L.I.F.E.G.O.E.S.O.N [PV D.K] - Fini

Nombre de messages : 1647 Date d'inscription : 10/05/2010

[Nous avons l’autorisation de poster ici. ^-^]

It's hard to remember how it felt before
Now I found the love of my life
Passes things, get more comfortable
Everything is going right
And after all the obstacles
It's good to see you now with someone else
And it's such a miracle that you and me are still good friends
After all that we've been through
I know we're cool

Gwen Stefani – Cool

Sept heures, trente minutes...

D'un mouvement lent et nonchalant, je faisais tourner ma cuillère dans mon thé, ma main libre supportant le poids de ma tête encore endormie. La fatigue était imprimée sur mon visage et j'avais plus qu'envie de retourner me coucher. Les portes de la grande salle s'ouvraient toutes les cinq minutes et le brouhaha habituel s'élevait un peu plus à chaque instant. C'était toujours difficile de retrouver le rythme des cours après les vacances de Noël à cause de l'effervescence du Bal et de la nouvelle année... Mais cette année le départ des Mangemorts avait tout décuplé et la reprise en était que plus difficile. Je bus une gorgée de thé et m'emparais d'un pancake moelleux et fumant avant de le recouvrir de sirop d'érable. C'était comme qui dirait le calme avant la tempête. Je profitais pleinement de mes dernières minutes de détente avant de retrouver les salles de classes, les réponses idiotes, les bavardages idiots et tout ce qui allait faire du reste de ma journée un enfer. À croire que j'étais la seule à vouloir obtenir mes BUSES. Après avoir terminé mon thé, je commençais à sortir doucement de mon apathie. Je pris mon sac et me dirigea vers la sortie en essayant de ne pas rentrer dans un élève. J'estime avoir assez donné de ma personne pour les collisions ces derniers temps...

Je pris la direction des cachots. Pour tout vous dire la perspective d'un double cours de potion en commun avec les Gryffondors ne m'enchantaient pas des masses. À ma connaissance peu de Gryffondors aimaient le cours de potion, enfin en général peu de personnes aimaient les potions, il suffit de prendre le cas de James pour s'en rendre compte. En cours de potion c'était une vraie calamité vivante en tout Serdaigle qu'il est. Il était distrait et un peu maladroit, mais surtout à côté de la plaque en ce qui concernait les ingrédients. C'est vrai qu'il y avait un côté fastidieux et redondant. Il fallait suivre les indications à la lettre, regarder si le feu n'était pas trop fort ni trop faible, vérifier que l'on n'a rien oublié. La préparation devait être de la bonne couleur. Bref cela demandait un surtout un gros travail d'organisation et de concentration. Le pire était la constatation suivante : qui dit cours en commun dit travail en binôme et j'avais toujours le don de tomber sur un boulet d'une autre maison, qui lui était bien heureux de m'avoir à ses côtés... J'arpentais les cachots et je sentais bien que l'atmosphère avait changé.

Depuis le départ des Mangemorts je sentais qu'un léger poids fut retiré de mes épaules, mais l'angoisse de croiser un tortionnaire demeurait étrangement présente. Mes nuits continuaient d'être hantées par la voix de Powell lançant le Doloris. Je ne pouvais pas oublier cette terreur du jour au lendemain. J'approchais de la salle du professeur Nakamura et une horde d'élève me dépassa en toute hâte en manquant de me bousculer. Je vous l'avais bien dit, si vous n'êtes pas les premiers à rentrer en classe quand il y a risque de travail en binôme, vous êtes clairement obligé de vous mettre avec l'abruti qui est tout seul.

Je pénétrais dans la salle de classe. Il restait uniquement deux places dans le rang du milieu. J’étais derrière mon chaudron, prête, le cours allait pouvoir débuter, mais celui qui allait être mon binôme n’était toujours pas là. Je balayais la salle d’un regard et constatais que tous les Serdaigles étaient là. Le retardataire était donc un Gryffondor comme c’est étonnant ! Cette fois l’abrutie toute seule, c’était moi et je n’aimais pas ça. Mes amies me fixaient avec des yeux ronds et tentaient de me faire comprendre quelque chose avec de petits gestes étranges en vain. Honnêtement je ne cherchais même plus à comprendre ce qu’elles essayaient de me dire en ce moment.

Alors que je m’apprêtais à écouter attentivement Nakamura, une voix s’éleva. Toutes les têtes se tournèrent vers la provenance de cette dernière, sauf la mienne qui restait concentrée sur le tableau. J’avais compris ce qu’essayait de me dire mes amies peu auparavant. Il n’y avait pas de quoi en faire un drame. Ce n’est pas comme si on ne s’entendait pas, on était même amis. Cela pouvait surprendre, mais c’était vrai ! Une amitié sans ambiguïté aucune. Il venait s’installer à côté de moi et alors ? Le cours pouvait enfin commencer, mais je ne pus réprimer l’envie de lui faire une remarque.

- Ça t’arrive souvent de te faire remarquer comme ça ?

Le taquiner ? Mais j'y parvenais tout à fait. De là à dire que j'avais passé l'éponge pour tout, non, mais sur beaucoup de choses. Je devais grandir, lui aussi et c'était faire preuve d'une grande maturité que d'essayer de recoller les morceaux et de repartir sur de bonnes bases. J'étais avec Marc et j'étais bien avec lui. Daniel le comprenait parfaitement et c'est grâce à cela que j'arrivais à le regarder dans les yeux sans être gênée ou en colère contre lui. Beaucoup de mes amies ne me comprenaient pas, elles ne trouvaient pas ça correct vis-à-vis de Marc, mais elles n'avaient jamais porté le Gryffondor dans leurs cœurs. D'ailleurs cela ne m'étonnerait pas qu'elles le prennent de haut pendant le cours ou que Marc soit au courant de mon binôme à peine le cours terminé. Nakamura fixait Daniel ou alors elle nous fixait tous les deux, je ne savais pas trop et elle commença à délivrer son cours.

- Tu as plutôt intérêt à me suivre si tu ne veux pas te faire coller.

Nombre de messages : 1118 Date d'inscription : 10/03/2010

Sept heures, trente minutes…

Hazel Woodley, portant une petite robe noire, très fortement maquillée, entourée des centaines d’étudiants que comptait Poudlard. Meryl Kelsey, petite robe rouge, juste à côté d’elle, versant dans deux verres à shot géants un mélange de vodka, tequila, bref un truc sympa. Toutes les deux sur une grande table unique dans la Grande Salle, trinquant, riant, se prenant dans les bras sous les applaudissements d’une foule en délire. Toutes les deux reprenant leurs sérieux avec une grande difficulté, regardant les étudiants à côté, faisant un petit geste avec leurs verres. Soudain, cul sec, et elles gueulent à l’unisson "Party Every Day ! "

J’étais tranquillement entrain de me prélasser dans mon lit, de me tourner, retourner, cherchant un petit coin frais. Un pied à l’intérieur, un pied à l’extérieur de la couette. Depuis que les mangemorts s’étaient faits bottés le cul, je ne souffrais plus du tout d’insomnie, j’abusais même de mon sommeil, j’étais en pleine forme.

Soudain Hazel me fixait avec des yeux étranges, descendait de la table, passant entre des étudiants déchainées, bourrés, défoncés, et allait droit vers moi. Elle m’attrapait mes épaules, et commençait à me secouer comme un prunier, me gueulant quelque chose d’absolument incompréhensible, comme si tous les deux nous étions sous l’eau et que nous essayons de communiquer.

- Mais tu vas te réveiller !

J’ai répondu par un grognement, ni affirmatif, ni négatif, oscillant entre le monde réel et le monde du rêve. Mais un sceau d’eau versé sur me gueule acheva de me tirer des bras de Morphée. J’allais traiter de connard mon pote qui m’avait réveillé lorsque j’ai eu, par acquis de conscience, l’idée de regarder mon réveil. Sept heures trente… Sept heures trente ! J’allais me faire défoncer par Nakamura. Tout le dortoir était vide, j’entendais les pas pressés des élèves se dirigeant vers leurs salles de classes, évident tous prêts. Je me suis jeté hors du lit, expédié ma douche en deux minutes d’eaux glaciales histoire d’avoir les idées bien au clair. Le pire c’était que j’avais juste super faim, et j’allais pas pouvoir manger avant perpét’, minimum jusqu’à la fin du cours de Nakamura. D’ailleurs qu’est-ce qu’on était sensé faire aujourd’hui déjà ? Je me souvenais plus trop, je me rappelais qu’elle avait dit que ça allait très important, un travail commun non ? Un truc par groupe ? Haaa si, ça me revenait, un travail en binôme…

Pendant que j’étais entrain de me saper en quatrième vitesse, de jurer contre ma deuxième chaussure qui jouait à cache-cache avec moi, j’essayais d’envisager les différentes possibilités de partenaires. Le mieux ça aurait été un bon pote de Gryff’, on aurait sûrement rien foutu, on aurait même bien déconner, et après deux trois petites gueulantes de Nakamura on se serait vraiment mis au taf.

Mais je savais pertinemment qu’avec le retard que j’avais (un ptit coup d’œil sur l’horloge avant de sortir de mon dortoir m’indiquait sept heures trente sept), je n’allais pas vraiment avoir le choix du binôme. Je sentais venir gros comme une maison que j’allais me taper un Serdaigle prétentieux qui allait se dire que l’autre boloss de Gryff’ ne savait rien faire( il n’avait pas vraiment tort), il allait soupirer toutes les trois minutes, demander à la prof si ce qu’il faisait c’était bien, si la couleur était bonne, s’il fallait verser trois gouttes ou bien quatre, bref le gamin n’allait faire preuve d’aucune initiative, et quand il verra sa note il ira chialer et dira à la prof que c’était lui qui avait tout fait (ce qui n’allait sûrement pas être faux) et qu’il méritait minimum deux points de plus, ponctionnés sur ma note.

Ce qui était le plus chiant, c’était que la salle de potion se trouvait aux cachots. La salle commune, et par conséquent, les dortoirs de Gryff’ se trouvaient exactement, et je dirais même plus à l’opposée c’était pas possible. Donc en gros, quand on était à la bourre comme moi, c’était très énervant. Je courais, sprintais, sautais le plus de marches possibles, gueulais gentiment aux petits premières et deuxièmes années qui flânaient dans les couloirs de bien vouloir dégager de là. Finalement je suis arrivé par miracle devant la salle, presque pas en retard… Bon d’une bonne dizaine de minutes quand même, mais donc de pas grand-chose, ça aurait pu être pire. Je méritais même une médaille pour arriver en mettant si peu de temps, mais je doutais que Nakamura n’allait me la remettre. La porte était fermée, et j’entendais la prof commencer son cours. J’ai pris mon courage à deux mains, sentant le savon que j’allais me prendre, et j’ai toqué à la porte.

- Bonjour ! Désolé du retard…

Je m’attendais à ce qu’elle me sorte directos un petit au revoir, mais finalement, elle a hoché la tête, lâchant un petit soupir, mais elle m’a laissé entrer.

J’ai balayé la salle d’un coup d’œil, constatant qu’il n’y avait qu’une seule place de libre, et que la personne qui allait être mon binôme était ni plus ni moins que… Holly Dilay. Je n’avais donc pas le droit au Serdaigle prétentieux, mais à l’ex… Je ne savais pas trop ce qui était le mieux. En posant mon sac à côté de la demoiselle je me disais que j’exagérais un peu, ça allait pas être si terrible que ça, après tout on réussissait à se parler, presque sans problème, on devenait même plutôt amis ces derniers temps.

- Ça t’arrive souvent de te faire remarquer comme ça ?

J’ai eu un ptit sourire en sortant mes affaires. Le pire c’était que c’était vrai, je commençais à dériver sec dans Poudlard, les sales notes s’accumulaient, à part en sortilèges je me prenais des bonnes baffes partout. J’accrochais vite fait la moyenne en métamorphose, j’avais sombré dans les abysses en histoire de la magie, et mes retards ne m’aidaient pas…

- Tu as plutôt intérêt à me suivre si tu ne veux pas te faire coller.

Au point où j’en suis ma vieille… Je me suis contenté d’acquiescer avec un petit clin d’œil. Je voulais pas la planter non plus. Et puis de toute façon il me fallait une bonne note en potions pour rattraper la catastrophe totale qu’avait été la dernière mixture made by Daniel Kelsey, un sorte de truc vert dégueulasse au lieu d’une potion jaune tournesol… J’avais pas encore eu les résultats et je devais avouer que j’avais pas spécialement hâte.

- Tu fais la partie théorique, je fais la partie pratique ?

Toi le cerveau, moi les actes. J’espérais deux choses. D’une que notre binôme ne parte pas en l’air comme notre relation amoureuse. De deux, que la potion à préparer ne soit pas un filtre d’amour.

Nombre de messages : 1647 Date d'inscription : 10/05/2010

C'est à croire qu'en ce moment, le destin n'arrêtait pas de me mettre Daniel sur mon chemin. C'est qu'à force de lui parler, mes griefs s'étaient apaisés. Je le trouvais bien plus sympathique maintenant que nous n'étions plus ensemble. On va dire qu'on s'était emballé trop vite il y a quatre ans. À onze ans, on garde toujours une part de naïveté, même si la vie n'a pas été tendre avec vous. On arrive à Poudlard avec des étoiles dans les yeux, on se sent adulte, nos parents ne sont plus derrière nous pour nous dire quoi faire. On se sent libre. Comment pouvait-on se rendre compte que ça ne fonctionnerait pas nous deux ? Enfin cela ne servait à rien de ressasser tout ça, c'était du passé. Maintenant on s'entendait bien et on discutait comme des gens civilisés lorsque l'on se croisait à l'occasion. Il vient s'installer à mes côtés en souriant à ma petite réflexion. J'espérais seulement qu'être en retard n'était une des habitudes de Daniel. Cela devait être mon côté Serdaigle qui ressortait, nous avions nos BUSE. à la fin de l'année et je n'avais pas vraiment envie qu'il se plante. Même si je savais qu'une carrière dans le monde sorcier ne l'intéressait pas forcément, ce n'était pas une raison pour qu'il se laisse aller dans ses études à Poudlard. Son clin d'oeil ne me rassurait pas vraiment, il avait toujours l'art de se cacher derrière cette image de bad boy je-m'en-foutiste qui vit au jour le jour. Je n'aimais pas ça, mais je ne pouvais pas le changer, je n'avais pas le droit de lui dicter sa conduite, je n'étais pas sa petite-amie et encore moins sa mère.

- Tu fais la partie théorique, je fais la partie pratique ?

J'acquiesçais en soupirant. Nakamura écrivit le nom de notre potion au tableau. J'aurais dû m'en douter en même temps. Le philtre de paix. La préparation était régulièrement demandée aux examens de cinquième année et un entrainement ne ferait de mal ni à mon binôme ni même à moi. J'ouvris mon manuel et je me suis rendu compte que cette potion demandait une minutie extrême. Honnêtement j'adorais les potions. C'était un des cours dans lesquels j'excellais. Depuis ma première année, l'idée de concocter philtres et autres antipoison me passionnait. Je me préparais même des baumes à bases de plantes que je recueillais dans le parc. J'étais une parfaite petite chimiste, aucune potion n'avait ratée lorsque j'étais derrière le chaudron. Le philtre de paix n'était pas juste une potion comme ça. C'était LA potion à ne pas rater. Je vis Daniel qui s'emparait de la belladone. Mon sang ne fit qu'un tour et je fronçais les sourcils.

- Daniel, fais attention avec les feuilles ! Si tu ne respectes pas les instructions que je vais te donner au pied de la lettre, je te jure que... mes yeux ne lâchaient pas ses mains triturant le végétal. Lâche cette feuille de belladone !

Mon ton était sec. Je commençais à paniquer sérieusement. Je me pinçais l'arête du nez et fit sortir le plus d'air possible de mes poumons. Je ne pouvais même pas l'engueuler comme bon me semblait. Daniel ne connaissait pas mon comportement en cours. Je laissais tous mes soucis à la porte et pour une heure ou deux mes pensées se concentraient exclusivement sur le cours. Cette fois j'étais en binôme avec une personne relativement proche de moi et avec qui tout n'a pas été rose. C'était devenu difficile pour mon cerveau de faire le tri entre le scolaire et le personnel. Tôt ou tard j'allais finir par vouloir tout contrôler, comme à chaque fois dans un de mes binômes. Je ne pouvais pas accepter l'échec. Cette potion était devenue bien plus importante pour moi qu'une simple potion demandée au BUSE, j'associais maintenant le futur philtre au symbole de notre amitié et je ne voulais pas tout foutre en l'air. Pas cette fois. M'emparant de ma plume je griffonnais rapidement les propriétés de la potion ainsi que les quantités de chaque ingrédient. Je ne voulais pas être discréditée aux yeux de Nakamura, bien que je doute qu'elle ait déjà eu de l'estime pour quelqu'un, à part pour elle-même... Attrapant un élastique noir je nouais rapidement mes cheveux en une queue de cheval complètement ratée. J'avais senti plusieurs bosses en posant mes mains au-dessus de mon crane. Je m'en fichais un peu, ce que je voulais surtout c'était que mes cheveux ne trempent pas dans le chaudron. Je cherchais le regard de Daniel. Un sourire faux et forcée crispa mes lèvres. Tout allait bien se passer, je me faisais du souci pour rien, ce n'est pas parce qu'il arrivait en retard qu'il était nul en potion, si ? J'avais besoin qu'il me rassure et qu'il me dise qu'il ait obtenue un E lors de son dernier cours de potions. Notez que je ne suis pas si exigeante que ça, je ne demande pas un O.

- Bon pour commencer il faut que tu coupes la belladone en lamelles... je l'observais faire et ne put m'empêcher de lui demander, c'était quoi ta dernière note en potion ?

Traduisez « Dis-moi que le cours de potion c'est la vie et que tu es le futur maître des potions de cette école ». Je continuais de lire les instructions et allumait le feu pour le chaudron. Je ne pouvais pas m'empêcher de regarder ce que faisait le Gryffondor. C'était plus fort que moi, je ne voulais pas le mettre sous pression, mais je ne pouvais pas m'empêcher de retenir ma respiration dès que le couteau s'approchait du végétal.

- Quand tu auras fini tu pourras écraser la pierre de lune s’il-te-plait ?

Pour l'instant il n'y avait rien de bien compliquer, mais je ne parvenais pas à me calmer. Si Nakamura avait une fiole de philtre de paix, j'aimerais bien la boire, je pense que j'en avais vraiment besoin.

Nombre de messages : 1118 Date d'inscription : 10/03/2010

C’était plutôt compliqué de dire comment je me sentais là, juste à côté d’une Holly qui soupirait, à deux doigts de l’exaspération et de demander à Nakamura de changer de binôme parce que je foutais rien, que je la ralentissais. D’un côté j’étais plutôt content, avec elle il y avait moyen que je me tape une note raisonnable, qui allait pas atteindre les sommets fallait pas déconner, mais correct. En plus je me retrouvais pas avec un boloss de Serdaigle, mais avec une demoiselle que je connaissais. C’était d’ailleurs un des soucis, je la connaissais un poil trop bien, on était sorti ensemble, et notre rupture n’avait pas été des plus gaies. Résultat j’étais plutôt dans la merde. La dernière fois quand je l’avais vu avec son mec, une fois que celui-ci s’était barré on s’était sorti notre quatre vérités, bref l’ambiance aurait pu être bien meilleure. En plus on devait gérer cette potion pour que j’ai rien qu’un petit espoir d’avoir des résultats pas trop dégueulasses aux BUSE.

Le problème c’était que je me faisais pas trop d’illusions, les BUSE paraissait à la fois si loin mais si près. Il nous restait encore plusieurs semaines, deux trois mois, mais comme j’avais l’impression que la rentrée de cinquième année c’était il y cinq jours, ça allait passer plutôt vite, surtout si je restait peinard dans la salle commune à rien faire, déconner avec des potes, regarder par la fenêtre au lieu de me concentrer sur le bouquin de Défense contre les Forces du Mal. Clairement je savais que j’allais devoir faire l’impasse sur quelques matières pour pouvoir éviter le Piètre, et peut être viser le Acceptable, sachant qu’il devait y avoir une ou deux matière ou je pouvais tâter le Effort Exceptionnel, Sortilèges, peut être Soin au Créatures Magiques, mais c’était pas la matière qui amenait le plus de débouchées dans le futur. De toute façon je savais même pas ce que je voulais faire. Mais j’espérais qu’avoir des résultats corrects aux BUSE allaient m’éviter de finir ma vie avec un job de merde, genre concierge de Poudlard.

En attendant je savais pertinemment que la note de Potions que j’allais me taper à l’exam de fin d’année allait osciller entre le P et le D. J’imaginer plutôt bien ma réaction quand j’allais voir mes résultats, mon cœur battant un petit peu plus qui ne le devrait, mes mains galérant comme c’est pas permis pour ouvrir cette fameuse enveloppe qui allait déterminer mon futur dans le monde des sorciers. Je croyais pas spécialement aux miracles, mais je priais pour tomber sur un truc easy dans quasiment toutes les matières, du genre une potion facile avec une préparation plutôt courte, pas trop compliquée, avec quelques ingrédients, pas cent cinquante. En Métamorphose juste un sort bidon à jeter. Bref deux trois petits coups de chances et je pouvais viser le E, voir même le O en Sortilèges.

Rêvassant aux notes possibles si le destin me donnait un ptit coup de main, je me saisissais de cette pauvre feuille de belladone qui n’avait rien demandé, jouant un peu avec le couteau, et me prenant pour un cuisinier de Top Chef j’ai commencé à la découper vraiment grossièrement.

- Daniel, fais attention avec les feuilles ! Si tu ne respectes pas les instructions que je vais te donner au pied de la lettre, je te jure que...

- Mmmhh ?

J’ai alors saisi le regard presque affolé de Holly qui signifiait en gros, pour la première fois de ma vie je vais me taper une note dégueulasse et ce sera en plus de la faute de mon connard d’ex.

- Lâche cette feuille de belladone !

Je ne voulais pas la planter, au contraire j’avais besoin d’elle pour sortir la tête de l’eau en potion. Puis j’avais besoin de suivre vraiment ce qu’on devait faire sur ce cours, au cas ou ça tomberait aux BUSE. J’allais donc, pour la première fois, lui obéir au doigt et à l’œil. Elle me demanda de couper la belladone en lamelle, ce que je me suis appliqué à faire. Je n’avais jamais fait des lamelles aussi parfaites de toute ma scolarité à Poudlard, mais je sentais que Holly était vraiment tendue, encore plus crispée à chaque fois que ma lame découpait la plante.

- Relax !

- C'était quoi ta dernière note en potion ?

J’aurais bien aimé ne pas m’en souvenir, mais la gueule qu’avait tiré Nakamura en me donnant la note revenait encore dans mes cauchemars. C’était pas un Troll mais juste au dessus, et elle m’avait sorti qu’elle avait été à deux doigts de me mettre la note la plus basse.

- Crois moi, tu ne veux pas la savoir.

Je ne l’ai pas vraiment rassuré sur ce coup là, mais je n’allais pas lui mentir comme je l’avais si souvent fait auparavant. J’espérais qu’on allait pouvoir mettre de côté tout le mal qu’on s’était fait, enfin tout le mal que je lui avait fait.

Sous son ordre je me suis saisi de la pierre de lune que j’ai déposé dans le mortier, avant de m’emparer du pilon. J’ai commencé à frapper la petite pierre à plusieurs reprises, mais ça se broyait pas si facilement que ça ce machin là.

- On est dans le même bateau, je vais pas chercher à te couler.

Enfin j’espérais que j'allais pas le faire involontairement.

Nombre de messages : 1647 Date d'inscription : 10/05/2010

J'aurais préféré que l'ambiance qui régnait au sein de notre binôme soit plus détendue. Une multitude d'émotions et d'envies contradictoires étaient en train de s'affronter en nous. Je ne voulais pas le mettre sous pression ou quoi que soit de méchant. Mais la tension augmentait malgré notre envie de vouloir faire fonctionner notre nouvelle amitié. Au fil des minutes je sentais que nos histoires passées revenaient inconsciemment. La dernière fois que j'avais vraiment parlé avec Daniel, les mages noirs occupaient encore Poudlard. Il m'avait dit que les Aurors viendraient nous sortir de cette situation. Je ne l'avais pas cru, j'avais pensé que c'était encore l'un de ses mensonges rassurants qu'il me sortait quand nous étions ensemble. Ces mots et ces gestes tendres, un baiser sur ma joue. Il ne savait faire que cela avec moi. Mentir. Je répétais souvent que ma vie n'était qu'un mensonge perpétuel. Je ne pouvais rien faire contre ça. Je devais subir, toujours subir. Pourtant, j'essayais vraiment d'oublier ce qu'il m'avait fait endurer. J'essayais vraiment de ne pas en tenir compte tandis que je l'observais en train de s'atteler à la découpe du végétal. Je voulais que cela marche, je voulais que l'on réussisse cette potion ensemble, je voulais l'aider... je voulais... tant de choses. J'en demandais toujours trop, toujours plus.

Quand il me lança son « relax » suite à mes appréhensions, je compris que je dramatisais trop la situation, mais je n'arrivais pas à me détendre. Je ne parvenais à lui accorder ma confiance. Je n'y arrivais plus. Après tout, la situation ne pouvait qu'être bénéfique pour lui. Il savait que mes notes étaient bonnes, il savait que je travaillais pour oublier. Les cours, les devoirs, l'examen... là se trouvait mon dernier refuge. Il était enfoui au coeur du mot « travail ». C'était la seule chose que j'avais laissé intact. Personne ne pouvait venir briser ce dernier lien qui me maintenait les pieds sur terre. Personne sauf lui. Toujours cette même menace. L'ombre de notre histoire planait sur ce philtre, je n'arrêtais pas de confondre notre préparation avec notre relation et j'étais en colère contre moi-même. J'avais peur qu'il se comporte encore une fois avec moi comme le con qu'il était et qu'il détruise la seule chose qui me restait. J'avais souffert physiquement et mentalement. Des douleurs lancinantes qu'il m'a fait connaître, peut-être sans le vouloir, mais il était trop tard, le mal était fait. Et ses réponses n'étaient en rien apaisantes. Même pour une simple question sur ses notes, même pour ça, il n'arrivait pas être honnête avec moi.

- Crois-moi, tu ne veux pas la savoir.

Si, je le voulais. Il me prouvait seulement une fois de plus qu'il préférait fuir ses responsabilités. Certes il ne me mentait pas, mais le fait de me cacher un truc aussi stupide qu'une note me mettais hors de moi. Il n'allait pas pouvoir continuer de penser qu'il s'en sortirait de justesse. Je n'allais pas le laisser faire de toute façon. Je me disais être devenue son amie et j'allais agir comme telle. J'allais le faire qu'il soit d'accord ou non. Je n'en pouvais plus de subir. Je me concentrais de nouveau sur le philtre. J'attendais que Daniel termine de réduire la pierre en poudre fine et je surveillais l'ébullition de l'eau. J'avais préféré ne pas répliquer, on n'avait pas besoin de faire une scène maintenant. Ce n'était ni le moment, ni l'endroit et l'était actuel de notre relation nous ne le permettait pas. On ne se regardait pas, chacun concentré sur sa tâche, mais Daniel ne se tut pas bien longtemps.

- On est dans le même bateau, je vais pas chercher à te couler.

Toujours ces mêmes mots rassurants. Il posa ensuite son mortier sur la table, la poudre me semblait assez fine et de petits bouillons étaient visibles à la surface de l’eau. Je pris possession du récipient et je versais son contenu dans le chaudron. J’avais cette étrange impression qu’il était sincère, il ne m’avait pas vraiment habitué à ça. Je commençais doucement à me décontracter. Daniel avait besoin d’aide en potion et peut-être même dans d’autres matières. J’étais certaine qu’il était dans une mauvaise passe. Tout le monde peut être dans une mauvaise passe. Certaine sont plus longues que les autres, mais ce n’était pas une raison pour que je l’abandonne. En tant qu’amie je voulais l’aider. Et lui proposer mon aide était bien plus facile grâce au petit brouhaha émanant de la classe. Brouhaha auquel nous participions en discutant à voix basse.

- Daniel, si tu as besoin d’aide… en potions ou même dans d’autres matières, je… je peux t’aider. Tu sais, te faire réviser et tout ça… Ça ne me dérange pas.

La potion prenait la couleur que je voulais. Une couleur ocre, pas vraiment ragoutante, mais j'étais certaine que l'on avait réussi la base du futur philtre. C'est à ce moment que Nakamura passa devant notre chaudron. Mes muscles se crispèrent aussitôt. Ce n'est pas parce qu'elle me faisait peur, enfin il y avait un petit peu de ça, mais c'était surtout que je ne voulais pas échouer le début de la potion. Elle passa s'arrêta et quasiment instinctivement je glissais ma main dans celle de Daniel et serrais de toute mes forces, dans un geste qui se voulait amical. Si l'on réussissait, alors il reprendrait confiance en lui et en ses capacités. Nakamura nous regarda tour à tour, puis elle regarda de nouveau le contenu du chaudron avant de nous sortir un « bien » comme si ce mot lui écorchait la bouche. Puis elle continua son inspection, en demandant toujours aussi froidement à un binôme Gryffondor-Serdaigle de recommencer la base du philtre sous peine de provoquer une explosion pour la suite. Je regardais Daniel et lui souris.

- Dans cinq minutes tu pourras verser deux gouttes de sirop d'Ellébore ? Le flacon rose. Si on continue comme ça, on peut fabriquer le meilleur philtre de la classe !

La classe. Je la balayais du regard avant de tomber sur les regards noirs de deux de mes amis. Je fronçais les sourcils en essayant de mettre dans mon chuchotement un ton sec et autoritaire.

- C’est un ami ! dis-je, alors que ma voix, même si elle était basse, était anormalement aiguë.

Nombre de messages : 1118 Date d'inscription : 10/03/2010

Quand j’ai vu la gueule qu’elle a tiré après ma petite blagounette je me suis dit que l’ambiance dans notre tp n’allait pas être incroyable, on risquait pas de sautait dans les bras l’un de l’autre à la fin de ce cours. C’est vrai que je m’étais comporté comme un pur salaud quand on était sorti ensemble. Mensonges, tromperies et compagnie. N’importe quel étudiant de cette école aurait tout fait pour ne pas déconner s’il sortait avec Holly Dilay, mais non, moi j’avais tout fait foirer. Pour ma défense, à ce moment je croisais beaucoup Lilian Easter, et quand on voyait ces deux beautés régulièrement il était difficile de faire son choix et de s’y tenir. Elle devait également ce dire qu’il ne fallait pas que notre passé, que notre échec dans notre relation amoureuse intervienne dans cette préparation, mais je pensais que comme moi, elle devait que croire que c’était impossible. Quand on s’est aimé comme elle et moi, puis déchiré, et qu’elle a du me détester, on se doutait que c’était quasiment impossible. Même si notre dernière rencontre s’était presque bien passée, mais j’attendais la petite remarque acerbe de la Serdaigle, même si ça ne faisait absolument pas parti de sa personnalité de critiquer quelqu’un. Mais là il fallait pas se faire d’illusion. Pendant que je broyais cette pauvre pierre de lune qui ne m’avait rien demandé, j’avais l’impression qu’elle guettait ma moindre faute, la petite connerie que j’allais faire qui allait faire foirer toute notre préparation, pour qu’ensuite elle me tape sur les doigts.

- Daniel, si tu as besoin d’aide… en potions ou même dans d’autres matières, je… je peux t’aider. Tu sais, te faire réviser et tout ça… Ça ne me dérange pas.

Comme d’hab, j’avais tort. Et méchamment même. Elle n’allait pas péter un cable quand elle allait voir une connerie de ma part dans cette préparation, ou encore me tailler dans mon dos auprès de ces meilleures amies qui ne s’en privaient pas, elle me proposait même son aide ! Comme quoi, toutes les journées réservaient leurs lots de surprises. J’ai plongé mon regard dans ses yeux bleus, m’y égarant un moment, jusqu’à ce que je m’explose le pouce en donnant un grand coup de pilon dessus par mégarde. Retenant un juron entre mes lèvres, j’ai reposé mon attention sur le mortier.

- Et qu’en dirait ton Marc ?

J’avais pas oublié qu’elle sortait avec ce Poufsouffle qui était pas vraiment secrètement amoureux d’elle depuis quasiment sa première année. Je me rappelais très bien des amis d’Holly qui avait limite fait une campagne de pub en sa faveur dès que notre couple battait un peu de l’aile. Evidemment, dès que notre rupture, il s’est précipité dans ses bras, c’était l’occasion en or pour lui, je l’avais suffisamment roulé dans la farine notamment à un bal de Noël incroyable ou il avait cru qu’il allait être son cavalier. Grand moment de solitude pour lui. Depuis je ne loupais pas un moment de le faire gentiment chier quand je le voyais. On avait un cours commun de métamorphose avec les Poufsouffles, et les regards noirs qu’il me lançait parfois me faisaient bien rire, mes potes ne pouvaient s’empêcher de le charrier. Il avait ce petit côté brun ténébreux, écorché vif. Il était loin de ressemblait à Chuck Carlton ce qu’une bonne partie des bruns de cette école cherchait à être. Mais au fond j’étais certain que ça devait être brave mec sinon Holly ne serait jamais sorti avec lui.

Mais au moment ou j’ai prononcé ces mots j’ai senti la connerie que je venais de faire, je venais de lui faire sortir de son monde, de cette classe de potions, pour qu’elle plonge dans son monde sentimental dans lequel j’avais foutu un bordel total. Soudain une silhouette s’est approchée de nous, Nakamura allait faire son inspection habituelle. Elle a répondu à mon sourire par un regard glacial, et je m’attendais à recevoir les critiques que je me prenais tout le temps du genre si je savais lire, ou bien des problèmes psychomoteurs pour avoir foiré à ce point la potion. Mais double surprise ! D’une la main douce de Holly s’est glissée dans la mienne, je me suis rendu compte que moi j’étais habitué aux engueulades mais elle sûrement pas. J’ai un peu serré pour la rassurer, lui faire signe que tout était parfait. J’ai, par acquis de conscience jeté un coup d’œil à la potion qu’on préparait, pour la première fois du cours. Elle avait l’air pas trop mal avec cette couleur de terre battue, mais en fait j’avais aucune idée de la couleur qu’elle était sensée avoir. Et deuxième surprise qui tenait limite du miracle, un petit " bien " est sortie de sa bouche. Ça devait bien être la première fois que je l’entendais faire un compliment devant ma table. J’ai jeté un regard étonné à Holly, pendant que Nakamura allait se venger sur nos voisins.

- Dans cinq minutes tu pourras verser deux gouttes de sirop d'Ellébore ? Le flacon rose. Si on continue comme ça, on peut fabriquer le meilleur philtre de la classe !

Un ptit rire est sorti de mes lèvres. J’ai regardé les autres binômes, qui avaient l’air de galérer méchamment. En fait ce mettre avec Holly Dilay en potion c’était pratique, j’avais pas eu à faire grand-chose et j’allais peut être avoir la meilleure note de ma vie en potion. On Même dans mes rêves les plus fous je n’en avais jamais.

J’ai saisi le flacon d’Ellébore. J’inclinais doucement la fiole au dessus du chaudron, c’était traître l’Ellébore, ça restait collé au fond, t’inclinais, t’inclinais et paf t’en foutais partout. Après de multiples précautions j’ai fini par verser ces deux pauvres gouttes dans le mélange qui changea soudainement de couleur en magenta.

- C’est un ami !

Hein ? J’avais pas trop suivi l’histoire, occupé par la potion. J’ai vu Holly retournée vers ses deux potes qui me jetaient un regard à faire peur même à Woodley. C’était impressionant, sans nous quitter des yeux elles tranchaient la belladone, broyaient la pierre de lune, et verser le tout dans le chaudron, sans jamais regarder le mélange.

- Laisse tomber, elles me détestent.

Elle savait pourquoi. Je n’avais pas spécialement envie de lui rappeler qu’elle m’avait largué parce que je l’avais trompée, et tout le bordel dont j’étais responsable.

Nombre de messages : 1647 Date d'inscription : 10/05/2010

Je voulais que Daniel voit que j'avais passé l'éponge. Que je ne lui en voulais plus. Je ne pouvais pas dire que je comprenais pourquoi il m'avait menti et pourquoi il était resté avec moi, alors que cela me faisait souffrir, mais je lui pardonnais. Daniel était quelqu'un d'exceptionnel quand on le connaissait comme moi. Ce n'était pas le garçon pour lequel il voulait se faire passer. Certes, il était con et menteur, encore plus quand il était avec ses abrutis de potes. Il était impulsif et irréfléchis, mais Daniel était un gars vraiment gentil et courageux. Il n'aimait pas blesser les gens qu'il estimait intentionnellement. C'était un garçon un peu paumé, mais je l'avais aimé comme ça. Plus je le regardais et plus je me rendais compte à quel point il avait changé depuis la première année. Lui qui était un garçon timide, un peu gênée. Je me souviens de ce petit garçon blondinet avec nostalgie. Ce même petit garçon qui avait su me charmer à l'époque. S'il m'était donnée de revivre cet après-midi avec lui, je me demande si j'aurais agi comme je l'avais fait. Sachant ce qui m'attendait par la suite est-ce que je ne serais pas rentrée au château le laissant sur ce pont seul et à bout de souffle ? Aurais-je tenté ma chance en sachant pertinemment que notre amour ne durerait qu'un temps ?

- Et qu’en dirait ton Marc ?

On en revenait toujours à la même chose au fond. Marc n'avait rien à faire dans l'histoire. Si j'avais envie d'aider un ami dans une matière je le faisais. Marc aurait un peu de mal à l'accepter comme il s'agissait de ce Gryffondor précisément, mais il me laisserait l'aider. Marc et Daniel n'avaient jamais été en bons termes et je savais parfaitement qu'il était inquiet de me voir en bons termes avec lui. Après ce qu'il s'était passé il y a deux ans, Marc avait rejoint les avis peu flatteurs de mes amies sur le sujet « Daniel ». Mais les BUSES approchaient et je n'avais pas envie que Daniel se sente dépassé le jour J. En tant qu'amie je ne pouvais pas le laisser tomber. Il ne m'avait pas laissé tomber le jour où ils sont entrés. Il est venu et il a essayé de m'aider même si nous ne voulions plus nous parler ni même nous voir, parce que c'était un mec gentil. C'était à mon tour d'essayer de l'aider et Marc...

- Marc n'a rien à dire... Il ne comprendra pas tout de suite, mais ne t'inquiètes pas je gérerais la crise.

Je me suis retenue de rire et je vis que Daniel aussi. Je n'avais pas l'habitude de parler comme ça de Marc. Je le considérais un peu comme mon héros. C'était le garçon attentionné que j'attendais. Prévenant, à l'écoute, amoureux, des disputes, des gamineries, des ballades main dans la main. Avec ce que j'avais vécu récemment, la vie n'était pas rose tous les jours, parfois j'éclatais en sanglots dans ses bras sans vraiment savoir pourquoi. Il était là et je savais qu'il me donnait l'amour dont j'avais besoin. Un amour que Daniel n'aurait jamais réussi à m'apporter. Je ne disais pas que Daniel était une erreur. Je l'avais vraiment aimé, peut-être trop, mais je garderais toujours un bon souvenir de notre relation, même si les mauvais moments étaient plus nombreux.

La préparation du philtre suivait son cours. Dan continuait la potion et je regardais avec un oeil beaucoup plus bienveillant ses faits et gestes. La potion avait pris une couleur rouge magenta. Tout se passait pour le mieux et le cours touchait à sa fin. Enfin c'était sans compter la charmante intervention de deux de mes amies. Ces deux-là n'aimaient particulièrement pas le Gryffondor et j'avais droit à un sermon à chaque fois que j'essayais de défendre son cas. Mes amies n'appréciaient pas les Gryffondors en général hormis une. Elles préféraient s'enticher d'autres Serdaigles. Nous n'avions pas vraiment la même vision de la compétition entre les maisons. C'était presque si elles considéraient les élèves des autres maisons comme des gens dénués d'intérêts et complètement idiots. Malheureusement je ne pourrais jamais les changer. À part cela, elles n'étaient pas bien méchantes, juste étroites d'esprit.

- Laisse tomber, elles me détestent.

Je pouvais comprendre qu'il se sente mal vis-à-vis d'elle, mais je n'allais pas arrêter de le défendre du jour au lendemain. Il allait très vite se rendre compte que ce n'est pas parce qu'elles étaient là que j'allais me priver de rire avec lui. Jamais elles n'avaient réussi à compromettre notre relation amoureuse et ce n'est pas aujourd'hui qu'elles allaient compromettre notre relation amicale.

- Non, je ne laisserais pas tomber. Je suis une grande fille, merde ! Ce n'est pas parce qu'elles te détestent, qu'elles ont le droit de dicter ma vie et de me dire avec qui je dois être amie ou non. Et je veux que notre amitié fonctionne Daniel !

Je l'avais regardé droit dans les yeux. J'étais on ne peut plus sérieuse. J'espérais que maintenant il avait compris le message. Je pris alors délicatement la belladone coupée et entreposée dans un tube par Daniel. Je les saisis délicatement lamelles par lamelles et les mettais dans la mixture. Petit à petit la solution virait du rose au gris avant de prendre définitivement une couleur bleutée. Tout se passer pour le mieux, je saisis donc la grande cuillère et je tournais soigneusement une fois dans le sens des aiguilles d'une montre et quatre fois dans le sens inverse. Il fallait maintenant laisser poser et je regardais, anxieuse, les autres binômes. Nakamura s'était réfugiée dans sa réserve avant d'en sortir en compagnie de plusieurs souris très agitées. Puis elle regarda son sablier avant de nous annoncer qu'une vapeur légèrement argentée devait émaner du chaudron. La nôtre l'était, enfin elle était peut-être plus blanche qu'argentée, mais j'étais satisfaite. Daniel se chargea d'amener la petite bête qui gigotait beaucoup entre ses mains. Pas mal d'élèves s'étaient retrouvés au bureau de Nakamura qui avait préféré s'éloigner. J'avais eu le temps de verser un peu de notre philtre de paix dans une fiole. Une fois la souris sur notre plan de travail je lui fis immédiatement boire la potion avant qu'elle ne s'échappe. Nous avions attendu, une, deux, trois, quatre... toujours rien... cinq, six... La souris commençait à se calmer jusqu'à ne plus bouger. Nous avions réussi, notre souris ne dormait pas. Elle avait les yeux grands ouverts et elle restait sagement sur le plan de travail. Nakamura passa et nous annonça la note que chacun de nous aurait obtenus au BUSE de potion avec ce résultat. Daniel aurait eu un Acceptable et vu son sourire cela ne devait pas arriver souvent. En revanche, Nakamura tirait une tête de six pieds de long en le lui annonçant. Quant à moi j'aurais eu un Effort Exceptionnel. J'avais commis quelques petites erreurs qui ne compromettaient pas l'effet de la potion, mais qui m'empêchaient d'être la meilleure. Ce n'était pas un drame. J'étais heureuse de voir que Daniel et moi avions réussis à avancer sur ce nouveau terrain. Nous sommes sortis du cours et Marc m'attendait à la sortie, avant de le rejoindre j'interpellais une dernière fois Daniel.

- Dan, je t'attendrais dans la salle d'étude du quatrième étage samedi après-midi à partir de dix-sept heures. J'aurais peut-être un peu de retard à cause du Quidditch. T'as été génial, t'as même eu un A ! Tu vas voir à deux on y arrivera... Bon j'y vais on m'attend.

Je déposais alors une bise succincte sur sa joue droite avant de rejoindre mon petit-ami.

Terminé.

» Everything has changed [Tay] fini
» So freakin' bad • ft. Ana -FINI.
» "I'm not afraid" Fini !
» Revolution of the Sun [P.V] Fini
» Qui va à la chasse... ! [PV] fini