- Mauvaise Journée - [PV Kenza]

Ciel gris, humeur similaire. Les rideaux du lit dégagés, Ruby pouvait admirée le paysage du parc. Enfin, admirer, ce matin, c’était plutôt deviner, car tout était sombre, gris, brumeux. Elle songea que le fait qu’il ne soit encore que 8 heures du matin jouait surement. En effet, alors que ces camarades profitaient de leurs premières heures de week-end, la jeune fille, elle, avait à peine dormi. A vrai dire, elle ne dormait pas souvent. Le médecin appelait ça les insomnies. Dû au stress. N’importe quoi. Ruby ne supportant plus de rester là, elle se leva discrètement, se faufila jusqu’à son armoire, sorti une robe noire de sorcier simple, ses ballerines dorés. Elle prit un son sac en bandoulière, et descendit pour aller aux toilettes, se coiffer rapidement. Elle agrémenta ses cheveux d’un serre-tête assorti à ses chaussures, se brossa les dents, et sorti sans faire attention au reste de son apparence. Qui regarderait de toute manière ? Oui elle était belle. Mais une beauté sans personnalité lasse les gens. Et ils oublient. Ils remarquent parfois par éclair à quel point les yeux de la jeune blonde sont étonnants, entre le vert, le gris et le doré, ou que sa peau est parfaitement lisse et halée. Mais c’est tout. Tant mieux, songea Ruby. Et elle fila en direction du parc, évitant soigneusement les élèves déjà réveillés. Elle marcha d’un pas vif, jusqu’au pont, en bordure du terrain, ou il n’y avait ni bande d’amis, ni amoureux, ni rien.

Les nuages s’étaient agrippés aux montagnes, la forêt était brumeuse. Un silence parfait résonnait dans ce paysage si calme, si serein. Une odeur de vieux bois flottait dans l’air, et Ruby s’en enivra, se penchant par-dessus le pont pour admirer le courant ravageur, si loin, si bas… Qu'est ce qui ne tourne pas rond chez moi. Voilà la question que Ruby se posait à peu près tous les jours. Voir toute les heures. Chaque millimètre de peau, de nerf de la jeune fille étaient chargés à bloc, tendus. Quelle vie pensa-t-elle. Oui, quelle vie. Ruby n'avait jamais été du genre à se plaindre. Non, elle restait forte, mais voilà parfois, il y avait des jours où elle craquait. Evidemment, elle ne pleurait jamais sur l'épaule d'une amie fidèle qui la réconforterait à coup de chocolats chauds et de blagues bien placées. Non, justement, c'était là le problème, une amie. Ou même une connaissance. Ou juste quelqu'un. N'importe qui. Depuis les quelques jours, voire semaines qu'elle était là, Ruby n'avait réellement lié de relations avec personne. Mais elle savait que ce n'était que de sa propre faute, mais elle n'y arrivait juste pas. Pourquoi était-elle si froide, si mauvaise, si méchante? Elle en était consciente, elle le voyait dans le regard des autres filles, des élèves. Elle entendait les murmures sur son passage, voyait les regards, devinait les réflexions. Alors elle prétendait passer son temps le nez dans ses livres, bien que son esprit soit bien trop souvent ailleurs. Parfois, elle se disait qu’elle pourrait essayer, juste un peu. Mais pourquoi faire ?

Ruby savait qu’elle était stupide, et qu’elle était enfin dans un monde où les autres comme elle, la comprenait, ne la prenait pas pour une salle folle, comme tous ces familles d’accueils qu’elle avait côtoyé dès ses 6 ans, après l’incident. L’incident, pensa Ruby, le fameux. Son esprit se ferma. Tout était flou. Elle s’en souvenait, mais d’un côté, elle l’oubliait. Mémoire sélective, sûrement. C’était… Brumeux. Y penser provoquait toujours cette boule brûlante dans la gorge de la jeune blonde. Elle ferma les yeux, sentit ce goût propre aux larmes et soupira. Elle sentait qu’elle commençait à trembler, puis son esprit reprit le dessus et elle arrêta de sangloter. Rapidement, mécaniquement. Elle se pencha par-dessus le pont. Encore plus. Et si elle sautait ? Elle tomberait brutalement dans l’eau. Peut-être mourait-elle sur le coup. Fini. Boum. Elle se pencha encore plus. Son esprit était confus, elle n’arrivait plus à se concentrer. Qui s’en soucierait de toute manière ? Elle allait le faire. Ou pas. Elle ne savait plus. Elle se pencha encore plus dangereusement… Quand quelqu’un l’interrompit.

Hier soir j’étais allé me coucher dans les alentours de neuf heures. Peut-être moins. Pas que j’étais fatiguée, que j’étais une petite fille ayant besoin de dix heures de sommeil, non. Mais je prévoyais de me lever tôt le lendemain matin, afin de terminer un devoir que je devais rendre dans quelques jours. Bon, il n’était pas pour le jour même, mais je ne supportais pas à remettre à trop tard une préparation. C’était comme ça. Je m’étais donc levée à l’aube, et jusqu’à ce que le soleil se montre timidement entre les nuages, j’avais rédigé une synthèse sur l’histoire des gobelins. Que je devais rendre à notre professeur d’Histoire de la Magie. Un vrai calvaire ce cours. M’enfin. C’était de l’étude pure et simple, en somme, tout ce que je détestais. J’aimais la pratique et les choses concrètes, quelque chose qui d’un coup de baguette magique ou de structure cérébrale se mettait en place. Pas de simples notes à retenir pour des mots et écrits oubliés. Vraiment pas.

Après avoir bouclé ma dernière phrase, je refermais mes livres et roulais mes parchemins, l’enroulant d’un long file noir, afin qu’il reste en place. Je fourrais le tout dans mon grand sac brun, et retournais dans mon dortoir, pour déposer mes affaires au pied de mon lit. Je pris vite fait une robe de sorcière noire d’encre, ainsi que mon écharpe aux couleurs de Gryffondor. Je mis ensuite ma baguette en bois de charme dans l’une de ces énormes poches. J’étais fin prête ! Mon horaire me laissait libre cours de jouissance en cette matinée. Heureuse, je descendis les sept escaliers qui menaient à la Grande Salle, pour prendre mon petit-déjeuner. Bon et consistant. Et après avoir avalé des crêpes remplies de sirop, suivis d’énormes croissants chauds et pour terminer de grandes cuillères de pudding, mon ventre était prêt à éclater. De toute part. Me léchant les lèvres, je me levais de table, et après un petit signe de main aux quelques connaissances de la table des lions rouges et or, je sortis du château, me retrouvant dans le parc de Poudlard.

On ne pouvait pas appeler ça un beau jour. Il faisait terne. Le ciel était gris, brumeux, froid. Il ne pleuvait peut-être pas encore, mais ça ne saurait tarder. Je poussais un soupire de découragement, moi qui voulait aller me balader le long du lac, c’était raté. Même les fleurs ressentaient le mauvais temps. Elles se refermaient sur elles-mêmes, celle-là même qui pouvaient briller de mille feux juste sous de petits rayons d’un soleil disgracieux. On avait même l’impression que l’herbe était devenue grise elle aussi, tirant sur la tristesse et le désespoir. Marchant d’un coup beaucoup moins vite je me mis à la recherche d’un endroit couvert. Et dans mon esprit, seul le pont avait l’air plus ou moins potable, quoique peu stable, au moins il offrait un couvre chef si jamais il se mettait à pleuvoir à grosses gouttes.

Alors que j’arrivais dans les alentours du pont, je remarquai une jeune fille en robe de sorcier penchée au dessus du pont. Se relevant, pour ensuite se repencher encore. Ce petit manège dura plusieurs minutes. Lentement je m’approchai de la jeune magicienne. Tristesse ? Douleur ? Fatigue ? Peur ? Tellement de chose pouvait se produire dans une vie de jeune adolescence. Moi-même, j’avais eu des problèmes, plus ou moins dramatique. Et j’avais toujours surmonté la pente. Rien n’est impossible, et seuls les imbéciles ne changent pas d’avis. La petite blondinette m’avait l’air sympathique. Quoiqu’un peu perturbé. Pas dans le mauvais sens, peut-être se sentait-elle seule ? L’avenir nous le dira.

Doucement, je m’approchais d’elle, et quand je me trouvais à moins de deux mètres de sa personne, je m’accoudai à ces côtés sur la balustrade du pont. L’eau à nos pieds paraissait déchainée. Le vent se faisait de plus en plus sentir. Je tournais ma tête vers la jeune fille. Toujours penchée un peu plus vers le bas. Vers le vide, vers le précipite.

- Tu sais, dans le monde, nous ne sommes jamais seuls. Il y a toujours quelque part quelqu’un qui te veut du bien, qui pense à toi. Et qui t’aimera telle que tu es.

Après une petite pause, je terminais ma phrase.

- Ne l’oublie jamais.

Le silence ambiant fût brisé par une élève brune que Ruby n’avait pas remarqué, bien qu’elle fût accoudée à la balustrade du pont.

- Tu sais, dans le monde, nous ne sommes jamais seuls. Il y a toujours quelque part quelqu’un qui te veut du bien, qui pense à toi. Et qui t’aimera telle que tu es.

Ruby faillit éclater de rire. Elle avait envie de lancer son rire si glaciale, si méchant, mais bizarrement elle n’en avait pas la force. En temps normal, elle aurait regardé à travers ses yeux gris vert la jeune élève qui, manifestement, était à Gryffondor, vu les couleurs de son écharpe, et lui aurait balancer une réplique cinglante. Mais aujourd’hui, elle avait l’impression que la force pour être désagréable lui manquer. Elle sentait en elle, l’autre « côté » de Ruby, celui si enfantin, si franc, si… Irréaliste. Ses pensées furent interrompues par la Gryffondor, qui continua.

-Ne l’oublie jamais.

Ruby finit par se tourner vers elle pour la fille, la regarder dans les yeux, et lui répondre, d’une voix presque mécanique. Pas froide, juste sans émotions. La vérité, crue, immonde, sortit de sa bouche.

-Oh bien sûr, sauf si tu n’es qu’une immonde garce.

L’esprit scientifique de la jeune fille refusait de croire aux choses qu’on ne pouvait lui montrer. Quelqu’un qui tiendrait à elle ? Oh oui, bien sûr, et où s’il te plait, chère inconnue ? La preuve, où était-elle ? Elle se souvenait encore de ce jour, en cours de sciences, lorsqu'à 6 ans, avant qu'elle finisse fâcher avec l'école, ou la vie et les gens tout court, Ruby avait exposer à son professeur une de ses grandes théories sur la réincarnation, que ce dernier avait réfutait avec une simple phrase. "Où sont tes preuves?" . La fillette en avait presque pleurer. Voyant l’expression interrogative de la fille, Ruby continua sur sa lancée, tournant son visage impassible vers la paysage.

-Je suis Ruby. Ruby Standiford. Oh, je suis sûre que tu me connais, du moins, que tu as entendu parler de moi. Certains m’appellent la Prétentieuse, ou la nouvelle petite garce de Poudlard. Oh oui, celle qui est trop belle pour parler aux gens normalement, qui passe son temps à lancer des regards noirs. Pas la peine de dire non, je sais ce qu’on dit de moi. Alors dis-moi, on dit quoi à une fille comme moi ? On lui ment, on prétend qu’on l’aime quand même ?

Après ma dernière phrase, je m’étais tournée à nouveau vers l’air glacial. Observant encore et toujours la froideur du lac. Les éléments de la nature et la nature elle-même m’avait toujours fasciné. Et je pouvais rester des heures, sans bouger, assise de préférence quand même, à regarder fixement les étoiles, la mer, le ciel, l’orage, les arbres. Et ce qui me fascinait le plus c’était tout ce qui se passait la nuit, ou dans la noirceur des mauvais jours. Comme aujourd’hui. L’orage se faisait de plus en plus ressentir. Partout où vous alliez, partout où vous mettiez votre jeune regard n’ayant encore vu que la joie du monde. Du coin de l’œil je vis la jeune blonde se tourner vers moi. Bah, au moins elle avait arrêté de se pencher dangereusement au dessus du lac.

- Oh bien sûr, sauf si tu n’es qu’une immonde garce.

Répondit-elle, ou plutôt jeta-t-elle d’une voix sans émotions apparente mais remplie d’une fureur et d’un désespoir cachés. Ou en tout cas, c’est comme cela que je l’interprétais. Mais alors c’était ça. Elle se sentait seule, et se rendait compte ou le savait-elle depuis toujours, qu’elle ne se comportait pas « comme il faut » avec les autres. Personnellement, ça ne me touchait pas le moins du monde. Chacun avait ses problèmes, et son petit bonheur. Pour ma part, je n’avais jamais agi avec les autres d’une façon que je n’aimerais pas recevoir. Mais après tout, tout le monde ne pensait et n’agissait pas pareillement, et ça n’avait pas l’air d’être le cas de la fille à mes côtés.

Se tournant vers le paysage, et cachant ses émotions sous un visage neutre, la jeune femme continua sur sa lancée, se défoulant, lâchant tout ce qui lui passait sur le cœur. Dans un sens, peut-être avait-elle besoin de quelqu’un à qui se confier, de quelqu’un qui l’écouterait juste, sans rien dire. Etant présent avec ses oreilles et non ses lèvres. Bon… Et puis je n’avais rien d’autres à faire que l’écouter.

-Je suis Ruby. Ruby Standiford. Oh, je suis sûre que tu me connais, du moins, que tu as entendu parler de moi. Certains m’appellent la Prétentieuse, ou la nouvelle petite garce de Poudlard. Oh oui, celle qui est trop belle pour parler aux gens normalement, qui passe son temps à lancer des regards noirs. Pas la peine de dire non, je sais ce qu’on dit de moi. Alors dis-moi, on dit quoi à une fille comme moi ? On lui ment, on prétend qu’on l’aime quand même ?

Je poussais un soupire. Ce n’était pas partie gagné apparemment. Soit. Sans mentir, je n’avais jamais entendu parler de cette dénommée Ruby. Pas le moins du monde. Mais en même temps, je n’écoutais jamais les ragots, et je n’avais pas de préjugés. J’attendais de voir par moi-même, d’attendre de savoir la vérité, et non les racontars.

- Crois moi ou non, je n’ai jamais entendu dire quoique ce soit sur toi. Enfaite, c’est même la première fois que j’entends ce nom. Au passage, moi c’est Kenza.

Je laissais un ange passé. En même temps, tout le monde est un jour ou l’autre prétentieux ou cible des remarques des autres ou des moqueries. Soit parce qu’on l’a cherché, soit parce que l’on suscite la jalousie. Je n’allais pas lui sortir ça, elle risquait de mal le prendre, en voyant comment elle était partie…

- A une fille comme toi ? Si tout ce que tu dis s’avère réel, alors je te répondrai, qu’avec une fille comme toi, on apprend à la connaître, en passant à travers le mur de glace. On apprend à la connaître et après on l’aime. Voilà ce qu’on lui dit.

Ce n’était pas méchant, juste réaliste, et surtout, j’essayais un temps soit peu de la réconforter même si je doutais fort qu’elle se laisse attendrir par ses douces paroles, mais qui sait… Parfois l’écoute fait des miracles. Et j’étais bien placée pour le savoir.

La jeune fille inconnue poussa un soupir, et Ruby la compris. Cela devait être épuisant d'entendre une jeune fille inconnue se plaindre. Ce n'était d'ailleurs pas dans les habitudes de la Serdaigle, mais parfois, elle ne savait faire autrement.

- Crois moi ou non, je n’ai jamais entendu dire quoique ce soit sur toi. Enfaite, c’est même la première fois que j’entends ce nom. Au passage, moi c’est Kenza. A une fille comme toi ? Si tout ce que tu dis s’avère réel, alors je te répondrai, qu’avec une fille comme toi, on apprend à la connaître, en passant à travers le mur de glace. On apprend à la connaître et après on l’aime. Voilà ce qu’on lui dit.

Ruby laissa son regard courir une nouvelle fois sur le paysage. Pfff, ses phrases étaient tellement... Pré-fabriquées. Et le pire, c'est qu'elles n'en demeuraient pas pour autant fausses, bien au contraire. Mais elle n'avait pas le temps ni l'envie de jouer à qui aura la phrase la plus clichée, ou la plus larmoyante. La Serdaigle se reprit, et réalisa qu'elle venait de parler à une totale inconnue sur sa vie, chose qu'elle ne faisait jamais, même avec des amis. Merde, grommela t'elle. Elle se retourna vers la brune, la fameuse Kenza, et l'examina un instant. Elle semblait être quelqu'un de calme, mais surtout très.. Honnête, très elle-même. Elle avait un air très désintéressée, prête à entendre n'importe quoi sans même juger. Ruby hésita un instant, faillit déballer son sac, puis se reprit. Que faisait-elle voyons?! Elle, parler de sa vie à une inconnue? C'était un peu comme si il c'était mit à neiger en plein été!

- T'as raison. Je ne sais pas pourquoi je t'ai racontée ça, c'était assez ridicule, voir pitoyable de ma part. Oublions, veux-tu? Alors, dis-moi, qu'est-ce que tu fais ici?

Ruby espéra de tout son être que Kenza s'en tiendrait là, qu'elle ne poserai aucune question. Elle n'avait pas envie de répondre à quelconques interrogations de sa part. De toute manière, que pourrait-elle répondre? Il faudrait qu'elle raconte toute son histoire, et de la même occasion, qu'elle passe pour une sorte de malade mentale, alors oui, non merci. Elle évita d'ailleurs soigneusement le regard de la Gryffondor, et se contenta du paysage. Celui d'ailleurs, reflétait en quelques sortes l'humeur de Ruby. Oui, quand elle y pensait, elle se reconnaissait dans ce paysage terne, gris, mais aussi follement violent, avec ce courant rageur. Pourtant, ce torrent ne pouvait pas tout le temps être si vif, n'est-ce pas? Il finissait par fatiguer un jour ou l'autre, non? Elle ne voulait pas être en colère toute sa vie mais ne savait faire autrement, surtout pas aujourd'hui.

Cette jeune fille avait l’air meurtrie, blessée. Mais que pouvais-je bien y faire ? Je ne la connaissais ni d’Eve ni d’Adam, ni même de Merlin. Et même si ça ne me dérangeait pas d’écouter les autres se plaindre, ou vider leur sac, je n’allais pas jusqu’à chercher les désespoirs des autres afin qu’ils se sentent mieux après avoir tout déballé. J’écoutais, mais je n’arrivais jamais à me mettre à la place des autres, ou alors je n’en avais pas envie. J’étais dans mon petit monde à part, souvent dans la lune, mais présente. Je pouvais sortir quelque qui n’avait strictement rien à voir avec la conversation présente, et je m’en foutais royalement. Certains disaient que j’étais une blasée de la vie. Je dirais plutôt que je profitais de celle-ci le plus possible, et le plus fortement que je pouvais. Après tout, à moins de s’appeler Voldemort, nous n’avions qu’une seule vie. Profitons, et laissons l’apitoiement au passé.

La petite blonde regardait tout comme moi le vaste paysage des mauvais temps. Elle semblait perdue dans ses pensées. Puis parut se ressaisir un minimum. Et tourna ses grands yeux clairs vers ma personne. Afin de paraître gentille et « à l’écoute », je me tournais à nouveau vers elle aussi. Allait-elle encore se rabaisser ? Ou essayerai-t-elle de remonter la pente ?

- T'as raison. Je ne sais pas pourquoi je t'ai racontée ça, c'était assez ridicule, voir pitoyable de ma part. Oublions, veux-tu?

Bon. J’acquiesçais de la tête. Après tout, c’était son histoire, si elle voulait se taire, elle ferrait comme bon lui semblait. Personnellement je ne trouvais pas ça pitoyable. Elle avait juste sorti son malaise qu’elle semblait trainer derrière elle depuis un bon bout de temps. Elle voulait oublier ? Ou plutôt que j’oublie moi ? Et bien soit, il en serait ainsi. Je n’étais pas assez proche d’elle pour m’inquiéter plus que mesure de son esprit ou de ses besoins. Je ne connaissais même pas son prénom, ni même sa maison.

- Alors, dis-moi, qu’est-ce que tu fais ici ?

La jeune élève de Poudlard aux longs cheveux blonds voulait à tout prix changé de sujet. Et même si la question n’était pas des plus intéressantes, au moins, elle passerait le temps. Mais j’avais la vague impression que la petite ne voulait pas que nos regards se croisent. Phase typique quand l’on a à cacher quelque chose. Peu m’importait, je ne comptais pas la bombarder de questions, je respectais son choix du silence.

- J’avais une folle envie de me retrouver sous la pluie… Non. Je n’avais jamais été sur le pont, et je voulais voir la vue que l’on avait d’ici. Et puisque j’ai du temps libre, je me suis dit que c’était une bonne idée.

J’aurais juste espérer qu’il y ait moins de mauvais temps, et que pourquoi pas le soleil pointe le bout de son long nez. Mais n’empêche je n’avais pas été déçue par la vue magnifique et gigantesque que l’on avait du haut du pont. C’était fascinant, fantastique et tous les mots qui sont dans le même champ lexical que ces deux ci.

Je n’allais pas lui retourner la question. Après tout, si elle avait changé de sujet, c’est qu’elle ne voulait plus l’aborder. Je m’abstiens donc de tous commentaires dans cette zone là. Mais il fallait que je trouve autre chose à émettre. Je n’aimais ni le silence ni la solitude.

- Dommage qu’il ne fasse pas plus beau quand même…

Le beau ou mauvais temps avait toujours servi à remplir les blancs des discussions.

La jeune fille toisa Ruby quelques secondes du regard. A cet instant précis, deux options s'offraient à elle. Soit elle refusait de laisser passer ma grande tirade mélodramatique et tentait de me sortir les vers du nez, soit elle changeait du sujet et répondait à la question de la Serdaigle. Elle ne sembla pas hésiter: elle était de toute évidence une fille qui respectait les choix des autres, chose pourtant rare de nos jours. En effet, Ruby sentait qu'elle vivait dans une société où la notion de vie privée n'existait presque plus. Tout le monde était rongé par la curiosité, et la jeune blonde aussi, mais pour d'autre raisons: celle de s'échapper. Pour elle, s'occuper des problèmes des autres la faisait s'échapper de son propre intérieur, et elle pouvait concentrer son esprit sur les autres plutôt que devoir faire face à soi-même. En tout cas, Kenza elle, était définitivement respectueuse de la vie privée, car elle détourna le sujet, ou plutôt suivi le détournement opté par Ruby.

- J’avais une folle envie de me retrouver sous la pluie… Non. Je n’avais jamais été sur le pont, et je voulais voir la vue que l’on avait d’ici. Et puisque j’ai du temps libre, je me suis dit que c’était une bonne idée.

La Serdaigle eut un léger sourire, Kenza avait de toute évidence eut, plus ou moins, la même idée qu'elle. Pourtant, la météo aurait inspirée de rester à l'intérieur à beaucoup de gens, mais la blonde elle, s'en souciait peu. Elle avait l'habitude d'être cette fille qui reste des heures sur un banc alors qu'il pleut, ou qu'il neige. Elle adorait ça, surtout la pluie. Elle avait l'impression que cela lavait le monde, et elle même avec, comme si cela la purifait. Ruby savait qu'elle était stupide, qu'elle tombait toujours malade, mais c'était son côté naïf, enfantin, presque émerveillé par le monde éteint et mouillé des jours pluvieux. En effet, personne n'osait mettre le nez dehors en hiver, et Ruby avait alors les rues pour elle seule, le bruit des gouttes sur le goudron l'accompagnant. Elle avait alors l'habitude de faire des bateaux en papier sur le caniveau, ou de sauter dans les flaques, heureuse de voir que ses bottes en caoutchou protegeaient ses pieds de l'humidité. Oh bien sur, elle se faisait souvent gronder en rentrant, mais les familles d'acceuilles finissaient généralement par l'oublier au fil du temps alors, qu'elle soit dehors sous la pluie, ou dedans, cela les importaient peu.
Ruby allait finir par répondre, mais la Gryffondor la devança, chose habituelle chez la jeune blonde. Elle était si rêveuse, que généralement, son esprit se perdait avant qu'elle n'ait eu le temps de formuler sa phrase, et elle passait souvent pour la fille sans conversation. Pourtant, elle en avait, mais presque trop, son esprit s'égarant, elle sortait des phrases qui n'avaient plus rapport avec la conversation, ou qui n'avaient pas de sens. Alors bon, elle finissait par se taire.
- Dommage qu’il ne fasse pas plus beau quand même…
Ruby cette fois ne laissa pas son cerveau la perdre, et elle répondit d'emblée.

- C'est vrai que c'est dommage pour la vue, mais je n'aime pas spécialement le soleil, enfin toute les météos me vont, même la pluie. Enfin bref, la pluie et le beau temps ne sont pas des sujets de conversations passionnants. Parlons plutôt ... De toi, tiens. Tu es en première année c'est ça? Tu aimes Poudlard alors?

Oui, parler du temps, beau ou pas, avait toujours servi dans n’importe quel cas. Que se soit pour remplir un blanc trop longtemps prolongé, pour essayer de cacher une gêne naissante ou encore même quand on n’avait strictement rien à faire de la personne qui se tenait face à vous. Passionnant donc. Mais très peu instructif si l’on voulait en savoir un peu plus sur la personne avec qui vous abordiez ce sujet oh combien grandiose. Ironie quand tu nous tiens… Je ne vous l’avais jamais dit ? L’ironie et moi, nous sommes toutes deux grandement proches. Car la plus part du temps, vous autres, bas peuple, êtes tellement intéressant. Umh.

- C'est vrai que c'est dommage pour la vue, mais je n'aime pas spécialement le soleil, enfin toute les météos me vont, même la pluie.

J’acquiesçais du chef. Après tout, personne n’est pareil, et tout le monde à une opinion différente. En effet, pour ma part, c’était le chaud soleil d’été qui me convenait le plus, qui faisait rayonner le peu de bonheur qui sommeillait la plus part du temps au fin fond de votre cœur. Romantique tout ça. Ou alors, c’était le vrai et bon hiver, bien neigeux, bien froid, où vous ne pouviez distinguer le blanc du noir. Quand tout se ressemblait vaguement sous les flocons qui perduraient au fil des jours. Un vrai bonheur.

- Enfin bref, la pluie et le beau temps ne sont pas des sujets de conversations passionnants. Parlons plutôt ... De toi, tiens. Tu es en première année c'est ça ? Tu aimes Poudlard alors ?

J’étais plutôt d’accord pour se qui était de sa première partie de son monologue. Comme pensé plus avant, c’était loin des passionnantes discussions sur telle ou telle plantes à employées lors d’un sauvetage. Mmh, soit. Par contre, parler de moi ? Après tout, si ça lui chantait.

- Pourquoi pas, par contre c’est donnant-donnant. En effet, je suis en première année, chez les lions. Et toi ? Je ne vois pas trop où tu pourrais être.

Je ne suis pas monsieur Choixpeau non plus ! Aimer Poudlard ? Etait-ce vraiment une question pertinente ? Après tout, qu’on y adhère ou pas, nous n’avions pas le choix et nous devrions y rester jusqu’à nos dix-sept ans… Dit comme ça, ça paressait vachement loin.

- C’est drôle, chaque fois que je rencontre quelqu’un, c’est cette question qui est posée en premier. Disons, que je m’y plais bien, et que je n’ai rien à regretter. Sauf peut-être la facilité des cours moldus… Je ris quelque peu. Et puis en règle générale, les gens ont l’air sympathique.

Je marquais une pause afin de faire un tri dans ma tête. Virant les détails qui n’étaient pas du tout intéressant, et qui ne convenait pas à cette discussion avec Ruby. Moi, tête en l’air ? Du tout voyons. Vous voyez ? Mon âme-sœur n’est qu’autre que ma tendre et chère ironie.

- Mais j’ai l’impression que peu d’élèves iront de leurs pleins grés vers des camarades d’autres maisons, de peur d’être en présence de… de gens d’opinions différentes, si tu vois ce que je veux dire.

Et je trouvais ça vraiment triste. A cause de ces pourritures, les amitiés avaient de plus en plus de mal à se former, et restaient dans l’ombre de leur propriétaire. Et d’après ce que m’avait raconté mon papa de ces années lycées, Poudlard n’est plus ce qu’il était.

- Pourquoi pas, par contre c’est donnant-donnant. En effet, je suis en première année, chez les lions. Et toi ? Je ne vois pas trop où tu pourrais être.

Ruby eut un petit rire, presque amer. Où parait-elle être? Là où l’on voulait bien d’elle songea la Serdaigle. En effet, elle ne savait pas vraiment ce qu’elle fichait ici, dans la maison des Aigles. Enfin, si, bien sûr… Son intelligence. Son amour du travail bien fait. Sa logique. Son objectivité. Tout ça, oui. Mais elle se sentait si jeune, encore si… Vierge de toute expérience, qu’elle se demandait comment le Choipeau pouvait déjà savoir. Comment réagirait-elle dans une situation dangereuse ? Peut-être serait-elle courageuse, digne d’une Gryffondor. Ou alors penserait-elle avant tout à ses amis, comme un Poustoufle. Ou alors les sacrifierait-elle pour arriver à ses fins, comme un Serpentard ? Elle pensa un instant aux énormes clichés auxquels elle venait de penser, mais c’était pourtant plutôt vrai. Mais le Choipeau ne se trompait jamais, n’est-ce-pas ? Arrivée ici, Ruby avait craint qu’une fois assise sur le tabouret, le vieux chapeau rapiécé sur la tête, ce dernier lui annonce que ce n’était qu’une erreur. Ou alors qu’elle était trop vide d’émotion pour être attribuer à une maison.

- C’est drôle, chaque fois que je rencontre quelqu’un, c’est cette question qui est posée en premier. Disons, que je m’y plais bien, et que je n’ai rien à regretter. Sauf peut-être la facilité des cours moldus… Et puis en règle générale, les gens ont l’air sympathique.

La fillette analysa sa phrase. Question posée en premier. Ruby approuva. Les maisons à Poudlard semblaient rapprochées comme divisées les élèves. Cela était si important pour les élèves, appartenir à une des maisons, faire partie de quelque chose, être uni, avoir le soutien des autres. Pourtant, la jeune fille n’avait pas spécialement eut plus d’amis à Serdaigle, mais elle était simplement plus souvent avec eux. Mais parfois elle sentait qu’être en leurs compagnies la faisait rester dans sa zone de confort. Ils étaient comme elle. Ils travaillaient ensemble, mais aucun d’eux ne lui faisaient faire de chose… Différentes. Les cours Moldus… Elle était donc née moldus, ou les avait fréquentés. Cela étonna la jeune fille de voir que Kenza en parlait si ouvertement. Certes, Ruby assumait ses origines devant des gens qu’elle connaissait, mais face à des inconnus, ou des Serpentards, son père l’était mais était mort à peu de temps après sa naissance, et c’était pour cela qu’elle ne connaissait pas la magie. Demi mensonge, vu que son père était vraiment mort. Mais ce qui était sûr, c’est qu’il n’avait pas une once de magie en lui… Elle s’apprêtait à répondre à la Gryffondor, quand celle-ci continua.

- Mais j’ai l’impression que peu d’élèves iront de leurs pleins grés vers des camarades d’autres maisons, de peur d’être en présence de… de gens d’opinions différentes, si tu vois ce que je veux dire.

Ruby eut un sourire triste. La peur… Les mangemorts… L’origine… Les Serpentards… Les préjugés… Poudlard n’était plus ce qu’elle était, il suffisait de voir le regard de certains professeurs lorsqu’ils parlent des « belles années ». La Serdaigle aurait voulu les connaitre. Elle se sentait si impuissante face à ce qui se passait dans l’enceinte du château… Et si un jour cela lui arrivait ?

-Je suis à Serdaigle. Tu es… D’origine moldue ? Personnellement, je trouve ces cours très faciles aussi… Je suis née moldue. Et je t’avoue que les… Opinions différents comme tu dis me font assez peur. Je sens qu’il y a beaucoup de préjugés sur les… Serpentards. Mais parfois, on ne sait démêler le vrai du faux. Ils ne sont pas tous… Tous… Comme ça, je suppose. Mais comment savoir ?...

Et pendant que je parlais, la petite Ruby Standiford n’avait pas ouvert la bouche, écoutant plutôt ma tirade. Remplissant juste les petites pauses par des petits rires. Tantôt amers, tantôt sourire triste. Ce qui était sûr c’était qu’elle aussi comprenait, connaissait le rapport des Mangemorts. Cette vraie plait que Poudlard, impuissant, devait supporter contre son gré. Etait-elle de mon avis ? Je ne savais pas trop, mais même si elle était à Serpentard et qu’elle était pour le pro-Mangemort, peu m’importait, je n’avais pas peur d’affirmer mes opinions et de dire ce qui me passait par la tête. Mauvais ou pas, je m’en foutais comme de l’an quarante.

- Je suis à Serdaigle. Tu es… D’origine moldue ? Personnellement, je trouve ces cours très faciles aussi… Je suis née moldue. Et je t’avoue que les… Opinions différents comme tu dis me font assez peur. Je sens qu’il y a beaucoup de préjugés sur les… Serpentards. Mais parfois, on ne sait démêler le vrai du faux. Ils ne sont pas tous… Tous… Comme ça, je suppose. Mais comment savoir ?...

Au moins, elle n’était pas une pro-Mangemort. Mais contrairement à moi, je sentais qu’elle était plus terrifiée par ses idiots de mages noirs pas foutu de se rendre compte que non, le sang n’était pas un caractère qualificatif quant à la puissance du sorcier. Bande de tas de bouse de dragons ! Pff.

- Ma mère est moldue, mais mon père est sorcier. Je suis donc Sang-mêlé. Lui répondis-je à sa première question, tout en souriant.

Même si cette rencontre avait plutôt mal commencé, je trouvais cette jeune bleu et bronze de plus en plus sympathique. Comme quoi, les apparences étaient souvent trompeuses ! Et en effet, les préjugés allaient bon train sur les élèves de la maison des Serpents verts et argent.

- Tu sais, ils ne sont pas tous comme ça, vraiment pas. J’ai déjà eu l’occasion de parler avec des serpentards, et de ce que j’ai connu, certains sont comme toi et moi, et pas du tout du côté « obscure de la force ». Beaucoup sont même obligés par contrainte familiale. Et c’est triste.

J’avais en effet rencontré une jeune Serpentard dans la cours d’astronomie. Et même si au départ c’était un peu tendu, on s’était vite trouvé des points communs, et je gardais de cette entrevue un très bon souvenir. Mais j’étais d’accord avec Ruby quant au fait que le vrai du faux était souvent très compliqué et amenait parfois à des clans opposés et souvent trompeurs. C’était vraiment triste que le Poudlard d’entant se soit transformé en une école de peur et d’angoisse par l’arrivé de ces chers amis à la capuche.

Je me disais même parfois que les moldus avaient bien de la chance de ne pas connaître la magie et d’être exempté de cette peur que faisait surgir les encapuchonnés. Et c’était une pensée vachement triste de se dire une telle chose. Parce qu’on était né avec des pouvoirs dans le sang, et avoir une peur panique de ce qui se passait en ce moment dans notre monde… Non, vraiment c’était bête. Et les angoisses de ces moldus étaient totalement insignifiantes par rapport à la peur de se faire tuer pour la pureté ou non de notre sang. Un régal je vous dis.

Je m’étais enfoncée dans mes pensées, regardant par-dessus le pont. Et c’est le début de la pluie tombant qui me tira de mon esprit. Je me retournais vers la petite Serdaigle, m’appuyant contre les barrières du pont.

- Et ben voilà ! Il pleut maintenant. Je rigolais un peu. Les éléments étaient contre nous !

Kenza eut un petit soupir amusé. De tout évidence, les Mangemorts et autres personnes du même genre ne l'effrayait pas. Bon, certes, Ruby ne pleurait pas dans son lit tout les soirs en pensant aux terribles amis du Seigneur des Ténèbres, mais elle était mal à l'aise bien sûr. Ses origines, elle les ne les cachait pas, mais elle les falsifier, ce qui était presque pire aux yeux de toutes ces personnes là. La jeune Gryffondor, elle, s'en souciait peu de toute évidence, car elle répondit en souriant.

- Ma mère est moldue, mais mon père est sorcier. Je suis donc Sang-mêlé.

- Ah, je comprend mieux alors,répondit Ruby.

Elle assumait totalement, et Ruby lui enviait ce courage. D'un côté, elle, elle était née moldue. La caste la plus basse dans la société magique actuelle. Au fond d'elle le savait, être née moldue lui importait, mais pour les raisons habituelles. Cela comptait pour elle car cela l'avait tourmenté pendant des années. Comment la faucille avait réussie à se planter dans ... La tête de son père. Elle savait qu'il n'y avait personne. Elle était responsable. Et pendant cinq longues années, elle ne dormait pas le soir, se demandant comment elle avait fait cela. Si seulement elle avait eu un sorcier dans sa famille, elle aurait pu savoir. Elle n'aurait pas eu un tel fardeau.

- Tu sais, ils ne sont pas tous comme ça, vraiment pas. J’ai déjà eu l’occasion de parler avec des serpentards, et de ce que j’ai connu, certains sont comme toi et moi, et pas du tout du côté « obscure de la force ». Beaucoup sont même obligés par contrainte familiale. Et c’est triste.

Elle avait raison. Ils n'étaient pas tous diaboliquement méchants. Parfois, ils prétendent l'être pour se fondre dans le moule de leurs maisons, ne pas faire de vague. Mais que ressentent-ils, au fond d'eux? Peut-être finissent ils par s'habituer, à être regarder comme ça dans les couloirs par les autres élèves, et entendre des histoires affreuses et injustes dans la bouche de leurs camarades. Mais le Chapeau ne faisait pas d'erreur. Si ils étaient dans la maison vert et argent, c'est qu'ils devaient l'être. Les caractéristiques nécessaires pour faire parti de cette maison ne sont pas des défauts pourtant...

- C'est vrai qu'il y a beaucoup trop de préjugés. Je suppose que ça doit être vraiment dur pour certains Serpentards car ils ne peuvent pas s'opposer.

Au fur et à mesure que Ruby parlait, il commenca à pleuvoir. Et ben super, voilà qui annonçait une journée encore plus joyeuse. La Serdaigle pense à la tonne de chose qu'elle devait faire. Des devoirs, des rédactions, s'entraîner... Cela lui occuperait l'esprit pensa t'elle.

- Et ben voilà! Il pleut maintenant! s'exclama Kenza, avec un petit rire.
- Super, quelle journée! Viens, on devrait rentrer.lui dit la petite blonde.

D’une petite voix, Ruby me dit qu’elle comprenait alors mieux, après que je lui ai répondu que j’étais une Sang Mêlé. Mais comprenait mieux quoi ? Là, c’était moi qui ne comprenais pas du tout. J’eus beau me creuser la tête, je ne voyais pas trop pourquoi elle disait cela. Par rapport aux opinions ? Au fait que les Mangemorts et moi, comme je lui avais dit, ce n’était pas kif-kif ? Bah, peu importe, je n’eus pas à me creuser la tête plus longtemps, j’enchainais sur un autre sujet. Et j’avais déjà oublié sa première phrase, qu’elle répondit à autre chose. Ou plutôt, continua sur ma lancée.

- C'est vrai qu'il y a beaucoup trop de préjugés. Je suppose que ça doit être vraiment dur pour certains Serpentards car ils ne peuvent pas s'opposer.

J’hochais la tête à sa réplique. En effet, je pensais comme elle. Les préjugés, même si ils font partis de la vie de tous les jours, et étaient là depuis la naissance du monde, ils causaient trop souvent du tord aux personnes. Et même si vous vous disiez que non ! vous ne vouliez pas entrer dans ce monde de critiques et de faux-semblants, personne n’y échappait. On avait tous quelque part en nous un préjugé quelconque sur une opinion, une personne, un mode de vie. On n’y échappait pas. Et c’était triste. Oui.

- Et ben voilà ! Il pleut maintenant. La jeune petite bleue afficha aussi un air proche du mien. Un peu du style « oh foutu temps de bouse de dragon ». Décidemment, l’automne ne réussissait pas au gens du peuple.
- Super, quelle journée ! Viens, on devrait rentrer.

Une fois n’est pas coutume, j’hochais à nouveau la tête de haut en bas. Ouais, il fallait rentrer au château, sous le couvert des murs. J’aimais peut être l’hiver, mais je ne supportais en aucuns cas la pluie qui vous met dans une mélancolie sans pareille. Elle a le don de faire fondre le moral des gens, et c’est bien embêtant. Surtout quand par exemple vous êtes motivés pour une interrogation et que quand vous êtes face à l’épreuve BIM, il se met à pleuvoir des cordes. Ça ruine tout.

- Tu as raison ! Et vu ce qu’il tombe, on ferait mieux de courir. Après un petit sourire, je continuais. A une prochaine fois sans doute !

S’attendre mutuellement sous la pluie n’avait jamais été une bonne idée. Voilà pourquoi je lui disais au revoir ici. Je ramenais le capuchon de ma cape sur mes lourds cheveux bordeaux, et refermais mon col. Brrr, ce que je n’aimais pas être trempée ! Après un dernier petit signe de la main en direction de la blonde de Serdaigle et un minuscule soupire, je me dirigeai d’un pas moyen vers le début du pont.

Je pris un grand souffle, bon on dirait que j’étais prête pour un cent mètre ahah, et je m’élançais vers les hautes portes de Poudlard encore ouverte aux gens infortunés comme nous qui venions d’être prit sous la pluie.

Une rencontre s’achève. Mais l’année n’est que commencée. Que nous réserve encore ce cher Poudlard, plus si accueillant que ça ?

[ HJ : Et voilà, c'est fini pour moi (: A toi de voir si tu réponds encore une fois! Ce fut un plaisir de Rp avec toi ! ]

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