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 « Here comes original sin. » (L.)

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James Miller


James Miller
Assistant à l'infirmerie



Masculin
Nombre de messages : 61
Date d'inscription : 23/07/2013

Feuille de personnage
Particularités: I don't know where I am going to rest my head tonight.
Ami(e)s: Chuck, my man ♥
Âme soeur: And there will come a time, you'll see, with no more tears / And love will not break your heart, but dismiss your fears

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MessageSujet: « Here comes original sin. » (L.)   « Here comes original sin. » (L.) Icon_minitimeMer 4 Fév - 23:51



« He never ever saw it coming at all
He never ever saw it coming at all
He never ever saw it coming at all
It's alright, it's alright, it's alright, it's alright
It's alright, it's alright, it's alright

Hey, open wide, here comes original sin
Hey, open wide, here comes original sin
Hey, open wide, here comes original sin
It's alright, it's alright, it's alright, it's alright
It's alright, it's alright, it's alright
It's alright, it's alright, it's alright

No one's got it all
No one's got it all
No one's got it all

Power to the people, we don't want it, we want pleasure
And the TV's try to rape us and I guess that they're succeeding
And we're going to these meetings but we're not doing any meeting
And we're trying to be faithful but we're cheating, cheating, cheating. »



C’était impossible. Le sang battait dans mes tempes, me faisant étrangement trembler, et j’inspirai pour essayer de me calmer et de trouver mon équilibre. Je marchai d’un pas vif dans le château, me dirigeant vers la Tourelle de Pierre. Dans mon cerveau, quelque chose s’était bloqué, il y avait eu un espèce de rejet qui me paraissait la solution évidente. C’était impossible. Impossible. Lizlor n’aurait jamais fait ça, n’est-ce pas ?

Parce que ces dernières semaines m’avaient paru… Parfaites. Je ne savais pas comment décrire autrement le sentiment qui s’était installé dans ma poitrine. Chaque soir, en me couchant, j’étais déjà impatient de me réveiller, j’étais empli d’une énergie nouvelle qui m’alimentait et fourmillait sous ma peau. Je crois que je n’avais jamais compris l’expression « voir la vie en rose », mais à présent elle prenait tout son sens ; c’était comme si on avait étendu un voile devant mes yeux, et que tout ce que j’observais me paraissait magnifique. Je riais des papiers administratifs à remplir, je m’amusais presque de travailler tard le soir, j’avais l’impression d’être plus efficace que je ne l’avais jamais été. C’était peut-être cliché, mais j’avais littéralement l’impression de courir et de rouler dans un champ de fleurs. Ça faisait beaucoup rire Maya, d’ailleurs, qui avait remarqué mon expression changée le lendemain même de ma première nuit avec Lizlor. Elle était arrivée à l’infirmerie en se plaignant encore de Nakamura, avant de se stopper et de me fixer d’un air étrange. Puis, petit à petit, ses yeux s’étaient agrandis et elle avait lâché un « est-ce que tu as fais ce que je pense que tu as fais ? » et comme je m’étais mis à rire – d’un rire tellement niais que j’étais persuadée qu’il était sorti du premier année victime d’un philtre d’amour assis sur le lit d’à côté – Maya avait crié un « NOOOOOOOOOOON » qui avait réveillé trois élèves. Je m’étais mis à rire encore plus malgré moi, et j’avais l’impression que je n’avais pas cessé de rire depuis ce moment.

J’avais toujours cru qu’aimer Lizlor était mon sentiment favori, mais j’en avais découvert un encore plus incroyable : voir son amour reconnu et accepté. Je n’avais plus besoin de me cacher – hm, un peu puisque c’était une élève et qu’en plus sa mère était directrice… – ou de me retenir devant elle, j’avais le droit de le dévorer du regard et de lui dire qu’elle était magnifique, de prendre sa main, de caresser ses cheveux d’or, tout cela m’était permis et c’était un tel soulagement ! Et même si parfois je sentais que je n’avais pas assez de temps pour faire tout ce que je désirais et passer autant de temps que j’aurais voulu avec Lizlor, je m’accommodais facilement des moments où elle repartait en cours ou dans son dortoir en pensant au lendemain où j’aurais à nouveau la chance de la voir et de savoir qu’elle me regarderait aussi. Tout allait vite, trop vite, délicieusement vite, nos moments ensembles, nos moments séparés, c’était comme si je ne contrôlais rien et tout à la fois, je me laissai porter et ça m’allait parfaitement.

Mes moments favoris étaient devenus ceux juste avant de voir Lizlor. Quand je sentais l’excitation et l’impatience me gagner, que j’allais la voir, juste là, mais que son absence était encore présente… Puis je la voyais au loin, sa silhouette, sa chevelure, le bruit de ses pas, son sourire et la manière dont elle se dirigeait vers moi… Dans ces instants, autour de moi les choses s’effaçaient, toute mon attention était tournée vers elle et j’avais envie de soupirer de bonheur. J’étais tenu à distance par sa magnificence, j’étais subjugué, et quand finalement Lizlor s’approchait et poser ses mains sur moi, je réalisai qu’elle était réelle, qu’elle était là, qu’elle me touchait, m’embrassait… Et c’était le sentiment le plus étrange et le plus agréable du monde à la fois. Mais peut-être que j’aurais du faire à attention ? Peut-être que j’avais été trop direct, trop aimant, que je lui avais fait peur ? Mais j’avais toujours été ainsi, et elle aussi avait toujours laissé parler ses émotions. Je ne m’étais pas posé de questions, quand nous étions ensemble, c’était évident, je savais où poser mes mains, mes lèvres, quoi dire pour la faire rire, pour la faire soupirer, je connaissais par cœur ce qui lui plaisait, n’est-ce pas ? Et je n’avais jamais eu à me le demander.

Il avait fallu qu’il y ait un retour de flammes, évidemment. Jeudi, ma mère avait fait une chute dans l’escalier – ce qui était peu étonnant vu son état physique – et s’était cassé deux côtes. Mon père l’avait visiblement retrouvé en rentrant tard après le « travail », sous entendu le bar d’à côté, et c’était ensuite l’hôpital qui m’avait contacté puisque de toute évidence mon père n’était pas du genre à assumer ses responsabilités de mari et me laisser la charge de gérer l’affaire. J’étais parti vendredi matin pour Sainte- Mangouste pour régler les détails administratifs. Evidemment, chez les sorciers, il était facile de réparer un os cassé, il suffisait d’un sortilège… Mais les médecins étaient plutôt alarmés de l’état global de ma mère. Extrême minceur, fatigue apparente, dépression, je savais que son état empirait à vu d’œil. Elle avait déjà été suivie par un psychologue mais elle refusait désormais de se rendre à l’hôpital, et nous n’avions pas les moyens pour en faire venir un à domicile. Finalement, j’avais passé le vendredi entier à discuter avec les responsables de Sainte-Mangouste et des psychologues pour convenir de mettre en aide une place une aide directement chez moi une fois par semaine. Nous avions droit à des aides du Ministère, visiblement, et il me fallut signer un tas de papiers et débattre longuement avec ma mère qui était peu emballée.

Habituellement, un tel événement m’aurait mis de mauvaise humeur, mais il était étrangement inhibé par l’idée que j’allais retrouver Lizlor en rentrant. Mais j’ignorai en cet instant que les choses allaient radicalement basculer…

En rentrant, je passai par Pré-au-Lard chez Robin, un ami que je m’étais fait cette année à force de traîner à Pré-au-Lard. Nous nous attendions bien, et nous faisions souvent des soirées ensemble car il avait un grand appartement avec plusieurs de ses amis ; j’avais raté celle de vendredi soir et je devais absolument récupérer un bouquin que je lui avais prêté qui appartenait à l’infirmerie. Dès qu’il ouvrit la porte, je sus qu’il avait quelque chose à me dire, quelque chose que je n’allais pas apprécier. Il avait l’air mal à l’aise, et il chercha ses mots un instant avant de me parler de hier soir. De Lizlor. De Lizlor et de l’autre garçon. Instantanément, mon cœur se ferma et mon esprit repoussa l’évidence. Je fixai Robin sans le voir, refusant de l’écouter. Je me levai mécaniquement, quittant l’appartement sans penser à prendre le livre, marchant simplement jusqu’à Poudlard où j’avais prévu de retrouver Lizlor initialement. Dans ma tête, je refusai d’entendre ce qu’on venait de me dire.


« Je suis désolé Jay, je sais pas si vous vous autorisez ce genre de choses, mais ça m’a paru étrange parce que, bon… Je sais qu’elle te plaît vraiment, et voilà, elle a passé la soirée avec ce type, et je me voyais pas ne pas t’en parler vu que vous êtes quand même ensemble… »

Le soleil était en train de se coucher, et en arrivant en haut de la Tour, j’observai le paysage, toutes mes pensées fermées, refusant la cruelle vérité. Tant que Lizlor ne me l’avait pas dit, c’était faux, n’est-ce pas ? Pourtant j’avais déjà un goût rance dans la bouche, la gorge serrée, et je savais ce que ça présageait, mais je refusais. Elle ne m’aurait pas fait ça, pas Lizlor, pas elle. Elle était bien trop loyale, bien trop fidèle avec les gens qu’elle aimait, et je me butai devant ce que m’avait dit Robin, me jurant qu’il avait menti pour je ne sais quelle raison parce que Lizlor était trop bien pour faire ça, je le savais, pas vrai ? Elle était trop bien pour me tromper.

J’entendis ses pas dans l’escalier, et ma poitrine se serra tellement fort que j’en eus un haut-le-corps. Je n’étais plus impatient de la voir, et quand sa silhouette se découpa sur le pas de la porte, je sentis mes poings se contracter. Elle me lança un regard intrigué, comprenant sûrement silencieusement que je ne la regardai pas comme d’habitude. Malgré l’horrible pression contre mon corps, je soutins son regard, sentant le mien perdu, loin, très loin. Je regardai ses jolis yeux pétillants, son visage rond que je pouvais tenir dans le creux de ma main, je regardai toute cette beauté qui suintait de ses traits et j’avais envie de rire, de pleurer, d’hurler ; non, elle était trop belle, trop sublime, trop magnifique pour pouvoir me faire un pareil affront, n’est-ce pas ? Je ne pouvais pas m’y résoudre, je ne voulais pas y croire, et pourtant au fond, je le savais, je le savais ! Mais je ne voulais pas le savoir.


- Dis moi que c’est pas vrai, lâchai-je dans un souffle.

Je n’avais jamais autant espéré quelque chose. Qu’elle me dise non, que c’était faux, que j’avais rêvé, que ça n’arriverait jamais. Mais je vis directement son corps réagir, l’attitude dans lequel il se vêtit, et je compris que oui, que quelqu’un d’autre l’avait touché, lui avait fait l’amour – non ! ce n’était pas de l’amour, pas comme ça, ce n’avait été qu’un vulgaire coup d’un soir, un coup, d’un coup, comme ça, juste une impulsion et plus rien, un coup qui ne valait rien et ne vaudrait rien, un coup vide, qui frappe, un coup qui me frappa dans l’estomac et tout à coup, à coup de coups, je compris, j’acceptai, et je sentis l’air se bloquer autour de moi.


- Pourquoi, m’entendis-je demander. C’était stupide. Mais ce mot coulait soudain d’entre mes lèvres comme un dernier espoir. Comment tu as pu faire ça ? Dis-je d’une voix qui me parut robotique. Je la regardai, mais elle était loin, floue. Je ne la reconnaissais pas. Tu savais que je le saurais, tu n’as même pas pris la peine de te cacher devant tous mes amis, je m’entendis rire, d’un rire glacial, complètement inhumain, et je me rendis compte que j’avais un fou rire nerveux, mais qu’il m’étouffait car je n’arrivais pas à respirer et j’avais les yeux qui me piquaient. J’avais envie de vomir. Mais… Mais qu’est-ce qui va pas chez toi, c’est pas possible, dis-je en passant ma main sur mon visage, riant toujours à moitié comme un dément, sentant que je m’étais aussi mis à pleurer. Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? J’avais cessé de rire, et je fixai Lizlor, hébété, des larmes glissant sans gêne le long de mes joues. Comment tu as pu me faire ça ? Répétai-je. J’étais transi d’amour pour toi, achevai-je d’une voix dépitée.

C’était impossible, n’est-ce pas ? Et pourtant, tout au fond de moi, une voix s’éleva d’entre mes cotes et me murmura à l’oreille. Impossible, vraiment ? Tu ne savais pas au fond, qu’elle n’était pas aussi bien que tu voulais le croire ?
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Lizlor Wayland


Lizlor Wayland
Apprentie dans le domaine des Créatures Magiques



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MessageSujet: Re: « Here comes original sin. » (L.)   « Here comes original sin. » (L.) Icon_minitimeMer 4 Mar - 18:27





I run to the rock, please hide me
But the rock cried out, I can't hide you
The rock cried out, I ain't gonna hide you guy

I said, rock, what's a matter with you rock?
Don't you see I need you, rock?

So I run to the river, it was bleedin'
I run to the sea, it was bleedin'
I run to the river, it was boilin'
I run to the sea, it was boilin'

So I run to the lord, please hide me lord
Don't you see me prayin'?
Don't you see me down here prayin'?
But the lord said, go to the devil

So I ran to the devil, he was waitin'
I ran to the devil, he was waitin'

Ran to the devil, he was waitin'

All on that day
I cried

Power !



Un jour, on se réveille, et rien n'est plus pareil. Je veux dire : tous les jours, lorsque je m'éveillais, j'avais cette sensation étrange, cette plongée plus ou moins en douceur dans la réalité, cette émergence du pays des rêves dans celui en trois dimensions. Mais ce n'était pas cela que j'évoquais : c'était ce genre de réveil où l'on sait, parfaitement, clairement, absolument, que quelque chose va changer, que le reste est derrière nous. C'est comme ça, parfois. Quand on a de la chance, on choisit ces moments-là ; quand on en a moins, on ne choisit pas, et on les subit.

Cette fois-là, je l'avais choisie. Elle n'était rien comparée à toutes les autres : je n'avais pas subi. Je ne m'étais pas réveillée en pleurant parce que plus rien ne serait la même chose, parce qu'il ne reviendrait jamais, parce que je n'avais pas voulu ça et que j'étais toute seule. Je ne m'étais pas réveillée en sentant que tout m'échappait et que je ne pouvais rien faire. Non : je m'étais réveillée, tout simplement. Et c'était comme si j'étais dans un train en marche, que le paysage défilait tranquillement : un regard par la fenêtre m'avait suffi pour comprendre que toutes ces jolies images étaient derrière moi, et que je ne pouvais pas faire demi-tour.

Les jours qui suivirent me firent une impression étrange : ils passèrent comme si j'étais extérieure à mon propre corps. C'était doux, léger, quelle délivrance ! J'avançais tranquillement, je ne pesais pas lourd, et j'assistais au déroulement de ma vie sans aucune appréhension. C'était agréable de moins stresser en cours, car avec la fin de la septième année qui s'approchait, j'avais commencer à sentir le poids des ASPIC. Mais non : je n'avais plus peur. Après tout, je m'en étais sortie jusque là, alors, ça irait bien. Je me laissais porter ! Les beaux jours revenaient peu à peu, et j'aimais toujours autant profiter de dehors, du parc, de la forêt, je la retrouvais comme un petit animal trop longtemps enfermé dans sa grotte par l'hiver, et je ne cessais de me ressourcer d'air frais et des senteurs des arbres. Le contre-pied de ce nouvel état me faisait toujours pleine d'entrain et d'optimisme, moi qui pouvais être si bougonne. C'était tant mieux, en un sens : je sentais Maman rassurée par mon énergie, elle qui rentrait aussi dans l'époque la moins facile de l'année en tant que directrice, et j'en profitais pour aider Ruby aussi, qui même si elle était plus organisée que moi stressait tout autant (enfin, bien plus) des ASPIC en prévision. Mais le Tournoi nous avait fait du bien là-dessus : nos bons résultats étaient encourageants, et gages que nous étions capables de bonnes choses.

Et puis, il y avait Jay. Ce matin, quand je m'étais réveillée, Nate, mon petit boursouflet rose, avait baillé et s'était étiré puis il avait perdu l'équilibre et il avait roulé tout le long de mon lit, provoquant chez moi un petit fou rire attendri. Et quand j'avais pensé à Jay, qui me l'avait offert, j'avais compris que les émotions un peu diffuses que je ressentais depuis quelques jours sans trop mettre de mots dessus prenaient enfin tout leur sens...

Il avait du quitter Pré-au-Lard ce week-end, et la fête en prévision m'attirait toujours autant : c'était avec une attention particulière que je m'étais préparée ce soir-là. Ma robe bordeaux, ouverte sur les côtés, que Ruby m'avait offert pour mes bons résultats au Tournoi, mes bottines noires, ma veste en cuir et un peu de rouge sur mes lèvres ; c'était toujours un moment étrange cette métamorphose, cette autre moi dans le miroir qui devenait tout ce qui m'avait toujours effrayée et repoussée, mais qui devenait cette fille attirante et pleine d'un pouvoir si certain qu'il lui échappait presque complètement. Restée trop longtemps face à mon reflet dérangeant, je fis demi-tour et partis en direction de la soirée. Il faisait frais ! L'air piquant me fis grelotter, tandis que je m'échappais du paternel Poudlard pour sinuer secrètement vers le Pré-au-Lard nocturne de tous les vices (ou presque). J'y retrouvais le groupe des amis de Jay, devenus les miens, et la soirée s'entama. Je m'y laissais plonger doucement, sans boire trop non plus, juste en profitant, dansant, discutant et riant avec tout le monde. Le fait que James ne soit pas là était étrange au vu des évènements récents et de tout ce que nous avions vécu, mais il m'apparut qu'au cours de la soirée, pas une seconde, il me manqua. Au contraire : j'étais libre. Je me sentais pleine d'une force tellement grande et magnétique que j'irradiais, d'un bout à l'autre de la salle. Je n'avais besoin de personne. Mon sang m'électrisait toute entière, de la pointe de mes cheveux jusqu'au bout de mes doigts. Alors, seulement, je me rendis compte du petit jeu que jouait l'un des potes de Jay - enfin, une connaissance, un pote de pote ou quelque chose de ce genre. Il était drôle ; il me faisait rire et me lançait des petits regards, tandis que toute son attitude appelait à autre chose, et qu'il était le cliché - joliment emballé, cela dit - de ces garçons qui aiment plaire aux filles sans rien leur donner pour autant. Allez savoir pourquoi, cette attitude de bad boy m'attira comme un aimant, et je ne tentais même pas d'y résister. Le vrai challenge de la soirée devint le suivant : lequel des deux allait céder en premier ?

Ce fut lui, victoire ! qui me plaqua contre la porte de l'arrière-boutique pour m'arracher un baiser passionné et, je devais bien l'avouer, plutôt excitant. Le reste était un peu vague - j'avais tout de même un peu bu, par la force des choses - et avec du recul je préférais laisser à la nuit ses petits secrets. Au matin, j'étais repartie tranquillement chez moi, sans rien demander.

Personne ne pouvait se sortir d'un cas pareil, j'en étais consciente. Ce n'était qu'une question de temps ; aussi, quand je dus retrouver Jay en haut de la tourelle, je m'y rendis en sachant pertinemment ce qui m'attendait. Mais le train ne s'était pas arrêté : le paysage défilait et moi je le regardais, hors de moi et hors de tout. Je ne sentais rien. Ou pas grand chose.


- Dis moi que c’est pas vrai, lâcha Jay, dont l'attitude pouvait être comparée à un bloc de pierre. Je lui avais lancé un regard vaguement interrogatif.

Oh ! Nous y étions, en plein dedans, là, tout de suite. Pour toute réponse, je fronçai les sourcils et croisai les bras, préférant me vexer ouvertement de ce manque de politesse. Par jeu ? Non, je n'irais pas jusque là. Juste comme ça.


- Pourquoi ? Comment tu as pu faire ça ? Tu savais que je le saurais, tu n’as même pas pris la peine de te cacher devant tous mes amis.

Il se mit à rire, et je me fis la réflexion qu'il avait l'air fou.

- On n'est pas mariés, que je sache, soupirai-je, agacée.

- Mais… Mais qu’est-ce qui va pas chez toi, c’est pas possible. Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Comment tu as pu me faire ça ? J’étais transi d’amour pour toi.

J'aurais menti si j'avais affirmé que je ne ressentais rien. Ce n'était plus le cas. J'aurais aimé, cela dit ; mais en réalité mon coeur battait à tout rompre dans ma poitrine, si fort que j'avais l'impression qu'on me voyait palpiter toute entière. Heureusement que j'avais croisé les bras, car je sentais que tous mes membres tremblaient. C'était bien plus difficile que je l'avais imaginé...

- Qu'est-ce qui va pas chez toi, pestai-je en défense, piquée à vif. C'est bon, y'a pire comme drame, tu te rends compte dans quel état tu te mets ?? Et d'abord, c'est quoi cette histoire, tu m'espionnes, c'est ça ?!

... Trop vite et trop loin, voilà où tout ça était parti. Mais les attaques de Jay me rendaient mauvaise, et voilà que mes griffes étaient sorties toutes seules pour se rattraper à n'importe quoi, peu importe l'issue de la chute.
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James Miller


James Miller
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MessageSujet: Re: « Here comes original sin. » (L.)   « Here comes original sin. » (L.) Icon_minitimeJeu 5 Mar - 0:09

« it hurt when I stumbled across her.
she was like broken glass all along the floor.
but it was beautiful and my curiosity got the best of me.
I remember looking at her and all I could see was pain.
she had this insane look of desperation; you could almost feel it.
and yet her eyes were still hollow; like the life had been sucked out of her.
I wanted to pick up her pieces.
I wanted to put her back together.
and so I tried. I really did.
I got a little cut along the way.
the more I tried to fix her the more fragile I became myself but I didn’t care.
I wanted to see her happy.
every time I made her laugh I thought about how I wanted to make her laugh forever.
she was getting better.
eventually she was put together enough to get up and walk away.
but she didn’t take me with her.
and I’ve been stuck sitting here where I first found her.
wondering if the pieces left on the floor are hers or mine.
I should probably get the fuck up. »




Je la regardai, face à moi, enroulée dans sa fierté et son orgueil, me toisant avec tout le dédain dont elle était capable. Il n’y avait pas de mots pour expliquer ce que je ressentais, c’était instable et incroyablement fort, s’infiltrant sous ma peau pour la gonfler d’une énergie puissante et violente. Je regardai Lizlor, je la fixai aussi, et une violence inouïe s’emparant de moi, et j’avais envie de la prendre, de prendre son petit corps fragile entre mes mains et le briser, le plier, l’écraser comme elle avait fait avec mon cœur, d’un seul geste. J’avais envie de poser mes paumes sur son dos, son ventre, j’avais envie de caresser sa peau et à présent de la tordre jusqu’elle se déforme, j’avais envie de laisser ma marque, parce que c’était injuste, elle m’avait tant marqué, et une nouvelle fois elle posait son fer rouge sur ma peau ?! Pourquoi  me faisait-elle cela ?! Je ne voulais pas sentir ça, je ne voulais pas la blesser, je n’avais jamais voulu ?! Je me retrouvai bien stupide, moi, grand, musclé, tout à coup vulgairement piétiner par une fille aussi menue que Lizlor. Elle n’avait pas eu à me toucher, à me frapper, elle n’avait même pas eu à parler. Ses mots étaient loin, diffus, ils ne pouvaient pas me toucher plus, n’est-ce pas ? Il avait suffit d’un geste, d’un baiser, de sa main dans la nuque d’un autre pour appuyer en plein dans ma poitrine pour faire jaillir mon sang ; et le pire était son indifférente brûlante, glaciale. Elle contrastait avec ma colère et ne faisait que l’alimentait, et l’espace d’un instant, je manquai réellement d’attraper Lizlor et de la secouer en hurlant. Pourquoi faisait-elle comme si ça n’avait pas d’importance ? Parce que ça n’en avait pas peut-être ?! Comment pouvait-elle marcher tout ces mois où nous avions construit notre relation ?! Pouvait-elle me regarder dans les yeux et prétendre que tout ça ne comptait pas ?!

Je n’arrivais pas y croire, je ne pouvais pas, et pourtant dans mon cerveau, c’était comme si on avait ouvert les tiroirs et saccagé tout ce que je cachais et refusais. Et mon esprit se riait de moi ! Ah ça oui, elle est parfaite Lizlor, n’est-ce pas ? Quelle personne magnifique ! Quelle fille ! Sa loyauté, sa passion, où sont toutes ses qualités que tu vantais Jay ?! Je me sentais trahi, parce que j’avais voulu voir les plus beaux côtés de Lizlor, transformant même ses défauts jusqu’à qu’ils brillent à mes yeux, riant de ses bouderies, m’amusant de son manque de sérieux, fermant les yeux sur la manière qu’elle avait parfois de jouer avec mes sentiments ; j’avais tout décidé de prendre et d’aimer, n’imaginant pas qu’un jour j’en paierais le prix fort. Je n’avais pas imaginé, vraiment ?! Ou je n’avais pas voulu me l’autoriser ?! Je savais comment Lizlor voyait les relations, je savais ce qu’elle pensait des garçons, mais j’avais attendu patiemment, je lui avais montré que j’étais sincère, j’avais tout fait sans jamais la forcer ?! Et à présent qu’elle avait accepté, elle se permettait de revenir en arrière, et de la manière la plus horrible qui soit ?! Elle n’avait pas eu le courage de me dire qu’elle ne voulait plus de moi, elle m’avait simplement trompé, sachant très bien ce que cela ferait. Et de ce que je voyais, ce qui la blessait n’était pas les remords mais le fait que je l’attaque ?!


- Qu'est-ce qui va pas chez toi ? C'est bon, y'a pire comme drame, tu te rends compte dans quel état tu te mets ?? Et d'abord, c'est quoi cette histoire, tu m'espionnes, c'est ça ?!

Pire comme drame. Je la fixai, incrédule. Je l’espionnais ? Mais… Elle osait essayer de me renvoyer la balle ? Elle était pathétique. La pensée se forma toute seule dans mon cerveau, et j’étais tant en colère que je ne regrettai même pas de l’avoir formulé. J’avais honte d’elle, de moi, honte d’être amoureux d’elle tout à coup, alors qu’elle m’apparaissait monstrueuse, cruelle. Ne ressentait-elle pas quelque chose ?! N’avait-elle pas honte de ce qu’elle avait fait ?! Je ne comprenais plus, tout à coup, qui elle était. Je l’aimais, n’est-ce pas ? On ne pouvait pas effacer en une seconde le sentiment amoureux, pas vrai ? Pourtant, je ressentais quelque chose de tellement étrange, de tellement nouveau. En regardant de plus près son visage dédaigneux et vexé, je compris. Ce n’était pas Lizlor. Ce n’était pas la fille dont j’étais amoureux. Je ne savais pas quand, comment, ni pourquoi, mais elle avait muté en cette copie étrange. C’était comme un personnage grotesque, une caricature : elle avait pris tous les traits de Lizlor pour les tirer à l’extrême ! Sa hargne, son je-m’en-foutisme, son dédain, sa méchanceté, toutes ces choses que possédait Lizlor à des degrés mineurs, tout à coup elles étaient tirées à l’extrême ! Et pourquoi ?! Pourquoi choisissait-elle d’être ainsi ?! N’était-elle pas heureuse ?! N’étais-je pas assez bien pour elle ?!

- Pire comme drame ? J’éclatai de rire. Haha, t’inquiète pas, j’ai une vague idée, puisque je viens de passer le week-end à m’occuper de ma mère qui est concrètement en train de se laisser mourir, mais pour le coup j’espérais qu’en rentrant je n’aurais pas à découvrir que ma… Le mot « copine » resta bloqué dans ma gorge. Que tu m’avais trompé, crachai-je amèrement. Et rassure-toi, je n’ai pas eu besoin de t’espionner puisque ça ne t’a pas dérangé d’exposer à tous mes potes que tu n’avais aucun respect pour moi, j’apprécie le geste !

A nouveau, je passai ma main sur mon visage. Etait-ce seulement réel ?! Je ne voulais pas y croire. Je sentais que je tremblai de fureur, et plus je regardai Lizlor, plus je me sentais en colère. Ma voix en était emplie, je martelai chaque mot que j’avais envie de lancer dans le visage de Lizlor. Mais aurait-elle seulement mal ? Elle n’en avait rien donc rien à faire ? Mes larmes coulaient toujours, et je ne savais pas vraiment d’où elle venait. J’étais en colère, j’étais triste, j’étais déçue, et tout ce que je ressentais, je le détestais ! Je n’avais jamais voulu penser ça de Lizlor, et j’avais l’impression d’être mis devant des faits de force, tout à coup, sans comprendre comme je m’étais retrouvé là. Comment avait-elle pu cracher ainsi sur ce que nous avions ?!

- Je ne te reconnais pas, lâchai-je. Tu fais comme si tu t’en foutais, comme si ce n’était rien, mais putain, je pensais que si quelque chose n’allait pas tu aurais eu le courage de venir me le dire en face, pas que tu étais du genre à faire ça dans le dos… Tu me dégoûtes, m’entendis-je dire. Avais-je vraiment prononcé ces mots ? Y a quelques semaines tu me dis que c’est moi que tu veux, et tu penses que tu peux me chier sur la gueule comme ça ?! Tu penses que c’est comme ça que ça marche ?! Tout à coup, pris d’un sursaut de fureur, je m’approchai d’elle, la dominant de toute ma hauteur. Elle me semblait tout à coup minuscule sous mes reproches. Regarde moi et ose me dire que ce mec t’a mieux traité que je ne l’ai fais ? Putain, j'ai toujours été là sans rien demander en retour, mais quand on se met en couple, on ne trompe pas l'autre putain ! Ose me dire que tu avais une raison pour ne pas me respecter après tout ce qu’on a eu ? Vas-y, putain, criai-je, VAS-Y, DIS LE QUE TU POUVAIS ME TROMPER SANS SCRUPULES ?!

Et une chose était sûre : si elle pouvait le dire, alors tout était fini.


Dernière édition par James Miller le Mar 17 Mar - 16:13, édité 1 fois
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Lizlor Wayland


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MessageSujet: Re: « Here comes original sin. » (L.)   « Here comes original sin. » (L.) Icon_minitimeVen 13 Mar - 17:39

Le frémissement qui était né dans ma poitrine et que je tentais d'ignorer ne faiblissait pas, au contraire. C'était presque comme si je retrouvais une vieille amie : celle de mes premières années à Poudlard, l'autre partie de moi un peu trop sauvage et un peu trop hostile pour que je puisse réellement m'intégrer. La Forêt Interdite avait été ma meilleure amie, mon meilleur abri ; peut-être que j'aurais dû y rester, finalement ? J'avais dit adieu à cette partie de moi, je l'avais abandonnée à son triste sort parce que j'avais grandi, je l'avais enfouie dans mes souvenirs, avec la petite silhouette dans la brume qui m'avait regardé tristement avant de disparaître. Mais alors que j'étais dans une situation des plus délicates, et dans cet état étrange qui m'avait détachée de tout, j'avais l'impression que cette autre moi pouvait refaire surface bien plus rapidement que je l'aurais imaginé. Face à Jay qui sortait de ses gonds et que j'avais, je ne pouvais pas l'ignorer, profondément blessé, ce qui frémissait en moi attisait ma peur et réveillait par la même occasion mes vieux démons, ma vieille défense. Mais c'était lâche, pas vrai ? C'était tentant, et je tendais presque la main à cette autre moi pour me sortir de là en une explosion propre et nette, qui me libérerait de ce fardeau. Mais je l'effleurais du bout des doigts, et pas plus : c'était bien trop lâche. Je ne pouvais pas me contenter de me draper là-dedans, et malgré toute l'envie que j'avais de le faire, j'avais suffisamment grandi pour savoir que ce n'était pas respectueux, pas correct, que c'était méchant, et que je devais au moins ça à Jay. Ce qui ne voulait pas dire pour autant que j'avais les bonnes réactions, j'en étais pleinement consciente : j'avais honte, au fond, j'étais mise au pied du mur, et je me sentais comme un petit animal traqué : la meilleure défense restait l'attaque.

- Pire comme drame ? Haha, t’inquiète pas, j’ai une vague idée, puisque je viens de passer le week-end à m’occuper de ma mère qui est concrètement en train de se laisser mourir, mais pour le coup j’espérais qu’en rentrant je n’aurais pas à découvrir que ma… Que tu m’avais trompé. Et rassure-toi, je n’ai pas eu besoin de t’espionner puisque ça ne t’a pas dérangé d’exposer à tous mes potes que tu n’avais aucun respect pour moi, j’apprécie le geste !

Instinctivement, et m'en rendant compte avec une petite pointe de déception, j'avais reculé d'un pas. Jay tour à tour désespéré, hystérique, en colère, était trop imposant en plus de sa haute stature que j'avais l'impression de ne pas du tout être en sécurité - pourtant, je savais que jamais il n'aurait levé la main sur moi. Mais sa colère suffisait à m'effrayer ; elle ne m'était jamais destinée, habituellement...

La précision sur sa mère, et encore plus parce que je connaissais la situation, me donna des petits frissons le long de la colonne vertébrale : j'étais désolée pour lui, sincèrement, et j'étais profondément en colère contre sa famille qui lui laissait tout endosser. Mais je ne pouvais pas, pas maintenant, pas considérée la situation, me montrer compatissante ; au contraire, ce fait me renvoya encore plus à ma honte, et je me raidis d'avantage. Et puis, il fallait savoir - il préférait savoir, ou ne pas savoir ?! Je ne l'avais pas non plus hurlé sur tous les toits, c'était juste que forcément, en soirée, ses amis étaient là, et alors... Un instant, les souvenirs me revinrent comme des flashs désagréables. Des bribes, des bribes d'images trop lumineuses, trop fortes, aux sons trop stridents, à la musique trop forte. Ce n'était même pas quelque chose dont je pouvais me satisfaire, parce que le garçon en question n'avait pas non plus été le meilleur coup du siècle ; on va dire pas à la hauteur de ce qu'il laissait promettre. Finalement, le matin, je m'étais réveillée avec l'amère sensation que j'aurais pu être bien plus heureuse de m'être amusée, mais que les faits étaient les faits : je ne l'étais pas spécialement. Et je n'étais pas fière non plus.


- Je ne te reconnais pas. Tu fais comme si tu t’en foutais, comme si ce n’était rien, - je haussai les épaules une nouvelle fois, comme si je m'en foutais effectivement, pour masquer le malaise car il avait bien trop raison - mais putain, je pensais que si quelque chose n’allait pas tu aurais eu le courage de venir me le dire en face, pas que tu étais du genre à faire ça dans le dos… Tu me dégoûtes. Y a quelques semaines tu me dis que c’est moi que tu veux, et tu penses que tu peux me chier sur la gueule comme ça ?! Tu penses que c’est comme ça que ça marche ?! Regarde moi et ose me dire que ce mec t’a mieux traité que je ne l’ai fais ? Putain, j'ai toujours été là sans rien demander en retour, mais quand on se met en couple, on ne trompe pas l'autre putain ! Ose me dire que tu avais une raison pour ne pas me respecter après tout ce qu’on a eu ? Vas-y, putain, VAS-Y, DIS LE QUE TU POUVAIS ME TROMPER SANS SCRUPULES ?!

Si mon cerveau s'était comme figé lorsqu'il avait prononcé son implacable « tu me dégoûtes », je ne fus pas assez stoïque cependant pour ne pas reculer une nouvelle fois. Jay s'était avancé pour me faire face, trop proche, bien trop proche, et ce qu'il disait ainsi que le ton de sa voix me terrifiaient trop pour que je ne bouge pas ; je fis donc encore un pas en arrière, sentant, misère !, le râpeux de la murette de pierres derrière moi. J'étais coincée, dans tous les sens du terme, et je dus laisser passer un instant avant de pouvoir avoir une quelconque réaction, le temps que mon coeur se calme et que les petits points blancs qui dansent devant mes yeux s'estompent un petit peu. Quelle idiote ! J'étais stupide, rien de plus. Jay venait de me le confirmer lui même. Je le dégoûtais, et j'avais tout fait échouer. Mais ce n'était pas là où j'étais la plus stupide, non : c'était parce qu'au fond, je savais pourquoi j'avais fait ça. Parce que j'aimais trop, beaucoup trop, voir dans les yeux de Jay combien il m'admirait, combien je lui faisais de l'effet. J'aimais trop savoir qu'il m'était complètement dévoué, qu'il était fou amoureux de moi. J'avais mis du temps à l'accepter, mais avec lui j'étais une princesse, et j'avais l'impression qu'il me suivrait au bout du monde. Je n'étais pas capricieuse, mais je savais qu'il aurait cédé à tous les miens. Je savais aussi qu'il me voyait plus belle et plus parfaite que je ne l'étais, mais pas dans le mauvais sens, juste parce qu'il m'aimait et que j'étais la plus parfaite à ses yeux. Je savais aussi qu'une partie de moi croyait encore que ce ne serait jamais éternel, et c'était cell-là qui m'avait retenue si longtemps. Et parce que j'étais encore trop fragile de mon histoire d'avant, ou tout simplement trop conne, j'avais décidé de lui prouver que j'avais raison : que ça ne pouvait pas être éternel.

J'avais réussi, pas vrai ? Mais ce n'était pas de sa faute. C'était de la mienne.


- Laisse-moi tranquille, balbutiai-je faiblement, perdant d'un coup toute ma contenance - acculée ainsi, face à sa fureur, j'avais l'impression que j'allais étouffer. Je tendis ma main pour le repousser en arrière, et le touchai seulement une seconde, mais ce contact m'électrisa. Je repris ma respiration, un tout petit moins mal à l'aise, car j'avais plus d'air. J'avais du mal à supporter le regard noir et brûlant de Jay, et même si la colère transformait son visage, je retrouvais celui qui me réconfortait tant, qui me faisait tant rire, et j'avais envie qu'il arrête d'être en colère et qu'il me serre contre lui en me disant que tout irait bien. Je ne l'ai pas fait sans scrupules, avouai-je, baissant les bras. Je suis désolée. Mais bon, c'est comme ça, conclus-je en haussant les épaules - cette fois ce n'était pas du je m'en foutisme, mais qu'est-ce que je pouvais faire d'autre ? J'avais fait une erreur, à quoi bon discuter maintenant ?

J'avais envie qu'il parte et me laisse tranquille. J'avais aussi envie d'être seule et profondément seule, parce que c'était tout ce que je méritais. J'avais étrangement envie de croiser Stephen et de lui mettre des bons gros coups de poing - avant de me rappeler que je ne pouvais pas tout lui mettre sur le dos, c'était moi et moi seule qui avait couché avec un autre garçon. J'avais envie de disparaître dans la forêt, et de pleurer aussi. J'avais peur de croiser Ruby, car je savais que je n'allais pas échapper à un savon dans les règles.


- Ta mère, ça va aller ? murmurai-je sans trop savoir pourquoi je demandais ça.

Peut-être parce que j'avais besoin de lui montrer que je me souciais toujours de lui, au-delà des apparences et de mes actes. Mais je n'étais pas certaine qu'il le voit de cet oeil - et de toute façon je ne le saurais pas vraiment, car je n'osais plus du tout le regarder, je gardais les yeux rivés sur les dalles de pierres, priant pour que cet instant se finisse au plus tôt.

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James Miller


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MessageSujet: Re: « Here comes original sin. » (L.)   « Here comes original sin. » (L.) Icon_minitimeMar 17 Mar - 17:41

« A white blank page and a swelling rage, rage
You did not think when you sent me to the brink, to the brink
You desired my attention but denied my affections, my affections

So tell me now, where was my fault
In loving you with my whole heart
Oh tell me now, where was my fault
In loving you with my whole heart. »



Les mots étaient sortis malgré moi, comme une cascade brûlante ou glaciale – mon corps était tellement retourné que je ne reconnaissais plus les sensations – qui se déversait autour de moi, à un rythme tellement puissant que j’allais finir par me noyer. J’avais crié sans réaliser que ma voix s’était élevée, j’avais dis des choses que je ne me pensais pas capable de formuler, pas lorsque Lizlor était face à moi, pas à son attention, pas aussi violemment. Mais en lâchant tout le poison accumulé au bord de mes lèvres, je ne me sentais pas guéri pour autant. Ma fureur ne s’était pas calmée, au contraire, mon corps continuait de trembler et j’avais le sentiment qu’il s’était ampli d’une énergie trop grande pour être contenu. Oh, j’étais habitué à ce que Lizlor me fasse sentir des choses si physiques que ça en devenait douleur… Je n’avais pas oublié ses ongles dans mon dos, la pression de ses dents blanches contre mes lèvres, son souffle contre ma peau qui se sentait marqué au fer rouge… Parfois, elle n’avait pas besoin de m’approcher, son regard brûlant suffisait à compresser tous mes organes et tout ce que je ressentais pour elle me piquait sous la peau. Mais cette fois-ci, la torture n’avait plus rien de délicieuse. J’avais l’impression de n’avoir jamais ressenti l’intérieur de mon corps, chaque passage du sang dans mes veines me brûlait en traînée, et l’air qui remplissait mes poumons me paraissait soudain irrespirable, nocif. Plus j’inspirais, plus j’étouffais.

- Laisse moi tranquille. Quelque chose s’enclencha à nouveau dans ma poitrine. Lizlor avait essayé de me toucher, sûrement pour me repousser, et je m’étais écarté brusquement, comme si quelque chose venait de me piquer. Je ne voulais pas de ses mains sur moi, de la douceur de sa peau et de ses doigts fragiles. Je n’en voulais plus. Je ne l’ai pas fais sans scrupules. Je suis désolée. Mais bon, c’est comme ça.

« Je suis désolée », avait-elle murmuré. Tout à coup, ce fût comme si le décor avait basculé. Je ne m’étais pas attendu à ça, pas de la part de Lizlor… Je la connaissais trop bien, je savais qu’elle préférait attaquer, comme un petit animal blessé. Petit à petit, devant mes yeux colériques, la réalité se remit en place, effaçant le feu dans lequel je l’avais drapé. Je réalisai soudain que Lizlor avait reculé sous mes attaques, et qu’elle était à présent toute petite contre le muret, le regard fuyant, le corps tremblant. Elle avait haussé les épaules, comme pour repousser les choses, mais elle m’apparaissait soudain comme minuscule, frêle… Habituellement, je l’aurais naturellement prise dans mes bras pour m’assurer qu’elle allait bien, j’aurais été inquiet de la voir si fermée, si apeurée. Mais à présent, c’était d’autres sentiments qui s’emparaient de moi. La colère se dissolvait petit à petit, noyée dans une tristesse immense qui m’attrapa à la gorge et la serra. Lizlor me paraissait loin, si loin de moi. Elle était un petit point faible, une lumière qui clignotait, plus loin. Un océan semblait sous séparer. J’avais l’impression qu’on avait floué son visage, je n’étais plus sûre de la reconnaître, de reconnaître ce que je ressentais pour elle… C’était elle, pourtant ? Elle qui faisait battre mon cœur si fort l’instant d’avant ? Il ne pouvait pas se taire aussi facilement, je le savais, et pourtant, j’avais l’impression qu’un creux géant s’était formé dans ma poitrine là où j’aurais du sentir le battement régulier.

Elle était désolée ? Je l’étais aussi. J’étais désolée d’y avoir tellement cru, aveuglement, de mettre autant accroché jusqu’à qu’elle coupe la corde. Avais-je perdu mon temps ? Je regardais amèrement nos souvenirs, mais ils étaient tous différents à présent. Je n’entendais plus le rire de Lizlor, je ne voyais pas son joli corps danser, tout était enroulé dans une brume grisâtre et triste. Une poussière compacte se répandait sur tout ce que je me rappelais, la brillance des jours en compagnie de Lizlor se ternissait. Ah, et pourtant, je les avais tant aimé, je l’avais aimé – je l’aimais tant ! expia mon cœur tristement. Mais plus rien n’était pareil à présent, n’est-ce pas ? J’avais tenu ses caprices, ses attentes, ses jeux et ses peurs, je m’étais plié aux règles qu’elle imposait sans jamais protester, guidé par quelque chose de plus beau, de plus fort… Son amour était comme la lumière tout au bout qui nous intriguait et nous dirigeait ; je m’étais laissé transporté, et c’était comme si à présent on m’abandonnait seul sur le bord du chemin, dans le noir, me privant de ce repère.


- Ta mère, ça va aller ?

Je regardais Lizlor. Son visage refusait de me faire face, ses longs cheveux dévalaient ses épaules pour cacher ses traits résolument tournés vers le sol. Elle ne voulait plus me regarder ? Quelque chose sifflait dans mes oreilles, et je clignai plusieurs fois des yeux pour chasser les étranges points qui dansaient devant ma pupille. J’étais abasourdi et tout à coup tellement fatigué que j’avais envie de me laisser tomber sur le sol. Pourquoi cette question ? Pourquoi Lizlor demandait-elle ? Non, ça n’allait pas aller, je le savais. Ni ma mère, ni moi, ni rien du tout. La réalité m’happa une nouvelle fois, et je me sentis si impuissant que je reculai malgré moi de quelques pas. Quelque chose s’était brisé, n’est-ce pas ? Quelque chose de si beau qu’il me rendait heureux et me donnait de l’espoir alors qu’autour de moi, je devenais maintenir le cap d’un bateau qui coulait. Maintenant, je n’aurais plus ce trésor précieux que représentait Lizlor. Je me sentis orphelin, tout à coup. Seul.

- Qu’est-ce que ça peut te faire, murmurai-je d’une voix lointaine.

Je m’étais reculé doucement, et à présent, j’avais fais plusieurs pas en arrière. Il me fallut un véritable effort, mais je détachai mes yeux de Lizlor, finalement. Ma vision était de toute manière redevenue floue, et je passai mes mains sur mon visage pour essuyer les larmes amères. J’inspirai un grand coup, comme pour me donner du courage. J’essayai de trouver quelque chose auquel m’accrocher, quelque chose qui pourrait me donner une réponse. Mais je la connaissais, pas vrai ? Il n’y en avait qu’une, et je l’avais su dès que j’avais compris ce que Lizlor avait fait. C’était pour ça que j’avais été autant colère, peut-être ? Parce qu’elle m’avait trompé, oui, mais qu’elle m’avait forcé à briser quelque chose que j’estimais. Quelque chose que j’avais souhaité de tout mon corps. Que ça soit éternel. Lizlor avait arraché mon souhait et l’avait déchiré. C’était tellement injuste, pensai-je. Tellement triste. J’inspirai à nouveau, cherchant un courage qui m’échappait.


- Je ne veux plus te voir, lâchai-je d’une voix métallique, sans pouvoir regarder Lizlor. Je ne veux plus jamais te voir, répétai-je.

Mécaniquement, je me dirigeai vers les escaliers. Sur le pas de la porte, je m’arrêtai un instant. Des milliers de choses me montaient aux lèvres. J’avais tant de choses à dire… Et pourtant rien ne pouvait sortir. Pourquoi l’aurais-je fais ? C’était fini, je le savais. Mais j’avais envie de demander : pourquoi ? Pourquoi avait-elle fait ça ? Pourquoi avait-elle refusé ce que nous avions ? Pourquoi avait-elle refusé ce qui nous rendait heureux ? Pourquoi avait-elle refusé que je l’aime ? Je voulais lui demander toutes ses choses, mais je savais que je n’aurais aucune réponse. Je savais aussi que si je me retournais, je ne pourrais partir de cette tourelle. Je ne pourrais jamais quitter Lizlor. Je n’en aurais jamais le courage. Je posai un pied sur la première marche, et fermant les yeux, je descendis. Respirant à peine, je quittai ce lieu habité de mes cris, habité de la fille dont j’étais amoureux, et je marchai en refusant d’essuyer mes larmes. Quelque chose s’était bloqué, et je refusai de croire ce que je venais de vivre. Je m’accrochai à une unique pensée : c’était fini. Je ne voulais plus y penser. Je ne voulais plus voir Lizlor contre cette petite murette, le visage baissé, les épaules affaissées. Je savais que sinon, je ne pourrais jamais tenir.

Il fallait pourtant que je tourne cette page, et s’il fallait la déchirer, je le devrais bien.
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