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Of(f) the night (pv Jay)

 
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 Of(f) the night (pv Jay)

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Lizlor Wayland


Lizlor Wayland
Apprentie dans le domaine des Créatures Magiques



Féminin
Nombre de messages : 2188
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MessageSujet: Of(f) the night (pv Jay)   Of(f) the night (pv Jay) Icon_minitimeVen 18 Déc - 22:16




You can feel it in the air
Oh oh, it's a passion

You can put some joy up on my face
Oh sunshine in an empty place
Take me too, turn to and babe I'll make you stay

https://www.youtube.com/watch?v=ZCTDKLjdok4




- Mais tu sais, Liz, tu devrais peut-être mettre un pantalon d'abord...

Un petit « pop ! » dans mon cerveau avait fait écho aux paroles de ma meilleure amie, qui se trouvait juste devant moi et me regardait avec un petit sourire amusé. J'avais baissé les yeux vers mes jambes nues : effectivement. Effectivement, puisque quelques secondes avant je lézardais sur mon lit, dans ma salle commune, vêtue d'un vieux sweat et d'un pseudo short de pyjama minuscule, les choses qui s'étaient ensuite déroulées avaient totalement occulté la question de mes vêtements. Voilà pourquoi je venais de galoper de la tour de Gryffondor à celle de Serdaigle à moitié nue.

D'abord, je n'avais pas fait attention aux bruits environnants. J'étais affalée sur ma couette, Le Chat blottit contre mes côtes et Nate dans le creux de mon cou, et je fixais le plafond magique où les étoiles et constellations dorées scintillaient doucement sur le plafond pourpre. Je pensais à mille et une choses à la fois, tout en étant incapable de focaliser une seule de mes pensées, une seule idée précise, une image, rien. J'étais à la fois détendue et à la fois formidablement stressée, comme si je me laissais porter par le courant qui me fracasserait immanquablement contre un rocher du rivage. Il y avait tant à se préoccuper : les études, les examens, Ruby, sa famille, Ewan, Maman, l'après Poudlard, l'Oregon qui me manquait, Jay et tous nos problèmes, que je regardais la chose comme une énorme boule venimeuse sans savoir par quelle anse la saisir. Peut-être que si je restais comme ça, sans rien faire, elle allait se déliter toute seule ? Se métamorphoser en papillon ? Pfff. Je n'étais plus assez bête pour y croire, malheureusement. Je soupirai, baissai les yeux vers Le Chat, dont le poil grisonnant était de bien meilleur aspect depuis qu'il n'avait plus son maître. Il ronronnait paisiblement, et je lui gratouillai la tête en souriant. Mon regard fut attiré par mes côtes nues sous mon sweat un peu remonté, et le fait qu'elles se voyaient un peu plus que d'habitude, tout comme les os de mes hanches qui ressortaient quand j'étais allongée sur le dos. Je revoyais le regard un peu sévère de Maman quand elle m'avait dit qu'elle avait l'impression que j'avais maigri, quelques jours plus tôt, et si je m'étais empressée de lui dire que non, n'importe quoi enfin, avant d'avaler mon bout de tarte comme une gloutonne, je savais qu'elle avait raison. J'avais perdu un peu, un tout petit peu, mais juste assez pour le remarquer, juste assez pour très bien savoir à quoi cela était dû. Mais d'ailleurs... Un doute me serra le coeur. Je me souvenais que trop bien du regard de Stephen sur mon corps, au début, et de son rictus quand il avait dit le trouver trop plat... Trop maigre ? Et si James aussi pensait la même chose ?? Et si je ne lui plaisais plus, tout simplement, et si ce n'était pas juste ce que j'avais fait qui l'avait éloigné, mais si c'était juste que je ne lui faisais plus d'effet ?

A ces mots, étrangement, une amie Gryffondor de Maya Miller avait débarqué dans mon dortoir, faisant sursauter Le Chat et couiner Nate. Maya voulait me parler, elle m'attendait dans le couloir. Je m'étais redressée, la tête un peu enfarinée, j'étais descendue et je l'avais écoutée... Sans trop comprendre. Elle me disait que son frère était un peu triste, pas trop dans son assiette, et qu'il avait besoin de moi. Que je devais m'occuper de lui, que ça lui ferait du bien.

Moi ?! Mon coeur avait tressauté à cette idée. Il avait besoin de moi !... Mon premier réflexe avait été de serrer Le Chat et Nate contre mon coeur. Puis, j'avais promis à Maya de m'occuper de Jay, et je m'étais lancée dans cette tâche bien plus difficile qu'il n'y paraissait.

Il fallait... Il fallait du confort, de l'intimité mais rien de forcé, pas d'une sortie à Pré-au-Lard, trop risquée et trop bondée, trop impersonnelle... Il fallait un petit repas agréable, le loisir de discuter ou un pas, un endroit qu'il aimait... Rien de contraignant... Quelques minutes plus tard, mon idée était arrêtée ; je fonçai en direction de la salle commune de Serdaigle en laissant sur mon lit mon chat et mon boursouflet après leur avoir dit que je revenais très vite, et en oubliant donc d'enfiler un pantalon.

Mon plan était simple : concocter le meilleur repas du monde, le mettre dans un panier, aller chercher Jay par la peau de sa veste en cuir et l'emmener dîner dans notre cabane dans les bois, loin de tout ce qui l'embêtait. Pour cela, j'avais besoin d'une chose, une précieuse chose : l'aide de Ruby. Si je m'étais améliorée en pâtisserie, le salé m'intéressait nettement moins, d'autant plus qu'en cet instant je n'avais pas trop de temps à ma disposition. Nous étions dimanche, c'était la fin d'après-midi, et il fallait que tout soit prêt dans un temps raisonnable. J'étais consciente d'avoir tiré Ruby de ses devoirs mais en lui expliquant rapidement la situation elle proposa d'elle-même de me venir en aide : elle allait tout de suite filer en cuisine pour commencer à préparer le plat principal, moi je me changeais et je me préparais, puis je la rejoignais pour cuisiner le dessert, et tout était bon. Après l'avoir embrassée de manière un petit peu hystérique, je courus pour revenir sur mes pas et monter quatre à quatre les escaliers de la tour du Gryffondor, tout en hurlant au passage le mot de passe à la Grosse Dame qui sursauta et me traita de petite excitée ; une fois dans ma chambre j'attrapais un sac en toile plein de bêtises en tout genre que je vidais en vrac sur mon lit avant d'y glisser ma baguette magique et... Mais non, je n'avais pas besoin de sac : les elfes me prêteraient un panier en cuisine. J'envoyai valser le monceau de plumes et de feuilles et de crayons par terre et les poussai sous mon lit, sous les regards dubitatifs de Le Chat et de Nate. Puis, je m'arrêtai pour réfléchir - j'ôtai mon vieux sweat et enfilai un soutien gorge, un débardeur tout simple bordeaux, par dessus mon sweat de la même couleur avec écrit en lettres blanches sur le devant «
JE SUIS UN CHATON* » que Ruby m'avait rapporté de Paris et qui voulait dire que j'étais un chaton, puis après quelques minutes de soupirs excédés je finis par mette la main sur mon jean clair, un peu large et un peu... beaucoup troué que j'enfilai, avant de mettre mes baskets en toile grises avec des petits coquillages gris clair imprimés dessus. Un bisou sur la tête de Le Chat un bisou sur la tête de Nate plus tard, j'étais partie à nouveau, sans prendre la peine de me recoiffer ou de me regarder dans la glace.

Une fois arrivée en bas des escaliers du dortoir, je décidai de les remonter pour mettre tout de même un peu de mascara ; mais quand j'en mis rapidement devant le miroir je me trouvai l'air stupide avec mes cheveux en pétard, ma tenue et mes cils très noirs, alors je l'enlevai et me frottai un peu trop les yeux, puis je partis pour de bon.

Hors d'haleine, j'entrai dans la cuisine ; elle sentait merveilleusement bon, un mélange de viande en sauce et de pommes de terre chaudes, qui me donna immédiatement faim. Ruby, aidée des Elfes et de la magie, avait déjà fini le plat et le mettait dans une grande jarre en argile pour le garder au chaud, qu'elle calait au fond d'un panier d'osier que je devinais magique, à savoir qu'il contenait bien plus qu'il n'y paraissait. Comme elle nettoyait pour passer au dessert, j'en profitai pour demander aux Elfes de m'apporter : du thé de Noël, un peu épicé, du jus d'ananas bien frais et quelques bièraubeurres, le tout dans des contenants qui garderaient leur chaleur ou fraîcheur. Puis nous nous mîmes à la confection du dessert, un brownie au caramel. Pendant qu'il cuisait, Ruby me regarda comme une maman et entreprit de me nettoyer le contour des yeux en me rappelant que Liz, écoute, je t'ai déjà dit de faire attention à bien te démaquiller le soir, ce n'est pas bon pour ta peau. Quelques minutes plus tard le gâteau était cuit, le panier était prêt, et je pouvais y aller... Cherchant du soutien dans les paroles et les gestes de Ruby, je la remerciai encore et filai en direction de la chambre de Jay. J'avais en mains tout ses mets préférés et j'espérais vraiment lui faire plaisir ; encore faudrait-il qu'il accepte de me suivre, pensai-je en sentant mon coeur se serrer un peu...

Très prudemment, je me glissai dans le couloir désert et tambourinai sans plus attendre contre sa porte. Mon coeur devait probablement battre aussi fort.


- SURPRISE ! dis-je sans plus attendre, quand il ouvrit la porte. Ça va ?! demandai-je et je me pressai contre-lui en le serrant rapidement dans mes bras en guise de bonjour. Je me sentais toute fébrile, mes yeux devaient sûrement beaucoup briller. Je t'ai préparé le dîner, tu viens avec moi ?

Levant le panier comme justification, je lui attrapai le bras et le tirai vers moi. Il n'avait pas grand chose à faire pour me résister, mais il me suivit pourtant sans rechigner. Je me demandais s'il sentait combien les battements affolés de mon coeur résonnait jusque dans le bout de mes doigts...

Quand nous avançâmes vers la Forêt interdite, vers ce petit endroit que nous connaissions bien, je sus qu'il avait compris ; arrivés devant la cachette de la cabane, je lui demandai de me laisser monter en premier et d'attendre que je lui dise de venir. Il fit voler le panier jusqu'à moi et je l'attrapai, en sorts le contenu, tassai les poufs, allumai les bougies, le feu magique dans la petite cheminée...


- C'EST BON ! criai-je, rose de plaisir et d'appréhension. Je me rendais compte que j'avais un peu de mal à le regarder droit dans les yeux. Repoussant mes cheveux en arrière, quand il s'installa, je sentis que je devais pourtant bien le mettre à l'aise de moi-même : Voilà... J'ai préparé tout ça, enfin, euh, avec l'aide de Ruby. Tu peux choisir ce que tu veux dans l'ordre que tu veux ! Tu... Tu veux me raconter ton week-end ?

Il avait l'air très fatigué, très las, et je me sentais rongée d'une inquiétude qui n'aurait de répit que lorsque je l'aurais serré contre mon coeur... Si seulement.





*en français dans le texte
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James Miller


James Miller
Assistant à l'infirmerie



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MessageSujet: Re: Of(f) the night (pv Jay)   Of(f) the night (pv Jay) Icon_minitimeLun 11 Jan - 17:57




« We are the last people standing
At the end of the night
We are the greatest pretenders
In the cold morning light

This is just another night
And we've had many of them
To the morning we're cast out
But I know I'll land here again

How am I gonna get myself back home?
Ay-ay, ay-ay, ay-ay
How am I gonna get myself back home?
Ay-ay, ay-ay, ay-ay

There's a light in the bedroom
But it's dark
Scattered around on the floor
All my thoughts. »


Allongé dans mon lit, je lisais mon livre, cherchant à me concentrer sur les mots qui défilaient sous mes yeux fatigués. Mes tempes bourdonnaient, comme si quelque chose appuyait dessus, me fonçant constamment froncer un peu les sourcils. J’étais épuisé, mais je savais que si je cédais pour une petite sieste, je ne risquais pas de me rendormir par la suite, et vu les mauvaises nuits qui se succédaient en ce moment… Je poussai un soupir. Je n’arrivai pas à suivre ce que je faisais. Mes pensées étaient ailleurs, je le savais bien. Je jetai un coup d’œil par la fenêtre, d’où je voyais les lumières du soir qui commençaient à obscurcir le ciel. Les couleurs étaient belles, le bleu nuit se mariant aux nuages orangés, mais le spectacle me laissa amer. J’avais passé le week-end à Londres, à m’occuper de ma mère. Elle avait oublié de payer certaines factures – et ce n’était pas comme si mon père allait s’en occuper – et elle m’avait appelé en panique car l’électricité s’était coupée dans la maison, où j’avais donc dû me rendre en urgence. Une fois là-bas, je réalisai qu’il n’y avait pas que ça qui clochait. Le ménage n’était quasiment pas fait, la vaisselle s’empilait, plusieurs appareils semblaient défectueux depuis un moment, des boites de médicaments mélangés et empilés dans des coins… Comment est-ce que ma mère faisait ?! Elle avait bien une infirmière à domicile ? C’était elle-même une infirmière, bordel, comment pouvait-elle se laisser aller comme ça, à oublier de prendre ses traitements, à se laisser mourir… Et de tristesse, pour Mathilda qui était introuvable depuis déjà trop longtemps… Une nouvelle fois, j’étais impuissant, à gérer les dégâts collatéraux comme je le pouvais. J’avais contacté l’agence d’infirmière à domicile que nous utilisions, pour voir s’il n’avait pas des femmes de ménage aussi, tant qu’à faire. Mais j’avais vite réalisé que les factures s’empilaient et que nous ne pouvions pas nous le permettre. Surtout que ma mère m’avait avoué que mon père ne vivait quasiment plus à la maison, qu’il restait visiblement chez un ami(e ?) et qu’il ne payait plus grand-chose… C’était un énorme bordel, concrètement.

Ah, c’était bien ça, un week-end entier passé à faire de l’ordre dans la vie de sa propre mère. J’étais exténué, surtout que mes escapades à Londres se faisait de plus en plus fréquente ce qui finissait par poser problème à l’infirmerie, et je commençais à m’inquiéter. J’étais bon dans mon travail, je savais que Pomfresh m’aimait bien, mais ça n’allait pas me sauver éternellement. Quant à Sara Wayland… Je préférais ne pas trop y penser, parce que mon histoire avec Lizlor était clairement un gros risque, même si elle s’était fini – trop vite – il n’en restait pas moins qu’elle pouvait m’attirer de gros ennuis… Tout commençait à s’entasser, et je me sentais emporter par la force d’un courant qui chamboulait ma vie sans que j’arrive vraiment à m’accrocher. Plus j’y pensais plus ça me compressait de partout, et j’avais d’une seule chose : m’échapper.

Au moment où j’exprimais cette pensée fatiguée dans mon sommeil, quelqu’un tambourina à ma porte. Heureuse coïncidence, ou de mauvaises nouvelles encore une fois ?... Je me levai, hésitant, et ouvris la porte. Devant moi, Lizlor se tenait, un panier à la main.


- SURPRISE ! Ça va ?! Elle ne me laissa pas le temps de répondre, me serrant déjà brusquement et fébrilement dans ses bras en guise de bonjour. Comme toujours, mon corps se tendit légèrement. Qu’est-ce qu’elle faisait ici, me demandai-je directement, le cœur battant… Elle avait une petite mine, mais elle avait ce petit sourire nerveux et excité qui me pinçait toujours l’estomac, parce que je la trouvais adorable avec cette expression… Je t'ai préparé le dîner, tu viens avec moi ?

Eh bien, ça alors, comment avait-elle su ? Ce n’était sûrement qu’une coïncidence, mais elle n’en restait pas moins parfaite. J’avais besoin d’une échappatoire, et Lizlor avait toujours eu ce pouvoir-là… Ou du moins, elle l’avait eu, puis les choses s’étaient compliquées, mais il n’en restait pas moins que sa compagnie était des plus agréables – la plus agréable même, c’était bien là mon problème. J’opinai à a proposition, tentant de lui sourire en retour, mais je sentais bien que mes traits étaient crispés malgré moi.

- Qu’est-ce que tu as encore mijoté ? Demandai-je, étant conscient que je n’étais pas prête d’avoir une réponse.

Il fallait bien avouer que dernièrement, Lizlor se démenait pour me faire plaisir. C’était étrange, comment j’avais l’impression que les rôles s’étaient un peu inversés. Au début, j’étais celui qui la couvrait d’attention, pour gagner ses faveurs, et maintenant c’était elle qui essayait de regagner les miennes. Bien sûr, je n’étais pas un affreux connard, et je l’aimais toujours beaucoup trop pour ne pas continuer à vouloir lui offrir des petites choses dès qu’elles me faisaient penser à elle ; mais je me refreinais moi-même, parce que je n’étais pas sûr que ce soit vraiment une bonne idée… Plus je recommençais à fréquenter Lizlor et plus mes sentiments recommençaient à m’ensorceler. Je n’arrivais pas à m’en défaire, mais j’avais tenté de les chasser, les calmer, mais ils revenaient de plus en plus puissants. Les petites choses que Lizlor faisait pour moi ne faisaient que renforcer le tout. Comment allais-je réussir à m’en sortir intact ? Je n’avais pas besoin d’encore plus d’inquiétudes et de questionnements en ce moment, mais je ne pouvais pas non plus ignorer cette situation… Je sentis mon cœur se contracter, et jetai un coup d’œil vers Lizlor qui me traînait hors du château. Elle était belle, avec son jean trop grand et ses cheveux emmêlés, et ses yeux qui papillonnaient. Sa main sur mon bras était tiède, irradiant une chaleur réconfortante, et j’eus envie de la prendre dans la mienne et de la serrer fort. J’ignorais son secret, mais Liz me faisait toujours cet effet incroyable ; la regarder suffisait à me plonger dans un état où je flottai un peu, et plus rien ne m’importait que sa présence près de moi.

Je compris en arrivant à la lisière de la forêt où elle avait prévu que nous dinions. Nous n’allions plus vraiment dans la cabane, sûrement parce qu’elle était trop pleine de souvenirs. Quand nous étions ensemble, nous étions toujours fourrés là-bas, nos étreintes, nos rires et nos discussions nocturnes résonnant contre les murs en bois. Je n’avais pas oublié le bonheur que m’avait procuré ces moments. Je n’avais connu ces sensations là qu’avec une seule personne, et parfois je me demandais si je pourrais les sentir à nouveau avec quelqu’un d’autre, tant Lizlor semblait être mon évidence.


- C'EST BON ! cria Liz depuis le haut de la cabane. Qu’est-ce que c’était que toutes ses manigances ! Je montai l’échelle, et en entrant dans la petite pièce, je sentis mon cœur rater un battement. Je m’assis sur l’un des poufs, tout à coup muet. Voilà... J'ai préparé tout ça, enfin, euh, avec l'aide de Ruby. Tu peux choisir ce que tu veux dans l'ordre que tu veux ! Tu... Tu veux me raconter ton week-end ?

Raconter ? Impossible. Les mots étaient bloqués dans ma gorge. Je fixai, hébété, tout ce qui était sorti devant moi… Comment se souvenait-elle de tous ces détails sur mes goûts ? Rien n’était laissé au hasard. Mon cœur battait si fort que je le sentais dans ma gorge serrée. L’attention me touchait, droit au cœur, et il me fallut quelques secondes pour finalement reprendre mes esprits.

- Comment tu as fait pour te souvenir de tout ce que je préférais, murmurai-je malgré moi. Je… Je ne sais pas quoi dire, avouai-je. Je jetai un regard à Lizlor, qui me regardait avec appréhension, et je sentis mes lèvres s’étirer en un immense sourire, le genre qui tire tellement la mâchoire que ça en fait mal, mais sans qu’on puisse l’arrêter. Merci Liz, dis-je en soutenant son regard, souriant toujours. Pendant un instant, je me demandai si elle pouvait entendre combien mon cœur battait fort.

Je me penchai vers la table et attrapai deux bierraubeurres avant d’en tendre une à Liz. Quant à la nourriture… Eh bien, j’avais le choix, c’était le moins qu’on puisse dire. J’avais faim, mais en même temps mes entrailles étaient tellement serrées que je ne savais pas si elles arriveraient à digérer quoi que ce soit. La bierraubeurre me parut presque étrangement fraiche, tant ma poitrine me brûlait. Lizlor était assise en face de moi, et je me sentis malgré moi frustré, parce que tout à coup j’avais très envie qu’elle soit contre moi, son visage dans mon cou, ses bras autour de ma taille…


- Qu’est-ce que tu as cuisiné toi ? C’est ce que je veux manger en premier, dis-je. Lizlor me désigna alors le brownie, et je souris. C’est vrai qu’elle aimait bien cuisiner de la pâtisserie.

J’entrepris de le couper, et pris une part, sentant que Lizlor attendait mon approbation. Le caramel fondait parfaitement sous la langue, se mariant avec le chocolat, et je sentis qu’une nouvelle fois je m’étais mis à sourire malgré moi. J’inspirai, sentant l’air rentrer dans mes poumons pour la première fois depuis le début du week-end.


- Toi aussi, il faut que tu manges… Glissai-je. J’avais bien remarqué que Lizlor avait encore minci, reperdant ce qu’elle avait gagné depuis le début d’année où sa maigreur post-rupture m’avait alarmé. Est-ce que c’était notre rupture, cette fois-ci, qui la mettait dans cet état ?... S’il-te-plaît, fais attention avec ça, c’est important de prendre soin de toi, dis-je d’un ton plus autoritaire que je l’aurais voulu. Pour me rattraper, je souris à Lizlor tout de même, pour lui montrer que je m’inquiétais juste mais que je n’étais pas en colère.

Je me callai un peu plus sur le pouf, et avalai plusieurs gorgées de ma bierraubeurre. J’avais un peu évité le sujet, mais je savais que Lizlor n’allait pas démordre tant que je ne lui aurais pas répondu comment j’allais ou comment était mon week-end. Et après tout, pourquoi mentir ? Je savais que ma tête m’avait déjà probablement trahi. Je soupirai un peu. Je n’avais pas spécialement envie de revenir dessus, et en même temps, le garder pour moi me rongeait.


- Ce n’était pas un très bon week-end, avouai-je, un peu à contre cœur. Lizlor me regardait, et je voyais bien que ses attentions étaient sincères et qu’elle avait l’air de s’inquiéter. J’en étais touché, d’ailleurs. J’étais à Londres, encore une fois… Ma mère ne va pas mieux, et puis il y a plein de choses dont je dois m’occuper, surtout que visiblement c’est bon, mon père s’est définitivement barré. Je me demande s’il ne faudrait pas déménager, pour économiser, mais je n’ai pas trop envie de me séparer de cette maison non plus, parce que… Parce que nous n’avions jamais touché à la chambre de Mathilda, et qu’il y avait toujours ses efforts, toujours elle dans cette maison, et nous y avions tant de souvenir que m’en séparer me paraissait terrible. Enfin, on a un peu des soucis financiers, je crois qu’il va falloir que je retourne à Londres pour trouver des choses à vendre, peut-être ma moto, et puis voir à Gringotts pour des emprunts, je sais pas trop… Parfois je me demande pourquoi je paye autant de traitements et d’aides à domicile à ma mère quand clairement elle n’a pas envie d’aller mieux, dis-je d’une voix un peu plus sèche, soudainement. J’étais en colère, au fond, je le savais. Mais bon, euh, voilà, c’était un peu stressant, et ça avait beaucoup en ce moment. J’haussai les épaules en guise de conclusion, mais je sentais que dans ma poitrine, quelque chose s’était un peu allégé, et ça faisait longtemps que je n’avais pas ressenti ce sentiment… Je regardai à nouveau Lizlor, me demandant comment à chaque fois elle faisait pour avoir la solution sans même le savoir.
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Lizlor Wayland


Lizlor Wayland
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MessageSujet: Re: Of(f) the night (pv Jay)   Of(f) the night (pv Jay) Icon_minitimeDim 24 Jan - 17:03

J'étais anxieuse ; une boule de nerfs, d'énergie, d'appréhension, de palpitations cardiaques. Je me demandais même si Jay se rendait compte de combien je le dévisageais, combien mes yeux étaient rivés sur son visage, ses traits, pour essayer de déceler quelque chose qui me délivrerait.

C'était hors de question pour moi d'abandonner, évidemment ; consciente de mes erreurs je voulais les rattraper, je voulais me racheter, et tout faire pour qu'il puisse me pardonner et oublier suffisamment pour envisager de recommencer. Mais parfois je sentais combien il était dur de cheminer avec la lassitude et le découragement, car j'avais l'impression parfois qu'il ne me donnerait jamais ce que je voulais, qu'il ne pourrait jamais oublier... Et j'avais envie de pleurer, de me donner des gifles, parce que j'avais tout raté. Tout. Pourtant, il m'avait apporté exactement ce dont j'avais besoin : cette sensation d'être placée sur un piédestal, d'être un objet de fascination, d'être le centre de l'univers. Il m'avait sortie de ma tanière, et comme une idiote, j'avais été aveuglée par le soleil et j'avais eu peur, j'avais mordu la main qui me sortait de là et j'étais retournée me terrer dans mon trou. Parfois, je me demandais comment Jay pouvait même accepter de me côtoyer autant quand je lui avais montré une facette si puérile de ma personnalité. D'un autre côté, je m'y accrochai, car c'était ce qui me sauvait... Il me laissait ma chance. Décidément, l'amour était bien plus compliqué et aussi terrible que je l'imaginais, alors que j'étais encore enfant ; la première histoire, la toute première de mon histoire, c'était évidemment celle entre Papa et Maman et elle avait été si belle et si douce, si féérique, qu'elle en était presque irréelle. En grandissant, je n'y avais pas du tout pensé, et quand autour de moi les autres, à Poudlard, commençaient à être tiraillés par leurs hormones, je les avais épiés et jugés avec dégoût... Et puis, par un brusque retournement de situation, Stephen avait éveillé des ardeurs en moi, avant de me quitter en me laissant en ruines. Je ne me cherchais pas d'excuses, mais aujourd'hui tout cela ne me paraissait pas plus facile et j'avais quelque part l'impression que c'était une tâche bien trop grande pour moi.


- Comment tu as fait pour te souvenir de tout ce que je préférais ? Je… Je ne sais pas quoi dire. Merci Liz, dit-il alors avec un immense sourire qui réchauffa tout mon corps, des pieds à la tête.

Je m'installai un peu plus à l'aise, repliant mes jambes sous mes fesses et me calant mieux dans le pouf. C'était facile : je savais par coeur tout ce qui pouvait lui faire plaisir et tout ce qu'il n'aimait pas, puisque je m'évertuais depuis des jours à essayer de regagner ses faveurs. Je sours, sentant mes joues rosir un peu - heureusement, je pouvais me cacher un peu derrière mes cheveux.


- Qu’est-ce que tu as cuisiné toi ? C’est ce que je veux manger en premier.

Je lui montrai le brownie, toute contente de moi, et nous nous servîmes tous les deux. Si j'étais déjà un peu plus heureuse, je sentais la boule dans mon ventre toujours présente - que dire, que faire ? Il ne semblait pas trop vouloir parler et pourtant je voyais clairement combien il était préoccupé ; son sourire était plus rare, ses yeux moins brillants, les rides de son front plus crispées comme quand quelque chose n'allait pas. Mais non seulement ce n'était pas forcément évident de lui faire cracher le morceau... Alors quand je n'avais plus du tout la même légitimité, c'était encore autre chose...

- Toi aussi, il faut que tu manges… Quelque chose se figea en moi et je sentis l'air se glacer tout d'un coup, juste à cause de ces quelques mots. J'engloutis, pour toute réponse, un énorme morceau du gâteau fondant, bien trop gros, que j'avalai avec difficulté. Ma bouche était devenue toute sèche et je savais que si je n'avais pas des choses bien plus importantes en tête j'aurais pu pleurer, parce que j'en avais assez que l'on me fasse ce genre de remarques et que Jay venait confirmer mes doutes. Voilà : il trouvait que ce n'était pas beau. S’il-te-plaît, fais attention avec ça, c’est important de prendre soin de toi.

Instinctivement, je lui lançai un regard courroucé qu'heureusement il ne vit pas, occupé à manger. Tant mieux. Pour faire passer la pilule, j'avalai de la bièraubeurre, mais le goût un peu amer ne me donna pas envie d'en boire d'avantage - j'ouvris la bouteille de thé et m'en versait un petit peu. J'avais envie de chaleur, je savais qu'elle me réconforterait.

Comment avait-il pu me trouver si belle et ne plus du tout penser la même chose à présent ?

Tristement, je terminai mon morceau de gâteau en me forçant, l'appétit coupé. Mais je ne voulais surtout pas partir dans ce chemin-là : j'étais là pour lui. Je le pressai alors du regard de dire quelque chose, de me parler de lui.


- Ce n’était pas un très bon week-end. J’étais à Londres, encore une fois… Ma mère ne va pas mieux, et puis il y a plein de choses dont je dois m’occuper, surtout que visiblement c’est bon, mon père s’est définitivement barré. Je me demande s’il ne faudrait pas déménager, pour économiser, mais je n’ai pas trop envie de me séparer de cette maison non plus, parce que… Enfin, on a un peu des soucis financiers, je crois qu’il va falloir que je retourne à Londres pour trouver des choses à vendre, peut-être ma moto, et puis voir à Gringotts pour des emprunts, je sais pas trop… Parfois je me demande pourquoi je paye autant de traitements et d’aides à domicile à ma mère quand clairement elle n’a pas envie d’aller mieux. Mais bon, euh, voilà, c’était un peu stressant, et ça avait beaucoup en ce moment.

Ma première réaction, tellement forte, fut de me précipiter vers lui et de le serrer dans mes bras, de presser sa tête contre moi, de caresser ses cheveux et d'embrasser son front, puis ses lèvres et... Un petit « pop ! » retentit dans ma tête et me ramena à la réalité. Rien de tout cela n'était possible, et je sentais mes poings se crisper d'impuissance, mes ongles rentrer dans ma peau. Je ne pouvais rien faire de la sorte, parce qu'il m'aurait repoussée, si bien que je me sentais désespérément inutile. Maya en avait de bonnes, quel pouvoir avais-je avec lui ? Mes mots n'auraient pas vraiment de valeur, il avait juste besoin de soutien... d'aide... Que toute cette histoire s'arrange, qu'on le libère de cette charge qui n'était pas la sienne. Je me demandais comme c'était possible, car c'était ses parents, sa mère, son père, sa famille... Je savais très bien qu'il était impossible pour lui de les abandonner, mais j'avais l'impression à la fois qu'on lui demandait bien plus que son rôle alors qu'il était sensé être l'enfant de l'histoire. Jamais Maman ne m'avait demandée de m'occuper à sa place de Papa quand il était malade... Elle avait tout endossé... Tout. Je relevai les yeux vers Jay.

- C'est injuste que ce soit toi qui payes tout, comment ça se fait ?! Tu ne peux pas avoir des aides ? Ton père... Je me tus, sentant une pointe acide me transpercer l'estomac. Je détestai son père, mais ce n'était pas le moment de faire couler ma bile - il n'avait pas besoin de ça. Ça doit être vraiment lourd pour toi, je ne sais pas comment tu fais, conclus-je tristement, et avec toute ma compassion. Maya en pense quoi ? Peut-être que ce serait plus simple de vendre la maison comme tu dis ? Plutôt que les choses qui t'appartiennent à toi...

Me levant pour me donner une contenance, je sortis d'autres choses que j'avais préparées pour lui faire une petite assiette. Je ne savais même pas s'il avait faim, mais mon coeur tambourinait si fort dans ma poitrine qu'il fallait que je m'occupe, il fallait que je fasse quelque chose, sinon j'allais exploser. J'avais envie d'exploser en sanglots pour lui, pour moi, j'avais envie de lui redonner le sourire, j'avais envie qu'il me berce et qu'il me dise que tout irait bien, j'avais envie d'avoir le pouvoir de nous transposer dans un monde où tout serait parfait, juste pour quelques heures. J'étais plus proche de lui, et je sentais sa présence, son odeur, l'aura qu'il dégageait. Mes cheveux avaient glissé de mes épaules, alors que je me penchais un peu, et me voilaient le visage mais je pouvais très bien le voir à travers mes mèches dorées, et je sentis que les papillons de mon ventre s'éveillaient d'un coup. J'avais tant besoin de lui.

Instinctivement, je lui pris la main et la serrai doucement, caressant sa paume, sa peau. Mes doigts paraissaient minuscules. Je levai les yeux et lui souris. Sentait-il tout ce que je ne pouvais pas dire ? Et combien j'avais envie de soulager sa peine avec tout ce qui m'était possible de lui donner ?...
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James Miller


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MessageSujet: Re: Of(f) the night (pv Jay)   Of(f) the night (pv Jay) Icon_minitimeJeu 4 Fév - 18:38

Pouvoir confier toutes ces choses me faisaient du bien, et j’avais presque oublié à quel point ça avait été simple avec Lizlor, avant, et combien sa présence avait été si rassurante. J’avais toujours quelqu’un vers qui me tourner et parler, même des choses les plus petites, et j’avais pris cette habitude de toujours vouloir me confier à elle ; maintenant me contenir me semblait être contre-nature, tout comme lorsque j’essayais tant bien que mal de retenir mes sentiments. Je me demandais si Lizlor le voyait ? Combien je mourrais d’envie d’être contre elle, à nouveau ? Je me demandais qui je réussissais à berner. Maya avait cerné très vite la situation, d’ailleurs. Je n’avais pas envie d’entrer dans les détails avec elle, mais ça ne l’avait pas empêché d’essayer de me tirer les vers du nez sur le sujet. Bien sûr, elle avait été outrée de ce qui s’était passé, mais petit à petit, son attitude avait changé au fur et à mesure qu’elle remarquait l’insistance de Lizlor. A présent, elle me glissait régulièrement des sous-entendus sur combien nous étions bien ensemble, combien elle avait l’air de tenir à moi… Je savais ce qu’elle voulait. Elle pensait que me remettre avec Lizlor me rendrait heureux. Etait-ce vrai ? J’avais l’impression d’être devant un choix impossible.

Et à la fois… Je regardais Lizlor, et je sentais mon cœur qui fondait et dispersait dans ma poitrine, dans mes veines… Elle était partout, tout en moi, tout contre mon cœur, sa présence était une aura trop puissante pour pouvoir lutter. La façon qu’elle avait de bouger, ses longs cheveux éparpillés qui volaient autour d’elle, ses poignets fins et délicats qui m’avaient toujours étrangement hypnotisé, la façon dont ses lèvres s’ouvraient doucement quand elle souriait ; tout, tout était si parfaitement beau, je voulais la cueillir entre mes doigts et la porter contre mon cœur pour l’y cacher. Comment faisait-elle pour me faire ressentir tout cela, je ne savais pas, je n’avais jamais su… Le savait-elle ? Elle semblait ignorer, pourtant, car elle semblait terriblement nerveuse, et j’avais envie de rire et de lui dire : mais Lizlor, tu ne vois pas combien tu n’as pas besoin d’artifices pour me toucher en plein cœur ?


- C'est injuste que ce soit toi qui payes tout, comment ça se fait ?! Tu ne peux pas avoir des aides ? Ton père... Ça doit être vraiment lourd pour toi, je ne sais pas comment tu fais. Maya en pense quoi ? Peut-être que ce serait plus simple de vendre la maison comme tu dis ? Plutôt que les choses qui t'appartiennent à toi...

Je méditais ses paroles, sans répondre tout de suite. Vendre la maison… Cette seule idée me glaçait la poitrine. Je ne pouvais pas. C’était la seule chose qui me raccrochait encore à Mathilda, et m’en séparer signifier vendre tous nos souvenirs, m’y replonger en triant ses affaires… C’était con. Qu’est-ce que je croyais ? Qu’un jour Mathilda allait revenir, comme si de rien était, retrouver sa chambre, ses affaires que j’avais laissé intact, et que la vie allait reprendre son cours normalement ? C’était ridicule ! Mathilda était sûrement morte. Je le savais. Pourquoi n’agissais-je pas comme tel ? Qu’est-ce que j’attendais ? Pourquoi ne voulais-je pas m’y résoudre ? A chaque fois que je retournais chez moi, je songeais à rentrer dans la chambre, mais c’était comme si le lieu me terrifiait. Dès que je passais devant la porte, je frissonnais. C’était tellement plus facile de faire comme si de rien était, comme si l’incertitude n’était pas terrible mais au contraire simplement une pause, dans le temps, et qu’un jour tout recommencerait et reprendrait sens. C’était un espoir flou, mais je m’y accrochais, sans trop savoir pourquoi. C’était sûrement pire que tout, au final.

Lizlor s’agitait, et je l’observais, en silence. Ses gestes étaient presque tremblants, incertains, et je voyais qu’elle était troublée. Mon cœur se serra. Je voyais bien qu’elle était triste de la situation, elle aussi, et je devinais combien elle regrettait ce qu’elle avait fait. Je la connaissais, elle devait se tourner l’esprit et s’en vouloir, et j’avais juste envie de la rassurer, de la consoler, pourtant c’était elle qui m’avait blessé, mais c’était plus fort que moi. Je ne pouvais pas la voir dans cet état, c’était physique ! Toute l’affection que j’avais pour elle me chargeait comme un aimant et m’attirait vers elle. Lizlor devait ressentir la même chose, car elle arrêta la confection de son assiette un instant, et posa sa main sur la mienne. Un frisson me parcourut, et je la regardai intensément, tandis qu’elle évitait mes yeux. Finalement, elle releva les siens et me fit un petit sourire. Ah !... Ce n’était pas possible, je ne pouvais plus, j’étais épuisé de cette lutte stupide. Tout était si compliqué et terrifiant, le futur, ma famille, mon travail, mais Lizlor, c’était l’évidence, depuis toujours, c’était si simple avec elle, si parfait, pourquoi voulais-je le saboter ? Peu importe ce qu’elle avait fait, ce que j’avais fait, je n’en pouvais plus de rester dessus, de me retenir, pourquoi, alors que je voyais que mon cœur avait déjà pardonné toutes les douleurs que Lizlor lui avait infligées, et il en aurait subi mille et plus si cela signifiait pouvoir battre pour elle, à l’unisson avec le sien ! Je l’aimais tellement, c’était impossible, c’était plus fort que moi et ça l’avait toujours été…


- Je ne peux pas, lâchai-je. Je ne peux pas être avec ami avec toi. Je sentis quelque chose se délier en moi. Je regardai à nouveau Lizlor, vit qu’elle s’était crispée, et je compris tout à coup l’erreur de ma formulation et m’empressait de continuer. Je ne peux pas parce que je t’aime et que je veux être avec toi.

C’était aussi simple que ça…

Lizlor sembla tout à coup prise d’hystérie, et elle se jeta sur moi, m’enserra dans ses bras, riant, sanglotant, je ne savais pas trop, mais j’éclatai de rire aussi et enfoui mon visage dans ses boucles blondes ; son parfum m’étourdissait tant il était puissant, et je sentis que mon cœur était à la fois calmé et affolé en même temps. C’était comme un ouragan… Lizlor colla son visage contre le mien, et je vis qu’elle pleurait mais qu’elle souriait… Je caressai sa joue. Tout allait aller mieux, maintenant, je le savais. Je la laissai m’embrasser comme elle savait si bien le faire, aspirant tout d’un coup et compressant ma poitrine, me secouant et m’étourdissant... C’était comme si mon cœur retrouvait tout ce dont il avait besoin, j’avais chaud partout, j’étais heureux, j’étais entier, complet, vivant… Je glissai mes doigts dans la chevelure de Liz, le long de son dos, j’attirai sa taille encore plus contre moi, j’embrassai fiévreusement ses lèvres, je la câlinai en même temps… Je voulais tout faire, tout rattraper ce que nous avions perdu, réaliser les envies que je réprimais depuis trop longtemps depuis que nous nous étions séparés. Finalement, j’écartai un peu mon visage, et piquai un petit baiser sur le nez de Lizlor.


- Tu m’as manqué, murmurai-je, soudain un peu fébrile de toutes mes émotions. Je fermai les yeux, posant mon front contre le sien. Tu m’as trop manqué, répétai-je.

Je la serrai contre moi, me plongeant dans son odeur et la douceur de sa peau. Je ne voulais plus jamais la quitter, plus jamais perdre ce petit trésor que j’avais mis tellement de temps à trouver et apprivoiser. J’embrassai ses lèvres à nouveau, puis sa joue, sa mâchoire, son cou, ses clavicules… Elles ressortaient plus qu’avant, et je m’écartai, plongeant mon regard dans celui de Liz.


- C’est à cause de ce qui s’est passé que tu manges moins ? Demandai-je d’une voix inquiète. Je glissai mes mains dans les siennes pour les porter à mon visage et les embrasser. Ses poignets étaient encore plus fin que d’habitude. Tu sais que c’est mal, murmurai-je. Tu restes la plus belle, mais s’il te plait, fais attention, conclus-je d’un ton un peu plus léger, cherchant à nouveau ses lèvres.

On resta un long moment ainsi, à se câliner. Je me sentais tellement serein… Comme si j’avais dénoué quelque chose, ôté un poids de mes épaules. Il ne me fallait rien de plus, en cet instant. Je ne voulais rien de plus. Juste Lizlor. Juste sa présence. J’observai son visage tout près du mien, je le caressai, le contemplai, l’embrassai, sentant son sourire qui se propageait à mes lèvres. Finalement, j’attrapai l’assiette qu’elle avait commencé à me préparer, et elle s’installa tout contre moi pour que nous mangions ensemble.


- Je ne veux pas vendre la maison, c’est là où j’ai mes souvenirs avec Mathilda… Je sais que c’est bête, mais je n’ai jamais touché à ses affaires, c’est comme si j’espérais qu’elle revienne un jour, comme si de rien était… Et ça n’arriva pas, conclus-je tristement. Maya tu sais elle est préoccupée par ses études, par son futur, elle n’a pas besoin de gérer plus que ça, surtout que d’un point de vue médical et administratif, je m’y connais mieux… Mais je suis content quand même de l’avoir à mes côtés, on se soutient. Quand on était petit, on était un véritable trio avec Mathilda, on faisait les 400 coups ensemble, dis-je en riant presque à l’évocation de ses souvenirs. Conrad te manque ? Demandai-je tout à coup, parce que quitte à parler de famille, autant le faire pour de bon. Ruby va bien ? Ajoutai-je, car je savais que c’était aussi sa famille, à présent.

Je bus une gorgée de bierraubeurre, mais la chaleur de l’alcool n’était rien comparé à celle que provoquait en moi les baisers de Lizlor, et je cédai simplement à mes envies à présent, me délectant de la douceur de ses lèvres et de l’atmosphère, tout à coup, malgré tout…

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MessageSujet: Re: Of(f) the night (pv Jay)   Of(f) the night (pv Jay) Icon_minitimeSam 27 Fév - 18:43

- Je ne peux pas. Je ne peux pas être avec ami avec toi.

Je me souvenais comme si c'était hier de ces terribles orages de la côte ouest ; on nous avait toujours dit combien ils pouvaient être violents et j'avais mis du temps à le croire, car ils étaient rares. Mais quand le premier était arrivé, en plein été, par un soir d'Août chargé de chaleur et de parfums de soleil et d'océan, j'avais compris la violence effective de ces orages - je me souvenais de la façon dont il avait fait craquer les murs en bois de la maison comme s'il allait la détruire, du vent puissant qui sifflait dans les fenêtres, du mobilier de jardin que Maman avait rentré dans le garage depuis la maison car il commençait à s'envoler dans les bourrasques, de mes peurs d'enfant au fond de mon lit et de ma course dans le noir jusqu'à la chambre de mes parents pour ne pas dormir seule. La journée avait pourtant été si magnifique !... Et tout d'un coup c'était le cauchemar, le pire cauchemar que j'avais connu, qui avait tétanisé mon corps tout entier et m'avait fait entrevoir dans la pénombre tous les monstres de mes songes. En cet instant, je ressentais la même chose ; mon coeur s'était emballé et un même temps un liquide glacé se déversait doucement depuis ma nuque jusque vers mes jambes, et il n'y avait personne pour me rassurer, ni Papa, ni Maman, ni la chaleur tiède des draps, ni la maison de l'Oregon, ni... Les larmes m'étaient montées aux yeux et je savais qu'avec toute la force du monde, je ne pourrais pas les retenir. Les quelques mots de Jay venaient de briser tous mes espoirs, d'un coup d'un seul, et je comprenais alors la vanité de tout mon combat. Il ne m'aimait plus.

- Je ne peux pas parce que je t’aime et que je veux être avec toi.

... Je le regardai sans comprendre tandis que mon coeur, qui lui avait compris, explosait comme le bouquet final d'un feu d'artifice dans ma poitrine. Tout d'un coup j'avais chaud, partout, mon sang palpitait, et ma vue se brouillait presque de cette violente émotion qui m'enflammait toute entière ! Il m'aimait ?! Il voulait être avec moi ?!

Je m'entendis rire aux éclats tandis que je me jetai dut lui, renversant probablement un verre ou une assiette sur mon passage, mais plus rien n'avait d'importance. Mon coeur battait si fort que j'aurais pu m'envoler et tournoyer dans les airs. Pourquoi, qu'est-ce qui avait changé son choix ?... Oh, ça n'avait pas d'importance, pas maintenant ! Je respirais son odeur rassurante et virile à la fois, me pressant contre lui, glissant mes petites mains partout sur ses fortes épaules, son cou musclé, ses cheveux, son visage. Je pleurais autant que je riais, plus rien n'avait de sens, mais j'étais contre lui, dans ses bras, et plus rien ne comptait. Il riait et était ému lui aussi, et après que nous nous fûmes serrés dans les bras, je croisai son regard brun en levant la tête vers lui, retrouvant alors toute cette adoration et ce magnétisme d'avant ; emprisonnant son cou entre mes bras je l'embrassai alors, avec l'intention de revenir à la vie.

L'orage avait disparu et n'était même plus un mauvais souvenir ; il était tellement loin que je ne voulais même pas faire l'effort de m'en souvenir. C'était de nouveau le calme, la chaleur douce, le soleil au zénith, l'eau turquoise qui scintillait, le parfum du sable brûlant, la sensation sous les pieds, la peau nue qui dore sous le soleil. C'était tous les parfums de l'été, des fleurs gorgées de soleil et des jus de fruits exotiques, les rires des enfants et l'herbe grasse tiède et moite - le parfum lourd des souvenirs heureux. Bizarrement je n'avais pas le souffle coupé ou court, bien que je l'embrassai de toute mon âme ; j'étais tout d'un coup si rassurée, presque sereine, que mon corps reprenait possession de tous mes sens et parvenait enfin à s'apaiser.


- Tu m’as manqué, murmura Jay, comme dans un rêves. Je souris de toutes mes dents. Tu m’as trop manqué.

- Toi aussi, fis-je sur le même ton, perdue dans ma contemplation : mes doigts traçaient les traits de son visage, s'arrêtaient de temps à autres pour caresser sa peau, s'attardaient sur les lèvres ou les paupières, tandis que me laissais porter par mes émotions, un petit sourire pensif aux lèvres. J'adorais chez Jay ce contraste permanent entre son physique et sa personnalité, cette force et cette carrure imposante et virile, ses muscles, sa mâchoire carrée, sa barbe naissante, le brun de ses cheveux et de ses yeux, et puis cette douceur dans ses geste, la délicatesse de ses mains, la tendresse qu'il pouvait avoir et la gentillesse qu'il avait pour tout et tout le monde. Avec lui, j'avais tout ce que je voulais. Quelle idiote j'avais pu être, tout de même ! Effrayée par quelque chose de trop grand et de trop beau, c'était risible, maintenant !... Je savais très bien que c'était stupide de comparer, mais si j'avais pris le temps de le faire, point par point, Jay avait tellement, tellement plus à m'apporter et à m'offrir que tous les Stephen de la Terre...

Lui aussi semblait vouloir rattraper le temps perdu et laisser ses mains courir partout sur mon corps, tandis que je frissonnais délicieusement et que je me lovais un peu plus contre lui. Mes mains, quant à elles, s'occupaient dans ses cheveux et dans se nuque, tandis que je piquais des petits baisers sur sa joue et sa mâchoire, en réponse aux siens.


- C’est à cause de ce qui s’est passé que tu manges moins ? Tu sais que c’est mal, dit-il en ayant saisi mes poignets. J'eus une moue à la fois boudeuse et à la fois gênée, comme un enfant pris sur le fait. Je baissai les yeux. Tu restes la plus belle, mais s’il te plait, fais attention, rajouta-t-il, ce qui réchauffa d'un coup mon pauvre coeur.

- Je ne fais pas exprès, je n'ai juste pas trop faim, marmonnai-je en guise d'excuse, embêtée qu'il ait vraiment remarqué que mon corps avait maigri et que je devais sûrement lui apparaître moins séduisante. Mais s'il le disait... Alors je le croyais. Mais maintenant je vais te manger toi, GRAOUUUUU, mimai-je comme un tigre avant de lui sauter dessus de nouveau pour le dévorer de baiser. Il ne bascula même pas en arrière, évidemment, étant donnée nos forces inégales, et s'en suivit une petite bataille dont il sortit, sans surprise, vainqueur.

Nous nous installâmes pour manger, tout en restant l'un contre l'autre, et tandis que je me blottis contre lui j'entendis le battement sourd et régulier de son coeur tout contre ma joue. Comme il s'était remis à piocher dans son assiette, j'en fis de même, mon appétit revenu.


- Je ne veux pas vendre la maison, c’est là où j’ai mes souvenirs avec Mathilda… Je sais que c’est bête, mais je n’ai jamais touché à ses affaires, c’est comme si j’espérais qu’elle revienne un jour, comme si de rien était… Et ça n’arriva pas. Maya tu sais elle est préoccupée par ses études, par son futur, elle n’a pas besoin de gérer plus que ça, surtout que d’un point de vue médical et administratif, je m’y connais mieux… Mais je suis content quand même de l’avoir à mes côtés, on se soutient. Quand on était petit, on était un véritable trio avec Mathilda, on faisait les 400 coups ensemble. Conrad te manque ? Ruby va bien ?

Mon coeur se serrait toujours quand il évoquait sa fratrie blessée, et j'écoutai sans mot dire tout en caressant son torse de mes doigts. Quelque part, j'espérais toujours que Mathilda réapparaîtrait un jour, j'avais l'impression que ce jour allait arriver, tout en sachant pertinemment que ce n'était pas très probable... Je ne savais pas exactement ce qu'il en pensait au fond de lui et j'avais peur de lui demander, peur de le mettre devant la raison plutôt que l'espoir qu'il pouvait avoir.

- Je comprends que tu ne veuilles pas, mais tu pourras toujours garder ses affaires de toute façon... Vous deviez être géniaux tous les trois, ajoutai-je en souriant, je suis sûre que tous les cinq avec Conrad on aurait formé un groupe du tonnerre ! Hmm... Conrad me manque, oui, mais l'année prochaine il va avoir un stage à faire en Europe, et je crois qu'il va essayer de le faire à Londres pour être plus près de nous, donc ça va être cool d'en profiter ! Et pour Ruby, c'est un peu difficile, entre le décès du père d'Ewan, l'approche des ASPIC et puis ses grands-parents qui ont repris contact avec elle et s'avèrent en fait être des gros bouffons, conclus-je avec véhémence. Je poursuivis, devant le regard interrogatif de Jay : C'est compliqué, mais ils ont avoué savoir que Ruby était une sorcière et ne lui ont jamais dit, ce qui lui aurait épargné pas mal de soucis... Je soupirai, pensive un instant. J'avais l'impression que cette fin d'année allait être particulièrement difficile, et je me pelotonnai un peu plus contre Jay.

Je fermai les yeux. L'odeur du thé chaud me chatouillait les narines et se mêlait à celle de Jay, et au parfum boisé et chaleureux de notre cabane. J'avais peur, oui, mais j'étais heureuse et sereine - tellement sereine ! Me relevant un peu et repoussant mes cheveux en bataille, j'attrapai son visage et l'embrassai doucement mais intensément, et longtemps, jusqu'à ce que le souffle vienne à me manquer.

Il avait des petites rides d'expression au coin des yeux qui lui donnait toujours un air souriant, un peu mutin. Je souris, les embrassai, et saisis ses joues entre mes mains pour coller son front contre le mien.


- Je t'aime...

Jamais je n'avais senti mon coeur aussi léger.
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MessageSujet: Re: Of(f) the night (pv Jay)   Of(f) the night (pv Jay) Icon_minitimeJeu 10 Mar - 0:41

Quand il s’agissait de me dominer physiquement, les tentatives de Liz étaient risibles tant contre moi elle paraissait minuscule, deux fois plus petite et plus mince que moi, ses petites mains fondant contre mon torse. Mais pourtant, pour le reste… Il suffisait d’un mot, d’une action, pour qu’elle me mette à genou ou me mène à la baguette. Elle savait l’influence qu’elle avait sur moi, mais savait-elle jusqu’à quel point ? Le savais-je ? J’avais l’impression que c’était tellement au-delà de moi, parfois. Quand je le constatais, je repensais souvent à Sophie. Notre relation avait duré trois ans, et j’avais toujours eu le dessus, mais surtout, je le savais très bien. J’en avais joué, plus d’une fois. C’était tellement flatteur, à la fois, de sentir l’emprise que j’avais sur quelqu’un, et comment cela me complaisais dans cette espèce de supériorité, parce qu’on avait besoin de moi, parce que j’étais admiré… Bien sûr que ça me faisait me sentir bien. Mais avec Liz… Je me sentais bien, différemment. Je me sentais bien tout au fond de moi, de ma poitrine, derrière ma cage thoracique et mes poumons, derrière mon cœur et mes veines, au plus profond de toutes les cellules de mon être, tout au fond d’endroits dont j’ignorais même l’existence.

Dans ces moments, je me sentais mal de ce que j’avais fait à Sophie. Je me demandais si elle avait vibré aussi pour fort pour moi que je vibrais pour Lizlor, et si peut-être je l’avais fait autant souffrir que la tromperie de Lizlor m’avait blessé. Je n’avais jamais trompé Sophie, mais je ne lui avais jamais rendu réellement son amour, je le savais, parce que je l’aimais, mais pas comme elle le voulait. Je l’aimais parce que c’était facile, parce qu’elle était facile, parce qu’elle m’aimait. Avec du recul, ça ne m’étonnait pas qu’elle ait coupé totalement les ponts après notre rupture. Elle avait dû ouvrir les yeux brutalement et réaliser que je n’étais pas fait pour elle. Parfois, elle me manquait un peu. Pas notre relation, pas son amour, mais peut-être les souvenirs que nous avions ensemble, parce que finalement, pendant trois ans, des choses s’étaient construites, et j’avais eu beaucoup d’affection pour elle. Je me demandais de temps en temps ce qu’elle devenait, surtout que nous n’étions plus du tout en contact et que je ne voyais plus nos amis communs – je voyais peu de gens de Poudlard depuis la fin de mes études. Je me demandais si elle avait trouvé quelqu’un qui la rendait aussi heureuse que Lizlor me rendait heureuse. Je me demandais aussi ce qu’elle aurait pensé de Lizlor, aussi.

Je passai mes doigts le long de ses poignets puis de ses bras, légèrement amaigris. Elle n’avait pas eu trop faim… Mon cœur se serrait légèrement dans ma poitrine, inquiet. Elle s’était rattrapé en plaisantant, mais je prenais le sujet au sérieux, encore plus depuis que je travaillais à Poudlard et que j’avais vu défilé trop d’adolescentes touchées par ce genre de problèmes avec leur poids… Avant, je me rappelais, je jugeais ce genre de filles, je trouvais qu’elles étaient ridicules, qu’elles cherchaient à avoir de l’attention… Maintenant que j’avais vu le problème de plus près, je me sentais con d’avoir pu traiter ça avec autant de désinvolture. Mais après tout, ce n’était pas les seules choses que travailler en tant qu’infirmer m’avait appris.

Lizlor était contre moi, et si d’une main je piquais la fourchette dans mon assiette, de l’autre, je caressais ses longs cheveux dont le parfum me revenait dans les narines avec force plus Liz se serrait contre moi. Je sentais à peine son corps, tant il était léger, et en même temps, tout le mien était alerte de sa présence, tant elle lui avait manquée. J’embrassai le sommet de son crâne, respirant encore plus profondément son odeur et souriant tranquillement.


- Je comprends que tu ne veuilles pas, mais tu pourras toujours garder ses affaires de toute façon... Vous deviez être géniaux tous les trois, je suis sûre que tous les cinq avec Conrad on aurait formé un groupe du tonnerre ! Je me mis à rire. Il était vrai que Maya aimait déjà Lizlor… Quant à Mathilda… Je me demandais parfois aussi ce qu’elle aurait pensé de Lizlor. J’étais sûr qu’elles se seraient bien entendues, elles étaient toutes les deux à Gryffondor après tout, et elles avaient des points communs. Je me demandais aussi si un jour, Lizlor la rencontrerait… Hmm... Conrad me manque, oui, mais l'année prochaine il va avoir un stage à faire en Europe, et je crois qu'il va essayer de le faire à Londres pour être plus près de nous, donc ça va être cool d'en profiter ! Et pour Ruby, c'est un peu difficile, entre le décès du père d'Ewan, l'approche des ASPIC et puis ses grands-parents qui ont repris contact avec elle et s'avèrent en fait être des gros bouffons. C'est compliqué, mais ils ont avoué savoir que Ruby était une sorcière et ne lui ont jamais dit, ce qui lui aurait épargné pas mal de soucis...

Mon cœur se contracta un instant quand Lizlor mentionna Londres, mais je repoussai l’idée en bloc dans la minute suivante. La seule idée de la voir partir, et de ne pas pouvoir voir son visage tous les jours me donnaient envie de m’enfouir sous ma couette et disparaître. Elle me donnait envie de me réveiller, tous les matins, et l’idée de perdre cette motivation… Je l’avais déjà un peu vécu pendant notre séparation, et je ne voulais pas que cela recommence... Après tout, il fallait que je sois positif, être sorcier me donnait l’avantage de pouvoir transplaner et vivre la distance plus facilement. Je me demandais vraiment comme les moldus pouvaient faire, dans ce genre de situations… L’idée de passer une semaine, un mois, plusieurs mois ( ?!) sans voir Lizlor me paraissait inhumain.

J’eus une moue triste quand elle me parla de Ruby. Décidemment, je crois que je ne connaissais personne avec une vie aussi compliquée et un passé aussi douloureux, et j’avais toujours de la peine pour elle, surtout depuis que nous nous étions occupé d’elle à l’infirmerie. Ce qui m’étonnait toujours, c’était son calme. Depuis la disparition de Mathilda, j’étais sans cesse en colère, près à imploser, et je me demandais comment après ce qu’elle avait vécu, Ruby pouvait être aussi douce…


- C’est génial pour Conrad, j’espère que ça va se faire ! J’aimerais bien le rencontrer, à force d’en entendre parler… Et décidemment, l’ancienne famille de Ruby, c’est quelque chose. Heureusement qu’elle vous a maintenant, concluai-je d’une voix qui se voulait joyeuse mais pensive malgré moi.

Mais je n’eus pas loisir de réfléchir plus réfléchir, car Lizlor releva son visage vers le mien, et l’attrapa pour m’embrasser. J’avais l’impression que tout fondait sur moi et brulait mon cœur, mais d’une chaleur délicieuse. Ses lèvres étaient douces, sa langue était chaude à cause du thé qu’elle venait de boire, et toutes les sensations se mêlaient en moi, doucement, comme des vagues qui roulaient doucement à la surface de l’océan. J’étais serein, calme, comme si rien ne pouvait m’atteindre, seules les baisers de Lizlor comptaient, et la façon qu’elle avait de m’embrasser les lèvres, la peau, comme si je lui étais précieux…


- Je t'aime...





???


- Quoi ?! Je m’étais redressé brusquement, attrapant son visage entre mes mains, souriant comme un dément, le coeur qui battait comme un fou, l’envie de rire, de pleurer, parce que non, ce n’était pas possible, elle ne venait pas de dire, de penser, d’avouer que… que… Elle m’aimait ?! Lizlor m’aimait ?! Je me mis à rire comme un fou et à couvrir son visage de baiser, sentant qu’en même temps, les larmes m’étaient montées aux yeux sous le coup de l’émotion. Je fixai son regard qui brillait. C’est vrai ?! Demandai-je malgré, moi, haletant. Lizlor se mit à rougir, à rire aussi, et elle secoua sa tête de haut en bas… Oh, j’aurais pu me mettre à danser sur place tellement j’étais heureux, soudain, Lizlor m’aimait, Lizlor était amoureuse de moi ! C’était magnifique ! J’y croyais à peine ! Depuis… Depuis tout ce temps où j’espérais, en silence… Oh, si tu savais combien de fois j’ai rêvé de ça, murmurai-je, collant mon visage contre le sien. Je n’ai jamais été aussi heureux, dis-je à voix basse, avant de piquer ses lèvres à nouveaux d’une multitude de baisers.

A l’intérieur, c’était comme un feu d’artifice, et je fermai mes yeux, me laissant submergé, mon cerveau répétant le « je t’aime » de Lizlor en boucle jusqu’à que mon sourire me fasse mal aux lèvres qui dévoraient les siennes.


(Terminé <3)
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