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| La cavalière mystère [ PV ] | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: La cavalière mystère [ PV ] Lun 21 Déc - 15:06 | |
| Dépité d’apprendre la nouvelle, Aleksandr en voulait presque à Paola d’être indisponible. Le groupe de probables cavalières se réduisait considérablement, et bien que ce ne soit pas la demande qui fasse défaut, le russe se montrait d’une exigence quasi ridicule. Et quand je dis « quasi », croyez moi, c’est un doux euphémisme ! Râleur, il avait néanmoins tenu à noter sur un petit carnet les noms de toutes les potentielles, et au fur et à mesure qu’il barrait certaines demoiselles d’un gros trait rouge ou rajoutait à leur patronyme un méchant sobriquet, la liste elle se réduisait. Fondait même comme neige au soleil ! Evidemment cette manie de classer les filles par la qualité de leurs attributs plus que leur Q.I ne dura qu’une petite semaine, le temps de s’en lasser et décider à J-2 qu’il n’irait pas à ce bal ridicule.
Entre temps l’idée d’être exclu d’une fête, même de rosbeef enrubannés, lui filait le cafard. Et si tous les élèves affichaient une mine radieuse lui se faisait un honneur de leur apprendre à correctement faire la gueule. En la matière il excellait. Bien au chaud dans ses idées noires, ses sempiternelles plaintes, le rabat-joie de service prenait un malin plaisir à méchamment renvoyer toutes les filles qui avaient le courage de l’aborder. Chacun se défoule comme il peut !
Et pourtant, à J-1, irrité de constater que des garçons bien moins gâtés que lui parvenaient à se trouver une cavalière et semblaient même respirer la bonne humeur, Aleksandr fut piqué d’une telle jalousie, une si vilaine envie de briser leur joie qu’il se décida à inviter une fille au bal de Noël. Malheureusement, vous vous en doutez certainement, mais un jour avant le Grand Jour les meilleures étaient déjà prises, les moyennes de même. Ne restaient que les autres, c’est-à-dire celles dont personne n’avait voulu. Après avoir remué ciel et terre, revu à la baisse ses espoirs et même songé à leur lancer un petit sort, Aleksandr du se résoudre à jeter l’éponge ! Entre temps Paola, ô la vilaine petite, avait trouvé une excuse béton pour ne pas assister au bal.
Malade de rage, suffoqué de jalousie le slave jeta un dernier coup d’œil à sa liste pour se rendre compte qu’elles étaient toutes prises, les dernières comprises. La veille, étendu sur son lit, il fixa son plafond en songeant à ses dernières cartes. Malheureusement il n’en restait aucune et une soirée passée dans la chambrée vide lui paraissait insoutenable, d’un ennui tel qu’il préférait encore s’enfermer à la bibliothèque. Evidemment la bibliothèque même serait fermée. D’un autre côté il sentait bien malgré lui qu’il s’ennuierait à mourir à ce fichu bal s’il n’avait personne pour l’y accompagner, ne serait-ce que le distraire le temps d’une danse ou deux. Alors Petchorine sombra dans un sommeil agité qui ne s’apaisa au petit matin lorsqu’en se levant il se surprit à penser qu’après tout ce ne serait pas le bal qui serait passerait de lui mais bien l’inverse !
Les propos de Miss Woodley étaient certainement très intéressants pensa-t-il vaguement, conscient qu’il avait la tête ailleurs, et se disant qu’il lui suffirait de recopier les notes d’un de ses camarades plus tard il se laissa bercer par les souvenirs de ses précédents Noël. Aleksandr avait reçu de sa grand-mère un très beau costume, l’une de ces élégantes redingotes noires qui mettaient en valeur sa robustesse et une paire de chaussures qu’il n’aimait pas spécialement mais qui complétaient admirablement le costume. Certainement un tailleur français, l’un de ces parisiens se souvint-il avoir pensé en voyant la finesse de ses gants blancs. Une pensée en appelant une autre, Petchorine se surprit à penser à Agnès de Rochefort, mais à peine l’idée l’effleura-t-il qu’il la jeta aux orties.
Par chance il n’échoppa d’aucune punition pour son manque d’attention flagrant. Peu pressé de se rendre à son prochain cours, il traîna délibérément des savates dans un couloir plein d’élèves. C’est en tournant à un angle qu’il aperçut une frimousse familière. Un sourire éclaira un peu son visage d’apprenti Dracula, les canines et yeux injectés de sang en moins, mais cet air tellement avenant… Jour J et toujours pas de cavalière. Bien sur le matin même il avait décidé qu’il n’irait pas au bal, mais en croisant Chloé Ruiz il ne put réprimer une pensée, un plaisir secret qu’il se gardait bien de révéler à la Serpentarde. Tout compte fait, aller au bal de Noël avec Chloé Ruiz serait certainement un moment à ne surtout pas oublier. Bien décidé à l’aborder il ouvrit la bouche mais n’eût pas le temps d’en placer une qu’elle avait déjà tourné à l’angle. Déçu, il mit deux fois plus de temps à se rendre à son cours d’Histoire de la Magie.
C’était décidé, il avait même préparé un discours qu’il oublierait surement dans la minute, mais lui, Aleksandr Petchorine irait au bal avec Chloé Ruiz. Allant d’un pas léger, il songeait de bonne humeur qu’il ne pouvait trouver une meilleure cavalière pour le préserver de l’ennui, et bien qu’il lui conservât une dose de rancœur, il se sentait gai comme un lutin lorsqu’il croisa une bande de Serpentards. La suite vous la connaissez surement, mais pour faire simple sachez qu’il tomba nez à nez avec LE cavalier de son ex future cavalière qu’il jugea de crétin boursouflé, frimeur et d’une laideur immonde.
Vexé qu’elle puisse lui préférer un pareil crétin, il se renfrogna, passa de gai comme un pinçon à la caricature même du sombre slave prêt à tout démolir. En effet pour être sombre son humeur l’était et cela se reflétait si bien sur son visage que ses yeux noircis de jalousie lancèrent des éclairs. Il avait cette chevelure noire des mauvais jours. Le hasard le mena ce jour là à la bibliothèque parce que c’était sur sa route et parce qu’il n’avait rien de mieux à faire. N’allez pas croire que le pauvre chou cherchait à noyer sa peine dans je ne sais quel ouvrage poussiéreux, mais parfois il faut savoir être fataliste. Donc, parce que c’était sur son chemin, il pénétra dans le calme feutré… Qui résonnait de gloussements reconnaissables entre mille.
Piqué jusqu’au trognon, il attrapa au hasard un livre d’Histoire de la Magie particulièrement épais dans l’espoir de rattraper ce qu’il avait manqué, mais l’ouvrage libérant ainsi un espace il reconnut un visage. Elle semblait ne pas remarquer cette paire de yeux sombres qui la considéraient d’un œil nouveau, et toute à ses études, il lui trouva une certaine grâce, une sorte de pureté, d’intelligence et de distinction qui jetait un monde entre elle et les gloussements. Alors qu’il avait déjà renoncé au bal, il se souvint d’une journée en particulier qu’il avait passé en sa compagnie. Tandis que les détails se matérialisaient, reprenaient forme dans son esprit une chaleur nouvelle coulait dans ses veines, un sentiment agréable de confort. Il sourit à cette pensée, sa colère s’évaporant bien vite.
Apaisé, ses cheveux prirent une belle teinte automnale, un châtain saupoudré de reflets roux tandis que ses yeux se transformaient en un noisette vif, brillant et limpide. Après tout Hermione Granger n’était pas la plus moche et de loin supérieure en intelligence. Rassuré, il reposa le bouquin, sortit de sa cachette et vint s’asseoir face à elle. Sans lui laisser une seconde il se pencha en avant afin que personne n’entende leur conversation :
- Salut Granger. La question est très simple et la réponse est Oui ou Oui. Alors est-ce que tu veux bien être ma cavalière ce soir ?
Je vous l’accorde, il y a des relents de communisme dans sa façon d’inviter Hermione Granger au bal de Noël, mais parfois il faut savoir brûler les étapes et s’exprimer clairement. Quitte à passer pour un communiste… Il ne lui laissa pas même le temps de répondre et s’éloigna aussi discrètement qu’il était venu.
Le fameux soir Aleksandr se regarda une dernière fois dans la glace, ses cheveux châtain aux reflets roux et ses yeux d’aigle perçants, mit ses gants en pensant à Hermione. Au fond de lui un dernier doute subsistait…
Saurait-elle enfin se coiffer ? |
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Invité Invité
| Sujet: Re: La cavalière mystère [ PV ] Lun 21 Déc - 21:10 | |
| Je sentais que c'était une mauvaise idée, un truc que je regretterai probablement dans les années qui allaient suivre, et pendant l'espace d'une seconde j'essayais de me souvenir du pourquoi, du comment j'en étais arrivé là. Je n'étais pas né de la dernière pluie, et il était rare que je fasse des actes complètement inconsidéré, pourtant hier, j'avais probablement fait la plus grosse erreur de ma vie. Pour comprendre cette histoire assez farfelue, il faut revenir dix neuf heure en arrière.
Comme presque tous les jours depuis maintenant deux semaine, je passais encore plus de temps à la bibliothèque afin d'éviter les conversations sur le bal de noël entretenu par mes camarades de chambres. En fait, ce n'était pas parce que je refusais de voire la vérité, mais c'était bien parce que cela commençait à m'agacer... Depuis ces quatorze derniers jours, je n'avais eu droit qu'à des sornettes, et des fantasmes d'autres personne que moi dont je me serais bien passer. En fait, je n'aimais pas beaucoup la fête en temps normal. Non, je n'étais pas une associable, mais lorsque l'on a l'habitude de vivre comme moi, il y avait certains aspects de la vie étudiante qui devait passer au second degré, et si je comptais bien effectivement me rendre à ce bal, c'était plus pour respecter des normes sociales, que par réelle envie de faire du hukulelele, et terminer à moi toute seule un tonneau de bière. Dans tous les cas, la quantité assez impressionnante de devoirs donner par les professeurs, suffisaient à justifier ma vie en ermite, loin de tous... et surtout loin du bruit.
En fait c'était en partie pour cela que j'aimais la bibliothèque. Il était vrai que j'aimais lire, même si le verbe aimer m'apparaît un peu fade dans un tel contexte, mais il n'y avait rien que je ne pouvais mieux apprécier que le silence. Pouvoir poser son esprit dans un endroit silencieux avait quelque chose de sensuel, et déjà d'ailleurs je me félicitais de ma décision. Parce qu'ici, personne ne regardais les autres élèves, nous étions tous des fantômes, des êtres qui n'étaient là que de passage... Certains s'installaient plus longtemps que d'autre, mais en général les élèves allaient et venaient comme bon leur chantait, tout en respectant cette loi de mutisme instaurer par Madame Pince. Assise à ma place, je ne me doutais pas qu'Aleksandr comptait se saisir de la première occasion pour me sauter dessus... enfin, jusqu'à ce qu'il commence à s'avancer.
Pour ce que j'en savais, la relation que j'entretenais avec Aleksandr était aussi douteuse que distante. En fait, il nous arrivait parfois que nous nous trouvions au même endroit au même instant... Parfois, et même souvent, c'était lui qui venais me parler, et là plupart du temps de rien en particulier, et d'une façon ou d'une autre on finissait par se quitter... Même si la fois dernière cela n'était pas sans un léger baiser que mes lèvres trop curieuses avaient laissé échapper. Il n'empêche que cette fois ci, lorsque j'entendais le son de ses pas résonner dans le couloir qui mener à ma table, je sentais que c'était pour une raison, bonne ou mauvaise je n'en savais encore rien. Le souffle coupé, je continuais néanmoins de parcourir la page de mon livre sur les enchantements de troisième cycle, j'avais beau être en deuxième cycle seulement, je n'avais rien trouver de mieux à faire pour m'occuper.
Sans même chercher à lever les yeux lorsqu'il s'est assis en face de moi, j'attendais qu'il se lance le premier dans un semblant de conversation... ou alors qu'il aille au point et me laisse tranquille. Déjà je pouvais sentir son odeur que je connaissais par coeur bien malgré moi. Il s'était pencher vers moi afin de donner un aspect privé à la chose qu'il allait me dire, précaution inutile puisque personne ne voudrait l'écouter ici, pour prononcer des paroles qui me laissèrent bien gentiment assise sur mon arrière-train.
- Salut Granger. La question est très simple et la réponse est Oui ou Oui. Alors est-ce que tu veux bien être ma cavalière ce soir ?
En fait, j'aurais cru avec plus de facilité qu'une météorite venait de s'abattre en plein milieu de New York City... que de voir un jour Aleks me demander de sortir avec moi. Certes, ce n'était probablement pas dans le but d'entretenir une quelconque relation, mais plutôt pour ne pas y aller seul (cela faisait mauvais genre), mais j'étais surprise. Après tout, j'étais une née moldue, et par conséquent assez mal vue par quelques sorciers prétendument pur. Ajouter à cela un sentiment de jalousie par mes capacités, et vous imaginez ensuite que j'étais une des cibles les plus convoités pour quelques railleries et autres moqueries auquel je ne répondais que par le silence, et la volonté d'aller voire ailleurs s'ils y étaient. Et là plupart du temps, ils y étaient. Alors qu'Aleksandr, il était plus adulé qu'autre chose, et lorsque l'on ne l'aimait pas, les gens lui témoignait néanmoins assez de respect par crainte pour qu'il n'ai pas à s'en faire. Alors pourquoi moi ?
Je devais être la dernière option à ses yeux, et sans perdre une seconde, le garçon quitta la pièce de la même façon qu'il était rentré dans ma vie, sur la pointe des pieds.
Sans vraiment chercher à comprendre plus loin, je tentais simplement de m'imaginer avec lui... Dansant ensemble sous une multitude de prunelle avide. J'en aurais fait un malaise si je n'avais pas été si fermement accrocher au crayon de papier que je tenais entre mes doigts... Celui ci se brisa d'ailleurs *crack*.
Et nous voilà, aujourd'hui c'était le grand jour... Pour ce que j'en savais, je ne savais rien des goûts de Petchorine, et comme je ne voulais pas non plus passer mon temps à le séduire, j'optais pour la sobriété d'un ensemble qui faisait très noir, au sens figuré comme au sens propre. Dans cette robe noire qui affinait les finesses de mon corps, je ne me trouvais pas trop moche... Et même plus belle qu'à l'ordinaire. Après avoir lisser mes cheveux que je laissais tomber sur mes épaules, et l'espace d'une seconde je me jugeais prête... Mais non, il manquait quelque chose... après tout, il venait de me faire faire des efforts que je jugeais par nature superflue...
Je me tournais, et me retournais devant le miroir, m'observant ainsi sous chaque angle possible et imaginable, lorsque j'eus l'inspiration soudaine de mettre un chapeau de velours noir sur ma tête. Posé sur ma tête légèrement inclinée, j'avais des allures de petites rockeuses en robe de soie. Enfin ça me plaisait, et cela sortait du commun des autres filles qui s'appliquaient avec des paillettes, et autres noeuds dans les cheveux.
Fin prête, je me dirigeais vers la salle de bal, où je m'agrippais au bras d'Aleksandr en prenant l'air le plus sérieux du monde. Déjà je pouvais voir quelques mines étonnés, le début des chuchotements insupportable de quelques pies, puis me tournant vers mon cavalier qui était évidemment sur son trente et un aujourd'hui je lui disais :
"Quels sont les règles du jeu de ce soir ? J'espère que tu comptes arroser la soirée, parce que sobre je ne sais pas si j'arriverais à supporter très longtemps cette mascarade." D'un mouvement du menton je désignais un groupe de groupie, qui ne cachaient pas leurs mines de dégoûts tandis que je leur volais en quelque sorte quelque chose qui ne leur avait jamais appartenu... Et qui ne m'appartenait pas par ailleurs. |
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Invité Invité
| Sujet: Re: La cavalière mystère [ PV ] Sam 26 Déc - 1:06 | |
| Le temps passait et Hermione n’apparaissait toujours pas. Les bras ballants, Aleksandr tuait l’ennui grandissant en observant les cavalières des autres se jalouser les unes les autres un jus de fruits en main. Il avait beau être russe l’alcool ne coulait pas pour autant dans ses veines et à la vodka il préférait la fraîcheur d’une pulpe d’orange, vitaminée et bien meilleure pour le teint. Arrivé en avance, il avait cru bien faire en s’éloignant du buffet tenu par la préfète de Serpentard, une blonde à l’air mauvais. L’odeur seule de ses cocktails suffisait à l’éloigner. Alors qu’il sirotait son jus tout en laissant glisser son regard d’une fille à l’autre, un jeune gus l’aborda d’un air qui se voulait alléchant et lui proposa, monnayant quelques pièces de lui trouver de quoi sévèrement épicer sa soirée. Petchorine l’envoya balader de mauvaise grâce, agacé qu’on vienne lui parler d’alcool alors qu’il ne faisait qu’attendre sa cavalière.
En parlant de cavalière Granger se faisait attendre, et après quinze minutes il se prit à espérer qu’elle ne se soit pas attaquée à la lecture d’un livre particulièrement intéressant. Stupide pensée, mais ne la voyant toujours pas pointer le bout de son nez il évalua sérieusement cette possibilité, persuadé qu’elle n’oserait pas lui faire ça à lui, Aleksandr Petchorine, le partenaire idéal.
D’ailleurs la miss avait plutôt intérêt à se dépêcher car les regards de certaines filles se faisaient de plus en plus appuyés tandis que s’égrenaient les minutes, seul, sans aucune concurrente à ses bras. La voie était libre et bien qu’il jetât régulièrement de longs regards au hall d’entrée, il pouvait presque sentir leurs yeux fixes l’envisager, étudier le meilleur moyen de l’aborder. C’était flatteur, mais peu en valaient le compliment, et déçu de leur manque de beauté il reporta toute son attention sur les sorties et venues des jeunes filles.
Pourquoi Granger et pas une autre ? C’était salaud de sa part, et la rouge et or s’en doutait certainement, mais sur l’instant il avait épuisé toutes les réserves du château, et elle seule restait encore digne de ses attentions. Pourtant il appréciait sincèrement sa compagnie, mais il la considérait plus comme une possible amie qu’autre chose. Aleksandr ne voulait pas aller seul à ce bal, Paola indisponible il s’était résolu à trouver une cavalière, et après avoir tiré une croix sur Chloé Ruiz il s’était rabattu sur Hermione Granger.
Tandis qu’il songeait à toute l’utilité de cette lionne intello, un phénomène inattendu se produisit. Un bruit, ou plutôt une rumeur dont les échos enflaient parvenait à ses oreilles et ce n’étaient que des « Oh », des regards curieux. Le comportement de tous ces jeunes gens n’était au fond pas bien différent, et à force de les entendre s’en boucher un coin il ne put résister à la tentation et tendit son cou.
Petchorine avala de travers son jus d’orange et en recracha maladroitement une partie. Sortant aussitôt un mouchoir, il s’essuya les lèvres et le menton, vérifia qu’il ne s’était pas tâché. La surprise passée, il laissa tout naturellement Hermione venir à sa rencontre sous les regards étonnés de certaines filles. Apparemment Granger faisait sensation ! Le slave appréciait tout particulièrement son chapeau haut de forme, cette touche d’originalité qui lui donnait un air canaille et classique. L’orgueil lui gonflait le torse au fur au mesure que le haut de forme se rapprochait. D’autres filles, certainement jalouses, lançaient à la rouge et or des regards meurtriers, lourds de sens. Indifférent, il l’accueillit sans effusion, presque froidement même.
Le Serdaigle sentit un léger frisson courir sur son bras lorsque la rouge et or s’agrippa au sien. Avec sa robe noire sagement avantageuse et son chapeau de velours posé sur le côté Granger avait tout d’une chanteuse pop rock prête à donner un concert digne des Libertines. Et pourtant ce n’était pas le plus stupéfiant ! Non Messieurs dames, le plus étonnant, le détail qui lui clouait le bec de surprise coulait dans son dos, lissé. Hermione Granger avait lissé son épaisse chevelure.
"Quels sont les règles du jeu de ce soir ? Quelles règles pensa-t-il, étonné qu’elle lui cause de règles avant même de dire Bonsoir. Décidement, même un soir de bal cette fille ne pouvait s’empêcher de fixer des règles, en dénicher alors même qu’il n’avait pas dit un mot dans ce sens se dit-il. Il n’y avait pas de règles, du moins le jeune sorcier n’en n’avait encore fixé aucunes, et bien qu’il existât des règles, des codes lors d’un bal il préférait les laisser de côté. Il serait toujours temps d’y penser lorsque le moment se présentera.
Petchorine inclina légèrement sa tête sur le côté mais Granger enchaîna sans même lui laisser le temps d’en placer une. " J'espère que tu comptes arroser la soirée, parce que sobre je ne sais pas si j'arriverais à supporter très longtemps cette mascarade." Et dire qu’il n’avait encore rien dit !
Stoppant tout rapprochement, il répondit à brûle-pourpoint, vexé qu’elle parle de beuverie pour supporter sa présence :
- Je ne bois pas Granger. En disant cela il avait retiré son avant bras de dessous le sien et poursuivit, plus abrupt qu’il ne le souhaitait vraiment. – Si tu n’avais pas envie de venir il suffisait de rester avec tes chers livres.
C’était malhonnête de sa part, mais le manque de tact de la demoiselle avait sérieusement égratigné son orgueil. Au lieu de se féliciter de sa clairvoyance il s’en assombrissait, piqué qu’elle puisse parler de mascarade à ses bras. Ses yeux d’aigle, deux noisettes si claires se voilèrent d’une ombre, promesse d’orage.
- C’est un bal Granger. Les gens y vont en général pour s’amuser, pas parler de règles. S’il était besoin d’une preuve pour attester des rayures sur son égo, sa manière seule d’appeler la jeune fille par son nom de famille sans faire le moindre effort de prononciation suffisait. Exaspéré qu’elle vienne lui causer de règles un soir de fête il se piqua d’une forte envie de s’amuser, quoi qu’elle en dise.
– Tu pourrais en profiter pour me parler de toi, danser ou me poser des questions. Bien sur Aleksandr n’éprouvait pas la moindre envie de connaître les détails de sa vie de famille, mais sur le moment il n’avait rien trouvé de plus pertinent, de plus féminin. Tout ce qu’il en savait est que les filles ne demandaient qu’à s’étendre sur leur moi et brûlaient d’envie d’en savoir plus sur leur partenaire.
– Fais fonctionner tes neurones Granger. |
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Invité Invité
| Sujet: Re: La cavalière mystère [ PV ] Jeu 31 Déc - 22:16 | |
| Lorsque quelqu'un vous fait mal, ça se sent, et en l'occurrence c'était cet arrogant petit Petchorin qui venait de me darder le coeur avec son arrogance typiquement masculine qui avait le don de me mettre hors de moi.
Comment dire ? Disons qu'a force de traîner avec des gens qui ont la mauvaise habitude de se sentir supérieur aux autres, j'avais fini par développer un réflexe d'auto-défense qui se traduisait généralement par une certaine insensibilité, et une ignorance totale de la personne en question. Parfois, les choses se passaient différemment, et même si la chose était rare, il m'arrivait parfois de me servir de ma langue pour réciter autre chose que mon cours, ou autres banalités quotidiennes. S'il était vrai que les Serpentards étaient reconnus pour ne pas avoir leur langue dans leur poche, on attribuait aux Gryffons une témérité qui était interprété par le chapeau, comme étant du courage et je n'avais aucune envie de me laisser écraser par un aiglon braillard. Les réactions corporelles du jeune aiglon lorsque mon bras vint s'agripper aux siens avait beau m'avoir flatté, plus que la décence ne l'aurait voulu, je n'aimais pas être considéré comme le nouveau jouet offert par un Père Noël que la vieillesse rendait défaillant.
J'étais une femme, encore jeune certes, mais j'avais le sang chaud, et je ne savais pas si c'était à cause du stress, ou encore du sentiment de mal être qui provoquait une certaine animosité à l'égard du jeune russe, mais il fallait dire que ses paroles n'aidèrent en aucun cas à éteindre la flamme qui était déjà allumé. Pour être totalement honnête, il y avait quelque d'attirant chez Aleksandr… quelque chose d'exotique, et de peu commun. Certes, il y avait bien son sang de vélane, chose qu'il n'a jamais voulu m'avouer mais il y avait certains symptômes qui ne trompaient pas, même lorsque l'on ne s'appelait pas House, mais il y avait autre chose. Comme s'il y avait deux Aleksandr… Un gentil, plutôt sympathique même si son indifférence clouait le bec à la plupart des gens, et un autre plutôt exécrable avec qui je devais passer ma soirée.
En réalité, il devait y avoir bien plus d'Aleksandr que ces deux simples nuances, mais comme je ne passais pas non plus ma vie à le regarder, ou encore à tenter de le comprendre, je n'avais pas eu droit aux autres Aleksandr. Il devait bien y avoir une place pour un séducteur dans son âme, un autre gentleman, mais je ne les avais pas vu.
- Je ne bois pas Granger. Du grand art cette réponse… Il se comportait comme un parfait gamin que l'on venait d'attraper la main dans le sac. Un russe qui ne buvait pas ? Et puis quoi encore ? Ce serait une première dans cet univers. Il n'y avait rien qui ne puisse mieux réchauffer le coeur d'un de ces sombres individus qu'une coupe pleine de vodka, à croire que le reste avait une importance mineure à leurs yeux. Son ton était abrupt, et assez détestable… Mais ce n'était pas vraiment ça que je n'appréciais pas, c'était juste que le mensonge me semblait trop gros pour être avalé. Je restais muette, choquée, et surtout avec un drôle de goût amer dans la bouche.
– Si tu n’avais pas envie de venir il suffisait de rester avec tes chers livres.
Comme s'il m'avait laissé le choix… Si je me rappelais bien de la scène qui l'avait poussé à venir me demander sa compagnie, c'était bien lui qui était venu me supplier, avant de partir sans ma réponse, profitant ainsi du célèbre adage qui disait "qui ne dit rien consent". Or je ne consentais rien du tout, et j'avais juste l'impression que l'on venait me forcer la main, sans que je n'ai le temps de voir quelle carte j'avais en jeu. Mais il avait bien raison sur un point, je me serais probablement trouver en meilleur compagnie avec mes livres qu'avec cette graine de communiste qui commençait à esquinter mon coeur à force de l'étreindre ainsi.
Je suppose que le changement de mon expression s'était remarqué, puisque d'un sourire mal à l'aise j'avais viré à la moue colérique. Pas une moue vulgaire telle qu'on pouvait les voir chez certaines personnes, mais quelque chose qui émanait une désapprobation claire tout en restant discrète, entre la lèvre supérieur et inférieur. Si il croyait que je ne voyais pas clair dans son jeu, ou s'il trouvait en moi une certaine paranoïa déplaisante, qu'il vienne la chasser de mon esprit plutôt que de jouer la fausse noblesse dont la pureté aurait été souillé par les pensées d'une mécréante.
- C’est un bal Granger. Les gens y vont en général pour s’amuser, pas parler de règles.
Je faillis m'étouffer avec ma propre salive à ces paroles… Il avait donc décidé de remettre en cause le bois dans lequel il était taillé ? Et si… Et si il n'avait vraiment rien fait ? Si tout cela n'était qu'une honnête demande… Non, je ne pouvais pas commencer à comparer Aleksandr avec un être humain normal. Non, je savais que je n'étais pas de ses favorites, et que s'il m'avait choisit c'était bien parce que les autres lui avaient tourné le dos. A cette pensée, un léger sourire s'esquissa sur le coin de mes lèvres… Non, il n'était pas Dieu tout puissant, et même s'il aurait probablement du mal à l'admettre, en bien des points un type comme Turner était nettement supérieur à lui.
– Tu pourrais en profiter pour me parler de toi, danser ou me poser des questions. Encore une fois, j'étais surprise… S'il y avait bien une chose dont j'étais presque certaine, c'était qu'il n'avait pas du tout envie de m'entendre déblatérer ma vie sur ses épaules… Et d'ailleurs, même lorsqu'il y avait une partie de ma vie qui lui parvenait jusqu'à ses oreilles, par mégarde, ou volontairement, il ne trouvait là qu'un nouveau sujet de raillerie silencieuse, ou alors une profonde absurdité qui allait à l'encontre de ce qui devait être commun. Il ferait semblant de s'y intéresser cinq minute, avant de chasser ces pensées d'un geste, pour ne plus jamais s'en souvenir… Et tout cela à cause de son maudit égo.
– Fais fonctionner tes neurones Granger.
A cette remarque, ma réplique fusa, ricochant contre sa poitrine comme une flèche sur une armure de vieille taule… Cinglante.
- Tu es vraiment beaucoup plus pathétique que je ne le pensais Aleksandr… Avais-je lancé tout en lui jetant un regard noir…
- Je dois vraiment être ta dernière option pour que tu me prennes sans condition.
Offusquée, je l'attrapais par le bras (aucune raison de faire une scène en publique, et je ne m'étais adressé à présent lui que dans l'intimité de nos deux corps), avant de me poster devant lui, les yeux figer dans les siens.
- Dansons, je n'ai vraiment pas envie de t'entendre parler. |
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