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La violence engendre la violence... Mais la passivité aussi .Sasha. Terminé

 
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 La violence engendre la violence... Mais la passivité aussi .Sasha. Terminé

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Casey Roberts


Casey Roberts
Élève de 3ème année



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Nombre de messages : 389
Localisation : Je cherche encore le plan de l'école, avec «Vous êtes ici» indiqué d'une croix rouge...
Date d'inscription : 14/12/2011

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MessageSujet: La violence engendre la violence... Mais la passivité aussi .Sasha. Terminé   La violence engendre la violence... Mais la passivité aussi .Sasha. Terminé Icon_minitimeLun 29 Oct - 17:09

L’expression de mal en pis se portait très bien à la situation que j’étais en train de vivre. Ça avait commencé dès le réveil et très souvent c’est le premier pas qui détermine si le reste de la journée se terminera bien ou non. Mais là, je m’étais prise les pieds, dès que j’étais sortie des draps, dans une chocogrenouille qui effectuait son seul et unique bon parce que la propriétaire trop gourmande l’avait laissé échapper en ouvrant la boîte, et elle en avait profité pour prendre la poudre d’escampette vite fait bien fait. Vite fait bien fait comme du fait que j’avais glissé par terre et que j’étais atterrie directement sur les fesses, ce qui faisait sacrément mal. J’avais poussé alors un très long soupir en serrant les dents tout en me répétant que ce n’était pas grave, ce n’était pas grave avant de le dire à haute voix à ma camarade qui elle, s’inquiétait pour ma santé. Qu’est-ce que j’aurais pu lui dire de plus ? Ce n’était pas de ma faute, et jamais de toute ma vie je n’avais disputé quelqu’un parce qu’à cause de lui je m’étais blessée ou autre péripétie du genre. Ce n’était pas dans mes habitudes et ça agaçait très souvent papa qui déclarait dans ces moments-là que j’étais décidément trop passive et que je ne pouvais m’en prendre qu’à moi-même si j’étais la tête de turc des autres élèves.

Je veux que tu sois fier de moi papa.

Donc cette année, j’avais décidée de faire des efforts – beaucoup d’efforts ! Ce qui constituait à ne pas pleurer au moindre bobo où à la moindre remarque qui me passait un peu en travers de la gorge et ce n’était pas facile, parce qu’il y avait toujours une vilaine boule de nœuds dans ces cas-là, que très souvent, je n’arrivais pas à dissiper. Ou alors, bien sûr en laissant éclater mes gros sanglots qui ne demandaient qu’à sortir, mais maintenant, j’avais douze ans, et une fille de douze ans même petite que ce soit par la taille ou par l’esprit ne pouvait pas pleurer dès que quelque chose n’allait pas ! Seulement, c’était beaucoup plus difficile à dire qu’à faire, et pour l’instant, on ne pouvait pas dire que ce soit très concluant. Ca dépendait beaucoup du degré en fait. Par exemple, le coup de la chocogrenouille, là, ne montait pas très haut dans l’échelle, alors j’arrivais plus ou moins à me contrôler et puis d’ailleurs l’autre fille de Poufsouffle ne cessait de me jeter des coups d’oeils pour voir si je n’allais pas fondre en larmes d’un instant à l’autre, parce qu’elle me connaissait puisqu’on avait déjà partagé notre dortoir pendant un an déjà et même si elle était très gentille, je voyais bien que par moments, ça l’agaçait et qu’elle aurait bien aimé que je me contienne un peu, même si jamais elle ne me l’avait fait remarqué explicitement. Là, je cherchais du regard Sasha parce que parfois on prenait le petit déjeuner ensemble, mais ce matin, elle avait déjà dû descendre. Tant pis, j’allais la retrouver en bas.

Sauf qu’elle était demeurée introuvable, même dans la Grande Salle – c’était qu’elle devait être vraiment très en avance. Alors que c’était moi qui était un peu en retard, donc je m’étais pressée et j’avais fait tombé le bol de chocolat chaud de ma voisine et tout le contenu était arrivé sur ma main, m’ébouillantant à moitié et cette fois je n’avais pas pu retenir un cri de douleur et mes yeux s’étaient tout de suite humidifiés, même si je faisais exprès de regarder dans une autre direction en inclinant légèrement la tête vers le ciel infini de la pièce pour les ravaler. Là on avait déjà considérablement augmenté les degrés, la chaleur du lait brûlant avec ! En plus j’avais Sali ma manche de ma chemise d’uniforme en même temps, et je n’osais pas aller à l’infirmerie pour me soigner, ce n’était pas très grave, j’avais essuyé ma main très vite, mais pour l’instant ça me picotait encore et c’était affreux. Parce que si j’allais voir Madame Pomfresh comme on me le conseillait à mes côtés, j’allais ensuite arriver en retard pour mon cours de défense contre les forces du mal, et ça, c’était impensable, j’avais déjà l’angoisse de devoir frapper à la porte de Monsieur Doherty et d’entrer devant toute la classe ! Je n’étais pas très timide pourtant, mais avec les gens que je connaissais, et là toute une assemblée, c’était trop donc tant pis, je préférais prendre mon mal en patience, et c’est tout en ignorant la douleur qui pour le moment ne voulait cesser que je me rendais dans la salle.

Allez ! J’étais une grande maintenant !

Mais pas la peine de dire que ça n’avait pas été une grande réussite ? J’aimais bien ce cours quand c’était des explications théoriques, mais dès qu’il s’agissait de la pratique… la défense ça allait ça ne me dérangeait pas, mais c’était lorsqu’il fallait jeter un sort sur quelqu’un que j’aimais un peu moins, pourtant je n’étais pas mauvaise là non plus mais je craignais tout le temps que mon binôme n’ait pas le temps de répliquer du coup à chaque fois je faisais des catastrophes qu’heureusement Arthur Doherty pouvait tout le temps réparer, mais cette fois, il n’avait vraiment l’air content et au final, il m’avait dit que si je voulais c’était tout pour moi pour aujourd’hui.

J’avais baissé la tête penaude et j’avais attendu la fin de l’heure et ensuite, dès que ça avait sonné, je m’étais jetée à toute vitesse hors d’ici parce que je me sentais toute gênée et que je voulais être toute seule pour essuyer cette humiliation comme une grande. Je marchais le long du couloir qui me semblait être plus interminable que jamais et accélérai le pas surtout parce que j’en entendais d’autres derrière moi, en plus de ricanements et je savais très bien qui c’était, c’était un groupe de Gryffondor qui n’étaient pas méchants mais qui aimaient bien me taquiner à chaque fois, sauf que moi je n’aimais pas ça du tout.

Ils m’avaient rattrapé et l’un d’entre commençait à jouer avec mes cheveux avec une expression et des remarques moqueuses auxquelles je ne voulais pas répondre, sinon, j’allais être à ramasser à la petite cuillère et je le chassai d’un geste de la main, seulement un de ses copains en profita pour me piquer mon sac sur mon épaule pour entreprendre de fouiller dedans pendant que les autres se mettaient devant moi pour le protéger et moi, je ne savais pas comment faire pour le récupérer…

- Rend le moi… s’il te plaît, implorai-je toute gémissante. Et dans ma tête résonnait la voix de papa que je n’avais pas à m’excuser et que c’était pour ça que je me faisais tout le temps embêtée.

‘’Retiens toi, retiens toi, retiens toi…’’. En plus le garçon venait de dénicher une lettre que j’avais prévu pour maman que j’emmenais justement à la volière et était en train de lire les premières lignes à haute voix, et je ne pouvais rien faire, je n’y arrivais pas. Là on était arrivé tout au sommet et ça clignotait de rouge comme quand on joue au jeu du marteau dans les fêtes foraines et mes larmes roulèrent sur mes joues sans que je ne puisse les retenir et que je tendais inutilement les mains vers l’avant, en répétant sans cesse de me rendre mes affaires, mais à la place ça les faisait rigoler encore plus, ce qui avait seulement le don de me faire pleurnicher encore plus.

Ce n’était pas juste. Vraiment pas juste.


Dernière édition par Casey Roberts le Lun 10 Déc - 12:05, édité 1 fois
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Sasha Greenhorn


Sasha Greenhorn
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MessageSujet: Re: La violence engendre la violence... Mais la passivité aussi .Sasha. Terminé   La violence engendre la violence... Mais la passivité aussi .Sasha. Terminé Icon_minitimeMar 30 Oct - 23:15

La rentrée me mettait dans un état… Etrange. Tout d’abord, j’étais nostalgique et un peu triste parce que j’étais retournée au Japon durant l’été. J’avais donc revu mes parents, mais aussi ma meilleure amie Yuria, j’avais retrouvé chez moi… L’odeur du riz qui cuisait, le son des voitures la nuit, les trottoirs adaptés aux aveugles. Le Japon quoi. Les billets d’avions n’étaient pas donnés et par conséquence, je ne revenais chez moi que pendant les vacances d’été. Enfin, cette année, mes parents avaient parlé de venir en Angleterre peut-être à Noël, mais c’était du pareil au même. Pour une fille de mon âge, être séparé pendant des mois et des mois de ses parents, ce n’était pas très facile. J’enviais tous ces gens qui parlaient de retrouver leurs chez eux certains week-ends ou durant les vacances… Moi, c’était des lettres, des lettres et des lettres. Il n’y avait même pas le téléphone ici ! Vous savez ce que ça fait pour une fille de 12 ans de ne pas entendre la voix de ses parents pendant un an ? Ça fait très long. Nous n’étions même pas en cours depuis un mois que le fredonnement de ma mère lorsqu’elle cuisinait me manquait, que le rire de Yuria aussi… La distance, c’était vraiment pourri.

En plus, j’étais loin de mon pays natal. Mes parents étaient anglais certes, mais j’étais née et j’avais toujours vécue au Japon. C’était ma culture, ma terre, mes habitudes. Je ne le portais pas sur moi, j’en étais bien consciente et ça m’embêtait d’ailleurs. J’avais tellement envie parfois qu’on m’interroge sur là-bas ! Peu de personne savait que je venais de là-bas, et comme je ne parlais pas souvent de ma vie… Je gardais tout en moi et bouillonnais de ne pas pouvoir parler des cerisiers en fleurs, des ramens ou même simplement de mes tatamis. Tout était différent là-bas, c’était une vision de la vie qui n’avait rien à voir avec celle anglaise. Les gens ne se comportaient pas pareil, notre rapport à la nature, la religion… Ici, j’étais un peu perdue, même si à Tokyo avec mon école anglaise et mes parents, j’avais eu un petit d’aperçu du pays… Ce n’était pas pareil une fois que j’y étais. Je préférais lequel ? Le Japon, bien sûr. Même si ici y avait de bons côtés, c’était trop différent. Je n’étais pas encore assez habituée. Alors revenir ici, quitter la chaleur du Japon pour retrouver l’Ecosse venteuse… Je n’aimais pas trop ça.

Mais il y avait quand même des avantages ici ! Déjà, j’apprenais la magie et ça, c’était carrément trop cool ! Evidemment, c’était super difficile pour moi qui ne pouvait pas me concentrer sur un objet précis visuellement parlant, ni vérifier que ma potion était bien dorée et non verte. C’était des détails que les voyants ne remarquaient pas, ça leur paraissaient tellement simple ! Et pour moi, c’était une grande galère. Mais c’était tellement intéressant que je prenais sur moi et faisais tous les efforts pour avoir un niveau convenable. J’avais beaucoup de mal en métamorphose car visualiser ce en quoi je voulais transformer mon objet n’était pas toujours simple. Par contre, je n’étais pas trop mauvaise en sortilèges malgré ma cécité, j’avais réussi à faire voler des plumes, ouvrir des serrures ou même une lumière au bout de ma baguette. Même si techniquement, ça m’était totalement inutile de m’éclairer, ça me rendait fière de voir que je pouvais faire comme les autres parfois. Après bien sûr, j’étais dispensé de certains cours comme l’astronomie ou le vol et ça, ça me mettait de mauvaise humeur. Ce qui m’énervait encore plus, c’était d’entendre des élèves se plaindre sur ces cours alors qu’ils ne réalisaient pas la chance qu’ils avaient.

Et puis bien entendu, il y avait des gens que j’étais heureuse de retrouver à Poudlard. Pas beaucoup, certes, mais personne n’était désagréable avec moi en tout cas. Je n’avais pas beaucoup d’amis proches, mais mon handicap m’attirait souvent de la sympathie, bien qu’elle reste très superficielle. Je faisais toujours un peu peur aux gens. Cependant, il y a avait une personne que j’étais très contente de retrouver : Casey. Je l’avais rencontré l’année dernière et au fil des mois, nous nous étions pas mal rapprochées. Je l’aimais beaucoup, et je crois que c’était réciproque. Nous étions même restées en contact durant l’été grâce à quelques coups de téléphones. Evidemment, ça coutait très cher donc nous n’avions pas pu nous parler très longtemps mais en général, on s’appelait une fois tous les quinze jours. Juste le temps de se raconter deux trois trucs, mais c’était déjà. Avec ma vue, ou plutôt l’absence de celle-ci, rendait impossible l’échange de lettres vu que Casey ne maniait pas le braille. Ma mère m’avait proposé d’écrire mes lettres, mais je n’avais pas envie qu’elle sache ce que je racontais à mon amie. Même si ma vie n’était pas spectaculaire ni très secrète… ça restait quand même ma vie !

Bon sauf que ce matin, je n’avais pas pu trainer avec Casey comme à mon habitude pour la simple et bonne raison que la matinée n’avait pas très bien commencée. Je m’étais levée plutôt que d’habitude après une mauvaise nuit et avait cru pouvoir profité du temps libre avant le petit-déjeuner pour prendre une bonne douche sans me soucier du temps que j’y passais. Sauf qu’évidemment, comme je n’avais aucun moyen de vérifier l’heure, j’avais compris en sortant de la cabine que j’avais passé bien plus de temps que prévu : la petite voix mécanique de ma montre m’annonçait que j’allais être en retard si je continuais. M’habillant rapidement, je sortis avec ma serviette sous le bras… Mais ne fis pas attention à la manière dont je la tenais : un pan trainait sur le sol et je me pris les pieds dedans. Le contact du carrelage ne fût pas très agréable, ni la douleur qui propagea dans mon poignet sur lequel je m’étais rattrapé. Petit déjeuner ? Défense contre les forces du mal ? Non pour cette première heure de la matinée, ce fût l’infirmerie où une inconnue de cinquième année me conduit. Pomfresh n’eut qu’à me faire un bandage après m’avoir appliqué un peu de pommade, et j’étais repartie pour les cours. Bon, la journée ne commençait pas très bien.

J’étais bien décidée cependant à ne pas me laisser aller ! Ma canne me guidant, j’empruntais les couloirs pour retrouver la salle où j’étais censé avoir cours : il était trop tard pour y assister, mais je comptais attendre Casey devant. Kelsey étant absente, nous avions une heure de trou ensuite et je lui avais promis qu’on irait faire mon fondant au chocolat préféré. J’attendis donc patiemment que la cloche retentit, un flot d’élève se déversant dans le couloir m’obligea à me coller contre le mur. J’espérais simplement que Casey réussirait à me voir, il y avait trop de bruit pour que je l’appelle… Malheureusement, au fur et à mesure, les pas se firent plus rare et plus longtemps et je compris que j’avais raté la jeune fille. Mince, maintenant, c’était galère pour la retrouver ! Peut-être allait-elle reposer ses affaires dans le dortoir ? J’allais en prendre la direction lorsque j’entendis des rires au loin, mais surtout un éclat de voix que je connaissais bien. Et je n’aimais pas trop ce que j’entendais… ! Je fis quelques pas, ma canne à la main, m’approchant en tendant l’oreille.

- Rend le moi… s’il te plaît.

Pourquoi est-ce que j’entendais des rires ? Et pourquoi la voix de Casey avait l’air si désespérée ? J’entendis même un garçon commencer à lire à voix haute visiblement une lettre : « Chère Maman » … Ah mais non, ils étaient sérieux ?! Je n'avais jamais été une grande justicière, et ici, j'ouvrais rarement ma gueule parce que je n'aimais pas me faire remarquer. Mais là!... En quelques secondes, je me retrouvais proche du groupe et sans réfléchir, je brandis ma canne vers la voix du débile qui se moquait de la Poufsouffle. Par une chance qui me parut presque divine, il me sembla qu’elle atterrit juste sous son nez car un silence se fit et j’entendis le type pousser un juron en reculant. L’agitant comme l’aurait fait quelqu’un avec sa baguette, je m’entendis lui parler d’une voix particulièrement agressive que je ne me connaissais pas.

- Ta gueule. Donne-moi la lettre, de suite. Je tendais ma main libre et pendant une seconde, il n’y eut aucun mouvement. Surement se regardaient-ils tous entre eux, se demandant quoi faire. De suite. Répétai-je alors en avançant ma canne de quelques centimètres, probablement plus près du garçon. L’effet fut immédiat, et je sentis deux bouts de papier dans ma main. Les cons avaient probablement déchiré la lettre. Ça me mettait encore plus en colère. Excusez-vous. Maintenant ! Les désolé fusèrent dans la minute, et j’entendis un mec rendre à Casey son sac. Je n’eus pas besoin de rajouter quoi que ce soit qu’ils avaient tous déjà filés, murmurant des « elle est folle cette fille » et autres mots doux qui ne m’atteignirent pas le moins du monde. Je baissais ma canne, et la laissant pendre à mon poignet je tendis la main désormais libre – l’autre tenant la lettre- et cherchais Casey en l’agitant dans le vide jusqu’à rencontrer son bras. Je descendis alors jusqu’à sa main que j’attrapai. Casey… ça va ?

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Casey Roberts


Casey Roberts
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MessageSujet: Re: La violence engendre la violence... Mais la passivité aussi .Sasha. Terminé   La violence engendre la violence... Mais la passivité aussi .Sasha. Terminé Icon_minitimeSam 3 Nov - 20:11

Ne jamais s’apitoyer sur son sort. On trouve toujours plus malheureux que soi. Ces phrases étaient vraies et ce n’était pas deux trois garçons plus grand que moi par la taille mais aussi par la bêtise qui auraient dû me laisser me démonter aussi facilement qu’ils étaient en train de le faire, et je ne pouvais rien faire de mieux que de perdre la face avec impuissance – je n’avais définitivement pas la mentalité forte de certaines personnes qui très tôt apprenaient que pour réussir, il fallait très souvent ne pas se laisser marcher sur les pieds, même si me concernant c’était une méthode, celle de la carpette qui revenait… un peu trop souvent. Mais qu’y pouvais-je ? Je savais tout cela, et on me l’avait déjà de trop nombreuses fois répété pour prétendre l’avoir oublier, mais même avec toute la bonne volonté du monde… je n’y arrivais pas, simplement parce que ça ne faisait pas partie de ma personnalité, de mon état d’esprit et qu’envisager de tenir tête à un inconnu tout en fronçant les sourcils était déjà de trop et que c’était peut-être une solution de facilité de vouloir s’écraser pour vouloir éviter les ennuis, même si dans mon cas, plus j’essayais d’être la plus posée possible, plus ça avait l’air de plaire aux autres élèves qui avaient décelé comment je fonctionnais – c’était tellement facile, et je ne m’en cachais même pas, comment conserver alors une petite part de mystère ? Ils ne manquaient pas d’en profiter, d’où la raison de notre présence ici, moi dans la position de celle qui aimerait bien qu’on la laisse tranquille, mais qui n’a aucune idée de la façon dont laquelle s’y prendre…

J’insistai cependant – elle était personnelle cette lettre, elle était pour ma maman et même si ce que j’énonçais dedans n’avait pas de valeur vitale, je ne voulais pas qu’ils la lisent, mais ma voix tremblotantes se perdait dans mes reniflements. La portée de mes paroles n’avait que bien peu d’importance…

Sans doute à cause de cela, je ne l’avais pas entendu arriver, et pourtant, je connaissais bien le bruit que faisait sa canne sur le sol, puisque je l’avais de nombreuses fois entendu, étant donné que je passais beaucoup de temps avec Sasha, à Poudlard. Elle me dépassa sans me prêter aucune attention, se concentrant surtout sur le point central de tout ce remue-ménage – même moi je sursautai un petit peu lorsque sans aucun hésitation elle brandit sa canne, et un instant je me dis qu’elle allait se mettre à leur taper dessus. Oh non, je ne voulais pas que ça dégénère comme ça !


- Ta gueule. Donne-moi la lettre, de suite. De suite.


Je ne l’entendis plus que je ne vis, de la position à laquelle je me trouvais, le bruit significatif du papier qu’on déchire – adieu la lettre. Il y avait des sorts qui permettaient de réparer cela, alors même si je n’étais pas une experte en la matière, j’allais pouvoir la rafistoler, mais mes lèvres grelottaient quand même comme si j’avais froid, mais en fait, je faisais exprès de ne pas la bouger pour ne pas me laisser aller complètement, parce qu’il y avait toujours une petite part de soi dans la rédaction d’un courrier, même le plus banal soit-il et de cette manière, c’était un peu comme s’ils avaient entaillé une petite partie de moi.

Je récupérai mon sac un peu maladroitement en écoutant à peine ce qu’ils ce qu’ils marmonnaient – le temps que je vérifie à l’intérieur si tout était en ordre, ils étaient déjà bien loin, mais il y avait encore la très désagréable consonance de leurs rires qui résonnait à mes oreilles. Je frémis au contact de la main toute froide de Sasha qui s’était rapprochée. Quand je sentis ses doigts contre les miens, je les serrai très fort.


- Casey… ça va ?

Même si elle ne pouvait pas le voir, je hochai la tête en signe de négation et m’essuyai les yeux et le visage avec ma manche. Ça commençait à bien faire, je n’étais pas une tête de turc !

- Ça pourrait aller mieux… mais je regrettais tout de suite ce que je venais de dire, parce que je ne voulais pas qu’elle s’imagine que j’étais encore en train de me plaindre, alors qu’elle avait toujours eu beaucoup plus de mérite que moi !

Sasha m’avait d’ailleurs manqué durant l’été – je m’étais sentie un peu exclue surtout chez papa à cause de sa nouvelle copine, et puis je m’étais habituée à Poudlard et ne pas pouvoir faire de magie m’avait fait bizarre les premiers jours alors qu’avant l’école, je ne m’étais même pas posé cette question. On avait quand même pu discuter au téléphone, surtout quand j’étais chez maman, parce que j’osai plus lorsque j’étais avec elle, puisque papa avait plus de mal avec la magie donc j’avais comme un peu eu l’impression que malgré tout elle était avec moi, et je lui avais demandé pleins de choses sur le Japon en même temps, ce qu’elle allait faire de sa journée, s’il faisait beau là-bas ou pas… comme ça, j’imaginais des paysages que je n’avais jamais vu, puisque je n’avais que très peu voyagé parce que j’étais surtout restée à Londres depuis toujours, et alors dans ces moments-là, j’avais un peu le sentiment de me sentir un peu plus proche d’elle, de me dire ce que ça faisait de pouvoir se créer des images dans sa tête, sans pour autant jamais pouvoir les voir en vrai…

J’avais abandonné mon sac sur le sol – j’avais ce sentiment étrange de honte, rien qu’en posant mon regard dessus, alors je n’avais plus trop envie d’y toucher pour le moment. Je relevai la tête vers la Poufsouffle – même si ses yeux n’affichaient rien de spécial de plus que d’habitude, en revanche, elle avait une mine que je ne lui avais encore jamais vu encore, même après coup, j’en étais encore un peu stupéfaite.

- Pourquoi est-ce que tout le monde se moque toujours de moi ? lui demandais-je alors très brusquement, mais une part de moi connaissait déjà la réponse, et la poser n’avait que pour but de me rassurer en réalité et me déculpabiliser d’avoir aussi peu de caractère. Pour la première fois, le jugement de mon amie m’inquiétait : j’étais bien piètre, mais l’entendre clairement de sa bouche allait me faire de la peine. Tu… tu devrais te servir de ta canne comme une épée plus souvent, tu la manies bien ! essayai-je de détourner le sujet pour rire, mais très honnêtement, le cœur n’y était pas.
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Sasha Greenhorn


Sasha Greenhorn
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MessageSujet: Re: La violence engendre la violence... Mais la passivité aussi .Sasha. Terminé   La violence engendre la violence... Mais la passivité aussi .Sasha. Terminé Icon_minitimeLun 5 Nov - 20:06

Je n’avais jamais vraiment joué les justicières, mais je n’étais pas une Poufsouffle pour rien. Je n’aimais pas l’injustice et à vrai dire, je ne voyais pas comment on pouvait aimer une telle chose. Sauf si évidemment, on en tirait du profit, dans quel cas nous n’étions qu’un raté immonde qui profitait de la faiblesse des autres. Je n’avais pas élevé de la sorte, pas du tout. Mes parents avaient toujours voulu m’apprendre à me débrouiller toute seule, à ne pas trop compter sur les autres parce que ce n’était pas suffisant. Même lorsque j’avais perdu la vue, ils ne m’avaient pas materné. Enfin au début oui, forcément, lorsque je vivais très mal cette cécité nouvelle… Mais aujourd’hui, c’était à moi de me prendre en main. Parce que je ne voulais pas passer ma vie à devoir demander de l’aide à quelqu’un dès que je traversais la rue ou voulais me faire un gâteau. J’avais envie de me débrouiller, quitte à galérer. C’était ça non, l’expérience ? Ma mère disait toujours aussi que, les perdants, c’était ceux qui n’essayaient même pas. Alors peu importe si je me prenais un poteau, si je renversais la carafe et ce genre de maladresses : au moins, je faisais tout par moi-même, pour m’améliorer.

Bon évidemment, ce n’est pas parce que je voulais être débrouillarde que je refusais toujours l’aide des autres ou que je refusais de donner la mienne. Non, au contraire ! L’amitié avait toujours été pour moi une valeur de référence. J’étais loyale, ça c’était sûr ! Et avec Casey, j’aurais été capable de planter ma canne dans l’œil de quiconque voulait se moquer d’elle. C’était la première personne qui ici avait vraiment fait un effort avec moi, au-delà du simple coup de main poli que l’on m’accordait parce que voilà, j’étais aveugle et qu’il fallait bien m’aider. Les gens pensaient souvent devenir des personnes biens parce qu’elles m’aidaient, comme si j’étais la clef pour accéder au paradis. Et ça, ça me fatiguait vraiment. Parce que je préférais encore qu’on me laisse tranquille plutôt que l’on tienne à m’accompagner dans ma salle sans même me demander mon prénom. Pire encore, que l’on prenne des pincettes en permanence. Comme si j’étais fragile, que ma cécité me transformait en petite poupée… Non mais, stop. J’avais adoré la franchise de Nathanaël lorsque je l’avais rencontré. Parfois, ça a avait un peu un côté bête de foire… Mais quand cette attention était franche, je la préférais aux gentils petits mots qu’on me glissait en pensant me toucher.

- Ça pourrait aller mieux…

Forcément. Ma question n’avait pas été très futée, je devais l’avouer. Je connaissais assez Casey pour savoir qu’elle était facilement touchée par ce genre de stupidité, et je la comprenais très bien… Elle n’avait pas beaucoup confiance en elle. Pourtant, c’était la fille la plus cool que j’ai rencontré ici, elle avait des craintes qui n’étaient pas fondées… Mais je n’avais jamais vraiment réussie à lui expliquer, parce qu’elle ne se confiait pas trop à moi en fait. Je sentais bien qu’elle pensait que je vivais pire qu’elle et que par conséquence, se plaindre devant moi n’aurait pas été polie. Mais elle avait totalement tort ! Être aveugle ne me rendait pas la fille la plus triste du monde. Je n’allais pas mentir, ça m’empêchait sûrement d’être la plus heureuse. Mais il y avait d’autres choses en moi que cette fichue cécité, je pouvais être triste ou heureuse pour d’autres raisons. Et je concevais très bien que les autres puissent avoir des soucis tout aussi importants, même si ils n’étaient pas de santé ! Casey était mon amie et les amies se soutiennent dans tous les cas : j’avais envie d’aider la jeune fille comme elle m’aidait quotidiennement, sans même le réaliser. Parce que oui, avoir une amie, une vraie, ça changeait tout. Tout !

- Laisse tomber, c’est des cons ! Lâchai-je un peu énervée, non pas contre elle mais contre les abrutis qui avaient fuis.

Je savais que c’était plus facile de se dire que c’était plus facile à dire qu’à vraiment penser. Parce que oui, en apparence, la plupart des gens disaient s’en foutre de l’avis des autres, des moqueries. C’était vraiment facile sur le papier, de se dire si détacher du regard extérieur. Mais moi, je l’avais vu disparaitre lorsque ma vue s’était éteinte : tout était différent, on ne me voyait plus comme avant et je ne savais plus vraiment ce que les autres pensaient de moi. Et honnêtement, ce n’était pas facile. Parce qu’au fond, on existait un peu à travers les autres, et quand ce n’était plus le cas… C’était dur de se forger une identité. J’avais ce problème constamment, mais avec Casey, ça avait un peu changé. J’avais, au sens figuré hein, son regard à elle qui m’aidait. J’avais l’impression d’exister, d’être un peu importante pour quelqu’un. Mieux encore, quand j’étais avec elle, mes doutes sur exister pour quelqu’un s’envolaient parce que c’était naturel. Non, vraiment, j’aimais beaucoup Casey. Alors si y avait des gens qui touchaient à elle !...

- Pourquoi est-ce que tout le monde se moque toujours de moi ? Tu… tu devrais te servir de ta canne comme une épée plus souvent, tu la manies bien !

Sa question me déstabilisa un peu, mais je n’allais pas flancher. Je savais que moi aussi, je l’avais souvent mise mal à l’aise avec mes questions sur ma cécité, qui étaient toujours à double tranchant. J’entendais la peur et le doute dans le ton de sa voix, et je n’aimais pas ça. Je sentais aussi ses doigts qui serraient les miens, et je ne lâchais pas sa main. Ça m’énervait parce que j’aurais voulu la serrer dans mes bras, mais que c’était un peu compliqué et qu’avec moi, les étreintes se transformaient souvent en mouvement flou qui nous faisait ressembler à deux pingouins. Je réfléchissais à ce qu’elle venait de me dire, cherchant une réponse. Pourquoi est-ce que les gens étaient cons aurait été une bonne alternative à ses interrogations. Le problème de Casey ? C’en était pas vraiment un. Elle était juste trop gentille et trop adorable, et les gens ils savaient l’utiliser. Elle ne voulait jamais se fâcher avec personne et c’était de notoriété public : avec elle, on avait jamais aucune emmerdes. Sauf qu’au lieu alors de la considérer à sa juste valeur, on pensait que ça faisait d’elle une fille naïve et facile à manipuler. Et ça, ça m’énervait !

- Je crois que ça serait un peu dangereux. Dis-je avec un petit sourire, pour gagner un peu de temps, je l’avoue. Parce que les gens sont bêtes. Parce que tu es trop gentille, alors ils trouvent que ça fait de toi une cible facile, je suppose… Sauf que je n’avais pas envie qu’elle se mette à devenir méchante pour s’imposer. Il y avait un juste milieu, c’était sûr… Tu n’as pas à devenir une Woodley tu sais, mais tu ne devrais pas avoir peur de… Réagir quand ça te blesse.

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Casey Roberts


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MessageSujet: Re: La violence engendre la violence... Mais la passivité aussi .Sasha. Terminé   La violence engendre la violence... Mais la passivité aussi .Sasha. Terminé Icon_minitimeMer 7 Nov - 18:40

Tout n’était jamais tout blanc ou jamais tout noir dans la vie, il y avait tout un tas de nuances entre les deux avant d’en arriver à ces deux extrémités, mais pourtant même en sachant cela, les catégories dans lesquelles je plaçais les gens étaient bien distinctes. Les gentils, et les méchants. Les méchants ce sont ceux qui sont blessants de quelque manière que ce soit et qui font de la peine aux autres et ceux on ne les aime pas, qui aime les méchants quand on sait que sont des personnes qui peuvent vous brutaliser ? Et puis il y a les gentils et eux tout le monde est censé les apprécier, parce qu’ils sont tout le contraire donc si on a un problème avec l’un, on ne l’a pas avec l’autre. Sauf que les méchants font du mal aux gentils mais ça ne peut pas marcher dans l’autre sens parce que les gentils sont justement assez gentils pour ne pas s’adonner à ce genre de stratagèmes… Bien sûr, c’était un peu plus compliqué que ça et je préférais ne pas en parler à haute voix parce que j’allais passer pour une idiote avec mes réflexions de gamine, déjà que je devais être bien bête et que je faisais tout ce que je pouvais pour masquer les traces rouges sur mes joues – je ne pouvais pas les voir mais je savais qu’elles étaient en feu parce que c’était un signe visible et systématique lorsque j’avais honte, même quand c’était qu’un tout petit peu et mes pommettes devenaient rouges comme deux tomates et alors les copains moldus que j’avais, pour rigoler disaient que je ressemblais à un Pikachu mais que seulement, j’étais incapable de lancer des éclairs…

Voilà qui voulait tout dire.

Pourtant, je n’aurais pas dû, parce que je ne me sentais jamais jugée avec Sasha. Au début, je m’étais un peu emmêlée les pinceaux avec elle, parce que je ne savais pas trop comment me comporter mais en fait c’était tout de suite aller mieux quand j’avais fait comme si de rien était parce que je savais que quand elle avait besoin d’aide ou qu’elle était en difficulté elle demandait à ce qu’on vienne lui porter secours mais que sinon elle aimait bien se débrouiller toute seule et je pouvais comprendre, mais qu’à moitié comme d’habitude même si ce n’était pas difficile d’imaginer que ça pouvait être agaçant quand on vous proposait de couper votre viande et de la porter à votre bouche alors que ça n’avait rien de bien sorcier.


- Je crois que ça serait un peu dangereux.

Oui. Et puis la violence ça n’avait jamais été trop mon truc, même si j’aimais bien bouger et m’amuser, ça ne me plaisait pas trop quand certains jeux dégénéraient et souvent ça finissait en tirage de cheveux pour les filles qui avaient les cheveux assez long donc me concernant, c’était déjà arrivé quelques fois et même si c’était pour rire parce que c’était dans l’excitation du moment, on ne pouvait pas dire que ce soit toujours très agréable… Mais ce n’était pas ça qui m’importait le plus – quelle vision est-ce qu’on avait de moi ? Voir Sasha chercher ses mots me confirma que ça ne présageait rien de bon.

- Parce que les gens sont bêtes. Parce que tu es trop gentille, alors ils trouvent que ça fait de toi une cible facile, je suppose…

Donc c’était ça ma tare ? Je ne comprenais pas vraiment et on en revenait au problème de tout à l’heure comme les gentils étaient gentils On aurait dû les laisser tranquilles non ?

Et bien non…

- Mais je leur ai rien fait…
la plupart du temps c’était pas des blagues très vilaines donc il n’y avait pas de quoi en faire tout un fromage m’ai à force d’accumuler blagues pas très vilaines sur blagues pas très vilaines, ça commençait à faire un peu vilain mine de rien… Je ne sais pas me battre en plus.

Il y avait plein d’enfants pour qui les gestes se faisaient naturellement. Moi ça ne venait pas. En fait si on me faisait un croche patte pour trébucher, ça ne m’effleurer même pas l’esprit de le pousser dans le dos en retour au moment où il s’y attendait le moins en terme de vengeance. Ou alors quand j’y pensais, c’était le soir dans mon lit quand je me repassais la scène dans la tête et que j’avais tout un tas de répliques toutes faites que je disais alors dans mes pensées, mais à quoi elle servait cette Casey fictive, puisque c’était trop tard qu’on était pas dans un théâtre et qu’on ne pouvait pas rejouer la pièce ?

En tout cas, Sasha du voir – sentir – ce qui clochait sans que je lui explique, parce qu’elle ajouta :


- Tu n’as pas à devenir une Woodley tu sais, mais tu ne devrais pas avoir peur de… Réagir quand ça te blesse.

Je savais qu’elle n’avait pas tort et quand elle prononça ces mots ce fut un peu comme si j’entendais la voix douce de maman lui faire écho parce qu’elle tenait elle aussi ce genre de discours. A chaque fois, ça avait le don de me requinquer et à chaque fois je pensais que oui, j’allais faire comme ça maintenant que ce n’était pas si compliqué. Et bien en fait si… J’eus un frisson quand elle dit Woodley. C’était la femme qui me faisait le plus peur dans toute l’école…

- Je ne veux blesser personne en réagissant justement…
c’était là toute la complexité dans laquelle je m’étais embourbée et je ne parvenais pas à en sortir et ce n’était pas faute d’avoir de nombreuses fois pesé le pour et le contre. Quoi qu’il arrive, quelqu’un allait être touché donc je préférais que ce soit moi qui prenne les coups mais le problème, c’était que je commençais à devenir un peu cabossée…

C’était pour ça que je n’avais pas fait de commentaire sur la nouvelle copine de papa qui avait remplacé maman mais aussi moi d’une certaine façon et du fait qu’à cause de sa présence je m’étais sentie délaissée pendant tout l’été. Et ça me pesait parce que je n’avais pas osé en discuter avec papa parce que lui il avait l’air heureux et je ne pouvais pas lui enlever ça… quand à maman on en avait parlé un petit peu plus mais je n’avais pas osé rentrer dans les détails parce que sous ses sourires se cachait une immense tristesse. Je n’avais eu personne de suffisamment proche auprès de qui me confier, parce que même au téléphone avec Sasha on ne pouvait pas causer de tout car on pouvait nous entendre…

Mais là, on était de retour dans le contexte de Poudlard. Et les couloirs n’étaient plus affluents parce que tout le monde était rentré en classe. Avec délicatesse je tirai légèrement la Poufsouffle vers le bas pour lui faire comprendre que je voulais m’asseoir. Le sol était un peu froid et inconfortable, mais tant pis. Je gardais le silence pendant quelques secondes encore, avant de le rompre et de me lancer :

- Je ne te l’ai pas encore dit mais…
je lui avais expliqué assez brièvement que mes parents étaient séparé sans pour autant rentrer dans les détails, parce que je n’aimais pas trop parler de ça – et puis une fois que j’étais lancée sur un sujet je ne m’arrêtais plus, je ne voulais pas l’ennuyer, mais là, il fallait que ça sorte et j’étais persuadée que c’était Sasha qui était le bonne oreille attentive. Quand je suis rentrée cet été, mon père m’a fait une surprise. Que je n’avais pas du tout apprécié, mais je fis comme si de rien était. Quand je pensais que ça faisait plusieurs mois qu’ils se fréquentaient mais qu’il m’avait mise devant le fait accompli et qu’il ne m’en avait même pas parlé dans les lettres ! Je m’étais sentie un peu trahie… Il m’a ramené une autre maman.

Il ne l’avait pas présenté comme telle, mais ils se comportaient tous les deux comme si c’était le cas et je détestais ça. J’hésitai à poursuivre, parce que j’avais peur de dire ce que je pensais vraiment d’elle et que c’était pas bien de parler dans le dos des gens, et que j’allais me mettre à culpabiliser juste ensuite. J’inspirai profondément.

- Je l’aime pas trop. Mais à Sasha, je pouvais bien le lui avouer, puisque je lui vouais une confiance sans borne.
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MessageSujet: Re: La violence engendre la violence... Mais la passivité aussi .Sasha. Terminé   La violence engendre la violence... Mais la passivité aussi .Sasha. Terminé Icon_minitimeMar 13 Nov - 18:12

Sérieux, j’étais fâchée contre ses mecs. Si je les retrouvais, j’allais leur faire leur fête ! Enfin, évidemment, ça allait être un peu compliqué de les retrouver parce que… Bon, voilà, vous m’aviez compris. Au pire, je pourrais toujours reconnaitre leurs voix ou rires, mais j’espérais qu’ils ne comptaient plus trop l’ouvrir en ma présence parce que la prochaine, je ferais attention de mieux viser avec canne : en plein dans la figure, na. Je détestais les gens qui se moquaient des autres, je considérais d’ailleurs que c’était la marque d’une extrême faiblesse et d’un manque de confiance en soi, car si on en venait à devoir rabaisser les gens, c’est qu’on n’avait pas d’autres moyens pour se sentir supérieur. L’idée même de vouloir se sentir au-dessus des autres c’était complétement ridicule ! On était tous au même niveau, fallait arrêter les conneries. D’une manière ou d’une autre, nos qualités étaient contrebalancées par nos défauts et personne n’était parfait. L’idée même de chercher à l’être me paraissait absurde ! Je ne vous parlais même pas de la soi-disant supériorité des sangs purs parce que là, j’avais l’impression d’être tout droit de retour au Moyen-Âge, ou pendant la seconde guerre mondiale. J’étais, comme Casey en plus, une née moldue et alors ? Est-ce que ça nous rendait plus bête que d’autres ? Bien sûr que non ! D’accord, on était un peu plus surprise lorsqu’on nous parlait de faire voler des objets ou de transformer un rat en verre. Encore une fois, et alors ? C’était comme si on avait déménagé dans un pays avec d’autres traditions et modes de vie, il suffisait d’un peu s’adapter et voilà !

Bon, sauf que le problème de Casey n’était pas sa naissance pour le moment. C’était plutôt le fait qu’elle soit l’une des filles les plus adorables que je n’ai jamais rencontré. Forcément, c’était vraiment quelque chose qui méritait d’être moqué ! Ironie ici, hein. Heureusement, tout le monde n’était pas aussi stupide que la bande de garçons que je venais de faire fuir, mais il était vrai que ce n’était pas la première fois que je remarquais que Casey était sujette à des moqueries –plutôt gentilles, mais agaçantes. Ou alors, on lui demandait de l’aide, ses devoirs, on abusait de son gros cœur de nounours quoi ! Moi ? Oh moi, croyez bien que personne ne me disait rien. J’étais aveugle, et se moquer des handicapés était un crime même pour les plus cons. Quand, par malheur je bousculais quelqu’un qui ignorait mon état et qu’il criait « Tu peux pas regarder ce que tu fais ! », un grand silence se mettait à planer dans le couloir et après, c’était les excuses et tout le tralala. Au pire, je n’en demandais vraiment pas autant, j’aurais préféré qu’on s’intéresse à moi plutôt que l’on prenne toujours des pincettes comme si j’étais fragile. Je l’étais, certes. Mais quand même !

- Mais je leur ai rien fait… Je ne sais pas me battre en plus.

Là était l’innocence de Casey dans sa splendeur, et c’était pour ça que je l’aimais tant. De toute manière, si j’étais un peu moins naïve qu’elle, je n’étais pas non plus là plus mature des filles. Je ne comprenais pas non plus pourquoi on lui faisait ça, j’avais des idées mais je les trouvais ridicules et finalement, c’était eux qui étaient immatures, pas nous. Sauf qu’évidemment je comprenais mon amie, elle n’avait pas envie de répondre avec les mêmes armes : c’était s’abaisser à leur niveau. Mais parfois je me demandais si ce n’était pas la seule chose qui leur permettait de comprendre. On verrait bien de toute manière si les autres crétins approchaient de nouveau ma camarade. S’ils le faisaient, et en ma présence, ils étaient vraiment cons. S’ils le faisaient sans que je sois dans les passages, c’était des lâches. Dans tous les cas, je péterais un petit câble.

- Je peux t’apprendre si tu veux ! Dis-je d’un ton ironique, en agitant ma canne dans l’air comme une épée.

Honnêtement au final, ça ne marchait pas trop mal comme arme blanche ! Poudlard, Watch out ! Sasha est sur ses gardes désormais ! Ben… Quoi ? Casey c’était ma copine, j’allais pas laisser les autres lui marcher dessus !

- Je ne veux blesser personne en réagissant justement…

Je la comprenais un peu, c’était une nouvelle fois du Casey tout craché ! Mais il fallait trouver le juste milieu parce que, même si elle n’en parlait pas trop, je sentais bien que ça la touchait plus qu’elle ne voulait l’admettre. Forcément, ça commençait à s’accumuler pour elle, et les moqueries ça allait bien cinq minutes mais au bout d’un moment… Fallait se calmer. Et le seul moyen, c’était qu’elle s’impose un peu, qu’elle dise non… Sauf que forcément, si elle commençait à le faire, les gens allaient se demander ce qui lui prenait et lui faire des remarques. Or, Casey n’avait pas encore assez de détermination pour ne pas craquer, à mon avis.

- Mais pour le moment c’est toi que ça blesse, et moi je vais pas te laisser continuer ! Répliquai-je d’une voix déterminée pour lui montrer que ça m’important peu qu’elle décide de dire merde aux autres, ça restait une de mes –meilleures- amies.

Le couloir était désert, et je sentis la main de Casey me tirer tout doucement pour m’inviter à m’asseoir avec elle par terre, appuyées contre le mur. Je n’avais pas lâché sa main, et je posai ma canne sur le côté sans même la replier –je ferais ça plus tard. Je sentais aussi un silence un peu étrange, que je connaissais parce qu’en général, il précédait des confessions. C’était le grand blanc qui précédait le saut, celui où on se mettait à réfléchir à la manière de formuler nos pensées. J’avais le visage un peu tourné et penché vers Casey, et je lui souriais pour l’encourager à parler. Je ne voyais pas son visage bien entendu, mais à mon avis… Elle ne souriait pas trop.

- Je ne te l’ai pas encore dit mais… Quand je suis rentrée cet été, mon père m’a fait une surprise. Il m’a ramené une autre maman.

J’eus malgré moi mes sourcils qui se froncèrent. Je savais que ses parents étaient séparés, mais la jeune fille ne m’en parlait pas trop parce que je sentais que c’était un sujet un peu douloureux. Je voyais bien par contre (enfin, façon de parler !) que la jeune fille était très proche de sa mère, parce qu’elle m’en parlait souvent et j’avais d’ailleurs très envie de la rencontrer. J’aurais bien aimé passer des vacances ou un week-end avec Casey rien qu’elle et moi, loin de Poudlard, chez sa maman. Mais je n’osais pas trop m’imposé, et je ne lui avais jamais demandé parce que visiblement la magie était nouvelle pour sa famille aussi et qu’elle n’était pas trop habituée. Mon rêve ultime était d’amené la Poufsouffle au Japon mais je me doutais bien que pour le moment, ça risquait d’être compliqué !

- Je l’aime pas trop.

Je sentis à quel point sa confession lui coutait et j’eus un petit sourire timide, me contentant de serrer un peu plus sa main.

- Pourquoi ? Demandai-je tout doucement. Tu sais, ce n’est pas ta nouvelle maman… Juste l’amoureuse de ton père. Et ton papa, il reste ton papa malgré ça.

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MessageSujet: Re: La violence engendre la violence... Mais la passivité aussi .Sasha. Terminé   La violence engendre la violence... Mais la passivité aussi .Sasha. Terminé Icon_minitimeSam 17 Nov - 23:23

- Mais pour le moment c’est toi que ça blesse, et moi je vais pas te laisser continuer !

Je me dis que j’avais fait quelque chose de mal. Sasha ne le pensait pas en disant cela évidemment – enfin… elle ne le pensait pas, hein ? – mais sa voix indiquait clairement que ce n’était plus possible. Penaude, je ne dis rien et haussai les épaules, avant de me souvenir, comme à chaque fois que Sasha ne pouvait pas voir, et peut être tout juste sentir ma réaction. Pourtant ça faisait un an maintenant qu’on traînait ensemble, j’aurai dû finir par m’habituer, mais comme je ne restais pas exclusivement avec elle – même si c’était avec la Poufsouffle que je traînais le plus – et bien parfois encore je ne savais pas exactement sur quel pied danser et je me comportais avec Sasha comme j’aurais dû le faire avec une personne voyante, et avait des gestes avec des personne voyantes comme j’aurais dû le faire avec Sasha !

- Ce n’était pas si grave tu sais… rajoutai-je en espérant que cela ne l’agace pas comme ça pouvait le faire des fois avec ma maman lorsqu’elle voulait que je lui explique ce qu’il m’était arrivé, mais que je passais sous silence certains détails de ce qu’il avait pu se passer ou en le dédramatisant, parce que je ne voulais pas qu’elle aille voir ma maîtresse pour qu’elle lui en parle, parce que ensuite, la maîtresse allait en parler à toute la classe, j’allais me sentir mal et ensuite tout le monde allait se moquer encore plus de moi…

Pourtant, il restait des sujets trop… sensibles pour que j’arrive à faire comme si de rien était. Je n’étais pas comme tous ces gens capables de porter des masques en faisant croire que tout allait bien, alors que dans la réalité, c’était tout l’inverse, et c’était sans doute pour ça que j’avais tant de mal à mentir. Quand… quand elle était arrivée, j’avais essayé de faire des efforts, comme me l’avait demandé papa, en lui souriant, en passant du temps avec elle – parce je n’avais pas le choix, il me l’avait presque ordonné en me faisant culpabiliser, parce que la pauvre, elle aussi il fallait qu’elle s’intègre… Oui, pour une fois, j’étais ironique, une première ! Elle avait insisté pour me faire plein de cadeaux et si n’importe quelle petite fille de mon âge aurait apprécié, moi, j’avais la nette impression de me faire acheter et les grandes accolades amicales qu’elle me faisait n’y changeraient rien. Elle avait chamboulé ma vie d’une manière que je n’aimais pas, et je m’étais même dit que papa l’avait fait exprès pour me faire comprendre quel effet ça faisait, parce qu’en devenant sorcière – enfin je l’avais toujours été apparemment – j’avais chamboulé sa vie à lui aussi et il avait du mal à l’accepter. Si bien que mon école, pour sa copine Rebecca – appelle moi Reb ! M’avait-elle dit tout l’été mais je m’étais acharné à dire son prénom en entier à chaque fois – avait un internat, mais elle était très réputé même si pas à Londres, c’était pour ça que je n’étais pas là le reste de l’année. Moi ça ne me dérangeait pas d’avoir menti là-dessus, parce que je ne voulais pas partager mon secret avec elle, elle n’était pas mon amie, malgré tout ce qu’elle avait fait pour que j’ai cette impression. Mais d’accord, j’avais compris que papa n’aimait pas me voir agiter une baguette magique, il pouvait lui demander de partir maintenant ! Mais je n’y pouvais rien cependant… je me sentais à ma place à Poudlard malgré tout, surtout depuis que j’avais fait la rencontre de Sasha et puis je ne l’avais pas fait exprès pour l’embêter…


- Pourquoi ? Tu sais, ce n’est pas ta nouvelle maman… Juste l’amoureuse de ton père. Et ton papa, il reste ton papa malgré ça.

Juste l’amoureuse de mon père… Mais tout le problème était là.

C’est vrai qu’elle ne s’était pas trop comporté comme une maman, mais plutôt comme si elle avait mon âge. Comme si elle avait mon âge oui, mais avec la fâcheuse tendance à me parler avec une voix d’idiote comme si j’étais encore un bébé, et il y avait eu deux ou trois fois où elle m’avait donné des ordres, comme ça, comme si elle avait le droit, alors qu’elle n’avait pas le droit, ce n’était pas elle ma maman, ma maman, elle voulait l’évincer, j’en étais sûre.


- Parce qu’on a pas besoin d’elle, lui expliquai-je. On était bien, comme ça, tous les trois… J’eus un petit mouvement de l’index pour moi-même pour faire un petit cercle invisible dans l’air.

Tous les trois, tous les trois… mais séparé quand même. Alors qu’en vrai, j’avais toujours espéré du plus profond de mon cœur que mes parents réalisent qu’ils ne pouvaient pas vivre l’un sans l’autre et décident de se remettre ensemble… pour moi… Je ne voulais pas passer pour une petite fille capricieuse et gâté, je ne l’appréciais vraiment pas pour des raisons précises, même si elle n’avait pas trop l’air de la vilaine marâtre, elle ne risquait pas non plus de devenir ma meilleure amie…


- Elle veut devenir ma copine, elle pose toujours plein de questions indiscrètes, comme si ça allait de soi que je devais lui répondre, parce que les « copines ça se dit tous les secrets ». J’avais imité sa voix sur la dernière partie de ma phrase. Moi je veux pas que ce soit ma copine, je suis sûre qu’elle non plus. Avec sa french manucure qu’elle adorait exhiber et son téléphone portable greffé à ses doigts, elle ne trompait personne, elle en avait rien à faire de passer du temps avec une adolescente, j’étais naïve mais pas complètement dupe non plus. C’est parce que c’est mon papa qui lui a demandé, même s’il ne me l’a pas dit.

Parce qu’à moi aussi il m’avait fait parvenir cette requête parce qu’il voulait que tout se passe pour le mieux et je n’arrivais toujours pas à comprendre ce qu’il lui trouvait. Elle n’avait tellement rien à voir avec maman !

- C’est toi ma copine, pas elle.

Je repensais à ce qu’elle m’avait dit tout à l’heure et sentis une fois de plus ma gorge se serrer. Oh non ! Je ne devais pas me remettre à pleurer ! Je me concentrai quelques secondes pour avaler la grosse boule pour ne pas avoir la voix étranglée, et quand je me sentis prête de nouveau, je repris :

- En fait, elle veut me voler mon père. Elle le veut que pour elle toute seule. Je clignai des paupières pour forcer mes larmes à ne pas glisser hors de mes yeux, parce qu’à elle cette « Rebecca » je ne voulais pas lui donner cette victoire.

Je ne voulais pas partager.
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MessageSujet: Re: La violence engendre la violence... Mais la passivité aussi .Sasha. Terminé   La violence engendre la violence... Mais la passivité aussi .Sasha. Terminé Icon_minitimeJeu 29 Nov - 19:12

C’était dans ce genre de moment que je sentais tout le poids de mon handicap sur les épaules. Je voulais pouvoir voir les expressions de Casey car malgré tous mes efforts, il était dur de saisir tout à travers une simple voix. Je sentais bien qu’elle tressaillait, qu’elle était gorgée d’émotions, mais j’avais l’impression de n’avoir qu’une partie du puzzle. Je n’entendais aucun reniflement significatif de l’arrivée des larmes, mais je ne savais pas non plus si la Poufsouffle avait les sourcils froncés ou au contraire les yeux baissés… Ce genre de détails stupides qui pourtant changeaient de nombreuses choses. C’était tellement frustrant parce que je réalisais qu’avant, je n’avais pas réalisé la chance que j’avais, je n’avais pas assez saisi les opportunités qui s’offraient à moi lorsque je pouvais encore voir. Je n’avais pas assez admiré les cheveux magnifiques de ma mère, blonde comme le blé, que j’admirais tant. Ni les grands yeux verts de mon papa, que je trouvais tellement beau que petite j’avais voulu lui arracher. Lorsqu’on m’avait annoncé que j’allais perdre ma vue, j’avais passé trop de temps à brouiller ma vue de larmes. Après lorsque la réalité m’avait frappée c’était trop tard, je sentais déjà le noir m’envahir et je ne voyais plus tout comme je l’aurais voulu. Les détails s’effacèrent petit à petit avant de me laisser dans un flou général qui se transforma bien vite en obscurité. Tout ce que j’avais vu, ce n’était plus que des souvenirs et je n’avais pas su en profiter. Je le regrettais tellement, mais comment aurais-je pu penser qu’un jour je ne pourrais plus admirer le moineau qui se posait le matin à côté de ma vitre ? Ce genre de choses, ça arrivait toujours aux autres. Pas à soi.

- Ce n’était pas si grave tu sais…

Ça c’était tout Casey. Elle prétendait toujours que tout allait bien et pourtant, elle était incapable de cacher ses émotions. C’était ça qui m’avait toujours paru paradoxal chez elle : elle n’osait pas protester mais n’arrivait pas à retenir ses larmes. Elle voulait toujours minimiser ce qui lui arrivait cependant, se disant simplement fragile et qui pleurait facilement pour justifier ses attitudes. Mais pour moi, ce n’était pas vrai. La Poufsouffle n’était peut-être pas la plus courageuse certes, mais c’était parce qu’elle prenait les choses à cœur qu’elle réagissait ainsi. Il fallait qu’elle arrête d’écraser ses sentiments, j’étais là pour l’écouter se plaindre s’il le fallait. Avec elle, c’était justifié, la manière dont certains la traitait n’était pas amusante du tout, plutôt pesante. En plus, j’avais l’horrible l’impression que Casey n’osait pas être triste devant moi parce qu’elle considérait que je vivais quotidiennement pire et sûrement culpabilisait parce que moi, je souriais alors que je n’avais plus de vue, ou ce genre de bêtise. Non seulement elle avait totalement tort parce qu’on avait tous nos peines, mais elle me faisait me sentir mal plus qu’autres choses. J’avais envie d’être là pour elle comme elle l’était pour moi, et il ne fallait pas qu’elle compte sur moi pour me taire en tout cas.

- T’as pas à minimiser ce que tu ressens, et surtout pas parce que je ne vois rien moi. S’il te plait. Dis-je un peu brutalement, avant de reprendre plus doucement. Je veux t’aider aussi.

J’espérais qu’elle comprenne mon point de vue parce que si jusqu’à là, j’avais fait quelques allusions à la situation, je n’avais jamais dit explicitement que je voulais vraiment qu’elle fasse abstractions de mes problèmes. Les siens comptaient tout autant, surtout pour moi. Je fus donc, d’une certaine manière, contente qu’elle me parle de son père. Bon, le sujet n’était pas très amusant et j’aurais préféré que tout se passe bien chez elle. Je savais que le divorce de ses parents lui pesaient énormément mais elle n’en parlait pas trop ; elle venait à présent de lâcher un petit bout de l’iceberg contre toutes attentes. Du mieux que je le pus, je tentais de la réconforter. Je comprenais bien qu’elle se sente mal parce que moi aussi ma famille c’était un peu sacré et à nos âges, voir nos parents ne plus s’aimer c’était difficile. Mais Casey n’était pas tout seule, non seulement ses parents l’aimaient toujours, mais elle avait des amis ici qui était là pour elle. Elle devait simplement s’habituer à l’idée de ne plus voir ses parents ensembles et si ça allait prendre un petit moment, j’étais sûre qu’elle allait en sortir. Elle était plus forte qu’elle ne le pensait.

- Parce qu’on a pas besoin d’elle. On était bien, comme ça, tous les trois…

J’eus un sourire triste. Que pouvais-je bien répondre ? Je ne vivais pas chez elle, je ne connaissais pas les détails des relations dans sa famille. Y avait-il le moindre espoir que ses parents se remettent ensemble ? Je n’allais pas lui en donner s’ils n’avaient pas raison d’être. Sauf que je ne savais pas du tout s’il y avait de chance… Et évidemment je n’allais pas remuer le couteau dans la plaie !

- Elle veut devenir ma copine, elle pose toujours plein de questions indiscrètes, comme si ça allait de soi que je devais lui répondre, parce que les « copines ça se dit tous les secrets ». L’imitation de la voix de la madame en question faillit me faire rire mais je me retenais parce que le sujet n’était pas très amusant. Mais je voyais totalement le genre de filles dont Casey me parlait et je comprenais également pourquoi elle ne devait pas l’apprécier. Moi je veux pas que ce soit ma copine, je suis sûre qu’elle non plus. C’est parce que c’est mon papa qui lui a demandé, même s’il ne me l’a pas dit.

Bon, en gros son père s’était trouvé une fille plus jeune qui elle ne s’attendait pas à trouver une petite fille dans le lot. Je poussai un petit soupir. Je comprenais ce que ressentait Casey et je me sentais un peu impuissante.

- Parle en à ton père, dis lui que ça te gêne la manière dont elle te traite. Tu ne peux pas changer le fait qu’ils soient ensembles mais tu peux exprimer ton avis quand même.

J’avais tenté d’être la plus diplomate possible, même si ce n’était pas facile comme sujet –pas facile du tout. Mais je pensais à tous ces moments où Casey devait se sentir mal face à moi, à ne pas savoir comment s’y prendre. Elle avait toujours été une amie trop chouette et aujourd’hui, j’allais lui rendre l’appareil.

- C’est toi ma copine, pas elle.

Je resserrai ma main qui tenait la sienne et j’eus un immense sourire. J’avais envie de la prendre dans mes bras mais c’était un peu compliqué pour moi…

- En fait, elle veut me voler mon père. Elle le veut que pour elle toute seule.

Je sentis la voix de Casey se brisait et je savais qu’elle était à deux doigts de pleurer. Maladroitement, je me tournais vers elle en cherchant son buste pour l’enserrer et lui faire un câlin qui fût un peu étrange au début, mais je réussis à ne pas me cogner contre sa tête.

- Dis pas de bêtises. Dis-je en caressant ses boucles brunes –c’est elle qui m’avait dit qu’elles avaient cette couleur. Ton papa t’aime toi, tu es sa fille. L’autre cruche on s’en fiche, elle va pas vous séparer. Sinon, je la tape avec ma canne ! Ajoutai-je avec un petit rire.

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Casey Roberts


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MessageSujet: Re: La violence engendre la violence... Mais la passivité aussi .Sasha. Terminé   La violence engendre la violence... Mais la passivité aussi .Sasha. Terminé Icon_minitimeDim 2 Déc - 14:54

Quand même, je n’avais pas que des mauvais souvenirs d’avant Poudlard – c’était que j’avais tendance à me rappeler de juste ce qui me faisait de la peine et maman me l’avait déjà fait gentiment remarqué, lorsqu’elle évoquait des bons moments, comme le jour où j’étais à l’anniversaire de cette copine et que le cadeau que je lui avais offert avait été son préféré, mais c’était il y a longtemps et même si on avait été bonnes copines pendant quelques temps, on s’était perdu de vue avant même mon entrée à l’école de sorcellerie parce qu’elle avait déménagé. Mais je me souvenais que je rigolais bien avec elle, même que je lui confiais quelques secrets parfois. Mais tout autour de moi, tout le monde avait toujours revendiqué avoir un meilleur copain ou bien une meilleure copine avec qui il partageait tout et je ne comprenais pas pourquoi moi je n’avais pas ça, j’avais des amis avec qui je pouvais rigoler, mais ça n’avait rien à voir avec la copine qui venait dormir à la maison un samedi sur deux et dont la maman lui faisait ramener à chaque fois un bon gâteau au chocolat. Du coup, ma meilleure copine, par défaut, c’était ma maman, et j’aimais bien lui confier mes peines et mes doutes parce qu’en plus elle avait l’expérience que les autres n’avaient pas. Mais les verres de lait qu’elle me ramenait dans ma chambre pour me consoler, ça n’avait rien à voir avec le gâteau au chocolat de sa super amie…

- T’as pas à minimiser ce que tu ressens, et surtout pas parce que je ne vois rien moi. S’il te plait. Je veux t’aider aussi.

Mais j’avais quand même fini par la trouver, non ? A partie de combien de temps on pouvait dire qu’une meilleure copine, était une meilleure copine ? Je passais beaucoup de temps avec Sasha, de plus en plus même si ce n’était que le début de l’année et avec elle je n’avais jamais peu d’être moi-même ou de rater un sort, pas parce qu’elle ne pouvait pas le voir – elle pouvait l’entendre donc ça revenait au même ! – mais parce qu’elle était toujours encourageante et optimiste quand je ne l’étais plus et vice versa quand c’était elle qui avait un coup de blues. Parce que ça lui arrivait aussi mais pas pour les mêmes raisons, d’ailleurs, je me demandais si parfois j’étais d’une grande aide mais comme elle ne se plaignait pas ni ne me repoussait, je continuais, parce que sinon je ne voyais absolument pas quoi faire d’autre – comment on fait pour remonter le moral à une non voyante ? Je savais que la seule chose qui vraiment aurait pu lui faire plaisir ça aurait été de lui dire qu’elle allait retrouver la vue un jour, qu’il fallait patienter et attendre et qu’elle allait forcément avoir une bonne nouvelle, mais c’était un gros gros mensonge parce que je n’avais jamais entendu de personne atteinte de cécité qui pouvait rouvrir les yeux sur le monde qui l’entourait, mais puisqu’elle n’y croyait pas, je voulais au moins y croire à sa place ! Puisque c’était la seule chose que je pouvais faire, que ça l’aide ou non, c’était moi qui le ferait et je ne cédais ma place à personne d’autre de moins bienveillant qui pourrait être capable de lui faire de la peine. Je n’aimais pas les choses tristes. Ces choses tristes qui rendaient les gens tristes. Sasha avait de jolies dents et je préférais quand elle me les montrait lorsqu’elle souriait.

- Je suis un peu énervée qu’ils aient lu ma lettre…
Je fronçai les sourcils l’air un peu boudeur. C’était ça hein, j’étais en colère ? Je n’avais jamais vraiment connu ce sentiment, mais quand j’étais contrariée parce que ça ne me plaisait pas je ressentais la même chose, donc je me dis que ça devrait être ça. Mais tu vois, c’est toujours trop tard quand je réagis à chaque fois. Je ne vais pas leur courir après pour leur faire un croche-patte.. !

Je n’aurais jamais osé de toute façon ! Ils iraient voit mon directeur de maison et même s’il était très gentil, il n’allait pas être content et il allait me donner une punition… Pourquoi est-ce que je ne pouvais pas être comme Sasha disait et ne pas fonctionner à retardement ! On ne me laissait jamais me temps de me mettre en colère… Ce qu’elle m’avait dit me poussa en tout cas à pousser les confidences plus loin. Parce que les amies, ça se dit tout, et elles ne répètent pas aux autres ! C’était ça qui me plaisait dans les secrets, parce qu’un secret ça ne se révèle pas, mais il peut être partagé à deux ! Parce qu’ensuite, sinon, ce n’est plus un secret.


- Parle en à ton père, dis lui que ça te gêne la manière dont elle te traite. Tu ne peux pas changer le fait qu’ils soient ensembles mais tu peux exprimer ton avis quand même.

J’avais essayé de lui expliquer. Plusieurs fois. Mais c’était toujours la même chose, dès que j’évoquais cette fichue Rebecca, il me coupait la parole en me disant de bien me comporter avec elle, parce qu’il avait très envie que ça se passe bien pour nous trois. Et moi, je préférais de le voir heureux que de le voir contrarié.

- Ça me fait plaisir qu’il soit content, mais…
il y avait quelque chose qui me dérangeait quand même, mais là aussi j’avais un peu peur de l’exprimer à haute voix et de passer une gamine, mais d’un autre côté, c’était légitime d’y croire non ? Mais je lui dirais la prochaine fois qu’elle m’embête.

Sasha avait raison. Ce n’était pas parce que j’étais obligée de me la coltiner que j’allais la laisser me piquer mon papa !!


- Dis pas de bêtises. Ton papa t’aime toi, tu es sa fille. L’autre cruche on s’en fiche, elle va pas vous séparer. Sinon, je la tape avec ma canne !

C’était un peu bête comme pensée, mais parfois Sasha, dans sa façon de voir les choses comme elle le pouvait, elle me faisait penser à maman. Elle était terre à terre pendant que j’imaginais tout le temps le pire parce que puisqu’il m’arrivait toujours des prunes à force… Est-ce que c’était la cause de son handicap qui la rendait comme ça ? Parfois je me disais que ça maturité aurait pu m’être utile…

- Oui et comme ça, on pourra se moquer d’elle toutes les deux ! souris-je parce qu’elle me remontait un peu le moral. Finalement, je lui dis complètement ce que j’avais sur le cœur, mais en fait, je voudrais bien qui la laisse tomber pour qu’il retourne avec maman. Je me serrai un peu plus contre elle. Comme avant. Il reviendra à la maison et comme ça quand toi tu viendras, tu pourras les voir tous les deux !

Je soupirai. J’avais bien une suggestion, mais…

- Tu n’aurais pas une idée de comment je pourrais les séparer ? soufflai-je en essayant de culpabiliser le moins possible. Ce n’était pas très gentil, mais Rebecca n’était pas très gentille non plus, donc je ne faisais rien de mal en fait ! Je veux juste qu’il se rende compte qu’il est plus heureux avec ma maman qu’avec elle…

Et j’allais tout faire pour !
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MessageSujet: Re: La violence engendre la violence... Mais la passivité aussi .Sasha. Terminé   La violence engendre la violence... Mais la passivité aussi .Sasha. Terminé Icon_minitimeVen 7 Déc - 20:58

Parfois, je me plaisais à croire que Casey et moi nous ressemblions physiquement, un peu comme des sœurs. Au Japon, je faisais forcément tâche et je n’avais jamais pu jouer à ce jeu que tout le monde adorait, prétendre que sa meilleure copine était notre sœur dans les magasins ou les transports en commun. Yuria était asiatique et moi j’étais anglaise. Alors que la Poufsouffle, je savais qu’elle était comme brune, avec de jolis boucles un peu comme moi –sauf que ma chevelure était plus épaisse. Après, elle m’avait dit qu’elle avait la peau plus foncé que la mienne, et les yeux noisette mais je continuais à me demander secrètement si on n’avait pas un peu le même nez et les mêmes joues parce que je les avais déjà touchés du bout des doigts et ça pouvait le faire ! Malheureusement, je n’avais pas une vision très juste de son physique parce qu’elle n’avait pas assez confiance en elle pour être objective. Elle ne se trouvait pas assez jolie, mais c’était un truc de filles de nos âges après tout, j’aurais aimé me faire ma propre opinion bien que pour moi, Casey était magnifique dans tous les cas. J’étais sûre qu’elle était, parce que sa personnalité parlait pour elle.

Est-ce que moi, j’avais des complexes ? C’était une question assez étrange. Dans mes souvenirs de gamines de neuf ans, j’étais plutôt jolie. Je trouvais que j’avais un ventre et des cuisses un peu trop en chair, mais j’aimais bien mon corps de manière générale, et mes yeux étaient plutôt chouettes. Mais cheveux, un peu impossible à coiffer et je pestais régulièrement contre eux. Mais à part ça, j’étais un peu petite pour me plaindre. Maintenant, je commençais à grandir et à rentrer dans ce que ma mère appelait « la puberté », cette notion un peu mythique par laquelle on passait visiblement tous sans jamais vraiment savoir à quoi s’attendre. Chez les filles, ça ne se manifestait pas d’une manière très agréable et même si je n’étais qu’au début de celle-ci je voyais déjà quelques transformations que je trouvais assez gênante et il fallait vraiment que je demande à Casey si elle mettait des soutiens gorges parce je n’en avais aucune idée et que tout ce domaine féminin m’échappait sérieusement. Et il n’y avait vraiment qu’avec elle que je pouvais parler de ce genre de choses un peu… Personnelle.

- Je suis un peu énervée qu’ils aient lu ma lettre… Mais tu vois, c’est toujours trop tard quand je réagis à chaque fois. Je ne vais pas leur courir après pour leur faire un croche-patte.. !

C’était bien là le principal problème de mon amie : elle était trop gentille. Je n’allais pas demander de changer ça bien sûr et puis, je n’avais pas un caractère de feu non plus moi mais… Bon, on n’était pas des jaunes et noires pour rien je crois. Mais si une de nos qualités étaient d’être modeste, on était aussi loyaux et c’était bien pour cela que je ne comptais pas Casey se laissait marcher sur les pieds par les autres ! Sauf que je ne voyais pas trop comment j’allais pouvoir réagir à ça mais au pire, ça ferait du changement pour elle et pour moi. Peut-être fallait-il qu’on fasse ça à deux, genre défi de copines, devenir aussi imposante que des Gryffondors… Ou… Des bébés lionceaux… Ou un chat…

- La prochaine fois, tu les frapperas avec moi ! Plaisantai-je en souriant.

Parce que oui je ne prévoyais pas de devenir violente tout de même ! Mais je préférais prendre le sujet à la rigolade parce que je ne voulais surtout pas que la Poufsouffle se mette à pleurer à cause de boulets comme ces mecs-là. Il y avait des sujets plus importants dans la vie, comme par exemple le papa de Casey et sa nouvelle copine qui visiblement, ne passait pas trop. J’étais triste pour elle mais contente qu’elle m’en parle, et j’étais toute prête à remplir mon devoir d’amie avec impatience ! Et le mieux, c’était que je n’avais même pas besoin de me forcer. J’avais l’impression que c’était naturel ce qui se construisait entre nous, je n’avais pas à réfléchir sur comment me comporter avec elle alors qu’avec tous les autres élèves j’avais… Quelques blocages. Mais j’avais mes raisons, forcément.

- Ça me fait plaisir qu’il soit content, mais… Mais je lui dirais la prochaine fois qu’elle m’embête.

Voilà ! J’eus un grand sourire, contente de voir qu’elle comprenne où je voulais en venir. Pas question qu’une blondasse vienne se mettre entre son père et elle-même si à mon avis, personne de censée ne ferait une telle chose. Casey était bien trop chouette.

- Oui et comme ça, on pourra se moquer d’elle toutes les deux ! Mais en fait, je voudrais bien qui la laisse tomber pour qu’il retourne avec maman. Comme avant. Il reviendra à la maison et comme ça quand toi tu viendras, tu pourras les voir tous les deux !

Ça me paraissait un peu difficile, mais je ne dis rien parce que je ne voulais pas faire de peine à mon amie. Est-ce que je devais de faux espoirs ? Est-ce qu’ils étaient vraiment faux ? Je ne connaissais pas ses parents, pas sa vie en détail… Réalisant ce cruel manque d’informations, je me fis la promesse de connaître par cœur Casey désormais, et sa vie dans les moindres détails pour être sûre de ne jamais dire de bêtises. C’était ce que faisaient les amies non ? Les meilleures amies ?...

- Tu n’aurais pas une idée de comment je pourrais les séparer ? Je veux juste qu’il se rende compte qu’il est plus heureux avec ma maman qu’avec elle…

Hum… Par contre, si on ne pouvait réunir les parents de Casey, on pouvait séparer son père de l’autre potiche. Parce qu’à attendre la Poufsouffle, elle avait l’air d’être assez insupportable, du genre poupée barbie un peu stupide et je comprenais que ce n’était pas une situation très agréable. Je réfléchis un instant, avant de répondre d’un air triomphant.

- On peut peut-être pas réunir tes parents, mais tu crois que ton père réagirait comment si le nez de l’affreuse double de volume ? Je suis sûre qu’il y a des potions pour faire ça qui seront plus discrètes qu'un sort ! Je me relevai et tendis ma main dans le vague, en direction de, je l’espérais, Casey. Viens, on va chercher à la bibliothèque !

Peut-être qu’on était sur le point de faire une bêtise ?... Mais après tout, nous étions tellement sages en général qu’on avait aussi le droit de faire quelques folies. Et moi, tant que je les faisais avec Casey, ça m’allait plutôt bien !

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MessageSujet: Re: La violence engendre la violence... Mais la passivité aussi .Sasha. Terminé   La violence engendre la violence... Mais la passivité aussi .Sasha. Terminé Icon_minitimeLun 10 Déc - 12:04

Pourtant, ça ne m’avait jamais paru si invraisemblable que ça. Maman m’avait expliqué que s’ils s’étaient séparés, avec papa, c’était parce que qu’ils se disputaient parce qu’ils étaient tout le temps en colère et qu’ils ne s’entendaient plus. La séparation que j’avais d’abord pensé temporaire avait ensuite été officielle lorsqu’ils avaient signé les papiers et au début j’avais cru que c’était bel et bien fini. Mais après tout… pourquoi pas ? Ils ne se voyaient que parce que j’étais au milieu et ils m’avaient toujours promis que ça se passerait bien parce qu’ils ne voulaient que je me sente rejetée ou quoi que ce soit d’autre, il y avait une fille dans mon école où les parents n’arrêtaient pas de se déchirer pour la maison, les enfants… Papa et maman ils avaient réussi à s’entendre sur tout, à faire des concessions, c’était juste que tout ça était à l’époque trop chaud et trop nouveau, mais maman n’était jamais retourné avec personne et je restais persuadée que la copine de papa n’était en vrai qu’un bouche trou, qu’inconsciemment il le savait, mais qu’il ne savait plus trop comment s’en débarrasser et qu’il attendait juste un petit coup de pouce. Ils n’étaient plus en colère l’un contre l’autre maintenant, ils se parlaient normalement, ils devaient juste se rendre compte que le mieux, c’était qu’ils se remettent ensemble pour qu’ils s’aiment comme avant comme au premier jour.

Donc ‘’Reb’’ ne pouvait pas rester. Elle prenait trop de place de toute façon, avec sa penderie immense à laquelle il ne fallait surtout pas toucher – elle avait beau faire sa bonne copine, j’étais sûre qu’elle allait se transformer en Godzilla ce personnage qui m’avait toujours fait un peu peur si je lui empruntais une de ses robes, elle m’avait bien dit que c’était, et même si je trouvais certaines très jolies, je ne voulais pas lui ressembler, surtout pas ! Mais pour une personne qui désirait tout partager avec moi, même là, il semblait qu’il y avait des limites… Elle devait partir, parce qu’elle était l’obstacle qui séparait papa et maman et que de toute façon, elle était bête. Par contre, papa ne devait pas trop savoir ce que j’avais en tête, parce qu’à mon avis, ça n’allait pas trop lui plaire, sur le coup en tout cas, parce qu’il savait lui aussi j’en étais sûre qu’en fait c’était ce qu’il attendait et que c’était la meilleure solution, mais je ne voulais pas trop me faire disputer à cause encore de cette fille comme ça avait été le cas cet été.

J’avais des idées, et je voulais les partager avec Sasha, parce que je lui faisais confiance et que je savais qu’elle n’irait pas le répéter surtout qu’à deux, on réfléchit mieux. Ca faisait du bien aussi de partager ses inquiétudes parce que quand maman était loin, je n’avais personne pour me plaindre de Rebecca.


- On peut peut-être pas réunir tes parents, mais tu crois que ton père réagirait comment si le nez de l’affreuse double de volume ? Je suis sûre qu’il y a des potions pour faire ça qui seront plus discrètes qu'un sort !

Si bien sûr que si ils s’aimaient encore, mais ils croyaient que ce n’était plus le cas, je devais juste les aider à s’en rendre compte, puisque j’étais le fruit de leur amour, non ? La proposition de Sasha me fit sourire quand même parce que je l’imaginais avec le visage tout déformé, et c’était trop drôle ! Mais…

- Le problème, c’est que je la vois seulement pendant les vacances, on a pas le droit d’utiliser nos baguettes, mais c’est pareil pour les potions, puisque c’est de la magie ? En fait, je ne savais pas trop, je voulais lui faire une farce, mais je n’étais pas assez téméraire pour enfreindre le règlement de Poudlard et me faire renvoyer, parce que j’aimais trop être ici pour retourner à ma vie ‘’normale’’

Il y avait autre chose aussi qui me faisait peur de me servir de la magie. D’habitude c’était les autres qui me poussaient, pas moi, donc je ne savais pas trop comment faire !! Enfin, c’était facile de pousser quelqu’un, mais je comment dire, j’allais culpabiliser et.. non elle devait s’en aller !

- Il faudrait que ce soit quelque chose de discret
, expliquai-je à Sasha comme si on était en train de monter le coup du siècle. Parce que papa n’aime pas trop la magie et si il remarque que je m’en suis servie sur elle, il ne va vraiment pas être content…

Cela nous limitait un peu, mais comme j’étais née moldu, on pouvait faire plein de trucs aussi qui ne nécessitait pas forcément l’utilisation de la magie, comme par exemple faire disparaître sa tasse préférée ou alors… Je me redressai un peu vivement toute contente de ce à qui je venais de penser.

- On pourrait essayer de trouver un sort qui fait rétrécir les paires de chaussures ! Comme ça, elle aura tout le temps mal aux pieds et elle ne comprendra pas pourquoi ! Et ça coûtera moins cher que d’acheter la même paire et de la remplacer par les anciennes… surtout que je n’avais pas trop d’argent que ça et que je préférais le garder quand même, mais c’était la solution de secours. Mais comment on pourra faire si on est en dehors de Poudlard ?

Quelle bête règle de ne pas pouvoir utiliser la magie !

- Je voudrais qu’elle montre son vrai visage pour que papa réalise qu’elle est juste idiote pour qu’il l’a fasse partir. Et pour ça, il n’y avait rien de mieux que de lui faire péter les plombs !

Je savais que ce soir en me couchant, j’allais un peu m’en vouloir alors que nous n’avions rien fait encore, mais tant pis, c’était vraiment parce que c’était ce qu’il fallait faire, et si pour ça il fallait faire des bêtises, on allait pas m’en vouloir de déroger un peu, si ?


- Viens, on va chercher à la bibliothèque !

Je pris la main qu’elle me tendit pour qu’elle m’aide à me relever autant que je faisais de même avec elle et cette pensée me fit plaisir : elle était mon appui autant que j’étais le sien. Je pris mes affaires ainsi que sa canne, parce comme je la tenais par la main, elle ne pouvait pas tomber. La vilaine belle-mère n’avait qu’à bien se tenir !!




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