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Underwater (pv Ruby)

 
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 Underwater (pv Ruby)

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Lizlor Wayland


Lizlor Wayland
Apprentie dans le domaine des Créatures Magiques



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MessageSujet: Underwater (pv Ruby)   Underwater (pv Ruby) Icon_minitimeVen 3 Avr - 23:33





https://www.youtube.com/watch?v=3b8btcCmL0c



What seemed like a good idea has turned into a battlefield

Peace will come when one of us puts down the gun
Be strong for both of us
No please, don't run, don't run
Eye to eye, we face our fears unarmed on the battlefield

We seemed like a good idea





Je m'étais trompée : le train n'allait pas continuer ainsi, m'emportant un peu plus loin dans sa trajectoire constante et rectiligne. Le paysage qui défilait ne pouvait pas rester ainsi pour toujours... Tout s'était arrêté d'un coup, comme si un mur avait stoppé la machine de plein fouet, et je me retrouvais dans le noir le plus complet, la tête lourde comme une enclume, parce que j'avais heurté la paroi en face de moi. Tout avait disparu : la vitesse, la lumière, la légèreté de la beauté du paysage qui défilait sous mes yeux vaguement nostalgiques. L'espoir, aussi. Je ne ressentais plus rien de tout ça, à part un vide intersidéral qui m'était bien douloureux : il me rappelait tant de souvenirs...

C'était comme chuter à nouveau, c'était comme retomber en arrière, d'un seul coup ! C'était comme si j'avais repris mon ascension du grand et bel arbre qui me faisait tant peur auparavant - gonflée de courage, je m'étais lancée plus haut, enfin, alors que j'étais restée si longtemps à hésiter ! Parce que je n'avais plus peur, à présent, je n'avais plus peur de tomber comme la première fois. J'avais grimpé, grimpé, et plus je prenais de la hauteur plus l'écorce épaisse et rugueuse de l'arbre me donnait des forces, plus l'altitude m'enivrait, le vent fouettait mes cheveux et j'étais bien, j'étais plus que bien, j'étais la reine de ce monde ! Et puis, parce que j'avais été trop confiante, trop stupide, la chute tant redoutée était arrivée ; pas parce que je n'avais pas eu de chance, pas parce que le vent avait été traître ou une branche trop faible, non... Juste parce que j'avais laissé ma prise, tout simplement, j'avais desserré mes doigts et perdu l'équilibre, et j'étais tombée en arrière, au ralenti au début, puis de plus en plus vite, le dos vers le sol et les yeux perdus vers le ciel dont la clarté s'éloignait sensiblement sans que je puisse me raccrocher à quoi que ce soit.


« Je ne veux plus jamais te voir » : ça avait le mérite d'être clair, très très clair.

Quand Jay avait tourné le dos et quitté les lieux, j'avais ressenti une étrange torsion de mes entrailles. Elle résultait de différentes émotions : le soulagement qu'il me laisse tant sa présence imposante, sa colère et sa tristesse m'avaient poussée dans mes retranchements, la pression qui explosait de toute part, l'amère déception, la prise de conscience... Je n'étais même pas capable d'analyser correctement la situation, j'étais juste étrangement vide, lasse, froide. Ailleurs. Je fis courir machinalement le bout de mes doigts sur la pierre de la murette - ils tremblaient, alors je m'efforçai de me concentrer sur les nervures de la pierre, sur leurs petits dessins sinueux que la pulpe de ma peau devait suivre docilement. Mais cela n'aidait pas ; tout au plus il y eut un instant de calme dans mon esprit, mais c'était le temps que la vague se retire et qu'elle prenne un peu plus d'ampleur avant de s'écraser contre le rivage à nouveau.

Une chose était certaine : j'avais eu ce que je méritais. J'avais été stupide en trahissant la confiance de Jay, de quoi pouvais-je me plaindre ? J'avais l'impression que j'étais une toute autre personne à présent, que j'avais essayé d'être forte, détachée, que j'avais essayé de croire que ce n'était rien de coucher avec quelqu'un d'autre et que ça n'allait pas m'atteindre, j'avais essayé de croire que c'était la solution, le test, mais finalement, ce n'était rien de tout ça, bien évidemment... Ca avait été amusant une seconde, un peu flatteur de perdre, drôle de jouer. Mais ce n'était pas moi, ça, je le savais très bien, et ça n'avait pas été bien longtemps ; le garçon en question embrassait bien mais sans plus, et quand j'avais fini chez lui et que nous avions passé la nuit ensemble, ça n'avait pas été particulièrement exceptionnel. Pour être honnête je n'avais pas aimé - trop précipité, pas très subtile, peut-être trop étranger aussi ? Je ne pouvais même pas m'en féliciter, même pas en être fière. Ce n'était pas très glorieux, et même si je ne voulais rien regretter, je n'étais pas certaine d'approuver mon propre choix...

Un frisson me parcourut, des pieds à la tête ; et si toucher les pierres de la sorte m'avaient transformée pour de bon, et si j'étais devenue une pierre moi aussi, de la pointe des cheveux jusqu'au fond du coeur ? C'en était bien la preuve, tout ça, pas vrai ?

Je n'avais pas eu de coeur de faire cela à Jay, je n'avais pas eu de coeur de lui infliger mes humeurs, je n'avais pas eu de coeur d'avoir été si froide et distante avec lui...

Serrant mes bras autour de mon corps, je me rendis compte que non seulement je n'avais pas cessé de frissonner, mais que c'était une fraîcheur acide et coupante comme de la glace qui avait envahie la chair - je savais que rien ne servirait à l'atténuer. J'étais seule et bien seule dans cette galère, consciente d'y avoir mis les deux pieds en mon âme et conscience. Je me décevais, en réalité ; sans doute que j'avais été si froide pour cette raison, parce que je me faisais trop pitié, qu'aurais-je pu faire d'autre de toute façon ?! C'était bien pathétique, cette pauvre fille qui trompait le garçon qui lui courait après avec une admiration et un dévouement sans borgne, dignes d'un roi pour sa reine, cette pauvre fille qui se disait qu'elle pouvait bien jouer avec lui parce qu'il était à portée de sa main ! Une boule se forma d'un coup dans ma gorge et je baissai les yeux, jusqu'à lors rivés vers l'horizon, un peu vagues. J'avais honte, j'avais froid, j'avais peur aussi, peur d'être toute seule et de le rester parce que j'étais stupide, peur de refaire toujours les mêmes erreurs. Je pouvais bien maudire Stephen, ah ça ! Voilà que je venais de me comporter comme si je n'avais pas eu plus de considération pour Jay que Stephen en avait eu pour moi. J'avais honte de tout, de moi, de la situation - qu'allait-dire Maman si elle apprenait ça ? Il ne fallait pas que ça se sache - j'en mourrais de honte. Et puis, surtout, qu'allait dire Ruby ?! Je n'osais même pas imaginer son regard sur moi, sa déception contenue, parce qu'elle était polie et aimante, mais ses sourcils qui s'arqueraient un peu sous le coup de la surprise alors qu'elle se dirait sans pouvoir s'en empêcher « mais pourquoi a-t-elle été aussi méchante ? ». Je ne voulais pas la décevoir ; peut-être que l bonne option était de descendre dans le parc, de s'engouffrer dans la Forêt Interdite comme je le faisais avant et de ne pas en ressortir avant la tombée de la nuit avant de me faufiler dans mon dortoir en ayant évité tout le monde ? Mais je savais que Ruby s'inquiéterait et me ferait chercher - ce qui serait encore pire. J'eus une pensée pour Rita - j'avais envie de lui parler à elle, parce qu'elle n'aurait pas le même regard, parce qu'elle était comme ça et qu'elle se fichait de tout surtout quand c'était important, parce que je savais qu'elle me comprendrait un peu... Mais elle n'était pas une mauvaise personne, et elle saurait au fond, comme je l'avais moi-même su, que c'était mal, pas vrai ? Je ne voulais pas mentir une nouvelle fois, à Ruby, à moi-même.

La mort dans l'âme, je me mis en chemin grelottant comme une condamnée à mort, traînant les pieds. Je devais faire la bonne chose, pour une fois. Essayer de me rattraper. Les yeux baissés, la moue boudeuse, je traînai mon corps tout vide jusqu'à la salle d'études où devait se trouver Ruby. Effectivement, elle était là, consciencieusement penchée sur son parchemin qu'elle grattait avec sa plume nacrée, tandis que ses yeux se posaient de temps en temps sur les pages du grimoire ouvert devant elle. La salle était peu remplie, l'ambiance studieuse. Je m'arrêtai sur le pas de la porte ouverte ; ma présence fit se retourner quelques élèves dont Ruby - si je lui fis un petit geste de la tête il fut sans doute inutile, car l'expression de mon visage dut suffire à l'inquiéter et à la faire se lever et me rejoindre. Je fis demi-tour et m'écartai un peu de la salle, dans un recoin du couloir...

Comme je n'osais pas la regarder - c'était plus fort que moi, je ne pouvais pas, tout simplement pas - et qu'elle sentait un certain malaise, elle me demanda ce qui m'arrivait ; ces quelques mots déclenchèrent une pression intense dans ma gorge et ma poitrine et un coup comme si on m'avait frappée dans le ventre, et je m'effondrai en sanglots. Mon premier réflexe avait été de me cacher le visage dans mes mains et de pleurer tout mon soûl en espérant disparaître aux yeux du monde, mais Ruby ne m'en laissa évidemment pas le loisir. Elle me prit dans ses bras maternels en me murmurant des paroles réconfortantes et en me pressant de tout lui raconter - mais je ne pouvais pas, comment aurais-je pu ! Lui dire que j'avais fait la pire des bêtises, que j'étais la plus stupide et la plus méchante, c'était revenir à lui montrer que j'étais une si mauvaise personne... Et je ne voulais pas, je ne voulais tellement pas la décevoir ! Je pleurais comme un bébé tout au fond de ses bras, tout contre elle, et je ne voulais pas me redresser, ou parler - d'ailleurs, je n'y arrivais même pas. Elle avait beau me bercer, m'encourager doucement, rien ne sortait, et j'avais envie de disparaître.


- T-tu... vas... m'en... vou... vou-loir, hoquetai-je au bout d'un long moment, incapable d'aller plus loin. Je me sentais misérable.
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Ruby Standiford-Wayland


Ruby Standiford-Wayland
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MessageSujet: Re: Underwater (pv Ruby)   Underwater (pv Ruby) Icon_minitimeDim 26 Avr - 14:49

« She had a strange feeling in the pit of her stomach, like when you’re swimming and you want to put your feet down on something solid, but the water’s deeper than you think and there’s nothing there. »



C’était cet état d’entre-deux, de flottement, comme si on avançait au milieu d’un brouillard tantôt lumineux tantôt nocturne, où les choses semblaient toujours un peu trop loin, un peu trop flou, comme si on ne pouvait pas exactement les posséder ; j’avais connu cet état plusieurs, cette consolation amère où je me raccrochais à l’idée que je n’étais pas totalement malheureuse. Je connaissais mes réactions extrêmes, je savais que j’avais été capable de pousser le vice jusqu’à que me faire mal, que j’étais familière avec l’auto-sabotage. Une part de moi se doutait silencieusement que je ne me déferais jamais vraiment de cette habitude, teintée de toutes mes expériences passées où j’avais cherché à vivre là où je pouvais ressentir quelque chose. Et s’il n’y avait pas d’émotions positives alors je me plongerais dans les négatives pour être sûre que je pouvais encore fonctionner. Mais bien que j’avais pris malgré moi goût à cette mauvaise habitude, j’avais appris à en subir les conséquences, à regretter. De tel moment ne laisse pas intact, et peut-être qu’au fond, j’avais fini par apprendre les leçons à en tirer, j’avais cessé d’apprécier l’excès. L’harmonie était un fantasme que je cherchais à réaliser en ordonnant les choses autant que je le pouvais, et en poussant, j’espérais finir par réussir à l’éteindre dans ma vie… Alors j’essayais de ne pas me terrer dans un coin, je continuais d’avancer à tâtons dans ce brouillard, en souhaitant qu’il finisse un jour par se dissiper, prenant l’habitude d’être dans cet entre-deux tant que je ne pouvais pas être complètement heureuse. C’était comme avancer sans voir ses pieds, je marchais, j’étais stable, mais quand je posais les yeux vers le sol, je réalisais qu’il était absent. Je flottais, sans appui stable, me laissant portée comme je le pouvais.

Je n’étais pas sûre de savoir pourquoi j’acceptais cet état, était-ce véritablement pour moi, parce que je croyais faire le bon choix ? Ou bien parce qu’autour de moi, les choses réclamaient que je m’accroche ? Il fallait avouer que récemment, j’avais dû plus que jamais garder les pieds sur terre, m’enraciner face à la tempête qui grondait et me menaçait. Parfois, je me rappelais du mois de janvier, du retour d’Ewan d’Australie. Je me souvenais des lumières de Paris la nuit, de nos rires, de nos pas feutrés sur les pavés, j’entendais la douce mélodie de l’innocence et du bonheur retrouvé qui s’était faufilé pour faire chanter mon coeur. Je n’avais pas oublié la douceur de mes sentiments, ce sentiment de plénitude. Il n’y avait plus de brouillard, le sol était concret sous mes pieds. J’avais confiance. Je méritais ce bonheur. Et pourtant, j’aurais dû me souvenir que la vie avait cette fâcheuse tendance à retourner la situation ; l’instant d’après, tout pouvait basculer. Je me rappelais avoir lu dans un livre quelque chose sur la loi de Murphy. L’adage était le suivant “tout ce qui peut aller mal ira mal.” N’était-ce pas exactement ce qui était en train de se passer, maintenant ? Les événements s’enchaînaient sans que je puisse avoir prise.

Le premier élément déclencheur avait été le décès du père d’Ewan. Je m’en souvenais étrangement bien ; après avoir été plongé dans une stupeur surprise, j’avais petit à petit reconstitué les événements. Tout avait été si soudain, si brûlant, les choses s’étaient bousculées. La tristesse, la colère d’Ewan, l’enterrement, les discussions, puis la vie qui reprenait tant bien que mal son cours, tant cette atmosphère fragile et tremblante. Ewan était toujours un peu absent, je savais qu’il avançait sans trop savoir comment faire, et j’étais à ses côtés, tentant d’apaiser un peu les choses, d’adoucir la douleur, sans vraiment avoir de remède. J’essayais de cacher mes propres inquiétudes, bien sûr. J’essayais de cesser de penser qu’Ewan aurait pu aller en Australie comme prévu, choisir son père, changer le cours des choses… Ces scénarios étaient stériles, je savais que l’on ne pouvait rien changer et que regretter ne servait à rien, mais je ne cessais de craindre cela… Le regret. Quand Ewan me regardait, silencieusement, je lui demandai s’il regrettait son choix. Mais les mots ne sortaient jamais - je ne voulais pas plus l’accabler. Je taisais aussi mes stresses d’étudiante ; la fin de l’année arrivant, je devais travailler mes ASPIC mais aussi commencer à choisir où j’allais aller l’année prochaine. Tout semblait si loin, si difficile d’accès, je n’avais aucune porte d’entrée, aucun contact, je ne savais pas par où m’y prendre, et j’étais terrifiée à l’idée de quitter la maison qu’avait été Poudlard pour moi. Je continuais donc à avancer, silencieusement, m’assurant qu’Ewan allait de mieux en mieux.

Et puis… Au milieu de ces angoisses, j’avais appris une autre nouvelle. Le décès de Daniel. Au moment même où j’avais entendu ces quelques mots de la bouche de Sara, je m’étais retrouvée projeter dans ce café Londonien, en terrasse, ma main sur l’avant-bras de Daniel et mes quelques mots. “Je ne veux pas que tu meurs.” Avais-je seulement pensé que les choses allaient finalement véritablement se produire ? C’était si invraisemblable. Il était si jeune, il… Il n’avait même pas commencé sa vie ! Je ne voulais même pas y croire. L’enterrement avait été comme un flash lumineux, quelque chose de trop impalpable, trop impossible. J’avais vu Lilian, Chuck, j’avais entendu des mots, vu un cercueil, des fleurs, mais je n’avais pas eu l’impression de véritablement y être. Je revoyais Daniel rire au bar avec moi, la manière dont silencieusement, nous nous comprenions parce que nous avions la même blessure, celle de l’addiction, et qu’au fond nous voulions tous les deux oublier nos erreurs et nous en sortir. Je m’en étais sortie… Lui non. Cette simple constatation me gardait éveillée la nuit, je fixais le plafond silencieusement en retournant les souvenirs dans ma tête. Daniel n’était plus là. Il était décédé. Mort. Mort. Mort. J'égrenais le mot dans ma tête, espérant qu’un jour il prendrait sens. Mais il restait loi, dans ce brouillard qui m’entourait, flou et indicible.

Depuis, le brouillard me semblait encore plus oppressant, mais je continuai de flotter sans me laisser tomber. Je m’étais accrochée à l’heureuse nouvelle de Lizlor qui s’était enfin mise en couple avec James - son sourire m’avait tellement fait chaud au coeur, la voir à nouveau toute fébrile et euphorique avait un effet terriblement réconfortant sur moi. J’étais un peu rassurée, secrètement, car je savais qu’elle avait aussi peur de la fin de Poudlard, et j’espérais que cette bonne nouvelle l’aiderait. Parfois, je m’inquiétais à nouveau devant des détails… Ces derniers jours, elle avait été un peu absente, distante, absorbée par ses pensées, et j’espérais que ce n’était que des petits riens du tout et qu’elle retomberait bientôt sur ses pattes, agilement. Je ne pouvais m’accrocher qu’à ces petites choses, et j’allais me nourrir de l’espoir que les choses iraient bientôt mieux. En attendant, je veillais silencieusement, discrètement, et je me noyais dans mes révisions et mes devoirs, toujours un peu réconfortée par mes livres, mes sortilèges et mes théorèmes. Eux ne pouvaient pas me faire de mal, ils ne changeaient jamais, je n’avais pas de mauvaises surprises. J’avais prise.

Mais j’aurais dû savoir que l’équilibre fragile se briserait à nouveau ? Je le sus dès que mes yeux se posèrent sur Lizlor, alors que je travaillais calmement dans une salle d’étude. Son visage, son expression, il suffit de quelques secondes pour que mon coeur se serre et qu’un poids tombe dans ma poitrine. Je sentis l’angoisse me prendre, et je rangeai mes affaires d’un coup de baguette, ne m’inquiétant même pas de l’ordre de mes livres dans mon sac.

J’eus l’impression de vivre la suite au ralenti… Ou plutôt… Comme si j’étais extérieure. Je me vis suivre Lizlor dans un recoin du couloir, je m’entendis demander du bout des lèvres ce qui se passait… J’étais encore dans cet entre-deux, rien n’était encore dit, concret, et je savais que tout allait tomber, lacérer, je savais que tout allait à nouveau basculer… Et l’instant d’après, comme si tout s’accélérait, je retrouvais à nouveau mon corps, ma conscience, et j’attrapai Lizlor qui s’effrondait, sentant mes émotions me prendre tout à coup et m’étouffer, en miroir à celles de ma meilleure amie. Que s’était-il passé ? Mon cerveau tournait à 100 à l’heure, enchaînant les scénarios catastrophes, et plus Lizlor pleurait et ne répondait pas à mes questions pressées, plus les choses s’empilaient. Jay l’avait-il quitté ? Je ne pouvais pas le croire ! Est-ce qu’elle avait postulé à un travail pour après Poudlard et n’avait pas été prise ? Est-ce qu’elle redoublait son année ? Est-ce qu’elle était enceinte ? Est-ce qu’il était arrivé quelque chose à Sara ? A Conrad ? Je serrai Lizlor encore plus fort, sentant que je perdais pieds aussi… Non ! Je ne pouvais pas. Je caressai les cheveux de Lizlor, avalant mes peurs et mes sentiments, reprenant mes forces maternelles toute dirigée vers ma Gryffondor.


- T-tu… vas… m’en… vou… vou-loir, dit-elle finalement entre deux pleurs. Je resserrai mon étreinte.
- Ne dis pas de bêtises Liz, murmurai-je doucement en la berçant. J’ai fais pleins de bêtises et tu ne m’en ai jamais voulu, pas vrai ? C’est pas comme ça entre nous, tu sais bien, ajoutai-je en déposant un baiser sur son front.

Cela ne suffit pas à calmer ses pleurs directement, mais petit à petit, les tremblements se calmèrent un peu, et j’attendis qu’elle soit capable de bouger pour l’attirer dans une salle vide où nous serions plus tranquille. Elle tanguait sur ses jambes, s’accrochant à moi, et elle se laissa tomber sur l’un des bancs - je m’assis face à elle, mes jambes de part et d’autre, et je m’approchai de Lizlor pour prendre sa main et essuyer ses larmes qui continuaient à couler.


- Essaye de respirer, d’accord ? Regarde, inspire… 1… 2…. 3… Expire… Voilà, comme ça, c’est très bien ! Viens, on recommence, dis-je doucement, comptant pour qu’elle calme sa respiration saccadée. Parfois, un sanglot remontait, et il fallait reprendre le compte, mais petit à petit, Lizlor réussit à respirer à nouveau à un rythme régulier. C’est bien, voilà, c’est très bien, répétai-je avec un sourire pout l’encourager. Je sortis un mouchoir de mon sac et lui tendis. Après de nouvelles longues minutes de silence où je caressai la main de Lizlor alors qu’elle avait la tête définitivement baissée, refusant de me regarder, j’osai poser à nouveau la question. Dis moi, qu’est-ce qui t’arrive ? Tu sais que je t’aimerais toujours autant, précisai-je avec un petit sourire, tu es une bonne personne. Ce n’est pas parce que tu as fais une mauvaise chose que tu es une mauvaise personne, assurai-je d’une voix douce mais ferme.

Et maintenant, il fallait garder mon équilibre, repousser le brouillard tant que je le pouvais encore, consciente qu’il s’était déjà refermé à nouveau autour de moi et Lizlor.
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Lizlor Wayland


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MessageSujet: Re: Underwater (pv Ruby)   Underwater (pv Ruby) Icon_minitimeLun 27 Avr - 14:09

- Ne dis pas de bêtises Liz. J’ai fais pleins de bêtises et tu ne m’en ai jamais voulu, pas vrai ? C’est pas comme ça entre nous, tu sais bien.

Je poussai un petit soupir désespéré quand elle embrassa mon front - oui, peut-être, oui, sans doute, elle avait raison, elle aussi avait échoué sur son chemin comme je venais de le faire... Et je ne lui en avais jamais tenu rigueur, ou bien je m'étais vite reprise, parce que je comprenais ce qu'elle traversait, parce que la seule chose qui m'importait était de l'aider à aller mieux. Mais je n'avais pas l'impression qu'elle ait fait des choses immorales pour d'autres, comme je venais de le faire... Quand elle avait couché avec Chuck, elle n'était même plus avec Hadrian, elle n'avait trompé personne, à part elle-même parce qu'elle avait regretté cet évènement, mais voilà... Je me sentais idiote et indigne de confiance, après avoir tiré dans le dos de James de la sorte. Et je n'arrivais pas à m'arrêter de pleurer parce que j'en avais marre, j'avais froid, je m'en voulais, et j'en avais assez de l'ombre de Stephen qui planait jusque dans mes propres bêtises et semblait me pousser au vice, ou bien peut-être était-ce juste ma pauvre excuse pour être si misérable ? Il y avait de ça, aussi, et j'avais l'impression de me réveiller d'un cauchemar détestable où j'avais agi sans avoir été réellement moi - je regrettais, je m'en voulais, et je ne voyais absolument pas quoi faire pour réparer le mal qui avait été causé. J'avais reçu le plus beau des cadeaux, et je l'avais détruit, piétiné, juste par caprice.

Ruby me fit rentrer dans une petite salle où nous étions plus tranquilles, mais je n'arrivais pas à calmer mes pleurs pour autant.


- Essaye de respirer, d’accord ? Regarde, inspire… 1… 2…. 3… Expire… Voilà, comme ça, c’est très bien ! Viens, on recommence. Je m'efforçai de faire comme elle le disait, et parfois cela marchait, parfois un sanglot rejaillissait et me déchirait le coeur et en provoquait d'autres, tandis que mon moral chutait à nouveau, m'entraînant tout au fond de mes idées noires. C’est bien, voilà, c’est très bien. J'avais un peu réussi à me calmer - ou bien était-ce le fait que mon corps ne contenait plus de larmes ? Cela arrivait, parfois - Dis moi, qu’est-ce qui t’arrive ? Tu sais que je t’aimerais toujours autant, tu es une bonne personne. Ce n’est pas parce que tu as fais une mauvaise chose que tu es une mauvaise personne.

J'avais envie de la croire, parce Ruby avait ce petit quelque chose de protecteur et de plus mature qui me donnait toujours l'impression qu'elle avait raison, qu'elle avait le recul nécessaire, et le savoir aussi. Alors, une partie de moi frémissait un peu à ses paroles : c'était vrai ? J'étais quelqu'un de bien, j'avais juste fait une erreur, pas vrai ? Mais le frémissement ne durait pas longtemps et s'éteignait et le noir, le froid revenaient, et je me sentais attirée vers le bas et je ne pouvais que pleurer.

Je poussai un petit gémissement plaintif et tentai d'essuyer mon visage trempé, mais ma manche était trempée aussi, si bien que je me frottai le visage dans mes mains sans grande efficacité. Me redressant un peu, je respirai une nouvelle fois, afin d'éviter tout sanglot intempestif (mais je n'avais pas trop d'espoir).


- Je... commençai-je, la voix toute faiblarde, pitoyable. J'ai fait n'importe quoi... Tu sais à la dernière soirée où je suis allée ? Un garçon de la bande m'a draguée et je me suis laissée faire et... Je me mordis la lèvre, me maudissant une nouvelles fois ; j'ai fini la soirée avec lui et j'ai couché avec lui. Cette fois, ce n'était plus possible de regarder Ruby - j'avais trop honte. Mais au moins, j'étais lancée, et les mots semblaient s'être déliés d'un coup et vouloir sortir tout seuls : Je sais pas pourquoi j'ai fait ça alors que je suis avec Jay (j'étais) mais j'ai eu peur sans doute, j'en sais rien, en tout cas voilà je l'ai fait et après Jay est rentré et l'a appris parce que tout le monde a vu à la soirée, et du coup il vient de m'en parler et il a dit qu'il ne voulait plus jamais me voir... Je dus m'interrompre, sentant un sanglot arriver, mais je le contins. J'ai rien dit, j'ai fait genre que je m'en fichais, que c'était bien fait pour lui, j'ai été méchante parce que je ne savais pas quoi faire d'autre, et maintenant il m'en veut pour toujours et c'est fini, c'est fini...

Comme j'avais relevé les yeux vers elle, portée par un courage venu de Merlin savait où, je croisai son regard clair et attentif ; de dire ces mots, de prononcer à voix haute que tout était fini, confrontée au regard de Ruby, tout était si réel, si violent tout d'un coup, que j'eus l'impression de me prendre une deuxième fois en plein visage la triste réalité. L'effet aurait été le même si on m'avait lancé un coup de poing et je sentis les larmes jaillir de mes yeux sans que je puisse espérer les retenir - je me remis à pleurer. J'étais pathétique, encore et encore. Au moins, il y avait des constantes dans cette histoire.

Je n'osais même pas imaginer ce qui pouvait passer dans l'esprit de Ruby. Tromper quelqu'un, moi ? Ce n'était pourtant pas mon genre, loyale que j'étais ! Et avec toutes ces histoires, avec Stephen qui avait fui et trahi, j'étais bien trop vaccinée pour faire des choses si dégueulasses... Et puis j'aimais bien Jay, et je n'avais jamais fait de mal aux gens que j'aimais... Ah, c'était une Lizlor bien différente qui avait fait tout ça ! Elle avait beau promettre que rien ne changerait, je savais avec certitude que ces révélations allaient la surprendre et la décevoir, même si elle n'en dirait rien. Ruby avait cette qualité de voir le meilleur de chez les autres et de le mettre en avant, mais ce n'était pas pour autant qu'elle ne savait pas mettre des mots sur leurs défauts et leurs erreurs. Je n'allais pas échapper à la règle.

Me recroquevillant un peu sur moi-même, parce que j'avais toujours froid, que ma chair et mon coeur de pierre ne s'étaient pas réchauffés, je serrai mes bras autour de moi en frissonnant.


- Tu vois, je suis trop nulle, dis-je après un silence en haussant les épaules.

J'étais pire que nulle. Jay n'était pas juste le garçon avec lequel je sortais... Jay était le garçon rêvé avec qui j'avais envie d'être, Jay m'aimait et me traitait comme une princesse, savait me faire plaisir, me faire rire, me rendre heureuse. Et moi, voilà comme je lui rendais ! C'en était presque risible... Qu'est-ce qui ne tournait pas rond chez moi ?


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Ruby Standiford-Wayland


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MessageSujet: Re: Underwater (pv Ruby)   Underwater (pv Ruby) Icon_minitimeLun 4 Mai - 17:00

Je n’avais pas souvent vu Lizlor dans cet état, elle n’était pas du genre à pleurer facilement, ce qui m’inquiétait encore plus, car je savais que le problème était sérieux. Je me rappelais des larmes quand Stephen l’avait quitté, mais celles d’aujourd’hui me paraissaient différentes, beaucoup plus désespérées, il y avait quelque chose de plus qu’une intense tristesse, quelque chose que je n’arrivais pas vraiment à cerner mais qui ne me rassurait en rien. Et pourtant, je savais qu’il ne fallait pas paniquer aussi, au contraire, car Lizlor avait plus que jamais besoin de moi. Mais à l’intérieur, une petite voix me murmurait que peut-être je ne pourrais pas réparer ce qui causait tant de peine à ma meilleure amie, que je ne réussirais pas à la rendre heureuse, mais je m’interdisais de l’écouter. Je n’avais pas oublié sa peine après Stephen, et je savais que si je n’avais pas pu la guérir, j’avais pu l’aider à aller mieux, et il fallait que je me souvienne de ça. Je m’accrochais à ce souvenir, pour me forcer à tenir le coup, à ne pas relâcher mon étreinte autour de Lizlor. Ce que nous avions était spécial, et je savais que cela pouvait aider dans les moments les plus difficiles ; pourtant, face aux larmes de Lizlor, je ne pouvais pas m’empêcher de me sentir impuissante, elle semblait si peinée que j’en étais désemparée. Elle essuya son visage humide, et je passai ma propre manche sur ses joues, et lui fis un petit sourire encourageant.

- Je... J'ai fait n'importe quoi... Tu sais à la dernière soirée où je suis allée ? Un garçon de la bande m'a draguée et je me suis laissée faire et… j'ai fini la soirée avec lui et j'ai couché avec lui. Lizlor avait le regard baissé, et j’en fus soulagée car je ne pus m’empêcher d’ouvrir grand mes yeux sous le coup de la surprise. Elle… avait trompé Jay. Le mot en lui-même me parut étrange, car oui, elle devait bien s’être trompée, il devait y avoir une erreur, je ne pouvais pas y croire, Lizlor n’avait pas trompé Jay, c’était trop improbable, n’est-ce pas ? La surprise refusait de passer, mais elle n’empêcha pas monc cerveau d’enchaîner les questions : Jay savait-il ? Voulait-elle lui dire ? Qu’est-ce qu’il dirait ? Si elle pleurait ainsi, peut-être savait-il déjà ? Comment avait-il réagi ? Et elle ? Je sais pas pourquoi j'ai fait ça alors que je suis avec Jay mais j'ai eu peur sans doute, j'en sais rien, en tout cas voilà je l'ai fait et après Jay est rentré et l'a appris parce que tout le monde a vu à la soirée, et du coup il vient de m'en parler et il a dit qu'il ne voulait plus jamais me voir... J'ai rien dit, j'ai fait genre que je m'en fichais, que c'était bien fait pour lui, j'ai été méchante parce que je ne savais pas quoi faire d'autre, et maintenant il m'en veut pour toujours et c'est fini, c'est fini…

Les mots s’enchaînaient, construisant une réalité étrange dans mon cerveau que je n’arrivais pas à cerner totalement. Je ne pouvais pas m’empêcher de nier, de refuser, parce que c’était trop aberrant. Ma Lizlor ? Tromper quelqu’un ? Mais ce n’était pas elle ! Elle était bien trop loyale, bien trop fidèle, elle aimait d’un amour protecteur et ce n’était pas son genre de faire ce genre de chose ! Elle avait mis tant de temps à se laisser apprivoiser par Jay, et elle rayonnait tellement depuis qu’elle était avec lui, comment avait-elle pu avoir eu envie de le tromper ?! Sur le coup, devant une telle situation, les mots m’échappaient, je ne savais pas comment dire, quoi dire, quoi faire. J’étais trop étonnée, trop consternée, trop perdue. Et pourtant, et à la fois, une partie de moi, celle qui d’instinct portait un amour sans bornes à Lizlor, comprit. Elle comprit ce qui s’était passé, elle comprit comment et pourquoi, sans aucune surprise ou jugement. Cette partie savait, tout simplement.

Elle savait que Lizlor avait eu peur devant l’amour de Jay, devant ce bonheur tout à coup si intense et terrifiant, qu’elle avait pensé soudain ne pas le mériter et qu’elle s’était autosabotée sans se rendre compte, qu’elle avait voulu prouver qu’elle n’était pas si attachée qu’elle l’était, parce que l’admettre lui faisait trop peur.

Cette constatation simple se répandit petit à petit en moi, effaçant la surprise, la déception, l’incompréhension ; les choses prenaient sens petit à petit, s'emboîtant pour qu’enfin je puisse comprendre. J’eus la sensation étrange que le flou qui entourait Lizlor s’effaçait, qu’elle s’était dédoublée devant moi et qu’elle redevenait elle-même. Elle ne le vit pas, car elle venait de baisser sa tête pour se recroqueviller, mais j’eus un petit sourire maternelle en la regardant. Elle pensait sûrement qu’elle était la pire personne sur terre, mais elle ne voyait pas à quel point sa peine prouvait le contraire et montrait qu’elle ne s’en fichait pas, qu’elle n’était pas mauvaise ou méchante. Elle était simplement elle, et elle avait fait une erreur. C’était tout à coup si simple, dit ainsi. Mais je savais que les conséquences elles, seraient compliquées.


- Tu vois, je suis trop nulle.
-Mais non, voyons,
murmurai-je doucement.

Je la pris dans mes bras doucement, collant mon visage contre le sien, frottant mon nez contre le sien, souriant paisiblement. L’espace d’un instant, j’avais l’impression que ce n’était pas grave, que tout allait se résoudre, j’avais envie d’y croire tellement fort que je me sentais sereine. Mais la tempête grondait au loin, je le savais, et serrer Liz contre moi ne suffirait pas à la protéger. Mais je voulais qu’elle sente tout mon amour dans mon étreinte, qu’elle se sente un peu en sécurité malgré tout, et surtout qu’elle réalise que ça ne changeait rien à l’amour que je lui portais. Au bout d’un instant, je m’écartai, prenant tout de même sa main, et je la regardai dans les yeux. Je savais qu’à présent il allait falloir parler, s’expliquer, démêler la situation qui était pourtant complexe, et il était certain que ça ne serait pas plaisant pour Lizlor. Ce n’était jamais agréable de se mettre devant ses erreurs.


- Je pense que tu as eu peur, en effet… Je pense que tu as voulu saboter la situation parce que tu voulais lui prouver que ça ne serait pas éternel, parce que tu penses que tu ne mérites pas que ça le soit, dis-je, avec un regard doux et pourtant sévère. Et pourtant tu le mérites, ajoutai-je. Mais c’était une bêtise, c’est sûr, mais tu sais on en fait tous, ce qui compte c’est ce que tu veux faire pour réparer ton erreur, c’est ça qui est important.

Heureusement que l’on pouvait réparer les choses d’ailleurs. J’étais la première à le savoir, car j’avais fait beaucoup de mauvais choix dans ma vie, et j’avais fini par comprendre que j’avais la possibilité de réparer les mauvaises conséquences. Je l’avais aussi vu avec Ewan, malgré sa trahison, j’avais vu ses efforts pour améliorer les choses par la suite, j’avais compris que l’on pouvait pardonner, que les blessures pouvaient se guérir. J’espérais tout à coup que Jay puisse pardonner à Lizlor, sans vraiment savoir si c’était possible.

- Mais ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi tu as fait comme si tu t’en fichais ? Regarde l’état dans lequel ça te met, tu n’as pas envie de te séparer de lui, et tu t’en veux… Et ça, il faut lui dire ? Tu ne peux pas prétendre que ça ne t’atteint pas, et perdre tout ce que vous aviez ensemble ? Tu veux le récupérer, non ? Tu n’as pas envie de te battre ? Demandai-je.

Je parlais d’une voix douce pour ne pas la brusquer, mais mes questions étaient fermes et réelles. Si Liz avait fait une erreur, elle devait se rattraper, parce que ce n’était pas elle de jouer les sans coeurs et d’abandonner quelqu’un qui comptait autant pour elle.
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Lizlor Wayland


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MessageSujet: Re: Underwater (pv Ruby)   Underwater (pv Ruby) Icon_minitimeMer 27 Mai - 18:00

Mon coeur et mon corps étaient si froids que ça me faisait mal : c'était la transformation, mes veines se durcissaient, ma peau devenait grise, voilà. Je devenais pierre. Peut-être qu'ensuite, si je frappais suffisamment fort sur ma poitrine, mon coeur de pierre se briserait et tomberait en mille morceaux ? Elle était peut-être là, la solution : ne plus ressentir, ne plus être devant le fait accompli, devant cette erreur minable qui avait brisé le coeur de Jay et le mien, parce que j'étais trop stupide, trop fragile, trop nulle.

-Mais non, voyons, dit doucement Ruby, tout en me caressant, me serrant entre ses bras.

Mais si ! Mais si, voyons, comment pouvait-elle penser le contraire ? Qui était en faute, qui avait mal agi, qui avait fait du mal à l'autre ? Moi, moi et encore moi - et le pire était que ce n'était pas une sombre histoire déchirante, ce n'était pas une relation compliquée, on ne m'avait pas poussée à bout, rien. Jay avait été parfait, Jay était amoureux de moi et faisait tout pour me rendre heureuse, et au lieu de me concentrer sur lui j'avais pensé à moi avant tout, j'avais cédé à mes peurs sans l'écouter, j'avais été idiote, et j'avais allumé moi-même la mèche de la bombe qui venait de tout pulvériser. Je ne m'étais jamais sentie aussi misérable.

Ruby était une bonne actrice, me dis-je avec un petit goût amer entre les dents, alors qu'elle m'avait pris le visage entre ses mains pour frotter son nez contre le mien. J'aurais aimé sourire, mais je n'y arrivais pas. Pourtant, quand je m'enfouissais ainsi dans ses bras, contre elle, j'avais toujours l'impression que rien ne pouvait m'atteindre, que tout s'arrangerait, parce que l'aura qu'elle dégageait était plus fort que tout. Mais je n'arrivais pas à sourire pour autant : j'étais tellement triste, tellement déçue de moi, tellement dépitée et démunie. Je n'étais même pas encore en colère, j'avais juste envie de me jeter à la poubelle, parce que je ne valais rien de plus. J'étais pathétique : après mon histoire avec Stephen, Jay m'apportait tout ce dont j'avais besoin, et en retour je le trompais allègrement. Quelle belle ironie !
Ruby s'était un peu écartée de moi, me regardait sans flancher quand moi je luttais contre cette honte désagréable - si elle n'avait pas honte de moi, j'en avais suffisamment pour nous deux - et m'avait pris la main, comme elle faisait quand j'étais triste, son pouce dessinant doucement des petits cercles sur le dos de ma main. La répétition du mouvement avait un je-ne-sais-quoi d'apaisant, mais cette fois, j'avais du mal à me laisser glisser et lâcher prise. Je savais qu'elle allait parler, et je n'étais pas sûre de vouloir, de pouvoir l'entendre. Pour dire quoi ? Non, tu n'es pas horrible ? Si, dans les faits, j'avais été la plus horrible. Me dire que tout allait s'arranger ? Mais qui pouvait tenir cette promesse ? Même pas Jay - peut-être que même s'il le voulait, il ne me pardonnerait jamais. J'avais froid, froid, froid, et je me sentais ridicule. Minuscule.


- Je pense que tu as eu peur, en effet… Sa voix était toute douce, comme de la crème sur un gâteau. Elle avait raison, j'avais eu peur, oui. Mais ce n'était pas une excuse... Je pense que tu as voulu saboter la situation parce que tu voulais lui prouver que ça ne serait pas éternel, parce que tu penses que tu ne mérites pas que ça le soit. Et pourtant tu le mérites. Mais c’était une bêtise, c’est sûr, mais tu sais on en fait tous, ce qui compte c’est ce que tu veux faire pour réparer ton erreur, c’est ça qui est important.

Ca, pour saboter, j'avais bien saboté mon coup. Peut-être que je l'avais voulu, cherché ? Après tout, si j'étais si méchante, peut-être que je l'étais jusqu'au bout. Je savais à quoi faisait référence ma meilleure amie, je savais ce qu'elle voulait me dire par ces mots, par ses caresses, ses regards protecteurs. Je savais que je lui avais toujours accordé une seconde chance, que ses erreurs à elle avaient été pardonnées et qu'elle était la preuve vivante de combien on peut se rattraper de ce qu'on a fait de travers. Mais la différence était tangible, elle était dans le fait que j'avais mal agi parce que j'étais simplement stupide et égocentrique, alors qu'elle avait dérapé parce qu'on lui avait fait du mal et qu'elle luttait contre ses démons comme elle pouvait.

- Mais ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi tu as fait comme si tu t’en fichais ? Regarde l’état dans lequel ça te met, tu n’as pas envie de te séparer de lui, et tu t’en veux… Et ça, il faut lui dire ? Tu ne peux pas prétendre que ça ne t’atteint pas, et perdre tout ce que vous aviez ensemble ? Tu veux le récupérer, non ? Tu n’as pas envie de te battre ?

Je poussai un petit gémissement et reniflai, me frottai les yeux, les lèvres encore un peu tremblantes. Je me sentais empâtée, engluée dans ma tristesse et ma déception.

- Parce que je suis nulle, répétai-je, entêtée, et ressentant cette fois une petite pointe de colère, qui annonçait la suite. Parce que j'avais honte... Je ne m'étais jamais sentie comme ça, j'avais honte et je savais que j'avais fait n'importe quoi mais j'ai essayé de faire semblant pour ne pas être triste, marmonnai-je en me demandant si mes explications étaient aussi confuses qu'elles me le paraissaient. Il ne voudra jamais, gémis-je de nouveau, la voix un peu tremblotante. Tu te rends compte ??

Si on m'avait trompée de la sorte, je savais qu'outre la douleur que j'aurais ressentie, j'aurais été dans une telle colère et un tel dégoût de la personne qu'avec le temps la rancoeur serait peut-être passée, mais rien n'aurait été oublié, et je n'étais pas certaine qu'un couple puisse dépasser ce genre d'obstacles.

- Je n'ai plus sa confiance, c'est fichu, dis-je, la mort dans l'âme. Il ne me pardonnera jamais. Je regardai mes mains, qui me semblaient bêtes, inertes, inutiles. Me battre ? Mais comment ? Et contre quoi ? Je pense que je veux me battre, oui, je veux le récupérer, j'étais si bien avec lui, pourquoi je suis assez stupide pour avoir eu besoin d'aller voir ailleurs pour m'en rendre compte ?? Mais je pense aussi qu'il n'y a rien à faire... Tu crois pas ?

Le fait que Jay m'adorait tellement, dans tous les sens du terme, et que je venais de tout annuler parce que j'avais fait un trop gros caprice et qu'on m'avait punie me paraissait à la fois la chose la plus désespérante et la plus imbécile du monde. Je devais tout, absolument tout, à ma propre erreur, à mes propres faux pas. Et c'était cette constatation qui me tétanisait complètement : si la faute m'en revenait absolument, comment me rattraper, alors qu'elle avait surgi de moi d'un seul coup ? Qu'est-ce qui assurerait un jour Jay que je n'étais pas capable de reproduire mes erreurs ?
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