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Le voyage du bout des rêves.

 
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 Le voyage du bout des rêves.

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Heather Lass


Heather Lass
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MessageSujet: Le voyage du bout des rêves.    Le voyage du bout des rêves.  Icon_minitimeDim 11 Sep - 15:57





« Le voyage du bout des rêves »





Le soleil était tombé depuis bien longtemps sur la côte bretonne. Pas un souffle de vent, pourtant toujours présent sur la petite île des Côtes d'Armor, n'agitait la végétation. La lande endormie était immobile à la lueur des étoiles; les feuilles, les rares fleurs, les brins d'herbe sèche, souffraient silencieusement de cette chaleur écrasante. Bien que la nuit ait chassé les derniers rayons brillants du soleil, l'air était encore lourd et épais. Il n'avait pas fait un temps aussi sec et étouffant depuis au moins quinze ans.

Wayne soupira une énième fois dans son lit. Étendu sur le dos, vêtu d'un simple caleçon, il avait la tête tournée vers la fenêtre ouverte, par laquelle il observait directement les étoiles. Aucun nuage ne les voilait – il n'y avait d'ailleurs pas eu l'ombre d'un nuage dans le ciel depuis bien longtemps. Le jeune homme avait bien trop chaud, le drap était roulé en boule au pied du lit. Pourtant, à ses côtés, Megane dormait à poings fermés. Elle aussi avait poussé le drap plus loin, mais elle était tournée vers Wayne, en chien de fusil, et ses longs cheveux blonds s'étalaient sur l'oreiller. Sa respiration légère rythmait le silence de la nuit. La lumière blafarde de la lune et des étoiles baignait sa peau d'une lueur scintillante; Wayne songea à une poupée de porcelaine aux longs cheveux de soie dorée qui dormait paisiblement. Il adorait la regarder dormir – il ne s'en lassait pas. Voir sa poitrine se soulever légèrement à intervalles réguliers, ses paupières closes, ses longs cils baissés sur le haut de ses pommettes, ses lèvres comme à l'abandon, qu'il avait envie d'embrasser encore et encore. Et puis, engourdi de sommeil, le visage de Megane était vide de toute tristesse, et il aimait à le contempler quand elle avait cet air si serein. Souvent, quand il ne dormait pas, il l'observait, il écoutait son souffle, et il s'imaginait ce à quoi elle pouvait rêver. Dans ces moments-là il se sentait très fort, Megane endormie lui paraissait comme un bouton de rose, vulnérable; il aurait pu rester des heures à protéger son sommeil, à veiller sur le repos et le corps de celle qu'il aimait.

Pour l'instant, il n'arrivait pas à trouver le sommeil. Cette chaleur lourde l'étouffait et pesait comme une chape de plomb sur ses poumons. Il avait envie d'une brise fraîche, d'un air humide, chargé d'embruns; mais la canicule semblait avoir figé l'océan, qui reposait plat, lisse comme un miroir que rien n'aurait pu briser. Wayne finit par se lever. Sans bruit, il quitta le lit, les yeux rivés sur Megane car il craignait de la réveiller. Mais même quand il ouvrit la porte de leur chambre, la jeune femme ne bougea pas. Il tourna la tête une dernière fois vers elle comme pour l'emporter avec lui, puis tira la porte et la laissa entrebâillée.

Le couloir était sombre et Wayne sentit les tommettes brunes encore gorgées de chaleur sous ses pieds nus. La porte de la maison n'était pas verrouillée, il leva simplement le loquet et tira le panneau en bois sombre, qu'il referma soigneusement derrière lui. Un petit sentier bordé d'agapanthes sinuait dans le jardin richement fleuri et descendait, à quelques pas de là, vers une petite crique bordée de sable rose. Il laissa pensivement ses paumes, tournées vers le sol, caresser les agapanthes. Les grosses fleurs dont le bleu-violet était lumineux en pleine journée étaient maintenant d'un gris doux. La clarté des rayons lunaires estompait les couleurs; alors que le petit jardin aux fleurs sauvages mais bien entretenues était au soleil multicolore, la nuit venue les couleurs étaient plus diffuses. Le bleu des céanothes, les rose, fushia, bleu et violet des hortensias, les teintes bleutées de la lavande, tout n'était plus que pastels sous l'œil étonné de Wayne. La petite maison où ils avaient loué une chambre d'hôte se découpait dans la nuit, et son toit en ardoise, ses volets en bois peints, ses murs blanchis à la chaux et parsemés de pierres grises semblaient sortir d'un autre temps. Un cliché d'un autre temps, mais moldu, car tout était figé, immobile. La terre dormait, malgré cette chaleur insupportable, songea Wayne. Il poussa le petit portail de fortune et goûta avec délice à la sensation du sable chaud sous ses pieds. L'eau clapotait à peine contre les rochers – ce devait être la renverse, ce moment entre la marée montante et descendante où l'océan stagne, songea Wayne. Les algues desséchées craquèrent sous ses pieds lorsqu'il gagna les roches qui bordaient la petite crique. Il escalada les gros morceaux de granit rose, si caractéristiques de l'île de Bréhat. Lorsqu'il fut assez en hauteur, il s'installa en tailleur. La sueur avait mouillé son front et son dos alors qu'il avait pourtant fourni peu d'effort. Mais la chaleur était toujours présente et harassait les êtres vivants. Au même moment un mouton bêla dans les environs et cette plainte exprimait la même chose que ressentait Wayne – trop chaud, insupportable. De son rocher il voyait l'une des pointes de l'île, où siégeait les ruines d'un fort taillé dans la roche. Megane et lui y étaient allés dans la journée, malgré le temps épuisant; sur le chemin étroit et bordé de ronces ils s'étaient désaltérés en mangeant des mûres au parfum étonnamment sucré. Le soleil qui les avait chauffées toute la journée les rendait plus fruitées encore, et Wayne voyait encore Megane qui riait, les lèvres toutes violettes du jus des baies. Elle avait eu un parfum de mûre quand il l'avait embrassée, alors qu'il la serrait tout contre elle et qu'ils contemplaient ensemble la vue sur l'océan depuis la petite tour du fort en granit.

Le calme plat qui englobait la nature environnante ramena Wayne plusieurs mois auparavant, alors que Megane et lui venaient de finir leurs septième année d'études à Poudlard. C'était un grand moment pour tous ces jeunes étudiants diplômées – c'était le premier pas dans la vie active, c'était la fin de l'adolescence, le commencement de la vie d'adulte. Certains avaient déjà tout planifié, d'autres n'avaient aucune idée où aller, d'autres hésitaient encore. Si Megane savait quoi faire de sa vie d'étudiante, Wayne, lui, était plein d'indécision. Il avait une idée du sens qu'il voulait donner à sa vie, mais il se trouvait encore bien trop jeune pour prendre une telle décision. De quelle manière peut-on trouver sa voie si on ne s'est pas trouvé soi-même? Il avait besoin de temps pour lui. Il avait compris, alors, que le temps était venu pour qu'il accomplisse son rêve de toujours, qui lui permettrait de prendre le recul nécessaire dans ses choix si cruciaux.

Il avait appareillé début juin, laissant Megane poursuivre ses études, après lui avoir expliqué le but de son voyage, et lui avoir surtout assuré qu'il reviendrait plus amoureux d'elle qu'avant. Conscient que son départ pouvait être interprété comme un abandon, il s'était évertué à expliquer à la jeune femme que ce n'était pas elle qu'il fuyait, qu'il l'aimait vraiment, mais que ce voyage était nécessaire pour lui. Elle connaissait sa passion pour la navigation, et elle connaissait aussi le rêve qu'il nourrissait de faire le tour du monde à la voile. Secrètement, Wayne espérait aussi qu'une fois qu'il aurait rôdé son voyage, il emmènerait Megane avec lui et qu'ils découvriraient ensemble les merveilles des autres océans et des autres continents. Mais pour vivre cette vie dont il rêvait avec elle, il avait ce besoin désespéré de se retrouver seul un temps, de prendre le temps de répondre aux questions qui l'empêchaient d'avancer, et de chercher à se surpasser aussi, peut-être. La mer n'avait plus de secrets pour lui depuis bien longtemps, mais il savait également que l'homme n'est jamais infaillible sur les flots, et que malgré tout son savoir et ses pouvoirs magiques, il se heurterait forcément à des problèmes, à un moment ou à un autre. Mais il n'avait pas peur. Qui pouvait résister à l'appel du large? Quelle excuse pourrait être assez valable pour retenir un homme de s'aventurer sur l'immensité des flots?...

De manière générale, les souvenirs éblouissants et vertigineux de son tour du monde se rattachaient tous au soleil, à la chaleur, à l'été. Il revoyait les marchés de tissus aux couleurs chatoyantes, les rues encombrées, bruyantes et chaudes où il avait flâné avant de passer le canal de Panama. Il revoyait les levers du soleil en mer des Antilles, il revoyait ces matins où il se réveillait face à des paysages à la beauté à couper le souffle : une crique bordée de sable d'un blanc pur, une eau turquoise et transparente dont les rochers engloutis apparaissaient comme bleu roi, les rayons roses du soleil qui se dessinaient dans le ciel. Il revoyait les côtes polynésiennes, à la flore foisonnante, gorgée de fleurs de Tiare, dont le parfum l'accompagnait longtemps sur les flots. Il sentait, toujours, le soleil toujours très présent qui se réverbérait sur les flots. Mais en deux mois il s'était habitué à la chaleur, et ce n'était qu'après être revenu en Grande-Bretagne qu'il avait perdu l'habitude et souffrait maintenant, non loin des côtes françaises, de cette chaleur écrasante. Il avait longé l'Égypte, la Méditerranée après avoir passé – non sans mal – le canal de Suez, et il s'était fait l'amusante réflexion que sa peau avait pris la couleur caramel des gens de là-bas. Son teint était met, ses cheveux plus blonds que jamais, et sa peau burinée par le sel et le soleil lui donnait une certaine maturité.

Le retour à la réalité avait été un choc, évidemment. Il n'arrivait pas à s'endormir sans que dansent devant ses yeux tous ces paysages de rêve. Il voyait la vie autrement : tous ces gens qu'il avait rencontré lors de son périple, tous ces gens si différents, pauvres parfois, ou riches au contraire, avaient tous des façons de vie tellement opposées que Wayne aurait voulu toutes les adopter, pour profiter de chaque culture. Mais il n'avait dû se contenter d'emmener seulement quelques souvenirs, dans sa tête et dans son bateau, avant de naviguer vers d'autres horizons. Il lui semblait qu'il avait vraiment fait ce chemin vers l'Île du bout des rêves, cette fameuse légende dont parlent les marins le soir venu, avec un brin de mélancolie dans la voie. Cette île il y était allé et y avait laissé une petite parcelle de lui; ses trésors l'avaient charmé, et il savait pertinemment qu'il ne pourrait pas rester sans y retourner. Déjà, il était avide d'un nouveau voyage, alors même qu'il venait de retrouver la terre ferme.

Surtout que chez lui, en Angleterre, il y avait sa vie, ses amis, sa famille, son avenir, et, par-dessus tout, il y avait Megane. Combien de soir il avait passé, seul sur son bateau, à souffrir d'être si éloigné d'elle... Les hiboux qu'il lui envoyait presque quotidiennement – quand le pauvre animal arrivait à le trouver en plein océan – ne suffisaient pas à combler son manque, mais c'était ainsi. Cet isolement il l'avait voulu, et devait en payer les frais. Mais son cœur saignait continuellement, et si Wayne n'en était pas certain encore, il avait senti, dans la profondeur de sa chair, qu'il ne pourrait jamais aimer quelqu'un d'autre que Megane. Il lui avait rapporté un souvenir de chaque endroit où il s'était arrêté, et il avait même enchanté des fleurs exotiques pour qu'elles restent aussi magnifiques que quand il les avait cueillies. Les femmes là-bas les portaient dans leurs cheveux. Il avait rêvé ce soir-là que Megane était avec lui et qu'elle avait piqué une fleur d'un bleu pâle dans ses magnifiques cheveux blonds; ce songe l'avait hanté pendant des jours, augmentant son chagrin d'être si loin de celle qu'il aimait.

Ce voyage lui avait néanmoins fait comprendre qui il était et surtout ce qu'il voulait – dès son retour, après des journées et des nuits à raconter tout ce qu'il avait en tête à Megane, à s'enquérir de sa vie ici, des évènements arrivés en son absence, il s'était inscrit à une formation de Médicomage. S'il avait retenu une chose à ses pérégrinations physiques et psychologiques, c'était qu'il voulait donner un véritable sens à sa vie – quoi de mieux que de soigner les autres? Wayne était allé au bout de ses rêves et en était revenu. Nulle connotation négative à cela – il en avait d'autres à présent, et surtout, il ressentait la satisfaction du travail accompli.

Le temps avait passé, et Wayne et Megane poursuivaient leurs études. Cela faisait quelques temps qu'ils n'avaient pas eu de vacances, et Wayne avait sauté sur l'occasion à l'annonce de quelques jours de libre en Août : il était tombé amoureux des petites îles bretonnes et anglo-normandes qui bordaient le nord-ouest de la France, et avait proposé à Megane de lui faire découvrir, sachant en plus qu'elle avait des origines françaises et qu'elle serait sans doute ravie de revenir sur la terre de ses ancêtres. Il avait été très simple de naviguer jusqu'à la pointe nord de la Bretagne et de s'amarrer à Bréhat. Les vents avaient été favorables, et Wayne avait en plus usé de sorts pour rendre la navigation plus confortable. Une fois à terre il avait tenu à emmener Megane dans une chambre d'hôte digne de ce nom – en vérité, ce voyage avait un tout autre but qu'il avait gardé secret.

La fatigue commençait à le gagner, malgré la chaleur toujours oppressante. Il descendit de son rocher et regagna, par le chemin inverse, leur chambre. Là, il déposa un baiser sur le front de Megane toujours endormie, et ne tarda pas à sombrer dans le sommeil à son tour.

***

Alors que la matinée était déjà bien entamée, Megane et Wayne se trouvait dans la cuisine de la petite maison. Le plafond était bas et les murs en bois sombres gardaient une fraîcheur latente, mais les rayons du soleil filtraient entre les fenêtres entrebâillées- et la chaleur gagnait peu à peu l'habitat. Ils avaient petit-déjeuné d'une délicieuse brioche recouverte de beurre salée; de lait tout frais de la ferme d'à côté, et de baies du jardin. Wayne observait Megane à la dérobée : elle ne paraissait pas s'être rendue compte de sa petite escapade de cette nuit. Et pourtant... Cette nuit avait apporté la réflexion et le courage nécessaire à Wayne. Il triturait machinalement la petite boîte dans sa poche, sous la table. Il finit par se lever, et se poster devant la fenêtre, espérant capter un petit courant d'air, mais en vérité, il cherchait à cacher son anxiété.

– Viens voir, finit-il par dire le plus tranquillement dehors, avant d'attirer Megane dehors d'un signe de tête.

Le soleil n'était pas encore haut dans le ciel mais les dardait déjà de ses rayons brûlants. Le jardin resplendissait de couleurs, et le jaune doré des jeunets lui rappelait les reflets d'or des cheveux de Megane. Il sourit en remarquant qu'elle avait le même geste que lui la veille au soir : en empruntant le petit sentier entre les fleurs, elle passa sa paume sur les têtes des agapanthes. Elle le regardait, sans rien dire, dans l'attente de ce qu'il allait lui dire, et Wayne savait pertinemment qu'elle était à des lieues de ce qui allait se passer.

– Je sais ce que je veux, tu sais, maintenant, continua-t-il, d'une voix calme. Il avait l'air de faire référence à ce qu'il voulait faire dans la journée, mais en réalité, c'était un tout autre cheminement.

– Je veux passer ma vie avec toi, Megane, fit-il alors, le cœur battant. Il sortit le petit écrin de sa poche et l'offrit, dans le creux de sa paume, à la jeune fille. A l'intérieur, une bague fine en or surmontée d'une petite pierre bleue entourée de deux diamants étincelait sous le soleil.

... Qu'allait-elle répondre? Aussi sûr qu'était Wayne de leur amour, il savait que cette demande en mariage n'était pas à prendre à la légère. Mais une chose était certaine : il garderait longtemps le souvenir de cette journée d'été.

____________________________________________



Précisions : Écrire avec Megane n'est pas une obsession, c'est juste... une passion x)
Évidemment, pas folle la guêpe, j'aurais pu poster cette nouvelle sous Wayne, mais je ne pouvais pas m'empêcher de faire gagner quelques points à Serpentard (a)
J'espère que ma meilleure amie appréciera cette petite surprise; et qu'elle ne m'en voudra pas d'avoir posté sous Heather Le voyage du bout des rêves.  202861 Le voyage du bout des rêves.  199854



Edit Hazel : +10 pts pour Serpentard
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