All my broken heart beats ~ PV

Nombre de messages : 415 Date d'inscription : 13/08/2010

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And please don't stand so close to me
I'm having trouble breathing
I'm afraid of what you'll see right now

Je détestais ça. C'était clair, c'était net, pas questionnement, pas de doutes. Je haïssais les bals. Non pas que je n'aimais pas les robes, le maquillage, se coiffer, j'étais une fille tout ce qu'il y avait de plus banal - pour cela tout du moins. Mais cette idée de bal faisait naître en moi un stress rare qui me tordait les entrailles et me donnait envie d'aller faire un tour du côté de mon pays d'origine : la Corée.

L'année passée, la question ne s'était pour moi pas vraiment posée... On ne m'avait pas invitée, et je ne me sentais pas assez sûre de moi pour débarquer dans cette salle encore remplie d'inconnus pour moi, tandis que je pouvais compter mes quelques amis sur le doigt d'une main. La seule donnée qui avait changé cette année, c'était celle du cavalier. Car mes amis étaient toujours aussi peu nombreux, et ma confiance n'avait pas eu de soudaines poussées de croissance. C'était une grande première pour moi. Jamais je n'aurais pensé que l'on m'inviterais jamais à un bal quelconque durant toute ma scolarité. Je me serais plutot imaginée de celle qui y allaient entre copines, pour rire des couples gluants et se moquer des geeks qui dansaient comme s'ils avaient un veracrasse dans le caleçon.

Mais, contre toute attente, on m'invita. Moi. J'allais devoir trouver une robe, me maquiller (j'étais plutot douée en peinture mais alors là...), et puis, le pire de tout pour moi... danser. Enfin, je supposais. Mais rien que la pensée de la supposition me laissait tremblante et au bord de la nausée. Oh, pas que je ne sache pas danser. Non, c'était pire que cela. Je ne savais pas si je savais danser ou pas ! A douze ans à peine, je n'avais jamais pris aucuns cours de maintient, ni même de danse classique, jamais je n'avais mis ne serait-ce qu'un orteil dans une soirée dansante et... Et cela me terrosisait. A tel point que je n'avais même pas osé en parler à mes amies. Lorsque le sujet de la danse apparaissait dans les conversations, je m'éclipsais soudainement, ou semblais avoir un intêret extrême pour les tâches sur les murs de notre salle commune.

Mais je me disais, qu'au fond, je n'avais pas le choix.
Je me levai donc, ce matin-là, aussi stressée que si j'allais passer mes buses, mais en même temps... résignée. Dès que j'avais reçu l'invitation de mon futur cavalier (haha, je laisse le suspens...), j'avais envoyé un hiboux express à ma mère, qui avait toujours eu un goût très classe pour ses vêtements, car excepté une robe en laine qui m'arrivait aux genoux, je n'avais strictement rien à me mettre. Heureusement, comme je m'y attendais, la robe que ma mère m'envoya (avec une lettre de deux pages ou elle s'extasiait sur sa petite fille qui devenait une femme et ou elle exigeait des photos de la soirée en question. Nothing's perfect.) était superbe. Elle était rose pâle, toute en tulle légère, et avec un col noir qui faisait très classe. Elle bouffait sur mes hanches et laissaient voir le haut de mes cuisses. En somme, c'était une robe très originale, que je trouvais magnifique... Mais j'avais peur que la banalité de ma silouette ne gache cette merveille... J'ignorais si j'allais avoir le cran de la mettre. Mais je n'avais rien d'autres, et de plus, j'avais découverts au fond du paquet, une paire d'escarpins assortis à la robe. Mouais. Je ne pouvais décemment pas tout remballer sous prétexte que ma robe allait faire plus d'effet que ce qu'il y avait dedans.

Comme toutes jeunes filles qui se respectait, (et comme je l'avais vu faire dans tous les films) je pris un long bain plein de bulles et de savon, avant de me planter, un essui autours de mon corps mouillé, devant mon armoire. Eh là. Ce fut le drame.

Toutes mes colocataires débarquèrent de leurs douches, et m'assaillèrent de question. Quelle coiffure avec ta robe ? Chignon, couette, laché, sauvage, sage, demi-queue, serre-tête ? Et quel maquillage ? Trash, doux, pastel, sombre, naturel ?
Dans un tourbillon de question, ma tête se mis à tournée, et je finis par leur donné carte blanche. Pour tout. Et je refusai d'ouvrir les yeux dans que tout ne serait pas terminé.

Je ne fus pas déçue... Elles ne m'avaient pas barbouillée de maquillage ni fais une coiffure excentrique; ce qui était déjà un exploit en soit. Une sorte de tresse tombait lourdement sur mon épaule, et dégageait mon visage pâle qui avait pris une teinte de porcelaine sous l'effet du maquillage. J'étais prête, et même si je n'avais rendez-vous que dans quelques dizaines de minutes, je ne pouvais plus attendre. Je préférais encore attendre dans le hall et voir passé tous les autres plutot que d'attendre seule dans mon dortoir devenu presque désert.

Je descendis donc les marches, au milieu d'une foule tous plus beaux les uns que les autres. L'ambiance était joyeusement excitée, et je me surpris à me laissée contaminée par celle-ci. J'arrivai enfin dans le hall, et entraperçus la décoration magnifique de la Grande salle transformée en salle de bal. Je n'avais soudain plus qu'ne envie : me mêler à la foule et tourbilloner sur la piste. Cette envie disparus vite lorsque je vis entrer dans la salle Lilian Easter, sublime dans sa longue robe éclatante. Je me dis un peu ironiquement que j'allais lui laisser ce rôle-là...

Je venais de finir une discussion avec une amie de Serdaigle dont le cavalier était arrivé, lorsqu'une main se posa sur mon épaule nue. Mon coeur s'accéléra, et je me retournai presque aussitôt.

Spoiler:

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Noël. Toute l’école était décorée à cette occasion. Des guirlandes, des bougies, et même des sapins trainaient un peu partout. Notre salle commune, d’habitude verte et argent, regorgeaient maintenant de décoration de toute genre. Même si elles étaient principalement vertes, bien entendu. Ça n’empêche que ça faisait quand même très bizarre. Enfin, tout ça pour dire que oui c’était bien Noël, et que pour cette période de l’année, les professeurs de l’école avait remit en mouvement le Bal de Noël.

Si au départ, je n’avais eu aucune envie d’y aller, tout comme l’année passée, préférant rester dans notre salle commune avec des camarades à manger des choco-grenouilles ou des bonbons de chez Berta Crochu, et bien non. Cette année promettait d’être totalement différente ! Et ce n’est pas pour dire. En effet, j’avais eu l’audace, le courage, tout ce que vous voulez d’aller inviter une jeune fille qui serait ma cavalière lors de ce fameux bal. Bien évidemment, pas n’importe laquelle. Sinon, ça n’avait aucune importance et autant rester dans un fauteuil à grignoter tout ce qui me passait par la main. Et j’étais donc aller la trouver au détour d’un couloir, lui demandant si elle voulait m’accompagner au bal. Même si en y réfléchissant je ne lui avais pas vraiment laissé le choix de réponse. Après lui avoir plus ou moins demandé, j’étais reparti pour mon heure de cours, m’assurant quand même qu’elle y serait.

Puisque je n’étais pas aller au bal l’année passé, cet été je n’avais pas pensé à prendre un costume pour quelque chose dans ce goût là. Je m’étais donc retrouvé au pied du mur à me demander si je n’allais pas finir par y aller avec un simple jeans et une chemise. Réflexion faite et après pas mal de moquerie de mes camarades de chambre, j’avais fini par emprunter un costume d’un de mes amis. Et le fameux soir était arrivé. Un peu trop vite à mon goût.

Nous étions donc le soir du bal, et j’avais enfilé mon costume noir sur une chemise blanche. On avait voulu me forcer à mettre une cravate ou un nœud papillon. Mais il ne fallait pas pousser non plus ! Je n’avais que douze ans et je n’avais aucune envie de m’affubler d’un nœud-pap pour satisfaire encore plus de moquerie. Non, je m’étais contenté de laisser ma chemise ouverte sur mon cou. Avec une grosse chaine en or pendant sur mon torse… Mais non aller, je rigole ! (Heureusement).

Et à l’heure venue, je montai les marches afin d’arriver dans le grand hall. J’espérais que ma cavalière était déjà là. Parce qu’attendre tout seul au milieu des autres, très peu pour moi. Et puis aussi, je n’aimais pas attendre. Si je pouvais enlever cette notion de temps… Oh ce que la vie serait plus simple ! Enfin, surement pas, mais passons, ce n’est pas le moment de s’en occuper. Arrivé au rez-de-chaussée, je cherchai du regard la jeune fille qui devait m’accompagner. Un coup d’œil à gauche, et je la vis.

Traice. Dans toute sa splendeur. Elle parlait avec une autre fille, et de là où j’étais je voyais son profil. Elle était vêtue d’une robe magnifique, mettant son corps en valeur. Et son maquillage n’était pas à outrance. Parfait, les filles avec un pot de peinture sur le visage, bof, bof, ce n’était pas ce qui m’attirait le plus. Je m’avançais dans sa direction. Contournant quelques gens au passage, je finis par arriver dans son dos. La tirette de derrière sur sa robe donnait juste envie de l’ouvrir… Mais comme un vrai gentleman que je suis, je ne fis que poser ma main sur son épaule afin de la prévenir de ma présence. Et elle se retourna.

- Tu es superbe. Et je lui fis un grand sourire. Même si je l’avais voulu, j’étais totalement incapable d’être un minimum sérieux ou même un peu macho en sa compagnie. C’était Traice, et je ne pouvais m’empêcher de sourire avec elle. Je pris sa main, et je la précédais dans la salle de bal, décorée pour l’occasion de lustre, de petites fontaines, de tables, de chaises, et tout ce qui faut pour réussir un bal digne de ce nom. Certains couples dansaient déjà, d’autres buvaient un verre en compagnie d’amis, d’autres encore essayaient tant bien que mal de tenir debout.

J’emmenais la jeune fille au centre de la piste. Et après avoir fait un mini - vraiment très minuscule - révérence, je lui tendis à nouveau ma main.

- Prête à danser ?

Je n’avais aucune idée de ce que ça allait donner, mais qui vivra verra !

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Jay. Jay Blackwood. Je n'avais jamais remarqué à quel point ce nom lui allait à merveille, à présent. Autrefois, petit garçon plein de vie, d'humour et de bonté sans conditions, maintenant... Maintenant je savais que quelque chose avait changé en lui. J'avais l'impression, que parfois, durant un de ces silences calme et bienfaisant que nous avions parfois, une plaie béante s'ouvrait et se referamait dans son coeur, au fil de ses respirations. C'était une sensation ténue, et je n'avais jamais voulu lui poser la question... Que s'était-il passé, durant nos années de séparation ? Pourquoi nous avoir si brutalement éloignés ? C'était de ces choses qui restaient en suspens, comme de petit grains de poussière dans nos regard, une perle brisée dans nos sourires. Et si je ne voulais combler ce trouble, c'était avant tout par égoïsme... On m'avait souvent fait la réflection étrange : "Pourquoi traines-tu avec un serpentard comme Jay ? Les gens qu'il fréquente ne sont pas des plus rassurants, et puis, tu es à Gryffondor."

C'était vrai. Et si ce n'avais pas été Jay, je ne lui aurais sans doute jamais adressé la parole. Mais avec moi, il était différent, et je ne pouvais, je ne voulais laissé ces ridicules histoires de maisons différentes et de sang-pur se mêlé à notre histoire. Notre histoire ?

Je rougis dès qu'il posa les yeux sur moi. Mais cette fois-ci ce ne fut pas de la timidité mais bien de plaisir que mes joues pâles se colorèrent. J'avais l'impression de ne pas avoir assez de dents pour sourire tant mes lèvres s'étiraient. Il souriait aussi. Et j'eus la terrible envie de me blottir dans ses bras, et de ne plus jamais en bouger. Mais... notre situation restait tellement floue. Lorsqu'il m'avait invitée, au détours d'un couloir, à assister à ses côtés au bal de noël, nous n'avions échanger que quelques phrases. Et j'avais vaguement énoncé un "oui", faible et abasourdi. Si je m'étais attendue à ça. J'ignorais donc si j'étais là en tant qu'amie, amie d'enfance, ou parce que simplement, il savait que personne d'autre ne m'inviterait. Ce qui restait tout à fait plausible. Mais en me préparant, je m'étais aussi résolue à une chose : ce soir, j'étais avec Jay, et je voulais passer une merveilleuse soirée. Peu m'importait si c'était par pitié qu'il m'avait amenée ici : j'allais le faire changer d'avis. Et nous verrions bien ou tout cela nous mènerait.

- Tu es superbe.

Mon sourire s'agrandit, et je baissai les yeux, sentant mon visage s'empourpré... Puis je me souvins de ma résolution, et plongeai mon regard dans le sien.

- Merci.. Tu es plutot classe aussi, dis-je en éclatant de rire.

Je n'étais pas douée pour les compliments : ni pour les recevoir ni pour les donner. Mais je savais qu'il ne prendrait pas mon rire pour un rire moqueur, mais bien simplement pour ce qu'il était : un rire de bonheur.

Il prit ma main, comme si cela était la chose la plus naturelle du monde, et je pouvais sentir (oui oui, c'était possible), mais yeux briller de milles feux. J'étais là, dans une robe magnifique, accompagné de la personne à qui je tenais le plus à Poudlard, prête à entrer dans la salle de bal la plus belle que j'ai jamais vue ( ce n'était pas non plus comme si j'en avais vu cent dans ma vie.) Rien n'aurait pus assombrir le tableau, rien. Si ce n'était...

Juste avant de pénétrer dans la salle, une amie à qui je m'étais beaucoup confiée, essayait d'attirer mon attention. Elle avait l'air perplexe, et je pus lire sur ses lèvres un prénom. Qui ressemblait à s'y méprendre à celui du garçon qui tenait à présent ma main. Dray... Et quoi ? Elle ne pensait tout de même pas que j'allais venir accompagnée de ce... de cette.. de lui. Je haussai les épaules dans sa direction, troublée. Non, il ne viendrait pas gâcher cette soirée.

Je pénétrai enfin dans la salle de bal, qui resplendissait de milles feux. J'avais l'impression de me trouver dans un de ces contes moldus que mon pèr eme lisait parfois... Si ce n'était que là, les ocupes de champagne n'aparaissait pas toutes seules. Je faillis en saisir une au passage, mais... Je me rappelai soudain une terrible gueule de bois, dans les cuisines du château en compagnie de Tyria... Et abandonnai aussitot l'idée.

Les miss et mister avaient finis leurs dances, et je jetai un regard déçu en direction d'Alex.. Et dire que j'avas raté ça ! A présent, de nombreuses personnes avaient pris possession de la piste. Je reconnus Chuck Carlton - bien sûr-, qui dansait avec Taylord... Et Lilian, toujours aussi belle. Soudain, mister serdaigle commença à chanter un air doux et romantique, que je ne connaissais absolument pas. Il avait l'air.. - je passai en revue la salle - aussi bien que toutes les autres personnes. J'ignorais qu'il savait aussi bien chanter, et ne pus m'empêcher de rire en regardant la scène : presque tout le monde avait un verre de champagne en trop dans le gosier.

Sans que je m'en rendre compte, Jay m'attira au centre de la piste. Ce ne fut que lorsqu'il me chuchota :

- Prête à danser ?

.. Que je me rappellai que j'ignorais comment faire. Mais j'étais étrangement sereine. Il se pencha, un peu comme pour une réverence, et je ne pus m'empêcher de me dire qu'il était quand même vraiment mignon. Il me tendis la main, comme en attente de mon accord...

Je la pris et posai mon autre main sur son épaule. La salle était plus calme qu'à notre arrivée, et je ne dus pas crier pour lui répondre.

- Il semblerait que oui... Mais à tes risques et périls ! ajoutais-je en riant.

Il fallait quand même que je le prévienne. C'était la première fois que nous étions aussi proche, et je n'osais pas le regarder dans les yeux, de peur de voir... de voir quoi ? Je pensais avoir tout aussi peur d'y voir de l'ennui ou de l'embarra que ce qui devait aussi se refléter dans mes yeux.

Finalement, je me rendis compte qu'on ne s'en tirait pas si mal que cela, et je me détendis sensiblement, m'habituant même au contact si proche de Jay. Je levai les yeux vers lui, sachant d'avance que j'allais rougir..

- Tu... tu passes une bonne soirée ?

Je rebaissai la tête aussitôt, ne voulant presque pas attendre la réponse... Depuis quand étais-je aussi gênée ? Depuis toujours, je vous l'accorde. Mais Jay était mon ami, je ne comprenais pas pourquoi je me sentais aussi angoissée et à l'affut de ses moindres paroles..

Soudain, la chanson se termina, à mon grand désespoir. Nous n'aviosn échangé que quelques mots, et je n'avais pas réussis à me mettre à l'aise. Pour tenter de remédier à cela, je pris sa main à mon tour, et l'entraînai à l'écart, m'asseyant à une petite table de deux personnes. Deux coupes de champagne y étaient déposés. Histoire de cacher mon trouble, je m'en saisis d'une main et avalai quelques grosses gorgées. A la guerre comme à la guerre !

- C'est dingue comme ça donne soif de danser !

Quelle bonne excuse pour masquer mes joues rouges et mes yeux fuyant... Le champagne me monta immédiatement à la tête, et je reconnus la sensation de flotter sur un petit nuage qui m'avait tellement plu dans les cuisines, il y avait de cela un an. La tête ailleurs, je mis mon menton entre mes mains.

- Je me demande bien pourquoi Dray n'est pas encore arrivé..., dis-je d'un air pensif.

Avant de me rendre compte que c'était une énorme boulette, de parler d'un autre garçon devant celui qui vous avait invité au bal ! Et puis, qu'est ce que Dray venait faire là-dedans ? Je secouai ma tête, avant de reprendre avec un rire nerveux, sans lui laisser le temps de répondre :

-Enfin, qu'est-ce qu'on s'en fiche !

Traice ne put résister à mon charme et accepta « à mes risques et périls » comme elle avait dit, de danser avec moi. Bon, d’accord j’exagérais surement, mais ça n’empêche qu’elle accepta quand même. Et quelques instants plus tard, elle me prêtait sa main, et nous commencions à danser avec d’autres couples sur la piste de danse. C’était quand même étrange, et je ne pus m’empêcher de me dire que sans doute, d’autres jeunes devaient penser que nous étions peut-être ensemble… C’était comme ça la plupart du temps quand une fille et un garçon allaient à deux à un bal de noël. Je chassais vite fait de ma tête cette pensée, et je me reconcentrais sur nos pas, afin de ne pas faire tomber la jeune asiatique. Ça aurait été vachement idiot quand même.

Une main dans la sienne, l’autre posée sur sa hanche. A la réflexion, nous n’avions jamais été aussi proches. Une chose étrange de plus à ajouter à cette soirée. Oh, pas que ça me déplaisait, loin de là, mais c’était bien ça qui rendait la chose encore plus bizarre. J’étais censé prendre Traice comme une amie, et rien de plus… non ? (Je vous interdis de penser à un autre sens dans cette phrase, merci). Je faisais une tête de plus que la jeune demoiselle que j’avais sur les bras, et de ce fait, je voyais tout ce qui se passait au-dessus d’elle. Et je ne pouvais m’empêcher de tout observer. Surtout que Traice ne relevait pas son visage. Ou alors qu’en à-coup.

- Tu… tu passes une bonne soirée ?

Suite à l’entende de sa douce voix, je baissais mon regard dans ses yeux d’un noir profond. Perdu dans l’immensité de ses iris, je ne pus lui répondre tout de suite. Jay, reprends-toi mon garçon - ce que ma mère me disait tout le temps… Je n’avais jamais été assez bien pour elle - enfin, secouant quelque peu la tête je lui répondis avec un sourire, qui à lui tout seul en disait long.

- Merveilleuse. En même temps, elle ne pouvait qu’être bien avec toi.

Les derniers accords des instruments retentirent sur la fin de ma phrase, et me rendant compte de ce que je venais de sortir, je priais afin qu’elle n’avait pas entendu la suite. Entre nous, ce n’était pas ce qui avait de mieux à dire à une amie. N’est-ce pas ? Les derniers pas de danse terminés, je suivis Traice jusqu’à une petite table pour deux dans un coin de la salle. Comme sur toutes, des coupes de champagnes y étaient déposés. Ce côté était certes différents chez les Moldus. Là-bas, les jeunes n’avaient aucun droit de goûter à cette boisson. Et c’était dans des cas comme celui-là que vous étiez contents d’être à Poudlard.

- C'est dingue comme ça donne soif de danser !

J’acquiesçais tout en riant. La jeune Traice avait loin d’avoir tord ! J’avais l’impression que danser était un peu comme courir un cent mètres. Je vous assure que j’exagérais à peine pour fois ! Je jetais un coup d’œil discret à Traice après avoir bu un coup. Et comme souvent, elle avait le regard un peu dans le vide, pas vraiment parmi nous. Je souris face à son air des plus craquants. C’était Traice dans toute sa splendeur. Alors que j’allais ouvrir la bouche, elle fut plus rapide que moi.

- Je me demande bien pourquoi Dray n'est pas encore arrivé...

Blanc. Enorme blanc, je pus à peine fermer ma bouche qui venait de s’ouvrir en forme de gros O. C’était bien ce que j’avais cru, elle n’était pas avec nous. Certes, j’avais eu raison, mais de là à entendre ça, je ne l’aurais jamais imaginé… à croire que je ne la satisfaisais pas, jusqu’à penser à un autre.

- Enfin, qu'est-ce qu'on s'en fiche !

Mon humeur alors si haute et si bonne venait d’en prendre un fameux coup. Et mon sourire jusque là présent, tombait en ruine. Et je ne pus m’empêcher de lui répondre quelque peu sèchement.

- Ouais, mais ce n’est pas l’impression que tu donnes.

Je me retournais sur mon siège, de façon à lui être de profil et non de face. Waw, disons que ce n’était pas des plus plaisant à entendre. Alors comme ça, ils se connaissaient vraiment. Et plus que bien à l’entendre. Un ami m’avait déjà dit les avoir vu ensemble, proche ou pas, je ne me souviens plus, mais je n’y avais pas prêté attention, après tout on était dans la même équipe de Quidditch tous les trois. Sauf que là…

Je secouais la tête. Mais en quoi ça me regardait ? Et surtout, c’était quoi ce petit accès de jalousie totalement idiot ? Je n’avais aucuns droits sur Traice, et la jalousie était mal venue. Oui, sauf que si elle attend tant que ça l’arrivée de Dray, elle n’avait qu’à aller avec lui à ce bal. Je poussais un grognement. Ça ne me ressemblait pas cette jalousie et cette possessivité.

Je lançais un regard en coin Traice. Il ne fallait pas que ça plomb l’ambiance. Et j’allais bien lui montrer que ce Dray, on s’en fichait comme de l’an quarante, et que peu importait sa venue ou non, elle ne regarderait que moi. Je me levais et rapprochais ma chaise jusqu’à être à ses côtés, nos jambes se frôlant aux moindres mouvements. Essayant tant bien que mal d’oublier ce qu’elle venait de dire, je sortis une rose que j’avais coupé dehors, juste avant de la retrouver.

- Tiens, c’est pour toi.

J’étais plutôt fière, la couleur de la fleur était la même que celle de sa robe. Par contre, niveau signification des couleurs, je n’avais aucunes idées de ce que ça voulait dire.

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- Merveilleuse. En même temps, elle ne pouvait qu’être bien avec toi.

J'ouvris grands mes yeux d'amande en le dévisageant. Ce qu'il venait de dire... il me fallut quelques instants pour réaliser ce que cela signifiait. Je restais muette de stupeur, sans même pouvoir le regarder dans les yeux. Jamais je ne me serais attendue à une telle réponse... Je pensais même que j'aurais préférée ne pas l'entendre. Une pointe d'angoisse mêlée à une tonne de bonheur éclata dans ma tête, et je me demandai un instant si je n'allais pas finir par soit éclater de rire soit m'effondrer en pleurs. C'était sans doute l'effet de ma timidité maladive qui ne survenait qu'en présence de Jay. Il avait ce privilège, mais si je doutais que s'en soit vraiment un.

Mais qu'avait-il voullu dire par là ? J'en avais marre de me poser sans arrêt cette question dès que nous étions ensemble, de toujours apercevoir un sens caché à ses paroles et d'être déçue quelques instants après. Je savais bien qu'il ne le faisait pas exprès - pas avec moi. Je savais que je pouvais avoir confiance en lui. Mais trop de questions tourbillonnaient autours de nous pour que cette soirée soit réellement merveilleuse, comme il le disait.. Bien sûr, j'étais heureuse avec lui. Il m'avait invitée au bal, je n'en revenais toujours pas ! Mais mes sentiments... mes sentiments n'étaient pas clairs, et je n'en pouvais plus d'attendre quelque chose dont j'ignorais la nature, et d'être effrayée que cela puisse se réaliser. Notre passé était flou - et notre présent plus encore.

Il but avec moi, et je me demandai s'il tenait mieux l'alcool que moi. J'espérais pour lui en tout cas, car j'étais persuadée que vu les émotions que nous réservait encore cette soirée, j'allais finir à quatre pattes.

Justement. Mais quelle stupide énormité de sortir de le nom de Dray à ce moment précis. Si je n'avais pas été au beau milieu d'un bal, je me serais pendue sur le champ. Je guettai la réaction de Jay, et comme je m'en étais doutée, la pillule ne passa pas très bien.. Un grand silence suivit mes paroles, et j'eus envie de disparaître. Le rouge me monta au joues, ainsi que des larmes aux yeux. Je me contrôlai pourtant, arrivant à garder cela pour moi.. J'avais toujours eu tendance à pleurer pour un oui ou pour un non, chose qui m'horripilait, car je ne supportais voir les autres gémir pour rien. La plupart du temps, je pleurais de colère ou de honte... Je vous laisse deviner ce que je ressentais pour l'instant.

- Ouais, mais ce n’est pas l’impression que tu donnes.

Je dégluttis en baissant encore plus la tête, enfin, si c'était possible.. Je ne dis rien. Je préferais me taire, face à son visage fermé et funeste. Je ne l'avais jamais vu réagir comme ça.. Si c'était vrai que ma remarque n'était pas vraiment appropriée, je ne comprenais pas pourquoi il réagissait aussi fermement. Après tout nous étions tous dans la même équipe, et il se pouvait très bien que je m'inquiète juste pour lui...

Mais nous savions tous les deux que ce n'était pas le cas. Si j'étais curieuse de savoir avec qui Dray avait choisi de se rendre à ce bal, j'avais aussi envie de le voir. Non pas parce qu'il me manquait. Mais je voulais lui montrer qu'il n'avait aucune importance sur ma vie. Malgré ses avances, malgré ses violences, je faisais ma route sans avoir besoin de ses interruptions. Il y avait cela. Mais il y avait aussi autre chose, qui m'avais fait perdre la tête dès notre première rencontre. Quelque chose que je voulais faire disparaître de ma mémoire le plus vite possible. C'était le pourquoi j'avais mis Dray à la porte lors de notre dernière rencontre. C'était le pourquoi je m'en voulais tellement d'avoir prononcer son nom à voix haute aujourd'hui. Lui donner de l'importance n'était pas une bonne chose, je le savais, mais...

Soudain, Jay sortis de sa léthargie, et rapprocha sa chaise contre la mienne. Je me demandai un instant si c'était le signe d'une grande conversation, mais son visage c'était adouci... J'en conclus donc avec soulagement qu'il m'avait pardonnée. Il sortit soudain une rose magnifique (qu'il venait sans doute d'aller arracher quelque part mais restons romantique.) exactement de la même couleur que ma robe.

- Tiens, c’est pour toi, dit-il en me la tendant.

Je la pris comme si c'était la chose la plus fragile du monde. Un grand sourire illumina mon visage. Je sautai au coup de Jay dans éclat de rire, comme si les quelques instants de gênes avaient disparus, et le serrai dans mes bras. Nous étions aussi proches que lors de notre danse, et je me reculai un peu en rougissant.

- Oh Jay, merci, tu es un amour !

Je mis ma main sur ma bouche presque immédiatement, consciente que mes paroles avaient un petit trop dépassé ce que je me permettais habituellement en présence de Jay... Non pas que je ne le pensais pas.. Mais ayant conscience de nos hésitations et de nos sentiments troubles (ou en tout cas des miens...) cette phras em'avat belle et bien échappée.

- Enfin, je voulais dire... Merci !

Et je passai une main dans mes cheveux histoire de me donner contenance... Avisant nos deux coupes vides, je me levai d'un bon, et dis d'une voix nerveuse :

- Je vais nous chercher à boire... Je reviens dans une seconde !

Et je disparus dans la foule avant même d'avoir attendu une quelconque réponse. Vraiment. Il faisait une de ces chaleur dans cette salle...

Mais le bon côté de tout ça, c’est que Dray sembla sortir de nos pensées. Oh, n’allez pas croire que je ne l’aime pas ! Non, disons que niveau Traice il était un peu trop envahissant ! Et puisqu’aussi niveau Traice je ne pouvais pas vraiment me situer, sinon que j’aimais bien être à ses côtés, son petit manège du chat et de la souris, où il était principalement le chat bien entendu, ce n’était pas pour me mettre des plus en accord avec lui. Enfin, comme je disais, sortons Dray de nos pensées, peu importe où il est en ce moment.

- Oh Jay, merci, tu es un amour ! Enfin, je voulais dire… Merci !

Me dit la belle Traice tout en se jetant dans mes bras, et riant de son rire cristallin, tellement frais, qui lui donnait toujours un peu de rouge aux joues. Si au départ, la jeune asiatique sembla un peu gênée par rapport à sa première phrase, je ne pus, pour ma part, ne pas m’empêcher de sourire. De bonheur et de rire. Riant encore quelque peu je lui murmurais un simple de rien, tout en remettant une mèche derrière son oreille. Mes yeux parlaient pour moi.

- Je vais nous chercher à boire… Je reviens dans une seconde !

J’eus à peine le temps de me redresser sur ma chaise et d’opiner du chef, que déjà la jeune Traice s’enfuyait à l’autre bout de la salle là où se tenait le bar. Oh. Cette simple phrase semblait l’avoir mise dans tous ces états, ou était-ce une envie présente ? Ou même avait-elle vraiment envie de boire un coup ? Bah, peu importe, elle reviendrait. Après tout, c’était avec moi qu’elle était venue au bal, et puis…

Enfin ce n’est pas important. Traice reviendra donc dans quelques instants. Patientons. Je me mis à observer les autres élèves ou même professeurs dans la salle. Certains dansaient seuls ou accompagnés, même si ceux qui étaient à se trémousser sur la piste avec comme seul partenaire un verre de champagne ne devaient plus avoir toute leur tête. D’autres, comme moi était assis sur une chaise. Ou debout, à parler d’un quelconque sujet avec un camarade. Mais dans n’importe quelle situation, vous trouviez des gens ayant trop bu, prêt à se casser la figure au moindre pas qu’ils envisageaient de faire. Tout ça me faisait bien rire. Observer les gens. Voilà quelque chose qui me fascinait. Avec un peu d’exagération, certes. Ma coupe de champagne encore à moitié pleine reposait devant moi, semblant crier « bois moi, bois moi » ! Et c’est ce que je fis en deux temps trois mouvements.

Relevant la tête vers l’endroit où Traice s’était enfuie. Ça faisait plus de quelques secondes qu’elle était partie, et ne semblait pas revenir. Bon. Je continuais de regarder autour de moi, rien de bien intéressant s’y passait. Quand mon regard fut attiré par une longue et soyeuse chevelure blonde, suivit d’un corps qui me rappelait quelque chose… Je mis quelques instants à me rappeler qui la jeune fille me disait. Oui, je n’étais pas très physionomiste. Quand mon cerveau fit tilt. La jeune fille blonde n’était qu’autre que Ruby, une Serdaigle de troisième année. Mais comment la connaissais-je ? Telle est la question. La bleu et bronze faisait partie intégrante de l’équipe de Quidditch en tant que poursuiveuse, dont j’étais le co-capitaine.

Je m’entendais plutôt bien avec elle. Et d’après ce que j’en connaissais, Ruby était une jeune fille souriante, et souvent de bonne humeur. Ou en tout cas, aux entraînements sur balais. La Serdaigle semblait seule, ou en tout cas ayant fuit son cavalier, marchant dans la salle de bal… Vraiment perspicace, n’est-ce pas ? Jetant un coup d’œil du côté du bar, je ne vis pas trace de Traice. Je me levais alors de ma chaise, et m’approchais de Ruby. Autant aller la saluer que d’attendre comme un veau sur une chaise tout seul. Très peu pour moi.

J’arrivais dos à la jeune blonde. Et alors que je voulus lui faire comprendre que j’étais derrière elle pour ne pas l’effrayer, en mettant ma main sur son épaule, par je ne sais trop quel exploit - si on pouvait le nommer comme tel - mais Ruby trébucha, glissa, tomba devant moi, et comme un parfait gentleman que j’étais, j’essayai de la rattraper tant bien que mal.

Et tout ce brouhaha, finit par se transformer en une sorte de ballet. Bon, j’exagère, certes. J’étais debout, légèrement penchée sur une Ruby reposant dans mes bras. J’avais évité le pire, à savoir qu’un peu plus tard et la blonde se serait retrouver par terre, à la vue de tous. Bon, comme à chaque fois, il y avait quand même un petit problème. Et en ce moment, c’était que j’étais vraiment proche de Ruby. De son visage, plus précisément, il restait quoi, une dizaine de centimètres avant que nos lèvres se touchent. Bon, pour ma défense, c’était de la faute de personne, peut-être du sol glissant. Enfin, c’était là où on en était.

- Ah… Ruby ! Quel plaisir de te voir ici ! Oh, on ne pouvait pas dire que j’étais gêné, après tout, elle était juste une camarade, et je n’avais rien à me reprocher. Tu t’amuses ?

Et tout en lui disant ça, je lui fis un petit sourire, mais par oubli ou par autre chose qui m’échappait, je n’avais pas lâché la jeune Ruby.

C’était fou le monde qu’il y avait, dans cette grande salle. Comment même pouvait-il en avoir autant dans un endroit qui, finalement, ne semblait pas si immense ? La musique résonnait dans la voute du plafond, amplifiant déjà la cacophonie ambiante. Tout le monde parlait, criait, riait, et le tout formait un bruit de fond que Ruby n’appréciait guère. Pour être honnête, elle détestait être dans une foule. Ce n’était pas une phobie chez elle, certes, mais elle qui avait eu, ces dernières années, des problèmes avec autrui, avait toujours du mal à s’adapter dans une si grande foule. De plus, la Serdaigle aimait tant analyser chaque chose autour d’elle, et là, techniquement, c’était presque impossible. Comment voulez-vous détaillez les personnes autour de vous quand elles sont plus d’une dizaine, d’une centaine !

Ruby avait faussé compagnie à Keith une seconde, car elle avait aperçu une de ses amies de Poustouffle à qui elle devait absolument parler. Elle laissa son cavalier, promettant de revenir vite. De toute manière, elle ne se faisait aucun souci sur la capacité du garçon pour retrouver un ami à lui dans tous ces élèves ! Justement, Ruby n’avait pas réalisé que, dans ces derniers, il était plutôt dur de trouver celui que l’on cherchait. Mary, la jolie jaune et noir, demeurait introuvable au milieu de ce brouhaha dans lequel la Serdaigle commençait sérieusement à suffoquer. Elle avait envie de sortir, d’aller dans le parc avec une bouteille de champagne, et de s’asseoir en buvant jusqu’à pouvoir rire de tout. Bien sûr, elle ne le ferait jamais, peureuse de ce que pourrait provoquer l’alcool chez elle. Ruby tenta une nouvelle fois de localiser Mary quand soudain, elle sentit une main sur son épaule. Elle se retourna, et tout alla très vite.

Le sol, surement couvert de boisson que les élèves renversaient lorsqu’ils dansaient, était devenu poisseux et glissant. Ruby, malgré son adresse légendaire, lorsqu’elle pivota rapidement en sursautant, elle sentit le sol se dérober sous ses pieds. Elle qui ne tombait pratiquement jamais, voilà qu’il fallait que ça lui arrive aujourd’hui, avec ses chaussures dorés et à talons qui rendaient tout rattrapage de dernière minute impossible. Tombant devant le garçon qui lui faisait face, elle se voyait déjà s’écraser sur le sol, mais celui-ci eut un geste pour la secourir. Elle évita de très peu de s’étendre de tout son corps sur les dalles de marbres, et elle se retrouva dans une position des plus singulières, mi assise mi affalée, le tout dans retenu par les bras de, Ruby finit par le reconnaitre, Jay.

Jay Blackwood. Seconde année, Serpentard, Co-Capitaine et batteur de l’équipe des Dark Shadows, par conclusion, l’équipe de Ruby. C’est ainsi qu’elle avait fait la connaissance de ce jeune garçon aux yeux bridés et cheveux d’un noir de jais, et à la jolie peau pâle. La jeune fille ne lui avait jamais demandé exactement d’où il venait, en Asie. Surement le Japon, la Corée, ou peut-être la Chine… Elle n’en savait rien, mais au fond elle s’en fichait un peu. Elle regrettait seulement de ne pas connaitre plus de sa vie, car après tout, Jay était un garçon que Ruby appréciait beaucoup. Bon, certes, elle n’était pas très démonstrative, non. Quand elle le croisait dans un couloir, ou dans la grande salle, elle ne se jetait pas dans ses bras en criant d’une voix aigüe « Jayyyyy ». En fait, la jeune fille ne le faisait à personne, même pas à ses amies les plus proches. Les contacts physiques n’étaient pas trop son fort.

La Serdaigle appréciait cependant le garçon, car il était ce genre de personne calme, mais jamais ennuyeuse, qui ne cherchait pas déranger, à tout savoir, à tout comprendre. Il était là, et sa compagnie était agréable. Ruby ne le fréquentait pas vraiment en dehors des réunions de l’équipe de Quidditch, mais elle lui parlait souvent lorsqu’elle le croisait, et avait un jour passé une après-midi en sa compagnie à la bibliothèque. Certes, ce n’était pas l’endroit le mieux pour discuter, vu les regards que cela entraînait à chaque fois que l’on ouvrait la bouche, mais les deux élèves avaient tout de même parlé. De sujet plutôt superficiel, les cours, le Quidditch, mais cela était pour le moment un bon début pour la jeune fille qui commençait peu à peu à supporter plus facilement la présence de garçon sans avoir envie de les frapper. Bien évidemment, Jay n’était pas au courant des difficultés à socialiser que rencontraient Ruby. Pour lui, ce n’était qu’une fille normale, lambda. Et cela allait plutôt bien à la Serdaigle, qui ne voulait pas faire d’histoire.

- Ah… Ruby ! Quel plaisir de te voir ici ! Tu t’amuses ?

Le jeune homme n’avait pas l’air gêné le moins du monde de la position dans laquelle ils se trouvaient (Ruby dans ses bras, leur visage à quelques centimètres l’un de l’autre), et arborait un large sourire sur son visage, signe que lui, de toute évidence, s’amusait bien. Il n’avait pas relevé Ruby d’ailleurs, et ils restaient là, tout le deux, au milieu de cette foule, sans bouger. La position n’était pas inconfortable, juste, bizarre. Sentir les mains de Jay qui la soutenaient était une sensation étrange qui mettait mal à l’aise la fillette. Elle essaya cependant elle aussi de sourire de toutes ses jolies dents, et de ne pas détourner son regard des yeux profonds du garçon. L’observant discrètement, elle réalisa qu’elle n’avait jamais remarqué qu’il était plutôt mignon en fait. Toutes les filles de son entourage n’en avaient que pour Dray, mais dans le visage de Jay, il y avait quelque chose de plus doux, de plus angélique. A part qu’en actuellement, il avait une trace noire sur la joue droite.

-Merci de m’avoir rattrapé ! Oui, oui, tout va bien, je cherchais une amie, mais impossible de la trouver dans cette foule ! Résultat, j’ai perdu mon cavalier. Et toi, tu es venue avec qui ? Oh et, tu as une trace sur la joue, bouge pas.

Elle dégagea une de ses mains, et délicatement, elle frotta la joue de Jay, essayant de ne pas penser au fait que leur visage étaient si proches l’un de l’autre.

Nombre de messages : 415 Date d'inscription : 13/08/2010

Je ne m'étais pas rendue compte qu'il y avait autant de monde dans la grande salle. Habituellement, nous étions tous assis aux quatres longues tables, mais celle-ci ayant disparus, le monde tournoyaient, se bousculant dans la salle immense sans distinctions de maisons. La preuve était là : moi et Jay, gryffondor et serpentard, ensemble au bal de noël. Je jouais des coudes pour atteindre le bar, en repensant à ce début de soirée, et ne pus m'empêcher de sourire.

Dès que je l'avais perdu de vue, la présence de Jay m'avait paru comme un mirage. Je tournai la rose qu'il m'avait offert entre mes doigts... Il allait falloir que je trouve une sort à la bibliothèque qui l'empêche de fâner, car c'était un souvenir que je comptais garder encore longtemps. Ma première rose...

J'arrivai enfin au bar, propulsée par la foule de la piste de danse. Il y avait une petite file au bar, mais j'aperçus que la jeune fille chargée des boissons était en grande conversation avec ce cher Chuck Carlton. Je ris dans ma barbe en voyant qu'il n'avait pas l'air d'aboutir à grand chose.
Discrêtement, je m'emparai de deux coupes de champagnes (quant à boire, autant le faire avec élégance.), et me retournai lentement vers la table que j'avais abandonné. Je dus lever les verres presque au dessus de ma tête pour pouvoir me faufiler parmis les danseurs. Enfin, j'arrivai, toute essouflée, près de l'endroit ou Jay m'attendait.

- Je suis désolée d'avoir mis autant de temps, commençais-je en riant, mais il y avait un de ces..

Je m'arrêtai au beau milieu de ma phrase, stupéfaite par la scène qui s'affichait sous mes yeux. L'ancêtre d'un sourire toujours affiché aux lèvres, je ne savais que faire. Jay tenait dans ses bras une jeune fille, que je connaissais de loin, elle était dans la même équipe que nous. Une serdaigle, aux yeux bleu renversants. Elle, une main posait sur sa joue, ne semblait absolumment pas gênée de cette situation. Je ne pouvais détachée mes yeux de la scène, et mon sourire avait complètement disparu.
Ainsi, je m'étais trompée. J'avais tout imaginé, jusque dans les moindres détails. Ses sourires, ses gestes, son souffle dans mon cou lors de notre danse, sa rose, sa jalousie envers Dray. Tout était faux. Quelque chose au fond de moi se brisa et je sentis les larmes poindrent aux coins de mes paupières.

Mais je me mordis les lèvres presque à sang. Je refusai de pleurer pour ça. Jay ne me devait rien. Nous ne nous étions rien promis, je n'avais aucuns droits de montrer de la colère envers eux. Et malgré tout, c'était bien de la cloère que je ressentais, mais envers moi. Quelle idée d'avoir pus croire qu'il y avait un peu plus que de l'amitié dans cette invitation. C'était bien par simple souvenir d'une ancienne amitié qu'il m'avait invitée. Rien, rien de plus.

Un danseur me bouscula brusquement, me propulsant à quelques centimètres de la scène. Les deux verres m'échappèrent des mains et se renversèrent sur la robe de la Serdaigle et sur Jay. Le rouge me monta aux joues en même temps que le liquide pétillant se répandait sur leurs habits... Je mis mes mains sur mes lèvres, confuse. J'ignorais s'ils pensaient que je l'avais fais exprès, mais..

- Désolée, bredouillais-je.

J'ignorais que lorsqu'on était triste, il ne fallait pas parler. Lorsqu'on avait une boule d'angoisse et de malheurs au fond de la gorge, les mots ne pouvaient que le libérée. Et les larmes coulèrent le long de mes joues, sans que je puisse rien y faire. C'était ridicule, c'était stupide, je n'avais aucunes raisons de pleurer. Aucunes. Jay n'était rien pour moi. A cette pensée un sanglot monta le long de ma gorge. Je n'avais pas beaucoup de fierté, mais j'en avais assez pour ne pas m'écrouler en pleurs devant Jay. Et sa blonde.

Je lançai sa rose à Jay, avant de chuchoter :

-Bonne fin de soirée.

Je partis en courant, sans me retourner. Cette scène c'était déroulée si rapidement, tout c'était écroulé si vite. Je m'en foutais d'avoir l'air de tourner un mélodrame. C'était ma vie, pas un téléfilm pourri pour vieilles mèmères. Je quittai la salle de bal en essayant d'éviter les regards inquiets et moqueurs. C'était d'un cliché, quitter une salle de bal en pleurs, un bout de robe à la main et du rimel dégoulinant. J'étais furieuse contre moi d'avoir pus croire, un seul instant, à ce qui paraissait être un conte de fée. On nous avait pourtant dis que ce n'étaient que des contes, mais qu'en réalité, rien ne finissait bien.

-Merci de m’avoir rattrapé ! Oui, oui, tout va bien, je cherchais une amie, mais impossible de la trouver dans cette foule ! Résultat, j’ai perdu mon cavalier. Et toi, tu es venue avec qui ? Oh et, tu as une trace sur la joue, bouge pas.

Doucement, je vis la main de la Serdaigle avancer vers mon visage. Et tout aussi délicatement, sa main s’y posa pour frotter la trace que j’avais eu je ne sais trop où. Ce n’était pas ce qui me tracassait le plus là, je vous l’accorde. J’étais tenté de lui répondre. Malheureusement, j’étais trop plongé dans son regard aussi bleu qu’un ciel sans nuage, et ne pouvait m’en détacher. Pas très malin, tout en sachant que ma cavalière était avec moi quelque part. En même temps, elle m’avait bien dit qu’elle se souciait de Dray… Non ?

Je m’apprêtais enfin à remettre la belle Ruby sur pied, parce que bon, je n’étais pas Hulk non plus, et ci la jeune blonde n’était pas lourde, il n’en restait pas moins que je ne pouvais rester indéfiniment dans la même position. Malheureusement, ça ne se passa pas exactement comme je l’aurais souhaité. Loin de là.

- Je suis désolée d’avoir mis autant de temps, mais il y avait un de ces…

Je tournais brusquement la tête vers l’endroit d’où venait cette voix qui venait de se briser. Traice. Ouais. Notre position avec Ruby pouvait semblait bizarre, je ris mal à l’aise, je voulus rattraper ce mal entendu, ce vrai quiproquo. Mais je fus bloqué par les yeux de la jeune rouge et or. Je pus y voir de la tristesse, de la colère. Sur le point de voir des larmes de souffrance dégouliner sur son beau visage. Je ne pus m’empêcher de voir ma bouche s’ouvrir en forme d’o. Et secouer doucement la tête en négation. Tout semblait aller en ralenti.

Tout à coup, quelqu’un bouscula Traice, et les verres de champagne tombèrent de ces mains pour se renverser sur Ruby et moi. Je voulus lui attraper la main, mais je tenais toujours la petite blonde dans mes bras. Ça tournait à du grand n’importe quoi.

- Désolée… Bonne fin de soirée.

Mon cœur sembla exploser quand elle me lança ma rose au visage pour ensuite s’enfuir en courant, vers la sortie, loin de moi, loin de ce bal qui avait pourtant si bien commencé. Et je relâchais enfin Ruby, plus abattu qu’autre chose. Ce n’était pas possible…

- J’étais venu avec Traice.

Oui, à l’imparfait, parce que je doute que le mot « bal » avait encore un quelconque sens en cet instant précis. J’avais envie de lui courir après, de la prendre dans mes bras, de lui dire que tout ça ce n’était rien, qu’il n’y avait rien à imaginer ou je ne sais trop quoi, mais un je ne sais quoi me retiens, et je ne pus bouger. Je restais obstinément sur mes pieds, immobiles aux côtés de Ruby.

- Faut croire que j’ai tout gâché…

Mais en même temps… Elle m’avait aussi parlé de Dray, se souciant si oui ou non il serait là ce soir. Et pourtant, j’étais passé au-dessus moi. Et j’étais resté, avec elle. Parce que ce soir, je ne me souciais que d’elle, moi. L’envie d’être à ses côtés était plus forte que la pensée d’un Dray dans les siennes. Et pourtant, c’est moi qui passais pour le salaud de l’histoire. Traice n’avait même pas attendu d’entendre une autre version que ce qu’elle croyait avoir vu. Bordel ! Je ne l’aurais pas invitée si elle ne comptait pas un minimum pour moi. Parce que oui, Traice avait une place plus qu’importante pour moi. Même si je ne savais pas encore à quel niveau. Et puis, sinon, j’aurais demandé à Ruby de venir avec moi au bal. Idiote !

Je pris ma tête entre mes mains. La Serdaigle était toujours avec moi, elle non plus ne bougeait pas. C’était de la colère que je ressentais à présent. Je vous assure, c’est affreux de passer d’un sentiment à l’autre, comme cela, d’un bond. Brusquement, je pris Ruby par les épaules. Si les vampires existaient, et que j’en étais un, là, j’aurais juste envie de planter mes canines dans son cou blanc. Contrairement, ici et là, je m’approchais tout près du visage de Ruby. Nos lèvres n’étaient plus qu’un quelques millimètres. Là, là, on aurait pu dire que je m’apprêtais à faire je ne sais trop quoi, là, Traice aurait eu de quoi m’en vouloir.

Mais je me reculais à nouveau.

- Je te raccompagne.

C’était plus une affirmation qu’une question. Au moins, je n’aurai pas à me torturer l’esprit tout seul.

F I N

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