephen; c'était quelqu'un d'intelligent, peut être même un peu trop futé par moments, comme je l'avais déjà dit et ce désagréable sentiment d'être percée à jour revenait souvent lorsqu'il s'agissait de discuter avec lui. C'était comme s'il devenait à l'avance dans mes pensées et parfois j'avais même envie de lui dire de sortir de ma tête parce que j'avais l'impression qu'il en savait plus sur moi que moi même. Or il y avait des secrets que j'avais envie de garder et que je me refusais à exprimer au grand jour, tellement ca faisait mal encore, tellement ca ne voulait pas s'estomper et tellement ca me bouffait. Et paradoxalement il y avait dans son caractère quelque chose, un petit je ne sais quoi, qui faisait qu'il était largement plus supportable que la plupart des élèves de l'école car il avait ce don d'amener les choses d'une certaine manière qui ne vous braquait pas. En fait, il était beaucoup plus complexe qu'il n'y paraissait.

Les petits personnages haut comme trois pommes avec des formes de nez différentes, crochus, retroussés ou non, avait l'air d'être aussi têtu que des mules et ne tinrent pas compte de ma précédente réponse en leur affirmant que je n'avais pas faim, ce qui était absolument vrai, et ils ne tardèrent pas à revenir à la charge et pas de la plus mauvaise façon qui soit, car je pouvais sentir mes yeux s'agrandirent à la vue de l'énorme plateau qu'ils nous ramenaient. Nan mais sérieusement, même à deux, pensaient-ils vraiment que nous étions capables de manger tout ca ?! La réponse était déjà toute claire dans ma tête; ce n'était même pas la peine d'y songer.

– Qu'est-ce qu'on a là ? Humm du canard laqué, voilà qui n'est pas du tout hors de propos !

Je lui lançai un regard en coin, un peu médusée. Une barre de céréale, à la limite serait passée, mais du canard -un bien portant en plus !- j'en étais écœurée d'avance ! A croire que nous n'avions pas la même conception du goûter. Je préférais ne pas répondre car peut être qu'en restant silencieuse, tout le monde allait finir par m'oublier. Manqué; finalement je n'étais peut être pas si invisible que ca...

– Tu en veux un bout ? C'est délicieux, vraiment.

Je fus un instant tentée de dire non. Qu'est-ce que je risquais ? C'était vrai quoi, n'importe qui était en droit de refuser du canard laqué en plein milieu de l'après midi, tellement ca semblait invraisemblable. Ce que je ne prenais pas en compte cependant, c'était que nous étions à Poudlard; par conséquent, tout était possible, ce qui n'arrangeait en rien mes affaires. N'étant pas d'humeur à batailler, le faisant bien assez chaque jour. Je finissais donc par tendre mon assiette que l'on m'avait gracieusement donné vers Stephen qui me donnait un morceau de la dite viande. Et autant dire que son simple aspect me donnait plus envie de vomir que quoi que ce soit d'autres, même si je ne pouvais pas en vouloir aux cuisiniers d'avoir voulu bien faire.

- Vérifions ca ! J'essayai d'y mettre de l'entrain, et le pire c'était que j'y arrivais, puisque c'était le rôle que je jouais chaque jour.

Toutefois, je n'y touchais pas; je me voyais déjà faire comme dans les films, lorsque les enfants sont obligés de manger des choux de Bruxelles, ou bien les mettre dans les plantes, ou bien le donner à manger au chien, même si c'était invraisemblable que l'animal ait envie d'y poser la truffe ! Pas de chance, il n'y avait pas la moindre bestiole ici qui pourrait me sauver la vie !

– Donc, que disais-je ? Ah, oui, ta garde rapprochée ! Tu vois de qui je parle.


Entre manger quelque chose que je n'aimais pas en en plus papoter de Carlton, décidément, Stephen était déchainé aujourd'hui ! Qu'est-ce que je disais, c'était tout comme je venais de passer à la sonde, mais c'était aussi une occasion en or; je pouvais prétendre ne pas faire deux choses à la fois, parler et manger en même temps. A ce compte là je préférais largement parler.

- Oui
, je poussai un soupir. Personnellement, je ne pense pas en avoir besoin. Je m'en passerai même très bien, ajoutai-je dans un éclat de rire. Je trouverai bien un moyen de m'en débarrasser.

Ca c'était même certain. Même si j'étais découragée par moments, ca ne m'empêchait pas de croire qu'un jour où l'autre, Chuck le serait également. Ce qui constituait un grand espoir.

– Tu es sûr que tu n'en veux pas ? Je t'assure, c'est très bon. Allez, goûte !

A l'instar du canard, j'étais cuite, et j'allais devoir y passer moi aussi. Réprimant mon dégoût, je plantai délicatement ma fourchette dans un des nombreux bouts qui se trouvaient dans mon assiette et fermait même les yeux au moment de le mettre dans ma bouche et de le mastiquer pendant plusieurs secondes qui parurent interminables avant d'enfin pouvoir l'avaler car ma gorge serrée m'en empêchait.

- Ca se mange, concédai-je mais juste pour lui faire plaisir. Au moins, on ne pouvait pas dire que là, je n'avais pas essayé ! Mais qu'il ne compte pas sur moi pour terminé tout ca, ce qui était une véritable montagne, beaucoup plus effrayante qu'un saut d'obstacle à passer sur le dos d'un cheval.
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Stephen Fray


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MessageSujet: Re: Long way to happy [S.F]   Long way to happy [S.F] Icon_minitimeLun 19 Sep - 22:57

La psychologie humaine, c'est un peu comme la magie. On pourrait croire que c'est de la science, mais c'est plus subtil que ça en fait. Il y a en chaque spécialiste du cerveau humain et de son fonctionnement, beaucoup de connaissances mais aussi une grande part d'intuition. Tout ne s'apprend pas dans les bouquins de psychanalyse. C'est ce que qu'on appelle un “don”. Maintenant, voilà un mot que je n'aime pas beaucoup. Derrière le mot “don”, il y a l'idée de quelque chose qui a été offert, comme un cadeau sorti de nulle part et finalement un peu extérieur. Mais un don, ça se cultive.

Ainsi, si je n'étais pas naturellement doué pour comprendre les mécanismes de la pensée et leur fonctionnement, je pouvais toujours essayer de travailler mon sens de l'écoute et d'améliorer mes compétences. Taylord serait mon vélo d'intérieur sentimental, décidai-je. Sentimental, car je sortais par ma démarche du cadre strictement rationnel, sans pour autant m'avancer le domaine du super naturel.

Mais les femmes ne sont elles pas, naturellement… super naturelles ?


– Ça se mange.


En tous cas, Taylord ne parlait pas beaucoup. Ce n'était pas vraiment courant chez une fille, bien que je connusse quelques spécimens de ce genre. Serdaigle était plein de filles très sages et peu causantes – et ennuyeuses. Mais la plupart des gens sont ennuyeux au début. Sauf Taylord Reegan. Je voyais bien qu'elle était mal à l'aise mais ça me faisait à moitié rire de la voir se débattre avec sa conscience pour avaler un bout de canard. Taylord était manifestement aussi complexe que j'étais simple, ma petite énigme à moi. Bien sûr, c'était en partie très drôle, mais d'une manière touchante et un peu pathétique qui provoquait quelque chose au niveau de mon cœur, comme un pincement. Mon cœur se portait bien, je le savais, c'était mon cerveau qui faisait fonctionner tout ça. Mais quand même. Je n'étais pas insensible. Enfin pas complètement.

– Ah ! Taylord, Taylord, Taylord, m'exclamai-je avec un sourire.

Je pris un autre bon morceau de canard et le fourrai dans ma bouche.


– C'est un si joli nom, d'ailleurs, ajoutai-je après avoir avalé un peu de travers – j'avais tendance à manger vite et à mâcher très peu, car il fallait gagner du temps, toujours du temps.

Le temps qui court et ne s'arrête pas devait être harnaché comme un cheval au galop pour ne pas en perde une seule miette.

– Peu importe l'accent, il reste doux à l'oreille. De qui le tiens-tu ? Simple curiosité de ma part, ne t'inquiète pas.

Comme les Elfes autour de nous commençaient à s'agiter un peu (ils n'étaient pas dangereux mais ils pouvaient néanmoins paraître assez effrayants lorsqu'on refusait de manger ce qu'ils préparaient), je les calmai un peu d'un petit geste équivoque qui les fit s'en aller en nous saluant avec respect. Ne vous méprenez pas, nous n'étions pas des êtres à part pour eux. Ces créatures charmantes étaient naturellement polies et serviables, ce qui en faisaient malheureusement des esclaves de choix, mais aussi des amis formidables et de très bons hôtes, capables de rivaliser avec les irlandais eux-mêmes !

– Ils vont revenir. Mange donc encore un peu, ça les rassurera, conseillai-je à Taylord.

La pauvre avait l'air si désespéré que je me demandais s'il serait vraiment cruel d'éclater de rire devant sa mine déconfite.


– Mes parents ont nommé ma petite sœur Candy parce qu'ils voulaient que leur fille ait un prénom aussi doux qu'une sucrerie, poursuivis-je en avalant un autre bout à toute vitesse. Cela ne l'a pas tellement influencée, je crois. Comment prononces-tu ton prénom avec l'accent du Texas ? Je parle du tien, le vrai, pas l'accent customisé de ton ami Carlton qui avale ses mots comme s'il espérait que personne ne remarque qu'il est de Bristol.

Oui, je savais que Carlton venait de Bristol. Sa façon de parler me le disait. Il n'était pas le seul à avoir adopter un accent étranger à sa région : j'étais du sud de Londres, et laissez-moi vous dire qu'il était hors de question de m'exprimer dans le cockney des bas quartiers. Même enfant, pendant mon unique année de scolarité à l'école primaire du bout de la rue, je refusais de parler comme les autres, adoptant toujours un langage poli et surtout compréhensible. Repérer les accents et deviner les origines de mon entourage était devenu un de mes jeux favoris et, à Poudlard, je me régalais car les jeunes venaient effectivement des quatre coins du pays. Merlin, il y avait même quelques enfants d'origine étrangères, des japonais, des russes, bref, n'importe quoi. J'arrivais toujours à déterminer la provenance de chacun. Certains, comme Scott, étaient faciles – on ne risque pas de se tromper en discutant avec un écossais, et l'accent de Scott était particulièrement criant (en fait, il réussissait à paraître distingué malgré lui, ce qui en soit était un exploit). D'autres demandaient un peu plus de réflexion, comme celui de Megane Parry (mais entendant parler sa sœur je n'avais plus eu aucun doute). D'autres enfin demeuraient un mystère. Je m'interrogeais encore sur Wayland, parce qu'il me semblait qu'elle avait un léger accent américain, alors que sa mère s'exprimait dans un anglais très épuré, quasi scolaire.

Aucun détail, oral, visuel, tactile, olfactif, ne m'échappait. Mais je ne m'en servais jamais que pour m'amuser, me distraire et tromper l'ennui.


– Ceci dit, je reconnais, concédai-je après un moment de réflexion, que je comprends Carlton, d'une certaine façon. Les Etats-Unis ont ce charme qui fascine le reste du monde. Tant de choses à explorer, tant de possibilités. Enfin ! Nous sommes ici, et c'est bien ainsi, n'est-ce pas ? Mange un peu Taylord, s'il te plaît.
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Taylord Reegan


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MessageSujet: Re: Long way to happy [S.F]   Long way to happy [S.F] Icon_minitimeVen 23 Sep - 18:22

Je pense qu'on était tous d'accord là dessus : Stephen Fray pouvait être de ce genre de personnes qui se révélaient être effrayantes. Alors oui, d'une part à cause de cette manie étrange de sonder les gens comme on donne un coup de baguette magique, mais il avait parfois -non, en fait tout le temps pour être plus exact- des réactions tellement imprévisibles, que justement on aurait pu imaginer n'importe quel type de réponse au lieu de celle là, alors, on tombait des nus et on ne savait plus quoi répondre. Le principe des gens imprévisibles, certes, mais quand même à chaque fois ca me faisait le même effet et s'il y avait bien quelque chose que je détestais c'est qu'on vienne me déstabiliser sur mon terrain de jeu, ce que le Serdaigle était, malheureusement pour moi, en train de faire en ce moment même. Alors était-ce parce que je me braquais parce que dès qu'il s'agissait de nourriture j'étais incapable de répondre présente ou alors ou alors parce que c'était juste ce gars qui avait la force de me faire perdre tout mes moyens, je n'en savais rien, mais ce que je croyais en revanche, c'était qu'à ce stade là il ne valait mieux pas savoir, tout comme ne pas avoir à choisir entre les deux hypothèses car je ne pouvais à l'heure actuelle, pas déterminer laquelle je préférais ou plutôt, celle qui me dérangeait le moins.
Pourquoi est-ce que j'avais eu l'idée de venir dans les cuisines, moi aussi ?!

Depuis le début, j'aurais pu prévoir que Taylord Cuisines était une équation que se révélait être sans solution et pour en arriver à cette conclusion, par contre, là pas besoin d'y aller par quatre chemins. Je ne pouvais m'en vouloir qu'à moi même et à présent regrettais le feu chatoyant de la salle commune des Gryffondor. En même temps être avec Stephen ne me déplaisait pas non plus hormis le fait qu'à l'instant même je devais plus m'apparenter à un lombric plutôt qu'autre chose, mais tant pis. Voilà qu'à présent, je me contredisais toute seule.

– Ah ! Taylord, Taylord, Taylord.

Sans savoir quelle attitude adopter du coup, je me contentais de tourner ma tête vers lui, les yeux grands ouverts, un petit sourire perdu sur le visage, comme si le simple fait de l'observer comme ceci pourrait m'aider à me mettre sur la piste, de comprendre ce qu'il sous entendait. Mais non, impossible, rien à faire, à croire que je ne devais pas avoir ce don qu'il possédait, ce qui était bien dommage. Je n'avais plus qu'à espérer qu'il me le prête pour quelques minutes, pour ne pas passer pour une paumée qui n'est pas dans son élément, même si ca devait surement être déjà fait.
Oui le bon feu chaud de la salle commune... il était si loin des cachots...

– C'est un si joli nom, d'ailleurs. Peu importe l'accent, il reste doux à l'oreille. De qui le tiens-tu ? Simple curiosité de ma part, ne t'inquiète pas.

La chance tournait enfin et j'allais saisir l'occasion au vol. Il était temps de renverser la tendance. Au moins une chose que moi je savais et le bleu et bronze non, ce n'était pas grand chose comparé à l'étendu de son savoir, mais c'était déjà ca. Et moi qui même après deux années passées ici je découvrais encore de nouveau trucs concernant la magie chaque jour... Je devais paraître bien ignare et ca me dérangeait presque car je voulais lui prouver que je n'étais pas inintéressante !
Pourquoi d'ailleurs ?

- Apparemment il y avait un arrière grande tante qui s'appelait comme ca, mais l'écriture était différente
, grande tante que je n'avais jamais connu, je tenais l'information de ma mère. Ca signifie « tailleur »...

Ma voix se perdait rapidement dans ma gorge, car maintenant que j'y pensais, on ne pouvait pas dire que j'étais à la pointe de la mode, au contraire du métier qui comme cela l'indiquait, faisait justement sorte que les vêtements soient fait sur mesure. Moi c'était plutôt short trop grand et il en était de même pour les tee shirts, mais je m'en fichais; l'essentiel pour moi, c'était d'être bien dans mes fringues au lieu de porter des jeans tellement serrés qu'on ne pouvait même pas respirer dedans. Oui, il valait mieux flotter dedans à ce compte là.
Cependant, mon répit fut de courte durée.

En effet, les petits êtres étaient toujours là à observer mon assiette avec leurs yeux globuleux et je me sentais presque coupable de ne pas faire d'effort. Inutile que ce fut encore pire après la remarque de Stephen.

– Ils vont revenir. Mange donc encore un peu, ça les rassurera.


Oui. Non. J'allais trouver une combine, qu'importe, en attendant, la réponse était la même et ce n'était pas encore prêt de changer : non.

- Ce n'est pas exactement comme ca que j'imaginais un goûter...
dis-je pour me justifier, mais en m'excusant presque toutefois. Mais mon avis restait le même.

– Mes parents ont nommé ma petite sœur Candy parce qu'ils voulaient que leur fille ait un prénom aussi doux qu'une sucrerie, Cela ne l'a pas tellement influencée, je crois.

Je me mis à imaginer la sœur du Serdaigle. Mes premières images furent celles d'un Stephen version fille mais s'il laissait entendre qu'elle non plus, son prénom ne lui ressemblait pas, ca pouvait bien être une Fray dans toute sa splendeur, c'est à dire puissance dix mille ! Oulala, ca aussi, c'était le genre de choses qu'il valait mieux laisser sous terre autant de temps qu'on le pouvait...

- Comment prononces-tu ton prénom avec l'accent du Texas ? Je parle du tien, le vrai, pas l'accent customisé de ton ami Carlton qui avale ses mots comme s'il espérait que personne ne remarque qu'il est de Bristol.


C'était quand même dingue ca, même quand Chuck n'était pas là, il arrivait quand même à me pourrir la vie d'une façon ou d'une autre. Vraiment, je ne pouvais vraiment pas m'encadrer ce gars. Restait plus qu'à lui faire comprendre, quitte à employer les grands moyens. Pour prouver qu'il me passait carrément au dessus au dessus de la tête, c'était seulement maintenant, que j'apprenais qu'il était de Bristol, c'est pour dire ! Cependant, face à la comparaison de Stephen, je ne pouvais m'empêcher de réprimer un éclat de rire et ainsi me prêtait plus volontiers au jeu, répétant alors mon prénom. Je devais avoir l'air tout à fait ridicule d'ailleurs.

– Ceci dit, je reconnais, que je comprends Carlton, d'une certaine façon. Les Etats-Unis ont ce charme qui fascine le reste du monde. Tant de choses à explorer, tant de possibilités. Enfin ! Nous sommes ici, et c'est bien ainsi, n'est-ce pas ?


Le garçon parlait beaucoup... Soudain, cela me vint comme une évidence. Parler beaucoup, c'était peut être ca l'astuce ! A Poudlard on m'avait souvent fait la réflexion que je ne tapais pas souvent la causette, mais cela ne voulait pas dire que je ne savais pas tenir un discours. J'avais des antécédents, mais ca, personne ne le savait. Parce que tous autant qu'on était, on se fiait avant tout à nos première impressions sans chercher à savoir ce qu'il y avait derrière.
Nouvelle carte en main.

- On est jamais content de ce qu'on a de toute façon
, remarquai-je. A croire qu'on aime bien se contrarier pour rien. Mais je ne vais pas te mentir, moi, y retourner tout les étés, est loin de me déranger ! Pourtant je ne voyais pas en quoi on pouvait rêver de ma vie, car même si là bas, c'était ma maison, je n'avais plus les bras de mes parents pour m'y accueillir... Mais à Poudlard aussi il y a bien assez d'endroits à découvrir...

J'étais certaine qu'il y avait des lieux ici dont j'ignorai l'existence, mais peut être pas Stephen puisqu'il connaissait tout sur tout et une fois encore, je me sentais toute petite par rapport à lui... Et voilà, en fin de compte, j'avais encore perdu une bonne occasion de me taire ! Car en plus cela n'eut même pas l'effet espéré, à croire que rien ne voulait aller dans mon sens.
Oui, pourquoi rien ne pouvait pour une fois se passer comme je le voulais ?

- Mange un peu Taylord, s'il te plaît.

Je rendais les armes.
L'entendre prononcer ces derniers mots m'angoissèrent subitement, comme si j'étais prise dans un étau qui se resserrait tout doucement, sans me laisser la possibilité de m'enfuir. En continuant dans cette voie là, je n'allais pas y arriver, cette épée de Damoclès au dessus de ma tête était trop menaçante et me faisait peur.

- Non, finis-je par me résoudre à répondre. Je suis désolée, ca ne va pas être possible. La simple perspective de devoir remettre un morceau caoutchouteux dans ma bouche me terrifiait presque même si je faisais encore tout ce que je pouvais pour le masquer. Pour appuyer mes propos je laissai tomber la fourchette dans mon assiette que je posai à côté de moi, bien décidée à ne plus y toucher.
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MessageSujet: Re: Long way to happy [S.F]   Long way to happy [S.F] Icon_minitimeVen 14 Oct - 22:08

Toujours la même chose. La même rengaine, le même scénario, encore et encore. Stephen appuiera-t-il sur le bouton rouge ? Le Grand, Gros Bouton Rouge Clignotant Qui Ne Doit Être Pressé Sous Aucun Prétexte ? Mais bien sûr que oui. C'est tellement amusant.

Car chacun d'entre nous a son petit bouton, son petit levier sensible. Ordinairement, je n'étais pas homme à le remarquer, car toutes ces histoires de manipulation ne m'intéressaient pas. Maintenant, si je voulais… eh bien… je me débrouillais plutôt. C'était une question de logique, n'en fait. L'histoire d'une personne n'est guère plus difficile à établir que celle de n'importe quel objet. Armé de bonnes connaissances et d'une solide expérience… Mais encore fallait-il s'y intéresser. Rares étaient les personnes capables de m'arracher des mots de pure méchanceté, et encore fallait-il qu'ils m'eussent provoqué. La mesquinerie en elle-même était une chose que je considérais comme si basse que je ne pouvais décemment m'y complaire à mon tour. Je détestais les gens détestables de parvenir à se faire détester car j'avais en moi la volonté indéfectible de trouver du bon en toute chose. Ne pas y parvenir était, pour ainsi dire, frustrant.

Il y avait plus que juste du bon en Taylord Reegan. Peut-être parce qu'elle était triste derrière ses sourires, peut-être à cause de son accent pas tout à fait comme ceux de chez nous – peut-être simplement parce qu'il n'y avait rien d'extraordinaire en elle ; la Gryffondor m'impressionnait. Au sens premier du terme. Petite chose insignifiante avec ses bras trop maigre et ses jambes qui pouvaient difficilement soutenir le reste de son corps, comment pouvait-elle tenir encore debout ? C'était ça le vrai courage, songeais-je. Quand tout le monde croit qu'on ne peut plus marcher, on avance encore.

A ma demande, elle répéta son prénom deux ou trois fois, hésitante, souriant à moitié, ayant l'air de se trouver parfaitement ridicule. Plus encore que d'habitude, elle semblait à la fois triste et heureuse, et je me dis que peut-être plus personne ne l'appelait-il ainsi depuis qu'elle était partie étudier à Poudlard. Si elle était venue ici, ce ne pouvait être que pour quelques raisons : ou bien elle avait déménagé ; ou bien ses parents l'avaient envoyée ici à cause de la réputation de l'école (et alors, il fallait qu'ils soient très riches) ; ou bien encore, elle n'avait plus personne aux Etats-Unis.

Comme ce devait être étrange, me disais-je, de changer aussi brusquement d'environnement. Etrange, et excitant. Moi-même, venant du sud de Londres, je n'avais pas eu trop de mal à m'adapter au climat écossais. Les hivers seulement étaient un peu plus rigoureux dans les Highlands, mais j'avais toujours préféré le froid au chaud. Quand l'air gèle autour de soi, on s'oblige à bouger et à chercher des solutions pour se couvrir et se réchauffer ; quand sonne l'heure de la canicule, que peut-on faire sinon se déshabiller (quand on le peut), s'allonger et ne plus bouger jusqu'à ce que la chaleur retombe ?

Avec mon habituelle curiosité, je me demandais ce que Taylord dirait de toutes ces réflexions. Mais je n'étais pas encore près à partager avec autrui les mille idées qui passaient dans ma cervelle. J'étais habitué à ce qu'elles me traversent, sans vraiment m'atteindre, à une vitesse furieuse et qui cependant m'apparaissait parfaitement ordinaire. Tout comme les mots jaillissaient de ma bouche à intervalle régulier et sans que je puisse vraiment contrôler tout ce que je disais. Ce n'était pas facile de « filtrer » les informations circulant de mon cerveau à mes cordes vocales – enfin, si vous comprenez la métaphore, dans la réalité c'est bien plus complexe mais évidemment il n'est l'heure d'en discuter. L'important est, que Taylord répondait à présent à mon bla bla incessant. Pendant un instant, j'eus l'espoir de l'avoir dérider. Mais quand je lui suggérais de manger ce qu'il y avait dans son assiette, une fois de plus – une fois de trop –, je la vis abandonner tout faux semblant. Je ne parvenais pas à déterminer si j'étais satisfait d'avoir brisé sa résistance, comme j'aurais dû l'être.


– Non. Je suis désolée, ça ne va pas être possible.

Sa voix était faible, mais déterminée. Je la jaugeai un moment du regard. Je n'en étais pas vraiment conscient, mais cette habitude de dévisager les gens en silence rendait mes interlocuteurs nerveux, mal à l'aise – et Taylord Reegan ne coupait pas à la règle.

– Et pourquoi donc ? répliqua-je, très sérieusement.

Je plissai légèrement les yeux, scrutant son visage comme si je pouvais comprendre ce qui se passait dans sa tête ainsi. J'attrapai sans brutalité ma fourchette et piquai un bout de canard dans son assiette. Elle eut un mouvement de recul, comme si elle s'attendait à ce que je lui enfonce le morceau de viande dans le gosier, mais je me contentai de lever négligemment la fourchette parallèlement à mon visage.

– C'est pourtant du très bon canard, murmurai-je, presque comme une confidence, élevé en Irlande si je me fis au goût. Tu es raciste ? ajoutai-je, soupçonneux.
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MessageSujet: Re: Long way to happy [S.F]   Long way to happy [S.F] Icon_minitimeLun 17 Oct - 17:51

Au moins une chose était sûre; à mon âge déjà, je savais ce que je voulais. Dans la théorie, ce n'était pas très compliqué, ce n'était jamais rien que des buts simples. Je voulais en apprendre le plus possible sur la magie, ce monde qui même après trois années passées ici m'était encore inconnu sur de nombreux points. Pour cela, je devais travailler dur et tant pis pour les sacrifices que ca impliquaient. Contrairement aux apparences, je n'avais jamais été très studieuse à l'école, la plupart du temps je faisais mes devoirs la dernière minute pour les rendre le lendemain à notre enseignante et après ca passait ou ca cassait et la majorité des cas, je m'en sortais tout juste avec la moyenne et comme c'était le minimum à avoir, ca me convenait tout à fait.

Il avait pourtant fallut que je prenne sur moi en arrivant à Poudlard. Pour une chose très simple d'abord, pour mes parents qui s'étaient fait une joie de savoir que j'allais apprendre des choses qui dépassaient l'ordinaire. J'avais été pleine de doutes à cette époque et avais longtemps hésité entre partir à l'inconnu alors que plus rien ne me retenait dans ce pays où il pleuvait tout le temps et qui ne m'intéressait pas tant que ca, ou alors rester au Texas. Pour honorer leur mémoire, j'avais finalement opté pour la première solution, mais aussi parce que j'avais une autre idée en tête, bien plus sombre et pour cela ca pouvait toujours me servir, même si je ne savais pas vraiment si ca allait me servir pour plus tard même si j'avais fini par apprendre que oui, ca allait être plus qu'utile pour lutter contre ces abrutis que les sorciers apprenaient les mangemorts.

Ca n'avait pas été facile les premiers temps; je n'y comprenais strictement rien et n'était pas spécialement plus douée qu'un autre avec une baguette magique; mais à force de persévérance, je m'y était habituée, et le faisait presque naturellement. Même si je ne pouvais m'empêcher de penser que ma vie aurait pu être tout à fait différente.
Mais elle ne l'était pas. Il n'y avait pas plus de questions à se poser.

Je pouvais devenir aussi têtue que Stephen en un claquement de doigts si je le voulais; d'ailleurs, c'était fait. Alors si je ne voulais pas manger de canard, je ne mangerais pas de canard, il n'y avait pas besoin de chipoter. Ca aussi dans les faits c'était plutôt simple; toutefois mon camarade n'avait pas l'air d'être du même avis que le mien et aujourd'hui je n'avais pas forcément envie de m'engager dans un combat et des explications que de toute manière il ne comprendrait pas. Mon oncle, ma tante, ma cousine ne comprenait pas, peut être même qu'ils n'essayaient même. Ce triple échec m'avait convaincu de ne pas renouveler l'expérience.

– Et pourquoi donc ?


Je poussai un soupir, mi lassée, mi exaspérée. Ca avait l'air pourtant si simple, comme ca, de laisser les gens dans leur coin comme si de rien était. Allais-je quand même tomber dans son piège et lui accorder le bénéfice du doute ? Pas tout de suite en tout cas.

- Parce qu'à l'heure du goûter, moi,
commençai-je avec une pointe d'amusement malgré tout, je ne mange pas de canard.

C'était une belle façon de se défiler, je vous l'accorde, mais il fallait savoir que j'étais passée maître en la matière dans le genre et que je faisais ca dans les règles. Ceci dit j'avais comme la nette impression que cette simple remarque n'allait pas suffire et lorsqu'il approcha sa fourchette de l'assiette, j'eus un léger mouvement de recul pour parer toute éventuelle tentative; je ne pensais pas qu'il le ferait, mais quand même, on ne savait jamais.

– C'est pourtant du très bon canard, élevé en Irlande si je me fis au goût.


Je levai un sourcil perplexe. C'était bien la première fois qu'on me disait d'où venait de la viande rien qu'en la goûtant !

- Tu peux savoir ca, toi ? J'étais quand même curieuse des prochains arguments qu'il allait développer. J'étais certaine qu'il en avait des tonnes. Mais ca ne change rien.

Irlande ou pas, du canard, pour moi, ce n'était jamais rien de plus que du canard, que j'étais toujours bien décidée à ne pas manger.

- Tu es raciste ?

Rapport à ma pensée précédente, je laissai échapper un éclat de rire devant son interrogation. Au moins, il avait le mérite de rendre de rendre la situation drôle.

- Mais bien sûr que non ! M'exclamai-je avec un sourire. Je ne savais même pas d'où il venait ton canard ! Je marquai un temps de pause et hésitai une fraction de seconde avant de poursuivre, c'est juste que ca ne me fait pas envie. C'est tout.

Même carrément pas envie, mais ca, je ne l'ajoutai pas.
Comme rien d'autre dans cette cuisine d'ailleurs.
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Stephen Fray


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MessageSujet: Re: Long way to happy [S.F]   Long way to happy [S.F] Icon_minitimeLun 31 Oct - 13:29

Le combat entre Taylord et moi était désormais engagé. Il y avait du canard dans mon assiette ; il y avait du canard dans son assiette. À la droite de nos assiettes, une fourchette (bon, la mienne était actuellement dans ma main, mais qu'importe, c'est une figure de style). À gauche : nos couteaux, aiguisés de manière sensiblement égale. Même tout à fait égale ! Ah, la précision des elfes, une merveille.

Mais surtout, nos armes principales, c'est à dire notre sens de la répartie et notre détermination, se valaient. Voilà ce que j'aimais en Taylord : nous étions égaux. Sa cervelle à elle aussi tournait à plein régime. C'était une stratège ! Dans son regard brun, je lisais les questions qui s'agitaient doucement comme des petits poissons au fond d'une mer obscure. Qui es-tu ? Pourquoi tu dis ça ? Comment vais-je répondre ? Tout ça, qu'est-ce que ça veut dire ?

… Qu'est-ce que ça veut dire…


– À l'heure du goûter, moi, je ne mange pas de canard.

Ben voyons, c'est bien pratique ! songeai-je, mais je jouai le jeu et acceptai son explication sans sourciller. Elle parut déstabilisée, en revanche, quand je mentionnai la provenance de notre nourriture. Il y avait en fait une explication toute simple que j'étais bien près de lui fournir : elle comportait, entre autres, un bref résumé en cinq parties divisées elles-mêmes en trois sous-parties de l'histoire de Poudlard, une étude chronologique des importations de volaille entre l'Irlande et l'Écosse du XVème siècle à nos jours, et un rapport de 1856 sur la maladie de la canne folle qui avait sévi pendant presque dix ans à Édimbourg à cause d'un certain Edgar Brulepot qui s'était amusé à faire cracher du feu à l'ensemble de sa basse cour pour lutter contre le renard des villes, ce fléau bien connu de nos contrées. Toutefois, je préférai laisser ce paragraphe pour une soirée qui serait plus propice à une telle conversation.

Ma question sur son éventuelle fermeture d'esprit à l'égard de nos amis farfadets – pardon, irlandais – la fit éclater de rire.


– Mais bien sûr que non ! Je ne savais même pas d'où il venait ton canard ! répliqua-t-elle comme si j'étais un gentil idiot.

Plus notre conversation se poursuivait, et plus je me rendais compte que je commençais à ressentir des sensations que je n'avais, jusqu'à lors, jamais expérimenté. J'avais voulu voir Taylord et m'intéresser totalement à elle, et tenter de percer le secret qu'elle paraissait dissimuler sous ses sourires un peu condescendants et sa moue pensive. Voilà que j'étais pris à mon propre jeu et que c'était elle qui me révélait à moi-même ! Depuis toujours, j'étais différent des autres enfants. Quand on est un peu plus intelligent que la moyenne, même de peu, les gens vous détestent : parce qu'ils ont peur ou parce qu'ils sont jaloux. Et les gens aussi voire plus intelligents que vous – car il y en a, enfin je pense – ne vous aiment pas non plus car ils voient en vous une menace. Tout ce que je voulais, c'était quelqu'un pour rire avec moi ; pas quelqu'un à impressionner, juste quelqu'un qui pour une fois ne me regarderait pas avec méfiance, répulsion ou peur. Quelqu'un qui ne serait pas impressionné par mes exploits au point de ne pas oser m'approcher. Quelqu'un qui serait capable de me regarder avec un peu de tendresse, comme un gentil idiot.


Mais comme j'allais sourire en retour, le moment passa, et l'expression heureuse sur le visage de Taylord sembla s'évanouir. Elle ne disparut pas tout à fait, mais c'était comme si un voile de tristesse l'avait recouvert : transparent, mais perceptible malgré tout.


– C'est juste que ça ne me fait pas envie, c'est tout, reprit-elle après une seconde d'hésitation.

Je ne voulais pas la voir ainsi. Joignant les mains au-dessus de la table, les coudes solidement plantés de chaque côté de mon assiette, j'appuyai ma tête sur mes doigts serrés pour plonger mon regard dans le sien.


– Bien ! Qu'est-ce qui te ferait envie, alors ? Cette cuisine regorge de trésors et voilà toute une troupe de vaillants soldats, tout disposés à combattre les dragons de la cuisson pour te servir, gent Damoiselle !

Ça me faisait rire de comparer les elfes à des chevaliers en armures étincelantes, quand on voyait l'état dans lequel ils se trouvaient, les pauvres, avec leurs taies d'oreillers rapiécées et leurs yeux énormes et leurs bras chétifs à la peau sombre.

– Ou alors, si tu n'as pas faim, nous pourrions faire autre chose, ajoutai-je. Nous pourrions faire danser ce canard sur la table ! Je ne connais pas de sortilège pour ça, mais nous pourrions l'inventer. Ou alors, créer une recette affreuse et demander aux elfes de la servir ce soir aux Serpentard, et nous verrons bien leur réaction ! On pourrait prendre des gâteaux, les emmener en haut de la tour d'Astronomie, ne pas les manger et voir lequel s'écrase le plus vite, on pourrait…

Je soupirai. J'avais beaucoup d'imagination mais je n'étais pas sûr que Taylord aie envie d'en entendre d'avantage. J'avais peur soudain qu'elle me prenne pour un fou elle aussi et qu'elle s'en aille sans un mot.
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MessageSujet: Re: Long way to happy [S.F]   Long way to happy [S.F] Icon_minitimeJeu 3 Nov - 18:22

Je n'allais quand même pas m'avouer vaincue aussi facilement. Cela ne suffirait pas à me sortir d'affaire bien sûr, mais c'était déjà un bon début et me prenais presque au jeu, avec l'envie de retourner la situation à mon avantage, parce que pour le moment, ca avait l'air d'être plutôt Stephen qui menait la danse et moi je me laissais tranquillement ballotée d'un côté à un autre, comme si finalement, ca ne me dérangeait pas tant que ca. D'ailleurs, et c'était une première, j'arrivais même à y trouver de l'amusement pour tenter de contrecarrer ses plans, diaboliques ou non.
Seul problème : je n'étais pas très bonne danseuse.

Mais pour apprendre et progresser, il fallait bien commencer quelque part, et rien n'était impossible à supposer de vouloir un peu de volonté et là dessus, je n'avais pas trop à m'en faire car lorsque j'avais décidé de faire quelque chose, je le faisais malgré les obstacles qui se dressaient devant ma route. Alors bien sûr, il y avait des fois où c'était moins évident que d'autres, mais je continuais de croire qu'à force de persévérance, ca finissait toujours par payer. Et ceux qui pensaient le contraire... et bien c'était justement parce qu'ils ne persévéraient pas assez, voilà tout !

Et bien avec ce fameux canard, c'était exactement pareil, j'avais décidé de ne plus y toucher, point. Alors oui, dans les faits c'était facile, comme toujours en fait, mais dès que la pratique entrait en compte, bien souvent ca devenait plus délicat, en fonction des phénomènes qui pouvaient bien se présenter en face de vous. Comme je n'étais pas mauvaise joueuse et que j'étais dans mon bon jour, j'étais même prête à relever le défi que Stephen m'avait sournoisement lancé.

Toute disposée à présent, je l'observai, un brin avec malice, curieuse de connaître le prochain stratagème qu'il avait mis au point en l'espace de quelques secondes dans sa tête, et prête à en découdre quoi qu'il arrive. Je n'étais toutefois pas sûre de le battre sur ce domaine et il y avait une part de risque majeur à ce que je me fasse malgré tout avoir. Et bien tant pis, j'allais quand même prendre ce risque.

– Bien ! Qu'est-ce qui te ferait envie, alors ? Cette cuisine regorge de trésors et voilà toute une troupe de vaillants soldats, tout disposés à combattre les dragons de la cuisson pour te servir, gent Damoiselle !

Je haussai les épaules avec un sourire, parce que ca avait l'air d'être plus amusant que je ne me l'étais imaginé.

- C'est trop d'honneur ! Je ne sais pas trop, commençai-je une première fois histoire de ménager le suspens. Tu n'as qu'à me surprendre.

C'était une pente dangereuse dans laquelle je m'engageai et je ne savais pas où est-ce que je mettais les pieds. C'était imprudent et je lui donnais une nouvelle fois toutes les cartes en main. Mais tant pis Nous allions bien voir où tout cela allait nous mener encore; moi aussi j'allais lui montrer que j'étais passée maître dans l'art de refuser des plats qui ne me plaisaient pas.

– Ou alors, si tu n'as pas faim, nous pourrions faire autre chose. Nous pourrions faire danser ce canard sur la table ! Je ne connais pas de sortilège pour ça, mais nous pourrions l'inventer. Ou alors, créer une recette affreuse et demander aux elfes de la servir ce soir aux Serpentard, et nous verrons bien leur réaction ! On pourrait prendre des gâteaux, les emmener en haut de la tour d'Astronomie, ne pas les manger et voir lequel s'écrase le plus vite, on pourrait…

Je sautai sur l'occasion, parce qu'enfin, depuis le début de notre entrevue, elle se présentait. Je me redressai un peu, soudain beaucoup plus intéressée.

- Ou bien... on pourrait très bien prendre aussi le temps de faire tout ça !

En fait, même s'il avait ce petit côté agaçant de vouloir percer les moindres secrets d'une personne, j'aimais passer du temps avec Stephen, car dans sa manière de faire et d'être, il avait toujours ce truc amusant en plus, que d'autres dans son genre, n'avaient pas. C'était aussi ce qui le rendait du coup plus intéressant, car il exposait son savoir, mais pas comme un gros bloc pompeux et rébarbatif, non, ca venait subtilement au creux de la discussion et l'on s'en rendait compte, seulement s'y on y prêtait attention ! C'était aussi en ça qu'il était plus complexe qu'il n'y paraissait, quant on s'arrêtait seulement à ce qu'on pouvait voir au premier abord.

- Par exemple, après avoir laissé le canard dépenser toute son énergie dans une danse folle, les elfes pourraient le rajouter dans un breuvage infâme pour les Serpentard. Il ne mérite peut être pas ça, mais au moins, ca ne fera pas de restes... et après ca, on peut prendre rapidement le temps de monter jusqu'à la tour d'Astronomie pour jeter les gâteaux sur ces mêmes Serpentard qui seraient sortis dehors pour vomir ce mélange qui les aurait instantanément rendu malades...

Certes ce n'était pas bien de gaspiller la nourriture, mais si c'était pour la bonne cause et surtout pour ne pas la manger...

- Mais je te laisse faire pour trouver la formule pour la faire danser. Moi, je vais faire exploser la cuisine sinon,
concluais-je. Dans l'absolu, ce n'était pas moi que ca dérangeait le plus, mais on allait peut être éviter les dégâts... En tout cas, cela faisait bien longtemps que je n'avais pas parlé autant dans une conversation ! Tu as d'autres idées ?
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MessageSujet: Re: Long way to happy [S.F]   Long way to happy [S.F] Icon_minitimeDim 18 Déc - 23:54

Des idées, j'en avais, plein. Force de constater que Taylord aussi, et ce n'était pas pour me déplaire. Mais ce qui m'aurait plu davantage, aurait été qu'elle s'ouvre un peu. Oui, Taylord Reegan m'avait tenu en échec : il m'avait été impossible de briser la carapace d'acier qu'elle s'était forgée elle-même pour mieux s'y emprisonner.

Je n'étais pas stupide. Certes, je l'avais titillée, je l'avais incité à baisser sa garde ; mais jamais je ne l'aurait contrainte, de force, à manger ou à parler – pour ce que cela avait de différent dans son cas. Si Taylord maintenait ses barrières, c'était qu'elle en avait encore besoin, voilà tout. Elle n'était pas encore prête à les abaisser. Et il eut été dramatique de précipiter les choses. On pouvait, dans ce genre de situation, obtenir de bien pires résultats encore en essayant de forcer les défenses de quelqu'un qui semble refuser toute aide. Aussi avais-je battu en retraite – cette histoire de canard dansant était amusante, après tout. Et puis… j'avais besoin de m'amuser aussi. J'avais besoin de rire, de m'émerveiller des choses les plus simples et les plus absurdes. Ne rien manquer, ne rien survoler, ne rien mépriser. Telle était ma devise.

Chaque idée nouvelle qui sortit de la bouche de mon amie me fit rire et m'émerveilla, et quand mon rire eut passé, je fus seulement capable de demander :

– Taylord, Taylord, Taylord… Qu'est-ce que tu fais à Gryffondor ?

Bien qu'en vérité, je le savais fort bien. Taylord Reegan était sans doute plus courageuse que tous les Serdaigle réunis. Il faut dire que nous étions peut-être les moins braves de tous. Les Poufsouffle avaient pour eux la persévérance, la volonté du travail mené à bien ; les Serpentard, l'ambition d'arriver à leurs fins, l'audace de prendre des risques ; quant aux Gryffondor… ai-je besoin d'ajouter quoique ce soit ? Seuls nous autres Serdaigle restions parfois cloués par cela même qui faisait notre réputation : notre raison, notre prudence, nous empêchait parfois d'agir. Je savais qu'on nous reprochait notre manque de spontanéité, nos éternelles réflexions. Pourtant, moi-même, j'était à l'opposé de ces clichés de l'intellectuel recroquevillé dans son fauteuil. Je ne tenais pas en place. Et je n'avais qu'une envie : le prouver.

Taylord m'avait lancé au défi de la surprendre, et je sentais que ce ne serait pas facile. Soit, décidai-je, en me redressant soudain. Je me penchai au-dessus de la table et l'embrassai rapidement sur le front, posant mes mains de chaque côté de son crâne, les tempes sous mes pouces. Le contact fut bizarrement énergique mais doux, joyeux, comme un geste fraternel, sauf que je n'avais jamais eu ce genre d'attention pour ma petite sœur, et que je me sentais plus proche de Taylord que de Candy, bien que tout un océan séparât nos villes natales.

Cela n'avait duré en tout et pour tout que deux secondes et je sortis de table avec un sourire, me dirigeant vers la… porte ? le tunnel ? Bref.

– J'ai un conseil pour toi, Taylord Reegan, déclarai-je soudain. Tu dois compter davantage sur tes amis. Ils sont plus nombreux que tu l'imagines.

Cette fille qui m'avait aidé à la faire venir jusqu'ici ! Il fallait absolument que je lui offre des fleurs. Et une lotion pour la peau que je venais de perfectionner.

– Et j'espère qu'on aura l'occasion de faire toutes ces choses, ajoutai-je. Un de ces jours. Ça me plairait.

Avec un dernier sourire entendu, je l'abandonnai là, en compagnie des elfes survoltés qui me saluèrent, et de son canard à peine entamé.

Si je m'y mettais tout de suite, peut-être trouverais-je un moyen de le faire danser avant notre prochain cours en commun ? C'était un défi qui méritait qu'on le relève !
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