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~ Roots before Branches. [Cupcake ♥]

 
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 ~ Roots before Branches. [Cupcake ♥]

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Ruby Standiford-Wayland


Ruby Standiford-Wayland
Apprentie à Sainte Mangouste



Féminin
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Localisation : Cachée.
Date d'inscription : 03/09/2011

Feuille de personnage
Particularités: « and from the rain comes a river running wild that will create an empire for you. »
Ami(e)s: Lizlor; « Maybe home is nothing but two arms holding you tight when you’re at your worst. »
Âme soeur: « Lover, when you don't lay with me I'm a huntress for a husband lost at sea. »

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MessageSujet: ~ Roots before Branches. [Cupcake ♥]   ~ Roots before Branches. [Cupcake ♥] Icon_minitimeJeu 23 Aoû - 1:06

Spoiler:



"Seeking an answer,
Somewhere, somehow,
Freedom is lost,
Stuck on the ground.

Listen to the demons,
Hiding inside,
Just lost control,
That's how you'll shine."


Pour la première fois de ma vie, j’avais l’impression que c’était derrière moi. Que c’était fini, un mauvais souvenir. J’avançais, laissant au loin ce passé que j’avais porté trop longtemps et fui pendant des années. Au fond, c’était illusoire de croire qu’un jour je pourrais réellement me débarrasser de tout ça, de cette sensation qui me collait à la peau et me dégoûtait. Elle crépitait là, au creux de ma poitrine depuis désormais presque dix ans. Elle serait là toujours, plus ou moins vive, plus ou moins douloureuse. Mais cette maison, cette famille, ce monde qui n’avait jamais été le mien, c’était le dernier raccord entre mon ancien mal-être et mon enfance douloureuse. Les derniers endroits où j’étais celle d’avant et devais rester cloitrer dans ce rôle pour alimenter les mensonges. Tous ces gens-là, ces médecins, ces psychiatres, c’est eux qui m’avaient vu au plus bas et qui restaient accrochés à cette vision. Car je ne pouvais leur en donner une autre, leur expliquer que j’avais trouvé la clef du mystère, le mien. Et cette clef, c’est la magie. Ce monde incroyable dans lequel j’évoluais enfin en sécurité. Où je me sentais comme chez moi, dans un foyer que je n’avais jamais eu, dans un environnement que je comprenais, que je pouvais maitriser. Et qui, à la fois, me maitrisait. Alors oui, quitter les Arendts pour aller chez une famille où Poudlard était connue, c’était comme enfin me débarrasser des mensonges qui me collaient depuis trop longtemps maintenant.

C’était Sara Wayland qui s’était occupée de ce transfert. Mais ce n’était pas tout… Elle m’avait fait le plus beau cadeau qui soit. J’arrivais encore à peine à le réaliser mais c’était bon, c’était fait : je n’aurais plus jamais besoin d’aller chez les psychiatres de ce maudit hôpital moldu. Je ne savais même pas comment elle avait fait, ni comment la remercier pour ce qu’elle venait de faire. Ce que ça représentait pour moi… De m’envoler littéralement. C’était fini, ce lien qui me retenait à l’incident et me faisait vaciller. Je n’aurais plus jamais à m’allonger sur un canapé et mentir pendant une heure, ressasser tout ça. Lorsque la mère de Lizlor me l’avait annoncé, j’avais littéralement pleuré de joie. C’était un poids qui enfin partait, c’était la liberté. Comme un immense pas qui m’éloignait de tout ça, me donnait enfin la possibilité d’envisager l’incident autrement qu’à travers des psychiatres moldus. Et si je voulais, je pouvais même ne pas y penser, voilà. Liberté, ce mot était si doux à mes oreilles. Je pouvais faire ce que je voulais de mes souvenirs. Cette seule constatation me berçait, comme si pour la première fois je pouvais réellement respirer. Sans que le regard de Madame Arendts me ramène sur terre, et que je me sente obligée d’afficher une mine désespérée pour paraitre cohérente. Et perturbée, comme tous les enfants de ma soi-disant école.

J’étais rentrée d’Oregon avec le sourire aux lèvres, comme si Londres était nouvelle sous mes yeux. J’avais l’impression que je vivais les deux mois les plus intenses et les plus beaux de ma vie honnêtement. Prudence était venue à la maison pendant une semaine et c’était comme si j’avais eu une petite sœur sous mon toit. Et un bout de Poudlard avec moi, dans mon univers hors de l’école. C’était tellement, tellement rassurant et plaisant ! Puis, j’étais partie passé trois semaines avec Hadrian en Amérique. J’en avais encore les yeux qui pétillaient, revoyant toutes les images que j’avais accumulées dans mon cerveau durant cette période incroyable. J’avais vu New York, la côte Est, j’avais passé 21 jours à me réveiller dans les bras d’un mec dont j’étais folle amoureuse, 21 jours à dévorer son sourire. Un rêve éveillé. Et pour finir, j’avais rejoint ma meilleure amie dans la maison de son grand frère en Oregon, dans son lieu d’enfance. Revoir Lizlor m’avait fait l’effet d’une bouffée d’oxygène qui me rendait encore plus euphorique. J’avais l’impression de nager dans un bonheur sans égal, comme si rien ne pouvait me ramener à la réalité. Je planais littéralement, je me sentais bien. Un regard de Lizlor sur moi, et son sourire discret, suffisait à gonfler mon cœur comme un ballon et à le faire décoller très loin. Dans les étoiles.

Et maintenant, je revenais chez les Arendts que j’allais quitter. J’allais enfin partir… Les parents ne semblaient pas vraiment désolés, à vrai dire c’était comme toujours. Il n’y avait aucun sentiment dans leurs regards. Ils n’allaient plus avoir leur chèque, voilà la seule chose à laquelle ils devaient songer. Je fis mes valises avec minutie comme à mon habitude. C’était bon de ranger, comme si je triais mon ancienne vie. J’étais plutôt minimaliste et avait peu d’affaire, mais je ne pus m’empêcher de les admirer une à une, comme on regarde les restes d’une ancienne vie défiler devant nos yeux. Je passais ma main sur les tissus d’habits trop petits que j’avais conservés, je souriais devant la robe acheté avec Prudence, je riais devant celle portée le soir avec Daniel. C’était des petits morceaux de souvenirs et certains étaient précieux. Je retrouvai même cette robe que je portais la première fois que j’avais rencontré Hadrian à Hyde Park. Et maintenant, tout ça pouvait tenir dans des valises et des cartons. Du reste, il n’y avait aucun meuble à moi ici. Ce n’était pas chez moi, ça ne l’avait jamais été. Les adieux se firent sans émotion, comme si j’allais les revoir dans quelques jours. Mais non, c’était fini. Je m’en allais. Mon cœur était léger que j’aurais pu m’envoler.

Le camion m’amena dans la banlieue londonienne, dans Hampstead. Je savais très bien quel nom se trouverait sur la boite aux lettres… Michiko. J’allais vivre chez Haruhi, la préfète de Gryffondor de deux ans plus âgé que moi, avec sa mère. Ça serait mentir que de dire que je n’appréhendais pas cette arrivée. Haruhi et moi ne nous étions jamais vraiment parlés, et j’avais peur de déplaire à sa mère. Oui, j’avais la trouille et à la fois, mon cœur battait à cent à l’heure. J’avais si hâte de vivre là où je pourrais être moi-même. Ou presque, siffla la voix d’Ana dans mon cerveau que je fis taire. Ça allait bien se passer, je le sentais. Pourquoi m’auraient-elles accueilli si je n’étais pas la bienvenue ? Et puis, la jeune fille avait toujours semblé agréable pour le peu que nous nous étions échangé. Et puis, c’était une amie de Taylord. Enfin, ça l’était… Mais ce n’était pas vraiment mes histoires. Mais d’après Lilian, c’était une fille super cool. Il n’y avait pas de raison que je m’inquiète non ? Le camion s’ébranla et se stoppa devant une petite maison typiquement anglaise. C’est bon, nous y voici. J’ouvris la portière, mon sac sur l’épaule pour découvrir devant la porte une magnifique femme aux longs cheveux d’un noir de jais qui m’attendait. Tandis que le déménageur déplaçait mes affaires dans la maison, je m’approchais presque tremblante de ce qui était désormais ma mère d’accueil.


- Bonjour… Dis-je hésitante, ne sachant pas vraiment comment m’y prendre.
- Te voilà enfin Ruby. Je t’en prie, appelle moi Hannah. Nous t’attendions…
- Pas moi.


Ce fût la première phrase qui me fit déchanter. Je l’avais reconnu, cette voix qui venait de l’intérieur. Elle appartenait à Haruhi, j’en étais sûre. Sa mère leva les yeux aux ciels et m’expliqua vaguement que sa fille était de mauvaise humeur et que ça lui passerait. Une fois encore, la voix de la Gryffondor protesta quelqu’un d’incompréhensible et je l’entendis monter les escaliers. Mon cœur s’était ralenti et je me sentais figée sur le pas de la porte, complétement déroutée. Je suivis cependant la femme dans sa demeure dont elle me fit faire le tour. Elle était douce et me mettait à l’aise, bien que je n’arrive pas à me sortir la phrase d’Haruhi dans la tête. Elle me proposa un thé avant de monter mes affaires à l’étage. Nous nous assîmes donc dans la cuisine et je discutais poliment avec Hannah –elle tenait même à ce que je la tutoie. Je n’étais pas vraiment à l’aise depuis les quelques mots de sa fille qui avaient suffi à me déstabiliser, mais je voulais croire que, comme le disait Madame Michiko, ça n’allait pas durer. Qu’elle avait juste un peu du mal avec ma venue, patati, patata. J’accordais donc le bénéfice du doute et nous montâmes nos affaires.

Ma chambre était dans le même couloir que celle d’Haruhi à l’étage, et nous partagions la même salle de bain. La pièce était lumineuse, plutôt petite. Un bureau, une grande vitre et une bibliothèque immense le long du mur. Et des tiroirs pour mes habits sous mon lit. J’aimais déjà cet endroit et posant les cartons et valises, je proposais à Madame Michiko de m’occuper du repas pour ce soir. Pour les remercier. Il fallut évidemment forcer un peu, mais elle finit par accepter et je descendis dans la cuisine pour regarder ce que contenait le frigo. Hannah regardait par-dessus mon épaule et je décidais de me débrouiller avec ce qu’il y avait, lui assurant que je n’avais besoin de rien. Evidemment, elle resta dans le salon à me regarder d’un œil bienveillant tandis qu’avec minutie, je préparais ma sauce aux champignons pour les blancs de poulets. Le riz cuisait, dégageant un peu de vapeur dans la pièce et je demandais même où se trouvait la vaisselle pour mettre la table. Comme toujours, j’étais polie au possible, mais je sentais que ça passait bien. Je voyais des sourires sincères sur le visage de cette femme qui désormais allait m’accueillir durant les vacances, les week-ends où je rentrerais… Cette maison serait chez moi.

Malheureusement, ses spéculations sur le changement d’Haruhi ne furent pas confirmées durant le repas. La jeune fille ne lâcha pas un mot, ne me regarda même pas et l’atmosphère était si tendue que j’avais l’impression d’un orage allait exploser à tout instant. Une fois encore, je n’étais pas chez moi, et je sentais que ce lieu ne le serait jamais car je n’étais pas la bienvenue… Madame Michiko me parla comme si de rien n’était, et je répondais avec le plus d’assurance dont j’étais capable. J’entendais des soupirs à ma gauche. Mon sang se glaçait, et je voulais disparaitre… Mais je n’avais encore rien vu. Le soir même, j’entendis des éclats de voix provenant du salon. Les deux se disputaient, et je savais que j’en étais la cause. Alors, par réflexe, je mis mon Ipod sur les oreilles et prétendis que rien ne se passait tandis que je rangeais mes affaires. J’avais le cœur qui tremblotait et je me sentais lamentable dans cette maison où j’étais indésirable. Je priais simplement en me couchant que cela s’améliorerait dans la semaine… Mais j’eus tort. Celle-ci passa et j’avais l’impression d’habiter dans une bombe à retardement. La mère et la fille ne s’adressaient pas un mot ou quelques piques, et c’était comme si elles ne se connaissaient même pas. Et j’étais au milieu, prise en sandwich entre la douceur d’Hannah et la froideur d’Haruhi. C’était une catastrophe.

Alors, un après-midi où sa mère était sortie et qu’encore une fois, nous nous croisions dans le couloir comme deux étrangères, je pris mon courage à deux mains. Alors qu’elle arrivait à ma hauteur sans même me lancer un regard, je brisais le silence.


- Haruhi, c’est quoi ton problème avec moi ?

Ma voix se voulait assurée, mais je n’en menais pas large. Là, dans ce couloir, la lumière filtrait d’une petite fenêtre et éclairait le visage pâle de l’asiatique qui désormais me fixait. Je refusais de vivre encore une fois dans un lieu où je n’avais pas ma place. Je me devais de savoir ce que j’avais fait de mal, ce qu’Haruhi me reprochait. J’étais prête à recevoir la sentence. Qu’elle déclenche la tempête.


"We're on our way to see the world,
And all we are is birds in the storm."
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Haruhi Michiko


Haruhi Michiko
Elève de 7ème année & Préfète



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Feuille de personnage
Particularités: Il me manque une case. Mais bon vu que quasiment tout Poudlard a le même problème, je m'inquiète pas!
Ami(e)s: Scarlett, Taylord, Lilian (sniff) principalement. Trio de Gryffondor 8D
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MessageSujet: Re: ~ Roots before Branches. [Cupcake ♥]   ~ Roots before Branches. [Cupcake ♥] Icon_minitimeMer 29 Aoû - 16:06

Spoiler:

So many things to do and say
But I can't seem to find my way
But I wanna know how
I know I'm meant for something else
But first I gotta find myself
But I don't know how


Oh, why do I reach for the stars
When I don't have wings to carry me that far?


Je n’aurais donc jamais même pas une once, une ombre de répit. Je me sentais tout simplement vide ; et emprisonnée aussi. Ma sixième année dont j’espérais beaucoup s’était finie de manière tout simplement…chaotique. J’employais cet adjectif : il représentait parfaitement le désordre dans lequel j’avais l’impression de nager. Le bilan ? Le retour d’Elliott et ses conséquences dévastatrices. La perte de l’amitié de Taylord, qui même après plusieurs mois, me faisait tout autant souffrir. Sans parler du fait que celle qui avait autrefois une de mes meilleures amies, s’était fait ni plus ni moins renvoyée de Poudlard provisoirement. Et comme une mauvaise nouvelle n’arrive jamais seule ; un autre départ avait marqué la fin d’année : celui de Daniel Kelsey, définitif. J’avais bien entendu essayé de faire changer notre directrice de maison d’avis, mais en vain (je commençais à m’habituer à l’échec) c’était perdu d’avance. Même en tant que préfète, j’avais été complètement inutile. Plusieurs mois en arrière, Taylord, Daniel et moi étions en train de lutter tous ensemble, mains liées, s’aidant autant moralement que physiquement. Tout était parti en cendres sans prévenir. En fumée. Et Chuck qui lui aussi m’avait aidée pendant ce combat acharné…et bien, il m’avait trahi et je lui avais fait savoir combien je lui en voulais. Et enfin ma mère, ce n’était pas nouveau : un océan de différences nous séparait. Je ne voulais plus lui parler, plus rien partager, ne plus avoir de relation avec celle qui était devenue une étrangère à mes yeux.

Cependant, une fois de plus, elle n’avait que faire de ce que je pouvais penser ou vouloir. J’avais beau approcher de ma majorité sorcière, peu importe, elle m’étouffait toujours comme si j’étais encore sous son joug. Mais cette fois, elle avait frappé très fort. Avec son sourire- que je détestais- elle m’avait annoncé toute pimpante que nous déménagions. Déménager ? Mon quartier, je le connaissais depuis toujours, et il y avait beau avoir des aspects que je ne supportais pas…c’était viscéral, nous ne devions pas partir. Ce n’était pas tant l’idée de m’éloigner de quelques kilomètres, mais celle insupportable que je n’aurais pas mon mot à dire. Les Hampsteads étaient un très joli quartier. De la verdure omniprésente, de jolies maisons cosy et c’était un quartier d’artistes (le paradis pour ma mère). Sauf que pour moi ce n’était pas le paradis, ce n’en était même pas un ersatz. Cela représentait pour moi la volonté que mettait ma mère, sans limites, pour renouer le lien que je savais empoisonné d’avance. J’avais bien du mal à me reconnaître dans ces constats secs et cinglants.

Ce n’était pas moi. Mais ça faisait bien longtemps que je n’avais plus aucun contrôle.

J’avais donc déménagé, contrainte et forcée. La maison était splendide, plus grande que l’autre. Ma chambre était lumineuse et spacieuse. C’était décoré dans un gout moderne et avisé. J’aurais dû adorer cette maison. J’aurais dû. J’avais passé le mois de juillet à m’enfermer dans ma chambre toute neuve, et à utiliser de l’encre pour écrire à Scarlett. C’était mon échappatoire. Je sortais de temps en temps dans mon nouveau quartier, mais ça ne suffisait pas pour effacer l’amertume qui me rongeait.Un jour un détail m’avait sauté aux yeux : il y avait trois chambres. Au départ j’avais cru à une chambre d’amis. Le doute avait plané plusieurs jours, jusqu’à ce que ma mère se décide à me révéler…que nous étions familles d’accueil. J’avais pâli. Je ne me sentais pas de partager ma maison avec une inconnue. J’avais besoin de calme pour pouvoir réfléchir, même si je n’espérais pas apprendre grand-chose de nouveau. J’avais alors entendu un prénom.

Ruby Standiford, préfète de Serdaigle, sorcière donc. J’avais senti la colère monter en moi et gonfler, gonfler, me souvenant de ma mère qui m’avait avoué renier les Reegan à cause de cette condition-là, justement. Elle leur faisait un affront. Et elle était injuste, tellement injuste. Je ne connaissais pas vraiment la jeune femme, et nous nous étions parlé poliment quelques rares fois. Ruby Standiford était en résumé la fille idéale: blonde aux yeux de velours, elle sortait avec le frère de Lilian, était plutôt douée en cours et dotée d’une gentillesse que l’on vantait bien souvent. En somme, quelqu’un que j’aurais dû apprécier, et pourtant immédiatement, je sentis que ça n’allait pas bien se passer. Ma mère me confia à demi-mot qu’elle avait eu un passé difficile, et au fond, bien loin, j’avais sans doute de la compassion pour elle. Jamais je ne pourrais haïr quelqu’un pour son passé. J’étais bien placée pour savoir qu’il pouvait être douloureux.

Et pourtant, pendant les deux semaines qui précédèrent son arrivée, je nourris une rancœur à l’encontre de cette Ruby que je ne connaissais en fait, même pas. Elle arriva donc mi-aout, un jour ensoleillé. Comme d’habitude, ma mère et moi avions à peine parlé (toujours cette même froideur). Et oh, quand je la vis arriver avec ses magnifiques cheveux blonds, son sourire angélique, la rancœur ne fit que grossir. Et lorsqu’elle s’adressa à Ruby pour lui dire combien ça nous faisait plaisir de la voir, je ne pus réprimer deux petits mots, acides, qui piquèrent évidemment la Serdaigle au vif.

Il y avait un peu de honte, oui. Parce qu’à cet instant, je songeais à Scarlett et me demandais-je que penserait-elle de moi si elle me voyait ainsi. Et là je regrettais un peu ; parce que c’était bien la dernière personne que je voulais décevoir.

Et je me souvins soudainement que Ruby était devenue l’amie de Taylord. Si j’avais résisté à la jalousie lorsque j’avais vu cette dernière avec Elliott, cette fois j’eus bien plus de mal. Je savais que ça ne mènerait rien, mais je ne pouvais pas lutter : cette fille possédait quelque chose, l’amitié de Taylord en l’occurrence, quelque chose que j’étais incapable de récupérer.

Fidèle à son rôle de fille idéale, Ruby Standiford se dévoua pour préparer le repas. Polie, agréable, et avec de la conversation, elle charma d’autant plus ma mère, qui la contemplait avec admiration. Je ne décrochais pas un mot, m’employant à faire comprendre à la jeune femme qu’elle n’était pas la bienvenue dans la maison. Sans doute ne comprenait-elle pas pourquoi je lui étais hostile. Je voyais dans ses yeux qu’elle se demandait quel faux pas elle avait pu faire. Je savais que c’était une impression horrible de ne pas comprendre de quoi on nous accuse, et pourtant, je continuais, même si c’était contraire à mes principes habituels de traiter quelqu’un de la sorte.

Et après…ce ne fut pas mieux. J’avais tout trop gardé pour moi, et ça explosa : je reprochais à ma mère de vouloir tout régir, de vouloir m’obliger à mener une vie que je ne voulais pas mener, et de m’imposer une nouvelle maison, un nouveau départ que je refusais, une nouvelle habitante dans la maison que je ne supportais déjà plus.

Pendant la semaine, je me rendis rapidement compte qu’un adjectif définissait Ruby : parfaite. Trop parfaite. Elle faisait tout bien. Chambre parfaitement rangée, cheveux coiffés sans aucune mèche de travers, voix douce et compréhensive, et multitude d’autre détails composaient un tableau encore une fois…parfait. Plus elle faisait d’efforts, moins j’avais envie d’en faire. Mes regards noirs devinrent une habitude, les disputes avec ma mère encore plus fréquentes, et le pire…je ne ressentais aucune satisfaction à maltraiter la jeune femme.

Les jours se ressemblaient tous sans qu’un peu de bonheur viennent les éclairer. Je décidais de profiter- c’était un grand mot- du soleil d’été et de sortir, même si je n’en avais sûrement pas la permission. Ma mère s’était absentée ; et la tension me paraissait un peu moins forte. Ruby était toujours là, malgré toutes mes tentatives pour qu’elle renonce à rester. Inévitablement, je la croisais dans le couloir et l’ignorais royalement. Alors que je m’étais attendue à qu’elle passe, outre, comme d’habitude, elle s’arrêta à ma hauteur.


- Haruhi, c’est quoi ton problème avec moi?

Elle voulait me parler. Mais moi je n’avais pas envie, pas envie de me confier à cette fille que je n’aimais pas. Je la voyais un peu trembler, désireuse d’obtenir une réponse. Qu’attendait-elle ? Que je lui avoue que ma vie était en train de prendre une direction incontrôlable, que j’avais perdu quasiment tous ceux à qui je tenais ? Lilian, Taylord, Elliott, même Daniel et Chuck, ils s’étaient éloignés dans la brume. Que je me sentais vide et lasse, et que seule Scarlett parvenait à maintenir un peu l’équilibre ? De toute façon, il était évident qu’elle ne comprendrait pas. Cette fille me semblait appartenir à un autre monde. Elle aurait été bien plus à sa place dans une famille d’accueil qui se plierait en quatre pour elle et où les enfants l’accueilleraient tous avec enthousiasme. Peut-être me trompais-je sur son compte…mais je n’avais pas envie de vérifier si oui ou non j’avais tort.

-Voyons, Ruby, personne ne peut avoir le moindre problème avec toi, sifflais-je. J’étais quasiment sûre qu’elle allait penser que j’étais envieuse. Envieuse de quoi ? Son bonheur (qui ne brillait pas particulièrement depuis ces derniers jours) ? Le fait qu’elle ait tourné la page? Sûrement pas. Alors pourquoi je vouais à l’égard de cette fille une telle rage ? J’avais déjà des ennemies. Les raisons étaient bien simples à expliquer : ils étaient sans pitié, n’exprimaient aucun sentiments et étaient intolérants et cruels au possible. Ruby était tout le contraire. Je ne l’aimais pas pour ce qu’elle représentait : un obstacle à mes tentatives de me relever. Je ne l’aimais pas non plus parce elle ne me semblait pas naturelle. Et je ne l’aimais pas pour d’autres raisons que je n’arrivais pas à encore à exprimer. Tu es absolument parfaite, ajoutais-je avec un ton sarcastique, méchant, dont j’usais de plus en plus ces temps-ci. Mais je ne suis pas ton amie. Je ne veux pas l’être, appuyais-je, et les mots sortaient sans que je les retienne. Oui, je ne voulais pas de son amitié. Je voulais toutes celles que je n’avais plus. L’image de Taylord s’imposa soudain dans mon esprit : elle m’avait reproché d’être sans scrupules et de vouloir faire du mal aux autres ? Je ne savais pas si elle avait vu juste ou si je me conduisais ainsi pour moins penser. Bien sûr que je blessais Ruby, que je faisais tout pour la sortir de ses gonds. Mais c’était pour que nous soyons égales ; elle devait se sentir aussi imparfaite que moi.


Sometimes I don't wanna feel
And forget the pain is real
Put my head in the clouds
Oh, start to run and then I fall
Seein' I can't get it all
Without my feet on the ground

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Ruby Standiford-Wayland


Ruby Standiford-Wayland
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MessageSujet: Re: ~ Roots before Branches. [Cupcake ♥]   ~ Roots before Branches. [Cupcake ♥] Icon_minitimeVen 31 Aoû - 0:31

“Regrets collect like old friends
Here to relive your darkest moments.”



J’avais hésité à parler à Haruhi, j’avais fui la confrontation, je devais l’avouer. Depuis une semaine, avant de m’endormir ou plutôt de tenter de trouver le sommeil, je pensais à ça. A ses regards, aux mots qui éclataient parfois le soir et que je percevais depuis ma chambre. J’entendais les disputes mais refusais d’écouter. Au fond comme toujours j’avais simplement peur de la vérité qui aurait pu me revenir aux oreilles. J’avais attendu patiemment, j’avais cru que cela se tasserait. Mais plus les jours passaient, plus j’étais une indésirable dans cette maison. Pourtant, Madame Michiko faisait tout pour que je me sente chez moi. Ce mot, cette définition que je n’avais jamais pu utiliser… Un foyer. J’avais voulu trouver ceci parmi cette famille, comme si pour une fois il était possible que j’ai un endroit qui serait chez moi. Où je n’aurais pas peur de retourner lorsque je quittais Poudlard. Mais avec Haruhi, les rêves étaient réduits à néant. Je ne pouvais plus éviter les explications, car je me refusais à rester chez quelqu’un où je n’étais pas désirée. J’avais déjà donné. Alors… Alors je me devais de demander. Je n’étais pas douée pour ça, ce n’était pas nouveau. Me plonger dans la merde n’avait jamais été mon truc et à chaque fois qu’une difficulté se présentait, je l’enfouissais. Je me construisais un monde où j’étais en sécurité et cela n’incluait pas les règlements de compte. Alors j’agissais pour que l’on n’ait rien à redire. Parce que dès que les reproches surgissaient, que les complications arrivaient… Je partais avec. Je ne répondais plus de rien lorsque j’avais peur, voilà la vérité. C’était ainsi que ça c’était passé pour Ana, à maintes reprises. Si on tentait de me toucher, de me déstabiliser, je me devais de me protéger. Et ma meilleure défense était l’attaque, pour sauver ma carapace.

Debout dans ce couloir, Haruhi et moi nous dévisagions comme deux inconnues qui déjà se haïssaient. Et pourtant, nous avions déjà parlé à Poudlard. Oh bien sûr, c’était très cordial et rapide, mais je n’avais rien trouvé à redire sur la jeune fille. Et je pensais que de son côté, c’était la même chose. Comment pouvait-on détester quelqu’un que l’on ne connaissait pas ? Ou alors, lui avait-on parlé de moi ? Je fronçais malgré moi les sourcils. Je ne faisais pas trop attention aux bruits de couloirs sur moi à vrai dire. J’écoutais le reste, car j’avais ce besoin étrange de tout savoir, toujours plus sur ce qui m’entourait. Mais ce que l’on disait sur moi ? Je n’avais pas le droit de me pencher dessus. De laisser tout ça m’affaiblir. Et puis, qu’est-ce que l’on pouvait bien murmurer ? Ma relation avec Hadrian avait été plus que parfaite aux yeux de tous –d’accord, des miens aussi. Je ne faisais pas d’histoire, j’étais plus que douée en cours. J’étais préfète, blabla, mise en marche de la rengaine de Mademoiselle Sans Histoire. Je faisais tout pour être inatteignable. Au pire, c’était des crachats jaloux, parce que j’avais un petit ami superbe, et une meilleure amie trop cool. Non mais attendez, Haruhi n’avait pas trois ans, elle n’était pas du genre à écouter ses conneries, si ? Alors c’était quoi qui pouvait circuler, mes cuites avec Tirya ou Joy ? Personne n’avait le droit de parler à Poudlard. Dans le genre beuverie, je n’étais vraiment pas la pire. Et puis quel rapport entre ça et l’attitude d’Haruhi ? Non, honnêtement, je ne comprenais pas ce qu’elle n’aimait pas.

Probablement, était-ce seulement ma présence ici qui la gênait. Voilà, ça je pouvais comprendre… Voir une quasi-inconnue débarquer chez soi et venir troubler la routine, ça ne devait pas être génial. Pourtant, il ne me semblait pas qu’elle et sa mère s’entendaient spécialement bien. Au point que celle-ci ne lui demande même pas mon avis sur ma venue. Peut-être était-ce simplement pour faire culpabiliser sa mère, pour trouver une excuse pour se disputer ? Etais-je l’excuse d’Haruhi ? Je n’en savais rien, je n’étais pas partie pour servir à ça moi. Je n’avais rien demandé, même pas de l’attention. Juste de l’acceptation. Je savais faire ma vie dans mon coin, je ne demandais rien de plus moi. Mais là, ce n’était pas de l’indifférence, c’était carrément la haine. Celle-ci déferlait sur moi tandis qu’Haruhi me fixait de ses yeux perçants, visiblement exaspérée de ma tentative de confrontation. Je n’étais pas enchantée non plus, mais j’avais enfin eu le courage de me lancer. J’en avais un peu marre de fuir peut-être ? Je ne savais pas trop mais peu importe, je ne pouvais plus reculer. La maison était silencieuse et j’entendais au loin l’horloge du salon grappiller les secondes, me rappelant que malgré mon ressenti, ce n’était pas des heures. Alors maintenant, on faisait quoi ? J’étais à deux doigts de faire demi-tour, d’annuler tout ce que je venais de dire. Comme si ça n’avait jamais eu lieu. Mais j’avais besoin de réponse, et de courage. Je pensais à Lizlor, cherchant un peu dans sa bravoure une petite partie que je pourrais emprunter. Pour faire face à une autre Gryffondor qui à mon avis, n’était elle pas prête à faire de cadeau. J’étais parée pour l’entendre dire que j’étais indésirable. Et pourtant, ce ne fût pas cela qu’elle me reprocha. Mais ce fût pire.


-Voyons, Ruby, personne ne peut avoir le moindre problème avec toi. Tu es absolument parfaite.

… La seule chose qui me vint à l’esprit fût… Encore ?
Absolument parfaite.
Sa remarque me fit l’effet d’une douche froide et mon énergie fût balayer. Je n’avais même plus envie d’être hargneuse, de me battre à armes égales. Le visage d’Ana surgit instantanément, ses reproches faisant écho à celle de la Gryffondor. Non… Je n’arrivais pas à y croire. Encore une fois, c’était mon armure que je croyais faite pour se fondre dans la masse que l’on me reprochait. Je pensais qu’elle m’aidait à être acceptée, aimée. Et de nouveau, on l’utilisait comme arme contre moi. Je ne comprenais même plus comment j’étais censée réagir. Depuis quand les gens voulaient-ils que les autres soient… Imparfaits ? Non, je prenais le problème dans le mauvais sens. Moi-même, je ne reprochais pas à mes amis leurs faiblesses, tout le monde en avait. Mais moi ?... Oh, merde à la fin ! Pourquoi tout le monde cherchait à chambouler mon équilibre ! Les défauts, c’était digne de l’ancienne Ruby, celle d’avant Poudlard ! J’étais toujours un peu d’elle au fond, j’étais toujours faible et perdue. Incapable de m’aimer, d’assumer mes doutes. Mais celle-là de Ruby, personne ne l’aimait avant. Alors maintenant qu’elle avait disparue, pourquoi voulait-on son retour ? Je… Tout ça n’avait aucun sens ! De tous les reproches qu’Haruhi pouvait me faire, elle avait choisie sans le savoir la pire. Je n’avais pas de larmes dans les yeux, je ne tremblais pas, je ne m’énervais pas. J’avais simplement l’impression d’être vide, toute seule nue devant ses yeux accusateurs. Je ne voulais même pas disparaitre, c’était trop tard pour cela. J’avais l’impression que l’on venait encore de m’asséner un coup dans mes fondations.

Combien de fois allait-on me faire cette réflexion ? Me remettre en question ? J’avais l’impression que cela devenait une malédiction qui me collait à la peau. Peu à peu, toute l’identité que je tentais de me construire tombait en ruine. J’aurais voulu appeler à l’aide, mais à qui me confier ? Lizlor ? Avais-je le droit de la décevoir ? De lui dire que je mentais à tout le monde ? Elle le savait, elle le savait. Tout le monde finissait par le voir, par me voir. Mais de toute manière, comment faire hein ? Parce que dire à haute voix que j’avais peur de cette image qui peu à peu m’éloignait des autres, c’était l’admettre, l’assumer. Et ça me ficher la frousse de devoir me remettre en question. Les autres pouvaient avoir tort aussi non ? Pourquoi était-ce moi et ma fausse perfection qui étions les mauvais dans cette histoire hein ? Je… Je ne savais même pas comment faire, comment prendre tout ça dans la figure. Je me tenais droite, comme toujours, pour ne pas flancher. Oui, droite comme un I, je tentais de garder le peu de fierté qui me restait mais au fond, j’étais simplement glacée par la tournure que prenait la conversation. J’aurais encore préféré qu’Haruhi me vire de chez elle parce qu’elle voulait sa tranquillité. Mais…
Absolument parfaite ? C’était pire, dix milles fois pire.

- Mais je ne suis pas ton amie. Je ne veux pas l’être.

Bon, et bien s’il me restait quelques espoirs, Haruhi avait voulu être certaine de les écraser. J’avais bien compris que nous n’étions pas amies, ça c’était clair. Mais son ton si froid, si dur, si catégorique… J’étais trop rigide pour de nouveau me raidir, mais mon visage se crispa un peu, refusant de lâcher une seule émotion devant son coup de grâce. Je devais de garder contenance, de répliquer sans lâcher prise. Mais que pouvait-on bien répondre à ça, à une telle rage dont la seule provenance était visiblement mon image de Miss Parfaite ?

- Je ne te demande pas de l’être. Affirmai-je avec une certaine force qui se puisait dans la peur qui bouillonnait dans mes veines. Je voulais que cela cesse, que plus personne ne me remette en question. Mais j’avais besoin de vérité, et le jeu était lancé. Alors je me devais d’assumer la manière dont il continuait. Mais… Absolument parfaite ? Ses mots, ils restaient coincés. On ne se connait même pas Haruhi. Si tu ne veux pas de moi ici, dis-le. Mais ne prend pour excuse ma personnalité que tu ignores.

Malgré moi, j’étais sur la défensive. Parce que cette fois, je n’étais plus sûre de savoir répliquer à une nouvelle attaque, plus sûre de rester entière après celle-ci. Et pourtant, je le voulais. Je voulais être forte. Mais encore une fois, j’échouais.


“I can see no way, I can see no way
And all of the ghouls come out to play.”


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Haruhi Michiko


Haruhi Michiko
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MessageSujet: Re: ~ Roots before Branches. [Cupcake ♥]   ~ Roots before Branches. [Cupcake ♥] Icon_minitimeDim 30 Sep - 20:51

And I’ve been a fool and I’ve been blind
I can never leave the past behind


Spoiler:

Je détestais ça. Qu’elle pénètre dans ma bulle et qu’on me force à lui faire une place à l’intérieur. Ma bulle était certes, oui sûrement, une protection factice, mais elle me rassurait. Un peu. Elle était sans doute aussi une sorte de prison. Mais c’était un enfermement que j’avais choisi, à défaut. Je n’aimais pas être seule. Oh il y avait bien ma mère, en principe j’aurais dû me sentir entourée, en sécurité. Mais ça faisait bien longtemps que j’avais compris qu’elle ne m’offrirait jamais ça.

Mais il y avait Scarlett à qui je me raccrochais – comme chaque fois- et même s’il elle n’était pas là physiquement, dans mon cœur, elle n’était jamais très loin. Elle me manquait énormément mais… je préférais la savoir heureuse là-bas, à Pré-au-Lard avec sa mère- je visualisais le sourire de ma meilleure amie d’ici- que ici avec moi, à sans cesse s’inquiéter des mes nuits agitées, de mes cernes et de mon regard vide.

Chaque journée était une épreuve que je ne surmontais jamais à la perfection.

Ruby était arrivée au pire moment qui soit. Je ne supportais cette façon que ma mère avait de me regarder en m’obligeant à l’aimer. Comme si juste parce que je la connaissais vaguement et qu’elle était également sorcière, elle allait devenir la sœur que je n’avais jamais eue. Je savais très bien ce qu’elle attendait de moi, de nous : que nous soyons la petite famille parfaite dont elle avait rêvé. Et bien, j’étais désolée de la décevoir mais ce n’était pas comme ça que ça marchait. Les choix que l’on fait, la route que l’on prend…rien ne se passe comme nous le prévoyons. Mon père m’avait- lâchement ?- abandonnée et je vivais avec. Nous n’avions jamais été vues- elle et moi- comme la famille modèle et on nous avait sans cesse jugées. Elle mère adolescente, nos déménagements successifs pendant mon enfance, l’absence de père… nous faisions tâche dans la petite banlieue scintillante de Londres. Je m’y étais habituée. J’aurais presque aimé dire qu’un basculement avait eu lieu, et que ma mère avait changé du tout ou tout…mais non, j’avais juste découvert comment elle était vraiment. Son égoïsme, la façon qu’elle avait de m’étouffer parce que je refusais de lui ressembler et de refaire les mêmes erreurs qu’elle. Et sa façon de vouloir sauver les apparences alors qu’il n’y avait à ce stade plus aucune chance de sauver quelque chose.

Et comme si ce n’était pas assez bancal… il y avait Ruby maintenant. Elle avait mis les pieds dans une situation dont elle n’avait aucune idée. Etait-ce vraiment de sa faute ? Sans doute pas. Elle ne pouvait pas savoir. Sara Wayland non plus. Ma mère avait menti. Elle avait menti en vantant un foyer chaleureux et vivant. En réalité, même lorsque dehors le soleil brûlait, il faisait froid dans la maison. Comme si elle n’était pas la mienne. Comme si j’étais une étrangère.


- Je ne te demande pas de l’être, et aussi étrange que ça puisse paraître, un instant je la détestais moins. Parce qu’elle se mettait en colère et arrêtait d’être si…contrôlée. Elle pensait que moi, j’allais marcher, que je pouvais marcher ? Je la connaissais que trop bien cette envie que l’on nous voit sur notre meilleur jour, même lorsque qu’à l’intérieur, c’est le bordel. Sans vraiment la connaître, sans même savoir ce qu’elle avait vécu… je voyais très bien qu’elle mentait. En quoi ça me concernait ? Je ne me serais jamais attaquée à elle si elle était restée la préfète que je croisais de temps en temps au détour d’un couloir. Mais maintenant, elle était chez moi, dans mon monde, et à chaque vacance, elle reviendrait ici. Ici. On me la désignait comme la fille sans aucun défaut. Très bien alors ; je ne voulais pas de sa perfection complètement fausse.

Est-ce que je me voyais un peu en elle ? Certainement. Elle portait un masque, et je l’avais vu au premier coup d’œil. Elle cachait ses failles. Je lui rendais service – cette pensée me faisait du bien- en l’obligeant à renoncer à ses façades. Mais qu’elle crache ce qu’elle avait sur le cœur, qu’elle l’exprime sa rage que je détectais sans aucune difficulté ! Qu’elle arrête de mentir à elle-même, aux autres. Elle devait se délivrer maintenant de ce carcan dans lequel elle se réfugiait. Il fallait qu’elle le fasse avant qu’il soit trop tard. Tout ça était si paradoxal… en même temps je voulais l’aider et en même temps sa présence devenait de plus en plus étouffante, et elle m’était insupportable.

Pourquoi ne voulais-je pas lui parler ? Parce que je pensais qu’elle ne comprendrait pas ? Je croyais que c’était la raison. Mais non. C’était parce que je savais qu’elle comprendrait, parce que lorsque quelqu’un irait chercher sous la couche de la Ruby qu’elle montrait à tout le monde, il y avait une fille un peu perdue qui avait porté un poids beaucoup trop lourd pour ses épaules. La différence c’était…qu’elle ne l’assumait pas. Je ne voulais rien lui dire parce que je ne confierais pas à quelqu’un qui faisait semblant. Je ne voulais pas me confier à une fille qui utilisait une méthode dont j’avais usé (et dont j’usais) et qui faisait bien plus souffrir qu’elle n’aidait.

Je repoussais son amitié. Chose que je n’avais jamais faite. Mais qu’elle le sache, qu’elle le comprenne : je n’avais pas besoin d’elle. Pas besoin de m’encombrer d’une autre attache. Je savais ce dont j’avais besoin, je savais ce que j’avais perdu et ce que je voulais récupérer. Ruby avait une tonne d’amis ; et elle n’avait pas non plus besoin de moi. Je ne voulais pas d’elle.

Et nous nous ferions mal mutuellement tant qu’elle resterait chez moi.

Je n’avais même pas envie de lui répondre et je fus tentée de me diriger vers ma chambre et de lui claquer la porte au nez, la laissant seule avec ses doutes. Mais ça c’était lâche ; vraiment lâche, alors je me mordis les lèvres et la regardais droit dans les yeux. Je n’étais pas faible, d’accord ?


- Mais… Absolument parfaite ? On ne se connait même pas Haruhi. Si tu ne veux pas de moi ici, dis-le. Mais ne prend pour excuse ma personnalité que tu ignores.

Ma réponse fusa dans l’instant.

-Bien sûr que je l’ignore ta personnalité, puisque tu passes ton temps à la dissimuler, mes mots étaient durs, cinglants. Je n’avais plus de pitié. Je ne savais pas vraiment quand le basculement avait eu lieu ; mais la vie m’avait fait réaliser que la gentillesse n’était pas la solution. Vraiment pas. Et la vie m’avait assénée de sérieux coups pour que j’en vienne un jour à penser comme ça. Tu vas te perdre là-dedans, et un instant ma voix s’était faite plus douce, presque compatissante. Tu veux l’entendre ? Je ne veux pas de toi ici. Je suis mieux seule qu’avec toi et ta manière de tout vouloir contrôler, et là-bas, un peu loin il y avait l’ancienne Haruhi qui contemplait le désastre. Qui ne comprenait pas comment j’en étais arrivée là, à être si défaitiste, résignée, si cruelle envers une fille qui ne m’avait jamais causé le moindre tort.

-Tu es tombée dans la mauvaise famille d’accueil, balançais-je, on ne peut plus convaincue.

Pourquoi il avait fallu que ça recommence ? A chaque fois que je pensais que c’était terminé, que j’avais définitivement rompu le lien avec ma mère, c’était un retour à la case départ. A chaque fois que la blessure avait un peu cicatrisée, une nouvelle naissait. Et Ruby sans le savoir, retournait le couteau dans la plaie. Dans ma tête, mon cœur, tout était déréglé, et le corps suivit l’esprit sur ce coup-là. Je sentis soudainement mes jambes me lâcher, et l’impression que j’allais m’écrouler d’une minute à l’autre devint d’un coup bien plus réelle ; c’était un vertige, un simple vertige. Je n’étais même pas sûre que Ruby avait esquissé un geste pour m’empêcher de tomber. Mais peu importe.


-Lâche moi, j’ai pas besoin de ton aide, que tout ça aussi me lâche. Les doutes, la colère, la méchanceté. Je voulais du repos ; je souhaitais que Scarlett soit à côté de moi et qu’elle me dise que tout allait bien. Je souhaitais me réveiller le lendemain sans faire le bilan de tout ce que j’avais raté. De ce que j’avais manqué.

Elle n’était pas la seule à se mentir à elle-même. J’avais aussi menti. J’avais besoin d’aide.

Mais c’était tellement plus simple de lui reprocher à
elle.


And I am done with my graceless heart.
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Ruby Standiford-Wayland


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MessageSujet: Re: ~ Roots before Branches. [Cupcake ♥]   ~ Roots before Branches. [Cupcake ♥] Icon_minitimeMer 10 Oct - 21:43


"And when you're out there without care
Yeah, I was out of touch
But it wasn't because I didn't know enough
I just knew too much

Does that make me crazy?
Does that make me crazy?
Does that make me crazy?
Possibly."



Tout, sauf ça. C’était la seule pensée claire que j’arrivais à me formuler. J’aurais pu tenir n’importe quoi, n’importe quelle reproche. Mais celle-là, c’était de trop. Le pire ? C’est que je savais qu’Haruhi ne mentait pas. J’aurais voulu pouvoir dire que c’était par pure jalousie qu’elle agissait ainsi, mais ça aurait stupide. Elle était au-dessus de ça je le voyais et puis, pourquoi aurait-elle était jalouse de moi ? Pourtant je n’allais pas me mentir, je savais très bien que beaucoup m’enviait. Ce n’avait jamais été mon but premier lorsque j’avais commencé à chercher cette personnalité un peu passe partout, parfaitement normale. Je n’avais jamais voulu être parfaite pour m’attirer les regards. Je ne voulais pas être parfaite tout court. Je voulais être normale. J’avais cru qu’agir comme je le faisais, c’était ça. Mais j’avais visiblement eu tort. Je ne sais pas ce qu’on m’enviait le plus, mais j’aurais fortement parié sur Hadrian. Mes bonnes notes, je les gagnais après des heures de travails, je n’avais dans ce domaine aucune facilité qui aurait pu faire arranger les autres. Mon physique ne valait rien à côté d’Holly ou Lilian. Lizlor ? Les gens ne pouvaient pas être jaloux voyons, aucun d’eux ne savait à quel point elle était magique. S’ils le savaient, là ils m’auraient enviés, soyez-en sûrs. Alors quoi, mon petit-ami ? Oui, c’est vrai qu’il était superbe. Et alors ? Moi, ça m’était tombé dessus comme ça, on ne pouvait pas juste me laisser tranquille dans ma petite bulle de bonheur ?

Tout cela m’avait presque fait rire à une époque. Que l’on puisse m’envier me paraissait complétement délirant : si on me connaissait bien, on remarquait vite à que j’étais une machine détraquée. Ah mais oui, attendez... Personne ne me connaissait bien. Outre quelques personnes, et encore. Même avec Hadrian, il m’arrivait de ne pas être complétement libre, rassurée. Il n’y avait que Lizlor avait qui je me sentais de tout laisser aller sans gêne. Le reste… Ce n’était pas vraiment mentir aux autres, non ? J’évitais simplement de parler de ce qui me dérangeait, de faire des gaffes, d’être spontanée... Je sais, je sais. J’étais devenu exactement ce que j’avais toujours détesté petite : les mesdemoiselles je-sais-tout qui se croyaient plus intelligentes que tout le monde, plus jolies, plus douces et qui levaient toujours la main en cours. D’accord, je levais toujours la main encore. En attendant, j’étais loin de me croire meilleure que les autres, bien loin. Je ne l’étais pas, sur ça ce n’était même pas la peine de négocier de toute manière. Je ne voulais même pas l’être ou le croire. Alors pourquoi ça me collait à la peau ? Pourquoi tous mes efforts pour fonctionner normalement se retournaient-ils contre moi ?

Visiblement, je ne savais pas encore ce que c’était, que de fonctionner normalement.


-Bien sûr que je l’ignore ta personnalité, puisque tu passes ton temps à la dissimuler. Tu vas te perdre là-dedans. Tu veux l’entendre ? Je ne veux pas de toi ici. Je suis mieux seule qu’avec toi et ta manière de tout vouloir contrôler.

Je crois qu’elle ne se rendait même pas compte à quel point ses mots me faisaient mal.

Dissimuler… Je restais toujours debout, face à elle, fixant ses pupilles froides en tant de ne pas ciller. Elle voulait peut-être que j’explose, comme Ana avait cherché à le faire lorsqu’elle m’avait poussé à bout ? J’avais vu les dégâts. Je ne recommencerais pas. Et si cela mettait Haruhi encore plus hors de ses gongs, tant pis. De toute manière, je n’allais pas rester ici bien longtemps. Je ne comptais pas faire d’effort, pourquoi en aurais-je fais de toute manière ? La gryffondor ne voulait pas de moi, ça c’était clair. Pourquoi changer pour elle ? Il n’y avait qu’une personne pour qui j’aurais fait l’effort d’être différente et elle ne me le demandait pas. Lizlor ne me demandait rien. Mais à la fois, c’était avec elle que j’étais moi-même, elle ne voyait pas cette petite poupée douce que j’affichais de manière générale. Malgré moi, je repensais à Daniel que j’avais rencontré ce soir-là et qui m’avait dit qu’il me pensait sage, calme et casée avec Hadrian sans trop faire de vague. C’était exactement ce que je voulais qu’on me réponde. Enfin, je le croyais. Car maintenant que l’on m’assaillait de reproche de toute part, je ne savais même plus comment agir. Alors, fixant Haruhi, j’hésitais un instant. Que répondre ? Je n’étais même pas en colère, j’étais blessée.


- J’agis comme je veux, j’ai pas besoin de ton jugement.

J’avais simplement envie de rajouter qu’elle ne savait rien. Tout contrôler ? Si seulement elle savait tout cela provenait, peut-être qu’elle aurait moins ramené dans ma gueule. Mais il était hors de question que je cherche à l’attendrir. Ma vie ne regardait que moi. Mon TOC aussi. Mon incident aussi. Si j’étais ainsi, j’avais mes raisons. Mais Haruhi n’essayait pas de les chercher et de toute manière, je ne lui demandais pas tant. Elle avait cette vision de moi ? Qu’elle la garde. J’allais partir d’ici et bientôt oublier ce sale épisode. Tout comme je voulais le faire avec Ana, sans grand succès. J’avais juste envie de crier qu’on me laisse tranquille, je voulais retourner en Oregon, je voulais voir Liz, voir Hadrian, me barrer d’ici. Parler d’un truc futile avec Prudence, rire pour des bêtises, penser à autre chose. Ou ne pas penser. C’était d’autant plus stupide que ces commentaires me faisaient mal mais ne me faisaient pas changer. Au contraire, j’avais encore plus peur et je me recroquevillais sur moi, dans mon TOC, dans mes bizarreries… Dans ma manière tout contrôler comme elle le disait. Si j’avais l’impression d’étouffer ? De me tromper ? Oui, tellement. Mais je ne savais pas faire autrement.

-Tu es tombée dans la mauvaise famille d’accueil.

Non vraiment ? Je sentais cette colère malsaine qui montait en moi, mais je la refoulais tant bien que mal. J’avais envie de répliquer que j’avais très bien compris, que je n’avais rien demandé moi. Je voulais juste pour une fois que les choses marchent. Pourquoi j’étais abandonnée aux catastrophes dans le rayon famille ? Je voulais juste être tranquille. Qu’est-ce qui ne tournait pas rond chez les gens, chez moi ? J’avais simplement envie de fuir, maintenant. Pour aller où ? N’importe où, n’importe où serait mieux que là où je n’avais pas ma place. Sauf qu’à force, je commençais à me demander…

Où est-ce que j’avais ma place ?

Visiblement, je n’étais pas la seule à être un peu déstabilisée. Haruhi eut une seconde d’absence et je la vis chanceler. Malgré moi, sans réfléchir, j’esquissai un mouvement en sa direction. Mais une seconde plus tard, elle avait déjà repris ses esprits et elle s’écarta vivement. Je restais postée comme une conne, baissant malgré moi les yeux. Qu’est-ce que j’avais encore fichu ? De toute évidence, la jeune fille ne voulait pas de moi, et encore moins de mon aide. D’ailleurs, elle n’attendit pas une seule seconde pour me le rappeler.


-Lâche moi, j’ai pas besoin de ton aide.

Je fis un pas en arrière. J’avais envie de rentrer me terrer dans un trou, dans ma chambre. Pouvais-je seulement appeler ça comme ça ? J’avais à peine assimilé ce lieu que j’allais déjà devoir le quitter. J’imaginais déjà la confrontation avec la mère d’Haruhi, mes justifications vaines, les cris de la mère contre ceux de la fille. Je n’avais pas envie de vivre tout ça. Où j’irais après ça ? Que dirait la mère de Liz ? J’allais rentrer en cinquième année, j’étais bien trop jeune pour vivre seule. Alors… Retourner chez les Arendts ? Je ne le sentais pas du tout. Mais changer une nouvelle fois de famille… Je ne pouvais pas aller de nouveau chez des Moldus et mentir sur ma vie. Je l’avais trop fais. Mais comment demander à Sara Wayland une nouvelle famille, elle qui avait déjà tant fais pour moi ? Comment me justifier ? J’avais déjà l’impression d’être dans un véritable trou noir que je n’avais pas la force de remonter. Et Haruhi en profitant pour gentiment m’enfoncer, pour être sûr que la lumière s’éloigne. Qu’elle ne s’inquiète pas cependant, elle était déjà loin.

- T’inquiète pas tu ne m’auras plus dans les pattes très longtemps. Je vais te laisser tranquille, me barrer. Tu auras ta mère rien que pour toi. Tu devrais être ravie, vous vous entendez si bien. Voilà ce que j’aurais voulu rajouter. Mais je revoyais les larmes d’Ana, et je n’osais pas laisser échapper ma haine. Quelque chose à rajouter, avant de partir ? Je te préviens, si tu as quelque chose à te reprocher, adresse toi à toi même. Je ne suis pas un punching ball. Lâchais-je finalement un peu amèrement, apprêtant un demi-tour. Ma voix n’était pas méchante non, j’établissais simplement un constat. D’un ton las. Qu’au moins, si elle avait des choses à me reprocher, qu’elle balance tout d’un coup. Ma voix sonnait lointaine, fatiguée.

Parce que je l’étais. Fatiguée. De ne pas comprendre comment ça marchait, de vivre.


"And I hope that you are
Having the time of your life
But think twice
That's my only advice

Come on now, who do you
Who do you, who do you, who do you think you are?
Ha ha ha, bless your soul
You really think you're in control?

Well, I think you're crazy
I think you're crazy
I think you're crazy
Just like me."
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Haruhi Michiko


Haruhi Michiko
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MessageSujet: Re: ~ Roots before Branches. [Cupcake ♥]   ~ Roots before Branches. [Cupcake ♥] Icon_minitimeSam 1 Déc - 19:18

Spoiler:

"Cause looking for heaven found the devil in me. "


If I could find a way to see this straight
I’d run away
To some fortune that I should have found by now
https://www.youtube.com/watch?v=-t5ZUd8WEPo


N’était-ce pas ça que je désirais avant ? Une unité indéfectible ; une famille qu’on ne séparerait pas. Même si à l’époque j’étais encore petite, je crois que j’avais déjà réalisé que je devrais vivre sans un père. Cela ne me manquait pas vraiment. Je m’y étais habituée. Je n’irais pas jusqu’à dire que je considérais ça comme normal mais…je n’avais pas envie de le connaître. Le temps avait passé et le sentiment s’était exacerbé ; il n’était rien pour moi. Je n’avais pas envie de lui trouver des raisons. J’aurais peut-être dû lui donner une chance, et cela semblait bien paradoxal que je me refuse à le faire étant donné que j’avais convaincu Scarlett d’en faire de même avec ses parents. Je n’avais donc aucune excuse. Mais peu importe, je n’avais pas envie d’en parler. Vraiment pas. Par contre, j’aurais voulu avoir une sœur ou un frère. C’était un de mes grands rêves d’enfant. Quelqu’un avec qui je partagerais tout. Mais j’avais bien vite réalisé qu’il n’y avait pas besoin que cette personne partage le même sang que moi. Scarlett et moi étions des opposés physiquement, et nos caractères différaient. Mais c’était comme si nous étions sœurs. Si on m’avait dit, il y avait des années de ça que j’aurais accueilli une élève de Poudlard chez moi, j’aurais souri, simplement ravie. J’aurais organisé de grands projets un peu fous que je me serais juré de réaliser. Et j’étais certaine que j’aurais apprécié Ruby, j’aurais fait en sorte qu’elle se sente à la maison. Et qu’on forme cette famille dont je rêvais.

C’était un peu ça que je recherchais. De l’affection, des gens qui m’attendaient et que j’attendais. Ma famille elle était à Poudlard, et je ne regrettais pas l’autre. Mais maintenant qu’elle était en train de se déchirer au fur et à mesure…il ne restait plus que celle-ci. Si on pouvait appeler ça une famille. C’était une notion qui m’était étrangère ici. Et Ruby elle rendait les choses encore plus compliquées. J’aurais voulu qu’on m’épargne cette épreuve. Ma mère avait cru que c’était une bonne idée, que ça rendrait les choses plus faciles ? Ou alors avait-elle remarqué que devenir famille d’accueil la ferait passer pour une mère exemplaire, débordante de générosité et prête à aider tous ceux qui avaient vécu quelque chose de difficile ? Je préférais encore la première option. D’un certain côté, je la trouvais ridicule, parce que comment pouvait-on croire une seconde que j’aurais sauté de joie ? Mais la seconde, elle me faisait réellement mal au cœur. Ce n’était pas ce qui me préoccupait le plus, parce que je ne ressentais aucun sentiment d’amitié pour Ruby…mais ça aurait voulu dire qu’elle se servait d’elle pour se faire bien voir. Même si j’étais loin de l’apprécier, elle ne méritait pas ça. Et pourtant je ne l’aimais pas.

Plus les jours passaient, plus je notais ses petites manies, ses petites habitudes et elles me paraissaient toutes plus agaçantes et inutiles les unes que les autres. C’était comme si elle essayait qu’on l’aime à tout prix. Il fallait arrêter de me forcer la main. De toute façon, je n’étais pas prête. J’étais en train de me dire que même si ce n’était pas elle, ça se serait mal passé. Mais en beaucoup moins extrême. J’aurais toujours eu ce petit sentiment d’agacement, cette envie d’ignorer la personne parce que je ne voulais pas qu’elle soit là. Mais Ruby, c’était…une rancœur vraiment froide, et une haine apparemment sans raison.

Bien sûr qu’elle avait quelque chose à perdre si elle renonçait à ses barrières, son masque. Tout le monde avait quelque chose à perdre. Se dévoiler faisait du bien mais en revanche, montrer à la face du monde comment on se sentait à l’intérieur, c’était extrêmement difficile. C’était toujours de mieux de faire comme si tout allait bien. Personne n’y échappait. On ne voulait pas inquiéter, ni que l’on nous regarde différemment. Mais encore une fois Ruby c’était poussé au maximum. Cette fille voulait tellement être parfaite. C’était bien plus qu’un masque. C’était une prison qu’elle s’était imposée et dont elle refusait de sortir. Est-ce que ça la rendait lâche ? Je ne le pensais pas vraiment. Je ne rêvais que de son départ, néanmoins je la comprenais un peu. Juste un peu.


- J’agis comme je veux, j’ai pas besoin de ton jugement.

Mais sa voix était lente, presque désespérée et on aurait dit qu’elle était à bout de forces. Et quelque chose transparaissait de façon évidente. Sa peur du jugement. Et aussi paradoxal que ça puisse paraître, lorsque je lui avais dit qu’elle était parfaite – après tout, n’était-ce pas ce qu’elle désirait être- j’avais vu qu’elle s’était figée, comme si j’avais proféré la pire des insultes. Lorsque je lui parlais de contrôle, elle palissait. Elle voulait la perfection mais avait peur de ce qu’elle représentait. Une sorte de cachette dont elle était incapable de sortir. Cela devait lui faire peur. Que j’ai vu clair dans son jeu. Si on pouvait appeler ça un jeu.

-Tu le crains, c’est différent, répliquais-je. Je lui envoyais électrochoc sur électrochoc, et je savais que mes mots allaient le blesser. Et pourtant je ne m’arrêtais pas. J’eus un moment d’absence et Ruby eut un réflexe humain. Elle tenta de me rattraper. Mais je la repoussais violemment. Je réalisais pleinement que je n’avais jamais été aussi méchante avec quelqu’un et qu’elle devait sûrement souffrir autant que moi. Etait-ce de la compassion ? On ne pouvait pas changer totalement. Je ne pouvais pas maltraiter quelqu’un- même ça ce n’était pas moi- sans ressentir un peu de remord.


- T’inquiète pas tu ne m’auras plus dans les pattes très longtemps. Je vais te laisser tranquille, me barrer.

Je n’attendais que ça n’est-ce pas ? Mais je ne serais pas tranquille. Certainement pas. Ruby avait renoncé, et c’était ce que je cherchais. Mais je n’étais ni soulagée ni satisfaite. Ce n’était pas une réussite, ni une victoire. J’aurais aimé le ressentir comme ça. Mais pousser quelqu’un à bout et le convaincre d’abandonner…non je ne pouvais pas m’en réjouir.

-Quelque chose à rajouter, avant de partir ? Je te préviens, si tu as quelque chose à te reprocher, adresse toi à toi même. Je ne suis pas un punching ball.

Elle aussi me mettait au pied de mur. Elle avait compris quelque chose. Ces temps-ci, il m’arrivait de plus en plus de faire payer une personne pour tout ce qui se produisait et qui était en désordre dans ma vie. Elle me renvoyait à toutes ces vérités, et je ne pouvais rien faire pour la faire taire. J’agissais pareil avec elle, au moins on ne mentait pas, mais ses mots et les miens étaient incroyablement durs à entendre. Je la détestais encore plus d’avoir raison.

-Ouais, fis-je. Sa phrase avait touché quelque chose, et elle pouvait au moins se féliciter d’avoir réussi à m’atteindre ; même si quelque chose me disait que sur un point nous étions identiques : ça ne la rendait pas plus forte, ta technique elle ne marche pas avec moi. Tu es fausse Ruby, lui jetais-je. Ce qu’elle montrait était faux. Ce qu’elle était vraiment...oui, peut-être que je me serais attachée à cette fille. Ce que je venais de lui dire était ignoble- les mots n’étaient pas insultants mais je savais que mes paroles, elle ne les oublierait pas- mais je ne rajoutais rien. Le regard qu’elle me rendit ne trompait pas. Notre échange n’avait pas duré longtemps, mais j’étais épuisée. Il était comme inachevé. Je me dirigeais vers la chambre, que je fermais à clé. Je voulais être seule, je voulais juste la paix. Mais celle-ci me semblait vide. Sans aucune âme. Je saisis ma plume, dans l’optique d’écrire à Scarlett mais…rien ne vint.

Le lendemain…Elle avait dit qu’elle partirait, mais je ne la croyais pas. Les procédures étaient incroyablement compliquées et Ruby n’aurait pas le choix ; elle devait rester. Ce matin-là, elle me sembla un peu moins parfaite, plus humaine. Je regrettais un instant les mots que j’avais eu. Seulement un instant. Ce qu’elle m’avait dit m’avait bouleversée. Notre confrontation n’avait rien arrangé. Je pouvais l’ignorer, faire comme si elle n’existait pas. Faire semblant (je ne voulais plus) Mais sa présence serait toujours là pour me ramener à la réalité.

Celle qu'on avait jamais envie de regarder en face.

So I run to the things they said could restore me
Restore life the way it should be
I'm waiting for this cough syrup to come down


END ♥
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