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 Open Hand (PV)

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Theo Gray


Theo Gray
Élève de 1ère année



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MessageSujet: Open Hand (PV)   Open Hand (PV) Icon_minitimeMar 30 Oct - 18:58

*
"Because all could change for one
And all, can change in this new day
She said the devil will want you back
And you'll never find love in an open hand."


Devant les immenses grilles, je terminai ma cigarette que j’écrasai négligemment sous mes chaussures. J’avais remonté le col de mon manteau et d’une main, je tenais mon écharpe serrée près de mon coup. C’est dingue ce qu’il faisait froid, pour un début de mois d’octobre. Mon souffle s’évaporait en fumée, se mêlant à celle de ma dernière bouffée de cigarette. Le ciel était menaçant, d’un gris foncé qui n’inspirait guère confiance. Je m’approchai d’un petit elfe de maison qui tenait l’entrée et lui annonçai la raison de ma visite, sur quoi il m’ouvrit le portail en s’inclinant. Le château se dessinait au loin dans la brume, les tours griffant les nuages qui s’y accrochaient. C’était étrange de revenir ici, tout en sachant que ce soir, je n’y resterais pas. Mon pas se fit plus rapide tandis que les frissons me gagnaient, le bout de mes doigts rougissant tandis que je les serrais dans mes poings que je fourrai dans mes poches. Je remontais le long chemin dans le parc, me souvenant de chaque détail que j’avais accumulé durant mes années ici. Le saule cogneur dont j’essayais de m’approcher avec Simon pour impressionner les filles. Le bord du lac que le soleil éclairait d’une lumière orangée en fin des journées d’été, et où nous aimions nous retrouver le soir entre amis pour se baigner et boire un coup. Je revoyais au fil des brins d’herbes, des bribes de souvenirs qui formaient ma « jeunesse » tandis que je constatais amèrement qu’elle était donc désormais derrière moi. C’était étrange de marcher vers ce château alors qu’en réalité, ma vie actuelle s’en éloignait de plus en plus.

Mais c’était ainsi que ça devait être, n’est-ce pas ? On grandissait, on quittait tous nos études un jour pour se lancer dans le monde des « adultes », on avait notre majorité, on faisait nos propres choix. C’était à double tranchant. Bien sûr, on était libre… Mais donc libre de se tromper, de faire des erreurs et d’être les seuls à devoir les rattraper. Un élève qui se plaignait d’une mauvaise note n’avait de toute évidence jamais connu de problème d’argent. De logement. Ce genre de truc d’adulte quoi, qui nous paraissait bien loin lorsque nous étions à Poudlard. Pourtant quand on y rentrait, on le savait, c’était pour 7ans d’études. Il y avait une fin, mais on ne la voyait pas arriver. Au début, on profitait et petit à petit… On commençait à nous parler de BUSE, puis d’ASPIC, d’options, de choix, d’orientation… De futur. Quel grand mot ! « Tu vas faire quoi de ta vie ? » Quelle grande phrase ! Au début, on la prend à la rigolade, on repousse l’échéance. Je verrais bien qu’on répond, et peu à peu on fait des choix sans trop réfléchir. On les regrette parfois, tandis qu’ils peuvent nous servir dans d’autres cas… Mais le chemin devient de plus en plus étroit, comme un entonnoir et au bout, ben y a la fin. La fin de Poudlard : on sort et avec tout ce qu’on a fait avant, il n’y pas tant de portes que ça…

J’arrivais enfin devant cette immense porte qui menait au hall. Avec un petit sourire, je la poussai, soudain pris par la chaleur qui régnait dans le château. J’avais vraiment oublié qu’il était autant chauffé ! J’ôtai donc mon manteau que je fourrai sous mon bras. Jetant un coup d’œil à ma montre, je constatais que je n’arrivais pas vraiment au bon moment… Il était environ 17heures, et c’était donc l’heure où tous les élèves sortaient de cours et d’ailleurs, ils y en avaient déjà un peu partout. Je les entendais rire, j’en voyais se tenir par la main, se faisant des signes entre eux. Ils respiraient la bonne humeur quoi, l’innocence du début d’année. Et moi, j’étais au milieu et je n’avais pas vraiment envie de rester dans ce lieu qui me rappelait avant, tandis que maintenant tout était… Tout était différent et je n’avais pas envie de retourner dans tout ce qui me rappelait le passé et encore moins ici. Parce qu’ici, tout avait commencé, et je ne comptais pas à un seul endroit qui ne me fasse pas penser à Elle. Elle était partout ici, notre histoire aussi, cette histoire qui n’était plus qu’un souvenir qui devenait chaque jour un peu plus flou. Comme cette brume qui avalait le château, le temps qui passait aspirait petit à petit des parcelles de ma mémoire. Mais ici, c’était comme si tout revenait.

Parfois je me sentais ridicule d’encore y penser. Ça faisait tout de même depuis presque quatre mois qu’Erika m’avait lâché. Je m’en souvenais encore, parce que c’était la veille des ASPIC, en juin. Autant vous dire d’ailleurs, qu’ils n’avaient pas été aussi brillants que je l’avais prévu. Je n’avais pas trop la tête à ça… Vraiment pas. Voilà, ça faisait longtemps que c’était fini et j’aurais dû m’en remettre. Parce qu’avec le changement, le départ de Poudlard… Je laissais tout derrière, pas vrai ? Sauf que j’avais des circonstances atténuantes, comme disait toujours Simon. D’après lui, la première tenait au fait qu’Erika et moi, nous avions été ensemble quatre ans. Et quatre ans de relation, ça ne s’oubliait pas comme ça. Encore moins lorsqu’elle prenait fin subitement, sous prétexte que la demoiselle n’avait plus de sentiment. Surtout pas lorsqu’une semaine plus tard, elle se mettait en couple avec le mec que vous n’aviez jamais pu voir et qu’elle prétendait détester. Non, vraiment, dans ce genre de circonstances, on n’oubliait pas comme ça. On l’avait amer, et pendant un bon moment. Et revenir dans ce lieu, ce château où votre histoire avait vu le jour et s’était déroulée, ce n’était pas très bon pour le moral. Mais je n’avais pas prévu de rester ici longtemps et encore moins de penser à Erika. De toute manière, mon service du soir au 3 Balais commençait dans une heure et encore, j’avais du demandé au patron un peu de temps libre. D’habitude, ça commençait dès la fin des cours des étudiants de Poudlard… Pas bête le type !

Bon, si j’étais ici, j’ai oublié de préciser, c’était pour venir récupérer mon diplôme des ASPIC, et celui de Simon. Visiblement, il fallait que j’aille le chercher chez O’Connelly le directeur de mon ancienne maison. Poufsouffle. Je descendais donc jusqu’à notre salle commune, dans les cachots. Encore une fois, chaque souvenir remontait à mesure que je descendais les marches. Erika n’était pas à Poufsouffle, mais à Serpentard et tous les matins elle m’attendait à côté des tonneaux qui marquaient l’entrée de ma salle commune. Le bureau d’O’Connelly était à côté normalement… Sauf que lorsque j’ouvrais la porte, je trouvais une pièce vide avec des étagères poussiéreuses. Oh, super ! De toute évidence, il avait dû changer d’endroit et ça ne m’étonnait pas vraiment en fait. Il avait été nommé directeur de la maison (et surveillant !) l’année dernière et c’était tout nouveau : le poste était précédemment occupé par Sara Wayland elle-même. On avait donc dû lui dénicher un bureau d’urgence, et maintenant on avait dû lui trouver mieux. Sauf que ce mieux, je n’avais aucune idée d’où il était et je n’avais pas trop envie de chercher pendant des heures. J’étais pressé et je n’avais aucune envie de rester ici longtemps. Encore moins dans ce couloir. Heureusement, une silhouette se dessina au loin et, puisqu’elle était ici, c’était probablement une jaune et noir ! Alléluia !


- Excuse-moi ! J’accourrai à la rencontre de la jeune fille, une brune avec un regard étincelant. Dis, tu sais pas où… Je jetai un coup d’œil sur son blason, et laissai échapper un juron en français, un vieux réflexe que j’avais pris de ma mère. Merde ! Bon je sais que ce n’est pas ta maison, mais tu as une idée d’où se trouve le bureau d’O’Connelly ?
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Ana Falkowsky


Ana Falkowsky
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MessageSujet: Re: Open Hand (PV)   Open Hand (PV) Icon_minitimeVen 2 Nov - 1:00

J'avais les lundis en horreur. Enfin, globalement, tous les jours où il y avait cours m'étaient désagréables, mais celui là sortait du lot depuis que je m'étais rendu compte à quel point avoir Histoire de la Magie en dernière heure était pénible. Il me semblait regarder toutes les cinq secondes l'énorme horloge de Poudlard que l'on apercevait par la fenêtre, avec la désagréable impression que les aiguilles avançaient au ralenti. Finalement, après ce qui me paru être des mois entiers, la fin de l'heure approchait, mais Greyson ne semblait pas en avoir conscience, continuant nonchalamment son monologue sur le dernier monarque des gobelins, que seulement deux ou trois personnes devaient encore avoir la force d'écouter -des Serdaigles évidemment. Ceux-là avaient des capacités d'écoute hors du commun lorsqu'il s'agissait de cette matière. Le pauvre professeur n'y était pourtant pas pour grand chose, je crois que personne n'aurait réussi à rendre ce cours intéressant, mais c'était comme ça.

16h52. J'observe toujours par la fenêtre, espérant voir quelque chose qui attirerait mon attention et me distrairait durant les dernières minutes. Mais il n'y a rien dehors, la cour est désespérément vide et dépourvue de la moindre activité. 16h53. Je tente de m'intéresser pour la centième fois au moins à ce que raconte le professeur -en vain. Je situe l'histoire des gobelins sur l'échelle des choses intéressantes plus ou moins entre les sermons de ma mère et les secrets de la cuisine moldue. 16h54. Un élève de Poufsouffle fait tomber un objet en métal non identifiable, ce qui a pour mérite d'en sortir plus d'un du profond sommeil dans lequel ils étaient plongés. Ça me tire aussi de ma rêverie un moment, puis lorsque le garçon confus s'est excusé, a rangé son truc et fais mine d'écouter, je m'en désintéresse. 16h56. La plupart de la classe ayant été réveillée avant l'heure, l'impatience est palpable et même Greyson doit avoir du mal à l'ignorer tant ça chuchote fort. 16h57. Elle a définitivement renoncé à couvrir toutes les voix qui parcourent la classe et qui ne se donnent plus aucun mal pour être discrètes, conséquences du ras-le-bol; Greyson parle donc aux deux-trois élèves -situés plutôt au premier rang, ça tombe bien- qui l'écoutent encore. 16h59. Les bruits de trousses et de sacs qui se referment couvrent un peu plus la voix du pauvre professeur qui a bien du mal à se faire entendre. Certains commencent même déjà à se lever. 17h00. La sonnerie se termine à peine que tout le monde est déjà dehors.

C'est en arpentant les couloirs bondés que je me rend compte que je n'ai pas plus à faire maintenant qu'il y a cinq minutes. Bien sûr, j'allais faire comme tout le monde -ou presque- et rentrer sagement dans ma salle commune située un étage plus bas, où j'allais m'asseoir et moisir sur un fauteuil, un livre à la main, durant toute la soirée. Ce n'était pas un programme suffisamment transcendant pour que je me dépêche outre mesure et prenne le risque de me faire bousculer par cette horde d'élèves déchaînés. Il valait mieux prendre son temps comme moi, ne pas hésiter à se mettre dans un coin et laisser passer la foule quand c'était nécessaire, descendre les marches une à une pour être sûre de ne pas s'en rater et finir le cul par terre... Bon, d'accord. J'essayais de gagner du temps avant de rejoindre ma routine ennuyeuse. Je l'admet. Où est le mal?

Même si ce n'était que quelques petites minutes sur les longues heures qui m'attendaient, c'était toujours ça de pris. Quelques minutes où j'avais l'impression d'être comme tout le monde, dans la foule, invisible et absolument fondue dans la masse. Mais lorsque j'arrivais aux sous-sols, pratiquement déserts, je ne trouvais plus rien pour m'attarder. Soupirant, je commençais donc à marcher vers les cachots, lorsqu'une silhouette se détachant singulièrement de la masse s'approcha. Je mis une seconde à comprendre ce qu'avais de différent ce garçon... il n'avait pas d'uniforme! Je me retins d'écarquiller un peu les yeux -un prof? un surveillant?- et arrêtais de marcher pour l'écouter, presque trop heureuse d'avoir une raison de repousser mon arrivée à la salle commune.


- Excuse-moi ! Dis, tu sais pas où…

J'attendis la fin de sa phrase, espérant que ce soit quelque chose que je sache et qui soit bien long à expliquer -la salle commune ne m'attirait vraiment, vraiment pas ce soir- mais le garçon sembla se rendre compte de quelque chose qui lui avait échappé et s'exclama un mot que je reconnus comme étant du français.

- Merde ! Bon je sais que ce n’est pas ta maison, mais tu as une idée d’où se trouve le bureau d’O’Connelly ?

Bien que je ne comprenne toujours pas le sens de son premier mot, je n'allais pas faire la difficile! On me tendait une perche qui pourrait bien me faire perdre cinq minutes dans la sinistre maison des verts et argents, alors même si il me demandait l'emplacement du bureau de Sara Wayland, je l'y emmènerai avec plaisir!
...ça ne me réussissait pas, l'ennui. Pourtant, cet été, regarder un mur m'avait suffi durant deux mois, alors pourquoi maintenant que j'étais à Poudlard, même un livre ne me captivait plus? Parce que je n'étais pas une Serdaigle, voilà ce que je me répondais pour éviter les questions existentielles. Ah oui, l'inconnu.

Inconnu qui ne l'était d'ailleurs pas tant que ça, à la réflexion. Je n'irais pas jusqu'à dire que son visage m'était familier mais il me semblait avoir déjà croisé ces yeux bleus perçants, très différents des miens, sans parvenir à situer où. L'hypothèse pour laquelle je penchais le plus était qu'il était un nouveau surveillant que je n'avais encore eu que l'occasion de croiser, et qu'il me demandait le bureau de O'Connelly justement car c'était lui qui allait y emménager à présent! Hum.

-Un étage plus haut, l'informais-je platement.

Voilà qui ne m'enlevait pas plus d'une minute trente au domaine des vipères...

-Mais c'est un peu caché, donc je vous y emmène, si vous voulez.

Demi sourire poli. En le regardant bien, il semblait quand même un peu jeune pour être surveillant, plus qu'O'Connelly en tout cas. A vrai dire, il aurait tout aussi bien pu être un élève. Le doute m'avait fait le vouvoyer, mais à présent, je me demandais à qui j'avais vraiment à faire. Peut-être était-il le frère d'un élève? Mais dans ce cas, pourquoi s'adresser au surveillant? Mhh. J'étais perplexe. Je décidais finalement que le plus simple était encore de lui demander. Non pas que ça m'intéresse fondamentalement -il ne faut pas croire! je n'étais pas devenue aimable pour autant!- mais comme je l'ai déjà dit, tout ce qui pouvait retarder l'heure fatale où je m’assiérais sur l'un de ces sièges verts était le bienvenue.

-Qu'est ce que vous venez faire ici? le questionnais-je tout en empruntant les escaliers que j'avais descendus quelques instants plus tôt.


Dernière édition par Ana Falkowsky le Lun 27 Mai - 17:16, édité 3 fois
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Theo Gray


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MessageSujet: Re: Open Hand (PV)   Open Hand (PV) Icon_minitimeSam 3 Nov - 22:21


Les ASPIC… Ah, les ASPIC. Ces fameux examens de fin de cycle dont tous les professeurs nous parlaient ou plutôt, nous bassinaient avec. Je m’étais préparé toute l’année, comme n’importe quel élève. Je n’étais pas plus intelligent ni plus con que la moyenne, je flottais dans la masse du milieu, celle qui avait des notes acceptables. J’avais des facilités Sortilèges, étonnant avec Woodley mais visiblement possible. Du reste, j’avais pris depuis longtemps en grippe les potions mais mon ‘Acceptable’ à mes BUSE m’avait permis de continuer. C’est d’ailleurs l’une des note d’ASPIC qui s’est retrouvé mauvaise : D, comme désolant. Avec l’astronomie et l’histoire de la magie. Oui, j’avais raté trois matières. J’avais réussi dans toutes les autres matières en m’en sortant avec un ‘Acceptable’, et un ‘Effort Exceptionnel’ en Sortilèges. Je n’avais toujours eu que des Optimal dans ce domaine durant l’année –ou presque. Pourtant, moi et Simon avions passés des heures entières à travailler, j’avais vraiment été motivé. J’avais simplement envie d’avoir le plus d’options pour mon avenir qui restait flou. A part la musique, je ne voyais rien qui m’inspirait ou du moins, pas pour toute ma vie. J’avais donc prévu de réussir plus ou moins un peu partout, pour me laisser le temps de réfléchir. Sauf qu’évidemment… Erika avait tout chamboulé. Elle m’avait plaqué la semaine précédant le début des épreuves. Je me souvenais encore être face à mon parchemin, relisant encore et encore le sujet tandis que mon cerveau ne voulait penser qu’à Elle. Quand j’avais juste envie de me barrer de la salle pour m’allonger ou plutôt me recroqueviller dans un coin et juste oublier. On dit toujours que les peines de cœur, c’est un truc de fille. Honnêtement ? On dit toujours beaucoup de conneries.

Evidemment, ma famille n’avait pas trop apprécié mes résultats. J’avais sauvé l’honneur à mes yeux mais je m’étais attendue à bien mieux. Parce que je m’étais vraiment investi, que je connaissais mes leçons, mes formules… C’était simplement une question de circonstances mais mes parents ça, ils n’en avaient pas grand-chose à faire. Pour mon père, c’était honteux et indigne des Gray. Forcément, mon frère et ma sœur avaient eu des résultats exemplaires, et avaient désormais des carrières toutes tracés et assez glorieuses pour plaire à mes parents, d’autant que ces jobs, c’était eux qui leur avaient donnés. Parce que oui, dans le monde de l’aristocratie comme les autres aiment appeler cette sphère malsaine, les relations mènent à beaucoup de chose. Et des relations, mes parents en avaient des tonnes. En Angleterre, mais aussi en France avec ma mère. Un boulot ? Un stage ? Même une place pour un concert, Maman décrochait son téléphone et dans l’heure, je pouvais l’avoir. Pourtant, dès mon plus jeune âge, alors que mon frère et mes sœurs profitaient amplement de ce système, je ne l’aimais déjà pas. Je le trouvais injuste, et j’avais toujours voulu le contourner. Je réclamais rarement quelque chose à mes parents, parce que je savais que je l’aurais dans la minute et je voyais bien que ce n’était pas le cas de tous les enfants. Et ça me paraissait… Illogique. Chez moi, Noël n’était même plus spectaculaire.

Je vivais dans ce monde doré pourtant, je n’avais pas vu beaucoup de misère qui me fasse réfléchir. Même à l’école privé de sorcier que je fréquentais, j’étais habitué à ce que mes camarades soient comme moi : chouchouté, friqué et tout le bordel. Je n’aimais pas ça et d’ailleurs, je n’ai aucune idée d’où cela provient. Certains ont des déclics en voyant un clochard ou ce genre de chose, mais moi, aussi loin que je me souvienne, je n’avais jamais aimé être traité comme un petit prince. Alors évidemment, lorsque mon père m’avait offert son poste tout prêt tout frais à Gringotts dans son service « bien placé » qu’il disait, j’avais décliné l’offre. Me faire pistonner ? C’était trop facile. J’avais envie de me prouver des choses, de vivre par moi-même. Non mais sérieusement, sortir de Poudlard et se retrouver tout à coup enchaîner dans un boulot que l’on ne mérite même pas et, dans mon cas, ne nous intéresse pas vraiment… C’était l’enfer. Bon bien sûr, mon père n’avait pas trop apprécié que je joue « les fortes têtes », pour le citer. Me couper les vivres semblait invraisemblable tout de même : mes parents continuaient à s’inquiéter pour moi et tout le tralala. Et moi ? J’étais en colocation avec Simon à Pré-au-Lard, nous continuions la musique et pour financer le tout, je jouais le barman. Ce n’était pas exactement la belle vie certes, mais j’avais l’impression que c’était celle qui était juste.

Je n’avais donc pas fait comme Guillaume et Margaux qui avaient envoyés l’elfe de maison de la famille (enfin, l’un des nombreux elfes) pour chercher leurs diplômes des ASPIC : je venais par moi-même. Prêt à recevoir la trace écrite de mon échec. En fait, je m’en foutais un peu que mes parents me considèrent ainsi, comme un raté. Ça m’énervait bien plus pour moi-même, parce que même si je n’étais pas perfectionniste ou un génie, j’avais vraiment voulu faire de mon mieux. Je l’avais fait, jusqu’à qu’Erika arrive avec sa délicatesse légendaire. Sans réfléchir si c’était le bon moment ou non pour m’annoncer qu’elle me quittait. Mais ce qui était fait était fait, et je n’avais plus qu’à assumer. Et en plus de ça, il fallait que j’ai la poisse avec cette histoire de bureau que je ne trouvais pas… Franchement, ce n’était pas trop ma journée. Me retrouver ici ne me rappelait rien de bon pour mon moral. (Pour mon cœur, c’était autre chose.) Je misais donc tout sur cette jeune fille que je venais de questionner, qui était probablement en train de retourner dans sa salle commune avec des projets plus passionnant pour sa soirée que m’aider, mais bon.


-Un étage plus haut. Mais c'est un peu caché, donc je vous y emmène, si vous voulez.

Alléluia !

- Je ne veux pas te déranger mais sincèrement, tu me sauverais la vie ! Répondis-je avec un immense sourire.

La chance avait l’air de tourner ! Je suivis donc la jeune fille qui avait décidé de jouer les guides, pour mon plus grand bonheur : au moins, j’étais sûr d’arriver à bon port ! C’était drôle parce que je n’aurais pas cru qu’elle soit aussi serviable. Son blason ne m’influençait pas du tout car j’avais connu beaucoup de Serpentard que j’appréciais, mon ex –malheureusement- y compris. Non, c’était plutôt le visage de cette élève : un peu distant, froid. Elle avait l’air de s’ennuyer, de vouloir rentrer se caler dans un fauteuil tranquille et pas s’amuser à parcourir le château avec un inconnu. Je ne l’aurais pas qualifié d’hautaine, mais plutôt de… Majestueuse. La manière dont elle se tenait peut-être, ou ses boucles brunes un peu décoiffé qui lui donnait cet air de princesse que terminait son regard bleu glacé. Elle avait l’air bien moins chaleureuse qu’Erika et ses boucles blondes et ses yeux verts qui pétillaient et…

Oh, merde ! Pourquoi fallait-il toujours que mon cerveau compare tout le monde avec mon ex ?


-Qu'est ce que vous venez faire ici?

Je n’avais même pas fais attention au fait que la jeune fille me vouvoyer alors que nous n’avions probablement pas beaucoup d’année d’écart, vu que j’étais trop occupé à penser à des conneries auxquelles je ne devais pas penser. Elle avait quel âge ?... Elle devait être en cinquième année, non ?

-Tu peux me tutoyer tu sais, je n’ai que 18 ans ! Dis-je avec un petit rire, passant machinalement ma main dans mes cheveux trop long aux yeux de mon père et trop court à ceux de Simon. Je viens récupérer mon diplôme des ASPIC que j’ai passé l’année dernière. Tandis que je parlais, nous arrivions dans le hall et je continuais de suivre l’inconnue. Je suis vraiment désolé de te faire perdre ton temps, j’espère que tu n’avais rien d’important à faire comme bosser tes BUSE ou ce genre de choses de truc super fun… Plaisantai-je. Je suis Theo au fait. Et toi ?

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Ana Falkowsky


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MessageSujet: Re: Open Hand (PV)   Open Hand (PV) Icon_minitimeMer 7 Nov - 23:54

C'était incroyable le nombre de phases bizarres qui se succédaient dans mon esprit depuis quelques mois. Après la dispute avec Ruby, j'avais d'abord passé les premiers jours dans une colère noire, avant de devenir comme vide de toute énergie, lasse, et donc influençable. J'eus une pensée pour la fête champêtre et Carlton, mais penser à combien j'avais été pathétique ce soir là m'agaçais, et je pensais aussitôt à autre chose. Après ça, et durant tout l'été, j'avais eu ma période "remise en question" -probablement la plus désagréable. Et pour finir, depuis la rentrée, peut-être en revoyant toutes ces têtes, je reprenais le cours de ma vie d'avant, à cela près que je n'avais plus ma rage intérieure. Et donc, je m'ennuyais. Perpétuellement. Sans répit. Je n'avais plus qu'une peur maintenant, retrouver le train-train du quotidien et m'enfoncer dans la routine.

Avant, les combats et disputes me permettaient d'avoir toujours quelque chose de nouveau à me mettre sous la dent, quelque chose à penser lorsque je m'endormais. Maintenant, il me fallait tout le temps avoir un livre sur moi car je n'arrivais tout simplement plus à laisser mes pensées s'évader comme elles se faisaient avant; c'était comme si il n'y avait plus rien dans ma tête, que tout ce qui y rentrait s'empressait d'en sortir. Elle était vide en permanence, vide de tout, de joie, de colère, d'émotions. Et les rares moments où je ressentais quelque chose ne duraient jamais, m'abandonnant à ma solitude intérieure. Au fond, je me sentais inutile. A quoi sert quelqu'un à qui personne ne parle et à qui personne ne pense? A rien.

Pourtant, il y avait des moments où ça n'était pas le cas. Même si c'était l'espace de quelques moments, lorsque Matthews m'embêtait avec ses plaisanteries ou Rita me lançait de loin un de regard ces regards indéchiffrables dont elle avait le secret, ans ces moments là, j'avais le sentiment de ne pas être totalement invisible. Mais très vite, cela passais et je retrouvais la routine qui, elle, m'attendait inlassablement. Je pouvais ainsi faire le programme d'une de mes journées type; se lever, aller manger un brin à la Grande Salle, aller en cours, manger, retourner en cours, rentrer lire dans la Salle commune, faire mes devoirs, aller se coucher. Il était rare qu'un évènement vienne troubler cet ordre d'ores et déjà établi.

Alors pour une fois que quelqu'un en appelait à mes bons services! C'était bizarre de parler à quelqu'un qui ne me connaissait pas du tout du tout, et ça devait probablement être la première fois depuis que j'avais changé comme ça, puisque je ne sus pas que répondre lorsque l'inconnu me répondit, tout sourire:


- Je ne veux pas te déranger mais sincèrement, tu me sauverais la vie !

Je le regardais, un instant déstabilisée. Je ne me rappelais plus de la dernière personne qui m'avait souri. Ça devait remonter à...Caleb, mais lui ça ne comptait pas, c'était ironique. J'éliminais tout de suite ma famille également; je m'en fiche bien de leurs sourires. Ce qui m'amenait donc à l'année dernière, et à Carlton... ça non plus ça ne comptait pas, puisque c'était intéressé! Et donc, inlassablement, j'en revenais à Ruby et à son sourire colgate, qui, à la longue, me fatiguait. Pourquoi fallait-il toujours que j'en revienne à elle?

Ne sachant trop que répondre, je décidais de ne pas trop me mouiller en lui répondit d'un sourire poli et timide. Eh oui, non seulement le dernier vrai sourire que j'avais reçu remontait à des mois, mais celui que j'avais lancé aussi, je manquais d'entraînement...

Suivie du jeune homme, je zigzaguais donc à travers les couloirs tarabiscotés de Poudlard, avant d'apercevoir le hall. Le bureau d'O'Connelly...


-Tu peux me tutoyer tu sais, je n’ai que 18 ans ! dit le grand brun en s'esclaffant gentiment.

Je le détaillais un instant, histoire de voir si ce qu'il disait était crédible. N'ayant jamais été très physionomiste, je fus néanmoins contrainte à accepter ce qu'il me disait, et donc à renoncer à mon hypothèse du potentiel remplaçant d'O'Connelly. C'est vrai qu'il ne faisait pas très vieux, avec ses yeux bleus pétillants et ce sourire qui semblait s'installer facilement sur son visage. Quant au vouvoiement, il n'était pas seulement du au poste que je lui avais attribué d'office, mais aussi à cette manie de mettre une distance entre les autres et moi dès qu'ils m'adressaient la parole. Bien sûr, avec les gens de mon âge, je ne pouvais pas, à moins de vouloir passer pour quelqu'un d'arriéré. Mais toute personne plus âgée que je rencontrais avait droit à cette froideur qui montre explicitement que nous ne sommes pas amis et nous ne le serons jamais. Avec le recul, ça me semblait un peu ridicule d'agir comme ça. Je n'en avais pas besoin pour faire fuir les gens...


-Désolée, répondis-je machinalement.


- Je viens récupérer mon diplôme des ASPIC que j’ai passé l’année dernière.


Soudain, ça fit tilt dans ma tête. Qu'est ce que je pouvais être longue à la détente, parfois... 18 ans, et sorcier = à Poudlard l'an dernier! Et donc, voilà d'où il me semblait l'avoir déjà vu, ça coulait de source en fait. Ce qui me rassura un peu, c'était qu'il ne semblait pas me connaître le moins du monde, sinon de 1) il ne se serait pas adressé à moi ou de 2) s'il ne m'avait pas tout de suite reconnu, il aurait vite trouvé un prétexte pour décamper avant que je ne le mange. Parce que c'était ce que je devais faire, pour être aussi flippante aux yeux des autres, non?

Encore une fois, je décidais de penser à autre chose. Tout ça n'avait pas lieu d'être, car, en l'instant présent, la personne avec qui j'étais ne me connaissait pas le moins du monde. J'étais qui je voulais être.


- Je suis vraiment désolé de te faire perdre ton temps, j’espère que tu n’avais rien d’important à faire comme bosser tes BUSE ou ce genre de choses de truc super fun…

J'écarquillais furtivement les yeux, un petit sourire malicieux se dessinant sur mes lèvres. Tu parles que j'avais quelque chose à faire... mais, mes buses, sérieusement? Il me donnait donc, comme ça, à première vue, deux ans de plus que mon âge réel... Plutôt cool. Ça remonte à mes vieilles rancœurs de gamine délaissée qui voudrait bien avoir quelques années de plus pour mieux s'entendre avec ses frères et sœurs, mais ça me fait toujours plaisir. Je savoure cette sensation, pour une fois que j'en éprouve une, aussi insignifiante soit-elle. Et puis, je peux encore la faire durer un peu plus, avec un demi-mensonge. Ou plutôt, en restant vague. Avec un inconnu, je peux être qui je veux, non?

-Oh, j'ai encore le temps pour ça, répliquais-je en souriant légèrement.

Pas vraiment un démenti, mais sans pour autant l'approuver totalement. Le juste milieu.


-Je suis Theo au fait. Et toi ?

Je le regardais un instant, ne sachant pas trop que répondre. Je veux dire, je sais qu'avec cette question on attend mon nom, je ne suis pas totalement débile non plus, mais je veux dire, je ne suis pas habituée à ce genre de... choses. A vrai dire, il me faisait un peu penser à Caleb, ce Theo. Sans les blagues insupportables, bien sûr, mais dans la manière d'être à l'aise avec les autres, de sourire, de parler. Je chassais tout de suite cet idiot de ma tête. Ils n'avaient rien à voir!

-Ana, répondis-je simplement. Cette question me déstabilisais toujours! Alors, tu étais dans quelle maison?

Et si jamais il répondait Poufsouffle... je partais en courant!
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Theo Gray


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MessageSujet: Re: Open Hand (PV)   Open Hand (PV) Icon_minitimeSam 17 Nov - 23:37

Me vouvoyer… C’était étrange ça. L’année dernière, si j’avais croisé cette jeune fille, elle m’aurait tutoyé naturellement. Mais maintenant que j’étais étranger à Poudlard, que je ne venais plus ici mais revenais… J’avais passé un cap. C’était ça devenir adulte non ? Honnêtement, ce n’était pas trop l’idée que je m’en faisais. Toute ma scolarité, j’avais attendu comme tous mes camarades ce moment où enfin j’allais pouvoir décider de ma vie, voler de mes propres ailes et toutes les conneries qui accompagnaient l’idée de la fin de l’adolescente. Il faut dire qu’avec Erika, la mienne avait plutôt mal commencée. Mais là n’était pas la question. Toutes ces choses qui avant, me passer loin, loin au-dessus de ma tête, désormais m’entouraient et m’emprisonnaient dans cette chose qu’on appelait la réalité. Elle, cette entité supérieure qui régissait chaque être humain, je ne l’avais jamais trop aimé. Ou plutôt, je la trouvais injuste. J’aimais bien m’en échapper pendant quelques heures avec Simon, avec Erika, lors de mes sorties, lorsque mes doigts effleuraient les cordes de ma guitare… Ce genre de choses. J’avais encore, l’année dernière, un pouvoir d’évasion qui aujourd’hui s’était fait écrasé par la réalité du monde adulte : le salaire, le loyer, l’assurance, la vaisselle. Les trucs auquel les adolescents ne pensent jamais. Tout à coup, toute notre vie est à nous et les conséquences de nos actes, nous en sommes les seuls responsables. On choisissait (plus ou moins) notre boulot, notre appartement, là où on mettait notre argent… Nos erreurs n’étaient plus qu’à nous. Et ça, lové dans un fauteuil de la salle commune en train de discuter avec une bierraubeurre dans la main, on y pensait pas lorsqu’on parlait du « futur » dont nous rêvions tous.

-Désolée.

Je fis un signe de la main accompagné d’un sourire pour montrer à la jeune fille que je m’en fichais pas mal. Elle avait répliqué d’une petite voix, un peu lointaine et malgré moi mon sourire s’élargit sous la surprise. C’était étrange de voir que cette fille avec son visage impassible et majestueux s’excusait au près d’un inconnu pour une raison aussi stupide qu’un vouvoiement. Je n’avais jamais été très bon pour décrypter les gens de toute manière. Comme tout Poufsouffle, je savais écouter les autres et les conseiller mais j’étais très mauvais pour voir la faiblesse sous une carapace ou les larmes sous un sourire. Je ne jugeais pas vraiment les gens mais je devais bien avouer que je ne cherchais pas, par réflexe, le mystère sous l’apparence extérieure. Je ne me fiais pas aux préjugés hein ! Disons que j’étais… Un mec quoi, un mec un peu tête en l’air et naïf. La première fois que j’avais vu Erika, je l’avais trouvé superficielle et prétentieuse. J’avais appris au fur et à mesure que j’avais eu tort de la juger aussi rapidement. Et même aujourd’hui, après ce qu’elle m’avait fait… Non, je ne la considérais pas comme superficielle ou volage. Je la respectais et l’estimais toujours beaucoup et justement, c’était ça mon problème.

-Oh, j'ai encore le temps pour ça.

Ah, elle n’était pas en cinquième année ? Quatrième alors ? Peu importe. J’haussais les épaules avec un petit sourire qui fit écho à celui de la jeune fille. Malicieux, il plissa ses yeux bleus perçants en amande, lui donnant un air légèrement plus doux qui m’étonna un peu. Mais ça lui allait bien. Je pensai à ce qu’elle venait de dire. Avoir du temps… J’allais passer pour un vieux, mais c’était dingue comme le temps passait vite sans qu’on le réalise. Je me revoyais encore monter sur l’estrade lors que la répétition et, un claquement de doigts plus tard, j’étais là pour récupérer mon diplôme final. Jamais durant ma scolarité, je ne m’étais arrêté pour penser « Et dans un an ? Dans deux ? » Non, j’avais tout vécu d’une traite sans vraiment réfléchir. Maintenant, j’étais ici. Nous étions tous là, Poudlard derrière nous et nous regardions notre école avec nostalgie en se disant que non, c’était y a pas si longtemps que ça. Mais c’était ça, la loi de la nature. Tout allait vite, tellement vite. Cette constatation n’y changerait rien mais l’accepter, c’était choisir de toujours avancer sans penser au temps, à avant. C’était pas si facile que ça, vraiment.

-Ana. Alors, tu étais dans quelle maison?

Ma question, elle avait pris un certain moment pour y répondre. Je lui avais demandé son prénom hein, pas son projet professionnel, rien de très compliqué, non ? Mais bon. Ana. C’était… Court, bref, un peu comme un coup de fouet qui claquait vivement dans les oreilles. Ça lui allait bien, enfin, ça me semblait accordé à son regard qui lui aussi pétillait légèrement.

- A ton avis ? La questionnai-je avec un sourire.

Ça c’était exactement le genre de question piège que je haïssais, au même niveau que deviner l’âge de quelqu’un. Mais j’étais curieux de voir quelle serait la première impression que je ne donnais aux gens. C’était dingue d’ailleurs, de voir à quel point quatre maisons devenaient les adjectifs les plus parlants pour les sorciers. Il était vrai qu’elles définissaient quelqu’un pour le reste de sa vie, même après Poudlard on restait un Poufsouffle, ou un Serpentard. C’était ancré en nous et je n’avais jamais rencontré quelqu’un qui était mécontent de sa maison. Au bien sûr au début, y en avait toujours quelqu’un qui ne se sentait pas à sa place mais ça ne durait jamais toute sa scolarité, parole d’ancien élève ! Parce qu’une maison, c’était plus qu’une salle commune et quelques camarades… C’était un foyer, un modèle de référence, un idéal. Quelque part où l’on se sentait toujours chez soi, où les couleurs nous devenaient doucement familières… C’était le rêve de n’importe qui, d’avoir quelque part qui soit chez soi, peu importe les circonstances. On s’unissait tous derrière notre blason, pour les coupes, les matchs de Quidditch et tout ça. Non, c’était clair : que ça soit maintenant ou dans trente ans, je resterais un Poufsouffle.


- Je ne vais pas t’embêter plus longtemps, je suis à Poufsouffle. Enfin, j’étais ! Ce n’était pas facile de s’y faire finalement, de ne plus être ici.

Nous continuâmes jusqu’au fameux couloir dont elle me parlait. Encore une fois, c’était drôle de voir qu’en deux mois, je n’étais déjà plus vraiment chez moi à Poudlard. Les choses bougeaient, que je sois là ou pas. Pour le coup, je ne l’étais pas.


- Le bureau est où ? Demandai-je avec un sourire. Puis, parce que j’avais toujours été curieux et bavard, je me tournais vers Ana. Et toi alors, Serpentard, tu t’y plais? Tu aimes bien passer pour la méchante de service ? Demandai-je en lançant un clin d’œil à Ana. Je faisais bien entendu référence aux préjugés qui entouraient sa maison. Mes parents ont toujours très mal vécu le fait que je n’y sois pas allé! Expliquai-je rapidement en riant, me souvenant de la lettre que j’avais reçu après la répartition, ou mon père avait tenté de me féliciter avant de finir par descendre la maison dans laquelle je venais d’atterrir.

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Ana Falkowsky


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MessageSujet: Re: Open Hand (PV)   Open Hand (PV) Icon_minitimeVen 23 Nov - 20:49

C’était bizarre de rencontrer quelqu’un qui sortait tout juste de Poudlard ; c’était comme si ça me rappelait que justement, la vie ne s’arrêtait pas après ces sept années et qu’il y aurait un après. Qu’il me faudrait, comme tout le monde, trouver « ma voie ». Que je ne pourrais pas passer ma vie allongée sur un toit, les bras croisés derrière la tête en train de sécher un cours. Qu’un jour, il faudrait que je grandisse à mon tour, et que je songe dans pas si longtemps à ce qui occuperait le reste de mes jours. Ça me semblait si loin, et pourtant, Theo n’avait que quelques années de plus que moi, il y a quelques mois à peine il était encore dans la même école que moi, et pourtant, à mes yeux c’était à présent un adulte et non pas un ado. Il ne l’était pas devenu en un été, j’imagine, mais c’était le simple fait de quitter le statut d’étudiant qui donnait une autre image. Bizarre.

- A ton avis ?

Mhh, à mon avis, je sentais venir gros comme une maison la réponse que je n’avais pas envie d’entendre, même si techniquement, elle ne changeait rien : question de principe. En plus, maintenant que j’y réfléchissais, il avait tout à fait une bonne tête de Poufsouffle avec un sourire naturel posé sur son visage en permanence, le contact facile et des manières plaisantes. Sans faire de généralités –comme si c’était mon genre-, un peu tous les jaunes et noirs avaient ces caractéristiques, enfin, plus ou moins marquées. Prenez Rita par exemple, on ne pouvait pas exactement dire qu’elle avait des manières plaisantes (le souvenir de quelques unes de ses remarques bien passées était toujours là) mais une chose était sûre, c’était quelle avait le contact facile. Partout ou elle allait, les gens l’adoraient ! Ou presque. Caleb, c’était la même chose, surtout pour le perpétuel sourire… !
Je haussais les épaules, et eux un geste de la tête pour inciter Theo à parler, parce que je n’avais pas envie de le supposer à voix haute.


- Je ne vais pas t’embêter plus longtemps, je suis à Poufsouffle. Enfin, j’étais !

…Ma vie était une longue succession d’ironie.

-J’en étais sûre, me murmurais-je pour moi-même.

Bien, bien, bien, le coup de la surprise, ou plutôt de la non-surprise passée, tentons de garder un air naturel. Après tout, ça ne changeait rien…non ? Il m’aurait dit qu’il avait été à Serpentard, est-ce que je l’aurais considéré autrement ? Sans doute pas. Ou peut-être que si. J’avais beau me dire que je n’appartenais à aucune maison, finalement les préjugés finissaient toujours pas me rattraper, et je crois que personne n’y échappait ici ; on accordait toujours plus facilement notre confiance à quelqu’un qui avait le même blason que nous, même si ça pouvait se révéler être une très mauvaise idée…surtout dans ma maison.

Et puis, je devrais commencer à penser à autre chose qu’aux quatre maisons puisqu’il fallait l’avouer, jusque là, parmi les rares rencontres que j’avais faites et qui ne s’étaient pas terminées par un combat, aucunes n’était avec un vert et argent. A bien y réfléchir même, j’avais fait des rencontres plus ou moins bonnes dans toutes les maisons exceptée la mienne. Rita et Caleb chez les Poufsouffle, Chuck chez les Gryffondors –on pouvait vraiment l’y mettre lui ? Hum, bon, on va dire que oui- et chez les Serdaigles… oui, bon, au final, ça aussi, ça c’était terminé par un combat, même si ce n’était pas au sens propre mais… elle sortait quand même du lot. Ruby.

Alors que chez les Serpentards ben… il y avait bien eu Winter, en première année, dont je gardais un souvenir particulièrement… net, et Keenan, qui m’avait fait passer une bonne soirée avec ses petits problèmes de popularité. Mais à part ça, aucune de mes rencontres avec les gens de ma maison ne m’avait particulièrement marquée, et on ne pouvait pas vraiment ranger ces deux là dans la « bonne catégorie ». Que fallait-il en déduire ? Que je n’étais finalement pas faite pour les verts et argents ? Alors quoi, j’étais une Poufsouffle dans l’âme, c’est ça ? Cette idée me faisait rire sous cape.


- Le bureau est où ? me demanda-t-il alors qu’on arrivait enfin au bon couloir.
-C’est… une de ces portes là.

Mais le couloir du rez-de-chaussée étant pourvu d’un assez grand nombre de porte, je jugeais qu’il ne serait pas très gentil de le laisser toutes les essayer avant d’arriver à la bonne. Et puis il ne valait mieux pas ouvrir les portes au hasard, parfois, on avait des surprises… Bref, et aimable comme je l’étais, et surtout tellement avide de retrouver ma monotonie, j’allais l’aider à trouver la porte en question, en priant pour que ce soit là plus éloignée ! Je songeais un instant que j’en faisait un peu trop peut-être, que retourner dans ma salle commune n’était pas une montagne, et que si je serais lasse les cinq premières minutes, je finirais par m’absorber dans mon bouquin ou mes devoirs, et en oublier la morosité…

-On va la chercher ensemble !

…Mais en attendant, j’avais une occasion de gambader un peu dans l’école avec une bonne raison, puisque ce garçon avait besoin d’être guidé, et moi je n’avais rien d’urgent à faire contrairement à la moitié des élèves visiblement alors… pourquoi ne pas se montrer, sinon sociable, au moins normale ? Et puis Theo avait le bon goût de ne pas être de ces personnes agaçantes dès la première rencontre, mais plutôt authentique et parfois même, d’un naturel un peu désarmant. Mais sa compagnie n’était pas trop désagréable au final, et il avait besoin d’un guide alors… on pouvait dire que ça nous avantageait tous les deux ?

-Et toi alors, Serpentard, tu t’y plais? Tu aimes bien passer pour la méchante de service ?

Je tournais la tête, vers lui, un peu surprise, déjà qu’il ait remarqué mon blason –et moi qui me croyait observatrice !- et ensuite qu’il semble accorder lui aussi une importance suffisante aux préjugés concernant ma maison pour me juger d’office « méchante ». Mais le clin d’œil qui m’envoya suite à sa question me fit immédiatement comprendre que c’était plus ironique que réellement pensé, et à vrai dire, il ne semblait pas le penser du tout. Bon, c’était déjà ça alors, ça ne se lisait pas sur ma figure que je n’étais pas un modèle de gentillesse !

-Qu’est ce qui te dis que je ne le suis pas, justement, méchante ? voulus-je savoir tout de même, en souriant.

Ce n’était pas une question piège, parce que je ne me voyais pas comme quelqu’un de fondamentalement méchant, mais j’étais à peu près sûre que la moitié des gens qui me connaissait me qualifierai comme tel. Alors pourquoi pas lui ? Qu’est ce que j’avais fait de différent qui ne lui donnait pas cette impression ? Certes, je m’étais montrée serviable comme je l’étais rarement. Mais j’avais été pareille avec Ruby et ça ne l’avait pas empêchée de me balancer tout ce qu’elle m’avait balancé, des trucs comme « sans cœur »… donc ce n’était pas ça.


-Mes parents ont toujours très mal vécu le fait que je n’y sois pas allé!

Cette fois j’écarquillais franchement les yeux, clairement prise au dépourvu par cette déclaration qu’il m’avait sortie sur le ton de la rigolade. Lui ? A Serpentard… ? Et n’y tenant plus, j’éclatais de rire à mon tour.

Il n’y avait rien de fondamentalement drôle, non, mais si il y avait bien quelqu’un qui je n’imaginais pas dans ma maison, c’était bien lui. Son niveau d’amabilité était plus élevé que celui de tous les verts et argents réunis ! Qu’il s’y serait senti mal à l’aise ! Enfin, après tout, peut-être n’était-il pas à onze ans ce qu’il était aujourd’hui ; peut-être était-il encore en phase de devenir comme ses parents qui devaient appartenir à ma maison ? Ce que nous sommes à onze ans change bien, j’avais pu le constater.


-Désolée, dis-je quand j’eus arrêté de rire, mais tu es vraiment la dernière personne que j’imagine chez les Serpentards. Et tu y gagne ! ajoutais-je.

Ce n’est pas que je n’aimais pas ma maison, mais certaines personnes n’étaient vraiment pas faite pour aller là-bas, c’est tout.


-D’ailleurs, j’ai un peu la même histoire. Toute ma famille espérait me voir suivre la tradition en allant chez les Gryffondors… tu imagines leur déception, poursuivis-je en souriant de nouveau.

Je parlais beaucoup, et ça ne me ressemblait pas. Pire que tout, je parlais de ma famille, ce qui ne m’était pas arrivé depuis… depuis plusieurs mois. Et à un parfait inconnu, jamais. Mais je ne disais rien de capital, rien qui puisse le mener à penser qu'il y avait eu autre chose dans l'histoire de ma famille que la déception qu'une de leur fille ne soit pas à Gryffondor... n'est-ce pas?


Dernière édition par Ana Falkowsky le Mer 19 Déc - 15:22, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Open Hand (PV)   Open Hand (PV) Icon_minitimeJeu 29 Nov - 22:20

J’étais à Poufsouffle. C’était fini, maintenant je n’étais plus un étudiant. Non décidemment, je ne me faisais pas à l’idée. Il y avait pourtant des avantages maintenant : je faisais ma vie comme bon me semblait. Je choisissais ce que voulais faire, adieu les cours passionnants tel la divination que je m’étais forcé à prendre parce que je n’avais pas trop mal réussi mes BUSE, et qui avait pourri mes années de scolarité. Les boules de cristal ne me manquaient pas vraiment. Je n’avais plus non plus de couvre-feu, car même si les élèves étaient habitués à le braver surtout durant les week-ends, ce n’était pas très agréable de se faire choper. Beaucoup de professeurs dormaient et étaient conscients qu’on faisait tous la fête en cachette, et à vrai dire ils s’en fichaient un peu. Les fantômes et les tableaux ? Idem. Il n’y avait que certains moments un peu moins fun, comme ceux où l’on croisait Woodley ou Nakamura et elles, elles étaient bien moins indulgentes. Voir pas du tout. Une colle de temps en temps ne tuait jamais personne mais bon, pour l’avoir vécu, un savon passé par Hazel en personne c’était tout sauf agréable. Elle savait très bien comment vous écraser et vous faire sentir minable et j’étais heureux de ne l’avoir jamais recroisé après ma rupture avec Erika en train de faire une connerie parce qu’elle s’en serait donnée à cœur joie vous pouvez en être sûr. Cette femme savait tout sur tout, en particulier lorsque ça pouvait faire mal. Et puis elle n’aimait pas trop les Poufsouffles et on disait que c’était à cause de sa haine avouée pour O’Connelly mais si vous voulez mon avis, ils étaient louches tous les deux.

-J’en étais sûre.

Ah oui ? Il est vrai que je n’avais pas trop la tête d’un Serpentard. J’étais trop bavard pour en être un il me semblait, je passais mon temps à sourire et à faire connaissance avec tout le monde –et Ana n’échappait pas à la règle. Les jaunes et noirs me paraissaient les plus adaptés à mon cas et je n’avais, à la différence de certains, je n’avais jamais douté de ma place là-bas. De là à dire que j’étais prévisible ? Peut-être. Le fait est que moi, je n’étais pas très perspicace. Tout ce qui paraissait évidemment aux autres moi, il me fallait des jours pour le remarquer et je débarquais toujours à la bourre. J’étais un peu tête en l’air, je l’avoue. Je ne faisais pas toujours attention à ce qui m’entourait et forcément ça me jouait un peu des tours. Prenez par exemple Woodley et O’Connelly. Je n’avais jamais fait gaffe, c’était Simon qui m’avait remarqué que nos deux professeurs passaient leur temps à s’envoyer des piques. Evidemment que Woodley n’était apprécié de presque personne, mais je n’avais pas vu que O’Connelly répondait à ses provocations et sur-enrichissait, souvent devant nous, les élèves. Moi, je ne faisais pas attention mais en me concentrant je remarquais qu’effectivement, notre chère directrice des Serpentards faisait toujours une sale tête quand Aidan l’ouvrait et ça, c’était rare parce qu’habituellement cette femme s’apparentait plutôt à un robot qu’un humain. Bref, en parlant de Serpentard, revenons à la jolie Ana.

- Je suis si prévisible que ça ? Demandai-je avec un petit rire.

Je connaissais déjà la réponse et préférai en rire. Je n’étais pas de ceux qui portaient des masques de toutes manières, je ne parlais pas souvent de ce que je sentais mais mes émotions transparaissaient facilement sur mon visage. Je n’aimais pas mentir en tout cas. Je ne comprenais pas comment ceux qui agissaient comme des robots pouvaient survivre, c’était tellement fatiguant de tout retenir ! Je n’avais besoin de dire qui j’étais, mais je n’avais pas à mentir le sujet. Personne n’était parfait et il était juste ridicule d’essayer l’être. Les gens avaient probablement leurs raisons mais comme tout le reste, ils n’en parlaient pas et se contentaient d’être un joli emballage bien opaque dont on ne pouvait pas deviner l’intérieur. Et ça, ça menait toujours à des complications.

Nous arrivâmes dans le couloir où se trouvait le soi-disant bureau. Mais il était immense et visiblement, la jeune fille ne savait pas vraiment de quelle pièce il s’agissait et nous nous mîmes donc à arpenter le lieu en longeant les murs pour observer les panneaux sur les portes. Sauf qu’il n’y en avait pas pour la plupart.


-C’est… une de ces portes là.
- Voilà qui est précis !
Me moquai-je gentiment.

Mais j’étais tout le même content que la jeune fille reste avec moi. Je trouvais ça vraiment sympa de sa part de s’occuper d’un boulet perdu comme moi, surtout qu’elle devait avoir mieux à faire… Même si je commençais à en douter, parce qu’elle semblait bien décider à perdre son temps avec moi. Tant pis, moi ça me faisait de la compagnie –et plutôt agréable.


-On va la chercher ensemble !

Bon, d’accord, je n’étais pas contre moi ! J’en profitais donc pour continuer la discussion, l’orientant sur sa maison à elle. Elle sembla un peu surprise et déstabilisée mais le sourire et le clin d’œil que je lui envoyai sembla la rendre plus sereine. Je ne croyais pas aux préjugés et il me semblait qu’il en était de même pour elle vu que, malgré mon appartenance aux blaireaux, elle ne m’avait pas encore snobée.

- Qu’est ce qui te dis que je ne le suis pas, justement, méchante ?

Elle ? Méchante ?!

- Qui te dit que je n’aime pas les filles méchantes ? Répliquai-je du tac au tac.

Ana n’avait pas l’air méchante non, je n’y croyais pas. Mais à la fois, je n’étais pas un pro pour percer à jour les gens alors il ne fallait pas compter sur ma première impression de manière générale. Il est vrai que la jeune fille était une Serpentard et que sans vouloir jouer sur les préjugés, ça pouvait vouloir dire certaines choses –mais pas toujours. Elle avait aussi un visage un peu… Fermé, ce genre de beauté qui faisait presque peur parce qu’elle était étrange et un peu hautaine, ses yeux vous visaient et hop, ils tiraient ! Mais depuis le début de notre rencontre elle avait tout fait pour être agréable et m’aider dans ma quête du bureau d’O’Connelly alors ! Et puis regardez, une file méchante ? Elle venait d’éclater de rire alors que je lui annonçais que mes parents me voulaient à Serpentard.


-Désolée, mais tu es vraiment la dernière personne que j’imagine chez les Serpentards. Et tu y gagne !

… Mais pourquoi étais-je si peu effrayant, sérieusement ?! Bon, pas la peine de se cacher. J’éclatais de rire avec elle et levai les yeux aux ciels –un de mes tics.

- J’te jure, je peux être hautain et manipulateur quand je le veux ! Répliquai-je, toujours en riant. Je jouais sur les préjugés auxquels je n’adhérais pas vraiment, mais je sentais que vu la réaction d’Ana sur sa maison et son « tu y gagne », elle était ouverte au sujet de sa maison.

Mais visiblement, je n’étais pas le seul dans ce genre de situations… !


-D’ailleurs, j’ai un peu la même histoire. Toute ma famille espérait me voir suivre la tradition en allant chez les Gryffondors… tu imagines leur déception.

J’étais en train de longer les portes, et la réplique d’Ana me fit me stopper nette, et je me tournais vers elle en manquant d’éclater de rire également.

- Ils ont beaucoup pleuré ? Plaisantai-je. Au fond, un Serpentard ce n’est qu’un Gryffondor en plus rusé et moins direct. Y a pas temps de différence ! Dis-je en riant de la tête d’Ana qui, en bonne verte et argent, ne devait pas trop apprécier la comparaison. Ne t’inquiète pas, j’avais une… Il eut un petit blanc où le nom d’Erika raisonna dans mes oreilles et eut je fus déstabilisé. Des amis là-bas. Je ne pense pas que vous êtes des affreux !

Enfin après l’histoire Erika, j’avoue que les Serpentards avaient pris un petit coup dans mon estime –ou les gens en général. Mais je n’avais pas du tout envie de penser à ça, pas maintenant, pas ici où tout me rappelait avant.

- Et toi, tu voulais aller où ? Demandai-je gentiment, changeant un peu de sujet. En tout cas mes parents pensent que je suis un blaireau dans tous les sens du terme maintenant, mais ça m’est égal. Parce que je me voyais partout, sauf chez les Serpents. D’ailleurs, une lignée de Gryffondor ? C’est quoi ton nom, si ça se trouve nos familles sont ennemies jurées ! Demandai-je avec un air faussement mystérieux.

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MessageSujet: Re: Open Hand (PV)   Open Hand (PV) Icon_minitimeVen 7 Déc - 22:24

S’il y avait bien quelque chose que je ne pouvais pas nier, c’était que j’accordais une importance au dessus de la normale à la maison de chaque élève. Je ne devrais pas pourtant, c’était idiot de se fier à un vieux chapeau millénaire pour nous séparer en différentes catégories ; mais il n’y avait rien à faire. Dès que je savais à quelle maison appartenait la personne avec qui je parlais, peu importe l’impression qu’elle m’avait fait avant, son image s’en trouvait immédiatement et irrémédiablement changée. Si c’était un Serpentard, je me trouvais un peu rassurée, bien que j’affirme toujours à qui voulait l’entendre que je n’appartenais à aucune maison. Si c’était un Serdaigle, je me retenais à grand peine de lever les yeux au ciel, et m’attendais à le croiser à la bibliothèque à chaque fois que j’y allais. Si c’était un Gryffondor, ce n’est pas bien difficile à deviner, il était immédiatement classé ; et si c’était un Poufsouffle, eh bien… je prenais peur ! Ceux-là étaient toujours les pires.

En apparence, ils étaient sociables et un peu simplets ; ils avaient le rire facile et une bonne tête qui inspire confiance. Mais ce n’était qu’un leurre ! Ils faisaient les gentils et cachaient leur jeu pour mieux nous retomber dessus, une fois notre garde baissée ! Mais je n’étais plus dupe depuis que j’avais fait la connaissance de deux de ces énergumènes là. Et ça, ça ne rendait pas service aux Poufsouffles, parce que depuis, je les fuyais presque ! Je ne savais pas si ils étaient comme ça avec tout le monde, ou si c’était moi qui déclenchait ce changement de caractère, mais une chose était sûre, ça me faisait flipper. Leur bonne humeur désarmante était pire que toutes les colères du monde.

Pourtant j’avais du mal à imaginer que Theo cache sa véritable nature derrière ce visage heureux ; et j’étais peut-être naïve, mais j’avais envie d’y croire, à ce sourire, croire que l’on pouvait me sourire sans avoir envie de m’en coller une en réalité. Il n’était peut-être pas comme Rita, comme tous les autres. Du moins, tant qu’il ne me connaissait pas. D’ailleurs, s’il n’avait pas déjà semblé savoir à quelle maison j’appartenais, sans doute lui aurais-je menti ; pas par honte, mais par la simple envie d’être quelqu’un d’autre, même si ce n’était que pour quelques instants et avec une seule personne. Enfin, il savait que j’étais une Serpentard, et malgré ça, il n’était pas parti en courant. C’était déjà ça. Peut-être… peut-être qu’il ne croyait vraiment pas aux préjugés sur les maisons ?


- Qui te dit que je n’aime pas les filles méchantes ?

Peut-être qu’il s’en fichait, au fond, que j’appartienne à la maison des méchants ?

C’était idiot, cette situation, parce que tout d’abord, il m’avait franchement cloué le bec, et ça, ça m’arrivait si rarement que je ne trouvais réellement rien à dire. J’avais ouvert la bouche pour répondre, avec mon habitude de vouloir avoir le dernier mot, mais n’avais finalement rien trouvé à répondre ; c’était idiot, aussi, parce que du coup ça me donnait, en quelque sorte, de l’espoir. L’espoir que même en sachant que j’étais une verte et argent, pas très bavarde et même carrément méchante, je n’étais pas pour autant infréquentable.

Pour un peu, je me serais presque senti rougir comme si on m’avait fait le plus beau des compliments, parce que, en un sens, c’était un peu ça ; d’aussi loin que je me souvienne, on ne m’avait jamais fait comprendre comme ça, aussi franchement et spontanément, que je n’étais pas forcément qu’une vieille sorcière –au sens figuré- à qui personne ne voulait parler et qui finirait ses jours seule. Sans doute Theo ne s’était pas rendu compte de combien ça me réchauffait le cœur, et c’était mieux qu’il ne le voit pas. Parce que c’était clair que s’il savait quelle handicapée des sentiments j’étais, il réviserai son jugement !

-Eh bien… tu devrais pas, marmonnais-je pour toute réponse.

Tu parles d’une répartie ! Mais aucune réplique cinglante ne m’étais venue à l’esprit. Peut-être parce que je voulais vraiment croire qu’il puisse les aimer, les filles méchantes. Même si c’était naïf de ma part, parce que même ceux qui disent ça, quand ils voient vraiment à quel point elles sont méchantes, ils finissent par prendre peur. Mais c’était au bout de mois et de mois, lorsque l’on commençait à vraiment connaître l’autre ; alors rien que pour quelques instants, je pouvais faire disparaître mon mauvais côté. Ou plutôt, tenter de faire apparaître le bon.

Quand il m’apprit que ses parents l’avaient espéré à Serpentards, j’éclatais de rire et lui assurait qu’il n’aurait pas eu sa place parmi nous. Il fit mine d’être un peu attristé par ma réponse mais finit par joindre son rire au mien. Voir la manière dont ses yeux se plissait me fit mentalement remarquer que j’avais rarement du rire avec quelqu’un, sinon jamais. C’était drôlement bien, de se faire passer pour quelqu’un d’autre. Quelqu’un de normal, quelqu’un qui parle, quelqu’un qui rit. Tient, j’avais drôlement bien fait de lui proposer de l’y emmener, à ce bureau. Et maintenant, je me surprenais à espérer que ça dure encore un peu. Que je puisse rester dans la peau d’une autre un peu plus.

- J’te jure, je peux être hautain et manipulateur quand je le veux !

Bah oui, bien sûr… je hochais la tête d’un air pas convaincu. Et vu son ton, il devait l’être autant que moi !

Lorsque je lui appris la similarité de notre histoire, il s’arrêta et me dévisagea, un drôle de sourire aux lèvres.


- Ils ont beaucoup pleuré ? Je hochais la tête d’un air attristé en jouant son jeu. Au fond, un Serpentard ce n’est qu’un Gryffondor en plus rusé et moins direct. Y a pas tant de différence !

Je haussais les sourcils devant sa comparaison pour le moins… étonnante. Un Gryffondor en plus rusé et moins direct ? Je le dévisageais à mon tour, interloquée, avant d’éclater de nouveau de rire. Au fond, ce n’était pas totalement faux. Bien que je rajouterai à ça que nous avions également un sens de l’humour bien plus raffiné et une manière de parler plus subtile. L’implicite n’était pas vraiment dans le vocabulaire des rouge et or, mais passons. Au fond, sa remarque me faisait un peu réfléchir parce que il y avait décidément un fond de vérité : à la base, c’était ce que nous étions qui nous amenait dans telle ou telle maison, et non pas notre répartition qui changeait notre caractère. Et tout ça n’était remis qu’entre les mains d’un chapeau, c’était dire combien c’était douteux, comme choix. S’il le faut, il n’y avait pas vraiment de « critères de répartition », on lui avait juste dit de balancer des maisons au hasard pour nous répartir plus simplement. S’il le faut, je ne n’étais pas si différente des Gryffondors, dans le fond… ! Non, là, c’était pousser la réflexion un peu loin.

-Ne t’inquiète pas, j’avais une…Des amis là-bas. Je ne pense pas que vous êtes des affreux !

En entendant ça, je l’imaginais, l’an dernier, populaire et aimé, entouré d’une bande d’amis venant de toutes les maisons et s’entendant tous bien. Je n’avais pas pris ça en compte, la popularité. Mais au final, ça ne m’étonnait pas qu’il soit du genre bien entouré ; après tout j’oubliais trop souvent que c’était moi qui n’étais pas normale à être toute seule à quatorze ans, pas les autres. Cette pensée acheva le fossé qui s’était déjà établit entre nous, bien que je sois visiblement la seule à le voir. Il avait sans doute aimé un bon et loyal Poufsouffle, avec plein d’amis et sans doute aussi une copine, et je n’étais que… moi. Enfin, il ignorait ce que c’était ce « moi », peut-être même m’imaginait-il avec des amis ? Cette pensée me semblait totalement farfelue, mais après tout, pourquoi pas !

- Et toi, tu voulais aller où ?

Une nouvelle fois, j’étais prise de court. (C’était bien un truc de Poufsouffle ça… !) On ne m'avait jamais demandé ça. Où est-ce que j’avais voulu aller ?

-Chez moi.

Les mots étaient sortis tous seuls, sans que j’ai pu les retenir ; mais ils avaient un accent triste, et cruel de réalité. J’avais conscience de l’étrangeté de ma réponse, et j’aurais du continuer mon petit jeu du « je me fais passer pour quelqu’un d’autre » sur ce coup là et répondre une maison au pif, mais comme on dit, le naturel revient toujours au galop. Et puis trop tard, c’était sorti, maintenant. Combien de temps avant qu’il ne me trouve franchement bizarre, voire flippante ?


-En tout cas mes parents pensent que je suis un blaireau dans tous les sens du terme maintenant, mais ça m’est égal.

J’eus un petit sourire amusé et triste à la fois. Amusé, pour le jeu de mot, qui ma foi, était plutôt pas mal pour un Poufsouffle, et triste, parce que je n’avais que trop connu ça, ce sentiment que notre famille nous juge différemment après une répartition calomnieuse. Comme quoi, je n’étais pas la seule pour qui les préjugés sur les maisons comptaient ; j’avais de qui tenir !

Mais ce qui me faisait bizarre, c’était que malgré les nombreux jugements que semblaient porter sa famille vis-à-vis des maisons, et plus particulièrement de la sienne, Theo restait visiblement neutre et impartiale. Alors que tout en moi réclamait vengeance pour ressembler si peu à ma famille, lui, semblait vouloir se démarquer à tout prix. Je crois qu’au final, je l’admirais un peu pour ça. Il faut avoir du courage, pour assumer d’être différents des siens ; courage que je n’avais pas.


-Mieux vaut être un blaireau qu’une vipère, dis-je simplement en esquissant un sourire, parce qu’encore une fois, il n’y avait rien à dire. C’était comme ça. On ne choisissait pas sa famille.


-D’ailleurs, une lignée de Gryffondor ? C’est quoi ton nom, si ça se trouve nos familles sont ennemies jurées !

Mes lèvres s’étirèrent encore une fois en un sourire. Ennemies jurées… Il lisait trop lui, c’était certain ! Mais je trouvais ça marrant, d’être décalé comme ça, et de sortir ce genre de truc le plus sérieusement de monde. Comme si lorsque deux familles se s’appréciaient pas, elles s’autoproclamaient ennemies jurées et se faisaient la guerre. Finalement, je me mis à rire. Je crois que ça me réussissait franchement, d’être quelqu’un d’autre !

Naïf, voilà ce qu’il était.

-Peut-être, oui… dis-je en riant doucement. C’est Falkowsky. Mais je doute qu’elles soient ennemies jurées. Leur métier a permit à mes parents d’être plutôt aimé de la « haute société », ajoutais-je en haussant les épaules.

Bien sûr, ils ne me l’avaient jamais dit comme ça, mais régulièrement nous avions à notre table un Compte ou un représentant d’une grande famille de sang pur venant à la base par pure courtoisie, avant de se laisser « charmer » par la sympathie de ma famille et de vraiment sympathiser avec eux. S’ensuivait ensuite des invitations à des soirées et bals à l’ambiance tout ce qu’il y a de plus festive…

Je remarquais finalement la porte face à moi, ainsi que la pancarte « Bureau du surveillant – Aidan O’Connelly ». Je me ressentis étrangement vide à voyant ça, et j’eus presque envie d’enlever la pancarte pour faire durer ça encore un peu plus. Mais il était temps que ça s’arrête, j’imagine, que je rentre dans ma salle commune et redevienne la vraie moi, insociable et désagréable.


-Bon eh bien… on y est.

Ça avait été une expérience sympathique, de se mettre dans la peau de quelqu’un d’autre. Mais toutes les bonnes choses ont une fin, n’est-ce pas ?


Dernière édition par Ana Falkowsky le Dim 16 Déc - 20:46, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: Open Hand (PV)   Open Hand (PV) Icon_minitimeMar 11 Déc - 23:37

Ana était-elle méchante, finalement ? Je tentais de l’observer avec le plus de discrétion dont j’étais capable –c’est-à-dire pas beaucoup. Elle n’avait pas ce regard et ce sourire mauvais non, je la trouvais vraiment… Jolie, et gentille. D’accord, j’ai un peu l’impression de vous fournir une description de maternelle, mais c’était comme ça que je le sentais. Je ne la connaissais pas assez pour deviner de toute manière et mes premières impressions n’étaient pas toujours les bonnes en plus. Depuis l’été dernier et Erika, je commençais à envisager les choses différemment. J’avoue que j’avais encore du mal, parce qu’au fond j’avais toujours mes remontées de naïveté, d’idéaliste qui voulait se convaincre que finalement ce n’était pas si horrible et que les gens n’étaient pas mauvais ou méchant parce qu’ils aimaient ça. En fait, c’était ça mon problème. Je n’avais pas assez fréquenté de personnes désagréables pour comprendre comme elles fonctionnaient ou alors, j’avais toujours fermé les yeux sur leurs défauts au point de vivre dans le monde qui m’arrangeait presque. Est-ce que c’était parce que, depuis que j’étais petit, je n’avais jamais manqué de rien grâce à la position de mes parents ? Non, je savais que le monde n’était pas tout rose comme dans les grands banquets que faisaient mes parents. Mais ce que je croyais, c’est qu’on voulait tous qu’il le soit, et qu’on faisait tout pour réaliser ça.

J’étais innocent et naïf, je le savais. En grandissant déjà, j’avais légèrement changé d’opinion mais je me disais toujours que les gens faisaient des efforts… Je ne comprenais pas ce que poussait quelqu’un à mentir, à faire du mal, à voler enfin bref, à mal agir. Je ne disais pas que toutes les vérités étaient bonnes à dire que je n’avais jamais fait de conneries, certes. On en avait tous fait. Mais je ne les avais jamais faites dans l’attention première de blesser quelqu’un. J’étais toujours le mec qui ne se moquait de personnes et intervenais lorsque ça arrivait, ou durant une bagarre. J’essayais toujours de rétablir ce que je croyais être l’ordre naturel, celui où les gens s’aimaient et se respectaient. Je n’avais jamais pris en compte l’égoïsme, le sadisme, la cruauté, la méchanceté gratuite ou la mesquinerie. Je n’y croyais pas vraiment. Mais au fil des années, j’avais du bien avouer que peut-être que tout le monde autour de moi avait raison de se moquer de ma gentillesse. Mon frère me disait souvent qu’il fallait que je grandisse un peu, et que j’apprenne à utiliser ce que j’avais à disposition : les autres, le système, l’argent. J’aurais pu. Je n’étais pas un si mauvais menteur. Mais je n’aimais pas ça, je n’aspirais pas à ce genre de vie. J’avais des idéaux et je voulais croire en eux. Ou peut-être avais-je voulu ? Beaucoup d’évènements de l’année dernière et cet été avait remis en cause ma vision des choses…


-Eh bien… tu devrais pas.

Elle n’était pas très convaincante, comme si ma remarque l’avait prise de court. Peut-être n’était-elle pas habituer à ce que l’on rentre dans son jeu ? Ou qu’on la flatte ? Il était vrai que dans le genre, j’étais toujours celui qui débitait beaucoup de compliments sans vraiment réfléchir. J’étais, comme je l’avais dit, honnête et un peu naïf. Je voyais le meilleur chez les gens et j’aimais bien le faire savoir. Encore une fois pour moi, le monde aurait été beaucoup mieux si nous osions dire ce que nous ressentions, du moins à mes yeux. Je n’avais pas caché longtemps à Erika ce que je ressentais pour elle, et j’avais rapidement été démonstratif avec Simon également. Beaucoup de garçons avaient des amitiés un peu cachée, embrumée dans leur fierté. Pas moi. Je n’avais pas honte de dire que j’adorais mon meilleur ami, je n’avais pas besoin de prétendre être un gros dur qui ne s’attachait pas aux gens. Ce n’était pas le cas. J’avais été quelqu’un qui aimait toujours plus que les autres, qui le montrait et le rendait toujours plus. Mais ça, c’était peut-être avant qu’Erika me plaque, avant que je mette mes sentiments en hibernation et que je regarde les gens différemment. Nous n’étions peut-être pas tous aussi bons que j’avais voulu le croire. Moi y compris.

-Chez moi.

La réponse d’Ana me tira de mes pensées et me fit sursauter. Chez elle ?... C’était une réponse pour le moins originale, que personne ne m’avait jamais encore dit mais elle était étrangement juste. Ces deux mots m’avaient surpris, mais agréablement et je lançais un regard doux à la jeune fille, accompagnée d’un grand sourire. Je n’étais pas assez perspicace pour penser à tout ça, mais j’avais l’impression que cette phrase reflétait un peu l’état d’Ana, peut-être qu’elle était un peu perdue –comme moi. Est-ce que pour elle aussi, l’attente d’une maison à Poudlard avait été pareille à ce que j’avais vécu : l’attente d’un foyer que je n’avais pas eu avant ? Parce que chez moi, c’était un endroit où j’étais comme un étranger. Je ne ressemblais pas à mes frères et sœurs, à part peut-être Leïla parce que la proximité de nos âges nous avait permis de grandir côte à côte et d’affronter l’enfance et l’adolescence ensemble. Mais elle était bien plus rusé que moi, elle savait profiter des choses et plus elle grandissait plus je la voyais changer. Et je me sentais de plus en plus seul. J’eus envie de demander à Ana si elle connaissait ma petite sœur, ce qu’elle en pensait, mais je me retenais à temps. Elle n’aurait pas osé la critiquer de toute manière et puis, si j’avais des interrogations sur la vie de ma frangine je n’avais qu’à mener l’enquête moi-même –qui sait, j’apprendrais peut-être à devenir perspicace ?

- Et tu l’as trouvé, ce chez toi ?

J’avais demandé ça tout bêtement, laissant parler ma franchise et ma curiosité naturelle. Ce n’était peut-être pas mes affaires, mais j’étais plus fort pour poser des questions aux autres qu’à moi-même.

-Mieux vaut être un blaireau qu’une vipère.

Je répondis avec un nouveau rire accompagné d’un petit rire. Les métaphores avec nos animaux totems n’étaient vraiment pas flatteuses. Je m’étais toujours demandé pourquoi avait-on choisi un blaireau d’ailleurs, parce que face à un lion, ce n’était vraiment pas flatteur. Et puis entre nous, le jaune n’était pas ma couleur préféré. Mais je m’étais accommodé à ma cravate bariolé et honnêtement, elle me manquait un peu –beaucoup.

- On pourrait être un animal plus gracieux sinon ! Du genre… Un chat, ou un papillon, limite c’est mignon les papillons… Quoi que pas très imposant… Je marquai une pause, remarquant que j’avais pensé à voix haute, encore une fois. Désolé, je pense souvent à voix haute. Ajoutai-je avec un petit sourire d’excuse.

J’étais bavard et je disais ce qui me passait par la tête –tant que ça ne concernait pas mes sentiments trop personnels. Ça avait des avantages, comme des inconvénients. Pour le moment, j’espérais juste qu’Ana ne me trouve pas trop étrange parce que c’est vrai que dans le genre inconnu bizarre, j’étais pas mal. Peut-être que c’était de revenir à Poudlard qui me mettait dans cet état tiens ! Je ressentais toute la nostalgie et la facilité des jours d’antan qui me manquaient, et ces sentiments si familiers n’attendaient qu’un mouvement de ma part pour revenir m’habituer. Pour qu’à nouveau je sois ce Theo sans doute et sans faille dans les autres.


-Peut-être, oui… C’est Falkowsky. Mais je doute qu’elles soient ennemies jurées. Leur métier a permit à mes parents d’être plutôt aimé de la « haute société ».

Alors elle aussi elle avait fréquenté tout ce joli monde ? Vu la tête qu’elle tirait, elle n’avait pas l’air ravi, et je sentis que nous partagions également ceci en commun.

- T’as pas l’air enchanté dis-moi ! Ils font quoi comme boulot ? Mais les miens méprisent pas mal de gens, alors peut-être qu’ils invitent les Falkowsky à nos soirées mondaines avant de cracher dans votre dos… ! Ce n’était que la stricte vérité. Mes parents étaient à cheval sur les maisons et les Gryffondor étaient pour eux l’ennemi juré, juste avant les Poufsouffles qui d’après mon père « ne valaient rien » Mais évidemment ça, il ne le disait jamais durant ses banquets chics qu’on faisait au manoir. Sauf que moi je connaissais l’envers du décor. La prochaine fois je te défendrai ! Ajoutai-je joyeusement.

Au moins, je relativisais la situation ! Nous arrivâmes finalement devant le fameux bureau du surveillant, et je sentis la joie d’Ana disparaitre, étrangement.


-Bon eh bien… on y est.

Je m’approchais de la porte et y toquai deux coups secs. Elle ne bougea pas, mais sur la pancarte qui indiquait le bureau, les mots se transformèrent pour former « Absent ». Super ! J’étais venu jusqu’ici pour rien. Je poussai un soupir dépité et me tournai vers Ana.

- Et bien heureusement que je t’ai rencontré, sinon je serais venu pour rien ! Je crois pas que tu puisses venir maintenant, mais si un jour ça te dit de passer au Trois Balais, j’bosse là-bas alors ça serait cool. Tu pourras me parler de ton expérience de la haute société ! Dis-je avec un grand sourire.

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MessageSujet: Re: Open Hand (PV)   Open Hand (PV) Icon_minitimeMar 25 Déc - 23:12

Je n’arrivais pas à comprendre comment marchait Theo. Ou plus généralement, les gens comme lui. Il maniait l’art de la conversation avec une telle dextérité, enchaînant les questions et trouvant toujours quelque chose sur quoi rebondir, que je ne pouvais qu’être admirative. Ce n’était même pas par comparaison à moi et ma difficulté à prononcer deux mots que je disais ça, car sinon Theo aurait eu l’air d’un pro, mais d’une manière générale, il me semblait plus à l’aise à discuter que la moyenne. N’empêche, toutes ces questions qu’il me posait, quel en était l’intérêt ? Pour lui, je veux dire. A quoi ça servait de se renseigner sur chaque chose de ma petite vie inintéressante au possible, alors qu’on n’allait plus jamais se revoir ? Au fond de moi, j’avais la réponse : les gens normaux faisaient ça, juste comme ça, sans raison, juste pour faire la conversation justement. Et les gens normaux finissaient en général par garder contact, devenir amis, et ensuite passer des heures à parler de choses comme ça… bref. J’avais simplement du mal à admettre que, contrairement à moi, certaines personnes parlaient par envie et non pas uniquement lorsque c'était nécessaire.

Pourtant, c’était un jeu dans lequel je me faisais facilement entraîner, et sans me faire prier, il faut bien l’admettre. Je n’avais été que trop contente lorsque Theo m’avait à tout hasard demandé l’emplacement de ce fameux bureau, et je l’aurais suivi même s’il avait été du genre à ne pas dire un mot, simplement pour faire quelque chose qui me sorte de mon train-train quotidien. Mais il s’était révélé plutôt bavard, et bien que ça soit quelque chose qui m’énervait prodigieusement d’habitude, sa conversation n’était pas désagréable. Pourtant, ça aurait du, il avait abordé les sujets les plus susceptibles de me mettre en rogne, comme les maisons ou ma famille. Mais par je-ne-sais quel moyen, il était parvenu à bien faire passer le tout, et j’avais parlé de ces sujets si détestables d’ordinaire sans même m’en rendre compte. Franchement, ça me sidérait. Pour faire preuve d’autant d’adresse, il m’aurait probablement fallu bien calculer chaque mot, et encore, j’aurais probablement fait une gaffe à un moment ou un autre. Mais Theo avait réussi ce tour de maître sans même s'être posé la question.

- Et tu l’as trouvé, ce chez toi ?

Et encore une fois, il me coupait l’herbe sous le pied. Moi qui m’étais attendue à une réaction de surprise, voire d’incompréhension –bref, une réaction NORMALE-, le voilà qui me souriait, l’air attendri. Bien, bien, bien, le voilà qui était officiellement bizarre. Qu’est ce qui le faisait sourire comme ça ?! Est-ce qu’il se moquait de moi ? Ça m’aurait semblé plus logique, au vu de ma réponse. Mais ça n’en avait pas l’air. Theo n’avait jamais l’air de se moquer. Juste l’air gentil.

-Pas vraiment, non. Mais je ne pense pas que ça arrivera un jour.

J’avais encore opté pour la franchise, même si encore une fois, il aurait été plus simple de répondre par l’affirmative, le genre de réponse qui clos la discussion est évite des silences embarrassants. Mais celui là ne l’était pas, embarrassant. Theo ne dit rien, parce qu’il n’y avait rien à dire ; et même s’il ne me connaissait pas depuis cinq minutes, il semblait avoir compris qu’il ne servait à rien de raisonner avec moi ; j’étais un peu perturbée. Mais son visage ne laissait rien apparaître de tel, il ne me dévisagea pas comme une bête curieuse après cette réponse, pas plus que tout au long de la conversation, et je lui en fus reconnaissante. Qu’est ce que je ne donnerais pas pour que tout le monde ait ce comportement avec moi… ! Mais je ne pouvais pas dire ça. Je l’avais cherché. Depuis des années maintenant je provoquais en duel chaque personne que je croisais. C’était normal que l’on ne me traite pas tout à fait comme une personne normale. Il était quand même heureux que je n’ai jamais croisé Theo par le passé, car à mon avis, tout gentil qu’il est, il aurait eu une opinion bien moins clémente de moi.


- On pourrait être un animal plus gracieux sinon ! Je haussais un sourcil surpris. Du genre… Un chat, ou un papillon, limite c’est mignon les papillons…Quoi que pas très imposant… Cette fois, je plissais les yeux, essayant de comprendre le sens de ce qu’il disait. Désolé, je pense souvent à voix haute.

Il eut une moue d’excuse, et l’air d’un petit enfant prit sur le fait. J’écarquillais d’abord les yeux –penser à voix haute, sérieusement ?- avant qu’un grand sourire n’apparaisse sur mes lèvres. Mon dieu ! Que ça devait être handicapant ! Moi qui ne parlait que pour dire le strict minimum d’ordinaire, voir quelqu’un être mon exact opposé –c'est-à-dire qui parlait sans s’en rendre compte, c’était fort quand même- je trouvais ça plutôt drôle. Enfin, ça allait lorsqu’il s’agissait de papillons ou de choses comme ça, mais si lorsqu’il élaborait un plan contre quelqu’un, il le disait à voix haute, il était dans de beaux draps !
…A la réflexion, il y avait très peu de chances que Theo ait déjà comploté contre qui que ce soit. Il y avait même fort à parier que si je lui posais la question, il tombe des nues. Est-ce que je m’avançais en me disant qu’il ne devait probablement jamais penser du mal de qui que ce soit ? Ça ne me semblait pas si improbable…

- T’as pas l’air enchanté dis-moi ! Ils font quoi comme boulot ? Mais les miens méprisent pas mal de gens, alors peut-être qu’ils invitent les Falkowsky à nos soirées mondaines avant de cracher dans votre dos… !

-Ils sont médicomages, répondis-je, avant d’ajouter : Mince alors. Moi qui pensais que tout le monde nous aimait bien.

C’était ironique, bien sûr, car bien que mes parents n’étaient pas du genre à critiquer –ben voyons- je me voutais bien que leurs fréquentations, eux, ne se gênaient pas. Qu’importe ! J’étais partante pour aller les critiquer avec eux s’ils voulaient !


- La prochaine fois je te défendrai !

Je sentis un peu mon ventre se serrer suite à cette déclaration dite avec toute la conviction et la bonne humeur dont Theo était capable. Et encore une fois, je ne trouvais rien à répondre. Pourquoi il ferait ça ? Il ne me connait pas, et encore moins ma famille… et si nous avions été de dangereux mages noirs, si mes parents avaient été parmi les Mangemorts qui avaient envahis l’école avant que je n’y rentre, mais quand lui y était ? A l’évidence, il n’y avait pas pensé. Je lui avais certes dit qu’ils avaient été Gryffondor, mais ils auraient très bien pu mal tourner depuis ! Mais il devait visiblement se dire que gentille comme j’étais –ironie par là-, ma famille ne pouvait qu’être pareille. J’avais envie de lui dire qu’au contraire, aucun d’entre nous n’était quelqu’un de bien, et que si ça devait venir, il ferait bien de cracher dans notre dos avec les autres. Mais il ne pouvait pas comprendre. Il ne le pourrait jamais. Alors pour les quelques instants qui nous restaient, autant rester à ses yeux quelqu’un de normal et de gentil.

Maintenant, nous étions arrivé devant cette fameuse porte, et j’avais envie de faire quelque chose pour prolonger cet instant étrange, ce moment étrangement agréable, mais me ravisais au dernier moment. Mieux valait arrêter là le jeu de rôle, avant que mon masque ne finisse par tomber de lui-même. Oui, c’était sûr, j’allais finir par lâcher une parole malheureuse –plus que les autres encore- et cette fois, tout gentil qu’il est, Theo ne trouverait plus d’excuses à ma bizarrerie. Je ne sais pas pourquoi ça m’importait autant ce qu’il pouvait penser de moi, mais il faut croire que depuis quelques temps, l’avis des gens ne m’était plus si égal. Alors il valait mieux se retirer et le laisser avec une bonne opinion de moi, non ?


- Et bien heureusement que je t’ai rencontré, sinon je serais venu pour rien !

Hein ? Perdue dans mes pensées, j’avais arrêté de suivre le cours des choses. Je relevais la tête pour essayer de comprendre, et voyant que la réponse ne se trouvait pas sur son front, je me tournais vers la porte du bureau. Absent. J’observais le petit panneau quelques instants, l’information ayant du mal à monter au cerveau. Puis, ce que venait de me dire Theo. Alors, il n’est pas venu pour rien ? Il ne devrait pas dire ça, je ne pouvais m’empêcher de penser, il ne devrait vraiment pas penser ce genre de choses. Que me rencontrer, ça pouvait lui apporter quelque chose. Je n’étais pas le genre de personne sympa avec qui il pourrait garder contact, avoir une correspondance régulière et des plus intéressantes, lier une…amitié. Non, il faisait erreur. Définitivement.

Alors pourquoi ça me mettait du baume au cœur, qu’il dise ça ?


-Je crois pas que tu puisses venir maintenant, mais si un jour ça te dit de passer au Trois Balais, j’bosse là-bas alors ça serait cool. Tu pourras me parler de ton expérience de la haute société !

Mon cœur manqua un battement. On allait pouvoir… remettre ça ? Je n’avais même pas réfléchi que quelqu’un à la sortie de Poudlard pouvait éventuellement travailler, et c’était visiblement la voie qu’avait choisi Theo. Jusqu’ici, lorsque j’allais à Pré-Au-Lard, je m’étais contentée d’aller le plus loin possible du l’école, dans les plaines ou la forêt qui bornaient le village. Je ne m’étais jamais rendue dans l’une des boutiques, et encore moins dans un bar, tant ça me semblait ennuyeux lorsque l’on était seul. Mais à présent, j’avais étrangement hâte d’être à ma prochaine visite du village sorcier.

-Ça marche, je passerai, lui assurais-je avec un sourire timide.

Je ne pourrais pas prétendre indéfiniment être gentille. Mais peut-être une fois encore ?

Terminé !!
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