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On prend les mêmes et on recommence [C.C]

 
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 On prend les mêmes et on recommence [C.C]

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Taylord Reegan


Taylord Reegan
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Ami(e)s: C'est comme la poussière d'étoiles. Si t'y prends pas gaffe, elle s'effrite entre tes doigts...
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MessageSujet: On prend les mêmes et on recommence [C.C]   On prend les mêmes et on recommence [C.C] Icon_minitimeSam 30 Oct - 20:53

Décidément, quelle mouche les avait piqué ces derniers temps ?
Les professeurs de Poudlard avaient toujours des idées saugrenues en tout genre, comme les sorciers qu'ils étaient et on ne pouvait pas les blâmer pour ca. Mais quand ils commençaient à se comporter comme des moldus, cela prenait une tournure tout autre et bien plus particulière. Cela paraissait alors encore plus farfelue et tout le monde se demandait bien ce qu'ils voulaient entendre par là et si nous avions bien compris la consigne. Elle était bien claire pourtant, mais c'est toujours lorsqu'elles sont simples qu'elles sont encore plus compliquées à saisir. Chercher l'erreur. Pour ma part, je ne l'avais toujours pas trouvé.

« Les binômes ». Voilà le terme qu'ils préféraient employer en ce moment. Effet de mode je vous l'assure, nous pouvions compter sur nos doigts quel était l'enseignant qui ne nous faisait pas subir ce calvaire. J'avais toujours le souvenir de mon laborieux devoir pour le cours de soins aux créatures magiques et c'était loin d'être une agréable pensée. Il y avait eu certes la rencontre avec Haruhi Michiko qui n'avait pas été une mauvaise chose; si j'avais pu bossé avec elle à la place de l'autre cas social, cela m'aurait bien arrangé en fait, mais bien entendu le destin en avait voulu autrement. Parfois, je le détestais.
Et puis il fallait quand même préciser que c'était beaucoup plus simple de se la jouer solo; au moins il n'y avait pas le stress que le travail serait mal fait, quelque chose que je détestai. Enfin, c'était ce qu'il se passait dans la plupart des cas oui, mais cette théorie s'était avéré fausse si j'évoquai la personne de Scott McBeth qui s'était trouvé d'une efficacité redoutable lors de notre collaboration pour tenter de déjouer les plans diaboliques de Woodley qui avait pour passe temps favori, de mettre des bâtons dans les roues des élèves. Et puis, je m'étais rendue compte par la même occasion que j'appréciais Scott et qu'il ne me laissait pas indifférente non plus. Mais ca, c'était une autre histoire.

Mais là, la grosse blague.
Et nous n'étions pas encore en Avril donc elle était tout à fait injustifiée, seulement au fur et à mesure que les minutes passaient je me rendais compte que ce n'en était pas une. Mais qu'elle poisse, c'était bien la dernière chose sur laquelle j'avais envie de tomber en ce moment. Quoique... A tout les moments. Supporter la présence de Chuck Carlton, une fois de plus.
Car oui, sur la vingtaine d'élèves qui suivaient les cours de Botanique ce jour là, il fallait qu'on me colle avec la personne la plus détestable de l'école, car bien entendu, c'était la prof qui avait fait les groupes elle même. Ou avait-elle vu que j'avais envie de subir Mister Gryffondor pendant tout son cours ?! C'était bas. Vicieux. Qu'est-ce qu'ils s'éclataient bien quand même; j'étais certaine qu'elle rigolait intérieurement de son acte, même si en regardant son visage, elle avait vraiment l'air de penser qu'elle nous faisait plaisir à tout les deux. Mon œil.

Je n'avais pas adressé la parole à Carlton depuis notre dernière confrontation, qui ne s'était pas forcément bien passé -du moins pour lui parce que moi ca me faisait une belle jambe- et depuis, il s'était bien gardé de m'approcher. Ce qui m'arrangeait plutôt pour tout dire parce que j'avais enfin l'impression de pouvoir respirer librement sans sentir sa présence désagréable dans mon dos. Pire qu'une ombre dans le genre. Enfin bref, il semblait m'en vouloir à mort, alors que dans cette histoire, c'était lui le seul fautif. Ce n'était pas moi après tout qui avait tenté de briser son espace vital comme il s'employait si bien à le faire à chaque fois. Je n'avais rien à me reprocher pourtant tout laissait croire dans son regard que c'était lui la victime. Si son orgueil avait été blessé c'était bien fait pour lui; puisque personne n'était capable de le remettre à sa place il fallait bien que quelqu'un se tape le sale boulot. Boulot que dont j'avais écopé bien sûr, comme d'habitude.

Mes protestations n'eurent pas raison de McPoppy qui était déjà loin alors que je tentais de plaider ma cause; il était inutile d'insister, c'était peine perdu. Mais si encore il n'y avait eu que ca... Car à la limite si le but de l'exercice avait seulement été d'arroser une plante verte, c'aurait été vite fait, mais bien évidemment, nous étions dans une école de sorcellerie et cela aurait été bien trop facile. La bête n'était autre qu'une mandragore, et c'était bien la dernière bestiole sur laquelle j'avais envie de bosser; car oui, pour moi ca ne pouvait être qu'une bestiole, laide et repoussante. Et il ne fallait pas se contenter d'observer bêtement ses réactions en prenant des notes, non, nous étions en travaux pratiques; il commençait à faire froid. En résumé, il fallait lui mettre des chaussettes. Autrement dit du jamais vu et même si pour une née moldu j'étais très ouverte sur le nouvel univers qu'était le mien, je trouvais quand même que là, ca dépassait les bornes. Et puis, elles avaient beau être jeunes, elles étaient à la fois méchantes et coriaces. Le genre de truc qu'on se gardait bien d'approcher en temps normal.

Ca n'allait pas être une mince à faire, tout d'abord parce que j'étais partie dans l'optique de ne pas adresser la parole à Chuck, ce qui était mal barré maintenant parce que si nous voulions travailler en équipe -quelle horreur- je n'allais pas avoir le choix. Nous avions du mal à nous comprendre en temps normal, mais là, certainement que c'allait être encore pire : même si c'était soi disant toujours des bébés, le cri des mandragores pouvait très bien être propice à l'évanouissement, il était donc impératif de porter des caches oreilles.
Qu'est-ce que j'avais hâte que la fin de l'heure sonne.

Il allait bien falloir s'y mettre, nous ne pouvions plus reculer l'échéance. De mauvaise grâce, je finissais par demander à Carlton, dans un soupir :

- Tu préfères quoi, lui mettre ses chaussettes ou alors lui tenir la tête pendant que je le fais ?
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Chuck Carlton


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MessageSujet: Re: On prend les mêmes et on recommence [C.C]   On prend les mêmes et on recommence [C.C] Icon_minitimeDim 31 Oct - 1:14

(Ca m'avait manqué de t'embêter On prend les mêmes et on recommence [C.C] 47351 )

Ça avait la parfaite tournure d'un scénario d'une série américaine, et pour la première fois de ma vie - je m'étonnais moi-même d'arriver à cette conclusion - ça me faisait royalement chier. Parce que le mec et la fille qui l'intéresse (et dont elle est secrètement amoureuse) qui se disputent et qui ensuite en cours sont obligés de travailler ensemble, c'est marrant à la télé, mais dans les faits...

Dès ce matin, j'avais senti que la journée serait mauvaise. Il y a des jours comme ça. Pourtant,en grands fans de moi que vous êtes, vous commencez à me connaitre et je suis rarement de mauvaise humeur. Aujourd'hui était l'exception qui confirme la règle. Hier soir, j'avais reçu une lettre de mon frère qui montrait clairement que la vie n'était pas rose pour lui, et je ne pouvais strictement rien y faire depuis le fin fond de l'Ecosse; la soirée s'était passée sans anecdotes notoires et je m'étais emmerdé. Au moment de me coucher, catastrophe : ma batte avait disparu, et c'était pour moi l'égal du saint graal. J'avais remué ciel et terre sans succès, et alors que j'avais voulu filer dans le hall voir si je ne l'avais pas laissée en bas, un imbécile de préfet de Serdaigle (ceux-là, quels coincés) m'avait attrapé et renvoyé sans ménagement d'où je venais. Résultat, j'avais mal dormi. Au réveil - en retard évidemment, sinon ce n'est pas drôle - je m'étais levé et ni une ni deux je m'étais étalé par terre, parce que mon imbécile de batte était bien cachée sagement sous mon lit et que je m'étais pris les pieds dedans. Non seulement j'avais le sentiment d'être un parfait imbécile qui ne voit pas un éléphant dans un couloir, mais en plus je m'étais dégommé le doigt de pied et le genou en tombant par terre. Sur ce, pas le temps de manger, et j'étais arrivé en retard en cours de potions où cette aigrie de Nakamura m'avait filé un devoir supplémentaire pour mon fichu retard. C'était tellement l'éclate.

Quand tout me faisait chier, il était inutile de me demander un quelconque service. Je me faisais l'effet d'un grizzli qu'on a réveillé en pleine hibernation alors qu'il rêvait tranquillement à son futur casse-croute. Autrement dit : ne pas m'approcher sous réserve de mauvaises surprises. Mes potes eurent la fâcheuse idée de me faire une petite blague que j'aurais trouvée bien drôle en temps normal, et j'avais hurlé dans tout le couloir en les traitant de tous les noms d'oiseaux, ce qui je le reconnais me fit un peu de bien. C'est toujours important de se défouler sur les autres quand rien ne va. En rentrant dans la serre pour le cours de McPoppy, je m'étais affalé à ma table avec la ferme intention de ne pas lever le petit orteil pour ce cours naz, tout en maudissant tout ce qui pouvait bien me passer par l'esprit, à commencer par ces sales plantes débiles dont on n'avait strictement rien à carrer dans le vie de tous les jours.

Ça aurait pu être un gag, et d'ailleurs, j'eus presque envie de rire. "Vous allez vous occuper des Mandragores blablabla... Leurs vertus blablabla... Attention quand blablabla... Et je vais former des binômes blablabla... Reegan, mettez vous donc avec Carlton".

Fatal Error System.

Mettez-vous donc avec Carlton, mais bien sûr! Quelle bonne idée!

En plus j'aurais juré qu'elle avait souri, McPoppy. Genre "hou qu'ils sont mignons ensemble ces deux-là je vais leur faire plaisir". NAN on n'est pas mignon, et surtout pas Taylord.

Ai-je besoin de vous rappeler que cette emmerdeuse de première m'avait gentiment éconduit la dernière fois que nous nous étions parlé, à savoir qu'elle m'avait envoyé sa main dans la gueule suivie du contenu entier d'une bouteille de Bièraubeurre (quel gâchis)? Autant dire que nos relations étaient du niveau de celles entre l'URSS et les USA du temps de la guerre froide. Soyons francs, ce n'était parce que j'étais blessé dans mon amour-propre (... bon d'accord, un peu) mais plutôt parce que j'en avais ASSEZ de cette greluche avec qui j'avais TOUJOURS été cool, de qui j'étais le pote, que j'avais secouru des sales serpentard et je vous en passe. Mais non, rien n'est assez bien pour Mademoiselle, qui s'offusque dès qu'on veut l'embrasser. Un bisou, quoi! Ce n'est pas la mort... D'autant plus que, la bonne blague, ce n'était pas comme si les mecs ne l'intéressaient pas, car quand je la croisais au hasard de mon chemin, cela faisait quelques temps qu'elle traînait avec ce sale type de Serdaigle. Le genre d'intello coincé auquel il manque juste les boutons, le nerd par excellence qui me donne envie de dormir dès qu'il ouvre la bouche. Dans la lignée des Stephen Fray, il était parfait. Reegan avait décidément bien mauvais goût. Me refuser pour cette autre andouille de McBeth...

Elle s'installa près de moi avec un air aussi joyeux que celui d'un mec qui s'apprête à monter à l'échafaud. De ce point de vue là, nous devions avoir la même expression. J'étais toujours bien tranquillement étalé sur ma table, les jambes dépliées et prenant toute la place, le menton appuyé sur ma main. J'étais fatigué. Donc énervé. Je soupirai un bon coup, dans le genre "oh non pas elle, plutôt jouer au scrabble avec Hazel Woodley".


- Tu préfères quoi, lui mettre ses chaussettes ou alors lui tenir la tête pendant que je le fais ?

En plus, elle avait toujours cette façon blasée de parler, ce que ça m'agaçait!! Sans broncher, je ricanai quelques instants avant de daigner la regarder :

- Ni l'un ni l'autre ma petite, tu te démerdes toute seule. Pas question que je me bouge pour elle. Il fallait bien qu'elle paye un jour ou l'autre de son affront. En plus, si j'ai une sale note, toi aussi, c'est bête hein? Tu crois que ton mec va toujours t'aimer après ça, lui qui doit avoir des mentions d'excellence jusque dans le repassage de chemise?

Je lançai clairement les hostilités. Et ça me plaisait bien. Enfin un peu d'animation! Un truc qui me plaisait moins, par contre, c'est que je ne pouvais m'empêcher de la trouver sexy - alors que franchement elle n'en valait pas la peine - et j'avais toujours un petit quelque chose qui frémissait en moi quand elle était tout près. Non mais merde. Une baffe et une bouteille de bière!! En plus, elle avait un peu changé, on aurait dit qu'elle prenait plus soin d'elle, et elle était presque pomponnée. A croire que les Serdaigle font des miracles...

Mais ne nous égarons pas. De toute façon j'avais bien mieux, et j'espérais d'ailleurs qu'elle avait entendu parler de mon été de rêve avec Lilian, ce dont je ne doutais pas car l'histoire avait fait le tour de l'école étant donné que nous étions très populaires. Et toc. Ca me faisait tellement plaisir de l'imaginer galérer toute seule avec sa Mandragore! En souriant de manière provocante, je poussai le pot vers elle.


- Et d'ailleurs, si tu veux, tu peux aussi me mettre des chaussettes, j'ai pas eu le temps ce matin,
continuai-je, moqueur. Pour preuve je mis mon pied sur la table en me balançant sur ma chaise, j'étais effectivement pieds nus dans mes pompes, m'étant habillé en trois quart de seconde ce matin.

Carlton 1 - Reegan 0.
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MessageSujet: Re: On prend les mêmes et on recommence [C.C]   On prend les mêmes et on recommence [C.C] Icon_minitimeDim 31 Oct - 17:19

[Tiens donc ! Même moi j'avais commencé à avoir l'habitude..]

Je me demandais ce qu'il foutait encore à Poudlard, et comment il avait même pu intégrer cette école, tellement son pois chiche qui lui servait de ciboulot était petit. J'avais bien envie de vérifier si son crâne sonnait creux quand on tapait dessus, mais la simple idée de devoir toucher sa tignasse pour le faire me dégoutait. Quand même, qu'est-ce qui lui était passé par l'esprit à la prof de Botanique pour en arriver à la conclusion que j'avais envie de faire équipe avec cet imbécile ?! Est-ce qu'il avait seulement déjà entendu parlé de la mandragore ? Permettez moi d'en douter. Oui, je rabaissais Carlton, car je ne pouvais plus le supporter. A chaque fois que je le voyais je me souvenais à quel point il était détestable et tout de suite, j'avais envie d'en faire mon punching ball. Ce que je trouvais le plus anormal aussi, c'était qu'il avait du succès auprès des filles ! Bon aller, je pouvais concéder que ce n'était pas un laideron -c'était la première fois que je le remarquai tiens- mais quand même, de là, à ce qu'elles s'évanouissent limite sur son passage, c'était bien que leur cas était carrément grave !
Et puis ce n'était pas non plus comme si lui aussi récupérait toutes les nanas au physique un peu ingrat, non, ca se savait dans toute l'école qu'il entretenait une drôle de relation avec Lilian Easter, et elle, il fallait quand même être aveugle pour ne pas remarquer qu'elle était canon. Oui, elle était belle, et ca m'énervait d'autant plus qu'elle ne se rende pas compte que ce type était un crétin. Elle ne devait pas être si bête que ca -pour que tout les mecs se fassent prendre dans ses filets elle ne pouvait qu'être intelligente. Mais ca faisait un petit moment que cette histoire tenait et il était étonnant qu'elle ne soit pas déjà aller voir ailleurs.

Quelle incompréhension.
Bien sûr que non ce n'était pas de la jalousie ! Je me portais tellement mieux depuis que je n'avais plus la désagréable surprise de me retrouver nez à nez avec lui lorsque je m'y attendais le moins. Mais dès que j'avais l'occasion de pester contre lui, bien sûr, je la prenais.
Et puis merde, je n'avais pas envie de faire quoi que ce soit en sa compagnie et je pouvais mettre ma main à couper que bon nombre de ces mistinguettes niaises voulaient être à ma place, alors pourquoi n'avais-je pas le droit de la leur laisser ? Je leur la cédais même gracieusement, et pouvais également leur promettre de les aider dans leur prochain commentaire de potions, car mon petit doigt me disait que cette collaboration allait mal se passer. D'une part parce que je ne voulais pas qu'il s'en sorte grâce à moi, mais vu la gueule qu'il tirait aussi, je doutai qu'il ait envie également de bosser en ma compagnie. Puisque tout le monde était d'accord, pourquoi chipoter ? Mais ca, McPoppy, c'était bien le dernier de ses soucis, elle n'avait plus à subir ce genre de problèmes depuis longtemps. Oui, elle était certainement passée par là elle aussi alors pourquoi était-elle si cruelle avec nous? Alors qu'elle n'était pas franchement réputée pour ca non plus... Woodley et Nakamura à la limite.

Il allait bien falloir le faire de toute façon. Le temps semblait passer à une vitesse vertigineuse. Si en soi l'exercice n'était pas très difficile, si nous ne nous y mettions pas rapidement, nous n'aurions pas terminé a la fin du cours, et je n'avais pas envie de prendre des mauvais points à cause de l'autre imbécile. Là dessus, il pouvait toujours courir.

-Ni l'un ni l'autre ma petite, tu te démerdes toute seule.

Nan mais il pensait sérieusement ce qu'il disait ou quoi ? S'il pensait s'en sortir aussi facilement c'était bien qu'il était encore plus stupide que je ne l'aurais cru. Soit sa plaisanterie était mauvaise, soit on lui avait fait manger tellement de confiture à la fraise qu'il avait perdu tout ses neurones. Déjà qu'il ne devait pas en avoir tellement...
-En plus, si j'ai une sale note, toi aussi, c'est bête hein? Tu crois que ton mec va toujours t'aimer après ça, lui qui doit avoir des mentions d'excellence jusque dans le repassage de chemise?

Je restai perplexe quelques instants en le dévisageant sans comprendre. D'où est-ce qu'il sortait ses drôles d'hypothèses encore ? Je finissais par comprendre qu'il devait sûrement parler de Scott McBeth avec qui je passais pas mal de temps en ce moment... Il se faisait une idée fausse sur le sujet d'emblée, mais tant pis, je n'allais pas rectifier la vérité. Si ca le faisait chier, j'allais en profiter un maximum.

-C'est sûr qu'il est loin de ressembler à un clodo comme toi.

J'avais envie de faire mal, même si pour ca aussi, je risquais de me brûler les doigts. Je savais pertinemment qu'il était impulsif et capable de tout. Mais j'avais également plus confiance en moi et en mes capacités physiques. Après tout, j'avais pris du poids et plus jeune j'avais l'habitude de me battre; S'il tentait quoi que se soit, je pouvais riposter. Il ne m'intimidait pas, bien qu'il savait aussi en imposer. Malgré tout nous n'avions pas la même corpulence, c'était bien ca le problème.

-Et d'ailleurs, si tu veux, tu peux aussi me mettre des chaussettes, j'ai pas eu le temps ce matin.

Oui, la confiture à la fraise l'avait salement amoché.
Je l'observai avec supériorité parce que je savais que ca allait l'énerver alors qu'il me proposait une belle vision de ses godasses, donc, très peu pour moi merci. Moi aussi j'avais trop de fierté pour que l'idée de faire le boulot toute seule m'effleure l'esprit et comme j'étais du genre butée, c'était soit nous le faisions ensemble -même si je n'en avais pas envie- soit nous le faisions pas -ce qui m'embêtait aussi- mais dans tout les cas, il n'aurait pas le dernier mot !

-Crève. Je repoussai ses jambes de la table parce qu'il n'avait pas le choix et replaçai la plante au centre de la table. Puisqu'il n'avait émit aucun souhait quant à la tâche qu'il voulait accomplir, j'allais le faire à sa place et posais sans ménagement la paire de chaussettes -tricotées main par McPoppy sûrement- devant lui.Tu lui mettras. Au travail ! Concluais-je d'un ton autoritaire.
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Chuck Carlton


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MessageSujet: Re: On prend les mêmes et on recommence [C.C]   On prend les mêmes et on recommence [C.C] Icon_minitimeSam 6 Nov - 13:10

On and on and on and on...

Tout cela me rappelait des souvenirs, mais c'est en me faisait cette réflexion que je me rendis que compte que ça me manquait un peu. Non pas que Taylord en elle-même me manque, mais nos petits jeux de "le-premier-qui-ferme-le-caquet-à-l'autre" me plaisaient bien, car je trouvais en elle un adversaire à mon égal, et des plus marrants. Je crois qu'on pouvait lui décerner la palme de la fille qui avait le plus de répartie. Au fond, je suis sûr qu'elle aimait ça aussi, on ne me la fait pas à moi. Je savais aussi qu'elle m'aimait, tout cela n'était que mensonge, voyons. Qui ne m'aime pas? Personne. Donc : elle m'aimait. CQFD.

Un truc qui m'agaçait prodigieusement chez elle, c'était cette faculté qu'elle avait de faire naître l'agacement chez moi. D'habitude, je suis en mode cooool, man, à peu près 24h/24, mais je dois bien reconnaître que la personne qui m'avait le plus fait perdre mon sang froid à Poudlard, hormis ces imbéciles de Serpentard, c'était bien Taylord, avec ses grands airs blasés et son mauvais caractère de chameau. Elle était comme Coop, un truc dont je ne pouvais me passer, mais que j'avais la prodigieuse envie d'exploser d'un bon coup de poing tellement ce n'était pas permis d'être aussi chiant.

Autour de nous deux au milieu de notre ring, je voyais tout le monde s'affairer, commencer à prendre ces sales plantes dans leur pot et à essayer tant bien que mal de leur foutre des chaussettes. La prof passait entre les rangs, et j'avais la nette impression que Taylord et moi, on avait rien à faire ici, surtout qu'un calme tranquille régnait dans la salle et que j'aurais parié toute ma fortune que nous n'allions pas tarder à le perturber. Je la connaissais bien maintenant et je savais où étaient ses limites; il me suffisait juste de la titiller encore un peu pour que tout explose et que je prenne une revanche digne de ce nom, et plutôt deux fois qu'une, de cette fameuse soirée dans la salle commune. On pouvait croire que j'allais être sympa, là, mais en fait nan. Même si j'étais attaché à cette petite peste d'une manière ou d'une autre, inutile de se voiler la face, j'étais franchement fâché contre elle, et alors, si elle croyait sérieusement que j'allais l'aider à mettre ces foutues chaussettes, elle pouvait tout autant se mettre un hippogriffe dans l'œil.


-C'est sûr qu'il est loin de ressembler à un clodo comme toi.

Elle m'énerve elle m'énerve elle m'énerve... Je serrai mon poing sous la table. Bon sang, j'avais tellement envie qu'elle soit un mec, juste un instant, pour qu'on règle tout ça à coups de pied et de poings, que je lui fasse la tête au carré et qu'on en parle plus... Au lieu de ça, c'était une gonzesse, et alors là si j'osais lever la main sur elle (alors qu'elle ne s'était pas gênée, je suis un garçon brimé) j'allais me retrouver en tôle pour le restant de mes jours. Fichues nana. Je pinçai les lèvres et ricanai, genre tout cela ne m'atteint pas.


- Et toi, maintenant qu'Halloween est fini tu as décidé que tu ne voulais plus ressembler à un squelette? Comment tu as fait? Tu as concocté avec ton petit Serdaigle des potions illicites qui font grossir? Wow, génial les soirées en amoureux...

Pfff, rien que de penser à lui me donnait envie de vomir. Non mais merde quoi, qui de ce monde aurait envie de traîner avec un cas social comme ça... Un mec qui passe son temps courbé sur ses bouquins et qui se retrouve vieux avant d'avoir été jeune, tu parles d'une vie! Il pouvait s'estimer heureux que Reegan s'intéresse à lui, parce que c'était à peu près la seule tarée pour donner un peu de son temps à un nerd comme lui.


-Crève.

Ca, c'était direct. Je l'observai avec un air mauvais tandis qu'elle essayait de me toiser de haut, ce que je détestais absolument. Non mais qu'est ce qu'elle croyait? Inutile de jouer au plus fort avec moi, je la maîtrisai avant qu'elle aie pu dire ouf, alors je ne voyais pas trop ce qu'elle cherchait à faire. Elle me poussa d'un coup sec et je faillis perdre l'équilibre sur ma chaise; je me penchai en avant et les pieds de ma chaise claquèrent sur le sol, ce qui attira l'attention de plusieurs élèves. Je leur jetai un regard noir avant de me tourner à nouveau vers Taylord, encore une fois à deux doigts de la massacrer. En me rattrapant pour ne pas me gauffrer, j'avais non seulement cogné mon genou contre la table au MÊME endroit que ce matin, mais en plus, mon petit doigt de pied me faisait mal également. Sale garce. Immobile parce que sinon je me transformai en lion et je la bouffai, je la laissai pousser la plante au milieu de nous et me fourrer les chaussettes dans la main.


- Tu lui mettras. Au travail !

Mais ma petite, je ne vais tellement PAS me mettre au travail. Ca me faisait marrer de penser que dans sa tête ça tourbillonait aussi : je savais que, question d'honneur, elle ne ferait pas le boulot toute seule, mais que d'un autre côté, se récolter un zéro pointé la faisait royalement chier. On allait voir ce qui au but du compte allait l'emporter... Je levai la main lentement et lâchai les maudites chaussettes qui tombèrent par terre.


- Oups... fis-je en la regardant droit dans les yeux, un grand sourire aux lèvres, l'air faussement désolé. Et puis je croisai les bras et me réinstallai confortablement sur mon dossier, satisfait. Ramasse-les, ajoutai-je sur un air de défi, et qui signifiait clairement aussi que jamais je ne ferais l'effort de les ramasser moi.
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Taylord Reegan


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Âme soeur: Il a un petit faible pour les cow-girls.

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MessageSujet: Re: On prend les mêmes et on recommence [C.C]   On prend les mêmes et on recommence [C.C] Icon_minitimeMar 9 Nov - 9:31

C'était surtout dans des moments pareils que je ne pouvais pas comprendre comment les gens faisaient-ils pour ne pas remarquer à quel point ce type était le plus irritant de la planète terre. Rien que sa présence dégageait des mauvaises ondes. Plus d'une fois j'avais essayé de me mettre à sa place, ou alors même penser que c'était peut être moi qui posait problème là dedans, mais depuis notre dernière altercation, j'étais plus que jamais convaincue que ce n'était pas moi qui clochais, mais bien Chuck avec qui je ne devais pas parler la même langue puisque depuis le temps que je le repoussais, j'avais eu le loisir de croire qu'il abandonnerait. On pouvait lui reconnaître ca, il était entêté. Oh, et puis depuis quand est-ce que j'essayais de lui trouver des qualités moi ?

Ce qui était le plus dommage, c'était que je me rendais petit à petit compte que s'il n'était pas aussi rentre dedans, peut être aurions nous pu être bons amis et que cette séance aurait elle même pu être sympa, tout comme les rares fois où j'avais pu m'amuser avec cet odieux personnage -même moi ca m'étonnait pour tout dire, mais passons- mais non, il fallait toujours qu'il plante toujours tout, lui et son égo sur-dimensionné. Il avait toutes les cartes en main, ce n'était quand même pas de ma faute s'il ne se rendait pas compte du jeu qu'il possédait ! Je l'observai un instant avec incompréhension. Je m'étais toujours mieux entendu avec les gens du sexe opposé aussi, ca me perturbait presque de voir cette barrière infranchissable qui s'était construite dès lors de notre première rencontre. Mais il était trop ce personnage de théâtre qui jouait sans arrêt un rôle pour que ca puisse coller.

- Et toi, maintenant qu'Halloween est fini tu as décidé que tu ne voulais plus ressembler à un squelette? Comment tu as fait? Tu as concocté avec ton petit Serdaigle des potions illicites qui font grossir? Wow, génial les soirées en amoureux...

Rien que pour ca, justement, CA ne pouvait pas coller. C'était de la méchanceté gratuite. Okay, je n'étais pas une tendre, mais je doutais que tout ca l'atteigne vraiment. Alors que là, il agissait en toute connaissance de cause, alors soit il était franchement con -tout à fait possible- soit ca lui plaisait vraiment de blesser les gens, et de mon point de vue je trouvais ca tout à fait pathétique.

Toujours maintenant je n'aimais pas parler de mon poids. J'étais déjà beaucoup mieux dans ma peau, mais je préférais quand même éviter le sujet quand c'était possible, surtout qu'à présent, on ne pouvait plus vraiment dire grand chose là dessus, car avoir une corpulence normale n'avait rien de très folichon. Mais voilà, on efface pas tout d'un simple revers de main, avec tout les problèmes qui vont avec.

- Est-ce que ca t'arrive de te mettre à la place des autres de temps en temps ? Je le lorgnai avec un regard franchement haineux pour le coup, carrément vexée. Je n'aimais pas qu'on ait de la pitié pour moi, mais parfois, j'avais tellement de dire aux gens d'essayer de comprendre que tout ne pouvait pas toujours être aussi simple que ca, comme la banale action de manger. Pour eux c'était tout à fait débile, ce qui pouvait ce concevoir quand on ne vivait pas pareille situation. Mais merde à la fin. Je ne m'étais pas non plus épanchée sur le pourquoi du comment avec Carlton, mais sérieusement je pensais qu'il avait assez de bon sens pour passer sous silence certains points. Et qu'est-ce que ca peut te foutre ce qu'on fait de nos soirées ?!

Surtout parce qu'il n'y avait rien entre nous et c'était sur ce point là qu'il se foutait carrément le doigt dans l'oeil. Enfin tout ce qu'il pouvait l'énerver me comblait aussi de joie, bien que parallèlement, l'envie de lui montrer le goût de mon poing dans sa tronche était très forte, puisque c'était à croire qu'une gifle ca ne lui faisait pas tellement d'effet. En fait chaque partie de mon corps avait envie de lui faire la peau, mais bien sûr, c'était impossible et encore moins pendant un cours de Botanique. D'ailleurs, ca me faisait bien plaisir d'être à l'origine de sa potentielle chute, même si elle n'était pas arrivée à terme. Il y avait une part de retenue de chaque côté, sans aucun doute à cause de McPoppy qui était trop près pour tenter quoi que ce soit qui dépasserait les limites du raisonnable.


Même si du côté de Chuck, il avait très envie de se brûler les doigts. Il s'en rapprochait un peu trop près à mon goût car dans ce cas là, cela voulait aussi dire que j'allais faire un pas en avant. Et au final, ca clasherait encore; une fois de plus. Je me raidissais, immobile, parce que je savais qu'il testait jusqu'où il pourrait avancer encore. Il gagnait du terrain, mais je n'allais pas pour autant lui céder ma place et ainsi succomber à l'exaspération.
Pas encore, pas tout de suite.

- Oups...

Ah ouais ? J'allais les lui faire bouffer s'il continuait car malheureusement pour moi, ma patience me jouais bien trop souvent des tours lorsqu'il s'agissait de Carlton.
- Ramasse-les.

Il était inutile de préciser que si je me penchais pour les récupérer, j'allais mettre ma menace à exécution. Je sentais une boule au fond de mon estomac qui remontait jusqu'à ma gorge jusqu'à ce que je m'exclame avec une voix plus aiguë qu'à l'ordinaire.
- C'est quoi au juste ton problème Chuck ? J'avais littéralement envie d'exploser et quelques têtes s'étaient une fois de plus relevées dans notre direction car personne encore n'avait ses caches oreilles -j'avais soudain très envie de bidouiller celui de mon partenaire pour le rendre inefficace pour qu'il tombe ainsi dans les pommes, ce qui lui ferait les pieds J'avais toutefois insisté sur son prénom, car une idée saugrenue venait de germer dans mon esprit. A mon avis, à part les profs, je devais être la seule à connaître la supercherie à propos de ca, car d'après ce que j'avais pu comprendre, ce n'était pas le genre de truc sur lequel il aimait se vanter. Bref, s'il voulait pousser le bouchon, autant que je lui foute moi aussi un peu la pression. Je pensais pas que t'étais égoïste au point de ne même pas faire ca pour une plante.

Même pour moi c'était un peu trop sentimental à mon goût, mais finalement, c'était vrai. Je concédais le fait qu'elle soit repoussante, mais bon cela ne voulait pas pour autant dire qu'elle n'avait pas le droit d'avoir des soins elle aussi. C'était comme si demain un médecin refusait de voir un client particulièrement moche.

- Tout ce qui compte c'est ca ? Ton confort ? C'est à cause des sales petits prétentieux comme toi qu'aujourd'hui la seule chose qui compte c'est de bousiller le paysage avec des hôtels merdiques qui pensent seulement à polluer l'air qu'ils respirent..!
Ca devait être la première fois que j'évoquai ce point qui me tenait tellement à coeur et qui était récurrent en Amérique, mais pour moi, toutes plantes, avait son importance. Si elles étaient dans la nature, ce n'était pas pour rien. Et rien qu'en agissant comme il le faisait, ca prouvait bien qu'il s'en foutait de son environnement, et ca je ne tenais pas tellement à le laisser passer.
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MessageSujet: Re: On prend les mêmes et on recommence [C.C]   On prend les mêmes et on recommence [C.C] Icon_minitimeMar 9 Nov - 14:39

Je vous l'accorde, au point où on en était, l'heure n'était plus à la rigolade. Fidèle à moi-même, je comptais bien me marrer jusqu'au bout, mais en réalité, ce qui se passait n'était ni plus ni moins qu'un règlement de compte, et mes poings me démangeaient tant j'avais envie de remettre cette chère Reegan à sa place. Ah ça oui, elle était la championne toutes catégories des grands airs méprisants, comme si elle était à elle toute seule la sagesse et la maturité dans ce bas monde. Non mais il fallait la voir! Je lisais clairement dans ses yeux la manière dont elle me jugeait, "un pauvre garçon trop populaire qui n'a qu'un pois chiche dans le cerveau et qui se la ramène tout le temps". Mais elle croyait qu'elle était mieux, peut-être? La fille anorexique qui ne parle à personne et qui reste dans son coin parce qu'elle est bien trop préoccupée par ses petits problèmes? Si j'avais choisi cela, moi aussi, je serais comme elle, à rechigner dans mon coin. Au contraire, j'avais choisi de vivre, ne lui en déplaise, alors merde, ce n'était parce que j'étais ce qu'elle avait raté qu'il fallait qu'elle monte comme ça sur ses grands chevaux.

Je rebaptisai officiellement le cours de McPoppy "Règlements de compte dans la serre" et me tournai vers mon adversaire, en plantant bien mes yeux dans les siens. J'adoptais la technique d'attaque "don't worry be happy" et je souriai, normal, en pianotant des doigts sur la table, comme si on discutait du dernier film comique qu'on avait vu. Chacun sa botte secrète, que voulez-vous.

Je crois par-dessus tout, c'était de me dire qu'on aurait pu trop s'éclater tous les deux, mais nan, fallait que Madame la Princesse choisisse de jouer la carte de la chiante-attitude et de lever les yeux au ciel. Si elles les avait baissé une minute, elle aurait bien vu qu'elle avait tort, et que nous étions au fond pas si différent que ça. Et qu'il fallait qu'elle arrête de se torturer l'esprit, et qu'il fallait me faire confiance, et que je pouvais vraiment être un mec cool, et que fallait pas me foutre une baffe quand je l'embrassais. Tout ça, elle était encore à des années lumières de le capter. Et que les choses soient claires : je ne pensais pas uniquement ça parce que je la trouvais sexy -bien que toujours trop maigre- mais parce que je savais, au fond, qu'on était fait pour s'entendre. Allez tenter d'expliquer ça à un crâne de piaf comme elle.

Le ton montait, côté Reegan.


- Est-ce que ca t'arrive de te mettre à la place des autres de temps en temps ?

Je la dévisageai un instant sans comprendre, avant d'éclater de rire comme si elle venait de me raconter la blague du fou qui peind son plafond.

- Non mais, à quoi ça servirait?!

Ben oui, à quoi? Pourquoi se triturer les méninges à se demander de telles choses alors qu'on les sait PARFAITEMENT impossibles? " Si j'étais à la place de Taylord..." Mais merde, jamais je ne serais à sa place! Alors à quoi bon? Ce n'était pas que je n'avais rien à foutre d'elle, mais je pouvais totalement avoir MON avis en restant à MA place. Zut à la fin. Elle m'énervait et je ne savais même plus pour quoi. J'avais l'impression de gueuler sur mon petit frère et au bout de cinq minutes, de ne plus me rappeler pour quelle raison, mais de continuer quand même à me battre avec lui parce que de toute façon il était con et chiant et il m'énervaaaait alors il fallait que je me dispute avec lui. Si on m'avait dit que la botanique était si perturbante...


- Et qu'est-ce que ca peut te foutre ce qu'on fait de nos soirées ?!

Alors là... J'abandonnai un instant mon air cool et je sentis mon ventre se crisper comme s'il voulait rugir; c'était toujours la sensation que j'avais quand on touchait à un point sensible et que la colère montait en moi.

- Mais j'espère bien que vous ne faîtes RIEN de vos soirées oui!! hurlai-je presque. Cette fois nos voisins de devant se retournèrent d'un coup et d'un parfait accord firent "CHHHHHHHHHHHHHHUT" d'un ton bien senti. On a un problème de chaussettes, leur lançai-je, narquois, en guise d'excuses, et au fond, c'était un peu ça, car on avait tout l'air d'un couple en pleine cellule de crise.

Au secours, rien que de penser à Taylord dans les bras de l'autre imbécile de Serdaigle, ça me donnait la gerbe. Ah, nan, elle ne pouvait tout de même pas l'embrasser si MOI elle m'avait repoussé... Et j'espèrais bien qu'ils ne faisaient pas plus que de s'embrasser parce que là je...

Oh et puis merde, qu'elle se tape qui elle voulait, j'en avais rien à foutre.

Bon, j'étais honnête, elle avait touché un point sensible, il y avait donc un point partout. M'en fous, je l'avais eu sur le coup du squelette. Tiens, d'ailleurs, ça mettait le total à 2 points pour moi et un pour elle. Na.

Je l'aurais parié, elle ne bougea pas pour ramasser les chaussettes en question. Au lieu de cela, je vis son visage se crisper encore une fois, et tant mieux parce que le mien aussi. Mon sourire devait avoir l'air de plus en plus un sourire de colère qu'autre chose. Elle l'avait bien cherché, en même temps! Tout était tellement de sa faute, il suffisait juste qu'elle rentre dans mon petit jeu, mais non, parce qu'elle avait trop d'orgueil, parce qu'elle avait peur ou je ne sais pas quoi, elle se cantonnait à son rôle de peste frigide. Encore un peu et elle pourrait faire de la concurrence à Miss Serpentard.


- C'est quoi au juste ton problème, Chuck ?

Wouhouuuu! Pour monter, le ton montait, mes amis. Sa voix soudain plus aigue et l'énervement tangible dans sa voix me rappelèrent tellement l'instant où elle m'avait mis une baffe que je me reculai instinctivement de quelques centimètres sur ma chaise. Et je remerciai le Ciel en même temps - auquel je ne croyais pas, mais les gens remercient toujours le Ciel dans les films mais quand ils n'y croient pas, vous avez remarqué? - qu'on se soit placé au fond de la classe car sinon on se serait fait mettre à la porte depuis bien longtemps. Un instant j'eus un doute quand elle prononça mon prénom, d'une telle manière que j'eus presque peur qu'elle dise autre chose que Chuck, allez savoir pourquoi. Mais je crois qu'elle avait compris qu'il ne fallait pas me titiller là-dessus. Voyons voyons, quel était au juste mon problème Chuck... Je fis mine de réfléchir avant de lâcher d'un coup et sans retenir ma colère:

- Mon problème... Mon problème c'est que tu traînes avec des gens qui n'ont rien à foutre de ta gueule et que tu te fous de la gueule des gens qui voudraient traîner avec toi. C'est quoi le but, être une fille inaccessible? Non parce que tu crois peut-être que ça plaît aux mecs, mais alors laisse-moi casser tes fantasmes, je te le dis franchement : ça fait CHIER. TU fais CHIER, Taylord.

Alors ça, c'est fou ce que ça fait du bien tiens. A refaire sans hésiter. Non parce que moi aussi je pouvais m'énerver et lancer des éclairs avec mes yeux, il n'y avait pas que Zeus et Taylord qui détenaient ce pouvoir.


- Je pensais pas que t'étais égoïste au point de ne même pas faire ca pour une plante.

Là, j'eus juste envie de lui faire manger la plante en entier, pot et terre compris, vraiment. Avec en bonus les chaussettes que je lui aurais mises dans le nez. Tellement génial.

- Tout ce qui compte c'est ca ? Ton confort ? C'est à cause des sales petits prétentieux comme toi qu'aujourd'hui la seule chose qui compte c'est de bousiller le paysage avec des hôtels merdiques qui pensent seulement à polluer l'air qu'ils respirent..!

Quoi? Mais qu'est ce qu'elle racontait?! Tout ce que je sais c'est que d'un coup je m'étais levé, faisant tomber ma chaise dans un grand bruit sec, et que je la regardais, droit dans les yeux, alors que j'avais les poings serrés : moi, prétentieux? Moi, égoïste? Mon confort? Mais est-ce qu'elle savait de quoi elle parlait?

- Tu ne sais rien de moi, pour qui tu te prends? Tu crois que tu peux juger de ce que je suis parce que je suis populaire et que tout le monde connaît mon nom? Mais merde Taylord redescends sur terre! Tu connais la différence entre être et paraître? J'avais parlé tout bas, entre mes dents, et ma respiration devenait de plus en plus haché. La rage m'aveuglait presque, littéralement, je voyais ma maison pouilleuse, ma banlieue pouilleuse, ma vie pouilleuse, alors quoi, juste parce qu'à Poudlard j'avais fait ma place et que je vivais enfin ma vie, je devenais un petit égoïste prétentieux?! Tu sais ce que tu devrais faire, toi, puisque tu te permets de me juger? Hé bien pour commencer, arrête de vivre dans le passé, ça t'ouvrirait les yeux. Tu crois vraiment qu'on est là parce qu'on le veut? Alors si en plus tu n'as pas l'envie de t'en sortir, t'es mal barrée.

Il fallait que je fasse quelque chose, n'importe quoi, sinon j'allais la taper, et taper une fille, ça m'aurait quand même bien dérangé. D'un geste rageur je ramassai les chaussettes, attrapai le poignet de Taylord et lui fourrai dans la main avec des gestes secs et sans aucune délicatesse; enfin j'attrapai cette imbécile de Mandragore et l'arrachai de son pot. Je l'avançai jusque dans la tête de Taylord en prenant bien soin de faire dégouliner sur elle le plus de terre possible.

- Et mets-lui ces putain de chaussettes, qu'on en finisse!!
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MessageSujet: Re: On prend les mêmes et on recommence [C.C]   On prend les mêmes et on recommence [C.C] Icon_minitimeMer 10 Nov - 0:00

Cela faisait longtemps que je n'étais plus objective vis à vis de Chuck. D'abord parce que la première impression avait été mauvaise mais aussi parce que c'avait également été le cas lors des suivantes. Il pouvait bien avoir le comportement qu'il voulait tant qu'il me foutait la paix seulement, il ne le faisait pas, alors il ne fallait pas s'étonner qu'il récolte ni plus ni moins que ce qu'il méritait. C'était ca que je trouvais le plus injuste parce que je ne lui avais jamais rien demandé, ce n'était pas comme si c'était moi qui venait lui chercher des poux et des lors son comportement aurait été compréhensif, mais non, c'était moi qui me prenait tout dans la tronche parce que je ne voulais pas fonctionner dans son sens. Nan mais qu'est-ce qu'il ne tournait pas rond chez lui ?! Je n'avais rien fait, ou plutôt si, mais parce que c'était lui qui à chaque fois tendait le bâton pour se faire battre. Merde à la fin, pourquoi n'avait-il pas encore compris que si on restait chacun dans notre coin, tout irait enfin mieux, et ce, dans le meilleur des mondes ?!

Là, il fallait néanmoins dire que ni l'un ni l'autre n'avait voulu se coltiner ce travail en commun, alors pourquoi rendre les choses encore plus compliquées ? C'était dégueulasse de sa part de passer pour une victime alors qu'il avait dépassé les bornes, j'en avais marre de devoir me justifier alors que cette conversation n'avait même pas lieu d'être. Tout d'un coup j'avais envie de me barrer loin d'ici ou personne ne se taperait sur la gueule, au sens figuré du terme.

- Non mais, à quoi ça servirait?!


Parce qu'on peut se remettre en question et se rendre compte qu'on s'était peut être carrément trompé à propos de quelque chose ou de quelqu'un. Voilà ce que j'aurai du répondre mais peut être que c'aurait été égoïste, parce qu'après tout, au grand jamais je ne me mettrais dans la peau de Chuck Carlton, même si on me payait pour ca. Plutôt mourir.


- Oublie.

Je perdais tout à coup du terrain, mais plus nous nous prenions le bec, moins j'avais envie de lutter, mais même si le désir de le fermer sont caquet était puissante. Pourtant, j'avais l'impression que quoi qu'on fasse, quoi que je fasse, rien n'y faisait, alors pourquoi insister ? C'était parfois l'indifférence la meilleure défense, pourtant je n'arrivais pas à l'être, puisque depuis toujours, j'étais rentrée dans son petit jeu. Peut être qu'au fond ca me plaisait bien de me disputer avec Chuck, mais maintenant, ca prenait un peu trop d'ampleur pour poursuivre dans cette voie là. C'était inutile parce que de toute façon, chacun de nous deux camperions toujours sur nos positions, alors à quoi bon insister ?


- Mais j'espère bien que vous ne faîtes RIEN de vos soirées oui!!

Bon, on pouvait aussi remettre cette idée à plus tard.

Un sourire pointait au bout de mon nez tandis qu'il marmonnait une vague excuse au reste de la classe qui n'avait d'yeux que pour nous. Intéressant.

- Pourquoi ? Qu'est-ce que se passerait dans le cas contraire ?


Okay, c'était de la provocation gratuite, mais en même temps, pour le coup, il avait commencé. Moi je n'avais que demandé s'il voulait mettre des chaussettes ou pas à une mandragore. Le plus drôle dans tout ca c'est qu'il se plantait complètement, puisque entre Scott et moi -parce que c'était vrai que je trainais souvent avec lui ces derniers temps et...- tiens, il l'avait remarqué ? Immédiatement ca faisait tilt dans ma petite tête.


- Attends... Tu es jaloux ?


Il n'allait jamais l'avouer, j'en étais certaine, mais pour le coup, j'étais plutôt curieuse de ce qu'il allait me répondre. C'était vrai que j'appréciai beaucoup le Serdaigle, un peu plus que je le pensais en fait... Avec lui tout était tellement plus simple, comme si c'était réglé comme du papier à musique. Il ne me cherchait pas des noises à chaque fois, pas de provocation pas d'insistance lourde... Ce qui devrait arriver, arriverait, et ce n'était pas parce que Mister Gryffondor était vexé comme un pou que cela changerait quoi que ce soit !


- Mon problème... Mon problème c'est que tu traînes avec des gens qui n'ont rien à foutre de ta gueule et que tu te fous de la gueule des gens qui voudraient traîner avec toi. C'est quoi le but, être une fille inaccessible? Non parce que tu crois peut-être que ça plaît aux mecs, mais alors laisse-moi casser tes fantasmes, je te le dis franchement : ça fait CHIER. TU fais CHIER, Taylord.

J'ouvrai la bouche pour répliquer, mais je la refermai aussi sec. Ca c'était le pompon, si bien que pour le coup, je ne savais plus quoi dire.


- De qui tu parles au juste ?!
Mon mutisme n'avait pas duré bien longtemps, mais ma gorge était toujours aussi serrée, parce que je ne le supportais plus. Il était débile ou... Il était débile ? Tu n'as toujours pas compris que ce n'est qu'avec toi que ca se passe comme ca tout simplement parce que je n'ai PAS ENVIE qu'on soit ENSEMBLE !!! Tu es bouché ou quoi ?!

Mais non, mais non, mais non, il fallait bien qu'il pense à lui, à un nouveau potentiel trophée qu'il pourrait accrocher au dessus de son lit !
- Enfin bon, il y en a qui ne s'en foutent pas tant que ca tu vois... mais tu l'as déjà remarqué, c'est vrai....

Voilà, comme ca je lui laissais implicitement penser que Scott était vraiment mon copain, même si ce n'était pas très sympa vis à vis de ce dernier...

Nan mais attendez , lui il « trainait » juste avec les nanas, dans le but de prendre son pied. Non, là, il abusait vraiment.
Le reste par contre, c'était un peu moins prévu et par surprise je m'écartais quand il s'était levé brusquement. Un instant, je me demandais ce qui lui passait par la tête, mais il pouvait bien tenter ce qu'il voulait, je n'avais pas peur.

- Tu ne sais rien de moi, pour qui tu te prends? Tu crois que tu peux juger de ce que je suis parce que je suis populaire et que tout le monde connaît mon nom? Mais merde Taylord redescends sur terre! Tu connais la différence entre être et paraître?

J'étais un peu blasée sur beaucoup de choses, je ne le niais pas, mais là, il me laissait sur le cul. Ca, c'était étonnant et l'espace de quelques secondes, je le considérais autrement. Quelques furtives secondes toutefois car il pouvait bien dire ce qu'il voulait, à présent, c'était fait, je ne pouvais pas l'encadrer. Muette, je laissais la tempête battre son plein.


-Tu sais ce que tu devrais faire, toi, puisque tu te permets de me juger? Hé bien pour commencer, arrête de vivre dans le passé, ça t'ouvrirait les yeux. Tu crois vraiment qu'on est là parce qu'on le veut? Alors si en plus tu n'as pas l'envie de t'en sortir, t'es mal barrée.

Apparemment il n'y avait pas de suite dans son beau discours qui était bien orienté... Et c'était moi qui avait un avis bien arrêté sur la question ? Non mais laissez moi rire ! Ceci dit, je ne disais pas que la dernière partie n'avait pas eu d'effet, car véritablement cette fois, j'étais blessée, car il y avait des points que je refusais qu'on critique. Je n'aimais pas parler du passé, parce que justement, ca me rappelais de mauvais souvenirs, et je ne voulais pas qu'on se forge une opinion sur moi à cause de ca. Et qu'est-ce qu'il en avait fait ? Que dalle si ce n'est le retourner contre moi. C'était, méchant, bas et mesquin comme ce cercle vicieux qui ne faisait que s'accroître depuis quatre ans que nous étions à Poudlard.
Alors j'allais le briser.

Du coup, je le laissai me brusquer, bien que, par réflexe je me dégageai vivement, mais sans piper mot toujours.

- Et mets-lui ces putain de chaussettes, qu'on en finisse!!


La tâche n'était pas si compliquée car en deux temps, c'était terminé. Tout comme la pseudo relation qui n'avait jamais été amicale en fin de compte entre Carlton et moi.

- Et bien oui, tu as raison, je n'ai jamais demandé d'être une sorcière tu vois, d'ailleurs, c'est fou comme la société magique s'évertue à cacher son existence, pourtant, il y en a que ca ne gêne pas de s'attaquer sans raisons aux moldus, car il ne fallait pas les mettre tous dans le même bateau non plus et que je le veuille ou non, je faisais partie des leurs.

Je m'étais rassise et regardai obstinément en face de moi dans l'optique de garder une certaine maîtrise de moi parce que j'avais tellement envie de tout lui balancer en pleine gueule.


- Puisque tu as l'air de connaître pas mal de trucs sur la question, tu es certainement aussi au courant qu'il y a des fois où c'est lâche d'oublier son passé. Mais bon, c'est vrai que dans un sens, si c'était ce que j'avais fait, je ne serais pas ici en train de m'emmerder à expliquer à un mec que par moments, on a pas le choix.

Cela voulait aussi dire que si j'effacais mes parents, mon frère, ma soeur, je salissais leur mémoire, car pour moi ce n'était pas NORMAL que ces enfoirés de mangemorts soient toujours dans la nature et qu'il était impossible d'aller complètement de l'avant tant que leurs bourreaux seraient toujours dans la nature. C'était légitime bon sang ! Je ne savais même pas quel tronche avait ces assassins, comment cela pouvait-il être possible de faire son deuil ? Les choses auraient peut être été autrement s'ils avaient eu une mort différente, bien que ce soit toujours aussi difficile, mais au moins si c'avait été un accident de voiture, ou personne n'était en cause, là, je ne pouvais pas avoir cette hargne de ne pas retrouver qui était le coupable.

Non, non, non, et non, j'étais catégorique là dessus.
En plus, malgré tout, j'avais fais un grand pas en avant, et je réalisais que ca me faisait de la peine qu'il ne le remarque pas.
Pourquoi ?

- On a plus rien à se dire maintenant
. Croisant mes bras contre ma poitrine, j'attendais que la prof arrive voir le résultat de notre « travail » pour que je puisse partir d'ici au plus vite.

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MessageSujet: Re: On prend les mêmes et on recommence [C.C]   On prend les mêmes et on recommence [C.C] Icon_minitimeJeu 11 Nov - 23:24

Je n'étais pas venu à Poudlard pour ça. Je n'avais pas choisi la vie de sorcier que me léguait ma mère (enfin choisi, on avait pas le choix) pour me prendre la tête avec une nana qui n'était même pas foutu de voir ce qui crevait les yeux. Je n'étais décidément pas venu à Poudlard pour qu'on me juge comme Taylord le faisait. Depuis tout petit je me battais corps et âme pour ne pas être celui que mon destin me traçait, pour ne pas être le fils de mes parents, un pauvre petit anglais banal dans sa banlieue pourrie qui croyait que le bout du monde c'était Londres ou Manchester. Et, surtout, je n'étais pas venu dans l'optique de démontrer que je n'étais pas ce gars-là, mais j'étais venu avec une peau entièrement neuve. Pour une vie neuve. Taylord, pour je ne sais quelles raisons, avait ce don détestable de me regarder comme si elle voyait tout cela en moi. Comme si elle voyait celui que j'aurais du être, ou celui que je n'étais pas, je ne sais pas. Mais bref. Je n'étais définitivement pas là pour ça. C'était un peu le genre de réflexions à s'arracher la tête, car à bien y réfléchir, je ne savais plus où tout avait commencé. Elle, moi? Moi sûrement, mais parce que c'était cool de l'embêter. Après il y avait eu la période où elle m'aimait un peu bien, tristement close par cette sympathique gifle devant tous mes potes (notez comme elle aime le théâtral). Ensuite, entracte, les deux ennemis jurés animés par un amour secret (l'amour si proche de la haine est le grand thème des séries américaines, comme chacun sait) ne se parlent plus, s'évitent dans les couloirs et tout le bordel. Et maintenant? Maintenant je n'y comprenais plus rien, ce qu'elle voulait, ce que je voulais moi, pourquoi je lui parlais, pourquoi ça m'énervait qu'elle ne me parle pas. Si il y avait une chose de TRÈS claire, c'était qu'elle me gonflait.

Mettre des chaussettes à des plantes était à peu près aussi excitant que de jouer au scrabble un jour de grand beau temps, alors en un sens, les élèves pouvaient nous remercier de mettre un peu d'animation. Ils devaient se demander ce qui se passait, à l'abri silencieux de leurs cache-oreille, pendant que Taylord et moi on était dans l'arène à livrer un combat de lions. Si il m'était arrivé de comparer Reegan à un bouledogue, elle m'apparaissait aujourd'hui plutôt comme une hyène, le regard hautain, le sourire méchant et méprisant, la voix aiguë et les griffes sorties. M'en fous, j'avais pas peur d'elle, si c'était ce qu'elle craignait.


- Pourquoi ? Qu'est-ce que se passerait dans le cas contraire ? Attends... Tu es jaloux ?

- Il se passerait que...
Mais sa deuxième question m'obligea à me taire, tant mon esprit était soudain traversé par une vaste zone de turbulences. Jaloux comment ça jaloux? Jaloux de l'autre geek là? Ha ha ha ha! Nan mais chérie tu plaisantes, pourquoi je serais JALOUX?

Et je laissai échapper un petit rire - forcé je l'admets - tandis que je la dévisageais de haut en bas. En fait si vous suivez bien vous constaterez que ma réponse n'en était pas une et qu'elle constituait simplement à faire comme si la question posée était tellement idiote qu'elle n'avait pas de sens et qu'on la retournait contre son adversaire. "T'es Jaloux?" "Moi? Jaloux? De quoi?" Cela revenait à servir des bananes à qui demandait des pommes, mais cet art rhétorique bien maîtrisé permettait de reprendre la situation tout à son avantage.

Cela dit je n'inventais rien, et j'en profite pour faire un petit aparté qui me démange depuis à peu près quatre ans, à savoir le nombre d'années que je fréquente Taylord. Elle était la pro en la matière de détournement de question, je devais bien m'incliner devant elle à ce sujet. C'en était tellement exaspérant, cette manie qu'elle avait de ne JAMAIS répondre correctement... J'avais noté qu'elle utilisait, au choix, plusieurs méthodes : 1) la méthode blasée, c'est à dire qu'elle prenait un air excédé et qu'elle disait genre "oublie, laisse tomber" alors qu'on lui demandait un truc super important auquel elle voulait tout sauf répondre; 2) la méthode berger allemand, bien plus agressive celle-là, mais aussi bien maligne, car elle constituait à relever un tout petit détail dans la question posée et à le retourner contre l'autre, ce qui l'amenait à des questions bien relous du genre "pourquoi, tu es jaloux?!" alors que merde, c'était vraiment pas le but d'arriver à cette conclusion; 3) la méthode je-m'en-fous-tellement, qui nécessitait un peu de mise en scène, et qui consistait à faire croire à l'autre qu'elle avait bien compris la question tout en répondant volontairement à côté mais en faisant croire à l'autre qu'elle avait mal interprété le truc (si vous me suivez). Exemple frappant, cette fameuse nuit où Kelsey nous avait séquestrés dans la volière, j'avais proposé pour "faire connaissance" qu'on s'avoue quelque chose sur nous, et quand j'avais confessé quelque chose à mes yeux de vital à mon sujet, elle m'avait lancé "je n'aime pas les espaces clos". MERCI Taylord pour cette belle intervention.

Bref, fermons la parenthèse. J'avais d'autres chats à fouetter que cette gamine insupportable.

- De qui tu parles au juste ?! Tu n'as toujours pas compris que ce n'est qu'avec toi que ca se passe comme ca tout simplement parce que je n'ai PAS ENVIE qu'on soit ENSEMBLE !!! Tu es bouché ou quoi ?! Enfin bon, il y en a qui ne s'en foutent pas tant que ca tu vois... mais tu l'as déjà remarqué, c'est vrai....

Non mais là on nageait en plein délires, coupez, les gars! Qui a écrit le scénario?! Miss Reegan était teeeellement parfaite que si je faisais tout ce cirque c'était parce que je la désirais et que j'étais jaloux de l'autre sosie de Stephen Fray? Ca va les chevilles? Ah bah elle cachait bien son jeu, sous ses airs de petites timides! Que Lilian prenne les gens de haut, passe encore, mais Taylord, merde! Elles ne jouaient pas dans la même cour! Il se passait quoi dans le crâne de Taylord? Elle commençait à me passer sérieusement l'envie de rire et ma colère commençait sérieusement à avoir envie de sortir. Narquois, je lui lâchais à la figure:

- Oh, zuuut! Moi qui voulais te demander justement de sortir avec moi! Tu casses mes illusions!... Non mais ma pauvre, arrête ton cinéma, tu crois que le monde est à tes pieds? Tu t'es vue?

C'était méchant et direct, je le reconnais. Mais merde, hein. Il arrive des moments où on se fout bien de tout ça. Ou la colère dicte nos paroles et nos gestes. Et puis, elle m'avait bien cherché, et elle n'y allait pas non plus avec le dos de la cuillère. Alors nous luttions à armes égales.

Ce que je ne pouvais supporter c'était sa façon de me juger, et je crois bien que mon petit speech la calma un instant. Quant à moi il acheva de me mettre à colère. Être amené à lui parler ainsi, pour qu'au fond, j'en étais certain, elle ne me croit pas alors que c'était sans doute la chose la plus sincère que j'avais prononcé dans cette école, merci bien. Elle ne comprenait pas, elle ne comprenait pas, tant pis pour elle. J'avais suffisamment d'amis ici qui m'acceptaient tel que j'étais et qui comprenait le second degré. C'était sans doute cela qui manquait à Taylord : un second degré. Ou bien de l'humour tout simplement. Oui, ça devait être ça. Dans ce cas on n'avait vraiment plus rien à faire ensemble. Mais alors... Pourquoi est-ce que le destin nous remettait toujours sur le chemin l'un de l'autre? Ou bien c'était moi qui n'avait pas envie de la rayer de la carte? Je devais bien l'avouer... C'était marrant de se chamailler avec elle. Rien que pour ça...


- Et bien oui, tu as raison, je n'ai jamais demandé d'être une sorcière tu vois, d'ailleurs, c'est fou comme la société magique s'évertue à cacher son existence, pourtant, il y en a que ca ne gêne pas de s'attaquer sans raisons aux moldus.

Je l'écoutais avec un regard mauvais et une expression mitigée, à présent. Elle m'avait mis en colère pour de bon, mais j'avais la nette impression que j'étais obligé de l'écouter, comme si chacun nous avions notre petit mot à dire avant l'affrontement final.

- Ne me range pas dans ce panier là, la coupai-je, le souffle court. Est-ce que j'y pouvais quelque chose qu'elle soit dotée de pouvoirs magiques? Est-ce que EN PLUS je m'attaquais aux Moldus? Merde, j'étais celui qui avait manqué de dégommer un groupe de Serpentard parce qu'ils l'avaient traitée de Sang-de-Bourbe et que je ne SUPPORTAIS pas ce genre de conneries?! Tu as la mémoire bien sélective, sifflai-je entre mes dents, toujours debout, après que ma chaise ait valsé par terre. Alors là, c'était vraiment dégueulasse de sa part. Si je ne me vexais jamais, pourtant, sa remarque me blessa et amplifia donc mon mécontentement.


- Puisque tu as l'air de connaître pas mal de trucs sur la question, tu es certainement aussi au courant qu'il y a des fois où c'est lâche d'oublier son passé. Mais bon, c'est vrai que dans un sens, si c'était ce que j'avais fait, je ne serais pas ici en train de m'emmerder à expliquer à un mec que par moments, on a pas le choix.

Là encore, parlait-elle de moi? LÂCHE d'oublier le passé? Mais... Je serrai les poings après avoir renfonçé sans ménagement la Mandragore dans son pot. Je crois bien que c'était la plante à qui on avait fait la mise de chaussettes la plus rapide et la plus violente de l'histoire. J'envoyai glisser le pot bien loin de moi, à l'autre bout de la salle. McPoppy n'avait plus qu'à constater notre travail et basta.

- On a toujours le choix,
grommelai-je, me retenant d'ajouter "pauvre idiote" pour éviter l'incident nucléaire. Le jour où je n'aurais plus le choix, cela signifierait la fin de ma liberté, et il n'y avait plus qu'à se loger une balle dans le crâne. Au moment où j'allais ouvrir la bouche elle de devança, le visage insondable et les yex tout aussi noirs que les miens :


- On a plus rien à se dire maintenant.

- C'est marrant, j'allais justement te dire de la fermer. Mais je suis d'accord. Tout est dit.
répondis-je sur le même ton qu'elle.

Comme un miroir, j'attrapai ma chaise et la remis sur pied, avant de m'y assoir dessus et de croiser les bras, les regard braqué devant moi. Je lui tournai un peu le dos. J'en avais assez. Assez assez assez. Et puis je ne savais même plus comment j'avais pu la trouver mignonne, tiens. Elle était moche. Moche et conne.

Bon, d'accord, pas moche.

Mais CHIANTE.

La prof arriva avec une curieuse expression sur le visage, comme du... désenchantement. Hé oui, si elle avait cru faire une bonne action, c'était raté. C'était un peu comme avoir essayé qu'une cohabitation entre un chat et un chien se passe bien. Il y avait des choses impossibles, dans la vie. Mais elle observa notre mandragore deux secondes et opina du chef. On était les derniers à qui elle vérifiait le devoir demandé. "Bon, pour la fois prochaine..." un grattement de papier m'emplit les oreilles alors que j'ôtai le truc qui me les recouvrait. Je ne regardai toujours pas Taylord tellement l'envie de lui prendre la gorge et de lui tordre le cou était forte. Je ne notai pas les devoirs, j'avais une tête, elle allait bien servir, et puis honnêtement, les devoirs de botanique c'était un peu comme vider le fond de sa trousse, on le faisait quand on avait du temps à tuer, et pas par nécessité. Elle nous libéra, et je ne bougeai pas. Je savais que Taylord allait s'éjecter de sa chaise tel le lapin de Duracell. Cela ne manqua pas : elle prit son paquetage et se tira. J'attendis une fraction de seconde et balançai mes affaires sur son épaule, en deux enjambées je fus dehors. On était les seuls dans le couloir, les premiers sortis. Quelques enjambées supplémentaires et je la rattrapai par le bras, la plaquai contre le mur et me plantai devant elle. Levant un doigt menaçant, je lâchai, sans l'ombre d'un sourire :


- Un jour, tu comprendras que tu te trompes, mais ce jour là, je ne serais plus là. Je veux bien être sympa, mais là, un mur serait plus expressif. Alors, je te préviens, c'est maintenant, ou c'est jamais. C'est clair?

...

Chuck, ça va pas ou quoi? T'as pris des champi? Y'avait quoi dans tes Lucky? Du hasch?

Ne me demandez pas quelle mouche m'avait piqué, moi-même je ne le savais pas. Je savais juste que je venais de lui donner une sorte de dernière chance, mais alors dernière chance à quoi, et pourquoi,... autant demander à un pingouin s'il savait réparer un lave-linge, il y aurait plus de résultat.
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MessageSujet: Re: On prend les mêmes et on recommence [C.C]   On prend les mêmes et on recommence [C.C] Icon_minitimeVen 12 Nov - 20:23

Pourquoi devait-il toujours avoir le dernier mot, hein ? Quelle était cette peur de reconnaître qu'il avait tort, peut être pas sur tout, mais sur de nombreux points en tout cas. Toujours vouloir avoir raison quoi qu'il en soit, toujours démonter les répliques des autres. Toujours vouloir être le meilleur. A quoi cela allait-il lui servir ? Si ce n'est se casser la gueule d'encore plus haut. Il faisait ce qu'il voulait ceci dit, toutefois, il pouvait au moins éviter d'en faire subir les conséquences aux autres. Je m'en tapais de sa vie, il pouvait bien avoir toutes les nanas qu'il voulait, il pouvait bien avoir tout les amis qu'il voulait, il pouvait bien faire le malin autant qu'il le voulait, mais putain est-ce que c'était compliqué à comprendre que je ne voulais pas être mêlée à son petit délire, qui, sur moi ne prenait pas ? Même là alors qu'on aurait pu en terminer le plus vite possible, non, bien sûr, il fallait qu'il fasse le malheureux par ce que ca lui aurait écorché la tronche qu'il était allé trop loin ! Et bien sûr c'était moi la pauvre petite fille prude qui n'avait rien compris de la vie. Nan mais il fallait sérieusement qu'il arrête de prendre ses rêves pour des réalités ! Ce qui me donnait encore plus l'envie de lui en foutre une autre au passage.

- Il se passerait que...

Je n'eus jamais l'inestimable aubaine d'avoir une réponse à ma question.
-Nan mais chérie tu plaisantes, pourquoi je serais JALOUX?

Bon sang, ce type était vraiment un paradoxe à lui tout seul.

- Mais alors mêle toi de ce qui te regarde !


Cette fois il allait franchement trop loin. J'avais la désagréable impression qu'il agissait comme si j'étais une de ses propriétés privées dans ses paroles, dans ses gestes depuis tout ces mois, et là il s'amusait à jouer aux innocents... Je n'aimais pas être une marionnette. J'avais toujours refusé cet état d'objet et je n'avais jamais non plus voulu être dépendante de quelqu'un. Ouais, ouais, on pouvait dire que cette fois encore il rattrapait bien le coup.
C'était bien simple, je ne le supportais plus. Tout, tout, tout et tout m'énervait et qu'il aurait eu une parole gentille en cet instant -haha bien sûr...- que je l'aurais quand même envoyé paître à Tombouctou.

- Oh, zuuut! Moi qui voulais te demander justement de sortir avec moi! Tu casses mes illusions!... Non mais ma pauvre, arrête ton cinéma, tu crois que le monde est à tes pieds? Tu t'es vue?

Quand je parlais de méchanceté.

Comment voulait-il qu'on le voit sous un autre jour alors qu'il s'employait à être mauvais ? Bon, ca m'embêtait un peu de dire que je n'étais pas forcément très sympa, mais en même temps, il y avait des moments ou il poussait le bouchon un peu loin. Comme c'était le cas en ce moment, pas tant parce qu'il émettait des hypothèses non fondées -je m'arrêtais aux faits et puis je n'étais pas née de la dernière pluie je ne voyais pas pourquoi c'était moi « qui me faisait des films »- mais surtout parce que même si je ne le montrai pas, parce que même s'il y a quelques mois, tout cela m'était bien égal, aujourd'hui le regard des autres avait pris son importance pour moi car c'était loin d'être facile de s'assumer complètement lorsqu'on s'était rendu compte qu'on était trop maigre.
C'était tellement difficile d'aller de l'avant en plus, même si j'en avais envie et c'était une nouvelle réalité qui aurait rendu n'importe qui plus fragile, bien que dans mon cas, j'avais la chance d'avoir le soutient de Scarlett, ce qui m'aidait plus que j'aurai pu le croire au départ. Il n'empêchait que lorsqu'on vous descendait d'un simple revers de main, on ne pouvait pas prétendre sourire bêtement comme si ca ne nous atteignait pas.

Je me contentai de pincer les lèvres, même si chaque partie de mon corps avait envie de hurler que lui non plus, n'avait jamais voulu qu'il en soit ainsi. Pourtant c'était comme ca, et quand je voyais qu'on cassait mes efforts, car ils étaient véritables, bien que pour d'autres ils paraissent bien futiles, comme s'il était évident que manger allait de soi. Je n'avais même pas envie de me défendre, c'était tout comme si j'essayais bêtement de remonter le cours d'une cascade, qui de toute façon, me prouverait que je n'y arriverais pas. Je n'étais pas dans le genre à me plaindre pourtant pour la première fois depuis longtemps je trouvais la vie bien ingrate, je voulais lui dire d'aller se faire voir et defaire chier quelqu'un d'autre pour une fois.

En plus la bataille continuait de battre son plein, plus violente que jamais. Elle ne voulait certainement pas, elle non plus, que les combattants s'en sortent indemne. Le contraire m'aurait étonné.

- Ne me range pas dans ce panier là, tu as la mémoire bien sélective.

Wow, wow, wow, on se calme chouchou !
- Qui te dit que c'est de toi qu'on parle ? Arrête de te croire le centre du monde ! Si je pouvais reconnaître un truc, c'était bien que j'étais certaine qu'il n'était pas de cette trempe -c'était déjà ca- et si son but c'était d'en plus jouer avec les mots, ca ne prenait pas. Ne me fait pas dire ce que je n'ai pas dit, marmonnai-je entre mes dents. J'étais honnête et je refusais qu'il me fasse passer pour une personne odieuse.

Tiens voilà qu'à présent, en plus du reste il prétendait en savoir plus que moi sur ce que j'avais vécu ?! Il me poussait vraiment tout au bout de mes derniers retranchements et j'avais senti ma main tremblé de colère lorsque je l'avais levé pour remettre une mèche derrière mon oreille.

- On a toujours le choix.


Bah, bien entendu ! Ce qui m'exaspérait encore plus, c'était qu'il devait dire ca simplement pour le plaisir de répondre l'inverse de ce que je pensais. Mais qu'est-ce qu'il en savait, merde ?! Mon petit frère avait-il choisi d'exploser comme le reste de ma maison ?! Non, bordel, sinon peut être que nous n'aurions jamais eu cette discussion -qui ressemblait plus à un bras de fer- en ce moment même ! Alors il pouvait la boucler !

-
Si c'était vrai j'aurais pas eu à supporter ta sale tronche pendant une heure tu vois, rétorquai-je avec un profond dédain. Le problème de ce genre d'affrontement c'est que lorsqu'on était mauvais avec vous, cela nous poussait à l'être encore plus que notre antagoniste, et sur ce point là, je ne valais pas mieux que Carlton. Et comme je refusai qu'on me compare à lui, je préférai encore abandonner maintenant pour éviter de pourrir à mon tour.

Il n'avait pas l'air d'être de cet avis.

- C'est marrant, j'allais justement te dire de la fermer. Mais je suis d'accord. Tout est dit.


Voilà, pour le plaisir de dire, « grâce à mes paroles la boucle est bouclée. Pas par les tiennes ». Ses potes subissaient un lavage de cerveau avant de devenir ses amis ou quoi ? Puis ce cours qui n'en finissait pas... Le moment de prendre des notes pour préparer le cours suivant intervint en une sorte de bénédiction, même si j'étais incapable d'écrire à la plume sans briser son extrémité si jamais j'avais voulu la faire gratter contre le parchemin. La prof venait à peine de nous congédier que je m'emparai de mes affaires à l'arrache, fourrant avec fougue les livres dans mon sac et j'ouvrai la portes des serres à la volée.

La liberté retrouvée, j'étais en train de réfléchir à quelle activité j'allais m'employer pour me calmer les nerfs, car il était exclu que je me plonge dans un livre ou les travaux à rendre, car ca aussi ca me soulait de devoir toujours faire plus pour au final toujours moins. Je pouvais peut être me balader dans le parc ou alors trouver une personne dont la bonne humeur était contagieuse ou alors...

Nan mais merde là quoi.

- Un jour, tu comprendras que tu te trompes, mais ce jour là, je ne serais plus là. Je veux bien être sympa, mais là, un mur serait plus expressif. Alors, je te préviens, c'est maintenant, ou c'est jamais. C'est clair?
- Tu me touches pas, okay ?!
Je faisais un grand moulinet du bras pour me dégager, l'envie de me servir de Chuck comme d'un punching ball étant puissante. Malgré tout, je restai interloquée par ses dernières paroles, comme s'il venait de s'exprimer d'une langue même pas connue de la planète terre. Comme c'est dommage, je loupe ma chance, pleurnichai-je d'un ton plus qu'ironique. Comme si je pouvais un instant d'une personne qui ne voulait pas que je lui dise ce que je pensais d'elle alors qu'elle faisait pareille avec moi.

Plus sérieusement, ca ne pouvait plus durer, j'en avais plus qu'assez de lutter à chaque fois dans le vide, c'était comme si je nageais dans le vent face à Chuck ou en l'espace de quatre ans je n'avais presque jamais vu la moindre amélioration. Soudain très lasse, je fermai les yeux un instant, histoire de réaliser moi aussi ce que je m'apprêtai à lui proposer.
- Qu'est-ce que tu veux ? demandai-je enfin plus doucement, les yeux baissés, si c'était ca qu'il fallait faire pour qu'il me foute enfin la paix, alors j'étais capable de faire ce sacrifice. A la fin, j'en avais marre de jouer au petit jeu de je te rabaisse en permanence. Je voulais seulement qu'il arrête de me faire une remarque lorsqu'on se croisait dans un couloir, d'arrêter de faire la paon, d'arrêter tout. Qu'il m'ignore, d'enfin faire comme si je n'existai pas. Je n'étais pas une poupée en chiffon qu'on pouvait se permettre de maltraiter comme on le voulait, alors il pouvait bien demander n'importe quoi pour que je puisse enfin avoir l'assurance de ne plus être considérer comme un simple passe temps lorsqu'il n'avait pas une fille à son bras ou ses copains pour rire bêtement.

C'était la première fois que je me sentais aussi mal, face à un acharnement qui je le trouvais n'avait pas lieu d'être et surtout je trouvai tellement méchant de forcer une personne à céder sous l'effet de la pression. Au moins, il allait pouvoir aller frimer dans la salle commune, puisque c'est ce qu'il attendait depuis le début.
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Chuck Carlton


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MessageSujet: Re: On prend les mêmes et on recommence [C.C]   On prend les mêmes et on recommence [C.C] Icon_minitimeLun 22 Nov - 13:18

C'était tellement stérile de toute façon, il fallait bien l'avouer. Je ne me voilais plus la face : dans ces moments-là, la seule chose à laquelle nous pouvions arriver, Taylord et moi, c'est à une espèce de match nul obtenu après une lutte corsée, et rien d'autre. Je n'aurais pas ce que je voulais et elle non plus. A propos, que voulait-elle, d'ailleurs? Non parce que si mes objectifs étaient clairs (et encore, ils se compliquaient un peu), Miss Relou, elle avait quoi en tête exactement? J'étais persuadé qu'au fond elle m'aimait bien, parce que les rares fois où on s'était comporté comme des potes, je voyais bien qu'elle s'amusait. Alors quoi? Peut-être qu'elle était juste incapable de savoir ce qu'elle voulait. En même temps, rester recroquevillée sur elle comme une huître, ça n'allait pas l'aider. C'était ça en fait ce qui me surprenait le plus : puisqu'elle était incapable de donner un petit coup de pouce à sa vie, je ne comprenais pas pourquoi elle ne me laissait pas faire.

Il me vint un truc horrible en tête. Pourtant, même mon pire ennemi, même la dernière des greluches qui se la raconte mais qui est en réalité une no-life comme la plupart des gamines de Serpentard, je ne les aurais comparé à ma mère. Alors Taylord, qui était déjà loin devant ce genre de filles, cela me faisait presque un pincement au coeur d'en arriver à cette comparaison (eh oui, au fond, je suis un grand sensible). Ma mère était la championne toutes catégories confondues de celle qui se noie dans sa vie minable et s'y vautre avec délectation sans lever le petit doigt pour s'en sortir. Et pourtant, elle s'en plaignait. Putain ce qu'elle s'en plaignait. C'est d'ailleurs la seule chose qu'elle avait à la bouche quand j'habitais à la maison. Avec Coop, on s'était demandé une fois si elle avait autre chose dans sa vie pourrie que la perspective de se plaindre de sa vie pourrie. On ne pouvait pas avoir une discussion avec elle : elle ramenait tout à elle et à sa petite vie horrible, et elle finissait par chialer qu'elle n'avait pas eu de chance et retournait se vernir les ongles en rose devant sa télé, tout en chouinant que ce n'était pas une vie. Tu m'étonnes que mon père se soit réfugié dans le whisky. Non pas que je l'excuse, mais je le comprenais, en un sens. Souvent je m'étais demandé ce qu'ils foutaient ensemble tous les deux, à quoi ressemblait leur vie "avant". Ils avaient forcément été différents pour se marier. A croire que c'était le fait d'avoir des gosses, ma faute et celle de Coop, si ils étaient devenus le couple le plus merdique de l'univers. Enfin, il y avait longtemps que j'avais tiré un trait sur eux, en partie grâce à Poudlard. Dans ma tête, je n'avais plus de parents, et c'était mieux comme ça, croyez-moi. Je voyais mon père comme un vieil ami qu'on garde dans ses contacts par pitié parce qu'il a plongé dans l'alcool et qu'on voudrait l'en sortir. Je savais qu'il ne se voilait pas la face quand je lui parlais d'un air faussement intéressé, au retour de Poudlard. En réalité, il me faisait pitié, et il n'avait plus rien d'un père pour moi. Ma mère elle faisait à présent partie intégrante de la télé : elle braillait devant le poste et se la fermait quand il était éteint, comme si elle ne vivait plus que pour ça maintenant. Tu parles d'une famille.

Tout ça pour dire que l'attitude de Reegan me rappelait ma mère en un sens - et vous mesurez à présent comme ce n'est pas un compliment. Si Taylord n'avait rien, absolument rien, de la femme qui me servait de mère, son attitude me faisait immanquablement penser à celle de ma génitrice. Elle baissait les bras, je le sentais, elle se drapait dans son malheur comme dans une couverture confortable. Encore un peu et elle allait finir sur le canapé défoncé devant la télé. Hors de question.


- Tu me touches pas, okay ?!

Elle se dégagea vivement tandis que, planté devant elle, je tentais de reprendre mes esprits. Quelle mouche m'avait piquée, je ne savais pas, si ce n'est que cette stupide image de ma mère m'avait sans doute fait un électrochoc. Je dévisageai Taylord avec un air mauvais; elle m'énervait, avec ses grands airs, ses grands gestes furieux comme si j'étais Jack l'Eventreur, ses grands yeux sombres qui lancaient des éclairs. Elle croyait me faire peur ou quoi?!

- T'as raison, la meilleure défense, c'est l'attaque, raillai-je. Je pouvais parler car j'utilisais à peu près les même méthodes avec elle, mais bon, à la guerre comme à la guerre, il fallait mieux dégainer le premier.

- Comme c'est dommage, je loupe ma chance

Je me figeai, baissant mon doit accusateur pointé sur elle. Face à elle, tout près d'elle, j'avais envie de la prendre par les épaules et de la secouer une bonne fois pour toute, histoire de lui remettre les idées en place. Elle m'énervait! Pour UNE fois que j'étais sérieux, elle continuait son petit jeu. En plus de cela, j'avais la nette et désagréable sensation de m'être un peu trop dévoilé, et je détestais ça. J'étais Chuck, tout de même. Je n'allais pas partir en courant chialer dans les toilettes parce que Taylord ne voulait pas être ma copine. Non. J'allais plutôt la faire chialer elle pour ne pas avoir voulu être ma copine. Bref.

Et puis c'était toujours dans les pires moments que son petit charme faisait effet et que j'avais l'envie soudaine de l'embrasser - parce que je n'avais pas perdu espoir de mon scénario de série, où souvent les deux héros qui se détestent au début finissent par tomber dans les bras l'un de l'autre. Ce jour-là serait tellement une victoire! Mais j'avais bien compris qu'il me faudrait travailler Taylord au corps - sans mauvais jeu de mot. Alors que je m'arrachai de la contemplation de ses lèvres, je remarquai soudain un changement sur ses traits. Comme moi elle semblait lasse tout d'un coup, elle baissa les yeux, et me donna l'impression qu'elle n'était plus en colère. Pour achever le tout et faire un coup de théâtre en beauté elle demanda d'une voix si douce après toutes les merdes que nous nous étions balancées à la gueule:


- Qu'est-ce que tu veux ?

Voilà un virage que je n'avais pas anticipé.

J'étais sur le cul, je l'avoue : je la dévisageai quelques secondes qui me parurent des heures. C'était comme si un voile était tombé et nous mettait à nu tous les deux, mais loin de me réjouir, cela me gênait, au contraire. Mais pourquoi donc, bordel?! Je n'y comprenais plus rien.


- Rien, répondis-je alors en haussant les épaules. Et je tournai les talons.

Je partis en direction de notre prochain cours en me disant que c'était une bonne chose de fête, mais pour la première fois de ma vie j'avais la désagréable certitude d'avoir fait le mauvais choix. Le couloir me parut faire des kilomètres, tandis que quelques mètres me séparaient encore de Taylord. Elle m'avait tellement pris de cours! Et j'étais mécontente de moi : jamais encore je n'avais perdu ma contenance comme ça et battu en retraite. Quel échec! Je sentis mes poings se crisper. Il me faudrait au moins une bonne séance de baseball pour me défouler. Une autre chose me crispait : quand elle m'avait demandé ce que je voulais, un mot, de lui-même, avait failli jaillir de mes lèvres, et je le trouvais tellement ridicule que je m'en voulais encore plus. Si je ne m'étais pas retenu, j'aurais répondu "toi". Non mais merde. Cette fille avait vraiment des effets étranges sur ma personne. Et puis de toute façon, je ne la voulais pas, j'étais encore sous l'emprise du charme qu'elle dégageait et de mon envie de l'embrasser, mais je voulais n'importe qui sauf elle, c'était évident.
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