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But monsters are always hungry, darling… [PV C.F.]

 
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 But monsters are always hungry, darling… [PV C.F.]

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Stephen Fray


Stephen Fray
Élève de 6ème année



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Date d'inscription : 24/09/2007

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MessageSujet: But monsters are always hungry, darling… [PV C.F.]   But monsters are always hungry, darling… [PV C.F.] Icon_minitimeDim 2 Déc - 10:50

– J'ai fait un rêve affreux.




Taylord se redressa sur l'oreiller, paresseusement, son coude pressé contre le matelas et la joue contre sa paume de main, m'observant sous ses longs cils, pensive. Ses yeux avaient la clarté pure d'un ciel d'été en Espagne – ou du moins ce à quoi j'imaginais que cela devait ressembler, n'ayant jamais été en Espagne. Je suppose que j'aurais été déçu, à cause de la pollution. Mais l'image me plaisait trop pour la balayer d'une pensée rationnelle.




– Quel genre ?




Je contemplai le plafond, sentis ses doigts fins venir effleurer mon bras, remonter jusqu'à mon épaule. J'essayai de me souvenir.




– Je courrais après quelque chose… ou quelqu'un me courrait après, je ne sais plus…
– Est-ce que j'étais dans ton rêve ?
– Au début. Non. Tu étais partie.
– Je ne partirai jamais.




Je tournai la tête et c'était Lizlor qui me souriait cette fois, ses boucles dorées tombant en cascade autour d'elle comme des vêtements pour cacher sa nudité.




– On ne mourra jamais, dit-elle, et elle se pencha sur moi et m'embrassa doucement.





You're falling now. You're swimming. This is not





Et puis elle se mit au-dessus de moi et m'enveloppa et me fit l'amour et non, il n'y avait pas d'autres mots pour le dire, c'était juste ce que c'était. Ses cheveux étaient partout ; mon monde était fait de sa lumière, je ne respirai qu'à travers
elle.




harmless. You are not





Mais soudain je sentis comme une pression sur mes poignets et sur mes chevilles. Je voulus remuer, mais mes membres étaient prisonniers de milliers, de millions de fils dorés et solides comme des câbles qui s'enroulaient autour de mes muscles. Certains avaient rampé autour de mon cou et commençaient déjà à serrer, serrer, coupant ma respiration. J'étouffai, me débattant, sans succès. Lizlor n'était nulle part visible, mais je pouvais l'entendre crier – des hurlements atroces qui ressemblaient à ceux d'un chat qu'on étrangle – et par-dessus, un rire froid et ininterrompu, et familier – et encore par-dessus, une rengaine, Stephen, Stephen, Stephen, Stephen, Stephen, Stephen, St…




breathing.




– …EPHEN !

Je me redressai violemment, la respiration saccadée, luttant pour retrouver mon souffle – constatant rapidement que j'étais en sécurité dans mon lit, dans le dortoir des Serdaigle, et… en nage. Je clignai rapidement des yeux, chassant les dernières images angoissantes du cauchemar, et observai ce qui se passait autour de moi. Scott se tenait juste à côté, visiblement inquiet. La lumière qui pénétrait par la fenêtre était celle de l'aube. La couverture avait complètement glissé au pied du lit, révélant… Pourquoi étais-je encore tout habillé ? Ah ! Oui, ça me revenait, je m'étais effondré sur mon lit la veille en revenant de mon escapade nocturne avec Lizlor, sans prendre la peine de retirer mes vêtements, encore imprégnés de son odeur…

– Ça va, soufflai-je, à la fois pour moi et pour Scott.

Je me tournai brusquement vers lui, me rendant compte – enfin – de l'étrangeté de la situation. Pendant une seconde, mon regard encore flou s'accrocha au sien, empli d'une inquiétude contrôlée, et j'eus l'impression que rien n'avait changé entre nous : qu'il était resté cet ami de toujours, près à assurer mes arrières. Mais ensuite, une ombre passa sur son visage, et je sentis les muscles du mien se crisper. D'un mouvement bref du menton, il m'indiqua l'heure qu'affichait le réveil posé sur ma table de nuit. Effectivement, il fallait que je me dépêche si je ne voulais pas être en retard pour le cours de Kelsey. L'an passé, je serais resté au lit. En septième année… il valait mieux éviter.

Et d'ailleurs, non. Je ne serais resté couché pour rien au monde.

Je sautai donc sur mes pieds, attrapai rapidement mes affaires et fis un passage éclair dans la salle de bains. Un coup de peigne inutile dans mes cheveux éternellement indisciplinés. Un brossage de dents rapide. Des vêtements propres. Et voilà, j'étais fin prêt à affronter cette journée qui commençait ! Je descendis seul jusqu'au Hall. Y croisait Chuck, que je saluai d'un hochement de tête un peu hésitant – j'avais encore du mal à m'habituer à cette espèce d'entente cordiale qui s'était établie entre nous depuis la rentrée. Je dépassai furtivement Taylord, qui me tournait le dos, heureusement trop occupée à discuter avec Scarlett Dawbson pour me remarquer de toute façon. A la table des Serdaigle, tout était comme d'habitude : les uns discutant, les autres lisant… Je jetai un coup d'œil à Haley, assise en face de Heather Lass venue déjeuner à notre table ce matin, entre Holly Dilay et Scott, qui lui servait son thé. Elle semblait heureuse.

A ce moment là, un bruit de vaisselle entrechoquée brisa ma concentration et je tournai la tête juste à temps pour voir une grande blonde se lever d'un bond, attraper son sac et quitter précipitamment la table en se cachant le visage. Geste un peu inutile, car il était impossible de ne pas reconnaître dans cette silhouette élancée, la fameuse Ruby Standiford. Une jeune fille qui devait être assez spéciale, puisqu'elle avait réussi à conquérir le cœur du petit frère Easter – qui n'avait rien à envier à la sœur – et, plus impressionnant encore selon moi, celui de Lizlor Wayland, dont elle était devenue la première et unique amie. Qu'est-ce qui pouvait bien la mettre dans cet état, songeai-je en la voyant fuir la Grande Salle. Les rires commençaient à fuser, et pas seulement à notre table. Remarquant qu'elle avait abandonné dans son assiette l'exemplaire du Daily Poudlard qu'elle devait être en train de lire, je m'en saisis et parcourut la page où elle l'avait laissé ouvert. Illustré d'une photo d'Easter embrassant une inconnue, en mouvement bien sûr, l'article titrait : “Les rubis ne sont pas éternels”. Vus les réactions autour de moi, il devait y avoir un jeu de mots là-dessous, mais je ne saisissais pas la référence. A la place, je suivis du regard Lizlor, qui s'était levée et courrait à présent la rejoindre – pour la consoler, sûrement.

… Merveilleux. Je n'allais probablement pas la voir de la journée. Quelle idée de s'attacher à des types comme Carlton ou Easter ! Ces filles avaient envie de souffrir, ou quoi ? Oui, bon… je n'étais guère mieux, je le savais. Mais entre Lizlor et moi, ce n'était pas sérieux, alors je ne faisais rien de mal n'est-ce pas ?… Et puis, tout le monde ne pouvait pas être Monsieur Parfait comme Scott McBeth. Ou comme cet autre allumé de Poufsouffle, Harris, qui suivait Megane Parry partout où elle allait comme un chien fidèle. Ce qui ne l'avait pas empêchée de le jeter comme une vieille chaussette, remarquez. Peut-être sur suggestion de l'une de ses
amies ? Il me semblait que Lizlor était beaucoup plus prompte à m'en vouloir pour un oui ou pour un non depuis qu'elle traînait avec cette… Standiford. Avant, les choses étaient si simples. Plus j'y pensais, plus je me disais qu'elle devait lui mettre des idées dans la tête, et ça me déplaisait.

Et je les avais vues fumer, plusieurs fois. Des cigarettes Moldues. Comme Carlton.

Vous voyez pourquoi je n'étais pas sûr que ce soit la meilleure des fréquentations pour Lizlor. D'accord, j'étais le premier à fraterniser avec les cas sociaux. Mais moi c'était différent, j'étais déjà si… bref.
Pas Wayland. Pour elle, tout n'était pas encore foutu : elle avait sa famille – une mère aimante, un frère protecteur, une marraine dévouée. Elle était belle, intelligente, et oui, d'accord, elle avait un sale caractère, mais depuis quand cela empêche-t-il d'être heureux ? Je ne voulais pas qu'elle s'embourbe dans une amitié qui lui apporterait plus d'ennuis qu'autre chose. Un peu hypocrite de ma part, vous pensez ? Il est vrai que je ne remplissais pas mes propres critères de sélection. Voilà pourquoi je tenais à ce que nous ne nous rapprochions pas trop, pour que la suite ne soit pas trop… douloureuse.

Si seulement j'avais pu être convaincu que Ruby n'était pas dangereuse pour Lizlor ! Mais le peu que j'avais pu apprendre à son sujet ne m'avait pas beaucoup éclairé… Désormais, je ne voyais plus qu'une seule personne capable de me venir en aide. Une personne qui en savait toujours beaucoup plus qu'il n'était raisonnable de le soupçonner, pour une fillette de cette âge. Ma sœur. Candy Fray.

Justement, la voilà qui se levait à son tour, entourée de sa bande de copains et copines. Cela peut paraître étrange, mais Candy était en fait assez populaire. Seulement deuxième de sa classe, elle n'avait pas la réputation de génie asociale et insupportable que je me traînais depuis maintenant sept ans, mais les professeurs appréciaient sa maturité et le travail qu'elle fournissait. Quant à ses camarades, ils aimaient sa patience, sa générosité – apparemment, elle était toujours d'accord pour laisser les plus faibles de sa classe copier ses devoirs – et son humilité – on ne l'avait jamais entendue se vanter de ses notes, ni même participer en classe pour donner une bonne réponse. Je me rappelais encore de son premier bulletin. « De beaux efforts, mais vous devez surmonter votre timidité ! » Qui ne se la figurerait pas douce et timorée, en effet, avec ses rubans dans les cheveux, ses souliers et ses cardigans roses ?

Mais nous savions tous deux que ce n'était qu'un leurre.

Car ce dont ni les professeurs ni ses “amis” ne se doutaient, c'était que personne n'avait jamais forcé Candy à s'habiller de cette façon. Elle avait commencé à faire son shopping toute seule bien avant d'entrer à Poudlard. Personne ne savait qu'il était absolument impossible qu'elle soit deuxième de sa classe, parce que tous les domaines dans lesquels j'avais été en avance sur tous les enfants de mon âge, elle les avait maîtrisé au minimum un an avant moi. Personne n'avait vu sa chambre, dans laquelle il n'y avait pas une once de rose mais quatre murs parfaitement blancs et entre eux, rien qu'un lit soigneusement fait, une commode où s'entassaient ses tenues de poupée, un bureau impeccablement rangé, et une armoire toujours fermée à clef que je n'avais jamais réussi à ouvrir. Personne ne connaissait sa maniaquerie. Personne ne savait qu'elle n'était en rien ce qu'elle prétendait être. A part moi.

– Candy, appelai-je en me levant pour la rattraper.

Elle pivota sur elle-même, laissant ses camarades poursuivre leur chemin (l'une d'elle, avec des cheveux bruns bouclés, me jeta un regard dédaigneux avant de partir – toujours aussi aimables, ces Serpentard), et attendit que j'arrive à son niveau. Si ses lèvres souriaient, ses yeux avaient la chaleur d'un trou noir.

– Il faut que je te parle, annonçai-je.

L'exaspération était lisible sur chaque trait de son visage – il n'y avait qu'avec moi qu'elle osait révéler sa véritable personnalité.

– Il n'est pas question d'argent, ajoutai-je avec précaution.

Son regard changea ; cette fois, j'avais piqué sa curiosité. Il est vrai que, d'ordinaire, je ne venais jamais la voir que pour lui demander de quoi m'acheter de nouveaux ingrédients pour mes potions. Une habitude à laquelle j'avais récemment décidé de mettre un terme, car elle me mettait dans une position de faiblesse que je n'avais pas l'intention d'occuper plus longtemps. Maintenant que j'étais majeur, j'allais pouvoir travailler et gagner mon propre argent au lieu de me contenter des restes du maigre salaire de mon père. J'en avais déjà profité cet été et je comptais bien recommencer. Il le fallait bien.

– Je sais que tu ne veux pas être en retard en classe, alors… Ce soir ? L'heure et le lieu qui te plairont, conclus-je, bon prince.


Dernière édition par Stephen Fray le Lun 19 Aoû - 18:06, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: But monsters are always hungry, darling… [PV C.F.]   But monsters are always hungry, darling… [PV C.F.] Icon_minitimeSam 12 Jan - 22:22




« Who knows what evil lurks in the hearts of men?
The Shadow knows... »




- Candy, tu peux m'aider à attacher mon corset? Je n'atteins pas les fermetures dans mon dos! demanda la jolie petite blonde, trop pomponnée pour son âge, que l'excitation d'un nouvel accessoire vestimentaire rendait visiblement particulièrement enthousiaste.

- Bien sûr, obéit la petite fille brune. Elle avait quelque chose qu'on ne pouvait ignorer : peut-être était-ce dans le contraste saisissant entre le noir ébène de ses épais cheveux bouclés en anglaises, héritage de ses origines pakistanaises, et de ses yeux tout aussi sombres, avec sa peau claire pimentée de taches de rousseur, qui la faisait ressembler à une poupée de collection, ou peut-être était-ce simplement son accoutrement, car elle semblait tout droit sortie d'une gravure de livre pour enfants. Encore petite pour son âge, menue, elle était tout le temps vêtue de petites robes d'enfant à col claudine, de chaussettes, de chaussures vernies, et relevait ses cheveux avec des rubans. Elle portait pour le moment son uniforme portant l'écusson des Serpentard, mais il était tiré à quatre épingles comme si un valet l'avait habillé pour elle, et ses souliers vernis brillaient impeccablement, tout comme ses cheveux, séparés par une raie au milieu, étaient impeccablement coiffés en deux petits chignons qu'enroulaient des rubans bleu nuit. Elle était ravissante ; pas ravissante comme une jeune fille dans la fleur de l'âge l'était, mais ravissante comme une enfant, touchante, adorable.

Quand elle se leva, le reste des autres filles sembla se réjouir. La blonde devant le miroir attendait patiemment que son amie vienne l'aider : elle portait un corset récemment acheté chez Madame Guipure par sa grande sœur, qui lui avait envoyé en cachette de ses parents. C'était un corset magique, pour femme, qui galbait la silhouette et la rendait encore plus avantage, et la petite blonde, qui jouissait d'une avance visible en matière de puberté sur ses camardes, avait absolument tenu à essayer son présent, pour paraître encore plus parfaite qu'elle ne l'était. Dans le dortoir des Serpentard, un petit groupe de filles de troisième années s'était donc rassemblé, toutes plus enthousiastes et admiratives (et jalouses) les unes que les autres. Candy siégeait parmi elles, et ce spectacle n'avait rien de choquant car elle faisait partie de cette petite bande d'amies. Elle tritura les fils argentés qui laçaient le dos du corset et l'ajusta, déclenchant des gloussements dans l'assistance et des soupirs chez la blonde, qui les masqua en exclamation de joie. A ses ordres, Candy arrêta et ne serra pas plus.

Le fait était que Candy était passablement agacée de cette fille qui ne savait pas se passer d'elle, qui ne savait pas conclure un devoir toute seule, régler une peine de cœur toute seule, nourrir un Scroutt à Pétard toute seule ; comme ce soir elle était passablement fatiguée, elle se trouva rapidement lasse des cris hystériques de toutes ses amies.

« Ton corset est magique, alors, fais attention. »

Elle s'était rassise, et la jolie blonde paradait, ne se retenant pas de se donner en spectacle et de faire naître l'envie dans les yeux de ses amies. Le mouvement de Candy fut absolument imperceptible - personne ne la vit toucher sa baguette dans sa poche. Elle fut d'ailleurs la première à s'exclamer :


- Qu'est-ce qu'il se passe?! Sa respiration était plus courte et elle s'était levée, le visage peint par une angoisse soudaine.

- Tu ne te sens pas bien?
- Elle n'arrive plus à respirer!
- Il faut desserrer... Ne panique pas!...

Le lacet brillant, vicieux, se resserrait par lui-même, avançant comme un serpent ; plus la petite blonde se débattait, plus elle devenait rouge, plus les liens se serraient et moins elle respirait. Il apparut vite à l'assemblée des petites filles que le corset était ensorcelé et que leur amie risquait de se trouver sérieusement mal si elles n'arrivaient pas à l'en extirper, mais nulle n'y parvenait, Candy la première, sollicitée par ses camarades qui savaient ses compétences en Sortilèges. Aucun ne fonctionnait, pas même ceux que seule Candy connaissait, et comme les autres, elle s'inquiétait, elle paniquait, elle essayait de se raisonner... Quelques secondes avant que la jolie blonde perde connaissance, deux septième année entrèrent et vinrent à leur secours, tranchant les liens avec un tout petit couteau en argent magique.

En réalité, Candy n'avait pas été, une seule seconde, inquiète. Elle n'y repensa pas ce soir-là en s'endormant, l'esprit bien trop occupé à ranger avec précaution chaque information de la journée dans des boîtes distinctes qui construisaient son esprit. Tout avait un ordre, une place. Le monde était vaste et sauvage pour bien des gens mais pour Candy il ne l'était nullement, elle s'affairait, jour après jour, à le ranger, à le plier dans des petites cases, à la trier, pour qu'il ne soit somme toute que le riche contenant d'une étagère à plusieurs tiroirs dont elle pouvait disposer à l'envi. Elle y repensa le lendemain, en revanche, à l'heure du déjeuner, quand son amie raconta pour la énième fois la terrible aventure qui lui était arrivée, la terreur des autres, les efforts de Candy pour la délivrer - et qui la faisaient passer pour une héroïne - puis le sauvetage par les deux septième année. Pendant tout ce temps-là, mangeant avec méthode le contenu de son assiette - un quart par un quart, elle aimait que les choses soient bien faites, ordonnées - elle était simplement en train de se rappeler les évènements de la veille. Elle avait compté mentalement au bout de combien de secondes - 195 - la fillette avait commencé à s'inquiéter d'être de plus en plus serré, puis au bout de combien - 78 - elle avait montré des signes d'agitation, pour qu'ensuite au bout de 123 secondes précisément elle ne soit plus capable de rester maîtresse d'elle-même et s'abandonne à la panique au lieu de se calmer et de se laisser dicter par son instinct. Elle serait probablement morte d'étouffement, se dit Candy après un rapide calcule, au bout d'une dizaine de minutes, car le corset n'avait pas serré jusqu'à lui broyer les côtes, ce qui laissait une très faible voie pour permettre à l'air de passer, et donc retardait la mort, de 4 à 5 minutes environ. Des chiffres peu brillants et qui démontraient un sérieux manque de sang-froid ; mais elle n'était qu'une enfant écervelée et de faible consistance, ce qui tombait donc plutôt sous le sens.

Elle ne semblait pas regarder particulièrement chaque personne dans le Grande Salle, toutes occupées à se restaurer, mais elle enregistrait en réalité chaque détail, chaque perturbation d'équilibre. Ruby Standiford qui s'était levée, Lizlor Wayland à ses trousses. Ana Falkowsky au bout de la table. Sara Wayland qui discutait avec Katie Jones de manière beaucoup plus véhémente qu'à l'habitude. Haruhi Michiko et Scarlett Dawbson qui semblaient embêtées d'avoir égaré l'un de leurs livres de potions, et qui le cherchaient sous le banc. Qui recevait des hiboux, qui n'en recevaient pas. Qui avait passé une mauvaise nuit, une mauvaise matinée. Une foule d'informations s'envolaient de chaque parcelle de la pièce et s'amassait dans l'esprit de Candy, qui attendait de tout pouvoir décanter ensuite, au calme.

Après avoir prêté son devoir de Potions à une fille de sa classe, elle s'était levée, comme les autres.


– Candy, l'appela Stephen, mais elle s'y était attendue, puisqu'il l'avait observée plus qu'à l'habitude. Elle se retourna, feignant un sourire, mais ses yeux laissèrent transparaître une seconde l'effroyable machine qu'ils abritaient. Il faut que je te parle.

« Encore! Combien, cette fois? »

– Il n'est pas question d'argent, répondit-il.

Froidement, elle leva un sourcil.

« De quoi est-il question? Et dépêche-toi, j'ai peu de temps. »


- Je sais que tu ne veux pas être en retard en classe, alors… Ce soir ? L'heure et le lieu qui te plairont.

- 20h30, dans les cachots, troisième couloir à gauche, deuxième embranchement à droite. La porte est vermoulue.

Elle tourna les talons, dépassant son frère dont la grande taille et la carrure la dépassaient en tout point ; mais il existe dans la nature un étonnant juste milieu qui s'amuse à contrebalancer certains déséquilibres.

Le soir, elle arriva plus tôt dans la-dite pièce, où elle venait parfois pour certains de ses travaux - pas très souvent car elle aimait changer d'endroits, et lier tel lieu à telle activité. Ainsi, elle évitait aussi de se faire repérer. Elle avait apporté dans le petit sac qu'elle portait sous son bras plusieurs carnets bien mystérieux dont personne n'avait jamais feuilleté les pages et qui contenaient tout un tas de formules, d’annotations, de précisions, qu'elle seule savait mettre en lien et en lumière. Elle tira une chaise et la cala au milieu de la table, s'assit dessus, puis la rapprocha en prenant soin de laisser le dossier bien parallèle à la table. Puis, elle posa son sac sur la table, l'ouvrit, en sortit une chemise pliée avec soin, la lissa du plat de la main et la posa devant elle, laissant son petit sac sur ses genoux.

Quand son frère arriva, elle lui indiqua une chaise en face d'elle d'un signe de tête. « Assieds-toi là. »


- Ceci est à toi, dit-elle simplement en poussant la chemise vers Stephen. Si tu pouvais éviter de perdre tes affaires, je t'en serais reconnaissante, le rappela-t-elle à l'ordre. Car ensuite il aurait encore besoin d'argent pour se racheter des vêtements et viendrait bouleverser les comptes bien propres qu'elle tenait car elle gérait la maison toute entière ; et elle n'avait pas spécialement envie qu'il lui apporte des désagréments supplémentaires.

Cette chemise provenait évidemment d'un endroit caché où Stephen et Lizlor Wayland s'adonnaient à leurs petits ébats, mais elle défiait son frère de se rappeler où et quand il avait abandonné cette chemise.

Les préliminaires étant terminés, elle posa ses mains sur la table.


- Alors, qu'est-ce que tu veux savoir? Sur qui? demanda-t-elle avec un grand sourire.
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Stephen Fray


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MessageSujet: Re: But monsters are always hungry, darling… [PV C.F.]   But monsters are always hungry, darling… [PV C.F.] Icon_minitimeDim 13 Jan - 19:28

– 20 h 30, dans les cachots, troisième couloir à gauche, deuxième embranchement à droite. La porte est vermoulue.

Et sur ces quelques mots précis, purement indicatifs, ni un de trop ni un de moins, elle m'avait planté en plein milieu de la grande salle – enfin, techniquement entre les tables de Serdaigle et Serpentard donc pas
exactement au milieu, mais vous saisissez l'idée. Le petit soupir qui s'échappa de mes lèvres à la vue de sa silhouette menue s'éloignant rapidement pour rejoindre ses prétendues “amies” ne laissait pas de doute quant à ma frustration. Je me surpris à songer à quel point nos relations s'étaient dégradés au fil des années. Nous n'avions jamais été vraiment proches, Candy et moi, ou en tous cas pas au sens où on l'entend généralement pour un tandem frère-sœur ; toutefois, j'avais encore en mémoire une époque où les regards agacés qu'elle me jetait quand j'avais l'audace de lui réclamer de l'aide, dissimulaient… de la tendresse ? Ce mot aujourd'hui semblait si absurde associé à ma petite sœur, mais je n'en démordais pas : elle avait eu cet instinct protecteur, envers moi, envers nous – son père, sa mère, son frère. Nous étions sa famille, et quelque part, elle avait compris ce concept bien avant moi. Qu'en était-il à présent ?

La journée, comme je le prévoyais, fut longue. Lizlor n'était nulle part, ne se montra pas à l'heure du repas, et pour couronner le tout je n'avais pas de cours en commun avec elle aujourd'hui. Pour je ne sais quelle raison, l'indifférence dont Scott faisait preuve à mon égard me semblait particulièrement décuplée – heureusement Carlton n'était pas là pour en rire – ce qui acheva de me mettre en rogne. Par deux fois, je faillis perdre patience et lui crier ses quatre vérités au visage. Les cours étaient tous plus barbants les uns que les autres. Les professeurs, avec leurs discours répétés sur le travail, l'acidité et les examens finaux commençaient à me lasser sérieusement. Enfin, l'ombre tenace de mon cauchemar de ce matin était un poids sur ma poitrine que je ne parvenais pas à chasser. J'avais naturellement le sommeil agité, et ces dernières années en particulier après l'attaque des Mangemorts, il m'était souvent arrivé de me réveiller en sueur, les cris déchirants résonnant encore à mes oreilles. C'était toujours la même chose, et j'avais appris à les contrôler ; désormais je ne m'éveillais plus en sursaut, la respiration saccadée… comme cela avait été le cas ce matin. Mais ce rêve là avait été si… différent. Sa texture même avait quelque chose d'étranger, et il m'avait paru si
réel, alors que je savais qu'il était bien moins réaliste que les images de Taylord torturée sur le sol. Ces visions là étaient des souvenirs ; des souvenirs que je parvenais difficilement à effacer certes, mais qui appartenaient au passé. Ce qui m'était passé par la tête cette nuit, en revanche… Ça sentait mauvais. Ça ressemblait à une menace. Et ça ne m'excitait pas vraiment.

Ajoutez à cela mon rendez-vous prévu avec Candy, dans les cachots, le soir, et vous obtenez quoi ? Une bonne grosse dose d'angoisse, oui.

Mais je l'avais voulu, après tout ; quand la biéraubeurre est tirée, il faut la boire. (Bien que la biéraubeurre soit délicieuse, ce que Candy n'était définitivement pas. C'est pour ça que je ne comprends pas les expressions idiomatiques, vous savez ? Au final elle n'ont d'idiomatique que les deux premières syllabes, et ce ne sont pas les plus flatteuses.)

J'arrivai à l'heure, ayant laissé un peu d'avance à Candy après l'avoir vu quitté la grande salle. Je savais qu'elle voudrait être là la première, pour ne pas me laisser le temps de fouiner. Même si je doutais qu'elle eût laissé traîner quoique ce soit. Dans le genre nettoyage, la mère Grattesec n'avait rien à lui envier, c'était une maniaque et une perfectionniste. Le chemin qu'elle m'avait indiqué était rigoureux, les informations juste ce qu'il me fallait pour ne pas me perdre sans être toutefois parfaitement préparé aux petits détails. Cette hostilité à peine voilée était une erreur de sa part : au lieu de me mettre mal à l'aise, elle renforçait ma volonté de ne pas céder à ses petites magouilles. Je décidai d'adopter toutefois l'air effarouché qu'elle s'attendait sûrement à voir peint sur mon visage lorsque je débarquerais. S'il y avait quelqu'un qui apprenait vite de ses erreurs, c'était bien ma sœur.

Comme je l'avais deviné elle m'attendait de pied ferme, fidèle à elle-même, droite comme un i sur sa chaise, le visage neutre et la langue peu pendue. J'observai rapidement la salle, sans prendre la peine de me cacher – elle savait bien que j'allais le faire, de toute façon. Rien de particulier, les murs étaient lézardés à droite à gauche et – oooh… mais cette odeur… elle s'intéressait à ça ? Incroyable… – et ce renfoncement dans le mur derrière elle, oui, naturellement elle ne pouvait pas tout effacer… Rien de tout cela ne m'informait beaucoup, malheureusement. Je reportait mon attention sur Candy qui m'observait sans sourciller, patiente comme toujours. D'un signe de tête, elle m'indiqua un siège en face d'elle, de l'autre côté du bureau sur lequel était posé…

… Oups.

– Ceci est à toi.

La chemise – ma chemise – glissa lentement vers moi de quelques centimètres.
Je m'assis.

– Si tu pouvais éviter de perdre tes affaires, je t'en serais reconnaissante.

Il me fallut tout mon sang-froid pour lui retourner un sourire soigneusement calculé, mi-gêné, mi-fanfaron, essayant d'ignorer les battements de mon cœur qui s'affolait dans ma poitrine. La réaction que tout jeune homme normal aurait eu si sa petite sœur normale lui avait retourné une chemise mystérieusement oubliée au détour d'un couloir. J'aurais souhaité pouvoir rougir sur commande pour que l'illusion soit parfaite ; hélas, Candy lisait sûrement en moi comme un livre ouvert à cet instant, parce que la seule chose à laquelle j'étais capable de penser devait se lire malgré mes efforts sur chaque trait de mon visage.

Elle savait.

Elle
savait.

… Comment avais-je pu oublier ma chemise ??

…… Si Le Chat était pour quelque chose dans cette histoire j'allais définitivement l'euthanasier.

– Pardonne-moi. Tu sais comment je suis, un rien me distrait, m'excusai-je avec un haussement d'épaules. Des fois je me dis que je suis bien trop insouciant, c'est comme si rien ne comptait à mes yeux !

Avec un petit rire, je saisi ma chemise soigneusement pliée et la rangeai dans mon sac, remarquant la réaction infime de ma sœur devant mon manque de précaution.

– Je ferai plus attention à l'avenir, ajoutai-je avec plus de sérieux. Sois-en sûre.

Et derrière ces mots apparemment simples se cachait un avertissement qu'elle avait tout intérêt à prendre en compte.

– Alors. (Elle posa ses mains à plat sur le bureau, me faisant ainsi comprendre qu'elle avait bien reçu le message et comment la conversation allait se dérouler.) Qu'est-ce que tu veux savoir ? Sur qui ?

Je lui rendis son sourire avenant, pas vraiment surpris qu'elle se soit doutée de la raison pour laquelle j'avais tenu à m'entretenir avec elle. Si ce n'était pas l'argent, c'était forcément après ses services que j'en avais. Et la seule chose pour laquelle je ne pourrais pas me débrouiller, c'était les renseignements. Parce que j'observai, oui, mais je ne retenais pas toujours et surtout je ne cherchais pas, je ne fouillais pas comme Candy le faisait. Peut-être une once de décence morale me retenait-elle ? J'avais tendance à croire que c'était plutôt par flemme.

– Ruby Standiford, lâchai-je. Serdaigle. Sixième année. Sortie avec un certain… Easter, récemment. (Je baillai un peu, m'étirai.) J'ai juste besoin de savoir qui elle est, d'où elle vient… Qui sont ses parents… Où elle vit… Enfin, tu vois, conclus-je en me frottant les mains. Il fait un peu froid, non ? Ton entêtement à vouloir travailler dans des endroits pareils, voilà une chose qui m'interpellera toujours.
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Candy Fray


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MessageSujet: Re: But monsters are always hungry, darling… [PV C.F.]   But monsters are always hungry, darling… [PV C.F.] Icon_minitimeLun 18 Mar - 0:29




« All lives end. All hearts are broken. Caring is not an advantage, Sherlock. »




Quelle étrange confrontation que ce duel introverti que se livraient le frère et la soeur, bien à l'abri des regards indiscrets, dans les profondeurs obscures des cachots... Quand elle y passait du temps, Candy ne se faisait jamais repérer. En effet, il aurait été bien étrange qu'une si charmante petite enfant s'abrite dans ces salles lugubres et humides, fort obscures la plupart du temps et relativement abandonnées depuis quelques années, tout dépendait de leur localisation. Si Candy Fray était à Serpentard et que par définition son chef-lieu résidait dans les cachots, cela n'excusait pas pour autant ces activités nombreuses dans ces-dits couloirs souterrains, et encore moins les expériences qu'elle y pratiquait - expériences qui relevaient d'un niveau de sorcellerie particulièrement élevé pour une fillette de son âge et que la majorité des élèves de Poudlard, 7ème années y comprises, n'auraient pas forcément pu comprendre. Mais il y avait un gros avantage à avoir, depuis toujours, porté comme un flambeau la vie d'une maisonnée entière, de trois personnes entières et distinctes, de leurs occupations et de leurs besoins, et si le génie de Candy avait pu se justifier d'une quelconque manière, probablement que celle-ci en aurait été l'une des causes majeurs. Pour quiconque connaissait la petite Fray, elle n'avait en vérité jamais vraiment été une enfant - si tôt dotée de parole et de ce qui caractérise la sortie de l'enfance de bas âge, si tôt qu'elle avait été en mesure de parler et de penser et d’analyser le genre de monde dans lequel elle évoluait, son esprit avait de lui même construit cette complexe carcasse architecturale, avec ses angles précis et ses mesures parfaites, qu'elle ne cessait d'affuter chaque journée qui passait.

Un architecte connaît tous les rouages de ses propres édifices et sait quel boulon fait défaut lorsque le vent un peu trop fort fait grincer le squelette, ou quand une infime erreur de degré d'angle cause une défaillance dans le système de verrouillage. Si bien que Candy vit clair comme de l'eau de roche le trouble de son frère aîné qui noya un instant son regard ébène - et ses allures soigneusement calculée pour feindre ce qu'il ne pensait pas n'y changèrent rien. Elle savait, il savait qu'elle savait : si les yeux de Candy semblèrent un instant vibrer comme la flamme d'une bougie, il ne se passa rien de plus. La chemise, maladroitement glissée dans le sac - ou du moins maladroitement pour Candy qui avait une très faible tolérance pour ce genre de choses - disparut, emportant avec elle son secret qui avait plané tout autour d'eux, dans la pièce.


– Pardonne-moi. Tu sais comment je suis, un rien me distrait. Des fois je me dis que je suis bien trop insouciant, c'est comme si rien ne comptait à mes yeux !

« Tu mens. A quoi joues-tu? »

- Parfois, je me dis, le reprit-elle avec une voix neutre et polie, où pointait cependant une touche de lassitude. Elle détestait les fautes en matière d'usage de la langue, et si celle-ci était infime et peu reconnue comme telle par la majorité des gens, elle fut cependant passablement agacée que son propre frère - son égal - la fasse, tout simplement parce que l'épisode de la chemise et ses aventures avec Lizlor Wayland lui ôtait momentanément toute faculté de réflexion.

Là était bien le fond du problème.
Ils le tiraient vers le bas. Elle, elle, lui...

Et si Candy ne s'en préoccupait pas pour l'instant, elle trouvait cela fort déplorable. En agissant ainsi, Stephen sortait de la boîte à laquelle il appartenait et tentait de perturber l'ordre des choses, qui pourtant était tout établi et tracé dans l'esprit de sa petite sœur - mais avait-il une seconde idée des desseins pensés par Candy ? Peut-être que oui - qui, sinon lui, pouvait entrevoir l'immensité de ce secret ? - peut-être que non - comment imaginer... ?


– Je ferai plus attention à l'avenir. Sois-en sûre.

« Tu le sais pourtant bien que tu ne peux pas m'échapper. Que je ne te laisserais jamais t'échapper. »

- Oh, j'en suis sûre, susurra-t-elle en un petit sourire amical.

Il réclamait un service - il en était toujours ainsi lorsqu'il venait la voir, et encore plus quand, comme ce soir, ils avaient besoin de se retrouver tous les deux. Sans doute plus qu'elle en était consciente, cela apportait à Candy une satisfaction particulière : celle d'être toute-puissante, celle de garder son frère sous sa coupe comme elle faisait depuis des années, celle de savoir que, quoi qu'elle fasse, et surtout avec tout ce qu'elle allait entreprendre dans les années à venir il serait toujours là, à portée de main - sur qui aurait-elle pu se reposer sinon lui ? Il existe dans la nature une intelligence si particulière et si rare qu'elle ne peut pas être distribuée au hasard, et Candy en avait bien conscience. Elle savait que sous les quatre petites lettres Fray se cachaient de grands desseins, de grandes ambitions.

Sans quitter son regard - elle l'avait fixe et jamais déviant, aussi sombre qu'il était. Comme un trou noir focalisé sur sa trajectoire, et on ne peut pas dévier un trou noir, pas même l'ébranler - elle posa son petit sac à plat sur la table, dans un geste assuré mais calculé car le sac se positionna à la perpendiculaire, plus près d'elle que de Stephen - il n'avait clairement pas le droit de le toucher.


– Ruby Standiford. Serdaigle. Sixième année. Sortie avec un certain… Easter, récemment. J'ai juste besoin de savoir qui elle est, d'où elle vient… Qui sont ses parents… Où elle vit… Enfin, tu vois. Il se frotta les mains dans ce geste qu'il avait très souvent - le buste un peu redressé, le menton fier, les paumes l'une contre l'autre dans un doux bruit particulier. Il fait un peu froid, non ? Ton entêtement à vouloir travailler dans des endroits pareils, voilà un chose qui m'interpellera toujours.

Comme il flottait dans l'air l'odeur si caractéristique de la potion qu'elle avait expérimentée Candy savait pertinemment que Stephen l'avait notée - tout comme les possibles indices qu'elle avait laissée, bien qu'elle ait masqué le plus gros. Si il y avait bien une chose qui ne la dérangeait pas quand elle travaillait, c'était l'univers ambiant, et il lui suffisait d'être concentrée pour que son corps ne subisse plus les aléas des sensations et n'exprime plus ses faiblesses, si bien que le froid et l'humidité lui apparaissaient comme totalement secondaires. Au contraire, ils éloignaient les personnes indésirables, et cela, Stephen le savait bien. Candy se leva alors, posant ses jolis souliers vernis sur le sol dans un bruit légèrement mat, et se mit à marcher autour de la table, le nez légèrement levé vers le plafond comme si, effectivement, elle réalisait alors qu'il faisait bien peu chaud. Puis, ayant fait le tour de la table en bois sombre et vermoulu, elle s'approcha de son frère, qu'elle couva d'un regard entendu - ni maternel ni hostile, il émanait de ce regard une étrange clarté presque trop intense pour quiconque l'aurait interceptée.

Alors elle leva la main et, passant derrière lui, elle lui ébouriffa gentiment les cheveux - ces cheveux toujours ébouriffés, en pagaille. Pourtant, ils brillaient de la même noirceur que les siens, tirés à la perfection.


- Connais-tu un endroit plus calme que celui là ? Je trouve plutôt que les cachots sont différents du château : il n'y a pas cette grosse... pagaille, conclut-elle en ôtant sa main et en lui souriant gentiment.

Mais dès l'instant où la question avait fusé de la bouche de son frère, l'esprit de Candy s'était déployé comme une fleur qui éclot : dans les milliards de rangées de boîtes contenant des milliards de minuscules petites boîtes, les informations fourmillaient, semblaient parler d'elles-même, et un bourdonnement incessant grésillait dans sa tête, chuchotant des mots, des dates, des noms - encore et encore, tous si bien rangés qu'il suffisait à Candy de les placer en revue calmement, de les sonder, pour que rien ne lui échappe... C'était dans une des pages du carnet noir, songea-t-elle, ce carnet noir la rattachait à un autre souvenir, celui de la façon de s'introduire dans le bureau de Sara Wayland, celui de trouver en quelques secondes où elle rangeait les papiers intéressants. Mais ce nom de Ruby Standiford avait plusieurs échos - dans sa rangée, il y avait plusieurs boîtes. L'une d'entre elle était directement reliée à une autre rangée : Lizlor Wayland.


- La protégée de la directrice ? Une histoire compliquée, me semble-t-il. C'est entendu, je vais faire de mon mieux. L'avantage quand on est si proche de la directrice et de sa fille, c'est qu'on est au centre de toutes les conversations.

« Je sais, je te rappelle. »

Il était toujours assis, tourné vers la table. Maintenant à ses côtés, tournée vers lui, elle lui lança un nouveau sourire poli et amical - pas une seconde ne brilla dans ses yeux autre chose que ce qu'elle voulait laisser paraître.


- En tout cas, je suis ravie de constater que notre association est toujours efficace, lança-t-elle avec désinvolture. Seule la pénombre masqua, cette fois, l'éclair soudainement étincelant qui avait jailli de son regard.

Spoiler:
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MessageSujet: Re: But monsters are always hungry, darling… [PV C.F.]   But monsters are always hungry, darling… [PV C.F.] Icon_minitimeMar 14 Mai - 14:58


Ça n'avait pas toujours été ainsi entre Candy et moi. J'avais encore en mémoire des bribes de souvenirs, à une époque où ma mère consacrait encore tout son temps à son travail plutôt qu'à regarder la télévision. Le plus souvent, c'était mon père qui nous gardait alors, mais on ne pouvait pas dire que c'était une tâche très difficile ; en vérité, nous nous suffisions à nous-mêmes. J'avais toujours été en avance pour mon âge, curieux et touche-à-tout ; à trois ans, ce nourrisson surgit de nulle part était de loin la chose la plus fascinante que j'eus jamais vue. Peut-être aurais-je eu tôt fait de me lasser de Candy, n'eusse été son extraordinaire précocité. Je commençais tout juste à maîtriser la lecture à son entrée dans la famille ; j'avais pris l'habitude de lui lire à haute voix tout ce qui me tombait sous la main. J'ignore quelle sorte de bébé j'avais été (turbulent, sans doute) mais Candy – je m'en souviens – Candy était un bébé très calme. Elle ne pleurait jamais. Elle ne dormait pas beaucoup non plus – il fallait toujours la bercer pendant des heures pour qu'elle consente à fermer les yeux. C'était un exercice que mes parents jugeaient inutile (puisqu'elle ne pleurait pas) mais auquel je m'étais livré à de nombreuses reprises, captivé par la détermination de ma petite sœur à lutter contre le sommeil. C'était comme si elle craignait de manquer de temps pour observer ce qui se passait autour d'elle. Alors que j'étais toujours enfermé dans ma chambre, très tôt, elle avait manifesté son intérêt pour le monde extérieur. Elle avait appris à marcher, puis à ouvrir les portes. Chaque jour elle s'aventurait plus loin. Je l'accompagnais pour l'observer. C'était fascinant de la voir tâtonner, repousser les limites, petit bout par petit bout.

A aucun moment je ne m'étais douté qu'elle faisait de même avec moi. Bien des années avaient passé avant que je ne me rende compte qu'elle me connaissait aussi intrinsèquement que je ne la connaissais. Candy était comme une éponge : elle absorbait tout ce avec quoi elle entrait en contact, et j'avais été à son contact bien plus longuement que n'importe qui d'autre. Elle savait ma façon de fonctionner, elle connaissait mes joies, mes envies, mes peurs. Il y avait juste un lien indéfectible entre nous que les mots “frère et sœur” n'auraient jamais pu résumer dans toute sa complexité.

Parler était une formalité, vraiment. Candy l'utilisait presque comme une forme de mimétisme ; parce que j'avais vécu sept ans en communauté avec des gens qui ne se contentaient pas d'un regard, et aussi parce que les bavardages étaient ma spécialité, hérités de ma mère. Elle, le moulin à paroles… un jour elle s'était simplement tue. Ou peut-être que j'exagère et que c'était arrivé plus progressivement, mais quand j'y repensais cela me paraissait toujours avoir été si soudain et brutal. Comme si, à trente ans, elle était finalement parvenue à toucher et à goûter à tout et que, maintenant qu'elle avait fait le tour des choses, elle ne voyait plus l'intérêt à se lever le matin. Elle avait juste abandonné son travail et sa vie, s'était posé devant l'écran et n'avait plus bougé.

Allais-je finir ainsi ? Cette question, je la repoussais chaque jour plus loin dans un coin de ma tête. Candy la faisait systématiquement remonter à la surface, pourtant. Peut-être était-ce la raison pour laquelle je l'évitais, au fond. Peut-être que j'extrapolais ses différences et ses louables capacités pour la transformer en une sorte de… reflet… maléfique, ou quelque chose comme ça ?…

… Mais oui bien sûr. La psychanalyse, non merci.

Candy
elle savait en jouer, et c'était ce qu'elle faisait à présent. Je l'observai tandis qu'elle se levait, faisait lentement le tour de la table pour venir se placer dans mon dos. C'était une tactique d'intimidation qu'elle maniait très bien : le danger invisible. L'ombre dans votre dos. Coup classique, elle n'allait pas m'avoir aussi facilement, me forçais-je à penser, mais je n'avais pas prévu sa main dans mes cheveux.

– Connais-tu un endroit plus calme que celui-ci ? murmura-t-elle avec douceur.

Le contact de ses doigts avec mon crâne me rappela immédiatement à Lizlor – et peut-être aussi, un peu, ma mère, qui même amorphe devant sa télé avait toujours ce geste pour moi quand je venais m'asseoir auprès d'elle sur le canapé, à la fois tendre et absent. Lizlor et sa fâcheuse, amusante habitude de me saisir brutalement par les tempes, ses mains qui se refermaient sans concession sur ma tignasse pour m'obliger à me pencher et m'embrasser. C'était comme elle se trouvait projetée dans la pièce, comme si Candy l'avait ramenée, par ce geste si simple, inoffensif. Oh, elle était tellement maligne…

– Je trouve que les cachots sont différents du château : il n'y a pas cette grosse… pagaille, acheva-t-elle, retirant enfin de mon crâne sa main qui s'y était enfoui comme les tentacules d'une pieuvre monstrueuse.

Je répondis à son sourire, sans effort.

– La pagaille a ses charmes, répliquai-je (devinez qui j'avais à l'esprit et dans quelle posture). Sauf, me repris-je après une seconde d'hésitation, quand Le Chat est impliqué. Mais, bref. Pour ce qui est de
– La protégée de la directrice ? Une histoire compliquée, me semble-t-il.

Je fronçai les sourcils. Compliquée ? Compliquée comment ? Que pouvait-il y avoir de compliqué chez Ruby Standiford ?… Personne dans cette école n'avait donc une vie
normale ??

– C'est entendu, je vais faire de mon mieux. L'avantage quand on est si proche de la directrice et de sa fille, c'est qu'on est au centre de toutes les conversations.

Echec. Je fixai mon sac posé sur la table. Dans l'ombre, y'avait-il une chance pour qu'elle ne distingue pas les signes qui, par ci par là – épaules tendues, mâchoires serrées – me trahissaient ? Je savais que non.

– En tous cas, je suis ravie de constater que notre association est toujours efficace.

Je tournai la tête dans sa direction, juste assez pour croiser son regard du coin de l'œil.
Sérieusement ?

– En effet, c'est un plaisir de faire des affaires avec toi,
approuvai-je en me levant, dans une parodie de business-man qui me détendit probablement plus qu'elle ne la vexa.

Nous nous ressemblions finalement peu, pour un frère et une sœur. Elle était aussi menue et rigide que j'étais grand et souple. Elle resta bien droite quand je me penchai pour déposer un baiser sur son front.

– … Sœurette, conclus-je, toujours sur le ton de la plaisanterie.

Oui, c'est ce que tu es.Ne l'oublie pas.
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MessageSujet: Re: But monsters are always hungry, darling… [PV C.F.]   But monsters are always hungry, darling… [PV C.F.] Icon_minitimeLun 19 Aoû - 0:59

Qu'en était-il, de tous ces monstres que la normalité appelait ainsi ? Ils évoluaient dans cet endroit obscur que l'esprit assimile à ce qui fait peur, à ce qu'il ignore. Ils évoluaient comme des oiseaux de proie, planant toujours, se posant rarement, mais toujours cette sensation d'être observé derrière l'épaule rappelaient à ceux qui les craignaient qu'ils étaient là, et bien là. Mais qui les avait nommés ? Qui les avait créés ? De qui étaient-ils nés ? ... De tous ces gens qui les craignaient, et qui les avaient construits de leurs angoisses, de leur ignorance. Ils étaient les créateurs de leurs propres démons. N'était-ce pas terriblement réjouissant ?!

Pour une petite fille comme Candy, cela l'était. Follement. Les ficelles étaient si évidentes, si simples à tirer ensuite, si simples ! C'était un jeu d'enfant. Un jeu que l'enfant qu'elle était maniait avec une surprenante habileté. Qu'était-elle donc, pour la majorité des gens, sinon une enfant ? Seul son frère détenait la réponse - réponse qu'il ne devait pas saisir dans tout son ensemble. Ou plutôt, si. Mais il ne le voulait pas. Candy se rappelait tant de tous ces moments partagés avec son frère aîné, de leurs découvertes, de leurs aventures, de toutes ces activités auxquelles se livraient les enfants et que les Fray avaient eu l'occasion de pousser encore plus loin. Au vu de leurs... singularités, ou de leur singulière intelligence, il y avait toujours quelque chose de plus approfondi dans le moindre de leurs jeux, de leurs lectures, de leurs trouvailles. Et de l'autre côté, cette espèce de flottement gris, mou, amorphe, composé des parents, loin, si loin de savoir quelle progéniture ils avaient engendrée. Depuis toujours, Candy nourrissait à l'égard de son frère une admiration infaillible : il était le premier, l'aîné, le plus grand, il avait cette aisance dans les gestes, cette vivacité dans le regard, qui faisait que rien ne lui échappait, aussi bien à lui, que les autres. Il avait cet esprit à la fois crochu et ordonné au millimètre près, qui lui permettait de tout saisir, même le détail le plus ténu. Candy avait le même : ni plus, ni moins. La seule différence résidait dans la manière dont ils s'en servaient. Elle avait tout de suite compris le besoin urgent et incontournable d'
ordonner le monde pour mieux le plier à ses volontés ; il s'éparpillait, comme le bâton d'étincelles qu'il était, pour capter chaque parcelle de ce monde et pour l'intégrer, l'ingérer.

A eux deux, et à seuls, ils étaient
invincibles. Et cela, Candy l'avait toujours su.

– La pagaille a ses charmes,
rétorqua Stephen, cachant sans grand succès le trouble qui l'agitait - et l'agaçait aussi, sa sœur le savait parfaitement. Sauf quand Le Chat est impliqué. Mais, bref. Pour ce qui est de…

Quelle erreur ! Quelle grossière erreur faisait-il, nota Candy en pinçant les lèvres, très légèrement, seul signe de sa déception. Dans son esprit bien organisé, à l'endroit où elle notait mentalement chaque détail, chaque déduction, chaque nouvelle donnée, elle ajouta à la liste qui contenait les écarts de Stephen celui-ci, cette pitoyable tentative de jouer un double jeu avec elle, alors qu'il savait pertinemment qu'elle était la seule à lire la vérité dans ses faits et gestes - et qu'il savait pertinemment aussi qu'il était le seul qu'elle prenait en réelle considération. Elle ne lui fit pas remarquer, pourtant : il avait compris. Elle eut le même regard, comme un rappel à l'ordre, qui s'appliquait à plusieurs domaines d'ailleurs (même chez eux, lorsqu'il avait le malheur de salir une pièce qu'elle venait consciencieusement de nettoyer, lorsqu'il prenait dans un placard de la nourriture alors qu'elle avait calculé pile la quantité suffisante, et qu'encore une fois, les étincelles qui l'entouraient provoquaient une interférence dans l'univers si organisé que construisait Candy. Cela l'avait toujours excédée.) et puis plus rien, ses yeux parfaitement noirs brillaient toujours avec cette même intensité tranquille, inébranlable. Elle souriait poliment.

– En effet, c'est un plaisir de faire des affaires avec toi, poursuivit Stephen, se levant avec une telle maîtrise de lui même que rien, ou presque, n'aurait pu laisser entrevoir qu'il pressentait instinctivement qu'il était temps pour lui de fuir. … Sœurette.

Il s'était penché vers elle et elle n'avait pas un instant décroché son regard du sien, puis il avait déposé un baiser sur son front et s'était redressé.

« Je n'oublie pas. Ces liens là sont
éternels. »

Stephen allait partir quand elle décida de relancer la machine, de donner une dernière petite pression à l'édifice, juste pour en vérifier la solidité. Juste comme ça. Car la rangée Ruby Standiford, dans la classification de l'esprit de Candy, était sans doute l'une des rangées les plus peines des élèves de Poudlard - ou à défaut, des plus originales. Il y avait là plusieurs papiers, photographiés dans ses souvenirs, des dates, des faits, écrits noir sur blanc sur les pages du carnet noir. Il y avait un acte de naissance, un rapport de police, un rapport d’hôpital, des noms de familles, différentes, des passations de droits de tuteurs. Il y avait là des faits bien inattendus pour une si jeune fille.


- Tu ne m'as même pas dit, reprit Candy, comme si la conversation n'avait pas été coupée un seul instant, comme si elle n'avait pas vu le mouvement amorcé de son frère qui allait quitter la pièce. Sur quoi travailles-tu en ce moment ?

Si la majorité des septième année s'acharnaient aux révisions des ASPIC, il allait de soi que Stephen occupait son esprit à bien plus, à bien plus grand, et bien plus intéressant. Cela étant, cette question n'était que pure rhétorique - ne servait que d'entrée en matière à ce qui allait suivre. Il était rare, à présent, que Stephen et Candy partagent leurs travaux, leurs trouvailles. Ils s'entouraient d'un secret légèrement compétitif, peut-être, mais c'était une manière de se jauger l'un l'autre derrière cette aura confortable que leur procurait la discrétion.

- Figure-toi, reprit-elle, que je me suis beaucoup intéressée à la magie chez les enfants, au phénomènes qui la poussent à s'exprimer toute seule, et dont on ne connaît pas bien les causes, ou les limites. C'est passionnant ! Elle donnait volontairement un ton un peu passionné à son discours, mais son visage restaient si lisses, ses traits si stoïques, qu'il était impossible de comprendre ce qui la motivait réellement. Même chez une enfant de six ans, avec qui pourtant la magie n'a eu aucun contact, elle peut être si forte... Qu'elle en devient mortelle. Fascinant... Elle mima une seconde les yeux dans le vagues, l'air pensif, la main qui semble saisir une idée. C'était sans doute cela que tu voulais savoir à propos de Ruby Standiford ? Le viol de son père, la magie qui explose, qui le tue ?

Cette fois la conversation était terminée et c'était elle qui l'avait décidé ; elle eut un pas en avant, et son petit sac glissa avec un petit bruit continu sur la table, puis elle lança un regard amical et entendu à son aîné. N'avait-il pas eu ce qu'il désirait ? Il ne lui restait plus qu'à être, comme il se devait et en toute logique, redevable à Candy pour les informations qu'elle venait de lui livrer.
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