Go get your shovel; We'll dig a deep hole ~ FINI

Nombre de messages : 415 Date d'inscription : 13/08/2010

Scène se déroulant lorsque Traice avait 6 ans.

Une feuille, mordorée et aux reflets brulants, gravita un instant dans les airs, suspendu comme par un fil dans un ciel sans couleurs. Elle tournoya encore jusqu'à s'approcher du sol tapissé de ses soeurs d'infortunes, avant de s'y poser définitivement. "Morte." Une silhouette pas plus grande qu'un buisson s'en approcha. Une petite fille aux yeux bridés et plus noirs que la nuit qui ne tarderait pas à étendre son voile de ténèbre sur le cimetière de Little Hangleton, l'effleura du bout des doigts. Elle voulut s'en saisir et se pencha encore, laissant le voile noir de ses cheveux cacher son visage pâle. Une voix dans son dos la ramena brusquement à l'ordre, et s'éloigna à regret de l'objet de sa curiosité, se tournant vers une scène beaucoup moins séduisante. Une dizaine de personne toutes de noir vêtues se dirigeaient vers une tombe de pierre sombre mais richement décorée.

On avait expliqué à la petite Traice que reposait là à présent une tante, qui faisait partie de la famille par mariage. Elle n'avait pas vraiment compris. Elle avait froid, et elle ne trouvait pas ça drôle du tout. Des gens pleuraient, des adultes. Elle se dit qu'elle avait de la chance que ses parents à elle n'avait pas aussi mal. Elle n'aurait pas aimé les voir pleurés aussi...

Elle ne se rappellait pas du nom de la femme qui avait disparue. Juste un visage avachis, un peu bouffi, et remplis de rides flasque. Du rouge à lèvres poisseux qui laissait des traces et des mains baladeuses qui tentait en la câlinant, d'attraper quelques éclats de sa jeunesse.

Enfin, l'assemblée s'arrêta devant la sépulture, et un homme se mit à parler. Encore, et encore... Traice se demanda ce que ce vieux tas de veracrasse avait bien pus faire dans sa vie pour susciter tant de paroles. Elle bouscula quelques adultes et se faufila sous les jambes d'autres pour arriver juste devant la dalle. Elle fut très étonnée d'y découvrir la photo mouvante d'une magnifique jeune fille à la longue chevelure blonde qui tournoyait sur elle-même avec un regard envoutant. Cette vieille peau avait donc été jeune elle aussi. Traice haussa les épuales avec désinvolture.

Elle ne s'amusait vraiment pas. Le monsieur ne semblait pas vouloir s'arrêter de parler, et une femme à côté d'elle sanglota encore plus fort. Cela la dérangea beaucoup, de la voir, son maquillage dégoulinant et le mouchoir collé au nez. Traice se dit que les adultes ne devraient pas faire de caprices comme cela, en public, c'était gênant pour tout le monde. Et cela faisait du bruit en plus. Elle voyait bien que cela gênait le marie de la femme, qui ne savait pas vraiment où regardé. Il semblait hésiter entre faire comme si elle n'était pas entrain de se vider de ses litres d'eau, la prendre par la main et quitter cet endroit, et lui enfoncer son paquet de mouchoir dans la bouche pour enfin la faire taire.

Enfin, l'homme se tut. Traice retint un soupir de soulagement, car on lui avait bien dis que cela ne se faisait pas, de montrer que l'on s'ennuyait. Une par une, les personnes s'avancèrent. La femme s'était enfin tue et un silence nerveux s'installa parmis le groupe. Ils vinrent tous déposer une rose, une rose noire sur la tombe de celle qui avait été autrefois une femme magnifique et une sorcière hors paire.

Traice y vit là l'occasion rêvée pour s'échapper enfin de cette ambiance glauque et inquiète. Lorsque sa mère s'avança, son père juste derrière elle, elle recula, et se faufila derrière les adultes. Elle poursuivit ensuite sa route, sans plus se soucier de ce qui se tramait derrière elle.

Qui d'autre qu'une jeune enfant sans grand soucis du monde pourrait s'aventurer à cette heure proche de la nuit dans un endroit hanté d'histoire et de pleurs ? Elle, trottinait dans les allées sans se préoccuper de marcher sur une fleur ou de piétiner un mot. En réalité, elle s'ennuyait toujours autant. Le décor ne changeait pas, le ciel et les arbres étaient toujours aussi ternes et monotones...

Soudain, tandis qu'elle comptait faire demi tours histoire d'aller voir si la fontaine sur pied évacuait toujours, un éclat attira son attention. Un éclat doré et lumineux. Traice se rendit compte que c'était une longue chevelure blonde qui aspira ainsi son regard. Elle courut vers la silhouette, sur ses petites jambes potelées. Elle se dit qu'elle avait peut-être enfin trouvé quelque chose d'interessant à faire. Elle s'approcha encore, et détailla encore la chevelure avant de se lancer. Elle appartenait à une toute jeune enfant, qui devait avoir l'âge de Traice. Cette dernière ne pouvait pas voir son visage. Elle était de dos, assise sur un banc. Doucement, elle approcha sa main de la jeune fille, sans oser la toucher.

- Eh... eh oh, toi ?

"They say an end can be a start
Feels like I've been buried yet I'm still alive
It's like a bad day that never ends
I feel the chaos around me"
(Phoenix)

Il y avait plus de monde que la dernière fois, songea Ruby. Un, deux, trois… La fillette comptait dans sa tête, calmement. Le discours du prêtre passait dans son oreille, ressort par l’autre. Douze, Treize… Les pleurs étaient silencieux, et elle évita les yeux mouillés des adultes autour d’elle. Vingt-et-un. Pour Papa, il n’y en avait que 4 se rappela Ruby. Mais qui aurait voulu assister à l’enterrement du pédophile ? Le mot résonna comme un coup de feu dans le cerveau de la petite. Elle ferma les yeux et les ouvrit de nouveau. Le cercueil était encore là. Alors elle se remit à compter les personnes autour d’elle. Vingt-trois cette fois ci. Mince. Il fallait recompter encore. Ce qui se passait autour d’elle ? Elle n’y faisait même plus attention.

Ses joues étaient toujours humides, mais elle ne pleurait plus. A 6 ans, on ne réalise pas vraiment qu’ils sont tous les deux partis, n’est-ce-pas ? La petite blonde se demanda même à combien d’enterrement elle va assister. Deux en trois mois. Elle épousseta sa robe noire. La même que la dernière fois. Elle leva ses yeux d’un bleu étonnant vers les gens qui l’entouraient. La cérémonie semblant ne pas prendre fin, et fatiguée d’entendre un inconnu parler de sa maman comme si il l’a connaissait vraiment, elle se décida donc à détailler les personnes autour d’elle.

Papi Grégoire et Mamie Jane ne sont pas là. Ils ne sont plus là de toute manière, pas depuis l’incident avec papa de toute façon, se souvient la fillette. Papi Hector et Mamie Lucie non plus. Mais eux, ils sont morts il y a … Pff, trop longtemps. Ruby ne s’en rappelle même plus ! Il y aussi Annie, Martine et… Mathilde. Trois amies de la mère de la fillette, qui venaient souvent prendre le thé à la maison. Là encore, avant l’incident. Le reste des visages lui était souvent familiers mais elle n’arrivait pas à apposer de noms sur eux. Elle se contentait alors de fixer ses pieds. Le cercueil, puis ses pieds. Et puis encore le cercueil. Jusqu’à que le prêtre finisse enfin son long monologue. Le silence qui s’en suivi fût entrecoupé par les sanglots et les gens qui se mouchaient. Ruby soupira. Elle n’avait pas envie de pleurer. Pas là, pas ici, pas devant tout ce monde.

Une fois le tout finit, elle jeta un coup d’œil à sa montre rose, sa préférée. Le directeur du foyer dans lequel elle restait temporairement n’arrivait que dans 50minutes. Les gens eux, partaient en murmurant des choses et en fixant Ruby. Cette dernière entendit quelques bribes, quelques mots. « Pauvre petite… » « Terrible père… » « Moi je ne la voudrais pas… » « Foyer » « Solitude ». Ces morceaux volèrent dans son cerveau quelques minutes. Personne n’osa s’approcher d’elle comme certains l’avaient fait au début de l’enterrement. Bon, quelques femmes lui firent un sourire, ou un signe de la main. Mais rien de plus. Le prêtre cependant s’avança vers elle, et lui parla d’une voix douce, compatissante.

-Où vas-tu ma chère enfant ? Tu as besoin d’aide ?

Ruby le fixa une seconde. Devait-elle lui parle ? Se confier à lui ? Lui dire que depuis le début, elle se sentait coupable pour tout ? Il était mort par sa faute. Vraiment, à cause d’elle. Elle l’avait senti. Elle avait senti qu’elle avait bougé la faucille. Et lui dire aussi que depuis 3 mois sa mère n’était plus sa maman d’autrefois ? Qu’elle buvait tous les jours et appelait la fillette « un monstre, une tueuse » ? Ruby grimaça. Elle ne croyait pas, ou plutôt plus en dieu, et elle en avait marre d’entendre tant de paroles creuses et de conseils inutiles sur son cas. Elle répondit d’une petite voix.

-Au foyer. Le directeur va venir me chercher, ne vous inquiétez pas. Merci.

Et elle marcha d’un pas vif vers la sortie. Lorsqu’elle fût hors de la vue de l’homme, elle tourna dans une allée et s’assit sur un banc, fixant le pot de fleur de la tombe d’en face. Son ventre était douloureux et les larmes lui montèrent aux yeux. Elle les essuya d’un revers de main. Maman ne va vraiment plus revenir, ni Papa ? Songea la blonde. Malgré son jeune âge, six ans à peine, elle était bien plus mature que la plus part des autres enfants, ce dont elle se serait bien passée en tout cas. Cependant, son esprit, aussi mature soit-il, restait un esprit de petite fille. Les derniers épisodes qu’elle avait vécus semblaient toujours flous pour elle. Plus personne ne voulait d’elle alors ? Elle secoua la tête de gauche à droite, chassant larmes et pensées amères. Elle allait se lever quand une voix la fit sursauter :

-Eh… Eh oh, toi ?

Ruby se retourna. Derrière elle, une petite fille de son âge la regardait, curieuse. Elle était d’origine asiatique, et un petit sourire, inhabituel dans un cimetière, barrait son visage rond et jovial. La petite blonde lui rendit son sourire, tout en sentant une larme rouler le long de sa joue. Malgré les émotions étranges qu’elle ressentait, elle n’avait que 6 ans, et l’idée de parler avec une autre petite fille lui faisait envie. Elle n’était pas solitaire. Pas encore du moins. Elle lui répondit donc de sa voix fluette, tout en pointant la place libre à côté d’elle.

-Salut. Tu veux t’asseoir ?

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La cascade dorée semblait la seule chose colorée du cimetière. C'était sans doute la raison qui avait poussé la petite Traice à s'approcher de la fillette. Elle eut presque envie de caresser les cheveux blonds mais se retint au dernier moment. Elle se doutait que toucher les cheveux des inconnus n'étaient pas quelque chose de très poli. Mais si la politesse ne dépendait que d'elle, la vie serait bien plus simple.

De toute façon, la petite blonde se retourna, et Traice n'eut donc plus à tergiverser. Et elle ne fut pas déçue. Traice c'était toujours dis, qu'une chevelure blonde allait obligatoirement avec des yeux bleus. Non pas parce que ses barbies avaient cette morphologie, mais bien parce qu'elle trouvait cela magnifique. Les gens aux cheveux blonds l'avaient toujours fascinés. Elle trouvait que cela leur donnait un air d'ange déchu.

Mais les yeux bleus avaient quelque chose d'encore plus particulier. On pouvait se perdre dedans. Elle avait déjà remarqué ça chez sa nourrice, qu'elle adorait. Les yeux bleus n'avaient jamais les même tonts, et pouvaient passer d'un bleu de glace à un bleu gris, ou encore un bleu chaud et rassurant. Elle avait toujours rêvé d'avoir les yeux bleus, ou verts. Avec ses yeux noirs, elle avait l'impression de ne rien dégager, qu'aucunes émotions ne passaient...

La jolie blonde rendit le sourire à Traice, mais celle-ci fut inquiète de voir une larme unique et limpide glisser le long de sa joue blanche. Traice ouvre une bouche étonnée, et laissa son doigt récupérer la larme. Avant de se souvenir que ce n'était pas polis, et elle se rembrunit.

-Salut. Tu veux t’asseoir ?

Sa voix fluette et claire contrastait avec la larme qui venait de couler. Traice, lorsqu'elle pleurait, avait toujours la gorge nouée, et la voix rauque de sanglots. Elle se dit, en sentant son petit coeur se serré, que c'était sûrement parce que la fillette avait plus l'habitude de pleurer qu'elle... Cela la rendit un peu triste. Mais d'un autre côté la blondinette continuait de sourire, alors elle se dit que cela ne devait pas être très grave.
Elle se hissa sur le banc aux côté de la jeune fille, et remue quelques secondes, histoire d'être bien installé.

- Moi, si j'avais des beaux yeux comme toi, je ne pleurerais pas, dit-elle d'un tont léger.

Elle avait dit cela, simplement parce qu'elle le pensait. Elle aurait été tellement heureuse d'avoir les mêmes yeux que la jeune fille assise à côté d'elle. Même lorqu'elle avait pleuré, ses yeux étaient restés tout aussi magnifiques.

Elle regarda la petite blonde sans aucunes gênes, et se rendit compte d'une chose qu'elle trouva vraiment étrange.

-Eh, on est presque habillées pareilles ! S'écria-t-elle dans un demi éclat de rire.

Evidemment, Traice ne se rendit pas compte que dans un cimetière, il était rare de rencontrer des gens bariolé ou habillé en joging. Et que deux petites filles dans ce genre de lieu ne pouvaient qu'être habillées d'une robe noire. Il n'empêchait qu'elle trouvait cela merveilleux, et que son visage rayonnait de plaisir. Elle adorait se trouver des points communs avec les enfants de son âge, et elle n'en avait pas encore trouvé avec cette jeune fille tellement opposée à elle.

Elle soupira de satisfaction, et sortit un paquet de bonbons de la poche de sa veste noire.
Elle avait toujours adoré les bonbons, et ils étaient pour elle le seul remède lorsqu'elle sentait un chagrin pointé le bout de son nez humide. Tout naturellement, elle en sortis un du sachet et le tendit à la jolie blonde. Mais elle n'avait pas choisis n'importe lequel. Non seulement elle en avait pris un rouge, à la cerise (c'étaient ses préférés, et elle n'acceptait presque jamais de les distribuer. ) mais en plus, il avait la forme d'un petit chaton.

- C'est mon goût préféré ! En plus, tu as une tête à aimer les chats toi, dit-elle en hochant la tête d'un air déterminé. Promis, ça marche à tous les coups !

Spoiler:

La petite fille se hissa sur la pointe des pieds, et s’installa sur le banc, à côté de Ruby qui la dévisagea discrètement. Des jolis yeux en amande, d’un noir profond, des cheveux d’une couleur similaire, et une peau qui semblait si douce, avec ce teint pâle. L’asiatique portait une robe de la même couleur que la blonde, et le tout formait un ensemble harmonieux, la pâleur de la peau de fillette contrastant avec le noir des habits et de sa chevelure. De plus, un petit sourire illuminait le tout, faisant presque oublier pendant un instant à Ruby qu’elle était dans un cimetière, qu’elle venait d’assister à un enterrement, et que sa nouvelle camarade aussi.

Pourtant, celle-ci ne semblait pas vraiment triste non plus… Peut-être n’avait-elle pas perdu quelqu’un d’important, à l’instar de la blondinette. Celle-ci soupira, frottant ces yeux. Quels mois pourris venaient de passer ! Pourtant, elle n’avait jamais pleuré sur les genoux de la psychologue ou du médecin. Enfin, au début si. Quand sa mère s’était mise à l’insulter quotidiennement, un peu moins, puis presque plus. La petite perle qu’était Ruby avait vu une étrange coquille se refermer sur elle, la rendant hermétique à ce qui se passait autour d’elle. Pour être honnête, elle écoutait à peine lorsqu’on s’adressait à elle.

Intérieurement, elle se mordait les doigts de cette solitude, et ne rêvait que d’une chose, en parler à Amy, sa copine du bac à sable du parc. Malheureusement, suite à la mort de son père, Ruby avait raté le rendez-vous fixé avec son amie, car elles avaient en effet l’habitude de convenir des lieux et des heures pour se retrouver en cachette, à l’abri du regard des adultes. Ne sachant pas où cette dernière habitait, Ruby ne l’avait jamais revu, malgré ses nombreuses recherches, et elle continuait à chercher du coin des yeux chaque jour, dans l’espoir de voir surgir une des mèches rousses si caractéristiques de la petite fille. Mais jamais cela ne se produisait. En pensant à elle, la petite blonde sentit de nouveau les larmes lui monter aux yeux, et elle les essuyait en se frottant les paupières tel un koala.

- Moi, si j'avais des beaux yeux comme toi, je ne pleurerais pas.

C’était la petite brune qui avait parlé. Sa voix était pétillante, tout comme elle en fait. Ruby lança un regard amer à cette dernière, amer car elle enviait sa joie qui émanait de la fillette, alors que la blondinette était, elle, renfermée et grisâtre. Elle se força cependant à sourire, ne voulant pas vexer sa nouvelle amie. Elle ne faisait que si peu de rencontre que la moindre occasion d’en faire était la bienvenue : Ruby était certes timide, mais elle avait toujours aimé la compagnie des autres, bien qu’il lui faille du temps pour être elle-même en présence d’autrui. Cependant, depuis l’incident, elle commençait doucement à se détacher des autres, elle ne se sentait plus à sa place en milieu des gens qu’elle pensait avant connaître, et qui se révélaient agir d’une manière improbable, regardant Ruby différemment, murmurant sur son passage, la dévisageant constamment. Ce n’était plus comme avant. La petite fille répondit d’une voix un peu sèche.

-C’est gentil.

Elle réalisa alors que cette inconnue ne connaissait rien de la vie de Ruby. Elle ne la jugeait pas, ne savait pas ce qu’avait fait la blondinette. Cette dernière n’était aux yeux de l’asiatique qu’une petite fille comme les autres, juste un peu plus triste. Heureuse de voir qu’aucune étiquette ne figurait déjà sur elle, étiquette comme « petite orpheline » ou encore « enfant traumatisé », elle fit un sourire à la brune, et ajouta.

-J’aime bien les tiens, ils me rappellent la couleur de la réglisse. J’aime beaucoup la réglisse.

Ruby remarqua alors que la petite fille l’observait. Elle sentit une vague de panique monter en elle, et si l’asiatique connaissait son histoire, si elle avait entendu d’elle ? Si elle connaissait les étiquettes de la blonde ? Cette dernière cligna des yeux rapidement, détournant son regard, le cœur au bord des lèvres. Elle sentit soudain un sentiment de soulagement quand sa voisine lui dit en riant :

-Eh, on est presque habillées pareilles !

La petite blonde se joignit à ses éclats à de rire, balançant ses pieds dans le vide, et essuyant une dernière larme sur sa joue. Elle avait désormais un grand sourire visé sur le visage, contente de voir qu’elle restait inconnue à la petite fille. Elle jeta de nouveau un regard sur sa robe. C’était la même qu’elle portait à tous les enterrements, la noir en velours, et le gilet qui allait avec. Rien de bien joyeux. A vrai dire, la seule chose qui ressortait, c’était sa montre rose, mais surtout les baskets dorés de Ruby, qu’elle avait mise faute de trouver ses ballerines noires. De toute manière, qui y faisait attention, désormais ? Pas grand monde.

-C’est vrai ! Mais le noir c’est triste comme couleur je trouve. Je voulais porter ma robe bleue avec les volants, mais pour celui de Papa, Maman m’avait dit que je devais impérativement être en noir de la tête aux pieds.

Elle se tût, fixant les graviers à ses pieds. L’allusion à ses parents lui sera le cœur, et elle sentit une boule se former dans sa gorge, l’empêchant de continuer à parler. Elle croisa les doigts, espérant que la fillette ne lui demanderait pas ce que « celui de papa » signifiait. Ruby l’entendit d’ailleurs fouiller dans ses poches, et lorsqu’elle se retourna, la petite brune lui tendait un bonbon rouge en forme de petit chat. Cette dernière lui sourit, et lui dit de sa mignonne petite voix.

- C'est mon goût préféré ! En plus, tu as une tête à aimer les chats toi. Promis, ça marche à tous les coups !

Ruby murmura un merci, et avala le bonbon. Un délicieux arôme de cerise se répandit sur ses papilles, et elle ferma les yeux de plaisir. C’était vraiment bon, comme sucrerie. La petite blonde aimait bien les ça d’ailleurs, les bonbons, le chocolat, mais elle avait toujours appris à ne pas en abuser, bien que sa gourmandise la rattrapait souvent. Elle passa sa langue sur ses lèvres, tentant de récupérer un dernier flocon de sucre égaré. Elle sourit, regardant en coin la petite brune.

-C’était super bon ! Et oui, j’aime bien les chats, mais maman était allergique à ça, alors je n’en n’ai jamais eu un. Tu as un animal toi ? Oh, je m’appelle Ruby au fait. Comme la pierre précieuse tu sais, chouette non ? Toi, c’est quoi ?

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-C’est gentil.

La jolie petite fille aux cheveux d'or semblait encore perdue dans ses pensées, et Traice se demanda si elle aurait préférée être seule. Mais elle se dit qu'elle allait rester là, parce qu'au fond, personne n'aimait vraiment être seul, c'était seulement pour du semblant. Traice aussi, lorsqu'elle était très triste ou fachée, elle disait à son papa de la laissée tranquille. Mais finalement, une fois dans ses grands bras et envahie par son odeur de parfum et d'imprimante, elle était bien. C'était là qu'elle s'était dis qu'au final, personne n'aimait être seul, vraiment seul. Traice se contenta de lui sourire, un peu timidement.

- J’aime bien les tiens, ils me rappellent la couleur de la réglisse. J’aime beaucoup la réglisse.

Le sourire de la petite coréenne s'étira et elle tapa dans ses mains d'un air joyeux. On ne lui faisait pas souvent de remarque positive sur son physique.. Et pour cause, elle ressemblait à toutes les autres petites filles aux yeux bridés, surtout pour les européens. On lui disait souvent qu'elle était mignonne mais jamais qu'elle avait de beaux yeux, ou que sa peau pâle avait des teintes de porcelaine (a part son père, mais bon, ça, ça ne comptait pas !). Car elle avait remarqué que toutes les jolies filles dans les magazines de sa maman avait une longue chevelure claire, de beaux et grands yeux bleu ou verts et une peau mordorée qui brillait au soleil. Mais son papa lui disait toujours qu'elle ressemblait beaucoup à sa maman, et si elle s'était mariée à un homme aussi gentil que son papa, alors Traice n'était pas inquiéte.

- Moi je n'aime pas trop ça... Mais mon papa, lui, il adore ! C'est pour ça que je lui garde les bonbons noirs, tu m'en veux pas, dis ?

La jolie blonde avait de nouveau ce petit air inquiet de tout à l'heure, et Traice se demandait vraiment pourquoi réagissait comme cela. Mais son papa lui avait expliqué beaucoup de choses, dont une, lorsque sa maman l'avait grondé pour rien. Parfois, les gens étaient triste ou faché, et s'énervait pour rien, mais pas toujours sur la bonne personne. Traice se dit que quelqu'un avait surement du beaucoup enervé la petite blonde. Mais en la regardant bien, elle se dit qu'on avait du surtout beaucoup la faire pleurer.

- C’est vrai ! Mais le noir c’est triste comme couleur je trouve. Je voulais porter ma robe bleue avec les volants, mais pour celui de Papa, Maman m’avait dit que je devais impérativement être en noir de la tête aux pieds.

Je hochai la tête d'un air grave. Les parents, ça faisait souvent semblant de tout savoir, mais dans le fond, ils ne comprennaient pas tout. Bien sûr qu'elle aurait été plus jolie avec sa robe bleue ! Cela lui aurait si bien été, avec ses yeux couleur océan. Et puis, ça aurait un peu changer de tous ces bonhommes en noirs. Traice n'aimait pas trop le noir, elle en avait bien assez avec ses cheveux et ses yeux sombres pour en plus s'habiller de cette couleur. Et puis, son ami Jay lui avait assuré que le rose lui allait le mieux !

-Pfff, c'est trop nul ! Je suis sûre que tu aurais été encore plus jolie ! Elle est sévère ta maman ?

La petite fille avala vite le bonbon, et Traice fut ravie de voir un joli sourire sur son visage. Elle était encore plus jolie comme ça, et la petite Traice prit vraiment plaisir à la voir dévorer la friandise. La petite coréenne était certe gourmande mais elle ne mangeais pas beaucoup, et préferait donner ses bonbons que de les manger - en tout cas aux gens qui le méritait !

- C’était super bon ! Et oui, j’aime bien les chats, mais maman était allergique à ça, alors je n’en n’ai jamais eu un. Tu as un animal toi ? Oh, je m’appelle Ruby au fait. Comme la pierre précieuse tu sais, chouette non ? Toi, c’est quoi ?

Traice sourit, elle était sûre qu'elle aimait bien les chats ! Mais elle trouvait cela bien triste, d'être allergique aux animaux.. Ils étaient si gentil, et un chat, c'était si beaux ! Elle s'était toujours dis qu'elle en aurait un blanc, tout blanc, avec des yeux verts... Aussi différent d'elle que l'était son père.

- Oh, c'est dommage.. Moi non plus je n'en ai pas à la maison, mais c'est parce que personne n'a le temps de s'en occuper.

La petite fille brune baissa la tête et pensa que non, un animal ne se plairait pas dans leur grand appartement toujours tiré à quatre épingles, et où pas une poussière ne subsistait. Sa mère passait son temps à voguer de magasins en coktails et de brunch en dîner de charité. Son père était toujours en déplacement pour des séance de dédicace ou dans son bureau, enfermé, entrain d'écrire... Pourtant, elle aurait bien aimé avoir une grande maison, avec pleins de grands chiens gentils courant partout dans le jardin, comme dans les films !

- Comme la pierre précieuse, oui ! Dit Traice en écarquillant les yeux de surprise et de joie. C'est sûr, tu ne pouvais pas porter un autre nom !

La jeune asiatique se gratta la tête, avant de baisser la tête un peu honteuse.

- Le mien est beaucoup moins chouette.. Je m'appelle Traice, mais mon nom de famille est beaucoup plus rigolo ! Traice Swily !

Traice éclata de rire avant de continuer :

- Swily, Tu ne trouves pas que ça sonne comme des chatouilles ?

- Moi je n'aime pas trop ça... Mais mon papa, lui, il adore ! C'est pour ça que je lui garde les bonbons noirs, tu m'en veux pas, dis ?

Ruby fit un petit non de sa tête, le regard dans le vide. C’était étrange d’entendre une fille de son âge parler de son père le plus naturellement du monde, comme finalement tous les autres enfants le faisaient. Tous, sauf elle. La petite fille se rongea les ongles et fronça les sourcils. Tout ceci était si… Inimaginable. Il y a quelques temps, elle était une enfant comme les autres. Un poil trop bavarde. Peut-être plus jolie que la moyenne. Timide dans certaines situations. Mais elle aimait les poneys, les dauphins, jouer à la marelle ou à la corde à sauter. Pourtant aujourd’hui, rien n’était plus comme avant. « La nature fait les hommes semblables, la vie les rend différents. » Papa disait toujours ça, songea la blondinette. Pourquoi est-ce que tu m’as rendu la vie ainsi ? ajouta-t-elle pour elle-même. Elle ne pleurait pas, mais dans sa poitrine, son cœur cognait douloureusement. Etait-ce trop demandé à 7 ans d’avoir la même vie que tout le monde ?

-Pfff, c'est trop nul ! Je suis sûre que tu aurais été encore plus jolie ! Elle est sévère ta maman ?

Sévère ?... Non. Enfin, pas d’habitude. Avant, sa mère était une femme tout ce qu’il y a de plus normal. Douce, drôle, aimante. Elle prenait Ruby dans ses bras et la faisait tournée, tournée, et c’était comme si elle volait ! Elle riait avec son petit rire cristallin, en regardant de ses yeux en amandes sa maman chérie qui lui adressait son plus beau sourire. Oui, elles s’amusaient bien ensemble. A jouer à cache-cache, à faire des gâteaux, à habiller les Barbie de la petite fille. Et puis il y avait eu Papa. La grange. La faucille. Le sang. Et Maman s’était volatilisée. Oh bien sûr, techniquement elle était encore là, physiquement. Mais son esprit était ailleurs. Elle n’était plus la même. Cassandra Standiford avait laissé place à une ombre, une coquille vide et abandonnée. Ses yeux bleus rieurs étaient devenus ternes et vides. Elle puait le whisky et le tabac froid. « Le Monstre. » Ce n’était pas un surnom très gentil pour une petite fille n’est-ce pas ? C’était ainsi que Maman l’appelait pourtant. Alors qu’avant, elles étaient les meilleures copines en fait, un peu comme Amy et Ruby.

A ce souvenir, Ruby eut un sourire triste. Voilà trois mois qu’elle cherchait partout sa meilleure amie, une jolie petite rousse dénommée Amy Strasberry. Elles se voyaient souvent en cachette dans le parc, mais suite à l’incident, la blondinette n’avait pas pu aller à l’un des rendez-vous secret. Depuis, impossible de la retrouver. Et elle n’osait plus demander une quelconque aide à sa mère qui de toute manière, aurait surement était bien trop avinée pour pouvoir répondre. Alors, la petite fille cherchait son amie, dans le parc, dans leur cabane secrète du bois, sans jamais réussir à la trouver. Fini le temps du bac à sable, des jeux et des secrets, à présent Ruby était seule. Certes, elle avait d’autres amies, mais depuis l’incident, il semblait que l’on se tenait tous à l’écart d’elle et sa mère. C’était comme si désormais, les Standiford étaient devenus des gens que l’on ne pouvait fréquenter, alors qu’avant l’incident, la maison était toujours pleine d’amis et de voisins. La solitude, cela devenait un rituel quotidien de plus en plus… Naturel.

-Elle l’était pas trop au début, mais vers la fin, beaucoup plus. Elle n’était plus très gentille en fait.

La petite fille essayait de ne pas pleurer, mais la voix de sa mère résonnait dans son esprit. « Monstre. » Elle sentit les larmes lui monter aux yeux et elle fixa ses pieds, espérant que ses mèches blondes barrerait la vue de son visage à l’asiatique. Elle n’aimait pas pleurer devant les autres. Ruby ne voulait plus qu’on la dévisage, elle ne le supportait plus. Elle ne rêvait que d’une chose, se fondre dans la masse, jusqu’à disparaitre lentement de la surface de la terre. Mais une telle chose était impossible. Alors elle se contenta de regarder ses baskets en priant pour que la petite brune ne fasse aucune remarque.

- Oh, c'est dommage... Moi non plus je n'en ai pas à la maison, mais c'est parce que personne n'a le temps de s'en occuper. Comme la pierre précieuse, oui ! C'est sûr, tu ne pouvais pas porter un autre nom !

Ruby jeta un regard à sa nouvelle amie, qui semblait ravie de découvrir qu’elle avait un si joli prénom. La blondinette accueillit ce compliment avec un grand sourire malgré ses joues humides. « Ruby » Ses parents l’avaient appelé ainsi à cause d’une vieille chanson d’un groupe que la petite fille ne connaissait pas. « Ruby Tuesday » ou un truc du genre, des Roullingue Stoneu. La chanson parlait, selon son père, d’une jolie fille libre comme le vent et indépendante, forte, changeante mais attachante. Cela correspondait-il à elle ? Elle en doutait. Elle fit un nouveau sourire, légèrement triste, à sa camarade et lui répondit d’une voix qui se voulait joyeuse.

- Tes parents travaillent beaucoup ? T’es gentille, c’est vrai que c’est chouette comme prénom, et les rubis c’est joli. J’aime beaucoup le rouge aussi, mais je préfère le rose.

Elle accueillit avec un nouveau sourire la présentation de la petite brune.

- Le mien est beaucoup moins chouette... Je m'appelle Traice, mais mon nom de famille est beaucoup plus rigolo ! Traice Swily ! Swily, Tu ne trouves pas que ça sonne comme des chatouilles ?

Ruby se mêla au rire de la fameuse Traice. Ce n’était pas faux, Swily ! On aurait dit un prénom aérien, doux. C’était joli à prononcer.

-J’aime bien Traice, mais Swily… C’est trop cool ! On dirait un nom de barba papa ! Et de chatouille!

A ces mots, elle chatouilla la petite fille tout en riant, ses grands yeux azurs pétillant comme il le faisait avant, avant que tout n’arrive.

Nombre de messages : 415 Date d'inscription : 13/08/2010

-Elle l’était pas trop au début, mais vers la fin, beaucoup plus. Elle n’était plus très gentille en fait.

La petite Traice pencha sa tête vers Ruby, intriguée. Elle ne comprenait pas bien la façon de parler de la fillette blonde. Elle parlait tout le temps au passé et elle parlait étrangement de sa maman. Une maman, c'était sévère ou ça ne l'était pas! Elle ne changeait pas d'un jour à l'autre! Traice se demanda ce que signifiait "la fin", pour Ruby. Mais la jeune blondinette avait repris son air triste et tourmenté, et Traice n'osa pas poser de questions. En plus, elle détestait passer pour une idiote, et n'avait pas envie de perdre sa nouvelle amie.

- Tes parents travaillent beaucoup ? T’es gentille, c’est vrai que c’est chouette comme prénom, et les rubis c’est joli. J’aime beaucoup le rouge aussi, mais je préfère le rose.

Il était vrai que le rose était une très jolie couleur, mais Traice n'en portait presque jamais... Sa couleur de peau et de cheveux associé à cette couleur lui donnait un air malade et jaunâtre qu'elle détesait! Mais elle aurait tant adoré ressembler à une princesse, portant de longue robes roses et blanches. En fixant Ruby, elle se dit qu'elle vraiment l'air d'une princesse. Mais d'une princesse bien triste.

- Ma maman elle travaille pas, mais elle s'occupe des gens qui ont pas d'argent! Elle dit que c'ets vraiment très important, mais je ne comprends pas très bien ce qu'elle fait. Mon papa lui, il est génial! Il écrit des livres, que pleins de gens lisent!

Les yeux de la petite Traice brillaient de fierté. Son papa était vraiment quelqu'un de bien, elle le savait! C'était pour ça qu'elle lui pardonnait ses longues absences.
Ruby dit encore quelque chose, et se joignit à son rire, mais Traice s'interrompit brusquement en apercevant sa mère qui semblait la chercher.

- Maman, je suis ici ! J'ai une nouvelle amie, elle s'appelle Ruby!

D'où se tenaient les deux jeunes filles, on pouvait clairement voir le visage asiatique de la jeune femme de durcir. Elle avança à pas lourds vers le banc, et dit à Traice d'un tont sec dans son tailleur noir :

- Jeune fille, c'est la dernière fois que tu te sauves de la sorte. Nous partons.

Elle jeta un regard étrange sur Ruby, et Traice suivit son regard. Qu'avait donc sa maman? D'habitude elle était si gentille avec ses amis!

- Mais maman, je viens à peine de rencontrer Ruby! Elle peut venir à la maison, dis ?

On aurait dis que la femme venait de se faire gifflée. Elle devint rouge et ses yeux gigotèrent étrangement dans tous les coins, sauf vers celui de Ruby.

- Hors de question. Sans vouloir offenser ton amie, Traice, nosu n'avons rien à voir avec sa famille, et toutes ces histoires. Je te laisse cinq minutes pour nous rejoindre ou tu passeras un mauvais quart d'heure.

Sans un mot de plus, ou un regard, elle partit, tapant le sol de ses petits talons noirs. Traice n'en revenait pas, elle n'avait jamais vue sa maman aussi méchante! Elle ne savait plus que faire, tellement elle était gênée pour Ruby. Elle sauta du petit bance en silence et se plaça face à la jolie blonde.

Traice n'aimait pas lorsque les gens étaient tristes. Cela l'embêtait toujours beaucoup, car elle n'avait aucune idée de la façon dont elle devait réagir. Lorsqu'elle pleurait, sa maman lui donnait un bonbon magique, et habituellement, cela passait. Si c'était vraiment un très gros chagrin et qu'elle ne voulait même pas du bonbon, sa maman la prenait dans ses bras, et la serrait fort, comme si rien d'autre au monde ne comptait, à ce moment présent, excepté qu'elle sèche ses larmes et retrouvent son beau sourire.

Elle avait bien compris que Ruby, elle, avait un très très gros chagrin. Et que le bonbon n'y changerait rien. Alors, tout doucement, elle la prit dans ses bras et la serra fort, très fort, comme si rien ne comptait plus pour la petit asiatique, que Ruby ne recouvre son beau sourire. Elle caressa gentiment ses longs cheveux d'or aux reflets de miel, et lui chuchota à l'oreille :

- Les grands, ils sont un petit peu bête parfois, tu sais. Moi j'ai bien vu que tu étais une chouette fille.

Traice se recula de la petite blonde, et posa ses deux mains sur les joues froides de Ruby.

- La preuve que tu es faite pour sourire et pour être heureuse : tu as le plus beau sourire du mon entier!

Elle entendit sa mère l'appellée de loin, et se résigna à quitter Ruby. Traice traversa l'herbe mouillée sans se retourner. Elle avait encore le coeur lourd, mais n'avait quand même pas envie d'être privée de dessert.