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Stephen Fray Élève de 6ème année
Nombre de messages : 1054 Localisation : Prohibée. Date d'inscription : 24/09/2007 Feuille de personnage Particularités: Défenses. Ami(e)s: Risques. Âme soeur: Danger.
| Sujet: Dear Forgiveness [PV] Jeu 19 Avr - 16:28 | |
| “Dear Forgiveness, I saved a plate for you. Quit milling around the yard and come inside.”
Parfois… D'accord, assez rarement, mais quand même… il y avait de quoi remettre mon intelligence en question. Les deux dernières “expéditions” que j'avais entrepris s'étaient soldées par un échec, voire une catastrophe. Je ne pouvais même pas le reprocher à mes compagnes de l'extrême, respectivement Lizlor Wayland et Haley Collins, même si elles n'avaient rien fait pour améliorer la situation. Je n'allais pas non plus le mettre sur le dos du Chat ! Mais bref. Pourquoi, en dépit de ces expériences désastreuses, m'entêtais-je dans mes magouilles ?
Eh bien mes amis, il y avait à cela trois bonnes raisons.
Petit a), les Mangemorts. Partis. Envolés. Mis à la porte pour mauvais traitement, sans prime de dédommagement et pas de passage aux Prud'hommes, merci. Sans eux, les risques de se faire prendre étaient réduits, ainsi que ceux de se faire pendre en place publique. Certains profs avaient beau avoir l'air monstrueux, il faudrait un bon millier de lignes avant que l'un d'eux ne se décide à nous trancher la gorge. Et encore, il ne voudrait pas se salir les mains et nous enverrait plus probablement nourrir les effroyables créatures mutantes et assoiffées de sang qui grouillaient dans la Forêt Interdite. Pas de quoi s'inquiéter, donc. Petit b), l'urgence. Car, voyez-vous, je n'étais pas en train de me battre en duel depuis un quart d'heure avec la porte de la Réserve d'ingrédients de Nakamura pour le plaisir. J'avais besoin de ces ingrédients. Or, je ne pouvais pas me les payer car, surprise surprise, nous n'avions plus d'argent ! Candy m'avait annoncé hier matin cette joyeuse nouvelle avec son air neutre des bons jours. Pas de bras, pas de chocolat. Pas de gallion, pas de potion. C'était donc du vol. … Oui, bon, ça va hein. Qu'est-ce que j'y pouvais si c'était la crise ?
Petit c), je n'étais pas accompagnée par Wayland ou Haley cette fois ci, mais par ma complice préférée, experte en accompagnanterie ! Taylord Reegan, en personne, HERSELF était là avec moi ce soir. M'apportant son soutien sans failles. M'encourageant à grand renfort de… soupirs et autres manifestations de joie profonde. Avec ma bonne étoile à mes côtés, que pouvait-il arriver cette fois ? Rien du tout, bien sûr. J'en étais convaincu. Absolument persuadé. (Il y a une distinction à faire entre ces deux mots mais j'oublie toujours lequel de l'autre est un traître.)
– … Et voilà ! m'exclamai-je lorsqu'un “clic” satisfaisant se fit enfin entendre.
Je donnai un petit coup à la porte qui s'ouvrit sans plus de résistance. Après avoir testé le premier mètre carré de sol à l'entrée de la Réserve – on ne sait jamais, ces profs peuvent être fourbes – je m'écartai avec une révérence pour laisser passer Taylord.
– Les dames d'abord !
Je fermai la porte derrière nous et commençai à fouiller du regard les étagères, les yeux brillants d'excitation. C'était fou le nombre de choses fantastiques qui s'empilaient ici, une véritable caverne d'Ali Baba ! Il y avait des bocaux de toutes les tailles et de toutes les formes, plein de cafards, d'œufs de poisson, de queues de rats ou de tentacules fluorescentes ; des fioles en verre et en cristal, pleines de potions de toutes les couleurs, certaines épaisses et grises comme de la pierre, d'autres onctueuses comme du miel, d'autres presque translucides, aux reflets nacrés, émettant de petites bulles qui venaient crever à la surface comme si elles respiraient, d'autres argentés émettant des volutes de fumées. Il y avait de petits tonneaux de sang de grenouille et de gros tonneaux d'ailes de chauves-souris, et ça sentait toutes les odeurs les plus répugnantes et les plus délicieuses à la fois.
Sifflotant, je commençai donc à faire mon petit marché. Je ne voulais pas en prendre trop – tout de même, ça ne se faisait pas ! Non, en fait, je voulais surtout éviter que Nakamura remarque que quelque chose clochait. Enfin, qu'elle le remarque trop vite, car elle allait bien finir par s'en apercevoir. D'ici là, Taylord et moi serions loin, hors d'atteinte, et j'avais déjà préparé nos alibis. Alors alors… un peu de gingembre… des yeux de calmars, oui… du venin de doxxy, d'accord… une viscère de Kelpy, toujours utile…
– Ça fait longtemps qu'on a pas fait ça tous les deux, commentai-je à l'intention de Taylord qui me regardait faire.
Je fis claquer mes gants en peau de dragons autour de mes avant-bras, puis les plongeait dans un tonneau plein de… il vaut mieux que vous l'ignoriez. Je laissai le silence s'installer encore pendant quelques minutes, lui tournant le dos tandis que je fouillais dans la matière visqueuse.
– Evidemment… ajoutai-je finalement, avec cette légèreté faussement nonchalante que j'employais trop souvent avec elle ces derniers temps. Tu as eu d'autres occupations, récemment…
Que ça me plaise ou non, je devais décidément avoir un côté Gryffondor pour aimer à ce point provoquer les conflits.
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Taylord Reegan Élève de 7ème année
Nombre de messages : 2576 Localisation : Ben regarde, sur ma licorne magique... Ah, tu la vois ? Okay, arrête le jus de citrouille alors, visiblement ça te fait pas que du bien. Date d'inscription : 26/02/2010 Feuille de personnage Particularités: J'ai dix doigts. C'est fou hein. Ami(e)s: C'est comme la poussière d'étoiles. Si t'y prends pas gaffe, elle s'effrite entre tes doigts... Âme soeur: Il a un petit faible pour les cow-girls.
| Sujet: Re: Dear Forgiveness [PV] Dim 22 Avr - 19:07 | |
| "Ton amitié m'a souvent fait souffrir. Sois mon ennemi au nom de l'amitié." William Blake
Dire non ? Ce n'était pas une éventualité. Est-ce que ça m'avait traversé l'esprit ? Même pas. Quand Stephen m'avait proposé de le suivre dans sa petite excursion nocturne, j'avais accepté sans trop me poser de questions. C'était le genre de détails sur lesquels on avait pas besoin de s'attarder, et les profs pouvaient bien penser ce qu'il voulait, le règlement, il était simplement beau pour faire joli et donner l'illusion qu'il y avait un certain cadre dans toute cette pagaille. Il fallait bien se rassurer comme on le pouvait. En fait, ça relevait plus du bon sens qu'autre chose. La nuit, on dort, le soir on se repose. Techniquement, on ne sort donc pas de sa salle commune. Pas besoin de le préciser tout ça. Toutefois dès lorsqu'on vous impose une obligation, la première chose qu'on a envie de faire, c'est de la contourner, rien que pour se prouver qu'on en était capable. Ça aussi, je le savais et puis que j'en étais pas à mon premier coup d'essai. Je n'avais jamais aimé les barrières, et les seules qui se mettaient au travers de ma route, c'était celles que je construisais. Celles faites par les autres... Elles pouvaient aller se faire voir.
Ajouté à cela que c'était encore plus excitant lorsqu'il s'agissait de partir en exploration dans la taverne de l'autre folle dingo de Nakamura ! Oui parce que contrairement à Stephen, je ne voyais que ça, comme perspective amusante. Les potions c'était bien utiles une fois qu'elles étaient toutes prêtes : oui mais voilà, il fallait justement passer par la case préparation et c'était là que je trouvais les choses beaucoup moins intéressantes. Faire preuve de précision, comme le demandait la matière, je savais faire tout ça, il le fallait bien avec les animaux au ranch, quand on les nourrissait et pour tout un tas d'autres choses que je n'évoquerais pas parce que c'était plutôt l'heure de pénétrer dans la réserve personnelle de es maître des potions, et puis même, les chevaux avaient beau me passionner, le Serdaigle avait beau être compréhensif, ce n'était pas le meilleur auditoire en ce qui concernait ce sujet.
– Les dames d'abord !
Je tournai la tête dans sa direction pour constater que la porte était enfin ouverte, sans pour autant être trop étonnée du résultat : avec Stephen, c'était rare lorsqu'ils n'étaient pas concluants. J'aurais pu y mettre de l'entrain et de la satisfaction en le ponctuant d'un « Super » ou même « Génial » sincère mais... mais il y avait ce truc en moins qui d'habitude était toujours là mais qui n'avait pas pointé le bout de son nez ce soir. Ça faisait un bout de temps qu'il était aux abonnés absents en fait.
Un sourire trop poli. Ce sourire trop poli que je lui servais alors, ce trop qui comme cela l'indiquait était en trop. Ça sentait l'excès de politesse à plein nez si bien qu'elle en devenait complètement fausse. En même temps, je ne faisais rien d'autre que de répondre à la sienne. Est-ce que c'était par pure bonne conscience ? Ça pouvait être pour n'importe quoi, mais pas pour ça.
Je m'appuyai avec désinvolture contre la porte que nous avions refermée derrière nous, en observant un point fixe en face de moi – une fiole avec un liquide un peu fumant et violet à l'intérieur. Je voyais Stephen passer sous mon nez, devant moi, un peu plus loin de temps à autre, lorsqu'il entrait dans mon champ de vision ou alors lorsqu'il n'était que dans les coins. Bon... Niveau sensations fortes on allait repasser, et je n'y trouvais pas mon compte. C'était comme une amère sensation de déjà vu qui me contractait l'estomac dans une impression désagréable et déplaisante. Là où ça se corsait... C'était qu'il n'y avait pas que l'estomac, mais bien tout mes membres qui se crispaient, non pas à cause de la crainte de voir Nakamura traverser le mur tel un fantôme, mais parce que c'était souvent ce qui arrivait ces derniers temps lorsque j'étais avec Stephen. Mais là aussi, ce n'était qu'une question de prendre le coup, tant qu'il ne me demandait rien, je ne lui demandais rien et tout allait très bien. Oui, tout allait très bien. – Ça fait longtemps qu'on a pas fait ça tous les deux.
En même temps, c'est pas comme si tu me l'avais proposé depuis.
- Ouais, répondis-je avec flegme, sans mettre le moindre effort pour qu'il soit un tantinet moins agaçant pour couper court à la discussion qui était en train de se profiler.
De conversation. C'était effectivement ce qu'il nous manquait cruellement depuis ces dernières semaines, et il était clair que je ne faisais pas non plus en sorte que cela change. Comment est-ce qu'on en était arrivé là déjà ?
Je me redressai et m'avançai un peu, abandonnant le bois dans lequel mon dos s'était encastré quelques secondes plus tôt, pour m'occuper les mains, l'esprit, faire quelque chose, n'importe quoi parce que si je le regardais faire plus longtemps choisir minutieusement chaque ingrédient qu'il voulait emmener avec lui, j'allais virer folle et lui intimer sans douceur de se dépêcher parce qu'on avait peut être toute la soirée devant nous mais qu'elle allait être vite écourtée si Nakamura venait à nous prendre la main dans le sac. Me taper une retenue en plus du reste ? Ouais, non, j'avais pas très envie de répondre présente. – Evidemment… Tu as eu d'autres occupations, récemment…
Je reposai la fiole que j'avais saisi à l'instant dans un bruit net et sec. Bon, je garde la mâchoire contractée, je la ferme, quand il verra que parler dans le vide ne serre à rien, il se taira de lui même. Ou bien, je m'en vais, là aussi sans décrocher un mot et retourne dans la salle commune. Ou bien...
- Et alors quoi ? Car si ce n'était pas une phrase de cause à effets, je ne voyais pas ce que c'était ! Donc ? Et alors quoi ? Qu'est-ce qu'il a cette fois ce alors ? Ça pose un problème peut être ? Non parce que s'il avait envie de tourner autour du pot pendant trois heures, je n'étais pas certaine d'avoir la patience d'attendre jusque là. On aurait pu simplement s'en tenir à ça, se dévisager en fronçant les sourcils et revenir justement chacun à nos petites occupations. Trop tard, c'était plus fort que moi. Il fallait que j'en rajoute une couche. Et une bien épaisse pour la peine !
- Toi aussi y m'semble, non ? C'était plus une affirmation qu'une question, la pointe d'animosité en prime. Ça a pas trop dû t'déranger.
Oui, tout ces muscles raides là, il avaient bien besoin de bondir un peu sur ce qui bougeait en face pour se détendre ! |
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Stephen Fray Élève de 6ème année
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| Sujet: Re: Dear Forgiveness [PV] Lun 23 Avr - 22:15 | |
| “I'm battling monsters, I'm pulling you out of the burning buildings and you say I'll give you anything but you never come through.” Franchement, je ne pensais pas que Taylord réagirait à ma remarque. Après tous, les piques volaient en ce moment, tant d'elle à moi que moi à elle – sauf que j'étais souvent, je l'avoue, le premier à dégainer.
– Et alors quoi ?
Et alors quoi, en effet ? Et alors, elle m'agaçait un peu en ce moment, à être heureuse comme ça… Non ! Je veux dire… j'étais content qu'elle soit heureuse – bien sûr que je l'étais !!! Surtout qu'on parle de Taylord Reegan, donc on devrait plutôt dire « moins malheureuse ». Mais bon, vous savez comment sont les gens heureux, tellement, enfin si… heureux. Avec leurs sourires de gens heureux et leurs chansons de gens heureux – bon Taylord ne chantait pas mais… – et leurs « coucou ! salut ! regardez-moi, comme je ris, c'est parce que je suis heureux ! ahahaha ! ». Et quand vous les questionnez sur ce qui les rend si heureux, ils ne savent vous répondre rien de mieux que : « oh ! pour rien, comme ça ! » ou encore « c'est une journée splendide ! »
… « C'est une journée splendide » ???
Parfois, j'aimerais être aussi simple d'esprit.
Enfin bref, tout ça pour dire que je n'avais pas vraiment de raison d'en vouloir à Taylord. Sauf que… si. Il y avait des raisons, de mauvaises raisons : c'est pourquoi d'ailleurs je me contentais d'émettre de petites remarques acerbes, plutôt que d'en venir au fait ; parce qu'elles étaient de mauvaises, très mauvaises et injustes raisons. Mais bon, vous savez comment ça marche avec l'inconscient, hein, c'est comme chez le dentiste, tout le monde a son rendez-vous en même temps et ça finit en bain de sang parce que le supermarché ferme à midi et qu'on est à court de pâtes.
Enfin tout de même, qu'est-ce qui empêchait Taylord de me l'avouer ? Nous étions censés être amis ! Attendez, si ça se trouve, elle l'avait dit à toutes ses copines de dortoir, Haruhi Michiko, Scarlett Dawbson, peut-être même Haley vu qu'elles étaient copines comme cochonnes depuis quelques temps ? Et pas à moi, et pourquoi ? AH ! Je vois, c'est parce j'étais un garçon, c'est ça ?? Maaais elle pouvait bien le voir quand elle le voulait, son orchidonclaste de Gryffondor body-buildé ! J'aurais juste bien aimé qu'elle me fasse suffisamment confiance pour l'admettre. J'étais jaloux, voilà, j'étais affreusement, atrocement jaloux de Taylord. Jaloux à la pensée qu'elle s'amuse mieux avec Carlton qu'avec moi.
– Ça pose un problème peut-être ? sa voix résonna dans l'espace pourtant confiné.
(Discrétion bonjour.)
Suivant son exemple, je libérai ma main du testic– OUPS ! désolé ça m'a échappé, je vous l'avais bien dit qu'il valait mieux que vous ignoriez le contenu de ce tonneau – de la chose que j'avais attrapé et la laissai rejoindre ses petites congénères visqueuses (… d'accord, trop d'informations), sans toutefois me retourner. Mes mains gantées appuyées de chaque côté du tonneau, je me concentrai pour conserver tout mon sang-froid.
– Toi aussi y m'semble, non ? ajouta mon amie dont l'irritation croissante se faisait sentir. Pas de doute, j'avais poussé le bouchon trop loin – quand elle commençait à mâcher ses mots, c'était l'accent du Texas qui revenait au grand galop et ça, ce n'est jamais bon signe. Ça a pas trop dû t'déranger.
… Heureusement que je lui tournai le dos, parce que me voir lever les yeux au ciel n'aurait sûrement rien fait pour arranger son humeur. Donc, Taylord Reegan avait décidé de répondre à mes multiples provocations, accumulées depuis des mois, aujourd'hui. Là, dans la réserve d'ingrédients bien évidemment interdite aux élèves de Nakamura. Après le couvre-feu. Ah bien ! Brillante idée ! En voilà un plan très malin ! Mais ces Gryffondor, ces GRYFFONDOR, je vous dis. Elle se prenait pour qui, Wayland ??? Parce qu'elle n'allait pas gagner mes faveurs de cette manière. Je vous rappelle que c'était pour ça que j'étais ami avec Taylord, parce que JUSTEMENT elle avait un minimum de contrôle sur elle-même et une intelligente bien développée. Et après, on me reprochera de dire que Carlton avait une mauvaise influence sur elle – mais allez-y, faites-moi donc un procès je vous en prie !
En même temps, ce n'était pas de sa faute si nous devions agir après le couvre-feu – j'avais prévu d'y aller pendant le repas, avec en tête l'idée que les professeurs seraient trop occupés à manger (contrairement à la rumeur, ils ne se nourrissent pas QUE pendant les heures de retenue) pour nous déranger dans nos affaires. Sauf que j'avais croisé, justement puisqu'on parlait d'elle, Wayland, dans les escaliers, et donc voilà… Et donc voilà.
(Pas de commentaires.)
Je me tournai enfin pour lui faire face, toujours adossé au tonneau, les mains posées bien à plat sur la table qui le soutenait. Elle avait enchaîné ses phrases à une telle vitesse, la bougresse, que je n'avais pas eu le temps d'en placer une (ce qui représentait, en fait, un exploit que seules quelques très rares personnes avaient réalisé) ; je pris donc une forte inspiration, un air de réflexion intense plaqué sur mon visage, et levai dans un premier temps mon pouce droit.
– Un. Non. Aucun problème, commençai-je, lentement, comme si je m'adressai à un enfant de cinq ans ; je marquai une pause avant de lever mon index. Deux. Je ne vois pas de quoi tu parles ! poursuivis-je avec une intonation différente, proche de la surprise, en référence à son assomption sur mes activités. (Et quelles activités vous pris-je ? Elles avaient consisté à me péter joyeusement la cervelle dans un pub. Avec Carlton. Bonus.) Enfin, je levai mon majeur. Trois. En fait, oui ! Ça me dérange un peu de moins te voir, raison pour laquelle, d'ailleurs j'ai amené le sujet.
Je me détestais de prendre ainsi Taylord pour une imbécile mais elle m'avait cherché.
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Taylord Reegan Élève de 7ème année
Nombre de messages : 2576 Localisation : Ben regarde, sur ma licorne magique... Ah, tu la vois ? Okay, arrête le jus de citrouille alors, visiblement ça te fait pas que du bien. Date d'inscription : 26/02/2010 Feuille de personnage Particularités: J'ai dix doigts. C'est fou hein. Ami(e)s: C'est comme la poussière d'étoiles. Si t'y prends pas gaffe, elle s'effrite entre tes doigts... Âme soeur: Il a un petit faible pour les cow-girls.
| Sujet: Re: Dear Forgiveness [PV] Mer 25 Avr - 16:34 | |
| La diplomatie n'avait jamais fait partie de mes trips. Par contre, on oubliait toujours de préciser que j'avais fait des efforts monstrueux depuis plusieurs années, et finalement je me disais que c'était peut être mieux du temps où je frappais les gens pour me faire entendre. Par contre c'était clair que dès que je faisais un pas de travers, plus rien allait plus, en ce moment c'était la même chanson qu'ils écoutaient tous et qu'ils me ressortaient à toutes les sauces, parce que c'était celle qui passait le plus à la radio. Ouais ben changez de disque, ça me sort par les yeux moi !
Il était inutile de rappeler que ces derniers temps, mes relations sociales c'était mi figue mi raisin. Après à savoir là où il y avait plus de figue plus de raisin... enfin, de toute façon ça ne changeait rien, parce que si ça avait été le cas il y aurait eu longtemps que j'aurais arrangé le problème, ou bien de boucher le trou de là où venait la fuite après l'avoir trouvé. C'était une première chose. Scott, Lilian... Je ne disais trop rien par fierté, parce que ça aurait été donner raison à cette dernière et j'avais bien trop d'orgueil pour ça, cependant, cette absence commençait à me peser au lieu de l'alléger comme cela aurait pourtant dû le faire. Scott n'en parlons même pas, plus ça allait, moins j'essayais de m'en approcher, malgré toutes mes bonnes intentions, et si au début on s'en tenait à quelques polis bonjours entre deux cours lorsqu'on se croisait dans les couloirs et qu'on ne pouvait pas faire semblant de s'ignorer, à présent, on ne prenait même plus cette peine, et on passait, le regard fixe devant nous ou en plaisantant subitement avec une autre personne à nos côtés pour se donner une contenance. Comme deux inconnus qui ne s'étaient jamais adressés la parole. Que cela se dégrade de la sorte alors que j'avais souhaité tout le contraire me dérangeait : j'avais plus l'impression que c'était lui qui ne voulait pas faire d'efforts et que ça le faisait bien rire de me voir me dépatouiller comme je le pouvais pour briser le mur qui ne pourrait se détruire que s'il y mettait du sien lui aussi. Mais ça risquait guère, parce que c'était lui qui avait pris la décision de le bâtir brique après brique. Le plus déstabilisant c'était que je ne pouvais rien faire de plus, parce que dès le début de la fin de notre relation, il m'avait dit sans détour à quoi est-ce que je devais m'en tenir, et c'était clair que je n'allais pas trop la ramener, même si j'en crevais d'envie, parce qu'il n'avait qu'à me sortir la cartouche de Chuck pour me clouer le bec et avoir la paix.
Avec Stephen, c'était loin d'être aussi évident. Parce que si avec les deux premiers, les choses avaient rapidement été mises au clair et sans détour pour savoir sur quelle touche jouer, là, on était nettement plus dans le flou, et on était tombé dans cette forêt pleine de brouillard sans même nous en rendre compte. En tout cas, c'était l'effet que ça me faisait. On marchait tranquillement sur un sentier bien débroussaillé. Il devenait de plus en plus sinueux et étroit. Il fallait écarter les branches pour pouvoir s'enfoncer plus facilement. Parfois, on devait aussi se baisser. Au final, il n'y avait plus de chemin du tout, on était complètement perdu et on ne savait pas comment pour sortir de ce traquenard. Il n'était pas si inconfortable que ça, le traquenard, la preuve, on y restait, pénard, parce que c'était plus simple que de se creuser la tête pour trouver une solution. Tout les deux ensemble, mais chacun dans notre coin parce que de toute façon, l'idée de l'autre ne nous convenait pas. Jusqu'à ce qu'il n'y ait plus assez de champignons comestibles au pied des arbres et qu'on soit contraint d'en arriver à l'assaut final. C'était ça, nos relations s'étaient dégradées progressivement, on en avait parfaitement conscience, mais on jouait aux cons en faisant semblant de croire que tout allait bien au pays des toupoutoux.
– Un. Non. Aucun problème.
Non mais de toute façon, ils avaient une sale gueule les toupoutoux, dans le genre contrefaçon des télétubbies – j'en avais encore plein d'autres des références moldus à ce sujet ! - Deux. Je ne vois pas de quoi tu parles !
C'était ça qu'il y avait de bien avec les toupoutoux, ils cachaient leur jeu, et à la fin ça se terminait en bain de sang. Non mais ne me regarde pas comme ça Stephen, ça me donne envie de te foutre une des baffes.
- Trois. En fait, oui ! Ça me dérange un peu de moins te voir, raison pour laquelle, d'ailleurs j'ai amené le sujet.
Gnagnagna. Puisqu'il avait envie de parler avec moi comme si j'avais dix de moins que lui, j'allais lui répondre en conséquences, avec une peu de bol, ça allait même lui faire plaisir, et il allait retourner à son farfouillage de... j'évitai de regarder, je tenais à garder mon repas avalé un peu plus tôt !
- Ben là on s'voit. J'étais en train de créer une tension supplémentaire là où il n'y en avait pas, mais c'était toujours comme ça dès qu'on s'engageait là dessus. Je me braquais et le restais jusqu'à tant qu'on change de sujet. Pas avant. Enfin vu comme ça à l'air de te faire plaisir...
Et puis, ce n'était même pas par manque de confiance que j'agissais ainsi. Ils pouvaient bien faire les malins et penser tous ce qu'ils voulaient avec leurs sous entendus à la noix mais j'étais bien déterminée à ne pas cracher le morceau à propos de Chuck, quoi qu'il arrive. Et puis d'ailleurs, puisqu'ils le répétaient tous si bien qu'on ne trompait personne soit disant,pourquoi est-ce que la question revenait toujours ? C'était l’hôpital qui se foutait de la charité et qui me laissait simplement conclure qu'en fait tous autant qu'ils étaient, ils n'étaient pas plus avancés et que ça les faisait juste chier parce que comme ça ils ne pouvaient pas déverser leur mépris comme ils le voulaient. Ça ne les empêchait quand même pas de le faire hein... Il y avait Haruhi dans le coup, maintenant, d'accord, mais là aussi ce n'était pas pareil, ici on ne pouvait en vouloir qu'au hasard si son chemin avait croisé le nôtre dans la maison hantée. Ça ne comptait pas. Et puis c'était un sale cercle vicieux, car à supposer que j'en parle à n'importe qui, Stephen tiens – qui n'était pas n'importe qui en plus – parce que je savais que je pouvais compter sur sa discrétion, malgré ses pensées peu aimables à l'égard de Chuck, et bien ce serait au tour de Chuck de m'en vouloir, parce que justement il m'avait fait confiance sur le fait qu'on gardait ça pour nous, mais que je ne l'avais pas fait, donc, je pouvais bien faire tout ce que je voulais, dans l'histoire, c'était quand même de ma faute !
Y'avait donc franchement de quoi piquer des crises, non ?!
C'était mon secret et je le protégeais, point barre. Tant pis si ça ne plaisait pas à tout le monde. Bien sûr que ça ne plaisait pas à Stephen, parce que lui qui savait toujours tout, enfin, quelque chose lui échappait, alors forcément, ça devait le déranger un peu de ne pas être dans la confidence. Et paradoxalement à cela, tout dans son comportement avec moi, dans ses paroles, ses gestes montraient qu'il savait. Et il savait que je savais qu'il savait, et que donc il pensait que grâce à cela, j'ai céder. En gros on savait tout les deux sans savoir, mais pour être sûr de savoir, il fallait avant que l'autre confirme qu'on savait pour être sûr que ce qu'on savait c'était vraiment et... c'est bon, c'est bon, c'est bon, de toute manière, MOI, je n'avais rien à dire !!!
- Et c'est de ma faute peut être ? Je vois pas pourquoi, insistai-je quand même sans pouvoir m'en empêcher, donnant la réponse à sa place. C'était plus fort que moi. Ce silence ! Mais ce silence qui voulait clairement dire, non mais si si, si c'est comme ça, c'est ton problème, pas le mien ! Et ce calme ! Au lieu de m'apaiser, ça me donnait encore plus envie de lui crier dessus, pour lui dire que s'il m'en voulait de quoi que ce soit, qu'au moins, sa réaction aille avec ! On a pas que des amis communs, j'y peux rien qu'on soit pas tout le temps ensemble. C'était pas de ma faute, mais je me justifiais, sympa quand même ! Ne le dis pas. Ne le dis pas. Je sais que tu vas le dire parce tu en meurs d'envie, mais ne dis rien, tu vas le regretter...
- C'est sûr que si tu passes ton temps avec Scott, on risque pas d'se parler, reprochai-je. Et voilà, tu l'as dit. Peut être que c'est c'que tu veux finalement. On avait pas que des amis communs, certes, mais au rythme où ça allait et vu la façon dont je faisais le ménage, contre mon gré ou pas, il n'allait pas tarder à m'en rester beaucoup... En même temps, j'avais toujours été comme ça, il n'avait pas le droit de prétendre qu'il n'était pas au courant !
De toute façon, les hostilités étaient lancées. |
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Stephen Fray Élève de 6ème année
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| Sujet: Re: Dear Forgiveness [PV] Sam 28 Avr - 23:50 | |
| Vous savez, je n'invente rien quand je dis que Taylord était vraiment maligne. Et pas seulement parce qu'elle avait de bonnes notes (à vrai dire ses notes surpassaient régulièrement les miennes). De toutes les personnes que j'avais rencontrées à Poudlard, y compris Scott, elle était probablement la plus vive d'esprit. C'était une de ces nombreuses qualités qui lui avaient donné la première place sur la liste des choses importantes pour moi. Et pourtant, j'avais résisté. Un set de potions, ça ne peut pas vous blesser. Une amie – la meilleure d'entre elles – en revanche…
Enfin bref. Le fait est qu'elle me connaissait, et savait parfaitement jouer (consciemment ou pas) avec mes relations – tout comme je ne m'en privais pas avec elle d'ailleurs. Seulement, elle restait une Gryffondor, et moi un Serdaigle. A cet instant précis la différence était criante : la colère de Taylord s'était toujours traduite par un échauffement progressif ; la mienne se manifestait de la manière exactement opposée. Plus elle m'énervait, et plus je sentais mes anciennes barrières se dresser à toute vitesse, faisant disparaître toute trace de sentimentalisme qu'elle avait pu, par son affection, ses rires à mes expériences délirantes, sa simple présence, éveiller un jour en moi. Ne restait que le Stephen froid et calculateur, qui surgissait bien trop souvent à mon goût ces dernières semaines. J'avais l'habitude d'être quelqu'un de plutôt fantaisiste (certains disaient que j'étais « perché ») et relativement amical, mais vous savez ce qu'on dit – il faut se méfier de l'eau qui dort. En l'occurrence, c'était un trait de caractère que Taylord et moi avions en commun ; bien des gens avaient découvert à leur dépend de quelle cruauté les personnes les plus agréables peuvent être capables.
– Ben là on s'voit.
Elle avait croisé les bras. Du coup, tranquillement, je fis de même, m'appuyant toujours nonchalamment contre le tonneau et la toisant d'un regard condescendant qui, je le savais, la mettrait encore plus en pétard.
– Effectivement, dans une pièce de trois mètres carré, c'est difficile de s'ignorer. – Enfin vu comme ça a l'air de te faire plaisir… – Oh ! Oui, tandis que toi au contraire, tu rayonnes de joie, commentai-je, sarcastique. – Et c'est de ma faute peut-être ? Je vois pas pourquoi, se défendit-elle.
Il y avait environ un demi-million de réponses bien senties que j'aurais pu lui donné suite à cela, mais le silence fut celle qui me parut la plus méprisante. Pour quelqu'un qui parle énormément comme moi – surtout pour ne rien dire en fait, ou en tous cas, des choses qui n'intéressent personne – le silence est une arme oppressante. Taylord avait beau me connaître, nous ne nous étions encore jamais disputés tous les deux et elle prit de plein fouet cette attaque à laquelle je ne l'avais pas préparée.
– On a pas que des amis communs, j'y peux rien qu'on soit pas tout le temps ensemble, tenta-t-elle de se justifier.
Ne le dis pas, me sermonna la petite voix de ma conscience qui parvenait encore à se faire entendre par-delà les vagues de colère qui pulsaient dans mon cerveau. J'avais très envie de lui balancer le dossier Carlton, là maintenant tout de suite. Ou de lui rétorquer qu'elle se donnait trop d'importance je n'allais pas non plus mourir de ne pas la voir (faux). Ou encore, de lui faire remarquer qu'on ne risquait pas d'avoir beaucoup d'amis communs en effet, quand elle n'était plus bonne qu'à se faire des ennemis, ou des mecs (faux, horriblement faux). Fort heureusement je ravalai mon venin à temps et je contentai d'un bref éclat de rire désabusé.
– C'est sûr que si tu passes ton temps avec Scott, on risque pas d'se parler, ajouta-t-elle. Peut-être que c'est c'que tu veux finalement.
Cette fois elle avait poussé le bouchon trop loin. Scott ? Scott que j'avais lâchement abandonné pour prendre sa défense à elle ?? Mes inhibitions au placard, je rendis les armes et laissai à ma fureur le contrôle total de mes cordes vocales.
– La seule raison pour laquelle j'ai passé du temps avec Scott, répliquai-je, d'une voix égale, mais glaciale, c'est parce que tu l'as largué juste avant le Bal de Noël. Ne cherche pas à te justifier, s'il te plaît, la coupai-je. Je me contre-fiche de savoir avec qui tu « partages tes marshmallows. »
J'appuyai la citation en levant les doigts pour mimer les guillemets. Évoquer l'article du Daily Poudlard sur ce ton en de telles circonstances était une tentative malveillante de ma part de la déstabiliser. Et même si j'allais m'en vouloir affreusement dans quelques heures, sur le moment, cela m'inspirait une grande satisfaction.
– D'ailleurs, je ne sais pas si tu t'en souviens mais j'ai pris ton parti dans cette histoire, rappelai-je. Et cela, au mépris de Scott. Mais ça ne suffisait pas ! À présent, Madame Reegan voudrait que je l'abandonne tout à fait. Vos désirs sont des ordres, princesse.
Je me courbai à nouveau – je lui faisais la révérence depuis le premier jour où nous avions discuté, si bien que c'était devenu une blague entre nous deux ; mais à ce moment là et pour la première fois depuis toujours je la lui fis comme une moquerie cruelle. |
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Taylord Reegan Élève de 7ème année
Nombre de messages : 2576 Localisation : Ben regarde, sur ma licorne magique... Ah, tu la vois ? Okay, arrête le jus de citrouille alors, visiblement ça te fait pas que du bien. Date d'inscription : 26/02/2010 Feuille de personnage Particularités: J'ai dix doigts. C'est fou hein. Ami(e)s: C'est comme la poussière d'étoiles. Si t'y prends pas gaffe, elle s'effrite entre tes doigts... Âme soeur: Il a un petit faible pour les cow-girls.
| Sujet: Re: Dear Forgiveness [PV] Lun 30 Avr - 14:38 | |
| Quoi que ce soit, il était clair qu'il y avait définitivement quelque chose qui n'allait pas. Mais d'où venait le nœud pourri du problème, je n'avais pas encore réussi à en déterminer la source, ce qui faisait inévitablement empirer les choses, de mois en mois, de semaines en semaines, de jours en jours, de minute en minute, de seconde en... Bref c'était comme s'il y avait une bombe qui menaçait de faire exploser tout Poudlard et que j'avais pour mission de la retrouver le plus vite possible avant que l'heure critique n'arrive à échéance et j'avais beau remuer ciel et terre, rien y faisait. Elle allait exploser et que n'allait pas avoir d'autre choix que d'être la triste spectatrice qui n'avait rien pu faire ce jour là.
Il me semblait que je ne comprenais plus Stephen, mais qu'il ne me comprenait plus non plus, parce qu'il y avait anguille sous roche, et cette anguille était bien plus proche que je ne l'avais imaginé. Mais j'en venais sérieusement à me poser des questions. Tous, qu'est-ce qu'ils avaient ? Et surtout, qu'est-ce que j'avais bien pu faire moi pour qu'on puisse en arriver là ? J'avais beau chercher, je ne trouvais pas- je ne pouvais pas avoir tout les tords, j'avais fait des conneries, mais quand même, on ne pouvait pas prétendre qu'on était tous blanc comme neige, tous autant qu'on était ! Parce que pour le moment, et au vu de ce qui était en train de se profiler en ce moment même, la seule conclusion que je pouvais en tirer, c'était que Stephen, lui aussi, n'avait peut être lui aussi plus envie d'être mon ami, mais pour une raison que j'ignorais totalement et que je ne pouvais pas réparer. Du coup, ça m'énervait encore plus, parce que je ne comprenais pas ce qu'il se passait, et je commençais aussi à lui en vouloir bêtement pour tout et n'importe quoi, même si ce n'était que des infimes petites choses, mais qui, toutes accumulées autant qu'elles étaient, devenaient une grosse boule de neige qu'on ne pouvait décemment plus éviter.
Ce que je voyais surtout, c'était que progressivement chaque personne de mon entourage était en train de me tourner le dos, pour des raisons que je trouvais injustifiées : après tout, elles ne regardaient que moi, c'était mon problème et cependant tout le monde y ajoutait son petit grain de sel comme s'ils pensaient mieux savoir, mieux connaître, alors qu'en attendant, ils n'étaient pas à ma place. Ça allait devenir un véritable désastre que je n'étais même pas sûre de vouloir arranger... Alors j'avais craqué. Il ne fallait pas trop m'en demander non plus – je réalisais que moi aussi en fait, j'avais pas mal de choses sur le cœur...
– La seule raison pour laquelle j'ai passé du temps avec Scott, c'est parce que tu l'as largué juste avant le Bal de Noël. Ne cherche pas à te justifier, s'il te plaît. Je me contre-fiche de savoir avec qui tu « partages tes marshmallows. »
Je ne l'avais tellement pas vu venir celle là, que je restais un instant stupéfaite. Car de tout ce que j'avais pu imaginer celle ci ne figurait pas sur ma liste. Je restais bête devant sa propre bêtise, ce qui me donnait encore plus l'envie d'être encore plus bête avec Stephen. C'était gonflé de sa part ; qu'est-ce que j'aurais dû faire de plus ?! Jouer aux hypocrites avec Scott des semaines de plus, avec des sourires et des gestes tout aussi faux les uns que les autres parce que mes sentiments avaient évolué ?! Évidemment qu'ils n'étaient plus les mêmes, ça ne voulait pas dire pour autant que je ne ressentais rien et c'était en parti pour ça que j'avais préféré y mettre un terme avant que je ne sois dans une situation plus que délicate. Mais apparemment, ça n'avait servi à rien. Et puis même, qu'est-ce qu'il pouvait bien savoir de plus, hein ? Scott m'avait déjà reproché d'avoir fait traîné l'affaire, et maintenant, c'était le contraire ? Qu'est-ce qu'ils s'étaient dit exactement tout les deux ? A l'inverse, c'était parce que je tenais suffisamment à Scott, que j'avais au moins eu la présence d'esprit d'arrêter tout avant de faire plus de mal. Je m'en voulais assez, tout comme au fond j'en voulais aussi à ce dernier de ne plus me parler, pour qu'en plus on m'attaque sur des sujets sensibles comme celui-ci...
- Donc quoi ? J'dois fermer ma gueule et sourire ? Parce que t'es encore bien loin du compte là... Non mais tu t'écoutes parler ? Après le bal ça aurait été mieux peut être ?! Mais oui, c'est vrai que ça change beaucoup d'choses, ironisai-je vexée sans vouloir l'admettre. Je n'aimais pas qu'il me fasse passer pour un monstre alors que j'essayais de gérer les choses tant de bien que mal. Tout le monde n'est pas dépourvu de sentiments comme toi, Stephen. Si j'en venais à dire des choses que je ne pensais pas, mais qui sortait tout seul sur le coup de la montée de sang, ça allait bientôt devenir incontrôlable. Et puis si ça t'intéresse soit disant pas, tu laisses les autres en dehors de ça ! A entendre que par « les autres », il y avait Chuck et je savais que c'était une pente dangereuse dont je n'étais pas certaine, et sur laquelle il ne fallait pas s'aventurer. Mais bon, j'en étais déjà au stade où je ne réfléchissais plus déjà à ce que je disais, si c'était des paroles blessantes ou non, mes mots s'exprimant avant la pensée comme c'était toujours le cas dès que ça devenait un peu tendu. Oh, j'aurais le temps de m'en mordre les doigts, ça c'est sûr... Plus tard.
– D'ailleurs, je ne sais pas si tu t'en souviens mais j'ai pris ton parti dans cette histoire. Et cela, au mépris de Scott. Mais ça ne suffisait pas ! À présent, Madame Reegan voudrait que je l'abandonne tout à fait. Vos désirs sont des ordres, princesse.
Je ne cillai pas, pourtant tout se bousculaient dans ma tête et en cet instant, j'aurai largement préféré me faire toute petite pour pouvoir me cacher derrière l'une des nombreuses fioles, présentes dans cette réserve, mais c'était définitivement impossible dans cette pièce exiguë où il n'y avait pas d'échappatoire. Je sentais que tout était en train de me filer entre les doigts, ce qui provoquait en général des réactions démesurées, parce que je ne savais plus quoi faire, ni pourquoi, ni comment. Surtout lorsqu'il s'agissait de moqueries : il ne m'en fallait jamais beaucoup pour me faire flancher. N'y tenant plus, je me rapprochai, pour me mettre bien en face de lui. Seule la table et le tonneau dont j'allais m'abstenir de pencher la tête à l'intérieur, nous séparait encore.
- C'est quoi ton problème ? Tu crois quoi ? Tu ne me connais même pas ! finis-je par m'emporter une nouvelle fois. Qu'est-ce qui t'permet de me juger ? Depuis quand tu me juges, pas toi, non, toi tu ne me juges pas... n'est-ce pas ? Ben tu sais quoi ? Garde les pour toi tes apparences de merde et laisse moi tranquille ! Bien sûr que tout ça ce n'était pas vrai, bien sûr que tout ça ce n'était que du vent... Mais depuis quand on est objectif avec tout ce qui nous tient à cœur ? Va t'en toi aussi, comme Scott, comme Lilian puisque tu y tiens tant, puisque tu t'en fous...
Mais tu sais... moi, j'ai pas envie que tu me laisses... tu vas pas me laisser toi aussi, si ? |
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Stephen Fray Élève de 6ème année
Nombre de messages : 1054 Localisation : Prohibée. Date d'inscription : 24/09/2007 Feuille de personnage Particularités: Défenses. Ami(e)s: Risques. Âme soeur: Danger.
| Sujet: Re: Dear Forgiveness [PV] Lun 30 Avr - 23:22 | |
| « You wanted happiness, I can’t blame you for that,
and maybe a mouth sounds idiotic when it blathers on about joyyou love this, tell me you’re not miserable. »
Comment en était-on arrivés là ? À vrai dire, je n'aurais pu vous l'expliquer avec certitude. J'avais quelques notions bien sûr, quelques moments clefs en tête et autres indices. Mais d'habitude, en possession de telles pièces maîtresses, j'aurais été en mesure d'expliquer dans les moindres détails le pourquoi du comment de n'importe quelle situation. Seulement, les relations humaines n'étaient pas mon point fort ; et même si je me prétendais capable d'interpréter les émotions d'autrui par la façon dont elles se manifestaient extérieurement (accélération ou décélération du rythme cardiaque, dilatation des pupilles, coordination des réflexes, impulsions nerveuses, etc.), en vérité, le sens de la moitié d'entre elles m'échappait.
De mon point de vue, c'était simple :
Un. Taylord n'avait jamais eu le même comportement avec Scott qu'avec Carlton. De son côté, Carlton n'avait, à ma connaissance certes limitée sur ce point, jamais eu de comportement similaire à celui qu'il manifestait en la présence de Taylord avec aucune autre fille, y compris Lilian Easter. C'était une question de langage corporel, et il était évident qu'après tant de temps passé ensemble, ils en soient tous deux conscients. Pourtant, il leur avait fallu six ans avant de s'embrasser, et encore, parce qu'il y avait l'excuse du gui. Personne ne leur aurait pourtant dévorer la tête si, avant de sortir avec d'autres personnes qu'ils n'aimaient PAS, ils s'étaient décidés à tenter quelque chose.
Deux. Scott, un garçon intelligent et raisonnable, devait bien comprendre que Taylord n'y était pour rien si elle ne partageait pas ses sentiments, chose dont il aurait d'ailleurs dû se rendre compte. D'accord, elle aurait pu s'y prendre plus tôt pour le lui dire. Cependant, ne plus lui adresser la parole n'allait rien changer au fait qu'elle ne l'aimait pas. Accepter cela et tourner rapidement la page aurait été la manière la plus simple de ne plus souffrir. Alors, Scott McBeth : pourquoi tant d'acharnement ?
Trois. Lilian Easter. Franchement, au vu du comportement de Carlton, à quoi s'était-elle attendue ? À ce qu'ils se marient et vivent heureux pour toujours avec leurs trois enfants et leur doberman à Los Angeles ? Avait-elle cru que, parce qu'elle était Lilian Easter , la plus belle fille de l'école, cela suffirait à le changer ? Ce type qui draguait Taylord depuis leurs onze ans, qui en vérité draguait tout ce qui bougeait – qui draguait Haley Collins ?! Apparemment oui, mais laissez-moi vous dire une bonne chose : elle avait été naïve d'y croire, bien naïve, et n'importe qui aurait pu prédire que cette histoire finirait mal. Ses soit-disant copines ; ses admirateurs, qui n'auraient pas manqué l'occasion d'éjecter le Gryffondor pour prendre sa place ; ses rivales qui auraient tué leur propre mère pour lui prendre sa place de fille la plus adulée de l'école ; même mon chat aurait pu prédire l'issue de cette relation.
Ce qui m'amène au numéro quatre. Taylord SAVAIT comment se comportait Carlton. MÊME si elle l'aimait et MÊME si ÉVENTUELLEMENT il l'aimait SINCÈREMENT en retour (excusez-moi pour cette avalanche de majuscules, c'est pour l'emphase) : comment pouvait-elle s'illusionner encore sur le fait qu'il allait, forcément, tôt ou tard (et plutôt tôt que tard selon moi), lui faire exactement le même coup qu'à Lilian ? Alors, bien que son affection pour lui fût claire et sans détour, n'eut-il pas été plus sage de se séparer de lui maintenant afin de diminuer ses souffrances futures qu'elle savait, consciemment ou non, inéluctables ?
Mais non. Ces gens. Étaient. STUPIDES. Et allons-y, et jouons à chat, jouons à cache-cache, et, oh ! non mieux, jouons à Roméo et Juliette, soyons des amants maudits parce que c'est tellement plus sain et amusant ! Et détestons-nous au lieu de prendre sur nous et de privilégier l'amitié avant des histoires de couple stupides ! ET QUE DESPERATE HOGSWIVES RÈGNE SUR NOS VIES !!! Vous voyez, voilà pourquoi je trouvais l'amour inutile, voilà pourquoi la seule relation que je pouvais entretenir était avec Wayland, parce que je ne l'aimais certainement PAS ! Et elle non plus ! Et le jour venu, je la jetterais telle une vieille chaussette et elle n'en aurait rien à faire car rien de tout ça n'avait de valeur, c'était juste du bon temps, nous l'avions statué, et voilà. Taylord s'embourbait la tête, tandis que MOI j'avais les idées claires, parfaitement claires, c'était évident ! Pourquoi ne pouvait-elle pas simplement m'écouter ??? – Donc quoi ? J'dois fermer ma gueule et sourire ? Non mais tu t'écoutes parler ? Après le bal ça aurait été mieux peut-être ?! Mais oui, c'est vrai que ça change beaucoup d'choses.
…
Bon. Elle n'avait peut-être pas tort sur ce coup là. En fait… oh et puis fesses de scroutt. Je n'étais pas une agence matrimoniale.
– Tout le monde n'est pas dépourvu de sentiments comme toi, Stephen, ajouta Taylord avec la même hésitation que j'avais sentie dans ma propre voix quand je lui avais répondu avec méchanceté.
J'encaissai la remarque, mâchoires serrées, mais n'eus pas d'autre réaction. Eh ! Je n'allais pas m'agiter pour si peu après tout, pas vrai ? Ce n'était pas comme si on ne m'avait jamais fait remarquer à quel point j'étais anormal. Sans doute, une partie de moi avait envie de hurler "pas toi ! pas toi aussi !" à Taylord, mais bon, quelle importance au final ? Je savais que je ne pouvais pas éternellement lui cacher le monstre insensible que j'étais.
– Et puis si ça t'intéresse soit disant pas, reprit-elle, tu laisses les autres en dehors de ça !
Les autres ? Hmmm, Carlton serait sans doute ravi d'apprendre comment sa chérie parlait de lui, on sentait vraiment l'amour dans l'air.
Evidemment, mon attaque directe sur Scott l'avait mis en pétard et j'eus peur qu'elle envoie valdinguer la table qui nous séparait, le tonneau et son contenu (et croyez-moi, il ne valait mieux pas), pour pouvoir me foutre non pas une baffe mais une bonne droite parce que c'était Taylord Reegan, voyez-vous, pas votre collégienne moyenne, et Taylord quand vous l'énerviez elle vous fichait son poing dans la figure, ni plus ni moins. (Oui je sais, quelle femme ! En fait je pense que si elle m'avait vraiment frappé j'aurais été incapable de riposter, emporté par la vague d'admiration qu'elle provoquait toujours, c'était tout simplement plus fort que moi ; elle était tellement… enfin, c'était ma petite Taylord quoi !… Merlin, voilà que je parle comme Carlton. REPRISE DE CONTRÔLE URGENTE.)
– C'est quoi ton problème ? Tu crois quoi ? Tu ne me connais même pas ! (Elle criait toujours mais bizarrement je n'y prêtais plus aucune attention, malgré la menace d'un prof qui risquait de nous entendre et de nous surprendre dans cette posture compromettante.) – Et la faute à qui Taylord ? répliquai-je froidement.
J'avais essayé des dizaines de fois de l'amener à se confier (pas forcément à moi si vraiment elle ne le pouvait pas, ce que j'aurais compris, mais à quelqu'un au moins), sans qu'elle cède d'un poil… Enfin. Elle avait bien dû se confier à Carlton, un jour ou l'autre. Peut-être même à quelqu'un d'autre, qu'est-ce que j'en savais ? J'avais arrêté de la harceler à partir du moment où elle s'était remise à manger. Vous croyez peut-être que ça ne me faisait rien de la voir dépérir comme un oisillon en sous-alimentation ?
– Ben tu sais quoi ? me jeta Taylord. Garde pour toi tes apparences de merde et laisse-moi tranquille !
Il se passa environ cinq secondes avant que je ne bouge. Ma réaction la surprit assez pour qu'elle se tienne coite.
J'éclatai de rire.
La laisser tranquille ? Vraiment ?
Après quoi, d'un geste particulièrement violent que je n'avais absolument pas planifié (encore une fois, ça m'arrivait un peu trop souvent ces temps ci), je poussai sur le côté la table qui nous séparait. C'était une grosse table, en chêne, bien lourde, avec des tas de flacons et d'instruments – mais je n'eus absolument aucun mal à la balancer, de la même manière que j'avais projeté Carlton contre ce mur à la Tête du Sanglier. Le tonneau, ainsi que tout le reste bien sûr, valsa sur le côté et déversa tout son répugnant contenu sur le sol, mais aucun de nous n'était vraiment en état de s'en formaliser. Plus rien ne me séparait de Taylord que je dominai de toute ma hauteur (et laissez-moi vous rappeler qu'elle était elle-même minuscule).
Pointant le massacre qui gisait à quelques mètres de nous, je hurlai :
– ET ÇA, D'APRÈS TOI, C'EST UNE APPARENCE DE MERDE ???
Le souffle court, je la dévisageai. J'étais tellement, tellement en colère que j'aurais pu la prendre et la balancer elle aussi contre les étagères derrière elle – mais son expression m'arrêta tout de suite. La seule fois où je l'avais vue avec ce regard tétanisé, ses yeux bruns grands ouverts jusqu'à laisser apparaître le blanc autour de ses iris, c'était pendant l'attaque des Mangemorts. Lentement, mon visage se tourna vers mon bras toujours tendu et tremblant au-dessus des ingrédients renversés (je devais vraiment être furieux pour mélanger tant de produits sans réfléchir aux conséquences). Puis je contemplai le sol.
– … Bon, lâchai-je enfin, la respiration saccadée. Au sens strict, c'en est une.
(Dois-je vous rappeler le contenu du tonneau ?… C'est bien ce que je pensais.)
Mon bras retomba le long de mon corps. Je me passai les mains sur le visage, tentant de reprendre mes esprits.
– Taylord, je… je suis désolé. C'est juste… Je me fais tellement de souci pour toi, bon sang ! Tout le temps ! Et j'essaie, j'essaie… de ne pas m'en faire, de ne pas te juger comme tu dis, mais c'est si dur parce que tu ne me laisses jamais t'aider et… je ne sais plus quoi faire, avouai-je enfin.
Voilà. Pitoyable. |
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Taylord Reegan Élève de 7ème année
Nombre de messages : 2576 Localisation : Ben regarde, sur ma licorne magique... Ah, tu la vois ? Okay, arrête le jus de citrouille alors, visiblement ça te fait pas que du bien. Date d'inscription : 26/02/2010 Feuille de personnage Particularités: J'ai dix doigts. C'est fou hein. Ami(e)s: C'est comme la poussière d'étoiles. Si t'y prends pas gaffe, elle s'effrite entre tes doigts... Âme soeur: Il a un petit faible pour les cow-girls.
| Sujet: Re: Dear Forgiveness [PV] Jeu 3 Mai - 17:29 | |
| J'étais égoïste. Bien sûr que oui, j'étais égoïste, mais je n'avais pas envie que ça change, parce que ce n'était pas toujours comme si ça avait été le cas. Si la perte de ma famille m'avait bien fait comprendre une chose, c'était que tout n'était pas éternel, et que ça pouvait disparaître, comme ça, un beau jour sans prévenir, et qu'il n'y avait plus rien à faire, si ce n'est en profiter, des autres, en préventions. C'était un peu pessimiste comme raisonnement, mais en même temps, je n'y pouvais rien ; et puis bon, ce n'était pas non plus comme si c'était pour une mauvaise cause ! En cas de situations extrêmes, je savais que s'il y avait une personne que je pouvais sauver avant ma propre peau, je n'hésitais pas, même si pour ça, ensuite il fallait courir vite. Et alors ? Justement je préférais ne prendre aucun risques en me disant que les personnes auxquelles je tenais étaient en sécurité plutôt que de partir sans me retourner et m'en vouloir ensuite jusqu'au restant de mes jours. Ce n'était pas une vie. Enfin, si, ça l'était plus ou moins, parce qu'on a pas le choix que de faire avec. Mais quand même. Il y a des leçons que a pas besoin qu'on nous répète pour les retenir du premier coup.
Mais depuis que Chuck prenait une place plus importante, on allait dire que le reste, j'avais tendance à le négliger un peu. Pas par indifférence, pas par mépris, mais qu'est-ce que j'y pouvais, si quand j'étais avec lui, je me sentais enfin à ma place et en paix avec moi même ? J'avais envie que ça se prolonge, forcément, cette sensation de bien être, je voulais la savourer vingt quatre heures sur vingt quatre et inlassablement comme si tout cela ne se terminerait jamais. Je voulais penser un peu à moi pour une fois, et à ce qui me faisait sourire plutôt que ce qui me rendait triste. Et puis même en faisant des efforts, ça ne servait pas à grand chose, puisque j'avais l'esprit focalisé sur une seule personne tout le temps, reléguant inévitablement les autres au second plan.
Après, il était clair qu'il aurait été bien orgueilleux de prétendre qu'à présent que j'avais ce que je voulais, le reste, ils pouvaient bien se démerder, j'en avais plus rien à foutre - j'avais trop besoin d'être entourée pour me sentir véritablement entière. Tous au final nous aspirions à la même chose, c'était celle d'être heureux, de la n'importe quelle des façons, alors quels étaient t-ils pour prétendre que celle que j'avais choisi n'était pas le bonne ? J'avais conscience en plus que ça ne pouvait pas durer éternellement, et je voyais déjà bien ce qu'il en était avec Lilian et Scott qui avaient creusé ce gros trou qui me dérangeait, alors évidemment que je ne voulais pas que ce soit pareil, avec Haruhi, Daniel, Scarlett... Stephen. Mais là, cette putain de conversation était clairement en train de me montrer que c'était relativement mal barré.
Je n'y arrivais pas. Je n'y arrivais pas encore à réussir à tout gérer sur tout les fronts parce que bien sûr une relation cachée, contrairement à ce qu'on pouvait croire c'était beaucoup plus compliqué que quand on se tenait la main dans la main aux yeux de tous, et comme on devait se comporter normalement devant le reste du monde, et bien forcément ça nous donnait encore plus l'envie de nous retrouver seuls ensuite, même si pour ça, c'était de plus en plus fréquemment et de plus en plus longtemps. Forcément, au bout d'un moment, ça commençait à clocher, à coincer, et le vivons heureux vivons cachés, ça allait bien cinq minutes. Ce n'était pas éternel. Donc tant qu'on s'en accommodait tout allait bien, mais il allait bien falloir qu'un jour, on prenne la décision d'oublier la discrétion. Je n'en avais pas parlé à Chuck, mais moi, vivre dans le stress de me faire griller chaque jour quand on faisait moins gaffe, au début c'était excitant, mais à force, ça allait devenir un peu lassant...
– Et la faute à qui Taylord ?
Du coup, je me braquais complètement contre Stephen, qui lui n'y était pour rien et ne faisait que subir ce qu'il se passait. Je repérais bien toute l'amertume qu'il y avait dans sa voix, même si je ne la comprenais qu'à moitié. C'était peut être parce qu'on ne recherchait pas tout à fait la même chose, moi savoir que je pouvais avoir confiance en lui me suffisait et j'avais beaucoup trop de difficultés à me confier pour vider mon sac aussi facilement pour peu qu'on ne me force pas la main, j'évitais tout ce que je pouvais éviter, et qui me contrariait. Mes problèmes, j'avais appris à en venir à bout toute seule. Et puis non, avec ce qu'il s'était produit l'autre jour avec Chuck, je préférais encore plus m'abstenir et me débrouiller, même si pour ça c'était plus long et plus contraignant. J'avais envie de lui parler, de lui raconter... Rien à faire, ça ne sortait pas. Ça ne pouvait pas sortir. Sans compter que la réponse était déjà dans sa question.
Ça c'était ce dont j'essayais de me convaincre jour après jour. C'était faux. Absolument faux. J'avais trop besoin de mes amis pour m'en sortir.
- Qu'est-ce que ça changerait ?! Je continuai, butée, allant de plus en plus loin à chacune de mes répliques. Jusqu'à ce que... Tout ça parce que je n'avais pas envie d'admettre qu'il avait raison. Stephen, c'était ce genre de personnes qui comprenait tout avant tout le monde, avec une logique qui pouvait paraître froide de prime abord, et qui pourtant se révélait le plus souvent incontestable. Je n'étais même pas sûre qu'il s'en rende compte, je savais qu'il ne le faisait pas exprès... mais finalement, c'était peut être ça le problème. Qu'est-ce que je savais ?
A la place, je préférais m'embourber dans ce que je prétendais savoir. Pour le meilleur et pour le pire. Surtout pour le pire.
J'avais envie de passer par dessus la table sans prendre la peine de réfléchir pour attraper ce qu'il y avait dans le tonneau et y faire manger à Stephen pour lui faire ravaler son sale petit rire, mais ce qu'il se passa l'instant d'après me cloua littéralement sur place, tellement c'était une réaction, venant de sa part, encore pire qu’inhabituelle. Non, ça ne pouvait pas être la table qui était allée valdinguer un peu plus loin, seul obstacle qui me séparait encore de lui. De toute façon, j'étais beaucoup trop pétrifiée pour oser tourner la tête dans la direction du carnage.
– ET ÇA, D'APRÈS TOI, C'EST UNE APPARENCE DE MERDE ???
Si j'avais sursauté, a cause du bruit du bois qui tombe avec tout ce qu'il y avait dessus, cette exclamation me glaça le sang. Cette fois je savais que j'étais allée trop loin, beaucoup trop loin comme c'est pas permis et que je ne pouvais que constater le spectacle que j'avais produit. Non en fait, je ne le regardais même pas parce que mes yeux ne pouvaient pas se détacher de Stephen, tout en respirant fort, sans même m'en rendre compte. Ce n'était pas tant la colère – la sienne – qui me faisait perdre tout mes moyens. Après tout, lorsque qu'on ne passait pas la moitié du temps à fricoter avec Chuck, l'autre moitié, on finissait toujours par s'énerver l'un contre l'autre et puis ça avait toujours été comme ça depuis le début et ça me paraissait parfaitement normal. Quand je pétais les plombs, de toutes façons, j'en oubliais souvent d'avoir peur, même si ça aurait parfois pu m'éviter des problèmes, et même s'il lui arrivait d'être un peu brusque, ça ne m'empêchait jamais d'en rajouter une couche la fois suivante, c'était bien que ça n'avait pas dû me traumatiser tant que ça.
Seulement là, je n'avais jamais vu Stephen perdre le contrôle de lui même comme il venait de le faire, en pour être très franche, jamais en le poussant à bout, je n'aurais pu songer à une telle éventualité. Une erreur un peu grosse, non seulement ça me fichait un peu la trouille, parce que ça m'avait carrément coupé l'envie de continuer à être désagréable, mais du coup, je n'avais plus aucune idée de ce que je devais faire, car le moindre de mes mots pouvaient être interprétés de travers. Tout de suite, je pouvais imaginer dans les détails les traits déformés de mon père, similaires aux siens : je n'avais réussi à la faire sortir de ses gongs qu'en de rares occasions, alors que je passais la plupart de mon temps à faire des conneries à l'époque, lui qui était si calme, et il était clair que je m'en étais souvenue ! Par ma faute. Il fallait être un monstre pour engendrer des réactions pareilles aux gens qu'on aimait.
– … Bon. Au sens strict, c'en est une.
La honte, qui plus est, était en train de me chauffer de l'intérieur tandis que je ne détournai toujours pas le visage pour visualiser l'étendue des dégâts. Je me sentais si mal que j'aurais bien aimé disparaître immédiatement six pieds sous terre, mais vu comme c'était parti, si je tentais quoi que ce soit, Stephen risquait de me ramener ici tout aussi sec, et sans employer la manière douce. La déception qui avait traversé son visage, c'était exactement la même que Chuck avait eu, et je m'étais promis de ne plus jamais à avoir à supporter ça, à faire supporter ça aux autres aussi, et j'avais juste envie de me foutre des claques en me disant que ça me ferait sûrement moins mal que la douleur invisible que je ressentais déjà en cet instant précis.
– Taylord, je… je suis désolé. C'est juste… Je me fais tellement de souci pour toi, bon sang ! Tout le temps ! Et j'essaie, j'essaie… de ne pas m'en faire, de ne pas te juger comme tu dis, mais c'est si dur parce que tu ne me laisses jamais t'aider et… je ne sais plus quoi faire.
Moi non plus, moi non plus je sais plus quoi faire... J'ouvris la bouche pour parler à mon tour, mais la refermai aussitôt et baissai la tête. Pour dire quoi ? Que moi aussi j'étais désolée ? Même si je le pensais sincèrement, c'était un peu trop tard, j'étais ridicule mais au moins là, Stephen aurait eu une bonne raison de rire et de se moquer. Qui plus est, ses révélations arrangeaient encore moins les choses, si ce n'est qu'accentuer encore plus mon sentiment de culpabilité.
- Je sais pas... je cherchais mes mots. Je sais pas. Parler pour dire ça, autant se taire, surtout que je ne supportais pas ma petite voix mal à l'aise qui était en train de me percer méchamment les tympans pour bien me rappeler que je n'étais qu'une pauvre conne qui avait juste eu ce qu'elle méritait. Peut être qu'il y a rien à savoir et rien à faire... J'envisageais le pire et devenais dramatique. Peut être parce qu'au fond, j'attendais désespérément que Stephen me prouve le contraire... Ce n'était pourtant pas mon genre de baisser les bras comme ça, mais vu ce qu'il venait de se passer et ce qu'il se passait avec les autres, il y avait de quoi... La vérité, c'était qu'il n'y avait qu'un pas à franchir au propre comme au figuré pour que j'encercle la taille de Stephen en m'excusant, et en lui expliquant tout de A à Z dans les moindres détails, que je ne voulais pas qu'il s'inquiète et que si pour ça je devais lui parler de certaines choses, que j'allais prendre le temps de le faire... Mais voilà, on en revenait au même stade à chaque fois : la crainte de me faire rejeter me bloquait et m'empêchait de faire quoi que ce soit, et à la place, je préférais m'enfermer dans ma fierté, qui, dans des cas comme celui ci, était plus nocive qu'autre chose. Me fermer un peu plus en jouant les imbéciles.
- Qu'est-ce qu'on fait ? Demandai-je timidement redoutant déjà la suite. Parce que par « qu'est-ce qu'on fait », ça ne voulait pas dire « comment on remet cet endroit en état ». Je vais nettoyer, soufflai-je justement et me décidant enfin à bouger pour prendre ma baguette, en prenant bien soin d'ignorer ce qu'étaient les infâmes trucs, qui à présent, n'étaient plus dans le tonneau. Je ne la ramenais plus beaucoup et parlais le moins possible ; ma grande gueule en avait suffisamment fait pour aujourd'hui. Provoquer un incident diplomatique ? Check. |
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Hazel Woodley Professeur de Sortilèges & directrice de Serpentard
Nombre de messages : 2291 Localisation : Tu souhaites ne pas me croiser, c'est tout ce qu'il est utile de dire à ce sujet. Date d'inscription : 17/05/2008 Célébrité : Eva Green Feuille de personnage Particularités: J'adore les enfants, surtout farcis aux marrons Ami(e)s: SERPY VAINCRA Âme soeur: SERPY VAINCRA
| Sujet: Re: Dear Forgiveness [PV] Sam 5 Mai - 15:56 | |
| (Votre rp me fend le coeur. T_T Et sinon, Stephen-mon-chéri, je t'ai déjà dit que quand tu t'énervais ça me rend toute chose? *_____*)
Pas un bruit dans le grand bureau aux lourdes tentures tirées devant les fenêtres. Les braises d'un feu mourant brillaient faiblement dans la cheminée. Le bureau était plein d'un bazar organisé; il y avait des tonnes d'objets sur les étagères, de livres, de parchemins et d'objets magiques en tous genre dont le métal brillait discrètement dans l'ombre, mais tous ces objets posés à la va-vite, signe que leur propriétaire s'en servait souvent, paraissaient obéir à une loi invisible qui les ordonnaient malgré tout. Derrière son bureau, Hazel Woodley était immobile, assise dans le gros fauteuil en velours, le menton pensivement posé sur son poing. Il y avait des livres ouverts devant elle et des parchemins recouverts d'une écriture fine et aiguë. La table était éclairée de bougies magiques disposées dans les airs en cercle et leurs flammes se reflétaient dans les yeux absents de la jeune femme. Derrière elle, une grande bannière aux couleurs de Salazar Serpentard surplombait le mur, bien en évidence.
L'ennui. Terrible. Hazel le vivait depuis quelques jours - depuis qu'elle avait fini ses recherches et ses travaux et qu'elle avait abouti à quelque chose qu'elle ne pouvait pas poursuivre, faute pour l'instant de ne pas pouvoir trouver d'avantage de pièces. Cette magie du Temps était trop complexe pour avoir été correctement étudiée et il n'existait que peu d'ouvrages dans le monde à ce sujet; elle avait récupéré la majorité mais il en restait ailleurs à d'autres endroits du globe, bien trop loin pour qu'elle se lance à leur recherche sans abandonner son poste ici, particulièrement alors que la fin de l'année scolaire approchait. Ce n'était pas par respect pour ses élèves, mais simplement parce que ce poste lui apportait de l'argent et une reconnaissance suffisante pour qu'elle ne veuille pas le quitter. Elle en aurait besoin encore quelques années, avant de se lancer dans des projets bien plus grands. Et puis, depuis l'invasion des Mangemorts et le retour au calme, elle préférait faire profil bas, ne s'étant pas clairement engagée dans la lutte contre les envahisseurs - Sara Wayland avait toujours cet air pincé quand elles se retrouvaient toutes les deux, qui faisait secrètement rire Hazel, derrière son masque. Mais, en tout cas, elle s'ennuyait. Elle avait relu tous ses écrits. Elle avait reparcouru tous les ouvrages, elle avait lu des anciens grimoires un peu dépassés, mais dans l'espoir de trouver des choses qui lui auraient échappé. Rien, évidement. Elle avait rangé son bureau, elle avait mis de l'ordre dans ses affaires de cours, elle avait regardé les programmes de ses cours, tracés de toute façon comme du papier à musique jusqu'à la fin de l'année. Ses copies étaient corrigées, puisqu'elle le faisait en cinq minutes sans s'étendre un seul instant dans les détails, n'accordant aucune espèce d'importance à ce ramassis de gamins ignares, ingrats et inintéressants. Elle était même allée faire un tour en salle commune de Serpentard, ce qu'elle faisait rarement, pour jauger un peu l'ambiance chez ses poulains. Elle avait également traîné dans les couloirs plus qu'à l'habitude, histoire de punir la multitude d'élèves qui aimaient sortir après le couvre-feu, pour se passer les nerfs. D'ordinaire elle ne le faisait pas, même si elle savait que ces imbéciles s'en donnaient à coeur joie le soir dans le château. Mais elle avait honnêtement d'autres chats à fouetter.
Sauf que, ces temps-ci, elle s'ennuyait. De ce genre d'ennui qui rend fébrile et qui dévore. Il fallait qu'elle trouve quelque chose à faire.
Elle bougea tout d'un coup, et son visage se métamorphosa lorsqu'elle sortit de sa rêverie : ses yeux sombres se firent plus dur et le feu tout au fond se réanima; sa bouche recouverte de carmin devint plus pincée et plus moqueuse, ses traits plus appuyés. Elle était belle mais d'une beauté dérangeante, car son expression et la dureté de son visage avaient quelque chose de terrifiant, de glaçant, d'effrayant. Elle agita sa baguette pour faire apparaître sur le mur d'en face une large carte qui représentait, quand on se penchait car elle était dense et recouverte de dessins compliqués, le château de Poudlard. Il y avait une multitude de petits points de couleurs qui apparaissaient petit à petit; Hazel se leva, vêtue d'une simple robe de sorcière noire et moulante et de hauts talons, et se campa devant la carte, les mains croisées sous la poitrine. Elle souriait de fierté, car cette carte elle l'avait fabriquée de toutes pièces, à l'aide de sortilèges complexes qui pour elle n'avait rien de très alambiqué, en maîtresse des Sortilèges qu'elle était. Voyons, voyons... Elle laissa ses yeux vagabonder à la recherche de quelque chose qui la divertirait. Autre chose, pitié, que des élèves dans les couloirs alors qu'il faisait nuit, que ces imbéciles de petits fêtards qui se réunissaient dans les salles vides pour s'amuser comme des abrutis, ou bien que des pauvres couples indécollables en manque de câlins.
Soudain, son regard fut attiré par deux points, un rouge et un bleu; elle s'approcha et tapota une région de la carte, celle de la réserve de potions de Naoko Nakamura. Deux noms apparurent quelques secondes. Ils suffirent à Hazel pour sourire un peu plus; elle attrapa sa cape noire et la jeta sur ses épaules avant de partir sur-le-champ en direction des cachots.
Fray et Reegan, se réjouit-elle en chemin. Voilà qui promettait d'être - un peu - divertissant, car dans le tas de tous ces trucs inutiles qu'étaient les élèves, quelques uns ressortaient, en un peu mieux ou en pire, et méritaient un peu plus d'attention que les autres. Fray, celui-qui-savait-tout et qui se prenait pour un Serpentard, et Reegan, la petite poupée des Gryffondor qui, comme toute Miss Gryffondor qui se respecte, n'avait rien de plus que sa belle gueule et son caractère de cochon, et pas un pois chiche dans la cervelle. Parfait, par-fait !
Des voix provenaient de la réserve quand elle s'approcha - le fait que ces deux idiots ne prennent même pas de précautions pour ne pas être étendus n'étonna même pas Hazel - et elle ouvrit la porte d'un coup de baguette magique. Le panneau en bois s'ouvrit sèchement, d'un coup, et claqua contre le mur avant d'y rester collé, tandis qu'elle apparu dans l'encadrure de la porte, toute vêtue et entourée de noir hormis ses lèvres rouges qui se relevaient sur ses dents comme pour découvrir ses crocs avant de les planter dans ses proies.
- Tiens, tiens! Miss Gryffondor et Mister Serdaigle en pleine violation des règles... Pourquoi ne suis-je pas étonnée?
Elle s'était nonchalamment appuyée contre l'encadrure de la porte et les dardait de son regard noir et cruel, bien que sa voix soit posée et pas très élevée, il en émanait une très grande froideur, et surtout, tout dans son attitude indiquait clairement qu'elle n'avait absolument aucun scrupules.
D'un petit coup de baguette, elle leur lança un sortilège qui leur plia les genoux et les fit tomber en avant, tous les deux, dans la mare d'immondice qui gisait au milieu du capharnaüm.
- Voyons voyons... Vous êtes dans une salle où il est strictement interdit de pénétrer, après le couvre-feu, et vous avez en plus de cela brisé un bon nombre d'ustensiles et renversé tout autant de fioles et d'ingrédients. Hmm...
Elle se regardait les ongles, paraissant ne pas plus se soucier de la situation plus que cela. En réalité, cette petite aventure commençait à la divertir follement.
- Que va en dire le professeur Nakamura? dit-elle en feignant l'inquiétude.
- A moins bien sûr... Que vous ayez quelque chose à dire pour votre défense? Je crois que les Gryffondor en savent un rayon sur la façon de se sortir d'un flagrant délit de ce genre, n'est-ce pas, Miss Reegan? Et vous, Monsieur Fray, j'ose espérer que vous allez bien me sortir une jolie petite explication qui tient la route de votre tête si bien remplie?
C'était, maintenant, le plus amusant.
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Stephen Fray Élève de 6ème année
Nombre de messages : 1054 Localisation : Prohibée. Date d'inscription : 24/09/2007 Feuille de personnage Particularités: Défenses. Ami(e)s: Risques. Âme soeur: Danger.
| Sujet: Re: Dear Forgiveness [PV] Dim 6 Mai - 2:10 | |
| (Oh, oui, effectivement, on sent bien à quel point ton cœur est brisé ! PSYCHOPATHE.)
Je n'avais jamais voulu m'énerver comme ça après elle. Taylord était la dernière personne au monde que j'aurais eu envie de blesser… C'était curieux. Je n'étais pas vraiment du genre délicat, avec mes déductions qui s'avéraient trop souvent justes et… socialement inadéquates. Et même si Scott et Taylord m'avaient appris à reconnaître une situation où il valait mieux se taire que de trop parler, parfois, c'était plus fort que moi, et je faisais du mal autour de moi. Je faisais comme si ça me pesait sur la conscience, mais la plupart du temps, pour ne rien vous cacher… je m'en moquais royalement. Ainsi, je blessai plus souvent par mon indifférence que par une réelle animosité, sentiment que j'éprouvais en fait rarement.
Jusqu'à maintenant. Ce qui venait de se produire… arrivait de plus en plus souvent. Cela m'inquiétait. J'avais toujours été très content de mon contrôle sur moi-même mais je sentais celui-ci se fissurer, et ça ne pouvait pas être bon signe. J'avais cru que ma situation actuelle avec Wayland atténuerait le phénomène. Nos… têtes-à-têtes… étaient toujours aussi… engagés. Bref. Pour faire court, nous nous servions de punching-ball mutuel. Ces entrevues (je refusais d'appeler cela autrement) auraient dû me permettre de me défouler et de rester calme le reste du temps ; mais c'était tout l'inverse qui se produisait. Et même si le comportement de Taylord avait pu m'agacer, elle n'était pour rien à ce qui m'arrivait. Jusque là les seules victimes de ces débordements avaient été Carlton et Wayland, et même eux ne méritaient pas que je les traite ainsi – mais Taylord ? C'était mon pire cauchemar qui venait de se réaliser.
Et puis, comment osais-je lui demander de me faire confiance, quand je faisais tout dans le même temps pour lui dissimuler, non seulement mon état, mais ma relation avec Wayland ? Sans parler de cette sortie à Pré-au-Lard dont Carlton ne lui avait pas parlé, à ma demande. La grande différence tenait en ce que Taylord, elle, n'avait aucun moyen de deviner toutes ces choses, alors que j'avais plus que de vagues soupçons sur elle et Carlton. Ma propre mauvaise foi alliée à son regard effrayé m'emplissaient de honte… En fait je ne m'étais jamais senti aussi mal de toute ma vie, et mes excuses sonnaient pathétiques même à mes propres oreilles.
– Je sais pas… Je sais pas, hésita Taylord, et mon estomac se tordit à la pensée qu'elle n'allait même pas s'énerver après mon comportement irréfléchi – pourquoi l'aurait-elle fait d'ailleurs ? Je ne méritais pas sa colère. Peut-être qu'il y a rien à savoir et rien à faire…
Ces mots m'atteignirent de plein fouet car, comme toujours, j'étais incapable de me mettre à sa place, de réfléchir comme elle réfléchissait ; je conclus qu'elle ne doutait pas une seule seconde de ce qu'elle venait de dire. Qu'elle ne voyait sincèrement pas comment sauver notre amitié, si amitié il y avait eut. Nous avions été amis – nous l'étions toujours, n'est-ce pas ? Ces moments passés à Pré-au-Lard, à rire de voir Carlton se faire traîner de boutique en boutique par Lilian, où elle finissait en soupirant par m'arracher à la vitrine de l'apothicaire parce qu'elle avait seulement envie d'une bonne bièraubeurre ; et toutes ces fois à la bibliothèque, quand nous faisions nos devoirs ensemble, que je lui expliquais les origines des révoltes de Gobelins et qu'elle me faisait patiemment remarquer que j'étais en train de la prendre pour une parfaite idiote ; et ces moments encore plus rares, dans le parc ou ailleurs, de silence parfait (vraiment rares donc, me connaissant), qui ne gênait ni elle ni moi parce que c'était dans ces instants que nous nous disions tout ce que nous ne pouvions pas dire avec des mots – ça nous suffisait bien, à l'époque. Que s'était-il passé ?Tout ça était bien arrivé, non ? Je ne l'avais pas rêvé ?
J'étais tellement perdu.
– Qu'est-ce qu'on fait ? souffla Taylord, et je compris qu'elle ne parlait pas seulement du carnage que j'avais provoqué.
Un court silence suivit, parce que ni elle ni moi n'en avions aucune idée.
– Je vais nettoyer, finit-elle par dire en faisant un geste pour sortir sa baguette. – Non ! m'exclamai-je aussitôt.
Et, une fois n'est pas coutume, ce n'était pas parce que je pensais être plus efficace qu'elle (même si en l'occurrence, je m'en tirerais sans doute mieux en effet ; après tout j'avais l'expérience des chaudrons qui explosent, et Taylord était bien trop douée en Défense contre les Forces du Mal pour avoir le profil d'une future ménagère, ce qui était une bonne chose).
– Je vais le faire.
Les choses ne pouvaient pas être pires…
Oh non. Oh non, ne me dites pas que j'ai pensé ça ? « Ça ne pourrait pas être pire » ?? Non mais qu'est-ce que j'avais dans la tête ?!? Et pourquoi pas : « Je reviens tout de suite chérie ! » ? Ou : « Eh ! Au moins, il ne pleut pas ! » ?? Stephen, Stephen… Tu es dans la Réserve de Potions interdite de Nakamura, sans Nakamura, après le couvre-feu ; Taylord et toi venez de procéder à un échange verbal susceptible d'être entendu à Buckingham Palace et, bonus, le sol – est couvert – d'organes – génitaux. Maintenant, je peux me tromper, mais il me semble que… LE MOMENT EST MAL CHOISI POUR TENTER LE DIABLE !!!
Vous connaissez la suite. Bien sûr, avant que j'ai eu le temps de ranger tout ce bazar, la porte s'ouvrit, sur nul autre que… Mais oui, le Diable en personne. Aussi connu sous le nom de : Hazel Woodley. Eh bien. Voilà qui est inattendu. (Parenthèse : j'espère que vous appréciez mon sens de l'humour toujours intact même dans les situations les plus désespérées. Vous savez, c'est épuisant de faire rire quand on a envie de se jeter du haut d'une falaise.)
– Tiens tiens ! ricana Woodley telle Cruella D'Enfer surprenant les 101 Dalmatiens en pleine tentative d'évasion alors qu'elle s'apprêtait à les transformer en manteau de fourrure très chic. Miss Gryffondor et Mister Serdaigle en pleine violation des règles… Pourquoi ne suis-je pas étonnée ?
Nous étions absolument morts.
Et le jeu – car Woodley ne se souciait pas tellement de l'infraction commise, vous savez : ce qu'elle aimait, c'était avant tout faire souffrir les gens, de préférence les enfants innocents ; dix points s'ils sont pauvres, cinquante s'ils sont orphelins – le jeu donc, commença par nous obliger, d'un geste rapide de sa baguette, à nous agenouiller dans le carnage au milieu de la pièce. La perte d'équilibre nous fit plonger en avant sur nos mains – heureusement j'avais toujours mes gants en cuir de dragon. Ce n'était pas le cas de Taylord, et j'eus le réflexe de la retenir par une manche pour lui éviter de toucher à la substance visqueuse qui jonchait le sol. Oui, puisque l'heure était à la culpabilité, je voulais lui épargner au moins ça – après tout c'était ma faute si ce truc était renversé par terre et si nous étions dans la merde jusqu'au cou, littéralement.
– Voyons voyons… poursuivit Woodley, qui faisait semblant de ne pas se délecter du spectacle que nous offrions et de préférer se perdre dans la contemplation de ses ongles (longs et crochus, bien entendu). Vous êtes dans une salle où il est strictement interdit de pénétrer… après le couvre-feu… et vous en plus de cela brisé un bon nombre d'ustensiles et renversé tout autant de fioles et d'ingrédients.
Hmm…
– Hmm…… Oh mon dieu, elle lisait dans ma tête ?!? Que va en dire le professeur Nakamura ? ajouta cette tordue sur un ton faussement inquiet.
Évidemment, la menace voilée aurait été plus efficace, si je n'avais pas eu MILLE fois plus peur à l'idée d'une retenue donnée par Woodley que par Nakamura. Pas que Nakamura ne soit pas effrayante, mais cette bonne femme. Était. Cinglée.
– À moins bien sûr… Que vous ayez quelque chose à dire pour votre défense ? Je crois que les Gryffondor en savent un rayon sur la façon de se sortir d'un flagrant délit de ce genre, n'est-ce pas, Miss Reegan ?
Malgré moi, je ne pus m'empêcher de jeter un coup d'œil dubitatif à Taylord – c'est vrai ça, qu'est-ce qu'elle dirait si, par hasard (et quand je dis hasard, j'entends « diverses méthodes parfaitement illégales de soudoyer des informations »), je la prenais un beau jour en flagrant délit de fornication avec Carlton, hmm ? Ce serait quoi son excuse ? « Je suis tombée sur sa bouche » ??
– Et vous ! je me raidis avec appréhension quand Woodley tourna soudain son menton pointu vers moi. Monsieur Fray… J'ose espérer que vous allez bien me sortir une jolie petite explication qui tient la route de votre tête si bien remplie ?
Je pris une grande inspiration – physique, et mentale.
– En fait, c'est assez drôle… commençai-je. Après le dîner, j'ai voulu amené mon… chat à l'infirmerie – oui, parce que je le trouvais un peu patraque en ce moment. Vous savez, la queue basse, le poil rêche… six pattes… c'était très inquiétant. Seulement, il se trouve que ce chat à un tempérament assez fugueur… Et alors que j'arrivai chez Madame Pomfresh il m'a tout simplement sauté des bras ! J'ai eu beau usé de tous les sortilèges, impossible de le récupérer. Et comme je le pourchassai j'ai croisé Taylord qui revenait vers sa salle commune – elle a aussitôt proposé de m'aider, la bonne âme, je lui ai toujours dit que son grand cœur la perdrait ! L'ennui c'est que ce chat a une attirance malsaine pour les potions, je suis toujours obligé de l'éloigner de mes ingrédients, vous savez, alors nous avons pensé, après l'avoir suivi jusque dans les cachots, que nous pourrions peut-être le piéger dans la Réserve… Ce que nous avons fait, mais comme vous le voyez il est devenu complètement fou et a saccagé toute la pièce !! Cet animal a une force peu commune, en fait je ne sais même pas pourquoi je parle de chat, c'est plutôt un bébé tigre ! Mais en plus… gris. Bref, nous allions l'attraper et là il a juste…
…
– Il a juste… disparu. Comme ça. Pouf ! complétai-je, illustrant mes mots d'un geste évasif des deux mains.
…
– C'est très curieux.
…
– Votre question était rhétorique, n'est-ce pas ? |
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Taylord Reegan Élève de 7ème année
Nombre de messages : 2576 Localisation : Ben regarde, sur ma licorne magique... Ah, tu la vois ? Okay, arrête le jus de citrouille alors, visiblement ça te fait pas que du bien. Date d'inscription : 26/02/2010 Feuille de personnage Particularités: J'ai dix doigts. C'est fou hein. Ami(e)s: C'est comme la poussière d'étoiles. Si t'y prends pas gaffe, elle s'effrite entre tes doigts... Âme soeur: Il a un petit faible pour les cow-girls.
| Sujet: Re: Dear Forgiveness [PV] Lun 7 Mai - 21:10 | |
| J'avais toujours préféré compter sur moi même. Au moins, quand il y avait des problèmes ensuite, on ne pouvait s'en prendre à personne d'autre que le reflet que nous renvoyait notre glace le matin, à la limite on tapait dedans, on le brisait et puis on en parlait plus. Et pourtant, plus les semaines passaient, plus la vérité criante se plaçait en face de moi, poussant un peu plus le bouchon à chaque fois. Parce que sans même m'en rendre compte, petit à petit, j'avais commencé à me reposer sur les épaules des autres, petite touche part petite touche à chaque fois pour que ce ne soit pas trop et que je puisse considérer ça comme acquis. Seulement au bout d'un moment, les petites touches, si on les ajoutait toutes les unes à la suite des autres, elles devenaient de grosses touches , les grosses finissaient par être trop lourdes à porter et puis... patatra.
Je m'étais toujours satisfaite de cette relation avec Stephen parce qu'elle avait le mérite de ne pas être compliqué. Bien sûr d'un côté comme de l'autre les questions fusaient et quand c'était pour parler de la pluie et du beau temps, ou alors du prochain devoir de métamorphose que Kelsey nous avait lancé la veille usant à chaque fois d'un peu plus d'originalité pour voir jusqu'où nous étions capable d'aller dans notre raisonnement. Je connaissais ses petites manies autant qu'il connaissait les miennes et la façon dont il s'exprimait ou qu'il agitait les bras parfois, j'avais appris à les décrypter, à les déchiffrer et futé comme il était il avait certainement du faire de même en ce qui me concernait. Les sous entendus, on s'en était toujours satisfait, parce qu'on arrivait toujours par trouver la vérité cachée derrière ce langage caché. Ça marchait très bien. Jusqu'à ce qu'un jour, on en ait ras le bol des sous entendus. On se connaissait sur les bout des doigts mais sans avoir jamais mentionné ce qu'on gardait de plus enfouie en nous et on irait un peu plus à chaque fois sur la corde pour en obtenir un petit bout sans pour autant vouloir lâcher le moindre petit morceau. On était rentré dans la catégorie du recevoir mais sans rien donner en retour. Ça ne marchait plus.
Ça ne marchait plus, mais butée, je ne pouvais pas m'empêcher de continuer. Je me protégeais. De qui, de quoi ? Depuis quand est-ce que Stephen était une menace ? Tout s'était renversé en même temps que la table. Tout ce dont j'étais certaine à propos de nous deux depuis toujours volait également en éclats.
Il ne répondit pas à ma question comme je l'espérais de toutes mes forces. Parce que Stephen avait toujours une solution pour tout non ? Voilà que j'en attendais encore trop venant de sa part, comme d'habitude. Ce n'était pas moi qui avait dit quelques secondes plus tôt qu'il était dépourvu de sentiments ? Je me sentais encore plus idiote ; non seulement je l'accusais mais en plus, c'était encore moi qui attendait qu'il répare les dégâts. Qu'est-ce qu'il y avait encore à réparer dans tout ce bazar ?
– Je vais le faire.
Si sa précédente exclamation pour arrêter mon geste me stoppa effectivement, à cette seconde remarque, mon bras retomba mollement le long de mon corps avec un petit soupir. Contrariée comme je l'étais, il y avait plus de risques que je fasse exploser la réserve de Nakamura la seconde suivante que d'effacer toute traces de notre passage et de filer sans demander notre reste. Effacer toutes traces de notre passage. Effacer toutes traces du reste. Mais pour ça, il était déjà trop tard.
Et puis franchement, il n'y avait même pas de quoi s'étonner sur ce qui s'en suivit – même les Serdaigle et les Gryffondor du haut de leurs tours respectives avaient du nous entendre, alors si en plus on commençait à tenter de jouer avec les oreilles affûtées d'Hazel Woodley, autant qu'on nous interne immédiatement dans un asile. Les gens logiques disaient que la poisse n'existait pas. Je ne voulais pas dire, mais quand même si sur tout les profs qu'il y avait dans ce maudit château il fallait qu'on tombe sur celle à qui il manquait une case qui lui empêchait donc d'agir comme n'importe quel autre professeur, et bien c'était ce qui s'appelait carrément manquer de pot, et ça, cumulé au reste, ça ne risquait pas vraiment de bien se terminer... Notre petit nuage plein de pluie ne pouvait pas aller voir un peu ailleurs pour voir ?!
– Tiens tiens ! Miss Gryffondor et Mister Serdaigle en pleine violation des règles… Pourquoi ne suis-je pas étonnée ?
Non. Vraiment. Je n'étais pas dans de bonnes dispositions pour rire avec la mère Woodley à qui il ne manquait que quelques verrues pour ressembler au parfait cliché des vilaines sorcières qu'on retrouvaient dans les livres pour enfants. Et ce n'était pas un compliment !
Et puis j'avais des choses plus importantes à foutre que de m'expliquer avec la vieille harpie, comme sauver les meubles – oups un peu trop vite dit ça.. - de notre amitié avec Stephen que de subir les moquerie vaseuses de notre prof – comment on pouvait prétendre être prof quand on était comme elle ? - de sortilèges ! Mais évidemment avec une femme comme elle, l'avis des autres, surtout des élèves qu'elle considérait comme des larbins n'avaient aucune importance, et je serrai les dents lorsque mes genoux touchèrent violemment le sol sous l'injonction de sa baguette magique. Elle voulait peut être qu'on se mette à gémir aussi pendant qu'on y était ?! Elle pouvait toujours crever ! La honte, qui se mélangeait à présent à la colère me donnait l'envie de tout, sauf celle de me taire, quitte à ce que ce soit plus pire que mieux.
– Voyons voyons… Vous êtes dans une salle où il est strictement interdit de pénétrer… après le couvre-feu… et vous en plus de cela brisé un bon nombre d'ustensiles et renversé tout autant de fioles et d'ingrédients. Hmm...
Je croisai mes bras sur ma poitrine, et j'en remerciais intérieurement Stephen de m'éviter la désagréable sensation, en plus de l'odeur de devoir poser mes doigts là dedans. Elle pouvait bien nous mettre à terre, nous faire plier et tout ce qu'elle voulait ; le respect marchait dans les deux sens, et si elle pensait obtenir quoi que ce soit avec moi avec la crainte rien que pour ses beaux yeux, elle était encore bien loin du compte ! J'étais suffisamment perdue comme ça à cause de cette précédente dispute, je m'en fichais d'enfoncer le clou trop loin dans le mur, puisque je n'avais plus rien à perdre ce soir. J'allais lui en donner moi, des raisons de me détester !
- Techniquement, vous non plus professeur, puisque techniquement, ce n'est pas votre réserve, répliquai-je avec insolence en insistant bien sur les mots. Combien de fois n'avais-je pas rêver de lui rabattre son caquet à celle là ? La plupart du temps je me contentais de médire à son sujet dans un coin, parce que le manque d'envie de me prendre une retenue et de perdre du temps à cause de ça m'empêchait de franchir le dernier pas. De toute façon on était déjà dans la merde alors un peu plus ou un peu moins, on était plus à ça près maintenant. Et puis c'était tellement jouissif que ça en valait bien cette peine !
- Que va en dire le professeur Nakamura ?
- Oh oui, c'est clair que ce genre de truc va lui manquer, ironisai-je, en feignant malgré tout la politesse, tandis que je pointai du menton les... bref. C'était la par contre que les choses commençaient à se compliquer. Enfin, à se compliquer encore plus qu'elles ne l'étaient déjà et je me demandais lorsque tout ça prendrait fin. Sûrement dans encore longtemps parce que nous n'étions pas près d'aller nous coucher tranquillement pour aller dormir sur nos deux oreilles !
– À moins bien sûr… Que vous ayez quelque chose à dire pour votre défense ? Je crois que les Gryffondor en savent un rayon sur la façon de se sortir d'un flagrant délit de ce genre, n'est-ce pas, Miss Reegan ?
N'est-ce pas Miss Reegan ? Un peu plus et elle allait me faire croire qu'elle s'entraînait tout les jours à sortir se genre de réplique en apprenant tout les noms des élèves de Poudlard, en prévention ! Bon. J'en avais suffisamment fait, déjà que j'allais prendre cher, j'allais éviter d'en rajouter une couche. En plus il y avait les yeux de Stephen que je sentais peser sur moi, m'incitant à y aller mollo. Après tout, nous étions deux dans cette histoire, il ne fallait pas l'oublier.
– Et vous ! Monsieur Fray… J'ose espérer que vous allez bien me sortir une jolie petite explication qui tient la route de votre tête si bien remplie ?
Et puis, quelle importance ? Est-ce qu'elle s'en souciait de toute façon, elle, de tout ça ? La réponse est non.
- C'est vrai que vous aussi vous en connaissez un rayon sur l'art de se défiler... Putain et elle, elle avait été où quand tout les autres se battaient pour faire sortir les mangemorts dans la grande salle ? En train de prendre son bain et « oh mince, c'est bête, je n'ai pas entendu tout ce remue ménage !! Qu'est-ce que je suis bête! » ça ouais, elle l'était et pas qu'un peu, et puis dans tout les cas on les connaissait tous ses tendances, parce que ce n'était pas non plus comme si elle s'employait à bien les cacher !
Avant que je ne puisse rajouter quoi que ce soit, dans une tentative désespérée, Stephen se lança à son tour – et pas qu'un peu ! Peut être que ça longue tirade lui ferait oublier l'affront que je venais de lui faire qui sait, mais il ne fallait pas trop compter dessus ; Woodley avait une bonne mémoire.
– En fait, c'est assez drôle… Après le dîner, j'ai voulu amené mon… chat à l'infirmerie – oui, parce que je le trouvais un peu patraque en ce moment. Vous savez, la queue basse, le poil rêche… six pattes… c'était très inquiétant. Seulement, il se trouve que ce chat à un tempérament assez fugueur… Et alors que j'arrivai chez Madame Pomfresh il m'a tout simplement sauté des bras ! J'ai eu beau usé de tous les sortilèges, impossible de le récupérer. Jusque là, ça pouvait presque paraître possible. C'était vrai que son chat passait son temps à se balader n'importe où dans le chemin (parfois je me disais qu'il essayait de fuir son maître parce qu'il sentait qu'il allait passer une énième fois à la casserole) Une fois il avait même réussi à se faufiler jusque dans la salle commune des Gryffondor !! Je ne lui avais pas dit où il se trouvait à ce moment là parce que je n'étais pas très friande de tout ce qui était expérimentation sur les animaux, même si je ne l'avais jamais pris la main dans le sac. Mais quand on voyait sa bestiole qui marchait dans les couloirs de traviole, il n'y avait pas de grands doutes à avoir... Et comme je le pourchassai j'ai croisé Taylord qui revenait vers sa salle commune – elle a aussitôt proposé de m'aider, la bonne âme, je lui ai toujours dit que son grand cœur la perdrait ! Il était vraiment en train de penser ça, là tout de suite ? Moi même je n'étais plus très sûre d'avoir le aussi grand cœur qu'il prétendait connaître... L'ennui c'est que ce chat a une attirance malsaine pour les potions, je suis toujours obligé de l'éloigner de mes ingrédients, vous savez, alors nous avons pensé, après l'avoir suivi jusque dans les cachots, que nous pourrions peut-être le piéger dans la Réserve… Ce que nous avons fait, mais comme vous le voyez il est devenu complètement fou et a saccagé toute la pièce !! Ça dérapait... Cet animal a une force peu commune, en fait je ne sais même pas pourquoi je parle de chat, c'est plutôt un bébé tigre ! Mais en plus… gris. ...complètement. Bref, nous allions l'attraper et là il a juste… Il a juste… disparu. Comme ça. Pouf ! C'est très curieux. Votre question était rhétorique, n'est-ce pas ?
- Y'a plus qu'à retrouver le chat et lui coller une retenue, conclus-je le plus naturellement du monde, tout en sachant consciemment que mon impertinence allait me jouer des tours. Mais provoquer Woodley me provoquait en cet instant une intense satisfaction, même si pour cela je devais le regretter ensuite.
Parce que des retenues il allait y en avoir ! Mais sûrement pas pour un malheureux félin ! |
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Hazel Woodley Professeur de Sortilèges & directrice de Serpentard
Nombre de messages : 2291 Localisation : Tu souhaites ne pas me croiser, c'est tout ce qu'il est utile de dire à ce sujet. Date d'inscription : 17/05/2008 Célébrité : Eva Green Feuille de personnage Particularités: J'adore les enfants, surtout farcis aux marrons Ami(e)s: SERPY VAINCRA Âme soeur: SERPY VAINCRA
| Sujet: Re: Dear Forgiveness [PV] Mar 8 Mai - 0:42 | |
| Les deux semblants d'apprentis sorciers étaient tombés dans la flaque gluante et repoussante, et Hazel Woodley leur accordait toujours aussi peu d'importance, s'inspectant scrupuleusement chacun de ses ongles, l'un après l'autre, laqués d'un brun foncé. Le problème avec les histoires de ce genre, c'est que le scénario était toujours le même : l'excitation de les prendre sur le fait, savourer leurs mines déconfites, jubiler de leurs excuses bidons et de leurs tentatives pour garder un tant soit peu d'honneur, et puis la capitulation, puisque quoi qu'il arrive, elle restait la plus forte et avait tous les droits. Absolument tous. Qui s'en souciait, de ces deux minables perdus au fin fond du château et pataugeant dans les organes génitaux d'un animal quelconque alors que le tout-Poudlard dormait bien sagement, Sara Wayland la première, bien au chaud sous ses couvertures?
C'était presque trop facile. Hazel espérait fortement qu'ils opposent une quelconque résistance, pour qu'au moins elle ait le plaisir de les voir se débattre dans la vase et renforcer un peu plus la punition, juste pour le plaisir.
- Techniquement, vous non plus professeur, puisque techniquement, ce n'est pas votre réserve.
La directrice de Serpentard étouffa poliment un bâillement, renonçant à l'inspection de ses ongles, une fois celle-ci terminée. Elle croisa les bras, toujours appuyée à la porte, et son sourire s'éclaira d'un cruel petit sourire alors que ses yeux noirs flamboyaient derrière ses longs cils. Ah, l'éternelle stupide témérité des Gryffondors! Qu'il était beau, cet élan de bravoure parfaitement désespérée! Qu'elle était inutile, cette intervention, toute bonne à tenter d'avoir le dernier mot, car finalement c'était là leur credo, à ces pauvres lions sans cervelle : foncer dans le tas! Se démener! Sauver la veuve et l'orphelin! Montrer ses muscles! Garder la tête haute et maîtriser (leur semblait-il) l'art de la répartie! Quelle noblesse! Grand Dieu! Quel aplomb! Quel esprit de chevalerie!...
... BO-RING.
Woodley observa Reegan comme un petit primate de laboratoire. La gamine avait les sourcils froncés, le menton résolument levé en avant, les yeux farouchement braqués sur son professeur. Elle la laissa baver ses tentatives d'attaques sans vraiment les écouter, oubliant en deux secondes ce qu'elle avait pu bafouiller plus tôt. En vérité, elle s'interrogeait sur l'explication rationnelle qui menait à être une personne comme ça. Comment était-ce possible? Et le sang-froid, plutôt que cette impulsion ridicule à pleurer? Et les neurones dans tout ça, plutôt que de feuler comme un lionceaux apeuré sans sa maman?
Tout comme elle s'interrogeait sur l'énergumène numéro deux ici présent, Stephen Fray, Serdaigle en puissance qui aimait beaucoup à faire parler de lui, comme à peu près tous les gens qui n'ont strictement rien d'intéressant. Comme prévu, il se lança dans un monologue avec moultes gestes se joignant à sa diction et présenta à Hazel l'excuse la plus abracadabrante qu'on avait osé lui servir, mais qui, il lui fallait bien le reconnaître, la réjouissait un peu plus : au moins cet idiot entrait dans son jeu et rendait le tout plus amusant, alors que l'autre gamine aigrie se contentait de grogner comme une vielle sénile à qui on aurait piqué son dessert préféré.
- ...Il a juste… disparu. Comme ça. Pouf !
Hazel lui regarda un regard perçant et moqueur, en se demandant si premièrement, il croyait à ce qu'il disait, ce qui le rangeait dans la case des imbéciles à tendance très très lourde,si deuxièmement, il n'y croyait pas mais espérait qu'elle le croit, dans ce cas-là il était un imbécile profond doublé d'un parfait crétin, ou si troisièmement, il n'y croyait pas du tout et ne croyait pas du tout qu'elle le croit un instant, ce qui faisait alors de lui un abruti complet à tendance suicidaire.
– C'est très curieux.
- Comme c'est curieux, en effet, grinça Woodley entre ses dents, dans une réplique absolument parfaite de la vieille sorcière des contes de fée. Et d'ailleurs, elle ricanait entre des dents blanches, découvertes par ses lèvres carmin. Elle riait de la sottise de ces pauvres singes et de la jolie façon dont elle allait les faire regrettef d'être nés.
– Votre question était rhétorique, n'est-ce pas ?
Elle poussa une exclamation :
- Oh! Vraiment ?!
Et cette fois elle rit d'avantage, d'un rire sec et grave, avant de s'avancer d'un coup dans la pièce en levant sa baguette et les envoyer voler contre le mur, contre lequel ils se retrouvèrent collés, bras et jambes immobilisés. Puis, en prenant son temps, elle murmura tout un ensemble de sortilèges en les ignorant le plus royalement du monde, pour redonner à la réserve de potions son aspect d'origine. Il ne lui fallut pas plus de cinq petites minutes pour que pots, fioles, et ingrédients en tous genres retrouvent leur place d'origine, tout comme la table et le tonneau qui récupéra lui aussi son contenu de départ. Alors, seulement, elle paru de souvenir de leur présence, et comme la Gryffondor avait encore répliqué comme elle savait si bien le faire, Hazel s'approcha d'elle et la toisa du regard avant de saisir son menton d'une main et de lui serrer la mâchoire, laissant rentrer ses ongles coupants dans les joues de la fille, sans complexe.
- Alors comme ça, c'est là-dedans que Godric Gryffondor plaçait tous ses espoirs? Je n'ai jamais vraiment compris sa subtilité. Elle marmonnait comme pour elle-même. Mais elle ajouta d'une voix plus forte, s'adressant clairement à la gamine cette fois : Suis-je bête! Il n'y en a aucune.
D'un nouveau coup de baguette elle rompit le sortilège et ils furent vivement décrochés du mur pour retrouver leur position habituelle, trébuchant évidement de la soudaineté du sort.
- Allons, mes mignons. Il est grand temps que j'aille me coucher. Elle fit jaillir de sa baguette deux cordes souples, minces et lumineuses, qui s'enroulèrent autour des poignets des deux coupables. Nonchalamment, elle les attira à sa suite, marchant à grands pas rapides et ne se souciant aucunement de ce filin qui les reliait au bout de sa baguette et des efforts qu'ils devaient faire pour la suivre sans trébucher.
Elle emprunta le chemin des cachots, s'y engouffra, et marcha de longues minutes dans un dédale de couloirs sombres et humides qu'elle connaissait comme sa poche - pas un seul instant elle n'hésita. Les torches se faisaient rare et il faisait sombre, et les portes en bois devenaient un peu vermoulues, quand ils débouchèrent dans un petit cul-de-sac composé de quatre portes identiques, verdâtres et apparemment peu solides. Elle ouvrit la seconde sur la droite, obligeant d'un geste les deux prisonniers de sa baguette à y pénétrer.
L'odeur de la salle était âcre et étouffante, de ce genre de salle qui n'ont pas respiré l'air du jour depuis des dizaines d'années. Il y régnait un froid mordant et surtout, très humide, qui s'infiltrait sournoisement sous les vêtements, faisait trembler puis geler la chair et les os. Mais peut-être pire que le froid, au premier abord, c'était cette odeur mortifère de vase et de terre et de plantes putréfiées qui envahissait les narines et la gorge. Hazel fit apparaître quatre bougies magiques qui se figèrent dans les airs aux quatre coins de la pièce, pour l'éclairer vaguement toute entière. On aurait dit une ancienne serre abandonnée et laissée pour comptes, il y avait quantités de pots en terre, de bacs, de seaux remplis de cailloux et de graviers, alors que de la terre s'échappait des pots fissurés, recouvrant le sol d'une boue glissante. Il n'y avait plus aucun reste de plantes même mortes, si ce n'est quelques racines ça et là, moisies elles aussi.
Hazel fit disparaître le lien qui les retenait, avant de prononcer un Expelliarmus pour récupérer leurs deux baguettes dans sa main gauche. Puis elle fit apparaître deux bassines, des seaux d'eau, des brosse, et des crayons.
- Savez-vous pourquoi cette serre se compte parmi les serres désaffectées? Son souffle dessinait des nuages de buée devant elle, tant l'air était froid. La terre utilisée était beaucoup trop caillouteuse et faisait mourir toutes les Mandragores. C'est désolant, n'est-ce pas? grinça-t-elle des dents en souriant. Eh bien, ces cailloux? Vous allez me les trier, me les laver - elle montra les bassines -, me les compter et me les numéroter - elle montra les crayons - et me les ranger par paquets de 100 dans ces seaux vides.
Quoi de plus humiliant et frustrant qu'un travail sale, ingrat, et surtout, d'absolument aucune utilité? Elle jubilait. Elle allait bien dormir, ce soir. Elle sortit de la sale en leur faisant un petit signe de la main, avant de :
- Ah! J'oubliais. Inutile d'essayer de sortir, je vous emprisonne à l'aide d'un sortilège bien trop complexe pour vos deux cerveaux réunis. La porte s'ouvrira d'elle-même lorsque vous aurez terminé. Et vous viendrez chercher vos baguettes demain dans mon bureau.
Elle tira la porte, et ajouta juste avant de fermer :
- A la condition que vous vous soyez lavés au préalable, évidement. Cet endroit est une infection.
Elle tourna le loquet, l'ensorcela, et partit sans se retourner, les talons de ses chaussures claquant contre les pierres froides. |
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