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Au détour d'une vie (PV Gab)

 
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 Au détour d'une vie (PV Gab)

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Lilian Easter


Lilian Easter
Assistante à Sainte Mangouste



Féminin
Nombre de messages : 4765
Localisation : Dans le lit avec Iron Man. Et tu es prié(e) de dégager, on n'aime pas les plans à 3. (A part si tu t'appelles Jack Sparrow, que tu as du rhum et de la pâte à crêpes...) Quoi? C'est quoi cet air choqué, vous êtes toujours puceau ou quoi? Question suivante !
Date d'inscription : 31/10/2007

Feuille de personnage
Particularités: Yeux plus beaux, tu meurs ! LA Sirène de Poudlard, je suis belle à mourir.
Ami(e)s: Vous voyez mon dressing ? Tous mes amis sont dedans. Je parle de mes fringues et de mes chaussures. Non les vrais amis, c'est une autre histoire.
Âme soeur: Iron Man, Thor, Captain America… Je ne donne que dans les super héros parce qu'ils savent m'envoyer au septième ciel. Oui, vous voyez tous ce que je veux dire.

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MessageSujet: Au détour d'une vie (PV Gab)   Au détour d'une vie (PV Gab) Icon_minitimeJeu 23 Oct - 18:51

La douceur du soleil d'automne avait laissé la place au ciel clair mais froid de l'hiver. Ciel qui parfois se couvrait de nuages cotonneux et gris qui accentuaient ce côté de l'hiver que certains aimaient particulièrement mais qui rendait encore plus palpable cette impression de mélancolie. Le froid enveloppait tout le monde dehors. La seule chaleur se trouvait à l'intérieur des maisons, sous les plaids et les grosses couettes des lits. Les gens se réchauffaient les mains autour d'une tasse de café ou de chocolat chaud. Les joues se mettaient à rosir rapidement, à peine après quelques minutes passées dehors. Les gros manteaux, les écharpes et les gants, les fourrures et les bonnets opéraient leur grand retour annuel. Ce matin, le ciel était mitigé, partagé entre parcelles de ciel bleu et – comme les humains, revêtait sa doublure cotonneuse et grise, comme pour se protéger du froid que le soleil semblait émettre. Les doux rayons de l'astre du jour commençaient à poindre lorsque Lilian arriva devant l'entrée de Sainte-Mangouste. Emmitouflée dans une grosse parka kaki à énorme et épaisse capuche qui lui tombait sur les épaules, doublée de duvet crème, qui la faisait paraître à la fois plus fragile et plus imposante, Lilian était postée devant l'entrée de l'hôpital, comme si elle craignait d'y rentrer.  En réalité, c'était un peu le cas. Enfin, ce n'était pas l'hôpital qui l'angoissait, c'était plutôt l'éventualité de croiser Dean qui la mettait dans cet état.

« On est fiancés ». Ces mots résonnaient une bonne dizaine de fois par jour dans sa tête, à chaque fois qu'elle croisait Dean dans les vestiaires ou qu'elle l'entrapercevait au détour d'un couloir. Ce qui était auparavant un véritable plaisir était depuis plusieurs jours un véritable calvaire que la belle endurait plus ou moins sans rien laisser paraître. A chaque fois qu'elle voyait que le regard de Dean se posait derechef sur elle, c'était non plus une satisfaction qu'elle ressentait mais plutôt une véritable douleur ; comme une pointe dans son cœur blessé sur lequel la plaie ne parvenait pas à cicatriser. Jamais elle n'aurait imaginé que regarder Dean serait aussi douloureux, jamais elle n'aurait pensé à l'éviter elle qui cherchait tant à se rapprocher de lui. En prononçant particulièrement ces trois mots – les autres avaient eu un effet tout aussi néfaste mais eux étaient les pires – Dean avait littéralement abattu Lilian qui était tombée à terre. Parce qu'il l'avait prise de court, pas à un seul moment elle ne s'en était doutée, même deux secondes avant l'impact.

La vie était ainsi : on ne pouvait jamais savoir ce qu'il allait se passer. Enfin, il y avait quelques fois des indices qui permettaient de deviner ce qui pourrait éventuellement avoir lieu ou de donner véritablement une réponse. Et surtout en ce moment, la vie semblait particulièrement s'amuser avec Lilian en la confrontant à deux reprises à difficile condition humaine. A chaque fois, elle s'y prenait de manière différente pour lui montrer à quel point tout était instable. Cela avait commencé avec Daniel qui lui avait appris sa fin proche et là, la vie avait montré à Lilian comment certains indices prouvaient aux être humains qu'il était parfois possible de prévoir l'avenir. Les médecins s'en étaient chargés pour Daniel. Par contre, avec Dean tout était différent parce tout était survenu d'un coup, la belle n'avait rien vu venir. C'est pour cela qu'il lui était d'autant plus difficile de se relever. La Sirène avait été frappée de plein fouet alors qu'elle pensait que tout se déroulait parfaitement. Par malheur elle s'était laissée attendrir par le manège de Dean qui l'avait harponnée en plein cœur. La blessure ne cicatrisait pas parce que tous les jours, de par sa présence, Dean remuait ce crochet dans le cœur de la superbe sirène qui se débattait pourtant de toutes ses forces pour tenter d’atténuer la douleur ou du moins, tentait de moins y penser. Mais son cœur continuait de saigner. Chaque jour un peu plus. Car cela rapprochait de l'échéance ; cette terrible échéance qui planait au-dessus de sa tête.

Enfin, au-dessus de celle de Dan surtout. Et indirectement sur la sienne, parce que la disparition de son meilleur ami – parce que oui, à leur manière, ils avaient été meilleurs amis. Enfin, elle le considérerait toujours comme tel – entraînerait avec elle son lot de chagrin et de peines. Chaque jour de plus pour elle était un jour de moins pour lui. Et elle avait peur. Chaque fois qu'elle regardait son portable, elle avait peur que les parents de Daniel qu'elle avait rencontrés lui ait laissé le terrible message. Ce n'est pas comme si elle l'avait appris comme cela, brutalement du jour au lendemain. Non, Daniel l'avait appelée pour lui apprendre cette terrible nouvelle. Parce qu'il voulait la prévenir, la préserver peut-être aussi. Parce qu'il l'aimait – d'amitié maintenant sûrement même si cela resterait à jamais compliqué et ambigu entre eux. Si elle avait su dès le début que cette perte serait difficile à surmonter – elle était humaine après tout, la belle Sirène n'avait absolument pas envisagé le retournement de situation occasionné par Dean. Au fur et à mesure qu'elle avait réalisé, la belle s'était consolée en se disant que Dean serait là pour elle et la serrer contre lui et sécher petit à petit ses larmes. Mais il avait brisé ces rêves d'un simple revers de main et sans même s'en rendre compte. Certes, Lilian était fautive rien que dans son attitude. Elle s'était laissée amadouer trop vite, elle la belle Sirène si sauvage et imprévisible. Les yeux verts – et parfois avec ce reflet bleu qui les rendait encore plus clairs que le plus pur lagon polynésien de Dean l'avait intriguée, lui avait fait baisser toute garde et au final, elle se retrouvait échouée et prisonnière sur la plage sans aucun moyen de regagner la mer. Elle avait perdu à un jeu auquel elle gagnait toujours. La seule fois où elle perdait une partie lui était particulièrement fatale. Et elle en payait le prix fort. Dean ne serait pas là quand Daniel ne serait plus de ce monde. Et Daniel ne pourrait pas la consoler du fait que Dean soit parti avec sa fiancée. Un cercle vicieux au centre duquel Lilian était coincée et ne voyait pas comment s'en sortir.

Pourtant, elle entra dans l'enceinte de l'hôpital et se dépêcha de se rendre aux vestiaires sans chercher des yeux qui que soit, et surtout pas Dean. Elle craignait de le croiser aux vestiaires s'il n'était pas encore arrivé et c'est pourquoi elle voulait faire vite pour soulager un peu sa peine, plus lourde à porter que son imposant manteau sur ses épaules. Les prunelles claires ne brillaient pas au milieu des casiers et le son de sa voix, presque un peu rauque et pourtant si douce ne résonnait pas entre les bancs. La belle souffla mais se changea très vite, enfila sa blouse et repartit aussi vite qu'elle était arrivée, évitant les regards des autres apprentis comme si elle ne les avait jamais vu de sa vie. Une fois dans la pièce – sa pièce où elle passait le plus grand temps de sa journée quand elle ne rendait pas visite aux patients pour leur donner à manger, Lilian se détendit un peu. Elle savait que Dean ne viendrait pas ici et ne causerait pas plus de peine qu'il ne l'avait déjà fait. Avant de partir faire la tournée des plateaux repas, elle rangea un peu quelques potions et se mit en route, priant très fort pour ne pas croiser Dean au détour d'un couloir.

C'est en discutant avec l'une des patientes qui était à l'hôpital depuis plusieurs jours déjà pour une infection ou une maladie magique rare que la jeune fille se rendit compte qu'elle ne pourrait pas aller manger à la cafétéria toute seule. Parce que d'habitude, elle mangeait avec Lola et Dean. Lola allait manger avec Dean qui lui aurait sûrement appris ce qu'il s'était passé entre eux. Et elle la verrait comme cette fille prête à tout pour avoir un homme, à deux doigts de briser un couple si Dean n'avait pas réagi. Lola ne viendrait pas manger avec elle par conséquent et il était hors de question que Lilian s'installe à leur table, ce serait bien trop gênant. Elle mangerait alors seule, mais pas à la cafétéria. C'est alors que la patiente, une jeune femme d'une trentaine d'années et qui répondait au nom de Daisy lui proposa de rester manger avec elle pour qu'elles soient seules toutes les deux et pas chacune dans leur coin. Dans un grand sourire ravissant, le premier qu'elle avait depuis plusieurs jours, Lilian accepta et pris le soin de finir sa tournée avant de retourner déjeuner avec la jeune femme. Celle-ci travaillait chez Madame Guipure depuis peu et avait attrapé une maladie au cours d'un voyage en Allemagne avec son mari. Elle avait bien vu que la jeune assistante ne paraissait pas au mieux de sa forme et sans se sentir dérangée dans sa vie privée, Lilian lui avoua ce qu'elle vivait en ce moment, sans pour autant mentionner le prénom de Dean car il pouvait très bien être le médecin de Daisy. Les deux femmes se mirent à rire sur diverses choses par la suite, notamment sur la nourriture qui n'était vraiment pas excellente et Lilian se défendit en rigolant qu'elle ne cuisinait pas, qu'elle préparait juste les plateaux repas et fort heureusement car ce serait peut-être pire si elle devait également cuisiner les plats.

Alors qu'elles avaient fini de déjeuner et parlaient encore en riant, un groupe de Médicomages pénétra dans la chambre de Daisy et bien évidemment vu que la vie et le destin se jouaient pas mal d'elle en ce moment, Dean faisait partie du lot. Leurs regards azurs se croisèrent derechef et Lilian profita de l'effet de surprise que provoqua sa discussion de café du commerce avec Daisy pour s'enfuir de la chambre et sans avoir à affronter une seconde de plus les yeux et le visage de Dean. Et surtout pour éviter de montrer aux yeux de l'hôpital le malaise qui régnait entre eux, auparavant si proches.  Quand elle revint dans sa pièce, son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine et elle respirait comme si elle venait de courir le cent mètres. C'était horrible ; Dean lui manquait atrocement et pourtant il la faisait tellement souffrir rien qu'en la regardant, ne serait-ce qu'une demi seconde. Et pourtant, ne pas le voir lui faisait aussi mal que de l'affronter seule à seul dans une pièce. Elle souffrait autant de son absence que de sa présence et elle ne savait comment guérir ces maux. Lilian aurait voulu le frapper et l'insulter pour tout ce qu'il lui avait fait : ces faux espoirs, ces taquineries, ces mots à double sens, elle avait cru à tout. A absolument tout ! Mais en même temps, elle ne voulait plus le voir, justement pour tout ce qu'il avait fait et dit. Et puis, elle en avait assez : tous les soirs elle rentrait exténuée chez elle, fatiguée d'avoir fait comme si tout allait bien au cas où elle le croiserait alors que rien n'allait en ce moment. Tout s'écroulait et c'était bien loin d'être la fin.

Pour se calmer, elle rangea encore les potions pendant que les plateaux se nettoyaient tout seul sous les ordres de sa baguette et par bonheur, elle n'eut pas d'aide à apporter aux urgences et put quitter sa pièce à un horaire convenable. A la vue du ciel gris qui enveloppait Londres comme ce matin et du jour qui ne tarderait pas à décliner, Lilian sortit de son casier un turban de laine grise torsadé qu'elle plaça juste sur ses oreilles et tranchait délicatement avec le bronze de ses cheveux et leurs pointes d'or. Elle enfila son manteau qui sembla s'écraser de tout son poids sur ses fines épaules et sortit majestueusement de l'hôpital.

La superbe n'eut pas envie de rentrer chez elle en transplanant et se plut donc à flaner quelque peu dans les rues du Chemin de Traverse. Il n'était pas encore très tard et le chemin grouillait encore de vie et bouillait d'animation. Elle trouva cela tellement soulageant et apaisant après cette journée, une de plus. Une de moins pour Daniel. Comme chaque soir, elle avait regardé son portable mais elle n'avait pas vu d'icône de message ou de message vocal donc elle avait pu respirer. Jusqu'à demain. Alors qu'elle s'arrêta devant le magasin de balais et de Quidditch pour admirer le tout dernier modèle de balais, un éclair blond attira son regard si pensif. Intriguée parce qu'il lui semblait le reconnaître, elle pénétra dans la boutique pour en avoir le cœur net. Et la belle avait raison. Cette chevelure si dorée appartenait à Gabrielle Delacourt, une « amie » qu'elle n'avait plus vu à Poudlard depuis de très longs mois, voire même plus quelques mois. Mais elle n'avait pas eu de mal à imaginer pourquoi : toute la presse sorcière et peut-être même les journaux moldus en avaient parlé. Son père avait tué sa petite sœur avant de se suicider. Une tragédie que Gabrielle avait dû endurer toute seule et à vrai dire, Lilian n'avait demandé aucune de ses nouvelles, imaginant bien que la belle aurait sûrement mieux à faire que de lui répondre et surtout parce qu'elle ne voulait aucunement la déranger et lui faire croire qu'elle était là pour elle juste par intérêt et parce qu'elle se rappelait désormais de son existence.

Lilian avait certes remarqué son absence mais elle n'y avait pas non plus pensé tous les jours. Elle avait bien autre chose à penser, surtout en ce moment. Mais maintenant qu'elle était là et Gabrielle également, pourquoi ne pas aller à sa rencontre et lui montrer qu'elle ne l'avait pas (totalement) oubliée.


- Gabrielle ? La sirène attendit que la Vélane se retourne pour lui offrir son magnifique sourire et briser la glace de ces retrouvailles imprévues. Je passais devant le magasin quand je t'ai vue, lui dit-elle toujours aussi naturelle et tout aussi sublime. Tu vas bien ?

Elle savait que Gabrielle lui dirait oui, certainement pour éluder l'autre question qui instaurerait un malaise encore plus grand. Mais par politesse, la jeune blonde lui demanderait sûrement comme elle allait et Lilian lui répondrait aussi que tout allait bien, en lui offrant en guise de preuve ce ravissant sourire naturel qui faisait briller ses magnifiques yeux de milles feux ; simplement pour éviter les questions qui la faisaient tant souffrir.
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Gabrielle Delacourt


Gabrielle Delacourt
Élève de 7ème année



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MessageSujet: Re: Au détour d'une vie (PV Gab)   Au détour d'une vie (PV Gab) Icon_minitimeSam 8 Nov - 4:21

J’allais mieux… un peu… je crois. Du moins, je me sentais moins seule : j’avais Heather et je la considérais ni plus ni moins que ma meilleure amie. Ça m’était égal que ce ne soit pas le cas de son côté, elle était ce à quoi je m’accrochais chaque jour et elle était la seule personne qui me donnait réellement l’impression d’être là pour moi. J’avais eu tort d’ignorer ses lettres, au début, parce que je réalisais comme elle aurait pu m’être d’une grande et précieuse aide alors que j’en avais le plus besoin, mais il fallait croire qu’à ce moment, c’était ce que je considérais avoir besoin : La solitude. Je n’acceptais toujours pas d’avoir été catapultée dans une famille inconnue et je refusais encore toute forme d’affection de leur part. Détrompez-vous, je n’avais pas retrouvé ma joie de vivre ou cet éclat qui avait toujours fait de moi ce que j’étais, j’avais simplement cessé d’être un cadavre vivant. Les gens avaient cessé de parler sur mon passage ou de me regarder comme si j’étais un phénomène de foire, pour eux, cette histoire était du passé, elle était un film à succès qui avait fait son temps. Pour moi c’était autre chose, Noël approchait – je venais d’ailleurs de commencer mes vacances d’hiver – et je savais que j’aurais beaucoup de mal à vivre cette période sans ma famille. Le vivre sans ma mère, à l’époque, avait été une épreuve difficile, mais ma sœur et moi avions mis un point d’honneur pour honorer cette fête qui avait toujours été al préférée de notre mère. Cette fois-ci, avec qui pourrais honorer la mémoire de tous ceux que j’avais perdu ?


Et je ne parlais pas que des morts. J’étais encore accrochée à cet auror qui m’avait abandonnée lâchement sans un mot, lorsque son mandat avait été terminé. Je le détestais pour un million de raisons, mais je ne pouvais pas me le sortir de la tête, je rêvais à lui au moins une fois par semaine – en général, il revenait s’excuser et me sortait une excuse farfelue pour expliquer son départ subit. En réalité, je savais bien qu’il devait avoir trouvé quelqu’un de mieux que moi, une femme, une vraie, pas une gamine. Je devais l’avoir diverti un temps, sans plus, alors que de mon côté, je m’étais laissée sombrer dans la démence de ce sentiment insipide qu’était l’amour. Je ne voulais plus avoir à me sentir faible de cette façon, ni donner la possibilité à quelqu’un d’autre de me faire autant de peine à nouveau. Avec tout ça je n’arrivais pas à décrocher et ce, même après tous ces mois.


Mme Salander avait insisté (beaucoup) pour que je revienne passer les vacances de Noël avec leur famille. Je n’en avais pas envie, du tout. Je ne voulais pas jouer à l’hypocrite et à faire semblant d’être dans l’esprit de Noël avec une famille que je ne connaissais pas et que je ne voulais pas connaître non plus. J’avais eu un pincement au cœur en voyant qu’il y avait des cadeaux à mon nom, sous l’arbre. Repousser les gens n’avait jamais vraiment fait partie de ma personnalité, mais j’en avais désormais besoin pour rester seule – ou presque – dans mon cocon. Mais repousser des gens aussi gentils que les parents d’Elleira qui faisaient tant d’efforts pour m’intégrer à leur famille me faisait sentir mal par rapport à eux. Je ne voulais pas les aimer, mais je savais qu’aucun membre de cette famille n’était malsain – sauf Chloe – et qu’ils souhaitaient seulement que j’aille mieux. J’allais mieux… d’ailleurs, l’ai-je mentionné. Je crois que j’allais mieux.


Certes, j’avais continué à me laisser couler, à l’école. Les ASPICs de la fin de l’année m’apparaissaient comme la fin de ma vie, parce que je ne voyais pas comment j’allais m’en sortir, sauf que je n’avais jamais envie d’avoir le nez dans mes livres, je voulais juste boire et oublier tout ça, m’embrumer l’esprit au point d’avoir l’impression que plus rien n’est important. Je n’avais toujours pas d’appétit, je mangeais pour avoir l’air normal, mais je voyais bien, dans tous mes vêtements, que j’avais dramatiquement maigris, mais je ne trouvais pas la force pour me remettre sur pied et tenter de reprendre ce poids qui me donnait simplement l’air d’une femme en santé.


J’en étais à ma première journée de vacances et Mme Salander avait décidé qu’elle amenait tout le monde faire du shopping de dernière minute avant Noël. Il faisait froid, ce jour-là et je m’étais réjouie de retrouver mon manteau avec un collet en fourrure que j’avais abandonné durant l’été. Mon écharpe en laine blanche aussi, n’était pas de refus. Il s’agissait de l’une des journées les plus froides auxquelles nous avions eu droit depuis que la neige avait commencé à recouvrir le sol. Une fois arrivée sur le Chemin de Traverse – par les voies moldues puisque les parents d’Elleira n’étaient pas des sorciers, Mme Salander nous nous donna à tous une heure de rendez vous – son mari, et elle partiraient probablement du côté de Londres – et je partis de mon côté, les mains dans mes poches, sans un mot. Je n’avais pas le choix de leur trouver, à tous, un petit quelque chose puisque j’avais vu mon nom sur plusieurs paquets qui décoraient la base de leur arbre de Noël. Je marchais devant les boutiques, cherchant quelque chose qui pourraient être un signe de remerciement, sans être assez énorme pour qu’ils croient que je les aime…


Je commençai par entrer dans une boutique de collectionneur remplie de machins qui me semblaient être le genre de choses qu’Elleira aimerait probablement. Il y avait de petites figurines animées qui trottaient sur les étagères du magasin. Je trouvai quelque chose de totalement parfait : Une figurine de Iron Man animée qui était assis au coin de la tablette. Je l’attrapai et m’empressai daller la payer. Au moins c’était réglé pour elle… il ne me restait que les trois autres. J’étais dégoûtée à l’idée de dépenser même une seule noise pour acheter quoi que ce soit à Chloe qui s’était tellement plu à me rappeler combien j’étais anormale parce que j’étais une sorcière. La boutique suivante, sur la rue, était celle de Quidditch et je ne pu m’empêcher d’y entrer faire un tour pour voir les nouveaux modèles de balais.
 


-Gabrielle ?


Mes épaules se tendirent. Qui n’avais-je pas repéré avant d’entrer et de m’assurer que je n’aurais pas à entamer une discussion plus longue que deux ou trois mots ? Cette voix ne me dit rien, sur le coup, mais j’eus le réflexe de me retourner avec de grands yeux pleins d’interrogation vers la source de la voix. Les yeux que les miens croisèrent ne mentaient pas : Lilian Easter, une fille un peu plus vieille que moi que j’avais eu l’honneur de rencontrer à Poudlard, alors que nous étions encore ce que je considérais être des enfants.


-Je passais devant le magasin quand je t'ai vue.


Je lui souris doucement, du mieux que je pouvais. J’avais du mal à feindre mes sourires avec les gens que je connaissais depuis longtemps… Je n’aimais pas ce genre de situation du tout… j’avais l’impression d’être face à quelqu’un qui me semblait avoir réussi et qui me semblait bien… alors que moi, je n’étais qu’une loque. Physiquement ça ne paraissait pas trop, j’avais juste maigri, mais j’avais continué à faire attention à mon allure, à mon habillement et à mes cheveux, mais j’aurais été stupide de croire que Lilian n’avait pas lu les journaux… TOUT LE MONDE connaissait mon histoire.


-Salut Lilian !


Je ne savais pas trop comment tout ça se terminerait, je ne me sentais pas à l’aise. J’aimais bien Lilian, lorsque nous étions toutes deux à Poudlard, mais je n’avais jamais été particulièrement proche d’elle… je ne savais pas trop ce que nous étions, ce que je pouvais bien lui dire.


-Tu vas bien ?


La question qui devait bien venir. Que pouvais-je bien dire ? Que j’allais mieux ?  Je n ‘arrêtais pas de me le répéter, comme si à force de le dire, je pourrais finir par y croire, mais ce n’était pas le cas du tout. Ce n’était pas l’endroit ou le moment de parler de mes problèmes. Je n’en avais parlé qu’à Heather et j’avais encore du mal à le faire.


-Oui, oui je vais bien, et toi qu’est-ce que tu deviens ?


Mon regard était un peu brumeux, comme si je ne me souvenais plus très bien comment entretenir une conversation convenable. J’avais envie de prendre mes jambes à mon cou et retourner dans ma chambre, chez les Salanders.
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