RSS
RSS
~ Crush me casually. [PV C.]

 
AccueilAccueil  Portail  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
-45%
Le deal à ne pas rater :
PC Portable LG Gram 17″ Intel Evo Core i7 32 Go /1 To
1099.99 € 1999.99 €
Voir le deal

Partagez
 

 ~ Crush me casually. [PV C.]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Ruby Standiford-Wayland


Ruby Standiford-Wayland
Apprentie à Sainte Mangouste



Féminin
Nombre de messages : 2205
Localisation : Cachée.
Date d'inscription : 03/09/2011

Feuille de personnage
Particularités: « and from the rain comes a river running wild that will create an empire for you. »
Ami(e)s: Lizlor; « Maybe home is nothing but two arms holding you tight when you’re at your worst. »
Âme soeur: « Lover, when you don't lay with me I'm a huntress for a husband lost at sea. »

~ Crush me casually. [PV C.] Empty
MessageSujet: ~ Crush me casually. [PV C.]   ~ Crush me casually. [PV C.] Icon_minitimeVen 11 Sep - 23:43


C’était devenu plus une habitude qu’une obligation - je ne l’avais jamais considéré ainsi, de toute manière. Transplaner rendait la chose plus simple, et bien que je détestai ce moyen de transport, je devais reconnaître qu’il était utile. J’avais fini par ne plus craindre cette sensation d’être aspirée, de disparaître, j’avais perdu la nausée qui suivait généralement, ou même le sentiment d’étourdissement. A force de pratiquer, c’était un jeu d’enfant. Peu importe ce que j’avais à faire dans la journée ou la soirée, je trouvais toujours un moyen de faire le déplacement chez Chuck, quotidiennement. Il me fallait toujours aller à Pré-au-Lard pour éviter la barrière autour de Poudlard, et une fois là-bas, je transplanai jusqu’à Londres, dans une ruelle près de l’immeuble de Chuck, ou parfois je passais avant par chez Angie, sa tante. Nous avions noué un lien étrange, à force de se croiser devant chez Chuck après le décès de Coop, et elle avait remarqué l’effort que je faisais pour veiller sur mon ami, et nous échangions parfois quelques nouvelles sur le sujet. C’était une relation étrange, je ne la connaissais pas, et elle me connaissait pas, mais nous parlions de Chuck avec la même voix inquiète et maternelle qui me faisait comprendre que nous étions dans le même bateau sur le sujet.

J’avais l’habitude que Chuck soit absent - ou fasse semblant de l’être - ou qu’il refuse de m’ouvrir. Mais j’étais insistante. Parfois, il m’ouvrait et retournait se coucher, m’adressant à peine la parole. Peu importe. Je déposai toujours sur sa table la nourriture ou les courses que j’avais amené, ou devant sa porte s’il n’avait pas ouvert. Quand j’avais chez lui, j’en profitais pour faire un peu le ménage. C’était comme être une sorte de baby-sitter, sauf qu’en face, j’avais un grand enfant qui se laissait plus ou moins mourir et voulait généralement que je me barre rapidement de chez lui. Je ne lui en voulais pas, je savais que j’étais fatiguante et têtue à m’occuper de lui, mais je refusais d’abandonner. Je savais qu’il avait d’aide, et s’il n’avait pas envie de me parler de comment il se sentait, il pouvait toujours courir pour que je ne m’assure pas qu’il se nourrissait correctement ou que les factures pour son électricité étaient payées et qu’il n’allait pas vivre dans le noir pendant trois jours. Je n’attendais pas un merci, j’étais bien au delà de ça. Je ne réfléchissais même pas, c’était un automatisme, je voulais veiller sur Chuck et je savais que c’était la bonne chose à faire.

De toute manière, ma vie suivait son cours sans que je veuille trop y toucher. Les derniers mois avaient été chaotiques, et j’avançais en équilibre précaire, en sachant que si je m’arrêtais d’avancer, j’allais tomber. Tout tombait d’un coup, et la pression des examens étaient plus que jamais présente car ils commençaient dans quelques jours. Heureusement, à la différente de la moitié des élèves - ou les trois quarts - je ne m’y étais pas prise au dernier moment, et je n’avais pas besoin de beaucoup de sommeil pour fonctionner non plus. Je compilais ce que j’avais à faire, organisant mes journées sans trop de problèmes. Je ne m’étais pas détendue depuis un moment, mais comme je n’avais pas le temps de m’arrêter, je n’avais pas non plus trop le temps de penser. Surtout que depuis ma confrontation avec mes grands-parents, je n’avais pas envie de me pencher sur mes problèmes. Je voyais bien qu’Ewan et Lizlor s’inquiétaient pour moi, mais ils avaient aussi leurs soucis, nous étions plus tout ou moins dans une période compliquée et nous respections la difficulté de chacun. Je crois surtout qu’ils me connaissaient, et qu’ils savaient que j’avais besoin d’accomplir ce que j’accomplissais, et que plus que jamais me concentrer sur mes études m’empêchaient de partir à la dérive. Je sentais tout de même qu’ils avaient remarqué que petit à petit, mes TOC étaient revenus. Ils avaient tout les deux essayés de m’en parler, mais j’avais repoussé le sujet. Je n’étais pas stupide, bien sûr que j’avais aussi bien vu que je ne pouvais pas m’empêcher de ranger encore plus méthodiquement ou de faire tout deux fois, juste pour être sûre que c’était bien fait. Mais… Et alors ? Ce n’était pas très grave, n’est-ce pas ? Je savais que ça me faisait me sentir mieux, et vu les circonstances actuelles, tout était bon à prendre.  

Je toquai deux fois à la porte de l’appartement, et attendis patiemment que Chuck se lève et vienne m’ouvrir - ce qui pouvait prendre un moment. Je savais qu’il avait une soirée ce soir, car la dernière fois que j’étais venue lui apporter des affaires, son pote Tom l’avait appelé pour lui dire. Je n’aimais pas trop Tom, j’avais bien vu que c’était le nouveau pote avec qui Chuck sortait et se droguait non stop… J’avais déjà accompagné - ou plutôt forcé Chuck à me laisser venir - à certaines de soirées, et clairement, c’était un cran au dessus d’une petite bierraubeurre au Trois Balais. Un cran au dessus même des soirées les plus folles dans le hangar à canot de Poudlard. Je savais que Chuck se faisait pas que boire une bière ou fumer un joint, et c’était ce qui m’inquiétait encore plus.

La porte s’ouvrit, laissant apparaître Chuck et son visage fatigué.


- Coucou toi, dis-je en rentrant. Je déposai un baiser sur sa joue avant de poser sur la table basse une grande poche dont j’entrepris de sortir des tuperwares que j’allais ranger dans le frigo, les alignant avec minutie, réalignant d’ailleurs une deuxième fois pour être sûre que c’était bien droit et à distance égale. Je t’ai amené quelques trucs, tu verras, j’ai mis des étiquettes dessus de toute façon ! Tu as passé une bonne journée ? Demandai-je avec d’une voix qui se voulait joyeuse.

J’avais appris à m’imposer, et ce soir j’étais bien décidée à rester. Je suivis Chuck à sa soirée - certains de ses nouveaux potes me connaissaient à force de me voir traîner dans les parages - et dans ces moments, je restais toujours un peu en retrait. Chuck faisait d’ailleurs sa vie dans son coin, c’était une sorte d’accord silencieux entre nous, il ne rechignait pas trop à ma venue, mais je le laissai tranquille en retour, veillant de loin. En général, après quelques verres et/ou pilules, il était plus affectueux avec moi, me traînant sur la piste de danse, riant avec moi… Et dans ces moments, je me souvenais pourquoi je l’appréciais tant, même s’il était à présent bien différent, il restait Chuck, l’un de mes meilleurs amis et je ne voulais pas le perdre. Je ne voulais pas non plus qu’il se perde. Je savais qu’il tenait à être seul, tranquille, mais j’étais bien accrochée. Et puis, je n’abordais jamais les sujets qui fâchaient. Encore une fois, c’était un accord silencieux.

Mais parfois, lorsque Chuck était défoncé ou ivre, c’était l’inverse qu’il se produisait : ma présence le dérangeait, et je voyais bien qu’il voulait que je parte. Ce soir, c’était ce genre de soir. L’ambiance était particulièrement alcoolisée d’ailleurs, et Chuck avait abusé d’un peu tout ce qui était passé sous son nez - dans tous les sens du terme. J’avais déjà récupéré quelques fois Chuck en bad trip, et je sentais que ce soir, il n’était pas à l’abri d’une mauvaise redescende. Pas question que je parte.


- Je sais que tu n’as pas besoin d’une babysitter, coupai-je alors que Chuck venait d’arriver vers moi, mi-démonté mi-énervé du regard que je lui jetai visiblement depuis tout à l’heure. Mais je ne vais pas partir, ajoutai-je avec un petit sourire, presque désolé. De toute manière, j’étais habituée à me sentir de trop parfois, et s’il fallait tenir pour m’assurer que Chuck rentrerait entier chez lui ce soir, j’étais prête à faire la part des choses.
Revenir en haut Aller en bas
Chuck Carlton


Chuck Carlton
Adulte



Masculin
Nombre de messages : 2817
Localisation : Là où on peut faire la fête !
Date d'inscription : 03/03/2010
Célébrité : Adam Brody

Feuille de personnage
Particularités: i should have known better
Ami(e)s: Emmy-Nem, Haley, mon petit lapin! Oh vous inquiétez pas, ça nous choque autant que vous... ; Joy, eh ouais comme quoi ! ; Ruby Miss Parfaite ; Lilian, the one and only
Âme soeur: come to me my sweetest friend can you feel my heart again i'll take you back where you belong and this will be our favorite song

~ Crush me casually. [PV C.] Empty
MessageSujet: Re: ~ Crush me casually. [PV C.]   ~ Crush me casually. [PV C.] Icon_minitimeVen 18 Sep - 18:31

Il y avait deux possibilités : soit au fond j'étais touché de la présence de Ruby sans vouloir vraiment l'avouer et il me suffisait d'un peu d'alcool dans le sang pour me souvenir de ce qui était avant, de comment je pouvais m'amuser aves mes potes, et dans ce cas-là j'étais content de retrouver quelqu'un de ma vie d'avant pour rire avec elle et faire comme si rien de tout ça n'était arrivé - soit j'étais encore plus soulé que d'habitude de l'insistance des gens, de la maniaquerie insupportable de Ruby, de ses airs de maman inquiète et de son quasi-harcèlement avec moi, et tout partait en vrille. Je savais, je le savais très bien, que je pouvais me montrer odieux. Une chance pour moi, j'étais trop bourré ou défoncé pour m'en souvenir le lendemain et ne pas me sentir trop fier.

J'aurais du me douter que Ruby aurait été la plus tenace d'entre toutes. A ce niveau, c'était quasiment maladif... Moi qui ne voulais qu'une chose : être seul et avoir la paix, j'avais globalement un peu de mal à gérer la tornade Standiford, mais parfois, il vaut mieux s'avouer vaincu que de se battre contre des montagnes. Je lui étais reconnaissant, d'une certaine manière : elle me nourrissait et m'évitait de réfléchir et d'aller faire des courses tous les jours, tout comme elle faisait le lien avec les autres gens autour de moi et m'évitait de devoir faire des compte-rendus à tout le monde - oui oui je vais bien, oui oui je me débrouille, non non je me suis toujours pas pendu dans ma salle de bain ne vous inquiétez pas, merci et au revoir. Après, l'autre facette du problème, c'était la trop grande clairvoyance de la Serdaigle pour mon goût pour la défonce et l'envie de me perdre complètement quand je sortais en soirée, qui la transformait alors en chien plus fidèle que Lassie. Ce qui était un peu embêtant - non seulement je n'avais pas besoin de chaperon, mais en plus, je vous laisse imaginer le bordel quand on sait qu'elle ne pouvait pas boire et tout le délire. Donc elle s'infligeait ça pour moi alors que je ne lui demandais rien, moi je ne voulais pas qu'elle vienne, ni pour elle ni pour moi, mais apparemment personne n'avait le choix, et roulez jeunesse.

De toute façon, j'avais lâché l'affaire. Dès le début j'avais été clair : fous-moi la paix je n'ai pas besoin de toi, maintenant si tu choisis de me suivre, libre à toi. Elle le savait très bien, mais elle restait. Tant pis pour elle.

C'était toujours la même histoire : je trouvais un plan ou on m'en trouvait un, et une fois que j'y avais mis le pied, le reste ne comptait plus, parce que je buvais, je fumais, je dansais. Et j'oubliais. il y avait toujours ce moment au début quand j'arrivais où c'était presque vital de ressentir tout ça, la tête légère, l'alcool qui dilue, la drogue qui emporte, parce que j'en avais besoin là maintenant tout de suite et que ça ne pouvait pas durer, cet étau qui me serrait le crâne. Heureusement, ça arrivait relativement vite - parfois moins facilement que d'habitude.

Malheureusement, ce soir c'était le cas : j'avais mal dormi, j'étais fatigué et encore plus sur les nerfs que d'habitude - ce soir-là, donc, la présence ridiculement inquiète de Ruby me courait sur le haricot - et qui plus est je lui avais dit cash de ne pas venir avec moi ce soir quand elle était venue toquer à ma porte, ce qu'elle n'avait pas pris en compte ; j'étais encore plus agacé. J'avais l'impression d'être un imbécile qui ne pouvait pas prendre sa vie en main seul, et c'était peut-être le cas, mais les autres ne se disaient jamais que peut-être c'était ce que je voulais ? Partir en vrille et m'écraser comme une merde ? En quoi c'était leur problème ? C'était mon choix, et ils pouvaient bien le respecter. En plus, je ne voyais même pas l'intérêt - si au moins Ruby se défonçait autant que moi, à la limite, on aurait pu rigoler tous les deux. Mais non. Elle se contentait de rester là, raide comme la justice, à me dévisager toute la soirée sans se fondre dans la foule, la fête. Ca m'était arrivé plusieurs fois qu'on me demande ce que cette meuf avait à me suivre, et j'avais eu bien l'air con : elle me materne à 200% parce qu'elle ne veut pas que je sois seul et triste ? Merci bien, autant leur dire direct que c'était ma mère cachée. Du coup, je restais vague ; je disais qu'elle voulait être là, un point c'est tout. Les gens n'insistaient pas, généralement. Ils avaient bien compris qu'avec moi, ça ne servait à rien maintenant, surtout que de toute façon je ne restais pas sobre avec les idées claires bien longtemps. Ils suivaient le flow, comme tout le monde. Pour ma part, je me noyais plutôt dedans.


- Elle veut que tu la sautes, ou quoi ?

Un mec que je ne connaissais pas et qui était un pote d'un pote de Tom était affalé à côté de moi, aussi shooté que moi, et venait de me taper dans l'épaule pour que je réagisse à sa question. Ce qui m'énerva carrément, puisque avec ce que je venais de respirer sur la table basse, j'avais tous les sens au taquet et j'avais envie de triper tranquille.

- Personne a jamais voulu te sauter, visiblement, répondis-je seulement, agressif et énervé - perso, les meufs qui me regardaient parce qu'elles avaient envie de moi n'avaient rien à voir avec le regard à la fois maternel et inquiet de Ruby.

La seconde d'après j'étais debout et j'allais vers elle, en traversant la salle en bordel, pour lui dire d'arrêter de me regarder comme ça et de me foutre la paix, merde à la fin.

- Je sais que tu n’as pas besoin d’une babysitter. Mais je ne vais pas partir, dit-elle de sa voix toute gentille qui me soûla encore plus.

C'était pas possible - la musique et l'alcool et la drogue me tambourinaient dans la tête et je sentais mes nerfs tiraillés de partout -, c'était pas possible d'être bornée à ce point ! Et en plus elle restait toute droite, souriante, aimable, et moi j'avais envie de la secouer comme un prunier. Elle n'avait franchement pas autre chose à foutre ?!


- Je sais et ça me soûle, c'est bon, j'en ai ras le cul, qu'est-ce que ça peut foutre que tu sois là ou pas ? Je bois pareil et je m'éclate pareil, alors rentre chez toi, ça vaudra mieux pour nous deux. Mes yeux me piquaient et je devais cligner des paupières pour ne pas être aveuglé par la lumière en flash. Je sentais que mes gestes étaient incertains, mais que la colère montait en moi sans que je puisse la retenir. Et puis t'as d'autre trucs à régler dans ta vie en ce moment, fais pas genre, occupe-toi de toi avant de t'occuper de moi, je me débrouille bien tout seul, fais-moi ce plaisir et laisse-moi tranquille, ok ?!

Non parce que bon, ça n'avait jamais trop tourné rond chez elle non plus, alors qu'elle ne me fasse pas croire qu'il n'y avait pas une fuite dans sa part en venant me surveiller comme ça, hein ! Je lui lançai un regard pressant d'un air de dire "c'est bon, tu t'en vas ?!" et ne bougeai pas, attendant de la voir décoller pour de bon et me laisser à mon "triste" sort dont je m'accommodais très bien.
Revenir en haut Aller en bas
Ruby Standiford-Wayland


Ruby Standiford-Wayland
Apprentie à Sainte Mangouste



Féminin
Nombre de messages : 2205
Localisation : Cachée.
Date d'inscription : 03/09/2011

Feuille de personnage
Particularités: « and from the rain comes a river running wild that will create an empire for you. »
Ami(e)s: Lizlor; « Maybe home is nothing but two arms holding you tight when you’re at your worst. »
Âme soeur: « Lover, when you don't lay with me I'm a huntress for a husband lost at sea. »

~ Crush me casually. [PV C.] Empty
MessageSujet: Re: ~ Crush me casually. [PV C.]   ~ Crush me casually. [PV C.] Icon_minitimeJeu 5 Nov - 17:52

J’aurais aimé pouvoir dire que je m’amusais quand même dans les soirées où j’accompagnais Chuck, mais je ne trompais personne, pas même moi. Je détestais cette ambiance électrique et oppressante, la lumière toujours étrangement tamisée, la musique électro trop forte. J’avais découvert que l’on prenait rarement de la cocaïne ou de l’ecstasy lors d’un petit apéro sympa entre potes, ah non, il fallait toujours se retrouver dans des soirées les plus craignos les unes que les autres ! Je ne savais même pas où Chuck trouvait les gens avec qui ils sortaient, mais ils semblaient tous être une encore plus mauvaise fréquentation que ceux d’avant. J’avais peur, parce que si j’étais déjà inquiète de voir Chuck prendre un tas de pilules colorés, je savais qu’il y avait pire, un cran d’après, et je redoutais plus que tout que l’un de ses soit disant potes se ramène un jour avec une seringue ou un truc de genre. Jusqu’où Chuck irait ? Je savais que la spirale de l’autodestruction pouvait rapidement devenir hors de contrôle. J’avais eu de la chance d’être entourée lorsque cela m’était arrivé, ne serait-ce que pour Lizlor je ne me serais jamais complètement laissée aller mais… Mais pourtant, je l’avais tout de même fait, d’une certaine manière. Chuck lui se coupait de plus en plus de ceux qui tenaient véritablement à lui, et je savais que c’était tout sauf bon pour sa situation. C’était aussi pour cela que je devais m’accrocher. Il ne pouvait pas être seul.

Il fallait donc que je prenne sur moi. Même si mon coma éthylique m’avait sûrement vacciné à vie, ça ne m’empêchait pas d’avoir mes démons. Récemment, ils étaient de plus en plus présents, remués par ma rencontre avec mes grands-parents. Je n’avais pas envie de boire, mais j’avais envie d’oublier, et je savais que boire me donnait temporairement ce bonheur. Mais je connaissais aussi les effets secondaires, et je me devais d’être raisonnable. Je ne savais simplement pas comment m’échapper à nouveau, comment trouver une échappatoire dans ma vie qui m’oppressait. J’aimais de tout mon cœur Lizlor, mais elle était aussi absorbée par ses révisions et ses problèmes amoureux, quant à Ewan, il se remettait tant bien que mal du suicide de son père, et je le savais aussi préoccupé… Aucun de nous n’avait vraiment le cœur à s’amuser. Plus je sentais que je m’enfonçais dans mes obligations et que j’arrivais pas à me changer les idées, plus quelque chose en moi me poussait à me tourner vers une solution temporaire.

Être au milieu des soirées de Chuck était un rappel de plus vers une époque que je tentais de mettre de côté. Parfois, je me surprenais à fixer une bouteille malgré moi et à me maudire. Je savais que ce qui me retenait, dans les instants où je me sentais vulnérable, c’était Chuck. C’était peut-être étrange de dire ça, sachant que lui espérait sûrement que je me détende un peu, mais je savais que si je cédais à la tentation, je ne pourrais pas m’occuper de Chuck si quelque chose arrivait. Il fallait que je garde mon esprit clair. Alors, pour faire passer l’envie, j’enchaînais les cigarettes, j’essayais de discuter avec des gens. Ce n’était pas toujours évident de trouver quelqu’un d’intéressant quand la plupart était complètement shooté, mais à la fois j’étais habituée à baratiner, assez pour lancer des discussions malgré tout. Parfois, je me retrouvais à avoir simplement envie d’être avec Chuck, même s’il était complètement ailleurs, parce qu’il était comme un point stable qui me rappelait pourquoi j’étais là. Il me manquait d’ailleurs, j’avais envie de rire avec lui comme avant, et si parfois j’avais la chance de l’avoir d’assez bonne humeur pour accepter ma présence et passer la soirée en ma compagnie, je n’étais pas naïve. Il détestait souvent mon inquiétude constante, et lorsqu’il passait une mauvaise soirée, il ne manquait pas de me le faire savoir. J’encaissais, sans rien dire, parce que je savais que c’était la drogue et la tristesse qui parlaient. J’avais été à sa place.

Ce soir, je savais que c’était ce genre de moment où il ne voulait pas me voir, et il n’allait pas manquer de me le dire, vu son regard.


- Je sais et ça me soûle, c'est bon, j'en ai ras le cul, qu'est-ce que ça peut foutre que tu sois là ou pas ? Et c’était parti ! Je n’avais plus qu’à m’accrocher, à hocher la tête et à hausser des épaules. Peu importe ce qu’il dirait, il savait que je ne partirais pas. Je bois pareil et je m'éclate pareil, alors rentre chez toi, ça vaudra mieux pour nous deux.

Haha, toujours charmant… Il était complètement shooté, je le voyais à ses yeux et ses gestes, et il était en colère contre moi, je l’entendais… Ce n’était jamais plaisant, mais je n’avais pas peur de Chuck. Au point où il en était, la drogue avait trop fondu son cerveau pour faire quoi que ce soit. Mais je n’aimais pas ces moments où il devenait agressif, c’était comme si je le reconnaissais à peine. Ce rendait-il compte à quel point il était désagréable ? Mais je restais droite, affrontant son regard sans flancher. Une fois qu’il aurait fini son caprice, il retournerait s’exploser la tête et je resterais dans un coin, j’irais fumer une cigarette, quelque chose du genre. Moi aussi, je sentais que je commençais à être en colère malgré moi, parce que j’étais sous pression de cette soirée, de mes problèmes, et je n’étais pas d’humeur à me disputer avec Chuck en plus de tout. Il fallait que je sois l’adulte de la situation, puisqu’il avait décidé d’être le gamin.

- Et puis t'as d'autre trucs à régler dans ta vie en ce moment, fais pas genre, occupe-toi de toi avant de t'occuper de moi, je me débrouille bien tout seul, fais-moi ce plaisir et laisse-moi tranquille, ok ?!

Je sentis sa peau sous la paume de ma main avant d’avoir tout à fait réalisé ce que je venais de faire.

Mon cœur tambourinait dans ma poitrine. La gifle était partie toute seule, malgré moi. J’étais figée, mon regard planté dans celui de Chuck, sentant que ma respiration s’était emballée. Il avait touché le point sensible, il le savait très bien, il l’avait fait exprès. Oh, ce n’était pas comme s’il me demandait parfois comment j’allais, non, mais Monsieur avait tout à fait remarqué et était décidé à l’utiliser contre moi ? Très bien.

Ma main qui l’avait giflé était à présent à hauteur de son visage, mon index pointé vers lui, accusateur.


- T’es vraiment qu’un petit con ingrat, sifflai-je entre mes dents serrés. T’es bien content que je t’amène ta bouffe et fasse ton ménage, mais mon amitié c’est pas à la carte, tu choisis pas ce qui t’arrange et ce qui te soule, ok ? ajoutai-je d’une voix dure. Tu ne m’as pas dit une fois merci, tu ne m’as pas demandé une fois comment j’allais, et tu penses que tu peux me le renvoyer dans la figure ? Tu ne sais rien de comment je vais, et tu t’en fous, donc ferme-là.

Je n’étais peut-être plus tout à fait l’adulte de la situation, mais tant pis, j’étais beaucoup trop en colère pour réfléchir. Chuck l’avait cherché, et pour une fois, il m’avait trouvé.
Revenir en haut Aller en bas
Chuck Carlton


Chuck Carlton
Adulte



Masculin
Nombre de messages : 2817
Localisation : Là où on peut faire la fête !
Date d'inscription : 03/03/2010
Célébrité : Adam Brody

Feuille de personnage
Particularités: i should have known better
Ami(e)s: Emmy-Nem, Haley, mon petit lapin! Oh vous inquiétez pas, ça nous choque autant que vous... ; Joy, eh ouais comme quoi ! ; Ruby Miss Parfaite ; Lilian, the one and only
Âme soeur: come to me my sweetest friend can you feel my heart again i'll take you back where you belong and this will be our favorite song

~ Crush me casually. [PV C.] Empty
MessageSujet: Re: ~ Crush me casually. [PV C.]   ~ Crush me casually. [PV C.] Icon_minitimeDim 8 Nov - 15:49

Je savais pertinemment que le fait que Ruby me suivre partout comme mon ombre me renvoyait à des choses que je n'avais pas envie d'évoquer - qu'elle était là même quand je ne le voulais pas et que c'était quelque chose que je n'avais jamais vraiment eue, ou bien aussi qu'elle se forçait à être là pour moi et que je lui infligeais des trucs de merde alors que j'étais aussi censé être son ami, tout ça tout ça. Le problème, c'est qu'au final je n'avais rien demandé à personne et que tout ça était son choix à elle, alors il y avait aussi un moment où je pouvais me déculpabiliser complètement, parce que : merde, à la fin. Une part de moi voulait être gentille avec elle, parce que je devais lui être reconnaissante ; l'autre en avais ras le bol, mais ras le bol puissance mille, parce que j'en avais assez que tout le monde me dise ce que je devais faire, comment je devais réagir, soit inquiet, parle de mon dos. J'avais envie de m'enfoncer dans le trou que j'étais en train de creuser, et j'avais bien envie qu'on respecte mon choix. Plus ils s'approchaient de moi et plus je reculais, plus je les repoussais, plus je voulais être seul, parce que je n'avais pas encore trouvé le truc magique pour transformer la présence extérieur des gens en quelque chose qui comblerait le vide que j'avais à l'intérieur. Le problème annexe, aussi, c'était que toutes ces émotions de merde et cette vie pas vraiment mieux m'avait rendu tendu et agressif et j'envoyais chier beaucoup plus violemment parce que j'en avais marre et que je ne savais pas quoi faire, ce qui rendait évidemment mes réactions plus impressionnantes - ce qui donc inquiétait encore plus mon entourage, bonjour le cercle vicieux.

En parlant de réaction violente : la musique battait jusque dans mes tempes, les lumières pulsaient un peu partout et me donnaient l'impression que mes mouvements étaient désordonnés, qu'il n'y avait plus de cohésion autour de moi et c'était cool, je me sentais étrangement dans mon élément, puisque j'étais moi-même un bordel pas possible Et ça bougeait de partout et le son était bizarrement cotonneux ou bien résonnait par moments ; mais tout d'un coup il y avait eu quelque chose d'inattendu et j'avais comme un sifflement dans les oreilles qui assourdissait tout le reste, tandis que le volume de la musique avait été coupé net et revenait progressivement à la normal. Ma joue me brûlait, d'un coup, et je la dévisageai sans la comprendre.

C'était moi ou Miss Préfète Parfaite venait de me mettre une grosse baffe ?!...


- T’es vraiment qu’un petit con ingrat, poursuivit-elle, métamorphosée en harpie. La fumée lui sortait limite du nez, et elle pointait son doigt sur moi ; tout ça était tellement dingue connaissant Ruby et j'étais un peu trop défoncé pour m'en empêcher mais ma première réaction fut de ricaner parce qu'elle avait dit un gros mot et qu'elle s'était énervée, ce qui ne collait pas du tout avec la Ruby de d'habitude. T’es bien content que je t’amène ta bouffe et fasse ton ménage, mais mon amitié c’est pas à la carte, tu choisis pas ce qui t’arrange et ce qui te soule, ok ? Tu ne m’as pas dit une fois merci, tu ne m’as pas demandé une fois comment j’allais, et tu penses que tu peux me le renvoyer dans la figure ? Tu ne sais rien de comment je vais, et tu t’en fous, donc ferme-là.

Oh là là... C'était bien ma veine, tiens.

J'avais vraiment d'autres choses à foutre et si elle ne pouvait pas comprendre qu'elle me soulait, mais vraiment, j'étais en train de me dire que ça risquait de mal finir. Je me passai une main sur le visage, vaguement, de toute façon je ne sentais pas vraiment parce que l'alcool annihilait les sensations, et je tanguai un peu mais je me rapprochai d'elle. J'aurais pu la taper pour qu'elle me foute la paix, si elle n'avait pas été mon amie, au fond.


- Mais c'est toi qui es complètement conne, pourquoi je te remercierai alors que je te demande de me FOUTRE LA PAIX ? Je ne veux PAS que tu viennes chez moi, que tu me fasses à bouffer ou n'importe quoi, tu crois que je ne t'ai pas vu réorganiser tout mon frigo au millimètre près à peu près 25 fois par jour, tu vois pas que t'as d'autres problèmes à régler avant moi ?

La tête me tournait parce que je sentais que mon sang bouillonnait et que ça ne faisait pas bon ménage avec l'alcool et tout ce que j'avais pris, mais tant pis, je ne voulais pas m'arrêter en si bon chemin parce qu'enfin j'avais l'impression qu'elle était vraiment en train de m'écouter pour de bon :

- Honnêtement Ruby tu ne vois pas que c'est mauvais pour tous les deux, je m'amuse et je bois trop mais c'est mon problème, et t'es pas obligée de subir ça non plus, tu me fais plus chier qu'autre chose alors c'est quoi ton problème ?!

Là-dessus j'attrapai un verre qui traînait pas loin - à moi ou pas, aucune idée - et l'avalai cul-sec ; je voulais vraiment oublier tout ça et ne pas m'en formaliser plus parce que je savais que si je me mettais à trop penser, c'était en gros la fin.
Revenir en haut Aller en bas
Ruby Standiford-Wayland


Ruby Standiford-Wayland
Apprentie à Sainte Mangouste



Féminin
Nombre de messages : 2205
Localisation : Cachée.
Date d'inscription : 03/09/2011

Feuille de personnage
Particularités: « and from the rain comes a river running wild that will create an empire for you. »
Ami(e)s: Lizlor; « Maybe home is nothing but two arms holding you tight when you’re at your worst. »
Âme soeur: « Lover, when you don't lay with me I'm a huntress for a husband lost at sea. »

~ Crush me casually. [PV C.] Empty
MessageSujet: Re: ~ Crush me casually. [PV C.]   ~ Crush me casually. [PV C.] Icon_minitimeVen 4 Déc - 21:10

Je n’avais pas pour habitude d’être violente envers les autres, et encore moins de me laisser aller à des accès de colère. Je savais que j’avais un instinct maternel fort, et malgré moi encore plus envers Chuck car je savais qu’il n’avait jamais vraiment eu cette présence-là. Il détestait sa mère, et je comprenais pourquoi, qui étais-je pour juger de toute façon ? Ce n’était pas comme si je portais vraiment la mienne dans mon cœur non plus. Mais si Chuck voulait haïr sa mère, il avait ses raisons, mais pourquoi devait-il se comporter comme un crétin fini avec moi ? J’essayais simplement de l’aider ! Je le reconnaissais de moins en moins, et j’étais en colère, pourquoi devait-il agir de la sorte ? Je savais que ma présence lui pesait, mais il en tirait aussi parti, il ne fallait pas me prendre pour une débile non plus, ça l’arrangeait bien quand il voulait ! Nous avions un accord silencieux, et depuis des semaines, je me taisais sur tout ce que Chuck voulait passer sous silence. Pourtant, combien de fois aurais-je pu l’asseoir et lui faire la leçon ? Je voyais bien comment il était en train de s’auto-détruire, j’étais une spécialiste du genre, et il me semblait que j’aurais pu le comprendre… Mais il ne voulait pas me parler, soit, je n’allais pas forcer. Je n’allais pas non plus partir. Chuck était mon ami… Ou du moins un certain Chuck l’était. Cet espèce de crétin face à moi était bien loin de celui que je connaissais.

- Mais c'est toi qui es complètement conne, pourquoi je te remercierai alors que je te demande de me FOUTRE LA PAIX ? Je ne veux PAS que tu viennes chez moi, que tu me fasses à bouffer ou n'importe quoi, tu crois que je ne t'ai pas vu réorganiser tout mon frigo au millimètre près à peu près 25 fois par jour, tu vois pas que t'as d'autres problèmes à régler avant moi ?

Ma mâchoire était tellement serrée que j’en avais mal aux dents. Je n’arrivais pas à croire que Chuck utilise mes faiblesses – qu’il connaissait très bien – de la sorte, en sachant pertinemment qu’il allait me blesser. J’étais vexée qu’il l’ait remarqué sans rien dire, attendant le moment importun pour me blesser. D’accord, peut-être que nous passions sous silence de nombreuses choses car ça nous arrangeait tous les deux, mais je ne ramenais pas sur le tapis la mort de son petit frère au milieu d’une dispute, parce que j’avais un minimum de considération ? Comment pouvait-il être aussi… Con ?! Et méchant ?! Je connaissais Chuck, il pouvait manquer de tact, mais il n’était pas méchant, pas comme ça… Chuck, c’était le garçon qui avait fait exploser un chaudron pour me décoiffer, qui m’avait taquiné parce que je n’avais pas encore couché avec Ewan, qui m’avait forcé lors d’une soirée à prononcer le mot « bite » parce que j’étais trop polie pour le prononcer sans rougir, qui essayait de me roter à la figure pour m’embêter quand il avait bu… Chuck c’était un gros débile, et il aimait bien me taquiner, mais ça avait toujours été gentil, innocent. Je n’avais pas oublié comment il m’avait tiré d’affaire devant l’Epouvantard, ou simplement devant les veracrasses quand il avait vu qu’elles me mettaient mal à l’aise. Il n’aurait jamais été méchant sur quelque chose de grave. Ce n’était pas le Chuck que je connaissais.

Mais j’aurais dû ouvrir les yeux, sûrement, et comprendre que ce n’était pas lui qui se tenait devant moi. Il avait trop bu, trop pris, trop pleuré, trop dormi, trop ignoré… La mort de quelqu’un pouvait détruire, je le savais pertinemment, mais… Je n’arrivais pas à me résoudre à l’idée que celle de Coop avait changé Chuck en un pauvre type.



- Honnêtement Ruby tu ne vois pas que c'est mauvais pour tous les deux, je m'amuse et je bois trop mais c'est mon problème, et t'es pas obligée de subir ça non plus, tu me fais plus chier qu'autre chose alors c'est quoi ton problème ?!

Pour couronner le tout, il but cul-sec un nouveau verre devant moi, ses yeux brillant, me défiant presque. Mes poings s’étaient serrés, et j’enfonçai mes ongles dans mes paumes. Mon cœur battait tellement fort que j’avais l’impression que c’était lui qui faisait ce boom en fond, que les flashs qui clignotaient devant mes yeux étaient provoqué par ma colère et non par l’éclairage… Le fait que l’ambiance soit aussi agressive ne m’aidait en rien, et je crus que j’allais me mettre à hurler tellement quelque chose brûlait en moi.

- Mon problème c’est que je tiens à toi, espèce d’abruti, sifflai-je entre mes dents serrés.

Visiblement cela n’était pas suffisant, car Chuck haussa les épaules, d’un air absent, et me tourna le dos pour retourner au cœur de la soirée.

Pendant un instant, j’étais tellement en colère que je crus que j’allais sincèrement prendre la bouteille sur la table à côté de moi et lui envoyer dans la tête. Ou que j’allais la vider cul-sec. Ça lui aurait bien fait les pieds tiens, que je me remette à boire parce que je l’avais suivi à une soirée. Ça aurait bien fait pour lui, à cet espèce de petit con.

Je contemplais la bouteille quelques secondes, sentant l’adrénaline qui pulsait violemment dans mes veines, et je poussai un soupir de rage, choisissant de sortir prendre l’air plutôt que d’être assez stupide pour faire une bêtise qui n’en valait pas la peine. Dehors, je fis quelque pas, et allumai rageusement une cigarette, cherchant désespérément à me calmer. Ce n’était pas Chuck, me résonnai-je pour m’apaiser. Je connaissais que ce n’était pas lui qui parlait, c’était l’alcool, la drogue… Mais je savais aussi que ce genre d’état révélait les non-dits, qu’il y avait une part de vérité… Devais-je partir, laisser Chuck tranquille ? C’était ce qu’il voulait, n’est-ce pas ?

Je réalisai quelques minutes plus tard que je pleurais silencieusement. Je m’assis sur une murette, et essuyai mes yeux, légèrement honteuse. J’étais profondément triste de voir Chuck dans un tel état, et j’étais blessée de ce qu’il m’avait dit, encore plus car je savais très bien qu’il avait raison. Mais je n’avais pas besoin que l’on me rappelle, pas ainsi… Pourquoi m’accrochais-je autant à Chuck, alors qu’il continuait de me repousser ? Pourtant, parfois, quand il avait trop bu ou trop fumé, il était encore plus affectueux et tactile qu’à son habitude, me poussant sur la piste de danse, me câlinant, me chatouillant… Je n’avais pas non plus oublié ses bad trips où je restais assise à côté de la cuvette, m’assurant qu’il ne se vomissait pas dessus et qu’il avait un verre d’eau, appelant son travail pour mentir et dire qu’il avait la grippe, et les « merci » embrouillés de Chuck… Il avait besoin d’aide, il était plus seul que jamais, je savais qu’il repoussait ses anciens amis, sa famille, et que petit à petit les gens perdaient patience… Mais moi, j’avais été à sa place, j’avais été dans cette spirale qui descendait jusqu’aux enfers, comment pouvais-je fermer les yeux et l’y laisser ?

Je voulais rentrer, je voulais retrouver Ewan, qu’il me serre contre lui, qu’il me dise que tout allait bien… J’avais envie de sa présence calme et réconfortante, de son soutien silencieux dans son regard doux. Mais comment aurais-je pu abandonner Chuck, quand je savais combien il avait pris et bu ce soir ? Je ne pouvais pas être égoïste. Je me redressai, soupirai, et décidai de retourner de nouveau à la soirée. Je m’assis dans un coin, me servant un verre de soda, et j’inspirai profondément. Il ne me restait plus qu’à attendre, la patience était une de mes forces et ça allait bien me servir pour ce soir…

Les heures défilèrent lentement, et je les occupai en écrivant dans mon carnet, consciente que la plupart des gens assez sobres pour me remarquer se demandaient ce que je fichais ici. Peu importe. Je notai ce qui me passait par la tête, je gribouillai, j’observais Chuck, sentant mon cœur se contracter. Plus la soirée avançait, plus il était déchiré, et me sentais inquiète et impuissante. Je ne savais pas s’il avait remarqué que j’étais encore là, ni comment il réagirait au moment de rentrer à la maison. Malgré moi, je pleurais encore, tentant vainement de retenir des sanglots qui montaient de temps à autre. En allant aux toilettes, le miroir me révéla un visage fatigué, des yeux rougis et bouffis, et un maquillage ruiné que j’essuyais du mieux que je pus. J’avais l’air assez misérable, à vrai dire. Mais je ne quittais pas la soirée.

Finalement, aux alentours de cinq heures, l’ambiance commençait à redescendre, et je vis que Chuck commençait à récupérer ses affaires, près à partir… Mon cœur se remit à battre, et le stress monta lorsque Chuck me remarqua finalement et vint à ma rencontre. Ses yeux étaient vitreux, il semblait complétement explosé, mais son visage semblait légèrement radouci.


- On peut rentrer, s’il-te-plait ?

On peut arrêter de se crier dessus, s’il-te-plaît ?

- On peut passer au kebab d’en bas de chez toi, si tu veux ?

On peut bien finir la soirée, si tu veux ?

Revenir en haut Aller en bas
Chuck Carlton


Chuck Carlton
Adulte



Masculin
Nombre de messages : 2817
Localisation : Là où on peut faire la fête !
Date d'inscription : 03/03/2010
Célébrité : Adam Brody

Feuille de personnage
Particularités: i should have known better
Ami(e)s: Emmy-Nem, Haley, mon petit lapin! Oh vous inquiétez pas, ça nous choque autant que vous... ; Joy, eh ouais comme quoi ! ; Ruby Miss Parfaite ; Lilian, the one and only
Âme soeur: come to me my sweetest friend can you feel my heart again i'll take you back where you belong and this will be our favorite song

~ Crush me casually. [PV C.] Empty
MessageSujet: Re: ~ Crush me casually. [PV C.]   ~ Crush me casually. [PV C.] Icon_minitimeDim 20 Déc - 17:38

Quoi ? Qu'est-ce qu'elle m'avait dit ? Bah. Honnêtement, rien à foutre. Il y avait un moment où si les gens ne voulaient pas comprendre je ne voulais PAS d'eux, je ne pouvais rien faire de plus. Qu'elle s'accroche comme une huître à son rocher alors qu'elle avait ses problèmes de barge à résoudre si ça lui chantait, moi je m'en tamponnais grave.

Encore un verre, encore un shot, mais ce n'était pas assez. La tête me tournait, je ne marchais plus trop droit et je sentais que je commençais à me fondre dans la soirée et à devenir la soirée - ce qui signifiait que je commençais à être pas mal défoncé - mais je voulais plus, et quand on me passa une pilule tout d'un coup, venue de je ne savais pas où, je ne posais pas plus de question et la gobai en même temps que la fin de mon verre. Si ça ne faisait pas l'affaire, je n'aurais plus qu'à m'exploser la tête contre le mur et ça serait bon.

Parfois, j'en avais marre de toujours faire la même chose, de chercher à ce que ça monte comme ça, mais après tout... Il ne me restait que ça, plus ou moins.

Et puis, quelques minutes plus tard, c'était parti : ma tête avait tourné de manière désagréable et était simplement devenue un stroboscope qui envoyait des flash et de la lumière au rythme de la musique et j'avais envie de rire à chacun de mes gestes, et d'ailleurs tout le monde se marrait avec moi et je me mis à danser avec mes potes après que l'un d'entre eux ait payé une tournée générale. La musique était cool et on s'amusait carrément, avec un de mes potes on avait pris l'habitude de faire des battles de danse de n'importe quoi ce qui nous faisait mourir de rire, et tout était parti, puissance mille. J'avais l'impression que le temps n'existait plus dans ces moments-là, que tout me filait entre les doigts et putain c'était bon, je lâchais prise pour de bon et j'oubliais tout, je ne me rappelais plus de rien... Personne ne faisait attention à rien, tout le monde s'amusait, tout simplement, pourquoi les gens comme Ruby ne pouvaient pas comprendre ça ? Pourquoi elle ne me laissait pas m'éclater comme j'en avais envie parce que j'en avais besoin et que sans ça j'allais devenir dingue, c'était sûr, à 100% ? C'était quoi, le problème ? L'alcool, la drogue, c'est mal ? Oh, ça va, je n'étais pas non plus le pire de tous, et tout le monde buvait et fumait, je n'étais pas non plus le vilain petit canard. J'en avais assez qu'on me dise quoi faire, qu'on m'empêche de faire ce que je voulais, seul - qu'on m'empêche d'être seul. Alors, quoi, maintenant que mon frère était mort, j'avais toute l'attention du monde ? Mais avant, quand il était à et qu'on était que tous les deux, ça n'embêtait personne, qu'on soit paumés... Qu'est-ce qu'ils venaient me faire chier maintenant...

Un shot cul-sec, parce que j'avais pensé à Coop deux secondes et que j'avais senti mon coeur tomber d'un coup dans mes entrailles. C'était quand même tellement de la merde, la vie... Crever à 14 ans sans avoir rien demandé à personne...

Mais ça repartait vite, la musique, les éclats de rire, l'alcool, tout. Je regrettai que Lilian ne soit pas là - parce que Ruby, en plus d'être chiante, ce n'était pas elle que j'allais choper - au moins, Lilian comprenait mon envie d'être tranquille et ne s'imposait pas quand je ne le voulais pas, et je lui en étais carrément reconnaissant. Une fille, pas très grande, très fine, avec un putain de décolleté et de longs cheveux roux s'approcha alors de moi pendant que je me reposais sur une banquette en discutant avec les autres - enfin, si tant est qu'on pouvait discuter dans nos états - et s'incrusta direct sur mes genoux. Bah, je n'avais rien contre ; évidemment, quelques secondes après on se galochait et se pelotait un peu tranquillement. Ca tombait bien, j'avais envie d'un peu de compagnie de ce genre, et après on retourna danser et on reprit quelques verres et les autres nous rejoignirent et la fille - dont j'avais déjà oublié le nom - disparut avec ses autres potes et ça continua, encore et encore... Mais ça commençait un peu à redescendre et j'étais fatigué, épuisé même, ce qui était une bonne nouvelle : quand la soirée touchait à sa fin comme ça, c'était toujours un moment hyper désagréable où je pouvais tomber en bad trip ou bien juste déprimer, mais quand j'étais fatigué et que j'avais passé une bonne soirée, la perspective de rentrer écraser chez moi me paraissait juste la meilleure chose du monde - j'allais pouvoir continuer à oublier encore un peu plus longtemps.

Je pris mes affaires et dis salut à tout le monde avant de... Mais, c'était Ruby là-bas ?! Décidément, elle était plus tenace qu'une sangsue ou quoi !

- Mais qu'est-ce que tu fous encore là ?! dis-je, sans agression, juste parce que j'étais surpris - surtout que je ne l'avais plus vue de la soirée.

- On peut rentrer, s’il-te-plait ?

Ohlà, elle avait l'air aussi fraîche que moi, même pire encore.

- Ben oui, j'y vais là, fis-je en haussant les épaules. Pourquoi est-ce qu'elle m'avait attendu...

- On peut passer au kebab d’en bas de chez toi, si tu veux ?

A peine elle avait dit que je m'imaginais la chose et que mon ventre gargouillait comme si il n'avait pas mangé depuis trois jours - c'était bon, je validais l'idée ! On se mit alors en route, en direction de l'arrêt de bus qui nous emmènerait vers mon quartier. C'était déjà le matin, alors les bus n'allaient pas trop être longs à venir, et quand je m'affalais sur le siège je sentis combien j'étais complètement épuisé et en vrac - j'aurais pu m'endormir sur le champ, si je n'avais pas eu aussi faim et envie de gras.

- Pourquoi t'as attendu comme ça, c'est débile, marmonnai-je, tu t'es fait chier non ? Je n'allais pas m'envoler de toute façon, ricanai-je parce que j'avais volé d'une manière ou d'une autre. Mais bon, je voulais pas être si méchant avec toi, tu le sais hein ?

Non parce qu'elle était super reloue et j'avais envie qu'elle dégage la plupart du temps, mais je ne pouvais pas non plus lui en vouloir de chercher à prendre soin de moi. Comme on était arrivés, je me traînais en m'appuyant à moitié sur elle. Il me fallait de la bouffe et un lit, sans plus tarder.


- C'est moi qui t'invite, dis-je quand on commandait, grand prince. L'odeur de la bouffe chaude commençait à rendre mon ventre fou, et quand on s'installa pour que je dévore tout ce que j'avais devant moi, je me fis la réflexion que, oui, c'était vrai, vu comme ça, c'était agréable d'avoir quelqu'un avec qui rentrer - même si hein, je lui avais pourtant bien dit de ne pas m'attendre toute la nuit.



FIN
Revenir en haut Aller en bas


Contenu sponsorisé





~ Crush me casually. [PV C.] Empty
MessageSujet: Re: ~ Crush me casually. [PV C.]   ~ Crush me casually. [PV C.] Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
~ Crush me casually. [PV C.]
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
 :: Monde extérieur :: Londres, partie moldue :: Oxford Street-
Sauter vers: