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I'm so scared about the future and I wanna talk to you (Emmy)

 
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 I'm so scared about the future and I wanna talk to you (Emmy)

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AuteurMessage
Chuck Carlton


Chuck Carlton
Adulte



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Nombre de messages : 2817
Localisation : Là où on peut faire la fête !
Date d'inscription : 03/03/2010
Célébrité : Adam Brody

Feuille de personnage
Particularités: i should have known better
Ami(e)s: Emmy-Nem, Haley, mon petit lapin! Oh vous inquiétez pas, ça nous choque autant que vous... ; Joy, eh ouais comme quoi ! ; Ruby Miss Parfaite ; Lilian, the one and only
Âme soeur: come to me my sweetest friend can you feel my heart again i'll take you back where you belong and this will be our favorite song

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MessageSujet: I'm so scared about the future and I wanna talk to you (Emmy)   I'm so scared about the future and I wanna talk to you (Emmy) Icon_minitimeSam 10 Déc - 16:55

https://www.youtube.com/watch?v=U8VMYLniuDk
Come to me my sweetest friend
Can you feel my heart again
I'll take you back where you belong
And this will be our favorite song
Come to me with secrets bare
I'll love you more so don't be scared
When we're old and near the end
We'll go home and start again





Emmy m'avait envoyé un message : au même moment, j'avais eu l'impression que mon coeur s'arrêtait, bam, d'un coup, comme s'il avait pris une grosse décharge électrique. Eh merde... C'était fini pour moi, complètement fini, je le savais. J'avais Emmy dans la peau, et même si je faisais genre que, bien sûr, ce n'était pas grave si c'était juste entre amis et que je comprenais et qu'elle avait un mec de toute façon, au fond... Au fond, c'était des cracks. En fait, quelque part, j'avais rencontré Emmy trop tôt... Il aurait fallu qu'elle ne me connaisse pas pendant cette période de merde, qu'elle arrive après, qu'elle ne voit pas tout ça et que je puisse commencer avec elle sans me traîner toutes ces casseroles. Oui, c'était parfait, ça... Mais en attendant, ce n'était pas comme si j'avais le choix. Quelque part, ça me fait plaisir qu'elle ait connu Coop, même si aujourd'hui je n'étais pas trop certain que ça change quelque chose à l'équation. En tout cas : elle avait lu ma lettre, elle avait accepté de me voir, ce qui était en soi une victoire. Il fallait que je m'arrête à ça pour l'instant, comme m'avait appris Matt : il y a des moments dans la vie où il ne faut pas non plus trop en demander. J'étais content en plus parce que ça correspondait en même temps à d'autres bonnes nouvelles : j'avais presque trouvé un petit job, et sûrement un appart (enfin... Une chambre de bonne sous les toits) si j'avais le job, les choses se décoinçaient un peu, et je recommençais à sentir un truc que j'avais complètement oublié : la fierté. Ma tante m'avait pas mal aidé pour l'appart, en bidouillant un peu pour qu'ils soient mes garants, et même si quelque part ça me faisait un peu bizarre de quitter la coloc avec les filles, je savais qu'il y allait bien falloir que je parte à un moment - sinon je n'allais jamais en partir. Je faisais genre que j'étais tout à fait prêt et que je n'avais pas peur, mais au fond ce n'était pas exactement ça non plus.

Les crises s'espaçaient et je sentais que je prenais le pas sur mes envies liées à la drogue et parfois incontrôlables, mais il y avait quand même toujours des petits moments où je replongeais. Les dernières fois, j'avais été tout seul quand c'était arrivé et j'avais du gérer moi-même. J'avais réussi à me calmer et à ne pas faire de connerie, même si ça avait pris bien plus longtemps que quand on m'aidait, du coup j'avais ensuite dormi pendant douze heures, complètement épuisé, je m'étais réveillé avec des courbatures de malade, et les trois jours qui avaient suivi j'avais été en mode zombie. Mais bon, au moins, c'était la preuve que je pouvais plus ou moins m'en sortir tout seul, ce qui m'avait poussé à accélérer mes recherches de boulot et d'appart. En plus, je savais bien que quand même pour Ruby et Lizlor c'était un peu plus galère, elles dormaient dans la même chambre et tout, je ne voulais pas non plus squatter leur vie indéfiniment. Et puis je sortais à nouveau de plus en plus : je revoyais beaucoup Chris et Lucy et je passais du temps chez eux, je revoyais donc les Tennant, Lilian, mes potes d'avant, petit à petit ça se réinstallait et je voulais retrouver une vie normale, ma vie, sans trop dépendre des autres non plus. Le déclic, ça avait été cette fille du centre de désintox, Karen... On s'entendait trop bien depuis le début (comme par hasard, elle avait perdu sa petite soeur, de quatre ans de moins qu'elle, et ses parents étaient des connards friqués qui avaient cru que son chagrin s'effaçait avec des thunes) et on avait gardé contact et on allait aux même réunions toutes les semaines, tout ça. On était sincèrement liés mais on était pas du tout amoureux (elle aussi essayait de retrouver son mec d'avant), sauf qu'un soir alors qu'on était tous les deux un peu déprimés, on avait fini chez elle et on avait passé la nuit ensemble sans trop se l'expliquer. Le lendemain, on avait convenu que ça se reproduise pas et qu'on restait potes, mais ça nous avait fait du bien à tous les deux d'une manière qu'on ne s'expliquait pas trop - peut-être qu'on avait juste besoin de se retrouver, de s'assurer qu'on pouvait plaire et assurer de ce côté-là ? En tout cas, même après ça, Karen restait une partie considérable de ma remise en forme.

Ce matin j'avais eu un dernier entretient pour le fameux job (vendeur dans une boutique de fringues et chaussures de skateurs, c'était un magasin sorcier tenu par des jeunes qui s'inspiraient carrément de l'univers moldu) et comme j'avais passé la veille et la nuit chez mon oncle et ma tante, quand j'étais rentré à l'appart à midi j'étais complètement décalqué, j'avais mangé, je m'étais couché direct et j'avais fait une sieste de deux heures.

Je me foutais de la gueule d'Emmy, mais j'étais clairement en train de devenir un petit papi moi aussi !

Comme c'était problématique, quand même, ce manque d'énergie, je prenais des potions spéciales pour me redonner du tonus et pour réhabituer mon corps à mener une vie normale (heureusement que ce n'était pas un temps plein le boulot pour commencer sinon je savais très bien que je n'aurais jamais passé une semaine). Après, je m'étais préparé, et une heure avant de partir, je m'étais rendu compte qu'en fait je me chiais dessus de retrouver Emmy, que j'imaginais à peu près comment ça allait se passer, qu'on allait parler, et j'avais l'impression de me décomposer un peu plus à chaque minute alors que d'un autre côté j'étais limite hystérique de la voir... Hmm. Pratique.

Du coup je m'étais fait un thé pour me détendre, un thé spécial pour les crises, qui avait limite un petit effet trop décontractant qui aurait pu rappeler les effets d'un joint, si on cherchait bien... Mais j'en avais pas bu beaucoup et j'avais attendu que l'heure passe allongé sur le canapé à fixer la cheminée, sans vraiment trop réfléchir à la suite. Puis je m'étais habillé : mon blouson fourré parce qu'il faisait froid, mon écharpe Gryffondor (jamais bien loin), mon bonnet. Toujours pas au top pour transplaner j'avais pris le bus puis j'avais marché une grande partie du trajet jusqu'au Chemin de Traverse. C'était un truc que j'avais toujours beaucoup fait, marcher, sans me rendre compte que j'aimais tout particulièrement ça. Comme j'avais eu beaucoup de temps à tuer et pas grand chose à faire, et que je ne pouvais plus transplaner, j'avais beaucoup marché, la journée, le soir, la nuit parfois, et j'avais découvert que marcher et juste observer et sentir la ville autour de moi avait un côté relaxant, quand je marchais je ne pensais à rien, ou à pas grand chose - et c'était exactement ce dont j'avais besoin en cet instant.

Le rendez-vous était devant la boutique "Au secret de Grand-Mère sorcière", si si, je vous jure ; un salon de thé proposé par Mamie Emmy et validé par Papi Chuck - au moins, on s'assumait. J'avais la dalle, et je sentis les effluves de chocolat et de caramel avant de voir la boutique, et, devant, Emmy. Comme d'habitude, elle était trop stylée, avec son manteau long noir et ses détails argentés, ses pompes rock, son bonnet vert, sa silhouette... Hmm. Il y avait toujours une partie de moi, quand je la voyais, qui ne comprenait pas pourquoi cette meuf n'était plus ma meuf, alors qu'elle regroupait tout ce qui me faisait kiffer chez une fille. Le froid lui avait rosi les joues et je sentais que mon coeur s'était mis à battre super fort et que quelque chose bougeait dans mes entrailles tellement j'avais envie de l'embrasser.


- Hello Mamie !

... Ce moment chelou où on ne sait pas comment se dire bonjour, si on doit/peut se faire la bise ou pas...

On ne fit rien à part se sourire face à face, et j'ouvris ensuite la porte de la boutique. Il faisait chaud à l'intérieur, et je sentis mes muscles se décontracter un peu, comme s'ils étaient rassurés de la présence d'Emmy tout près d'eux.
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Emmy Yeats


Emmy Yeats
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MessageSujet: Re: I'm so scared about the future and I wanna talk to you (Emmy)   I'm so scared about the future and I wanna talk to you (Emmy) Icon_minitimeVen 16 Déc - 19:33

J’hurlai. J’attrapai l’assiette, et je la jetai, de toutes mes forces, elle se brisa en mille morceaux sur le sol, et je me levai, renversant ma chaise, mes cris continuant. Elsa me regardait d’un air terrifié, puis la colère gronda sur ses traits, et elle se leva aussi, répondant avec la même intensité furieuse que moi. L’air était électrique, et les répliques fusèrent dans tous les sens, tranchantes et terribles, avant que la lumière ne s’éteigne.

Elle se ralluma, et d’un coup de baguette, je réparai l’assiette qui avait volé et remis en place les éléments du décor que j’avais envoyé valsé, soufflant en même temps un bon coup, l’intensité ayant teinté mes joues d’un rouge tiède. Fred, qui était assise devant la scène, sauta de la chaise et vint vers nous, ses longues tresses argentées se balançant jusqu’au bas de son dos. Elle avait un grand sourire. De son air expert, elle reprit la scène petit à petit, proposant quelques ajustements, demandant l’opinion du reste du groupe, tout en jetant un coup d’œil au page du livre de la pièce qu’elle tenait dans sa main dont les doigts étaient couverts de bagues scintillantes. Nous avions décidé de monter la pièce d’une jeune écrivaine galloise dont le thème de prédilection était le drame familial, et si j’en avais peu dans mon quotidien, c’était étrangement agréable de faire exploser une bulle fictive et malsaine. Depuis que j’avais commencé le théâtre, j’avais joué à peu près tous les rôles possibles, mais j’avais fini par m’habituer aux personnages plutôt en retrait, dont l’émotion passait par le langage corporel, c’était l’une de mes forces selon Fred ; cette fois-ci, contre toute attente, j’avais été choisi pour être la fille exubérante, aux émotions à fleur de peau et explosives. C’était un challenge, très bien loin de qui j’étais et de ce que j’avais l’habitude de jouer, mais il y avait quelque chose de cathartique à pleurer de rage et à balancer des objets dans tous les sens. Peut-être que Fred, toujours très observatrice, avait senti que j’avais besoin d’exprimer cette part de moi, ou un truc du genre. Je n’en savais rien, mais ça me faisait un bien fou. Pendant deux heures, je troquai ma vie et mes problèmes pour ceux d’un personnage fictif, et ces temps-ci plus que jamais, j’en avais besoin...

Je sortis, ajustant mon bonnet violet sur mes cheveux emmêlés. Les rues londoniennes fumaient dans le froid mordant, et le ciel était noyé d’énormes nuages que la pollution lumineuse teintait d’orange. Je remontai le col de mon manteau et allumai une cigarette, marchant vers la petite ruelle que j’utilisais pour transplaner jusqu’à Oxford. Dans mon sac à dos, mon téléphone laissé silencieux m’attendait… Si je le fixais trop longtemps, mes doigts me brûlaient, j’avais envie d’envoyer un message à Chuck pour tout annuler… Si je fixais Matteo trop longtemps, c’était mon cœur qui me brûlait, et les mots se bousculaient, j’avais envie de tout annuler, de faire marche arrière. Mais il n’y avait pas cette option. Je fis disparaître ma cigarette d’un coup de baguette et je transplanai d’un petit pop sonore, atterrissant dans une autre ruelle près de mon appartement. Ici, les nuages étaient plus épars, et je pouvais même voir un petit bout de ciel étoilé. J’eus un sourire, plongeai mes mains dans mes poches, et me dépêchai de rentrer. Fatiguée, je me contentai de chauffer une soupe dans un mug et de préparer une salade en agitant ma baguette, et je m’installai confortablement dans mon fauteuil pour manger et relire mon script sur lequel je fis quelques annotations en suivant les conseils de Fred. Je n’avais pas envie d’aller dormir, je n’avais pas envie d’être le lendemain, je n’avais pas envie de réflechir… Je fermai les yeux et poussai un soupire avant de masser mes tempes. La nuit allait être longue, je le sentais.

Le lendemain, j’avais en effet des cernes et la boule au ventre. Comme pour me donner des forces, j’enfilais mon nouveau pull de Noël, celui avec une tête de renne dessus, et je m’enroulai dans mon énorme écharpe bleu et verte au motif tartan que j’avais volé à Ezra. Je me sentais stupide, à ne pas savoir quoi faire. Me faire jolie ? Ou le contraire ? J’aurais dû faire comme d’habitude, n’en avoir rien à faire, parce qu’après tout ce n’était rien, on allait juste discuter, je voulais tout sauf le séduire ?! C’était une habitude stupide que j’avais fini par prendre quand on était sorti ensemble, j’aimais bien me dire qu’il allait aimer comment j’étais habillée, maquillée… Je me maudissais d’être encore si influencée par tout ça, et pestant contre moi-même, je décidai de faire comme je faisais tous les jours, mes fringues normales, un trait d’eye-liner comme j’en traçais presque tous les matins – et tant pis si j’avais pris cette habitude parce que Chuck trouvait que ça m’allait bien !

La journée passa terriblement lentement, et je passai par à peu près tous les états possibles – l’excitation, le stress, l’impatience, le regret, la peur, l’envie. Mais peu importe combien soudainement je me maudissais d’avoir accepté, j’étais incapable de revenir en arrière. Je n’avais même pas envie. Dans mon sac, un peu froissée à force de la trimballer partout, il y avait la lettre que j’avais lu et relu jusqu’à la connaître par cœur. A chaque fois, j’avais le cœur qui se serrait dans ma poitrine, des frissons, l’envie de pleurer, de rire en même temps… Et un autre sentiment étrange, celui d’être en train de rêver parce que c’était impossible que ça soit Chuck qui ait écrit cette lettre ?! Mais je ne voulais pas trop y penser, parce qu’à chaque fois que je le faisais… Ça me rendait un peu fébrile, et je ne savais même pas pourquoi, mais je n’aimais pas cette sensation.

Et fébrile, je l’étais, devant le salon de thé, le cœur battant et le regard à la recherche d’une silhouette familière…


- Hello Mamie !

J’avais beau m’être préparée, l’avoir vu arrivé, j’avais encore du mal à concevoir exactement ce qui se passait. Sa voix était un plus aigüe que d’habitude, et il avait son écharpe Gryffondor, son bonnet, son petit sourire presque timide… Tout ce qu’il avait dit dans la lettre me revenait en pleine face, surtout le dernier paragraphe, et mes entrailles se nouèrent complètement tout en répandant une chaleur moite puis un bloc de glace dans mon estomac. Bon. On se calme, pensai-je.

- Salut toi, répondis-je avec un sourire timide.

Il ouvrit la porte, et je rentrai en prenant soin de ne pas trop le frôler. J’ôtai mon bonnet et secouai un peu mes cheveux, essuyai mes pieds sur le paillasson avant de jeter un regard circulaire à la pièce. L’atmosphère était cosy, exactement ce qu’il nous fallait. C’était dommage qu’il fasse déjà nuit, car la vitrine faisait habituellement rentrer la lumière du jour dans toute la pièce. Sur le mur, les tableaux représentaient des paysages donc le vent agitait les fleurs, et des petits chats qui bougeaient et suivaient des yeux les petites bougies parfumées qui flottaient dans la pièce. Les tables étaient rondes, avec des nappes pastel, et les serviettes étaient en vichy de couleur assortie – tellement cliché mais tellement mignon. C’était un peu vieillot, mais on s’y sentait bien. Je me retournai pour lancer un coup d’œil à Chuck, comme pour avoir son accord, et je vis qu’il me regardait déjà, ce qui n’eut pour conséquence que de me crisper les entrailles un peu plus.


- Il est chouette ton blouson, dis-je avec un petit sourire, pour essayer de rattraper ce petit silence gêné.

On s’installa, et la serveuse vint nous apporter la carte. Je tapotai mes doigts dessus, nerveusement, mes yeux la parcourant. Mon cœur tapait encore fort, et je finis par relever les yeux, au même moment que Chuck, et on se regarda quelques secondes… Avant de sourire toutes les deux, sûrement un peu timidement et bêtement, mais cela me fit plaisir. On commanda chacun ce qu’on désirait, et on décida de se partager une théière de thé – je me souvenais encore exactement du genre de thé qu’il aimait, ce qui me fit bizarre.


- Merci pour la lettre, vraiment, c’est… La plus jolie chose qu’on m’ait jamais écrite, ça m’a vraiment touché, dis-je d’une voix qui se voulait assurée – je m’étais entraînée, parce que je voulais être sûre de vraiment lui dire ça.

La serveuse revint rapidement – heureusement – avec ce qu’on avait demandé. J’avais pris une part de tarte à la fraise au sucre pétillant, et un smoothie magique qui changeait de goût, alternant ananas et fruit de la passion. J’en bus une gorgée pour me donner contenance, et me mis à jouer un peu nerveusement avec ma cuillère. J’avais en même temps faim et l’estomac noué.


- J’ai eu du mal à croire que c’était toi qui l’avait écrite même, essayai-je de plaisanter. Ils ont l’air de t’avoir bien conseillé à ton centre… Tu y es resté longtemps ? Ça doit prendre du temps de retrouver tes forces, non ?... Je ne savais pas si ça le dérangeait ce genre de questions, mais au point où on en était ?... Et maintenant, tu vas faire quoi ? Me rendant compte que j’allais l’assommer avec mes questions, je pointai de la cuillère ma tarte. Tu veux goûter un bout ?

Je lui fis un petit sourire, espérant que ça détendrait un peu l’atmosphère, et un peu perdue sur ce qu’il fallait faire et dire, ce que Chuck voulait… Mais il était perdu aussi, non ? On allait bien trouver à deux ce qu’on voulait, non ?
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Chuck Carlton


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MessageSujet: Re: I'm so scared about the future and I wanna talk to you (Emmy)   I'm so scared about the future and I wanna talk to you (Emmy) Icon_minitimeDim 18 Déc - 17:31

- Il est chouette ton blouson, me fit-elle (cette ambiance un peu tendue malgré le décor tout mignon commençait à me stresser) et je ne pus que lui répondre par un sourire qui se voulait cool - impossible de parler parce que les premiers mots qui me venaient à l'esprit étaient "toi aussi c'est trop stylé ta tenue, j'aime tellement ton look, t'es un pur canon" ce qui clairement n'était pas trop à l'ordre du jour.

On s'installa. Je mis au moins une minute à vraiment lire la carte - les mots dansaient devant mes yeux, j'arrivais pas du tout à me concentrer. Pourtant, j'étais prêt ! J'avais marché, je m'étais détendu, j'avais préparé mon truc, tout ça... Je savais à peu près ce que j'avais à faire, comment ça se passait ce genre de choses. J'avais fait amende honorable auprès de ma tante, de Ruby, de Chris, de Lucy... J'étais habitué, le sentiment de honte, de tristesse, mais le bonheur de les retrouver. J'avais l'impression de connaître ça par coeur. Mais alors pourquoi aujourd'hui c'était comme si tout était nouveau ?! Pourquoi est-ce qu'Emmy me foutait encore plus les pétoches que tous les autres réunis ?! Bon, elle avait accepté de me voir, elle avait lu ma lettre, c'était déjà ça, oui, mais... j'avais l'impression que tout restait à faire, et que je n'allais pas y arriver. Je me décourageai beaucoup, ces derniers temps. Je défis mon écharpe et enlevai mon bonnet pour me donner une contenance, et repris la carte, me concentrant cette fois. Il y avait un gâteau au chocolat et au fudge fondant et "explosif" qui attira direct mon regard : c'était ce que Coop aurait pris parce qu'il adorait le fudge, si bien que je choisis ça sans hésiter, avec un milkshake citrouille/vanille. Pendant que la serveuse nous apportait les trucs en agitant sa baguette nonchalamment, je regardai au-dehors, le temps blanc et froid mais lumineux, avec une petite pensée pour mon frère si il pouvait assister à cette scène (ce qui était complètement con parce que je ne croyais pas du tout à l'au-delà et tout ces blablas), mais ça m'arrivait souvent d'imaginer Coop me regarder tranquillement sans que personne le voit, et j'essayais de déchiffrer alors ce qu'il pensait. Il aimait bien Emmy, je ne m'étais jamais trop posé la question au départ mais je l'avais constaté. Il savait combien c'était difficile pour moi de mettre des mots sur les choses, alors écrire une lettre, n'en parlons pas... Il devait être impressionné, un peu ? J'étais certain qu'il était ravi et particulièrement fier que je revienne vers elle comme ça, en tout cas. J'essayais de faire les choses au mieux, et même si c'était à ma façon, je savais que Coop voyait très bien que j'y mettais tout mon coeur.

Il avait toujours vu le meilleur en moi, même quand je ne le voyais pas. C'était une des conséquences les plus douloureuses de sa mort, je l'avais compris récemment. Qui pourrait bien remplir ce rôle, aujourd'hui ? Personne...

Je secouai un peu la tête et reportai mon attention sur Emmy et son pull de Noël qui me fit sourire. Elle était trop belle ; son maquillage lui faisait des yeux de chats. J'avais envie qu'elle rigole comme avant. Son sourire me manquait tellement.


- Merci pour la lettre, vraiment, c’est… La plus jolie chose qu’on m’ait jamais écrite, ça m’a vraiment touché. J’ai eu du mal à croire que c’était toi qui l’avait écrite même.
(je me marrai un coup - moi aussi, j'avais du mal à le croire !) Ils ont l’air de t’avoir bien conseillé à ton centre… Tu y es resté longtemps ? Ça doit prendre du temps de retrouver tes forces, non ?... Et maintenant, tu vas faire quoi ? Tu veux goûter un bout ?

- Ouh là, attends, faut que je prenne des notes, dis-je en goûtant son gâteau (super bon) et en lui tendant le mien aussi.

Il y eut un petit silence le temps qu'on mange, boive un peu de notre thé, tout ça. Ça me faisait du bien de manger : j'avais toujours l'impression que ça me redonnait des forces alors que j'étais tout le temps faiblard.

- De rien, j'ai eu du mal, parce que c'est pas trop mon truc - regard entendu - mais voilà, je tenais à te dire tout ça en tout cas. Oh là là... J'avais toujours l'impression d'être complètement autiste quand je parlais comme ça. Alors, j'y suis resté un mois et demi en gros, mais après c'était progressif, j'y retournais de temps en temps pendant la semaine. Maintenant c'est fini mais je suis toujours suivi par mon "parrain" de là-bas, Matt. Il est trop cool ! Il m'a beaucoup aidé, c'est... Pratique d'avoir quelqu'un qui est passé par les mêmes états que toi et sur qui tu peux compter à n'importe quelle heure. Du coup ça va mieux de ce côté-là, mais après, le reste...

Je fis une pause. J'avais honte - toujours et encore. Lui dire la vérité ? Que j'étais une loque, que j'avais perdu du poids, des muscles, que ma santé c'était de la merde, que j'avais le vertige quand je faisais trop d'effort, que je dormais douze heures, que j'étais devenu fragile comme un bébé ?

- C'est difficile, je suis épuisé tout le temps - pour faire bref - et je mets du temps à me retaper, mais bon, ça ne peut que aller mieux, on va dire. Du coup comme je te l'avais dit ensuite j'ai habité chez Ruby, et maintenant que je me remets à un rythme normal, j'ai commencé à chercher du boulot et un appart. Pour tout te dire, j'avais un entretien ce matin pour bosser dans une boutique, ça s'est bien passé, donc on verra bien ! Dès que j'ai le boulot, je peux dire oui à l'appart. C'est un truc minuscule mais c'est déjà ça, je suis content de retrouver mon indépendance - surtout que la coloc avec la fille c'est trop cool mais tu imagines que vivre avec Ruby et ses manies, c'est un peu dur parfois, surtout pour elle !

Je me mis à rire un peu - c'était une blague évidemment, même si je savais très bien que c'était un sacrifice pour Ruby de me laisser son espace personnel et de partager la chambre de Lizlor. Je lui en étais évidemment reconnaissant. Je bus de mon milkshake après avoir dit tout ça, et repris :

- Et toi, alors ? Tu as changé de vie, pourquoi Oxford ? Et ça se passe bien avec ton mec ? Tu le connais d'où ?

Eh ben... En fait, c'était cette partie là la plus difficile... Faire genre tout était normal et que tout allait bien, discuter de son nouveau mec tranquillou, faire comme si on était juste deux meilleurs potes elle et moi, et qu'on se racontait nos vies... Elle me l'avait fit clairement dans son message après ma lettre, qu'elle acceptait de me revoir en tant qu'ami. Si elle avait pris la peine de le préciser, j'avais bien compris ce à quoi je devais m'attendre. Clairement, moi, je voulais plus, mais je voulais également tout faire pour ne pas la perdre ; alors tant pis pour ce que je ressentais moi, je préférais faire semblant pour être son ami que de ne pas faire semblant et de tout perdre.
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Emmy Yeats


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MessageSujet: Re: I'm so scared about the future and I wanna talk to you (Emmy)   I'm so scared about the future and I wanna talk to you (Emmy) Icon_minitimeLun 19 Déc - 17:28

En un sens, ce salon de thé était l’opposé des habitudes que nous avions eu tous les deux. C’était un peu vieillot, calme, tout mignon, il y avait une douce odeur de fleurs dans l’air, mêlé à des parfums plus profonds, comme le chocolat noir et le café. Toute cette ambiance me reposait, l’inverse de tous les lieux que nous cherchions avec Chuck, avant, ceux pleins de sensations, d’explosions, de shooters de toutes les couleurs. Mais c’était les Emmy et Chuck d’avant ça, et même si cela ne faisait que quelques mois d’écoulés, c’était bien loin à présent. Tristement, j’avais l’impression qu’un océan nous séparait, un océan aux eaux troubles qui me terrifiaient encore. Je regrettais presque tout, sans rien ne vouloir changer, sans savoir ce qu’il aurait fallu faire différemment. Je jetai un coup d’œil à Chuck, ses cheveux un peu bouclés, ses joues plus creusées que d’habitude, mais toujours les petites fossettes, et je me demandai s’il réalisait l’emprise qu’il pouvait avoir sur moi. A l’intérieur de moi, une alarme sonnait doucement, comme pour me dire Oh, Emmy, tu es sûre que tu es prête pour tout ça ?, et les battements de mon cœur résonnèrent plus fort, pour couvrir le bruit.

- Ouh là, attends, faut que je prenne des notes, plaisanta-t-il devant toutes mes questions.

Le rouge me monta aux joues, et je fis un petit sourire d’excuse. Je pris un bout de son gâteau pour me redonner contenance. Il était délicieux, pétillant dans ma bouche, et il allait parfaitement avec le thé que nous avions commandé. Je tenais la tasse entre mes deux paumes, les réchauffant un peu, tout en soufflant sur le liquide brûlant dont la fumée faisait des petites volutes dans l’air.


- De rien, j'ai eu du mal, parce que c'est pas trop mon truc mais voilà, je tenais à te dire tout ça en tout cas. Je voulus le rassurer par un sourire, pour lui dire que je comprenais, parce que je voyais bien qu’il n’en menait pas large mais à vrai dire, j’étais tout aussi gênée que lui, et je ne réussis qu’à esquisser une demi grimace. Alors, j'y suis resté un mois et demi en gros, mais après c'était progressif, j'y retournais de temps en temps pendant la semaine. Maintenant c'est fini mais je suis toujours suivi par mon "parrain" de là-bas, Matt. Il est trop cool ! Il m'a beaucoup aidé, c'est... Pratique d'avoir quelqu'un qui est passé par les mêmes états que toi et sur qui tu peux compter à n'importe quelle heure. Du coup ça va mieux de ce côté-là, mais après, le reste...

Un mois et demi ! Ça avait dû être vraiment compliqué pour lui, s’il y était resté autant de temps, même si j’ignorais combien ça prenait, habituellement… En fait, je n’y connaissais vraiment pas grand-chose, et je m’en voulus un instant, car j’aurais pu un minimum me renseigner sur tout ça… Mais quand j’étais encore avec Chuck, je l’avais fait, j’avais commencé à chercher des choses sur l’addiction, et ça m’avait tellement pris à la gorge et au cœur que j’avais dû arrêter la lecture. Ça m’était insupportable, de mettre un visage sur ces mots et ces réalités terribles… Surtout le visage de Chuck. En le voyant devant moi, dans ce petit salon de thé, j’avais du mal à l’imaginer en train de se planter une aiguille dans la veine – et pourtant ! Je sentis un frisson me prendre, et l’envie de pleurer affluer au même moment. Accroche toi, me maudissais-je, tu ne vas jamais t’en sortir sinon ! Ce n’était pas faute de m’être préparée à tout entendre. Mais l’étrange sensibilité que j’avais toujours eue pour lui semblait s’être démultipliée avec l’annonce de son overdose – le spectre d’un monde sans lui planait toujours – et sa lettre qui m’avait touché en plein cœur.

- C'est difficile, je suis épuisé tout le temps et je mets du temps à me retaper, mais bon, ça ne peut que aller mieux, on va dire. Du coup comme je te l'avais dit ensuite j'ai habité chez Ruby, et maintenant que je me remets à un rythme normal, j'ai commencé à chercher du boulot et un appart. Pour tout te dire, j'avais un entretien ce matin pour bosser dans une boutique, ça s'est bien passé, donc on verra bien ! Dès que j'ai le boulot, je peux dire oui à l'appart. C'est un truc minuscule mais c'est déjà ça, je suis content de retrouver mon indépendance - surtout que la coloc avec les filles c'est trop cool mais tu imagines que vivre avec Ruby et ses manies, c'est un peu dur parfois, surtout pour elle !

Heureusement, Chuck eut un petit rire qui se propagea à moi, me coupant un instant, car je réalisai que j’étais littéralement en train de boire ses paroles et d’être pendue à ses lèvres. Je le regardai si intensément, je le sentais, sans pouvoir m’en empêcher. J’avais du mal à croire tout ce que j’entendais, et de voir que Chuck en parlait si… Simplement ! Je le connaissais pourtant, il était si renfermé sur ces choses-là, j’en avais fait souvent les frais. Il avait vraiment changé n’est-ce pas, ou du moins, il essayait ? J’admirais tellement sa ténacité, surtout que je savais combien cela pouvait lui faire défaut dans les moments difficiles… Combien elle pouvait me faire défaut aussi.

- Dis donc, je suis impressionnée, ça doit être tellement difficile, tu as l’air de t’accrocher. J’espère que ça va aller mieux ta santé, tu prends des potions spéciales pour… Genre, le manque, tout ça ?! J’avais l’impression d’aller un peu trop loin à chaque fois, mais puisqu’il me répondait, plus sincèrement qu’il ne l’avait jamais fait auparavant, je tentai ma chance. C’est trop bien pour ton parrain, c’est cool comme système ! Et puis avec Ruby aussi, ça doit être bien, non ? Me rendant compte que Chuck ignorait que je savais, je précisai : J’ai croisé Ewan a un événement au Ministère, et on a un peu parlé de ça, je n’ai pas les détails mais il m’a dit qu’il avait vécu un peu comme moi avec Ruby… Enfin, tu vois quoi. Terrain glissant… Mais du coup, elle doit bien comprendre ce que tu vis, non ? En tout cas, elles sont trop gentilles de t’accueillir, finis-je, d’une voix un peu songeuse.

Ça ne m’étonnait pas de Ruby, elle avait vraiment l’air d’avoir le cœur sur la main, surtout si l’histoire de Chuck résonnait en elle. Mais c’est vrai que ça devait être compliqué comme arrangement, dans un petit appartement à trois, à se partager la même chambre… Mais j’étais contente si ça se passait bien, je me doutais que les filles devaient tout faire pour Chuck se sente bien, et cela me faisait plaisir de savoir qu’il était bien entouré.


- Et toi, alors ? Tu as changé de vie, pourquoi Oxford ? Et ça se passe bien avec ton mec ? Tu le connais d'où ?

Oh… Nous y voilà. Je ne m’y étais pas attendue, pas aussi frontalement, et je sentis que je me décompensai un peur sur ma chaise malgré moi. Chuck avait peut-être le courage d’être honnête, mais cela me manquait, et j’étais bien stupide maintenant devant toutes ces questions. Je n’avais pas envie d’amener Matteo au milieu de tout ça. Je les avais tellement toujours compartimentés ! Même Matteo ignorait les détails de mon histoire avec Chuck, j’avais raconté les grandes lignes et fait comprendre que je n’avais pas envie d’en parler plus. Pourtant, maintenant qu’il tapait à ma porte, j’avais bien dû en dire un peu plus ; c’est Chuck, c’est l’ex dont je t’ai à peine parlé, il veut qu’on reprenne contact, j’y vais en toute amitié, blabla. C’était si ridicule, expliqué d’une façon aussi factuelle. Mais c’était beaucoup plus facile. Je déglutis, sentant qu’avec Chuck, je ne serais pas capable de bien plus aussi qu’un exposé factuel et détaché.

- Il y avait un nouveau poste dans mon service, dans les bureaux à Oxford. C’était l’occasion, et les loyers sont beaucoup plus abordables là-bas, je pouvais partir de chez moi, et puis… J’avais besoin d’un peu m’éloigner de Londres, je pense, avouai-je à moitié, avant de boire un peu de thé comme si de rien était. Mais c’est toujours le même boulot globalement, et je suis souvent à Londres chez moi, enfin, chez mes parents. Lapsus révélateur ? Donc je n’ai pas complètement changé de vie. Je suis toujours fourrée dans les amours de Jack et Gwen, t’inquiète, plaisantai-je, gagnant du temps sur le reste de ses questions. Et euh, Matteo, je le connais du travail. Lui il est à la section des affaires internationales. Visiblement je lui plaisais beaucoup, au début je n’avais pas du tout envie, puis finalement, bon… Je l’aime bien mais – je me coupais, tout à coup terriblement gênée de m’être laissée emportée et d’avoir prononcé ce « mais ». Non mais ça se passe bien ! Ça ne fait que quelques mois, mais c’est chouette.

Par Merlin, la gêne était tellement présente que j’aurais pu la saisir de mes deux mains dans l’air. Je voyais bien que Chuck aussi n’était pas enchanté par cette discussion, et je pensais à la fin de sa lettre, et le rouge me remonta aux joues, comme pour empirer la situation. Pour me calmer un peu, je pris un énorme bout de ma part de tarte, et évidemment, me connaissant, je l’avalai de travers. Je me mis à tousser en m’étouffant à moitié, j’essayai d’attraper ma tasse de thé pour boire, mais dans mon empressement, je la renversai, et Chuck me tendit la sienne – finalement, je bus deux grandes gorgées et cela calma enfin ma toux.

Il y eut quelques secondes de silence, et je lançai un regard vers Chuck, le visage encore tout rouge. La situation était tellement débile qu’on se mit à rire un peu, et je sentis que la lourdeur de l’atmosphère se calmait un peu – on rigola, timidement, mais pour de vrai, et mon cœur se décontracta enfin.


- Bon, comme tu peux le voir, je n’ai pas changé ma maladresse, plaisantai-je.

D’un coup rapide de baguette, je nettoyai la mini piscine que j’avais créée sur la table, et nous resservi du thé à tous les deux.


- Du coup, c’était pour quel job ton entretien ?! Tu penses que ça s’est bien passé ? Si tu restais plus longtemps chez Lizlor et Ruby, je suis sûre que Ruby te transformerait en vraie petite fée du logis ! Dis-je avec un petit sourire malicieux qui me vint naturellement – et cela me fit un bien fou, de sentir que tout n’était pas rouillé…
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MessageSujet: Re: I'm so scared about the future and I wanna talk to you (Emmy)   I'm so scared about the future and I wanna talk to you (Emmy) Icon_minitimeMar 20 Déc - 12:07

Parfois quand l’envie était trop forte (ça ne s’expliquait pas trop, ça pouvait venir d’un coup comme ça pouvait venir perfidement du fond de moi en pleine nuit quand je déprimais tout seul dans mon lit, évidemment, c’était plus drôle), j’essayais de me souvenir ce que c’était vraiment. C’était pas facile, pas la peine de se mentir : j’en avais envie alors ça revenait pour me mettre l’eau à la bouche, pas pour me dégoûter. Mais il y avait une partie de moi qui savais et qui ne voulais plus se voiler la face. Le plus bizarre dans cette histoire, c’était que je me souvenais d’un souvenir (eh oui, parfois ça m’arrive de réfléchir, il ne faut pas seulement se fier aux apparences) et que ce souvenir était merveilleux et me faisait autant kiffer qu’envie… Sauf qu’il n’était pas la vérité. En un sens, ça me frustrait : j’avais testé plein de drogues et pris des trucs dans le but de me défoncer et de m’emmener loi, de vivre des expériences de ouf, et je n’arrivais même pas à bien m’en souvenir… Mais quelque part, c’était logique. J’étais tellement défoncé, comment me rendre compte si ce dont je me souvenais était réel ou pas ? C’était le principe de base du truc. Et puis, mes souvenirs, sur le moment, effaçaient tout le reste : le pire, l’après, la descente, l’horreur. Mais du coup, j’étais un peu entre deux eaux. Entre ces sensations de dingue que j’entrevoyais encore parfois, quand je me laissais porter, quand je fermais les yeux, quand j’écoutais de la musique, tout ça. Cette espèce de plongeon dans le cosmos, de vertige abyssal mais génial, d’envol, de cohésion totale avec l’univers. Mais entre aussi cette sensation d’artifice et de paradis imaginaires, de substances chimiques trop fortes et de vision floutée, et qui, au fond, n’en valait pas le coup… Plus le coup. En soi je n’avais clairement rien fait d’original : j’avais triste, tellement triste que j’avais voulu disparaître, mais comme ça n’était pas si facile que ça, j’avais disparu autrement, à ma façon, je m’étais rayé de la carte et je m’étais condamné et j’avais fait ce qui me faisait le plus de bien sur le coup, à savoir la fête, la fête à en perdre la tête et la raison et à ne jamais vouloir se réveiller. J’avais réussi. Mais j’avais plongé en même temps, comme tous les autres avant moi, ceux qui voulaient mourir à moitié et ne pas affronter la réalité. Vu comment elle m’était revenue en pleine face, maintenant, j’avais quand même une bonne excuse pour l’avoir évitée… Mais bon. Ça me faisait toujours bizarre cette histoire d’envie tellement forte, à en gerber encore, à trembler comme un malade et à ne plus pouvoir gérer mon corps, mes pensées, alors que plus j’y repensais plus ça s’effritait entre mes doigts et plus j’avais l’impression que mes souvenirs de défonce étaient comme un film, cools mais pas vrais, pas possibles, et de toute façon indescriptibles…

J’avais l’impression que c’était un peu pareil pour Ruby d’ailleurs, mais je n’avais jamais su comment lui en parler. J’étais bien curieux de savoir ce qu’elle en aurait pensé, mais c’était quelque chose que j’avais du mal à aborder de moi-même et de toute façon, je n’en avais pas trop les mots. Ça aussi, c’était un truc qui me frustrait : les mots. Je n’avais jamais été celui qui parlait, mais évidemment, je vous le donne en mille, Coop n’était plus là pour me seconder sur le coup. Je détestais trop parler, les gens qui me connaissaient le savaient parfaitement ; sauf qu’on ne peut pas disparaître comme je l’avais fait et s’attendre à tout ce que revienne comme avant, malheureusement.

Surtout quand tout était si différent…


- Dis donc, je suis impressionnée, ça doit être tellement difficile, tu as l’air de t’accrocher. J’espère que ça va aller mieux ta santé, tu prends des potions spéciales pour… Genre, le manque, tout ça ?!

Emmy, elle n’y allait pas non plus avec le dos de la cuillère, et je lâchai un sourire gêné en réponse à son sourire gêné (ambiance ambiance). Je voulais bien discuter et mettre cartes sur table, je me l’étais d’ailleurs promis, mais j’avais encore quand même un semblant d’honneur et je n’avais pas super envie de m’étaler le sujet du manque, des crises de panique et de gerbe – voilà voilà.

- Oui, au centre on était suivi par des Médicomages et tout, et puis ensuite on m’a conseillé sur des potions qui aident et accompagnent, mais bon, c’est pas vraiment des médicaments non plus… pas la peine de remplacer une addiction par une autre, conclus-je en haussant les épaules.

C’est trop bien pour ton parrain, c’est cool comme système ! Et puis avec Ruby aussi, ça doit être bien, non ? … ?! J’ai croisé Ewan a un événement au Ministère, et on a un peu parlé de ça, je n’ai pas les détails mais il m’a dit qu’il avait vécu un peu comme moi avec Ruby… Enfin, tu vois quoi. Mais du coup, elle doit bien comprendre ce que tu vis, non ? En tout cas, elles sont trop gentilles de t’accueillir.

Ah ouais, donc elle savait ! Je l’avais un peu regardée de travers (je ne voulais pas faire de gaffe en plus de tout) mais si c’était Ewan… Du coup je hochai la tête :

- Oui, ça aide vachement, ça fait du bien de savoir que la personne connaît et comprend les merdes par lesquelles tu es passé… Après c’est sûr, chacun son histoires, mais, je sais pas trop comment dire, c’est rassurant, j’ai l’impression que j’ai pas à me justifier avec elle et… Et comme je me sens tellement merdeux que j’ai honte de tout, ça aide ; c’est cool.

Entre temps on mangeait, on buvait, et j’avais l’impression qu’elle mangeait plus vite que moi et pas trop par envie mais plus pour meubler, ce qui me rendit un peu triste au fond. Je savais très bien que c’était une situation méga cheloue et qu’on était tous les deux trop mal à l’aise, mais j’avais envie que ça marche, j’avais envie de la retrouver, et j’avais envie de savoir qu’elle le voulait aussi… Peut-être qu’elle était stressée parce qu’elle allait me dire qu’elle ne voulait plus me voir, qu’elle était contente de savoir que j’allais bien, mais que ça s’arrêtait là ? Ma gorge se serra et je reposai ma cuillère – impossible de continuer pour l’instant. Je me mis à siroter mon milkshake, même si le cœur n’y était pas.

Quand elle se mit à parler de la suite, j’eus l’impression que les mots entraient par un coin de mon cerveau et ressortaient – son travail, d’accord, je retenais, elle avait changé, pour changer de ville…, et puis ce mec, avec son nom de lover à deux balles, elle n’avait pas eu envie du tout !, et puis c’était « bien » et c’était « chouette » et c’était tellement les adjectifs les plus pourris du monde pour qualifier une relation que tout d’un coup mon cœur s’emballa d’un coup – en plus de tout, Emmy rougissait de plus belle, avant d’avaler de travers, de s’étouffer à moitié puis de renverser sa tasse : rien de vraiment étonnant de sa part.

C’était con, d’espérer, non ?


- Bon, comme tu peux le voir, je n’ai pas changé ma maladresse.

Tout d’un coup on s’était mis à rire tous les deux, c’était parti d’un coup et ça s’était propagé en deux secondes et je riais en me foutant évidemment de sa gueule et elle riait avec moi aussi et c’était tellement comme un merveilleux souvenir qui avait existé, celui-là, que je sentis quelque chose se détendre en moi. Je repris ma cuillère, j’avais de nouveau envie de manger de mon gâteau, et je sentais les muscles de ma mâchoire étirés d’avoir ri.

- Du coup, c’était pour quel job ton entretien ?! Tu penses que ça s’est bien passé ? Si tu restais plus longtemps chez Lizlor et Ruby, je suis sûre que Ruby te transformerait en vraie petite fée du logis !

Alors là, pas question de ne pas saisir l’occasion : moi qui savais globalement uniquement cuisiner les basiques, depuis que j’étais obligé de suivre un peu Ruby dans tous ces délires de cuisine, je m’étais méga amélioré !

- Haha non mais babe tu serais surpr…

… Euh. Surpris moi-même, je lui jetais un regard un peu en panique – elle était elle aussi en panique – merde de merde je savais bien que je devais jouer la carte du pote, le message était clair, et voilà que je l’avais appelée comme avant comme un imbécile, MAYDE MAYDE –

- Enfin je veux dire euh, désolé haha, c’est les habitudes qui reviennent, je veux dire que tu serais carrément surprise parce que je cuisine comme un chef… Ou presque !, maintenant que Ruby m’a appris plein de trucs, et toc ! Et sinon mon boulot c’est dans une boutique sorcière de fringues et de chaussures carrément inspirée de la mode skateur des moldus on dirait une copie de Vans, ça te plairait ha ha !

Quel abruti, quand même. Je faisais des efforts et je les ruinais par la même occasion et dans la même conversation. Je lui souris de nouveau en finissant mon milkshake – si j’avais l’impression qu’on avait réussi à se décoincer un peu, j’avais quand même la mort dans l’âme, parce qu’au final je ne savais pas du tout où tout ça nous menait et je n’en pouvais plus de devoir marcher sur des œufs… Ça me rendait dingue. Il fallait que je prenne mon courage à deux mains…

- Bon, je sais que c’est un peu chelou et je veux surtout pas te forcer mais… Tu crois qu’on pourrait essayer d’être amis ? Ça me ferait grave plaisir, conclus-je en sentant que c’en était trop pour mes pauvres nerfs.

Est-ce qu’elle se doutait qu’elle était l’une des personnes les plus importantes à reconquérir et que je pensais chaque mot que j’avais écrit dans ma lettre à son sujet ? j’avais bien compris qu’elle n’était pas du tout dans l’optique de se remettre avec moi mais en tout cas, pour ma part, rien n’avait changé.
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Emmy Yeats


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MessageSujet: Re: I'm so scared about the future and I wanna talk to you (Emmy)   I'm so scared about the future and I wanna talk to you (Emmy) Icon_minitimeMar 20 Déc - 19:26

Je l’écoutais parler des médicomages, des potions, de Ruby, et tout était un peu lointain et étrangement proche, cette réalité qui me semblait sortir d’un mauvais film sur l’addiction… Soudain c’était une partie de la vie de Chuck, et par ricochet, une partie de la mienne. J’avais encore du mal à le croire. Quand il avait été au plus bas, Chuck et moi n’étions déjà plus ensemble, je l’avais vu de loin, par messages, et ces deux seules fois où nous nous étions vus… J’avais su, pourtant, que dans ses yeux papillonnants aux larges pupilles, c’était bien le signe qu’il était là sans vraiment l’être. Je savais qu’il se droguait, je le savais pertinemment, mais une part de moi avait toujours du mal à réaliser que c’était vrai, que c’était lui, qu’il l’avait vraiment fait. Ça semblait d’une violence inouïe, et dirigé contre cette personne pour qui j’avais une tendresse sans borne – tendresse que je me retrouvais à contracter dans ma poitrine pour la limiter, comme par réflexe de protection. Mais j’étais heureuse, malgré la gêne de Chuck, je voyais qu’il était sincère dans sa rédemption, qu’il devait en baver mais qu’il comptait bien s’accrocher. Il était suivi, il était bien entouré… Il n’avait pas besoin de se justifier avec Ruby, elle le comprenait, et c’était important, n’est-ce pas ? Une part de moi se sentait toujours un peu mal à cette constatation, car j’aurais voulu aussi pouvoir être cette personne, cette ancre auquel Chuck aurait pu se raccrocher. Mais je ne pouvais que me blâmer : je n’avais pas pu, c’était aussi simple que cela, et aujourd’hui le fossé entre Chuck et moi était bien là.  

Mais malgré ce fossé et cette gêne, ou peut-être à cause d’elle, on s’était mis à rire, et cela me fit du bien, malgré la timidité apparente. Il restait quelque chose, je le sentais. Chuck aussi le sentait, n’est-ce pas ? Je le craignais, mais je l’espérais, sans trop savoir ni ce que je voulais ni ce qui était raisonnable. Tout coulait naturellement avec lui, habituellement, pourquoi lutter ? Pourtant, entre mes lèvres, les questions étaient encore là, arrivant par flots que je refoulais d’un claquement de langue contre mon palais. Est-ce que Chuck se souvenait, de la dispute ? Du parc ? De cette fois chez moi ? Qu’avait-il oublié ? Que voulait-il oublier ? Et moi, qu’est-ce que je voulais garder, abandonner, pardonner ?

Qu’est-ce qu’il restait, qu’est-ce qu’il devait rester ?...


- Haha non mais babe tu serais surpr…

Eh bien, ça c’était resté. L’effet fût immédiat, le rouge sur mes joues, mes yeux paniqués, les siens aussi, et mon Dieu, je détestai l’admettre, mais le courant électrique dans le bas de mon ventre. Mon corps n’avait rien oublié, lui, c’était mécanique, et je me maudissais. Les souvenirs remontaient comme des petites bulles… L’un, plus fort que l’autre. Le parc, tard dans la nuit, ce soir où l’alcool m’avait fait perdre toutes mes bonnes résolutions. Je nous revoyais allongés là, délirant sous l’euphorie de nos baisers, noyés par la tristesse de d’un futur qui nous divisait. J’avais su qu’au petit matin, il ne resterait plus rien de tout ça, que c’était une erreur, mais au moment où j’avais voulu en pleurer, Chuck avait murmuré « babe », et j’avais relevé mon visage enfoui contre son torse, et je l’avais regardé. Ses yeux brillaient un peu, avec les réverbères du parc. « Je t’aime », avait-il lâché, d’une voix trop proche pour que mon cœur le supporte.

Ce surnom lui avait échappé à nouveau, et j’ignorais s’il réalisait combien c’était sensible et associé à beaucoup trop de souvenirs.


- Enfin je veux dire euh, désolé haha, c’est les habitudes qui reviennent, je veux dire que tu serais carrément surprise parce que je cuisine comme un chef… Ou presque !, maintenant que Ruby m’a appris plein de trucs, et toc ! Et sinon mon boulot c’est dans une boutique sorcière de fringues et de chaussures carrément inspirée de la mode skateur des moldus on dirait une copie de Vans, ça te plairait ha ha !

C’était beaucoup d’un coup, de hauts, de bas, c’était gênant puis tout à coup naturel, et je me mis à penser que cette conversation allait réellement m’épuiser si je n’arrivais pas à faire partir la tension qui m’habitait. Chuck aussi faisait du mieux qu’il pouvait, et j’étais sûre qu’il se maudissait de cette « habitude » revenue.

- T’inquiète, c’est pas grave, dis-je de ma voix la plus sincère possible. C’était vrai, je comprenais, ça pouvait arriver, après tout c’était bien notre genre d’être tellement à l’aise qu’on se retrouvait à faire des gaffes. J’avoue que je suis surprise, je demande à voir de quoi tu es capable ! C’est trop cool pour le boulot, j’espère que tu l’auras. Ça me fait penser que ça fait un moment que je n’ai pas fait du skate, à Oxford je me suis remise à la natation, mais il faudrait que je reprenne le skate, grâce à toi j’avais appris pleins de trucs, pensai-je à voix haute, un peu songeuse.

J’avais laissé mon penny à Londres, et la dernière fois que je l’avais utilisé, c’était avec Max un week-end parce qu’il voulait essayer. Chuck lui avait raconté qu’on pouvait faire des figures, et il lui avait promis de lui montrer comment faire, mais… Nous nous étions séparés avant. Je m’en souvenais, Max m’avait demandé un peu timidement si je voulais bien lui montrer, parce que Chuck ne venait plus à la maison. Ça m’avait fait de la peine, parce que je savais qu’il l’aimait beaucoup, et que l’inverse était vrai ; j’avais donc fait du mieux que j’avais pu pour le faire rire, alors qu’il avançait tout doucement sur mon petit penny violet. Moi aussi, ça m’avait rappelé Chuck, et ça m’avait fait plus de peine que j’avais voulu l’avouer à mon petit frère qui était bien trop ravi de partager ce moment avec moi.

Je regardai Chuck sous mes cils, discrètement, me demandant ce que ma famille aurait pensé s’ils avaient su que nous avions repris contact. Ils l’aimaient tous beaucoup, mais ils m’avaient vus malheureuse de la rupture, très malheureuse, et ils ne l’avaient sûrement pas oubliés. Je sentis sur moi le regard inquiet d’Ezra, qui m’aurait sûrement dit de prendre mes précautions.


- Bon, je sais que c’est un peu chelou et je veux surtout pas te forcer mais… Tu crois qu’on pourrait essayer d’être amis ? Ça me ferait grave plaisir.

Je sentis un petit feu tiède se propager dans ma poitrine, et je me mis à sourire tout doucement. Je posai ma cuillère et me redressai un peu.

- Décidément, je ne sais pas quel est le secret de ton centre, mais je suis à nouveau impressionnée, je t’ai jamais vu aussi… Honnête ?! T’arrêtes pas de me prendre du court ! Je me mis à rire un peu, parce que j’avais bougé les mains dans tous les sens, parce que j’étais un peu gênée, mais que c’était sincère. Je remis une mèche de cheveux derrière mes oreilles, et j’affrontai le regard de Chuck. Moi aussi, j’aimerais bien essayer.

Il y eut un petit silence, où on souriait justement bêtement, un peu rassurés peut-être. Je bus un peu de mon thé, plus doucement cette fois. Je n’étais pas pressée, pas vrai ?

- Je suis désolée, tu sais, je voudrais que ça soit… Simple, et pas aussi… Délicat ? Commençai-je d’une petite voix. Mais j’ai encore un peu du mal à réaliser que tu es vraiment là, et je ne sais pas tout à fait quoi faire, et puis, hm, je… Tu me connais, je suis toujours un peu bizarre quand je sais que… Que… Putain, Emmy, accouche, sérieusement ! Que je plais à quelqu’un, surtout quand ce quelqu’un c’est toi et que tu n’es pas n’importe qui. Je fis un petit sourire maladroit, et poussai un soupir, parce que j’étais clairement en train de galérer. J’ai juste besoin qu’on retrouve un peu nos marques, mais je suis sûre que pour toi c’est pareil.

J’avais réussi à dire ce que j’avais sur le cœur, et je me sentais un peu plus légère, malgré la gêne qui entourait ce sujet. Finissant ma tasse de thé, je réalisai que nous l’avions bu en entier, surtout moi dans mon besoin d’occuper mes mains.

- Ça te dit de reprendre du thé ? Et tu pourras me raconter ce que Ruby t’a appris à cuisiner, parce que là, je n’y crois pas ! Dis-je en riant.

Une nouvelle théière arriva, et avec, un nouveau souffle plus léger dans la conversation. Evidemment, nous continuâmes d’être un peu rouillé de temps en temps, ce n’était pas tout à fait comme d’habitude, ni comme avant, mais c’était normal, pas vrai ? Je voyais bien qu’on essayait tous les deux, et c’était le plus important. Plusieurs fois, on se mit à rire un peu, naturellement, et cela nous fit du bien à tous les deux, c’était sûr, plus on riait mieux on se sentait. On parla d’un peu de tout, de choses de plus en plus légères, et ça changeait aussi de toutes nos questions un peu formelles, même si au fond de moi, j’en avais encore beaucoup à poser. On avait fini nos gâteaux, et puis notre thé, mais aucun de nous ne s’était levé, et au bout d’un moment, la serveuse vint nous faire remarquer poliment qu’ils allaient fermer. Je jetais un coup d’œil à ma montre, et poussai un petit juron de surprise ; je ne pensais pas qu’il était si tard !


- Je n’ai pas vu le temps passer, pensai-je à voix haute, en lançant un petit regard vers Chuck, tandis qu’on récupère nos affaires.

Ni cet après-midi, ni ces derniers mois, pensai-je.

On sortit dehors, il faisait particulièrement froid, et je fermai mon manteau, jetant des coups d’œil curieux au Chemin de Traverse joliment éclairé et décoré pour Noël. Je me tournai vers Chuck, lui souriant un peu timidement. Il était temps de rentrer, de transplaner, n’est-ce pas ? Mais quelque chose me retenait étrangement, et nos pieds allaient commencer à prendre racine dans le sol, on se regardait tous les deux, comme si on attendait quelque chose, sans trop savoir quoi. Chuck avait l’air à deux doigts de dire quelque chose, mais aucun mot ne sortait de sa bouche – puis je compris, comme si une petite ampoule s’était allumée dans ma tête.

Je regardai Chuck dans les yeux, et lui sourit, pour qu’il comprenne que j’avais compris. Timidement, je m’approchai de lui, et il y eut quelques secondes flottement bizarre où on hésita, puis tout à coup, j’étais contre lui, lui contre moi, dans les bras l’un de l’autre. Ça avait tout simple, je m’accrochai à son dos, serrant plus fort que je ne le voulais, ma joue posée contre son épaule, le nez à hauteur de sa nuque, dangereusement assailli du parfum de son écharpe… Je fermai les yeux très fort, sentant que c’était un peu trop pour moi – mais tant pis. Il n’y avait rien de sexuel, étrangement, c’était tout doux, si doux, comme une parenthèse au milieu du brouhaha de la rue.


- Je suis contente que… tu sois revenu, dis-je dans un murmure que lui seul pouvait entendre. Ma voix s’était légèrement brisé, et je sentis que je m’étais mise à pleurer, de tristesse, de bonheur, je ne savais pas trop, mais je crois que Chuck resserra sa prise et que je me mis à caresser un peu son dos, dans un geste régulier, comme pour me raccrocher au présent et à sa présence. Il était là, à nouveau, et je l’espérai cette fois-ci, pour toujours.
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Chuck Carlton


Chuck Carlton
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MessageSujet: Re: I'm so scared about the future and I wanna talk to you (Emmy)   I'm so scared about the future and I wanna talk to you (Emmy) Icon_minitimeJeu 22 Déc - 22:25

J’avais de la peine à y croire, quelque part (parce qu’on s’était quand même échangés les pires horreurs du monde ces derniers mois, surtout moi, même si je m’en souvenais peu – tant mieux) mais j’avais l’impression que tout reprenait peu à peu sa place, vu comment en plus elle n’avait pas paru trop scandalisée du surnom qui m’avait échappé… Et puis le reste, ben, on faisait comme on pouvait, mais ça passait quand même. Tout d’un coup je sentis que j’étais fatigué (oui, j’étais devenu un bébé qui ne supportait plus rien) et malgré ma sieste, toutes ces émotions contradictoires me fatiguaient tellement vite que je me félicitai de ne rien avoir prévu ce soir. Même si on n’allait pas se mentir… Emmy m’aurait proposé de rester avec elle jusqu’au bout de la nuit, je n’aurais jamais refusé. Je lui jetai un regard en coin en me demandant si elle aussi elle repensait souvent à cette dernière fois où on avait couché ensemble, ce que ça lui faisait, si elle le regrettait. Moi, je me rappelais plutôt bien de l’instant, pas trop de l’avant ou de l’après. Je ne me rappelais même pas quand et comment j’étais rentré chez moi – enfin chez moi, dans ce squat qui nous servait de baraque, ça aussi c’était quelque chose que j’aurais aimé dire à Emmy, mais c’était un peu chaud de le lancer sur le tapis. « Au fait, pendant tous ces mois où je faisais de la merde, je t’ai menti comme un arracheur de dents, je ne travaillais pas du tout je dealais à moitié et j’habitais dans un squat »… Mouais. J’assumais déjà assez de choses pour l’instant.

- Décidément, je ne sais pas quel est le secret de ton centre, mais je suis à nouveau impressionnée, je t’ai jamais vu aussi… Honnête ?! T’arrêtes pas de me prendre du court ! Moi aussi, j’aimerais bien essayer.

Silence. Elle aussi… Ça faisait du bien.

- Je suis désolée, tu sais, je voudrais que ça soit… Simple, et pas aussi… Délicat ? Mais j’ai encore un peu du mal à réaliser que tu es vraiment là, et je ne sais pas tout à fait quoi faire, et puis, hm, je… Tu me connais, je suis toujours un peu bizarre quand je sais que… Que… Que je plais à quelqu’un, surtout quand ce quelqu’un c’est toi et que tu n’es pas n’importe qui. J’ai juste besoin qu’on retrouve un peu nos marques, mais je suis sûre que pour toi c’est pareil.

Je me sentis un peu sourire malgré moi, même si je ne comprenais pas forcément tout ce qui se passait. Une chose était sûre : elle galérait comme moi, elle le voulait comme moi et, surtout, elle avait reçu 5/5 le message de la fin de ma lettre et pourtant elle ne me dégageait pas, elle acceptait, et voilà. J’étais soulagé, mais encore plus fatigué – comme si je venais de passer deux heures sur un ring. Je posai ma cuillère, il restait un tout petit morceau de mon gâteau, mais je n’avais plus très faim ; pas parce que je me sentais mal mais simplement parce que je n’arrivais pas à manger en trop grosses quantités, ce qui était chiant parce que du coup, j’avais plus souvent faim. Les médicomages m’avaient expliqué que c’était lié à la régulation du corps qui reprenait un peu ses marques et pouvait être déréglé.

On s’était remis à parler, de tout et de rien, et finalement je ne m’étais pas rendu compte mais le temps avait passé – on avait recommandé du thé, Emmy m’avait briefée sur les dernières nouveautés de la série Jack/Gwen, je lui avais donné des nouvelles de ma tante, de Chris et Lucy, de mon petit monde qui se reconstruisait, elle avait raconté leurs dernières soirées, leurs dernières habitudes et tout. C’était drôle d’entendre parler de ce groupe d’amis que je ne voyais plus, il avait continué à vivre sans moi, ou plutôt j’avais arrêté de vivre, et pas lui. Je voyais bien qu’elle me parlait d’elle un peu dans les grandes lignes, par contre, et ça me blessait un peu parce que je ne voulais pas qu’elle s’empêche de me dire des choses, mais je comprenais, à la fois. Je n’étais plus du tout à la même place qu’avant, et plus du tout dans sa vie non plus.


- Je n’ai pas vu le temps passer, dit-elle alors qu’on nous reproposait du thé, et qu’en regardant par la fenêtre je me rendis compte que la nuit était bien tombée.

On paya et on sortit, dans l’air froid mais qui sentait bon les gaufres et les épices de Noël ; c’était tout décoré et lumineux autour de nous. J’avais toujours trouvé cette période un peu déprimante de manière générale (la famille, pour moi, c’était quand même un concept un peu chelou) mais bizarrement, cette année, je trouvais ça un peu magique, même si ça s’accompagnait un peu d’une bonne dose de tristesse – évidemment.

Et là… Nouveau moment gênant : on était face à face et on allait se dire au revoir, rentrer chez nous, et… Je soutins son regard, un peu perdu. J’avais tellement envie qu’elle me prenne dans ses bras, juste comme ça, sans rien d’autre parce que je savais que je ne pouvais pas avoir autre chose de toute façon, mais j’avais juste envie de la sentir contre moi et de me reposer contre elle, à tel point que j’avais l’impression de trembler un peu.

Elle me regardait aussi, et je compris ce qui allait se passer.

Je me laissais faire et puis je la serrai fort contre moi, comme si elle allait tout d'un coup recharger toutes mes batteries, comme si j'allais fermer les yeux pour les rouvrir sur quelque chose de différent, d'un peu plus comme avant. Je la serrai et elle me serra aussi et je me rendis compte que... Ouhlà, elle pleurait ?! Je sentis quelque chose se figer - non, pas maintenant, je n'avais pas envie, j'en avais assez de pleurer, j'étais fatigué, j'en avais marre de ne plus savoir lutter, j'en avais marre d'être triste... Mais au fond, est-ce que c'était de la tristesse, cette fois ? Je n'en étais pas très sûr. Ça n'y manqua pas : mes yeux étaient humides, et je sentis ma gorge se serrer.


- Oh là là, Emmy, rigolai-je à moitié, d'un air de dire « bravo bien joué maintenant tout le monde pleure », un peu comme à la fin d'une comédie romantique à deux balles.

- Je suis contente que… tu sois revenu.

Je la serrai un peu plus fort. Est-ce qu'on pouvait rester comme ça toute la vie ? Est-ce que je pouvais figer ce moment-là pour toujours ? Ha ha... Si seulement. Ce qui était chiant, c'était que quand je vivais des moments comme ça, des moments où j'étais heureux mais d'une façon différente de quand je prenais de la drogue, la rechute était quand même là, après, bien que moins violente. Mais ça valait le coup... Sans doute. Je mis un peu plus ma tête dans ses cheveux ; ils sentaient bon son parfum.

- Moi aussi. Pour de bon, promis, lâchai-je tout doucement.

J'avais été clair, non ? C'était elle que je voulais, par dessus tout.




Terminé <3
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