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Twelve years ago [Hazel]

 
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 Twelve years ago [Hazel]

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Aidan O'Connelly


Aidan O'Connelly
Directeur de Poufsouffle et Surveillant de Poudlard
Directeur de Poufsouffle et Surveillant de Poudlard



Masculin
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Ami(e)s: Katie Jones.
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MessageSujet: Twelve years ago [Hazel]   Twelve years ago [Hazel] Icon_minitimeMer 16 Jan - 15:14

http://thehomeworld.net/wp-content/uploads/2011/05/chris_hemsworth.jpg



Le Bal de Noël. L’événement que les élèves attendaient toujours avec une telle impatience qu'il faisait parti de toutes leurs conversations, sans cesse, quelle robe, ôlàlààààà quel cavalier ?! Le brun ou le blond ? Le roux, l'auburn ? Ah non mais l'élu de mon cœur ne m'a pas encore demandé de l'accompagner, je ne peux pas accepter de sortir avec le deuxième élu de mon cœur, tu te rends compte... Bref, on en mangeait à toutes les sauces déjà des semaines avant le Grand Soir. Ce qui était bien c'est que les élèves jouaient le jeu : Bal après bal (de ce que j'en savais d'après mes souvenirs et les discussions de mes collègues qui eux aussi en parlaient à longueur de journées), ils suivaient les thèmes, les consignes (interdiction d'emmener de l'alcool excepté, certes...) à la lettre, et lorsqu'on les retrouvait au pied du grand escalier ou devant la Grande Salle, à attendre leur cavalier ou cavalière, ils avaient des étoiles dans les yeux, pire que dans les feuilletons à l'eau de rose que Maeve aimait bien regarder le dimanche. Ça me fit penser qu'elle aurait sans doute bien aimé tout ça elle, elle se serait émerveillée de tout et elle aurait eu les mêmes étoiles dans les yeux que lorsque je lui avais parlé de « mon don particulier », qui expliquait pourquoi non et non, je n'avais pas besoin de mes mains pour couper des légumes lorsque je n'étais pas au restaurant où j'avais travaillé. J'avais attendu un certain temps avant de le lui dire, peu avant qu'elle réalise qu'elle était enceinte en fait, et elle avait trouvé ça merveilleux le fait que notre fille puisse elle-aussi être pourvue de « ce don »...

Déjà lassé de cette soirée, je lançais mon mégot loin et entrait dans le Hall en claquant des dents. J'y retrouvais la même ambiance que quelques minutes auparavant, c'est à dire des cavaliers qui attendaient au pied de la porte, ils avaient d'ailleurs l'air aussi stressés que pour une séance chez le dentiste, c'était peut-être pour ça que la mâchoire de certains était crispée. Je soupirais en regardant les tenues : Se renseigner sur la tenue du cavalier, ça aurait sûrement été la première chose que Maeve aurait demandé à Aoife, même avant le contenu du buffet, les musiques de la soirée, et même le bon déroulement de la soirée, mais Maeve n'était plus là pour le faire, et si Aoife ne connaîtrait jamais ce que ça faisait d'aller à un bal de Poudlard, j'étais toujours là pour me torturer la cervelle à imaginer la robe qu'elle aurait porté, et si son cavalier aurait été à la hauteur de ma fille – Sans doute pas. Aoife était de ces petites filles déjà grandes qui savaient parfaitement ce qu'elles voulaient et qui ne changeaient pas d'avis dès lors qu'elles décidaient que c'était irrévocable. En grande section, elle avait décidé que son amoureux serait Sean, de sa classe, et Sean avait été au premier rang, avec ses parents, éprouvés, de l'enterrement d'Aoife. Il avait eu l'air de ne pas comprendre ce qui se passait et observait les alentours en se demandant sûrement où il se trouvait, alors que pour moi, des mangemorts auraient pu arriver en troupe que je n'aurais pu détacher les yeux de la tombe blanche, toute petite, de ma fille. Qu'aurait-elle dit si elle avait du se rendre à l'évidence de devoir aller au bal sans Sean, qui était, de toute évidence, un moldu ? Passant ma main dans mes cheveux dans l'espoir d'y chasser les idées noires, je n'y parvins pas puisque mes pensées se dirigèrent vers Hazel. Autant dire que ce n'était pas une bonne idée.

La Grande Salle était déjà pleine d'élèves qui dansaient, batifolaient, mangeaient, buvaient, toujours avec ces étoiles persistantes dans les yeux à vous en donner la nausée. Je regardais un peu autour de moi, avec la plus grande des indifférences. C'était le début de la soirée, et il se passait déjà des tas d'aventures dans la vie de ces adolescents innocents – pour la plupart. Je vis même un ou deux trios se disputer une fille, cette dernière ayant le visage inquiet mais qui, je n'en doutais pas, était ravie à l'intérieur d'elle. Je soupirais. Mon premier bal à Poudlard était loin et des brides me revenaient tels de lointain souvenir d'un temps révolu. J'étais bien loin du pré-adolescent que j'avais été, même si je gardais beaucoup de points communs avec lui. Ma vie n'avait eu aucun sens, les jours passaient en se ressemblant, et même si lorsque ma fille était née ça n'avait plus vraiment été le cas, j'avais l'impression d'être revenu à ce temps là depuis sa mort, jusqu'à retrouver Hazel. Je ne l'avais plus vu assez longtemps pour lui adresser la parole depuis notre aventure dans mon bureau, qui datait de pas moins de deux semaines, mais elle était toujours là, derrière moi, à épier mes moindres gestes, prête à les corriger dès l'instant où je ferais quelque chose qui la mettrait en danger. Tu parles, j'avais que ça à faire. J'avais échoué dans ma quête de protéger ma fille depuis sa naissance jusqu'à ma mort, et j'avais l'impression de devoir en payer de ma vie à chaque instant avec justification. C'était véritablement sa naissance qui m'avait donné le goût de me lever chaque matin après la perte d'Hazel, et ça aurait été plus simple de ne plus le faire après son décès, mais voilà, Hazel était toujours là où il ne fallait pas qu'elle soit, là pour m'interdire ce qui aurait presque été un plaisir.

Je saisissais une coupe de champagne pour oublier ces rires, ces sourires, ces robes qui ressemblaient tant à mon enfant, et je me dis que décidément, je n'avais pas évolué tant que ça. J'aperçus Katie Jones au loin, et avec l'ombre d'un sourire, j'allais lui offrir un verre à elle aussi, et entamais une conversation qui se limitait toujours au bal parce que c'était d'actualité et qu'on pouvait bien se réjouir de cette « réussite », lorsqu'elle arriva enfin...
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Hazel Woodley


Hazel Woodley
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MessageSujet: Re: Twelve years ago [Hazel]   Twelve years ago [Hazel] Icon_minitimeJeu 24 Jan - 14:34

Spoiler:

L'excitation du bal qui était allée grandissante ces derniers jours entre les murs du château avait accrue la mauvaise humeur d'Hazel, qui n'avait trouvé comme manière de s'en débarrasser que de distribuer des retenues à tout va, sport qu'elle pratiquait régulièrement et dans lequel elle excellait. Le plus jubilatoire était de priver les jeunes filles de sortie à Pré-au-Lard les week-end ; Hazel se délectait de voir leurs mines devenir toutes pâles comme si on leur avait annoncé la mort de quelqu'un. Car Pré-au-Lard était le moyen pour les retardataires de trouver leurs derniers accessoires pour le bal, ou même leurs robes si elles ne s'y étaient pas prises plus tôt, ce qui rendait particulièrement heureuse la directrice de Serpentard. Mais toute cette agitation la poussait également dans ses retranchements, car elle n'aimait pas être contrainte d'évoluer au milieu des imbéciles d'élèves tous plus joyeux les uns que les autres avec l'arrivée du bal et des vacances : c'était comme si ils avaient été porteurs d'une maladie qu'elle craignait d'attraper elle aussi. Pour contrebalancer leur stupidité et leurs niaiseries, elle avait corsé ses cours, les rendant plus difficiles à suivre, plus éprouvants que jamais, tout comme elle les avait inondés de devoirs pour la rentrée et pour les derniers jours de cours, restant totalement sourde à leurs plaintes et leurs pleurnicheries. Si elle ne pouvait pas se venger à l'aide de châtiments corporels - d'autant plus qu'elle devait faire attention maintenant - il y avait au moins cela qui lui était possible, et elle ne s'en gênait pas.

Quand Sara Wayland, la veille du bal, lui demanda d'aller effectuer quelques sortilèges plutôt complexes pour ce qui était de la lumière dorée et brillante qui devait flotter dans la salle comme un halo, et de la fausse neige, etc, Hazel comprit parfaitement que Wayland aurait pu exécuter elle-même ces sortilèges mais qu'elle avait déguisé une menace derrière tout cela. Hazel hésita : elle n'avait à vrai dire pas de temps à perdre pour ce genre de bêtises, d'autant plus qu'en ce moment elle était sur une piste au milieu de ses travaux de recherche qui lui paraissait si intéressante et surtout, jamais étudiée, qu'elle ne parvenait pas à la lâcher et veillait jusqu'à des heures avancées de la nuit au milieu de ses grimoires et de ses parchemins. Mais encore une fois, sa place à Poudlard était pour l'instant trop importante, lui permettait de travailler en toute tranquillité, pour qu'elle la perde, alors elle obéit aux ordres de la directrice, non sans en être fortement ennuyée. Pour la peine, lorsqu'elle croisa deux petits Serdaigle de première année, elle les plaqua contre le mur à l'aide de sa baguette magique et leur colla une retenue car leurs uniformes n'étaient pas bien repassés. Elle aimait cependant effectuer de beaux et complexes sortilèges, et une fois dans la salle, elle mit de côté le fait qu'elle faisait cela pour le bal et Wayland, et s'amusa à en faire même plus que ce qu'on lui avait demandé. Elle réussit tout particulièrement l'un des Charmes qui fit émaner une douce lumière dorée, brillante, du plafond, qui semblait tomber vers le sol en petites volutes lumineuses. Tout était prêt : les professeurs s'étaient acharnés, comme chaque année, et tout cela, pour quoi? Pour que ces petits imbéciles, dans leurs tenues qui n'étaient pas de leurs âges, viennent roucouler dans les bras des autres, viennent boire de trop grande quantité d'alcools, afin de venir ivres avant la fin de soirée, comme les enfants sans expérience qu'ils étaient.

Elle avait hésité à s'y rendre, mais finalement, elle avait décidé que... Oui. Aidan n'y était sans doute pas pour rien - elle voulait l'éblouir tout en lui rappelant qu'il ne l'aurait jamais plus, juste pour le plaisir de lui faire payer parce qu'elle avait cédé la dernière fois - mais elle savait aussi qu'elle devait au moins y faire une apparition, et accomplir quelques temps son rôle de professeur. Comme la perspective de mettre des retenues à tous les élèves qui désobéiraient à l'interdiction de boire de l'alcool parce qu'ils étaient jeunes lui faisant plutôt plaisir, finalement, ce n'était pas uniquement un calvaire de s'y rendre.

Héritées de toutes les soirées mondaines que son père avait donné, il y avait dans son armoire un lot de robes de soirée, qu'elle mettait peu puisqu'elle n'en avait pas l'occasion à Poudlard, et qu'elle avait passé ses dernières vacances à voyager et à travailler plutôt que de rentrer dans le manoir Woodley. Elle ne mit pas longtemps à choisir celle qu'elle allait porter ce soir, ainsi que les chaussures. La robe était moulante, longue, et se terminait en une légère traîne qui flottait derrière elle ; la matière fluide du tissu semblait être faite d'eau argentée, et donnait au tissu à motif une couleur de lune. Dans le dos, l'immense décolleté sublimait la silhouette d'Hazel, bien équilibrée et plutôt plantureuse où il le fallait. Elle enfila des chaussures à talons immense, gris foncé, puis elle se coiffa et se maquilla à l'aide de sa baguette, relevant ses cheveux sombres et épais dans une coiffure déstructurée avec soin et souligna son regard de noir charbon, ses lèvres de rouge sombre.

C'était un bal masqué mais elle n'avait pas de masque sous le main et qui plus est se fichait absolument de ce genre de détails ; au contraire, le fait qu'elle n'en porte pas montrait clairement le peu d'égards qu'elle avait pour le bal. Sans plus attendre, puisque l'heure était déjà bien avancée, elle se rendit en salle de bal, et les couloirs étaient déserts, car tous ces petits idiots devaient déjà être en train de roucouler au rythme d'une musique de sauvages. Les adolescents manquent bien d'originalité, hélas.

Dans la salle, elle scruta la foule du regard, s'attardant sur chaque détail. Merlin, qu'ils étaient ridicules! Sara Wayland avait-elle confondu bal avec mariage? Pourtant, son mari n'était plus de ce monde, qu'espérait-elle franchement? Séduire l'un des camarades de sa fille? En parlant de celle-ci, la robe qu'elle portait et la danse qu'elle menait avec Stephen Fray, costumé comme un clown de cirque, relevait presque de l'indécence. Oh, et la Serdaigle, voyons quel était son nom... Ruby Standiford, elle avait visiblement délaissé son effroyable chagrin pour venir danser tout de même, mais tiens, pourquoi cette robe, et pas une jolie petite robe rose?... Oh, qu'ils étaient usant. Les deux abrutis de Gryffondor, toujours ensemble. Et les Serpentard... Winter avait du confondre bal de Poudlard avec french can-can... Quand à Kasperek, le choix de son cavalier était des plus douteux, mais Hazel ne s'en étonnait même pas : ils étaient plus bêtes les uns que les autres. Même histoire pour Salisbury, ou Liechtenstein : à croire que le besoin de procréer des bâtards avec d'autres maisons était plus fort que tout, même que l'honneur. Toutefois, le coup de grâce fut quand deux Serdaigle dont elle avait oublié les noms parce qu'ils étaient aussi transparents l'un que l'autre passèrent devant elle, et que la guimauve qui les enveloppait était si écœurante qu'elle poussa un soupir de dégoût et se pinça le nez, les bousculant pour les dépasser et s'éloigner de cet affreux spectacle.

Un autre spectacle apparut devant elle, et loin de la dégoûter, il excita en elle toute la rage et la colère qui faisait partie d'elle, à chaque instant : elle sourie d'une façon si particulière que la cruauté qui se masquait derrière ses lèvres rouges faisait froid dans le dos. En quelques pas elle fut près d'eux, plantant son regard brûlant sur la personne insignifiante qu'était Katie Jones.

- Je vous suggère de dégager, sinon je colle tous les abrutis de votre maison qui sont en train de boire "en cachette" à la buvette. Faites un peu votre travail, Jones, voyons, se moqua-t-elle, avant de lui envoyer un coup d'épaule bien senti pour que la directrice de Serdaigle aille voir ailleurs.

Juste en face d'elle, Aidan était là, joliment habillé il fallait bien le reconnaître ; Aidan avec qui elle avait à peine échangé quelques mots depuis leur petite... aventure.

- Eh bien, tu as perdu ta langue, tes bonnes manières sont restées en Irlande... Ou tu as trop peur de m'inviter à danser?

Elle s'était légèrement penchée vers lui pour lui murmurer ces derniers mots à l'oreille, s'arrêtant juste au moment où ses lèvres frôlèrent le lobe qu'elle avait tant de fois mordu.
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