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Le nid des conflits. [Aaron]

 
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 Le nid des conflits. [Aaron]

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Evodie Strian


Evodie Strian
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MessageSujet: Le nid des conflits. [Aaron]   Le nid des conflits. [Aaron] Icon_minitimeDim 15 Avr - 12:07

C'était quoi ? Une action de groupe ? Une tentative de rébellion planifiée ? La simple action du hasard ?

Jamais encore je n'avais vu autant d'élèves en un même endroit. A croire que TOUT Poudlard c'était rassembler dans les escaliers pour manifester contre le devoir d'Hazel Woodley. D'accord, je pouvais le reconnaître, il y avait de quoi. 5 pages sur un sort aussi simple que l'Accio c'était tout bonnement ridicule. Mais inattaquable, tout le monde la connaissait, la craignait, la détestait. Bonne prof, certes, mais le verbe compatir ne devait pas faire parti de son vocabulaire. Il y avait des fois où ça m'arrangeait, d'autres non. Je faisais avec, tout ne pouvait pas être parfait. Cependant la capacité de d'adaptation de mes camarades devait être fortement réduite s'ils étaient tous là pour ça. Travailler un soir dans leur semaine allait-il les tuer ? J'aurais répondu non, eux oui. Ceci dit il y avait une logique. Je travaillais beaucoup, tout le temps parce que c'était pour moi un plaisir plus qu'un devoir. Eux n'ouvraient des livres que lorsqu'ils avaient une épée de Damoclès au dessus de leur tête. La moindre des échappatoires était bonne à prendre. Résultat : je travaillais plus vite. Ce devoir n'avait donc pas la même ampleur.

Seulement voilà, ils ne pouvaient pas être réunis pour cela. Je mettais en doute la solidarité des élèves de Poudlard. Les escaliers étaient remplis d'élève de première, troisième, quatrième, cinquième, sixième et même septième années. Je doutais qu'ils soient là pour une injustice qui ne concernait qu'un septième de tous les élèves. Il me fallait donc me rendre à l'évidence, il s'agissait d'autre chose. Depuis mon arrivée à Poudlard je n'avais jamais montré d'intérêt envers les nouvelles qui circulaient dans le château. J'écoutais d'une oreille ou pas du tout mais jamais je ne donnais mon avis sur la question. C'était trop simple pour moi et, de toute façon, j'étais persuadée que cela n'aurait pas un grand impact dans ma vie. Mais peut-être me trompais-je. Peut-être voulaient-ils réagir vis à vis d'un ragot, d'un rumeur que j'ignorais. Peut-être y'avait-il eu un meurtre, une tentative de meurtre, de suicide. Peut-être y avait-il un cadavre derrière cette réunion pas si secrète. Mes yeux se rétrécirent à cette idée et, alors que j'escaladais un élève qui me regardait tout sourire aux cheveux blondes blé bouclés et aux yeux bleus océans qui n'avait pas l'air d'être un mauvais bougre j'essayais de lire les différentes émotions sur le visage de mes camarades.

Je croisais tout d'abord une jeune fille rousse, plus âgée qui riait aux éclats avec une de ses amies faisant voler ses beaux cheveux. Son regard se focalisa une seule seconde dans le mien et je pus lire une grande joie. Echec de la théorie sur le cadavre/meurtre/tentative de meurtre/viol. A moins que cela soit sa pire ennemie et dans ce cas...Je tombais ensuite sur un jeune garçon, joufflu qui n'avait l'air ni content ni triste. Il engloutissait machinalement un beignet en bavant sur sa chemise. Beurk. J'eus un air dégouté avant de tourner la tête. Peut-être n'était-ce pas un coup monté finalement. Troisième personne : une élève de sixième année un livre sous le bras, un air méprisant sur le visage. Je vous le donne dans le mile : Serpentard ! Tout droit sortie d'un livre de clichés cette jeune fille ô combien intrigante ne prit même pas la peine d'observer le paysage qui se tenait devant elle. A croire qu'elle le voyait tous les jours, qu'il était banal, habituel et qu'il n'y avait que moi pour me demander ce qu'il se passer.

Bon, il fallait que je me force à dire ce qui était logique : cela devait être l'heure de pointe.

Chaque jour j'avais mes heures de sorties. J'évitais la foule -me mêler à la masse humaine humide de transpiration ne faisait pas parti de mes petits plaisirs de la vie, je profitais de la solitude potentielle de mes temps libres avant de devoir subir les remarques incohérentes de mes camarades durant les heures de cours. J'étais donc totalement étrangère aux horaires qui attiraient tous les élèves en un même lieu pour une même raison. L'effet aimant ne marchait pas sur toi, j'étais le contraire, la contradiction et je ne m'en portais que mieux. L'effet aimant, c'était l'autre nom plus savent, plus laudatif de l'effet mouton mais au fond ce n'était pas mieux. L'effet mouton, vous savez, lorsqu'un élève -se croyant très intelligent (alors que non)- essaye quelque chose de nouveau (ou remets au goût quelque chose d'ancien) et que le lendemain tous les autres font la même chose. Cette chose qui me donne envie de crier, de les secouer et de leur injecté une dose d'autonomie.

Mais revenons à nos montons -haha. Je tâchais -à l'aide de nombreuses formules de politesse, d'une souplesse alors insoupçonnée et de figures acrobatiques- de rejoindre ma salle commune qui, je n'en doutais pas, serait déserte. Un peu de silence, c'était tout ce que je demandais. Car, et c'était logique, être au milieu d'une foule d'adolescents transpirants n'était pas bon pour les tympans. Ils parlaient tous en eux provoquant une masse brumeuse de son qui m'enveloppait. Le cri, sur-aigu, de certaines filles, dépassaient ce flux et s'abattait alors sur mes oreilles tout en me faisant sursauter. Je ne devais pas avoir l'air fine.

J'arrivai au cinquième étage -plus que quelques marches- lorsque je remarquais qu'il n'y avait plus qu'une seule personne qui m'empêcher de mener à bien mes plans. Une personne qui, d'ailleurs, n'avait pas l'air d'avoir envie de me laisser passer. Je n'hésitais pas une seule seconde. Depuis quelques temps ma bonne humeur et ma gentillesse c'était envolée et, si certaines personnes s'efforçaient de la faire revenir les résultats n'étaient pas convaincants. Je répondais avec agressivité, faisant preuve d'une mauvaise foi sans pareille. Je mentais, répondais sèchement, haussais le ton, critiquais, pleurais, criais. Bref, le chariot de déserts. Et pour l'instant c'était au jeune garçon de choisir celui qu'il voulait. Obligatoirement, même si aucun ne l'inspirait. Je n'étais pas de bonne humeur et il avait intérêt à me laisser passer.


- Tu m'empêches de passer. Casse-toi.
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Aaron Marshall


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MessageSujet: Re: Le nid des conflits. [Aaron]   Le nid des conflits. [Aaron] Icon_minitimeVen 20 Avr - 21:54

Ce qui était étrange avec Poudlard, c'était qu'il y avait beau avoir six étages, des centaines d'escaliers pivotants, une multitude de passages secrets et des tonnes de salles secrètes, les couloirs étaient toujours bondés et les escaliers bouchés à certaines heures de la journée. Cela me faisait penser à l'autoroute de Chicago un peu après dix-huit heures où depuis ma fenêtre j'entendais les klaxons et les pétarades. Quand on se mettait sur le pont avec Junior, on voyait à chaque fois passer le camion de vieux Marley tout plein de peinture et de tags (on lui avait jamais dit qu'on avait vandalisé son camion, ils nous aurait tués).
J'espérais que tout se passe bien à Chicago, je savais que je loupais des choses importantes en ce moment et mentir à mes amis de la ville me faisait de la peine, mais je risquais gros si je me permettais de leur avouer qui j'étais. Je savais aussi que si je le disais à mon meilleur-ami Junior il le dirait aux plus grands et sous la menace d'être le plus gros menteur de la banlieue, j'aurais été obligé de leur montrer un sort. Et puis franchement, lancer des sorts de magie au bout d'une baguette, c'était pas super cool là-bas, eux leurs baguettes elles se fumaient...

Mais j'étais pas là pour penser à ça ! Chicago me rendait triste à présent, j'aurais tout donné pour y retourner, même si ma mère m'avait définitivement renié de sa vie apparemment. Elle me manquait un peu des fois, je l'aimais quand même, sauf quand elle me donnait des claques ou quand elle ramenait ses nouveaux petits-amis à la maison et qu'elle oubliait parfois que je dormais dans la chambre à côté.
Quand même, j'avais quelque chose de bien dans ma vie maintenant, je dormais dans un grand lit, il y avait le chauffage, l'école deux étages plus bas de ma chambre (plus obligé de passer devant l'immeuble des espagnols bizarres qui squattaient le local à poubelle toute la journée des couteaux dans la poche), je pouvais manger autant que je voulais et beaucoup aussi, parce que j'étais vraiment maigre comme un clou et j'avais envie de m'épaissir !
La seule chose que je n'aimais pas c'était travailler, je ne savais pas vraiment ce que je faisais à Serdaigle du coup. Je ne préférais rien dire, le Choixpeau ne se trompait jamais apparemment.

De plus, le jour où évidemment je me décidais enfin à m'attaquer à ce devoir de potions, la salle commune de Serdaigle était bondée et ultra bruyante. J'avais déjà dit deux fois à la brune pas très loin de se taire et d'arrêter de rire si fort parce que cela perturbait le travail des autres, mais elle n'en avait rien à faire, c'est vrai que moi, petit première année je n'avais aucun ordre à donner à une fille de quinze ans. Je poussais de longs soupirs pour qu'elle comprenne qu’elle m'ennuyait, mais elle faisait semblant de ne pas m'entendre. Le rouge me montait lentement aux joues, je détestais qu'on joue avec mes nerfs comme cela, mais je ne voulais pas me fâcher, c'était pas mon genre de créer des scandales. Et puis ce grand dadet devant elle qui louchait toutes les trente secondes sur sous décolleté me donnait envie de vomir, c'était possible d'avoir autant de boutons sur la figure ? Je priais pour qu'ils s'embrassent et qu'elle se taise enfin ! Malheureusement mes prières ne semblaient pas être entendues, c'est pour ça que je fermai d'un coup sec mon livre et ramassait mes affaires en vrac dans mon sac puis sortit de la salle commune le plus vite possible.

C'est en arrivant devant les escaliers du sixième étage, après avoir descendu la tour de Serdaigle et m'être perdu dans les escaliers, que je me rendis compte que le cauchemar continuait. Ce n'était plus une seule brune qui riait, c'était une dizaine de filles accrochées aux rampes de l'escalier qui parlaient fort, contrairement aux voix graves et mûres de certains garçons beaucoup plus âgés que moi. Je ne savais pas si quelqu'un avait créé un embouteillage, mais en tout cas les élèves ne semblaient pas décidés à bouger.


- Tu m'empêches de passer. Casse-toi.

Cette petite voix claqua dans mes oreilles comme si on m'avait pincé la peau. Je me permis de hausser un sourcil et un rictus nerveux vint se placer automatiquement au coin de mes lèvres. Je me craquai doucement les phalanges puis baissai doucement la tête pour voir mon aimable interlocuteur qui se trouvait quelques marches plus basses que moi. Je lâchai un cri de surprise, puis un rire hautain : c'était cette fille qui venait de me parler de cette manière ? Je croisai les bras, c'était la meilleure...

- On t'as pas appris les bonnes manières à ce que je vois, lui dis-je sur un ton de défi.

Je descendis une marche, pour la faire reculer et pour la voir de plus près. Lorsque ses yeux d'un bleu surprenant se posèrent sur moi, je retint avec surprise mon souffle. Cette fille était imposante, je n'aimais pas l'effet qu'elle me faisait, ni le fait qu'elle fasse presque ma taille. Mais je détestais qu'on me manque de respect, personne ne dérogeait à cette règle, les garçons de Chicago ne le faisaient pas alors je ne voyais pas pourquoi une fille de Poudlard aurait le droit.


- Ben quoi t'arrives pas à passer ? lui fis-je, en la désignant d'un signe de tête, puis je la dévisageai de haut en bas pour la provoquer. Pardon, je savais pas que les filles maigres existaient pas à Poudlard.

Je me permis de lui sourire, puis d'un geste brusque je fis tomber à mes pieds mon sac. Après tout, j'avais tout mon temps maintenant, mon devoir attendrait. Cette fille m'intéressait trop pour le moment, j'avais envie de jouer.
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Evodie Strian


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MessageSujet: Re: Le nid des conflits. [Aaron]   Le nid des conflits. [Aaron] Icon_minitimeVen 20 Avr - 23:07

C'était quoi ce délire ? Cette nouvelle mode de boucher le passage avec un sourire niais sur les lèvres ? Non mais c'était impossible ! Inadmissible ! Impensable ! In...Et bien si, si, ils l'avaient fait sans aucun scrupule même. Tu paaaarles. Pourrir la vie des autres c'était teeeeellement marrant, drôle voire même hilarant à leurs yeux. Penser aux autres ? Non, pardon, penser tout court c'était trop leur demander alors ajouter un complément d'objet indirect... Encore fallait-il qu'ils sachent ce que c'était. Pour ma part, j'en doutais fortement. Enfin, ce n'était pas le sujet immédiat de mes préoccupations les plus importantes qui se relevaient n'être qu'une seule et même préoccupation. Le garçon devant moi qui me barrait la route. Qui plus est, je détestais me retrouver devant un membre de l'autre sexe depuis quelques temps. Il y avait toujours un infime détail, une parcelle de leur physique ou de leur façon de répondre qui me faisait douloureusement penser à Azraël. Et ça me faisait mal, ça me rappelait qu'il était parti et qu'il ne reviendrait pas, pas pour moi. L'abandonnée de service c'était moi. Mais je refusais que cela m'arrive une deuxième fois, que je retombe dans le piège. Donc j'avais décidé d'être forte voire agressive avec le sexe masculin. Une technique qui payait mais qui ne me correspondait pas.

Le cri de stupeur que poussa mon interlocuteur en me voyant aurait pu être considéré comme une marque d'attention positive. Il fallait mieux surprendre quelqu'un que lui paraître banale à pleurer toutes les larmes de son corps. Cependant je ne m'en formalisai pas, trop occupée à le détailler. Première ou éventuellement deuxième année à son physique. Pas trop mal. Bon, d'accord, plutôt mignon mais pas assez pour que je bave -remarquez je n'avais même pas bavé devant Azraël alors.... Ceci dit, son physique ne me tracassait pas. Son rire hautain par contre n'avait rien pour me plaire. Je fronçais les sourcils tandis qu'il croisait les bras et je le défiais du regard un instant. Je détestais qu'on se moque de moi, c'était tellement stupide, inutile, synonyme d'un manque d'intelligence que ça me tuait. Véritablement.


- On t'as pas appris les bonnes manières à ce que je vois.

Voilà, j'en étais sûre : moralisateur. Ai-je déjà précisé que les sermons sans fond ni forme me procurent un profond ennui ? S'il voulait partir sur l'éducation parentale, le respect indispensable de la politesse élémentaire apprise durant l'enfance il allait m'entendre. Prononciez le mot « parent » et vous pouviez être sûrs que je partais en courant.

Je n'avais jamais blâmé mes parents pour leurs absences répétitives. Après tout ils avaient trouvé leur passion et voulaient en profiter le plus qu'ils pouvaient -je pouvais le comprendre. Mais cette négligence répétée auprès de mon frère et moi m'avait coûté bien des ennuis. La voisine qui s'occupait de nous -une femme admirable mais qui n'aurait jamais du avoir la charge de deux enfants, ne pouvait remplacer leur présence. Surtout qu'ils revenaient comme si de rien était de temps en temps. Tout sourire ils nous complimentaient, voulaient tout savoir de notre vie. Mais ils ne pouvaient tout avoir. Un jour je m'étais demandée si les obliger à choisir entre l'art et nous n'était pas une bonne idée, histoire d'être fixés. Je n'en avais jamais eu le courage. Au fond de moi la réponse je la connaissais. C'était l'art avant tout. Peut-être même ont-ils regretté notre naissance au final.


- Casse-toi je t'ai dit.

Ma bonne humeur faisait de la peine à voir mais, au moins, je ne rentrais pas dans son jeu et refusais de répondre à ses piques. Qu'il trouve une autre victime je n'avais pas de temps à perdre avec lui. Les gamineries c'était fini pour moi, qu'il se les garde et tout irait bien. Et qu'il me laisse passer aussi, ça c'était important. Seulement, comme il avait l'air d'exceller pour faire tout ce qui me mettait en rogne il descendit d'une marche pour mieux me faire face. Mais pas en se déplaçant pour que je puisse passer, non non non. Mon regard se planta dans le sien avec une farouche détermination.

- Ben quoi t'arrives pas à passer ?

Nianiania. Il croyait quoi ? Que je voulais juste que son beau regard se pose sur moi et que j'étais intérieurement entrain de me pâmer en songeant que j'étais la fille la plus chanceuse du monde ? Mais il déraillait complétement ! Et ...AHHHH ! Je grimaçais. Non mais ça n'allait pas le faire du tout ! Son regard il pouvait le fixer sur un point fixe. Je détestais qu'on me détaille du regard comme il venait de le faire. Je n'étais pas une expérience et il n'avait pas besoin de savoir quelle taille je faisais, combien de kilos et autres sympathies. Non mais OH !

- Pardon, je savais pas que les filles maigres existaient pas à Poudlard.

Là j'oscillais entre l'énervement et le rire. L'idée de lui rire au nez était tentante -très tentante- mais je ne voulais pas qu'il pense que je rentrais dans son jeu stupide de provocation. Il était juste drôle il me faisait rire, comme lui expliquer que quelque chose d'aussi basique échapper à son cerveau aux capacités fortement limitées ? Mais la solution du problème il me la donna lui même, laissant tomber au sol son pauvre petit sac. Un sourire satisfaction s'étira sur mes lèvres et mon pied partit tout seul allant s'écraser contre le tas de livres devant lui qui déguerpirent dans tous les escaliers. Ah qu'est-ce que c'était bon ! Habituellement je détestais faire de mal à ses chefs-d'œuvre mais là, là c'était VRAIMENT trop tentant.

- Tu vas me laisser passer maintenant ?

Parce que tout ça c'était bien joli mais je ne voulais pas y passer la nuit.
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MessageSujet: Re: Le nid des conflits. [Aaron]   Le nid des conflits. [Aaron] Icon_minitimeSam 21 Avr - 22:08

Au fond je n'étais pas un garçon méchant. Les gars m'aimaient bien et puis on rigolait toujours bien ensemble. Les filles par contre, c'était un autre sujet. En fait je ne savais pas pourquoi, mais quand je me trouvais en présence de l'une d'entre elle, j'étais tout d'un coup nerveux. Enfin c'était surtout les filles de mon âge, elles me faisaient peur. Pourtant j'étais déjà sorti avec deux ou trois filles auparavant, toutes plus âgées que moi de deux ou trois ans seulement. C'était courant par chez moi, les filles se penchaient de plus en plus vers les gamins, mais ça ne choquait personne, ça fonctionnait comme ça après tout.
Et là, j'avais une fille devant moi. Comme par magie serait un euphémisme, parce qu'en fait il y en avait plein des filles autour de moi... Mais elle c'était différent. J'avais l'habitude qu'on me regarde pour mes beaux yeux, ma gueule de rebelle et pourtant la fille semblait totalement indifférente à tout cela. Elle était même plutôt mignonne, brune aux yeux bleus, c'était rare. Mais ses sourcils froncés et son air d'énervée ne me donnait pas envie de la câliner, au contraire elle commençait à me taper sur le système.


- Casse-toi je t'ai dit.

Non je ne pouvais pas frapper une fille, je ne DEVAIS pas. Et ses yeux hypnotiques plantés dans les miens me déroutaient, qu'elle arrête par pitié ! Le battement de mon cœur se faisait plus intense, mes mains devenaient moites, lorsque sa voix parvenait à mes oreilles, un frisson parcourait mon échine. Je fermais les yeux doucement, respirant calmement. En même temps l'empêcher de passer me faisait rire, mais je ne voulais pas qu'elle me déteste. Même si maman était spéciale, je voulais pas devenir une ordure comme Robert, son mec. Je savais bien que la vie de Chicago était bel et bien terminée, mais je pensais toujours à Junior, les gars de là-bas qui j'espérais ne m'oubliait pas. J'avais pas fini mes affaires et j'avais plein de choses à leur dire ! Mais j'étais bloqué là, il fallait aller de l'avant maintenant.

En tout cas j'aurais bien voulu avancer moi aussi, mais à croire qu'elle m'empêchait de passer, surtout vu la manière dont elle me parlait. J'avais lâché mon sac d'un coup brusque pour l'impressionner, visiblement elle se fichait de ma tête : d'un coup de pied bien placé, elle envoya valser mon sac dans l'escalier. Les livres qu'il contenait tombèrent un par un dans l'escalier, les parchemins se déroulèrent et les plumes s'envolèrent. Je sentais mes cheveux se hérisser sur ma tête, je voyais déjà tous ces pieds piétiner mon devoir de potions presque achevé.


- Tu vas me laisser passer maintenant ? ricana-t-elle.

- Hé mais t'es malade ! m'écriai-je, osant faire un pas de plus pour me précipiter vers mon devoir de potions en voie d'extinction.

Et, je me ravisai. Je me plantai droit comme un i devant elle, furieux. Mon regard azur perçant le sien, elle allait le regretter. Je m'en prenais peut-être pas aux filles, mais j'étais plutôt rancunier. Si elle avait été un garçon, je l'aurait poussée violemment dans l'escalier, ou peut-être collé mon poing dans la figure, mais là c'était autre chose. Le fait de ne rien faire me rendait hors-de-moi, je détestais cette impression, celle de l'impuissance.
Soudain, la lanière de son sac se déchira bruyamment, faisant tomber celui-ci lourdement à ses pieds. Un léger bruit de verre étouffé contre quelques livres se fit entendre. D'un même mouvement, nos têtes se baissèrent vers son sac où une épaisse tâche d'encre grandissait petit à petit. Le rouge me monta aux joues, était-ce moi qui avait fait ça ? Mais je n'avais même pas utilisé ma baguette magique, je ne savais même pas comment l'utiliser !


- Euh... C'est pas de ma faute c'est... balbutiai-je, penaud. Je me repris soudainement, non ! Elle venait d'envoyer valser tous mes cours d'un pauvre petit coup de pied. Je bombai le torse, puis d'un air fier je continuai : Bien fait !

Mais maintenant je n'avais plus le choix, je ne pouvais plus courir à la rescousse de mon devoir de potions, sinon je savais qu'elle s’enfuirait. Je me rendais ridicule à force, pourquoi je ne la laissai pas passer après tout ? Je ne savais même pas, ses yeux me disaient "reste", mais dans sa voix j'entendais "pars". Vraiment les filles, c'était franchement pas mon truc...
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MessageSujet: Re: Le nid des conflits. [Aaron]   Le nid des conflits. [Aaron] Icon_minitimeVen 27 Avr - 21:56

- Hé mais t'es malade !

Hahahaha. Un léger rire cynique s'échappa d'entre mes lèvres. Quelle ironie ! Parce que, avouons le, si une personne devait correspondre au terme malade -pas dans le sens physique- ce n'était pas moi mais plutôt lui. Ça lui aurait couté quoi de se pousser dès le début ? La galanterie il ne connaissait pas tout comme la politesse visiblement. J'avais presque envie de lui écraser les pieds -LE geste puéril par excellence- et de lui faire une jolie petite grimace. Sauf que moi j'avais un minimum de respect pour moi-même et qu'il n'était pas assez important pour que je perde ne serait-ce qu'une seule seconde de mon temps si précieux. Ce qui était drôle c'était la réaction de mon cher interlocuteur. Comprenez moi, je venais d'envoyer valser son sac sous ses yeux surpris qui, j'espérais, contenait au moins un devoir ou lettre ou photo qui mérite qu'il se jette à sa poursuite en criant « RENDEZ-MOI MES AFFAIRES ! » un air catastrophé peint sur son visage. Et là j'aurais enfin pu continuer mon chemin sans être dérangé par d'autres élèves du même genre. Mais ça c'était le scénario coup de bol et, aurais-je oublié de le préciser ?, la chance ce n'était pas pour moi.

Un sourire naquit sur mes lèvres lorsque je le vis faire un pas en avant, persuadée qu'une fois de plus ma théorie allait s'avérer juste. Et bien non. Visiblement j'avais sur-estimé l'instinct de survie intellectuel de l'autre-là et sous-estimé sa capacité à ma pourrir la vie. De pas il n'en fit qu'un avant de rester fière devant moi n'ayant pas l'air content du tout. J'aurais pu, dans un cas x ou y, m'excusait et lui redemander -plus poliment- s'il n'avait pas l'extrême obligeance de me laisser passer. Tout aurait pu se terminer très vite (dans la joie et la bonne humeur). Le hic c'était que je n'avais pas envie de m'incliner devant lui. Il était furax et la colère ce n'était pas quelque chose que j'appréciais. C'était mauvais malsain. Et ça m'arrivait aussi. Je le reconnaissais.

Avant que le garçon ne me laisse le temps de trouver une parade, de dire quelque chose, que la lanière de mon sac -que j'appréciais particulièrement- lâcha. Ok. Ok. Ok. Mon cerveau essayait de comprendre, de m'empêcher de tuer mon interlocuteur, de l'étrangler, de le lui enfoncer mon point dans la figure. MON SAC. MES AFFAIRES. MES DEVOIRS. MES LIVRES. En gros toute ma vie. Là ça n'allait plus, là c'était la guerre. Là c'était bon, c'était fait j'étais énervée et il allait en ressentir les effets. Mais le pire restait à venir. Le pire du pire. J'avais de l'encre dans mon sac, comme toujours. DE L'ENCRE. DANS DU VERRE. Et le verre...CA SE CASSAIT ! Et sur mon sac -que j'appréciais vraiment VRAIMENT- se trouvait une tâche d'encre. Une tâche d'encre. Une tâche d'encre.

Il.allait.mourir.


- Euh... C'est pas de ma faute c'est...

Pas de sa faute. Pas de sa faute ? PAS DE SA FAUTE ? Mais il se foutait de moi celui-là !

- Bien fait !

Pardon ? Aurais-je subi une hallucination auditive. Bien fait ? Venait-il de dire bien fait alors qu'il avait bousillé mon sac qui m'avait couté un an d'économie ? Alors, d'une, j'allais le tuer. Deux, avant j'allais le massacrer. Trois, c'était un homme mort. Quatre je le détestais. Cinq mon sac le détestait. Six il allait me rachetait mon sac. Sept..non ça allait. Ah si, j'allais le tuer. Et j'allais le tuer. Oui plusieurs fois. Tout à fait. C'était ça. Bon, première chose. Le tuer du regard. Plusieurs fois là encore. Le tuer, le réanimer, le tuer, le réanimer. C'était ça son nouveau cercle vicieux. Sa perte, la chose la plus horrible qu'il allait lui arriver durant les dernières secondes qu'il allait vivre. Car oui, il allait mourir, j'allais le tuer.

Bon, si à l'intérieur je bouillais je restais en apparence d'un calme olympique. Pas comme le calme froid des pôles de Serpentard mais plutôt parce que mon corps et mon esprit n'arrivait à concevoir de lien. Quelque chose ne passait pas, ne collait pas. Il me manquait un fil directeur. Il arriva cependant ce fil et eut la bonne idée de, directement, lié mon cerveau à ma bouche pour me permettre de parler. Croyez--moi ce n'était pas beau à voir et nos camarades proches de nous tournèrent violemment la tête vers nous avec un regard méprisant. Moi je m'en foutais, je voulais le tuer.


- C'était un sac d'une grande valeur, annonçais-je d'un ton plat (ah non finalement personne ne se retourna). Mieux. C'était mon sac et mes livres. Tu te rends compte ?

Il me répondait oui, je lui tuais.

- Tu as environ trente secondes pour tout ramasser, m'adresser tes excuses et dégager de mon chemin sinon je m'énerve.

La vision de mes livres imprégnés par l'encre me donnait le tournis.
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MessageSujet: Re: Le nid des conflits. [Aaron]   Le nid des conflits. [Aaron] Icon_minitimeMar 1 Mai - 16:18

Elle avait l'air énervée. Très énervée même.
J'avais pas tellement l'habitude de voir des fillettes énervées comme ça, en général c'était ma mère qui avait l'indice le plus élevé et la petite copine du frère de Junior. Junior habitait dans l'immeuble jumeau du mien, juste à quelques mètres de ma porte. Il vivait avec sa grand-mère et son grand-père qui était malade. Ses parents ne l'avaient jamais élevé, ils l'avaient abandonné chez les grands-parents puis s'étaient tués dans un accident de voiture lorsque Junior était encore un bambin. Sa grand-mère était un vrai petit cordon bleu, elle cuisinait presque toute la journée pour ses petits-enfants et même parfois pour les gamins du quartier. Parfois quand j'ouvrais ma fenêtre, je sentais les doux arômes de coriandre, de cumin ou de paprika. Personne n'avait le droit de toucher à une casserole à part elle, elle était aussi très susceptible quand on critiquait sa cuisine. Je mangeais souvent chez eux et il y a longtemps j'avais eu l'audace de lui dire que sa viande était trop salée. Elle s'était mise dans une colère noire, prétextant que c'était juste mon palais qui ne connaissait pas les réelles valeurs de la cuisine et qu'elle ne se laisserait pas critiquer par un enfant.
J'avais eu très peur sur le coup, mais au fur et à mesure du temps, je m'y habituais. La grand-mère de Junior avait le cœur sur la main et elle m'aimait comme son petit-fils. Elle était toujours d'accord pour que je vienne dormir lorsque ma mère et son petit-ami commençaient à s'engueuler.
Mais l'appartement n'était jamais vide. Le grand-père de Junior restait couché sur son lit toute la journée, sa femme lui donnait elle-même les médicaments et lui préparait de la soupe. Il y avait le grand-frère de Junior, qui se faisait appeler "Lil Bling", il voulait faire carrière dans le rap comme il disait. Junior l'admirait comme jamais, je n'avais vu ça nul part ailleurs, c'était incroyable, il aurait décroché la Lune pour que son grand frère le remarque. Mais Lil Bling était très orgueilleux et au fond je savais qu'il était malheureux de cette vie qui ne lui souriait pas, qui ne lui sourirait jamais peut-être. Il avait beaucoup d'ambition, il voyait les choses en grand. Sa grand-mère et lui rentraient en conflit à chaque fois que le thème était abordé, si bien que le frangin de Junior ne venait que pour voir son grand-père et parfois son petit frère. Je savais aussi que Lil Bling était jaloux. Jaloux de la sœur aînée, Francelle qui avait vu ses parents l'abandonner. C'était sûrement la plus jolie fille du quartier, elle aurait pu être mannequin avec ses jambes interminables. Tous les garçons étaient amoureux d'elle, mais très peu osait l'approcher, elle n'était sortie qu'avec les plus intéressants d'ailleurs. C'était une fille extrêmement intelligente, qui adorait lire et se cultiver. Son corps pulpeux lui valait des sifflements dans la rue, d'ailleurs, j'adorais quand elle me prenait dans les bras...
Junior était souvent dans l'ombre de son frère et de sa sœur et voyant que j'étais éperdument hypnotisé par elle, il détestait rester à l'appartement quand toute la famille y était.

J'avais atterri dans la maison des plus intelligents apparemment. J'aurais été fier de le dire à haute voix à Francelle, mais c'était impossible. Tous ces mensonges et cette distance me rendait maussade, je n'avais plus envie de sourire comme je le faisais avec mes meilleurs-amis...


- C'était un sac d'une grande valeur. Mieux, c'était mon sac et mes livres.

Évidemment la fille que j'avais devant moi était loin d'être l'une des habitants de Chicago. Elle était nettement plus Européenne. Je n'avais pas l'habitude de voir des yeux aussi bleus (à part les miens peut-être). En tout cas, je l'avais mise en colère et je redoutais le moment où elle me mettrait une gifle. Mais elle avait rendu mon devoir de potions en bouillie, un sac ça se réparait en un coup de baguette magique, alors qu'un devoir de potions piétiné et souillé, ça le faisait moyen devant le professeur.

- Tu te rends compte ? me dit-elle.

Non mais pour qui elle se prenait cette grognasse ? C'était sûrement une fille de Serpentard, vu la façon dont elle se pavanait.
Je levais les yeux au ciel, les bras croisés, ne comptant pas ciller pour autant.


- Tu as environ trente secondes pour tout ramasser, m'adresser tes excuses et dégager de mon chemin sinon je m'énerve.

Cette fois c'était trop. C'était peut-être une fille mais elle exagérait.
Doucement je me penchais vers elle, de sorte que nos visages soit face à face, presque à deux centimètres d'écart. Je plantai mon regard dans le sien, un peu provocateur et je souris.


- Tu crois que tu me fais peur Sunshine ?

J'eus à peine le temps de finir ma phrase qu'un bruit sourd retentit, suivi d'une violente secousse. Les élèves poussèrent des cris étonnés : l'escalier était en train de bouger violemment.
Quelqu'un derrière moi m'écrasa le talon, si bien que je trébuchai lamentablement sur la jeune fille qui se trouvait alors tout près de mon visage stupéfait.
La fille et moi tombâmes quelques marches plus bas avant de s'écrouler définitivement, entraînant dans notre chute plusieurs élèves. On voyait alors plusieurs parchemins s'échapper et plusieurs livres tomber de l'escalier. Dans un cri alerte, j'essayai de tendre la main pour en attraper certains, je ne pus malheureusement rattraper que la lanière ballante du sac de la jeune fille qui, sans moi, aurait fini quelques étages plus bas.


- POUSSEZ-VOUS DE LA ! criai-je aux autres élèves qui s'entassaient sur mes genoux, écrasant leurs coudes dans mes côtes. Les marches de l'escalier en pierre me rentrait douloureusement dans le dos et j'entendais la fille à côté de moi ronchonner de plus belle.

Soudain en se relevant, un élève donna un coup de pied dans le sac de la fille, répandant encore plus le contenu du pot d'encre sur le tissu. Quelques gouttes perlaient alors du textile, aspergeant au passage nos robes et inondant mes mains d'encre.
A la vue de l’encre sur mes mains, ma colère se ravisa soudain et je me levai derechef pour aller m'expliquer avec l'autre ahuri qui avait ruiné ma robe de sorcier, celle de ma voisine ainsi que son sac et qui allait devoir me payer du savon plus qu'il n'en fallait.
Lorsque j'arrivais à sa hauteur, je sentis la main de la fille m’empoigner fermement l'épaule, m'empêchant ainsi de créer la bagarre du siècle dans les escaliers du sixième étage. Je tournai la tête, pour qu'elle puisse me parler, redoutant au fond que ce soit elle qui déclenche cette bagarre au final...
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Evodie Strian


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MessageSujet: Re: Le nid des conflits. [Aaron]   Le nid des conflits. [Aaron] Icon_minitimeMar 19 Juin - 14:04

Il m'était déjà arrivée de m'énerver. De crier sans me soucier des personnes qui m'entendaient parce que j'en avais ma claque de tout ce qui m'entourait. J'avais crié, tapé du pied, montré ma mauvaise humeur en utilisant tous les moyens à ma disposition. A vrai dire je n'étais pas réellement dans un état de haine totale, de colère exacerbée ou autre chose qui amène normalement à cet énervement. Je voulais -preuve que j'avais un égo bien présent- que mes parents me remarquent. Je voulais qu'ils soient là, qu'ils s'inquiètent, posent des questions, cherchent à savoir ce qui n'allait pas. Qu'ils fassent acte de présence quoi. Une demande normale de la part d'une enfant de dix ans. Mais ils avaient pris vingt minutes à arriver. « Un peu de silence Ev' ! » répétait ma mère plongée dans son nouveau chef-d'œuvre. Mon père était parti faire un tour pour « penser tranquillement ». A l'époque, j'avais été déçue mais sans que cela me bouffe mon moral. Plus je grandissais plus cela me faisait mal. (Surtout que pour résoudre ce problème ma mère m'avait envoyé chez la voisine en me faisant un grand sourire.) Depuis, je ne m'étais jamais énervée ; j'avais compris à quel point c'était inutile.

Mais là, là, là, j'avais réellement envie de réduire en bouilli cet élève de première année qui se prenait pour le roi du monde et pour un mec super intelligent parce qu'il n'avait pas envie de faire deux pas sur le côté. Oh, c'était son droit, mais qu'il ne vienne pas me casser les pieds après pour la simple raison que j'étais passée du langage soutenu à ce qui s'apparenter au langage familier. Le fait qu'il laisse tomber son sac à ses pieds était clairement une provocation. D'ailleurs, je n'étais pas d'humeur, la preuve je l'avais envoyé balader sa provocation. Bon, il n'avait sans doute pas apprécié et ce n'était pas un geste très poli non plus mais il commençait déjà à me taper sur le système, cet ignare.


- Tu crois que tu me fais peur Sunshine ?

Sunshine ? Hm. Il tenait vraiment à ce que je lui montre ce dont j'étais capable. Et, soit-dit en passant, il aurait du avoir peur. D'un point purement logique j'étais plus forte que lui. Et d'un point de vue intellectuel il ne m'arrivait pas à l'ongle du petit doigt de pied. Je connaissais plus de sorts, je réfléchissais plus vite, je ne savais garder mon calme (normalement), j'avais une plus grande capacité d'improvisation. Bref, le pauvre petit n'aurait pas fait long feu devant moi. Cependant je n'eus pas le temps de lui expliquer ma magnifique théorie sur ma supériorité intellectuelle que, dans une belle secousse que je commençais à connaître l'escalier se mit à bouger. Et, comble de l'ironie et comme un malheur n'arrive j'avais seul le gosse eut la merveilleuse idée de me ne pas réussir à garder son équilibre et de m'entraîner dans sa chute. Vraiment vraiment, j'allais le tuer.

Cependant, alors que j'avais atterri en bas de l'escalier en compagnie de l'autre crétin et que le reste de mes affaires encore utilisables étaient entrain de me dire adieu dans un geste tragique de la main ma colère tomba net. J'en voulais toujours au garçon à côté de moi et je doutais que cela finisse un jour mais l'envie de le réduire en bouillie avait disparu laissant place au calme plat auquel mon esprit était habitué. Cela faisait un bien fou. Le calme après la tempête. Tournant la tête vers le garçon qui venait de pousser un cri je remarquais qu'il tenait la lanière de mon sac. Un de mes sourcils s'arqua. Curieusement je l'imaginais plutôt le lâcher et le laisser tomber avec une joie non-dissimulée. Je l'aurais volontiers remercié si la masse de monde n'avait pas choisi ce moment pour s'agglutiner sur moi, m'empêchant presque de respirer. Quelle histoire ! Je ne risquais plus d'emprunter cet escalier avant quelques mois.


- POUSSEZ-VOUS !

Pffff. Ça ça me dépassait. Il croyait quoi ? Que les autres élèves allaient tous se lever et partir pour laisser à monsieur la possibilité de se relever tranquillement ? On était tous dans la même situation et, s'il n'avait pas fait le moins, j'aurais pu ne pas y être. Il était donc responsable de la perte de mes affaires même s'il tenait toujours fermement mon sac. Au moins il me restait quelque chose. Au moins il me restait quelque... J'eus à peine l'occasion d'ouvrir la bouche. Un élève inconnu au bataillon venait de donner un coup de pied dans mon sac qui descendait maintenant vers les autres étages pour retrouver mes livres éparpillés partout. Super. Un sac en moins.

Relativise Evodie. Relativise.

Non, c'est vrai, je n'avais pas du tout de l'encre partout et plus aucune affaire. Franchement, la vie était belle. Et puis, le petit du penser la main chose puisque, alors que je me mettais debout avec une grimace, je l'aperçu entrain d'aller dire bonjour à la personne qui venait de faire de nous des encriers. Mauvais. Très mauvais. Elle n'avait sans doute pas fait exprès. Ronchonnant je décidais d'intervenir histoire de limiter les dégâts. Tranquillement, je posais la main sur l'épaule du premier année qui tourna la tête vers moi, me laissant voir son regard énervé ce qui me confirma le fait que j'avais bien fait d'intervenir avant qu'il n'y ait des morts.


- Laisse. Ça n'en vaut pas la peine.

Ma voix était morne, dénuée d'intérêt. C'est pourquoi, après lui avoir adressé un petit regard qui signifiait « joue pas au con », je remontais l'escalier direction la tour de Serdaigle. Se changer venait en première place dans la liste de mes préoccupations.
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MessageSujet: Re: Le nid des conflits. [Aaron]   Le nid des conflits. [Aaron] Icon_minitimeVen 29 Juin - 15:41

- Laisse. Ça n'en vaut pas la peine.

Je me dégageais de son étreinte, sa main sur mon épaule me gênait. Je l'a regardai d'un air froid, sans enthousiasme. Elle commença à monter les escaliers qui s'étaient enfin calmés. Je supposais qu'elle devait sûrement se dépêcher d'aller en cours, elle avait déjà du retard.
Je posai mes yeux sur le mec devant moi et lui lança un regard noir, puis le poussa violemment contre la rambarde, furieux. Je lui hurlais à la figure de se barrer de mon chemin et il s’exécuta sans rien dire. Je soupirai, m'asseyant, médusé d'en être arrivé là. J'avais perdu quasiment la moitié de mes affaires, dont mon devoir de potions qui devait être maintenant très loin. Je savais que mes livres et mes parchemins me seraient très vite restitués après tout, mais ce devoir, ça me fatiguait déjà de le refaire après ces heures de travail. Je décidais de le recommencer dès maintenant. Je me penchai pour ramasser mon sac qui avait survécu contrairement à l'autre pimbêche, mais qui ne contenait plus grand chose. Je réussis à trouver de l'encre, quelques parchemins et plumes. Heureusement que je me souvenais à peu près de ce que j'avais noté dans mon devoir précédent, il était frais d'à peu près une heure d'ailleurs, enfin même si à présent il n'en restait plus grand-chose...

Je restais quelques minutes assis là dans les escaliers, à observer le va et vient des élèves. Je griffonnais quelques données qui me semblaient importantes, mais j'étais complètement vanné. Les bagarres étaient pour moi pleines d'adrénaline et d'amusement, mais dans ces circonstances ça me faisait vraiment chier. Ouais c'était le mot.
Constatant que je ne serais pas vraiment efficace au beau milieu des escaliers, je décidais de descendre au rez-de-chaussé manger un morceau. Je croisais pendant un instant certaines personnes qui m'étaient tombées dessus "malencontreusement" il y avait plusieurs minutes et je me forçai de leur jeter un regard plein de haine.
Une fois rendu en bas, je vis, chiffonné dans un coin du couloir mes bouquins de métamorphose et de sortilèges, tout cornés. Je les fourrai dans mon sac, ravis d'avoir retrouvé au moins deux livres sur la dizaine que je possédais. La prochaine fois, je laisserai tout dans ma chambre !

[END ! Suite à la Grande Salle ;)]
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