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Bulles, cotillons et compagnie ! .Padma.

 
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 Bulles, cotillons et compagnie ! .Padma.

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Casey Roberts


Casey Roberts
Élève de 3ème année



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Nombre de messages : 389
Localisation : Je cherche encore le plan de l'école, avec «Vous êtes ici» indiqué d'une croix rouge...
Date d'inscription : 14/12/2011

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Particularités: Âmes sensibles, s'abstenir.
Ami(e)s: Les autres. Mais avant, il y a Sasha.
Âme soeur: Dans tout les cas, il vaut mieux qu'il ait une grosse boîte de mouchoirs en papier... Mais je crois que Seb a prévu le stock ..!

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MessageSujet: Bulles, cotillons et compagnie ! .Padma.   Bulles, cotillons et compagnie ! .Padma. Icon_minitimeMar 18 Déc - 0:34

L’agitation qui s’était peu à peu emparée des couloirs de l’école ces derniers jours avaient achevé de me contaminer ce matin-là : le jour du célèbre bal de Noël de Poudlard. J’avais beaucoup entendu de personnes dire que c’était à peu près l’un des événements les plus importants de l’année, celui des examens pour passer dans les années supérieures étant reléguée au second plan, et comme je n’y avait pas participé en première année, j’avais hâte d’enfin pouvoir me faire mon idée avec mes propres yeux, et cette fois je ne laissais la place à aucune ombre au tableau et partageais avec enthousiasme les conversations avec les autres filles, n’en disant pas trop sur ma robe que j’allais revêtir plus tard pour garder la surprise jusqu’au dernier moment, mais acceptant de parler de la coiffure que j’avais prévu de me faire avec l’aide d’une de mes copines.

Il n’y avait qu’une personne qui ne partageait pas l’engouement générale dû à cette soirée, et c’était bien parce que j’étais sa meilleure amie – je me donnais humblement ce titre sans jamais ne l’avoir crié à haute voix, mais j’aimais bien penser que si et qu’elle faisait de même de son côté – que j’avais remarqué tout de suite que Sasha n’envisageait pas les choses sous le même angle et c’était bien normal. Au début, je m’étais comportée comme tout le monde en essayant d’en parler le moins possible devant elle pas par pitié, mais par respect. Mais comme toujours elle avait eu cette franchise qui la caractérisait tant, qui me mettait mal à l’aise autant qu’elle m’aidait dans le comportement à adopter, et elle m’avait demandé de ne pas tomber dans ce schéma. Dès lors, j’avais changé d’attitude, et au contraire, je lui avais même peut être un peu trop les oreilles avec le bal, mais dans le but de lui communiquer ma bonne humeur vis-à-vis de cette soirée. Je n’étais pas sûre que cela ait vraiment marché, parce qu’elle n’avait pas besoin de voir pour avoir la mine assombrie et même si je me sentais toujours triste quand je la voyais comme ça, ça par contre, je le lui avais caché. Je l’avais emmené faire les boutiques avec moi, l’avait aidé dans le choix de sa robe et lui avait longuement décrite la mienne, lui avait faite touchée, enfin, tout pour qu’elle se sente impliquée. En ces périodes de fêtes voir quelqu’un à la mine malheureuse ne me donnait qu’une seule envie : celle de voir s’éclairer son visage d’un grand sourire et j’espérais vraiment que j’allais voir celui de Sasha ce soir, dans la grande salle.

C’était pour cela qu’étonnamment, je n’avais pas hésité, alors que j’étais parfois un peu timide avec les gens que je ne connaissais pas vraiment, avant de devenir bavarde comme je l’étais avec Sasha, et j’étais allée m’asseoir durant le cours de Métamorphose aux côtés de Padma Haimi, quelqu’un d’un peu secret – elle n’était pas méchante et discutait avec d’autres élèves, mais sans jamais vraiment se mêler à eux, toujours un peu en retrait, la seule personne avec qui elle traînait véritablement étant un garçon de Serdaigle lui aussi, plus âgé que nous. C’était peut-être parce que dans la balance c’était elle qui la faisait le plus pencher de son côté en étant plus effacée que cela m’avait donné du courage et que j’avais commencé à papoter avec elle, avant que le cours ne débute et l’avait interrogé sur ce qu’elle comptait faire pour le bal. Je ne voulais pas avoir l’air trop encombrante parce que j’avais entendu des garçons que les filles n’avaient plus que ça en tête et je ne voulais pas tomber dans les clichés, mais pour autant, c’était plus fort que moi et je ne pouvais pas m’en empêcher – j’étais tellement impatiente ! Lorsqu’elle m’avait dit qu’elle n’était pas très chaude à s’y rendre, je l’avais aussitôt encouragé – elle ne pouvait quand même pas louper ça ! Et spontanément je lui avais proposé que si elle n’avait pas de cavalier, elle pouvait très bien venir avec nous : il y avait un élève qui m’avait proposé de venir au bal avec lui et j’avais accepté et il m’avait parlé d’un de ces amis qui cherchait quelqu’un également avec qui d’y rendre. J’avais immédiatement pensé à Sasha au début : mais son non catégorique et farouche m’en avait légèrement… dissuadée. Nous en convînmes donc de nous retrouver dans la grande salle, où elle rencontrerait alors son futur cavalier, après plusieurs minutes d’argumentation, en plus Meryl Kelsey s’était mise à parler et j’avais dû chuchoter pour achever de la convaincre. Mais j’avais réussi et j’étais plutôt contente de moi !

J’avais été bien incapable de penser à autre chose qu’à la robe que j’allais enfiler un peu plus tard, en réalité, cela m’avait préoccupé jusqu’à… super ! Jusqu’à ce qu’il soit temps de la mettre ! Elle ne ressemblait pas trop à celles que portaient la plupart, avec de longues traînes interminables, mais elle je trouvais qu’elle me correspondait et je le trouvais aussi belle que les autres, elle s’arrêtait un peu avant les genoux, d’un bleu pétant, sans pourtant sombrer dans le trop vivace. Sur le bustier il y avait des sequins et des perles brodées qui brillaient de mille feux et juste en dessous de la poitrine – j’avais été un peu angoissée en l’essayant la première fois de n’en avoir pas une assez fournie parce que des filles de mon âge étaient plus précoces, mais finalement elle m’allait comme un gant – un ruban de la même couleur, surmontée d’une fleur. Enfin il y avait la base du bas, légèrement plus foncée et froissée, et la superposition de tissus légers et transparents, bleus dont un marron cette fois ci, qui venait réveiller l’ensemble. Je m’observais dans le miroir et ne tenait plus en place et avait insisté pour que Sasha vienne se tenir à mes côtés pour une vue d’ensemble de nos deux robes où je lui expliquais que même si elles n’étaient pas dans le même style, elles étaient similaires sur certains points, notamment la couleur et l’idée du ruban qui venait entourer la taille, tout en y ajoutant son lot de particularités : le nœud pour elle, la fleur pour moi. J’arrangeais les éléments finaux en relevant ma coiffure et en les gonflant sur le devant et l’arrière, y ajoutait un collier fin argenté, et des chaussures ballerines avec un minuscule talon, parce que je ne me sentais pas prête à faire comme toutes les élégantes filles de septième année !! Et bien sûr le masque puisque le bal était à ce thème cette année ! Il était blanc et bleu, soulignée par de belles lignes souples et dorées.

Je retrouvais mon cavalier dans le hall avec son ami, impatiente de retrouver Padma, qui était déjà présente lorsque nous fîmes irruption tous les trois dans la salle de bal. Je m’étais arrêtée un instant, ébahie par la beauté des lieux et j’avais légèrement la bouche entrouverte : c’était une ambiance à la fois féérique et festive, les gens s’amusaient déjà sur la piste et je mourrais d’envie de les rejoindre ! Au bout de plusieurs danses, nous nous étions retrouvés à une table à quatre pour se désaltérer et manger un peu, je sentais mes joues toutes roses, mais j’avais déjà envie de retourner virevolter. Les garçons proposèrent alors d’aller chercher des boissons plus alcoolisées que le jus de citrouille et je n’osais pas dire non, même si je n’étais pas sûre d’y goûter… nous n’étions pas un peu jeunes ? Je ne voulais pas les contrarier en tout cas et ils s’éclipsèrent, affirmant qu’il n’y en avait que pour un petit moment. Nous gardâmes le silence, Padma et moi, profitant toutes les deux d’observer la scène qui se dressait devant nous et j’étais légèrement frustrée de n’être qu’une simple spectatrice. Je voulais tant les rejoindre ! Je lui fis un sourire qui se voulait rassurant mais qui restait peu sûr malgré tout, parce je commençais moi-même à me poser des questions. Les minutes commençaient à s’écouler mine de rien et ils n’étaient toujours pas de retour… Est-ce qu’ils s’étaient perdus ? … Est-ce qu’ils comptaient revenir ? Je pianotais de mes doigts sur la table un peu plus nerveusement, puis n’y tint plus :

- On dirait qu’on a égaré nos cavaliers.. ! Je voulais faire passer ça sous le ton de la détente, comme si je n’y croyais pas trop et qu’ils allaient revenir d’une minute à l’autre. En effet, je n’y croyais pas trop… Mais dans l’autre sens…

Il fallait bien que ça arrive, ne pus-je m’empêcher de penser. Pourquoi, il n’y avait pas une fois, rien qu’une seule, om tout se passait bien de A à Z sans accroche ? Habituellement, je me serais vite laissée débordée par la mélancolie comme ça arrivait si souvent lorsque ça n’allait pas comme je le désirais, mais je ne voulais pas qu’on laisse qui que ce soit me gâcher mon plaisir, alors tant pis pour les deux autres ! Ce n’était pas parce que nous étions toutes seules à présent que nous n’avions pas le droit de profiter nous aussi, et je n’allais pas me laisser abattre ! Je voulais chanter, sauter, danser, plein de choses folles.. ! Et là les paroles de mon ancien partenaire firent échos dans mon esprit, et si boire de l’alcool m’avait paru absurde plus tôt, maintenant elle me paraissait prendre une toute autre forme – je ne savais pas si c’était l’euphorie qui régnait ici qui y était pour quelque chose, mais je me levai subitement et attrapai le poignet de Padma pour l’entraîner avec moi, un grand sourire affiché sur mes lèvres :

- Viens, nous on est pas des mauviettes, on va les goûter les autres boissons !
Je me dirigeai avec détermination vers l’une des tables où il y avait des coupes de champagne et en prenait une pour moi, une autre que je donnais à la Serdaigle. Il y eut cet instant maladroit ou je ne savais pas trop quoi en faire, je me tenais un peu tremblante, le verre à la main comme si je tenais quelque chose de brûlant, parce que je n’avais jamais fait ça avant et… Santé ! m’exclamai-je alors, et en m’interdisant de réfléchir, j’avalais d’une traite tout le contenu de ma coupe.

Ce n’était pas très difficile en fait !!

Spoiler:
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Padma Haimi


Padma Haimi
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MessageSujet: Re: Bulles, cotillons et compagnie ! .Padma.   Bulles, cotillons et compagnie ! .Padma. Icon_minitimeMer 26 Déc - 22:02

Spoiler:


*****

Jamais je n’aurai imaginé me retrouver à porter une robe aussi joli en dehors de l’Inde. A vrai dire, je n’aurai jamais pensé quitter l’Inde, tout simplement, tout comme mon petit village et ma famille. Comme toujours, c’est le destin qui en décida ainsi. Me retrouver à me préparer pour cette fête que les anglais appellent « bal » était vraiment très étrange, tout simplement parce que je n’avais rien à y faire. Et que cela me terrifiait. Pourquoi avoir accepté ? Tout simplement parce qu’on me l’avait demandé ? Non pas que je sois désespérée au point d’accepter à la première personne venue, mais j’avais vu dans les yeux de cette jeune fille tellement d’espoir que j’en avais soudainement oublié ma nature. Celle d’un loup garou attiré par la chair humaine comme les poux aux cheveux. Je soupire en prenant soin d’attacher mes cheveux en un chignon croisé d’une natte. Ainsi que de déposer délicatement de la poudre sur ma cicatrice pour la camoufler, il n’est pas questions que l’on m’interroge sur la nature d’une telle morsure. Même Cahyl ne l’avait pas eu, bien qu’il en ait une également. Mais penser à ma morsure m’amenait bien entendu à penser à ce que je ratais en Inde.

J’aurais tellement aimé aller à ma première fête avec Jamal. On se serait tellement amusés ! Et puis, il m’aurait donné ma première danse, même si dans mon village ça se serait passé tout à fait autrement ! On aurait passé la nuit à danser sous les sons des tambours et des chants, à nos 15 ans. Mais ça n’arrivera jamais, bien entendu. Et je me demandais d’ailleurs ce qu’il devenait. Bien entendu, je n’avais pas de nouvelles ! C’était tout à fait normal d’ailleurs, mais ça m’attristait beaucoup. M’en voulait-il ? Depuis ma morsure, je ne l’avais pas vu, et je me demandais subitement si… si lui aussi avait rencontré le loup-garou qui m’avait transformé ?! Et si c’était le cas, avait-il été mordu ? Il m’avait semblé entendre des bruits dans l’obscurité, comme des cris. Soudain je fus saisie d’angoisse. Non, c’était impossible, autrement, il se serait enfuie avec moi ! Cela me rassura quelque peu, mais j’avais désormais une horrible odeur de parfum dans le nez.

Ce qui était assez bien, avec ce bal, c’était évidemment que tout le monde se parfumait. Non pas qu’habituellement, on ne le fasse pas, mais pour une telle occasion, la nature humaine voulait que l’on fasse d’autant plus attention. Pas très glamour de danser avec quelqu’un sans avoir mis son parfum préféré n’est-ce pas ? Cela m’arrangeait au plus grand point ! Au moins, l’odeur de chair humain était largement atténuée par les fragrances des parfums que je distinguée visuellement en forme de nuage de couleur. Aussi, je pus rester tranquille un bon moment en me préparant. La soirée allait bien se passer, voyons. Et d’ailleurs, je n’avais pas trop d’inquiétude à me faire pour Jamal, il était surement scolarisé en Inde, dans une école de sorcellerie et puis, ces temps-ci, on disait qu’avec le trafic illégal de hiboux en Inde, les courriers arrivaient rarement à destination. Peut-être m’en avait-il envoyer une, lettre, mais qui avait été réceptionnée ? Je gardais espoir et foi en lui. Jamal était plus que mon meilleur ami, c’était ma famille aussi, il ne m’abandonnerait pas pour ma condition, j’en étais sure !

Mais assez parlé des problèmes personnelles, j’étais fin prête pour le bal après avoir déposé un bindi orange sur mon front. Je me regardais une dernière fois dans le miroir et recommençais à m’en vouloir de ne pas avoir su refuser. J’en mourrais d’envie, de danser, de me défouler de toute cette pression qu’exerçait ma maladie sur mon dos, mais, il fallait être rationnel ! C’était indécent et stupide de faire une chose pareille ! Ce n’était pas seulement pour ma santé, mais aussi pour cette des autres, même si en l’occurrence, ils ne risquaient pas grand-chose. Ce qui pouvait se produire, tout simplement, c’était que je repère une odeur alléchante, sans le remarquer et qu’à la pleine lune mon loup se mette à sa recherche. C’était déjà arrivé, dans la forêt, je savais de quoi je parlais. Fort heureusement, l’odeur de Casey ne m’avait pas semblé spécialement délicieuse. Non pas que Casey pue ! Non, loin de là ! Elle avait une odeur subtile de fleurs, qui était particulièrement agréable, mais pas très appétissant pour un carnivore. Si seulement les élèves de Poudlard savaient que je les identifiais non pas par leurs prénoms mais par leurs odeurs ! Casey, ma camarde de classe avait d’ailleurs écopé du surnom de « fleur » avant que je ne me rappelle de son prénom. En y rependant je souris tendrement. Casey était quelqu’un de très doux, voire carrément inoffensif et c’est probablement pour ça que j’ai accepté d’aller au bal avec elle.

Je n’étais évidemment pas prête pour y aller avec un garçon autre que Cahyl ou Camille, mais mes deux amis avaient une compagne de bal. Camille, une fille que sa famille lui avait vivement recommandé, une certaine Aria, et Cahyl, la lumière –étant donné que je n’avais retenu que ce surnom-. J’étais contente pour les deux garçons, et puis après tout, j’avais catégoriquement refusé qu’ils m’aident à trouver quelqu’un. Et c’est là que Casey m’avait annoncé qu’elle avait deux amis qui se rendaient au bal, et que ces deux-là n’avaient pas de compagnes. Du coup, bien que très rétissante, j’avais déjà dit oui. Et en portant de ma salle commune et en rejoignant le bal, je dois admettre que je ne regrettais rien. Vraiment, tout était magnifique ! Je restais subjuguée un moment. Je remerciais mentalement Karoline et Casey –j’avais mis un certain moment à accepter le fait que ce prénom s’adapte aussi bien aux filles qu’aux garçons-, mes parents adoptifs qui, ayant entendu parlé du bal, m’avaient envoyer un masque et une robe indienne sublime, orange. Ayant été pauvre durant mon enfance, sans manquer de rien néanmoins, je savais très bien que cette robe avait du couter une véritable fortune.

Quand Casey arriva, je ne pus m’empêcher de la trouver ravissante ! Sa robe état d’un bleu clair pétillant et s’accordait avec son masque. J distinguais très nettement son odeur de fleurs et désormais, je savais que je pourrais la repérer dans n’importe quelle foule. Je lui souris et m’approcher d’elle et de nos cavalier, des premières années. J’étais très sceptique au début, je fus ravie de me trouver presque à l’aise au milieu de la foule des danseurs. Je distinguais rapidement l’odeur subtile de terre et de feuilles de Cahyl, avec sa cavalière –une belle blonde aux yeux qui brillent, et je compris à son odeur que c’était elle, la lumière, j’en fus ravie !- puis l’odeur de Camille, curieusement mêlée de menthe et de chocolat –je ne savais vraiment pas pourquoi-. Mes mais étaient là, je n’avais envie de mordre personne –du moins, pas mon cavalier-, donc tout allait pour le mieux ! Je ne pouvais pas imaginer passer une telle soirée ! Essoufflées comme nous étions, nos cavaliers finirent par aller nous chercher des boissons –des soit disant bierraubeurre…-. Casey, toute agitée, se retourna vers moi avec et commença à pianoter la table de ses doigts alors que nos cavaliers semblaient se trouver mieux en leur compagnie mutuelle. Quoiqu’il en soit, j’avais déjà passé une soirée magique –et je n’avais même pas faim !-. Casey me fit la remarque et je lui souris gentiment, partageant ses pensées. Bien entendu, ils étaient partis comme ça, et plus de nouvelles ! Mais c’est là que Casey dit quelque chose qui me pétrifia sur place.

-Viens, nous on est pas des mauviettes, on va les goûter les autres boissons.

Toutes sortes de contradictions passèrent dans mon esprit. L’une d’elle me disait que c’était génial, que j’allais pouvoir m’amuser, comme avant, sauter de joie, ne plus écouter que mon cœur. L’autre me disait que j’étais dangereuse, que je perdrais le contrôle, que ça finirait mal si je n’écoutais pas ma raison. Alors d’un côté je me disais qu’elle avait raison, que je n’étais pas une mauviette, mais de l’autre… j’étais certaine que dans cette situation, j’en étais une ! Mais Casey m’avait déjà amenée aux boissons et elle s’empara rapidement de deux verres. Un pour moi, un pour elle.

-Santé !

Je la vis avec horreur poser des lèvres hésitantes puis boire d’un trait. Je profitais de cette diversion où elle fermait les yeux pour jeter le contenu de mon verre dans le grand bol. Elle secoua la tête, presque sonné – probablement par ce qu’elle venait de faire- et je fis mine de faire de même. J’étais vraiment navrée de devoir lui mentir mais désormais, cela faisait partit de mon quotidien, pour me protéger ! Au bout d’un moment, elle se tourna vers moi presque euphorique-la musique qui venait d’être mise bougeait ! Ce n’était pas un slow- et son enthousiasme du soudainement réveiller la Padma d’avant parce que je lui lançais sur un ton qui m’impressionna :

-Et si on leurr montrrait comment il faut danserr ? Je prie Casey par le poignet et tout à fait consciente de ce que je faisais, je la guidais vers la foule. Je me mis à entamer des pas sous les sons anglais- Camille m’avait appris qu’il s’agissait de Rock, c’était curieux mais entrainant comme style !-. Je riais avec Casey, sans pouvoir décrocher mon sourire de mes lèvres. C’était magnifique.

J’avais l’impression d’être libre. J’avais l’impression de vivre. Juste pour cette nuit, j’avais l’impression d’être normale et de ne plus avoir le monstre en moi.




*****
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Casey Roberts


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MessageSujet: Re: Bulles, cotillons et compagnie ! .Padma.   Bulles, cotillons et compagnie ! .Padma. Icon_minitimeVen 28 Déc - 16:38

Le liquide que j’ingurgitais me brûla instantanément la gorge comme s’il allait la ronger afin d’en transpercer de parts et d’autres ma peau. Passée la première surprise, il y avait donc cette sensation de chaleur qui restait, mais elle n’était pas désagréable. Je n’avais jamais bu de champagne de ma vie, et ça pétillait et dans mon estomac et devant mes yeux et je lançai un grand sourire à Padma quand je constatais qu’elle aussi avait terminé son verre.

- Je préfère le jus de pomme, mais c’est pas si mauvais ! Allez ! On essaye autre chose !
Et je portais mon choix en attrapant un récipient au hasard, comme si on avait inventé un nouveau jeu où celle qui buvait la plus vite était la gagnante.

Après tout, ce soir, c’était la fête, et il n’y avait rien qui interdisait les plus jeunes de goûter aux boissons des plus grands, c’était juste pour découvrir de nouvelles saveurs que Papa et Maman ne m’aurait jamais laissé goûter à la maison. Je sentais une témérité nouvelle me gagner que je n’avais jamais connu jusque alors parce que ce n’était pas le genre de coup de folie que je me permettais, mais si je réfléchissais, j’allais revenir en arrière, or je voulais me laisser porter par l’ambiance festive de la salle, comme je me l’étais promis avant de venir. Il fallait que j’arrête de me laisser désarçonner par quelques ombres au tableau, moi aussi, j’avais le droit de faire la fête ! Et j’allais le prouver ! Le fait d’essayer me donna l’envie de prendre une autre coupe d’une autre boisson parce qu’il y en avait plein à a buvette, certaines faisaient mêmes des grosses bulles qui éclataient en surface et d’autres avaient des couleurs trop bizarres ! Ce faisant, c’est avec beaucoup plus de décontraction que je pris un second breuvage – il me picota encore plus que le champagne et cette fois je fus incapable d’identifier qu’elle était le goût de la boisson, et puis oh, ici il y en avait un qui sentait le bonbon, je m’emparai du gobelet que me servit la barmaid en lui rendant un sourire énorme en réponse au sien. Là-dedans aussi, il y avait plusieurs parfums et je reconnus certains fruits. C’était très bon et j’avais bien envie d’en reprendre, mais un peu plus tard parce que j’avais fini par me désaltérer et…

En voulant faire face à la piste de danse, j’eus un mouvement peu stable, comme si j’étais devenue, le temps d’enchaîner mes verres une poupée de chiffon et qu’il y avait des fils invisibles au-dessus de ma tête qui s’amusait à me faire des gestes desquelles j’étais loin d’être sûre. Je me retins à la table en m’appuyant avec mes mains en clignant un peu des paupières. Cela faisait un petit quart d’heure qu’on testait les préparations, enfin, je supposais, je n’étais plus très très sûre pour ça aussi… Ma tête était toute légère comme une plume, il y avait plein de gens qui passaient devant moi, je les voyais sans les voir, whou, je me demandais ce qu’il avait mis dans leur cocktail, et je ne m’en étais pas rendu compte sur le coup, mais petit à petit, j’avais sentis mes membres s’engourdir et quand je leur demandais de faire un pas devant l’autre, ils s’exécutaient avec une assez grande agilité, mais en même temps, c’était embêtant, parce que j’étais obligée de beaucoup réfléchir parce que j’avais toujours peur de tomber… mais non, à chaque fois je ne tombais pas et si mes pieds se révélaient être des valeurs assez sûres, en ce qui concernait ma tête, elle s’était détachée du reste de mon corps, ni plus ni moins !


-Et si on leurr montrrait comment il faut danserr ?

- D’acc… olalah, qu’est-ce que tu marches vite !


Je laissai Padma ouvrir un passage devant nous en restant à sa suite. J’essayai de reprendre un air un peu plus sérieux, mais mon sourire avait dû se figer sur mon visage parce qu’il ne se décollait plus. En tout cas, moi aussi, j’avais très envie de danser, d’autant que la musique s’y prêtait bien puisqu’elle était endiablée ! Finalement, il s’avéra bien plus drôle de danser avec Padma que nos premiers cavaliers parce qu’on pouvait faire tous les mouvements qu’on voulait sans s’en tenir aux danses traditionnelles garçons/filles et j’avais pris ses mains dans les miennes en enchaînant tout un de pas et de rythmes qui n’avaient aucune significations les uns avec les autres, mais je m’amusais bien et je lâchai des rires toutes les trois secondes. Je n’avais pas les pensées très claires, mais j’arrivais quand même à réfléchir un peu et me dis que ça devait être comme ça quand parfois il y avait des élèves de Poufsouffle beaucoup plus vieux que nous qui rentraient tard en salle commune – je ne faisais pas comment ils faisaient pour ne pas se faire prendre, j’avais bien trop peur de sortir la nuit ! – et qu’ils rigolaient et parlaient trop fort et qu’ils avaient une mauvaise haleine. Mais jusque-là je n’avais jamais réussi à identifier cette odeur d’alcool si caractéristique. Pourtant je ne me sentais pas mal comme ils l’étaient, j’avais vu une fille vomir dans la salle de bain une fois, mais là, je ne me sentais pas malade. Mais ces choses-là, tout le monde racontait que plus on buvait de ces substances plus les effets devenaient importants et je ne connaissais pas trop et surtout jusqu’à présent, moi non plus je n’avais jamais osé. Et puis Padma avait l’air d’aller bien elle aussi, on avait pris autant de verres l’une que l’autre – je crois ? – donc il ne fallait pas que je m’inquiète !

Je la fis tourner autour de moi puis sous mes bras tant de bien que de mal parce que je n’étais pas très grande mais à chaque fois qu’elle se baissait un peu pour ça, ça me faisait encore plus rire !

- On va remporter le prix de la meilleure danse, c’est sûr !
m’exclamai-je pleine d’enthousiasme.

En voulant lui faire faire un pas de côté je me cognai contre son épaule et titubai légèrement. Mais je n’avais pas mal et au contraire, mes éclats de rire redoublèrent et Padma n’était pas blessée, c’était le plus important !

- Tu sais que ce garçon a invité cette fille parce qu’il ne voulait pas venir au bal tout seul, mais je l’ai entendu dire qu’il l’a trouvait trop grosse et que c'était normal si personne n'avait voulu d'elle !
Je désignai du doigt un couple près de nous et j’avais parlé d’une voix forte. Oh mince !

Les deux intéressés en question s’arrêtèrent alors au milieu de la piste pour nous dévisager et je compris qu’ils m’avaient entendu et par réflexe, je portai ma main à ma bouche parce que je venais de dire une grosse boulette, surtout que je n’étais pas censée le savoir puisque j’avais surpris cette conversation quelques jours plus tôt avant de rentrer en classe. Zut, zut, zut, pourquoi est-ce que j’avais laissé échapper ça ?! La fille s’éloigna en levant fièrement le menton, laissant son cavalier les bras ballants qui lui, m’adressa un regard furibond. Mais il disparut lui aussi de mon champ de vision et même si je me sentis mal et culpabilisai, quelques secondes après, une nouvelle chanson débuta sur laquelle s’amuser et ça plus l’alcool que j’avais bu pour me rendre plus joyeuse que d’habitude, me faisant totalement oublier ce qu’il venait de se passer !
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Padma Haimi


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MessageSujet: Re: Bulles, cotillons et compagnie ! .Padma.   Bulles, cotillons et compagnie ! .Padma. Icon_minitimeDim 27 Jan - 21:29

*****


En voyant Casey enfiler verres sur verres, je me disais que ce n’était peut-être pas la meilleure façon de passer sa soirée. Mais en dehors de cela, je découvrais que j’étais moi-même devenue un peu réticente et une madame Raba joie que j’aurais détestée quelques années plus tôt. Plus jeune, le jeu de Casey m’aurait amusé, et ce serait même moi qui l’aurait proposé ! Hors, je me retrouvais là sans savoir quoi faire avec mon verre, parce que je ne voulais pas trop boire, j’avais peur de tomber sur de l’alcool. Parce que si c’était le cas, beaucoup de monde serait en danger et ça, je ne pouvais pas le permettre ! Alors j’allais très probablement paraitre la fille la plus ennuyante du monde mais je la laissais boire et me contentais de lui sourire. C’était bien inutile de tenter de l’empêcher de boire, elle pouvait bien faire ce qu’elle voulait, parce que le problème, c’était moi. Je reprends une gorgée de mon propre jus et regarde la piste de danse avec envie. Cela fait tant de temps que je n’ai pas été danser !

Tout cela me manque terriblement. Mais avec la foule et les odeurs, mes plus grandes peurs reviennent au galop et je tremble d’avance de me retrouver à mordre le cou d’un élève devant tout le monde. Je ne suis pas un monstre. M’en convaincre a été très difficile, ce n’est rien de le dire. Pour cela, mes parents adoptifs avaient passé des mois à mon rétablissement psychologique, parce qu’aucun enfant ne peut survivre à des souvenirs pareils sans de quelconques séquelles. Le traumatisme enduré, encore et encore causait en partie ma perte. Mais j’avais été soutenue, comme il le fallait, et sans relâche pour qu’aujourd’hui je puisse me regarder dans le miroir sans être dégoutée. Seule la marque de ma morsure, sur mon cou me rappelait ma maladie. Je préférais dire maladie et parler de lycanthropie, ça faisait partie de ma thérapie. Quand je scrutais mon reflet, et j’avoue que je l’évite autant que je le peux, je me concentrais sur mes cheveux, mes yeux, mon bindi. Sur ce que je trouvais de beau en moi, parce qu’indéniablement, regarder mes ongles me rappellera toutes sortes de choses en rapport avec lui.

Alors quand nous partons, Casey et moi sur la piste, je suis à la fois angoissée et exaltée parce que je rêvais depuis tellement de temps de danser, encore et encore… comme quelqu’un de normal je suppose. Et puis les odeurs ambiantes m’aidaient bien à supporter l’effluve qui émanait des corps qui s’agitaient sur la piste. L’odeur de chair me parvenais moins au nez, aussi grâce à mon masque, mais je ne cache pas qu’en dansant et en me défoulant avec Casey, j’en avais l’eau à la bouche. Étrange sensation tout de même que de vouloir manger ses camardes, non ? Mais je pense que seul Cahyl pourrait me comprendre. Après tout, quoi de plus normal pour un … un loup-garou ? L’odeur de la chair et du sang passait dans notre esprit comme un gâteau au chocolat en train de cuir dans un four, ou encore une bonne barbe à papa, filant autour d’un bâtonnet et dégageant l’odeur subtile du sucre à la fraise. C’était tout aussi appétissant dans notre esprit, et il semble évident que nous culpabilisions énormément d’avoir ces pensées. Cahyl plus que moi, d’ailleurs, car il refuse catégoriquement son statut. Il n’a pas eu la même chance que moi de trouver une famille, des personnes qui le soutiennent quoi qu’il arrive.

-D’acc… Olala, qu’est-ce que tu marches vite !

Et si seulement elle s’avait comme je marchais vite ! Si seulement elle se doutait qu’en moins de quelques secondes, même avec beaucoup d’avance, je pouvais la chasser, la rattraper et la mettre à terre. Si elle savait que de mes petites mains, je pouvais la tuer, elle réprimerait bien plus qu’un frisson. Cette pensée m’électrisa des pieds à la tête. J’étais avec Cahyl, un prédateur, même sous forme humaine, ce qui était bien plus désolant pour les autres que pour nous-mêmes.
Mais la joie de Casey me contamina. Parce qu’au fond, contrairement à Cahyl que j’adorais au plus profond de moi-même, je préférais quelque fois rire de mon statut plutôt que d’en pleurer. Et pour le coup, je jugeais que j’étais déjà assez prudente, que j’avais aussi le droit à mon temps de répit. A mon temps de… mon temps de normalité. Alors comme les autres, j’oubliais qui j’étais, je fermais les yeux, et folle de joie de me retrouver juste avec moi-même je criais comme Casey le faisait. Après tout, je n’avais que 12 ans, n’est-ce pas ?

Le pire, c’est quand Casey me prit par les mains. Je crois que j’en aurais vomis si j’avais avalé trop de boisson. Rien à voir avec Casey bien entendu ! Elle était adorable avec sa jolie robe toute bleue, sa belle coupe en chignon et sa frimousse qui deviendrait le magnifique visage d’une jeune femme en fleur dans quelques années. Casey ne manquerait de rien, et elle ne manquait de rien. Mais à ce contact qui me paralysa, je compris presque instinctivement ce qu’il m’arrivait. C’était la toute première fois que j’avais cette sensation, comme me l’avait raconté Cahyl. J’avais pensé que ça lui était propre, ce recul avec les autres, mais à ce touché je su que je l’avais aussi. Parce que j’avais pensé que je pouvais toucher les autres et être normale, j’avais exclu toute possibilité d’être étrangère aux autres, je me retrouvais piégée par moi-même. Et ce contact me donna faim. Je compris ce que pouvais ressentir Cahyl, la raison pour laquelle il se réfugiait dans la tour des Serdaigle dans son coin, en ne parlant à personne ou en ignorant les autres. Parce qu’il savait qu’au moindre contact, il aurait bien plus faim et qu’il risquait de faire mal aux autres. Cette pensée me fit me sentir tellement mal que j’avais envie d’en pleurer.

Je ne le montrai pas à Casey, et très discrètement je lâchais ses mains, contenant mon haut le cœur. Mais je n’avais pas prévu qu’elle me prendrait carrément dans ses bras ! Elle ne savait pas quel point elle se mettait en danger. Non, elle n’en avait aucune idée, et comment pourrais-je le lui reprocher ? Elle n’était pas le moins du monde responsable. Mais il fallait que je parvienne à m’éloigner d’elle sans la vexer, au risque de la perdre comme… comme potentielle amie ? Étions-nous amies ? Devions nous l’être ? C’était horrible de se poser toutes ces questions ! Je ne pouvais tout de même pas rompre le lien qui s’était établi entre nous, si ?

-On va remporter le prix de la meilleure danse c’est sûr !


Casey se cogna alors contre moi et je retenais difficilement un grognement en la rattrapant et en lui souriant. Le monstre aimait la bousculade et remuait en moi en pensant probablement que j’allais me battre. Couché! Heureusement, j’avais ingéré un peu plus de potion tue-loup afin de le canaliser, sinon autant dire que j’aurais bien fini par me battre et à faire véritablement peur aux autres. Et la question de ne pas avoir d’amis ne se poserait plus. Jamais. A mon grand soulagement, Casey se mit en tête de parler sur les élèves qui dansaient.

- Tu sais que ce garçon a invité cette fille parce qu’il ne voulait pas venir au bal tout seul, mais je l’ai entendu dire qu’il l’a trouvait trop grosse et que c'était normal si personne n'avait voulu d'elle ! Oh mince
!

-Je crrois qu’elle n’a pas apprrécié, je ne peux pas m’empêcher de commenter en souriant légèrement – et c’était bien malheureusement tout ce que je pouvais offrir à Casey-.Tu penses qu’il va s’excuser ?Je lui demande, inquiète. C’était vraiment bien moi de m’inquiéter toujours pour les autres. Avec ma maladie, j’avais développé énormément ma compassion, mais je ne suis pas certaine que ça ait été la meilleure chose à faire. Lui, il n’en a pas de compassion. Sauf que je ne suis pas lui, je suis moi. Je pense que cela me permet d’émettre une frontière nette entre nous deux. Je suis une humaine, c’est un animal, et même si nous cohabitons, même si je l’accepte sous mon toit, dans mon corps, il doit se plier à certaines règles comme de ne pas passer cette barrière. C’était primordial et pour le moment ça fonctionnait.

Mais Casey avait le nez rouge, comme Papiki quand il buvait trop de Sborgn, cette boisson alcoolisée coupée d’eau, bu dans de rares occasions. Parce que l’alcool est considéré comme impur en Inde. Mais Papiki disait toujours que les fêtes étaient rares, et que de toute manière, nous étions intouchables, il n’y avait pas plus impurs. Boire rarement n’a jamais tué personne, disait-il et la fête est trop peu au rendez-vous de toute manière. Elle se mit à tourner sur elle-même, les yeux dans le vague et bousculait un peu tout le monde. J’hésitais un instant, puis pris une grande inspiration pour lui souffler à l’oreille que nous devrions quitter la piste.

-Tu devrais t’assoirr un peu,
je lui dis, inquiète.

Ne m’écoutant pas, elle entama même une fanfaronnade, et étant donné que mon pire cauchemar était de me retrouver sous les yeux de tous, je la pris par le bras en me contrôlant et en froncant les yeux et me mit presque à courir. J’avais même peur de lui avoir fait mal parce que je ne contrôlais pas ma nouvelle force. Néanmoins, je parvins à la ramener sur une chaise. Ce dernier contact fut celui de trop néanmoins. Cette soirée était géniale, je ne l’oublierais jamais, mais je n’étais pas prête. C’est au moins ce que j’avais découvert. Je n’étais pas prête à me retrouver au milieu d’une foule, comme avant. Je ne serais plus jamais la fille qui accaparait l’attention par ses réussites, ses talents, sa joie et son excentricité. J’avais une toute nouvelle identité, difficile à supporter. Mais c’était moi, maintenant. La fille discrète, presque invisible, poli, souriante, sans un mot plus haut que l’autre, sérieuse et sans problèmes. J’étais invisible, voilà la vérité, et je crois que je préférais l’être vraiment ce soir. Je ne voulais cependant pas que Casey rate sa soirée.
Parce que Casey dodelinait de la tête comme les indiens le faisaient pour dire oui –alors qu’en Europe, ça signifiait non, c’est bien ça ?-, perdue et un peu ébranlée par la boisson, ne se souciant pas une seule seconde de la chance qu’elle avait d’être parfaitement normale. Je m’approchais d’elle et la prit par les épaules.

-Il y a un garrçon qui n’arrête pas de te rregarrderr
, je lui souris, et je ne mentais pas, d’ici, je voyais parfaitement qu’un bel inconnu, assis sur sa chaise et sans sa cavalière, dévisageait Casey avec un sourire, et puis ça m’arrangeais, je devais avouer, je peux aller le voirr si tu veux, je lui souris. Comme elle parait réticente dans un premier temps, probablement par peur que je me sente vexée, je la rassure,je suis un peu fatiguée, je suis vraiment désolée Casey, je souffle.

Ca me faisait un peu de peine de partir, mais je ne laisserais pas Casey seule ! Hors de question, je n’allais pas lui rater sa soirée parce qu’elle avait osé me toucher. Mais ma fatigue par la lutte atteignait bien des sommets et je voulais retrouver Cahyl, que j’avais aperçu plus tôt, je crois, avec une fille. Il devait en avoir des choses à me raconter ! Et moi j’avais besoin d’être un peu consolée aussi. Ma soirée avait été un peu trop chargée en émotions.




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Casey Roberts


Casey Roberts
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MessageSujet: Re: Bulles, cotillons et compagnie ! .Padma.   Bulles, cotillons et compagnie ! .Padma. Icon_minitimeMer 30 Jan - 17:49

Il n’y avait pas que mes pieds qui virevoltaient sur la piste mais aussi toutes les couleurs qui dansaient devant mes yeux et qui passaient comme des éclairs au fur et à mesure que j’étais en train de tourner sur moi-même , entendant vaguement Padma parler à mes côtés et essayant de l’entraîner comme je l’avais fait précédemment et même si je n’avais pas bien compris ce qu’elle venait de dire, je trouvais que c’était drôle, qu’elle avait une voix toute drôle aussi, comme tout ce qui était autour de nous et ça me donnait envie de rire et si je tournais le plus vite possible sur moi-même j’allais devenir une toupie qui… olalala, je venais de me prendre dans les pieds de Padma, mais en fait il ressemblait un peu aux miens, ou alors sinon, c’était Padma qui portait les mêmes chaussures que les miennes et je n’avais pas remarqué !

-Tu devrais t’assoirr un peu.

Mais pourquoi ? Je n’étais pas d’accord et je levai le bras qu’elle essayait d’attraper en lui faisant de grands nons de la tête et de lui tourner le dos en bougeant paresseusement au rythme de la musique, qui me berçait alors de temps en temps je fermais les yeux pour mieux l’accompagner sans plus faire attention à ce qu’il y avait autour de moi mais même les yeux fermer ça tanguait comme si j’étais sur un cheval au galop qui était en train de prendre la fuite. On m’attrapa par le poignet je crois, mais peut-être pas, mais je fus tirée vers l’avant, traversant un vaste tourbillon de jaune, verre, orange… et autre arc en ciel suivant la chevelure brune devant moi que j’identifiais comme étant celle de ma copine seulement lorsque mes jambes s’immobilisèrent – ah non, je crois bien que j’étais assise mais je n’étais pas tout à fait sûre.

C’est là que ce fut un peu moins amusant, parce que même installée sur ma chaise, mon estomac était pris de remous, un peu de la même façon que si j’avais été en plein désert et que je traversais de grandes dunes dans une puissante voiture un peu comme papa regardait à la télé parfois. Sauf que les remous revenaient jusque en haut de ma gorge et que ça me donnait un peu la nausée et j’avais mal haut cœur. Je fermais de nouveau les yeux cette fois pour faire disparaître la sensation mais en fait, j’avais l’impression que c’était encore pire – je les rouvris et me stabilisais en écartant mes deux bras de chaque côté de mon corps. Si Padma qui était devant moi pouvait arrêter de s’agiter comme ça…


-Il y a un garrçon qui n’arrête pas de te rregarrderr.


Je levai un peu le menton pour voir de qui elle était en train de parler et elle poursuivit :

- Je peux aller le voirr si tu veux.

Et quand quelques secondes plus tard, l’information me monta jusqu’au cerveau, je secouai la tête pour lui dire que non non non, j’étais un peu intimidée de danser avec un garçon que je ne connaissais pas du tout et que je n’étais pas préparée, mais aussi que je n’allais pas la laisser toute seule et elle disparut un instant de mon champ de vision à cause de tous les petits points qui se dessinaient sur mes yeux…

- Il devait te regarder toi, vas-y, je suis un peu essoufflée,
je réalisais juste maintenant que j’étais posée, j’ai soif aussi, lui appris-je en regardant avidement du côté des tables.

- Je suis un peu fatiguée, je suis vraiment désolée Casey.

Elle était un peu fatiguée, j’étais un peu essoufflée, nous devions former un sacré tandem ! Je ne compris pas grand-chose à la suite parce que je n’avais même pas remarqué Padma qui s’était éloignée, et le garçon qui lui par contre me tendait la main en souriant et si j’avais été angoissée d’imaginer me voir danser avec un parfait inconnu, devant le fait accompli… il y avait une force nouvelle qui me portait ce soir, je ne savais pas à quoi elle était dû, mais paradoxalement peut être que ça devait être en partie grâce à la légèreté qui m’animait, me poussant à agir comme je ne l’aurais jamais fait auparavant. Je me hissai, un peu tremblante, en essayant de faire le point, mais je partais déjà vers l’arrière, et je titubai un peu.

J’éclatai alors de rire en me rattrapant à la taille de mon nouveau partenaire et si je pensais une seconde à Padma, elle s’effaça très vite.

- Pourquoi tu rigoles ? lui demandai-je parce que les éclats me revenaient dans les oreilles – à moins que ce ne soit les miens, d’éclats, je n’arrivais pas à les reconnaître, mais pourquoi on devait rire déjà ? Pfffiouuu, je ne savais même plus !

Je sentis qu’on était de retour au milieu de la piste à cause des autres danseurs qui nous effleuraient.

- Tu sais que je peux toucher le bout de mon nez avec la langue ? l’informai-je tout à coup comme si c’était vital qu’il le sache et se faisant, je lui faisais une petite démonstration, comme je le faisais pendant les repas de familles avec mes cousins et mes cousines. Si je dois danser avec toi, il faut que tu fasses pareil !

Autant d’assurance ne me ressemblait pas mais à ce moment-là de la soirée ça ne me traversa même pas l’esprit et me parut tout à fait normal – quant à la suite, elle se fit beaucoup plus vague et il devait avoir réussi à avoir touché le bout de son nez avec sa langue lui aussi parce que je souvenais plus ou moins avoir passé plusieurs morceaux en sa compagnie. Les tambourinements de mon cerveau à mon réveil, le lendemain dans les dortoirs, se chargea du reste.
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