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« Sleeping with the ennemy is hot » - E.W. (ended)

 
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 « Sleeping with the ennemy is hot » - E.W. (ended)

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Anthea Wright


Anthea Wright
Élève de 5ème année



Féminin
Nombre de messages : 573
Localisation : Là-haut.
Date d'inscription : 21/02/2012
Célébrité : Zoey Deutch

Feuille de personnage
Particularités: Mon père est richissime, et je suis son enfant unique et très gâtée... Oh, la jalousie ne vous pas au teint.
Ami(e)s: Ceux et celles qui m'envient et restent dans mon ombre.
Âme soeur: Il devra être riche et obéissant.

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MessageSujet: « Sleeping with the ennemy is hot » - E.W. (ended)   « Sleeping with the ennemy is hot » - E.W. (ended) Icon_minitimeLun 17 Déc - 19:03

Spoiler:

    Dans le monde de la luxueuse et haute société, les bals, foisonnants, n'étaient rien de plus que des soirées comme les autres où nous nous retrouvions entre gens de bonnes familles et paradions dans nos plus beaux atours, récemment achetés évidemment, où nous versions notre venin noyé dans des cocktails aux couleurs alléchantes, où nous discutions de tout et de rien dans le but de briller le plus, et où enfin nous échangions secrètement des ragots, des secrets, où nous nouions les liens des intrigues qui se tramaient dans l'ombre. J'en avais tellement l'habitude, depuis que j'étais petite, depuis que j'avais su me tenir devant les autres et que j'avais décidé de suivre mon père dans tout ce qu'il faisait. Voilà pourquoi, sans doute, n'étais-je pas particulièrement exaltée par l'annonce du bal de Noël. Bien sûr que j'étais parfaitement ravie de parader dans une jolie robe achetée exprès pour l'occasion, chez un grand couturier, comme toutes celles qui constituaient ma garde-robe. Je l'avais choisie avec Papa pendant les vacances, et gardée bien précieusement, et même si elle était ravissante, j'avais tellement de beaux habits de luxe que je me moquais sans trop le cacher de l'hystérie de toutes mes amies qui comparaient leurs tenues pour le bal et se regardaient toutes avec des yeux envieux. Je savais que pour certains cette robe n'était pas n'importe laquelle, qu'elle avait été coûteuse, qu'elle était une exception, et je me délectais de réaliser que ce luxe faisait partie de ma vie et de ma personne. Papa m'avait toujours dit que j'étais exceptionnelle, et faite pour briller : jour après jour ce sentiment se renforçait.

    Voilà pourquoi, après l'étrange séance de Botanique que j'avais vécue avec Eric Williamson, qui s'était soldée par une demande de sa part, je m'étais empressée d'écrire à mon père. J'avais enjolivé, sans aucune honte, la situation, passant sous silence mes cris hystériques, appuyant sur le fait absolument scandaleux que nous ayons à faire des choses sales et dignes uniquement des elfes de maison, que j'avais failli perdre ma main, etc. Et j'avais expliqué plutôt neutrement l'attitude de Williamson, me moquant de ses cheveux longs et de sa tenue débraillée, relatant - en partie - ses dires à mon père, mais expliquant qu'il m'avait tout de même prêté main forte, et qu'il ne m'avait pas manqué de respect. Et puis, j'avais raconté qu'il m'avait proposé de l'accompagner au bal, et que j'avais, de façon charmante évidemment, laissé sa demande en suspens, attendant de voir la meilleure attitude à adopter. Je n'avais en aucun cas mis noir sur blanc qu'Eric Williamson avait été... gentil, attentionné, et que j'étais un peu perdue quant à ses véritables positions. Que voulait-il? Que cherchait-il? Pourquoi ne répondait-il pas à mes provocations? Qui était-il vraiment? Après cet épisode, j'avais un tout petit peu ralenti mes attaques contre lui : il avait reçu moins de Bombabouses, il avait eu moins d'embêtements, moins de mauvaises surprises. J'avais ordonné à mes bons petits soldats de ralentir un peu la cadence, et comme ils espéraient tous aller au bal avec moi, ils avaient obéi. J'avais décidé de rentrer dans la phase d'observation : surveiller les moindres faits et gestes du fils Williamson et comprendre ce qu'il manigançait.

    Hélas, ma frustration augmentait et me brûlait les entrailles d'un acide désagréable. Je bouillais. Et ça ne me plaisait pas. Pas du tout. Je CONTRÔLAIS le monde, j'en avais besoin, et lui, Eric, m'échappait.

    La réponse de Papa, en un sens, ne m'avait pas si surprise que ça. Il me conseillait d'accepter la demande d'Eric Williamson, car de tous les gens que je côtoyais il était le plus proche de ma condition et de mon rang social, sans doute parmi les plus riches, etc. Et je ne pouvais pas y aller avec un parti moins avantageux, c'était indécent pour moi, même si de caractère il me plaisait bien plus que Williamson. Je sus que Papa avait raison, et approuvai le fait que c'est en rapprochant de son ennemi qu'on devient plus fort que lui. J'allais être belle, plaisante, parfaite, j'allais lui plaire, et Eric Williamson ne serait plus qu'un pantin entre mes doigts manucurés. Le principal résidait dans le fait qu'il ne fallait pas que lui-même envisage la même chose : je devais être la plus rapide. Je le serai. J'étais la meilleure, j'étais une Wright, et rien ne pouvait me faire tomber.

    Après une après-midi des plus tranquilles à lire dans notre salle commune, je montais, une bonne heure avant le début du bal, dans mon dortoir, comme une reine qui sait parfaitement que la soirée qui l'attend va lui dérouler un tapis rouge sous les pieds.

    Je pratiquais avec habitude ce petit cérémonial, aussi menai-je d'une main de maître ma baguette, choisis les bon ustensiles. J'appliquai trois différents fards sur mes paupières, du rose pâle qui se mêlait à un gris assez clair puis recouvrait le tout de légères paillettes, avant de noircir mes cils et de rehausser légèrement mes yeux de noir. J'appliquai du rouge à lèvres rouge mais discret - la beauté était aussi composé de discrétion - puis m'attaquai à mes cheveux, épais et bruns, que j'ondulais gracieusement pour donner un effet décoiffé des plus contrôlé, et je les laissais tomber sur mes épaules comme le voile d'une princesse. Puis j'enfilai ma robe : la richesse du tissu me fit frissonner de plaisir. Elle était simple, bustier et arrivait à mes genoux - pour valoriser mes chaussures - et le tissu était d'un argenté délicat, scintillant, à la couleur blanche comme de la glace qui tirait vers une impression d'argent pur. J'enfilai ensuite mes chaussures à talon, grises et satinée, puis positionnai mon masque correctement en me regardant dans la glace. C'était un masque que Papa m'avait venir de Venise, et à ma demande, il était gris lui aussi et piqué de petits diamants argentés et couleur émeraude, tandis que sur le côté gauche il était ornée de plumes douces et se déclinant dans des teintes émeraudes, elles aussi. Je m'admirai quelques instants - le tout formait un ensemble parfait. Je n'avais pas opté pour une de ces longues robes criardes et à froufrous que beaucoup d'autres avaient, je préférais quelque chose de simple et de qualité bien supérieure et bien plus travaillé. Le volant sous ma robe dépassait et était brodé de fine dentelles, et la jupe gonflait légèrement, accentuant ma silhouette et mes jambes. Derniers détails importants : un collier de perles nacrées autour du coup - des vraies évidemment - et de longs gants gris perle qui m'arrivaient au-dessus du coude. J'attrapai une pochette, verte elle aussi, y glissai ma baguette et quelques effets, et empruntai le chemin de la salle de bal.

    J'avais à la fois hâte et peur de voir mon cavalier, car j'osais espérer qu'il serait parfaitement apprêté lui aussi, mais une question me taraudait - Eric Williamson porterait-il bien le costume alors qu'il avait les cheveux mi-longs?! Le long de mon chemin je notai chaque détails des robes des autres, et soupirai avec effarement du mauvais goût des uns, du manque d'argent de la plupart. C'était encore les filles de Serpentard, les plus riches évidemment, qui arboraient les tenues les plus impressionnantes - mais pas forcément les plus belles, car l'argent ne suffit pas, il faut du goût.

    En retard évidemment - mais tout était calculé, une vraie demoiselle se fait toujours désirer - je descendis les marches la tête haute et me réjouissant des regards qui se tournaient à mon passage ; je paradai, marchai lentement pour profiter de cet instant, et me dirigeai vers Eric Williamson. Je lui tendis la main comme une princesse pour qu'il me fasse le baise-main, et lâchai, avec un sourire éclatant mais d'un ton qui n'attendait pas de réponse négative :


    - Williamson, je veux que mon entrée soit remarquée.

    Elle serait à son bras, alors, j'étais bien curieuse de voir s'il saurait y faire, s'il saurait jouer comme nous étions si habitués à jouer, chez nous.


Dernière édition par Anthea Wright le Mer 30 Jan - 13:47, édité 1 fois
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Eric Williamson


Eric Williamson
Élève de 2ème année



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MessageSujet: Re: « Sleeping with the ennemy is hot » - E.W. (ended)   « Sleeping with the ennemy is hot » - E.W. (ended) Icon_minitimeJeu 20 Déc - 16:52


Spoiler:


J’imaginais que ça allait se passer comme l’une de ces nombreuses soirées auxquelles la famille d’Anthea comme la mienne étaient très souvent conviées. Rien donc d’inhabituel en soit, nous allions revêtir des vêtements taillés exprès pour l’occasion et paraître sous notre meilleur jour comme on nous l’avait toujours appris. Il y avait souvent des bals de charité qui étaient organisés chaque année à Noël, et chaque année les Williamson s’y rendait ; cela faisait toujours bonne raison, en plus de montrer à quel point on était le plus puissant et qu’on avait le plus d’argent qu’on savait prendre en considération les âmes les plus piteuses qui n’avaient pas autant, et en ces périodes de fêtes, ça passait toujours pour un acte très noble alors que ce qu’on ne prenait jamais en compte, ce n’était pas quelques centaines de dollars qui aller nous dépouiller de toute notre fortune. C’était toujours comme ça que fonctionnait les riches, par rapport aux pauvres. Et que ça continuerait de fonctionner.

Sauf que ce soir pour la toute première fois je participais à un bal à Poudlard puisque c’était le seul de l’année, fait il y avait un autre fait, si inhabituel qu’il ne pouvait pas ne pas être noté. En effet, Anthea avait terminé par accepter ma demande de m’accompagner à cette soirée. De passer
toute la soirée en ma compagnie et je devais avouer que même si j’avais été enchanté d’apprendre la nouvelle lorsqu’elle me l’avait appris, je ne m’étais pas non plus basé sur de grandes espérances, parce que là encore, le sang qui nous liait à nos familles étaient bien trop ancré dans nos racines et que malheureusement, il parvenait toujours à la dominer. J’aurais été bien naïf cependant de dire qu’à présent le plus dur était fait parce que nous restions Anthea et Eric et que là encore, c’était bien souvent nos origines qui parlaient à notre place. Mais au moins, cette soudaine amélioration était à prendre en considération, et même si tout restait à faire, j’avais confiance.

Je m’efforçais la plupart du temps par être aussi emballé que les autres élèves à l’approche du bal de l’école parce que si pour moi finalement, c’était du vu et revu et que même si j’étais ravi de pouvoir participer à ce type de soirée sans être contraint de suivre les instructions de mon père, et finalement, je me disais qu’il n’y aurait peut être rien de plus que d’habitude, si ce n’est la magie qui rajouterait un charme supplémentaire et non négligeable. Cela prenait en revanche une toute autre ampleur pour mes amis parce que c’était l’excuse clé pour avoir une bonne raison d’approcher une fille, celle qui convoitait, et lorsque cette dernière disait oui, il y en avait toujours un qui se trouvait encore avec aucune cavalière à accrocher à son bras pour lui demander qu’est-ce que l’autre avait bien pu dire à sa dulcinée exactement pour que celle-ci accepte. Là-dessus toutefois, j’arrivais à les rejoindre puisque j’étais satisfait et honoré qu’Anthea ait fini par lâcher un peu de lest et pour moi ça ne pouvait être le synonyme que d’une seule chose : que la pression et l’emprise qu’exerçait son propre géniteur était, et je l’espérais vraiment, plus bancale que d’habitude et je comptais là-dessus pour endormir pour de bon la méfiance d’Anthea non pas pour pouvoir l’attaquer dans son dos comme elle s’acharnait à bien vouloir le croire, mais pour justement lui prouver qu’elle n’avait absolument rien à craindre.

Tout ne pouvait évidemment par être parfait ; il n’y avait plus les uniformes qui nous empêchaient de nous différencier entre nous, et j’étais en train de passer le costume, fait par un tailleur reconnu à Manhattan. J’avais insisté en disant que je ne voulais rien de trop voyant puisque quel élève ferait la différence à part les connaisseurs ? Je doutais fortement qui plus est qu’il y en ait beaucoup au sein de mon dortoir, mais évidemment ma demande n’avait pas été prise en compte et je me retrouvais avec l’un des habits sans doute les plus couteux de Poudlard et malgré tous mes efforts afin de faire comme si cela m’était bien égal, comme si les autres s’étaient passés le mot pour faire exprès de me contredire, ils n’arrêtaient pas de lancer des sifflements admiratifs ainsi que des remarques qui ne trahissaient en rien leur envie. Je poussai un dernier soupir avant de mettre mon masque en me disant que cela n’allait pas aller en s’arrangeant lorsqu’on allait découvrir qui était ma cavalière parce que je m’étais bien gardé de le mentionner, parce que je pouvais assurer que le simple fait de mentionner le nom et prénom d’Anthea Whright faisait toujours son petit effet. Mais pour ça, étrangement, ça ne me dérangeait pas. Pas du tout même.

J’étais arrivé en avance dans le hall puisque c’était là que je devais l’attendre, parce qu’on m’avait toujours appris à ne pas faire patienter sa cavalière et qu’au contraire celle-ci devait se sentir désirée. Pour faire passer le temps, je regardais autour de moi les gens rentrer les uns après les autres dans la pièce en frétillant et j’imaginais Anthea faire de même et cette pensée me fit sourire parce que je savais que jamais ce genre de choses n’arriverait : elle restait maîtresse de ses sentiments quoi qu’il arrive (quoique avec ce qui s’était produit en cours de Botanique…) mais ce soir, j’avais bon de trouver en elle d’autres émotions que toutes celles qu’elle avait finement préparée et prévu, calculant à l’avance ce qui pourrait potentiellement arriver durant le bal. J’étais sûr qu’elle en avait d’autres qu’elle-même ignorait, c’était seulement qu’elles étaient bien cachées, mais qu’à force de persévérance, j’allais bien finir par les trouver.

Elle venait de faire son apparition au loin, et je lui souris jusqu’à tant qu’elle n’arrive, la saluant en m’inclinant légèrement, me prêtant au jeu auquel elle s’adonnait apparemment puisqu’elle me tendit la main dans ce geste significatif, laquelle j’y apposai mes lèvres une seconde avant de la relâcher, comme elle l’attendait. Ce n’était pas le genre de comportement qui m’amusait réellement à vrai dire, les courbettes, et tout ce protocole… mais ce soir, je pouvais bien faire une exception ; Anthea allait quand même être à mon bras !

- Williamson, je veux que mon entrée soit remarquée.


Je hochai la tête, toujours avec cette même expression sur le visage, pendant que je lui proposai mon avant bras pour qu’elle puisse s’appuyer sur ce dernier.

- C’est évident.

Je me pliai au jeu malgré moi, parce qu’autant dire que de mon côté je ne tenais pas spécialement à ce que mon entrée soit
remarquée. Mais j’imaginais que cela faisait partie des petits plaisirs qu’avec toutes les filles ce soir d’être la plus belle, même si concernant Anthea, elle n’avait pas vraiment de souci à se faire ; elle faisait vraiment partie des plus jolies.

J’attendis que le duo qui nous précédait disparaisse au-delà de l’encadrement de la porte pour nous amener tous les deux sous ce dernier et me tins en suspens durant plusieurs secondes pour lui laisser le temps de savourer l’instant. J’en profitai pour me pencher à son oreille afin de lui murmurer :

- Je peux te dire que même les Miss ne t’arrivent pas à la cheville, en vérité, je n’avais aucune idée d’où ces dernières se trouvaient, mais Anthea était ravissante dans sa robe et même si j’avais l’habitude de la voir apprêtée, cette fois ci plus que les autres, je la trouvais encore plus jolie, parce qu’en étant à mes côtés, j’avais tout à loisir de la détailler. Je ne savais pas si mon avis lui importait vraiment mais pour moi ce soir, oui aucune de ces filles ne lui arrivaient à la cheville.

Je débloquai finalement le passage en l’emmenant plus loin. Evidemment nous allions danser, mais je voulais la laisser décider de ce dont elle avait envie de faire en premier, mais prêt également à prendre des initiatives au besoin, parce que je tenais à garder le nom de cavalier et non pas de larbin, mais souhaitait lui faire plaisir quand même en la laissant préparer le programme de notre soirée. Je passai machinalement ma main sur le devant de ma veste, là où se trouvait la poche intérieure où il y avait le présent que j’avais prévu pour elle. C’était assurément le bon moment pour le lui donner, mais je voulais attendre la fin du bal pour ça. En attendant, nous avions toute la soirée devant nous…

- Je vais enfin pouvoir profiter de tes talents de danseuse, constatai-je en référence à sa réponse positive à mon invitation, suggérant par la même de rejoindre la piste par un sous entendu, puisque comme je l’avais dit peut être voulait-elle se désaltérer ou manger avant. Je l'avais pourtant déjà vu danser, mais jamais encore entre mes bras. Tout le monde ne pourra pas en dire autant, j’imaginais tous ses prétendants, déçu de ne pas avoir eu ce qu’ils désiraient.

Pourquoi m’avait-elle oui à moi plutôt qu’un autre ? Y avaient-ils et comme toujours des motivations masquées, ou alors était-ce par pure envie, comme je l’espérais, qu’Anthea avait accepté ?
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Anthea Wright


Anthea Wright
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MessageSujet: Re: « Sleeping with the ennemy is hot » - E.W. (ended)   « Sleeping with the ennemy is hot » - E.W. (ended) Icon_minitimeSam 22 Déc - 23:37

    Rassurée, je détaillai la tenue d'Eric Williamson de haut en bas : malgré ses cheveux longs comme ceux d'un hooligan, il portait bien la veste et la chemise et son origine sociale se lisait dans ses traits et le maintien de sa tête. Mon cavalier n'était définitivement pas un mauvais choix : il impressionnait, physiquement, il se remarquait. Son masque ne le cachait pas assez pour qu'on ne le reconnaisse pas, et d'ailleurs j'entendis un chuchotement à ma droite, une Serpentard de troisième année qui venait de remarquer que je me rendais au bal avec un Serdaigle. Un Serdaigle, oui, mais du plus riche et du plus haut de gamme, et je lui lançai un regard parfaitement supérieur et méprisant. Quand Williamson saisit ma main gantée et y apposa ses lèvres, je me sentis frémir de satisfaction : pour l'instant, tout se déroulait comme prévu. Nous nous faisions remarquer, en bien ou en mal pour l'instant l'essentiel était de faire un effet choc ; bientôt nous allions être le couple le plus élégant et le plus prisé de la soirée, cela ne faisait aucun doute. Avec ma robe de haut couturier, mes chaussures, mon masque unique, et la tenue toute aussi haut de gamme de mon cavalier - je savais le repérer - nous avions déjà un gros avantage, celui du luxe et de la qualité. Je regrettai que Papa ne soit pas là pour assister à mon sacre, sacre doublement appréciable puisqu'il se faisait en partie grâce à... un Williamson! Ces mêmes Williamson qui étaient nos ennemis jurés, à New York, et contre qui Papa menait un combat à mort depuis des années. Wright & Co. avait un rayonnement international et de fortes parts du marché, ce qui donnait à mon père une renommée mondiale, mais seule ombre au tableau : W&M, l'entreprise de Williamson senior, qui s'acharnait à investir aux mêmes endroits et à contre-carrer les projets de mon père, tout cela parce que ce dernier avait les meilleures idées et le plus de talent. A Poudlard effectivement nous étions bien loin de ces considérations moldues mais notre sang restait le même : le mien était bleu de toute la noblesse de ma famille, celui d'Eric Williamson portait probablement les traces boueuses et noires de la bassesse de son père, de son empire construit sur des ruines, qu'il devait en plus à son propre père, il n'avait aucun mérite.

    Qu'importe! Ce soir les affaires d'import-export de Manhattan ne me préoccupaient pas, seule comptait ma renommée poudlardienne qui allait grandissante, mon besoin de resplendir au milieu de tous et de laisser dans l'esprit de chaque personne de ce soir un souvenir mémorable. J'adressai un regard de pitié à chaque fille que je croisais dont la robe appartenait à la mode de la saison dernière, et un "pff" dédaigneux à celle qui portait de la contrefaçon. J'étais coutumière de ce genre de comportement : rien ne me faisait plus plaisir que d'exprimer haut et fort ce que les autres pensaient cacher aux yeux de tous. Je m'en délectai, comme un chat joue avec la souris avant de lui croquer dedans pour de bon.


    - C’est évident.


    Je n'attendais pas moins d'obéissance de la part de mon cavalier, tout Williamson soit-il. Fièrement, donc, je pris son bras, et le laissai me guider, comme c'était la coutume, à l'entrée de la salle de bal. Je me rappelais comme si c'était hier de ma première expérience de la sorte, bien que depuis il y en ait eu des centaines : c'était dans les bureaux de Wright & Co, pour le lancement d'un nouveau projet, et j'avais enfin eu le droit d'assister à la soirée avec les adultes. Maman m'avait commandé - enfin, je l'avais ordonné - une robe sur mesure pour l'occasion, et c'était fort dommage que j'ai grandi depuis, car elle ne m'allait plus mais restait parmi mes préférées. J'avais été invitée à danser par le fils du collaborateur de Papa, et jamais je ne m'étais sentie aussi fière que quand je les avais vus tous les deux m'admirer, et me féliciter ensuite, tout comme toute les personnes de la soirée. Être l'enfant unique du grand directeur, et être en plus de cela mignonne et agréable me valait toutes les faveurs de notre entourage, des jeunes comme des vieux, des hommes comme des femmes. J'avais été élevée ainsi, là-dedans, et je ne pouvais dorénavant rien accepter de moi. Dans mes veines pulsait ce besoin d'être au centre de tout, et surtout, de maîtriser ce cercle qui m'entourait : parce que je savais sourire quand il le fallait et avoir de l'esprit quand il le fallait, je pouvais faire n'importe qui manger dans ma main.

    Il ne manquait plus que le fils Williamson fasse enfin partie de ce n'importe qui.

    Les lèvres pincées, j'attendis qu'il mettre en pratique ce que je lui demandai : il s'y prit plutôt bien, attendant que nous soyons seuls pour pénétrer comme un Roi et une Reine à leur propre réception. Il nous fit entrer d'un pas lent et sûr, seuls, et je me sentis bouillir d'excitation. Pas cette même excitation qui devait agiter chacune des filles ce soir, non : celle que je ressentais quand le pouvoir était à portée de main, quand je n'avais qu'à serrer les doigts pour retenir prisonnier le monde entier et l'écraser si j'en avais envie.


    - Tu te débrouilles mieux que ce que j'avais imaginé, lancai-je, piquante, tout en lui décochant un sourire aimable qui masquait le vrai sens de mes paroles. Mais au fond il y avait là un compliment, donc je n'autorisais aucun signe d'énervement de sa part : je ne distribuais pas mes compliments à la légère.

    Ce soir, j'avais un but, tout de même, et je ne pouvais pas le perdre des yeux.

    - Je peux te dire que même les Miss ne t’arrivent pas à la cheville, continua Eric Williamson. Comme chaque jour que la Terre faisait sa voix était posée, mesurée, agréable ; comme chaque jour que la Terre faisait il avait cet air serein et dispos, comme si il était prêt à rendre n'importe quel service à qui que ce soit.

    Je fis mine, d'un signe de la main, que le compliment ne m'atteignait pas - qu'il était juste bon à me flatter, mais en réalité, et cela m'agaça, je me sentis plus touchée que je ne l'aurais voulue. C'était idiot, voyons! J'étais Anthea Wright, bien sûr que personne ne m'arrivait à la cheville. Je n'avais pas besoin de Williamson pour me le rappeler. Même si... Même si encore une fois son calme me troublait, me faisait frémir de rage, faisait bouillir mon venin, que j'avais hâte de lui cracher à la figure.

    Par simple jeu je lui laissai prendre les rênes en main, pour l'instant, pour voir si il était à la hauteur de ce que promettait son nom. Galamment, il me laissa la liberté de me diriger vers le buffet ou vers la piste de danse, mais je n'avais pas faim ou soif j'avais plus précisément soif de célébrité, de pouvoir, de feux de la rampe : c'était danser, au milieu de tous, pour me faire remarquer, que je voulais. Ma robe était mise en valeur par les lumières magiques de la salle et elle étincelait comme un petit diamant : tout état parfait.


    - Je vais enfin pouvoir profiter de tes talents de danseuse. Tout le monde ne pourra pas en dire autant.

    Je souris, faussement. Je me méfiais de ses compliments. Je l'attendais au tournant. Mais, répétant mon geste de tout à l'heure, je lui présentai ma main, sans mot dire, pour qu'il la prenne et m'emmène sur la piste de danse. Je lui indiquait d'un signe de tête que je voulais danser bien au milieu pour que le monde rayonne autour de moi et pas l'inverse ; puis je lui mis une main sur l'épaule et l'autre dans la sienne, pour entamer la valse - le bal de Poudlard savait respecter certaines traditions et jouait des valses au début, heureusement. Je connaissais par coeur les danses de salon et Williamson aussi, forcément, si bien que nous ne tardâmes pas à évoluer avec aisance sur la piste, instaurant une place autour de nous. Je souris, sans quitter une seconde les yeux de mon cavalier. Je n'avais pas souvent eu l'occasion de l'avoir si prêt de moi. Il était plus grand que moi mais cela ne m'empêchait pas de darder ses yeux de mon regard ; je me fis pour la première fois la remarque que nous avions la même couleur d'yeux et de cheveux et que sans doute notre air si soigné - en dépit de ses cheveux longs - devait nous créditer d'une certaine ressemblance. C'était à notre milieu social que nous les devions, mais sans doute que cela, les petites gens ne pouvaient pas le comprendre.

    J'eus la désagréable sensation de le sentir fort contre moi, physiquement, plus musclé que je ne le pensais, plus robuste, et ma finesse m'apparut comme une faiblesse. Heureusement, pour le reste, je n'avais pas à me plaindre : mon caractère rattrapait la donne.

    Je restai quelques minutes silencieuses, les lèvres pincées un un sourire mystérieux, les yeux braqués dans les siens. Je cherchais la faille, le mensonge. Je pensai à mon père et à ses conseils, dans sa lettre, je pensai aux sales habitudes des Williamson, qui devaient être de famille. Ils aimaient les coups bas, l'humiliation. Je finis par enfin prendre la parole, susurrant d'une voix où je ne cachais pas une pointe de menace, sans décrocher mon regard du sien, serein et limpide :


    - Alors, Williamson, qu'est-ce que tu manigances? C'est un plaisir de danser avec toi, le flattai-je à mon tour, et il fallait reconnaître qu'il dansait bien. Mais je te préviens : si tu as pour but de me faire un croche-pied, tu t'effondreras avec moi.

    Sur ce, je lui décochai un regard flamboyant de fierté et de provocation alors que nous évoluions toujours avec style sur la piste de danse : j'avais hâte de le voir ne serait-ce qu'un instant perdre de sa superbe.
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Eric Williamson


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MessageSujet: Re: « Sleeping with the ennemy is hot » - E.W. (ended)   « Sleeping with the ennemy is hot » - E.W. (ended) Icon_minitimeMar 25 Déc - 16:17

Ces gestes étaient comme des automatismes puisque je les avais répétés de nombreuses fois, et qu’ils n’avaient de fait, plus aucun secret pour moi depuis longtemps. Les différences sourires à faire selon le statut et la classe sociale de la personne à qui on s’adresse, tout en mettant en évidence avec des paroles finement choisies les qualités de chacun. La posture également car une allure droite et sûre valait toujours bien mieux que des épaules courbées qui trahissaient bien souvent pour ne pas dire toujours une trop grande manque de confiance en soi, et dans un milieu comme celui d’Anthea et moi, c’était des détails qui ne trompaient pas. Au contraire ; ils étaient pour faire toute la différence.

Pourtant, je n’étais pas à l’aise. C’était naturel parce que j’avais tellement de soirées de ce type derrière moi, que je ne faisais même pas attention et que je complimentais ma cavalière, parce que cela faisait partie de la marche à suivre… et cependant… Peut être effectivement qu’il aurait été mal vu de la tirer à mon bras sans le moindre commentaire : les jeunes filles avaient besoin de se sentir les plus belles, mêmes les jeunes filles comme Anthea qui se considérait déjà comme sur la plus haute marche du podium, même si elle n’avait pas tort de penser ainsi. Encore plus que les autres jours si c’était possible, elle demeurait le centre d’attention grâce à cette élégance pas du tout tape à l’œil, mais réfléchie avec soin, si bien que même si sa robe n’était pas la plus sophistiquée en termes de bariolements et autres fanfreluches, elle faisait incontestablement parmi celles qui avaient le plus de goût. Je n’en étais pas moins indifférent, et ma remarque n’avait pas été lancée à la légère, comme une corvée dont on est pressé d’être débarrassé. Ce soir réellement, j’étais ravi de passer un peu de temps en sa compagnie.

C’était une grande première et pourtant, ce n’était pas faute de voir nos deux familles dans les mêmes cocktails. Mais réunies comme maintenant ? Assurément jamais. C’était au cœur de cela que résidaient mes difficultés, parce que je devais composer entre le fait qu’Anthea n’avait qu’un souhait qui était qu’on parle d’elle comme étant le fille la plus « in » dans la salle commune le lendemain matin, et au contraire, moi, qui comme toujours préférait rester dans les ombres de ceux qui préféraient briller. De ce point de vue là, ça n’était pas très difficile puisqu’elle allait parfaitement s’en charger à ma place ; j’avais confiance en elle. Mais j’avais grandement conscience aussi qu’elle m’attendait au tournant et qu’aucun écart ne serait toléré, et même si je voulais lui faire possible, j’avais mes propres limites et elle ne pouvait pas trop m’en demander non plus, parce que déjà que je n’étais pas sûr de remplir ses espérances, aller au-delà était inenvisageable. J’étais Eric Williamson certes et comptait bien le rester : être la pâle copie de mon père ne m’intéressait pas et je ne comptais pas faire exception qu’il s’agisse d’aujourd’hui, comme n’importe quel autre jour.

- Tu te débrouilles mieux que ce que j'avais imaginé.

Je souris. J’étais loin d’être dupe et derrière cette phrase se cachait le véritable sens du mot. Partir d’une négation pour en faire une affirmation alambiquée. Classique. J’acceptais néanmoins de bon cœur même si je n’en étais pas spécialement sensible parce que je trouvais toutes ces bonnes manières tout à fait futiles, tout en gardant à l’esprit qu’ici aussi, pour passer un bon moment durant les prochaine heures, Anthea avait besoin de ces artifices qui finalement faisaient rêver chacune d’entre elle, même si j’avais toujours du mal quel intérêt il pouvait bien y avoir dans une gloire éphémère que tout le monde aurait oublié, quelques jours plus tard.

- J’ai été à bonne école, répliquai-je doucement dans un haussement de sourcils. Il y avait de fortes chances pour qu’elle tique, puisque je venais de mettre en évidence ce qu’elle-même avait sous-entendu, même si ce n’était pas désiré : qu’une fois encore, c’était les préjugés qui nous concernaient tous les deux directement, parce que je ne parlais pas des conflits qui liaient intimement les Wright et les Williamson et dont je ne me mêlais pas. Mais que pour Anthea et moi, ils n’avaient pas lieu d’être.

Comme elle le désirait, je l’emmenais ensuite au milieu de la piste de danse, ce dont beaucoup considérait comme la place d’honneur alors qu’il m’était d’avis qu’au contraire, cachés entre tous, les spectateurs disséminés tout autour ne voyait pas grand-chose. Mais puisqu’en ce qui me concernait, cela m’arrangeait plus cela ne m’embêtait, donc je la laissais faire, répondant à son sourire avec un autre quoique beaucoup plus décontracté que le sien. Je ne savais pas mentir, ce type de danse me connaissait ; si pour beaucoup de mes camarades, un garçon danseur pouvait remettre en cause sa virilité et c’était souvent un particularité qu’on préférait cacher que de révéler au grand jour, chez nous, par opposition, il aurait été plus que mal vu et en proie aux remarques acides de ne pas savoir faire ses preuves en mettant avec classe et dignement, un pied devant l’autre. J’entraînais la Serpentard avec moi au rythme de la valse qui avait débuté, avec des courbes souples et assez larges. Mes pas étaient sûrs, comme si pratiquer la danse était une seconde nature. Je sentais la main d’Anthea que je tenais tandis que l’autre était sur mon épaule, douce, mais surtout beaucoup plus fine que je ne l’avais imaginé, et elle me faisait un peu l’effet d’une petite poupée de porcelaine qu’on déplace toujours avec grande attention d’un endroit à un autre. Sauf qu’Anthea n’était pas qu’une simple poupée de porcelaine : elle était une redoutable poupée de porcelaine.

- Alors, Williamson, qu'est-ce que tu manigances? C'est un plaisir de danser avec toi.


La bonne humeur que j’avais sentis m’habiter depuis quelques minutes se mit à stagner un instant. Que voulait-elle dire ? Oh, je le savais très bien, évidemment mais… elle croyait vraiment et sincèrement que j’avais quelque chose derrière la tête, à part de lui faire passer un bon moment avec elle ? D’ailleurs que je n’avais d’yeux que pour elle également, elle et ses airs beaucoup plus doux lorsqu’elle ne cogitait pas sur quelques fourberies dont elle seule avait le secret ? En réaction, j’enfermai un peu plus ma main dans la sienne, la pressant d’avantage. Peut être que ce n’était que du second degré, mais qu’avec le bruit qu’il régnait dans la salle entre la musique et les discussions, je ne l’avais pas bien perçu. J’eus un simple mouvement de tête pour lui signifier que j’attendais de voir ce qu’elle entendait par là.

- Mais je te préviens : si tu as pour but de me faire un croche-pied, tu t'effondreras avec moi.

Cette fois ci par contre, je ne pus retenir le soupir qui me chatouillait la gorge, quelques secondes auparavant. Ainsi donc, n’entrevoyait-elle que le côté des sombres des Williamson lorsqu’elle me lançait ses sourires ? Mes espérances d’imaginer qu’elle avait accepté mon invitation par simple désir s’évanouie aussitôt, parce qu’à présent, il apparaissait comme clair que c’était elle qui avait eu quelque chose en tête au moment de dire oui, et avec ses propres divagations, voilà qu’elle n’avait seulement réussi à le retourner contre elle. Elle pouvait penser ce qu’elle voulait de mon père : ses agissements n’étaient pas miens, qu’est-ce que je pouvais bien dire ou faire ? Mais il était déjà beaucoup plus déplaisant, de voir que même après notre binôme en cours de Botanique qui je le pensais avait ouvert de nouvelles perspectives, que son jugement restait le même, ou du moins n’avait que peu évolué. Une pointe de déception naquit au creux de mon estomac et moi qui m’étais promis de faire mon maximum pour qu’elle se sente bien, me laissa songer, qu’une fois encore, ce n’était qu’à sens unique. Je pouvais jouer les goujats, la planter au milieu de la piste en lui disant de se débrouiller et qu’elle n’avait qu’à se trouver un autre cavalier ; pas compliqué en plus car j’étais certains qu’il y avait encore de nombreux garçons solitaires qui se seraient bousculés au portillon. C’était aussi le meilleur moyen de mettre en l’air le reste du bal, mais je savais aussi que ce n’était pas la bonne solution et que ça n’aurait fait qu’attiser ses réticences à mon égard ? Le mieux était de prendre sur moi, mais aussi parce qu’il y avait une partie de moi qui voulait rester avec Anthea jusqu’à la fin de la soirée pour éviter toute dégénérescences. Sauf que je n’avais pas dans l’optique de la laisser poursuivre ce petit manège et lui faire comprendre que je n’étais pas un jouet qu’elle pouvait facilement manipuler.

Je la fis se détacher de moi en la faisant tourner sur elle-même, mais je tenais toujours sa main emprisonnée dans la mienne et lorsqu’elle arriva au bout de mon bras tendu et le sien également, j’eus un geste sec du mien pour la forcer à revenir contre moi, là aussi en la faisant virevolter. Lorsque je pu enfin sentir son corps contre torse, je glissai ma paume libre à la chute de ses reins, sans aucune hésitation, et me penchai en avant, la forçant à se plier et à cambrer le dos, indiquant clairement la position de faiblesse dans laquelle elle se trouva alors, mes yeux plongés dans les siens et qui la dévisageaient, perçants.

- Vraiment ? L’interrogeai-je dans un murmure qu’elle seule n’était en mesure d’entendre, mais qui n’avait trahi là aucune incertitude. Je mettais en doute ses paroles sans aucun complexe, et malgré la fragilité de la position dans laquelle je la maintenais, l’empêchant de faire quoi que ce soit, j’avais remarqué que sous sa peau, ses muscles s’étaient tendus, au garde à vous. C’était plus fort qu’elle, je le réalisai vraiment. D’être dans la position du moins fort, surtout quand celui qui la conservait en échec n’était autre qu’un Williamson. Je pouvais la faire tomber dans l’instant si j’en avais le désir et aucun croche pied n’y changerait rien, elle s’effondrerait seule, et j’espérais que ça, elle l’avait compris. Tu as de la chance, parce que je ne comptais pas te lâcher, repris-je d’une voix beaucoup plus douce. Mais c’est vrai qu’on ne sait jamais de quoi un Williamson est capable… ajoutai-je avec une ironie que je ne cherchais pas à dissimuler pour plutôt bien lui faire comprendre que tout ceci n’était rien d’autre que des sornettes. En attendant, j’avais encore bien en mémoire l’épisode de la patinoire, l’hiver dernier, lorsqu’elle avait cru bon de nous désarçonner dangereusement sur la glace. N’était-ce pas le meilleur moment pour le lui rappeler ? Arrête-moi si je me trompe, mais c’est plutôt ta signature ? J’avais retrouvé mon expression calme et souriante pour montrer qu’elle se montait la tête avec ses propres stratagèmes et que là aussi, ça lui revenait comme un boomerang.

Puis enfin, je nous redressai en faisant bien attention à ce qu’elle ne trébuche pas. C’est là que je me dis qu’elle était vraiment toute proche de moi, vraiment toute proche comme elle ne l’avait jamais été et cette constatation me troubla légèrement, même si je fis comme si de rien était pour qu’elle ne le remarque pas. Je repris notre dans là où nous nous étions arrêté et le morceau avait changé entre temps. Je continuai de l’emmener avec moi sur plusieurs autres musiques aux rythmes énergiques, sans que ni l’un ni l’autre n’ajoute quoi que ce soit. Puis le registre changea, afin d’équilibrer la balance et on passa à une chanson qui incluait nécessairement le contact rapproché, même si je vis d’office qu’Anthea n’y était pas bien chaude et s’efforçait malgré tout d’émettre une distance de sécurité. Si tout à l’heure l’absence de paroles était compréhensible parce que nous nous concentrions plus sur nos pas que le reste, il n’y avait rien pour faire barrière ici, et comme elle semblait bien décidée à ne piper mot, je me lançai :

- C’est le bal de Noël, sois franche et dis-moi sincèrement que tu t’imagines que je vais essayer de te couvrir de ridicule alors que tu pourrais te faire mal ? C’était vite vu, même su haut de ses petites chaussures, elle pouvait se tordre la cheville. Je sais que c’est beaucoup te demander, mais tu ne penses pas qu’il n’y a pas de meilleur jour qu’aujourd’hui pour faire une trêve ?

Moi j’en étais persuadé en tout cas. J’étais même sûr qu’elle pouvait se prolonger même au-delà.
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MessageSujet: Re: « Sleeping with the ennemy is hot » - E.W. (ended)   « Sleeping with the ennemy is hot » - E.W. (ended) Icon_minitimeMar 8 Jan - 14:53

    Je ne pouvais m'empêcher de me dire que ce bal était au plus bas de l'échelle ; que Poudlard avait beau être magique et fantasmagorique, il devait s'accorder avec ses élèves, se mettent à leur niveau. De ce fait, ce n'était qu'une pâle copie d'une grande soirée mondaine et même si la salle brillait et quelques tenues détonnaient dans la salle, c'était trop peu, bien trop peu. Il manquait les riches entrepreneurs à éblouir, il manquait les enfants des familles riches à se mettre dans la poche, ils manquaient le reste de la société à impressionner et à marquer pour que dès le lendemain ils se souviennent de votre nom et votre prénom. C'était d'ailleurs ce qui m'attendait dans peu de temps puisque je rentrais pour les vacances pour recevoir mes cadeaux de Noël - Papa l'avait précisé dans une lettre, et j'avais été étonnée. N'était-ce pas tous les jours Noël, quand je rentrais à New York? Mais il avait insisté et je me plaisais à imaginer qu'il m'avait préparé une surprise. Ceci étant, il y avait également la fête du Nouvel An et si je ne savais pas encore ce que mes parents avaient prévu je me doutais que nous allions nous rendre à la fête la plus huppée et la plus chic, et j'avais hâte de parader aux côtés de Papa dans une robe de fête spécialement choisie pour l'occasion. Il allait absolument falloir que j'aille faire du shopping, avais-je prévenu Maman. Je ne pouvais m'empêcher de me demander si Williamson rentrait lui aussi - fort probablement - et mon regard sonda le sien alors que nous nous mettions à danser. Je ne sentais rien de spécial, tant habituée à ce genre de danse. Toute mon attention était focalisée sur lui.

    - J’ai été à bonne école, répondit-il avec un calme qui masquait l'insolence de ses paroles.

    A bonne école! J'eus un signe de tête encore plus hautain que les précédents, sans me dépeindre de mon sourire charmant pour autant. Jamais au grand jamais la famille Williamson pouvait être qualifiée de bonne école, mais après tout c'était de bonne guerre que chacun protège son clan... J'étais juste heureuse d'être dans le bon.

    Avec la musique montait en moi ce sentiment habituel du serpent qui se déroule et s'étire, avant de localiser sa proie et de se préparer à l'attaque. La peau de Williamson contre la mienne attisait ma haine et mon envie de destruction et j'avais l'impression que sa chaleur passait à travers les pores de ma peau et que j'aspirais son énergie pour en être plus forte. Je ne le lâchais pas du regard et lui non plus, d'ailleurs, et je me plaisais à voir dans ses prunelles quelques signes d'incompréhension parfois, de doute. Que croyait-il, sérieusement? Que s'était-il imaginé lorsque j'avais accepté son invitation? Je me le demandais bien. Est-ce qu'il s'était réjouit parce qu'il avait cru que j'avais accepté aveuglément sans me douter de rien, ou bien est-ce qu'il avait su que ce n'était que le début de la bataille et que je n'étais pas dupe? Ces deux options pouvaient expliquer l'attitude qu'il adoptait, se drapant dans sa tranquillité de prince, mais elle ne m'effrayait pas. Parce que j'étais la vipère qui se glisserait contre sa jambe et le mordrait quand il s'y attendrait le moins, et cela, tous les deux en étions conscients. Il avait cet auguste avantage de connaître mon nom et ma famille, de savoir que j'étais une Wright, envers et contre tout.

    Mes menaces semblèrent faire mouche. Je ne me séparais pas de mon air de supériorité et je me plaisais aussi à jeter quelques coups d’œil autour de nous car il y avait quelques miroirs dans la salle et je voulais m'y voir resplendir : avec un grand plaisir je constatai que le nacre de ma robe brillait de mille feu, et que sa couleur blanche-argentée contrastait plutôt avec les robes toutes les plus colorées les unes que les autres. J'étais unique et je brillais, littéralement. N'était-ce pas ce qu'on m'avait toujours appris de ma petite personne? Il n'y avait rien qui aurait pu me faire tomber, ce soir, pas même le froncement de sourcils de Williamson qui semblait visiblement chercher le sens sous-jacent de mes paroles. Mais non, elles étaient bien des menaces, et je n'en avais pas honte. Avant un tournant que nous effectuâmes, je lui lançai un petit sourire spécialement à son attention, lui rappelant au passage que je n'oubliais pas qui il était. Et que je ne l'oublierais jamais, n'en déplaisent ses belles phrases en cours de botanique et ses petites attentions touchantes. La limite avait beau être ténue, surtout à Poudlard, nous restions les enfants de nos parents.

    Alors que le rythme laissait présager une danse plus complexe que je connaissais bien, je commençai à changer de position pour prendre la danse en charge quand il me fit tourner, le bras tendu, geste auquel j'obéis avec grâce comme le voulais la coutume. Mais il me ramena brusquement et je me cognai presque contre lui. J'eus un regard assassin. Ne pouvait-il pas faire attention tout de même! ... Mais tout était calculé et je le compris trop tard, prisonnière. Quand sa main se cala au creux de mes reins, dans le dos, et me colla contre lui.


    - Williamson !! sifflai-je froidement, indignée.

    Le souffle coupé, je fus forcé de me laisser faire - à moins de me mettre à hurler et de provoquer un tollé. Non, je préférais attendre de voir ce qu'il avait en tête et tenter de m'en sortir seule. Je n'avais besoin de personne. Retenant mon souffle comme si je m'étais retrouvé dans un marais nauséabond, je fus contrainte, hélas, de me courber sous son emprise. Mon regard ne cessait de lui envoyer de éclairs, mais j'avais les lèvres pincées, pour éviter de lui cracher tout de suite mon venin à la figure car je me sentais trop proche de la colère. Mais mes muscles se tendaient sous cette contrainte, se rebellant comme ils le pouvaient, tremblants de cet affront du plus bas étage qui soit.

    Le pire était que pour ne pas tomber en arrière je devais me cramponner à lui ; qu'il était ma béquille, que JE me reposais sur LUI. Pour la peine, je serrais sans retenue ses bras en y plantant mes ongles bien vernis, quitte à lui faire mal - et je l'espérais.


    - Vraiment ? ... Des menaces?! Tu as de la chance, parce que je ne comptais pas te lâcher. Mais c’est vrai qu’on ne sait jamais de quoi un Williamson est capable… Arrête-moi si je me trompe, mais c’est plutôt ta signature ?

    La référence était claire, mais je ne fis aucune réflexion. Immobile, sans ciller, les doigts plantés dans son bras, j'attendais juste, comme une reine à qui l'on venait de manquer de respect, qu'il me libère de son emprise. Il me redressa comme si je n'avais été qu'une petite poupée.

    Blessée dans mon orgueil, je serrai les dents le temps de la fin de la chanson, m'appliquant à retrouver des gestes amples et gracieux, toujours accrochée à mon cavalier, mais ce contact me brûlait. Je me serais écoutée, j'aurais sorti ma baguette et je l'aurais anéanti d'un simple sortilège, mais hélas, je n'en connaissais pas encore d'assez puissant pour tuer quelqu'un en une seconde. Quand la musique baissa et se prépara à lancer une nouvelle danse, chaque couple eut quelques secondes de répit et j'en profitais pour retrouver toute ma superbe et attraper le menton de Williamson entre mes doigts, de serrer et de murmurer :

    - Je te préviens, c'était la dernière fois que tu faisais une chose pareille. La musique reprit, et je repris ma place dans ses bras, imposant une distance respectable. Il y avait trop d'émotions qui me traversaient quand j'étais trop près de lui. Surtout que tu sais parfaitement de quoi je suis capable, grinçai-je avec un petit sourire mauvais, faisant écho à sa dernière question.

    Puis je me laissai entraîner le long de plusieurs danses, adoptant cette attitude qui je savais agaçait mes cavaliers d'ordinaire, à savoir que je ne le regardais pas, je ne disais rien, je me laissais entraîner tout en prenant bien soin de ne laisser paraître que froideur et détachement, comme si j'avais simplement bu là une tasse de thé et pas partagé un moment mondain avec une autre personne. Mais Eric Williamson était allé trop loin et je ne pouvais que lui faire payer. Je me demandais si j'avais vu juste, si j'avais eu raison d'accepter son invitation, car en dehors des apparences qui étaient parfaites, là n'était pas le problème, je doutais de pouvoir en tirer quelque chose. Papa m'avait dit qu'il parlerait sûrement, qu'il se confierait, ou bien se dévoilerait, d'une manière ou d'une autre. Pour l'instant, hélas, je n'en voyais rien.


    - C’est le bal de Noël, sois franche et dis-moi sincèrement que tu t’imagines que je vais essayer de te couvrir de ridicule alors que tu pourrais te faire mal ? Je sais que c’est beaucoup te demander, mais tu ne penses pas qu’il n’y a pas de meilleur jour qu’aujourd’hui pour faire une trêve ?

    Il reprit la parole après un long silence et je fus surprise d'entendre à nouveau le son de sa voix. Je plantai mon regard dans le sien, à la fois blasée et méprisante - je n'avais toujours pas digéré sa petite intimidation de tout à l'heure. J'effectuai un petit tour au bout de son bras comme le voulait la danse, puis, repris ma place initiale. Je jetai un coup d'oeil glaçant sur sa main qui englobait trop ma taille pour qu'il se contienne un peu - jamais il n'aurait cet honneur, voyons! - avant de me décider à ouvrir la bouche.

    - Noël ou pas je ne ferais jamais de trêve avec quelqu'un de ton espèce, crachai-je, terminant la discussion.

    Cette fois, c'était fini. Peut-être qu'il restait mon cavalier pour la soirée, mais je ne comptais plus faire un seul effort pour lui, il avait dépassé les bornes. Encore une fois, la danse m’amena contre lui et je sentis ses muscles bien plus étoffés que les miens et ma faiblesse me rendit encore plus irascible. Je tournai entre ses droits en prenant bien soin de le fouetter au passage avec mes cheveux, avant de me retrouver face à lui à nouveau. Mais dans ses yeux je lisais tout sauf ce que j'imaginais, je lisais tout sauf ce qu'il y aurait du avoir normalement, et je ne comprenais pas. Je me sentais... perdue, loin de chez moi, et pour la première fois, en plein doute au milieu de mes certitudes si familières.


    - ... Parce qu'on ne peut pas, n'est-ce pas? Mon regard se perdit dans le sien. Et cherchait à s'y raccrocher. Tu crois que c'est possible? Ma voix était dénuée d'agressivité, pour une fois. Je crois que j'aurais bien du mal à te faire confiance...

    La chanson se termina au moment même où je disais ces mots, et me laissa pantoise. Aussitôt, une musique plus douce s'éleva, permettant à ceux qui le voulaient de faire une petite pause.

    - J'ai soif, lui exposai-je comme une princesse qui s'attend à être servie, tentant de m'enfermer à nouveau dans ma personnalité habituelle. J'attendis qu'il subvienne à mes besoins en lui jetant un regard autoritaire, mais je crois que ma précédente question venait de changer légèrement la donne de la soirée.
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MessageSujet: Re: « Sleeping with the ennemy is hot » - E.W. (ended)   « Sleeping with the ennemy is hot » - E.W. (ended) Icon_minitimeDim 13 Jan - 13:31

- Je te préviens, c'était la dernière fois que tu faisais une chose pareille. Surtout que tu sais parfaitement de quoi je suis capable.

Je restais indifférent à son expression fâchée ; Anthea était suffisamment maligne pour comprendre ce qu’il était en train de se tramer, mais sa tentative de supériorité ne m’intimida nullement : en attendant, c’était moi qui avait tous les pouvoirs en main, et même si les représailles allaient se faire sentir dès sa libération, pour l’instant, c’était à moi d’en profiter, parce que contre cela, elle n’y pouvait rien.

- Je vais peut-être prendre le risque alors, lui répondis-je en la provoquant un peu au passage. Si c’était ça qu’elle recherchait, ses intimidations ne m’inquiétaient pas, même si je n’avais pas envie d’aller jusque là.

Cette position ne me faisait nullement plaisir ; voilà à quoi j’en étais réduit, et ce n’était pas tant ce que j’avais imaginé de ce bal de Noël, me confortant dans les progrès qu’il y avait eu avec Anthea ces derniers temps : j’avais conscience que ce ne serait pas du gâteau et qu’il ne fallait pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir vendu, mais en agissant comme elle le faisait, elle mettait à néant tous les efforts qui avaient été réalisés jusque ici et je devais bien admettre que je lui en voulais un peu, parce que ça voulait dire que si elle se comportait de la sorte… que finalement elle ne l’avait jamais vraiment voulu et que tout ceci n’était que tentatives pour me berner une fois encore d’avoir cru en la bonté qu’elle cachait bien profondément à l’intérieur d’elle-même parce qu’elle ne voulait pas qu’on découvre qu’elle avait un cœur – mais qui de surcroît différait d’avec celui de son père.

Cette conclusion m’amenait à croire que tout n’était pas totalement perdu. Mais elle avait malgré tout réussi à m’irriter alors que je m’étais promis de ne pas tomber dans le panneau ; je ne voulais pourtant pas sombrer dans une démonstration de force durant toute la soirée qui en fin de compte n’aurait servi à rien, mais même si j’avais eu don de l’incroyable patience de ma mère, je n’étais pas un pantin aussi. Et cela, je voulais qu’Anthea le prenne enfin pour acquis. En attendant, j’ignorais cette façon qu’elle avait de s’accrocher à moi comme si j’allais essayer de la faire trébucher de nouveau, preuve qu’à ce sujet qu’elle ne me faisait pas confiance et qu’elle se méfiait. Je gardais pour moi un soupir avant de lui donner mon point de vue, parce que si j’avais voulu une remise en question de sa part, en rien, ça n’avait été pour l’effrayer mais plutôt pour mettre les choses au clair : aux Etats-Unis comme ailleurs, nous étions sur un même pied d’égalité pour moi et il ne fallait pas qu’elle l’oublie parce que si j’étais discret, je ne me laissais pas marcher sur les pieds pour autant. Là où toute la différence s’opérait, c’était dans nos choix.

- Noël ou pas je ne ferais jamais de trêve avec quelqu'un de ton espèce.


Evidemment, comme je ne prétendais pas comme elle n’avoir aucun scrupule, son affirmation me blessa. Qu’elle pense ce qu’elle veut de mon père n’était pas mon affaire ; c’était sa réputation et c’était lui qui l’avait bâti, il savait très bien à quoi il s’exposait en devenant l’une des figures importantes du milieu huppé de New-York. La voir envisager les choses comme si nous étions des chiens d’élevage et que tout n’était que question de génétique pour engendrer les meilleurs espèces, c’était un peu trop étriqué comme était d’esprit, et surtout, ce n’était pas le mien. Là encore, c’était notre conscience qui déterminait les routes que nous allions prendre, quand l’animal, lui faisait confiance en son instinct et Anthea qui prétendait grimper de jour en jour vers les grandeurs, en se comportant ainsi, se rabaissait elle-même et se traînait dans la boue. Bien sûr, je ne pouvais pas le lui dire aussi crûment et n’ajoutai rien, me contentant cette fois de la faire danser comme si se devait, sans aucune initiative de ma part. Elle m’avait bien trop titillé depuis le début de soirée, et cette fois-ci, c’était la goutte de trop et je ne me voyais pas essayer de la convaincre plus longtemps du contraire si elle n’y mettait même pas un peu de sien, ne me renvoyant que sa mauvaise humeur, signe qu’elle s’ennuyait profondément ici, et encore plus en étant dans ma compagnie. La démotivation s’empara de moi en même temps que mes mouvements se firent plus mous – mais de toute façon je connaissais les pas par cœur, donc ça n’avait pas grande importance. Je pensais à présent à me retirer tout comme ça ne risquait pas de jouer en ma faveur en faisant cela parce qu’elle allait encore trouver l’occasion acerbe de souligner que ce n’était pas très galant, mais ça m’était égal. Elle n’allait trouver aucun problème à terminer la soirée avec un nouveau partenaire, qui lui répondrait plus à ses exigences dans le simple fait d’être un Williamson. Oh non, je ne pensais pas être une victime, celle de mon père peut être mais pas d’Anthea et je me dis que si après toutes ces semaines elle me voyait comme au tout début, c’était sans doute parce que je n’avais pas fait les choses comme il le fallait et que j’étais à blâmer. En tout cas, je devais méditer tout ça, et ce n’était pas au milieu de la foule aussi dense que j’allais avoir les idées plus claires. Il me restait encore son cadeau à lui donner pourtant, mais à présent, je doutais qu’elle l’accepte et je n’en voyais plus vraiment l’utilité.

Elle avançait vers moi pendant que je reculais, suivant les consignes de la musique, pendant que j’essayais de chercher – quoi ? – dans son visage ce qui la poussait bien à agir de la sorte. En dehors des histoires respectives de nos parents s’entend. Me détestait-elle à ce point ? Même après tout cela, en ce qui me concernait, je m’en voyais incapable et ce n’était pas tant de la rancœur que j’affichais mais le désir de vérité, une vérité que je voulais obtenir le plus honnêtement possible donc pur cela, exit les coups bas et le combines tordues.

- ... Parce qu'on ne peut pas, n'est-ce pas?


Cette question si soudaine réveilla en moi la lueur, disparue un peu plus tôt. Parce qu’enfin je tenais quelque chose, qui n’était pas de l’ordre de la méchanceté ou du mépris et je n’étais pas du genre à laisser la chance passer lorsqu’elle se présentait.

- Pourquoi ? Parce que les gens le disent ? Parce que c’est écrit ? Les plus belles histoires ne sont pas celles qui sont bâties à partir de rien ?
C’était pourtant souvent comme ça que ça fonctionnait : le fait que personne n’y croit et le désir de montrer qu’il s’agit là d’une erreur. L’énergie de prouver qu’on avait raison depuis le tout début pouvait devenir, utilisée à bon escient bien plus forte que celle qui vous confère la sécurité parce que tout le monde vous soutient autour de vous.

- Tu crois que c'est possible?
Continua t-elle, et là, je réalisais que j’avais allumé en elle une lumière nouvelle, mais qui l’éblouissait un peu, parce qu’elle ne s’était pas attendue à la voir apparaître.

J’eus un imperceptible mouvement d’épaules.

- Il n’y a qu’en essayant qu’on peut le savoir.En tout cas, les grandes découvertes découlent toujours de ça, il fallait que je me base sur du concret, parce que ce n’était pas le flou de l’abstraction qui allait la convaincre du contraire.

- Je crois que j'aurais bien du mal à te faire confiance...


Je pouvais au moins être heureux d’avoir un minimum de répartie lorsqu’il le fallait. J’ajoutai :

- En qui ? En moi, ou en mon nom ?

Cette – toute petite – nuance était le point central. Celle qui pouvait tout faire changer.

- J'ai soif.

Elle avait brusquement coupé court à tout ça, comme si c’était trop pour elle, mais avec ce qu’il venait de se passer, qu’elle ne compte plus sur moi pour être impressionné de ses allures prétentieuses qui lui allaient bien certes ; mais lorsqu’elle ne jouait pas, qu’elle était naturelle, elle était beaucoup plus jolie. Mais il me semblait déplacé de lui dire, alors, avec un sourire, je répondis à sa demande et l’emmenait vers la table où étaient disposées toutes sortes de boissons, mais autant faire dans le traditionnel. Je pris deux coupes de champagnes. Beaucoup auraient pensé que nous étions trop jeunes, mais dans notre monde à nous – à elle surtout – l’âge n’avait que peu d’importance lorsqu’il s’agissait de faire comme les grands. Je n’étais pas fan pour autant je ne bus que deux petites gorgées après lui avoir donné la sienne, avant de reposer ma coupe sur la table.

- Je peux t’aider à te faire changer d’avis, commençai-je bien plus mystérieusement que précédemment, parce que je venais d’avoir une idée en tête. Avec tout ça, nous étions bientôt minuit et… Mais pour ça, tu vas devoir me suivre.

Je lui présentais ma main pour qu’elle mette la sienne à l’intérieur. Est-ce qu’elle allait oser ? Initialement, j’avais prévu de lui offrir mon présent au moment d’enlever les masques, et ça devenait imminent, mais je n’avais pas envie de m’exposer aux yeux de tous pour se faire. Mais il y avait des tables plus loin, c’était un endroit plus posé. Idéal.

Sitôt dit, sitôt fait, on proféra qu’il était temps de faire tomber les masques. Je retirai le mien avec un sourire et en profitai pour passer ma main dans la poche de ma veste pour en extraire le petit paquet, et de le lui présenter pour qu’elle le prenne, le tout agrémenté d’une phrase savamment préparée :

- Parce qu’il n’y a plus de masques derrière lesquels nous cacher à présent.
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Anthea Wright


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Particularités: Mon père est richissime, et je suis son enfant unique et très gâtée... Oh, la jalousie ne vous pas au teint.
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MessageSujet: Re: « Sleeping with the ennemy is hot » - E.W. (ended)   « Sleeping with the ennemy is hot » - E.W. (ended) Icon_minitimeMar 22 Jan - 0:14

    Le doute s'insinuait en moi comme un venin. Et je détestais cela : d'ordinaire j'étais le venin. J'étais ce qui se glisse insidieusement dans le cou, le long du dos, qui s'enroule et qui serre, pour acquérir une maîtrise totale. Je ne gérais pas le doute tout comme je ne gérais pas la fristration : ma condition de fille unique de la haute société m'avait évité tout besoin de me frotter à ce genre de choses. Mes caprices aboutissaient - presque - toujours et je ne me rappelais pas avoir un jour manqué de quelque chose, si ce n'est de robes, car j'en voulais toujours plus. Mais un seul sourire à Papa et il m'achetait toutes les chaussures et les vêtements du monde. Que signifiait exactement le mot frustration? Il m'avait fallu du temps pour le découvrir. Tout comme il m'avait fallu du temps pour connaître l'excrécable sensation de doute. Elle glaçait mes os et alourdissait mes pas, et j'avais l'impression que ma grâce naturelle s'en retrouvait ensuquée. Et tout cela à cause de lui! Les Williamson étaient définitivement nos ennemis jurés, nos cauchemars tapis dans l'ombre. Car ce doute, cette frustration, c'était Eric Williamson qui les avait faits naître en moi. Lui, avec sa nonchalance qui frisait l'insolence, son regard calme, ses attitudes posées. Comme si nous n'étions pas en plein combat, au centre du ring, sous le feu des projecteurs! Comme si nous ne devions pas lutter l'un contre l'autre jusqu'à ce que le plus faible cède et soit déchu de son trône! Wright et Williamson avaient cette haine dans ler sang, et en tant que rejetons, nous en héritions au même titre que nos noms.

    Mon père m'avait poussée à accepter cette invitation au bal non seulement parce qu'en dehors d'Eric Williamson et d'Annalisa de Bertolis - de qui il avait apprécié la mention dans ma dernière lettre - il n'existait pas à Poudlard d'autres élèves assez élevés en matière de rang et de société, mais il m'avait aussi fait comprendre que c'était en se rapprochant de ses ennemis qu'on trouve leurs failles, et cela je le savais parfaitement, parce que j'avais fait mes armes dans l'école où j'étais allée et que ce n'était qu'en manipulant les esprits et en feintant de m'entendre avec tout le monde que j'étais devenue la préférée de tous, la reine de la classe. Mais voilà que je doutais et que je me sentais faillible entre les bras du Serdaigle qui me faisait virevolter au milieu de la salle de bal. Et plus nous continuions cette danse, plus je sentais la frustration me ronger de l'intérieur comme de la rouille ronge un mauvais métal. J'étais en or pur, pourtant! Rien ne pouvait m'atteindre... Je m'efforçai de me le rappeler encore et encore... Mais ce doute me brouilait l'esprit et je me sentais une petite fille, une simple petite fille. Qui avait fait une erreur au jeu qu'elle pensait gagner. Car c'était ce qui était en train de se passer : ce cavalier que j'étais sensée séduire pour mieux déstabiliser m'avait coupé l'herbe sous le pied en me déstabilisant le premier.

    Pourtant, j'aurais juré avoir vu passer une ombre dans ses yeux alors que je lui crachais d'une voix mielleuse tout le venin plein d'amertume qui bouillait en moi. A quoi jouait-il? Comment comptait-il me doubler, me rouler? D'ordinaire je pouvais me targuer de deviner les plans machiavéliques de mes adversaires. Mais en lui je ne lisais rien, j'étais perdue dans la brume de sa détestable maîtrise de lui-même, et je n'étais qu'un joli pantin qu'il faisait tournicoter au rythme de la musique.


    - Pourquoi ? Parce que les gens le disent ? Parce que c’est écrit ? Les plus belles histoires ne sont pas celles qui sont bâties à partir de rien ?

    Et il continuait - et je le haïssais - et plus il continuait plus le doute se décuplait en moi, tandis que ma raison m'envoyait des signaux dalerte. Il tenait de me perdre, de m'amadouer, pour m'avoir. Le problème était que, et je ne pouvais pas le nier, il était doué. Si je n'avais pas eu l'habitude de me constituer un masque, je me serais mise à pleurer, parce que je ne savais pas quoi faire et que je me sentais seule, et que je voulais que Papa soit là pour me donner des conseils. Je ne voulais pas faillir, ou pire : le décevoir.

    - Tu sais, Williamson, Roméo et Juliette est une fiction. Ne me dis pas que tu crois encore aux jolis contes de fées?

    Mais je compris amèrement que ma voix moqueuse sonnait faux et qu'elle était forcée, toute bonne à tenter de camoufler tant bien que mal l'échec total de cette soirée.


    - Il n’y a qu’en essayant qu’on peut le savoir.En tout cas, les grandes découvertes découlent toujours de ça.

    Mais de quoi parlait-il au juste? Que voulait-il vraiment? Si il cherchait à m'écraser d'une manière ou d'une autre, n'était-ce pas le meilleur moment, alors que j'avais perdu petit à petit mes armes et que j'étais démunie face à lui? Ah, il pouvait être fier de son coup. Je n'étais pas du genre à accepter une défaite définitivement, j'allais concocter une vengeance digne de ce nom, mais pour le moment, aussi insupportable que cela m'était, je me serais prodigieusement voilé la face si je n'avais pas reconnu qu'il avait marqué un point. Fort heureusement j'en avais quelques uns d'avance, avec tous les sales coups que j'avais manigancés et faits exécuter contre lui. Si il savait que cette bombabouse qu'il avait reçue sur la tête et devant tout le monde, il y avait de cela quelques semaines, c'était à moi qu'il le devait! C'était une bien maigre consolation de me raccrocher à cela, mais c'en était une tout de même. Car en ce qui concernait les grandes découvertes qu'il mentionnait... Je n'avais aucune idée de ce qu'il entendait par là, et voilà que j'étais à sa merci. Un frisson parcouru mes épaules dénudées et je croisai les doigts pour qu'il ne le remarque pas.

    - En qui ? En moi, ou en mon nom ?

    Je le jaugeai du regard, sans voix. Elle avait disparue derrière mes canines acérées, et celles-ci se trouvaient bien inutiles, sans venin à lancer sur l'ennemi...

    Laissant Eric sans réponse, je lui fis comprendre comme une princesse qui hèle sa servante que j'avais soif et qu'il devait subvenir à mes besoins ; en vérité le chemin que nous fîmes jusqu'à la buvette, la main que je tendis pour recevoir la coupe qu'il me tendait, et les sourires supérieurs que je lançais à la ronde aux garçons qui m'observaient et aux filles qui me jalousaient servir simplement à me redonner un peu de contenance, car en moi il n'y avait plus rien, comme si la Anthea Wright avait été anesthésiée et qu'il ne restait que sa jolie coquille, vide, fendillée par le doute, fracassée par l'impossibilité de le surmonter. Je bus à ma coupe - le liquide me piquait légèrement la langue - après avoir lancé un bref coup d'oeil noir à Williamson, mais toujours aucun son ne sortait de ma bouche. J'étais coincée.


    - Je peux t’aider à te faire changer d’avis. Mais pour ça, tu vas devoir me suivre.

    Sa main tendue m'apparut comme l'affront suprême. Raidement, je reposai mon verre - je n'avais pas soif, tout bien réfléchi. Je n'avais plus soif. - et le regardai de haut en bas, comme pour m'assurer qu'il avait bien fait ce geste des plus aberrants. Une trêve? Tout de suite? Mais pour qui me prenait-il?! Tout était un vaste coup fourré dans lequel il m'emprisonnait petit à petit! ... Mais quelque chose dans son regard m'intrigua - sans doute que, encore et toujours, je n'y lisais rien. Rien de ce que j'attendais. Au point où j'en étais... Je glissai ma main dans la sienne. Et je le suivis. Mon regard arrivait au-dessus de son épaule, et encore une fois je notai qu'il était bien plus grand et de plus forte carrure que moi, comme si la nature se plaisait à me rappeler que quoi que je fasse, la supériorité était de l'autre côté.

    De toute ma vie je ne m'étais jamais sentie aussi... Peu à ma place, et je m'assis sur le bout de la chaise, dans une attitude de défense et de raideur qui ne m'était pas familière, et je jetai quelques coups d'oeil au Serdaigle alors que l'on proclamait l'heure d'enlever les masques - tout sourire, il fit glisser le sien, et mes yeux ne purent s'empêcher de noter le tissu satiné gris d'une qualité tout à fait remarquable. J'ôtai le mien, les doigts légèrement tremblants, et le posai sur mes genoux. Les plumes de paon brillaient sous les lumières de la salle. Au même moment, Williamson me tendait un petit paquet cadeau, tout en déclarant :


    - Parce qu’il n’y a plus de masques derrière lesquels nous cacher à présent.

    ... J'émis un "mmm" septique qui signifiait combien je voyais clair dans ce jeu de flatterie et de présents pour mieux m'avoir, mais malheureusement, on ne se refait pas, et la petite enfant gâtée que j'étais sentit son coeur battre d’excitation et d'envie de savoir quel était cet étrange paquet. Je l'ouvris habilement, mes doigts fins courant sur le papier brillant. C'était un joli étui long - pas un bijou, calculai-je, et j'ouvris la boîte. A l'intérieur, il y avait un stylo, d'un argenté brillant, au design élégant et à la pointe fine ; le manche était d'un vert-bleu vers la mine, et la deuxième partie du stylo était remplie de centaines de petits cristaux, comme des diamants, dans les bleus et dans les verts, et scintillaient entre mes doigts. Je sortis le stylo de son étui en velours pour le soupeser, le faire tourner entre mes doigts - il avait un certain poids et j'adorais les stylos lourds, d'ailleurs, Papa m'avait toujours dit que plus un homme est riche, plus ses stylos sont lourds. Après un examen minutieux pendant lequel je ne pensais plus à rien si ce n'était mon joli cadeau, que je savais plutôt coûteux, je finis par relever les yeux vers le bal, vers l'agitation, puis vers Williamson, assis tout près de moi.

    Que devais-je faire? Lui jeter au visage en ricanant et en lui crachant qu'il ne pouvait pas m'avoir ainsi?

    Malheureusement, le stylo se faisait déjà à ma main et si j'avais une faille c'était sûrement l'orgueil, qu'il venait de me flatter. Je lui souris après un long silence, de ma part comme de la sienne.


    - Merci, Eric.

    Je savais également jouer sur ce terrain là moi aussi, et me penchant tout d'un coup vers lui, je lui piquai un léger baiser sur la joue. Le contact avec sa peau me surpris mais je ne laissai rien paraître, fière d'avoir pu me ressaisir à temps et de sortir mes griffes à nouveau, car si la comparaison était étrange, je savais pertinemment que mes regards, mes sourires et mes baisers avaient de quoi faire leur petit effet.

    Prise d'une inspiration subite j'attrapai le masque gris des mains d'Eric et le posait sur mes genoux à côté du mien. Ils ressortaient tous les deux, sur le tissu blanc nacré de ma robe, et je les contemplai pensivement, le temps de la réflexion. Allais-je accepter? De voir où cela menait, de voir si il était honnête, et surtout dans quel but? Il avait piqué ma curiosité, et si nous continuions à ce jeu-là, de toute façon... J'allais perdre. Donc, j'étais dans une impasse : autant changer de stratégie.

    J'attrapai mon masque et le passai sur le visage d'Eric avant de nouer le ruban derrière sa tête (et sur ses cheveux quelques peu... longs), puis je portai le masque gris à mon visage et le fixai aussi.


    - Dans la peau d'un Williamson... murmurai-je plus pour moi que pour lui. Alors, quel effet ça fait? demandai-je d'un ton piqué en le regardant, mais surtout en vérité parce que j'avais peur qu'il en profite enfin pour se moquer de moi, maintenant que j'avais amorcé un pas vers lui. Finalement... Ce n'est pas si différent, conclus-je en un souffle, pensivement. Mon doigt dessinait le contour de mon masque, caressant le satin gris. Pour quelle obscure raison m'étais-je attendue qu'il se passe quelque chose, une explosion, des étincelles ; en aucun cas ce masque ennemi ne me brûlait la peau, au contraire. J'esquissai même un petit rire qui se perdit dans le bruit ambiant en regardant Eric porter mon masque, dont la plume vert émeraude se mélangeait à ses cheveux bruns, comme elle l'avait fait avec les miens.
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MessageSujet: Re: « Sleeping with the ennemy is hot » - E.W. (ended)   « Sleeping with the ennemy is hot » - E.W. (ended) Icon_minitimeDim 27 Jan - 18:41

Ma petite métaphore sur les masques n’avait pas été lancée au hasard. Et Anthea suffisamment maligne pour comprendre ce qu’elle voulait sous-entendre : C’était son vrai visage à elle que je pouvais pouvoir toucher du regard, parce que les probabilités pour qu’elle me laisse faire avec mes doigts pour vérifier si la douceur de sa peau était telle qu’elle le laissait paraître ce dont j’étais sûr, étaient nulles. C’était son visage à elle qui m’intéressait et non pas celui que son père avait peint pour elle et dont elle ne s’était jamais séparée jusqu’à présent.

Je la regardais elle-même inspecter comme il se devait le cadeau alors qu’il n’était pas encore déballé ; peut être s’attendait-elle à ce qu’une bombe dernier cri soit logée à l’intérieure, ou une idée saugrenue du genre, avec le sang américain qui coulait dans nos veines, il fallait s’attendre à tout. Je ne laissais transparaître aucune émotion sur mon visage pour ne pas me trahir, mais je n’étais pas mécontent de ma trouvaille : le stylo m’apparaissait comme étant original, parce que j’avais remarqué depuis que j’étais petit, que c’était les bijoux qu’on aimait le plus offrir à la gente féminine. Mais Anthea, je le savais avait beaucoup de bracelets, colliers, comme en attestait d’ailleurs les perles qu’elle portait autour de son cou, et j’avais estimé qu’elle n’avait pas besoin d’une nouvelle chaîne qui ne verrait jamais la lumière du jour, bien au chaud dans sa boîte. Tout comme moi, elle connaissait quel était l’environnement moldu, pour y vivre, et même si les plumes étaient de rigueur pendant les cours, rien n’interdisait les élèves de ramener des objets issue d’un des membres de sa famille qui n’avait pas de pouvoir magiques. Si je n’écrivais pas souvent des lettres à mon père, je me disais qu’elle en rédigeait sans doute plus à l’attention des Wright par que notre maison était loin et que c’était le seul moyen de contact que nous avions des Etat-Unis, donc en plus d’être, je l’espérais, à sa convenance parce que j’avais pris le temps de le choisir avec soin, ce n’était pas l’une de ces vulgaire babioles qu’elle devait tellement recevoir que finalement, elle ne devait même plus savoir d’où elle venait.

Maintenant était de savoir… si elle allait accepter le présent d’un Williamson ?

L’objet qu’elle avait entre temps sorti de son écrin se baladait entre ses doigts longs et à le voir dans ce contexte, je sus que j’avais fait le bon choix, même s’il aurait été mal venu de s’en vanter ; ça n’aurait été qu’un moyen de plus pour Anthea pour tenter de me déstabiliser en me demandant au contraire de me montrer sous ma véritable apparence, ne voulant croire à celle qu’elle avait déjà sous les yeux.

- Merci, Eric.

Il y eut une demie seconde pendant laquelle je restais interdit ; je n’étais pas habitué à un traitement de faveur comme celui-ci, et c’était bien la première fois que j’entendais mon prénom prononcé entre ses lèvres, et… il avait des intonations que je ne lui avais jamais connu jusque alors et que je lui découvrais non sans un certain plaisir. Plaisir que je ne partageais pas pour les mêmes raisons que celles évoquées juste avant. Cela lui laissa le temps de se rapprocher et je sentis sa bouche se poser sur ma joue et la main qui tenait mon masque frissonner, mais pinçai légèrement le masque du bout des doigts pour que cela ne se remarque pas.

Sauf qu’Anthea jugea bon de s’en emparer et je le lui cédai sans opposer de résistance, un instant désarmé, mais cachant le tout par un nouveau sourire ; c’était le moment ou jamais de se ressaisir parce que si elle se rendait compte de mon trouble, j’avais peur qu’elle en profite et ne réagisse comme avant – il aurait été bête de la faire reculer alors que pour une fois elle ne s’éloignait pas quand je m’avançais… Je la laissai faire en voyant qu’elle tenait à échanger nos masque, et eu un petit signe affirmatif de la tête lorsqu’elle porta le mien sur son visage, comme si elle m’avait demandé de confirmer qu’elle n’avait pas l’air ridicule avec.

- Dans la peau d'un Williamson... Alors, quel effet ça fait?

J’ajustai un peu le sien car la plume me chatouillait.

- Et bien être un Wright n’est pas si désagréable qu’on peut entendre le prétendre, décidai-je de céder le premier pour désamorcer la mine sur laquelle je me trouvais. A la maison il n’était pas rare d’entendre mon père maudire celui qu’il aimait bien appeler comme étant son meilleur ennemi.

- Finalement... Ce n'est pas si différent, avoua-t-elle aussi, et je crois que je n’avais plus du tout besoin d’être sur la défensive comme je l’avais été depuis le début de la soirée à cause de ses réactions à elle que je devais sans cesse adoucir.

Les autres élèves étaient à visage découvert, mais on sentait que la soirée touchait à sa fin ; les plus âgés avaient le droit de profiter de quelques danses de plus mais on demandait à tous ceux qui étaient en dessous de la quatrième année de commencer à rejoindre les dortoirs, les professeurs se disant sûrement que le couvre-feu avait été largement dépassé, bien que ce soit exceptionnel. Je me levai, proposant à Anthea de la main à passer devant moi et alors qu’elle commençait à gagner les cachots, je pris le parti de la suivre, même si ma salle commune se trouvait tout à l’opposée dans l’une des plus hautes tours de l’école.

- On ne termine pas correctement une soirée si on ne s’assure pas que sa cavalière ait bien rejoint ses appartements, lui expliquai-je. A Poudlard elle ne risquait pas grand-chose mais ce n’était pas comme si passer un peu plus de temps avec elle m’était déplaisant.

Nous fîmes encore quelques pas avant que je ne lui demande enfin ce qui commençait doucement à se planifier dans ma tête au moment même où nous avions franchi le seuil de la Grande Salle :

- Est-ce que maintenant je peux en conclure que j’aurais le même traitement de faveur que tes amis lorsque tu leur dis bonjour le matin pendant le petit déjeuner ? Me comptait-elle parmi eux ?

Mais avec tous les bouleversements qui s’étaient opérés en l’espace d’un soir uniquement, même si le doute ne pouvait pas s’empêcher de subsister, j’avais bon espoir, qu’au bout d’un an et demi de fréquentation à Poudlard, Anthea répondre enfin par la positive.
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Anthea Wright


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MessageSujet: Re: « Sleeping with the ennemy is hot » - E.W. (ended)   « Sleeping with the ennemy is hot » - E.W. (ended) Icon_minitimeMer 30 Jan - 13:47

    - Et bien être un Wright n’est pas si désagréable qu’on peut entendre le prétendre.

    Je me redressai vivement, prête à bondir tel le serpent sur sa proie, qu'il attendait, immobile ; avant de comprendre qu'il avait dit "qu'on peut entendre le prétendre" et non pas "qu'on peut prétendre", ce qui changeait déjà nettement la donne. D'ailleurs cela lui ressemblait bien d'avantage, car depuis que je le ... fréquentais, Eric Williamson ne cessait de s'opposer à sa famille, dans ses paroles, sans que je sache si c'était le reflet de la vérité ou une tactique de persuasion comme une autre. Hélas pour moi, il avait plutôt réussi à me convaincre, et après avoir dansé avec lui, je dansais sur mes propres doutes, puisqu'une part de moi, Anthea, avait décidé de lui faire confiance, mais l'autre part, la véritable Wright, ne pouvait simplement pas faire confiance à un Williamson. Je m'imaginais déjà raconter à mon père comment s'était terminée la soirée... Qu'allais-je bien pouvoir dire? Un mensonge serait le plus pratique. Mais Papa restait Papa, la seule personne qui m'importait vraiment, et je détestais lui mentir. Peut-être que je pouvais arranger la vérité : lui faire croire que je faisais croire à Williamson que j'étais son amie, ce qui était vrai en parti, mais pas totalement. Je lui faisais croire, mais je commençais à y croire moi aussi, et là était tout le fond du problème.

    Si j'avais pu, je me seras transformée en petite souris pour me faufiler dans l'immense appartement des Williamson et voir le comportement du fils à son retour de Poudlard. J'étais certaine que rien n'allait changer de toute façon : ce n'était pas après avoir partagé une soirée avec moi qu'il allait rabattre le caquet de son imbécile de père quand il parlait mal de ma famille. Mais tout de même, j'étais curieuse de savoir à quoi ressemblait leur vie de l'intérieur, et vu comme Eric montrait parfois des signes de déloyauté, j'étais bien contente de constater que la vie familiale des Williamson devait être de bien moins bonne qualité que la mienne.

    Me rattrapant de mon geste d'humeur, que je masquai pour laisser passer inaperçu, j'eus un petit sourire complice à l'adresse du Serdaigle, sans doute le plus vrai et le moins calculé de toute la soirée. Finalement, ces histoires de masques nous seyaient, et quand un des élèves pas trop loin de nous remarqua qu'on avait encore nos masques alors que la majorité avait enlevé le sien, je lui lançai un regard assassin, et il détourna le regard. Puis je me levai, lissant de mes mains le tissu de ma robe pour qu'elle se remette bien, réajustant le masque gris - qui s'accordait à la perfection avec les reflets de ma robe, quelle bonne idée - d'Eric Williamson sur mon visage. Je me plantai devant lui, attendant qu'il se lève et me reconduise, évidemment, à mon dortoir, car visiblement le bal touchait à sa fin et il était absolument impensable - j'espère qu'il ne l'imaginait pas une seule seconde, sinon j'allais définitivement finir par douter de sa filiation avec la haute société - qu'il me laisse rentrer seule, qu'importe le détour que cela pouvait bien lui faire. J'éprouvais un certain plaisir au fait que nous portions encore des masques, tous les deux, alors que le reste du commun des mortels de la salle de bal n'en portait plus, car c'était une façon, encore une fois, de marquer notre différence, de marquer que nous avions rien à voir avec eux et que jamais cela n'arriverait, d'ailleurs. J'avais d'ailleurs hâte de rentrer à New York pour retrouver un monde avec des gens de la même origine sociale que moi, car à trop fréquenter Poudlard, je craignais malgré moi d'attraper des habitudes de prolétaires, ce qui était absolument inenvisageable.

    - On ne termine pas correctement une soirée si on ne s’assure pas que sa cavalière ait bien rejoint ses appartements.

    - Je n'en attendais pas moins de toi,
    remarquai-je en pinçant les lèvres.

    Comme il se levait, je lui tendis mon bras pour qu'il le prenne et me reconduise dignement vers mes appartements (ou mon dortoir, mais tout était une question d'appellation). En traversant la salle qui se vidait peu à peu, j'étais encore hésitante quant à la direction qu'avait empruntée cette soirée, et encore plus hésitante au chemin que je prenais avec Williamson, mais une chose était certaine : ce n'était pas parce que je changeais très légèrement d'attitude avec lui que je lui faisais confiance. Je restais sur mes gardes, je savais qu'il pouvait monter un coup derrière mon dos, et la meilleure manière de le parer était de rester tapie dans l'ombre pendant qu'il croyait que je levais le voile.


    - Est-ce que maintenant je peux en conclure que j’aurais le même traitement de faveur que tes amis lorsque tu leur dis bonjour le matin pendant le petit déjeuner ?

    Nous venions de quitter la salle et nous étions dans le Hall, bifurquant vers les cachots, et je lui en fus reconnaissante d'avoir attendu de passer le pas de la porte pour avoir prononcé ces mots : je n'avais pas envie que d'autres soient témoins de ce rapprochement. Néanmoins, j'eus un petit rire parfaitement calculé, balayant l'air de ma main libre comme si j'avais balayé une chose peu importante.

    - Je ne dis pas bonjour à mes "amis", ce sont eux qui me disent bonjour, Williamson, susurrai-je pour appuyer sur la nuance. Et cette fois je l'appelai par son nom, n'oubliant pas que pour la première fois je lui avais fait la grâce de l'appeler par son prénom, précédemment. Mais si tu me dis bonjour... Je pense que je te répondrais, concédai-je, magnanime.

    Nous traversâmes les cachots - assurément je n'avais pas l'habitude de le voir ici, et j'espérais qu'il se sentait flatté de pénétrer dans mon royaume - et pas loin devant l'entrée de ma salle commune, je lui lâchai le bras, ma main renfermant toujours le précieux petit écrin qui contenait mon cadeau, le stylo. J'avais relevé mon masque (son masque ) sur mes cheveux et je le regardai droit dans les yeux avec un petit sourire satisfait, tandis qu'en moi grondait un ouragan d'incertitude, mais je ne laissai rien paraître.


    - Bonne nuit, dis-je alors, et je crois que nous allons nous revoir très bientôt, ajoutai-je avec malice : dès demain nous partions dans la même direction, vers le même continent outre-atlantique. Sans rien ajouter de plus, et oubliant volontairement qu'il avait mon masque et moi le sien, je tournai les talons pour disparaître dans la salle de Serpentard, le cœur battant plus qu'à l'accoutumée.




    Fin !
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