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 ~ Nobody said it was easy. [Anabanana]

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Ruby Standiford-Wayland


Ruby Standiford-Wayland
Apprentie à Sainte Mangouste



Féminin
Nombre de messages : 2205
Localisation : Cachée.
Date d'inscription : 03/09/2011

Feuille de personnage
Particularités: « and from the rain comes a river running wild that will create an empire for you. »
Ami(e)s: Lizlor; « Maybe home is nothing but two arms holding you tight when you’re at your worst. »
Âme soeur: « Lover, when you don't lay with me I'm a huntress for a husband lost at sea. »

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MessageSujet: ~ Nobody said it was easy. [Anabanana]   ~ Nobody said it was easy. [Anabanana] Icon_minitimeMer 23 Mai - 17:52

"Nobody said it was easy
Oh it's such a shame for us to part
Nobody said it was easy
No one ever said it would be so hard
Oh, take me back to the start."






4 jours après la retenue.


Ce n’est pas le soleil qui me réveilla ce matin. En fait, l’utilisation même du mot réveiller était inadéquate dans ma situation. Me retournant dans mon lit, je fixais la fenêtre d’un regard vide et entouré de cernes violacés. Je lâchai un bâillement, exténuée. Discrètement, je me relevais sous mes draps fixant le dortoir. Les filles dormaient encore paisiblement. La tête callée sur son oreiller, Prudence ressemblait à une princesse endormie, ses cheveux tels des fils de fées entourant son doux visage. Sa poitrine se soulevait au rythme de sa respiration, et je décelais même un sourire sur ses lèvres. J’eus un pincement au cœur en la voyant ainsi aussi sereine. J’aurais voulue être comme elle, encore endormie à 6heures du matin un samedi matin. En fait, j’aurais voulue dormir tout court. Mais cette nuit, les insomnies n’avaient pas manqué à leur rendez-vous habituel, plus intenses que jamais. Je m’étais couchée vers 23heures, espérant tomber de fatigue suite à ma fatigue accumulée au cours de la semaine. En effet, j’avais eu beaucoup de devoir, une retenue catastrophique, et je n’avais pas beaucoup dormi. A cause du cauchemar, ou du stress. Ou du travail à faire.

Mais ce soir, je pouvais enfin lâcher prise. Je soufflais en m’allongeant confortablement, espérant que cela se finirait vite. J’avais somnolé avant de m’endormir vers minuit. Jusqu’à que je me réveille suite à un cauchemar, la rengaine habituelle, vers deux heures. Impossible de se coucher par la suite. J’avais tourné sous ma couette, j’avais écouté de la musique. Au bout de deux bières au beurre que j’avais fait venir de la cuisine à l’aide d’un accio, j’avais réussi à somnoler de nouveau. Mais jamais pour très longtemps. Mon cauchemar était celui de toujours, mais avec quelques éléments nouveaux je devais l’avouer. Je portais ma robe rose à volant, comme le jour de l’incident. Elle voletait au vent alors que je me dirigeais vers la grange d’où provenait une douce mélodie. Un air de piano que mon père adorait. Il ne le jouait pas le jour de l’incident, mais cette musique restait ancrée dans ma tête pour je ne savais quelle raison. C’était un air joyeux, au début bien évidemment. Très léger, comme ma robe. Et mes cheveux qui balayaient mon visage au gré de la bise. Je marchais dans l’herbe un peu jaunis à cause du soleil qui tapait fort. J’étais simplement attirée par la musique, je marchais d’un pas aérien. Tout autour de moi était ensoleillé, couvert de fleurs que quelques insectes butinaient. J’entendais le chant des oiseaux, les rires des voisins. J’entendais le bonheur, en quelque sorte.

Et puis je rentrais dans la grange. Tout devenait soudain noir. La musique montait crescendo, prenant un rythme effréné et effrayant. J’avais froid tout à coup, très froid. Et puis je n’entendais plus qu’un unique son. Un rire un peu froid. Et sa voix résonnait dans la grange, rebondissant en écho contre les murs. « Tu es vraiment une petite fille adorable tu sais, Ruby. » Et là, je le sentais. L’angoisse, cette peur qui prenait mon ventre. Je criais non, je criais, je ne voulais pas. Alors je courais. Je courais dans le noir si complet, me cognant de toute part, tentant d’échapper à mon père qui était derrière moi. Et puis chaque fois, chaque nuit, il me rattrapait. Il posait son bras sur mon épaule. Et je me réveillais en sueur dans mon dortoir, complétement paniquée. Mais cette nuit-là, il y eut une différence dans mon rêve. Un élément auquel je ne m’attendais pas et qui me bouleversa littéralement. Alors que je courais, complétement apeurée, je réussissais pour la première fois à semer mon père. En effet, je rentrais soudainement dans un jardin avec une piscine à l’eau turquoise. Il n’y avait aucun bruit et au loin, une villa très familière. Je fronçai les sourcils, regardant autour de moi en criant à l’aide. J’avais peur qu’Il revienne, que ça recommence.

Et puis j’entendais un bruit tout doux, comme un crissement de feuille mêlé à quelques notes de musique. On aurait dit une fée qui marchait vers moi. Et puis je la vis au loin. Elle volait presque, ses pieds effleurant à peine le sol. Elle avait un grand sourire délicat et ses yeux bleus éclairaient l’atmosphère. Son teint de porcelaine lui donnait un côté morbide, et ses cheveux bruns volaient autour de son visage, comme animés par un souffle mystérieux. Mais plus elle s’approchait, plus son visage me paraissait menaçant. Paniquée, je l’appelais, lui demandant si tout allait bien. Et puis un autre bruit se faisait entendre. Mon père arrivait de nouveau à grand enjambées, avec son visage grave. Mon cœur accéléra et je criais de nouveau à l’aide, regardant ma soi-disant bonne fée. Celle-ci me toisa un instant, éclata d’un rire froid et fit demi-tour, me laissant là. Face à mon père. Perdue, terrorisée, je me roulais en boule sur le sol, prête à l’arrivée de mon père. La seule chose que j’étais capable de crier, c’était à l’attention de la jeune fille. « Pourquoi tu m’as laissée ! Reviens ! REVIENS ANA ! »

Me réveiller et réaliser que j’avais rêvé d’elle fût la sensation la plus désagréable que je puisse imaginer. J’avais la nausée et je fus complétement incapable de me recoucher. A la place, soulevais mon matelas et attrapais, coincés entre les lattes du sommier, mes carnets bleus. J’en avais trois, tout beau tout neuf. Je les avais rachetés durant les vacances de Pâques, à Londres. Depuis toujours, j’avais cette sale manie de tout noter dans mes petits carnets. Le premier, j’y notais ma journée. Pas comme un journal intime non, simplement très objectivement. Faire l’inventaire en fait, pour être sûr de ne rien oublier, au cas où que ça puisse servir. Le second contenait des notes sur chaque personne rencontrée, ou non d’ailleurs. Toujours très objectivement, je notais les informations intéressantes que j’avais pu entendre qui me permettaient de cerner un peu mieux les gens autour de moi. Mieux comprendre. Des bruits de couloirs aux qualités de ma voisine de sortilège, tout y passait. Ou plutôt, je ne laissais rien passer. Et le dernier, le fourre-tout. Mémos, citations, rappels, sortilèges, livres intéressants, musiques, chose à faire. C’était lui le plus subjectif des trois, celui sur lequel j’aurais le moins aimé que l’on tombe. Parce que dans celui-là, je disais comme je me sentais, je racontais pleins de choses parfois sans queue ni tête. Ce que je vivais quoi.

J’écrivis mon rêve très objectivement dans le premier carnet dans lequel j’avais déjà décrit ma retenue en compagne d’Ana. Et dans le troisième, je laissais aller mes idées. Ma rage, ma colère, ma peur. Les mots dans mon cerveau allaient plus vite que ma plume, et je me sentais bouillonner. Ma plume troua même les pages tant j’étais désordonnée, ce qui ne me ressemblait pas vraiment. Une fois fini, j’avais tout rangé et j’avais attendu le sommeil. Qui ne vint jamais. A 6heures, je descendis dans la salle commune encore en pyjama tel un fantôme. Je crevais la dalle, j’étais si fatiguée. D’un nouvel accio, je fis voler des cuisines jusqu’à la fenêtre de la tour une assiette de muffins encore chaud. J’adorais les elfes de maisons, et je culpabilisais un peu de me servir de la sorte. Mais l’idée de descendre jusqu’à la cuisine me paraissait insupportable, voir insurmontable. Je mangeais les gâteaux assise en tailleur devant le feu qui ronronnait encore sous la cendre, avec un bouquin à la main. Mes yeux avaient du mal à lire, mais j’avais besoin de m’occuper l’esprit. Je le devais ! Je somnolais parfois, la tête en avant sur mon livre. Mais le sommeil ne vint jamais, le visage d’Ana jaillissant à chaque fois dans mon esprit. Vers 9heures, les premières têtes émergèrent, et je décidais de remonter dans mon dortoir pour avoir une tête descente. J’attrapais des fringues, ma trousse de toilette et partit me doucher tel un zombie perdu.

L’eau chaude sur mon visage me réveilla légèrement, et je repris un léger espoir quant au déroulement de la journée. En sortant, je séchais rapidement mes cheveux, les laissant humide et bouclés sur mes épaules. J’enfilais également les habits que j’avais pris à la va-vite, un jean et un pull rose clair tout doux et confortable. Je passais quelques minutes devant la glace pour être sûre d’avoir une tête présentable, me lavai les dents et cachai mes cernes monstres avec un poil de fond de teint. Je récupérais ensuite mon sac avec quelques affaires avant de descendre dans le parc, décidée à prendre un peu l’air. Je finis par atterrir dans le hangar à canot, lieu que j’avais rarement visité. Il était calme, l’eau se reflétant dans le plafond. Le bruit des barques qui se cognaient entre elles résonnait également. Le tout était incroyablement reposant. Je décidais de m’asseoir dans un petit coin, mon Ipod sur les oreilles, avec le livre que nous avions à lire en Histoire de la Magie. Là au moins, personne ne viendrait me faire chier, non ? Une musique douce résonnait dans mes oreilles, me laissant légèrement nostalgique. La retenue ne pouvait s’empêcher de resurgir, avec les souvenirs et le reste. Je me sentais si en colère, et à la fois tellement vide de toute énergie. La réalité de son retour dans ma vie était dure à réaliser. Mais je le savais, elle en était repartit dès que nous avions quitté la salle des trophées.


- Faire comme si on ne se connaissait pas.

Ouais, comme si c’était aussi simple. Replaçant une mèche de cheveux qui tombait devant mes yeux, je réalisais qu’une personne se tenait dans l’embrasure du hangar. Je fronçais les sourcils, puis reconnaissant la jeune fille en question, j’eus un rictus dur. Depuis combien de temps était-elle là ? Que voulait-elle ?

- Qu’est-ce que tu fais là ? La place est prise, dégage. Lançai-je méchamment, assez fort pour qu’elle m’attende de là où elle était. Casse toi, Ana.
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Ana Falkowsky


Ana Falkowsky
Élève de 6ème année



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Ami(e)s: Eh bien pas si peu que ça à la réflexion... Je sais, ça mnque un peu de crédibilité pour une ex-solitaire.
Âme soeur: Et si il ne m'aime pas en retour, ça compte quand même ?

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MessageSujet: Re: ~ Nobody said it was easy. [Anabanana]   ~ Nobody said it was easy. [Anabanana] Icon_minitimeDim 27 Mai - 20:42

Après avoir retrouvé mon passé le temps d'une retenue, à présent, la vie reprenait son cours normalement. Je ne pensais plus à Ruby que je ne croisais, de toute façon, pas bien souvent. Je n'éprouvais aucun regret quant à ce que j'avais fait 4 ans plus tôt, et ce n'était pas son ton acide qui avait changé ça. Nous n'étions plus des amies si nous l'avions déjà été- et je n'avais de ce fait pas de compte à lui rendre. Si elle et moi ne nous voyions plus, je ne m'en porterai que mieux, c'était une certitude. Ou du moins, j'aurai voulu que ça en soit une.
Voilà ce que j'aurais aimé penser. Ne pas éprouver le besoin d'aller me justifier, comme c'était le cas à présent. Ne pas être tentée d'aller lui parler dès que je l'apercevais, car ça n'arrivais pas si rarement que ça, finalement. Ne pas rêver qu'elle ai tenu à moi outre mesure, que j'étais autre chose que la nièce de sa logeuse.
Il fallait que ça cesse, tout ça. J'avais besoin de me défouler sur quelque chose, de transformer mes désirs en attaques que je balancerais contre une quelconque cible inoffensive, et qu'une fois cette tâche terminée, j'oublie cet épisode. J'avais envie de trafiquer ma mémoire, de rendre flou le souvenir de la Salle des Trophées comme je l'avais fait avec ceux de ma sœur. Mais quand on ne connait pas le sort qui permet d'oublier quelque chose, il n'y a qu'un seul moyen, et loin d'être infaillible qui plus est. Le temps. Et je n'avais pas envie d'attendre.
Penser que tout s'effacerait dans un combat était naïf, idiot, mais il fallait que je me raccroche à cet espoir, quitte à faire semblant après. Je ne voulais pas me souvenir. Je m'empêchais de repenser à la retenue, tant c'était presque un souvenir nocif pour moi. Si je laissais les regrets s'installer, bientôt, je me retrouverai à lui faire des excuses sans avoir compris ce qu'il m'arrivait. Et je ne suis pas ce genre de personne, de ceux qui s'excusent; je ne regrette pas de l'avoir abandonné.

C'était le matin, les élèves étaient encore pour la plupart en train de dormir, et les plus lève-tôt d'entre eux commençaient à peine à émerger. Le parfait moment pour ne tomber sur personne. J'enfilais en vitesse ma robe de sorcier, et sorti directement dans le parc sans prendre de petit déjeuner. Je ne pouvais rien avaler ce matin.
Mais déjà, les problèmes commençaient à arriver: où est-ce que j'allais aller? Où trouver quelque chose sur quoi passer mes nerfs, tout en étant sûre qu'elle ne me rendrait pas la pareille? Cela excluait donc les élèves, les animaux et les plantes. Il me restait... les cailloux, ou bien l'eau.
Je ne pris pas la peine de choisir, et fis un mixe des deux: lancer des cailloux dans l'eau. On a vu plus mature, mais au moins, ça me défoulerait! Je me sentais fébrile malgré tout, tendue, avec l'envie de sauter partout et de ne plus bouger à la fois. Je marchais d'un pas rapide et stressé vers le lac, pendant ce qui me paru être des heures. J'avais la respiration courte, il fallait vraiment que je me défoule.
Alors je choisit un caillou des plus énormes, que j'eus toutes les peines du monde à soulever: tant mieux. C'était ce qu'il me fallait. De la difficulté, quelque chose qui m'épuiserait, me prendrait toute l'énergie qui m'étouffais. Une fois que mes bras eurent pris de l'altitude, je balançais le caillou avec toute la force dont j'étais capable dans le lac, brisant le calme de l'eau. Il y eu un énorme "SPLOUTCH", quelques gouttes sur ma robe, et puis le silence revint.
Et je recommença, encore, encore, jusqu'à qu'il n'y ait plus un seul caillou dans un rayon d'un mètre autour de moi. Cette fois, j'étais clairement essoufflée, j'avais mal aux bras et aux poignets, et ma robe était trempée.
Pourtant ça n'allait toujours pas.

Frustrée, je m'éloignais du lac à grands pas, décidant de rester tranquille jusqu'à l'heure de premier cours dans un de mes endroit préférés, le hangar à canots. Ils n'étaient utiles qu'un seul jour par an, le reste de l'année, ils restaient attachés, flottant sur le lac dans un endroit isolé et abrité. Peu de gens en connaissaient l'existence, ou en tout cas, l'oubliaient vite, ce qui en faisait l'endroit idéal pour moi. Il m'était arrivé régulièrement d'y passer la nuit, ces soirs où je ne pouvais plus supporter mes camarades de dortoirs. Alors j'y allais, tout simplement, m'allongeais dans une des barques dont le léger remuement me berçait.
Je n'aurais rien à faire une fois là bas, et il me faudrait encore soit m'occuper l'esprit, soit bloquer toutes pensées touchant de près ou de loin à Ruby. Mais au moins je serais au calme, ce serait toujours ça de gagné. Après, je pourrais toujours être une élève obéissante et m'entraîner à lancer Wingardium Leviosa sur des feuilles ou des pierres, voilà qui ferait plaisir à Woodley. Diffindo était aussi envisageable, et certainement bien plus utile.

Mais ma malchance revint à mon bon souvenir dès que j'aperçus en arrivant au hangar, une fille blottie dans un coin. Je m'arrêtais d'abord, tentant de voir qui se cachait sous cette tignasse... blonde. De longs cheveux dorés brillants sous le peu de soleil qui passait, des écouteurs dans les oreilles, un regard mélancolique. Ruby.
Celle ci sembla s'apercevoir de ma présence au même moment, et fronça les sourcils lorsqu'elle me reconnut. Entre ça et sa posture presque défensive, il n'était pas très difficile de deviner que je n'étais pas la bienvenue avec la Serdaigle. Mais je n'avais jamais été très logique, et puis si cet endroit me plaisait, ce n'était pas un fantôme de mon passé qui allait m'empêcher d'y aller. Je m'avançais donc, dans le but d'aller me lover dans une barque, et d'ignorer royalement cette fille qui occupait tant mes pensées. Mais elle, ne semblait pas voir les choses de cette manière là.


- Qu’est-ce que tu fais là ? La place est prise, dégage.

Si dans la Salle des Trophées, elle avait fait preuve d'ironie, cette fois c'était clairement de la méchanceté. Bien sûr, il en fallait plus pour m'atteindre -beaucoup plus que ça- mais venant d'elle, ça me faisait bizarre. Ruby n'était pas la fille fleur bleue par excellence, mais en tout cas quelqu'un de doux et de gentil. Du moins, c'est ce dont je me rappelais d'elle. Mais les gens pouvaient changer du tout au tout en quatre ans, j'en étais un parfait exemple.
Je brûlais d'envie de lui répondre du tac au tac sur le même ton, qu'on se prenne le chou, que je puisse lui rejeter la faute dessus. Mais il fallait que je respecte ce que je lui avait dit, même si elle ne le faisait pas: faire comme si on ne se connait pas. Alors pas de répliques sur le fait qu'à elle seule, ça ne suffisait pas pour dire que "la place était prise", et surtout, ne pas sortir sa baguette pour lui faire comprendre que, si elle veut être seule, elle devra me battre.
Être neutre. Ne pas répondre à sa provocation.


-Non.

Au moins, ça ne pouvait pas être plus clair. Sur ce, je traversais le hangar d'un pas assuré, passant devant elle sans lui accorder un seul regard, avant d'aller m'asseoir dans l'une des barques. Je la sentis tanguer un peu quand je mis tout mon poids dessus, mais si trois première année pouvaient tenir dessus, alors ce n'était pas mes 40kg qui allaient la faire chavirer! Surtout maintenant, je ne tenais vraiment pas à être ridicule devant Ruby. J'avais déjà suffisamment de mal à retenir une remarque.

-Au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, je ne suis plus la petite fille obéissante que tu as connu, ricanais-je.

Formidable, je n'étais donc pas capable de me la fermer. Il avait absolument fallu que je l'ouvre, histoire de montrer que je ne me laisserai pas faire. J'étais décidément d'une maturité à toute épreuve, ce matin. Faire le jeu du plus malin et celui qui a la meilleure répartie avec la fille dont je m'interdisais de penser, il n'y avait pas à dire, c'était une formidable idée.
D'un autre côté, elle l'avait bien cherché. C'était quoi cette manière d'accueillir les gens? J'avais pourtant été on ne peut plus claire, pour moi, c'était comme si on ne se connaissait plus. Certes, ma remarque laissait entendre le contraire, mais c'était elle qui avait commencé. Et puis je n'avais pas à me justifier!
Si elle n'arrivait pas à me pardonner pour ça, ça la regardais. Il ne fallait pas exagérer! Ne n'était pas comme si sa vie avait dépendu de moi, à l'époque! Comme si ma présence lui avait été indispensable!
Alors qu'elle arrête son cinéma de fille blessée alors que je n'avais toujours été que la nièce de sa logeuse, celle qui lui faisait passer le temps comme un bon film lorsque l'on s'ennuie.
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Ruby Standiford-Wayland


Ruby Standiford-Wayland
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MessageSujet: Re: ~ Nobody said it was easy. [Anabanana]   ~ Nobody said it was easy. [Anabanana] Icon_minitimeMar 29 Mai - 19:20

Je n’avais pas prévu de voir Ana ici, et je ne le voulais pas. J’étais partie pour être tranquille, pour digérer ma longue nuit, ou plutôt l’absence de celle-ci. J’étais fatiguée, autant physiquement que moralement et je savais très bien qu’aujourd’hui était une journée sans. Au moment même où je m’étais réveillée suite à mon cauchemar, cela avait été une évidence. Je devais penser à autre chose, m’extraire de mon environnement pour aller dépérir dans un coin et je revenir le soir comme si de rien n’était. Je devais être seule. Etait-ce ça, fuir ? Oui, probablement. Je n’étais pas lâche : je me protégeais. Pas question que les autres se doutent de quoi que ce soit. Alors j’étais partie dans ce parc, dans ce hangar. Toute seule. J’aurais apprécié voir surgir la tête de Jay et ses cheveux en pique. Peut-être Prudence et son doux visage amical. Aure peut-être. N’importe qui mais pas elle, pas ses cheveux noirs de jais, son regard bleus perçant et ses pommettes hautes et son sourire narquois. Pas Ana quoi. Comment m’avait-elle trouvé ? Coïncidence j’en étais sûre, car elle ne m’avait sûrement pas cherché. Etait-ce le sort qui en avait voulu ainsi, y avait-il une chose appelé destin ? Ou alors peut-être un bonhomme au-dessus de nos têtes qui maniait les fils habilement, comme si nous n’étions que de vulgaire pantin.

Mais je ne croyais pas en cette connerie que l’on appelait Dieu. Je n’étais même pas sûre d’y avoir cru un jour, même dans mon enfance. Mon père et ma mère était croyant, d’une manière plutôt superficielle. On ne disait jamais les grâces, on n’allait jamais à la messe. Ma mère avait vaguement une croix autour du cou de temps à temps, mais c’était plus pour faire plaisir à ma grand-mère qu’autre chose. Moi, j’étais jeune et je n’en savais rien. Je posais toujours plein de question sur ça et quand ça n’allait pas, je priais, ou du moins je pensais le faire. Je regardais le ciel et je demandais à Dieu de guérir ma poupée, parce que je ne voulais pas qu’elle perde son œil. Et puis ma mère la recousait et je remerciais intérieurement le ciel. Comme si elle était un ange venue accomplir la mission divine. Et puis, l’incident avait débarqué et j’avais perdu foie en toute chose, y compris Dieu. Et si aujourd’hui je recommençais à prendre goût à la vie, je n’étais pas cependant prête à croire en cette chose mystérieuse que l’on ne pouvait prouver. Et s’il venait à exister, ce n’était à mes yeux qu’un sale connard qui m’avait fait vivre des choses qui ne méritait en rien que je le trouve miséricordieux ou clément. Si je l’avais eu en face de moi, je lui aurais refait la tête avec un double kick, parce que je l’aurais tenu responsable de ma merde. Alors en attendant, je me contentais de penser que ce n’était qu’un fantasme humain pour éloigner la peur du futur et de l’inconnu et apporter de la sécurité. Moi je ne l’avais jamais eu et ce n’était pas un prétendu bonhomme dans le ciel qui allait me la donner.


-Non.

J’accusais le coup et lui lançais un regard furieux, sentant mon cœur battre dans mes oreilles. Non mais elle se prenait pour qui celle-là ?! Je sentis la colère revenir au galop en moi et mes mains commencèrent presque à trembler. J’avais très envie de la frapper. Elle fichait quoi ici ?! Elle prétendait être indifférente, sa voix ne laissant passer aucune émotion. Elle avait même dit ne plus vouloir me parler, et faire comme si nous ne nous connaissions pas. Alors pourquoi ne faisait-elle pas demi-tour ? Pourquoi passait-elle devant moi la tête haute en prétendant qu’il n’y avait absolument rien à voir ? C’était quoi son délire à celle-là ?! Son indifférence me mettait dans un état second transi de haine. Parce que je pensais avoir été quelque chose et voir qu’elle s’était, et le pouvait toujours, débarrasser de moi de la sorte, je le supportais moins bien que je ne l’avouais. Si elle ne voulait pas de moi soit, mais qu’elle se casse. Et non, elle marcha devant moi sans un regard et s’assit sur une barque qui tangua dangereusement. Dans mon cerveau, j’élaborais une variante de la scène où celui-ci se retournait et je la laissais se noyer là. J’étais moi-même choquée de ma propre rage, mais elle me paraissait méritée.

- C’est quoi ton problème jolie cœur ? Lançai-je méchamment, en insistant sur le jolie cœur. C’était ainsi que je l’appelais petite, c’était son surnom. On n’a dit qu’on n’avait plus rien à faire l’une à côté de l’autre, barre toi.

Mais elle semblait résigner à me faire sortir de mes gonds. Je sentais mon cœur qui s’emballait alors que mes yeux lui lançaient des éclairs de mon petit coin. Dans ma poche, je serais ma baguette prête à toute éventualité. Je n’aurais aucun regret à lui envoyer un bon sortilège dans la tête, surtout un qui pourrait lui faire fermer sa gueule. Ou la lui défigurer. Et maintenant on devait faire quoi ? Jouer à son jeu des monosyllabes en guise de réponse et se regarder dans le blanc des yeux ? Si elle ne voulait pas me parler, qu’elle se casse, sa présence m’était insupportable. Son indifférence l’était.

-Au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, je ne suis plus la petite fille obéissante que tu as connu.

J’éclatais d’un rire froid et légèrement fou, presque nerveux. Mais pardon mais pour qui elle se prenait ! Si j’avais cru que son indifférence me rendait folle, son intérêt me mit hors de moi. Je manquais de me lever pour l’étriper et je n’avais pas ressentis une tête rage depuis mon altercation avec Traice à la fête forraine. Je me sentais rarement dans un état pareil depuis mon arrivée ici, mais j’avais l’impression que tout ce que j’avais contenu ici revenait m’éclater à la tête.

-Mais ma pauvre fille tu crois que j’en ai quelque chose à faire ?

J’avais lancé ma réplique d’un ton cinglant, ma voix résonnant dans le hangar. Je rigolais toujours de mon rire dément et exaspéré. Je n’en revenais pas. Oui j’en avais quelque chose à faire, criai mon intérieur tout entier que je faisais taire. Parce que j’étais si énervée que je ne pouvais plus mon concentrer et réfléchir décemment. Elle m’avait laissé, elle qui m’avait presque extirpé de l’ombre sans même le voir. Et aujourd’hui elle revenait, plus arrogante que j’avais. Sans une once de regret, de compassion. Juste sa moquerie, son ricanement qui sonnant dans mes oreilles, déclenchait des sensations de haine intense. Je voulais qu’elle se casse bordel de merde. De ma vie, de mes souvenirs, de ce hangar. Plus d’Ana à l’horizon jusqu’à la fin de ma vie. Juste un visage inconnu.

-Je m’en tape que tu ne sois plus obéissante car figure toi que je ne suis plus aussi douce. Je m’en tape, oui je m’en tape, mais alors d’une force ! Ma voix tranchait l’air comme une l’âme de rasoir, découpant les souvenirs heureux que j’avais eu avec elle. Les déchirant, les réduisant en miettes. Je continuais de rire comme une démente. On avait dit qu’on ne se verrait plus alors casse toi de là.

D’un geste désordonné et violent, je jetai un sort visant à détacher son barque. Je la fis prendre le large et se cogner violemment contre les parois en verre du hangar. Elle tangua dangereusement, manquant de se renverser. Je m’étais levé, la baguette toujours pointé vers le bateau. Furieuse, mon corps tremblait de partout et j’avais presque envie de pleurer. Je ne riais plus du tout. D’une voix presque brisée, je lui lançai méchamment.

- Ne m’oblige pas à te lancer un sort Ana. Son nom sonnait si étrange dans ma bouche. J’ai pas envie de jouer à ça avec toi.

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Ana Falkowsky


Ana Falkowsky
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MessageSujet: Re: ~ Nobody said it was easy. [Anabanana]   ~ Nobody said it was easy. [Anabanana] Icon_minitimeMer 30 Mai - 20:37

Spoiler:

Pourquoi je restais ici? Alors que je n'étais visiblement pas la bienvenue? Je n'en savais rien. Pourquoi je n'avais pas peur de cette 4ème qui pourrait tout à fait utiliser la force pour se faire entendre? Aucune idée. Pourquoi Ruby m'en voulait-elle à ce point? C'était là le plus grand mystère de cette histoire.
Qu'elle m'en veuille une semaine, un mois, bon. Mais quatre ans! QUATRE ANS! Pour une petite amitié qui comptait autant pour elle que sa première culotte! Franchement, elle exagérait. Elle avait fait des tonnes de famille d'accueil, et même si ce n'était pas forcément la joie dans toutes, elle avait forcément trouvé plein d'amis, que ce soit un voisin, un ami de la famille... ou la nièce. Alors qu'est ce que ça pouvait bien lui faire si l'une d'entre eux ne donnait plus signe de vie? Était-ce dramatique au point de la détester encore quatre ans après?! Je ne crois pas.

J'eus droit en réponse à mon refus de partir à un regard noir qui n'allait pas avec ses yeux d'un bleu calme. Ruby n'était pas faite pour être méchante, et encore moins ironique. Du plus loin que je me souvienne, malgré son passé, elle s'était toujours montré avec moi patiente, calme, gentille et même protectrice. Tout ce qu'aurais dû être Kathleen, elle l'était à sa place. Alors la voir me regarder furieusement et me sortir des phrases toutes plus méchantes et chargées d'ironie les unes que les autres, ça détonnait vachement avec le souvenir que j'avais d'elle.
Avait-elle changé à ce point en quatre ans, ou était-ce seulement avec moi? J'optais plutôt pour la deuxième option, étant donné qu'avant de connaître mon identité, elle s'était montrée agréable, polie. Qu'elle ne me saute pas dans les bras en l'apprenant, c'était certain, mais qu'elle m'engueule, je ne le méritais pas. Mais Ruby ne semblait pas de cet avis.


- C’est quoi ton problème jolie cœur ? On n’a dit qu’on n’avait plus rien à faire l’une à côté de l’autre, barre toi.

Je haussais les sourcils en entendant comment elle m'avait appelée. Jolie cœur. Là, elle était allée loin, trop loin. Ça faisait des années que je n'avais pas entendu l'assemblage de ces deux mots, et cet laps de temps me fit visiblement réaliser à quel point ça sonnait mal. C'en était presque comique de voir à quel point ce surnom niais ne m'allait pas du tout! Certes, à l'époque, j'avais jubilé que quelqu'un m'appelle autrement que "Ana", surtout si c'était affectueux. Mais à présent je n'en avais plus rien à faire, et le premier qui oserait dire autre chose que mon prénom aurait affaire à moi!
Je lui lançais à mon tour un regard meurtrier, ne cachant en rien qu'elle avait atteint son but: j'étais énervée. Mon problème? C'était qu'elle ne faisait pas ce qu'on avait dit, justement. "Faire comme si on ne se connaissait pas" ne signifiait pas s'éviter, mais ne montrer aucun signe de reconnaissance! Ce qu'elle n'était pas franchement en train de faire !! Qui est-ce qui avait pété un câble dès qu'elle m'avait vue? Pas moi que je sache. Alors qui ne respectait pas notre "accord"?
Je ne répondis rien, mais je bougeais pas non plus d'un pouce, et ma mâchoire s'étaient carrée. Si elle voulait la guerre, elle l'aurait.

Mais encore une fois, Ruby me surpris lorsqu'elle éclata de rire, un rire faux et nerveux, suite à ma remarque. Je ne haussais qu'un seul sourcil cette fois, signe de perplexité. Qu'est ce qu'elle allait encore me sortir?


-Mais ma pauvre fille tu crois que j’en ai quelque chose à faire ?

Oh, oui, ça, j'en étais persuadée. Sinon, pourquoi est-ce qu'elle s'énerverait comme ça? J'ignorais pourquoi toute cette histoire la tenait à cœur à ce point, mais c'était inéluctablement le cas. Était-ce parce que je l'avais... blessée dans son orgueil en la lâchant ainsi? Tout ça restait pour moi un sombre mystère. Cette fille était un mystère. A la fois très agaçant, et dont on ne peut s'empêcher d'essayer de comprendre toute la complexité. Je plissais les yeux. A quoi bon ce compliquer autant, à avoir des réactions étranges et autant de rancune ?
Si seulement tout pouvait être simple comme ça aurait du l'être si cette retenue n'avait pas eu lieu. On se verrait sans se voir, ne s'adresserait pas un mot. Simple comme bonjour.


-Je m’en tape que tu ne sois plus obéissante car figure toi que je ne suis plus aussi douce. Je m’en tape, oui je m’en tape, mais alors d’une force ! hurlait-elle, sa voix résonnant dans tout le hangar. On avait dit qu’on ne se verrait plus alors casse toi de là.

Elle avait toujours ce rire inquiétant qui contrastait avec la dureté de ses paroles. Elle était folle, et si j'avais eu des doutes un peu plus tôt, maintenant j'en étais sûre. Cette fille avait un problème, et pas un petit. Pourtant je n'avais pas peur, toujours pas. Ses paroles ne m'atteignait pas, et ce n'était pas avec de la méchanceté qu'elle y arriverait. J'en usait en permanence, et cela était devenu comme une immunisation. Il était pourtant en son pouvoir de m'atteindre, mais elle ne tapait pas où il le fallait. Et je ne m'en plaignais pas. Car si cela arrivait, je ne répondais plus de mes actes, amie d'enfance ou pas.
Mais pourquoi répétait-elle qu'elle s'en fichait? Elle pouvait le dire autant qu'elle le voulait, l'écrire sur les murs ou le peindre sur sa tête, ça ne ferait que renforcer le fait que je ne la croyais pas. Là où je la croyais volontiers, par contre, c'était dans la partie où elle disait "ne plus être aussi douce". Ça, si je ne l'avais pas remarqué! Ses cheveux flottaient étrangement autour de son beau visage déformé par la rage, ses yeux bleus lançant des éclairs et des appels au secours en même temps. Très étrange.
Elle voulait que je m'en aille. Soit. Mais ne lui avais-je pas déjà dit que je n'étais plus du tout obéissante?

Soudain, elle leva sa baguette vers la barque dans laquelle j'étais assise, dans un geste si peu précis que j'aurais pu croire qu'elle visait le mur à ma droite. Pourtant ce fut bien mon canot qu'elle atteint, et celui-ci se détacha du bord dans un grand bruit de métal, avant de s'éloigner rapidement sous le choc du sortilège, et de cogner contre la paroi la plus proche. Son geste m'avait surpris, ma respiration était forte et saccadée, et je lui lançais un regard noir. Très malin, si elle voulait que je m'en aille, maintenant que je ne pouvais plus mettre un pied à terre. Mais je doutais qu'elle ait pensé à ça.


- Ne m’oblige pas à te lancer un sort Ana. J’ai pas envie de jouer à ça avec toi.

C'est un peu tard pour cela, retins-je. Elle m'énervait. Elle m'énervait à un point, avec sa voix cassée et son air fou. Et son hypocrisie. Elle ne voulait pas jouer à ça? Très bien, nous étions deux dans ce cas. Alors pourquoi ne pouvait-elle pas tout simplement retenir ses pulsions, comme celle qui l'avait menée à envoyer ma barque loin du bord?!
Je tentais de me calmer, inspirant et expirant, les yeux fermés. Puis, je les rouvris, et lui lançais un regard dur. je n'avais nullement l'intention de m'en aller, et quand même bien ça aurait été le cas, ça me semblait un peu difficile là. Alors si elle voulait me lancer un sort, et bien, soit. Je n'étais pas vraiment en mesure de l'en empêcher. Et puis se battre serait un bon moyen de tout évacuer, autant pour elle que pour moi.
c'est ça. Nous n'avions qu'à tout donner dans un duel, sans règle ni compassion, juste de la haine, juste de l'indifférence. Car c'était à présent ce qui primait entre nous.


-Je crains que tu n'aies pas le choix, lançais-je d'un ton neutre, un poil provocateur peut-être. Je ne m'en irai pas. Alors si tu veux qu'on se batte, allons-y, mais épargne moi tes soit-disant états d'âmes.

J'appuyais mon affirmation d'un regard indifférent, avant d'enfoncer le clou un peu plus.

-Nous ne sommes plus des amies, toi et moi, alors se sera sans pitié, Bibi.

Si cette fois elle ne m'envoyait pas faire un coucou au calmar géant, cette fille serait définitivement un mystère ambulant. Mais j'en doutais. Mes mots étaient bien choisis, et volontairement durs, à l'égal de ses paroles. Sans parler du surnom ridicule qui avait terminé ma phrase. Si je détestais "Jolie cœur", entre ça et "Bibi", le choix était difficile. Et ça n'allait pas lui plaire, pas plus que mes paroles. Mais les toucheraient-elles? Je n'en savais rien. Car si elle avait un jour ressenti une quelconque amitié pour moi, ce n'était plus le cas à présent. Et ne dit-on pas que les seules personnes capables de nous faire du mal sont celles auxquelles nous tenons?


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Ruby Standiford-Wayland


Ruby Standiford-Wayland
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MessageSujet: Re: ~ Nobody said it was easy. [Anabanana]   ~ Nobody said it was easy. [Anabanana] Icon_minitimeSam 2 Juin - 16:51

Quel était son but ultime ? Pourquoi restait-elle là ainsi ? Par provocation peut-être, par envie de jouer. Je n’étais plus que ça pour elle, un vulgaire cobaye que l’on pousse à bout pour voir combien de minute il tient. Je ne risquais pas de tenir longtemps moi. Ma patience était au bout du rouleau. Et pourtant, j’avais toujours eu tendance à pouvoir contenir mes émotions quand il fallait. La colère ne surgissait qu’à des moments intenses, fort. Les moments où ça explosait et où je ne pouvais plus rien contenir. Dans ce genre de moment, il n’y avait plus rien d’autre qui comptait, j’étais littéralement aveuglée par la haine qui s’animait en moi. Je ne l’avais vécu que rarement depuis que j’étais à Poudlard. Avant, ça partait en feu d’artifice très régulièrement. La moindre chose qui dérapait, et je pouvais briser tout autour de moi, parfois sans même les toucher. Je voulais détruire ce qui était physique, car j’étais de toute évidence incapable de détruire ce qui était en moi. La chose qui brisait tout autour de moi. Désormais, c’était différent. J’étais plus calme, plus dans la retenue. J’essayais à tout prix de cacher les milliards de choses qui se passaient en moi et me rendaient folle. Toutes ses émotions, ses souvenirs, ses choses. Celle que j’aurais voulu faire disparaitre d’un coup de baguette si j’avais pu, celle qui m’empêchait d’être comme tout le monde autour de moi.

La dernière fois que j’avais ressenti une telle rage, c’était face à Traice. A la fête foraine. Ce souvenir était encore brûlant, accroché à moi. Ancré, telle une marque au fer rouge sur la peau. C’était si stupide pourtant, mais je ressentais encore cette vague qui m’avait assaillit et fait perdre tous mes moyens. Pourquoi avais-je crié de la sorte ? Que ce serait-il produit si Jay n’avait pas été là pour me retenir ? Avec du recul, tout me paraissait si stupide et ridicule. Mais ma colère ne s’était pas calmée pour autant, elle avait simplement pris un nouveau tournant lorsque j’avais réalisé que je connaissais Traice. Oui, l’épisode dans la forêt interdite était encore là, pesant. Nous avions alors réalisé que nous nous connaissions depuis notre enfance, depuis ce fameux épisode dans le cimetière durant l’enterrement de ma mère. Si court et pourtant, je ne l’avais jamais oublié. Si à l’époque il m’avait redonné le sourire, aujourd’hui ce souvenir me laissait de marbre, voire inquiète. Cela signifiait que la Gryffondor connaissait mon passé, je savais très bien que sa mère lui en avait parlé. Celle-ci s’agitait à liste dans laquelle figurait désormais Ana. Je haïssais cette liste, elle m’effrayait. Je ne voulais pas qu’on sache. Et pourquoi les seules personnes qui provenaient de mon passé m’étaient aujourd’hui si antipathiques ? Pourquoi était-ce les seules de Poudlard avec qui j’avais de telle dispute ? Pour lesquelles j’approuvais une telle colère ?

Peut-être simplement car le passé ne passait toujours pas. L’idée que l’on connaisse m’horrifiait, car j’avais déjà mis un temps fou à l’accepter. Aujourd’hui encore, j’avais du mal. Alors combien de temps cela prendrait-il pour les gens que j’aimais ici ? Je ne voulais pas voir leurs réactions horrifiées, leurs chocs et leurs regards. Parce que ça changeait tout malgré ce qu’on pouvait me dire, et je ne voulais pas. Je commençais à me sentir bien là où j’étais et l’idée que l’on me l’enlève m’était insupportable. Je ne devais le dire à personne. Le pire ? Je n’avais aucune confiance en Ana ou Traice. Parce qu’elles semblaient me haïr. Et en un claquement de doigts, elles pouvaient tout révéler. Tout briser. Ana ne savait pas les circonstances même de la mort de mes parents, mais elle savait très bien que ce n’était en rien une maladie pour ma mère, ou un accident de voiture avant ma naissance pour mon père. Savait-elle que je mentais aux autres ? J’en étais sûre également. Elle n’était pas conne, bien au contraire. Tout ceci commençait à me taper sur le système. La peur, la rage, la déception, la haine. Tout s’additionnait et me faisait trembler, j’étais incapable de réfléchir calmement. Je voulais que ça soit simple, qu’Ana disparaisse une bonne fois pour toute. Pourquoi s’obstinait-elle à me faire du mal ? Elle m’en avait déjà fait bien assez comme ça.

Oui je n’avais pas honte de le dire. Elle m’avait fait mal, parce que c’était ma seule amie à l’époque. Elle m’avait fait sourire, j’avais cru qu’enfin on pourrait se comporter normalement avec moi malgré ce que j’avais vécu. Mais non, j’avais crié victoire trop vite, et Ana ne s’était pas gênée pour m’enfoncer un couteau dans le dos. Sans scrupule ? J’avais cru qu’elle avait des raisons. La mort de sa sœur en particulier. J’avais essayé de comprendre, de lui trouver des excuses malgré la douleur que cela provoquait en moi. Et puis voilà que je la retrouvais quatre ans plus tard, arrogante, froide. Aucun remords. C’était tout juste si je n’étais pas un vulgaire inconnu pour elle, si je ne l’avais pas toujours été. M’avait-elle un jour apprécié ? J’avais cru que oui, mais je commençais à douter. Je commençais à avoir de plus en plus de mal à y croire. Elle n’essayait même pas de me prouver le contraire, elle s’en foutait. Je n’étais plus rien pour elle et visiblement, je n’avais jamais rien été. Et cette constatation me brûlait l’intérieur. Parce que de toute évidence, ce n’était pas pareil de mon côté. Je m’étais fait arnaquée, j’avais cru à un rêve idyllique. Un rêve dont la jolie brune s’était chargé avec grand plaisir de m’en sortir. La chute faisait mal.


-Je crains que tu n'aies pas le choix. Je ne m'en irai pas. Alors si tu veux qu'on se batte, allons-y, mais épargne moi tes soit-disant états d'âmes.

Ma baguette toujours pointée vers elle, je restais interdite. Est-ce qu’elle était folle ? Ou complétement mauvaise peut-être. Elle aimait se battre ou quoi ? Peut-être voulait-elle que je la frappe, je n’en savais rien. J’étais honnêtement à deux doigts de lâcher ma baguette et de me jeter sur elle pour y aller avec les mains. Soit-disant ?! SOIT-DISANT ?! Parce que maintenant ils étaient faux ?! Elle pensait vraiment que je faisais tout ce raffut pour rien ? Je ne la comprenais pas. Je le croyais intelligente, mais là je devais dire qu’elle me décevait. Elle n’était visiblement pas aussi futée que je le pensais, et elle avait décidément une vision bien négative des choses. Croyait-elle seulement au concept de l’amitié ? Non, ce n’était pas possible. Ou alors, nous n’avions pas du tout la même définition de la chose. Je ressentis de nouveau la colère monté en moi tel un tsunami. Son ignorance m’était insupportable, j’avais l’impression qu’elle ne saisissait même pas un dixième de la situation. Elle s’était monté un scénario dans la tête. Un où je n’en avais rien à foutre d’elle, parce que c’était plus facile ainsi. Elle voulait croire ça ? D’accord. Mais pourquoi restait-elle là alors ?

-Soit-disant ? Parce que tu penses que tout ça ce n’est rien ?! Ce n’est que de la comédie ?! Lançais-je d’une voix dure et ironique. Pendant un instant, j’hésitai à faire de nouveau tanguer son canot. Peut-être l’amener tout droit au fond du lac. Tu veux qu’on se batte ? Je ne me souvenais pas que Jolie Cœur aimait souffrir.

A vrai dire, je ne me souvenais pas d’elle ainsi du tout. J’avais l’impression d’être face à quelqu’un de totalement différent. Où était la petite fille avec le rire cristallin et la mine enjouée ? Celle avec laquelle je jouais dans la piscine et à qui je faisais des tresses ? Elle était morte, envolée, disparue. Et je devais me rendre à cette évidence.


-Nous ne sommes plus des amies, toi et moi, alors se sera sans pitié, Bibi.

Elle avait accentué le dernier mot et pour cause, c’était mon surnom. Elle m’appelait ainsi quand nous jouions, même si elle savait que je le détestais. Au fond, ça me fait rire. Mais sa phrase me provoqua l’effet d’une claque. Nous ne sommes plus des amies. Alors quoi, maintenant nous l’avions été ? Sa logique ne tenait pas debout. Cette constatation me fit baisser ma baguette et je me sentis soudainement bizarre. Comme si on m’avait renversé un seau d’eau sur la tête, comme si on avait cessé la fête. Ma voix me parut très lointaine lorsque j’ouvris la bouche. Comme si elle ne m’appartenait pas. Elle était trop froide, trop perdue.

- Plus ? Parce que nous l’avons été ?

Je lui lançai un regard plein de remords et de défi. Il n’y avait aucune ironie dans la phrase, aucune. Je constatais simplement la chose. Je me mettais à sa place. Ana ne me montrait en rien que nous l’avions été, alors pourquoi utiliser ce plus ?

-Tu veux te battre et bien vas-y. Lance moi un sort. Ma voix ne la défiait même, elle était simplement creuse et plate. Je voulais comprendre, je voulais savoir. Je voulais voir jusqu’où elle comptait aller.

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Ana Falkowsky


Ana Falkowsky
Élève de 6ème année



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MessageSujet: Re: ~ Nobody said it was easy. [Anabanana]   ~ Nobody said it was easy. [Anabanana] Icon_minitimeDim 3 Juin - 13:42

J'avais du mal à comprendre Ruby, beaucoup de mal. Tout ça ne tenait pas debout, ce n'était pas logique. Je n'avais pas réellement compté pour elle -c'était certain-, alors pourquoi m'en voulait-elle à ce point? Et si elle me détestais autant, alors pourquoi est-ce qu'elle ne m'envoyait pas valser d'un simple sortilège? J'avais beau retourner ces questions autant que je le pouvais, ça ne prenait pas de sens pour autant. Ruby aurait pu tout simplement être indifférente, à la rigueur ne pas m'apprécier. Mais me haïr?! Et voilà, ça recommençait. Plus je me posais la question, moins je comprenais.
Je levais les yeux vers la jolie blonde. De son côté, ça ne semblait pas beaucoup plus clair. Elle semblait partagée dans un mélange de rancœur, de surprise, de déception. Qu'attendait-elle de moi? Que je lui tombe dans les bras en pleurant et en lui disant combien elle m'avait manqué? Elle m'avait certes connue plus douce que maintenant, mais pas niaise quand même. Décidément, je ne la comprenais pas.
A vrai dire, je ne me comprenais pas non plus. Toute personne normale aurait ressenti des regrets, aurait tenté des excuses. Non, ça allait plus loin que ça. Toute personne normale ne se sera pas presque réjouie de la mort de sa sœur, et n'aurait pas abandonné sa seule amie sans un mot. Si j'avais compris depuis longtemps que je n'étais pas une personne normale, autant de différences me procuraient un sentiment étrange. Même Ruby, avec son lourd passé et sa lueur sombre au fond des yeux, elle avait l'air plus normale que moi. Je ne doutais pas qu'elle avait des amis, peut-être même un petit ami. Alors pourquoi moi, je restais seule, avec cette impression de faire du sur-place, alors qu'elle arrivait à passer au delà du passé? Sa vie n'était peut-être pas facile, mais elle semblait sociable et devait être appréciée.
Aujourd'hui était une journée bizarre. Pour la première fois depuis le décès de Kathleen, je regrettais mon manque de compagnie. Ce n'était pas normal, je haïssais les gens, tous autant qu'ils sont. Était-ce le fait de me retrouver avec Ruby qui provoquait cela? Alors il faudrait y remédier. Mon insensibilité à la solitude me sauvait en permanence. Elle me sauvait de la morosité, ce sentiment prenant qui envahit les gens. Mais depuis la retenue, je sentais ma carapace faiblir, et finalement, l'apathie me gagner. J'avais besoin de me sentir en vie, d'exister à travers d'autres yeux que les miens. Tout cela ne me ressemblait pas.


-Soit-disant ? Parce que tu penses que tout ça ce n’est rien ?! Ce n’est que de la comédie ?! s'exclama-t-elle d'une voix chargée d'ironie.

Totalement, complètement, entièrement, tout à fait. De la comédie. De l'exagération. Car au fond, elle s'en fichait. Mais peut-être avait-elle besoin de déverser sa colère sur quelqu'un, alors je m'étais présentée en parfait punching-ball. Oui, c'était l'explication la plus plausible. Car imaginer une seule seconde qu'elle ait été réellement attristée que l'on ne se voit plus était inconcevable. Un peu comme imaginer Woodley regretter d'avoir collé un élève. Impossible.


-Évidemment!

J'avais crié, un peu malgré moi, parce qu'au fond, ça me touchait plus que je ne l'aurais voulu.


-Tu veux qu’on se batte ? Je ne me souvenais pas que Jolie Cœur aimait souffrir.

Encore ce surnom. Mes poings se raidirent une seconde, et ma langue claqua sur mon palet d'agacement. Quand allait-elle comprendre que Jolie Cœur n'existait plus? Qu'elle avait changé, et que maintenant elle ressemblait à un espèce de spectre qui ne ressent rien, ou du moins, essaye? Ce n'était pas que j'aimais souffrir, mais quelque part, ça me faisait me sentir en vie. Je préférais largement ça à ce besoin de compagnie qui commençait à arriver depuis quelques jours! Alors, oui, je voulais qu'on se batte.
Pourtant, elle changea radicalement d'attitude suite à ma remarque, qui avait pourtant pour but de l'énerver davantage encore. Mais l'effet fut tout autre. Elle baissa sa baguette et sembla comme ailleurs. Alors quoi, elle réalisais seulement que pour moi, elle avait réellement compté?! Que même si elle n'avait été que de passage, et que même si lors des quatre années qui avaient suivis, ma vie avait été comme entre parenthèses, cette période avait été importante pour moi? Eh bien voilà, j'avais complètement montré ma faiblesse, et à présent, elle pouvait dire qu'elle avait gagné. Elle m'avait fait avouer ce que j'aurais préféré garder pour moi.
Mais encore une fois, sa réaction me surprit.


- Plus ? Parce que nous l’avons été ? murmura-t-elle d'une voix bizarre. Tu veux te battre et bien vas-y. Lance moi un sort.

La colère montait en moi, je la sentais qui arrivait presque au summum, ce qui signifiait que je n'allais pas tarder à exploser. Ça m'arrivait rarement, et je n'aurais voulu pour rien au monde que se soit le cas, là maintenant. Car la colère amène à dire ce que l'on pense réellement, la rage nous fait dire la vérité, aussi blessante soit-elle.
J'essayais de me contenir, je l'essayais de toutes mes forces. Mais sa phrase résonnait en moi, comme bourrée d'hypocrisie pour me faire avouer ce que je ne voulais pas dire. Elle savait très bien combien elle savait compté pour moi! Elle savait ce que je ressentais en voyant Kathleen s'en aller sans un regard, me laissant livrée à moi-même. Elle savait pourquoi j'avais toujours été seule, pourquoi je regardais toujours mes frères et sœurs rire, un peu à l'écart, les larmes aux yeux. Elle savait qu'elle avait pour moi été la grande sœur que j'avais voulu, elle savait combien j'avais eu besoin d'elle. Et malgré cela, elle voulait ma faire croire qu'elle ignorait combien je l'avais aimé?!


-Oh, eh bien, je ne sais pas, à toi de me le dire! Tu savais tout de moi, tu connaissais mon histoire, tu savais combien je haïssais Kathleen de m'abandonner comme elle le faisait! Ma voix remplie d'ironie et montrant combien j'étais énervée résonnait dans le hangar, et j'avais l'impression que l'on pourrait m'entendre depuis les dortoirs tant je hurlais. Mais moi, qu'est-ce que je savais de toi, hein? Tu ne m'as jamais rien raconté de ton histoire! J'aurais pu tout accepter, même si tu m'avais dit que tu avais tué toi même tes parents! Tout, tu entends! Pourtant, c'est bien que font les amies, non, elle se disent tout?

C'était comme si l'on ne pouvait plus m'arrêter, tout ce que j'avais ressenti mais gardé pour moi, il fallait que ça sorte maintenant.

-Alors, Ruby?! On était amies, oui ou non? Je marquais une pause, avant de reprendre. Ne me fais pas croire que j'ai compté pour toi, que j'étais autre chose qu'une petite fille qui t'aidait à faire passer le temps! Parce que je sais que c'est faux, il m'a fallut du temps pour le comprendre, mais maintenant je le sais! Rien de tout ça n'était important pour toi!

Je fulminais, et je crois que j'étais littéralement toute rouge de colère. Et le ton de ma voix était à la hauteur de ma rage, mes paroles couvraient tout, le chant des oiseaux qui avaient du s'envoler depuis un moment, le petit bruit sourd lorsque deux canots se touchaient, le clapotis de l'eau. Tout n'était que haine, car à présent je l'avais laissée me subjuguer. Je me laissais aveugler ma les sentiments, à commencer par la rancœur d'avoir toujours été, aux yeux de tout le monde, la petite fille qui ne peut rien comprendre.

-Finalement, tu ne voyais en moi qu'une gamine à qui on ne peut pas parler de choses sérieuses. Tout comme Kathleen. Alors il n'y a rien d'étonnant à ce que je te traite comme je l'aurais traité elle, si elle avait été en vie. Avec indifférence. Donc, non, ne compte pas sur moi pour le lancer un sort.

Je regardais celle qui avait été mon amie d'un tout autre regard, à présent. Elle avait réussi ce que je ne voulais pas, à savoir me faire sortir de mes gonds. Elle savait à présent combien j'avais été faible et naïve. Mais tout cela m'importait peu. Je l'avais comparée à Kathleen, et croyez bien qu'à mes yeux, il n'y avait pas de pire insulte. Certes, elle s'était montrée une bien meilleure sœur que ne l'était Kath, du moins en apparence. Mais, officieusement, elle devait me voir de la même façon, c'est-à-dire la petite chose inutile qui peut aider à faire passer le temps. Elle ne valait pas mieux que Kathleen.


Dernière édition par Ana Falkowsky le Dim 3 Juin - 15:21, édité 1 fois
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Ruby Standiford-Wayland


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MessageSujet: Re: ~ Nobody said it was easy. [Anabanana]   ~ Nobody said it was easy. [Anabanana] Icon_minitimeDim 3 Juin - 15:20

Même si elle se trouvait à quelques mètres de moi, je pouvais voir les traits d’Ana se durcirent, signe qu’elle commençait lentement à ne plus pouvoir retenir sa colère. Est-ce que j’avais touché son point sensible ? Elle l’avait fait et continuait de le faire. Le pire ? Elle croyait que tout ceci n’était que de la comédie. Ne pouvait-elle pas simplement ouvrir les yeux et réaliser la vérité ? Je tenais à elle, elle m’avait laissé. Maintenant, elle s’étonnait de ma réaction ?! Qu’est-ce qui ne tournait pas rond chez elle ! Mon cœur battait à tout allure, furieux et fatigué face aux réactions d’Ana qui ne me paraissait pas logique. Se rendait-elle simplement compte qu’elle était totalement illogique ? Ou peut-être voulait-elle simplement me montrer ce côté-là. Parce qu’il y avait peut-être un décalage entre ce qu’elle disait et ce qu’elle pensait. Mais pourquoi dans ce cas ? Que cherchait-elle ?

-Évidemment!

Elle avait presque crié. Pendant quelques secondes, son regard fût presque surpris, comme si elle ne s’était pas attendue à crier de la sorte. Je sentis un frisson de colère me parcourir. Je ne jouais pas moi, oh non ! Elle savait très que je n’étais pas ce genre de fille à m’amuser avec les sentiments des autres. J’étais trop perdue sur les choses que je ressentais pour pouvoir mentir sur ceux-là. Je n’aurais jamais fait d’histoire avec quelque chose qui me reliait au passé, bien au contraire j’aurais cherché à l’enterrer le plus possible. Ne pas le voir, ne pas y penser. Mais Ana faisait elle tout le contraire, elle me ressassait tout à la figure pour ensuite s’empresser de vouloir tout faire disparaitre. Comme si il n’y avait rien eu, comme si elle pensait réellement que je n’en avais jamais rien eu à faire d’elle. D’accord, je n’étais pas la meilleure pour les déclarations. J’aurais dû lui répéter à quel point je tenais à elle, mais j’en étais incapable et je l’étais toujours. Exposer mes sentiments me mettait très mal à l’aise, je me sentais si vulnérable ! Mais pourtant, elle devait savoir. Par les signes, les sourires. La manière dont je lui tressais les cheveux. Les moments où je lui apprenais à se faire les ongles, ou à nager le crawl. Lorsque je jetais un regard noir à sa grande sœur qui la regardait de haut, et que je me tournais vers Ana en lui murmurant « Laisse tomber elle est stupide ! ». Et puis surtout, la manière dont je la serrais dans mes bras avant qu’elle parte rentrer chez elle. Je voulais tout faire passer dans cette étreinte, dans mon « A demain ! » quotidien et mon dernier sourire avant qu’elle monte dans la voiture. Ne l’avait-elle pas vu et compris ?

Il faut croire que non. Sans prévenir, la bombe Ana explosa violemment, sa voix retentissant dans tout le hangar.


-Oh, eh bien, je ne sais pas, à toi de me le dire! Tu savais tout de moi, tu connaissais mon histoire, tu savais combien je haïssais Kathleen de m'abandonner comme elle le faisait! Mais moi, qu'est-ce que je savais de toi, hein? Tu ne m'as jamais raconté de ton histoire! J'aurais pu tout accepter, même si tu m'avais dit que tu avais tué toi même tes parents! Tout, tu entends! Pourtant, c'est bien que font les amies, non, elles se disent tout?

J’accusais le coup. Sa phrase m’avait fait l’effet d’une balle dans la poitrine, violente et me coupant la respiration. Oui je savais à quel point à elle haïssait Kathleen. Moi aussi dans le fond, je n’avais jamais aimé sa sœur, pour ce qu’elle faisait vivre à Ana. Elle avait toujours cette manière, comme le reste de la famille d’ailleurs, de regarder la petite de haut. Avec cet air de « Laisse tomber tu ne peux pas comprendre tu es trop petite. » Alors qu’elle était mille fois plus intelligente qu’eux ! J’avais eu cette impression un peu stupide –ou pas ?- d’avoir été une sorte de grande sœur pour la petite fille. Je l’avais toujours vécue comme ça moi. J’aurais tout fait pour la protéger, pour entendre son rire résonnait dans la cuisine tandis que nous nous faisions des tartines de Nutella et qu’elle la faisait tomber sur le sol, côté pâte à tartiner. C’était des souvenirs parfois si légers, et pourtant ils n’étaient jamais sortis de mon esprit. Je m’étais sentie si bien avec elle. C’était les rares moments où mon cerveau me donnait un peu de répit, ou j’oubliais que j’étais un monstre. La seconde partie de sa phrase me fit l’effet d’un coup de canon, et me fit chanceler, littéralement. Je ne lui avais jamais dit ce que j’avais fait, c’était vrai. Si seulement elle savait à quel point ce qu’elle venait de dire était vrai ! Je ne lui avais pas dit car je ne voulais pas qu’elle cesse de me regarder comme elle le faisait. Avec ses grands yeux, son sourire et son air presque admiratif. Je pensais que je pourrais gagner du temps et ne pas lui révéler de suite. Attendre le plus longtemps possible, jusqu’à que je craque. Sa phrase me fit tellement bizarre et mal que je n’osais pas lui répondre.

-Alors, Ruby?! On était amies, oui ou non? Ne me fais pas croire que j'ai compté pour toi, que j'étais autre chose qu'une petite fille qui t'aidait à faire passer le temps! Parce que je sais que c'est faux, il m'a fallut du temps pour le comprendre, mais maintenant je le sais! Rien de tout ça n'était important pour toi!

Elle ne comprenait rien du tout. Mais d’un certain côté, je comprenais désormais sa répulsion envers moi. Sauf qu’elle avait tout faux, elle n’avait aucune idée de ce qu’elle racontait ! Je sentais la rage monter crescendo en moi, prête à exploser à tout moment. Je me sentais horriblement mal. Je culpabilisais presque de jamais n’avoir fait comprendre ce que je ressentais à Ana. J’avais mon cœur gonflé de haine et de tristesse, parce que je n’aimais pas la manière dont les faits s’enchaînaient. Je devais la vérité à la jeune fille, et cette idée me lasserait les entrailles.

-Finalement, tu ne voyais en moi qu'une gamine à qui on ne peut pas parler de choses sérieuses. Tout comme Kathleen. Alors il n'y a rien d'étonnant à ce que je te traite comme je l'aurais traité elle, si elle avait été en vie. Avec indifférence. Donc, non, ne compte pas sur moi pour le lancer un sort.

Je connaissais Ana. Comme elle l’avait dit, je savais tout d’elle. Et je savais que me comparer à Kathleen était une insulte extrêmement violente venant de sa part. Je la pris comme une claque dans la gueule qui me fit trembler de rage. J’allais exploser, je le savais. Allais-je le regretter ? Je ne savais pas encore. Elle m’avait envoyé tant de chose à la figure, et c’était désormais à moi de répondre. De lui faire comprendre ce qui parfois m’échappait moi-même : pourquoi je tenais à elle, pourquoi je ne lui avais jamais rien dis. Je n’arrivais pas à ordonner mes pensées, je sentais qu’elles se bousculaient, prêtes à sortir en désordre. Violemment. Bien trop violemment.

- TU NE COMPRENDS RIEN !

Ma voix était bien trop forte, bien trop tremblante. Je lui envoyé ça dans la figure complétement enragée et presque exaspérée. Parce qu’elle m’insupportait, et que je m’insupportais de rester là, le cœur gros comme l’Empire State Building face à son visage.

-Je t’aimais espèce d’idiote ! Je, je… Ma voix se perdait dans ma gorge, et je me sentais trembler de partout. Tu étais ma seule amie, la seule qui ne me regardait pas comme le monstre que j’étais ! Je sentis les larmes rouler sur ma joue. De rage ou de désespoir ? Les deux probablement. Celui que je suis toujours !

Je savais que j’allais tout lui balancer. Je le sentais arriver, mon cœur et mon cerveau allaient exploser à l’unisson, révélant l’affreuse vérité je n’avais jamais formulé à voix haute.

- Je ne t’ai jamais rien dis parce que je ne voulais pas que tu me regardes différemment ! Oui, je pleurais. Oui, j’avais honte. Mais non, je n’allais pas m’arrêter. Oui je l’ai tué !

Ma voix s’arrêta brusquement, laissant un silence cuisant dans le hangar. Je voulais voir les yeux d’Ana s’écarquiller, son incompréhension. Parce qu’elle allait réagir ainsi, comme n’importe qui le ferait.

- Il m’a violé ! Alors, t’es contente de savoir la vérité ? Il m’a violé et je lui ai envoyé une faucille dans la tête. Parce que j’étais une sorcière. La vérité nue me transperçait le cœur. Mais ça, tu l’as toujours su non, que j’étais spéciale ? L’idée de me mettre dans la confidence ne t’ai pas venu n’est-ce pas ?! Cela m’aurait tellement libérée, pensais-je amérement. Et après, six mois après pour être exacte, elle s’était envoyé une boîte de médicament. T’es contente de savoir maintenant ?!

Je tremblais de toute part, les épaules secouées de mes sanglots. C’était horrible, j’étais horrible.

- Si je ne te l’ai jamais dit c’est parce que tu étais la seule qui me donnait l’impression d’être normale ! La seule avec qui j’ai pu avoir une vraie relation depuis quatre ans passés à être traiter comme une pauvre fille qui avait vécue l’impensable ! La seule pour qui j’aurais pu tout faire parce que je t’aimais comme une folle !

J’avais explosé.

- Alors, s’il te plait, Ma voix tremblait toujours mais s’était adoucie. Ne dis pas que je m’en foutais.

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Ana Falkowsky


Ana Falkowsky
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MessageSujet: Re: ~ Nobody said it was easy. [Anabanana]   ~ Nobody said it was easy. [Anabanana] Icon_minitimeMar 5 Juin - 19:17

Je respirais fort, beaucoup trop fort. Mon souffle d'habitude si calme et mesuré, imperturbable, était aujourd'hui désordonné et bruyant. Mes yeux lançaient des éclairs en continu, pour tout et rien à la fois, car c'était autant sa faute que la mienne. Sa faute de m'avoir fait exploser de la sorte, ma faute de n'avoir pas su me maîtriser alors que c'était une des choses dont je pouvais le plus me vanter, ma maîtrise de moi-même. Mais voilà, tout avais volé en éclat, ma couverture, mon apparence froide et distante en même temps que moi indifférence, lorsqu'elle avait prétendu ne pas savoir ce que je ressentais pour elle. C'était si clair, même si je n'usais pas de mots pour le dire, ça se sait, ce genre de choses. Elle pouvait aisément le voir dans mon sourire lorsqu'elle venait chez mes parents me tirer de ma morosité, dans mes yeux lorsqu'elle me parlait comme elle aurait discuté avec une adulte, dans mes aurevoirs quand elle devait rentrer chez ma tante. C'était si évident, si sûr, elle ne pouvait pas ignorer combien elle avait compté pour moi! Par contre, dans l'autre sens, le doute s'imposait. Il y avait toujours de la douceur et de la gentillesse dans sa voix et ses gestes avec moi, mais aussi une sorte de retenue, comme si il manquait quelque chose pour que tout soi parfait. Pour moi, ça l'était, tout l'était. Lorsqu'on était assises dehors sur deux chaises, et qu'elle tressaient mes longs cheveux noirs, me parlant de choses et d'autres, ou gardant parfois le silence. Mais dans ce silence, je n'y voyais pas les blancs horribles qu'il y avait avec Kathleen; ces silences voulaient tout dire pour moi. Elle ne voyait pas mon visage dans ces moments là, mais un sourire y était toujours peint.

Repenser à ce temps et à mon attitude était toujours une chose étrange. J'avais du mal à m'imaginer si douce et... mignonne. Sans me vanter, on pouvait vraiment dire que j'étais une petite fille adorable. La solitude m'avait rendu suffisamment discrète pour ne pas être insupportable comme l'étaient les autres enfants de mon âge; et la seule compagnie d'adultes m'avait forcée à être un minimum mature. Mais il n'y avait que mes frères et sœurs pour ne pas s'en rendre compte, les seuls dont l'attention m'importait réellement. Les petites tapes des voisins sur mon dos lorsqu'ils me voyaient passer, où les Chocogrenouilles que me donnaient mes oncles et tantes lorsque je les voyais me faisaient ni chaud ni froid, en réalité. Tout ce que je désirais, était un peu d'attention chez moi. Que Kathleen m'apprenne à me maquiller comme elle le faisait, qu'Ethan m'amène avec lui sur la côte, que Daniel me présente sa copine. Que mes parents prennent mon parti lorsque je leur disais combien j'étais triste que mes frères et sœurs ne s'occupent pas de moi, au lieu de me répondre qu'ils n'avaient pas le temps. Et puis Ruby est arrivée. On était allé la chercher avec la tante Mary, qui avait décidé qu'il était grand temps pour elle d'avoir un enfant à la maison. Ruby n'avais pratiquement pas dit un mot pendant tout le trajet en taxi qui nous ramenait à la maison. Mais je l'avais observée sans relâche, tout en sachant que c'était malpoli. Elle semblait si triste, et ne m'accordait pas un regard, ses yeux semblaient comme vides. Les jours avaient passé, et nos visites chez ma tante avaient augmenté. J'étais allée vers elle, et si au début elle s'était montrée réticente, elle avait fini par se détendre, et me montrer le côté d'elle qui m'avais rendue complètement admirative. Elle était tellement gracieuse, jolie, et ses longs cheveux blonds me faisaient rêver secrètement.

Notre amitié avait été simple, existant uniquement à travers les visites que nous nous passions mutuellement, parfois juste le temps de manger une glace au bord de la piscine. Mais à mes yeux, dans chacun de mes regards et de me gestes, l'amour que je lui portais était visible. Elle me demandait si nous avions été amies, mais avait-elle seulement réfléchi à la signification de mes sourires, s'était-elle remémorée mes paroles, qui sans être directes étaient explicites. Ruby était intelligente, pas niaise pour un sou, alors elle savait forcément combien j'avais eu besoin d'elle, quoi qu'elle en dise! Plus j'y pensais, plus j'étais frustrée de m'être emportée alors qu'il n'y avait aucune possibilité qu'elle croie vraiment que je m'en fichais. Elle encaissait chacune de mes phrases en silence, était-ce là la preuve que j'avais raison, au final? Qu'elle comprenait ses torts, et que j'avais au moins autant de raisons qu'elle de douter qu'elle m'ait un jour aimé?
Au final, elle semblait déboussolée, comme si elle ne savait pas par où commencer, comme si elle avait une subite prise de conscience. Mais alors que je reprenais un rythme cardiaque à peu près normal, ce fût à son tour d'exploser.


- TU NE COMPRENDS RIEN !

Je sursautais presque sur le coup de la surprise. Pardon? Je ne comprenais rien? Parce qu'elle, elle comprenait quelque chose peut-être? Ces signes quotidiens qui exprimaient mon amour sans vraiment le dire, qui ne semblait pas les avoir remarqué? Mais elle, que m'avait-elle montré, au final? Rien en elle ne témoignait d'un véritable attachement à mon égard, ça pouvait totalement rester dans l'amitié polie, voire bouche-trou. J'exagérais peut-être, mais j'avais trop de fierté pour le reconnaître de toute manière, et je refusais d'endosser tout sous prétexte que je l'ai "abandonné". Que croyait-elle que je ressentais, lorsqu'elle esquivait mes questions sur son passé ou ne semblait pas réagir au ton d'adoration que j'employais avec elle? Elle n'étais pas la seule qui avait souffert dans cette histoire. Mais moi, j'avais eu assez de maturité pour passer à autre chose, ce qui ne semblait pas être son cas.

-Je t’aimais espèce d’idiote ! J'avais envie de lui dire d'arrêter, de lui dire qu'il était trop tard, que ses déclarations m'importait peu maintenant. Que c'était avant que j'en aurais eu besoin, avant que je ne perde foi en la vie, et que je ne me perde moi-même! Je, je… Tu étais ma seule amie, la seule qui ne me regardait pas comme le monstre que j’étais ! Celui que je suis toujours !

A présent, des larmes roulaient sur ses joues, et elle semblait plus révoltée que jamais. Moi j'analysais chacun de ses mots avec une lenteur effroyable. Elle m'aimait? Sa seule amie? Un monstre? Mon cerveau ne semblait pas décidé à fonctionner, et à faire un rapport logique de tous ces mots. Tout d'abord, car je ne croyais toujours pas qu'elle m'aimait, du moins pas comme c'était mon cas. Elle m'aimait comme on aime une petite cousine qui nous a occupé quand on s'ennuyait. Quant à avoir été sa seule amie, j'y croyais encore moins. C'était plus fort que moi, mon esprit borné m'y forçait, me forçait à me demander: pourquoi devrais-je la croire? Pour ce qui était qu'elle soit un monstre, là, je ne voyais pas très bien de quoi elle parlait. Mais quoi qu'elle ait pu faire, mon admiration et ma reconnaissance sans limite pour elle ne lui suffisaient donc pas, pour qu'elle comprenne que rien ne m'aurait fait changer d'avis? Que je l'aurais aimé quand bien même elle aurait fait la pire des choses au monde? Visiblement pas.

- Je ne t’ai jamais rien dis parce que je ne voulais pas que tu me regardes différemment ! Oui je l’ai tué !

Je haussais mes sourcils qui étaient restés froncés depuis un bon moment. Si j'avais déjà envisagé cette éventualité, c'était seulement comme ça, au passage, sans aucune conviction. Mais l'entendre le dire comme ça, prononcer ces mots avec tant de rancœur dans la voix mais laissait bouche bée. Je n'avais aucun doute quant à l'identité de la personne en question, et c'était cela qui me surprenait d'autant plus. Ruby? Cette fille grande et frêle, au visage enfantin et aux cheveux d'or? Elle avait ôté la vie de quelqu'un, quelqu'un qui l'avait créer?! J'en eu le souffle coupé, mais ne dis mot.

- Il m’a violé ! Alors, t’es contente de savoir la vérité ? Il m’a violé et je lui ai envoyé une faucille dans la tête. Parce que j’étais une sorcière. Mais ça, tu l’as toujours su non, que j’étais spéciale ? L’idée de me mettre dans la confidence ne t’ai pas venu n’est-ce pas ?! Et après, six mois après pour être exacte, elle s’était envoyé une boîte de médicament. T’es contente de savoir maintenant ?!

Contente n'était pas exactement le mot que j'aurais employé. C'était plutôt un euphémisme. Je sentais un véritable poids s'en aller, en réalité. Enfin, je savais ce qui empêchait Ruby de ressentir toute la joie de vivre qu'éprouvent les personnes normales, enfin je trouvais l'origine de la lueur sombre au fond de son regard. Je découvrais qu'au final, elle était comme moi, avait un passé lourd et avait détesté un de ses proches, l'avait détesté au point de l'avoir tué. C'était peut-être ce que j'aurais fini par faire avec Kathleen si elle n'étais pas morte de maladie avant. Je sentis mon corps se détendre, tandis que je fixais son visage déformé par la rage et l'immense tristesse qui l'habitait. Cet homme qui l'avait mis au monde avait abusé d'elle, et elle lui avait ôté la vie. Je tentais d'imaginer un tel acte se produire avec moi, et réprima un frisson de dégoût. Il était clair que j'aurais agi pareil, mais avec de la torture en plus probablement. Ruby n'était en rien un monstre. Je lui reprochais bien davantage de ne jamais me l'avoir raconté plutôt que de l'avoir tué.

- Si je ne te l’ai jamais dit c’est parce que tu étais la seule qui me donnait l’impression d’être normale ! La seule avec qui j’ai pu avoir une vraie relation depuis quatre ans passés à être traiter comme une pauvre fille qui avait vécue l’impensable ! La seule pour qui j’aurais pu tout faire parce que je t’aimais comme une folle !

Mais je n'y croyais pas, elle pouvait me le dire de toutes les manières possibles, et Chinois ou en Coréen, je n'y croyais pas! Pour la simple et bonne raison qu'elle ne l'avait jamais montré! On ne peut pas aimer quelqu'un sans que ça se voie, ne serait-ce qu'un minimum! Et puis même si elle n'était pas du genre déclaration, il y avait tant d'autres moyens pour me prouver qu'elle tenait à moi! Je butais toujours là dessus, parce que ça m'avait rendue d'autant plus triste que j'avais eu l'impression de répéter le même schéma qu'avec Kathleen.
Je me sentais fatiguée d'entendre des mensonges à la pelle comme elle m'en sortait, car même si elle y mettait la voix et la volonté, ça ne prenait pas. Je l'avais toujours traitée avec beaucoup d'admiration et de respect, et si elle m'avait raconté plus tôt son histoire, je ne l'aurais aimé que plus. J'aurais enfin eu la preuve qu'elle tenait suffisamment à moi pour me confier quelque chose de cette importance, et peut-être même n'aurais pas coupé les ponts. Mais maintenant il était trop tard pour me dire cela en espérant que ça change les choses. Je n'étais plus assez naïve pour croire que quelqu'un ait pu un jour m'aimer.


- Alors, s’il te plait, ne dis pas que je m’en foutais.

Mais pourquoi est-ce qu'elle ne pouvait pas tout simplement comprendre, que quoi qu'elle dise ou qu'elle fasse, je ne la croirais jamais?

-C'est toi qui ne comprend rien! Tu me connaissais suffisamment pour savoir que quoi que j'apprenne sur toi, je t'aurais toujours autant aimé! Tu étais assez intelligente pour comprendre que si tu m'avais confié cela plus tôt, j'aurais su que tu me faisais confiance, ce qui n'étais pas le cas! Et comment voudrais-tu que je te crois quand tu me dis que tu m'aimais comme une folle, alors que tu n'en a jamais rien montré?

Si au début je criais d'une voix dure et assurée, ma lancée s'était terminée dans un murmure tremblant. C'était un combat où l'on ne pourrait jamais tomber d'accord; elle restait fixée sur son passé et sa certitude que je l'aurais vu comme un monstre si je l'avais appris. Mais moi, j'en avais rien à faire de tout ça. J'étais bien la fille qui s'était réjouie de la mort de sa sœur, alors croyez bien, qu'elle ait tué un homme ignoble qui l'a violé ne me faisait ni chaud ni froid!
Mais j'avais toujours eu besoin d'affection, elle l'avais bien vu, je sentais même qu'elle en voulait à Kathleen d'être si distante avec moi. Alors pourquoi ne l'avait-elle tout simplement pas remplacée? Pourquoi ne m'avait-elle pas tout simplement montré l'affection que doit donner une grande sœur à sa cadette?
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Ruby Standiford-Wayland


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MessageSujet: Re: ~ Nobody said it was easy. [Anabanana]   ~ Nobody said it was easy. [Anabanana] Icon_minitimeDim 10 Juin - 11:15

Je n’arrivais pas à croire que j’avais tout lâché. Ma bouche me paraissait désormais si sèche, si dégoûtante. Comme si l’atrocité de ce que je venais de raconter pouvait laisser son goût amer et nauséabond dans le creux de ma gorge. Je l’avais dit à voix haute, j’avais osé nommer l’ineffable. Mon incident, mon passé, mon horreur. J’avais libéré la boîte de Pandore, j’avais ouvert le barrage à un torrent de souvenir qui se refoulaient constamment en moi. Dans ma tête c’était déjà le bordel et mon corps ne pouvait cacher cela. Je tremblais de la tête au pied, j’étais brûlante mais au fond je me sentais comme iceberg, j’avais des sueurs froides et je claquais presque des dents. Je me sentais froide oui, comme un cadavre. Comme si ma vérité m’avait littéralement tué. Mais maintenant, la prononcer face à Ana avait réveillé le mort, réactivé les sentiments et le cerveau. On sort les cadavres du placard ? Et s’il ne voulait pas en sortir justement hein ? J’étais le propriétaire et j’avais fermé à double tour en avalant la clef. Mais en vomissant mon flot de paroles et d’explication, j’avais vomis ma clef qui avait sagement retrouvé sa serrure. J’aurais dû mettre plus de cadenas, ou de la glue dans la serrure. J’aurais dû mieux barricader l’entré mais je m’étais plu à penser assez lâchement qu’une simple petite protection suffirait. Que j’arriverais à mentir encore et toujours sans craquer sous les conséquences. Que j’allais tout lâcher sous la pression et pire que nous, à une fille qui actuellement aurait préféré ne pas me voir ni m’entendre. Une fille qui éveillait en mode une haine et une nostalgie incomparable. Une fille à qui j’aurais dû tout dire avant.

Porter un secret n’était pas facile. J’avais toujours cru petite qu’être la gardienne d’une confession faisait de moi une personne spéciale. Une meilleure personne. Oui, quand j’étais gamine je qu’émendais les secrets comme un chat supplie pour ses croquettes. Tout pouvait y passer. Les amoureux de ma meilleure copine Sophie. Les histoires de la maîtresse lorsqu’elle discutait avec le directeur, ou les conversations volées des clients du café où travaillait ma mère. J’y avais passé tant d’après-midi ! Mes parents travaillant tous deux en journée y compris le week-end, je passais ceux-ci chez mes grands-parents, avec ma nounou ou dans le café de ma mère. Elle m’essayait sur le comptoir où me laissait jouer derrière celui-ci. Mais moi j’étais bien plus curieuse que ça. J’adorais partir à l’exploration du petit commerce. Les toilettes, les cuisines, la salle. Il n’était pas rare que je me cache sous une table pendant que des clientes prenaient un café. J’écoutais alors leur conversation, tentant de ne pas me prendre leur pied dans la tête et priant pour que ma mère ne se mette pas à ma recherche. J’avais entendu tant d’histoire, tant de chose que je n’avais pas pu comprendre ! Des histoires sur les relations, sur l’amour, le travail, la famille. Des rumeurs, des choses stupides. Mon cœur se serrait et mon oreille se tendait toujours lorsque j’entendais un « Garde le pour toi. » Parce que maintenant, j’étais dans la confidence aussi. Et j’allais garder un secret précieux.

Et maintenant que je connaissais la dure réalité de porter quelque chose en soit comme un fardeau, c’était différent. Oui j’avais un secret mais ce n’en était un amusant, ou intéressant. Il était plutôt noir, déprimant, grinçant. Le genre de chose que personne d’autre ne veut connaître, partager et porter. Parce que c’était cru, c’était violent et ça n’avait rien de bon à apporter. Voulais-je dire ce que j’avais vécu aux autres, voulais-je me confier ? Je n’avais jamais vraiment su, j’avais toujours hésité. Les mots étaient coincés dans ma gorge. Incapable de ressortir calmement, d’expliquer la chose. Est-ce que si je partageais mon fardeau, allait-il être moins lourd ? Non. Car l’idée que l’on le sache était toute aussi lourde, pesante et désagréable. Je ne voulais pas que l’on connaisse cela de moi. Parce que c’était par la suite une image qui collait à moi. Dans mes yeux, on ne voyait plus les sourires et les rires. Ceux que j’affichais, ceux qui me donnaient de l’espoir et l’impression que parfois ça pouvait aller bien. On voyait le passé, les souvenirs qui torturaient l’esprit. Ceux qui vous mettaient à genoux, vous donner l’impression de vous effondrer. C’était ma peine, celle que je n’arrivais pas à vaincre. C’était une bataille quotidienne, une peur de flancher sous le coup de ma mémoire, reine des détails douloureux et des petites piques. Quand enfin il me semblait loin derrière moi, j’avais toujours droit à une piqûre de rappel. Cette fois-ci ? Ana.

C’était une claque dans la figure de la revoir ici, à Poudlard. Dans ce lieu qui semblait pouvoir me protéger de ce que j’avais vécu. Pourquoi ? Les murailles qui servaient d’enceinte au château étaient agrémentées d’un tas de sortilège mais aucun qui ne pouvait faire fuir le passé. Il revenait constamment, et le hasard ou peut-être le mauvais sort c’était fait une joie de me renvoyer mes fantômes. La première ? Traice. Ses grands yeux noirs assortis à ses cheveux lisses qui flottaient autour d’elle comme ceux d’un ange. Je les connaissais et ils me connaissaient. Ils avaient imprimés mon visage dans la mémoire de la Gryffondor. Et maintenant, nous avions ressorti le souvenir, toute deux conscientes de la vérité. Mais nous ? Nous avions aussi la hache de guerre, pour des histoires stupides. Cela était déjà assez douloureux, et voilà qu’Ana refait surface. Mais c’était bien différent de Traice. Nous avions eu une relation bien plus profonde, bien plus importante à mes yeux. C’était les quelques beaux souvenirs que je tirais de mes années pré-Poudlard. J’avais trouvé en elle une véritable amie, un réconfort. Une barrière contre la réalité, une manière de m’échapper, de rire et d’avoir l’impression d’être normale. D’être mieux, utile à quelqu’un d’autre. Comme si ma vie avait un peu un sens finalement.


-C'est toi qui ne comprend rien! Tu me connaissais suffisamment pour savoir que quoi que j'apprenne sur toi, je t'aurais toujours autant aimé! Non, je ne savais pas. Comment pouvoir seulement pensé que quelqu’un vous aimerait après avoir appris la chose quand vous-même ne pouviez-vous aimer ? Elle ne pouvait pas ou peut-être ne voulait-elle pas comprendre. Pourquoi jouait-elle au jeu de l’aveugle ? Du dialogue de sourd ? C’était officiel, on était des handicapés en sentiment. Tu étais assez intelligente pour comprendre que si tu m'avais confié cela plus tôt, j'aurais su que tu me faisais confiance, ce qui n'étais pas le cas! Mais je te faisais confiance ! Et c’était pour cela que je ne lui avais rien dis putain ! Je ne voulais pas que ça change. J’avais besoin de ta confiance, de ton amitié, de ton regard doux et clément sur moi. Je ne voulais pas la pitié. Je ne voulais pas ça. Et comment voudrais-tu que je te crois quand tu me dis que tu m'aimais comme une folle, alors que tu n'en a jamais rien montré?

Non. Non et non. Elle était ridicule, elle était stupide, elle était aveugle. Je lui avais montré, je lui avais tellement montré ! Si elle avait su comment je me comportais avec les autres en général ! Ce que je pensais d’eux ! Oui à l’extérieur je pouvais jouer la gentille petite fille. Si ça m’amusait, je pouvais leur mentir comme ça, et on disait toujours que j’avais un magnifique sourire. Mais ce n’était jamais un sourire sincère, pas à leur égard non. Pas ceux qui me regardaient ainsi, avec compassion et pitié. Avec Ana cependant, je me laissais réellement aller. Je lui affichais toujours de large sourire lorsque nous faisions une bataille d’eau sur la terrasse ou que nous escaladions les arbres du jardin. Mais maintenant, elle refusait de croire qu’il avait un jour était sincère. Que mon bonheur était véritable. Nous n’avancions plus à rien, complétement bloquées dans nos théories. Pourquoi me blâmait-elle ?! Elle non plus n’avait jamais montré une once d’affection pour moi, elle n’avait jamais mis de mot sur ça. Parce que c’était spécial, c’était entre nous. Mais maintenant j’avais l’impression que tout ça n’avait été qu’un vulgaire mensonge. Ana m’avait laissé tomber après l’enterrement de sa sœur sans aucune difficulté aucune, sans remord. Comme si tout ce que nous avions vécus ensemble ne signifiait plus rien. Ou peut-être n’avait jamais rien signifié.

- Je te l’ai montré à ma manière et tu le sais. Ma voix était ferme mais je ne criais plus. Mes larmes avaient fini par sécher et mes mots ne tremblaient presque plus dans ma bouche. J’aurais voulu expliquer tellement plus, tellement. Mais Ana ne voulait pas entendre. Tu me fais rire tu sais. Tu ne m’as jamais rien montré non plus, et maintenant tu me dis que tu aurais pu tout entendre sur moi ? Tu m’as lâché avant même que je ne t’explique qui j’étais réellement. Si je l’avais fait, ça n’aurait qu’écourter notre relation. Mais finalement ça aurait probablement était mieux, je ne me serais pas autant attaché à toi. J’eus presque un rire jaune. Cette conversation ne mène à rien. Laissons tomber.

J’haussai les épaules en sa direction. Ma baguette toujours serrée dans la main, je fis voler mon sac que j’attrapai habilement. Je regardai Ana une dernière fois, car oui je savais que je ne la reverrai plus. Nous allions désormais nous éviter comme la peste et prétendre que tout ça n’était un mauvais rêve. Tirer un trait sur notre mémoire. Facilement ? Je ne savais pas encore. Je ne dis pas mot lorsque je tournai le dos à la jeune fille pour quitter le hangar. Est-ce que je fuyais ? Peut-être. Je ne pouvais simplement plus supporter ce dialogue qui ne menait nulle part. Il n’apportait rien, si ce n’est un immense trou dans ma poitrine et une envie de disparaitre sous terre. J’avais mal. Mais je ne dis rien. J’avais séché mes larmes, décidée à ne plus en verser aucune pour Ana. Parce que je l’avais déjà trop fais, hier comme aujourd’hui. J’avais l’impression qu’elle me causait une peine immense qui contrastait avec la joie qu’elle m’avait apporté qui avait été sans limite. Où était passé la petite fille qui me faisait sourire ? Loin, très loin.

Et je n’allais pas aller la chercher.

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