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The past will always follow you. [Pv] [Terminé]

 
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 The past will always follow you. [Pv] [Terminé]

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Eric Williamson


Eric Williamson
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MessageSujet: The past will always follow you. [Pv] [Terminé]   The past will always follow you. [Pv] [Terminé] Icon_minitimeJeu 1 Mar - 16:08

Poudlard. L'écosse, la Grande Bretagne et plus généralement... le Royaume-Uni. Une nouvelle vie s'offrait à moi, dans un nouveau pays, avec de nouvelles moeurs et de nouvelles lois! C'était assez pour m'emplir de joie, bien que pour que je sois vraiment comblé, il aurait fallu qu'on ne parle pas l'anglais dans cette nouvelle école que j'intégrais.
Chaque détail, chaque nouveauté que je découvrais m'éloignait un peu plus de mon Amérique natale et je ne pouvais que savourer cela, qu'apprécier chaque centimètre que l'avion jusqu'à Glasgow, puis que le Poudlard express s'évertuait à mettre entre New-York et moi. À peine étais-je monté dans ce train, d'ailleurs, que je m'étais employé à me débarrasser de tout ce qui pourrait me rattacher de près ou de loin à mon père et à ses entreprises: ma montre en or qui me donnait l'impression de pencher du côté gauche quand je marchais tant elle était lourde, mon téléphone portable dernier cri qui ne me serait de toute façon d'aucune utilité dans les années à venir et même ma raie, que je gardais au milieu depuis ma naissance! Je tenais vraiment à me fondre dans la masse, à commencer une nouvelle vie dans laquelle je serais juste "Eric", et pas "le fils de Charles Williamson".

Malheureusement, les affaires neuves et rutilantes disposées sur les banquettes autour de moi de m'aidaient pas vraiment à passer inaperçu! Il aurait été inutile de demander à mon père de ne pas en faire des tonnes de toute manière! Allez donc dire à l'un des plus riche businessman du pays quelque chose comme: "Papa, j'aimerais vraiment acheter mes livres d'occasion...". Non seulement cela aurait été absurde mais en plus, j'étais certain que cela l'aurait même encouragé à sertir quelques rubis sur mon chaudron.
Mon père, du plus loin que je me souvienne, avait toujours eu le chic pour attirer l'attention. Il adorait étaler sa fortune aux yeux de tous et j'étais l'un de ses stands favoris! J'étais même certain qu'il lui arrivait de regretter que je ne sois pas une fille, ce qui m'aurais donné l'occasion d'exposer quelques diamants à mes doigts et à mon cou!

La preuve la plus manifeste de ce manque de compréhension entre nous était sans aucun doute mon hibou, Philibert. Mon géniteur m'avait trainé de force dans l'animalerie du chemin de traverse bien que j'ai tout fait pour le convaincre que je ne voulais pas de hibou! Ce n'était pas que je n'aimais pas ces animaux, au contraire! Mais j'aurais largement préféré être seul pour choisir le volatile qui m'accompagnerait au long des sept années à venir...!
Immédiatement, j'avais fait mine de m'intéresser aux oiseaux les plus petits et les plus faméliques, enchainant les pseudo coup-de-coeur du genre: "regarde celui-là comme il est mignon, il tiendrait presque dans ma poche!". Mais rien à faire, nous avions quitté la boutique avec un hibou Grand Duc qui faisait la moitié de ma taille et dont la cage était tellement grande que j'avais du mal à la porter. Philibert, donc. Un prénom aussi pompeux que l'était mon père.

Par chance, mon entrée à Poudlard s'était plutôt bien déroulée. Noyé dans la masse, personne ne m'avait pointé du doigt comme j'en avais tant eu l'habitude dans mon école primaire située dans l'Upper East Side... Même parmi les riches je détonnais dans le tableau. "Le plus riche des riches", quelle aubaine...
Petit à petit, l'appréhension que j'avais ressenti dans le Poudlard express m'avait quitté. Je n'étais pas dans cette école depuis une semaine que déjà, les choses semblaient s'arranger au mieux. Pour commencer, j'avais été envoyé à Serdaigle quand mon père n'avait cessé de me répéter que j'irais sans aucun doute à Serpentard, comme lui, parce que j'étais plein d'ambition et de détermination. Évidemment qu'il pensait cela, et pour cause! Il avait toujours cru que j'étais façonné à son image; son clone en miniature et en plus chevelu, preuve évidente qu'il ne me connaissait pas!
Deuxièmement, Philibert, cet animal que j'avais tant détesté en premier lieu, par simple esprit de contradiction, s'était révélé être un hibou très gentil, voire même un peu pataud. Au premier abord, il était vrai qu'il était très imposant, et même un peu effrayant! Mais il passait le plus clair de son temps à dormir et à manger, son seul défaut ayant été d'être le plus grand de sa famille, ce qui lui avait valu de taper dans l'oeil de mon père.

La vie à Poudlard n'était pas ennuyeuse, et, de façon plus générale, déménager dans un autre pays n'était pas ennuyeux! Mais je ne m'étais pas fait beaucoup d'amis depuis mon arrivée. Ce week-end, cependant, une grande sortie à pré-au-lard était organisée à l'occasion d'une fête de foraine de passage en ville pour quelques semaines seulement. D'après ce que j'avais compris, cet évènement était si exceptionnel que même les premières années avaient le droit d'y participer, ce dont je n'allais certainement pas me priver!
Quelques jours plus tard, donc, je me retrouvais lâché dans ce fameux village. Il était vrai que beaucoup d'activités étaient prévues pour deux; la balade romantique sur le lac, par exemple, aurait été parfait pour un couple, ou bien le train fantôme dans lequel il était sans doute très amusant de monter avec ses amis. Cela dit, ça ne me dérangeait pas outre mesure d'être seul. J'avais toujours eu un côté un peu solitaire dû à un entourage souvent calculateur. De ce fait, j'avais tendance à me montrer un peu méfiant avec les gens et très peu avenant. J'avais tellement l'habitude qu'on me lèche les bottes que je n'avais jamais eu besoin de nouer des liens avec quiconque et désormais, ce manque de pratique me faisait défaut.

Mes pas me guidèrent d'instinct jusqu'à la patinoire. Il y avait longtemps que je n'avais plus patiné et je réalisais qu'à Poudlard, la couche de glace qui recouvrait le lac en hiver devant être plus que fragile, je n'aurais plus très souvent l'occasion de chausser des patins. Il allait falloir que je m'habitue à ce monde de frustration dans lequel je ne pourrais pas avoir tout ce que je voulais en claquant des doigts. Mais j'aimais ça. Ici, tout le monde paraissait sur un pied d'égalité et je trouvais que cela rendait tout plus sincère et plus beau. Et puisque je me trouvais devant une patinoire, pourquoi ne pas en profiter?
Je lassai un sourire se dessiner sur mes lèvres tandis que je louai une paire de patins. Ils étaient dans le pire état que j'ai jamais vu: éraflés de toute part, ternes, avec la lame toute émoussée et les lacets emmêlés. Sans doute avais-je été trop longtemps habitué aux patins flambant neufs qu'on ne portait qu'une ou deux fois chaque hiver avant d'en racheter une paire pour l'année suivante! J'avais hâte que cela change.

D'abord hésitant, je montai sur la patinoire. Il y avait déjà beaucoup d'élèves et le niveau global était plutôt moyen. Souvent, on avançait en se cramponnant à la rampe ou en s'élançant sans assurance et tout le monde tournait dans le même sens en laissant une grande place vide au centre de la glace... Rien à voir avec le genre de patinoire que j'avais déjà fréquenté, où qui n'avait pas pris de longues leçons de patinage auparavant n'osait certainement pas s'exhiber en public sous peine d'être atrocement ridiculisé!
Je glissai sur un mètre, puis deux. Petit à petit, je retrouvais mes marques, le plus dur n'étant pas de se rappeler comment patiner mais d'éviter les gens qui se pressaient autour de moi et qui jouaient des coudes. Sans rien perdre de ma bonne humeur, je m'écartai un peu du bord pour laisser la rambarde à ceux qui en avaient plus besoin que moi. À quelques mètres de là se trouvait un petit garçon étendu à plat ventre sur la glace et qui n'arrivait visiblement pas à se relever. Sa mère lui faisait de grand signes mais depuis le rebord de la patinoire, elle ne pouvait pas grand chose pour lui.
Je m'arrêtai à la hauteur de l'enfant et lui tendis une main secourable pour l'aider à se redresser. Je le tirais à moitié vers le haut pour qu'il réussisse à retrouver son équilibre puis je l'entrainai avec moi jusqu'à la rampe afin qu'il se remettre de ses émotions. Cependant, c'était sans compter sur la tornade qui fonçait droit sur moi et qu'absorbé dans ma tâche je n'avais pas remarqué auparavant... .
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Anthea Wright


Anthea Wright
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Particularités: Mon père est richissime, et je suis son enfant unique et très gâtée... Oh, la jalousie ne vous pas au teint.
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MessageSujet: Re: The past will always follow you. [Pv] [Terminé]   The past will always follow you. [Pv] [Terminé] Icon_minitimeJeu 1 Mar - 22:01

    J'avais beau être toujours impeccablement bien habillée, bien coiffée, comme une jolie petite poupée richement entretenue, j'avais toujours cette impression bizarre : que sous mes ongles bien vernis, ils se cachaient des griffes, ce qui avait quelque chose de potentiellement déroutant. Mais pire encore : que j'aimais cette idée. Je l'aimais. Moi qui aimais le beau, le parfait, le lisse, le propre, le brillant. Qu'est-ce que c'était que cette idée bizarre? J'avais en horreur la vue du sang et pourtant, parfois, quand je laissais mon esprit à la dérive, il m’apparaissait des images presque choquantes, tellement à l'opposé de ce que j'étais. Comme si il y avait un petit grain qui grippait la si belle machine de ma fort jolie petite vie.

    Qu'importait! Aujourd'hui était un jour parfait, comme d'ailleurs chaque matin où je m'éveillais, car j'avais une confiance absolue en mon destin. Papa me l'avait toujours dit : j'étais quelqu'un de formidable, d'unique, à qui il allait arriver de grandes choses. Je faisais toujours semblant de refuser ses compliments, pour le plaisir, mais au fond, je savais. J'avais toujours été la meilleure en classe, toujours, dans toutes les manières. J'avais toujours été la plus enviée des filles de ma classe, celle de qui tout le monde voulait être l'amie. Je dégotais toujours les habits et les paires de chaussures les plus belles dans les magasins. J'étais appréciée de tout le monde, de tous les adultes. Une petite fille modèle qui n'avait qu'à lever le petit doigt pour que lui tombe tout chaud dans le bec le moindre de ses désirs. L'argent y était sans doute pour grand chose, mais comme j'avais toujours vécu dans le luxe, je n'avais pas de point de comparaison. Mais je savais que j'avais une chance inouïe, un aura que rien ne pouvait atteindre - j'étais Anthea Wright, la fille unique et chérie d'Andrew et April Wright, la seule et unique héritière de la firme Wright & Co., que pourrait-il jamais un jour se mettre en travers de mon chemin pour entraver cette existence dont j'étais la reine?

    Aujourd'hui était en tout cas un jour parfait car nous avions la permission, même nous jeunes padawans tout juste en première année, de nous rendre à Pré-au-Lard et profiter de la fête foraine. Une fête foraine! C'était formidablement exotique - chez moi, il n'y en avait qu'à Brooklyn des fêtes foraines, car ces activités n'étaient certainement pas du genre de nos beaux quartiers. Mais cette idée à Poudlard prenait une toute autre ampleur car la magie apportait son petit quelque chose qui, malgré ma répugnance à me mêler au bas peuple, titillait ma curiosité. J'imaginais déjà l'atmosphère colorée, sucrée... grisante de cette formidable petite expédition.

    Je m'habillais longuement ce matin là, après avoir bouclé mes cheveux à l'aide de ma baguette, enfilant des épais collants de laine noire, une jupe bleu électrique de chez Burberry en tissu épais, et mon manteau d'hiver noir garni de fourrure, cintré, puis posai ma chapka sur ma tête. Je pris mon sac magique - celui qui était bien plus profond qu'il ne le paraissait et y glissait mes patins, cadeau de Papa un an auparavant. Ils étaient noirs également mais leur lame dorée brillait et les accroches des lacets étaient or également, brillant joliment comme des petits diamants.

    Je ne doutais jamais - pourquoi l'aurais-je fait? On me disait jolie et vêtue avec goût, on me disait aimable et polie, on me disait exactement ce que je voulais que l'on croit de moi, même si je n'en pensais pas moi. Je gérais les cartes du jeu avec une aisance presque déconcertante, parfois. Poudlard était en ce sens mon nouveau challenge : nouvel univers, nouveau milieu, fortement différent de chez moi. Pour l'instant tout se passait bien, Serpentard m'avait accueilli et cela avait été rassurant d'ailleurs, car j'avais jugé que dans les rangs de ma maison il y avait bien plus d'enfants de bonne famille que chez les autres. J'avais percé mon petit trou, me familiarisant avec les gens, tout juste ce qu'il me fallait, de la reconnaissance, rien de plus. Cette vaurienne mise à part, que j'avais croisé dans les couloirs, il n'y avait rien qui entravait ma route.

    Cette foule! Cette foule de gens de toutes espèces, habillés si modestement pour la plus part, comme ce modeste petit village d'ailleurs... Je fronçai le nez : cela manquait de classe. Cela manquait de bitume, de lumières, de tissus rutilants, d'immeubles chics et imposants, de vêtements de marque. Mais pour autant je n'allais pas rebrousser chemin : aussi dégoûtée que je l'étais de tant de... simplicité, cela restait un lieu magique, et je n'avais que trop longtemps attendu pour découvrir cette partie de ma vie, que je tenais de ma mère. J'enfilais mes gants de soie et, chaussant mes patins avec un groupe de Serpentard de première année avec qui j'étais, gagnai l'immense patinoire. Je pratiquais depuis toute petite et c'était d'ailleurs l'un de mes sports favoris : mon père m'appelait "son petit ange des neiges" lorsque nous y allions tous les deux, depuis que j'avais quatre ans, car je patinais avec grâce et légèreté, comme si c'était la chose la plus naturelle du monde. Sans attendre les autres je m'élançai, un glissement en avant, puis deux, et déjà la vitesse me rosit les joues et me fit sourire, alors que je n'étais qu'indifférente aux autres qui m'entouraient, gourds pour le plus part sur leurs pauvres patins de locations.

    Après quelques tours, tout d'un coup, une silhouette attira mon attention, et je ralentis l'allure, tournai sur moi-même et patinai un peu en arrière, avant de faire un petit saut une nouvelle fois pour me remettre dans le bon sens.

    Il était là. Je le guettais, depuis notre arrivée. Je n'avais pas encore eu l'occasion... Que c'était étrange de le voir ici, à Poudlard, élite parmi l'élite, alors que nous étions habitués à nous voir des deux côtés de la 80ème rue, ou bien lors des réceptions d'affaires de nos parents!

    Lorsqu'il se baissa pour aider quelqu'un, un mince sourire s'afficha sur mes lèvres. Sans plus tarder, je filai vers lui, patinai vite pour prendre le plus de vitesse possible puis, d'un coup sec, dans un large et beau virage amorti, je freinais à deux centimètres de lui, l’aspergeant de glace de pied en cap par la même occasion.

    Sans me défaire de ma superbe, je le regardai de haut en bas puis, remettant ma chapka qui n'avait nullement besoin d'être remise car elle tenait parfaitement sur ma chevelure parfaitement coiffée, je feignis la surprise :


    - Eric Williamson!

    Un temps.

    - Quel dommage que tu ne sois pas chez les Serpentard! Te voilà relégué au niveau inférieur. Enfin, je ne sais pas pourquoi, je ne suis pas si surprise que ça... dis-je sur le ton de la conversation, tout en repoussant les jointures de mes gants, entre mes doigts. J'observai ses patins - ... de location?!

    - Je savais que les Williamson manquaient de goût... Mais à ce point?!


Dernière édition par Anthea Wright le Ven 2 Mar - 20:17, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: The past will always follow you. [Pv] [Terminé]   The past will always follow you. [Pv] [Terminé] Icon_minitimeVen 2 Mar - 12:44

Je venais tout juste de lâcher le petit garçon que j'avais aidé, après m'être assuré qu'il se cramponnait suffisamment fort au rebord de la patinoire. J'étais seulement en train de me retourner quand une pluie de glace m'aspergea de haut en bas. Je mis quelques instants à me remettre de ma surprise, davantage encore pour enlever la glace que j'avais dans les yeux. Lorsqu'enfin ma vision redevint nette, je découvris avec une pointe d'étonnement qu'Anthea Wright se trouvait devant moi, superbe et imposante, la tête relevée avec une expression supérieure qui lui était tout à fait caractéristique.

Anthea Wright. Seule et unique héritière de la firme Wright & Co.. Bien que nos écoles se soient trouvées dans la même rue, je ne l'avais jamais vu d'aussi près. Mon institut pour garçon se trouvant sur la droite, son académie pour fille sur la gauche, une distance raisonnable de cinq mètres s'était toujours dressée entre nous. Cela ne m'avait jamais empêché d'observer la jeune fille, bien au contraire! Nous passions souvent de longues minutes à attendre de chaque côté de la 80ème rue que nos Rolls respectives s'arrêtent à notre hauteur et cela m'avait donné l'occasion de me faire une idée de sa personnalité.
Du plus loin que je me souvienne, j'avais toujours jaugé les gens. Les analyser était l'un de mes plus grand plaisir car je considérais qu'on ne pouvait pas avoir l'avantage sur moi si j'avais déjà un coup d'avance sur les autres. Et en l'occurrence, je n'avais eu aucun mal à cerner cette riche héritière qui faisait déjà tant parler d'elle au sein de la société.

Anthea Wright était, pour ainsi dire, mon exact opposé. Tandis que pour ma part, j'avais toujours été d'une nature solitaire, je ne l'avais toujours vu qu'entourée d'une foule d'admiratrices. Lors des cocktails mondains où nos parents nous trainaient, alors que j'avais l'habitude de me tenir à l'écart et de rester réservé, la jeune fille semblait être parfaitement à son aise. Tel un poisson dans l'eau, elle souriaient aux personnes les plus importantes et n'avait aucun mal à engager une conversation ou à y mettre un terme quand elle en avait assez, et ce, malgré son jeune âge. Enfin, contrairement à moi, Anthea Wright n'avait aucune aversion pour le luxe ainsi que tout ce qui, à mes yeux, paraissait atrocement ostentatoire.
Pour s'en rendre compte, il suffisait de regarder la tenue qu'elle portait aujourd'hui: une jupe bleue électrique, un chaud manteau d'hiver sans aucun doute garni de fourrure, une chapka et des patins si éblouissants qu'ils faisaient pâlir de jalousie toutes les filles sur cette patinoire, ainsi que celles qui se trouvaient dans un rayon de dix mètres autour.
Pour ma part, même si j'essayais de me fondre dans la masse, il ne fallait tout de même pas exagérer! J'avais tout de même été élevé dans l'Upper East Side et je savais reconnaitre un manteau à mille dollars lorsque j'en voyais un.


- Eric Williamson! s'exclama t-elle, visiblement ravie de son apparition théâtrale.
— Anthea Wright, répondis-je, en écho à ses paroles.

Tout en elle paraissait tiré à quatre épingles, que ce soit ses cheveux, ses vêtements ou son attitude. Rien n'était laissé au hasard et il fallait bien admettre qu'au milieu du "peuple" -dont je faisais parti! - elle détonnait.
Mon regard, à l'instar du sien, se porta sur son blason. Serpentard. Cela m'apparut comme une évidence mais elle fut plus rapide que moi pour commenter la découverte de nos maisons respectives.


- Quel dommage que tu ne sois pas chez les Serpentard! Te voilà relégué au niveau inférieur. Enfin, je ne sais pas pourquoi, je ne suis pas si surprise que ça...

Un sourire se dessina sur mes lèvres malgré moi. Je n'avais pas pu m'en empêcher.
S'il y avait bien une personne à qui je n'avais pas le droit de parler dans toute cette école, c'était bien Anthea. Je savais ô combien mon père désirait racheter Wright & Co. et à quel point Mr Wright lui mettait des bâtons dans les roues, refusant de céder le moindre de ses fournisseurs et proposant des prix de rachats toujours plus alléchants quand mon père tentait de graisser quelques pattes.
S'il y avait bien deux hommes qui s'évitaient lors des cocktails, c'était Andrew Wright et Charles Williamson à qui, lorsqu'il leur arrivait de se serrer la main, se dépêchaient d'aller trouver une lingette désinfectante parfum citron pour être sûr de ne pas avoir de curare sur les doigts.

Je savais et j'avais toujours su qu'Anthea Wright était une sorcière. Mon père m'avait tant de fois mis en garde contre cette famille que j'avais parfois le sentiment de connaître leur arbre généalogique mieux que le mien! Ce que mon père ignorait, en revanche, et qu'il n'arrivait visiblement pas à se mettre dans la tête, c'était que plus il m'interdisait de faire des choses et plus j'avais envie de les faire! En l'occurrence, apprendre à connaître Anthea était sur ma liste des choses urgentes à faire en arrivant à Poudlard.
D'un côté, je savais que je n'agissais que par esprit de contradiction. Mais il fallait rester lucide, et je considérais que c'était l'une de mes qualités, malgré mon jeune âge. De tout temps, mes relations sociales avaient été étroitement liées à celles de mon père et je ne comprenais pas au nom de quoi je n'aurais pas eu le droit de choisir les gens que j'aimerais fréquenter! Ma mère m'avait toujours encouragé dans cette voie, et de cela, je lui en serais éternellement reconnaissant! Qui plus est, je ne voyais pas en quoi une amitié entre Anthea et moi mettrait en péril les affaires de nos pères, mais apparemment, la jeune fille ne partageait pas les mêmes opinions que moi.


- Je savais que les Williamson manquaient de goût... Mais à ce point?!

À l'évidence, la vue de mes patins usés l'avait choqué, mais j'étais certain qu'il n'y avait pas que ça. Nous devions nous détester par principe, ce que je ne cautionnais absolument pas, mais cela expliquait sans doute l'intensité de ce premier contact.

— Au moins je n'ai pas la mort d'une dizaine de lapins sur la conscience... lançai-je avec amusement tout en promenant mon regard sur sa chapka.

À nouveau, je lui décochai mon plus beau sourire. Si Anthea semblait mettre un point d'honneur à essayer de s'attirer mon mépris, pour ma part, je me faisais un devoir de ne pas entrer dans son jeu. J'en donnais ma parole; si nous ne pouvions pas être amis, au moins, nous ne serions pas ennemis.
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MessageSujet: Re: The past will always follow you. [Pv] [Terminé]   The past will always follow you. [Pv] [Terminé] Icon_minitimeVen 2 Mar - 20:15

    Pour d'obscures raisons, Eric Williamson avait toujours été entouré d'une certaine aura de mystère, qui planait là doucement - ce que je ne tolérais pas. J'aimais les choses carrées, j'aimais me lancer à fond, entièrement, et pas planer dans ce demi-état hésitant et détestable. Ce sentiment de ne pas tout maîtriser le concernant me frustrait prodigieusement, et la frustration était tout sauf quelque chose que j'avais appris à gérer. Dès lors, j'étais obligée d'agir comme je savais si bien le faire : en bonne petite peste d'enfant gâtée, ce qui sied aux progénitures de mon rang.

    - Anthea Wright, fit-il posément, imperméable comme d'habitude à toute attaque.

    Wright et Williamson n'avaient jamais fait bon ménage; ces différends étaient inscrits dans nos gènes comme le luxe et la bonne éducation. De la même manière que c'était une faute de goût terrible de marier les pois et les rayures, nous ne mariions pas non plus, c'était l'évidence même. Je devais bien avouer que ce constat me procurait une joie machiavélique, car j'étais sans arrêt à la recherche de petites pointes d'adrénaline dans ma vie, et dans un monde où l'on a tout, il est parfois difficile de se trouver sur la tige. Poudlard en était un, un pic, et pas des moindres : l'inconnu, la nouveauté, tout cela m'excitait au plus haut point, mais j'étais trop sûre de moi pour douter de ma réussite. Eric Williamson, en revanche, c'était autre chose : la perspective d'avoir un souffre douleur et qui plus est un adversaire potentiellement de ma taille, qui n'allait pas s'affaisser au premier coup de canine. Et ça, ça n'avait pas de prix.

    Nous avions grandi pour ainsi dire ensemble - quelle ironie du sort - lui au sein de M&W, moi de Wright &Co, et cela avait scellé nos vies à jamais. Son père, concurrent direct du mien, était notre ennemie juré et je le savais depuis toujours : ma mère se plaisait à rappeler ses vices et Papa, avec sa classe et son flegme britanniques habituels, sous-entendait sans vraiment le dire combien ces gens étaient infréquentables. Plus drôle encore, Eric comme moi étions descendants de sorciers, et nous partagions ce secret d'un monde parallèle qui n'allait pas tarder à s'ouvrir à nous. C'était un jeu, un parcours sur un échiquier, dont j'étais il fallait bien l'avouer la Reine, et sans échecs. Eric se complaisait dans une ignorance feinte et une désinvolture des plus totales, et moi qui aimait à papillonner partout, à me faire voir et entendre, j'avais depuis longtemps pris place devant lui sous les feux des projecteurs. C'était vers moi que venaient les médias quand ils souhaitaient parler des enfants des grandes familles à succès, c'était sur moi que courraient toutes les rumeurs, c'était moi que les filles enviaient, moi que les garçons regardaient. Eric, trop discret, coulait peu à peu dans l'anonymat, et je n'espérais pas que sa chute soit totale, car il m'était évident que Papa allait trouver le moyen de faire couler la firme concurrente, pour piétiner à jamais le nom des Williamson. Ce n'était qu'une question de temps. En attendant, nous n'avions plus qu'à jouer!

    Eric, au beau milieu des réceptions mondaines, était effacé et nonchalant, et si les nouvelles arrivantes le regardaient du coin de l'oeil car il était beau garçon, il leur apparaissait vite qu'il n'était pas la bonne cible quand on voulait le chic et le choc. Trop calme, trop lisse, trop posé. Ces qualités n'étaient pas de notre monde. Ici tout allait vite, fort, comme un tourbillon.

    Cet échange de regards me procura un intense frisson de satisfaction et d'excitation : nous n'avions jamais été si proche, curieusement, et j'avais l'impression d'opposer littéralement mon empire au sien, comme si nous étions deux géants prêts à la bataille.


    - Au moins je n'ai pas la mort d'une dizaine de lapins sur la conscience...

    J'eus un petit rire parfaitement maîtrisé et je levais les yeux au ciel.

    - C'est de l'hermine, je pensais que si quelqu'un pouvait le remarquer ici, c'était bien toi...

    Blasée, je balayai le reste de la patinoire d'un regard hautain. Je n'aimais pas ce melting-pot; c'était bien cela le seul point pour l'instant de ma vie à Poudlard. Mais Papa m'avait prévenue, et je prenais sur moi, car je n'avais pas à m'en faire : j'allais tous les écraser.

    Eric s'obstinait à sourire poliment et à m'offrir ce ton exaspérant et conciliant. Je tournai sur la pointe de mes patins en un petit tour rapide et gracieux afin non seulement de faire mon petit effet, mais aussi de me retrouver plus près, tout en face de lui. Sans aucune gêne, je plongeai mon regard provocant dans le sien - je sentais tout en moi la puissance et la fierté de ma famille, et l'envie pressante de me frotter à lui dans une nuée d'étincelles avant d'en sortir vainqueur. J'étais une Wright, après tout.


    - La compétition commence maintenant, tu le sais, ça?... susurrai-je en minaudant, mais mes yeux le fusillaient. J'avais bien l'intention d'être la meilleure partout, et surtout de le traîner dans la boue, pour lui rappeler à qui revenaient réellement les honneurs. Que va...

    Mais je n'eus pas le temps de poursuivre, hélas; j'entendis, trop tard, un bruit de raclement d'une lame sur la glace puis, bien trop vite, je sentis un souffle précéder le choc et basculai en avant, emportée par la chute d'un pauvre idiot qui ne savait pas faire deux mètres sur ses patins à trois sous.




Dernière édition par Anthea Wright le Lun 12 Mar - 16:03, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: The past will always follow you. [Pv] [Terminé]   The past will always follow you. [Pv] [Terminé] Icon_minitimeSam 3 Mar - 22:45

Du plus loin que je me souvienne, j'avais toujours été quelqu'un de calme. Par exemple, je n'avais jamais été un enfant bruyant ou agité à l'heure où mes camarades de classe étaient perpétuellement surexcités parce qu'ils mangeaient trop de céréales hyper-sucrées et vitaminées De la même manière, mon attitude ne ressemblait absolument pas à celle de mon père en société. Pas de rires tonitruants, pas de grands gestes pour attirer l'attention, pas de costume ou de montre tellement chers que de l'autre côté de la planète ils auraient pu faire vivre une famille pendant un an. Et si je n'avais pas vraiment mon mot à dire quant à ce que je devais porter dans ce genre de réceptions mondaines, il me restait en revanche mon libre arbitre en ce qui concernait ma parole et cela se traduisait bien souvent par un silence... pesant.
Rares étaient les occasions ou les personnes pour lesquelles je daignais décocher un mot, ce qui avait le don d'exacerber mon paternel qui clamait haut et fort qu'on arrivait à rien en étant réservé. Un point de vue que je ne comprenais absolument pas d'ailleurs! Car enfin, pourquoi me serais-je fatigué à défendre mon image quand mon géniteur s'en chargeait parfaitement à ma place, parlant de moi à tout bout de champ et me faisant, par la même occasion, une publicité en or? Cela n'aurait représenté qu'une simple perte d'énergie.

Quant à Anthea, je voyais bien quel genre de personne elle était. Toujours à vivre à cent à l'heure -et en cela le rythme new-yorkais lui allait parfaitement-, active et déterminée, je doutais que quelque chose ou quelqu'un se soit jamais interposé en travers de sa route. (Et si tel était le cas, personne n'était plus là pour en témoigner aujourd'hui.)
Son air survolté et l'énergie qu'elle dégageait contrastaient considérablement avec mon calme olympien et de ce fait, je voyais bien que je l'agaçais. Au-delà de la rivalité entre nos deux familles, nous semblions tout simplement trop différents pour nous entendre. Cela dit, je me moquais bien de mettre les nerfs de la jeune fille en pelote! Il fallait plus, beaucoup plus pour m'énerver, que quelques pics acides auxquels ils m'étaient facile de répondre.


- C'est de l'hermine, je pensais que si quelqu'un pouvait le remarquer ici, c'était bien toi...

Elle avait dit cela dans un éclat de rire mais je me contentai d'un simple sourire réservé. Que ce soit des lapins ou des hermines, j'étais certain qu'Anthea Wright était tout à fait le genre de fille qui adorait l'idée qu'on puisse mourir pour elle. Peu importait combien de carcasses elle avait sur le dos tant qu'elle était la plus belle et, bien que je ne sois pas un fervent défenseur de la cause animale, cette idée me paraissait tout de même un peu morbide.
Qui plus est, j'avais remarqué avec quel air dédaigneux elle avait prononcé son "ici". Je ne pouvais que deviner ô combien cet endroit manquait de classe à ses yeux! À quel point les gens d'ici devaient lui paraître rustres et sans éducation. Cet écart entre nos classes aisées et celles, plus moyennes, qui nous entouraient, était nouveau pour moi aussi. Cependant, contrairement à elle, j'appréciais vraiment cette nouvelle vie qui s'offrait à moi et m'efforçais de jouer le jeu, au lieu de marquer le plus possible ce fossé comme elle le faisait.
Avec amusement, j'observai la jeune fille glisser gracieusement jusqu'à ma hauteur. Elle avait une pointe de défi dans le regard lorsqu'elle leva les yeux vers moi pour me lancer, impériale:


- La compétition commence maintenant, tu le sais, ça?...

Je ne répondis pas, ne pouvant m'empêcher de trouver cette attitude belliqueuse vraiment très divertissante. Je ne voulais pas de cette "compétition" dont elle me parlait et je restais certain qu'elle finirait par se fatiguer, à force de s'acharner dans le vide.
La jeune fille s'apprêtait à continuer ses menaces voilées quand soudain, un garçon particulièrement maladroit se matérialisa derrière elle. Je ne l'avais pas remarqué auparavant, trop occupé à scruter le visage d'Anthea, aussi, j'eus à peine le temps de réagir lorsqu'il la percuta de plein fouet. Tout se passa très vite et j'eus seulement le réflexe de saisir les épaules de la serpentarde pour ne pas qu'elle ne me rentre dedans, maintenant qu'elle avait été déstabilisée.

Cependant, réflexe ou pas, cette bousculade nous avait considérablement rapproché et nos visages se trouvaient désormais beaucoup plus proches l'un de l'autre, ce qui me troubla un court instant. Il ne me fallut pas longtemps pour reprendre mes esprits, pourtant, et je laissai un large sourire se dessiner sur mes lèvres. Je ne pouvais qu'imaginer combien Anthea devait détester cette situation! Heureusement que l'élève en question avait disparu car je n'osais penser au terrible sort qu'elle pouvait bien lui réserver! D'autant plus que cela l'avait mis dans une situation plutôt embarrassante dans laquelle j'avais l'avantage, ce dont je comptais bien profiter.
Sans relâcher ma pression sur ses épaules, j'approchai doucement mon visage du sien afin de lui susurrer:


– Ne tombe pas déjà dans mes bras Anthea... Où serait le jeu, sinon?

Je lui souris une nouvelle fois avant de l'écarter de moi et de la lâcher. Elle était si frêle que je n'avais eu aucun mal à la manipuler à ma guise et cette simple pensée m'amusa car je savais pertinemment que cela l'énerverait beaucoup.
Sans rien perdre de ma bonne humeur, je lui adressai un dernier regard, inclinai aimablement la tête en signe de politesse et tournai les talons afin de quitter cette patinoire.

On ne patinait pas si mal, finalement, sur ces patins d'occasion! Sans la moindre difficulté, je filai sur la glace en dépassant tous ces gens qui allaient moins vite que moi et ne mis que quelques secondes à atteindre la sortie. Cependant,, malgré le vent frai qui me fouettait le visage et la température extérieure bien en dessous de zéro, je sentis le regard brûlant d'Anthea dans mon dos durant tout mon parcours et rien que d'y penser, j'avais déjà un peu plus chaud... .
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MessageSujet: Re: The past will always follow you. [Pv] [Terminé]   The past will always follow you. [Pv] [Terminé] Icon_minitimeLun 12 Mar - 17:17

    J'avais Eric Williamson devant moi et c'était comme si je le martelais de mes poings, de toutes mes forces, et qu'il se laissait faire. Qu'il n'opposait aucune résistance. C'était à la limite du supportable, et surtout, franchement pathétique. J'en étais agacée d'ailleurs, comment pouvait-il espérer que je considère autrement les Williamson en m'offrant cette attitude de pacifisme désespérant?! En cela le fils était bien différent de son père, car Williamson senior était un homme détestable, bruyant et imposant qui rappelait bien trop souvent qu'il existait. Je l'avais toujours trouvé horriblement... tapageur à côté de mon père, dont les origines britanniques lui vouaient une nonchalance et une politesse à toute épreuve. Dans les réceptions mondaines, même quand il côtoyait ses ennemis, il avait toujours ces gestes et ce ton poli mais cynique, et cette finesse de langage dont il usait à merveille pour dire avec de jolis mots combien il n'en pensait pas moi. Le jeu était là. Et j'avais beaucoup appris de cette éducation. Eric apparemment n'avait rien retenu, car à défaut d'être aussi lourdaud que son père, il n'existait pas spécialement pour autant, puisqu'il se complaisait dans ce silence usant et inintéressant. J'avais envie de flammes et d'étincelles, pas de la même plaque de glace en face de moi que j'avais sous les lames dorées de mes patins. D'autant plus que son petit jeu ne trompait personne : comme moi, il voulait la victoire de son empire, comme moi, il voulait la chute de l'autre, comme moi il haïssait cet autre W qui était depuis toujours l'ennemi juré de sa tribu toute entière.

    Je croquai la vie à pleine dents dans un monde où tout me tombait tout cuit dans le bec, et Eric m’apparaissait comme une cerise bien juteuse que j'avais hâte de mordre avant de la gober. Papa m'avait prévenue : il ne fallait pas que je me laisse faire. Je lui avais répondu en levant un sourcil : me laisser faire? Cela n'appartenait pas à mon langage.

    Aussi je ne pus m'empêcher de me sentir formidablement vexée alors que je me sentis projetée en avant. Je ne savais pas ce qui aurait été préférable, m'effondrer à ses pieds le nez dans la glace, ou bien tomber dans ses bras comme cela se produisit, mais en aucun cas je n'aurais voulu qu'il puisse me dire un jour :

    - Ne tombe pas déjà dans mes bras Anthea... Où serait le jeu, sinon?

    Il murmura ces mots doucement, avec cette voix doucereuse et ce sourire mielleux qui m'hérissait les poils tant cela m'exaspérait. Je me dégageais bien vite de ses mains, relevant fièrement la tête alors que je m'étais trouvée si près de lui, bien trop près, de cet ennemi à qui je ne voulais rien céder. Je fus doublement furieuse car pendant le court instant flottant qui précéda sa réplique moqueuse, je ne pus que constater, en une micro-seconde, que le bleu de ses yeux, que je n'avais jamais remarqué auparavant. Le jeu?! Le jeu moi et moi SEULE en menais les rênes, et cela n'était pas prévu au programme, loin de là. Je lui jetai un regard assassin et époussetait mon manteau de fourrure d'un revers de main, avant de rejeter mes cheveux en arrière et de balayer la patinoire du regard. J'espérais fortement que ces imbéciles profitaient bien de leur petite promenade sur la glace, car à en juger de leurs apparences, c'était la seule distraction qu'ils pouvaient sans doute se payer.

    Williamson me devança et avant que j'eus le temps de lui envoyer une réplique cinglante dont j'avais le secret, il m'offrit un sourire poli - encore un! A trop se polir ainsi devant les gens, il allait devenir lisse et plat comme un galet que l'on envoyait ricocher au loin - et glissa vers le centre de la patinoire, se perdant au milieu de la foule.

    Je serrai les dents et les poings et défiai cette même foule du regard - j'étais persuadée, puisque j'étais toujours le centre de l'attention, qu'il y allait avoir quelques imbéciles qui allaient se gausser de ma petite mésaventure. Mais non... J'avais oublié un instant que l'Ecosse était bien loin de New York, et la population poudlardienne bien loin de mon petit cercle. Ici, on ne remarquait pas les manteaux en hermine, pas plus qu'on ne mesurait la chance de compter une Wright dans son entourage. C'était déplorable, mais je devais bien avouer que pour le coup, cela m'arrangeait momentanément.

    La seule fois où j'avais connu une humiliation de la sorte, c'était à l'école, quand cette idiote de Meredith Perkins avait osé se rebeller. Elle faisait partie de la bande de filles qui me suivait partout où j'allais et qui bavaient sur mes vêtements, sur mes bijoux et ma maison. Elles étaient toutes filles de riches elle aussi, mais Wright & Co était la firme la plus importante du moment et j'étais de ce fait la reine de ce petit monde. Perkins, un banquier dont la société avait d'ailleurs des parts dans celle de mon père, avait fait faillite à cause d'un placement frauduleux et avait tout perdu du jour au lendemain, entraînant évidemment sa famille dans la dégringolade sociale et l’opprobre. J'avais eu un malin plaisir, le lundi matin à l'école, de dire à Meredith, au milieu de tout le monde, que ce n'était plus la peine dorénavant de m'adresser la parole, et que son père pouvait peut-être postuler au poste de chauffeur pour le mien, et que nous accepterions, par charité. Les autres filles, à ma suite, s'étaient détournées d'elle. Sauf que j'avais méjugé le mauvais caractère de Meredith qui avait tout bonnement saccagé mon casier l'heure du déjeuner, déchirant mon manteau et toutes mes affaires, et comble du comble, gravant puérilement "Wright est une salope" sur le mur du couloir. J'avais gardé la tête haute, mais le simple fait que quelqu'un ai pu défier mon autorité m'avait fait bouillir les sangs. Le soir même, j'avais volé la baguette magique de ma mère en comptant bien m'en servir, mais force m'avait été de constater que je ne savais pas y faire, encore. Finalement, le lendemain, j'avais sciemment fait tomber mon jus de framboise sur le chemisier de Meredith en plein milieu de la cantine, m'excusant d'une voix forte et compatissante d'avoir tâché son dernier chemisier Chanel, car elle n'aurait jamais plus d'argent pour en racheter un.

    Je ne savais pas encore ce qui attendait Eric Williamson, mais une chose était certaine, il ne s'en tirerait pas simplement de son si joli sourire.

    Je donnai un coup de patin rageur et partis à sa suite, scindant le flot des patineurs, doublant tout le monde d'une manière experte - j'évoluai sur des patins comme sur mes propres pieds - me souciant peu de ceux que j'avais bousculé. Affichant un air parfaitement hautain et supérieur, je me postai à sa hauteur et me calai sur son rythme. Le vent froid me rosissait les joues et je sentais mes yeux étinceler de fureur, mais je gardai la tête froide et lui lançai un petit sourire en coin.


    - J'ai oublié de te préciser que c'est un jeu dans lequel tous les coups sont permis.

    Les lames de nos patins qui coupaient la glace faisaient un bruit que j'affectionnais tout particulièrement. J'attendis le prochain tournant et poursuivis :

    - Tu patines plutôt bien, Eric Williamson, appuyai-je pour lui rappeler combien nous étions ennemis. Pourtant, je ne te vois pas souvent à la patinoire. D'ailleurs, je te vois très peu tout court. Tu ne profites donc pas de la vie?

    Je le gratifiai d'un dernier et faux sourire aimable puis donnai un coup de patin pour me rapprocher lattéralement de lui avant de le pousser sèchement, de mes deux mains gantées, vers la barrière et de glisser la lame de mon patin sous le sien.
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MessageSujet: Re: The past will always follow you. [Pv] [Terminé]   The past will always follow you. [Pv] [Terminé] Icon_minitimeVen 16 Mar - 20:08

Sitôt que j'eus recommencé à patiner, je ne pensai plus à Anthea Wright. J'avais déjà un millier d'autres choses en tête, comme descendre de cette patinoire bien que l'heure pour laquelle j'avais loué mes patins ne soit pas écoulée, me rendre au stand de nourriture et m'acheter une barbe-à-papa avant de me rendre au toboggan géant. Mais, alors que je filais en direction de la sortie, la Serpentarde se matérialisa à ma hauteur, son petit air mi-courroucé mi-hautain accroché au visage.
Je haussai un sourcil, perplexe. Pour quelqu'un qui ne m'appréciait pas, je trouvait qu'elle recherchait beaucoup ma compagnie...


- J'ai oublié de te préciser que c'est un jeu dans lequel tous les coups sont permis.

Malgré tous mes efforts, je ne réussis pas à m'empêcher de sourire. Anthea était tellement facile à déchiffrer, tellement prévisible! Il n'y avait qu'à voir cette façon qu'elle avait de me foudroyer du regard alors que je n'avais fait que l'aider ou sa manière d'observer la foule avec mépris pour dissuader quiconque de lui lancer une remarque sur ce qui venait juste de se passer...
La vérité, c'était qu'Anthea Wright avait beaucoup de mal à concevoir que, peu importe le lieu et l'heure, tout le monde n'ait pas les yeux braqués sur elle. Et si, pour ma part, j'appréciais le calme que m'apportait cet anonymat, je me doutais que pour elle, la simple idée de passer inaperçue était intolérable.

Qui plus est, cette fille était une princesse. Une princesse qui vivait dans un conte merveilleux où il n'existait que deux classes de gens: la première catégorie compatit son père, le roi, et sa mère, reine dans l'ombre de son époux. Tout le reste faisait parti des serviteurs. Pas des amis ou des connaissances, non! Des larbins qui lui obéissaient, parce que c'était un dû pour elle, que pour lui adresser la parole il fallait l'avoir mérité, que la connaître ne pourrait que vous inonder de gloire et que Dieu nous protège d'un jour la contrarier, amen.
Le problème avec ce genre de pestes pourries gâtées jusqu'à la moelle, c'était qu'elles étaient persuadée d'être le centre du monde, et qu'ainsi, tout le monde agissait en fonction d'elles. Anthea ne pouvait pas imaginer me laisser indifférent, et pire encore, elle ne croyait pas un instant que lorsque je l'avais empêché de tomber tout à l'heure, j'avais pu faire preuve de gentillesse gratuite, qu'il s'agissait simplement d'un
acte désintéressé.
Parce qu'en effet, aux yeux d'Anthea, j'étais le mal incarné. Son père le lui avait sûrement maintes fois répété, tout comme le mien m'avait fait si longuement la morale à ce propos que le simple son du prénom de la jeune fille à mes oreilles suffisait à me donner des hauts le coeur. Et pourtant, même si la Serpentarde n'était pas un ange, elle n'avait rien fait pour mériter mon mépris... Tout comme je ferais tout pour ne pas mériter le sien.

J'aurais voulu le lui dire, lui faire comprendre que, si chacun de mes gestes avait été calculé pour lui causer du tort, j'aurais sans aucun doute été envoyé à Serpentard et non pas à Serdaigle! Je voulais qu'elle réalise que mes bonnes manières n'étaient en rien une façon de l'amadouer pour pouvoir plus facilement la poignarder dans le dos durant son sommeil! Malheureusement, elle me coupa l'herbe sous le pied et me devança en prenant la parole la première:


- Tu patines plutôt bien, Eric Williamson. Pourtant, je ne te vois pas souvent à la patinoire. D'ailleurs, je te vois très peu tout court. Tu ne profites donc pas de la vie?

Et, avant que j'ai pu esquisser le moindre geste, elle écrasa le plat de ses mains gantées sur mon torse et me poussa de toutes ses forces vers la barrière sur le côté. Je ne m'y attendais pas et je fus totalement déséquilibré. Mais, au moment où je penchais le plus dangereusement vers la bordure de la patinoire et que la jeune fille fit glisser la lame de son patin contre le mien pour m'assener le coup de grâce, j'eus pour réflexe de m'agripper à son bras qui était à ma portée. J'aurais voulu me redresser grâce à elle mais j'étais plus lourd et je ne réussis qu'à entraîner la jeune fille dans ma chute.
Pendant un instant, je perdis complètement le contrôle de mes patins et nous fîmes tous les deux un tour grotesque sur la glace, emportés par notre élan. Puis, par chance, je parvins à attraper la barrière de sécurité de mon bras libre. Je m'immobilisai d'un coup sec, ramenant par la même occasion Anthea brutalement sur le côté. Je regardai sans aucune pitié son dos heurter la rambarde et, avant qu'elle ne reprenne ses esprits, j'abattis une main de chaque côté de son corps pour l'immobiliser, les doigts serrés avec force autour de la barre de fer.

J'étais à bout de souffle et mon coeur battait la chamade. Si les gens autour de nous n'avaient pas prêté tant d'attention à la petite bousculade de tout à l'heure, désormais, les patineurs prenaient soin de nous contourner en faisant de grands détours. J'avais entendu de nombreux cris d'exclamation lorsque nous avions perdu le contrôle, emportés par notre vitesse, mais à présent, tout le monde se contentait de chuchotements furieux en nous dépassant vivement.
Cependant, je me moquais bien des autres et je devais admettre que l'opinion publique était vraiment le cadet de mes soucis pour l'instant.
Les yeux rivés sur Anthea, je sentais la rage m'envahir tandis que je la coinçais entre la barrière et moi. Bien que ma mâchoire soit devenue du granit et que mes articulations blanchissent à vu d'oeil à force de serrer cette rambarde en fer, lorsque je m'adressai à elle, je me montrai froid mais m'efforçai de ne pas élever la voix.


– Mais tu es complètement folle?!

Je bouillonnais de l'intérieur et je me sentais plus révolté que je ne l'avais jamais été! Je soupirai et tentai de me calmer en même temps que je fermais les yeux un instant et me pinçai l'arête du nez. Cette fille était dingue, dingue! DINGUE! Au nom de quoi pouvait-elle me détester enfin?! J'avais envie de la secouer comme un prunier et de lui dire ses quatre vérités en face! Au lieu de ça, je rouvris les yeux et lui relevai le menton pour la forcer à me regarder.

– Anthea, commençai-je, qu'attends-tu de moi? Que je m'énerve, que je hausse le ton, que je t'agresse, même, pourquoi pas?

Je la vrillai du regard, cherchant une réponse à mes questions au fond de ses yeux. J'avais parlé sans une once d'agressivité, j'avais recouvré toute ma patience... Mais il n'empêchait pas que je venais d'avoir un aperçu de ce que la jeune fille me réservait, et que ce n'était pas des plus encourageant.

– Si c'est le cas, tu devras attendre encore longtemps, conclus-je.

Je plantai mes yeux dans les siens pour être sûr qu'elle ait bien compris ce que je venais de dire. Puis je poursuivis lentement, détachant chaque mot pour qu'ils s'impriment clairement dans son esprit:


– Je ne m'en prendrai pas à toi, Anthea Wright. Et pas parce que je suis faible, mais parce que sincèrement, je ne te déteste pas.

Je retirai mon index de son menton et reposais ma main sur la barrière derrière elle. Je me rapprochai encore de la Serpentarde, la serrant plus étroitement contre les barreaux en fer. Je me moquais bien que cette position soit plus qu'inconfortable pour elle; tout ce que je voulais, c'était avoir son attention la plus totale lorsque je lui demandai:

-T'est-il déjà venu à l'idée que nous n'avions rien à voir dans le business de nos parents...?

Je laissais mes mots flotter dans l'air. J'étais si obnubilé par Anthea que le bruit de fond autour de nous me parvenait à peine! J'aurais tellement aimé qu'elle comprenne que, quoi qu'il advienne, que nous devenions amis ou pas, que nous nous déchirions jusqu'à l'épuisement moral ou que nous nous attachions l'un à l'autre, cela ne changerait absolument rien au cours de la bourse, à la crise économique qui bouleversait Wall Street, aux plus values et à tout le reste!
Il était présomptueux de croire que nos infimes existences pouvaient avoir une quelconque influence sur l'évolution de l'économie mondiale.

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MessageSujet: Re: The past will always follow you. [Pv] [Terminé]   The past will always follow you. [Pv] [Terminé] Icon_minitimeLun 26 Mar - 17:45

    Je crois que quand je compris qu'Eric Williamson adoptait cette attitude de roc inatteignable pour me mettre les nerfs en pelote, je compris également, malheureusement, qu'il avait marqué un point : j'étais hors de moi. Mes gestes se faisaient plus saccadés et je me tenais plus droite que jamais, la tête haute et le menton fièrement dressé, alors que mes yeux s'assombrissaient en lui lançant, si je l'avais pu, des éclairs. Je voulais cette guerre. Je la voulais. Je voulais que Williamson et Wright entament une énième fois un balais macabre, parce qu'il en avait toujours été ainsi et que jamais je n'allais accepter son indifférence une une quelconque trêve. Nous étions les enfants de deux empires ennemis : pas de drame Shakespearien, non, rien de tout cela. Je voulais, comme Papa, le sang de l'ennemi à mes pieds, leur tête sur un bûcher, et tout ce qui allait avec. Le simple nom de Williamson me faisait sourire en coin, et j'avais tout un tas d'idées derrière la tête pour lui pourrir cette petite vie qu'il pensait débuter bien tranquillement à Poudlard. Manque de pot pour lui, nous étions tous les deux des sorciers, nous avions tous les deux cette double casquette, et la guerre silencieuse qui avait débuté de part et d'autres des trottoirs de la 85ème rue se prolongerait bien jusqu'au fin fond de l’Écosse, n'en déplaise à Eric Williamson.

    Mais si il marquait un point, il était temps loin de gagner la bataille.

    Alors que, fièrement, je lançais une nouvelle attaque et que par un coup sec de mes patins, je l'envoyais sur le tapis, je - ... Presque. En fait, je me sentis brusquement happée en son sens, et sans retenir un cri aigu je plongeai avec lui, ne comprenant pas bien le courant qu'avait emprunté la situation. La glace tourna autour de nous alors que dans un ultime effort pour ne pas tomber je tentais de crisper mes ongles sur le bras de Williamson; mais la vitesse de notre brusque demi-tour nous emporta et j'étais bien trop mince et petite pour espérer prendre le contrôle de notre galipette. J'eus la sensation d'être une toupie l'espace d'un instant, mais mas course folle fut brusquement stoppée quand mon dos heurta la barrière épaisse et froide, me sciant le milieu du dos sans merci. Je criai une nouvelle fois, de façon très aiguë, non pas de stupeur comme précédemment mais de douleur, vrillant ensuite du regard et avec toute ma rancœur et ma colère Eric Williamson qui se dressait soudain devant moi.


    – Mais tu es complètement folle?!

    Alors seulement je sus que j'avais marqué un point à mon tour : il ne pouvait pas le cacher entièrement et les muscles de sa mâchoire étaient crispés tandis qu'il me tenait immobile et me fusillait du regard, lui aussi. J'eus, malgré la douleur de mon dos et la honte détestable d'avoir raté mon coup, un petit sourire satisfait alors que je le jaugeai d'un regard compatissant et que je me parai à nouveau de ma supériorité :

    - Oui, commentai-je simplement comme j'aurais constaté la pluie ou le beau temps. Tous les coups étaient permis je l'avais bien dit, et j'acceptai la folie au même titre que le génie ou la cruauté puisque je voulais sa tête sur un plateau d'argent, parce que depuis toute petite les Williamson étaient nos ennemis, la seule et unique menace sur notre famille. Je n'étais pas une personne influençable mais pour le coup je le savais : j'avais été élevé, sur ce plan-là, en parfait petit soldat, et j'aimais cette sensation de devoir sans cesse me mettre en danger et provoquer les foudres de l'ennemi pour mieux lui renvoyer et le détruire. Pour l'instant, il me faisait rempart de son corps - impressionnant, je devais bien l'avouer, je n'avais jamais remarqué qu'il était assez carré pour son âge et imposant - et je fis mine de ne pas être importunée, attendant sagement sans faire un geste qu'il dégage enfin de moi. Heureusement que j'avais une totale maîtrise de ma personne, car a douleur de la barrière dans mon dos avait été si franche que j'avais senti les larmes me monter aux yeux - des larmes bien vite ravalées.

    Mais il fit un geste alors que j'avais tout sauf envisagé : il attrapa son menton entre ses doigts pour me forcer à le regarder. Mon menton, déjà fièrement dressé, ne supporta pas cet affront et j'eus un mouvement d'humeur de la main, alors que je tentais de dégager mon bras de son emprise.


    – Anthea, qu'attends-tu de moi? Que je m'énerve, que je hausse le ton, que je t'agresse, même, pourquoi pas?

    - Si tu ne me lâches pas tout de suite, tu vas comprendre le sens du mot s'énerver, sifflai-je sans respirer alors que mes yeux s'étaient plissés en deux fentes noires de haine. Cette façon qu'il avait de prononcer simplement mon prénom, "Anthea", me scandalisait doublement - de quel droit se permettait-il une telle familiarité?!

    – Si c'est le cas, tu devras attendre encore longtemps.

    Les lèvres closes, la respiration plus rapide parce que la colère me gagnait en vagues noires, je plantais mes ongles vernis dans son bras qui tenait mon visage. Son calme apparent ne trompait que lui.

    – Je ne m'en prendrai pas à toi, Anthea Wright. Et pas parce que je suis faible, mais parce que sincèrement, je ne te déteste pas.

    ... Quoi? Quelle était cette étrange tactique? Elle était ridicule. Qui plus est, quelle était elle, de la défense, de l'attaque?! Je ne compris pas.

    - Je te déteste pour deux, si ça peut te rassurer, persiflai-je. Mais tu mens, Williamson. Et lâche-moi, maintenant. Tout de suite.

    Je lui ordonnai cela comme si je parlais à un esclave, le sommant de m'obéir de ma voix cinglante et de mon regard noir. J'avais la désagréable impression d'avoir plus que raté l'occasion de marquer en point en manquant de le faire tombant, et d'en perdre d'avantage. Autour de nous, les gens s'étaient écartés et avaient, pour le coup, tous remarqué notre présence, mais j'étais dans une telle rage mêlée d'incompréhension que je ne le remarquai même pas. Il obtempéra enfin, et je secouai la tête, comme pour me laver de sa peau contre la mienne, ne le quittant pas de mon regard furibond. J'eus juste le temps de plaquer mes deux paumes contre son torse alors qu'il s'approchait encore plus de moi, m'obligeant hélas à lever les yeux encore plus vers lui car il me dépassait d'une tête. J'avais l'horrible impression d'être une petite souris qu'il n'aurait aucun mal à envoyer une nouvelle fois d'un revers de main s'écraser contre la barrière, et ma frustration redoubla d'intensité alors que je crispais mes doigts contre son manteau, le poussant de toutes mes forces pour maintenir un semblant d'espace vital entre lui et moi. Un frisson étrange accompagna cette tentative plus ou moins réussie, que je n'identifiais pas.


    -T'est-il déjà venu à l'idée que nous n'avions rien à voir dans le business de nos parents...?

    Une nouvelles fois je le regardais sans comprendre. N'avait-il aucun honneur? N'avait-il rien compris? A quoi jouait-il? Dans quel but feinter de cette façon? Je ne voyais pas quel genre de victoire cela pouvait lui apporter. Jamais je n'allais me lasser. Alors?...

    - Es-tu complètement idiot? demandai-je de but en blanc, oubliant presque d'être agressive tant j'étais surprise. Tu n'es peut-être pas fier de ton sang, mais moi si, Williamson. Maintenant laisse-moi partir ou je hurle, grognai-je, de plus en plus mécontente et perplexe.

    Je n'avais qu'une hâte : filer et le laisser là, car j'avais enfin compris que je ne pourrais rien en tirer aujourd'hui. Mais demain... J'avais déjà le cerveau plein d'idées qui bouillonnaient, et il se trompait si il croyait que Poudlard serait un lieu de repos. Il finit par se reculer et, réajustant mon manteau dans un grand mouvement théâtral, je partis la tête haute en glissant élégamment sur la glace sans me retourner un instant.


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