Liar Game [Pv Camille ;)]

Nombre de messages : 353 Date d'inscription : 27/05/2012

"Le pire mensonge est de se mentir à soi-même." Marc Lévy

*****

J'étais paralysée à l'idée de devoir affronter la nuit, même pour un cours. Quelle idée de nous demander de lire les étoiles aussi proche de la pleine lune! Cela créait en moi une telle angoisse que j'avais bien peur de ne plus LE maitriser. On sait bien qu'il n'est pas possible pour un loup garous de se métamorphoser à volonté et que seul le pouvoir de la pleine lune causait cet effet. Nous étions le 27. Et je savais que petit à petit, il se réveillait en moi. Alors j'attendais que l'heure de ce cours exceptionnel arrive, seule, comme à mon habitude, dans la petite tourelle de pierre. Là j'étais bien, parce que je pouvais regarder tranquillement l'herbe et les arbres qui s'étalaient à perte de vue. Cela me rassurais autant que cela m'angoissais. Cette contradiction de sentiments me chamboulait à chaque fois que je regardais la lune, le ciel nocturne et la forêt. Rassurée parce que si la foret était aussi étendue, j'avais une chance de m'y cacher et de ne pas y être trouvée, ou du moins, qu'on ne le voit pas lui. Mais le ciel de nuit constituait une vrai angoisse car, même si ma contamination me permettait sous forme humaine de pouvoir mieux voir dans la nuit, j'avais bien peur de ce que représentait ce symbole. Je décidais de me lever et de quitter la petite tourelle pour passer par le pont, tandis que la nuit tombait, que les étoiles éclairaient le ciel de leurs lumière et que la lune remplaçait le soleil. Comme toujours j'affichais ce visage fermé, sans pour autant paraître ni triste ni énervée. Je voulais juste passé inaperçue. J'avais lâcher mes longs cheveux noirs pour cacher mes cicatrices au cou et ceux -ci s'envolèrent quand enfin j'atteignais la porte et l'air frais commun d'Angleterre.

Je me dirigeais donc vers la tour d'astronomie en traversant le pont de pierre, suspendue entre deux bâtiments. Je m'arrêtais quelque secondes devant le paysage qu'il offrait, tout en coinçant mes cheveux derrière mes oreilles. Ça avait beau être sublime, ce n'était pas du tout la même sensation que j'éprouvais lorsque je montais en haut du plus grand arbre de ma forêt en Inde. J'avais le mal du pays et je ne pourrais probablement plus retourner là-bas. Personne ne voulait me revoir et cela me provoqua un pincement au cœur. Une larme coula doucement sur ma joue et je l'effaçais rapidement, de peur d'être vue. Tout cela appartenait au passé à présent, je devais vivre dans le présent. Triste, mon regard se posa alors sur une zone boisée: la forêt interdite. Je devais absolument y faire un repérage ce soir, ou au moins tracer mon itinéraire pour ma prochaine nuit. Je sentis une sueur froide couler le long de mon dos et mes poils se hérisser en pensant à la transformation. Je pourrais trouver un moyen d'atténuer la douleur quelque part à Poudlard, autre que ma potion tue loup, le seul endroit au monde dans lequel je pouvais trouver des explications sur ce qu'il était et le seul avantage qui faisait que je ne pleurais pas tous les jours sur mon sort. Ce monstre qui habitait en moi et que, malgré tout, j'acceptais au mieux, bien que j'aurais fait n'importe quoi pour qu'il disparaisse. Et peut-être qu'au fond, je me mentais à moi-même en me disant que j'acceptais cette réalité, peut-être n'était-ce qu'un moyen de ne pas penser à ma faiblesse.

Je me décidais à rejoindre la tour d'astronomie, passant seule les couloirs sombres de l'école. C'était sinistre et tout cela manquait énormément de couleurs. Je déglutis tandis que j'entendais des bruits de pas non loin de moi et commençais à me demander comment je pourrais sortir du château sans être vue, durant les pleines lunes. Cahyl avait surement la solution. J'avais eus une chance extraordinaire de croiser ce garçon hier à la bibliothèque; C'était tout simplement incroyable que nous nous croisions dans cet endroit solitaire, qu'il devine qui j'étais, que je ressente une autre présence et qu'enfin, nous trouvions chez l'autre un secret commun. Le pire secret peut-être qui ne pourrait être donné de garder pour des adolescent. Je ne pouvais même pas exprimer mon bonheur de l'avoir rencontré et pour la première fois depuis bien longtemps, je souriais, seule, en pensant à lui. Oui, j'avais un allié, un ami, un soutien. J'avais une chance, encore, de trouver le bonheur, de lutter contre cette... maladie, cette contamination contagieuse. Qui voudrait trainer avec un loup garous? La vie est cruelle, je l'avais appris, mes propres parents avaient voulus me tuer. Je baissais la tête tandis que des élèves passaient devant moi en jacassant, cachant ainsi ma soudaine tristesse à l'évocation des êtres qui avaient compté le plus pour moi. Sans compter ma pauvre sœur, morte à 8 ans. Je montais les longs escaliers, ne me souciant de personne, indifférente.

-Veuillez vous mettre en binôme puis allongez vous sur les tapis, face au ciel.

Le professeur m'indiqua une place tandis que je remarquais que j'étais la dernière arrivée. Je détestais être la dernière parce que c'était toujours celle que les autres attendaient et regardaient en premier. Je me dépêchais de prendre place sur un tapis vide alors que les autres s'allongeaient. Je le fis à mon tour et sans me soucier de mon binôme me mis à regarder le ciel. Enfin, le toit plutôt. Le professeur leva sa baguette et prononça une formule, le toit coulissa et laissa apparaître la nuit étoilée. Je tremblais en apercevant la lune juste en face de nous. Presque pleine je ne pus m'empêcher de lâcher un couinement. Par chance, celui-ci devait être à peine audible, et seul mon ou ma voisin(e) pouvait l'avoir entendu. Je fis cependant comme si de rien n'était et soupirait discrètement, histoire de lui démontrer que je n'étais pas du tout d'accord avec ce comportement. Oui, parce que souvent, je lui parlait quand j'étais seule. Au moins, quelqu'un m'écoutait, et cette habitude ne m'avait pas lâché depuis ma rencontre avec Cahyl, malheureusement. Il avait couiné pas moi. Certes, la lune presque entière était une vision d’horreur, le souvenir d'une longue souffrance, la sensation qu'éprouvent les condamnés à mort en entendant leur sentence, quelques jours avant d'être pendus. Mais le monstre paraissait tout à fait heureux, ce qui se comprenait si on prenait en compte le fait qu'il allait enfin pouvoir prendre possession de moi après être resté un mois enfermé. Il jubilait et cela me désespérais plus que m’effrayais. J'étais habituée.

-Observez les étoiles et dites à votre voisin ce que vous y voyez. Je veux entendre des chuchotements, bien entendu.

Je décidais enfin de tourner ma tête vers ma gauche pour suivre les instructions du professeur. Je me retrouvais face à face avec un garçon de mon âge, brun à la cravate rouge et dorée. J'opérais sans le faire exprès une observation très rapide et descriptive, bien que nous soyons allongés. Assez grand, mince, une mâchoire assez prononcée malgré son jeune âge, un nez droit, un air sympathique, plutôt beau garçon. Instinctivement je le comparais à Cahyl, qui avait un visage moins enfantin, les traits marqués, les yeux profonds et les cheveux mal coiffés, voir pas coiffés du tout. Son visage me faisais rire parce qu'il ressemblait se négliger totalement et qu'il devait penser que ça repoussait les autres alors que c'était peut-être le contraire qui se produisait. Les gens le regardait et je ne savais même pas s'il s'en apercevait. Il devrait peut-être paraître un peu plus soigné, quoique, il pouvait bien faire comme il voulait, ça le rendait encore plus unique à mes yeux, ça me rassurais. Je regardais donc le jeune Gryffondor et ne touchais mots. S'il voulait parler, vu que son expression était si accueillante, qu'il commence, je ne voulais vraiment pas entamer une discussion car cela équivalait aussi au risque de l'apprécier et de désirer devenir son amie.

Et cette faiblesse là, je n'en voulais pas.

*****

Le seul inconvénient de ce cours nocturne... C'était qu'effectivement, bah que comme le terme l'indiquait, que ça allait se passer la nuit. Et franchement qui a envie d'avoir des heures de cours supplémentaires ? J'étais comme les autres, et même si on avait eu une après midi de libre à la place, c'était toujours embêtant de devoir retourner du haut de la tour d'astronomie après son dîner du soir, mais bon, après tout, il fallait voir les choses du bon côté. Au moins, ça changeait de d'habitude et c'était toujours mieux d'avoir le cul coincé sur une chaise dans une salle de classe à écouter la voix monocorde d'un prof qui n'avait pas l'air pour un sou d'être plus heureux d'être ici que ses élèves. Là, au moins, il y avait du rebondissement, et c'était ça que je cherchais, du rebondissement.

Pour ça, on pouvait dire que j'étais plutôt tombé dans la bonne maison, parce que les Gryffondor, ils étaient réputés pour faire la fête, ainsi que tout les avantages qu'il y avait avec. Même si évidemment il n'y avait pas QUE des avantages, ça coulait de source, et déjà que c'était plutôt mal passé lorsque mes parents avaient appris que j'avais été envoyé dans la maison des rouges et or au lieu de celle qu'ils affectionnaient tant, c'est à dire Serpentard, alors depuis, ils n'arrêtaient pas de m'envoyer des courriers à tout va, pour être certains que je ne faisais pas n'importe quoi, et tout le bazar, et donc, je répondais systématiquement la même chose, c'est à dire que je faisais attention, et que oui, mes résultats étaient plus que satisfaisant,, et que de toute façon – ce dernier point je le gardais pour moi cependant et ne le mettait jamais dans mes missives – ce n'était pas en première année qu'allait se jouer notre avenir.

Je passais d'abord par la salle commune, parce que nous avions encore du temps devant nous, avant de nous rendre dans la tour la plus haute du château. J'en profitais pour ne prendre que le strict nécessaire – ça ne servait à rien de s'encombrer inutilement, et il y avait tellement de marches à gravir, que moins je porterais de poids, et mieux ce serait ! J'avais desserré le nœud de ma cravate et remonté les manches de mon uniforme ; le prof n'allait quand même pas nous en vouloir d'être plus décontracté alors que c'était la fin de la journée, et déjà qu'on avait pas d'autre choix que de se rendre à son cours, on allait quand même pas en rajouter !

Ce fut bientôt l'heure, et je quittai la pièces circulaire des Gryffondor en compagnie de deux ou trois amis de première année également, qui grognait à cette idée. Je plaisantais avec eux, mais je n'étais qu'à moitié d'accord, parce que ça ne me déplaisait pas tant que ça – c'était sûr que je préférerais m'amuser plutôt que de faire mes devoirs, mais quand même, aller observer les étoiles, il y avait pire comme programme et c'était toujours mieux que d'avoir potion avec Nakamura qui se mettait juste derrière vous et vous soufflait dans le cou bien fort pour vous déconcentrer pour vous faire rater votre potion et ainsi enlever plusieurs points supplémentaires à votre maison ! Oulah, mais pour le coup, ça virait au scénario catastrophe : imaginez un peu le truc, Nakamura voulant rattraper le niveau médiocre de ses élèves en potions – on se demande bien pourquoi d'ailleurs, mais bon, se remettre en question ne devait pas faire parti de son vocabulaire il faut croire – et rajoutant des heures un peu partout dans notre emploi du temps bien chargé... Oui mais non, vu comme ça quand même, je pense qu'on allait pas s'en plaindre !

Nous arrivâmes pile au bon moment, parce qu'il restait encore pas mal de places de libres – les meilleurs. Je laissai les autres s'installer entre eux, tandis que je m'allongeai sur l'un des tapis, suffisamment large pour deux, non loin. Heureusement qu'il nous dit bien vite ce que nous avions à faire, parce que sinon, je crois que j'aurais fermé les yeux jusqu'à la fin de l'exercice. Il ne fallait pas croire comme ça, mais les tapis, bien qu'à même le sol, avaient dû être ensorcelés parce qu'ils étaient bien confortable, et après notre longue journée, un petit somme n'aurait pas été de refus. Je rêvassais, jusqu'à ce qu'une élève me rejoigne. Je lui fis un rapide sourire, mais n'était pas sûr qu'elle l'ait vu dans l'obscurité et m'intéressait de nouveau au ciel, comme cela était demandé.

Cela dura quelques minutes – ou peut être quelques secondes. Entre temps, j'entendis ma camarade émettre un petit gémissement, mais ne fit aucun commentaire, ni ne bougeai d'un pouce. Après tout je n'étais pas bien sûr que ce soit elle qui ait fait cela, et si c'était le cas, lui poser la question aurait pu la mettre mal à l'aise.. Ce n'était pas mon genre de rester silencieux bien longtemps, surtout s'il y avait quelqu'un à mes côtés pour partager mes pensées. Je vis du coin de l’œil sa tête se tourner vers moi, et attendit à peine plus longtemps avant de faire de même, et d'une nouvelle fois, étirer les lèvres vers le haut, qui malgré les ombres inquiétantes de la lune, me rendait sympathique.

- Alors, qu'est-ce que tu vois, toi ? Demandai-je le premier en murmurant, en indiquant d'un petit geste de la main, toute l'étendue du ciel. Je crois que ça, c'est la grande ourse, je pointai des étoiles à présent, mais bon, ça restait beaucoup trop vague et je pouvais lui montrer ce que je voulais, je n'étais pas certain qu'elle regarde la même chose. Bref. Mais je suis pas trop sûr, rajoutai-je parce que je sais pas, son visage avait l'air de me dire qu'il ne pensait pas la même chose. Mais peut être que ça n'avait rien à voir.

Je regardai de l'autre côté en tendant l'oreille dans l'espoir peut être d'entendre ce que disait les autres, mais pour une fois, tout le monde suivait les consignes et parlaient à voix basse. En gros, c'était mort.

- D'ailleurs, c'est pas évident, avec la lune qui est presque pleine, ça cache les étoiles, c'est pas l'idéal... commentai-je en espérant qu'elle soit d'accord avec moi. Non mais c'est vrai quoi ! Quand on est prof d'astronomie, on connaît ce genre de détail, du coup on prévoit ce genre de problèmes technique !

Je poussai un soupir, et la scrutai de nouveau, en attendant d'avoir son accord. Mais à en croire ses traits, je doutais à ce qu'elle soit en effet disposée à converser avec moi...

- Euh... est-ce que ça va ? Questionnai-je malgré, tout repensant à ce qu'il s'était passé un peu plus tôt et le bruit qu'elle avait émis. Non parce qu'on savait jamais, peut être qu'elle était malade ou un truc comme ça.

Nombre de messages : 353 Date d'inscription : 27/05/2012

"Le mensonge est plus mortel encore que la solitude."de Louise Maheux-Forcier

*****

Qu'est-ce que je voyais dans le ciel étoilé? Bonne question. Mise à part la lune qui me terrifiais et qui était en plein milieu de la trajectoire de mon regard, je voyais bien qu'il y avait plusieurs étoiles qui en faisait le tour. Quelques unes étaient tellement brillante qu'on aurait cru qu'elle explosaient sans arrêt. Je me demandais un instant comment cela pouvait être possible, qu'elles brillent et étincellent le ciel nocturne sans arrêt, bien qu'elles meurent un jour. Ce que je trouvais de plus beau malgré tout, malgré ma terreur pour la lune, c'était que les étoiles étaient les mêmes où que l'on soit. Il suffisait de regarder le ciel pour se dire que quelqu'un d'autre le faisait, surement au même moment, pas très loin ou à des milliers de kilomètres. Ainsi, je me disais que je n'étais jamais seule, que chaque moments de ma vie était partagé avec quelqu'un quelque part. Et qu'à ce moment même, mes parents regardaient peut-être le ciel, eux aussi. Penser à eux me rendais triste et mon instinct animal m'obligeait à les haïr car ils m'avaient chassé.

- Alors, qu'est-ce que tu vois, toi ? Je crois que ça, c'est la grande ourse. Mais je suis pas trop sûr.

Il m'avait indiqué le ciel d'un geste ample de la main en désignant une étoile en particulier. La Grande ourse? Je traduisis rapidement la signification de l'Hindi vers l'anglais et compris ce que cela signifiait. L'une des étoiles qui brillait le plus, comme si l'on éteignait et rallumait les lumières sans arrêt. J'étais gênée de cette situation car le garçon semblait tellement à l'aise, tellement sociable que j'avais du tomber sur le seul qui était suffisamment enthousiaste pour me parler et continuer sans que je lui réponde. Ça ne pouvait pas durer éternellement et je profitais e ce prétexte pour dégager mon regard de la nuit étoilée et le braquer sur lui. Un Gryffondor, remarquais-je malgré l'obscurité, car tout de même la lune nous éclairait suffisamment. Je remarquais son sourire et ne pu me résoudre à l'envoyer balader, ou à ne pas lui répondre du tout, indifférente. Plus je le regardais et plus je ressentais monter en moi une sorte de faim. Il se faisait e plus en plus présent et je craignait de ne plus pouvoir me contrôler longtemps. Je retins un haut le cœur et commençais à sentir l'odeur du garçon malgré moi. Il y avait une odeur inconnu, comme du parfum, celui de l'herbe fraîche, du feu de bois... Miam.

-Euuh... je pense que c'est l'étoile... du berrgerr, ajoutais-je en allant traduit la signification dans les deux langues. Je pointais également le ciel sans le regarder et tentais d'indiquer l'étoile la plus grosse. Parreil qu'en Inde, continuais-je bien malgré moi, retrouvant mon habitude de bavardage que j'avais depuis que j'étais petite et qui s'était largement atténuée durant mes neuf mois de solitude. Mon accent s'entendait parfaitement malgré le fait que je chuchotais.

Il sembla réfléchir à ce que je venais de dire ou peut-être était-il en train de se poser des questions sur mes origines. Il sentait de plus en plus fort et je tentais de me maitriser tandis que mon ventre désormais vide criait famine. Je devais absolument garder mon calme, tenter de garder la maitrise de mon corps et ne pas le laisser prendre le contrôle. Je respirais un bon coup, retins un moment ma respiration et regrettai un petit instant de ne pas voir avaler de potion tue loup avant de participer au cours. J'aurais du me douter que c'était louche qu'il ne se manifeste pas, rien qu'un peu. Il se montrait plus malin à l'approche de la pleine lune.

- D'ailleurs, c'est pas évident, avec la lune qui est presque pleine, ça cache les étoiles, c'est pas l'idéal...

Mon regard se dirigea instinctivement sur la lune et je manquais de m'étouffer, je toussotais le plus discrètement possible mais j'avais presque envie de vomir. Je venais d'avoir une sorte de flash back, celui du jour de ma morsure. J'étais dans ma petite cabane en haut d'une arbre, juste à côté de notre maison, dans le petit village en pleine foret. Là haut je prenais une petite pause juste après manger, suite à une matinée harassante à étudier la chasse et la sagesse. Je n'étudiais plus la potion tue loup depuis un moment déjà mais la fabriquait le soir pour les adultes du village. J'avais entendu mes parents m'appeler, en tenu de chasse, une baguette et un arc sur le dos. Je les avait regardé intriguée et ils avaient juste dit: "C'est ton premier jour, tu commences maintenant". Je m'étais habillé à mon tour en tenu, surprise et heureuse, j'avais sautillé de joie non contenue. Et puis... et puis je m'étais égarée dans la forêt en allant chercher une fleur à mettre sur la tombe de ma petite sœur. Il m'avait mordu et c'était déjà la fin de ma vie, et le début de celle-ci. Je sentis mes dents se contracter et mes griffes d’acérer tandis que je tentais de regarder ailleurs mais la lune avait un tel pouvoir sur moi que je ne bougeais plus, comme hypnotisée.

- Euh... est-ce que ça va ?

Sa voix me sorti de ma torpeur et je l'aurais remerciée si je ne m'étais pas souvenu qu'il ne devait absolument pas être au courant pour moi, pour lui, pour nous deux dans le même corps. Je détachais enfin le regard de cette stupide lune et maudis un instant le professeur qui aurait tout aussi bien pu choisir un autre soir pour nous faire étudier les étoiles. Le brun me regardais avec inquiétude et je lançais, avalant consciencieusement ma salive:

-Trrès bien. J'ai un peu peurr du noirr, déclarais-je en me maitrisant parfaitement, parce que je savais bien mentir malgré tout. Je n'avais pas vraiment peur du noir mais il fallait bien sur je justifie mes réactions étranges. Je m'enlisais dans mes propres mensonges et savait pertinemment que ça me retomberait dessus. Mais comment faire autrement? Je trouvais rapidement quelque chose pour changer de sujet et tout simplement je déclarais: Je m'appelle Padma,je lui fis un bref sourire car je ne pouvais ignorer sa sympathie.

Parfois, on ment en sachant pertinemment qu'on se trahie nous-même en le faisant. Parfois, il n'y a pas d'autres solutions.

*****

C'était le genre de cours que je préférais. Tout d'abord parce qu'il était un peu spécial, et tout ce qui sortait de l'ordinaire, et bien en général, ça me branchait. J'en vins immédiatement à penser à mes parents, parce que en ce qui les concernait, c'était en réalité tout l'inverse : tout était toujours droit et carré, calculé au millimètre près que ce soit dans l'organisation de la maison ou de notre vie en général. C'était pour ça peut être qu'ils avaient une vision aussi étroite du monde qui les entourait... Enfin... Où en étais-je ? Oui ; ensuite ce que je trouvais de vraiment bien, c'était quand on nous donnait ce genre d'exercice là à faire à deux ou à plusieurs. Comme j'aimais bien faire toujours de nouvelles connaissances, c'était tout à fait ce qu'il me fallait !

Je n'avais jamais eu d'ailleurs d'angoisses à propos de ne pas pouvoir me lier d'amitié avec de nouvelles personnes en arrivant à Poudlard. En fait, engager la conversation me venait naturellement, comme si j'avais toujours, quoi qu'il arrive, quelque chose à dire, même si ce n'était pas toujours utile. Mon père m'avait bien donné des noms d'élèves qui étaient ou qui allaient entrer dans la maison des Serpentard, lorsqu'ils avaient encore eu l'espoir que moi aussi, j'y atterrisse, mais ça ne s'était pas fait. Et puis les autres ne disaient pas trop du bien d'eux. Ce n'était pas mon genre de me fier à tout ça, parce qu'après tout mes parents y étaient allés tout les deux, alors lorsqu'on insultait un vert et argent, c'était un peu comme si on insultait ma famille et ça m'agaçait un peu. Ça ne voulait pas dire pour autant que je ne me plaisais pas dans ma maison ! Au contraire...

C'était fou le flot de pensées qui pouvait m'occuper, alors qu'on ne nous demandait qu'une seule chose : celle d'observer les étoiles.

-Euuh... je pense que c'est l'étoile... du berrgerr.

Je hochai rapidement la tête pour lui signifier que j'étais d'accord avec elle.

- Oui, il me semble aussi, c'est celle qui brille le plus de toute façon, un truc comme ça ?

C'était généralement la définition qu'on nous donnait de cette étoile là lorsqu'on était gosse, mais quand même, je jetai un coup d’œil aux alentours et repérai le prof qui se trouvait beaucoup plus loin. Tant mieux, comme ça au moins j'étais certain qu'il ne m'avait pas entendu et il ne pouvait donc pas me réprimander en disant que ce que j'affirmai n'était qu'un piteux classique et que j'aurai eu mieux fait de regarder le ciel de plus près au lieu de continuer mon charabia !!

- Parreil qu'en Inde.

J'avais repéré, lors de sa première intervention qu'elle avait un léger accent, et qu'elle forçait sur les -r, ce qui ne se faisait pas pour un anglais de pur souche. Donc même si elle se débrouillait bien, elle devait avoir des origines. De ce que je pouvais voir d'elle dans la nuit, elle n'avait pas le profil type d'un britannique, ça c'est clair, mais je n'avais pas su dire d'où elle venait exactement. Des Pays de l'Orient sûrement.

Et en effet, elle le confirma quelques secondes plus tard. Mon sourire s'agrandit instantanément et m’attardais plutôt sur son corps allongé que les points lumineux que j'étais censé mirer !

- Tu viens de là bas ? Lui demandai-je ne cachant pas ma curiosité. Moi je n'étais jamais sorti de l'Angleterre, alors discuter avec une personne qui n'avait pas les mêmes origines, forcément, ça m'intéressait ! Ça fait longtemps que tu es partie ? Je voulais m'arrêter là, mais c'était plus fort que moi, il fallait que je l'interroge également là dessus, sans même lui laisser le temps de répondre à ma première question. C'était comment, en Inde ?

Réalisant que notre prof nous dévisageait avec un peu trop d'insistance, je m'allongeai de nouveau confortablement sur le dos, mine de rien. Mais à l'intérieur de mon crâne, je peux jurer que ça tourbillonnait dans tout les sens !

- Mais ouais, c'est ça qu'il y a de cool avec le ciel. C'était complètement différent du paysage qui changeait selon les pays et le climat. Même si la météo ne pouvait pas être la même partout, tout le monde avait un jour connu le beau ciel bleu ou alors les épais nuages qui empêchait le soleil de briller. C'est le même de partout.

Et puisqu'on parlait des conditions climatiques, c'était une chance qu'il ne pleuve pas des trombes et qu'on puisse profiter du spectacle qu'offrait les étoiles. Il fallait préciser que l'Ecosse et le beau temps, ce n'était pas toujours ça... Et c'était franchement cool, ce soir quand même au risque de me répéter une fois de plus : et puis comme on était qu'en première année, on avait pas à chercher toutes les constellations bizarres que tout le monde n'arrivait de toute façon jamais à trouvé, mais où chacun disait « oui oui » en imaginant tant de bien que de mal que cette étoile cette étoile cette étoile etc.. donnait au final la forme d'une baleine ou alors d'un char d'assaut. Peut être que la fille à mes côtés pensait la même chose étant donné qu'elle n'avait pas l'air d'être au mieux de sa forme...

-Trrès bien. J'ai un peu peurr du noirr. Je m'appelle Padma.

C'était sûr que vu comme ça, c'était pas top pour elle. Je pris soudain mon rôle très au sérieux, parce que je me voulais rassurant.

- C'est pas cool. Mais t'inquiète pas, on est en sécurité ici. Par que le noir tout ça, ça faisait toujours penser aux créatures des ténèbres qui rôdaient sous les lits et qui attendaient qu'on penche la tête pour bouffer votre tête. Enfin, moi, j'avais pas trop peur de ces trucs là, mais c'était ce qu'on disait. Les contes et tout le tralala. Moi c'est Camille, dis-je en donnant à mon tour mon prénom.

Je finis par me redresser légèrement sur mon coude pour attraper la carte qu'on nous avait distribué en début de cours. Une pour deux – qu'on devrait rendre à la fin.

- On commence à la remplir ? Proposai-je en même temps que j'ouvrai mon encrier précautionneusement pour ne pas le renverser parce qu'on ne voyait pas grand chose, et trempai ma plume dedans. C'est quoi ton nom de famille ? Pendant ce temps j'ajoutai déjà le mien en haut.

Nombre de messages : 353 Date d'inscription : 27/05/2012

Tous songes sont mensonges, Blaise de Montluc

*****

Le garçon hocha la tête en signe d'approbation et je me contentais de le regarder avec assez de neutralité. Oui, que ce soit l'étoile du berger ou pas, non pas que je m'en fichais, ce n'était pas vraiment ma préoccupation, ma tête était ailleurs, et cet ailleurs, c'était la pleine lune qui approchait. Comment pouvais-je l'oublier d'ailleurs? L'idée même qu'elle était si proche me paralysais et m’apeurais bien plus que je ne pouvais le penser moi-même et ce garçon ne facilitait pas les choses. Ma manie d'identifier les grandes lignes des êtres humains revint et tout en le regardant j'avais dans ma tête cette liste: Alpha/ Sang assez riche/ fort, ce qui n'était pas vraiment surprenant pour un Gryffondor. D'ailleurs j'avais remarqué que selon les maisons il y avait plus ou moins d'Alpha et plus ou moins d'Omega. C'était une manière facile que ma transformation, que lui, m'apportait pour classer instinctivement les types d'individus même si je pensais que c'était horrible de penser de cette manière.

- Oui, il me semble aussi, c'est celle qui brille le plus de toute façon, un truc comme ça ?

Exactement, j'avais toujours appris, comme beaucoup de personne sur cette planète je suppose que j'étoile du berger brillait le plus fort, qu'elle nous guidait. Peut-être était-ce des mythes mais j'étais très bien placée pour le savoir, en ayant fait moi-même l'expérience. C'était simple, durant ma fuite, je l'avais suivie pour éviter de me perdre et de tourner en rond, et puisqu'elle se trouvait à l'opposé de mon village et qu'elle était facilement repérable dans le ciel noir d'encre tout était bon pour moi. D'ailleurs la regardais éveillait en moi tellement de souvenirs que j'avais de plus en plus de mal à contenir mon loup, à contenir ma colère, mon désarroi. Quelle idée de venir à un cours sans prendre ma potion! Et dire que j'avais emmener exprès des vingtaines de fioles pour tenir l'année, je n'avais même pas été capable d'en garder une dans ma poche. Arrivé à Poudlard, je ne pensais vraiment pas que j'en aurais autant besoin. Mais décidément, avec le monde, les professeurs, les élèves, il était évident que je serais beaucoup plus tentée de mordre quelqu'un pour voir quel gout il avait. Je réprimais un frisson et souris courtoisement au garçon brun. Je lui indiquais alors que le ciel et les étoiles étaient exactement les mêmes en Inde, d'où je venais et il sembla s'y intéresser vivement, oubliant presque les consignes du professeur.

- Tu viens de là bas? Ça fait longtemps que tu es partie? C'était comment, en Inde ?

On aurait dit Shaki, mon ami d'enfance, avec la même curiosité pour tout et cela me fis légèrement rire, ce qui me surpris également. J'adorais les personnes curieuses mais ces derniers temps j'aurais préféré que ce soit le contraire, j'avais donc évité du mieux que je pouvais cette curiosité, celle qui me détruirais. Si nous parlions de l'Inde, rien ne m'obligeait à raconter toute ma vie, sur mon village et ce que nous y faisions.

-Oui, je suis parrtie il y a un ans, répondis-je, là-bas, il fait toujourrs beau, je le regardais, émerveillée à l'évocation de mes souvenirs, encouragée par la petite lueur qu'il avait dans les yeux, heureuse de parler de mon pays avec fierté tout en lui montrant le ciel pour souligner mes paroles. Les vêtements sont de toutes les couleurrs, ça sent bon les épices, c'est le plus beau pays du monde, soupirais-je extasiée moi-même tellement cela me manquais.

J'exagérais bien entendu, mais qui ne le ferais pas en parlant de ses racines, de sa maison, d'une enfance heureuse malgré tout? La vie n'accorde pas beaucoup de bonheur, il faut savoir le saisir et en comprendre le sens, autrement tout nous semble triste et terne. J'avais appris à mes dépends à aimer la vie, à y trouver ma place et mon bonheur, mais il était vrai que c'était devenu très dur récemment.

- Mais ouais, c'est ça qu'il y a de cool avec le ciel. C'est le même de partout.

J'étais tout à fait d'accord. J’acquiesçais silencieusement. Le ciel était ce que nous avions tous de communs, où que nous soyons, quelque soit notre vie, nous avions tous le même. Je souriais, contente d'être d'accord avec lui, tout en le rassurant, profitant de ma peur du noir pour m'en servir de prétexte et également pour me présenter.

-C'est pas cool. Mais t'inquiète pas, on est en sécurité ici. Moi c'est Camille.

En sécurité? Cela me fis rire intérieurement parce que le problème c’était moi justement et que c'était lui qui était moins en sécurité qu'il ne le pensait. Si seulement il savait... Comment réagirait-il? Comme mes parents? Il serait terrifié, horrifié, me dénoncerait? Que verrais-je sur son visage, du dégout, de la peur? J'avais déjà subit cela une fois et j'avais réussit à l'encaisser comme je le pouvais avec le temps, à le contenir en moi avec lui, le monstre, mais je ne voulais pas que cela se reproduise. Surtout que Camille semblait tellement sympathique et gentil. Depuis que j'étais arrivée j'avais du mal à m'habituer aux prénoms anglais, occidentaux, aussi, je faisais difficilement la différence entre les prénoms masculins et féminins. Chez nous, les filles ont des prénoms qui se finissent par un "a" ou un "i" en général, et les garçons des prénoms qui finissent par des consonnes même si certains passe outre la règle comme mon ami Shaki.

-J'espèrres, continuais-je, jouant toujours sur mon semi mensonge, je suis contente de te rrencontrrer Camille, chez nous, il était d'usage de dire poliment ce que nous pensions, entre autres, il était également d'usage de prononcer cette formule, je n'y trouvais rien d'étrange et ça n'avait rien d’extraordinaire.

Je le regardais de nouveau sentant un frisson d'effroi me toucher lorsqu'il se mit sur le côté pour prendre appuis sur son coude. Ce mouvement évoquait forcément le déplacement de l'odeur et donc, l'envie de manger. Je fermais les yeux un bref instant, me reprenant en main, décidée.

- On commence à la remplir? C'est quoi ton nom de famille?

Je le regardais ouvrir doucement l'encrier et y planter sa plume pour écrire son nom et j'attendis qu'il la redresse pour me redresser à mon tour sur mon coude, tous les deux au dessus de la feuille.

-Haimi, H-A-I-M-I, épelais-je car souvent à Poudlard on oubliait le "H" ou on ne m'était pas le "AI", ce qui avait fini par m'agacer. Nous avons rrépondu à la question un, la deux c'est... je me penchais pour mieux voir et décrypter ce qui était écrit, car malgré mes cours intensifs, j'avais encore un peu de mal puis continuais, "Quelles forrmes aperrcevez-vous?"...

Je me rallongeais pour regarder le ciel de nouveau, affrontant en reprenant ma respiration la lune presque pleine et lançais presque instinctivement:

-Je vois un arrbrre et... une fille et toi? commençais avant de me perdre dans les astres. Tu penses que la vie apprrès la morrt existe?

Puis je pensais de nouveau à ma sœur, les yeux perdue dans les étoiles, presque aux larmes, elle qui m'attendait là haut, loin, très loin...

*****

Ce qui avait prodigieusement le don de mettre ma mère dans tout ses états – il ne lui fallait pas grand chose - c'était lorsque je déconcentrais toute mon attention sur autre chose alors que j'étais en train de faire une activité bien précise, car ça m'intéressait soudain beaucoup plus que je ne l'imaginais quelques secondes auparavant. Et ça arrivait bien plus souvent qu'on ne voulait bien le croire, parce que j'étais curieux de tout, même des trucs qui pouvaient paraître au départ sans importance. Il n'y avait que la guitare à la limite qui échappait à cette règle, à part quand je perdais patience lorsque je n'y arrivais pas, et comme ça aussi ça se reproduisait souvent... Enfin, il fallait dire que pratiquer de la musique n'avait rien de simple en soi alors si en plus on prenait le fait que c'était à la base un instrument moldu, forcément que c'était plus difficile ! Et je n'avais toujours trouver personne pour me donner des cours, alors bon. J'avais bien entendu parlé d'une salle de musique, mais je n'avais toujours pas réussi à tomber dessus. Le château était tellement grand, aussi, si j'ouvrai la bonne porte du premier coup, ça relevait plus de la chance que d'autre chose !

Sitôt que Padma eu prononcé le nom du pays d'où elle venait donc, j'avais arrêté de suivre le cours, trouvant tout à coup qu'elle me raconte ses us et coutumes beaucoup plus fascinantes ! Puisque je ne pouvais pas voyager avec mes deux jambes, on allait quand même pas m'enlever le droit d'avoir un peu d'imagination, et de la questionner un peu plus !

-Oui, je suis parrtie il y a un ans. Là-bas, il fait toujourrs beau. Les vêtements sont de toutes les couleurrs, ça sent bon les épices, c'est le plus beau pays du monde.

Je buvais ses paroles avec sérieux, m'amusant de son accent prononcé sans lui montrer cependant parce que je ne voulais pas qu'elle prenne ça comme une moquerie, ce qui était loin d'être le cas. L'enthousiasme qui semblait lentement monter dans ses veines me contaminait ; elle n’espérait quand même pas s'arrêter en si bon chemin ?!

- En effet, ça donne envie d'y aller, commentai-je, m'y voyant presque déjà. Même si à mon avis, j'allais encore devoir attendre longtemps d'aller où que ce soit. Pourquoi tu es partie ?

Ça pouvait paraître indiscret, mais moi je trouvais ça légitime. Elle avait l'air de tellement aimer cet endroit que du coup qu'elle en soit partie pouvait être absurde, mais en même temps pas tant que ça ; ses parents avaient dû déménager ou un truc du genre, je ne voyais que ça, et puis c'était une question qui n'était pas si personnelle que ça quand on y regardait de plus près, hmm ?

Moi, je n'avais pas grand chose à raconter. Dans ma ville, il ne faisait jamais beau, seules les rues principales étaient nettoyées pour faire croire aux touristes qui venait en masse que c'était un lieu propre, mais dès qu'on s'aventurait dans les ruelles un peu plus étroites, ça sentait mauvais, et il n'était pas bon d'y traîner tout seul, qu'on soit un garçon ou pas. Ce n'était certainement pas dans mes intentions de rester croupir ici toute ma vie, j'avais d'autres choses de prévues pour mon avenir, même si c'était encore imprécis, parce que tout ce que je savais, c'était que je voulais bouger un peu partout et nul part. Enfin, j'allais devoir encore attendre longtemps, parce qu'avec mes parents, ce n'était pas demain la veille qu'il y allait y avoir un quelconque changement...

-J'espèrres. Je suis contente de te rrencontrrer Camille.

Je souris. C'était toujours agréable à entendre, et même si je n'en avais pas encore fait l'expérience, il paraissait qu'il y avait des gens qui n'étaient pas des plus sympathique dans l'école, surtout dans la maison des Serpentard où tout le monde disait qu'il y avait de la mauvaise graine. Je ne pouvais trop rien dire, parce que je n'aimais pas parler sans savoir, après tout, ces histoires de maisons restaient encore un peu obscures pour moi. J'en avais parlé avec Danaé, mais après, de là à avoir un avis sec en tranché, il y avait du chemin à faire. Et puis surtout, mes parents étaient allés à Serpentard et contrairement à ce qu'il se disait, ils faisaient partie des sorciers qui n'avaient pas mal tourné, alors je trouvais un peu injuste quand même qu'on tienne ce genre de propos, surtout lorsque la plupart était comme moi, et n'en connaissait pas plus sur les quatre maisons.

- Moi aussi. Tu t'es fait beaucoup d'amis, déjà ?

Parce qu'en ce qui me concernait, je traînais avec un peu tout le monde et personne. Il y avait ce gars de Gryffondor qui à présent était Mister, mais on était pas pote, je l'avais juste un jour emmené à l'infirmerie parce qu'il n'était pas très en forme, je n'avais pas revu Cahyl depuis que je l'avais croisé dans la volière, je trouvais ça dommage, parce que je l'avais trouvé bien sympa bien qu'un peu taciturne peut être... Bah, il ne devait pas être dans son bon jour lui non plus à ce moment là, voilà tout ! Et Danaé, évidemment, mais pareil on ne s'était pas reparlé...

Enfin, tout ça pour dire qu'on allait quand même devoir se remettre au boulot sans tortiller parce que j'avais le sentiment que ça y était, notre professeur m'avait repéré, et que si je devenais trop bavard pour parler autre chose que des étoiles, il n'allait pas tarder à enlever des points à Gryffondor. Non merci !

-Haimi, H-A-I-M-I.

J'écrivis soigneusement les lettres qu'elle me dictait, pour montrer au prof que je m’attelais. à la tâche.

- Nous avons rrépondu à la question un, la deux c'est... "Quelles forrmes aperrcevez-vous?"...

Padma se concentra de nouveau sur le ciel et je fis de même. Elle ne tarda d'ailleurs pas à relancer :

-Je vois un arrbrre et... une fille et toi? Tu penses que la vie apprrès la morrt existe?

Comment dire... je ne voyais pas d'arbre du tout moi, et encore moins de fille !! Mince, ça allait commencer à coincer... Je fronçai les sourcil, en croyant que cela me permettrait de mieux percevoir les étoiles, mais entre nous, c'était du pareil au même. En pleine réflexion, je restai silencieux quelques instants, avant de lui donner à mon tour mon avis :

- Quelque chose qui ressemble à des feuilles... une plante peut-être ? Bon ok, ce n'était pas très concluant, mais je faisais comme je pouvais ! Et puis avec un petit effort on pouvait dire qu'il y avait un lien de parenté avec l'arbre...Je redevins muet, songeant alors à sa seconde interrogation. Je n'y ai jamais vraiment pensé, mais après tout, il y a sans doute des énergies nouvelles qui apparaissent à ce moment là... Et puis il y a les fantômes de l'école, aussi ! M'exclamai-je soudain. Mais on disait des fantômes que c'était ceux qui n'acceptaient pas vraiment la façon dont ils étaient morts, ou leur mort tout court, donc leur situation n'était pas très enviable... Mais je ne voudrais pas rester à Poudlard comme Nick-Quasi-Sans-Tête après mes études... Ça ne doit pas être très palpitant à force !

Tu m'étonnes. Rester à l'école pour toujours. Beuuuurk !!

Nombre de messages : 353 Date d'inscription : 27/05/2012

"Le mensonge est comme une voix céleste qui s'impose parfois à nous"

*****

La vive curiosité dont ce garçon dont Camille faisait preuve me rappela la mienne. Il semblait adorer le voyage et je n'en étais que plus heureuse. Je ne voulais, bien entendu, pas être le centre d'attention de notre discussion et sincèrement, je me serrais tout aussi bien passé d'elle. Avant de la trouver si intéressante. Étudier les étoiles n'était pas ma passion première, car c'était l'étude des potions qui me fascinait, autrement, en cet instant, j'étais plus terrifiée qu'autre chose. La lune, pleine devant moi continuait de me donner des frissons. J'en avais la chair de poule rien qu'en y pensant car, ce n'était pas moi qui était en danger, mais eux. Cet être qui sommeillait en moi me torturait l'esprit pour sortir. Si je ne prenais pas régulièrement de potion tue-loup, je ne pouvais même pas imaginer comment vivre normalement. Car j'avais pensé être la seule à Poudlard. Mais ce n'était pas le cas, loin de la.

- En effet, ça donne envie d'y aller.

Je le regardais avec des yeux brillants. Mon pays me manquait et quelqu'un voulait que j'en parle mais... mais j'avais terriblement peur. Si je parlais de mon pays, je parlais de mon plus grand secret. Ici je ne pouvais faire confiance en personne même si ce garçon était des plus sympathique. D'ailleurs je commençais à trouver sa compagnie des plus agréable, le vent nous caressant le visage, les yeux comme des étoiles, j'avais presque l'impression d'avoir... d'avoir un ami. Du moins, quelqu'un avec qui je pouvais m'entendre et aimer discuter. Mais cela me fit un pincement au cœur car... car ce n'était pas possible. Il me rejetterait quand il découvrirait ce que j'étais. Un monstre sanguinaire sans foi ni loi. Je pouvais bien paraître faible et frêle, une fois par mois, j'étais capable de tuer n'importe qui. Et le pire de tout, c'était justement que mon enveloppe corporel n'éveille aucun soupçon. Des fois je me disais qu'il fallait qu'on m'enferme. Mais je ne le supporterais pas. Jamais plus.

-Pourquoi tu es partie ?

Je restais un instant choquée devant lui sans savoir ce que je devais vraiment répondre. J'allais lui mentir, c'était une évidence mais j'étais suffisamment intelligente pour savoir qu'un mensonge s'amplifie, autant qu'il soit le plus petit possible. L'envie d'en savoir plus de Camille me donnait le sourire, néanmoins, sans que je n'y fasse attention. J'adorais voyager, mais vivre ailleurs était un pas à passer que j'avais du mal à faire. Que devais-je dire à Camille? Que j'étais née chez des chasseurs de loups-garous? Que j'en étais devenu un? Qu'ils m'avaient abandonnés et que j'avais fuis dans les bidonvilles de Pradesh? Que j'avais été vue comme une bête de foire dans ces mêmes bidonvilles? Non, c'était tout simplement inimaginable, je ne supporterais pas de voir son regard gêné. De toute manière, je devais lui mentir, pour me protéger, même si cela me faisait de la peine.

-Mes parrents... sont morrts, et je lâchais une petite larme par honte, honte de dire ce qui n'était pas vrai, car mes parents étaient probablement bien en vie.

Mais ils ne voulaient plus de moi, ils m'avaient rejetés. Existaient-ils encore réellement dans mon cœur? La souffrance qu'ils avaient tracée comme une trainée de poudre s’enflammait petit à petit en moi. Elle m'avait rendue sans réelle vie durant plusieurs mois de misère. Quoiqu'on dire, on peut survivre à tout, et mon enseignement par des hindous sages m'avait appris bien plus que je ne l'avait cru. J'avais su prendre sur moi, passer à autre chose et me construire petit à petit une nouvelle vie. J'étais sur le chemin de la guérison, je le savais, j'acceptais ce qu'il se passait. Mais j'avais terriblement honte de mentir avec autant d'assurance. J'étais triste d'évoquer mes parents et cela devait probablement passer pour une profonde tristesse du à l'évocation de leur mort.

- Moi aussi. Tu t'es fait beaucoup d'amis, déjà ?

Sa question me sortie de ma rêverie et je me mis à réfléchir. Inutile de recensser toutes les personnes avec qui j'avais parlé, elles ne tenaient que sur le doigt d'une main. La plus marquante, Cahyl, m'avait largement perturbée et pour cause! J'espérais qu'il pourrait être un amis très proche car après tout nous étions... pareil. Nous allions vivre les mêmes transformations aux mêmes instants, j'estimais donc que nous allions nous entraider même si son odeur était... très forte et provoquait chez mon loup une attirance aussi forte que de la répugnance. Je pensais un instant que les deux loups devaient "communiquer" entre eux et établir une hiérarchie. Autrement, j'avais aussi rencontré Tirya, une fille plus âgée que j'avais croisé dans la tourelle du pont de pierre et que j'avais tenté de consoler comme je le pouvais. Puis Serghei, qui m'avait vu danser sans que je le veuille, un Serdaigle comme moi, et je savais s'avance que j'avais beaucoup à apprendre de lui. Je souriais alors à Camille.

-Non, pas vrraiment, dis-je doucement. Je suis assez discrrète, mais toi, tu es trrès sympathique, tu en a surrement trrouvé non? demandais-je car même si cela me paraissait évident, je n'en savais rien après tout.

J'attendis qu'il me réponde tout en contemplant avec maitrise le ciel obscur chargé de millions de lumière. J'aurais pu adorer regarder le ciel si seulement cela n'évoquait pas autant mes transformations. Lui. Je l'avais accepté en moi mais j'avais toujours autant de mal à vivre avec, je voulais le faire partir, un jour. Ce cours n'était pas vraiment pour me plaire. Si j'avais eu le choix, je me serais tapis dans ma salle commune, dans un bouquin. Mais il était hors de question que je ne participe pas à un cours, quel qu’il soit. J'étais studieuse et sérieuse. Je n'envisageais même pas de rater le premier jour de chaque mois. Dans le ciel, je tentais de mettre une image sur l'amas de constellations qui prenaient formes. Je me disais que le but de cet exercice n'était pas très fin car finalement, nous faisions jouer notre imagination et donc ce que voyions était l'image de ce que nous voulions voir. Ce n'était pas du tout objectif. Si on passait cela, j'étais étonnement détendue car l'odeur de Camille m'attirait malgré moi -et dire que j'avais envie de le croquer était un euphémisme-, peut-être sa présence m'était-elle tout simplement agréable si on retire son odeur qui faisait palpiter mon nez.

- Quelque chose qui ressemble à des feuilles... une plante peut-être ?

Une plante? Cet exercice était vraiment des plus étrange, c'était presque à ne rien y comprendre. Cela avait-il réellement un rapport avec Camille? Une feuille? Pour ma part, c'était une évidence, j'avais vu l'image que je donnais à ces formes, à savoir ce qui m'étais familiers, un arbre, celui de mon enfance, et une fillette. Moi, ou ma sœur. Camille sembla réfléchir un instant à la question que je lui avais posée et je me tournais vers lui attendant patiemment sa réponse.

-Je n'y ai jamais vraiment pensé, mais après tout, il y a sans doute des énergies nouvelles qui apparaissent à ce moment là... Et puis il y a les fantômes de l'école, aussi !

Je le regardais éberluée. Il avait raison certes mais avais-je bien entendue? Des... fantômes? Je du soudain être toute pale car je restais figée sur place, sans autre réaction. Ces êtres m'effrayaient, je devais bien l'avouer, car ils constituaient des témoins permanents. Ils ne dorment pas à ce qu'on en dit. Je devais d'urgence me renseigner!

-Comment on devient un fantôme? demandais-je soudain très très curieuse.

Il fallait absolument que j'en sache plus!

-Mais je ne voudrais pas rester à Poudlard comme Nick-Quasi-Sans-Tête après mes études... Ça ne doit pas être très palpitant à force !

J’acquisais avec un sourire. C'était totalement vrai, rien de palpitant dans le fait de vivre éternellement. J'avais un avis assez vague sur la mort étant donné que je pouvais - et que je l'avais- la donner. Et puis j'étais ce genre de personnes qui préfèrent mourir plutôt que de rêver d'une jeunesse éternelle. Aucun intérêt, vraiment. Et puis, le programme de Poudlard était le même, lire l'ensemble de la bibliothèque ne durerait que quelques années, découvrir des secrets, encore quelques années et le reste du temps, ce qu'il nous reste c'est: d'observer les autres. Et quand on vit éternellement pour lutter contre l'ennui, on cherche quelqu'un d'intéressant. Je ne voulais pas me vanter d'être intéressante mais... mon secret l'était.

-Mme Haimi et Mr Ells nous ferons peut-être le plaisir de répéter ce que je viens de dire?

Je sursautais à moitié alors que j'étais absorbée dans les yeux de Camille, passionnée et intriguée. Je me retournais vers le professeur en bredouillant une excuse.

-Je disais donc, une fois que vous aurez fini d'écrire ce que vous voyez, je vous pris d'en décrire la signification. Vous ferez cela en deux pages de parchemin pour la semaine prochaine avec votre voisin.

La semaine prochaine. La nuit de transformation sera déjà passée. Et rencontrer de nouveau Camille durant cette semaine me plaisais autant que m'effrayait. Je regardais Camille pour voir sa réaction. Mais de toute façon, je restais heureuse au fond de moi, sensation que je n'avais pas ressentie depuis un bon moment. J'aimais parler avec Camille. Vraiment, et je comptais continuer ainsi, même si j'étais dangereuse, même si j'avais un énorme secret à protéger parce qu'il était vraiment trop agréable d'avoir un ami.

*****

N'entre apercevoir ne serait-ce que ses traits me firent comprendre que j'avais posé la mauvaise question et que j'avais encore perdu une belle occasion de me taire. Sa réponse ne tarda pas à me le confirmer :

-Mes parrents... sont morrts.

Ça, c'était ce qui s'appelait commettre une grosse gaffe. Mais évidemment, c'était toujours une fois qu'on l'avait commise qu'on se rendait compte de son erreur, surtout que ce n'était pas la première fois que je la faisais et mes parents n'avaient de cesse de me le reprocher parce qu'ils estimaient que je posais trop de questions, et sans aucune délicatesse, avec ma naïveté d'enfant que j'avais toujours, d'où les bourdes que je pouvais parfois engendrer. Mais il fallait quand même préciser que je ne le faisais jamais exprès ! Je n'y étais pour rien et fus tenté de m'excuser sur le champ, mais de quoi ? Ce n'était en rien de ma faute si Padma n'avait plus ses parents et lui dire que j'étais désolé n'y changerait rien. Il m'était même carrément impossible de me mettre à sa place, même si je devinais que ce ne serait pas la grosse fiesta. Mes parents étaient des spéciaux, et avait un caractère qui ne concordait pas trop au mien, mais c'était sûrement parce que j'étais encore trop jeune pour penser comme une grande personne, et j'en étais bien content d'ailleurs, parce qu'avec toutes les responsabilités et les soucis que ça causait, non merci. Mais si demain, ils n'étaient plus là... Les liens du sang, était quelque chose de sacré – quoi qu'on en dise, il avait cette force qui ne nous permettait pas de nous en détacher.

- C'est pas cool... commentai-je seulement, et c'était bien pauvre comme constatation, comparé à la douleur qu'elle devait ressentir, mais je n'avais pas grand chose de mieux en rayon.

Je fis cependant l'effort de ne pas lui demander de la façon dont ça s'était passé. C'était une curiosité maladive qui m'habitait, mais elle n'avait sûrement pas envie de ressasser des mauvais souvenirs, surtout que je savais que j'allais vouloir rentrer dans les détails, sans même me rendre compte du poids que cela apportait, parce que j'avais du mal à m'imaginer les choses. Mais tant qu'on ne l'avait pas vécu, même en le voulant très fort – quoi que, qui le voulait ? - il était très difficile, voire impossible de se mettre à sa place.

Du coup, j'étais à des années lumières du cours. De touter façon, on avait déjà bien fait le tour des étoiles, ça nous laissait donc largement le temps de discuter de tout et de rien en attendant la fin des cours ! Surtout que l'ambiance ne se portait pas vraiment à la concentration. A cause de l'obscurité, j'avais perdu de vue le prof, mais il restait dans la coin, à moins que, allez savoir, il se soit posé pour piquer un petit somme lui aussi, et cette pensée me fit sourire, tout en me confortant dans l'idée, que c'était une raison de plus pour poursuivre la conversation là où nous l'avions laissé.

-Non, pas vrraiment. Je suis assez discrrète, mais toi, tu es trrès sympathique, tu en a surrement trrouvé non?

J'avais pour habitude de traîner avec un peu tout le monde et personne à la fois, surtout avec les Gryffondor, et j'avais pas mal de bons potes dans le dortoir avec qui échanger, sur la dernière saison de Quidditch, tout ces genres de trucs quoi. Après, je n'avais pas d'ami « ami » si vous voyer ce que je voulais dire, parce que je m'entendais bien avec chaque personne avec qui j'échangeais deux trois mots, mais je n'avais pas encore réellement créé des affinités avec quiconque, mais bon, ce n'était pas ça qui m'empêchait de dormir sur mes deux oreilles le soir hein ! Il valait mieux ça, qu'être en de mauvais termes avec la plupart, parce que ça créait des tensions, et que heu, ben, les conflits et tout ça, j'avais un peu de mal, et mieux je pouvais les éviter et les fuir, mieux ça se passait. Je savais abandonner quand une cause s'avérait perdue depuis longtemps, et je préférais laisser les gens parler, et croire ce qu'ils voulaient, parce que ça ne voulait pas pour autant dire que je rejoignais leur avis, au contraire, je le gardais pour moi, parce que comme ça, je pouvais être certain qu'il n'y avait personne pour le contredire !

- Les élèves de première année à Gryffondor sont super sympas oui ! Mais enfin, c'est le cas dans l'ensemble, hein ! Qu'on ne me fasse pas dire ce que je n'avais pas dit, mais forcément, comme j'étais un rouge et or, je traînais le plus souvent avec des rouges et ors...

Et puis j'avais fait la connaissance de plein de Serdaigle, dont la première impression était plutôt pas mal, comme Danaé et Cahyl... Et même Padma à présent ! J'avais entendu dire qu'ils étaient ennuyeux, parce qu'ils passaient toujours le nez dans leurs bouquins, mais je trouvais que ce n'était pas vrai. Enfin, c'était comme ce qu'il se disait à propos des Serpentard, et mes parents avaient tout les deux été là bas, alors quand j'écoutais les critiques, je ne pouvais m'empêcher de penser que ce n'était pas une tare non plus, et que chaque maison devait certainement avoir ses défauts et ses qualités, et que l'enjeu, c'était de justement réussir à les déceler...

Cela étant, on en vint à parler de tout autre chose, et ça me faisait toujours bien rire de voir, comment on pouvait partir d'un point, pour en arriver à un autre, avec un sujet qui n'avait absolument rien à voir avec celui initial. Le plus drôle, c'était de justement de refaire tout le cheminement à l'envers !

-Comment on devient un fantôme?

Je gardais les yeux au ciel pendant quelques instants tandis que je réfléchissais à ma réponse.

- On dit qu'en général, c'est parce qu'il leur reste encore quelque chose à faire sur terre... Quand ils sont morts dans de drôles de circonstances ou quoi... Je me tus une seconde, avant de reprendre : ou bien parce qu'ils n'acceptent pas l'idée de partir, tout simplement. On devrait aller poser la question au Baron Sanglant tiens ! Plaisantai-je, parce que c'était sûrement le fantôme le moins aimable de celui des quatre maisons.

C'est ce moment que le professeur choisit de nous interpeller pour nous rappeler à l'ordre – c'était que j'avais finis par l'oublier celui là ! Sans me démonter, je rétorquai de façon très polie néanmoins que nous avions terminé notre travail, et qu'on attendait la suite des instructions. Il me dévisagea avec un air mauvais, parce qu'il en avait vu d'autres et qu'il n'était pas dupe. Et puis c'était presque vrai ce que je lui disais, d'abord !

-Je disais donc, une fois que vous aurez fini d'écrire ce que vous voyez, je vous pris d'en décrire la signification. Vous ferez cela en deux pages de parchemin pour la semaine prochaine avec votre voisin.

Ça y était – le cours touchait à sa fin. Me redressant complètement cette fois ci, je m'étirai, parce que même si on avait pas fait grand chose, mine de rien, ça fatiguait et j'étais tout engourdi, avant de remballer ce que j'avais pu éventuellement sortir de mon sac à dos. Je me relevai ensuite pour le jeter sur mon épaule pour reprendre les escaliers de la tour en sens inverse afin de retourner dans celle des Gryffondor. Je m'arrêtai néanmoins sur le seuil de la porte pour convenir de notre prochain rendez vous avec Padma.

- On se revoit dans les jours à venir du coup ? Je vais faire deux trois recherches de mon côté avant, et puis on rassemblera toutes nos notes pour le devoir ? J'étais bien motivé tout à coup, parce que même si je ne rechignais pas à travailler lorsqu'il le fallait, c'était souvent du dernier moment, et surtout parce qu'il y avait trop de choses à faire à Poudlard, pour vouloir s'y mettre sérieusement, surtout dès que ça concernait toutes les parties théoriques ! Mais la perspective de retrouver Padma me faisait bien plaisir, et cette fois, aucun prof ne nous intimerait de nous taire parce qu'on parlait d'autres trucs que les cours !

Je lui souris et la saluai une dernière fois de la main, avant de repartir avec les mêmes compagnons que lorsque j'étais arrivé. Nous avions encore toute une longue soirée dans la salle commune devant nous !

{ Terminé ! Liar Game [Pv Camille ;)] 36166

}

» La décision du Choixpeau-Swan Liar, questionnaire - SP
» Sachiko Bounty [Serdy]
» Camille Andrews [Pouffy]
» Camille Silvan [Pouffy]
» Camille Queen [Gryffy]