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Friendship doesn't need magic [P.V] fini

 
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 Friendship doesn't need magic [P.V] fini

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Daphne Kasperek


Daphne Kasperek
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MessageSujet: Friendship doesn't need magic [P.V] fini   Friendship doesn't need magic [P.V] fini Icon_minitimeDim 24 Mar - 22:26


La chance ne fait pas tout. Tout se construit pas a pas, qu’il s’agisse d’amities ou d’opportunites.



Serdaigle. Genre Serdaigle. Le choixpeau avait envoyé Delilah à Serdaigle. Non mais ce truc tout vieux et tout racorni était un gros débile ou quoi ?! Franchement, s’il n’y avait pas eu tous les profs assis à la table, près à répliquer et ne me laisser aucune chance si je m’attaquais à ce chapeau de merde, je n’aurais pas hésité une seule seconde à l’enflammer pour qu’on en parle plus une bonne fois pour toutes, mais si pour lui faire perdre la vie, je devais perdre la mienne, non merci, c’était ma peau que je sauvais en premier. Putain en plus, j’avais eu cet espèce de pressentiment juste avant, au moment où je m’étais assise à ma table qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas. Sans savoir ce que c’était, juste, il y avait quelque chose qui n’allait pas, mais j’avais essayé de pas trop y penser et que de toute manière, on serait vite fixées toutes les deux. A ça, fixées, ouais on l’avait été, mais pas dans le bon sens du terme ! Quand on avait annoncé sa maison, nos regards s’étaient trouvé, et si le mien n’exprimait rien de spécial, à mon avis, le mien devait être beaucoup plus expressif, mais bon, c’était pas à Delilah qui fallait en vouloir mais ce gros connard de choixpeau à la con qui pouvait même pas faire son travail à la con ! Non mais Serdaigle quoi ! Non mais n’importe quoi ! Rien que d’y penser, ça m’énervait. Voilà. J’étais énervée. Et puis je me disais qu’au moins c’était pas Gryffondor et qu’on avait limité la casse, mais en même temps, ça me suffisait pas, parce que voilà, y’avait même Poudlard qui essayait de nous séparer alors qu’enfin on pouvait être ensemble et tout ! Nan mais ils avaient vraiment
que ça à faire dans cette stupide école ? J’avais mangé vite fait après avoir planté sans m’en rendre compte ma fourchette dans la table en bois, puis on s’était retrouvé avant qu’on aille chacune dans notre dortoir chacun à l’opposé dans le château pour débriefer ; j’lui avais dit que c’était pas de sa faute à elle, mais qu’il allait falloir parler à Wayland pour arranger tout ça, mais elle avait pas insisté et j’avais fini par calculé qu’en fait elle ça l’a dérangeait pas tant que ça, qu’elle voulait pas embêter Wayland et tout… Ouais bah qu’elle y aille avec les Serdaigle, j’avais pas besoin d’elle ! Je l’avais planté de mauvaise humeur. J’entendais encore Serana qui disait que oui oui les sœurs elles étaient toujours dans la même maison. Mais ouuuuuuui !!!! Qu’elle aille se faire voir elle aussi, merde.

Rentrée, c’était un peu le synonyme de surprise pour tout le monde en plus, j’avais l’impression. Moi j’aimais pas les surprises, ça servait à quoi les surprises ? Ça faisait chier ouais. Hansen par exemple. Bah lui il devait trouver ça drôle, parce que le lendemain, dans la Grande Salle, il avait dû penser que c’était marrant de montrer ses effusions de joies avec…. Euh ouais non mais d’où est-ce qu’elle sortait cette là ?! Cette fois, c’était le couteau à beurre qui avait atterri dans la table en bois, oh mais c’est bon, elle en avait vu d’autre cette table ! Non mais je m’en foutais j’avais pas envie d’être à la place de cette dinde là avec sa bouche en cœur et ses yeux qui lançaient des paillettes à tout va, mais voilà, merci de prévenir ! Je les avais tué du regard, mais visiblement, ça avait pas marché. Il s’emmerdait pas quand même, il m’en avait même pas parlé quand on s’était vu cet été, des fois que ce serait qu’un détail ! J’avais appris un peu plus tard que c’était Casey Roberts, un machin du genre, un nom qui servait bien à rien, bien banal, c’était pour ça qu’on le retenait pas. Allez ! Deux mois d’été et c’était fiesta party à gogo ?? C’est ça mais oui mais je crevais d’envie d’être à sa place, non mais n’importe quoi, bécoter Hansen, mais même pas en rêve, mais voilà, ça aurait été sympa de
prévenir, puisqu’on était copains. Pour la peine, je l’avais boudé, j’étais même pas allée le voir et j’avais caché mon collier que j’avais gardé sous la chemise de l’uniforme pour faire croire que je l’avais plus. Non j’allais pas l’enlever, pourquoi j’allais l’enlever alors que j’avais pas envie ? C’était juste pour lui faire croire, alors pas besoin de l’enlever. Et j’avais bien exhibé le bracelet offert par Alistair par contre, et oui, y’avait pas que lui, y’avait aussi d’autres personnes qui aimaient bien m’offrir des cadeaux, non mais qu’est-ce qu’il croyait !

Ça m’atteignait pas de toute façon. Non, j’étais pas atteinte. Le contre coup passé ça m’atteignait plus on va dire. Et puis qu’est-ce qu’il pensait Sebastian, je savais que je lui avais manqué puisqu’il m’avait envoyé une lettre pour proposer qu’on se retrouve au parc le week end ! J’avais pas répondu tout de suite pour montrer que j’avais tellement de choses à faire déjà, mais que j’allais lui faire le plaisir de me dédoubler pour lui. En plus j’avais son… enfin je devais lui donner comme ça se serait fait, alors j’avais confirmé. Ça pouvait être sympa, maintenant que j’étais plus vexée de pas avoir été mise au courant, ça me faisait plus rien.

Par contre, il avait pas précisé, et j’avais pas précisé non plus, mais son oie jaune et noire, il me la ramenait pas hein ! J’étais pote avec lui peut être mais pas avec sa copine, donc bye bye la copine ! Tant qu’elle était pas dans mes pattes quand j’étais dans les parages, c’était tout ce que je demandais, après ils faisaient ce qu’ils voulaient de leur vie, je voulais pas les détails, non mais beurk !

Je rangeais mon dessin dans une pochette cartonnée pour pas qu’il soit abîmé. C’était le week end, donc on avait pas besoin de mettre l’uniforme ; j’avais eu des nouveaux vêtements en plus, bon pas beaucoup donc je mettais souvent les mêmes, mais c’était pas très grave parce que je les trouvais cool et qu’ils me plaisaient, et qu’ils avaient surtout rien à voir avec les fringues parfois un peu grands, informes aux couleurs fadasses d’avant ! Ceux là étaient un peu sombres aussi, mais ça se voyait pas, parce qu’eux au moins ils avaient plus de classe. Je m’étais maquillée pour montrer que bah moi aussi pendant les vacances il y avait eu du changement, et qu’il avait loupé ça, y’avait pas que lui qui s’éclatait dans les parages ! Ça en avait pas trop l’air de la façon dont je le pensais mais ça me faisait quand même plaisir de le revoir ; depuis qu’on avait commencé par parler par lettres en fait, ça allait beaucoup mieux, et je l’appréciais d’une autre façon, mais au moins, c’était sincère. J’avais même réussi à lui dire deux trois trucs que j’étais sûre que j’aurais pas dit s’il avait été en face de moi, parce que le retranscrire à l’écrit, y mettre ce qu’on voulait, en fait, c’était beaucoup plus facile. On restait pas ensemble quand y’avait du monde, ses amis et les miens, parce que c’était pas nos amis, et je préférais le voir seule à seul de toute manière, et il avait pas dit que ça le convenait pas, donc on faisait tout le temps comme ça et c’était très bien. Donc pas de Roberts machin truc muche ok ??

Il était arrivé le premier, et je le vis de loin ; il était dans le potager qui se trouvait en contre bas du parc, et nan c’est bon, il était seul, et comme je m’étais préparée à la voir et que ça allait me souler, j’étais tout de suite soulagée et plus légère. Comme elle était pas là, on allait vraiment passer du bon temps ! J’arrivais une ou deux minutes après, et m’assis juste à côté. Sans le regarder, je lançais :

- Salut. J’avais posé la pochette pas entre nous deux, mais de l’autre côté, pour pas que ça se remarque immédiatement, et j’allais lui donner, mais il allait bien pouvoir attendre cinq minutes ! Je fermais les yeux, parce qu’il y avait le vent agréable de la fin de l’été qui me balayait le visage. Je pris une profonde inspiration pour en profiter : le parc de l’école, c’était l’endroit que je préférais vraiment à Poudlard, et même si des parcs y’en avait à Londres, ça restait la ville et ça avait rien à voir. Là on était quand même perdu dans l’Ecosse, donc ça faisait une sacré différence. Ta princesse (moi) t’a manqué depuis la dernière fois ? Demandai-je de but en blanc en référence à ce qu’il avait dit dans son mot et aussi parce que je n’en perdais pas une (oui c’était clairement à Roberts que je pensais en disant délibérément « ta »), et je tournais la tête vers lui, enfin, avec un petit sourire en coin. Si tu dis non, c’est à tes risques et périls, tu verras pas ce qu’il y a dedans, je tapotai ma pochette à ma gauche du bout des doigts. Et encore, ce sera rien comparé au reste.

C’était des menaces, mais pas méchante, juste un peu d’ironie pour le taquiner, et comme mon sourire devint un peu plus grand, il avait dû comprendre tout de suite que je l’agressais pas et en fait… ça faisait un bout de temps que c’était pas arrivé, preuve qu’on se supportait assez bien.

- Mais bon, ce sera pas aussi pire que ce que je réserve au choixpeau… ça servait à rien de la cacher, des Kasperek , à Poudlard c’était pas comme si y’en avait quinze mille. Ça aussi je le prenais plus à la rigolade maintenant, comme le faisait mes potes de Londres qui relativisaient tout et qui répétait qu’il y avait jamais rien de grave que c’était juste un état d’esprit et que si je pensais comme ça moi aussi, bientôt j’allais voir que tout allait pour le mieux. Donc j’avais commencé à faire pareil même si c’était pas facile, surtout que là ça me touchait un peu mais bon. Je relativise. Ils avaient raison mes copains. Ils avaient tout le temps raison. Dommage qu’ils n’étaient pas à Poudlard eux aussi !


Dernière édition par Daphne Kasperek le Sam 1 Juin - 19:43, édité 1 fois
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Sebastian Hansen


Sebastian Hansen
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Ami(e)s: Plutôt des filles. Bien que je ne sois pas encore sûr que Tess puisse techniquement être considérée comme une, vu qu'elle a probablement plus de co... Enfin, bon.
Âme soeur: Désolé Etienne, les lèvres de Casey sont quand même plus douces.

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MessageSujet: Re: Friendship doesn't need magic [P.V] fini   Friendship doesn't need magic [P.V] fini Icon_minitimeSam 6 Avr - 0:35

C’était incroyable comme les choses semblaient parfois reprendre leur cours comme si elles n’avaient jamais été interrompues. Les vacances d’été, bien qu’elles avaient duré deux mois et avaient bien remplies, me semblaient désormais loin comme si finalement, elles n’étaient jamais arrivées. Je n’avais pourtant rien oublié, de ma semaine avec Etienne jusqu’à cet après-midi avec Casey, en passant par les lettres de Daphne, Tess, je me souvenais de tout dans les moindres détails –et je souriais en y repensant. Mais tout cet ordre dans lequel ma vie s’était soudain agencée, en particulier dans mes relations, me paraissait si serein que c’était comme s’il en avait toujours été ainsi. Pourtant, lorsque j’y réfléchissais, je réalisais à quel point les choses avaient changés, et à quel point j’en étais heureux aussi, comme si chaque seconde nouvelle qui passait apportait son lot de surprise dans un petit paquet doré qu’il me fallait déballer avec précaution sans plus attendre, oui, comme si tout était un cadeau. Il fallait dire que je prenais vite goût aux choses que j’appréciais, et j’avais toujours été ainsi. Peut-être que je fonctionnais au coup de cœur, me disais-je en repensant à tout ça parce que c’était bien souvent soudain et parfois inexplicable, mais une fois que j’étais accroché, j’avais bien du mal à m’éloigner. J’avais pris certaines habitudes, du moins celle d’être entouré de gens que j’aimais et qui me le rendait bien, et je ne voyais aucune raison de changer ça. Je me disais étrangement que j’étais bien, simplement bien, et que les quelques ombres m’étaient moins obscures, moins difficiles à affronter. Je comprenais enfin ce que ma sœur entendait par les années Poudlard, les belles années qu’elle disait. J’étais jeune, j’étais bien, et les années à venir me paraissaient lointaines, vagues, et je les attendais sans y penser. Oui, pour une fois dans ma vie je pouvais le dire : je vivais l’instant présent.

Le retour à Poudlard n’avait donc pas été difficile, au contraire, c’était comme si tout avait toujours été ainsi. La première semaine s’était déroulée à une vitesse folle, surtout car j’avais retrouvé toutes les personnes qui m’était chères et les avoir en face et non sur papier par lettre était toujours plus agréable. Evidemment, il y avait eu les premières réactions concernant Casey et moi… Et j’avais vite réalisé qu’elles m’étaient égales. Les garçons de mon dortoir s’en étaient donnés à cœur joie au début bien sûr, les rires et les remarques fusaient, quelques félicitations et jalousies aussi. C’était nouveau pour moi d’être envier, mais je comprenais très bien d’où cela venait. La Poufsouffle, ma Poufsouffle, était mignonne et amusante, elle ne prenait la tête de personne, souriait toujours, faisait des pâtisseries délicieuses et sans même le réaliser, la plupart des garçons du niveau la trouvaient jolie lorsqu’ils l’observaient deux minutes. Certes, elle n’essayait pas trop de sortir du lot, et nous avions ça en commun, mais vu les remarques de mes camarades je comprenais bien qu’ils se mordaient les doigts de ne pas y avoir fait attention plus tôt. Je restais calme face à leurs remarques, Etienne s’énervait parfois plus vite que moi-même, parce que je me résonnais en me disant que c’était un truc de garçons de notre âge. Au fond, je concluais simplement que malgré tout, Casey sortait avec moi et non avec eux, et qu’il n’y avait aucune raison que cela change.

J’avais aussi eu le plaisir de voir un groupe d’amis se former étrangement, réunissant toutes les personnes que j’appréciais ou presque. Etienne et moi étions toujours le duo gagnant bien entendu, mais il y avait aussi Tess, qui elle-même était amie avec Casey, qui s’entendait bien avec Padma qui appréciait Aria et mis bout à bout, je me retrouvais à passer quelques bons moments avec toute cette petite bande réunit plus ou moins, et c’était toujours des heures un peu hors du temps où je ne pensais qu’à m’amuser. La rentrée nous avait presque rapprochés, comme si nous avions compris pendant l’été que nous tenions chacun à l’autre et j’étais loin des années précédentes ici à jongler entre les différents groupes, évitant ceux avec qui j’étais en conflit, ceux qui ne s’appréciaient pas, etc. Evidemment, il y avait toujours Clea qui sortait du lot mais je ne tenais pas à ce qu’elle soit mêlée à tout ça. Elle était mon petit trésor, ma meilleure amie avec qui je partageais les choses un peu en secret et notre relation n’avait jamais impliquée personne d’autre que nous deux, et ça me convenait ainsi. Il restait cependant une autre Serpentarde que je ne pouvais pas intégrer dans la « bande » : Daphne. Nous ne nous étions pas vraiment retrouvés depuis la rentrée, mais je comptais bien y remédier en passant cet après-midi avec elle. J’avouais qu’au fond, j’avais hâte de la retrouver car depuis la fin de l’année dernière, et surtout le début de ma relation avec Casey, les complications avec la Serpentarde s’étaient envolées et je ne doutais plus du fait que nous puissions avoir une relation normale, ou presque, elle et même, et être amis. J’arrivais donc de bonne humeur et légèrement en avance à notre rendez-vous, m’asseyant près des citrouilles, et je regardais pendant quelques temps le parc en laissant mon esprit vagabonder avant d’être surpris par un bruit puis une présence. Je me retournais et mes lèvres s’étirent en un sourire lorsque je vis Daphne s’asseoir à côté de moi sans me lancer un regard, l’air majestueux comme à son habitude.


- Salut. J’hochais la tête avec un petit rire devant son visage impassible et impériale. Mais je ne répondis rien car elle avait fermé les yeux un instant et les miens furent attirer par les paillettes de ses paupières qu’elle avait maquillé de noir, chose qu’elle ne faisait pas habituellement et ça ressortait sur sa peau blanche. Lorsqu’elle les ouvrit à nouveau, ses azurs furent accentués par la noirceur du maquillage et j’eus un petit sourire admiratif. Ta princesse t’a manqué depuis la dernière fois ? Elle finit par se tourner vers moi pour me lancer son fameux sourire en coin et j’haussais les sourcils, faussement surpris comme si je ne comprenais pas de quoi elle parlait. Si tu dis non, c’est à tes risques et périls, tu verras pas ce qu’il y a dedans. Et encore, ce sera rien comparé au reste.

Ce fût à ce moment que je réalisais qu’elle avait quelque chose à sa gauche, et je me penchais un peu pour moi –c’était une pochette. Je fronçais les sourcils étonnés, cherchant à comprendre ce que cela pouvait être, sans grand succès. Je ne pouvais pas m’empêcher cependant d’avoir un sourire car elle avait fait une référence à notre dernière lettre, et je retrouvais cette atmosphère un peu taquine qui nous entourait à chaque fois que nous étions ensemble, cette ambiance qui m’avait honnêtement manqué pendant les vacances car elle était unique. Je ne l’avais qu’avec elle, et c’était sûrement pour ça qu’on avait une relation hors de tout autre groupe, voire de normes.

- Tu aimerais bien pas vrai ? Répliquai-je du tac au tac avec le même sourire. Je vois d’ailleurs que tu t’es fait belle pour moi, voilà qui est très gentil de ta part ! Riais-je en désignant ses vêtements puis son maquillage. Je te taquine… M'excusai-je finalement avec un petit rire. En vrai, ça te va super bien. Je lui fis un petit sourire, avant de me concentrer sur la pochette. Alors, c’est quoi ça ? C’est pour moi ou c’est un faux appât pour me tenir calme ?

Parce que je ne voyais pas trop pourquoi elle voulait m’offrir quelque chose, au contraire, et je connaissais ses techniques pour m’amadouer –je n’allais pas craquer ! Mais je devais bien avouer qu’elle avait attisé ma curiosité et que pendant un instant, je ne fis plus attention à sa peau diaphane sous ses vêtements et son maquillage foncé qui accentuaient, je trouvais, sa fragilité mais la mettait en valeur.

- Mais bon, ce sera pas aussi pire que ce que je réserve au choixpeau…

Ah ça ! Je dus me retenir pour ne pas éclater d’un rire joyeux, fier de voir Daphne chambouler dans sa vision de ses maisons. En effet, sa petite sœur, la fameuse Delilah, était désormais à Serdaigle et il me semblait que ce n’était pas du tout les plans de la Serpentarde. Mais je n’allais pas non plus m’en réjouir devant elle, parce qu’elles étaient séparées dans deux maisons bien éloignées et que d’une manière je le vivais avec Clea ou Aria, que je considérais comme des sœurs.

- Je suis sûr que Delilah sera très heureuse à Serdaigle. Toutes les maisons se valent. Je ne pus m’empêcher d’avoir un sourire satisfait. Et puis attends, ça aurait pu être pire… Elle aurait pu aller à Gryffondor ! La taquinai-je, mimant une mine effarée. En tout cas, elle ne te ressemble pas autant que je l’aurais cru, mais y a un air de famille. Parce que oui, je l’avais observé, et je n’allais pas tarder à tenter une approche d’ailleurs… ! Tu sais si elle se plait à Poudlard ? Ça doit vous faire bizarre non, entre la Pologne, Londres, Poudlard… Vous êtes jamais fixées ! Fis-je remarquer, curieux.

Car après tout maintenant que nous étions amis, nous pouvions dépasser les simples chamailleries et parler un peu –au fond je ne demandais que ça, en connaître un peu plus sur elle.

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Daphne Kasperek


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MessageSujet: Re: Friendship doesn't need magic [P.V] fini   Friendship doesn't need magic [P.V] fini Icon_minitimeMer 10 Avr - 13:37

J’avais commencé ce travail sur moi cet été. Parce qu’à Londres, ceux avec qui je trainais prenaient tout à la légère, rien ne semblait les atteindre et elles restaient toujours cool quoi qu’il arrive, comme si le fait de rester inébranlable de la sorte faisait que l’issue se terminait toujours correctement. C’était cool, et je voulais être cool aussi. Surtout que parfois, c’était un peu mal barré, et il y avait vraiment eu des fois où j’avais senti le coup venir qu’on allait se faire choper, que ça allait mal se passer, et je ne savais pas trop quoi faire pour m’en sortir. Mais il y avait toujours l’un d’entre eux pour trouver une solution et parlementer, toujours avec cette désinvolture qui me fascinait parce qu’elle était passe partout et que j’étais incapable de faire pareil, parce que très souvent pour ne pas dire tout le temps, c’était les nerfs qui prenaient le dessus. Je n’étais pas partisante de la passivité mais plus de l’action. J’étais en train de comprendre cependant que même en faisant croire que ça nous passait au-dessus de la jambe, ce n’était pas forcément ne rien faire. Même dans la plus apparente des inactivités, il y avait de quoi faire.

Puisque Hansen était mon cobaye à peu près en tout, aujourd’hui ne serait pas vraiment différent. Par contre, avec lui, je savais déjà que ce serait un peu plus difficile, parce que quoi qu’il arrive il finissait toujours par me foutre en rogne. Toujours. En faisant croire qu’il le faisait pas exprès mais c’était parce qu’il le faisait pas exprès que c’était fait exprès. J’en étais persuadée. Mais si je lui disais pas que j’avais pigé, ça me laissait une longueur d’avance, et lui il avait plus qu’à me courir derrière. Et mener la marche, ça me plaisait bien.

- Tu aimerais bien pas vrai ? Je vois d’ailleurs que tu t’es fait belle pour moi, voilà qui est très gentil de ta part !

Et voilà qu’il commençait à peine les premières paroles prononcées ! Tu restes cool, tu restes cool, tu restes cool. Je suis cool. Et puis à part pour moi, je me faisais belle pour personne non mais qu’est-ce qu’il croyait ! Mais au moins, il l’avait remarqué, ce qui n’était pas tant me toucher.

Je suis cool.

- Qui te dit que je retrouve pas quelqu’un d’autre après ? Soulevai-je comme ça, comme si on était en train de se demander ce que nous avait concocté comme cours Kelsey pour le début de semaine. Finalement, c’était pas si compliqué que ça !

J’allais quand même pas lui laisser penser que toutes ces attentions étaient tournées vers lui non mais ça va pas ?! Je lui faisais des dessins déjà, il voulait pas non plus qu’on déroule le tapis rouge (couleur de sa maison de naze en plus) pour pas qu’il se salisse les fesses dans le potager ?!

- Je te taquine…. En vrai, ça te va super bien.


- C’est justement un peu l’idée, continuai-je moi aussi, mais je souriais.

Se répondre de cette façon, ça par contre ça ne changeait pas et c’était tellement naturel qu’on fasse comme ça que je ne faisais même plus vraiment attention.

- Alors, c’est quoi ça ? C’est pour moi ou c’est un faux appât pour me tenir calme ?

T’inquiète pas qu’il avait pas oublié l’essentiel ! J’étais contente de ce petit effet de surprise, parce que même s’il avait l’air aussi décontracté que je l’étais ça montrait bien que sa curiosité demeurait bien présente. Du coup, comme c’était moi qui tirais là aussi le bout de son nez, il allait patienter et attendre encore un peu… J’allais lui donner de toute façon, alors cinq minutes avant, cinq minutes après, ça allait changer quoi ?

- Tu verras bien assez tôt. Mais ça ne t’empêche pas de tenir calme quand même. Tu vois que moi aussi je peux être dompteur de fauves ! J’arrivais même à plaisanter sur sa maison, j’espérais qu’au moins il allait remarquer l’effort !

Je pris une grande inspiration. Parler des maisons, c’était un sujet un peu sensible, et je me sentais prompt au démarrage à n’importe quel moment ; mais il ne fallait pas, mais c’était bien beau de se dire qu’il ne fallait pas mais alors en attendant… C’était facile d’avoir la volonté, mais alors, c’était tout aussi facile de flancher…

- Je suis sûr que Delilah sera très heureuse à Serdaigle. Toutes les maisons se valent.


Ben non. Serpentard c’était et ça restait la meilleure, il pouvait dire ce qu’il voulait, c’était pas ça qui allait me faire changer d’avis. J’allais pas me mettre à aimer Serdaigle pour lui faire plaisir ou pour faire plaisir à Delilah. J’aimais Delilah tout court, et c’était bien suffisant. Pour moi, sa maison, elle ne comptait pas, et puis même j’en venais à me dire que ce qui me faisait le plus chier, c’était pas tant Serdaigle en soi, mais plutôt d’être séparée de ma sœur. Comme si même en étant dans le même château, il y avait des barrières qui se dressaient devant nous, et ça me faisait peur parce que je ne voulais pas la perdre. J’avais imaginé tellement de scénarios sur son entrée à Poudlard et sur tout ce qu’on ferait ensemble, alors forcément j’étais déçue…

- Et puis attends, ça aurait pu être pire… Elle aurait pu aller à Gryffondor !

- Ah non, même dans le pire de mes cauchemars, pas possible, raillai-je. Serdaigle c’était un sale coup peut être, mais Gryffondor, ça faisait office de trahison !

De toute façon, comme je l’avais dit à Delilah, c’était pas de sa faute à elle, mais à celle du Choixpeau, ce truc tellement moisie que je comprenais même pas pourquoi on s’en servait pas en guise de serpillère qu’on lui trouve un peu une utilité, autre que celle de dire des conneries à tout bout de champ !

- En tout cas, elle ne te ressemble pas autant que je l’aurais cru, mais y a un air de famille.

Ouais bah la ressemblance, ça voulait rien dire… Y’avait des signes distinctifs qu’elle tenait de l’autre et pourtant… Je me contentais de hausser les épaules. Ca faisait partie des sujets dans lesquels j’avais pas forcément envie d’entrer, et puis pour dire quoi ? D’accord c’est vrai que physiquement on avait rien à voir, mais ça ne changeait rien au fait qu’elle était ma sœur !

- Tu sais si elle se plait à Poudlard ? Ça doit vous faire bizarre non, entre la Pologne, Londres, Poudlard… Vous êtes jamais fixées !


C’était pour ça que je préférais les lettres. Quand ça évoquait quelque chose de trop personnel comme ça, j’avais le temps de m’énerver dans mon coin, et de réfléchir après. Là, l’exercice était bien différent. Je l’observais une seconde ou deux en fronçant les sourcils. Il n’y avait rien dans son regard qui trahissait quoi que ce soit si ce n’est juste de l’attrait. De l’attrait, c’est tout. Il n’y avait rien derrière, du moins c’était ce qu’il laissait paraître. C’était sûrement à cause de notre toute première rencontre ça : je n’arrivais jamais complètement à me laisser aller avec Sebastian parce que j’avais toujours le sentiment qu’il se tramait quelque chose, alors que pourtant je n’avais jamais cette impression là avec… Alistair par exemple. Là-dessus avec Sebastian, ça ne changeait pas, il y avait toujours cette part de défensive, même inconsciente qui faisait que je ne me sentais pas en sécurité.

- Ben pas tant que ça, en Pologne, on y est jamais retourné depuis qu’on est parti et puis tous les autres élèves font pareil pour Poudlard, donc c’est pas si étonnant… éludai-je en faisant attention de bien choisir mes mots. Je voulais juste qu’il me demande pas pourquoi on y retournait pas. Oh et puis qu’il demande. J’allais lui mentir. Maintenant on a notre appart’ à Londres, il est pas génial mais au moins, il nous flotte pas au-dessus de la tête, c’est le principal.

Je lui donnais un autre os à ronger. J’avais pas trop spécialement envie de parler des problèmes d’argent qu’avait mon père, mais c’était pas non plus comme s’il les connaissait pas, alors à choisir…

…Bon, c’était le bon moment pour lui donner le cadeau !

Comme je m’étais redressée, je me tournais vers ma pochette à dessins et en sortir celui que j’avais fait de la vue de Greenwich, comme il m’en avait parlé. Il allait reconnaître tout de suite de toute manière, comme il avait dit s’y rendre souvent…

- Tiens… tu vois que c’était pas un mensonge, constatai-je, parce qu’il avait douté, j’en étais certaine, comme si lui n’était jamais vraiment très sûr, comme je ne l’étais pas non plus. Il y eu un silence qui commença très vite à me gêner, surtout que j’étais en train de guetter comment il allait réagir. Je ressentais tout à coup le grand besoin de me justifier, c’est pour le collier du bal de Noël, expliquai-je en restant calme, mais je sentis mon cœur se mettre à battre plus vite d’appréhension. Je n’avais pas l’habitude d’offrir des dessins à part à Delilah, et Alistair ça ne s’était pas passé dans la même configuration, donc c’était pas pareil.

Au moins, maintenant, même là-dessus, il ne me devançait plus. Et je gagnais encore quelques mètres. Sauf que la ligne d’arrivée, elle était encore loin.
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Sebastian Hansen


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MessageSujet: Re: Friendship doesn't need magic [P.V] fini   Friendship doesn't need magic [P.V] fini Icon_minitimeLun 22 Avr - 23:50

C’était étrange de retrouver Daphne avec qui j’avais parlé seulement par lettre cet été et même si je reconnaissais dans la forme de ses lettres, penchées et vives comme un éclair, un peu de son air mutin, l’avoir en face était totalement différent. C’était beaucoup plus risqué, pour elle comme pour moi, car nous n’avions pas un temps d’attente entre chaque phrase, tout était direct et spontané. Nous pouvions donc bien plus rapidement nous énerver et nous disputer, tout comme nous retrouver dans des situations embarrassantes. Pourtant par écrit, j’avais découvert une Daphne beaucoup plus douce et plus ouverte, qui malgré ses commentaires toujours un peu tranchant, pouvait parler d’elle avec beaucoup moins de gêne bien que je devinais à quel point elle devait peser ses mots entre chaque coup de plume sur le parchemin. Je me demandais toujours pourquoi elle faisait preuve d’une telle prudence, ce qu’elle voulait cacher et inlassablement, je revenais à cette fois où j’étais entrée par erreur dans cette douche et que je n’avais pu éviter de regarder les marques dans son dos qui encore aujourd’hui grinçaient dans ma poitrine. Je me sentais toujours particulièrement impuissant, j’avais beau me faire tous les scénarios possibles, aucun ne semblait vraiment correspondre. J’avais du mal à croire que c’était son père, non seulement pour la manière dont elle avait réagi quand je l’avais envisagé, mais aussi car elle me parlait parfois de lui, même si ce n’était qu’un mot dans une phrase, et que je supposais que s’il était violent elle aurait préféré passer sa présence sous silence. Finalement, ce n’était pas tant une curiosité avide que je voulais combler, mais surtout l’inquiétude qui me rongeait doucement mais sûrement. Je ne cessais de me demander si aujourd’hui encore, Daphne était en danger, et si quelqu’un pouvait la protéger –d’une certaine manière, elle m’apparaissait extrêmement fragile. Mais intouchable, si bien que ma seule consolation était de veiller sur elle de loin, sans trop qu’elle me remarque pour surtout qu’elle ne se replie pas sur elle-même.

- Qui te dit que je retrouve pas quelqu’un d’autre après ?

J’eus un petit rire et haussai les épaules, nullement embêté. Je savais que Daphne plaisantait, mais si j’y réfléchissais, sa vie sentimentale ne me concernait plus. J’étais plutôt inquiet que l’on s’occupe mal d’elle, mais autrement, je n’avais aucun droit de commentaires. Je ne l’avais jamais eu certes, mais je ne pouvais ignorer ces moments où j’avais froncé les sourcils en voyant ses camarades de Serpentard lui tourner autour, car à ce moment, c’était moi qui voulait jouer avec ses cheveux et effleurer sa joue en riant, comme si de rien n’était. Aujourd’hui, les choses avaient évolué dans un sens plus facile. J’avais Casey qui me suffisait, et c’était elle que je voulais tandis que Daphne devenait… Une amie ? Elle était encore trop méfiante pour l’avouer, sûrement. Mais c’était le cas, ne m’inquiétais-je pas pour elle ? Je ne savais que trop bien à quel point elle se cachait et je ne voulais pas que tout le monde la croit aussi froide et forte qu’elle le prétendait. Elle l’était, mais à l’intérieur subsistait quelque chose de beaucoup plus doux qui refusait de prendre le dessus. Ce quelque chose, je l’avais vu lorsqu’elle avait pleuré dans mes bras, lorsqu’elle avait soigné mon épaule, lorsque nous avions fait du Quidditch ensemble, ce n’était que des minutes volées mais je refusais de les oublier tant elles étaient précieuses. Et ceux qui y avait accès, à ces minutes, devaient les chérir comme il se doit.

- Dans ce cas-là, je devrais le prévenir que tu es dangereuse… Riai-je pour embêter Daphne.
Nous avions toujours un peu ces jeux, ces sous-entendus où je la décrivais comme dangereuse, et après tout j’avais quelques preuves à l’appui –même si c’était moi qui l’avait plaqué contre le mur de la tour d’astronomie ce soir-là, près presque à la frapper sous la colère et la tristesse. En y repensant, je voyais à quel point nous étions partis du mauvais pied, et comment elle avait dû me haïr, surtout que désormais j’avais une nouvelle pièce du puzzle, ses cicatrices, qui me laissait deviner à quel point ce sujet devait être sensible pour elle. Je lui fis donc un sourire plus doux, ne pouvant m’empêcher de la complimenter un peu, comme pour contrebalancer les blagues que j’avais fait qui, j’espérais qu’elle le comprenne, n’était qu’un humour un peu taquin –après tout, n’était-ce pas ainsi que nous fonctionnons elle et moi ?


- C’est justement un peu l’idée.

J’hochais la tête, un peu amusé. Je n’étais pas habitué à la voir jouer les filles mais je ne pouvais pas oublier ce bal où elle avait brillé dans le tissu vert satiné de sa robe qui l’avait tant mise en valeur que j’avais eu la constance impression qu’on l’observait de toute part durant la soirée. Pouvais-je le reprocher aux autres ? Encore aujourd’hui, je ne pouvais pas fermer les yeux sur la courbe de ses lèvres, sur les paillettes de ses yeux qui maintenant se trouvait jusque dans ses paupières éclairées par le doux soleil de septembre. Daphne était belle, c’était un fait –même si le reconnaître me gênait toujours un peu.

- Tu verras bien assez tôt. Mais ça ne t’empêche pas de tenir calme quand même. Tu vois que moi aussi je peux être dompteur de fauves !

J’éclatais de rire et pour toute réponse, je me contentais de grogner en imitant un lion, agitant ma main comme si c’était une pate pleine de griffes près à attaquer Daphne –entre ça et les moutons avec Etienne, j’étais vraiment servi niveau imitation animale ! Je ne pouvais que m’amuser de sa référence à ma maison, la hache de guerre étant presque enterrée à ce sujet même si j’avais l’impression parfois que nous avions simplement décidé d’arrêter d’évoquer les sujets qui fâchent. Elle avait trop d’honneur pour avouer ses erreurs de toute manière, ou même pour les reconnaître comme telles.

- Ah non, même dans le pire de mes cauchemars, pas possible.

Je ne préférais pas répondre, me contentant de lui tirer la langue. Je ne savais pas jusqu’où nos blagues pouvaient rester des plaisanteries justement, et je ne voulais pas tenter le diable. Parler de Delilah était nettement moins risquer, bien que je n’étais pas sans ignorer les instincts protecteurs de Daphne envers sa petite sœur.

- Ben pas tant que ça, en Pologne, on y est jamais retourné depuis qu’on est parti et puis tous les autres élèves font pareil pour Poudlard, donc c’est pas si étonnant… Maintenant on a notre appart’ à Londres, il est pas génial mais au moins, il nous flotte pas au-dessus de la tête, c’est le principal.

J’hochais la tête lentement, la regardant doucement choisir ses mots sans trop me regarder. J’entrapercevais dans son hésitation un peu de sa douceur, sa fragilité qu’elle contenait. Je ne voulais surtout pas la brusquer mais à la fois, je ne voulais pas qu’elle pense que tout ça ne m’intéressait pas. Je ne voulais pas dévier les sujets comme si de rien n’était, comme si cette infime part d’elle me suffisait. Je désirais la connaître, la comprendre, et j’hésitais toujours sur comment atteindre ce but sans la faire fuir.

- Vous n’avez pas envie d’y retourner ? T’as pas de la famille là-bas ? Demandai-je prudemment. Il ne fallait pas la brusquer, me répétai-je. J’aimerais beaucoup voyager en Europe, mais mes parents ne bougent plus trop, peut-être que j’arriverais à les convaincre un jour !

Je savais que mes mots étaient vains car avec la maladie de Tom, nous étions cloués à Londres. Et pour la suite, pour le futur… Je ne voulais même pas imaginer.

Heureusement, Daphne choisit ce moment pour enfin me dévoiler le contenu mystère de la pochette. Timidement, je pris le dessin dans mes mains, sans dire quoi que ce soit, légèrement troublé.


- Tiens… tu vois que c’était pas un mensonge. C’est pour le collier du bal de Noël.

Je ne savais pas ce qui m’étonnait et me touchait le plus. Le fait qu’elle m’ait fait un cadeau ? Ou que ce cadeau soit un dessin, quelque chose de tout à fait personnel et unique ? Ou que le dessin représente Greenwich, mon endroit favori à Londres, dont je lui avais parlé et dont elle se souvenait ?

Je fus incapable de répondre et pendant un long moment, je passais mes doigts sur le papier en souriant. C’était magnifique, doux et extrêmement bien fait, comme si ce dessin avait quelque chose de sa dessinatrice.


- Le collier oui… Murmurai-je lentement. Elle n’avait pas besoin de justifications, qui me paraissaient légèrement fausses d’ailleurs. C’est vraiment beau. Tu t’es souvenu que j’aimais cet endroit… Il t’a plu alors ? Demandai-je timidement, me tournant finalement vers elle avec un grand sourire. Je vais le garder précieusement. Ajoutai-je également, avant de regarder à nouveau le dessin.

Car entre mes doigts, je tenais finalement une preuve, une simple preuve, que Daphne et moi ne nous détestions pas, probablement car dans le tracé de ses crayons, il y avait quelque chose de trop
vrai pour que nous soyons dans le faux.

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MessageSujet: Re: Friendship doesn't need magic [P.V] fini   Friendship doesn't need magic [P.V] fini Icon_minitimeMer 1 Mai - 22:59

Je comprenais pas cette manie qu’ils avaient, les autres élèves, à vouloir parler de leur vie, de leur famille, de tout ce qui pouvait se rapporter de près ou de loin à l’avant Poudlard. Cet avant Poudlard que je cherchais à fuir le plus possible, lequel j’y mettais également le plus de distance, les années défilant n’y étant pas pour rien, mais malheureusement, ça n’empêchait pas la blessure de rester la même : peut être avait-elle cicatrisé, mais en dessous, il ne fallait pas s’imaginer que la douleur que la douleur n’était pas aussi intense, parce qu’elle restait inchangé comme le premier jour. C’était pas quand on tombait net les genoux sur le béton, qu’ils sont tout écorchés, que ça fait mal et que ça donne envie de pleurer ; sur le coup on se dit qu’il y a rien de plus douloureux, surtout quand ensuite on le nettoie avec de l’eau, que la peau va jamais redevenir comme elle l’était avant l’accident et qu’elle va rester comme ça pour toujours. Puis les jours passent, et sans même qu’on fasse attention parce qu’on fait autre chose la blessure disparait pour ne plus que devenir un mauvais souvenir, et on finit même par oublié comment on a crié quand s’est vautré par terre une semaine plus tôt, et on se demande bien pourquoi on a fait autant de manières. Là, ça avait rien à voir, parce que c’était comme si l’autre avait pris garde d’entretenir mes blessures pour qu’elles ne se résorbent jamais complètement, et quand on pense qu’elle va finir par fondre comme neige au soleil, on enfonce de nouveau la petite pique pour qu’elle ne cesse jamais comme quand on se tape le gros orteil dans un coin de meuble et que comme par hasard, c’est celui-là qui va se recogner dans l’angle même où il est déjà affaibli. Aujourd’hui, elle n’existait plus, mais il me suffisait d’un effort de concentration pour me rappeler de l’effet intense que ces maux pouvaient procurer, parce qu’ils avaient fini par être implantés dans ma chair éternellement, marqués au fer rouge, et que si de l’extérieur on ne pouvait pas les voir, la souffrance, elle ne s’était jamais transformée.

Ce que je cherchais à fuir, ils voulaient le préserver, cette enfance disparue mais dont les anecdotes les font encore vivre. Sauf que ça marche pas pareil quand justement d’enfance, on en a pas eu.

- Vous n’avez pas envie d’y retourner ? T’as pas de la famille là-bas ?


Je poussai un soupir, toujours en regardant au loin, mais avec la ferme envie de ne pas répondre. Sans doute que c’était légitime pour tout le monde comme question,, mais est-ce que les gens se rendait une seconde compte que ce que c’était de pénétrer comme ça, sans autorisation dans la vie des autres ? De prendre la position de voyeurisme, cette putain de curiosité qui était peut être salvatrice pour eux, mais moi, c’était comme si on me prenait les bras, les jambes, tous les membres et qu’on les broyait, qu’on les hachait menu comme pour me dire que je pouvais faire ce que je voulais, j’avais des liens là bas, et ça quoi que je fasse, quoi que j’en pense, je ne pouvais pas les couper.

Je ne pouvais tout simplement pas les couper.

Et voilà que la meilleure solution, c’était de mentir, et puis c’était ce que je faisais de mieux, Ana avait pu aisément s’en rendre compte, après ce qui s’était passé dans le bureau de Katie Jones. Hansen voulait des réponses ? Il n’en avait pas précisé le titre, donc je pouvais lui balancer n’importe quoi finalement, tant qu’il avait son os à ronger, ça lui irait bien. Ça m’évitait de m’emporter aussi, alors tout le monde était gagnant. Et puis… je n’avais que ça à lui offrir.

- Ben si, je pense qu’on va finir par y retourner, mais quand on pourra. C’est bien beau d’avoir des envies, mais faut suivre derrière, raillai-je sans me priver, parce que là-dessus, j’avais la tête sur les épaules. On avait même pas la tune pour partir en vacances, fallait pas déconner ! C’était qu’un exil provisoire de toute façon.

Que provisoire.

- En plus, nan, y’a plus personne. L’autre ne comptait pas. Quant à mes grands parents… ouais ils y étaient mais en fait, je voulais que Sebastian arrête, et c’était le meilleur moyen, parce que je lui laissais rien sur quoi rebondir.

Par moments, ce que je voulais, c’était le secouer pour lui dire que hoho, tu te rappelles pas ce qui se passe quand on évoque des sujets comme ceux là ? C’est ça que tu veux ? Te battre encore ? Là-dessus il était Gryffondor, on pouvait pas le nier, mais pfff, j’avais passé le stade où je le voulais en bouc émissaire, j’en avais trouvé d’autres depuis, j’étais pas dans le mood là.

- J’aimerais beaucoup voyager en Europe, mais mes parents ne bougent plus trop, peut-être que j’arriverais à les convaincre un jour !


Lui avait l’air d’avoir moins de difficultés que moi, ou alors, c’était peut être que juste pour la politesse.

- Déjà après Poudlard, on pourra faire ce qu’on veut, donc au pire, t’attends jusque là… Ou alors tu te barres, mais je serais toi, je le ferais pas, parce que tu tiendrais pas deux jours en pleine nature ! Voilà, j’étais plus douée dans les boutades, et Sebastian, c’était une vraie pièce de choix.

Je pouvais pas me projeter aussi loin, parce que c’était plus compliqué que ça ; je pouvais pas laisser ma sœur et mon père, sans être certaine qu’ils allaient sans sortir tous les deux, et puis quand Delilah allait terminer Poudlard, ça allait être bire parce que papa allait se retrouver tout seul sinon, et j’allais pas le laisser seul, certainement pas.

Et le reste, c’est cadeau ! Non sérieux, ça avait intérêt à lui plaire, parce que je m’étais pas casser le cul pour lui pour rien du coup, je le lâchais plus quand je lui redonnais le dessin, attendant le moment où il allait sourire. Non mais tu vas sourire oui ???

- Le collier oui…


Vas y, cache ta joie, je te dirais rien ! Même quand il faisait rien, il m’énervait ! Non en fait, c’était à rectifier : c’était SURTOUT quand il faisait rien qu’il m’énervait et par moments, j’avais envie de le brancher à une prise électrique pour voir si par miracle, il aurait pas eu plus de réactions, mais ça allait me retomber dessus, parce qu’il attirait les emmerdes comme les maladie, et pour pouvoir s’en décoller après, c’était plus un cadeau empoisonné qu’autre chose, non mais non.

- De rien, rajoutai-je avec mauvaise foi ; il fallait que ça sorte désolée, après, c’était pas à moi de venir apprendre les bonnes manières !

Pour une fois que je faisais des efforts, que je… merde !

- C’est vraiment beau. Tu t’es souvenu que j’aimais cet endroit… Il t’a plu alors ?

Comme je le matais en faisant la gueule – non mais pas mater comme « mater », c’était de l’autre sens de mater dont je parlais – je fus désarçonnée par ses lèvres étirées en un grand sourire et je restais un peu con, prise au dépourvu. Je me dis que le mieux, c’était de faire un geste, n’importe quoi pour débloquer ma gêne, et je passais une main dans mes cheveux, que le vent était venu inopportunément ramener devant mes yeux.

- Pourquoi ça t’étonne, tu penses que j’écoute pas quand les gens parlent ? Sympa… je me cachais derrière mes bougonneries, mais il avait dit que c’était beau, et comme c’était un compliment, il y avait mon cœur qui avait réagi un peu moins posément que d’habitude, et je pouvais affirmer que c’était vrai, parce qu’il y avait eu quelques battements plus forts que les autres. Mais ouais, c’est vrai que c’était joli, c’est pour ça que je l’ai dessiné, sinon, j’aurais pas fait ça, précisai-je.

Parce qu’avec Sebastian, j’avais parfois encore un peu du mal à être complètement honnête comme si tout à coup, à cause de ça, j’allais me retrouver foudroyée d’avoir voulu « copiner » avec lui.

- Je vais le garder précieusement.

Cette fois, je me détendis pour de bon ; c’était qu’il devait l’aimer, puisqu’il le disait, et moi, quand on me disait que je faisais du bon travail, ça me faisait plaisir, même si devant lui, j’essayais quand même de me tenir un peu un minimum.

- T’aime Greenwhich juste pour l’endroit, ou parce qu’il y a une histoire particulière ? demandai-je, et oui, ce n’était pas dans mes habitudes de m’intéresser autant à lui, mais comme maintenant on était copains, il fallait bien que je fasse comme tous les copains faisaient, et ça, ça en faisait partie, et puis en fait plus ça allait plus je voyais bien que j’avais de terribles lacune, et qu’à m’acharner sur lui, et bien… je ne savais pas grand-chose, surtout que là ça ne m’avançait à rien de dangereux je crois.

Comme j’en avais marre d’être assise par terre, je me hissai sur mes pieds sans prévenir ; à côté de nous il y avait de petites citrouilles, et j’allais grimper dessus en me mettant debout sur elle, avant de me laisser tomber à califourchon dessus, en me retenant avec mes mains. J’éclatais de rire, avant de questionner encore :

- Tu vas y’aller à la première sortie à Pré-au-Lard ? Cette fois, c’était bon, on était en troisième année, donc mon père avait signé l’autorisation que je me rende au village quand les sorties étaient programmés par l’école. Je vais y aller avec des plus grands que je connais, ils me l’ont proposé, et il paraît qu’ils connaissent plein de coins trop bien qu’on parle jamais aux élèves !

Je trouvais de plus en plus ma place au sein de ma maison, sûrement qu’Alistair n’y était pas pour rien parce que depuis que je trainais avec lui, je m’ouvrais un peu plus, et même que les gens commençaient à m’apprécier et que je les appréciais – parfois – aussi.
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MessageSujet: Re: Friendship doesn't need magic [P.V] fini   Friendship doesn't need magic [P.V] fini Icon_minitimeMer 8 Mai - 22:42

Parfois, je me demandais à quoi ressemblait la vie de Daphne en Pologne. C’était un milieu, visiblement, tellement différent, bien moins urbain. J’étais sûr que cette impulsivité se fondait dans la nature, et que la jeune fille y évoluait sans problèmes. Sûrement ne la voyais-je pas dans un minuscule appartement, parce que c’était comme un oiseau en cage, ce qui ne lui correspondait pas le moins du monde. Elle avait ce côté si farouche, qui n’avait aucune limite et sûrement pas celle que lui imposait quatre murs gris et un plafond humide. J’étais persuadé que la Pologne lui correspondait bien plus, et que les grands espaces devaient lui manquer. Je me rappelais d’ailleurs que c’était l’une des premières choses dont nous avions parlé, et qu’elle m’avait précisé. Les grands espaces de Pologne. Combien elle devait être paisible dans des immenses plaines, avec le vent qui jouait dans ses cheveux et ses mains avec un peu de terre sous les ongles. J’ajoutais sa petite sœur au tableau, et je comprenais que ce n’était que dans ce genre d’instant que Daphne devait être totalement honnête. C’était comme si elle avait laissé une partie d’elle là-bas, cachée et enfermée, et que je ne pourrais jamais en retrouver la clef. Elle ne voulait sûrement pas que quiconque la trouve d’ailleurs et à vrai dire, cela me rendait un peu triste. Je voulais percer son mystère, pas par curiosité ou par satisfaction, mais parce que j’avais l’impression que tout lui était lourd à porter et qu’elle se réfugiait dans une carapace. Etait-ce naïf de dire que je voulais simplement l’aider, parce que je tenais à elle ? Peut-être, mais en cet instant, tandis qu’elle évitait mon regard et réfléchissait à sa réponse pour ne pas trop se révéler sûrement, c’était exactement ainsi que je voyais les choses.

- Ben si, je pense qu’on va finir par y retourner, mais quand on pourra. C’est bien beau d’avoir des envies, mais faut suivre derrière.

J’hochais la tête, me contentant de cette simple réponse. Elle restait sûrement lucide, coupant court à mes questions qui pouvaient attiser ses envies. Retourner en Pologne devait souvent lui revenir en tête, après tout, c’était son véritable pays, n’est-ce pas ? Je l’avais entendu à plusieurs reprises se moquer des anglais, de Londres, et même si j’étais sûr qu’elle s’habituait, ça n’avait pas dû être amusant de quitter sa maison et son pays. Je lui adressais alors un petit sourire, répondant un peu à sa blague sans trop rentrer dans le jeu non plus. Je ne connaissais pas l’état des finances de chez elle, je me doutais que ce n’était pas glorieux et ce n’était pas un sujet qui m’enchantait. Mes parents avaient toujours pu m’apporter ce dont j’avais besoin, et je me sentais hypocrite lorsqu’on abordait devant moi des problèmes d’argents. Et puis… A mes yeux, cela restait des considérations d’adultes. J’économisais mon argent de poche pour les vacances et pour offrir des cadeaux d’anniversaires aux gens que j’aimais, rien de plus au niveau des dépenses.

- En plus, nan, y’a plus personne.

Une nouvelle fois, j’hochais la tête sans rien ajouter. Le terrain était glissant, et Daphne n’était pas prête à me tendre la main pour que nous gardions l’équilibre. Soit… C’était une bataille longue, mais je n’étais pas prêt d’abandonner. Tant pis, autant dévier et étonnement j’essayais de parler un peu de moi. Ce n’était pas dans mes habitudes, bien au contraire, de parler de moi. Mais si elle ne se sentait pas prête à le faire, je n’allais pas laisser la conversation s’étouffer.

- Déjà après Poudlard, on pourra faire ce qu’on veut, donc au pire, t’attends jusque là… Ou alors tu te barres, mais je serais toi, je le ferais pas, parce que tu tiendrais pas deux jours en pleine nature !

J’éclatais de rire en lui tirant la langue. Elle n’avait pas tout à fait tort, et à la fois pas complétement raison. J’étais déjà parti en camping, en randonnée, avec mes parents et je tenais beaucoup mieux qu’Elisa. J’étais assez ordonné pour prévoir ce qu’il me fallait, pour trouver des occupations et j’adorais la nature aussi. C’était reposant de s’assoir dans l’herbe et de contempler le reste, il y avait cette drôle d’impression d’être intouchable et loin de tout. Je me souvenais de nombreux après-midi avec Clea dans la forêt où elle adorait jouer à cache-cache aussi, je n’étais pas habitué au départ à évoluer dans cet environnement mais j’y avais trouvé un certain goût. J’étais simplement plutôt casanier, je n’aimais pas prendre de risque, mais une fois que j’étais lancé, j’adorais être à l’extérieur.

- Je suis bien plus organisé et plus responsable que toi et si tu veux pas te faire bouffer par des bestioles tu aurais besoin de mon aide ! Riais-je en nous imaginant soudain dans la forêt en expédition avec des tenues militaires, avec moi qui criais sur Daphne qui attirait d’affreuses créatures.

Mais je n’avais plus le temps d’imaginer ce genre de choses car Daphne m’avait tendu son cadeau, et le dessin qu’elle m’avait fait me touchait plus que je ne le pensais. Non seulement c’était quelque chose d’unique, mais en plus c’était un de mes paysages préférés sur terre et j’étais étonné qu’elle l’ait retenu. Pendant un long moment, je restais silencieux devant, si bien que la Serpentarde me fit une petite remarque d’un ton boudeur que je ne retins même pas. Elle allait rapidement comprendre que j’étais touché, parce que je souriais sereinement incapable de contenir la joie qui inondait mon visage. Je savais déjà où j’allais l’accrocher, au-dessus de mon lit juste à côté de la photo d’Elisa et moi à Greenwhich justement. Et si on me demandait qui m’avait fait ce dessin ? Il y avait la petite signature de Daphne dessus, et finalement ça m’était égal que les gens le sachent. Au contraire, j’étais très fier de mériter un tel cadeau.


- Pourquoi ça t’étonne, tu penses que j’écoute pas quand les gens parlent ? Sympa… Mais ouais, c’est vrai que c’était joli, c’est pour ça que je l’ai dessiné, sinon, j’aurais pas fait ça.

Je voyais bien qu’elle essayait de se trouver des excuses, et je ne répondis rien –trop occuper à contempler mon cadeau. J’étais heureux de lui avoir fait découvrir ce lieu, et qu’elle me remercie de cette manière-là. Je savais qu’elle parlait du collier, mais au fond elle aurait pu m’offrir une chocogrenouille, non ? Le dessin, c’était bien plus personnel et c’était un signe qu’elle avait voulu me faire plaisir. J’en avais le cœur tout serré –un peu trop, soudain je fus mal à l’aise et je pensais à Casey.

- T’aime Greenwhich juste pour l’endroit, ou parce qu’il y a une histoire particulière ?

Mes mains se crispèrent un peu au bord de la feuille, et je ne répondis pas tout de suite. Bien sûr que c’était particulier… Je me revoyais y aller avec Elisa, Matthew mais surtout Tom. Quand ma grande sœur avait été assez âgée, vers ses 14 ans, elle avait eu la permission de nous y amener sans qu’il y ait nos parents. Ces derniers nous donnaient toujours un peu d’argent pour nous acheter quelque chose en route, et on allait jouer au ballon, ou lire… On était simplement tous les quatre, un peu comme les rois du monde. Je me souvenais de chacun de ses après-midi où ensuite nous montions en haut de la colline pour voir Londres, avant de se laisser rouler le long de la pente en riant et en faisant la course. Dès que je songeais à tout ça, je voyais Tom, et son absence me rongeait un peu plus.

- Avec ma sœur et mes frères on y allait souvent ensemble, donc je suppose que oui, y a… Pas une histoire, mais des souvenirs. Je crois que c’est mon père qui nous y a amené un jour, et depuis on a toujours adoré y aller.

J’haussais un peu les épaules, ne sachant quoi rajouter. Je ne voulais pas que Daphne me pose des questions sur Tom, parce que pour elle mon petit frère n’était pas malade et… Sûrement ne se rappelait-elle pas, mais mon petit frère était en âge de rentrer à Poudlard, s’il n’était pas à Sainte Mangouste il serait avec moi –soudain je réalisais qu’il avait le même âge que Delilah et ça me fit tout drôle. J’espérais que Daphne ait oublié, et mon sourire s’agrandit lorsqu’elle s’accrocha à une citrouille en riant. Sa soudaine insouciance me toucha, parce qu’elle était rare, et je me plaisais à croire qu’elle était contente d’être avec moi.

- Fais attention, ce n’est pas très stable les citrouilles…

Et d’un coup de baguette, je fis grossir la cucurbitacée, déséquilibrant un instant Daphne lorsque le légume changea de forme, et j’éclatais de rire –une nouvelle fois, nos petites disputes étaient de la partie, et je les aimais plus que je voulais bien l’admettre.

- Tu vas y’aller à la première sortie à Pré-au-Lard ? Je vais y aller avec des plus grands que je connais, ils me l’ont proposé, et il paraît qu’ils connaissent plein de coins trop bien qu’on parle jamais aux élèves !

Ah, Pré-au-Lard ! Bien sûr que j’y avais pensé, qu’est-ce que j’avais hâte !

- Oui, avec Etienne et Tess on est super impatients ! Et je pense que Casey viendra aussi. Ajoutai-je avec un petit sourire –je souriais toujours lorsque je pensais à elle. Mais il faudra qu’on y aille ensemble, toi et moi. Genre on repère chacun son tour ce qu’on aime là-bas et la prochaine fois on y va tous les deux et on se montre ? Proposai-je plein d’entrain.

Parce qu’après tout, maintenant… Nous étions amis, n’est-ce pas ?

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MessageSujet: Re: Friendship doesn't need magic [P.V] fini   Friendship doesn't need magic [P.V] fini Icon_minitimeSam 11 Mai - 18:59

- Je suis bien plus organisé et plus responsable que toi et si tu veux pas te faire bouffer par des bestioles tu aurais besoin de mon aide !

Je haussai les épaules, sans avoir l’air plus émue que cela part cette déclaration. D’abord, parce que tout ce que Sebastian pourrait dire n’y changerait rien, si je devais miser entre lui et le garçon de Gryffondor qui traînait le plus souvent avec lui – je ne le pistais pas, ça va pas, mais on était dans la même classe alors c’était avec lui avec qui il était le plus en binôme – et ben même si je ne connaissais rien de lui, et que j’avais pas envie de toute manière, car un Gryffondor, c’était déjà bien assez, ce serait sur lui que j’aurais investi mes pauvres gallions et quelques mornilles, parce que même si c’était évident que c’était voué à l’échec, des deux, ce serait sûrement lui qui survivrait le plus longtemps.

- Mais pourquoi tu dis ça, ça arrivera pas de toute façon puisque les monstres ils te mangeront en premier, et ensuite, comme ils seront pris d’indigestion, ben je serais déjà partie depuis longtemps ! C’était tellement normal de me moquer de lui que j’y prenais même plus gaffe, et puis pour ce que ça avait l’air de le déranger, et vu comme il le prenait bien, je faisais rien de mal, peut être même qu’il allait finir par s’endurcir !

Car à part ce côté-là de Sebastian, qu’est-ce que je connaissais vraiment ? Pas grand-chose, bien sûr oui, cette histoire avec Greenwich… il y avait quand même des petits trucs, grâce aux lettres que j’avais réussi à retenir, comme le coup du piano par exemple, et même si j’osai pas lui demander pour pas lui faire enfler les chevilles, j’avais bien envie qu’un jour pourquoi pas, il joue un morceau devant moi, car il y avait une pièce spéciale à l’école je crois, même si j’y étais jamais allée et parce que j’avais bien aimé écouter le CD qu’il m’avait fait parvenir une fois. Et qu’en vrai, ça devait être mieux quand même. Mais voilà, comme je disais, je ne comptais pas trop dessus parce que même si on devenait copains et tout ça, il restait quand même des choses que je ne me voyais pas faire avec Sebastian, et ça, ça en faisait partie, sans doute parce que ça touchait à un point trop… sensible en ce qui le concernait ? C’était pour ça qu’avec le dessin, au début j’avais hésité à le faire, et qu’ensuite, j’avais été réticente d’en parler avec Delilah, parce que ça me touchait trop profondément, et je ne voulais pas que ça puisse arriver, car si Hansen s’en rendait compte, il pouvait faire absolument tout ce qu’il en voulait ensuite, c’était une faiblesse, et les risques, même si j’en prenais un peu plus qu’avant il y avait une dose maximum par jour qu’il ne fallait pas dépasser.

Donc si on s’équilibrait, c’était un peu différent, car ça voulait dire qu’on avait le même nombre de points, tous les deux qu’on était chacun dans nos tranchées. C’était comme des munitions. S’il utilisait les siennes, j’utilisais les miennes, et vice versa, et je me plaisais à penser qu’il était dans le même état d’esprit que le mien, lorsqu’il se lança dans quelques explications :

- Avec ma sœur et mes frères on y allait souvent ensemble, donc je suppose que oui, y a… Pas une histoire, mais des souvenirs. Je crois que c’est mon père qui nous y a amené un jour, et depuis on a toujours adoré y aller.

Je méditais cette réponse en tortillant mes lèvres pensivement. Au premier abord, c’était pas trop évident à comprendre, parce qu’aux yeux de n’importe qui d’autre, ça rendait pas cet endroit particulier, et il restait même banal, mais je voyais quand même où est-ce qu’il voulait en venir, car même si tout n’avait pas été rose à la maison, j’avais quand même des moments en Pologne, où lorsque j’y songeais, je me sentais… bien. Seulement bien, comme lorsque j’étais allongées dans les champs de blé et qu’il y avait des fourmis qui venaient me chatouiller les bras parce que j’étais venue me mettre en travers de leur route. D’ailleurs, je pouvais encore sentir le vent chaud, lorsque c’était l’été, ramener mes cheveux devant mes yeux, lesquels je soufflais dessus avec ma bouche pour les ôter.

- Donc c’est que ce sont de bons souvenirs, c’est ça ? Interrogeai-je comme si c’était une confirmation que je cherchais à avoir.

C’était un peu perso tout ça, donc j’étais sympa, et je l’abandonnais pour rejoindre ma citrouille. Je m’étais à peine installée sur cette dernière qu’il y eut un petit tremblement au niveau du sol, exactement là où elle se trouvait, et juste ensuite, son diamètre principal, s’agrandit, s’agrandit en frémissant, et je me cramponnais comme je pouvais pour ne pas tomber, mais c’était pas facile, parce que je n’avais pas une très bonne prise dessus.

- Fais attention, ce n’est pas très stable les citrouilles…


J’éclatais de rire, et il résonna dans tout le potager, parce que la citrouille n’avait pas tout à fait terminé sa transformation, et je faillis tomber par terre, et finalement, elle s’immobilisa, et comme elle était plus grande, je pus même m’asseoir beaucoup mieux que précédemment, en me mettant en tailleur, avec un coup d’œil supérieur à Sebastian, parce qu’il n’était pas venu à bout de sa petite entreprise.

- Oui, avec Etienne et Tess on est super impatients ! Et je pense que Casey viendra aussi. Mais il faudra qu’on y aille ensemble, toi et moi. Genre on repère chacun son tour ce qu’on aime là-bas et la prochaine fois on y va tous les deux et on se montre ?


Tout à coup, malgré sa dernière question à la fin, j’avais arrêté de sourire lorsqu’il avait prononcé le nom de ses amis, ne mettant que trop en évidence le fait qu’avant d’être des amis, nous avions été ennemis, et que malgré l’amélioration, ça n’avait pas été sans laisser des traces. Pourquoi est-ce qu’il me disait ça ? Je m’en fichais qu’il y aille avec eux ; et ce qu’ils y feraient ne m’intéressaient pas, ou plutôt, je préférais ne pas savoir, et là, me lancer ça comme ça, c’était comme de me dire, allez, imagine, puisque toi tu n’y seras pas !

- C’est bien, dis-je un peu plus sur la défensive. Il y a aussi Alistair qui nous accompagne, me sentis-je tout à coup obligée de rajouter, et tout de suite, ça allait un peu mieux.

J’enlevai les grains de poussière qu’il y avait sur ma citrouille, et comme certains étaient venus se faufiler sous mes ongles, je les curais avec ceux de l’autre main.

- D’accord, mais alors t’as pas le droit de m’emmener dans des endroits nuls ! Je préférais prévenir que guérir avec Hansen, parce que comme j’étais quelqu’un dans le coup, il fallait que là où je me rende, et bien ce soit aussi dans le coup, mais après, comme il avait vu juste pour Greenwich, je voulais bien l’admettre peut être que sur ça, il était pas à côté de la plaque.

Comme je ne tenais pas trop en place et que j’en avais marre d’être dans cette position, je me mis tant bien que deux mal à plat ventre, toujours sur mon gros cucurbitacée et repliai les jambes pour pouvoir les croiser entre elles.

- Et je vais essayer d’emmener Delilah et de la faire passer en douce, j’ai pas encore trop réfléchi à comment, mais bon, ça doit être possible, y’a plein de passages secret, y’en a bien un qui nécessite pas de creuser sous la grille pour passer… Et puis elle est pas grosse on pourrait presque le faire sans. En plus, je la surveillerai, donc elle risquera rien. T’as pas une idée, ou tu connais pas une sortie ? Questionnai-je et venant de moi, Seb pouvait tout aussi bien prendre cette demande comme un véritable privilège de ma part et se sentir flatté. Mais je te préviens que tu dis rien à personne, c’est un secret. Je plissai les yeux. Tu sais les garder au moins ? Sinon, va falloir dès maintenant que je pense à comment te faire taire, et ce qui me vient à l’esprit tout de suite, ce sera pas du joli joli à voir…

Et il pouvait en être sûr. En voilà un qui était prévenu !
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MessageSujet: Re: Friendship doesn't need magic [P.V] fini   Friendship doesn't need magic [P.V] fini Icon_minitimeMar 28 Mai - 22:00

Spoiler:
- Mais pourquoi tu dis ça, ça arrivera pas de toute façon puisque les monstres ils te mangeront en premier, et ensuite, comme ils seront pris d’indigestion, ben je serais déjà partie depuis longtemps !

J’haussais les yeux aux ciels, ne prenant pas la peine de lui répondre. Je souriais paisiblement et au fond, les souvenirs de cette nuit où je l’avais vu devant l’araignée et à quel point mes réflexes avaient été instinctifs. Pourtant je n’étais pas du genre à braver le danger, j’avais toujours été très protecteur mais… Mais ce n’était pas quelque chose dont je me serais cru capable. C’était banal de dire que l’on ferait n’importe quoi pour ceux que l’on aime, mais je n’avais jamais été confronté à ce genre de situations où le danger devenait soudain réel, et où il fallait transformer les mots en actions. Je me rappelais même qu’à ce moment, Daphne et moi n’étions pas exactement ce que j’aurais appelé des amis, et pourtant je n’avais pas hésité une seconde à lui venir en aide, comme si soudain sa vie était plus précieuse que la mienne. Aussi étrange que ça avait été, j’avais encore ce sentiment que c’était ce mouvement qui avait fait tout basculé et qui m’avait comprendre que Daphne comptait pour moi, d’une manière encore floue, mais que je ne pouvais pas me détacher de ce que je ressentais. Les choses avaient ensuite évolué, et je n’aimais pas trop revenir là-dessus. Quand j’y pensais, j’avais une étrange culpabilité envers Casey, pourtant bien sûr que c’était pour elle que j’avais des sentiments à présent, et je ne pensais jamais à la Serpentarde quand j’étais avec elle… Mais je ne pouvais pas m’en empêcher. Peut-être parce que je ne lui avais jamais dit, et que d’ailleurs je ne l’avais pas trop dis à personne et que je ne voulais pas que ça se sache. Ce n’était pas que j’avais honte, je trouvais simplement cela tellement étrange que je n’étais pas certain de vouloir m’y pencher dessus.

- Donc c’est que ce sont de bons souvenirs, c’est ça ?

Je ne répondis pas tout de suite, laissant pendant un moment mon esprit s’arrêter sur le reste… Les souvenirs. Bien sûr qu’ils étaient bons. Je ne me souvenais pas d’un seul après-midi passé à jouer avec mon petit frère qui n’avait pas été un bon souvenir. Nous nous entendions bien, même s’il était différent de moi… Plus calme. Moi, avant son accident, j’étais plus autoritaire, je ne faisais pas vraiment au reste, tandis que mon petit frère avait toujours été plus fragile, plus faible. Je n’étais pas spécialement exubérant, mais j’étais plus bavard que Tom. Parfois, j’avais le sentiment qu’après son accident, j’avais récupéré beaucoup de son caractère, comme si lorsque la voiture l’avait percuté, des bouts de son âme s’étaient échappés pour ricocher contre moi et je les avais aspirés. J’avais compris, trop tard peut-être, que c’était lui qui avait eu raison. Son calme, son pragmatisme, toute cette attitude douce et discrète lui avait permis de mieux comprendre le monde malgré son jeune âge. Il ne se précipitait jamais, il réfléchissait et si j’avais été comme lui, peut-être aurais-je compris… compris que ça ne servait à rien de lui crier dessus pour cette stupide histoire de ballon, et il n’aurait pas couru, il aurait regardé la route, et il serait encore là. Je ne pouvais pas refaire l’histoire. Bien sûr que non. Et pourtant…

- Très bons. Répondis-je tout simplement.

Soudain l’air se faisait lourd, et je décidais de ne pas y penser, m’amusant avec la citrouille de Daphne. Cette dernière éclata de rire lorsque je modifiais son cucurbitacée, et j’adorais lorsqu’elle riait parce que c’était tellement rare, ça ressemblait à un tintement de cristal, c’était tout vif et tout frais. Automatiquement, j’eus un rire joint au sien, parce que ces moments tout simples étaient toujours les plus agréables, et ils me prouvaient que parfois, nous pouvions faire autre chose que simplement nous envoyer des petites piques. Cependant Daphne ne tomba pas de sa monture, et je lui lançais un faux regard d’excuse, riant toujours, avant d’aborder le sujet de Pré-au-Lard. Bien sûre que j’avais hâte, on m’en avait tant parlé ! Mon père, ma grande sœur, je n’attendais que ça ! Et bien sûr, nous étions tous très excités, j’en avais touché deux mots à Aria aussi, dont les parents lui en avaient parlé également, et elle était aussi impatiente que moi.


- C’est bien. Il y a aussi Alistair qui nous accompagne.

Elle avait rajouté ça tout naturellement, préférant regarder ses ongles, et j’hochais la tête. J’avais déjà vu ce fameux Alistair avec Daphne, et je ne savais pas trop quoi en penser. Il me semblait légèrement moins bête que les amis habituels avec lequel elle trainait, et j’espérais simplement qu’il ne lui mettait pas dans la tête des conneries sur a compétition entre maisons. Du reste, tant qu’il s’occupait bien d’elle, ça m’allait.

- D’accord, mais alors t’as pas le droit de m’emmener dans des endroits nuls !

J’eus une nouvelle fois un rire, et objectai.

- Tu as aimé Greenwich, non ? Demandai-je d’une voix faussement innocente.

Bien sûr qu’elle avait aimé, et elle ne pouvait pas me mentir ! Elle devait juste avouer que parfois, moi aussi j’avais raison, et qu’elle aimait bien les conseils que je lui donnais. A vrai dire, j’étais plus fier de moi, et heureux qu’elle y ait pensé et qu’elle y soit allée. D’une certaine manière, nous avions partagé quelque chose, à distance. Je me demandai soudain si un jour, nous irions ensemble, parce qu’après tous nous habitions la même ville. Il semblait qu’en dehors de Poudlard, notre relation était un peu étrange, car nous gardions contact malgré tout et c’était par écrit… Il y avait beaucoup de personne à Poudlard avec qui je ne parlais pas durant les vacances ou l’été, et je n’aurais pas parié sur Daphne pour garder le contact. Pourtant, il semblait qu’après tout ce que nous avions vécu, nous nous accrochions l’un à l’autre, étrangement, comme si ce que nous avions, nous le voulions encore. Moi, je n’avais aucun doute. Bien sûr que je voulais qu’elle fasse partie de ma vie.


- Et je vais essayer d’emmener Delilah et de la faire passer en douce, j’ai pas encore trop réfléchi à comment, mais bon, ça doit être possible, y’a plein de passages secret, y’en a bien un qui nécessite pas de creuser sous la grille pour passer… Et puis elle est pas grosse on pourrait presque le faire sans. En plus, je la surveillerai, donc elle risquera rien. T’as pas une idée, ou tu connais pas une sortie ? Mais je te préviens que tu dis rien à personne, c’est un secret. Tu sais les garder au moins ? Sinon, va falloir dès maintenant que je pense à comment te faire taire, et ce qui me vient à l’esprit tout de suite, ce sera pas du joli joli à voir…

Je maintenais son regard, sans ciller. Elle essayait probablement d’être effrayante, et d’une certaine manière elle l’était –elle l’avait toujours été. Il y avait quelque chose dans le noir de ses pupilles qui étaient plus obscure que ceux habituels, et l’inclinaison de ses sourcils quand ils se fronçaient… Quand elle me regardait comme ça, j’avais la désagréable sensation qu’elle voyait quelque chose au-delà de mon visage, comme si elle sondait l’intérieur à la recherche d’une faille qu’elle atteignait trop souvent à mon goût. Pourtant, nous étions tous les deux très secrets. Je me demandais parfois si elle se doutait de mes peines, si elle comprenait que je cachais des choses comme elle en cachait elle, ou si elle pensait que je n’étais que ce Seb souriant que tout le monde appréciait. En ce qui concernait les secrets, ne savait-elle pas que je portais le sien, malgré elle ? J’avais vu ses cicatrices, je l’avais vu pleurer, je l’avais vu fragile, je l’avais vu attentionnée… Je l’avais vu elle sans artifices, et c’était un secret.

- Je peux voir pour Delilah, je pense que ma grande sœur doit en connaître, je lui demanderais. Je n’étais pas fan de braver le règlement mais après tout, ce n’était pas mon problème. C’était la petite sœur de Daphne, pas moi, qui allait faire le mur. Et puis après tout, c’était une Serdaigle, peut-être qu’elle n’allait pas suivre sa téméraire de sœur. Ne t’inquiète pas, je ne dirais rien ! Affirmai-je avec un petit sourire. Me levant, m’assurant que le dessin était protégé dans la pochette, je le laissais sur le côté et je m’approchais de la citrouille. Avec ma sœur, on avait un truc pour les secrets ! Je tendis ma main, le poing fermé, avec simplement le petit doigts tendu, et je fis un signe de tête à Daphne pour qu’elle fasse de même. Voilà, on jure tous les deux de garder cette recherche secrète. Attention, tu peux plus briser la promesse après. Juré ? Demandai-je, attendant qu’elle accroche son petit doigt au mien pour nous scellions notre accord –le premier, comme une preuve de notre amitié et de notre confiance.
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Daphne Kasperek


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MessageSujet: Re: Friendship doesn't need magic [P.V] fini   Friendship doesn't need magic [P.V] fini Icon_minitimeSam 1 Juin - 19:42

Ce n’était pas une façon très commune que nous avions de partager tous les deux. Les débuts s’étaient passés dans l’accrochage essentiellement ; pour pas dire tout le temps en fait. Avec ce temps passé depuis… Parfois je m’étais dit que ça aurait pu se dérouler autrement. Si ce n’était pas Sebastian Hansen qui était venu ce jour là à l’infirmerie ? On ne pouvait pas refaire le passé, mais c’était une habitude chez moi de m’imaginer toutes sortes de scénarios différents dans ma tête sur des choses qui s’étaient déjà déroulées mais sur lesquelles je voulais revenir quand même. Les et si étaient nombreux, et je m’en tapais de me complaire dans des histoires déjà faites qu’on pouvait pas modifier et qui était seulement améliorables dans certains cas. Certains, parce que je sais pas si c’était moi qui voulais ça, si j’avais une mauvaise aura ou quoi que ce soit mais généralement, le nom de Kasperek, ça sonnait avec des trucs plus pires que mieux. Par exemple, avec Hansen, d’abord on était allés ensemble jusqu’au trente sixième dessous avant de remonter lentement la pente. Mais la chute, elle avait été violente, et si il y avait eu des concessions de faites entre deux, ce qui s’était produit auparavant ne changeait rien. Donc si Hansen n’avait pas débarqué à l’infirmerie ce jour là, y’avait pas de doutes qu’ensuite tout aurait été différent.

Mes vieilles craintes s’endormaient peu à peu, mais j’arrivais quand même jamais totalement à oublier cette double facette qu’il arborait : cette personne sensible, gentille et serviable, et l’autre, celle qui devait pas avoir montré à beaucoup de monde, qui était plus violente et surtout qui mettait pas du tout en confiance. On ne m’avait appris que la brutalité, donc j’étais brutale moi aussi. Pourtant quand ça me revenait en plein dans la figure comme un élastique qu’on tend trop fort et qu’on lâche tout à coup, elle me tétanisait ; il y avait une force là dedans effrayante qui dépassait mon entendement et quand on m’en servait à toutes les sauces, je savais plus quoi en faire. Parce que tout ce que je voulais, c’était fuir. La question, ensuite, c’était de savoir si oui ou non, il restait beaucoup de cachettes que j’avais pas découvertes. Et elles étaient de moins en moins évidentes à débusquer.

- Je peux voir pour Delilah, je pense que ma grande sœur doit en connaître, je lui demanderais.

Je hochai très vite fait la tête parce que j’avais pas envie que Sebastian change d’avis, et puis même franchement, je m’étais pas attendu à ce qu’il aille dans mon sens. C’était parce qu’il portait sur son visage cet air de je suis la justice incarnée, genre si tu fais quelque chose de mal on te le rendra en pire plus tard. Enfin, si c’était ça qui l‘inquiétait, moi j’étais plus trop à ça près. De toute façon, c’était pas les autres qui décidaient pour Delilah, parce que c’était moi qui décidais pour elle, parce que c’était moi qui prenais les décisions et c’était moi qui la protégeais depuis toujours et j’allais pas laisser quelqu’un d’autre le faire à ma place. Si j’estimais que c’était pas dangereux pour elle, c’était que je savais ce que je faisais à la fin, je connaissais mieux ma sœur que les profs quand même !

- Ouais parce que de toute façon, je vais pas la laisser s’ennuyer toute seule à Poudlard ! Parce que ça faisait un peu, « le parc de l’école, ou le parc de l’école ? – Bon bah allez, le parc de l’école ! » c’était rien qu’un château avec des pierres, même si j’aimais bien, parce qu’il y avait plein de magie et tout ça, à Pré au Lard, il y avait aussi plein de magie et tout ça sauf que c’était des choses que je connaissais pas. Et que je voulais absolument trop découvrir !

Je savais très bien que Delilah avait dû passer les derniers mois à Londres à trop s’ennuyer toute seule en plus quand y’avait pas papa pour s’occuper d’elle. Je m’inquiétais pas parce qu’elle était mature et elle savait prendre soin d’elle toute seule. Mais ça avait pas dû être super marrant tous les jours, donc maintenant qu’on était de nouveau toutes les deux et surtout qu’on pouvait en profiter, je voulais pas lui enlever ça. Et c’était pas une règle de débilos qui allait m’en empêcher !!!

- Ne t’inquiète pas, je ne dirais rien !

Précision inutile.

- Encore heureux ! Sinon je t’enferme dans la cabane hurlante ! Et j’étais trop sûre qu’il aurait eu trop trop peur en plus ! Moi aussi, même si ça j’allais pas lui dire, et j’allais pas dormir là bas pour lui tenir compagnie !

Je levai les yeux vers lui comme il était debout devant moi à présent, même si la citrouille sur laquelle je me trouvais avait doublée de volume ; par sa faute. Je faisais pas trop attention quand j’étais à sa hauteur, mais là, c’était la première fois que je calculais qu’en fait il était un peu grand, ou alors, c’était qu’il l’avait jamais été mais qu’il avait poussé durant l’été. Moi aussi j’avais grandi de toute façon, c’était pas la peine de montrer les pseudos rapports de force là !

- Avec ma sœur, on avait un truc pour les secrets ! Voilà, on jure tous les deux de garder cette recherche secrète. Attention, tu peux plus briser la promesse après. Juré ?


J’observais son petit doigt tendu sans réagir tout de suite d’abord ; et ben voilà qu’il mettait les petits plats dans les grands ! Y’avait un truc qui me dérangeait. Moi je m’en fichais de dire, mais oui t’inquiète pas c’est promis tout ça, et de briser ensuite ce que j’avais dit, surtout que si c’était pas si important que ça, j’allais même pas m’en souvenir. Mais je commençais quand même un peu à cerner le personnage, même si y’avait des fois où ça restait un peu flou, et chez lui, tout ce qui avait l’air anodin, en fin de compte on voyait après coup que ça l’était pas comme ça, et j’étais pas sûre de vouloir m’engager dans une galère de ce genre perso. Mais en même temps, s’il le prenait aussi à cœur, ça voulait dire qu’il avait pas le droit de faire le moindre pas de travers, et ça par contre, ça pouvait jouer contre lui, parce que si dans un sens j’avais pas trop bonne mémoire, dans l’autre, c’était plus pareil. Hansen aimait tant que ça le danger ? Et ben c’était ce qu’on allait voir.

Je tendis l’auriculaire moi aussi pour le joindre avec le sien, et le pliai pour qu’on puisse les lier tous les deux. Je souris en laissant apparaître les dents.

- Ok, mais si tu casses la promesse, toi tu te feras bouffer par les citrouilles du potager ! Et rigole pas je plaisante pas ! Y’a un livre à la bibliothèque, c’est pas du bluff. Et même que j’allais vérifier tout de suite en rentrant !

On secoua un peu nos mains pour sceller l’accord puis je lâchai la sienne pour pouvoir sauter de ma citrouille et sauter sur mes pieds. J’époussetai mes super vêtements, parce qu’il y avait un peu de poussière qui s’était accumulée dessus avant d’esquisser un retour vers le château.

- Tu viens on s’en va ? J’en ai marre d’être ici, il se passe rien de drôle. Ce qui résumait assez bien mon état d’esprit à présent.

Les temps étaient en train de changer. Mais était-ce dans le sens que chacun espérait ?




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