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~ Enfance. [Nouvelle]

 
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 ~ Enfance. [Nouvelle]

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Ruby Standiford-Wayland


Ruby Standiford-Wayland
Apprentie à Sainte Mangouste



Féminin
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Feuille de personnage
Particularités: « and from the rain comes a river running wild that will create an empire for you. »
Ami(e)s: Lizlor; « Maybe home is nothing but two arms holding you tight when you’re at your worst. »
Âme soeur: « Lover, when you don't lay with me I'm a huntress for a husband lost at sea. »

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MessageSujet: ~ Enfance. [Nouvelle]   ~ Enfance. [Nouvelle] Icon_minitimeJeu 25 Oct - 19:57

Enfance


La nuit commencait à tomber sur la profonde campagne dans laquelle je m’étais égarée quand j’aperçus enfin cette grande bâtisse délabrée. Nerveusement, je jetai un coup d’œil sur ma vieille montre cabossée. Neuf heures et demi. Relevant mon grand jupon de flanelle, j’enjambai les herbes folles, et pris la direction de ce qui allait être mon refuge le temps d’une nuit. Je songeai à tous les évenements qui m’avaient attiré aux abords de Paris, dans la vaste campagne. Tandis que je mordillais l’intérieur de ma joue, j’arrivai enfin devant la vieille maison. « C’est une chance qu’elle soit là » pensais-je en toquant à l’immense porte en chêne aux ornements sculptés avec précision, et à la poignée presque totalement rouilée et abîmée par le temps. Je toquai une seconde fois avec plus d’insistance, espérant une réponse. Je savais bien que je n’aurais pas dû écouter le médecin. Ni même ma mère « Emma, tu es juste différente, spéciale... Tu comprends, n’est ce pas ? » . Non. Je ne comprends pas.

Je finis par perdre patiente, et poussai violement la porte. A ma grande surprise, celle-ci s’ouvrit en un grincement sinistre, et je pus pénétrer à l’intérieur. C’était un grand hall, avec un sol et un escalier central en marbre. De grands tableaux décoraient somptueusement les murs, mais il était impossible de les détailler avec précision car la lumière du jour avait disparu, et je pouvais contempler les premières étoiles timides qui apparaissaient dans le ciel que laissait voir le magnifique dôme en verre au-dessus de moi. Le bâtiment semblait vide, et une épaisse couche de poussière recouvrait le sol. J’ouvris la première porte à ma droite, et entrai dans ce qui me parût être le salon. Un vieux canapé remplissait presque toute la pièce et, exténuée, je m’allongeai et m’endormis dans l’instant.

Ce fût une sorte de cri d’animal qui me réveilla au beau milieu de la nuit. Me levant avec appréhension, je regardai ma montre. Impossible de savoir s’il était une ou deux heures du matin tant l’obscurité était profonde Traversant le hall une seconde fois, je sortis prendre l’air un instant. Je m’assis sur une marche du perron, scrutant les alentours. Puis, tandis que j’admirais la maison, je fus soudain frappée par sa façade. Là, sous mes yeux, je crus la voir mouvoir au souffle du vent. C’était comme si la maison était un immense rideau que le vent agitait lentement au gré de ses envies. Intriguée, j’approchai ma main avec crainte jusqu’à pouvoir toucher le mur. Se produisit alors un événement des plus singuliers. Elle traversa les pierres grises. Prise de panique, haletante, je la retirai vivement. Mais la curiosité me poussant, je posai la main sur l’édifice, et elle la traversa de nouveau. Je restais plusieurs longues minutes, scrutant, fixant l’endroit où elle venait de disparaître. Ne pouvant m’en empêcher, je fermais les yeux et fis un pas dans le mur. Je les ouvris délicatement, et la vision qui s’offrit à moi me paralysa.

C’était une grande maison au bord d’un lac. Les carreaux étaient tous brisés, et la porte inexistante. Tout en tremblant, j’avançai lentement. Mon premier pas dans la maison fut accompagné d’un effroyable grincement qui me pétrifia. Des morceaux de verres jonchaient le sol, et il manquait des pieds ou des tiroirs aux meubles. Les vases contenaient des fleurs fanées, et le tapis était troué. Mais ce n’était pas cela qui m’inquiétait, me tétanisait. C’était la tapisserie. De grandes fleurs, d’un vieux bleu. Une tapisserie étrangement familière. M’enfonçant dans la maison, je poussai la porte à ma gauche, et pénétrai dans la cuisine. Le réfrigérateur, vide et ouvert, était devenu un nid à blattes et à cafards. Une mystérieuse odeur flottait dans l’air, et elle me rappela celle de la dinde que cuisinait ma mère le dimanche. En m’approchant de la table, j’y vis une page de journal arrachée. La saisissant, je tentai de la lire quand soudain un affreux craquement retentit, me faisant sursauter d’effroi. Il provenait de l’étage. Paniquée, je montais les escaliers quatre à quatre. Reprenant mon souffle, je tournai sur mes talons quand je poussai un cri. Derrière moi se trouvait une petite fille brune dans une robe en dentelle, aux cheveux mouillés. Elle me fit un étrange sourire et disparut.

Mes membres tremblaient désormais, et je suffoquais, des larmes de panique mêlées à la peur roulaient sur mes joues. Mais qui était-elle ? Pendant les quelques secondes de son apparition, j’avais eu l’impression d’être face à moi lorsque je n’étais encore qu’une enfant. Hoquetant, je m’appuyai contre le mur en essayant de retrouver mon souffle, quand il me sembla entendre mon nom. Je calmais ma respiration pour mieux entendre, quand il retentit de nouveau. Puis peu à peu, la voix féminine qui le scandait s’intensifia, les « Emma » résonnaient entre les murs. Je criais, et courus vers la porte au fond du couloir, et l’ouvrant avec force, hurlai : « Stop ! Tais-Toi, Tais-Toi ! » Mais mon nom devenait comme un appel terrible et implorant. J’ouvris une seconde porte, et débarquai dans un salon. Je pleurais, et mon corps était agité de soubresauts incontrôlables Haletante, j’allais hurler de nouveau quand les cris cessèrent… Une fois encore, la pièce me parut familière. Ce canapé vert olive, cette cheminée en marbre… J’aperçus un cadre tombé au sol. Le ramassant, ce que j’y vis me fit échapper un cri d’horreur, et plaquant ma main devant ma bouche, je le laissai tomber. Dans celui-ci, la photographie de mes parents et moi. J’avais reconnu au premier coup d’œil, ma mère et ses longs cheveux auburn, mon père et sa chemise du dimanche, et pour finir, moi et ma robe blanche à dentelle préférée. Mais nous n’étions pas seuls. Dessus, une autre fillette… Ma… Jumelle ? Je sortis à reculons de la pièce, comme pour fuir cette réalité. Tout à coup, la fille à la robe de dentelle apparût de nouveau, me faisant crier.

- Calme Toi, c’est Moi, Elisabeth. Je suis morte. Tu te souviens ? La barque, le lac ? L’eau froide… Mais …

Mais je n’entendis pas la suite. A force d’avoir reculé, je trébuchai et tombai en roulant dans les escaliers. Je perdis connaissance sur le coup.

Je fus réveillée par la lumière qui filtrait à travers les rideaux. Le canapé où je mettais endormie ... Un rêve ? Je soupirai. Quand soudain, j’aperçus un bout de journal froissé dépassant de ma poche. Celui que j’avais récupéré... Et je lus ces quelques mots, en tremblant : « Aujourd’hui, nous avons enterré les deux petites jumelles, Emma et Elisabeth, mortes noyées hier dans le lac de leur maison. Elles avaient dix ans le jour du drame. Paix à Elles. »

A cet instant précis, je me sentis morte de peur.



EDIT HAZEL : +15 pts pour Serdaigle
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