| | A spider web, and I'm caught in the middle. (Chuck) | |
| Auteur | Message |
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Emmy Yeats Employée au Ministère
Nombre de messages : 160 Localisation : Oxford ou Londres. Date d'inscription : 12/06/2014 Feuille de personnage Particularités: Terriblement maladroite, et championne de concours de shots ! Ami(e)s: LET'S PARTY ! Âme soeur: "Get out of my head, out my head / Yeah, we're high and low / You're dark at your worst / You're loved and you're cursed."
| Sujet: A spider web, and I'm caught in the middle. (Chuck) Lun 23 Jan - 22:29 | |
| J’avais ralenti le pas, sans m’en rendre compte, traînant un peu mes pieds chaussés de mes bottines aux talons usés. Je les regardai, distraite. Le bout était un peu abîmé aussi, et je me rappelai qu’il fallait que je passe un coup de cirage magique pour les faire à nouveau briller. A côté de moi, un éclat de voix me sortit de mes pensées, et je me tournai vers Matteo qui marchait, me tenant la main, son regard pétillant, un peu caché par ses lunettes rondes qui contrastaient avec le carré de son visage. J’adorais quand il les portait, ça lui donnait un petit air d’élève modèle un peu pensif, et j’aimais tout particulièrement la façon qu’il avait de les remettre en place, d’un geste de la main précis et quasi mécanique. Il était difficile à décrire, mais la façon dont il les poussait de son index tout en appuyant légèrement le majeur sur l’arrondi de la monture, en-dessous de son œil gauche, la façon dont il les remontait un peu trop haut, dans un petit sursaut vif, et dont elles retombaient ensuite… Dans ce petit rituel frénétique qu’il ne pouvait pas s’empêcher de faire dès qu’il les portait, j’avais l’impression de pénétrer quelque chose d’intime, qui le représentait un peu, et qui m’aidait à mieux le cerner. Il souriait tout le temps, il était si calme et toujours sûr de lui, ouvert sur tout ce qu’il ressentait, mais plus je passais du temps avec lui, plus j’avais l’impression de gratter une surface, une surface toute douce, mais toujours une surface. Ou peut-être était-ce ma faute, ma façon de me refermer qui rendait l’interaction parfaite incomplète ? Je n’en savais rien. Ou je savais, mais je ne voulais pas.
A quelques mètres, je voyais la maison de Jack, son toit en ardoise et la véranda qu’on devinait, derrière l’arbre du jardin. Une nouvelle fois, je sentis que je ralentissais le pas malgré moi, ne le remarquant qu’en voyant que Matteo, dont l’allure n’avait pas changée, me dépassait et me tirait à moitié la main. Je réajustai ma grosse écharpe colorée et accélérai, riant à ce que Matteo me racontait pour me redonner contenance. A l’intérieur de moi, mon cœur battait fort, mon sang semblait tout à coup brûlant et trop rapide… Oh, mais qu’est-ce que je faisais, dans quel pétrin étais-je en train de me fourrer ?
La journée avait été longue, et j’étais de mauvaise humeur, si bien que j’avais manqué d’annuler la soirée. J’avais passé l’après-midi avec Ezra, à faire les magasins avant de boire une bierraubeurre tranquillement en discutant, et ce que j’avais imaginé comme un moment de détente s’était rapidement transformé en une demi-analyse psychologique dont je me serais bien passée. Je savais que mon frère ne pouvait pas s’en empêcher, je l’aimais mais il avait toujours été ainsi, c’était son côté Serdaigle. Il analysait toujours tout, et laissait s’échapper des vérités désagréables sans toujours le réaliser. Plus les années passées et plus nous nous rapprochions, et il lisait avec moi avec toujours plus de facilité. Je parlais justement de ma soirée, de la venue de Matteo, et il m’avait demandé le plus simplement du monde pourquoi je l’invitais. Mais je savais très bien que ce qu’il voulait réellement demander, c’était pourquoi j’invitais dans mon intimité de Londres Matteo que j’avais toujours tenu loin, encore plus depuis le retour de Chuck, et qu’au vu de ma relation actuelle avec ce dernier, c’était un peu étrange de les mettre dans la même pièce, à la vue de tous nos amis communs. J’avais bu une gorgée de mon verre et j’avais soupiré, en fronçant légèrement mes sourcils. Pourquoi il fallait toujours qu’il fasse ça ? J’avais joué les innocentes, j’avais tourné autour du pot, il avait persisté, j’avais repoussé, mais il ne lâchait pas. Je n’avais pas envie de cette discussion, de ce qu’Ezra voulait dire, car je n’étais pas stupide. Il s’inquiétait de tout ça, il voulait me protéger. Fatalement, il commença son espèce de mise en garde, qui était pleine de bonne attention mais que j’étais incapable d’entendre. J’avais objecté – « tu ne connais pas Chuck ! » – mais il avait un retour tout trouvé – « mais je te connais ! ». J’avais mordu ma langue, irritée, me sentant désagréablement pointée du doigt. Je savais ce qu’il voulait dire, je le savais pertinemment. Mais je ne pouvais pas l’entendre.
Ezra avait dû faire mouche, j’avais contemplé la fuite pure et simple, l’annulation de la soirée. Mais quelque stupide m’avait retenu. Je m’étais rappelée de ce que m’avait dit Chuck, quelques jours plus tôt. Ces soirées étaient toujours un peu difficiles pour lui, et il se sentait mieux quand il était entouré… Je n’étais pas stupide, je savais que ma présence jouait son rôle. Mais quel rôle, véritablement, quand j’amenais sous son nez Matteo, alors que je savais très bien la nature de ses sentiments pour moi ?! Je me sentais terriblement coupable, regrettant une nouvelle fois cette idée stupide, cette soirée… J’avais le cœur lourd, j’avais envie de rester chez moi, toute seule. Matteo lui, était ravi de rencontrer mes amis, il n’en connaissait que les plus proches, et il avait toujours eu envie de venir à l’une de nos soirées londoniennes. Il souriait, dévoilant ses dents du bonheur, et se préparait en sifflotant la chanson qu’égrainait le tourne-disque de mon appartement. Moi, j’avais fait exprès de nous retarder, j’avais changé plusieurs fois de tenues, j’avais envoyé une lettre à mes parents, j’avais passé le double de mon temps habituel à me coiffer, avant de tout changer pour finalement laisser mes cheveux libres. Bref, je tournais en rond.
Finalement, j’avais mis la nouvelle robe que j’avais achetée avec Ezra. Elle était en velours noir, près du corps au niveau de la poitrine, avec des manches longues et un col roulé, puis évasée au niveau de la taille, flottant lorsque je tournais sur moi-même. Le détail fatal résidait dans le dos ouvert qui découvrait ma peau, ses grains de beauté – et la cicatrice que je m’étais faite en me faisant mordre par un niffleur à Poudlard. J’avais enfilé par-dessus mon perfecto en cuir noir, et pour coloré un peu le tout, ma grosse écharpe colorée. J’avais fait un peu plus d’effort que d’habitude pour me maquiller ; un trait d’eye-liner, comme toujours, un peu de poudre et de blush, un peu de fard à paupières doré, et un rouge à lèvres d’une jolie couleur rouge foncé. Depuis que j’avais les cheveux plus foncés, je le portais moins, parce que je trouvais que ça me donnait l’air un peu sévère, mais la couleur s’était adoucie avec le temps, j’étais devenu un mélange étrange de brun et de châtain, et j’avais recommencé à porter le fameux rouge à lèvres. A force de reculer pour mieux sauter, nous étions en retard, mais puisqu’il s’agissait d’une grosse soirée où tout le monde arrivait un peu à n’importe quelle heure, ça n’avait pas spécialement d’importance. J’étais simplement habituée à arriver dans les premiers. On était devant la maison, on entendait un peu la musique depuis l’allée, et les rires des gens qui fumaient dans le jardin. Je pensais tout à coup à la petite balancelle, je me demandai si quelqu’un y était assis, si quelqu’un rigolait dessus, et quelque chose se mit à rugir doucement en moi. J’étais pas sûre de tout ce qui me traversait, et je ne me sentais prête à rien, surtout pas à affronter tout ça, tous ces souvenirs. Surtout quand Chuck se trouvait dans cette même maison, à nouveau.
« J’attendrais. » Les mots résonnaient encore. Je n’étais pas sûre d’un jour revenir, je n’étais pas sûre de vouloir, je ne pouvais rien promettre, j’étais terrifiée, c’était injuste de le laisser espérer sans savoir – mais c’était trop tard, je m’étais enfoncée dans tout ça malgré toutes mes précautions, et maintenant, il ne me restait plus qu’à m’en sortir comme je le pouvais...
- Em’ ! Enfiiiiin !
Gemma quitta la piste de danse qui s’était improvisée dans le salon et me sauta dessus en riant – elle sentait son parfum au gingembre et le whisky. Je la serrai dans mes bras avant d’ôter mon perfecto que j’accrochais rapidement au porte-manteau surchargé, et Gemma me fit tourner sur moi-même en poussant des « wow » admiratifs devant ma nouvelle tenue. Je me mis à rire, imitai une révérence, et en relevant la tête, mon regard, à la recherche de son aimant opposé, capta celui de Chuck, au milieu du monde. Il était assis sur le canapé, il m’avait vu. Je me sentis sourire malgré moi.
Gemma me mit dans la main la bière qu’elle avait déjà à moitié vidée, et partit dans la cuisine. J’en profitai pour prendre le bras de Matteo et l’attirer vers le côté canapé et fauteuils, près de la table basse, où un petit groupe discutait tranquillement. Visiblement, nous étions une vingtaine, et tout le monde était un peu disséminé, certains dehors, d’autres qui dansaient, et cette bande qui sirotait des bières en rigolant près de la cheminée. Je reconnaissais petit à petit le schéma des soirées chez Jack. Depuis qu’il avait aménagé avec Gwen, nous n’en avions plus vraiment fait chez ses parents, mais comme ils étaient partis en Norvège pour voir les dragons, Jack avait lancé l’idée. Ça me faisait si étrange, de revenir ici, surtout avec Matteo.
- Coucou tout le monde, lançai-je en souriant. Je vous présente Matteo !
Je fis un tour de table des prénoms rapidement. En arrivant à Chuck, qui était assis sur le canapé à côté de Gwen, Matteo eut un grand sourire, lui tendit la main, et fit un check improvisé avec Gwen. Il avait l’air content de les voir. Mes jambes étaient cotonneuses. Heureusement, on se posa sur l’un des fauteuils libres, en face du canapé, Matteo s’assit et, évitant ses genoux, je m’installai à moitié sur l’accoudoir. Il posa sa main sur ma cuisse, la caressa légèrement avec son pouce, puis l’ôta pour nous attraper deux bières. Mes joues rouges et la poitrine brûlante, je bus deux immenses gorgées, avant de me concentrer sur la discussion, sans y participer pour autant. Parfois, je lançai des regards à Chuck, et parfois les siens me répondaient, et je lui souriais doucement, comme si tout disparaissait. Mais l’instant d’après, je me rappelais de la présence de Matteo, et j’avais l’estomac qui crépitait de gêne. Heureusement, Benjamin proposa de sortir fumer, et je sautais sur l’occasion pour prendre l’air – et peut-être ici, au fond, parce que Matteo ne fumait pas, mais que Chuck oui, et je savais qu’il sortirait avec nous, et que l’espace d’un instant, je pourrais ignorer que mes deux mondes se déchiraient sous mes yeux perdus.
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Chuck Carlton Adulte
Nombre de messages : 2817 Localisation : Là où on peut faire la fête ! Date d'inscription : 03/03/2010 Célébrité : Adam Brody Feuille de personnage Particularités: i should have known better Ami(e)s: Emmy-Nem, Haley, mon petit lapin! Oh vous inquiétez pas, ça nous choque autant que vous... ; Joy, eh ouais comme quoi ! ; Ruby Miss Parfaite ; Lilian, the one and only Âme soeur: come to me my sweetest friend can you feel my heart again i'll take you back where you belong and this will be our favorite song
| Sujet: Re: A spider web, and I'm caught in the middle. (Chuck) Ven 27 Jan - 17:14 | |
| https://www.youtube.com/watch?v=mkMVyw-7avII'll be good, I'll be good And I'll love the world, like I should Yeah, I'll be good, I'll be good For all of the time That I never could Très souvent, je faisais le même genre de rêve, plus ou moins violent évidemment. Mais ils se terminaient toujours de la même manière : je me réveillais en sursaut, soit en panique totale, soit dans un état proche du manque qui me gâchait toute la fin de la nuit, ce qui était nettement plus chiant. C’était la nuit où il fallait le moins que ça arrive, justement, mais c’était arrivé : de toute façon, j’aurais pu parier dessus. Ça m’angoissait à moitié de me replonger dans une grosse soirée comme ça, mais ce qui m’angoissait le plus, c’était qu’Emmy était là avec son putain de mec qui ressemblait à un commercial et qu’elle le présentait pour la première fois à tout le monde, histoire de bien officialiser les choses. Ces derniers temps, je m’étais beaucoup rapproché d’elle tout en lui affichant clairement que j’avais toujours des sentiments pour elle – c’était bizarre. C’était bizarre parce que le courant passait comme avant, parce qu’on avait les mêmes fous rire, les mêmes regards complices, les mêmes blagues, les mêmes envies de bouffe ou d’activité… Mais pour autant ce n’était plus comme avant. Il y avait Matteo, moi j’étais tout seul et j’essayais tant bien que mal de reprendre ma vie en main, et le fait qu’elle danse d’un pied sur l’autre me donnait une fois sur deux l’envie de me battre et une fois sur deux l’envie de me tirer une balle. C’était un peu plus clair depuis la patinoire : on s’était parlé, on avait mis quelques trucs au point, je m’étais excusé, elle aussi, elle avait reconnu être indécise. Ça m’avait fait du bien, mais au fond… J’attendais, j’espérais. J’avais l’impression d’être un lion cage et que cet idiot de Matteo m’empêchait de me libérer. J’aurais dû arrêter, sans doute… Mais j’avais Emmy dans la peau, et je n’avais pas du tout envie de l’enlever de là. J’en avais parlé avec Matt, évidemment, on allait toujours boire un verre ou manger quelque chose après nos séances de boxe, et il m’avait fait comprendre que je fonçais vers un mur – je savais qu’il avait envie de me dire d’arrêter, de laisser tomber, de ne plus la voir. Mais il ne le faisait pas, parce qu’il comprenait que sans Emmy j’allais avoir carrément plus de mal pour me sortir la tête de l’eau.
Bref, en prévision de la soirée, mon cher cerveau avait décidé de me concocter un petit rêve au top, à savoir : j’errais dans une ville que je savais être New York mais qui ressemblait plutôt à Los Angeles, il faisait beau et chaud et le soir tombait et les gens faisaient la fête partout autour de moi, buvaient et fumaient, et je reconnaissais plus ou moins plein de gens qui voulaient tous m’entraîner dans leur soirée ; j’essayais de refuser mais c’était de plus en plus dur, et je n’arrivais pas à me souvenir si quelqu’un m’attendait ou pas (peut-être Coop ?). Finalement, j’arrivais dans une chambre de motel qui était apparemment chez moi, et je me retrouvais comme un con tout seul dans une chambre miteuse, humide et qui puait la clope. Toutes ces soirées m’avaient tellement donné envie que je sentais la pression monter, comme avant, le manque enfler et se ruer vers moi comme un prédateur, et tout devenait sombre et horrible et menaçant et je me retrouvais dans un univers glauque et triste, avec pour seule compagnie un sachet d’héroïne que je savais coupée et dégueulasse mais je n’avais que ça et je pouvais résister, si je le voulais, mais je ne le voulais pas, et après l’avoir regardé assez longtemps j’avais baissé les bras. À partir du déclic, c’était impossible de revenir en arrière. Comme je n’avais rien sous la main, j’avais décidé de la fumer ; j’avais enlevé l’ampoule au plafond, cassé le culot, rempli de poudre, j’avais fait chauffé et j’avais respiré ça, le cœur palpitant d’envie – et puis je m’étais réveillé.
Moi qui me tâtais à y aller ce soir, par peur que ça me rappelle des souvenirs, j’étais servi. Mais j’avais dit oui… On m’attendait… Je voulais voir mes potes.
La journée avait passé beaucoup trop lentement parce que je m’étais réveillé à 4 heures du matin à cause de ce rêve de merde, et impossible de me rendormir ensuite. J’étais sorti vers 8 heures, j’avais sorti Snitch, le chien que Lizlor m’avait offert, et on avait fait une grande balade, puis j’étais rentré déjeuner, avec une seule envie : me remettre au lit et dormir 24h d’affilée. Vers midi je m’étais réveillé pour aller déjeuner avec Chris et Lucy, puis on avait traîné et fait les boutiques avec Lucy parce qu’elle voulait faire les soldes (Chris et moi, on l’attendait dehors et on discutait), puis on était allés goûter chez sa mère, à Bristol. J’adorais sa mère et ses frères et sœurs, chez eux c’était une espèce de bordel organisé, il y en avait dans tous les sens et ça parlait et ça riait tout le temps, ça sentait la bouffe, mais on y était toujours bien au chaud et à l’abri, même si les conversations en français déroutaient toujours un peu. Après ça, ils avaient du partir pour rejoindre des amis, j’étais resté un peu et puis… Je ne sais pas, j’avais eu envie. Peut-être que mon cauchemar m’avait mis tellement la tête à l’envers qu’un peu plus, un peu moins…
La mère de Chris habitait tout près de mon ancienne maison mais j’avais fait un détour, j’étais passé par le terrain vague (notre terrain vague), fidèle à lui-même, toujours un peu crade et un peu désaffecté, avec des bandes de mioches par-ci par-là. Ensuite j’étais monté dans l’immeuble en construction abandonnée, tranquillement, jusqu’en haut, d’où on voyait toute la baie de Bristol. Je n’étais pas resté très longtemps, juste pour voir cette vue, pour retrouver la sensation, l’endroit, notre endroit préféré, mais ce n’était plus pareil, et au fond de moi, même si j’en avais envie, je ne ressentais plus rien…
Alors j’avais décidé d’aller quand même revoir notre ancienne maison, en faisant bien gaffe de ne pas passer devant le garage de mon père parce que je savais qu’il y vivait toujours. La maison, elle, était abandonnée – enfin, pas vraiment : elle était de nouveau à louer et l’entrée avait été nettoyée, le jardin aussi, ça faisait bizarre de les voir comme ça. La façade était toujours aussi moisie et le quartier aussi pourri, mais bon. J’enjambais la pancarte qui indiquait « à louer » et ouvris la porte avec un sortilège, après m’être assuré qu’il n’y avait personne dans la rue. C’était con, peut-être, mais pour le coup la maison m’avait attiré comme un aimant. Elle était vide, évidemment, elle paraissait plus grande ; après un tour dans la cuisine et le salon j’étais monté sans m’arrêter au premier étage, directement au deuxième. La salle de bain minuscule qui donnait sur les toits, nos chambres au plafond incliné, les petits trous de punaise là où j’avais mon mur de photos, les traces du mur décoloré au-dessus du lit de Coop, où il avait ses posters. Mais tout vide, ça n’était plus vraiment chez nous, c’était lisse et impersonnel, et encore une fois j’avais l’impression que quelque chose n’existait plus au fond de moi et ne pouvait pas ressentir des émotions. Seulement en me penchant vers la fenêtre de Coop pour l’ouvrir, je remarquai qu’il y avait encore des billes coincées dans le roulement et… Je tendis la main pour essayer de les récupérer, mais la laissai retomber. À quoi bon ?
Tout d’un coup, il y eut un bruit en bas – une visite sûrement – et vu que je n’avais aucune envie d’expliquer la raison de ma venue, je décidai de filer à l’anglaise et grimpai sur les chiottes pour sortir par le vasistas et me retrouver sur les toits, d’où on pouvait sauter sur une petite corniche, puis dans le jardin, et s’enfuir par le fond. Comme je n’avais aucune envie de passer devant le garage, je transplanai directement.
Il me restait peu de temps avant la soirée, juste pour repasser chez moi, sortir Snitch et me doucher. Une demi-heure plus tard, j’étais prêt, et en route pour chez Jack. J’avais prévu d’arriver tôt histoire de manger avec eux tranquille, Gwen était d’une humeur du feu de dieu et tout d’un coup je me sentis beaucoup plus détendu, comme si je n’avais rien à craindre. Les gens arrivèrent petit à petit et Blake, une de nos potes aux beaux cheveux roux avec qui j’avais fini deux trois soirées, vint directement me voir et me parler et on se mit à rire tout de suite ; je me laissai faire.
Emmy arriva plus tard (inutile de préciser que la voir m’arracha le cœur et quand elle enleva sa veste pour dévoiler son dos nu mon cerveau disparut au même moment tandis que mes entrailles s’enflammaient, je ne pouvais pas la quitter des yeux, bonjour la discrétion) et présenta l’autre asperge et je fis mine d’être content de le voir et ils s’installèrent tous les deux comme un petit couple de cinquantenaires, pendant que j’étais installé entre Gwen et Blake et qu’on débattait de la saison de Quidditch qui touchait à sa fin. J’avais l’impression que Blake se rapprochait physiquement de plus en plus de moi, et j’essayais de rester un peu à l’écart, même si c’était difficile vu qu’on était entassés sur le canapé.
J’avais envie de fumer une clope dehors, j’avais lâché la conversation, j’essayais de ne pas trop regarder Emmy tellement je pensais fort à elle, et au même moment quelqu’un proposa qu’on aille fumer et je le suivis, essayant d’avoir l’air détaché – elle venait aussi.
- Ça va ?
Nul, tout pourri, archi-nul.
Heureusement, Matteo ne fumait pas, ça nous laissait un peu de temps, même si on n’allait pas se mentir : la présence toute proche de la balancelle n’allait pas nous faciliter les choses. On était tous les deux, adossés au mur.
- C’était bien ta soirée avec Heather jeudi ?
Elle avait une bière dans la main, moi aussi, je trinquai, et bus une gorgée. Je croisai son regard et compris ce qu’elle pensait, elle s’inquiétait pour moi, l’alcool, la soirée, tout ça.
- T’inquiète, la rassurai-je avec un sourire. Ce n’était pas vraiment ce qui me posait le plus de problèmes pour l’instant, de toute façon. |
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Emmy Yeats Employée au Ministère
Nombre de messages : 160 Localisation : Oxford ou Londres. Date d'inscription : 12/06/2014 Feuille de personnage Particularités: Terriblement maladroite, et championne de concours de shots ! Ami(e)s: LET'S PARTY ! Âme soeur: "Get out of my head, out my head / Yeah, we're high and low / You're dark at your worst / You're loved and you're cursed."
| Sujet: Re: A spider web, and I'm caught in the middle. (Chuck) Dim 29 Jan - 16:46 | |
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« I was a black sheep wandering You were an open wound Falling from so much darkness Into an empty room
Pictures that cut like daggers From halfway across the globe This time, you're the one across the ocean While I'm here alone
I wish that you could see Fragments of you and me Cut and pasted from dreaming unfurled I swear I'm still your girl
Hollow, the lingering cinematic Silence that colors these walls Time and space have conspired To make us worthy to hold it all
Destiny falls No second glance You broke the pieces of my soul like particle board It's a cheap romance You sold me short Before I had the chance To be your bright light fading fast Now the question stands Will you save the last dance? »
Dehors, le ciel bleu nuit s’étendait, percé des lumières londoniennes qui formaient leur halo orangé habituel. On s’appuya contre le mur, tandis que Benjamin rejoignait un ami à lui qui était un peu plus loin. Je fus soulagée, sans vraiment l’admettre, sentant que je n’avais envie que d’une présence et d’un petit cocon, celui que Chuck tissait autour moi, quitte à m’y étouffer. Je tapotai du pied au son de la musique qu’on entendait malgré la baie vitrée fermée. Quelqu’un venait de mettre un vieux tube des Bizarr Sisters, et des gens s’étaient mis à chanter en riant. J’entendais la voix de Gemma, au milieu des autres. J’eus un petit sourire. Dans le jardin plusieurs personnes discutaient, et j’avais l’impression qu’il était jonché de souvenirs qui compressait mon cœur. Je lançai un regard à Chuck, dont les doigts un peu tremblants attrapaient une cigarette dans son paquet aux angles légèrement écrasés. Est-ce qu’il sentait tout cela, lui aussi ? Cette atmosphère étrange, cette impression persistante que quelque chose était là, enfermé dans cette maison, le goût des premiers baisers peut-être, ou la tristesse de savoir qu’ils n’existaient plus que dans notre mémoire. Mon cœur battait doucement mais fort, résonnant dans ma poitrine, et je regrettais tout à coup tout ; ma relation avec Chuck qui m’avait fait perdre mon meilleur ami, ma relation avec Matteo qui me faisait perdre mon premier amour, Oxford qui me faisait perdre la moitié de moi-même, Londres qui me faisait perdre la tête.
- Ça va ?Je me demandai ce que Chuck aurait pensé s’il avait pu lire dans ma tête, en cet instant précis. Je n’étais pas sûre de ce que j’y lisais moi-même, et peut-être qu’un tel bordel l’aurait fait fuir. Il avait tant besoin de stabilité en ce moment, je le voyais bien, et je continuai à faire l’opposé, à nourrir ses espoirs tout en les rejetant, en soufflant sur les braises encore cramoisies tout en versant de l’eau glacée dessus. C’était ma faute – j’étais horrible.- Oui, oui, ça va, dis-je d’une voix un peu lointaine. Un peu étrange d’être là, avouai-je en mordillant ma lèvre.
Je regrettai tout à coup mon honnêteté, sentant bien que je n’aidais en rien. Mais je n’avais pas besoin de parler, non, Chuck savait ? Pourquoi mentir ? Je commençai à déchirer l’étiquette de ma bière, nerveusement, mes ongles tapotant contre le verre brun. Mon vernis rose saumon était tout écaillé.- Et toi, ça va ?Mais je connaissais déjà la réponse aussi, non ?- C’était bien ta soirée avec Heather jeudi ?Cette fois-ci je sentis que je m’étais mise à sourire un peu, comme si le prénom d’Heather opérait déjà des miracles sur mon cœur malmené. Elle me faisait rire en ce moment, j’avais toujours envie de lui parler et de la voir, parce qu’en ce moment elle était si enjouée de ses aventures avec Daniel qu’elle me faisait prendre des fou rires à chaque fois. Ça me faisait plaisir de la voir si hystérique, si heureuse. Parfois, je la trouvais un peu trop perspicace quand je lui parlais de Chuck et Matteo, et ça me donnait envie de me replier sur moi-même. Je n’avais pas envie de parler de ça, pas envie d’affronter tout ça…- Oui, c’était génial ! Heather est tellement hystérique de cette histoire avec Daniel que c’est contagieux, elle me remonte toujours le moral haha !… Remonter le moral… Mauvais choix de mots, qui impliquaient beaucoup trop de choses. Je bus une gorgée de ma bière, et tirai sur ma cigarette en sentant que j’allais vraiment me décomposer. Pourtant, tout mon corps semblait étrangement attiré par celui à côté de lui, comme si c’était là le refuge, et j’eus envie de tout à coup me rouler en boule contre Chuck et qu’il me prenne dans ses bras.
Mais nous étions immobiles, contre ce mur froid et dur, et Chuck sirotait sa bière. Comment se sentait-il, au milieu de toutes ses tentations qui devaient tant lui rappeler de choses ?- T’inquiète.Prise la main dans le sac, je sentis que je rougissais bêtement.- Euh, pardon, bégayai-je à moitié. Je ne veux pas que tu te sentes fliqué en plus de tout. Je remis derrière mon oreille l’une de mes mèches de cheveux. Mais c’est cool si ça va, j’espère que ça va bien se passer, je… Je suis admirative, en tout cas, avouai-je d’une petite voix.
Je tapai la cendre de ma cigarette, et comme un courant d’air glissa contre nous, je fermai mon perfecto que j’avais remis avant de sortir. J’avais envie d’appuyer ma tête contre l’épaule de Chuck.
Pourquoi avais-je toujours l’impression qu’il me possédait encore, comme s’il était infiltré sous ma peau ?- On rentre ? Dis-je à contrecœur, comme on avait fini nos cigarettes.
On retourna vers le canapé, et on reprit nos places, refermant la parenthèse. Je regardai successivement Chuck et Matteo. C’était étrange, chaque regard provoquait des émotions différentes, comme si mon corps coupé de tout part convoquait différents organes à chaque fois. Quand je posai mes yeux sur Matteo, j’avais l’impression que mon cerveau se calmait, que tout à coup j’étais rassurée, mais mon cœur à l’inverse semblait se serrer douloureusement, comme s’il se débattait. Quand je regardai Chuck, c’était l’inverse, je me sentais paniquer complètement, mais mon cœur gonflé battait comme jamais, comme si c’était bon, c’était sûr... Et à l’inverse, je me sentais tellement à ma place quand je le voyais, quand je regardai autour de nous, je me disais que c’était ça, depuis le début, c’était mon univers et Chuck y avait sa place, sa place centrale, comme le soleil autour duquel j’avais envie de tourner. Matteo, au milieu de mes amis, me semblait comme une pièce rapportée que j’essayais d’ajouter à un puzzle auquel il n’appartenait pas. Pourquoi ? Ce n’était pas nouveau que notre groupe s’agrandisse, plusieurs personnes gravitaient autour, partant et arrivant régulièrement, comme un microcosme bien à nous. Matteo pouvait en faire parti, s’il le voulait. Il le voulait, je le voyais bien.
C’était moi, au fond, qui ne voulait pas. C’était moi qui était encore amoureuse de Chuck. - Pas vrai, Emily ?Je sursautai, me tournant vers Matteo. Il avait les yeux légèrement plissés, comme s’il m’avait percé à jour, mais un petit sourire rassurant en coin.- Pardon, j’étais dans mes pensées, m’excusai-je, les joues brûlantes.
Par Merlin, je n’allais pas tenir la soirée. Je terminai cul sec le tequila sunrise que Carrie m’avait fait, et me redressai un peu, toujours assise sur l’accoudoir du large fauteuil dans lequel Matteo était assis. En face de moi, Blake parlait avec enthousiasme à Chuck, ses longs cheveux roux brillants sous la lumière tamisée de la pièce. Elle avait des dents très blanches, et quelques tâches de rousseurs. Chuck et elle s’étaient chopés une ou deux fois, avant que je mette avec lui. Je me demandais s’il lui plaisait toujours – ça ne m’aurait pas surprise – et surtout si elle plaisait encore à Chuck. Peut-être que ça aurait plus simple qu’il se mette avec elle, finalement. Au lieu qu’il me courre après alors que j’étais indécise et que je le faisais souffrir…- Emmmmm, viens, on va danser !!Gemma avait surgi de nulle part. Décidemment, c’était la reine du dancefloor ce soir ! Mais je n’étais pas stupide, je savais que depuis sa rupture avec Eleanor, elle oubliait en buvant un peu trop et en dansant à chaque soirée – je gardai un œil inquiet sur elle, mais je savais qu’elle était plus forte qu’elle ne le croyait. On fût plusieurs à se lever, et d’autres vinrent s’asseoir. Matteo n’était pas du genre à danser, et je lui fis un bref bisou sur la joue avant de rejoindre Gwen, Chuck, Blake et Gemma qui dansaient déjà.
Heureusement –ou pas ? – comme on était de plus en plus nombreux à danser, le groupe se dilua un peu, m’évitant une proximité physique insupportable avec Chuck et je me mis à danser en duo avec Gemma, sautillant partout et rigolant comme des folles.
Mais alors qu’on était en train de souffler, et qu’une nouvelle chanson commençait, je sentis mon cœur faire une embardée – oh !
Je me retournai. C’était étrange, cette impression d’être un peu dans un film... J’avais reconnu les notes instantanément, et alors que je cherchai Chuck parmi le groupe, j’eus l’impression que tout le monde s’écartait un peu comme, s’ils savaient, et en face de moi se tenait Chuck, avec ses fossettes, son regard brillant. Il me regardait, il avait reconnu aussi. Je sentis que je m’étais mise à sourire. La musique me paraissait plus forte. Les autres, plus flous. Je m’approchai de lui en riant, et attrapai ses deux mains, et on se mit à sauter en même temps que le rythme de la batterie et du synthé, et comme le premier vers commençait, j’entendis qu’on s’était mis à crier et à rapper – plus rien n’existait, plus rien mais ses mains dans les miennes et la mélodie qui fondait contre nous, délicieuse, qui m’entourait comme tout ce que je ressentais pour Chuck. |
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Chuck Carlton Adulte
Nombre de messages : 2817 Localisation : Là où on peut faire la fête ! Date d'inscription : 03/03/2010 Célébrité : Adam Brody Feuille de personnage Particularités: i should have known better Ami(e)s: Emmy-Nem, Haley, mon petit lapin! Oh vous inquiétez pas, ça nous choque autant que vous... ; Joy, eh ouais comme quoi ! ; Ruby Miss Parfaite ; Lilian, the one and only Âme soeur: come to me my sweetest friend can you feel my heart again i'll take you back where you belong and this will be our favorite song
| Sujet: Re: A spider web, and I'm caught in the middle. (Chuck) Mer 1 Fév - 18:00 | |
| - Et toi, ça va ?
Évidemment une question à laquelle je ne kiffais pas des masses répondre – je lui souris en retour en haussant les épaules ; bah, elle savait bien de toute façon. Et puis on en parlait quelque fois, surtout par textos, c’était plus facile qu’en face. Je n’avais de toute façon pas très envie de m’étaler là-dessus, surtout dans une soirée pareille au milieu de tout le monde et quand en plus Emmy avait ramené son andouille de mec qui pouvait surgir d’un moment à l’autre. Heureusement, on se marra vite avec l’histoire de Heather et Daniel que j’avais suivi de loin et qui semblait assez… riche en rebondissements (et autres) – et puis, évidemment, le moment inévitable.
- Euh, pardon. Je ne veux pas que tu te sentes fliqué en plus de tout. Mais c’est cool si ça va, j’espère que ça va bien se passer, je… Je suis admirative, en tout cas.
Un peu surpris, je n’allais pas mentir (admirative ?!), je fis un signe de la tête pour ne pas avoir à répondre, parce que déjà je ne savais pas trop quoi répondre et ensuite elle avait raison, je n’aimais pas me sentir fliqué et que je n’avais pas envie d’en discuter. Mais j’étais content qu’elle le comprenne – au fond, ça ne m’étonnait pas. Emmy avait toujours le chic pour me comprendre.
Comme il ne fallait pas non plus absuer et faire une contre-soirée dehors, on termina nos clopes et on revint à l’intérieur. Tout de suite, Blake me fit un signe pour que je m’installe à côté d’elle et se lança dans un récit assez drôle et enthousiaste de la dernière soirée qu’elle avait fait avec des anciens de Poudlard (à laquelle je n’étais évidemment pas allé), elle se mit à me raconter des anecdotes et à me donner des nouvelles de tout le monde, ce qui nous lança dans nos souvenirs et on se prenait fou rire sur fou rire. Elle aussi avait été à Gryffondor comme moi, dans la même année, et on avait plein de potes en commun, ce qui faisait qu’on rebondissait chacun sur ce que l’autre disait. Heureusement qu’elle était là, finalement, car dès que je tournais un peu la tête et que je tombais sur Emmy, quelque chose se crispait en moi et me donnait à moitié la nausée. Du coup j’avais un peu levé le pied sur les bières que je buvais, en prenant soin aussi de pas trop me faire remarquer. C’était con, mais je n’avais pas envie que tout d’un coup parce que ne je m’explosais plus la gueule en soirée, on se foute de moi ou on me fasse des remarques. Au fur et à mesure de la conversation, je captais de plus en plus que Blake me draguait, par ses gestes sur mon bras et par ses regards… Et même si je la trouvais canon il n’y avait rien de sexuel entre elle et moi, je le savais pertinemment, puisque je ne pensais qu’à Emmy. Comme je n’avais pas du tout envie de jouer avec Blake et de lui faire croire des trucs, je finis par m’éloigner un peu pour aller discuter avec Jack et des potes dans la cuisine, pendant qu’à côté la musique était de plus en plus forte.
Manque de bol, le sujet de conversation était sur la mère d’un des mecs qui avait fait des conneries avec ses thunes, si bien que la conversation s’étira de manière plus générale aux problèmes des uns des autres avec leur mère ou leur père… Très peu pour moi, donc. Non seulement ma visite de ce matin m’avait assez calmé, mais tout ce qui s’approchait de près ou de loin à ma mère me donnait des boutons. Je savais par Angie ce qu’elle était devenue, qu’elle créchait dans un nouvel appartement, qu’elle essayait de se reprendre en main – mais au fond, j’en avais strictement rien à foutre. Et je ne voulais pas en parler, parce que les gens réagissaient toujours de la même manière : ils me comprenaient, mais ils se disaient que j’avais besoin de renouer avec elle peut-être, ils arrondissaient les choses, ils tempéraient, etc. Mais non : c’était vrai, je m’en foutais, complètement. Elle était une étrangère et ce qu’elle devenait ne réveillait absolument rien en moi, c’était comme ça. Bref : du coup, je quittai la cuisine et revins dans la pièce principale, où tout le monde dansait, et je me sentis tiré par le bras par Gwen, alors je me laissai faire et me mis à danser avec elle : elle riait et elle sautait et sa joie était carrément communicative et on commença une choré en mimant tous les ustensiles de cuisine possible, ce qui nous fit prendre un fou rire. Blake était avec nous aussi, mais vu notre hystérie, heureusement, elle restait un peu à sa place.
Et puis… Les premières notes d’une chanson et… Directement mon regard capta celui d’Emmy et on se mit à hurler en même temps, comme si tout d’un coup plus rien n’était arrivé, plus rien n’existait ; j’agitais les bras en l’air pendant qu’elle les agitait en bas et boum, notre choré préférée était enclenchée : les sauts partout, les gestes d’indien, le gros rap, les hurlements, tout… Je riais tellement que j’en avais mal au ventre et que j’étais essoufflé mais je m’en foutais pas mal, peut-être qu’après j’allais me sentir con d’avoir fait ça mais c’était mon moment avec Emmy et je voulais en profiter à fond – surtout que visiblement, elle aussi. Par je ne sais quel miracle, les musiques qui s’enchainaient étaient quasiment toutes nos tubes et on hurlait les paroles en faisant tous les mouvements possibles ; c’était le pied. C’était tellement le pied que je ne sais même pas combien de temps on resta comme ça, à danser et à hurler et à être ensemble tous les deux dans notre bulle, mais tout d’un coup je me rendis compte que 1) je crevais de soif et d’épuisement 2) il faisait nuit noire dehors, je ne m’en étais même pas rendu compte… D’un coup de tête, je lui fis un signe vers la cuisine, et Emmy acquiesça, hors d’haleine elle aussi. Ses joues étaient toutes roses et ses cheveux ébouriffés (non, ne pas penser à passer sa main dedans, ne pas penser à ça). Fidèle à elle-même, en arrivant dans la cuisine elle se prit les pieds dans… sa propre chaussure et manqua de se tôler, je la rattrapai in extremis en me marrant de plus belle. Il n’y avait personne avec nous, et je me mis à errer entre les cadavres de bouteille vides… Hmmm…
- Wouaaah, ok ils sont pas là pour rigoler les gens !
Je me tournai alors vers le frigo, et Emmy vint presque contre moi… Hmm. Ne pas penser, ne pas penser… On découvrit un pack de bières planqué au fond, derrière deux salades, et on attrapa deux bouteilles. Il n’y avait pas beaucoup de lumière et je pouvais regarder Emmy du coin de l’œil tranquillement. Son visage était tout doux, quelque chose au fond de moi avait envie de lui sauter dessus autant que, bizarrement, se mettre à chialer.
Évidemment, un groupe de quatre personnes choisit ce moment pour rentrer en hurlant dans la cuisine (l’une des filles était visiblement au bord de se vomir dessus) et l’atmosphère changea d’un coup, comme si le sort était levé. Quelqu’un appela Emmy, je la suivis à moitié, et je me retrouvai séparé et retrouvai Blake et Gwen qui jouait avec un bilboquet et se mirent à me défier d’y arriver en trois coups. Je décidai de me laisser faire – après tout, Emmy et moi, ce soir, ça n’avait pas trop de sens, non ?
Il se passa une bonne demi-heure ; on s’était remis à danser parce que je m’étais rendu compte qu’il ne fallait pas que je reste assis dans un canapé à siroter ma bière ou à discuter parce que sinon j’allais bader, il fallait que je bouge et que je rigole – heureusement, vus les gens présents ici, c’était carrément possible. Et puis tout d’un coup, Emmy réapparut dans mon champ de vision, et j’eus l’impression qu’elle ne souriait pas, comme si elle était de mauvaise humeur. Je me rapprochai d’elle mine de rien, et essayai de prendre mon air le plus détaché possible :
- Hey, ça va ?!
… Quel con. Sans faire attention, j’avais posé ma main sur sa taille. |
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Emmy Yeats Employée au Ministère
Nombre de messages : 160 Localisation : Oxford ou Londres. Date d'inscription : 12/06/2014 Feuille de personnage Particularités: Terriblement maladroite, et championne de concours de shots ! Ami(e)s: LET'S PARTY ! Âme soeur: "Get out of my head, out my head / Yeah, we're high and low / You're dark at your worst / You're loved and you're cursed."
| Sujet: Re: A spider web, and I'm caught in the middle. (Chuck) Ven 3 Fév - 0:31 | |
| Je n’avais pas besoin de réfléchir, de contrôler, il me suffisait d’écouter et de me laisser faire. Alors j’écoutais, j’écoutais les chansons qui s’enchaînaient et qui n’étaient qu’à nous, j’écoutais le rire de Chuck, mais surtout, c’était mon cœur que j’écoutais. Mon cerveau et toutes ses inquiétudes s’étaient envolées, c’était comme si je l’avais débranché et que mon cœur suivait malgré moi. Il se calquait sur le rythme de la musique et sur Chuck qui dansait avec moi, comme une petite chorégraphie que nous connaissions par cœur. Pour la première fois depuis des mois, j’eus la délicieuse sensation de perdre la notion du temps, de le perdre parce que je le voulais et non parce qu’il m’échappait. J’avais chaud partout, jusque dans mes poumons brûlants, et mes veines qui bouillonnaient, le velours de ma robe me collait la peau mais j’avais l’impression qu’il se fondait dedans, que c’était comme si j’étais enveloppée de toute part. Autour de moi, de nous, plus rien ne comptait, et tout m’était bien égal. Finalement, Chuck me fit un signe vers la cuisine, et je me mis à rire et à hocher la tête, parce que oui, j’avais la gorge sèche, le visage rouge, et j’étais morte de soif. J’avais envie d’une bière fraîche, d’aller prendre l’air, de regarder les étoiles qui filtraient à travers les nuages éparses dans la nuit à présent noire, et m’allonger dans l’herbe un peu sèche de ce jardin que j’aimais tant. Je voulais que Chuck soit là aussi.
Comme d’habitude, je trébuchai, mes jambes cotonneuses et fatiguées, et je poussai un petit cri en riant en même temps, tandis que Chuck me rattrapait, sa main, mon bras, la chaleur de sa paume… On riait, il n’y avait que nous, dans cette petite cuisine qui était devenue une petite bulle tout à coup. Chuck slaloma entre les bouteilles vides, beaucoup plus adroits que moi.
- Wouaaah, ok ils sont pas là pour rigoler les gens !
On ricana d’un air entendu avant d’ouvrir le frigo. Me penchant par-dessus l’épaule de Chuck, on regarda à la recherche d’un peu d’alcool restant. J’avais son odeur familière qui me revenait dans le nez, émanant sûrement de son cou, et je sentis des petits picotements le long de ma colonne vertébrale. Je fermai les yeux l’espace de quelques secondes – tout était bien. Je sentis le regard de Chuck sur moi, et c’était comme si à nouveau le temps s’arrêtait un instant. J’avais envie de me laisser aller, de me laisser emporter par le courant, de glisser à nouveau, comme je l’avais déjà fait avant. Je n’avais pas oublié la sensation, ensuite, cette évidence, toute simple…
Je sursautai et m’écartai brusquement. Quatre personnes venaient de rentrer dans la cuisine en criant et riant à moitié, et on s’écarta, tandis que dehors, quelqu’un m’appelait. Le charme était rompu. Je sortis de la cuisine, et tombai nez à nez avec Matteo qui me cherchait visiblement – mes joues devinrent cramoisies et tout à coup, je réalisai ce qui venait de se passer.
- Je te cherchais. Sa voix était étrangement calme. On peut aller prendre l’air ?
Je n’étais pas stupide, j’avais bien compris. La mort dans l’âme, je le suivis, attrapant au passage ma veste. J’avais froid tout à coup, et envie de pleurer, sans trop savoir pourquoi. Je me sentais prise au piège. En sortant, j’allumai une cigarette nerveusement, et suivis Matteo qui s’écartait un peu du monde sur la terrasse. Il allait à l’écart… Mon estomac se mit à se contracter désagréablement. Matteo se tourna finalement vers moi, son visage fermé, avec un sourire triste. Il avait l’air plus grand que d’habitude. Il me regardait sans rien dire, attendant sûrement que je parle.
- Je comprends mieux pourquoi tu ne m’invitais jamais à vos soirées, finit-il par dire, puisque j’étais incapable de parler. Sa voix était toujours aussi douce, il n’avait pas l’air en colère, et cela me mit encore plus mal. - Comment ça ? - Tu ne voulais pas que je te vois avec Chuck.
Silence. Terrible silence.
- Désolée, je ne voulais pas te lâcher pendant la soirée, mais tu n’aimes pas danser, et, hm, je… - Ce n’est pas la question. Tu peux danser autant que tu veux, avec qui tu veux… Simplement… Il se tût un instant, cherchant visiblement ses mots. Tu n’es pas toi quand tu es juste avec lui. Enfin, non, c’est l’inverse je crois… Tu n’es toi qu’avec lui. Je ne t’avais jamais vu aussi lumineuse que quand tu rigolais avec lui. -Mais non, ce n’est pas ça, protestai-je, vainement. - Certains pensaient même que vous étiez ensemble. Quand je te cherchais, un mec m’a dit que tu étais avec ton copain dans la cuisine.
Au bout de mes doigts, ma cigarette se consumait. L’odeur me donnait la nausée. Je n’avais plus envie de fumer.
- Mais parce que certaines personnes nous ont connus en couple et ne savent pas forcément qu’on a rompu, ça ne veut rien dire ! - Si, ça veut dire que vous vous comportez tellement comme un couple que les gens ne voient pas la différence. -Non, c’est pas ça ! Je sais que je suis proche de lui, mais c’est mon meilleur ami, il l’a été bien avant que je sorte avec lui, c’est pour ça, je – - Emily, arrête, murmura-t-il d’une voix douce. Je sentis que les larmes me montaient aux yeux, mais je papillonnai des cils pour les chasser. Regarde, tu es tellement différente ici, on ne t’appelle même par ton prénom ? -Hm, non, c’est toi qui ne m’appelle pas par mon prénom… Tout le monde m’a toujours appelé Emmy, à part à Oxford…
Cette fois-ci, je vis dans son visage que je l’avais vraiment blessé. Il accusa le coup quelques secondes, le regard un peu vitreux. Mon cerveau se mit à paniquer complètement.
- Matteo, murmurai-je. J’allais fondre en larmes à tout instant. C’est avec toi que je suis, et tu sais que je t’apprécie beaucoup – - Je ne veux pas que tu m’apprécies ! Il avait haussé la voix, tout à coup. Je sais que tu m’as toujours dit que tu ne voulais rien de sérieux, mais au bout de six mois, je crois que j’ai fini par tomber amoureux de toi. Je suis désolé, mais je pense que tu es la première à savoir ce que c’est que de ne pas pouvoir retenir ses sentiments…
Je restai interdite.
- Je crois qu’il vaudrait mieux rentrer. Il eut un petit sourire triste, et eus un geste vers moi. Tu viens ?
J’hésitai ; je pensais à Chuck, à ce qu’il m’avait dit, que ces soirées étaient difficiles pour lui, qu’il avait besoin d’être entouré, est-ce que je pouvais partir, est-ce qu’il avait besoin de moi, mais ce n’était pas ma responsabilité, ou peut-être que je le voulais ?! J’hésitai, quelques secondes de trop, et la main de Matteo retomba, son regard se voilant.
- Tu devrais rester, dit-il, d’une voix lourde et triste. - Non, non, je viens, je rentre, protestai-je faiblement. Mais c’était trop tard. Il posa sa main sur mon bras, et pencha vers moi, déposant un baiser sur ma joue. - Pas la peine de mentir… A moi comme à toi-même, murmura-t-il tristement.
L’instant d’après, il était remonté vers la maison, et j’étais toute seule, dans le noir de la nuit opaque.
Je sentis une solitude profonde s’infiltrer partout en moi, dans mes veines, dans mon cœur, mon cerveau, le fond de mon palais, et avec, la terrible envie de pleurer, mais aussi la colère, une colère étrange aussi glaciale que brûlante, qui se pressait contre mes poumons. J’inspirai, et expirai, secouai ma tête, et finalement reprit la direction de la soirée. Mon hésitation avait parlé pour moi-même, non ? Je voulais rester, non ?
- Hey, ça va ?!
Je sursautai. Chuck était face à moi, me prenant par surprise, et pire encore, il avait posé sa main sur ma taille, peut-être par habitude, je n’en savais rien, mais je sentis des frissons me parcourir, partout dans le bas du ventre, en même temps qu’une colère terrible me prenait. Je m’écartai vivement, le souffle court.
- Oui, oui, c’est bon, dis-je plus sèchement que je ne l’aurais voulu.
Je ne voulais pas faire d’histoires, je sais que c’était l’opposé de ce qu’il fallait à Chuck dans un tel moment, mais tout m’écrasait, et je me détournai de lui, fuyant, cherchant un refuge pour me calmer. J’évitai les gens qui dansaient, et m’engouffrai dans un couloir, cherchant un endroit calme, juste un moment de calme…
Mais des bruits de pas me firent rapidement comprendre que je n’étais pas seule.
Je me retournai. Chuck était là. Je serrai mes poings, avant de prendre mon visage dans mes mains, sentant les larmes monter, mais je les retins à temps, appuyant un instant mon front dans mes paumes. Je relevai la tête, et la tournai vers Chuck.
- S’il te plaît…
S’il te plaît, va-t’en, je ne peux pas gérer ça, pas maintenant… L’acide remontait et me brûlait la gorge. Je déglutis péniblement.
- Il est parti. Matteo, dis-je d’une voix sèche. On s’est disputé. J’avais essayé de parler plus doucement, et je m’appuyai contre le mur, respirant, passant mes mains dans mes cheveux, griffant légèrement mon crâne. Enfin, non, même pas, il a à peine haussé la voix, je voyais bien qu’il était juste blessé et déçu, c’était encore pire, haha ! Je tapai le plat de ma main contre le mur, vivement, exaspéré par moi-même. Je jetai un regard à Chuck. D’après lui, je suis différente avec toi, je suis… lumineuse, au point que visiblement certaines personnes à la soirée pensaient qu’on était encore ensemble. Quelqu’un lui a dit que tu étais mon copain, non mais t’imagine, putain… J’inspirai, mais je commençai à perdre le contrôle. J’étais censée dire quoi en retour moi ? J’ai même pas réussi à mentir !
J’enfouis ma tête dans mes mains, sentant que je m’étais mise à trembler.
- Pourquoi je fais toujours ça ? Je m’étais redressée, décollée du mur, et mise face à Chuck. On était terriblement proche, et son corps m’attirait comme un aimant. J’avais envie d’agripper son tee-shirt et de crier. Pourquoi à chaque fois tu fais ça, tu reviens, et moi je fonce, je suis incapable de résister ?! Et ensuite c’est quoi le résultat ?! Regarde où ça a mené… A quoi ça sert ? Peut-être qu’au fond on est pas compatible, peut-être que je vais encore te perdre, et… Et… Peut-être que ça va encore me briser le cœur, achevai-je, alors que ma voix se brisait elle aussi, noyée dans l’incertitude et la culpabilité dans laquelle toute cette soirée m’avait plongé. |
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Chuck Carlton Adulte
Nombre de messages : 2817 Localisation : Là où on peut faire la fête ! Date d'inscription : 03/03/2010 Célébrité : Adam Brody Feuille de personnage Particularités: i should have known better Ami(e)s: Emmy-Nem, Haley, mon petit lapin! Oh vous inquiétez pas, ça nous choque autant que vous... ; Joy, eh ouais comme quoi ! ; Ruby Miss Parfaite ; Lilian, the one and only Âme soeur: come to me my sweetest friend can you feel my heart again i'll take you back where you belong and this will be our favorite song
| Sujet: Re: A spider web, and I'm caught in the middle. (Chuck) Ven 17 Fév - 17:59 | |
| https://www.youtube.com/watch?v=XalyH7mdxMsYou know I've been hurt before you Yeah you know the score And I know you want more You want me to go out Yeah you know I get high score I get cold when you don't go slow But I know you want more You need me to go out And I know you were worth it And I know this gonna work it I could only let you win But I'm freezing I'm not running away I'm not running away I will feel the pain instead I'm not running again I'm not running again Even though I'm scared Baby - Oui, oui, c’est bon.
Évidemment, elle m’avait dégagé en même temps – j’aurais fait pareil à sa place, en toute logique. Je regrettais déjà mon geste à la con, parce que ça n’allait rien arranger, parce que j’avais l’impression qu’en une seconde j’avais tout pété une fois de plus. Mais au fond c’était tellement fragile… Je ne voyais pas vraiment comment ça allait pouvoir continuer. Surtout que le regard d’Emmy était froid et fuyant, et que l’instant d’après elle était partie, alors que moi j’étais resté figé comme un débile. Un regard autour de moi suffit à me rendre compte que la fête continuait à battre son plein et que les gens n’avaient pas spécialement remarqué notre petit manège, ça dansait et ça riait et ça buvait, et j’avais tout d’un coup l’impression d’être tout sauf à ma place. Je partis à la suite d’Emmy, parce que je voulais en avoir le cœur net. Une chose était sûre : c’était mal barré, et je le sentais gros comme une maison, ça allait mal finir.
Elle était partie dans le couloir et je me faufilai à sa suite, jouant des coudes entre les quelques personnes sur mon chemin. Peut-être qu’avec tout ce que j’avais traversé ces derniers mois, et surtout avec toutes les merdes que j’avais traversées, je finissais par avoir un don particulier pour les sentir, mais mon cœur battait trop fort et je me sentais trop mal à l’aise pour ne pas être certain de mon intuition. Il s’était passé quelque chose et Emmy me faisait la gueule, probablement parce que j’étais allé trop loin ou quelque chose du genre. Moi qui me faisais tout petit parce que j’avais peur de perdre son amitié, j’étais en train de me dire que j’avais fait tout le contraire de ce qu’il aurait fallu… Brusquement c’était comme si quelque chose tombait sur mes épaules et je connaissais trop bien cette sensation pour savoir que j’allais y résister comme avant – il ne fallait pas y penser surtout, il ne fallait pas m’imaginer ce qui aurait pu me permettre de l’oublier, pas ici, pas maintenant. Je m’arrêtai quand elle se retourna, visiblement mal à l’aise elle aussi ; elle se passait les mains dans ses cheveux et sur ses joues comme quand elle allait dire quelque chose qui ne ferait plaisir à personne, ni à elle, ni à moi. Je la connaissais trop bien, me dis-je avec un petit sourire qui ne put évidemment pas s’exprimer. Le couloir était sombre, heureusement – je n’avais pas envie de voir l’éclat de ses yeux, ou de risquer que quelqu’un nous découvre là, et je préférais de loin l’obscurité au reste, maintenant. C’était quand je marchais la nuit que j’avais le cœur le plus léger, bizarrement.
- S’il te plaît…
???
Je haussai les épaules d’un air de dire : je ne comprends rien.
- Il est parti. Matteo. On s’est disputé. Enfin, non, même pas, il a à peine haussé la voix, je voyais bien qu’il était juste blessé et déçu, c’était encore pire, haha ! D’après lui, je suis différente avec toi, je suis… lumineuse, au point que visiblement certaines personnes à la soirée pensaient qu’on était encore ensemble. Quelqu’un lui a dit que tu étais mon copain, non mais t’imagine, putain... J’étais censée dire quoi en retour moi ? J’ai même pas réussi à mentir !
… Ah. Bon.
J’aurais menti si j’avais dit que je ne l’avais pas vu venir, une bonne petite dispute entre les deux, surtout après les premières présentations mais… Qu’elle ait rapport avec moi était un peu inattendu et surtout, me flattait d’une manière un peu chelou. Tout d’un coup mon cœur battait un peu plus vite, parce qu’il espérait.
- Pourquoi je fais toujours ça ? Emmy était au bord des larmes et faisait tout pour les ravaler, mais moi je me sentais figé sur place, comme un rocher, incapable d’avoir un geste ou de dire un mot. Mon cerveau tournait à mille à l’heure : qu’elle était la réaction la plus appropriée ? Sortir la carte du pote compatissant ? La prendre dans mes bras, la rassurer, lui dire que tout irait mieux au matin ? Comme si j’en avais envie… J’avais juste envie de la prendre contre moi et la serrer et embrasser son cou et mordiller son oreille et glisser ma main dans son dos nu et la reprendre pour de bon. Matteo pouvait bien aller se faire foutre. Pourquoi à chaque fois tu fais ça, tu reviens, et moi je fonce, je suis incapable de résister ?! Et ensuite c’est quoi le résultat ?! Regarde où ça a mené… A quoi ça sert ? Peut-être qu’au fond on est pas compatible, peut-être que je vais encore te perdre, et… Et… Peut-être que ça va encore me briser le cœur.
Au moins, c’était dit. Je sentis des frissons remonter le long de ma colonne tandis que sa voix faiblissait et tremblait. Je ne voulais pas briser son cœur, je ne l’avais jamais voulu d’ailleurs, elle ne comprenait pas tout ce qui se passait depuis que j’étais clean ? J’avais l’impression qu’il y avait un mur entre nous tout d’un coup, parce que tout ce qu’elle disait me renvoyait une image de moi tellement différente que… Peut-être que c’était trop tard ?
Mais non, c’était complètement con : pas compatibles ? Je pouvais bien être foudroyé sur place si on n’était pas compatibles, elle était la meuf avec qui j’avais été le plus complice et le plus proche, même en si peu de temps !
Dans la vie, il y avait des choses à faire et des choses à éviter ; ce n’était un secret pour personne, je n’étais pas très bon pour éviter les conneries. Il se passa de longues secondes de blanc et puis l’instant d’après j’avais pété le mur qui nous séparait en me rapprochant d’elle, complètement, en prenant son visage entre mes mains pour lui relever la tête et en la poussant contre le mur tandis que mon cœur avait explosé à l’intérieur de moi et se répandait un peu partout. Et puis je l’embrassai à l’image de ces derniers mois, avec toute ma frustration, ma peur, mon envie et ma colère, et le contact de ses lèvres était tellement brûlant qu’il nous électrisa tous les deux – je sentais qu’elle agrippait mon t-shirt puis mon visage et que nos mains se gênaient et se débattaient alors j’en glissai une dans le bas de son dos, sous sa veste, là où sa peau apparaissait dans le décolleté de sa robe. Elle me répondait autant que je m’accrochais à elle et je m’arrêtais seulement de l’embrasser quand la tête se mit trop à me tourner – j’avais du oublier de respirer à un moment. Je décollai mon corps du sien à regrets, et plongeai mon regard dans le sien avant de me reculer.
- Je ne sais pas comment tu peux t’imaginer qu’on n’est pas compatibles, je ne me suis jamais senti aussi proche de quelqu’un qu’avec toi… Et puis, avant que… Avant que je fasse de la merde, c’était parfait, nous deux, non ?
Si elle me disait le contraire, je n’y comprenais plus rien.
- Je suis désolé pour ta dispute avec Matteo, je ne voulais pas que ça se passe comme ça pour toi et te mettre de la merde, mais je crois que c’est le moment, je n’y arrive plus, je suis trop amoureux de toi Emmy, je suis là et je t’attends et je n’attends que toi et je ne sais plus comment faire autrement. J’ai envie d’être avec toi, c’est tout ce que je sais. C’est à toi de savoir ce que tu veux, maintenant, je crois, conclus-je simplement. Je ne prévois pas de te laisser, mais… Je haussai les épaules, pour ça il faut me laisser une chance, non ?
Mes bras étaient bizarrement inertes, tout mon corps semblait trop léger, libéré de ce dernier poids, presque vide maintenant. Voilà : c’était dit. Je ne pouvais pas faire mieux. Je ne pouvais pas faire plus.
Je fis un pas en arrière, le visage d’Emmy m’indiquait clairement qu’elle était trop perdue et bouleversée pour répondre maintenant, pour me donner ce que je voulais, et moi je ne pouvais pas rester là en attendant. J’attrapai ma veste posée sur la rampe de l’escalier qui montait en rond vers l’étage et l’enfilai – je me retournai une dernière fois pour lui sourire tant bien que mal et lui dire au revoir d’un petit signe de tête. Au bout du couloir on entendait la musique et les rires mais j’étais incapable d’y retourner et de prétendre quelque chose, j’étais trop triste et trop vide pour ça. Je glissai mes mains dans mes poches et après avoir tiré la porte derrière moi je sortis mon téléphone pour prévenir Jack que j’étais rentré chez moi et que la soirée était super, mais que j’étais fatigué. Autour de moi, la nuit me paraissait tellement immense et tellement sombre que j’avais l’impression de marcher au milieu de nulle part. |
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Emmy Yeats Employée au Ministère
Nombre de messages : 160 Localisation : Oxford ou Londres. Date d'inscription : 12/06/2014 Feuille de personnage Particularités: Terriblement maladroite, et championne de concours de shots ! Ami(e)s: LET'S PARTY ! Âme soeur: "Get out of my head, out my head / Yeah, we're high and low / You're dark at your worst / You're loved and you're cursed."
| Sujet: Re: A spider web, and I'm caught in the middle. (Chuck) Sam 18 Fév - 13:44 | |
| “Sometimes the eye of a hurricane is the safest place to be.”
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« I was as pure as a river But now I think I'm possessed You put a fever inside me And I've been cold since you left I've got a boyfriend now and he's made of gold And you've got your own mistakes in a bed at home I'm hoping you could save me now but you break and fold You've got a fire inside but your heart's so cold
'Cause I've done some things that I can't speak And I've tried to wash you away but you just won't leave So won't you take a breath and dive in deep 'Cause I came here so you'd come for me
I'm begging you to keep on haunting I'm begging you to keep on haunting me I'm begging you to keep on haunting I know you're gonna keep on haunting me. »
Chuck était proche et loin à la fois, son corps près du mien dans ce petit couloir, mais le reste nous séparant. C’était comme des aimants dont on s’amusait à coller les pôles identiques pour qu’ils s’éloignent. A la fin, l’un des deux aimants finissaient par craquer, bougeait, et revenait se coller à l’autre…Chuck bougea, et tout à coup il était contre moi, je sentis ses mains saisir mon visage et le relever brusquement vers le sien. Ses yeux brûlaient dans la lumière noire du couloir. J’y voyais les flammes qui s’emparaient de ses pupilles. J’entendais son cœur qui battait fort – ou peut-être que c’était le mien. Je sentis le mur contre mon dos, le corps de Chuck s’appuyer contre le mien.
Puis, plus rien.
L’instant d’après, Chuck s’écartait, le souffle court. Mon souffle était court aussi, complètement affolé. Je baissai les yeux un instant. Le col du tee-shirt de Chuck était froissé. Ma poitrine se soulevait rapidement, comme si j’essayais d’happer l’air restant, et mes lèvres tremblaient, ma langue brûlait. Je regardai Chuck. Ses lèvres étaient légèrement entrouvertes, et il respirait fort lui. Je réalisai doucement que j’avais le goût des siennes contre les miennes. Petit à petit, la réalité s’installa autour de moi, et je compris ce qui venait de se passer, pourquoi dans mon ventre les fils électriques avaient court-circuité et pourquoi j’avais chaud partout. Nous nous étions embrassés…. Ou plutôt, nous avions bataillé, nos mains fébriles à la recherche de l’autre, nos lèvres complètement embrassées, nos corps qui se répondaient, tout l’un contre l’autre. Dans le bas de mon dos, ma peau était rouge et brûlante, là où il avait posé sa main qui avait fondue et laissée sa marque. Il m’avait embrassé comme s’il m’avait crié je t’aime, et j’avais répondu sans réfléchir, comme si quelque chose avait pris le dessus en moi. Tout tournait, j’avais chaud, j’avais peur, je ne comprenais plus rien, mon cerveau s’était complètement emballé.
Pourtant, pendant quelques secondes, Chuck était encore contre moi et… Quelque chose de calme se répandait autour de nous, en moi. C’était comme si tout à coup, j’étais au centre de la tornade, là où tout était serein. Autour de nous, tout grondait, se déchirait, la réalité continuait de s’envoler dans tous les sens. Mais là, contre Chuck, juste tous les deux, avec son parfum qui s’enroulait autour de mon cœur, je n’avais plus peur. Le reste pouvait bien continuer de se détruire…
Mais le calme ne pouvait pas durer. Chuck finit par s’écarter, et la magie se brisa.
- Je ne sais pas comment tu peux t’imaginer qu’on n’est pas compatibles, je ne me suis jamais senti aussi proche de quelqu’un qu’avec toi… Et puis, avant que… Avant que je fasse de la merde, c’était parfait, nous deux, non ?
J’entendais sa voix qui me paraissait lointaine, un peu tremblante… Le calme qui avait coulé dans mes veines disparaissait petit à petit, mais il me laissa le temps d’être assez confiante pour hocher la tête tout doucement, pour confirmer ce qu’il venait de dire. C’était sûrement la dernière chose censée que je pourrais faire – dans mon ventre, quelque chose vibrait, et je comprenais bien que la panique commençait à me reprendre et à me retourner les entrailles.
- Je suis désolé pour ta dispute avec Matteo, je ne voulais pas que ça se passe comme ça pour toi et te mettre de la merde, mais je crois que c’est le moment, je n’y arrive plus, je suis trop amoureux de toi Emmy, je suis là et je t’attends et je n’attends que toi et je ne sais plus comment faire autrement. J’ai envie d’être avec toi, c’est tout ce que je sais. C’est à toi de savoir ce que tu veux, maintenant, je crois. Je ne prévois pas de te laisser, mais… Pour ça il faut me laisser une chance, non ?C’était trop, trop, je ne pouvais pas, je ne pouvais pas – j’avais à nouveau le souffle court, mais parce que l’angoisse me prenait, je… Je ne savais pas… Il ne pouvait plus attendre, c’était maintenant ou ce n’était plus rien, c’était donc ça ?! Mais comment savoir ce que je voulais moi ?! Et Matteo… Oh, Matteo… Qu’est-ce que j’allais lui dire ?! Chuck n’y arrivait plus lui, ça ne marchait pas, tout ça ne marchait pas et je le savais très bien depuis le début. Je n’y arrivais plus non plus. Tout s’appuyait sur mes épaules et c’était lourd, trop lourd, j’avais peur. J’étais terrifiée, et ça paralysait tout mon corps. Je voulais disparaître, ne plus gérer tout ça, ne plus affronter mes indécisions.
J’avais tellement, tellement envie de fondre en larmes.
Chuck s’écarta, et je ne compris pas bien ce qu’il faisait, mais l’instant d’après il était parti, il m’avait fait un dernier signe de la tête, il avait souri avec ses fossettes que j’aimais tant. J’étais toute seule dans le couloir. La musique résonnait encore au loin, et j’avais les oreilles qui bourdonnaient. Glissant tout doucement le long du mur, je me laissai tomber sur le sol et enfoui mes mains dans mon visage, respirant difficilement. Les paupières closes, j’essayais de débrancher mon cerveau qui tournait en boucle, et d’oublier, juste l’espace de quelques secondes, tout ce qui me terrifiait – rompre avec Matteo, perdre Chuck ou le retrouver, mais surtout, surtout, ce calme doux qui m’avait habité quand j’avais finalement décidé de me laisser aller.(terminé) |
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| Sujet: Re: A spider web, and I'm caught in the middle. (Chuck) | |
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