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In the Dark [PV]

 
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 In the Dark [PV]

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Sasha Greenhorn


Sasha Greenhorn
Élève de 3ème année



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Particularités: Aveugle.
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MessageSujet: In the Dark [PV]   In the Dark [PV] Icon_minitimeSam 30 Juin - 14:37

Cela commença dès ce matin. M’étirant silencieusement dans mon lit, j’entendis ma voisine éteindre son réveil en grognant. Les yeux toujours fermés, je comptais le nombre d’heure que j’avais passé à dormir et je tentais de me remémorer mes rêves sans succès. Je poussais également un soupir énervé et lentement, je dégageai ma couverture après avoir ouvert les paupières. Enfin me direz-vous, où étais la différence ? Le noir complet à chaque fois dans tous les cas. Refusant d’avoir ce genre de pensées déprimantes dès le matin, j’écartai vivement la couette et posai les deux pieds sur le sol froid pour bondir hors de mon cocon et entamer cette nouvelle journée avec le sourire. Enfin, ce que je n’avais pas prévu c’était la pile de livre que j’avais laissé au pied de mon couchage : je me pris le pied en plein de temps, les fis s’écrouler et perdis presque l’équilibre. Je me rassis tant bien que mal sur mon matelas en gémissant et je cherchais mon pied endoloris. Le frottant, je m’insultais en japonais tandis qu’une de mes camarades me demandait si j’avais besoin d’aide. Je la rembarrais un peu méchamment en lui expliquant que je pouvais très bien me débrouiller toute seule et je sentis un silence de mort s’installer dans le dortoir tandis que je rangeais mes livres éparpillés à la va-vite tout en en soupirant. Je n’aimais pas avoir cette horrible impression d’être regardée… Alors que je ne pouvais pas voir.

Malheureusement et je ne le savais que trop bien, chaque fois que ma journée commençait mal, cela n’allait que de pire en pire. Pourquoi ? Parce que trébucher sur mes livres ou me prendre une porte dans la tête, c’était le genre de maladresse qui m’énervait au plus haut point et me frustrait : cela me rappelait douloureusement que malgré tous mes efforts, je ne pouvais pas toujours être plus fort que mon handicap. Et comme à chaque fois que j’étais frustrée, je devenais brouillonne. J’avais envie de faire vite et j’en oubliais mes manies perfectionnistes habituelles. Je me détestais pour être aussi maladroite et pire encore je savais que ce n’était pas ma faute. C’était comme si je portais une sorte de malédiction et que mon destin était tout tracer, lutter contre le sort était définitivement inutile. Oui, ce genre de maladresse avait le don de mettre en position « Off » le bouton Joie de vivre que j’avais pourtant en moi et qui était mon moteur pour redoubler d’effort et toujours faire plus pour me débrouiller par moi-même. Et ce matin n’échappait pas à la règle, j’avais cette sale impression d’être cruche et douée comme un manche à balai et c’est en ruminant que je dirigeai vers les douches après avoir pris mes affaires et mettre cognée le doigt de pied contre l’angle de mon armoire, bien sûr.

J’aurais voulu rester longtemps sous ma douche mais comme à mon habitude, je l’expédiais en quelques minutes. Là encore, à qui la faute ? Je ne pouvais pas lire l’heure et je me contentai de ma montre en plastique qui avait une voix mécanique qui m’indiquait le temps, mais elle n’était pas waterproof. Résultat je la posais sur le petit tabouret tous les matins et je tentais d’estimer le temps que je passais sous l’eau pour ne pas être en retard en me préparant. J’estimais que j’avais 10 minutes de douche si je me lavais les cheveux, 5 dans le cas contraire. Sauf que la plupart du temps, je mettais deux fois moins longtemps de peur d’être en retard. Et très rarement, mais cela arrivait tout de même de temps en temps, je m’éternisais sans le réaliser et devais ensuite me presser. En gros, j’avais encore des progrès à faire dans ce domaine-là ! Ce matin-là était un matin où je me lavais les cheveux. Faute de pouvoir vraiment savoir s’ils étaient gras ou non, je les lavais une fois sur deux pour éviter tout risque ! Comme toujours, une organisation particulière. Je sortis de la douche et appuyai sur la montre. J’avais passé six minutes là-dedans. Je vous avais dit, je me pressai définitivement trop !

Ma matinée ne fût guère meilleure. En effet, je la commençais avec potions et ma frustration étant toujours bien présente, je ne fis guère attention à ce que je faisais. Ou plutôt, chacun de mes gestes me paraissaient mauvais et désordonné faisant redoubler ma mauvaise humeur. Je mis presque le feu à ma potion et ne le réalisai même pas. Nakamura l’éteignit d’un geste de baguette et me demanda dans un soupir d’arrêter les dégâts pour aujourd’hui : il me restait encore une demi-heure de cours que je passais à lire le manuel tout en me maudissant. Je devais reprendre le contrôle, me calmer, mais je me sentais tellement énervée contre moi-même que je ne cessai de repasser mes doigts sur les lettres en braille sans pouvoir les traduire parce qu’il y avait un sale bourdonnement dans ma tête et que je voulais juste retourner dormir. Pour pouvoir rêver, qu’est-ce que je voulais rêver ! C’étaient les seuls moments où mon imagination vagabondait et me permettait de voir de nouveau des choses sans devoir me concentrer dessus pour me demander à quoi elles pouvaient bien ressembler. En fait, j’avais enfin la paix quand je rêvais et je me prêtais parfois à croire que mon handicap n’était qu’un sale cauchemar et que je voyais encore tout comme avant. Jusqu’à que le réveil sonne et broie tous mes espoirs.

Je passais mon déjeuner en compagnie de personne presque inconnue mais étaient visiblement des amies de ma voisine d’histoire de la magie. Mais je ne disais rien et je voyais que l’on ne se souciait pas trop de moi non plus. Je savais que les gens ne savaient pas comment se comporter avec moi : parce qu’il y avait toujours ce voile de gêne qui me collait à la peau et qui les empêchaient de s’approcher de moi sans se questionner. J’avais beau montrer que j’étais comme n’importe qui, on regardait toujours mes yeux, on remarquait toujours la manière dont mes mains se baladaient autour de moi sur tout ce que je pouvais toucher. Enfin bien entendu, je me doutais que c’était qu’ils voyaient de moi : je ne pouvais savoir comme on me regardait. C’était presque comme un fantôme parfois. J’étais là mais je me sentais complétement invisible, trainant là sans qu’on fasse attention à moi. Ou alors, c’était pour proposer son aide pour les escaliers ou les cours. Si peu de personne s’essayait pour me demander comment s’était passé ma journée, d’où je venais ou même qui j’étais. Mais j’aurais aidé bien embêtée que l’on me le demande parce que moi-même, je n’avais aucune idée de mon identité. Je n’étais qu’un spectre.

Je passais la première heure de l’après-midi à la bibliothèque : c’était l’heure de vol que je ne pouvais faire. Parce que c’était trop dangereux pour le moment parce que dans l’air, je n’avais aucun repère. En fait, on ne savait même pas si un jour j’allais pouvoir monter sur un balai. Je passais donc l’heure à lire un livre stupide sur les gobelins, totalement inutile. Je ne savais même pas pourquoi je faisais ça. Et le cours de vol durait deux heures ! Je poussais un soupir, appuyant sur ma montre pour connaitre l’heure. Il me restait encore 45minutes et je sentis les têtes se tourner alors que la voix mécanique annonçait l’horaire. Je grommelais dans coin et continuais à lire sans entrain. J’avais simplement la flemme de me lever pour chercher quelque chose de plus intéressant, parce que c’était trop compliqué. Les livres en brailles étaient rares dans cette bibliothèque de toute manière et je devais demander à Madame Pince de les commander exclusivement pour moi. Je détestais faire ça, je sentais qu’on me regardait avec pitié : la pauvre petite aveugle qui voulait lire. Génial ! Je finis par quitter la bibliothèque lorsque la cloche sonna et je me rendis en histoire la magie. L’heure passa lentement, lentement… Je n’en pouvais plus.

Lorsque l’heure s’acheva, je bondis de ma chaise avec un soupir de soulagement. Je manquais alors de me prendre un élève qui passait là et qui s’excusa longuement. Je grimaçais et attrapai mes affaires : la frustration revenait encore et toujours. Je sortis de la salle sans prendre ma canne et je me pressais dans les escaliers sans réfléchir : je voulais juste partir. Mais encore une fois, j’avais oublié à quel point je ne pouvais me permettre de me presser : l’escalier se mit à bouger parce qu’ici, c’était habituel. Perdant l’équilibre dans la course, je percutai de plein fouet un élève avant de tomber le long des marches. Je sentis une horrible douleur dans ma cheville et je n’osais pas encore me relever. J’entendis des bruits et on me proposa de l’aide. Je ne pouvais plus, je ne pouvais plus. Me levant en attrapant mon sac, je me mis à crier que je n’avais besoin de personne et me mis à marcher sans savoir où j’allais. Je voulais juste me barrer d’ici, et je sentais les larmes s’accumuler dans le fond de ma gorge. Elles commençaient à couler là, devant tous au rythme des couloirs que je n’arrivais pas à reconnaître. Je me sentais tellement lamentable ! Je finis par trouver le pont de pierre qui me permit d’arriver dans le parc où je m’écroulais contre un arbre que j’avais cherché à tâtons. Et une fois sur le sol, je sentis mes pleurs redoubler tandis que je repliais mes genoux contre ma poitrine, vidant tout mon corps des larmes que ne pouvais voir mais dont j’entendais seulement le hoquet.

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Casey Roberts


Casey Roberts
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MessageSujet: Re: In the Dark [PV]   In the Dark [PV] Icon_minitimeMar 31 Juil - 18:24

Le cours de vol, quand même, il me flanquait un peu la frousse. A chaque fois, j'étais autant excitée à la perspective de me rendre sur le terrain de Quidditch pour m'entraîner, que de sentir la boule d'angoisse se loger doucement mais sûrement dans le fond de mon estomac, car inévitablement, j'en mesurais les risques – je n'étais pas vaillante pour deux sous, et ne comptais pas le devenir un jour. C'était bizarre comme sensation, parce qu'une fois que j'étais sur le balai et que je volais dans les airs, j'étais bien, mais il y avait toujours cette petite idée noire qui trônait dans ma tête que j'avais la trouille, et du coup, je ne pouvais pas en profiter pleinement. Alors quand la professeur nous annonça en début d'après midi que nous allions varier les exercices et en faire des uns peu plus complexes, je cherchais du regard Coleen, car je lui avais déjà confier mes craintes à ce sujet : au moins, je savais que ce n'était pas elle qui allait se moquer de mot, mais ce n'était malheureusement pas une source de réconfort suffisante, par rapport à ce qui allait suivre.

Sans entrain, je tapais le sol de mon pied pour que mon manche prenne un peu de hauteur, et déjà, les plus téméraires et impatients faisaient des pirouettes dans tout les sens, car en première année, nous n'avions pas le droit de faire partie d'une équipe ou même d'apporter son balai ici, mais moi, ça ne risquait pas d'arriver, puisque ce n'était pas mes parents moldus qui allaient m'en offrir un pour mon anniversaire... Je fis quelques cercles timides jusqu'à un rappel à l'ordre de la prof qui m'avait repéré depuis plusieurs minute déjà – moi qui avait espéré dans un maigre espoir, passer entre les mailles du filet, c'était raté. Elle nous donna les consignes. Elle voulait qu'on fasse une sorte de relais dans les airs, il fallait faire des équipes et tout ça, et immédiatement, je sus que je n'allais pas aimé. Pour gagner, il fallait être le plus rapide, et si sur le sol, je me débrouillais bien à l'école primaire, j'étais sur mes deux jambes, des valeurs sûres, et non pas un drôle de balai dont les branches à leurs extrémités avaient été à moitié coupées ! Je ne voulus pas me prêter au jeu, en y allant à mon rythme et le ressentiment des autres se fit sentir, me mettant encore plus mal à l'aise qu'au départ. Finalement, lorsque je passais le relais en tapant dans la main de celui qui me précédait, il démarra si vite que je tirai mon balai en arrière fort pour ne pas tomber. Trop tard ! Je perdis l'équilibre et je rattrapai tant bien que mal alors que je perdais le contrôle et lorsqu'il fut près du sol, je me laissai tomber sans plus attendre de cet engin infernal et fis un rouler bouler dans l'herbe, tachant ainsi la chemise de mon uniforme de vert et de terre.

Je m'asseyais très vite pourtant, tandis que la tête me tournait à cause du choc et me faisait un peu mal, en espérant très fort que si je me relevais sans plus attendre, personne ne remarquerait cette chute. Là aussi, il ne fallait pas trop compter là dessus, et même dans le ciel, j'entendais les moqueries de certains élèves qui avaient assisté à la scène. Pour ne pas dire tous... Je clignai encore des paupières lorsque la professeur vint s'enquérir de mon état, un instant plus tard. Je hochai rapidement la tête pour affirmer que tout allait bien, alors que ça me tambourinait dans le cerveau, lui demandant si je pouvais aller à l'infirmerie quand même et que non je n'avais pas besoin qu'on m'accompagne. Le plus important, c'était que je file d'ici, et le plus vite possible, et je quittai à grandes enjambées le terrain, rouge de honte, me mordant l'intérieur des joues pour ne pas me mettre à pleurer à gros sanglots – mes yeux étaient déjà plein de larmes et je m'efforçai de me concentrer pour ne pas les cligner pour éviter à tout prix que cela ne déborde...

Non, je n'allais sûrement pas aller à l'infirmerie, je me sentais beaucoup trop stupide pour ça, et j'avais l'impression d'entendre d'ici les rires de Mme Pomfresh qui elle aussi s'en donnerait à cœur joie. J'en faisais peut être un peu trop, et en y réfléchissant bien, je ne devais pas être la seule à qui il était arrivée de se gameler en cours de vol, mais sûrement de façon largement plus spectaculaire, donc aussi plus héroïque... Rien à voir avec moi autrement dit... Je longeai le lac et frottai mes paupières avec mon bras, n'étant pas encore décidée à attendre devant la porte du cours de métamorphose, surtout que Mme Kelsey avaient des petits côtés effrayants parfois... Brrr, à la place, je me penchai pour mouiller mes mains et me les passer sur le visage pour le rafraîchir et en espérant comme ça que les rougeurs disparaîtraient, effaçant toutes traces de l'accident qui s'était produit.

Je relevai le menton – le parc était quasiment vide car tout le monde était censé étudier à cette heure-ci, pourtant, je reconnus presque tout de suite, après avoir légèrement plissé les yeux, Sasha, à peine à quelques mètres, près d'un arbre. C'est vrai qu'elle ne pouvait pas faire de vol à cause du fait que, heu, et bien, elle était aveugle, donc elle ne pouvait pas trop, c'était normal, enfin, je ne voulais pas dire non plus qu'elle était assistée, et j'en étais même très loin de penser cela ! Bref, coupant net à mes pensées qui m'embrouillaient déjà, je la rejoignis, tout en me disant qu'elle avait dû attendre tranquillement ici de pouvoir reprendre le fil de la journée. Elle ne pouvait pas savoir en cet instant comme je l'enviais ! Non ! Pas son handicap, je veux dire qu'après le cuisant échec que je venais de subir, que... oh et puis zut, il valait mieux que j'évite ce genre de remarque, car elle mourrait sûrement d'envie d'en faire elle, du vol sur balai ! Je me sentis encore plus idiote du coup, car dans un sens c'était moi qui avait plus de chance qu'elle... Je poussai un profond soupir pour évacuer tout ça et l'accostai avec un grand sourire. Au moins je n'avais pas à craindre qu'elle m'interroge sur la peau un peu bouffie que je pouvais avoir par endroits...

- Le cours de métamorphose va bientôt commencer Sasha, tu m'accomp... Je n'eus même pas le temps de m'inquiéter de savoir si elle avait reconnu mon timbre de voix que je vis son expression dévastée par toutes sortes de sentiments, les gros sanglots allant de paire.

Je restais quelques secondes sans réaction – c'était tout aussi bien comme ça, car j'étais capable de recommencer à pleurer moi aussi, et ça n'aurait pas été d'une grande crédibilité. Me tortillant les doigts dans des mèches emmêlées, j'essayais de trouver quelle meilleure méthode adopter, parce que je n'étais pas très douée pour consoler les gens – d'habitude, c'était moi qu'on consolait. Et là, les rôles se retrouvaient inversés. Comme si je prenais la place de ma maman en fin de compte.

Je m'assis à ses côtés, puis, après une fraction d'hésitation, fis comme j'aimais qu'agisse ma mère dans ce cas de figure. Je lui caressai doucement les cheveux, en espérant qu'elle soit un peu comme moi et que cela l'apaise tout autant et pour lui montrer que je me voulais rassurante et que je ne cherchais surtout pas à la juger. J'avais bien compris, lors de notre toute première rencontre, qu'elle ne voulait pas de ça.

- Pourquoi tu es triste ? Lui demandai-je doucement, plutôt que d'arriver, en faisant d'entrée en faisant tout un tas de suppositions qui auraient en rapport la non voyance. Je n'étais pas très douée, en ce qui concernait le tact, mais pour une fois, j'avais eu un éclair de clairvoyance, en estimant que ce n'était peut être pas la meilleure solution de mettre directement en avant son statut de non voyante, alors que ça n'avait peut être rien à voir et qu'en vérité, je ne sais pas, elle avait perdu son bijou favori, et que du coup, à cause de ça, elle n'arrivait pas à le retrouver.

...Non, non, non, mauvais exemple, mauvais exemple ! Je me mordis la lèvre inférieure en me remerciant intérieurement de ne pas avoir posé cette seconde question stupide. Je n'avais définitivement aucun talent en tant que « épaule sur laquelle on pouvait s'épancher » ! Préférant ne pas m'aventurer tout de suite dans des terrains peu stables, je me calai un peu plus l'arbre, tout en cherchant à capter son regard, même si elle ne pouvait pas me voir.
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Sasha Greenhorn


Sasha Greenhorn
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MessageSujet: Re: In the Dark [PV]   In the Dark [PV] Icon_minitimeMer 29 Aoû - 15:33

Spoiler:


C’était juste fatiguant. Fatiguant de toujours faire comme si tout roulait, jouer les filles qui s’en sortait. Fatiguant d’avoir ma fierté, de vouloir garder mon indépendance. Et pourtant, je n’arrivais pas à regretter ce trait de caractère que j’avais. J’étais forte, je voulais le rester. Mes parents m’avaient toujours élevé ainsi. Même avant ma maladie, j’étais une petite fille joyeuse qui aimait l’aventure, faisant toujours tout par elle-même. Ma mère m’avait appris que l’on n’était jamais mieux servi que par soi-même. Cependant, elle m’avait aussi appris que l’on pouvait compter sur les autre dans des moments difficiles et que l’amitié était primordiale. C’était un peu paradoxal comme raisonnement mais au fond, je crois que j’avais fini par l’appliquer sans même le réaliser. J’aimais être en groupe mais je savais me débrouiller toute seule, quitte à travailler dur pour cela. C’était exactement les valeurs de la maison Poufsouffle non ? Loyauté, le sens du travail. Je crois que je les avais oui, je ne me serais pas vu dans une autre maison. De toute manière, laissez-moi rire… Moi à Gryffondor ? Comment voulez-vous que je sois courageuse si, pour sauver quelqu’un, il me fallait déjà une demi-heure pour le trouver. Serdaigle ? A la limite oui, pour la curiosité sûrement. Mais le plus drôle… Moi à Serpentard ?

Au milieu de tous ces gens hautains, qui vous jugeait… D’accord, là c’est moi qui jugeais à coup de préjugés. Au final pour moi, les Serpentards étaient comme tous les autres et à vrai dire étant donné que je ne pouvais voir les blasons, je savais rarement qui était où. Le fait est qu’aucun vert et argent n’était sorti du lot en se moquant de moi comme l’aurait voulu l’image qu’on avait d’eux. Personne n’osait. Et parfois, j’aurais presque préféré qu’on le fasse. Pour que j’existe. A la place, j’étais une ombre et l’on s’écartait sur mon passage sans souffler mot. Je leur faisais peur parce que j’étais différente et qu’ils ne savaient pas comment m’aborder. Le handicap était une barrière entre moi et les autres, et peu nombreux étaient ceux qui essayaient de la contourner. J’avais cependant de la chance parce qu’à Poufsouffle, les gens étaient super tolérants et toujours prêt à m’aider. Mais ça me faisait peur d’être aussi dépendante, je voulais m’en sortir toute seule. Quitte à repousser les gens. C’était stupide et je le savais, mais je ne pouvais m’en empêcher, refusant d’être un poids pour les autres. J’étais donc plutôt solitaire, ou au milieu d’un groupe sans vraiment y être. Je ne parlais pas trop quoi.

Je ne savais plus comment me faire des amis avec mon handicap. Ma meilleure amie japonaise, Yuria, je la connaissais depuis toujours. Mes voisins aussi, tout ça c’était avant la maladie. Après, j’avais simplement gardé mes contacts et eux ne m’avaient pas repoussés. Parce qu’ils savaient qui j’étais vraiment, ce que je valais. Et maintenant, je ne savais juste plus qui j’étais, parce que je ne savais même plus où j’étais. Souvent je me demandais s’il était pire de n’avoir jamais vu un coucher de soleil, ou de savoir qu’on ne pourrait plus jamais le faire. J’avais encore mon imagination pour repérer, mais c’était à double tranchant. A la fois, j’étais heureuse de pouvoir construire des décors dans ma tête, voir qu’il n’y avait pas vraiment de limite à ce que je voulais voir. Poudlard, un château ? Je le représentais dans ma tête, tirant des idées des précédentes choses que j’avais pu voir. Le château de mon livre d’enfance sur les chevaliers, mixé avec celui dans le film de fantôme favori de Yuria… Je mixais, j’assemblais et j’avais la douce illusion de croire que j’avais la bonne représentation. Mais c’était une sensation amère. Parce que je savais qu’au fond, il me manquerait toujours quelque chose. Je ne penserais jamais à la fleur qui pousse dans la brèche d’un mur, le tableau au bord cassé… Tout ce que je ne verrais jamais.

- Le cours de métamorphose va bientôt commencer Sasha, tu m'accomp...

Une voix me sortit de mes pensées et me fit sursauter. Je pleurais tellement fort que je n’avais même entendu arrivée Casey. Et je ne l’avais pas vu bien entendu. Je me sentais complétement stupide, prise par surprise de la sorte alors que mon visage devait être ravagé par les sanglots. Mes pupilles devaient être rougies, et je me demandais si mes yeux étaient encore aussi bleus que lorsque j’étais petite. Parce que je changeais, je grandissais. Et je ne pouvais même pas le voir. Je ne savais pas qui j’étais. A quoi me servirait le cours de métamorphose hein ? Je ne voyais même pas mon aiguille se transformer en cure dent et vice-versa. Et c’était tellement difficile de jeter un sortilège en se concentrant sur quelque chose que l’on ne pouvait même pas visualiser… C’était bien plus difficile pour moi que pour les autres, et je m’entraînais en conséquence mais je commençais à être un peu découragée. J’en avais marre de me battre aujourd’hui, j’avais juste envie de me laisser aller. De pleurer dans un coin, sous ma couverture. Dormir pour rêver. Pour voir sans avoir à faire d’effort, pour laisser mon imagination vivre sa vie tranquillement. Dans mes songes, j’étais toujours voyante. Le monde évoluait autour de moi, comme avant. J’aimais tellement ça !... Et ensuite, je me réveillais. Et c’était de nouveau le trou noir.

- Pourquoi tu es triste ?

Casey s’était assise à côté de moi doucement, elle passait sa main sur mon dos comme me faisait toujours mon père lorsqu’il me consolait. Sans surprise, penser à lui ne fit que redoubler mes pleurs. Il avait une telle confiance en moi, et me l’avait toujours insufflé… J’avais cru en avoir eu assez pour tenir loin de lui, qu’il m’avait bâti, lui et maman, assez forte pour tenir la distance et les coups de blues. Que j’étais grande, indépendante et que mon handicap, je savais le dépasser. Au Japon, je m’en sortais plutôt bien non ? Dire que je n’avais jamais eu des idées noires, c’était mentir. J’étais entouré par lui, de toute manière. Mais pour une petite fille qui venait de perdre la vue, je faisais l’admiration de toutes mes connaissances. J’étais forte à leur yeux, courageuse. J’y avais presque cru aussi, mais c’était différemment. Là-bas, ils étaient tous présent pour moi. Je me sentais acceptée et ça me donnait envie de continuer, de toujours faire plus. Tandis qu’ici, je me sentais hors du moule, toute seule dans cet univers qui m’était inconnu et que je ne pourrais jamais complétement maitrisé. Je tentais de calmer mes sanglots pour répondre à la jeune fille, mais mes mots étaient hachurés et désordonnés. J’étais fatiguée, tellement lassée de ce combat.

- J’en… ai jus… juste marre. Je v… veux être co… comme tout… tout le mon… monde.

Comment lui expliquer tout ce qui passait dans mon cerveau en ce moment ? Comment lui dire que je ne voulais même pas qu’elle soit là, parce que je ne voulais pas être un poids ? Comment lui dire que j’avais honte de même et de ma faiblesse ?

- Je… Je suis fa… fatiguée de jo… jouer à la fi… fille forte…

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Casey Roberts


Casey Roberts
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MessageSujet: Re: In the Dark [PV]   In the Dark [PV] Icon_minitimeVen 31 Aoû - 18:45

Je n’allais pas rajouter cela à son malheur, car elle devait vraiment avoir le cœur gros si elle pleurait comme ça, mais j’étais sûrement la dernière personne sur qui elle aurait aimé être consolée. Je n’étais pas douée pour ces choses-là, je l’avais déjà dit et répétais. Un jour, une de mes copine s’était mise à pleurer en classe sans pouvoir se contrôler parce que son chat s’était écrasé la veille, celui-là même qu’elle avait cherché avec ses parents pendant plusieurs jours, et pour cause… Au lieu de faire comme les autres élèves à la récré et lui dire qu’il avait eu une très belle vie et qu’elle allait peut être en avoir un autre pour Noël, j’avais sangloté à mon tour, parce que cette vision de la voir si triste m’avait miné le moral et donné l’envie de verser quelques larmes moi aussi.

Alors je n’allais pas lui raconter cette histoire. J’étais bien bête d’y avoir pensé !

Donc la voir dans cet état ne me rendait pas très heureuse, car il y avait eu le facteur Quidditch juste avant qui n’avait pas été une brillante réussite – ce n’était pas difficile de me déstabiliser. Je pouvais juste me laisser aller et pleurnicher de concert avec Sasha pour lui tenir compagnie, mais elle avait nul doute besoin d’une main plus secourable que celle toute tremblante que j’avais pensé lui tendre l’espace d’un instant. Il n’était jamais trop tard pour prendre des nouvelles résolutions, même si le premier de l’an était passé depuis longtemps, il fallait que ça change !

Mais résolutions sont souvent faites pour ne pas être tenues…

Le seul point positif des choses, c’était que j’avais arrêté de me morfondre, pour savoir quelle était la meilleure attitude à adopter lorsque j’étais avec elle à cause de son handicap – pour l’instant, j’étais bien trop occupée à essayer de trouver le bon bouton qui la ferait sourire ! Elle ne le voyait plus, mais je l’avais trouvé si beau lorsque je l’avais rencontré dans les cuisines, et si rassurant aussi, que je voulais bien qu’elle me l’offre encore… Pour me donner un petit peu de courage. Mais celle qui avait plus de soutient pour le moment, c’était l’autre Poufsouffle.


- J’en… ai jus… juste marre. Je v… veux être co… comme tout… tout le mon… monde.

Que répondre à cela ? Je n’y étais pas préparée. Ce que je voulais lui apprendre, c’était que je l’enviais de justement faire autant d’efforts pour que le fait d’être aveugle ne soit pas un défaut, mais une belle qualité, et vue l’expérience que nous avions faite toutes les deux en préparant des cookies, elle n’avait pas eu besoin de faire grand-chose pour me convaincre qu’elle avait su tirer tout les profits qu’il y avait à prendre dans son histoire. Je m’étais donc trompée ? Tout laissait à penser que oui, comme quoi, elle n’avait pas la faculté de voir, mais ça suffisait quand même pour savoir user des apparences, et en cela aussi, je trouvais que c’était une preuve de force, dont j’étais totalement dépourvue évidemment, car même un inconnue dans la rue pouvait lire en moi comme un livre ouvert. Mes secrets ne l’étaient pour personne, ma personnalité fade et sans saveur, la seule particularité que je pouvais avoir, c’était d’être sorcière, mais même ça, dans une école comme Poudlard où il y avait une multitude d’élèves bien plus talentueux…

- Je… Je suis fa… fatiguée de jo… jouer à la fi… fille forte…

Inutile de préciser alors que cette remarque, qui sortait du plus profond de son cœur comme si elle tentait désespérément de se débarrasser de ce trait de sa personnalité acheva de me mettre mal à l’aise, à cause de ce que je venais tout juste de penser.

Réfléchissant bien à ne pas faire de gaffes, le mieux que je pouvais faire pour l’instant, en espérant à moindre échelle que cela puisse la soulager un peu, c’était de la réchauffer avec ma présence humaine – ce n’était pas grand-chose, surtout qu’on ne se connaissait pas si bien que ça, même si je restais persuadée que préparer des gâteaux ensemble tissait nécessairement des liens, mais une fois encore, c’était ce qui me donnait un semblant de contenance quand je n’allais pas bien, parce qu’il y avait toujours maman pour me soutenir, cette solide barre de fer que toutes les tempêtes ne pouvait pas déloger de son béton et à laquelle je pouvais m’accrocher sans aucune retenue. J’en oubliais le cours de métamorphose qui avait dû débuter à présent parce que Meryl Kelsey n’avait pas pour réputation d’être en retard, mais c’était une situation exceptionnelle, et puis que Sasha ne s’inquiète pas, j’allais le lui expliquer à notre professeur, même si je la trouvais impressionnante, ce n’était pas grave, je pouvais bien faire ça pour elle.

Je ne prononçai rien de plus pendant un long moment, me laissant bercer par ses pleurs, et guettant l’instant où les sanglots se faisaient un peu moins fort. Alors enfin, je puisais en moi toutes les ressources dont j’étais capable, et renouvelai une nouvelle approche.

- Tu n’es pas obligée de jouer Sasha, essayai-je de la convaincre d’une voix douce. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Parce qu’on avait un sens en moins qu’on avait plus de choses à prouver ? Ça n’avait aucun sens, parfois, même avoir deux yeux pour voir ne suffisait pas pour déceler ce qui était de l’ordre de l’évidence ! On prend tous des voies différentes, mais pour arriver au même endroit… oulah, je n’étais pas sûre qu’elle comprenne là où je voulais en venir, je n’avais vraiment pas l’habitude de faire ça ! Donc le rythme où on va pour y arriver n’a aucune importance.

J’étais moi-même étonnée de prendre un tel tournant philosophique, mais j’étais tant concentrée dans l’optique de vouloir qu’elle se sente un peu mieux que ça coulait tout seul – naturellement.

- Et puis… je m’autorisai un sourire, qui, à défaut qu’elle ne puisse le voir, je souhaitais faire en sorte qu’elle puisse le sentir, et je pris doucement son visage entre mes deux mains, et caressai l’une de ses joue avec mon pouce. Je ne trouve pas que tu as l’air d’un monstre, elle disait qu’elle n’était pas comme les autres, mais c’était faux, je vois un nez, je le touchai avec mon index, deux oreilles, une bouches, deux bras, deux jambes… hmmmm, je fis mine de réfléchir alors que la fin de ma tirade était déjà toute trouvée, et il y a deux yeux aussi ! Un peu différent des autres, mais je peux t’assurer qu’ils sont là quand même !

Ce faisant, j’essuyai ses larmes qui dépassaient encore çà et là à l’aide de mes manches.

- Ma maman me dit toujours que la différence, c’est une force, lui appris-je, et je me sentis soudain plus sûre de moi, de citer quelqu’un en qui j’avais à la base entièrement confiance. Et je trouvais qu’elle s’appliquait particulièrement bien à Sasha.

… Mais à moi.. ?

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Sasha Greenhorn


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MessageSujet: Re: In the Dark [PV]   In the Dark [PV] Icon_minitimeDim 2 Sep - 1:52

Je sentais bien que je mettais mal à l’aise Casey. Qui ne l’aurait pas été devant ma détresse ? Parce qu’elle n’avait aucune solution. Pouvait-on me dire que ça allait passer ? Laisser moi rire. Il n’y avait pas de mot à ce genre de situation, de douleur. La force qui me manquait, c’était à moi seule de la trouver. Du moins, c’était ce que j’avais toujours cru, mais je commençais à croire que j’avais tort. Peut-être avais-je besoin des autres pour tenir, pour supporter. Mais le problème, c’est que je ne savais pas comment avoir leur reconnaissance, comment m’intégrer à eux. Je n’avais plus rien d’un enfant lambda, et en beaucoup de point. Rien que le Japon était un obstacle. Je n’étais pas née ici, je ne connaissais pas la culture anglais. Ce n’était pas mon monde. Pourtant, mes parents étaient britanniques, mais ils aimaient tant les traditions japonaises que j’avais baigné dedans toute mon enfance. La seule chose que j’avais tiré de l’Angleterre, c’était le thé et l’accent que j’avais un peu tiré de ma mère qui l’avait très prononcé. Son goût pour la pâtisserie aussi, mais d’après elle c’était plutôt depuis son voyage en France. Parce qu’à Londres, à part les Shortbreads, ce n’était pas funny funny niveau gâteau.

Tout en moi était donc forgé par le pays du soleil levant. Je ne connaissais rien à la froideur polie des Anglais, à leurs manières. Les gens ne réalisaient pas à quel point chaque pays avait sa propre vision. J’aimais celle du Japon, non seulement parce que j’y étais habituée, mais aussi parce qu’elle me correspondait. C’était si respectueux, si altruiste… J’aimais cet amour qu’ils avaient pour la nature qu’ils respectaient, maitrisaient mais laissaient vivre. Je ne savais même comment le décrire, tellement il fallait le vivre pour comprendre. J’avais toujours ce souvenir des fleurs de cerisiers qui volaient dans le vent et se déposaient dans mes cheveux lorsque je jouais dans le parc gamine, alors que c’était la saison de la fleuraison. J’avais envie de revoir ses fleurs. Les sentir, les toucher… Ce n’était pas pareil, ça ne le serait plus jamais. Je vivais dans un monde de sensation certes, et mes sens étaient très développés… Mais je voulais voir. Etait-ce trop demander ? Pourquoi n’existait-il pas de sort pour me faire récupérer mes yeux ?! Quand on m’avait parlé de la magie, ça avait été ma première question. Stupide, mais humaine au fond… Mais non. Rien ne me sortirait de mon obscurité, sauf un miracle. Mais je n’y croyais pas trop.

J’avais tellement envie de parler du Japon à tout le monde ici, mais je restais sur ma faim. Très peu de personne ici savait que j’en étais originaire. Vu qu’après tout, ce n’était pas dans mon physique… Et je ne pouvais voir les autres asiatiques. Je savais qu’ils y en avaient quelqu’un, je pouvais même parfois déceler des accents au court de conversation mais… J’étais censée dire quoi ? « OH MON DIEU TU ES ASIATIQUE ? » C’était vraiment flippant vu de l’extérieur. De plus, tous n’était pas Japonais. Avant j’étais capable de reconnaitre les différentes origines. Parce que malgré tout ce que disait les occidentaux, tous les asiatiques n’étaient pas juste un tas de bridés bruns. Il y avait autant de subtilité qu’il y en a entre un anglais et un français, croyez moi. Mais maintenant, c’était impossible de les saisir. Plus je pensais à tout ça, plus mes pleurs redoublaient et je sentais ma camarade frémir à mes côtés. Je m’en voulais de lui imposer ça. Elle pouvait très bien partir, je ne l’obligeais pas à s’occuper d’une pauvre fille comme moi. J’avais honte de craquer de la sorte devant elle que je sentais si humaine et incapable d’avouer que je lui tapais sur les nerfs. S’occuper de quelqu’un d’aveugle, ça n’avait rien d’amusant…


- Tu n’es pas obligée de jouer Sasha. On prend tous des voies différentes, mais pour arriver au même endroit… Donc le rythme où on va pour y arriver n’a aucune importance.

J’écoutais sa voix douce me réconforter, malgré moi un peu comme une mélodie. J’avais peur de m’habituer à ce son, parce que je ne voulais pas qu’il me quitte. J’aimais bien Casey au fond, un peu plus que je n’oserais lui admettre. Est-ce qu’elle voulait seulement de moi ? Ou n’étais-je qu’un boulet qu’elle traînait par pitié ? J’avais tellement de questions que je n’osais pas poser, par peur de l’éloigner. Je voulais juste qu’elle reste un peu là, avec sa main qui me caressait le dos et légèrement séchait un peu mes pleurs. Des voies différentes ? Elle n’avait pas tort… Mais j’étais si lente, si… Maladroite ! Mais j’aimais bien sa vision des choses qui me rassurait un peu. Malgré tout, j’eus un petit sourire derrière mes sanglots. J’avais cependant encore besoin de m’habituer à mon rythme, même si je n’étais pas sûre d’y arriver. Mais surtout, c’était les autres le problème.

- Mais ce rythme… Je ne m’y habitue pas, et personne ne s’y habitue autour de moi ici… J’ai pas ma place.

Je me sentais mal de me confier de la sorte mais à la fond, ça faisait du bien. Je ne savais pas à qui exposer mes doutes… Même à Yuria, je ne me l’autorisais pas. Elle m’avait laissé partir ici (c’était son expression à elle, comme si elle aurait pu me retenir en otage !...) parce qu’elle savait que j’étais assez forte pour tenir. Que je me ferais des amis, que je réussirais à me faire apprécier. Et maintenant que pouvais-je lui dire ? Qu’en fait, j’échouais lamentablement à ça, parce que je n’étais qu’une peureuse ? Que les autres aussi ? Que j’avais perdu tous mes moyens dans ce château ? Non, je n’oserais jamais. C’était mon problème, je refusais de l’inquiéter… Alors pour le moment, je me débrouillerais seule. Mais j’avais tant de mal à tenir, que craquer en présence de Casey me fit du bien. Même si j’avais toujours peur de gêner au fond…

- Et puis… Je sursautai tandis que ses mains se posèrent sur mon visage. Doucement, elle passa ses pouces sur mes joues, comme pour balayer les larmes qui coulaient encore un peu.Je ne trouve pas que tu as l’air d’un monstre, je vois un nez, Je fus encore surprise lorsqu’elle le toucha, mais j’eus un petit rire malgré moi. deux oreilles, une bouches, deux bras, deux jambes… hmmmm, et il y a deux yeux aussi ! Un peu différent des autres, mais je peux t’assurer qu’ils sont là quand même !

Tandis qu’elle essuyait encore une fois mes larmes, j’eus un nouveau petit rire. Je savais que Casey avait raison, mais l’entendre dire me fit un bien fou. C’est vrai qu’au fond, j’étais comme tout le monde. Je n’étais pas difforme, et même mes yeux étaient, à ce qu’il parait, magnifiques. D’un joli bleu qui éclairait mon visage… De loin, rien ne présageait que c’était le noir complet dans ma tête. Mon corps était le même que tous, bien qu’il se déplaçait plus lentement et plus maladroitement.

- Ma maman me dit toujours que la différence, c’est une force.
J’haussais les épaules. C’était peut-être une force lorsqu’on savait s’en servir mais moi, je me contentais de la trainer comme un boulet…

- Mais je sais pas l’utiliser… Je fais peur aux gens de toute manière. La différence, ça effraie plus qu’autre chose…

Ma voix était amère, mais j’étais résolue. C’était comme une constatation, une idée à laquelle je m’étais faite. Doucement, je tâtonnais autour de moi pour trouver Casey et sans vraiment réfléchir, je passais maladroitement mes bras autour de ses épaules pour l’enserrer. Espérant que ce câlin suffirait à dire ce que je ne savais pas trop expliquer.

-Merci Casey. Et puis, cherchant un peu mes mots, Toi aussi tu es différente tu sais. T’es chouette. Essayai-je d’expliquer maladroitement. Oui, elle était différente, parce que c’était la seule qui avait un peu poussée la conversation avec moi. La seule que j’aimais bien ici en fait.

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MessageSujet: Re: In the Dark [PV]   In the Dark [PV] Icon_minitimeLun 3 Sep - 21:30

Trouver les bons mots n’était pas facile. Je voulais lui expliquer que j’arrivais à me mettre à ma place et comprenais ce qu’elle ressentait – c’était impossible. Je pouvais voir tout ce qui se passait autour de moi passant de l’arbre contre lequel nous étions installés jusqu’à la surface miroitante du lac qui vous faisait cligner des yeux quand le soleil était trop fort parce qu’il était éblouissant lorsqu’il n’était pas troublé par les animaux marins qui nageaient juste en dessous. Et pourtant… et pourtant le sentiment qu’aucune place n’est faite pour vous dans un endroit, comme si toutes les mauvaises ondes se déclenchaient pour vous pousser à faire marche arrière, je savais ce que c’était. Depuis qu’on était à Poudlard, j’avais fait plus de rencontres négatives que positives, j’en étais sûre, et même si les gens de ma maison étaient tous sympathiques, même si je n’étais pas très réceptive à l’humour que je jugeais un peu douteux de certains, il n’y avait personne réellement avec qui je m’étais liée d’amitié pour dire « Je t’attends tout les matins dans la salle commune pour qu’on puisse aller prendre notre petit déjeuner ensemble ». Personne avec qui partager mes petits secrets comme je le faisais souvent avec maman parce que c’était elle qui était ma principale confidente quand mes copines d’école ne savaient plus me soutenir. C’était comme si le fait d’aimer tout le monde et de vouloir s’ouvrir aux autres vous excluait de tous les groupes. Ces gens-là, dont je faisais partie et qui n’étaient pas mystérieux, n’avait pas cette aura qui voulait qu’on leur tourne autour pour en percer les moindres secrets. Casey, c’était un peu le punching ball, celle à qui on faisait de grands sourires quand tout allait bien, ou bien à qui on faisait de vilaines farces quand on voulait se défouler un peu. Mais moi dans tout ça comment est-ce que je devais le prendre ? Bien, ou mal ?

Sasha souffrait de sa différence également. Ce n’était pas la même que la mienne, mais ça se remarquait que ça l’empêchait d’évoluer comme elle en avait envie que les choses les plus simples comme lever son bol de chocolat chaud pour le porter à sa bouche pouvait s’avérer compliqué, parce qu’il ne fallait pas l’incliner trop tôt pour peu que tout son contenu bouillant vienne s’éclater sur ses genoux. Je ne voulais pas lui montrer, en gardant dans la voix un ton qui se voulait rassurant à défaut de savoir faire quelque chose, mais je me sentais totalement impuissante face à cela, parce que je n’avais aucune idée de ce qu’il fallait que fasse pour qu’elle se sente un peu mieux, qui lui redonne le sourire, et l’envie de se relever de la cachette où nous étions, à l’abris des autres, avec l’envie d’avancer avec sûreté, parce qu’elle n’avait pas besoin de voir pour mettre un pied devant l’autre pour réussir à éviter les crevasses. C’était tout ça que je voulais lui dire – qu’il y avait des personnes dotés de la vue, certes, mais qui ne voyait rien de tout ce qui était évident, alors qu’elle, qui était dans l’obscurité semblait se saisir du moindre petit détail et alors tout à coup, la lumière s’éclairait, et le monde devenait un peu plus beau. Mais comment lui expliquer tout ça avec des mots ?


- Mais ce rythme… Je ne m’y habitue pas, et personne ne s’y habitue autour de moi ici… J’ai pas ma place.

Là, c’était le moment où j’étais quand même un peu désemparée. Parfois, Poudlard me donnait le sentiment d’être un peu comme une grosse fourmilière ou sa grouillait dans tout les sens, entre les cours, les soirées dans les salles communes entre élève de chaque maison, les examens de fin d’année qui arrivaient toujours trop vite… Oh, il y avait toujours des moments où on pouvait se poser tranquillement, mais si en revanche ces moments là n’étaient pas partagés… Donc nous, nous étions les petites fourmis, et il fallait qu’on se place entre deux autres petites fourmis et suivre le chemin que celles qui nous précédaient nous traçaient pour que ce soit dans la poche… Mais comme le disait Sasha, certaines allaient tellement vites, que ce n’était pas facile de se glisser entre elles…

- Tu sais quoi ? lui demandai-je d’un ton si sûr, qu’il m’étonna un peu sur le coup. Les autres, tu t’en fiches. C’est de trouver ta voie qui compte. Je me tue un instant parce que je cherchais un exemple qui lui permettrait de voir où je voulais en venir. C’est comme quand tu as mal quelque part et que tu as l’impression que tu ne vas jamais supporter la douleur. Et puis quand ça va mieux, tu te dis que finalement, ce n’était pas si terrible que ça !

C’était ce que ça me faisait toujours lorsque j’avais un gros bobo et qu’il m’empêchait de m’endormir le soir parce qu’une souffrance sourde claquait sur le genou tout écorché. Et puis quand je me relevai le matin, j’avais toujours mal et la jambe toute engourdie, mais la nuit était passée, alors malgré tout, à allait un peu mieux quand même.

Je me sentie un peu mieux de parvenir à lui faire décrocher une réaction qui n’avait rien à voir avec des pleurs, mais je sus rien qu’à voir son expression, un peu plus légère, mais tout aussi sombre, que ça ne l’avait pas complètement remise sur les rails.


- Mais je sais pas l’utiliser… Je fais peur aux gens de toute manière. La différence, ça effraie plus qu’autre chose…

Je poussai un soupir. Pas parce qu’elle m’agaçait, et même si elle était toute triste, je me sentais mieux ici, qu’à regarder le parc à travers la fenêtre de la salle de métamorphose, mais je savais qu’au fond, elle n’avait pas totalement tort et c’était difficile de la convaincre du contraire, alors que je pensais la même chose qu’elle. J’eus une pensée pour mon père qui ne voyait pas ça d’un très bon œil que je sois une sorcière – quand j’étais avec lui, je n’avais pas le droit dans parler, c’était très clair. Et ce n’était pas juste, parce que ça ne faisait que conforter cette sensation de malaise et d’isolement, et la solitude était sans doute l’une des choses qui m’effrayaient le plus.

- Et bien déjà, tu peux exiger avoir une double ration de fondant au chocolat à chaque repas ! plaisantai-je en espérant qu’elle suive la voie que je lançai. Pour reprendre maman, souvent elle faisait tout pour me faire rire pour faire calmer le plus gros des chagrins. Alors il n’y avait pas de doutes : on pouvait résoudre beaucoup de choses par le rire. Tu dois leur montrer qu’il n’y a aucune raison d’avoir peur… et moi-même, je craignais d’être trop franche sur ce coup, en lui disant que c’était peut être justement à elle de faire le premier pas, même si elle pensait que c’était aux autres de le faire – le problème c’était que tant que personne n’allait pas l’un vers l’autre, ça ne pouvait pas avancer. Mais comment avoir le courage de lui affirmer ça, quand moi-même je voyais le peu d’efforts que faisaient certains élèves pour faire en sorte que tout puisse se passer bien ? Tous ne faisait pas partie de cette catégorie, mais ils étaient nombreux quand même, ce n’était pas toujours simple… Moi en tout cas, tu ne m’effraies pas, lui assurai-je.

Je ne bougeai pas lorsqu’elle appuya à plusieurs endroits sur ma peau, sûrement pour vérifier qu’elle était ma position, et je ressentie une douce chaleur, très agréable, mais n’était pas seulement dû à son bras qui m’entourait à présent les épaules, mais autre chose que je ne pouvais pas expliquer, mis à part que je ne voulais surtout pas que ça me quitte. Je détendis légèrement mes muscles pour répondre à son étreinte, ce qui me parut presque naturel, n’ayant aucune gêne ou honte à cause de ce geste. Je posai doucement ma tête sur son épaule.


-Merci Casey. Toi aussi tu es différente tu sais. T’es chouette.

Je n’étais pas une habituée des compliments, aussi sentis-je mes joues s’empourprer légèrement suite à ses paroles. Je ne savais pas ce que j’avais fait pour lui laisser penser ça, peut être que c’était parce qu’elle ne pouvait pas voir que la plupart du temps j’étais au bord des larmes pour la moindre petite accroche, ce qui me rendait hyper sensible et pas vraiment fréquentable – on trouve ça mignon cinq minutes, mais lorsque ça se reproduit trop souvent, ça a vite fait de lasser les gens. Ce qu’il me manquait cruellement, c’était d’appliquer tout les nombreux conseils que je donnais à Sasha sur moi. Mais au moins, j’avais quelqu’un avec qui les partager.

- Ma Maman me le dit parfois aussi… quoi qu’il arrive, j’en revenais toujours à elle. Mais cet après midi, ce n’était pas moi qui avait le plus besoin d’aide, mais Sasha. Alors, pour une fois je ne voulais pas me plaindre. A toi aussi, elle le dirait ! C’était même sûr.

Elle dirait aussi que pour une fois, j’avais bien choisi mon amie.
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Sasha Greenhorn


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MessageSujet: Re: In the Dark [PV]   In the Dark [PV] Icon_minitimeMar 4 Sep - 1:37

C’était étrange de trouver, je pouvais même dire enfin, quelqu’un à qui parler ici. J’étais plutôt isolée, ou en retrait dans les groupes de gens. J’étais dans une maison géniale où les gens étaient très gentils et attentionnés, mais ça restait des êtres humains. Ils restaient légèrement mal à l’aise devant moi et même si je ne pouvais pas le voir, je le sentais. Le ton sur lequel on me parlait n’était jamais le même que celui employer pour un voyant. C’était plus bas, plus hésitant. Comme si je risquais de me briser à tout instant, ou comme si… J’étais différente. Parfois, c’était une voix qui me rappelait celle de ma mère lorsqu’on visitait son amie atteinte du cancer à l’hôpital. J’avais environ cinq ans et les souvenirs étaient flous, mais ce ton… Celui qu’on utilise lorsqu’on s’adresse à quelqu’un qui va mourir. Sauf que moi, je n’avais pas prévu de rendre mon dernier souffle dans la minute. J’étais aveugle mais pas cancéreuse, je n’avais pas une maladie contagieuse ou douloureuse. Du moins pas physiquement. Alors pourquoi tout le monde parlait ainsi avec moi, comme si j’étais sur mon lit de mort ? Je voulais simplement être normale. Etait-ce trop demander ?

Je ne le serais jamais je le savais. Au fond je n’avais même pas envie de l’être parce que je ne m’étais jamais fondue dans la masse, avant ou après la perte de ma vue. Je riais un peu trop forte, je parlais avec mes mains et j’aimais bien faire plein de choses en même temps. Et j’aimais être ainsi, un peu farfelue et originale. Mais maintenant, je ne savais plus l’assumer ni l’utiliser comme une force. J’avais peur de crier ma différence car ce n’en était plus une dont je pouvais être fière. Je n’avais pas honte de mon handicap non, je n’y pouvais rien de toute manière. Mais c’était autre chose… Presque de la gêne. Ça me pesait, j’avais l’impression que ça s’accrochait à mon dos et me trainait vers le bas. En fait, le truc, c’est que c’était trop lourd pour moi toute seule. Je ne le réalisais que maintenant car au fur et à mesure que la discussion avançait, je sentais mes appréhensions s’envoler. Même si ce n’était que l’espace d’un instant. J’avais besoin de partager ce que je ressentais mais j’avais juste tellement peur de gêner. Pourtant, je n’avais pas l’impression de déranger Casey, j’avais plus l’impression de… Bâtir quelque chose.

- Tu sais quoi ? Les autres, tu t’en fiches. C’est de trouver ta voie qui compte. C’est comme quand tu as mal quelque part et que tu as l’impression que tu ne vas jamais supporter la douleur. Et puis quand ça va mieux, tu te dis que finalement, ce n’était pas si terrible que ça !

Je méditais un instant ce qu’elle venait de dire. C’est vrai qu’au début, lorsque je m’étais retrouvée dans le noir complet, j’avais cru ne jamais m’en sortir. Les premiers mois avaient été horribles. L’annonce de la maladie encore, j’avais tenu. Parce que ça m’avait perdu lointain, un peu… Brumeux. Ça ne pouvait pas être vrai, si ? Mais au fur et à mesure, ma vue s’était empirée avant de disparaitre totalement. Et là dans le noir, j’avais l’impression de vivre un cauchemar mais surtout d’y être enfermer. Mes parents étaient un peu impuissants, Yuria aussi. C’était au départ ma propre bataille et je le savais, c’était à moi d’accepter tout ça. Et petit à petit… J’avais remonté la pente. J’avais trouvé la cuisine, la flûte et la guitare. Je m’étais mis à chanter, j’adorais passer des heures à décortiquer des musiques pour affuter mon ouïe. Si ma vue m’avait lâché, mes autres sens je comptais m’y accrocher. Ouais après réflexion, ce n’avait pas été si terrible que ça. Au Japon, ça allait. Sauf que là c’était une nouvelle période d’adaptation que je n’arrivais pas à gérer…

- J’ai juste… J’ai l’impression de revivre la bataille tu vois ?

L’adaptation et tout ça… C’était du déjà-vu. Mais au fond, je l’avais déjà surmonté non ? C’était une guerre que je pouvais finir par gagner, j’en étais sûre. Surtout si j’avais des personnes avec moi, et j’avais l’étrange sentiment –mais très agréable- que Casey pourrait faire partie de ce soutien. Je lui souris faiblement malgré tout et continuais d’écouter les conseils qu’elle me prodiguait sans qu’elle réalise à quel point cela me touchait. Qu’elle compatisse sans pour autant me parler comme si j’étais un petit bébé. Elle était franche, un peu maladroite parfois, mais jamais son raisonnement.

- Et bien déjà, tu peux exiger avoir une double ration de fondant au chocolat à chaque repas ! J’eus un petit rire malgré moi. Tu dois leur montrer qu’il n’y a aucune raison d’avoir peur… Moi en tout cas, tu ne m’effraies pas.

Elle avait raison, c’était aussi à moi de faire la part des choses. Mais je n’en avais pas encore le courage. Et pourtant, je voyais à quel point ça me paraissait facile avec Casey. Sûrement était-elle différente aussi des autres. Bien plus… Douce. J’avais la réelle sensation qu’elle m’écoutait. Et j’approuvais rarement ce sentiment. C’était ça une amie non ? Je ne voulais pas la comparer à ma meilleure amie laissée au Japon, mais je reconnaissais en moi certaines sensations que je ressentais avec et qu’à présent, je sentais avec Casey. Celle d’être bien en particulier, de ne pas se sentir juger. Je souriais sans vraiment y penser, j’avais les idées plus claires et plus calmes. Tout doucement, je tâtonnais jusqu’à la jeune fille pour chercher ses épaules et l’enserrer maladroitement. Elle me paraissait étonnement presque aussi fragile que moi au creux de mes bras. Lorsqu’elle posa sa tête sur mon épaule et que je sentis son corps s’affaisser légèrement contre le mien, je compris que c’était naturel. Qu’elle n’était pas gênée, et moi non plus. Je laissais échapper un petit compliment, toujours un peu maladroite dans ma formulation, mais j’espérais qu’elle me comprenne malgré tout. Elle tressaillit un peu, et je devinais donc que je l’avais touché. Elle l’avait fait aussi alors, ce n’était que lui rendre l’appareil…

- Ma Maman me le dit parfois aussi… A toi aussi, elle le dirait !

J’eus un sourire. Casey semblait réellement proche de sa mère, et ça me faisait un peu penser à la mienne. Loin d’elle et même de mon père, j’avais réalisé à quel point je les admirais. J’avais besoin d’eux, de leur force. Je n’avais pas envie de les décevoir, même si c’était à distance… Je fronçais un peu les sourcils mais l’étreinte de Casey radoucit mon visage et je souris une fois de plus. Puis très délicatement, je me dégageai d’elle pour lui faire face, même si je ne pouvais la voir. Posant ma main sur la sienne, mes yeux battaient un peu follement comme pour capter les siens.

- J’aimerais bien la rencontrer. J’esquissai un sourire. On ferait bien d’y aller non, la Métamorphose va commencer non ? On y va ensemble ?... Achevai-je timidement.

Je crois que je connaissais déjà la réponse, comme on connaissait un peu les manies de ses amies. Et ce qu’était Casey à mes yeux désormais.

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Casey Roberts


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MessageSujet: Re: In the Dark [PV]   In the Dark [PV] Icon_minitimeVen 7 Sep - 20:08

- J’ai juste… J’ai l’impression de revivre la bataille tu vois ?

Je hochai la tête en signe d’affirmation. Elle allait trouver ça bizarre comme ça, mais oui, je voyais même parfaitement où est-ce qu’elle voulait en venir… L’adaptation, à mon avis, c’était quelque chose d’inné, on naissait avec, ou alors on pouvait apprendre à le maîtriser si on en ressentait vraiment le besoin… Je n’y étais jamais parvenue. C’était ce que papa me reprochait parfois, de vouloir rester enfermée dans le cocon que je m’étais créé petit à petit au fil des années. Ce qu’il ne comprenait pas, c’était que je m’y sentais bien, j’y avais ma place, mes habitudes, programmée comme du papier à musique, et ça me suffisait bien comme ça. Je me souvenais très bien quand j’étais petite, lorsqu’ils avaient voulu retapisser les murs du salon car l’actuel commençait à se décoller à cause de l’humidité de l’hiver et de la chaleur de l’été, et puis il faisait un peu vieillot. Ce qu’ils recherchaient à l’époque, c’était le moderne. La nouvelle était belle, mais je m’étais quand même sentie un peu nostalgique de l’ancienne, surtout que suite à cela, ils avaient décidé de changer la disposition des meubles. Adieu la place devant le canapé, quand je m’installai sur le tapis pour jouer avec mes billes que je n’emmenais jamais à l’école pour ne pas qu’on me les vole. C’était toutes ces petites choses qui avaient bercées mon enfance, mais la réalité ne faisait que de me rappeler chaque jour que je n’étais plus une enfant…

Alors quand lorsque quelques années plus tard, ils s’étaient séparés… Ma vie avait été chamboulée. Ça n’avait été que nouveaux repères à prendre, et j’avais fini par m’y faire, surtout parce que je n’avais pas trop le choix, puisqu’on ne me demandait pas mon avis dans cette histoire, et c’était comme la tapisserie du salon, toujours là : elle faisait partie intégrante du paysage, et ne me dérangeait plus tant que ça. Seulement voilà, il ne fallait pas oublier que changer les murs d’une pièce de la maison, ce n’était pas pareil que d’avoir des morceaux de famille en pièces détachées…

- Mais tu la gagneras encore, lui assurai-je. Nous la gagnerions toutes les deux, même si nous ne nous battions pas sur le même front.

Mais comme inconsciemment, elle me donnait le courage de poursuivre, j’espérais que ce serait la même chose pour elle. Il suffisait parfois de peu de choses, d’un tout petit appui de rien du tout pour se hisser au-dessus du grillage et passer de l’autre côté, au lieu de s’y accrocher désespérément et de tomber… Je voulais pourtant voir les choses du bon côté, alors il fallait que Sasha fasse de même : elle ne voyait plus, mais elle était en bonne santé, du moins, comme ça, elle n’avait pas l’air de cacher un vice plus profond, et moi je n’avais pas de doutes lorsque mes parents me disaient qu’ils m’aimaient très fort malgré la distance et malgré les conflits qui les séparaient dorénavant. Dans l’ensemble, eux aussi allaient bien. C’était le plus important.

Ça me mettait un peu de baume au cœur de la voir rire suite à mes remarques, et j’avais la nette impression que finalement, ma présence ici n’était pas vaine, que je servais à quelque chose, et pas en jouant le rôle de la potiche, parce que je ne savais pas dire non lorsqu’on me demandait un service, même s’il était ingrat, mais en étant une présence utile et amicale – parce que je considérais déjà Sasha comme mon amie, et peut et souvent, ce n’était que dans un sens, parce que je m’attachais vite aux gens qui me portaient un peu d’attention, oui, je n’avais pas peur de le dire, même si on me faisait parfois des mauvaises blagues, c’était indéniable : j’aimais les autres. J’aimais les voir m’entourer, j’aimais les voir vivre, s’émerveiller, vivre, tout simplement. La seule chose que je demandais, c’était de pouvoir également vivre un peu en leur compagnie… En tout cas, peut être que bientôt, la Poufsouffle ressentirait les mêmes choses que moi…

En tout cas, sa chaleur corporelle laissait tout à le penser, et je m’y laissais blottir quelques instants, comme un moment de répit que nous pouvions partager à deux, et c’était ce qui me manquait le plus depuis que j’étais à Poudlard, mais j’avais le sentiment, qu’avec ce que nous venions de vivre, bientôt, les choses allaient changer pour aller vers le mieux. Il n pouvait pas en être autrement. Je ne bronchai pas lorsque Sasha se décala, frémissant une nouvelle fois au contact de sa peau fraîche qui avait tout l’air de chercher dans quelle position je me trouvais pour pouvoir mieux me parler.


- J’aimerais bien la rencontrer.

Rien ne pouvait me faire plus plaisir. Je me voyais déjà lui décrire ma mère, à quel point elle était mon héroïne, à quel point elle était extraordinaire – c’était une vraie battante qui ne se laissait pas intimider par les péripéties de la vie.

- Ce serait trop cool ! m’exclamai-je ravie, sans me soucier de comment cela pourrait arriver un jour, mais ça ne m’inquiétait pas – chaque problème sa solution, et si celui de Sasha n’était pas en partie résolu, je me plaisais à croire que j’avais peut être un peu contribué à son bien-être.

- On ferait bien d’y aller non, la Métamorphose va commencer non ? On y va ensemble ?...


C’était même sûr que le cours avait déjà commencé, mais pour une fois je ne m’en faisais pas pour les éventuelles réprimandes de Meryl Kelsey – le courage ne faisait pas partie vraiment de mes principales qualités, mais j’étais prête à défendre la jaune et noire si jamais elle exigeait de nous trop d’explications.

- On y va, on ne doit pas être trop en retard… Quand même, j’avais beau dire, mon cœur battait un peu plus vite que d’habitude, rien qu’à l’idée de devoir taper à la parte de la salle de classe ce qui aurait pour résultat d’avoir tout les regards braqués sur nous. Comme tout ces instants de gloire qu’on ne demande pas.

Sans hésiter, je glissai ma main entre la sienne sans la serrer vraiment, je ne voulais pas qu’elle s’imagine que j’étais en train de la materner, au contraire, c’était plus un geste d’affection que parce qu’elle était aveugle. Elle avait montré à bien des reprises qu’elle savait se débrouiller seule.

Mais quand même… à deux, c’est mieux.




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