Are we human or are we dancer? [PV H.E]

Nombre de messages : 1647 Date d'inscription : 10/05/2010

Et voilà la tenue sur mesure d'Holly:

Aujourd'hui, je ne voulais pas me lever. Aujourd'hui j'avais envie de rester dans mon pyjama toute la journée et de lire au coin du feu. La raison à cela se résumait à trois petits mots : Bal de Noël. Je ne voulais pas vraiment y assister et je me rends compte que j'aurais dû faire la même chose que Marc et rentrer chez moi pour les vacances de Noël. Le problème c'était qu'une de mes amies m'a fait promettre de l'accompagner, car elle ne voulait pas le manquer et surtout parce qu'elle n'avait pas trouvé de cavalier. C'est donc à moi d'accompagner mademoiselle le temps qu'elle s'en trouve un durant la soirée. J'espérais seulement que cette mission ne serait pas trop longue, je ne voulais pas m'afficher trop longtemps. De plus je risquais soit de croiser Haley, soit de croiser Daniel et les voir n'était pas à l'ordre du jour. Je comprenais que les élèves avaient besoin de décompresser après le départ des Mangemorts. La bataille finale fut rude à ce que j'ai compris. Quand le septième année de Serdaigle est venue nous dire que les professeurs et les Aurors tentaient de récupérer l'école, je suis montée me réfugier dans mon dortoir. J'avais l'impression de revivre le cauchemar de l'attaque et j'ai pleuré toutes les larmes de mon corps en souhaitant la mort de ces ordures. Le bien avait triomphé, mais le mal avait seulement pris la fuite et je ne parvenais pas à me réjouir pleinement de cette victoire. Ils avaient seulement gagné une bataille et la guerre ne faisait que débuter. Je ne pourrais pas rester sereine en sachant pertinemment que tout ça pouvait recommencer.

Je m'étais donc levé à contrecoeur ce matin. Je lui avais promis et je ne pouvais pas revenir sur ma décision. J'allais donc faire semblant toute la journée seulement pour ne pas gâcher ce jour qui emplissait de joie plus du trois quart du château. Quelques flocons étaient tombés ce matin et je regardais Poudlard se couvrir d'un petit manteau blanc depuis la fenêtre de mon dortoir. Aujourd'hui je n'avais rien de spécial à faire, personne à voir en particulier. Je me retrouvais donc seule jusqu'à ce soir quand j'accompagnerais mon amie au bal. Revoir la Grande Salle décorée et pleine à craquer d'élèves ne souhaitant que s'amuser me mettait mal à l'aise. J'avais perdu l'habitude de me montrer féminine depuis le soir de ma prise d'otage, je voulais cacher mes cicatrices et je me demande même pourquoi Marc restait encore avec moi. J'étais déprimante, j'avais perdu tout espoir de m'en sortir, je n'étais pas le genre de fille joyeuse en ce moment.

J'avais donc fait un rapide détour par la salle de bain et avait en vitesse enfiler un jean et un pull à grosse maille avant de perdre mon temps à la bibliothèque comme je le faisais quasiment tout le temps. Lire me permettait de réfléchir à autres choses que mes problèmes. Je fis beaucoup d'aller-retour entre la bibliothèque et la salle commune des bleus et bronzes, vers le début d'après-midi je voyais que cela commençait à s'agiter, l'heure approchait à grands pas et personne ne voulait être pris au dépourvu. En sortant du dortoir je suis tombée sur Beth, l'amie que je devais accompagner. Elle montait pour se préparer et c'était limite si elle était indignée que je ne fasse pas de même. J'avais encore des recherches à faire à la bibliothèque et j'avais laissé quelques affaires là-bas. Il n'était que quatre heures et demie et pourtant j'étais déjà en retard. J'avais déjà vécue cette préparation pour le bal. Paraître la plus jolie possible pour son cavalier, ne pas le décevoir et sourire même si nos chaussures étaient neuves et nous lacéraient les pieds. Sourire et faire de son mieux pour danser, ne pas crier et ne pas pleurer à cause de ces fichues chaussures qui vous font tellement mal à chaque pas effectués. Être belle et le rester toute la soirée, même si pour ça on en passe une bonne moitié devant un miroir à se recoiffer ou à chercher de quoi se remaquiller dans sa pochette. Ce scénario se présentait pour beaucoup de filles, mais heureusement pour moi je ne l'ai jamais vécu ou du moins pas vraiment. Il m'est arrivé d'avoir mal au pied, mais à cause de la fatigue et non pas des chaussures. Les filles mettaient toujours des chaussures neuves pour les bals ou autres soirées du type, c'est à croire qu'au fil des siècles la grande majorité d'entre elles n'avaient toujours pas compris qu'elles en paieraient le prix fort au cours de la fête et également le lendemain.

Quand j’eus terminé à la bibliothèque, je me suis rendue le plus vite possible devant le heurtoir, répondre à son énigme et m’engouffrer dans mon dortoir. C’était la panique dans la salle commune et comme d’habitude on entendait des absurdités sortant même de la bouche des plus érudits d’entre nous. Pour ma part j’étais plutôt calme et je m’étais organisée de telle manière à ce que je perde le moins de temps possible. Ma robe et mes chaussures furent comme d’habitude crées sur mesure à Londres par des sorcières. La fin de l’année était la seule et unique période de l’année pour laquelle j’étais heureuse d’être issue d’une riche famille. Cela me permettait tous les ans d’avoir la robe de mes rêves et même si je faisais plus vraiment attention à mon image, je n’en restais pas moins une fille et je ne pouvais pas me pointer au bal vêtue d’un jean et d’un top ! La salle de bain était devenue un véritable champ de bataille. Des serviettes, gels douches et autres soins pour cheveux secs jonchaient le sol et je manquais de glisser avant de rejoindre une cabine de douche qui était – Ô miracle – libre. Une fois ma douche terminée, je m’enveloppais dans mon peignoir et me rendit dans le dortoir afin que la magie opère – dans le sens premier du terme – et d’un coup de baguette je fus séchée et pus enfiler ma robe avec précaution. Toujours grâce à la magie je lançais un sortilège sur mon visage et c’est comme si une dizaine de petites mains s’occupaient de mon maquillage et de ma coiffure. Je cherchais ensuite un miroir afin de vérifier que mon sort n’avait pas raté. Le sort avait donné naissance à des larges boucles soyeuses et mon maquillage était très naturel. Mes cicatrices avaient aussi été très naturellement camouflées. Tout était parfait et il ne me restait plus qu’à enfiler ma paire de talons dont la couleur était identique à celle du ruban en soie de ma robe.

Je descendis donc dans la salle commune qui se vidait doucement. Beth était là m'attendant dans sa robe bordeaux très près du corps. Ses cheveux blonds n'avaient jamais été aussi raides, elle allait rapidement se trouver un cavalier, une fois là-bas. Mon amie s'empara de mon bras et nous sommes descendues direction la salle commune. La seule chose positive dans ce bal était pour moi l'ouverture du bal. Katie et Ulrich ont été élus Miss et Mister de leur maison et je trouvais ça vraiment bien pour eux. Après les avoir vu danser ensemble au dernier bal, j'avais hâte de les voir cette fois ouvrir ce dernier, mais séparément. Le partenaire de Katie était Stephen Fray, un garçon... original ? Oui c'est cela original. Nous sommes entrées dans la salle qui était comme d'habitude somptueuse. Je me suis posée à la buvette avec mon amie et demanda une coupe de champagne - oui quitte à être là autant en profiter - attendant patiemment l'ouverture du bal et en espérant que Beth se trouve rapidement un cavalier...

Bon je l’avoue, ce bal de Noël déchirait. Non mais c’est vrai : les Mangemorts partis, ça faisait vraiment grande fiesta pour fêter l’événement en mode on s’arrête plus pendant une semaine. Et en plus j’avais une cavalière : ouais ouais ouais, mon amie Helena s’était presque empressée de me demander de l’accompagner alors que je n’y avais même pensé. Oui je suis d’accord avec vous, sur ce coup là j’avais manqué de tact et de gentleman attitude ce qui ne me correspondait pas du tout. Mais bon, connaissant Helena, elle ne me tiendrait nullement rigueur et je pouvais donc être tranquille.

Avant de me rendre avec ma jolie cavalière, j’avais croisé Lilian avec son amie qui avait été élue Miss Serdaigle, Katie Bell je crois. Bien sûr elles discutaient de trucs de filles et surtout pas de Chuck. Bien sûr que j’étais au courant de la récente rupture de ma sœur et son ex boyfriend, Lilian m’avait tout dit (contrairement au début de leur relation) et je sentais que c’était pour me mettre encore plus la haine contre lui et qu’elle le dirait certainement sans tarder aux cinq américains qui lui couraient après. J’avais imaginé sans mal l’état de ma sœur quand cet abruti lui avait annoncé qu’entre eux, c’était game over. Croyez-moi, j’étais encore surpris de ne pas avoir croisé Chuck un moche de cocard sur l’œil, des cicatrices et les vêtements déchirés comme s’il venait d’essuyer une guerre mondiale à lui tout seul. Evidemment je fulminais parce que déjà que je l’aimais pas mais là, je le détestais encore plus après ce qu’il avait fait et croyez-moi, il ne l’emporterait pas au paradis celle-là. Néanmoins, Lilian semblait s’en sortir à peu près correctement (ouais parce que bon, je ne suis pas non plus un expert dans les ruptures mais d’après ce que je sais, on peut dire que ma sœur encaissait le coup et s’en remettait petit à petit). Enfin ça, c’est mon avis de petit frère hein.

Mais passons ! Je disais que j’avais croisé Lilian qui ne serait jamais prête à l’heure même si une horde de mecs l’attendaient dans la salle de bal alors que moi, j’étais toujours ponctuel ; Bon sauf quand mon réveil ne sonnait pas le matin (d’ailleurs j’ai hésité à monter dans son dortoir pour lui ordonner de se bouger mais je me suis vite rappelé que face à des jeunes filles en septième année, prises dans l’effervescence de leur dernier bal, c’était une mauvaise idée à moins de vouloir apprendre de nouvelles injures). Un peu avant de descendre pour assister au bal, je me regardais dans la glace : costard noir, chemise banche à col entrouvert (euh ouais non ça va là, la cravate non merci pour ce soir), pantalon noir et j’étais prêt. Mes cheveux, lavés, étaient à peu près corrects parce que là aussi je ne me faisais pas d’illusion, jamais ils ne seraient parfaits, mais du moment que je ne ressemblais pas à Pétard Boy pour le bal de Noël tout allait bien. J’allais descendre juste avant de me rendre compte que j’oubliais un détail essentiel : mes chaussures. Elles étaient là, noires et toutes cirées, m’attendant sagement au pied de mon lit. Coquines va !

Fin prêt, je descendais jusqu’à la Grande Salle, croisant en même temps quelques potes tous aussi bien sapés que moi, même si on avait un peu l’air ridicules car la plupart d’entre nous n’étaient pas habitués à porter des costumes pour ce genre de soirée. Sauf moi. Parce que de un j’ai la classe internationale et de deux parce que c’est ça qui fait mon charme. Et oui : en costard ou en simple jean, j’ai la classe. Helena ne tarda pas à me rejoindre, réellement beautiful dans sa jolie robe et je sentais qu’elle n’avait pas envie d’aller danser directement, sûrement pour ne pas se taper la honte devant les Misses et Misters qui ouvraient le bal, ce que je comprenais aisément. Nous nous dirigeâmes donc vers la buvette – ah la buvette ! Quel charmant endroit ! Je lui proposais de s’asseoir pendant que j’allais chercher des boissons. Haha ! Vous voyez que mon instinct de gentleman reprend le dessus ! Quand j’arrivais au buffet, je demandais deux jus de citrouille et pile quand j’allais repartir, les deux mains prises, je manquais de me manger une fille et sa pote, enfin surtout la première fille, la plus blonde des deux et de lui renverser du jus de citrouille sur sa robe.

- Oula ! Attention ! Ca a bien faillit, je suis désolé !

Elle avait l’air plus âgé que moi et si c’était une de ces Serpentard qui ne se sentaient plus, je risquais fort de passer un mauvais quart d’heure. Au pire, je lui balançais mon jus de citrouille à la face et là, elle aurait une bonne raison de râler.

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Finalement se rendre à ce bal n'était pas une si mauvaise idée que ça. Cela me permettait de me mettre à jour sur ce qu'il se passait dans l'école. On ne pouvait pas dire que les rumeurs m'intéressaient avec les derniers évènements, mais l'ambiance était si joviale, les professeurs étaient souriants, que j'avais finalement abandonné l'idée de partir même si Beth se trouvait un charmant garçon qui voudrait bien la supporter toute une soirée. Le problème avec elle c'est qu'elle parlait beaucoup trop. Nous étions le 24 décembre, l'heure était aux éclats de rire, à la danse et à la boisson, alors autant me laisser porter par le mouvement, oublier pour la soirée toutes les petites choses qui rendaient ma vie triste et misérable. J'étais tranquillement assise avec Beth et j'écoutais avec attention tous ses petits commérages. C'est à ce moment qu'elle entra dans ma salle, dans une robe majestueuse. Lilian Easter venait de faire son entrée avec à son bras, un garçon de Serdaigle que je ne connaissais que de nom, Scott McBeth et moi qui pensait bêtement qu'elle se présenterait au bras de Chuck... Je fus un peu surprise. Mon amie s'empressa alors de tout me raconter. Ce que j'ai retenu c'est que Chuck avait quitté Lilian en revanche Beth en ignorait la raison. Elle s'empressa alors de rajouter que Scott s'était fait plaquer par Taylord. Je n'avais pas eu besoin de réfléchir pour comprendre. D'un côté Chuck et Taylord et de l'autre Lilian et Scott. Cela m'avait immédiatement rappelé le doux sentiment de vengeance accomplis le jour où mes lèvres furent emprisonnées par celle de Chuck dans les serres.

Je ne pus m'empêcher de sourire. Lilian tentait donc elle aussi de se venger de son ex-petit ami en venant au bras de l'ex-petit ami de notre actuelle Miss Gryffondor. Je la comprenais et je savais pertinemment ce qu'elle ressentait. Elle voulait se montrer digne et sous son meilleur jour et elle avait réussi haut la main comme toujours, mais au fond d'elle tout s'écroulait, elle avait envie de démembrer Taylord à l'aide d'une scie et de la torturer le plus longtemps possible avant de l'achever comme il se doit. Le fait de voir cette fille se coller telle une sangsue à Chuck devait lui donner la nausée et je sais de quoi je parle, c'est exactement ce que j'ai ressenti quand j'avais appris qu'elle tournait autour de Daniel ou que Daniel lui tournait autour, enfin voilà quoi depuis qu'elle avait tout gâcher (non je ne lui en veux plus, enfin plus maintenant que je sais qu'elle souffre autant que j'ai souffert de sa faute et n'allez pas croire que je règle mes comptes, car j'ai absolument TOUT digéré et même que je peux rire de cette histoire). Avec tout cela j'avais oublié Scott. Comment ne pas parler de Scott ? Ce pauvre Scott qui a eu le cœur brisé, alors qu'il ne le méritait pas, enfin je veux dire qu'il avait l'air d'un garçon gentil, charmant et bien sous tous rapports... Je devrais lire le Daily Poudlard plus souvent. Je trouvais les commérages très amusants d'un coup.

- Décidément Carlton est en manque d’affection en ce moment, lançais-je sur le ton de la plaisanterie en l’observant lui et Reegan en train de danser.
- Pourquoi tu dis ça ?

Je n'eus pas vraiment le temps de lui répondre. Un jeune homme avait manqué de justesse de me percuter. Ses mains étaient occupées par deux verres de jus de citrouille. Si le choc aurait eu lieu je me serais énerver sans aucun doute possible, mais ma robe demeurait vierge de toute tâches et le jeune garçon voulait seulement se montrer galant avec sa cavalière que je devinais être une mignonne petite blonde qui attendait de l'autre côté de la buvette. Enfin je supposais que c'était elle, elle semblait avoir le même âge que lui et elle attendait seule.

- Oula ! Attention ! Ça a bien faillit, je suis désolé !

Un sourire franc naquit sur mes élèves, il n'avait pas à s'excuser le pauvre. On ne peut pas dire que Beth et moi avions fait attention à ce qu'il passait autour de nous, tellement ce carré amoureux nous passionnait, d'ailleurs la première danse venait de se terminer et de plus en plus de gens se jetait sur la piste comme la misère sur le monde. Je sentis Beth qui allait répliquer d'une façon peu agréable, mais dans un mouvement réflexe je me saisis de son poignet et le serra afin qu'elle ne fasse rien.

- Ne t'en fais pas, je n'ai pas vraiment fait attention à toi non plus. Du moment que ma robe n'a rien tout va bien !

Je souris de plus belle au jeune homme. Sa tête me rappelait vaguement quelqu'un. J'avais déjà vu des traits semblables... Beth se défit de mon emprise et s'en alla sans dire un mot.

- Eh bien ce n'est pas trop tôt... j'étais soulagée, mais apparemment Beth n'étais pas la seule à se faire la malle, celle que je soupçonnais être la cavalière du garçon avait accepté la danse d'un autre jeune homme, sans vraiment réfléchir je le lui fis remarquer. Ce n'est pas ta cavalière qui vient de partir ?

J'étais sincèrement confuse, je venais de privé le garçon de sa cavalière avec mes banalités d'usages... Nous nous retrouvions seuls à la buvette, cette impression d'avoir déjà vu ce garçon me gênait vraiment, tant qu'il était là autant discuter.

- Je suis sûre qu'elle va revenir vers toi pour la prochaine danse ! Tu es beaucoup plus mignon que l'autre, j'essayais de le rassurer un peu, il n'avait pas l'air ravi de voir sa partenaire danser avec un autre. J'ai l'impression de t'avoir déjà vu ? On ne se serait pas déjà parlé ?

Les traits de son visage m’étaient vraiment très familiers. C’était assez perturbant de ne pas pouvoir mettre un nom à ce visage.

Je ne savais plus où donner de la tête tellement tout était beau, tout était classe et tellement tout semblait parfait. J’avais l’impression de vivre dans un royaume de conte de fées. Enfin pas vraiment quand on savait ce qui s’était passé avant et que ce royaume, avant de redevenir brillant, merveilleux et majestueux, avait vécu des heures sombres et douloureuses. Oui, nous avions tous souffert de l’occupation des Mangemorts, aussi bien physiquement que moralement – et là je sais de quoi je parle – et de revoir à nouveau la lumière nous libérait, nous guérissait des divers maux et blessures qui nous meurtrissaient. Et encore, je crois que je n’étais pas le plus à plaindre de nous tous. Bien sûr il y avait les anciens otages, dont ma sœur faisait malheureusement partie et qui m’avait foutu une belle frayeur, à moi et à Chuck (pour une fois qu’il se rendait utile lui) et tous ceux qui s’étaient battus à nos côtés et ceux des Aurors pour virer ces son of bitch de Mangemorts. Mais, il y avait également des blessures plus récentes, plus profondes peut-être qui demanderaient davantage de soin.

Evidemment, je faisais allusion à Lilian qui venait de rompre avec Chuck. Enfin qui avait été plaquée par ce connard qui décidemment, était bien plus con que je le croyais, parce que plaquer ma sœur mais vraiment, j’avais envie de lui dire « Mais putain tu sais à qui tu t’adresses là ?! Tu sais qui c’est ? Mais t’es con ou t’es ultra con ?! ». Moi aussi je m’étais imaginé ma sœur plaquant cet abruti, le laissant seul comme un débile, pleurant toutes les larmes de son corps dans une pièce, aux pieds chaussés de Louboutins (dont elle portait une paire ce soir) de ma sœur en la suppliant de ne pas faire ça et en rampant comme un misérable ver de terre qu’il était. Mais non, il était encore plus con que ça vu qu’il l’avait plaquée. Je savais qu’elle s’en remettrait mais je savais aussi qu’elle encaissait le coup, plus ou moins difficilement et se rendre à ce bal avec Scott Mc Beth (I think) était pour elle surtout une raison de se venger de Chuck, lui montrer que ce n’était pas lui qui lui gâcherait son plaisir et qu’elle lui faisait ainsi un joli doigt d’honneur. Et moi aussi d’ailleurs. Mais je savais qu’elle n’avait pas souri ou soupiré de soulagement quand Chuck l’avait quitté et je me doutais que tout ne redeviendrait pas rose tout de suite.

Et quand on parle du loup, je vis Chuck occupé à se rincer l’œil dans le décolleté de Taylord Reegan, Gryffondor et amie de Lilian. Enfin, ancienne amie à partir de… Maintenant ! Lui ne changeait pas, même quand il vit ma sœur entrer, montrant ses chaussures cloutées (oui, j’étais avec elle quand elle les avait achetées en plus de deux autres paires), mimant un cri amusé comme elle savait si bien le faire en soulevant sa longue et belle robe. Mais au fond de moi, je savais que si elle pouvait sortir de sous ses jupons trois mitraillettes, quatre fusils à plomb, sept grenades, deux bazookas et cinq neuf millimètres, elle le ferait et les pointeraient directement droit sur Chuck et Taylord. La connaissant, je savais qu’elle ne rêvait que d’une chose : les réduire en chair à pâté, les hacher en petit morceaux, leur couper les bras et les jambes tout doucement, leur arracher les yeux avant de leur faire manger, les étriper pour se faire des porte-jarretelles avec leurs tripes et les étrangler avec ce qu’il restait, les crever avec ses talons aiguilles, leur retirer la peau de ses ongles manucurés avant de les faire rôtir et de les exploser avec toutes ses armes. Oui oui, croyez-moi, je parle (presque) en connaissance de cause. Et moi aussi j’avais envie d’éclater la tête de Chuck, la remplacer par une bombe sans qu’il s’en rende compte et voir le tout exploser en me tenant les côtes de rire.

Evidemment quand Lilian entra, tout le monde la regarda parce que c’était ainsi et que personne ne dérogeait à la règle un point c’est tout. Même moi. Et la fille à qui je manquais de renverser mon jus de citrouille dessus fit de même. Lilian avait ce don d’attirance, cette aura autour d’elle qui dès qu’elle entrait dans une pièce, passait dans un couloir, illuminait les alentours et attirait tous les regards à elle. En tout cas, je ne sais pas pourquoi, mais je crus distinguer un air à la fois de compassion et d’ironie sur le visage de la jeune fille blonde qui la regardait. Etrange.

- Ne t'en fais pas, je n'ai pas vraiment fait attention à toi non plus. Du moment que ma robe n'a rien tout va bien !

Tiens, j’avais l’impression d’entendre quelqu’un que je connaissais plus que bien. I don’t know who. En quelque connaisseur que j’étais, je jetais un regard furtif sur sa robe et à mon humble avis, c’était du sur-mesure. Je comprenais donc pourquoi elle tenait à ce qu’il n’y ait aucune tache dessus. Je lui adressais un petit sourire en haussant les épaules.

- Eh bien ce n'est pas trop tôt... Ce n'est pas ta cavalière qui vient de partir ?

Haha la pote pot de colle. On en a tous une. Sauf moi. Ouais parce que moi je suis l’exception qui confirme la règle – d’ailleurs je la trouve complètement débile cette expression. Justement, s’il y a une exception, ça peut pas confirmer la règle. M’enfin bref. Amusé parce que la jeune fille venait de dire à propos d’Helena, je la regardais en arborant un air amusé.

- La mienne ? Non tu dois te tromper ! Helena… Et là, afin de lui prouver qu’elle avait tort je tournais le regard vers ma cavalière qui… Helena ne me ferais jamais ça… Sauf qu’elle le fait. Désormais, j’arborais un air dépité. Dray venait de me piquer ma cavalière ! Ah le son of bitch ! Et puis Helena qui me faisait ça à moi ! Moi Hadrian Easter ! Arrêtez de rire, it’s not funny !

- Je suis sûre qu'elle va revenir vers toi pour la prochaine danse ! Tu es beaucoup plus mignon que l'autre. J'ai l'impression de t'avoir déjà vu ? On ne se serait pas déjà parlé ?

Du coup j’avais un jus de citrouille en trop. Ouais bah Helena si elle en voulait un autre, elle avait intérêt à rester avec moi jusqu’à la fin du bal. Sauf que cela risquerait d’être difficile vu que je suis teeeellemeeeent populaire auprès de ces charmantes jeunes filles ! Ouais bon ça va, I’m just kidding mais moi aussi j’essayais de me remonter le moral.

- Mouais… Au pire, je danse mieux que lui. Moi blessé dans mon orgueil ? Pas du tout ! Vous faites erreur ! Du coup, vu qu’elle le prendra pas, tu veux son verre ? Je lui tendais le verre anciennement destiné à Helena. Promis, j’ai pas craché dedans ou versé de l’aphrodisiaque. Rattrapage magnifique de la part de notre Easter international qui marque et c’est le buuuuuuuuuuut ! GOAL ! Hahem. Ah je crois pas, je me serais souvenu d’une fille comme toi (putain même quand il ne sortait plus avec ma sœur, Chuck Carlton me hantait). Je suis Hadrian Easter, le frère de la Tomb Raider en robe de princesse.

Je lui adressais un clin d’œil amusé. Elle comprendrait bien assez vite à qui je faisais allusion et pourquoi j'appelais ma soeur Tomb Raider, outre le fait qu'elle soit bien foutue.

- Et toi, tu es ? Débarrassée de ta pote qui te colle aux basques ! Muhahaha, trop nulle la blague. Allez, désolé c’est pas du champagne, mais trinquons à ta robe qui n’a rien.

Nos verres tintèrent et maintenant que j’y pensais, il me semblait également que cette fille ne m’était pas totalement inconnue.

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- La mienne ? Non tu dois te tromper ! Helena… Helena ne me ferais jamais ça… Sauf qu’elle le fait.

Je peux comprendre ce que ça fait. Moi aussi je m’étais naïvement dit que jamais Daniel me ferait tant souffrir, que jamais ma mère me mentirait. A croire que tout le monde aimait se foutre de ma gueule. Cela devait leur plaire, je ne voyais que ça, honnêtement. Le jeune garçon devait quand même avoir la rage. C’est que sa cavalière était toute mignonne et que l’autre séducteur en herbe avait de la prestance. Vu sa tête j’aurais parié que les deux jeunes gens se connaissaient plutôt bien… Il me disait à moi aussi quelque chose, peut-être un de ses nouveaux joueurs de Quidditch. Les équipes poussaient comme des champignons en ce moment.

- Mouais… Au pire, je danse mieux que lui.
- Je demande à voir, lançais-je sur le ton de la plaisanterie, c’est qu’il se débrouille plutôt bien aussi !

Je n'avais absolument aucune envie de danser ce soir et personne ne me délogerait de la buvette, bien qu'Haley soit la barmaid de la soirée. Ce n'est pas elle qui allait gâcher ma soirée. D'ailleurs je ne lui avais même pas adressé un regard depuis mon arrivée. Je n'ai fait que lui tourner le dos, avec un peu de chance, elle ne m'a même pas remarqué.

- Du coup, vu qu'elle le prendra pas, tu veux son verre ? Promis, j'ai pas craché dedans ou versé de l'aphrodisiaque.

- Dans ce cas, j'accepte !

Il m'était bien sympathique ce jeune homme. Il avait de l'humour au moins. Je pris délicatement le verre qu'il me tendit. Cela faisait maintenant bien longtemps qu'une personne n'avait pas égayé ma journée ou ici ma soirée. Personne depuis le jeune Macmillan en fait. Les rapports spontanés et amicaux de ce type me manquaient. Cela me faisait croire même pour vingt minutes, qu'il y avait des gens bien ici-bas. Honnêtement et même si cela vous parait naïf de ma part, cela me rassurait, me réconfortait. Avec tout ce que j'avais vécu ces derniers temps, discuter avec ce garçon dont j'ignorais toujours l'identité me faisait vraiment décompresser et j'en avais besoin. La soirée s'annonçait parfaite et je n'étais pas au bout de mes surprises. Un pressentiment comme ça, ne me demandez pas d'où ça vient.

- Ah je crois pas, je me serais souvenu d'une fille comme toi.

Ce genre de phrase ressemblait étrangement à ce que Chuck est capable de dire dans un état de parfaite sobriété quand il désire faire du charme à une jolie fille. C'était tout à fait Carltonesque et, pour avoir vécu l'expérience qui ne fut pas déplaisante, je savais de quoi je parlais.

- Je suis Hadrian Easter, le frère de la Tomb Raider en robe de princesse.

Excusez-moi ? Étais-je bien en train de parler au petit-frère de Lilian Easter ? Alors, ça c'était le comble. Je sympathisais tranquillement avec le frère de cette fichue sirène ! Je tentais de réprimer une forte envie de déformer mes lèvres en un rictus nerveux. Tomb Raider ? Devrais-je comprendre par là qu'elle était prête à sortir deux flingues de sous son imposante robe afin de froidement abattre Chuck puis Taylord ? Je ne trouvais pas ce plan de vengeance très bien convenu la veille de Noël... Enfin elle faisait ce qu'elle voulait.

- Et toi, tu es ? Une connaissance de ta chère soeur, tu ne vas pas être déçu mon petit. Allez, désolé c'est pas du champagne, mais trinquons à ta robe qui n'a rien.

Je tendis alors mon verre qui percuta doucement le sien. L'impact résonna en un petit « clinc » à peine audible à cause du bruit ambiant. Je bus une gorgée de jus citrouille qui était au passage très bon comme à son habitude, posa mon verre sur le comptoir de la buvette et lui sourit avant de lui donner d'un ton très calme mon identité.

- Holly Dilay.

Il n'allait pas mettre longtemps avant de comprendre qui j'étais. Après tout, mon histoire avec Daniel avait fait le tour de l'école et en qualité de petit frère de la Sirène, il doit certainement connaitre les détails, comme l'attitude quelque peu aguicheuse de sa soeur adorée à l'égard de mon ex petit-ami. Enfin, tout le monde était au courant, pourquoi pas lui ? Même si je doute qu'il prenne mon parti dans cette histoire, je voulais au moins qu'il voit que je n'avais presque plus rien contre Lilian. D'un côté c'est un peu grâce à elle que je suis avec Marc maintenant. Peut-être que je devrais lui reparler, après tout je m'étais certainement trompé sur compte et après tout même si le mal était fait, ne m'avait-elle pas assuré que Daniel était trop « prévisible » pour elle ?

- D'ailleurs pendant que j'y pense, j'aimerais bien pouvoir parler à ta soeur. Si tu pouvais lui faire passer le message, cela serait très gentil.

Je bus une nouvelle gorgée de jus de citrouille. Un sourire. La musique s'estompa pour laisser place à un slow. Alors que j'allais continuer à converser avec Hadrian, Beth arriva vers moi en courant en balbutiant quelque chose d'incompréhensible avant de courir en sanglotant vers la sortie. Un peu déconcerté je regardais mon interlocuteur avec un air déconcerté sur le visage et je voyais la fameuse Helena revenir vers nous un regard surpris arborant son visage.

- Bon je crois que je vais y aller, Beth n’a vraiment pas l’air bien. Bon d’accord il ne connaissait pas Beth, mais il devait bien se douter que je parlais de mon amie. Et puis ta cavalière revient. Ravie de t’avoir rencontré et n’oublie pas pour ta sœur.

Un dernier sourire avant de m’engouffrer dans la foule afin d’atteindre la sortie. Jamais je n’avais cru que la Grande Salle pouvait être aussi longue ou large, enfin à vrai dire j’étais un peu désorientée et j’espérais vraiment pouvoir rattraper Beth. Ce n’était pas sympa de laisser son amie se morfondre, alors que vous passiez une bonne soirée. Enfin pour l’instant je n’étais pas encore sortie de l’auberge.

[Bon voilà j’ai laissé le sujet un peu libre si tu souhaites le terminer, sinon TOPIC CLOS]

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