~ Cupcake? [PV T.²]

"Let's start a cupcake fight."

L’été. C’était dingue cette chaleur qui régnait dans les couloirs et montait jusque dans la salle commune des Serdaigles pour vous réveiller le matin. Tout le château sentait cet été, les pavés chauds et les rayons de soleil qui réveillait les bureaux poussiéreux. Les rideaux créaient un jeu d’ombre chinoise alternant obscurité et lumière sur mon visage encore endormi dans mon lit, dans mon petit pyjama en coton léger. Je sentais lentement mon corps se réveiller au fur et à mesure que le soleil envahissait la pièce et je ne pus m’empêcher de sourire. J’étais bien là. En position fœtale, j’entendais doucement le dortoir se réveiller. Ophelia se brossait les cheveux comme à son habitude, assise sur son lit tandis que Prudence commençait déjà à choisir sa tenue pour ce dimanche de fin d’année. Il me semblait distinguer un bruit de bagarre entre Bulle et Nawal, nos mascottes de dortoir soit mon chat et celui de la petite brune. Oui, j’étais désormais sur que c’était ça car cette dernière siffla entre ses dents pour faire cesser le combat et je l’entendis murmurer quelque chose à Ophelia sur comment ils étaient vraiment des bestioles intenables. Malgré moi, j’eus un petit rire et finit par m’étirer lentement. Je serais bien rester encore plus longtemps là tout de même, tranquillement dans mes draps sans bouger parce que c’était bon, ça sentait les vacances. Plus rien à faire si ce n’était mes valises. Du reste, je pouvais profiter des journées sans penser à mes devoirs ou mes examens. Juste s’amuser.

Et mes vacances étaient bien parties. D’habitude je détestais les fins d’années parce que je quittais Poudlard pour retourner chez les Arendts. Et c’était de nouveau la petite comédie qui se mettait en place, les fausses habitudes et les mensonges. Mon château adoré devenait une école pour enfant à problème et je remerciais le ciel de ne pas avoir à en parler souvent –les questions étaient rares. Oui cette famille me laissait vivre ma petite vie sans trop poser de question tant qu’elle, de toute manière, recevait le chèque de l’assistante sociale. Ce n’était pas si mal mais entre cette école où j’avais construit toute ma vie et la banlieue de Londres, le choix était vite fait. Je n’imaginais même pas avoir à un jour quitter Poudlard, c’était trop… Effrayant. Ici, j’avais une maison. Un foyer. Des amis. Et à un moment ou un autre j’allais être lâchée de nouveau dans la nature sans rien. Enfin, c’est là que je me trompais. Je crois que, non j’étais même persuadée, qu’après avoir quitté le château je ne perdrais jamais tout ce que j’y avais acquis. La confiance, la motivation, les cours, les amis. Tout ça, je n’étais pas prête de le lâcher, de les lâcher. J’avais réellement grandi ici et je considérais que c’était cette école qui m’avait éduqué. Alors peu importe mon âge, elle aura toujours une place dans cœur. Et tous ceux que j’y avais rencontrés.

La quitter dans chaque fin d’année n’était pas toujours très amusant. Mais ça, c’était avant d’avoir un plan de vacances comme le mien. Tout d’abord c’était Prudence qui venait me voir à Londres pendant une semaine. J’avais déjà prévu un tas d’après-midi dans les boutiques et les Starbucks, sans oublier le musée de la mode pour la jeune fille. Et j’aimais cette idée d’avoir une de mes meilleures amies sous le bras pendant une semaine. Comme une pyjama party qui ne s’arrêtait jamais ! Et ça, ce n’était que le début de l’été. Après… Après il y avait les Etats-Unis avec Hadrian. J’avais beau essayer, je n’arrivais pas à me répéter cette phrase sans hystériser et frissonner de partout, euphorique. Trois semaines qui s’annonçaient plus que parfaites. Je serais avec lui tranquillement, loin de l’Angleterre, de tout. Je n’étais jamais sortie du pays sauf un voyage à Paris que j’avais oublié depuis longtemps. Paris en poussette, ce n’était pas mémorable. Alors que là ! New-York ! La plage ! La villa ! C’était carrément le rêve qui devenait réalité, les trucs de films. Mais non. J’étais l’actrice principale et tout ce scénario n’était que la stricte vérité. Je n’en pouvais plus d’attendre !

Mais il restait tout de même une semaine de cours avant de quitter ce lieu. Vendredi soir avait eu lieu la fête champêtre et cette soirée me faisait encore sourire en y repensant. Je revoyais Tirya et moi par terre à rire complétement ivre avec nos cigarettes. Bon pour le mal de tête je vous avoue qu’il avait gratiné, comme si chaque éclat de rire que j’avais eu c’était transformé en aiguille dans mon cerveau. Mais ça valait la peine, ça la valait tellement ! Je n’avais jamais cherché à connaitre la préfète de Gryffondor mais maintenant une chose était sûre j’allais rattraper le temps perdu ! J’avais encore de longues années à passer en sa compagnie et je la sentais bien cette fille-là. Elle avait ce petit côté naturelle qui la différenciait de toutes les greluches superficielles qui pouvaient trainer dans les couloirs et croyez-moi y en avait pas mal au final. Et puis, elle me faisait vraiment rire. Ivre ou non car je l’avais recroisé le lendemain de la fête au déjeuner. Nous avions ris de nos têtes respectives –un véritable fou rire- et on avait pas mal discuté. Ne me demandez même pas comment, mais nous avions abordé le sujet des cuisines que Tirya n’avait visiblement jamais visité. C’était décidé, le lendemain midi nous allions y déjeuner !

J’adorais cette endroit moi. Y avait toujours une odeur délicieuse et un tas de bonne chose à manger. Je ne petit-déjeunais même pas car je savais très bien que j’allais avaler une montagne de chose le midi même et ce fût avec cette pensée agréable que je me préparais tranquillement. Un short en jean et petit débardeur adapté vu la chaleur qui régnait dans le château. Je profitais de ma fin de matinée pour lire un livre sur la métamorphose callée dans un fauteuil de la salle commune tout en vérifiant de temps à autre l’heure pour ne pas être en retard. J’avais rendez-vous dans les cuisines vers midi et j’y fus dix bonnes minutes en avance comme toujours. Elles étaient quasiment désertes, les elfes étant agglutinés dans la salle des fourneaux pour finir de préparer le déjeuner. La pièce où je me trouvais était celle où se préparaient toujours les desserts : il y avait d’immenses plans de travail, des fours et des placards remplis de choses incroyables. Des étoiles en sucre, de la chantilly, du chocolat. Le meilleur ? Les gâteaux sous les cloches en verre qui servaient pour le goûter. D’habitude, il n’y en avait pas beaucoup mais là ! Tous les restes de la fête champêtre étaient entreposés sous mes yeux !

J’eus un sourire en m’approchant d’une montagne de Cupcake à droite de la porte. Ils étaient ravissants, recouvert de crème rose bonbon et de petites billes couleurs pastel. C’était des desserts dignes des livres de pâtisseries ! D’ailleurs à côté du plateau se trouvaient les restes de la préparation : un sac de petites décorations et la bombe de chantilly. Je m’en approchais et la saisissant, je la secouais avec un sourire triomphant. Elle était encore bien remplie. Une idée me vint et me cachant derrière la porte, j’attendis en silence que Tirya pointe le bout de nez. J’avais un plan diabolique… Mais très amusant. J’entendis les gongs grincer et une silhouette aux cheveux bruns s’avança. Sans réfléchir, je me jetais dessus.

- BON APPETIT ! Criai-je en déversant la chantilly sur les cheveux et le visage de Tirya qui… Avait les yeux sacrément bridés pour une égyptienne.

Ah normal étant donné que ce n’était pas Tirya. C’était Traice, couverte de crème par ma faute. Sur le coup, je fus tellement surprise que je partis en un fou rire que je n’arrivais plus à contrôler devant le visage complétement estomaquée de la jeune fille. Je m’appuyais sur le plan de travail, tentant de me reprendre.

- Je suis… Les rires bloquaient ma voix. Je croyais que c’était Tirya… Je ne pouvais plus m’arrêter. Attrapant un cupcake je le tendis à Traice, toujours pliée en deux. Cupcake ?

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«Let's start a cupcake fight.»

avec Tirya & Ruby ♥

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Le soleil filtrait à travers les lourds rideaux pourpres de mon dortoir en cette journée de fin d'année déjà bien avancée. Pourtant, alors que les examens étaient terminés - pour ceux qui en avaient - aucun bruit ne filtrait de la salle commune qui à cette heure bouillonnait déjà habituellement. J'eus une petite pensée pour tous ceux qui avaient un peu trop prolongés la fête champêtre et qui à présent devaient durement regretter leurs excès... C'est sûr que n'étant qu'en troisième j'avais eu tôt fait de m'éclipser en voyant les professeurs regarder leurs montres, mais il m'avait semblé que plusieurs élèves d'années supérieurs avaient eu la permission de rester. A vrai dire, même si j'en avais eu la possibilité, je n'aurais pas fais long feux. Les derniers évènements m'avaient laissée maussade et morose. Aucune chance que je fasse subir cela aux autres élèves pour qui la fin de l'année signifiait liberté et retrouvaille.

Autrefois, j'étais très heureuse de rentrer chez moi. Pour les vacances d'été, de noël. Notre famille n'était pas la plus unie mais mes parents faisaient beaucoup d'efforts lorsque je revenais à la maison. Et avec la naissance de Charlie il y avait à peine un an, ma mère était beaucoup plus présente et mon père sortait plus souvent de son bureau. Mais évidemment, depuis l'enterrement de ma grand-mère, tout était différent. Je me consolais en me disant que je revenais pour Charlie. Parce qu'elle me manquait beaucoup et que je ne pouvais me permettre de ne pas la voir pendant ces deux mois - elle était si jeune qu'elle m'oubliait vite...

Et il y avait la lettre de mon père, froide, contrôlée. Il ne faisait pas comme si rien ne c'était passé mais plutôt comme si ce n'était qu'une erreur de passage. Comme si une bonne petite conversation allait tout arrangé mais il ne comprenait pas quel impact cette révélation avait eue sur ma vie. Jay.. Le premier garçon pour qui j'avais cru avoir des sentiments se révèlait être mon demi-frère. Mon père et ma mère, le couple par excellence, était une mascarade. Mon père était un salaud. Et moi j'avais décidé d'accorder autant de crédit au grand amour qu'aux joncheruines.

Tout cela me faisait aborder ces vacances d'été avec une mine atroce, des cernes et une humeur massacrante. Mais ce n'était pas en restant au lit toute la sainte journée que le temps passerait moins vite. J'étais résignée à avancer, quoiqu'il puisse arriver. Comme si on avait d'autre choix. Déroulant le drap fin dans lequel je m'étais emmêlée, je saisis ma baguette à tâtont sur ma table de nuit et d'un coup sec, ouvrit les rideaux. Mieux valait y aller d'un coup, pour revenir à la réalité. Après une douche rapide, j'enfilai un short en jeans et un t-shirt et un t-shirt rose que ma mère m'avair récemment fait envoyé. Comme par hasard. Mais bon, il était plutôt cool, alors ne nous moquons pas de la charité.

Lorsque je voulus descendre manger, je me rendis compte que j'avais raté le premier service du petit-déjeuner et que je devais encore attendre une demi-heure avant que celui du déjeuner n'arrive... Mais j'avais également sauté un repas la veille et mon ventre commençait à devenir bruyant. Seule solution, les cuisines. Je n'aimais pas trop aller là-bas. C'était trop près des cachots, des serpentards et par conséquent, de Dray et Jay. Surtout de Jay. Mais je n'avais pas envie d'attendre, juste de m'enfilai quelque bons croissants et de retourner me morfondre dans ma chambre. Ouais, c'était plutôt un bon plan.

Je descendis donc au sous-sol et pris la direction opposée au cours de potion. Je m'approchai du tableau représentant la coupe de fruit, effleura la poire qui se transforma immédiatement en poignée de porte. Sûrement, un jour cette astuce avait dû être secrête mais aujourd'hui tout les élèves étaient au courant.

Oui. Beaucoup d'élèves étaient au courant. Mais la plupart ne venaient ici que pour des extras comme des sucreries, etc. Pas aux heures des repas. Aussi, quelle ne fut pas ma surprise losque je pénétrai dans l'énorme salle des cuisines aussi gigantesque que la grande salle et que quelqu'un me déversa sur le visage une quantité non négligeable d'un liquide blanc légèrement épais. (pas d'idées mal placées merci bien.)

- BON APPETIT ! Cria une voix qui ne m'était que bien trop familière.

La bouche grande ouverte (bref.), les bras ballants, je restai un instant silencieuse, sous le choc. Très lentement, je retirai d'un coup sec la chantilly (oui, j'avais eu l'occasion de goûter.) de mes yeux et tournai la tête vers Ruby. Parce que c'était bien Ruby qui se tenait là, à côté de la porte, une bombe chantilly à la main. Je vis ses yeux s'arrondirent de surprise puis se plisser légèrement. Quoi, elle riait ? Elle trouvait ça drôle ? Mais elle était complètement folle, depuis quand on accueillait les gens en leur hurlant dessus et leur jetant de la crême chantilly ? C'était une coutume moldue peut-être ?

- Je suis... Je croyais que c’était Tirya…
- Voyez-vous ça...

C'était vrai que j'avais totalement le look de l'égyptienne. Bien sûr, mais bien sûr. Puis, Tirya ? Comment la connaissait-elle ? Puis je me souvins que Tirya était préfète tout comme Ruby. Mmh. Une préfète qui s'amusait à balancer de la crème chantilly à tout vents, non mais on aura tout vu, franchement. Mais c'était tout de même étrange qu'à chaque fois que j'entrais dans ces cuisines, il se passait des choses incroyables. La dernière fois, j'avais créer une mixture mêlant tous les alcools possibles et je m'étais laissée aller à m'ennivrer toute la soirée en compagnie de Tirya. Décidemment, elle était dans tous les plans !

- Cupcake ? Dit-elle en me tendant un de ces petits gâteau qu'on apercevait habituellement que pendant les soirs de fête.
- Pourquoi pas, répondis-je d'une voix glacée.

Je la regardai dans les yeux avec toute la dignité qui me restait, toujours parfaitement sérieuse. Lentement, je retirai la chantilly de mes cheveux. J'en avais un bon paquet dans mes deux mains réunies.

- Mais que serait un bon cupcake sans... CHANTILLY ? M'écriais-je en lui étalant tout ce que j'avais dans les mains sur le visage.

Un silence se fit. Moi-même étonnée par mon comportement, j'eus un petit rire nerveux. Je pourrais peut-être tenter un sortilège de recurvite.. Hésitante, je lui pris le cupcake des mains et mordis dedans. La bouche pleine, j'articulai :

- Ch'est quand même vachement bon che truc...

Je reportai mon attention sur Ruby et ne pus m'empêcher d'éclater de rire à mon tour. Soudain, je sentis un poids s'enlever de ma poitrine et mes idées noire s'envoler. La vue de Ruby pleine de chantilly me donnait un assez bon aperçu de ce à quoi je devais ressembler moi-même. Qui eut cru que ce serait Ruby qui me rendrait mon sourire et ma bonne humeur ? Ce fou rire me fit plus de bien que n'importe quelle conversation.

- Tu attendais Tirya c'est ça ? repris-je en essuyant une larme au coin de mon oeil. Je suppose que tu seras de mon avis si... on lui fait le même accueil ?

Je me saisis de la bombe chantilly et la fis rebondir dans ma main. Soudain, la porte des cuisines s'ouvrit en poussant des grincements de protestation. Ruby et moi n'avons eu besoin que d'un regard pour se jeter sur la nouvelle arrivante avec comme seule arme, la meilleure amie des femmes : La chantilly.

créée par Matrona

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A cupcake fight?! Hem... No way!

Il faisait chaud, c'était indéniable.
Mais contrairement à la plupart des élèves qui rouspétaient sous prétexte qu'ils suaient comme des trolls dans leur robes de sorciers - quoiqu'en cette fin d'année, très peu de gens continuaient de porter l'uniforme - je trouvais des plus agréables que l'été se décide enfin à pointer le bout de ses rayons de soleil. Non vraiment, c'était pas trop tôt! Après une année passée entre la pluie et les nuages gris, ma peau méritait enfin le contact avec un air ambiant dépassant les 25 degrés... Je devais sans doute être la plus heureuse de tout Poudlard en ce moment. Parce que même si ça faisait quatre ans que je supportais ce climat, la perspectives d'avoir un peu de soleil me rendait aussi heureuse que tous ces stupides oiseaux qui beuglaient toute la sainte journée.

En cette fin d'année, les rayons du soleil se faufilaient malicieusement dans notre dortoir malgré les rideaux encore tirés. Je me levais lentement, la bouche pâteuse et une migraine en guise de bonjour, vestiges de ma petite soirée champêtrement arrosée. Voilà bientôt une semaine qu'elle avait eu lieu, et je ne m'en étais toujours par remise. A vrai dire, c'était sans doute la première fois que j'avais autant ri et autant bu dans la même soirée. J'avais même fumé au moins trois ou quatre cigarettes, gracieusement offertes par la préfète de Serdaigle, qui avait partagé avec moi cette soirée de débauche adolescente.
Je ne vous explique même pas dans quel état je m'étais trouvée le lendemain matin: nauséeuse, migraineuse, incapable de prononcer un mot ou même de me lever de mon lit sans vomir partout. Autant vous dire que les trois-quarts des Gryffondor avaient deviné que je ne tenais absolument pas l'alcool. Bonjour la honte. J'avais mis une journée et demie avant d'être capable de tenir debout sans tourner de l'oeil, trop honteuse pour aller à l'infirmerie, et pas assez misérable pour me faire rappatrier en urgence en Egypte. Un vrai calvaire, qui me fit promettre que jamais plus je ne toucherai à une seule goutte d'alcool. Ou du moins à du Whisky Purfeu.

Et aujourd'hui encore, je crois bien que je n'avais pas totalement décuvé. Mais j'étais assez remise pour pouvoir à nouveau m'alimenter, ce qui était le principal. Et puis, cette petite soirée m'avait donné l'occasion de sympathiser avec Ruby, la petite-amie de ce cher Easter Boy. Et même si je ne me rappelle pas de la totalité de notre conversation, il m'avait semblé m'être plutôt bien entendue avec elle. Après tout, c'était elle qui m'avait passé gentiment trois de ses cigarettes. Bon ok, pour être honnête, elle avait dû m'en passer et deux, et la dernière j'avais dû la lui piquer sous ses yeux sans qu'elle s'en aperçoive vu l'état dans lequel elle se trouvait, elle aussi. De plus, pendant les deux jours où je me suis terrée au fond de mon lit, elle avait pris régulièrement de mes nouvelles.
Hier, voyant que les effets secondaires de l'alcool s'étaient enfin dissipés, elle m'avait proposé de la retrouver aujourd'hui dans les cuisines du château, afin de pouvoir rattraper les deux jours que j'avais passé sans vraiment manger.

Enfilant un vieux short en jeans, mon chemisier blanc - je l'aime tellement que je pourrais le porter tous les jours - et une paires de sandales, je descendis lentement les escaliers - j'étais encore convalescente, et il s'agissait de ne pas se rétamer la face devant toute la salle commune - saluai une ou deux têtes familières et sortis de la Tour des Gryffondor. Mon ventre se mit à gargouiller comme jamais, et la faim me surprit brusquement. Je n'étais pas vraiment habituée à sauter des repas, et j'étais persuadée que ces deux jours de jeûne allaient avoir raison mon système digestif. L'instestion grêle était à deux doigt de bouffer mon pancréas, qui lui-même lorgnait dangereusement sur le foie. Si je ne mangeais pas quelque chose dans l'heure - n'importe quoi, n'importe qui - je pouvais me dire adieu.

Tout en me rendant en direction des cachots, je réalisais à quel point l'année s'était écoulée rapidement. Incroyable, dans deux mois j'allais rentrer en cinquième année, passer les B.U.S.E.S, m'angoisser parce que je n'avais aucune idée de ce que je voulais faire après Poudlard, et commencer à sérieusement me bouger les fesses en ce qui concernait les cours de sortilèges. Pouvait-on seulement redoubler ici ou nous renvoyait-on simplement chez nous avec la mention "moldu faute de mieux" tatouée sur l'avant-bras?
Je dus mettre fin à ce flot de stress inutile une fois postée face à la porte d'entrée des cuisines, soigneusement fermée. J'entendis des voix féminines entrecoupées d'éclats de rire, et reconnus sans peine l'une d'entre-elles. Pas de doute, Ruby étais déjà à l'intérieur.

Après avoir effectué la démarche nécessaire pour que le passage s'ouvre, je poussais la lourde porte - ciel pourquoi les portes de ce châteaux étaient-elles toujours aussi lourdes?! - donnant accès aux cuisines, mais n'eus guère le temps de comprendre ce qui m'arrivait. Je pus brièvement distinguer deux silhouettes, l'une blonde et l'autre brune, avant qu'elles ne fondent sur moi en même temps et me déversent un jet de sauce blanchâtre et sucrée sur mon visage. De la chantilly: j'en avais partout... Je poussai un cri de stupeur, et compris que je pouvais dire adieu à mon beau chemisier blanc.

J'allais les tuer...

Je ne pouvais plus m’arrêter de rire. Peut-être à cause de la tête que tirait Traice ? Abasourdie, elle me regardait de haut en bas d’un air de dire « Mon dieu, cette fille est folle » Peut-être aussi était-ce parce que c’était la fin de l’année, que la pression retombait et que je n’avais plus également peur de me faire atomiser par l’asiatique. Depuis notre dernière conversation, nous ne nous jetions plus de regards froids et parfois même, nous poussions un peu la discussion dans les couloirs, ou à la table des Gryffondors. J’y étais souvent, parce que c’était la maison de Lizlor mais aussi d’Hadrian. D’ailleurs, ce dernier était ami avec Traice. Enfin, il la harcelait plutôt pour avoir un baiser qu’elle lui devait suite à un pari, et bizarrement j’en riais plus que je n’en étais jalouse. Je crois qu’au fond, j’aimais bien la jeune fille. Elle m’inspirait confiance depuis notre échange sur nos secrets communs. Mon incident, sa découverte de lien familial avec Jay. Je voyais bien d’ailleurs que cette histoire l’affectait et j’aurais voulu lui redonner le sourire, parce qu’elle était bien plus mignonne lorsque deux fossettes venaient creuser ses joues. Bon à part que pour le moment, elle ne riait pas trop devant mon cupcake.

- Pourquoi pas.

Sa voix était froide tandis qu’elle tentait de retirer la chantilly qui couvrait sa chevelure lisse et désormais plus vraiment soyeuse. Elle avait l’air assez ridicule comme ça, et de l’extérieur n’importe qui ce serait demandé ce qu’elle avait trafiqué. On aurait simplement dit qu’un mixeur lui avait explosé à la figure ! En un sortilège, tout aurait pu disparaitre. Mais je restais hilare, et je n’étais pas du tout en état de faire de la magie. Et je n’en avais pas envie, elle était vraiment drôle ainsi ! J’en avais décidemment mis un bon paquet, si bien qu’elle en avait plein les mains. Elle regarda d’ailleurs celles-ci, et je ne compris que trop tard son idée.

- Mais que serait un bon cupcake sans... CHANTILLY ?

Une seconde plus tard, j’étais couverte de crème à mon tour. J’en avais plein les joues et les cheveux, sans parler de mon nez. Traice et moi nous dévisagions un instant, et elle eut un petit rire nerveux. Je tentais de garder mon sérieux, mais je sentais mon ventre se contracter tandis que je retenais un rire. La Gryffondor finit par prendre le cupcake que je tenais toujours, avant de mordre dedans. Levant les yeux au ciel pensivement, elle finit par se décider.

- Ch'est quand même vachement bon che truc...

Là, c’était juste trop. Nous éclatâmes de rire ensemble devant nos têtes respectives. On avait l’air de deux folles là, dans les cuisines, couvertes de bouffe. Je passais sur ma figure mes mains pour récupérer la chantilly et la lécher sur mes doigts un à un, toujours hilare. C’est vrai que c’était super bon. Bien sucré, ça me rappelait un peu la meringue sur la tarte au citron que Lizlor et moi adorions mangé. C’était un elfe de maison qui nous la faisait. D’ailleurs, je remerciais le ciel que cette pièce soit vide de toute présence parce que croyez-moi qu’on aurait semé la panique ! M’enfin, entre les grignotages et les cuites nocturnes, les elfes devaient en voir des choses !... J’eus encore un rire à cette pensée. Puis, attrapant un cupcake, je lançais un regard de défi à Traice.

- C’est si bon que ça ?... Je regardai le cupcake, feignant d’hésiter. Alors mange ! Criai-je en écrasant la pâtisserie sur ses lèvres en hurlant d’un rire hystérique. C’était officiel, on en avait partout. J’attrapais également un des petits gâteaux pour le manger et ouais putain, c’était super bon ! Je l’avais en un rien de temps, m’étouffant presque tant je riais.

- Tu attendais Tirya c'est ça ?Je suppose que tu seras de mon avis si... on lui fait le même accueil ?

J’éclatais de nouveau de rire en la voyant attraper la bombe, tandis que j’en saisissais également une. Et ce fût d’ailleurs juste à temps, car les portes des cuisines s’ouvrirent et je reconnus la préfète de Gryffondor qui nous regarda avec un air surpris. Enfin, pas pour longtemps car sous notre assaut, elle dû fermer les yeux. Quelques secondes plus tard, elle était couverte de la tête de pied de crème et avait l’air juste aussi tarée que Traice et moi, qui rigolions toujours comme deux débiles. Tirya tenta de reprendre conscience mais en fixant son chemisier, elle se mit à hurler, ce qui ne fit que redoubler mon rire. Oh, elle faisait sa minorée maintenant ? Sans même réfléchir, j’attrapais une carafe d’eau qui trainait.

- Pleure pas regarde, ça part ! Et je lançai le contenu du récipient sur sa poitrine. Doucement, le tissu devint transparent et la moula, faisant redoubler mes rires. Me tournant vers Traice, je saisis une nouvelle carafe et lui déversai dessus avant même qu’elle n’ait le temps de protester. Concours de tee-shirt mouillé ! Hurlai-je hystériquement.

Honnêtement, on aurait pu croire que j’avais bu. Je ne cessai de rire comme une baleine, m’appuyant sur les plans de travails désormais dégueulasses. J’étais couverte de nourriture de la tête au pied, et pourtant, j’en riais. Moi qui détestais être salie, je riais de la situation malgré tout. Ce n’était que de la nourriture, et c’était peut-être ça qui me rassurait. Le fait également que les autres soient dans le même bateau, et que nous rions ensemble. Et ça, ça faisait un bien fou de le faire, avec deux autres filles. Deux amies. C’était bon de l’admettre, de le réaliser. Nous étions toutes les trois amies. Comme une petite bande.nPrenant un cupcake, je le tendis à Traice tout en regardant Tirya.

- Traicy chérie, je suis sûre que Tirya rêve de goûter un cupcake. Mais à notre manière bien sûr… Dis-je en souriant de toutes mes dents, saisissant aussi un des petits gâteaux. A table ! Criai-je.

Mais au lieu de le coller sur le visage de Tirya comme prévu, je l’envoyais dans la figure de Traice par surprise. C’est bon, c’était officiel. On était trois tarées couvertes de cupcake. Et j’aimais ça.

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«Let's start a cupcake fight.»

avec Tirya & Ruby ♥

Je ne savais pas ce qui était entrain de se passer dans ces cuisines. Mais c'était sans aucun doute le truc le plus génial qui m'était arrivée ces derniers temps. Mes yeux sombres pétillaient autant que ceux de Ruby à travers nos visages blancs dégoulinants et ridés de sourires. C'était con, c'était inutile, c'était salissant mais c'était vrai. Et ça faisait un bout de temps que j'avais pas fais quelque chose d'aussi vibrant de sincérité.

Je comprenais soudain pourquoi Ruby avait autant de popularité... Connaissant son passé, elle devait sans doute pensé qu'elle n'était pas sincère avec les gens autours d'elle, qu'elle cachait sa vraie personnalité en cachant ses blessures encore béantes. Mais en la regardant rire, ses dents blanches brillant sous les bougies des cuisines, je me rendis compte qu'à travers son malheur et son désespoir, dans des moments comme ceux-ci, elle se donnait toute entière. Toute entière, exposée aux rebuffades, aux abandons. Et comment ne pas répondre de la même manière a une personne comme elle, qui vous montre avec tant d'insouciance que la vie mérite d'être vécue ?

Traice rit de bon coeur lorsque la jolie blonde lui écrasa un petit gâteau contre la bouche. Elles étaient parties pour une après-midi de légèreté et de félicité et elle ne serait pas la trouble fête ! L'arrivée de Tirya ne fit qu'aggraver la situation. Bon sang, la tête de Tirya lorsqu'elle parvint à retirer un milligrame de crème chantilly de son visage !

Je ris à m'exploser le ventre devant son expression qui devait sans doute être aussi hilarante que la mienne quelque minute plus tôt. Son visage décomposé mêlé d'incompréhension et un grain d'énervement, c'était juste... magique. Ruby et moi répartîmes dans un terrible fou rire qui ne nous attira qu'un regard noir de la jeune égyptienne.

- Pleure pas regarde, ça part ! S'écria soudain Ruby devant l'air totalement perplexe de Tirya, en lui balançant tout le contenu d'une carafe d'eau dans la figure.

Je me tournai vers Ruby la bouche grande ouverte dans un "O" silencieux, mimique que j'arborrais lorsque je me permettais de jubiler des emmerdements d'autrui. J'éclatai ensuite de rire en voyant la chemise blanche de la préfète coller à sa peau.

- SEXYYYYY ! dis-je en me tournant vers Ruby pour voir si elle avait repéré la bonne blague qui arrivait par sa faute à Tirya.
Eh ouais, qui rira bien qui rira la dernière, je subis le même sort que ma compatriote de maison. J'allais commencer à crier au racisme. En même temps que son méfait, elle s'écria :

- Concours de tee-shirt mouillé !
- Naaaaaaaooooooon... M'écriais-je avant de me jeter sur Ruby pour lui faire un grooos calin dégoulinant de crème chantilly glissante mêlée à l'eau glacée qu'elle venait de m'envoyer.
- Traicy chérie, je suis sûre que Tirya rêve de goûter un cupcake. Mais à notre manière bien sûr… A table !
Je m'écroulai de rire en entendant "traicy chérie" et encore plus en captant la suite.
- Ooooooh ouuuui, dis-je, écroulée, fais donc goûter à Tirya ce merveilleux cupca...

Oh. Elle avait osé. Elle venait de m'écraser le gâteau sur le visage. Encore. Depuis l'arrivée de Tirya, Ruby semblait étrangement à l'aise. Mais oui, jète de l'eau sur cette pauvre Tirya, fais pareil avec moi, balance-moi des gateaux à la tronche. Mmh. Vengeance. Je jetai un coup d'oeil en coin à Tirya et contournai lentement Ruby, toujours en rigolant histoire de faire semblant de rien. Soudain, je me jetai sur elle, la faisant tombée à terre et rassemblai toutes mes forces pour l'y maintenir.

- Tirya, chope une carafe ! Et la chantilly, on dirait que t'aime ça non ? Repris-je en riant tout en lui en foutant dans ses longs cheveux blonds et dans sa jolie gueule d'ange. Aucune raison pour que tu participes pas à ton propre concour blondie !

J'attendais que Tirya s'embarque dans la mêlée, car cette après-midi n'était pas prête de s'arrêtée et je ne laisserai pas Ruby s'enfuir. Oh que non. Il y avait encore des caisses entières de crème chantilly.

créée par Matrona

Je ne comprenais rien à ce qu'il venait de se passer. Ni même à ce qu'il se passait d'ailleurs, si bien que je n'offris à mes deux amies - futures ennemies pour avoir ravagé mon beau chemisier - que deux yeux grands ouverts et profondément vides. Ruby était à deux doigts d'exploser à force de rire, et l'unique fois où je l'avais vu ainsi, c'était lorsqu'elle avait- bon ok, lorsqu'ON avait - abusé du Whisky PurFeu lors de la soirée de fin d'année. Enfin, si je me souviens bien...
Quant à Traice, hé bien elle était dans le même état que sa complice... Non mais oh, et la solidarité du blason, où était-elle donc passée? Savait-elle qu'entant que préfète je pouvais la punir sévèrement pour ce qu'elle venait de faire?! Bon ok, même moi je n'y crois pas en y pensant, mais c'est pas faute d'avoir essayé...

En observant ma mine déconfite, Ruby dut certainement me prendre en pitié, puisqu'elle s'exclama:

Pleure pas regarde, ça part ! , puis elle acheva sa phrase en me balançant un brot d'eau entier sur la tête.

Je laissais échapper un cri strident, avant de me mettre à faire des tours sur moi-même, tant l'eau qui descendait peu à peu sur mon corps me parraissait glacée. Je me maudis soudainement d'avoir tant tenu à porter ce cher chemisier blanc, qui par sa faute venait de virer transparent. Ceci n'échappa guère aux yeux de la Gryffondor qui me lança un sifflement suivi d'un "Sexyyy!!!!" aussi discret qu'un Carlton dragant une nana au bal de Noël.
Puis, comme si elle lisait dans mes pensées le désir de vengeance qui grandissait peu à peu, Ruby jeta une nouvelle carafe d'eau sur Traice en criant comme une folle: Concours de tee-shirt mouillé !

Aussitôt dit, aussitôt fait! Traice se jeta sur Ruby pour lui offrir un gros câlin plein d'eau, de chantilly et d'un mélange de chocolat utlra-douteux.

Sans perdre de temps, je m'armai d'une bombe à chantilly qui traînait sur le plan de travail, et me postai en mode ninja, prête à les affronter toutes les deux. Elles m'avaient prise une fois par surprise, et il n'y avait aucun risque pour que cela recommence. Hormisle rire hystérique qui commençait à me parcourir dangereusement le corps et m'enlevait le peu de réflexe que j'avais.

- Approchez mes petites, vous allez voir de quoi une préfète énervée est capable! m'exclamais-je, d'un air bien plus convaincu qu'il ne le fallait.

Mais Ruby avais déjà décidé de sa prochaine cible, et ni-une ni-deux, elle écrabouilla un beau cupcake dans la face de Traice.
Ce qui fut émouvant dans ce moment, hormis le doux sentiment d'avoir été en partie vengée, c'est qu'en un seul regard, telles de véritables Gryffondor qui se respectent, nous devinâmes Traice et moi, ce que l'une et l'autre projettait de faire: VENGEANCE SUR LA SERDAIGLE!
Avant même que la brunette ne m'en donne l'ordre, je m'était déjà jetée sur la préfète pour lui offrir le plus délicieux shampoing à la chantilly de sa vie!

- Oh mais Ruby, regarde comme tes cheveux sont secs! Combien de fois vais-je devoir te répéter de les hydrater hein? me moquais-je en continuant de lui étaler de la chantilly sur les belles boucles blondes.

La dessus, Traice arriva à la resscousse armée d'une immense carafe d'eau et la déversa sur la tête de Ruby. Mais, ne pouvant soufrir l'abominable trahison de départ de la Rouge et Or, et profitant de ce moment d'inattention, je saisis deux cupcakes rose et vert, et les lui étalait sur son visage:

- Et toi traîtresse, t'as eu pas honte de me livrer à l'ennemi comme ça? Vengeance!!!

A présent je riais aux éclats comme une véritable possédée, et heureusement que j'était trop occupée à me battre à coups de pâtisseries, autrement il ne fait aucun doute que je me serait effrayée moi-même...
Je n'osais même pas imaginer l'état dans lequel devait se trouver la cuisine, et puis à cet instant précis, je n'en avais strictement rien à faire. Ca faisait bien longtemps que je n'avais pas autant ris - en restant sobre précisons-le. Et même s'il était clair que s'il on se faisait prendre par un prof ou surveillant, on allait en baver comme jamais, pour l'instant ça m'était complètement égal, et c'est sans doute pour ça que je me sentais si bien en leur compagnie. Parce qu'après tout, ça servait à ça les amis n'est-ce pas?

On commençait à faire vraiment n’importe quoi et je n’avais pas ris de la sorte depuis un bon moment. Enfin je riais toujours beaucoup avec Lizlor. Mais il n’y avait qu’avec elle que je sentais que c’était franc, que ça venait vraiment de moi, du cœur. Traice et Tirya avait toujours un peu formé le duo de Gryffondor que j’adorais. On se prenait jamais la tête, on s’entendait très bien et nous avions souvent l’occasion d’être ensemble : Traice connaissait Dray, qui était le meilleur ami d’Hadrian qui était le meilleur amie de Tirya. Bref, on formait une joyeuse petite bande. Et puis, Tirya était également préfète et nous avions déjà fait plusieurs rondes ensembles. C’était toujours les plus drôles, parce qu’on finissait toujours par s’asseoir dans un coin, j’fumais des clopes, parfois elle aussi, et on papotait au lieu de surveiller les lieux. Y a avait jamais rien la nuit de toute manière, et quand je chopais un élève hors du dortoir, je me contentais de faire les yeux noirs et il retournait se coucher sans rien dire. Je n’étais pas du genre à enlever des points. J’avais la flemme d’être chiante.

- SEXYYYYY !

J’éclatais de rire et Traice elle eut un air presque choqué lorsque je vidais également une bouteille sur elle. Concours de tee-shirt mouillé, c’était bien ce que j’étais en train de dire. J’avais mal aux côtes à force de rire. Et je voyais au loin les elfes de maisons qui s’éloignaient, complétement apeurés par nous, et ça me faisait encore plus rire. A ce moment précis, je n’avais qu’une envie. Filmer la scène, pour me la repasser toutes les fois où je serais triste. Parce que ça me ferait toujours rire, j’en étais sûre. J’eus aussi droit à un câlin de Traice, couverte de chantilly qui se colla à mes fringues. Bon, j’allais devoir me venger à nouveau. Je proposais donc habillement de couvrir la préfète de Gryffondor de cupcake. Elle n’était pas du même avis, visiblement !

- Approchez mes petites, vous allez voir de quoi une préfète énervée est capable!

Une préfète énervée ? Elle riait tout autant que nous ! Je mimais donc une avancée, avant de retourner l’arme crémeuse contre la petite asiatique qui riait.

- Ooooooh ouuuui, fais donc goûter à Tirya ce merveilleux cupca...

Elle se figea lorsqu’elle reçue la crème du cupcake dans la figure. Cependant, elle ne tarda pas à réagir et je n’eus pas le temps de me débattre : elle m’avait déjà plaqué à taire. Ah, la biatch ! Elle avait prétendu rire avec Tirya avant de se jeter sur moi. Note pour moi-même : me méfier des coréennes. Elles sont vicieuses.

- Tirya, chope une carafe ! Et la chantilly, on dirait que t'aime ça non ? Aucune raison pour que tu participes pas à ton propre concour blondie !

Bon, voilà que mon propre jeu se retourner contre moi. Je sentis la chantilly me couler sur tout le visage, et visiblement je pouvais rêver pour avoir de l’aide de la part de Tirya qui avait décider également de se venger.

- Oh mais Ruby, regarde comme tes cheveux sont secs! Combien de fois vais-je devoir te répéter de les hydrater hein?
- Mes cheveuuuuux ! STOOOOP !

Sauf que ce n’était pas du tout fini. Traice arriva avec une carafe qu’elle me vida sur la figure, mélangeant eau et crème pour faire une espèce de mixture peu appétissante. Argh, il fallait que les deux me lâchent, j’étais en position de faiblesse ! Heureusement, Tirya voulut se venger de l’asiatique et quelques instants plus tard, je vis la jeune fille écraser deux cupcakes sur la figure de ma camarade.

- Et toi traîtresse, t'as eu pas honte de me livrer à l'ennemi comme ça? Vengeance!!!

Je profitais de ce moment d’inattention pour me relever et me dégager des deux filles. Courant dans la cuisine comme une tarée, j’atteignais un plan de travail sur lequel je montais, me retrouvant au dessus des deux Gryffondors. Plongeant ma main dans un paquet de farine, j’en déversais tel de la neige sur les filles restées à terre.

- Votre attention s’il vous plait ! On m’écouuuuuuute ! Je tapais dans mes mains, comme l’aurait fait un professeur pour reprendre une classe agitée. Dans notre cas, c’était plus agitée… Mais carrément dément. Je propose une trêve et une douche ! Comme ça… Après on pourra… Faire ça ! Criai-je en désignant une bouteille de whisky qui trainait au-dessus de la cheminée.

Oui, j’avais bien envie de passer ma soirée là avec elles.

» ~ Roots before Branches. [Cupcake ♥]