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You shook me all night long (E.M.)

 
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 You shook me all night long (E.M.)

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Tess Tennant


Tess Tennant
Élève de 2ème année



Féminin
Nombre de messages : 158
Localisation : Non mais alors je t'explique, mec, y'a un truc ça s'appelle les jambes, c'est nouveau ça vient de sortir, et ça permet de se DÉPLACER ! Je sais, je sais. Truc de fou.
Date d'inscription : 21/04/2012

Feuille de personnage
Particularités: Je mets mes cheveux aux enchères sur E-Bay. […] C'était une blague.
Ami(e)s: Juste “amis”, sans les parenthèses… Ah ! Et Seb aussi.
Âme soeur: Ton père.

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MessageSujet: You shook me all night long (E.M.)   You shook me all night long (E.M.) Icon_minitimeDim 30 Déc - 23:41

Quand toute votre famille est allée à Poudlard, il y a deux trucs dont vous avez forcément entendu parler. La première, c'est le troll que vous êtes censé affronter le premier jour d'école – ça c'est un truc faux qu'on raconte pour faire flipper les jeunes, parce que c'est si marrant, ha-ha-ha. La deuxième, et ça c'est vrai : c'est Le Bal De Noël. Avec toutes les majuscules, ouais, parce que c'est épique à ce point selon l'avis de chacun. Pour vous dire, là-dessus tout le monde s'entendait dans ma famille – genre, même Chuck et ma grand-mère n'auraient pas pu se disputer sur ce point. Quoique. Disons qu'ils ne se seraient pas disputés sur le fait que, Le Bal De Noël, c'était carrément trop génial, hihihi. (Par contre, le “pourquoi il est génial”…) Pour Chuck, je le savais depuis longtemps, Le Bal De Noël, c'était l'occasion de : mater les meufs en robes de bonasse, boire comme un trou, danser coller-serrer avec des meufs à moitié à poil, etc. En plus, y'avait toujours des tas de surprises fun, à Le Bal De Noël, organisées par nos professeurs qui sont comme on sait grave funny (surtout Woodley). Genre, cette année, Le Bal De Noël était devenu Le Bal Masqué De Noël. Nuance.

… Bon, mon enthousiasme n'est pas flagrant, pas vrai ?

En fait je m'en carrais un peu le cul royal, moi, de Le Bal De Noël. On m'avait rabattu les oreilles là-dessus depuis que mes oreilles avaient commencé à se former dans le ventre de ma mère. Oui parce qu'en plus mes parents s'étaient embrassés pour la première fois à ce fichu bal. Tellement romantique, hein ? Pas vraiment en fait : pour la petite histoire, ma daronne lui a sauvagement sauté dessus à travers la table du buffet après qu'il ait baissé la jupe de sa robe devant tout le monde. Vous croyez qu'on peut avoir une enfance stable quand Nick Quasi-Sans-Tête vient solennellement vous jurer qu'il se souviendra éternellement de la couleur du string de votre mère ? Bref, ils se sont retrouvés dans les patacitrouilles et comme ils étaient complètement bourrés ils ont commencé à faire, enfin vous savez, crac-crac-boom-boom, jusqu'à ce qu'un prof vienne les séparer (ceci n'est fort heureusement pas l'histoire de ma conception, rassurez-vous). Suite à quoi, une journée de cours exceptionnelle a été banalisée pour permettre aux professeurs de parler d'éducation sexuelle avec les élèves. Enfin… c'est ce que dit la légende.

Ah, sacré bal… Même Chuck se mettait à piailler d'extase comme une fillette de cinq ans devant son premier poney quand il en parlait. Plutôt flippant, ça.

L'an dernier, la plupart des filles de notre dortoir n'y étaient pas allées, parce que voilà, on était en première année, et bon, faire comme si on le vivait très bien d'être séparés de ses parents par des centaine de kilomètres ça va bien cinq minutes, mais là Noël, faut pas déconner non plus. Donc moi j'étais rentrée à la maison comme tout le monde ou presque (j'avais hésité cela dit, mais mes vieux me manquaient quand même), et j'avais loupé Le Bal De Noël. Et pour tout vous dire, ça m'avait pas vraiment fendu le cœur ; parce que pavaner en robe du soir à onze ans, eh bien je vais vous surprendre mais, je trouvais ça malsain !… Non je dèc', en fait c'est surtout que les robes de princesse ça me faisait kiffer moyen.

Mais l'eau avait coulé sous les ponts depuis. J'avais réussi l'exploit de porter une robe pour la fête champêtre, même si ça ne s'était pas très bien fini pour la robe en question, et mine de rien… j'avais trouvé l'expérience marrante. Parce que ça étonnait les gens de me voir comme ça. Et moi ça me faisait mourir de rire de voir leurs têtes ! La tronche que tirait Seb – avant qu'on se dispute – franchement, ça n'avait pas de prix, et j'avoue que ça m'aurait bien plu de la revoir. (Même si, soit dit en passant, c'était pas bien compliqué de le surprendre, le pauvre garçon.)

J'avais prévu de remettre la robe jaune, que ma mère avait réussi à récupérer à mon retour de vacances. Sauf que j'avais eu le malheur d'en parler à Isobel. Je vous laisse imaginer sa réaction (« QUOIIIIIIIIIIIIIIIIII ??!!!!!!!!!!!! »). Je lui avais donc expliqué qu'elle était bien gentille, mais que j'avais pas vraiment les moyens ; déjà qu'il fallait que je m'achète un masque, et des chaussures parce que non, je n'avais même pas une paire de ballerines (pour faire quoi, des claquettes ?), bref moi une robe j'étais pas contre mais j'allais pas magiquement la sortir de mon cul quoi. Vous avez une idée de combien ça coûte, une robe de bal, même en solde chez Gaichiffon ? C'est du délire. Mais Isobel n'avait pas lâché le morceau – je devais le reconnaître, cette fille n'était pas à Gryffondor pour rien, quand elle tenait un truc impossible de s'en débarrasser. Elle devait aussi avoir un certain goût pour les causes perdues, parce qu'en matière de fringues, croyez-moi, j'en étais une.

Il se trouve que j'avais en fait un peu d'argent de côté… De l'argent Moldu. Mrs Beattie n'avait pas d'enfants, pas de famille à part son neveu qui venait la voir de temps à autre – sa sœur était décédée et avait divorcé longtemps avant cela. Ça avait paru logique à tout le monde de voir mon nom apparaître sur le testament. Tout le monde sauf moi, parce que, ahem… ce n'était pas une pensée qui m'avait traversé l'esprit, si vous voulez. Peut-être qu'elle en avait parlé à mes parents ? Je n'avais pas posé la question. Tout ce qui m'importait à vrai dire c'était de récupérer Waldo. Je ne sais pas ce qui arrive aux animaux de compagnie quand leur propriétaire est décédé, mais un perroquet ne risquait de s'en sortir en Ecosse si on le relâchait dans la nature. Il était vieux Waldo, et complètement cinglé ; sans Mrs Beattie, il s'était d'abord laissé dépérir, alors mes parents avaient accepté que je l'emmène à Poudlard. Bizarrement, l'air d'ici semblait lui faire du bien : bien sûr il faisait légèrement tâche au milieu des hiboux, il continuait de miauler, et il y avait toujours ces moments où il pétait les plombs et venait s'assommer contre la fenêtre de mon dortoir ; mais dans l'ensemble, je le trouvais en forme.

Isobel le trouvait hilarant – une des raisons qui la rendait plus sympathique à mon égard, je suppose. Avec l'appui de Seb, elle m'avait ordonné de réclamer un peu d'argent à mes parents, parce que c'était Le Bal De Noël, qu'il me fallait une robe, et merde, si j'y tenais tant je pourrais toujours les rembourser plus tard. Elle avait été tellement convaincante que j'avais fini par envoyer cette putain de lettre – sauf que j'avais préciser que je voulais l'argent de Mrs Beattie, pas le leur. Après tout, elle aurait été heureuse que j'en profite, pas vrai ? J'essayais d'ignorer mes scrupules par rapport à cette histoire, mais en fait cet argent me dégoûtait un peu. J'aurais préféré ne jamais en entendre parler.

Et donc – c'est là que vous allez rire – j'étais allée faire du shopping (du shopping ? OUI) et j'avais fait des essayages – mais pas trop quand même, parce que c'était foutrement bizarre. Isobel avait tenu à m'accompagner et parlé de mode pendant des heures jusqu'à ce que je menace de la noyer dans le lac si elle prononçait encore une fois le mot « mousseline ». Rien à battre de sa mousseline, moi je voulais quelque chose de simple et marrant. J'avais fini par dénicher un truc. Et je dois avouer que… c'était mon premier “coup de cœur vestimentaire” (dixit Isobel). Genre, je voulais cette robe comme je n'avais jamais rien voulu avant de ma vie, parce que, je ne sais même pas ! Parce que la matière était toute brillante et glissante peut-être ? Ou parce que la couleur me faisait triper – vert ultra-flashy, ça claquait un max – ou peut-être parce qu'en la voyant deux filles qui faisaient aussi leurs achats pour le bal en même temps que nous, m'avait regardée comme si j'étais folle de vouloir la prendre. Bon, je reconnais que le coup du bustier m'avait un peu refroidie (vu que j'avais pas grand-chose pour retenir tout ça, si vous voyez ce que je veux dire), mais la vendeuse m'avait assurée que toutes les robes étaient ensorcelées pour tenir en place. Tant mieux, parce que ce serait con de se retrouver à poil au milieu de Le Bal De Noël (même si apparemment c'était de famille).

Et sinon, pour le masque, au final j'avais pris un bandeau noir tout con à la Zorro. Le but c'était pas non plus de me cacher – sinon à la place de ma robe vert fluo j'aurais plutôt pris une perruque, hein. Pour les pompes, Isobel m'avait fait découvrir les talons ; contre mon gré à la base, puisqu'elle m'avait menti en me jurant que c'était obligatoire. Après avoir poussé une gueulante dans le dortoir, je m'étais résolue à apprendre à marcher avec ces… trucs, puisque je n'avais pas le choix (je n'allais pas me repayer une paire de ballerines en plus), et croyez-moi ou pas : je kiffais. Etonnant, hein, pour une fille qui aime le skate et grimper aux arbres ! Eh ben je vais vous dire : ok, ça tuait les pieds, mais justement ; c'était un peu le gros défi de ma vie. Il fallait que j'ai l'air à l'aise dessus, c'était une obsession. Tess VS Talons : LE COMBAT. A partir du moment où j'avais acheté ces chaussures, marcher avec était devenu une espèce de drogue dure – plus exactement : apprendre à marcher avec le plus vite possible. C'est fou ce que le temps passe vite quand on s'amuse à faire la course en talons dans les escaliers. Non mais sans blague, ça devrait être un sport national. En plus, il y avait des avantages : ça grandissait (moi qui me trouvais trop petite, j'étais servie), et ça pouvait devenir une arme redoutable si on savait les manier correctement, en terme de coup de pied. Pour l'instant j'avais des compensées, mais attendez que je passe aux talons-aiguilles… Bon, vu comment je me cassais souvent la gueule ce ne serait pas demain la veille. Mais un jour, j'allais grimper aux arbres avec ces merdes, et faire des figures de skate acrobatique impossibles – et ce jour là je serais une star.

Parfaitement.

La suite logique dont je devrais parler c'est : le cavalier. (Ben oui, on en est aux accessoires.) Sauf qu'avoir ou pas un cavalier… c'était vraiment le dernier de mes soucis. Je veux dire, je n'y avais même pas penser. En toute franchise, je croyais que personne de notre année n'aurait de cavalier ou de cavalière, parce qu'à part deux trois illuminés, on ne se mettait pas en couple à notre âge. Mais les filles avaient l'air de s'être quand même plus ou moins arrangés avec les mecs, histoire de faire comme les grands jusqu'au bout. Pour ne pas faire trop tâche, je m'étais dit en haussant les épaules que j'irais avec Seb. Mais alors que j'allais lui poser la question, il m'avait devancée – en m'apprenant qu'il y allait avec Daphne.

… Ouais. Cette même Daphne qui l'avait rembarré un nombre incalculable de fois, se moquait de lui avec ses potes de Serpentard quand il essayait d'être gentil avec elle, et le prenait plus généralement pour le dernier des cons. Et il allait au bal avec elle ?!… quoi ?… Jalouse ?? Moi ?! Non mais, pfff !! S'il vous plaît, un peu de sérieux. Seb, quoi. Non, je sais ce dont ça a l'air, mais c'était juste mon pote, sincèrement. D'ailleurs, c'est bien pour ça que je m'inquiétais pour lui. C'était quoi son plan à cette sale garce ? Lui dire ok pour le laisser tomber au dernier moment et le faire passer pour un abruti, pour changer ? Lui donner de faux espoirs pour mieux le décevoir après ?

C'est marrant comme on ment facilement à ses vieux pour des conneries, mais mentir à ses amis avec le sourire sur le fait qu'on est vraiment ravi pour eux, ça c'est une autre histoire.

Bref. J'avais pas de cavalier. Ça me dérangeait pas.
… Bon, ok, j'avais les boules et j'aurais accepté l'invitation de n'importe qui, plutôt que d'y aller seule. Même Luke, ce gros boulet. Non, surtout Luke – ça lui aurait fait les pieds à Seb, tiens !… Oh mon dieu. Ça y'est, je n'avais plus d'honneur, j'étais… j'étais une fille !!! J'avais vendu mon âme en me payant cette robe, voilà pourquoi le prix était si bas – non, attendez ! Les talons m'avaient transformée, c'était ça, forcément, ils avaient dû m'empoisonner le cerveau, il n'y avait pas d'autre explication, le gouvernement nous transformait en quiches via la voûte plantaire, je savais que c'était trop bon pour être innocent !!!…

… Et là Etienne était arrivé en mode, eh salut, t'as un cavalier ?
Moi : bah non, lol (fille ici), et toi ?
Lui (tout content) : non. On y va ensemble ?
Moi (saisissant ma chance) : ouais. Cool.
Lui : cool.
Moi : cool.
Lui : cool.
Moi : on devrait arrêter de dire cool.
Lui : … ok.

Dites, c'est moi où il y a quelque chose de franchement pas normal dans le fait que Seb Hansen aie une cavalière, et pas Etienne le Français ? Sérieusement, j'étais quand même surprise, j'aurais cru qu'il irait avec Maxime ou avec Alexis, ce genre de dragon quoi. Pas qu'il aurait besoin de demander à une fille de mon genre (croyez-le ou pas mais j'étais relativement tranquille, comparée au reste de mon dortoir). Quoiqu'il en soit, j'aurais pu tomber plus bas – largement – parce que parmi les mecs de notre année à Gryffondor, après Seb, Etienne était celui avec qui je m'entendais le mieux. Seb était un peu la bonne poire (ou bonne pomme si vous voulez) de service, alors j'avais toujours cet espèce d'instinct protecteur vis à vis de lui ; je supportais mal qu'il se fasse chahuter, que ce soit gentiment par les Gryffondor ou plus brutalement par ces cons de serpents. Je n'avais jamais eu l'occasion d'agir comme ça avec qui que ce soit ; d'habitude, c'était mes cousins qui me faisaient le coup de la poule couveuse. D'ailleurs, je ne leur avais pas exactement annoncé que j'allais au bal à ces deux là, encore moins que j'y allais avec un mec. Comme je l'ai dit, j'aimais bien Etienne : j'aurais été triste de le voir mourir si jeune.

Etienne, contrairement à Seb, ne se laissait pas marcher sur les pieds ; mais il y parvenait sans écraser les autres, et pour ça, il forçait le respect. Ce devait être ça qu'ils appelaient “la classe à la française”. Il était juste vraiment sympa et drôle, et naturel, ce qui faisait un agréable changement quand on se coltinait, au hasard, Garett – oh mon dieu ce gars était louuuurd ! – et en plus c'était le meilleur pote de Seb, donc ça m'arrangeait pas mal. Ben oui, son pire ennemi ou son bestouh, ça l'emmerderait forcément dans un cas comme dans l'autre. Je ne cherchais pas à le rendre jaloux, juste à lui renvoyer l'ascenseur. C'est vrai quoi, il avait pensé à moi une seconde en disant oui à Daphne ? Ça se faisait pas ! Je ne lui avais rien dit pour l'instant, mais maintenant c'était l'heure, et les garçons nous attendaient dans la salle commune, et je me sentais brusquement un peu nerveuse parce qu'en fait ma robe avait un peu la même couleur que les bandes réfléchissantes sur les gilets de sécurité qu'on enfile quand on a un accident de la route. Oups. Et si je lui écrabouillais les pieds avec mes nouvelles chaussures ? Au moins je ne laisserais pas de trace, elles n'avaient pas quitté le dortoir. ARRGHH, j'allais devenir folle !! Ça y'était, l'heure fatidique avait sonné.

Bon, j'en avais trop marre : je décidai de descendre avant les autres filles. Les garçons attendaient déjà dans la salle commune – forcément, ils mettaient moins de temps à se préparer ces bâtards ! C'est hallucinant tous les efforts qu'il faut fournir pour être jolie selon certaines ! Bon sang, moi j'avais juste attaché mes cheveux en queue de cheval et c'était déjà un effort. J'étais quand même contente d'avoir un masque, au cas où je me mettrais à rougir comme une écrevisse. Avec mes cheveux c'était toujours la grande classe.

– … Salut ! fis-je à Etienne en arrivant près de lui et ses potes (dont le fameux Luke), avec un petit signe de la main et un sourire crispé.

(Awkward.)

Je remarquai alors que Luke, bien à l'abri derrière son masque, était en train de mater mes jambes bien comme il fallait. D'abord choquée (c'était bien la première fois qu'un truc pareil m'arrivait !!) je me retournai dans tous les sens pour vérifier que Chuck n'était pas dans le coin. Ouf, pas de soucis, il devait déjà être parti : je pouvais gueuler si ça me chantait.

– Te gêne pas surtout ! lançai-je à l'effronté, croisant les bras.

Comme je l'ai dit, les talons… très pratique pour frapper là où ça fait mal. Je me préparais déjà.
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Étienne Morel


Étienne Morel
Élève de 2ème année



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Âme soeur: Parce que lutter contre des démones et des dragonnes, ça va bien cinq minutes... SEBASTIAN HANSEN MY HEART IS YOURS ! (...mais en vrai j'aime les filles, hein, ne vous méprenez pas)

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MessageSujet: Re: You shook me all night long (E.M.)   You shook me all night long (E.M.) Icon_minitimeDim 13 Jan - 2:43

    Spoiler:



Franchement, en toute honnêteté... ça m'est égal. J'abandonne définitivement – d'accord, je me dis ça à chaque fois qu'une merdouille m'arrive et vient chambouler mes plans établis de manière réfléchie et non précipitée qui auraient du mener à un succès certain. Mais c'était injuste, comme à chaque fois – prenez le mec qui fait tout à l'arrache et celui qui s'applique, il y a 50% de chance que les résultats du premier soient plus concluants, parce que ça marchait comme ça, la vie, apparemment : à la chance. Et pour le coup, je n'en avais pas eu. Peut-être même qu'elle ne m'avait jamais accompagné, celle-là, et que j'étais placé sous la mauvaise étoile, comme le disait cette si jolie expression des plus romantiques.

Pourtant, au départ, tout s'était déroulé pour le mieux : j'avais été dans les premiers à trouver une cavalière, mais ça... ça, personne ne l'a su. Une fille blonde très mignonne de deuxième année à Gryffondor était venue me trouver alors que je revenais de la Volière, le matin même de l'annonce du bal, pour me demander si elle pouvait être ma cavalière – c'était plutôt original de faire les choses dans ce sens là, mais cette audace m'avait plu et j'avais accepté, bêtement, parce qu'elle était jolie, que ses cheveux blonds m'hypnotisaient, ainsi que ses yeux bleus, qu'elle m'avait semblé charmante et agréable, et bref, la faiblesse masculine, c'est une chose qui arrive de temps en temps. Bon. Voilà. Et puis, du coup, j'étais plutôt content de pouvoir clamer haut et fort quand on me le demanderait que j'avais trouvé une cavalière bien avant Luke, dès de le départ, victime de mon terrible succès – je plaisante, évidemment, même si j'ai appris par la suite de la bouche de la concernée qu'elle avait porté son choix sur moi parce qu'elle m'avait repéré plusieurs fois dans la salle commune et qu'elle me trouvait fort mignon, ce qui, compliment aussi plaisait soit-il, ne fût pas suffisant pour digérer l'amertume. Car, oui, si l'histoire s'était arrêtée là, ce récit aurait été des plus heureux, ce qui n'est évidemment pas le cas, sinon, il n'y aurait rien eu à raconter – mais peut-être aurais-je préféré pour une fois être inintéressant mais heureux. Je veux dire, pas le bonheur ultime de la vie que chacun recherche, mais être simplement satisfait des événements qui se goupillent bien et s'appréhendent sans aucune onde négative dans l'esprit. Le soir même, dans la salle commune, alors que j'attendais patiemment que le bal entre dans la discussion que j'avais avec les mecs de la bande, Joanna – c'était son nom – me prit à part pour me confesser qu'elle avait finalement changé d'avis et me renouvela sa demande dans le sens inverse : veux-tu bien ne plus être mon cavalier pour le bal de Noël ? ...Par la force étrange de son regard et de ses traits et de ses cheveux blonds que j'avais envie de sentir sous mes doigts, je répondis bêtement par l'affirmative ; elle m'adressa ensuite un sourire qui m'empêcha d'éprouver envers elle la moindre contrariété et m'expliqua qu'elle m'avait fait cette proposition dans l'espoir de rendre jaloux son petit-ami, un garçon de quatrième année que je ne connaissais pas et pour qui j'étais « un petit mec plutôt cool et beau gosse malgré son obsession zarbi avec les moutons et sa pauvre tête de flan », d'où le choix de Joanna, avant de me jeter comme une une bouse de dragon victime de diarrhée – pardon, ce n'est pas très classe. Finalement, son stratagème avait fonctionné, et ils tombèrent apparemment dans les bras l'un de l'autre, faisant de moi le pion de l’échiquier à envoyer valser hors du plateau de jeu. Seb m'avait alors prévenu que la fille à qui je venais d'adresser la parole – je pressentais qu'il il m'observait toujours du coin de l'oeil, et, eh bien, je n'avais pas grand chose à dire à ce sujet car je faisais inconsciemment de même, car nous avions développé un instinct fraternel et protecteur l'un envers l'autre, surtout concernant les filles – était sans doute une vélane ou une demi-vélane ou un quart-de vélane, enfin bref, une fraction de vélane, que son sang contenait donc des gênes de vélane, et il m'expliqua rapidement ses particularités.

Ah, oui, d'accord... Cette théorie expliquait pourquoi je n'avais pas pu me défendre au lieu de confirmer passivement ses paroles – ...dans l'hypothèse où je me serais défendu – mais je lui répondis en haussant les épaules que je ne l'avais même pas remarqué et qu'elle souhaitait seulement vérifier que le devoir de métamorphose avait bien été déplacé d'une semaine. J'ignorais si il allait véritablement mordre à l'hameçon, mais il y avait un sorte de respect mutuel dans notre amitié qui nous empêchait de trop nous introduire dans la vie de l'autre et nous faisait accepter ses choix et parfois son désir de ne pas dire la vérité, toute la vérité.

...Par exemple, je n'avais pas levé les yeux au ciel d'exaspération, ni tapé ma tête contre le mur, ni jeté Seb par la fenêtre quand il m'avait annoncé qu'il irait au bal avec Daphne Kasperek, la vert et bronze qui lui donnait beaucoup de fil à retordre – tellement, en fait, que je l'avais du coup idéalisé en tant que le prototype de la femme malsaine et manipulatrice, par conséquent, une garce, mais c'était un terme violent que je redoutais d'utiliser, évidemment devant Seb, mais même dans mon propre esprit. Du coup, à la place, je l'avais félicité avec une petite plaisanterie en lui disant qu'il était désormais devenu un homme. J'avais bien du mal à saisir pourquoi il s'attachait tant à elle, mis à part que ses yeux bleus étaient magnifiques, mais seulement quand elle était immobile – quand elle commençait à regarder le monde comme si elle en haïssait chaque être et chaque objet, son capital attractif chutait dans les négatifs. Il n'y a rien de plus désagréable à regarder qu'une fille hostile et désagréable – sauf peut-être... Non, Maxime n'était pas une exception. Elle était moche quand elle me criait dessus comme un bouledogue enragé, c'était là la vérité. Sauf ses cheveux, parce qu'ils sont d'une ouffitude sans nom et qu'il est impossible de détester la forêt touffue, brune et sauvage qui lui sert de chevelure, vous en conviendrez ; et ses sourcils presque droits qui tombent comme un couvercle sur le ciel de ses yeux sombres mais illuminés d'éclairs meurtriers ; et sa moue dure et boudeuse ; et fichtre alors, à part ça, elle est juste moche, car elle n'est jamais contente, voilà. Eh oui, oui, je clame haut et fort que les filles les plus jolies sont celles qui n'ont pas l'air de vouloir assassiner la moindre personne qui croise leur chemin ; les filles simples, qui ne se prennent pas la tête ; les filles qui savent sourire, rire et s'amuser ; les filles avec un visage rond et pâle comme la lune mais pimenté par quelques tâches de rousseur ; les filles aux cheveux roux longs et flamboyants comme le feu ; et... merde, pardon, excusez-moi, c'est parce que Tess vient d'entrer dans mon champ de vision. Je la regarde passer devant nous d'un l'air dubitatif et entend à peine la discussion qu'elle entame avec Seb après s'être assis à sa gauche sur le canapé que nous occupons, sa droite était occupée par moi-même ici présent.

Le sale coup que m'a joué Joanna il y a maintenant deux semaines de cela me reste en travers de la gorge : je me suis encore, encore fait avoir par une FILLE. Bordel, les filles, alors ! Un jouet, un punching-ball, une épaule pour pleurer – voilà mon rôle en tant que garçon. Si seulement je pouvais ne pas m'en pré-occuper, parce qu'après tout, on s'en fout des filles, on a bientôt treize ans, on a encore le temps d'y penser... Mais c'est de la faute de Seb, aussi, si il ne me montait pas la tête contre le genre féminin en me racontant les derniers coups foireux que lui a fait Daphne, peut-être que j'arriverais à me libérer l'esprit du sexe opposé.

Non, flûte, je suis mauvais, c'est injuste : c'est de ma faute à moi, mais pourquoi : pourquoi ? Je ne comprenais pas. J'avais depuis longtemps pris la décision de ne plus me mêler aux filles – et allez savoir pourquoi, elles revenaient toujours au galop pour m'enfoncer dans mon trou à rat de victime. J'avais cependant l'énorme avantage de pouvoir camoufler ce petit problème en gardant le même air décontracté qu'à l'ordinaire – et puis, ce n'était pas ça qui allait me plonger dans une dépression, franchement ! Je n'étais pas comme Seb qui se laissait abattre dès que la gar – pardon, Daphne, le rejetait pour la soixante-huitième fois. Je savais garder la face et me distraire pour oublier ces futilités – genre, dépoussiérer ma collection de moutons ou participer à une petite partie de Bavboules, plutôt que de ruminer dans le dortoir ou à la bibliothèque en lisant un livre comme un ermite.

...D'accord, je reconnais que je suis de nouveau un peu injuste envers Seb, mais il monopolise depuis dix minutes l'attention de Tess, et je m'en sens irrité. Pas que je jalouse leur amitié – qui avait d'ailleurs traversé une mauvaise passe, à cause de quoi essentiellement, je vous le donne en mille : la gar - Daphne –, mais une idée vient de me traverser l'esprit et je souhaite la concrétiser maintenant pour être fixé. Finalement, je n'abandonnerai pas : ma guerre contre les filles n'allait pas se terminer si facilement. Et puis, c'était peut-être un peu vicieux, mais si jamais mon plan se concrétisait, je... Ah, la voilà qui se lève ! Je quitte à mon tour du canapé et la rattrape avant qu'elle n'atteigne l'escalier qui mène à son dortoir.

Une discussion de trente secondes et cinq « cool » successifs plus tard, l'affaire est réglée.

Etienne : 1 - Les filles : 0.

J'ai enfin une cavalière, et pas la première jolie blonde abrutie qui passe dans le coin, non, bien mieux que ça ! Je me retiens de sauter et de bêler comme un mouton dans la salle et vais rejoindre Seb en m'écroulant comme une masse à ses côtés, tout sourire.

Je fais semblant de ne pas remarquer l'expression étrange qui s'affiche sur les traits de son visage quand je lui annonce la nouvelle.

Désormais tous deux en position de parfaits gentlemans, un après-midi shopping s'avérait essentiel. Peut-être que si je n'avais pas eu de cavalière, je n'aurais pas réfléchi plus que ça à la tenue que j'allais porter pour cet événement qui semblait être LE truc de l'année – et à vrai dire, bien que j'essayais de parfaitement m'intégrer dans le paysage, l'excitation ambiante me dépassait un peu. Les rues commerçantes étaient bondées, mais nous réussîmes à dégoter chacun un costume convenable à nos risques et périls, traversant des masses de filles sur-excitées – et c'était une sacrée épreuve, croyez-moi, un dragon à affronter n'aurait pas été bien pire. Après avoir durement résisté à l'envie d'opter pour un nœud papillon avec des motifs à moutons, je choisis cependant un costume qui me ressemblait : par-dessus une chemise blanche, une veste marron s'accordant avec un pantalon de même couleur, et pour terminer, une cravate verte. Je me sentais comme en communion avec mes montagnes françaises dans cet accoutrement – même si, je devais bien l'avouer... d'accord, j'adorais porter des costumes. Et des cravates. Oui, oui, j'envisageais de m'en faire une collection, et laissez-moi vous dire que j'ai déjà repéré des multitudes de cravates avec des motifs intéressants – notamment des m... bref, vous devinez. Seb, fidèle à lui-même, acheta un costume dans les tons bleus, qui lui allait plutôt bien. Il me confessa également avoir acheté un cadeau à sa très charmante cavalière : un collier à qui il avait donné une grande symbolique. Après avoir totalement approuvé ce présent qui me semblait d'une complète subtilité même si il n'allait pas à la fille la plus méritante, à mon avis, je m'aperçus que... eh bien, je n'avais prévu aucun cadeau pour Tess. Et jusqu'au soir même du bal, j'en fus dépourvu. Heureusement, cette fois-ci, ma bonne étoile était avec moi.

Seb s'échappa du dortoir après s'être habillé, désirant être d'une ponctualité sans faille, mais je demeurais un peu plus longtemps dans le dortoir. Non pas que j'avais plus d'efforts à faire que lui pour être convenable – non mais, oh –, mais parce que je venais de poser mon regard sur la collection de moutons qui peuplait ma table de chevet – il y en avait sur le dessus, sur l'étagère intérieure, et dans le tiroir qu'elle comportait. En bref, c'était ma vitrine personnelle de moutons. Je m'en approchais et ouvrais le tiroir : s'y trouvaient les moutons qui me semblaient les plus honteux aux yeux de mes camarades qui n'en manquaient jamais une pour me taquiner à ce sujet, même si ils avaient fini par se lasser. Je saisis entre mes doigts un petit mouton en peluche de couleur orange : c'était un mouton spécial Halloween que m'avait offert ma tante l'an dernier – à part la couleur et un sourire en dents de scie qui lui donnait l'air psychopathe, il n'avait rien de particulier. Je me demandais comment l'idée n'avait pas pu me traverser l'esprit plus tôt, alors même que je m'étais déjà fait la réflexion que « Tess » serait un nom parfait pour ce mouton là. Je vis ensuite – ah, ma bonne étoile
sur un lit vide voisin au mien sur lequel traînaient milles affaires de garçons, mais également un écrin assez large et épais qui devait contenir un bijou précédemment offert à une cavalière. Je m'en emparais discrètement – nous n'étions plus que deux dans le dortoir, et j'y déposais mon petit mouton en peluche avant de le refermer et de le fourrer dans la poche de mon pantalon. C'était parfait. Parfait. Je jetais un dernier coup d'oeil à mon reflet dans la glace de la salle de bain, passant une main dans mes cheveux désormais un peu volumineux et sauvages, mais je les aimais comme ça. Je m'adressais à moi-même un sourire – je ne pouvais de toute manière pas m'empêcher d'étirer ainsi mes lèvres tant les événements me semblaient favorables et que j'étais plutôt fier de comment les choses avaient fini par s'arranger, dont mon cadeau de dernière minute. Je n'oubliais pas de m'emparer de mon masque, que j'avais choisi tout simple et marron – autant l'idée du costume me plaisait, autant celle du masque ne m'inspirait absolument pas du tout – du tout, du tout, du tout. Malgré l'impression d'être un clown qui me tenaillait l'esprit, je positionnais correctement mon masque et descendait dans la salle commune, discutant avec Luke avant d'attendre la descente des marches des filles.

Un éclair vert soudain se fit dans mon champ de vision : c'était elle, évidemment. Tess Tennant, ses cheveux roux relevés en une queue de cheval simple mais efficace, habillée d'une robe tout aussi simple mais qui envoyait du lourd par sa couleur verte. Mon cœur fit un léger bond dans ma poitrine quand je réalisais qu'avec ma cravate verte, nous étions hasardeusement plutôt bien assorti. Je lui adressais un franc sourire alors qu'elle s'approchait de moi en me saluant d'un geste de la main et avec un petit sourire.

Et laissez-moi vous dire que là... j'étais soudainement moins rassuré.


- … Salut !, me lança t-elle avec un air presque détendu.

- Wow, Tess ! fût la première phrase qui me sortit de la bouche, ne pouvant retenir l'admiration et la tentation fascination hésitation que je ressentais pour elle en cet instant précis, alors que j'en étais encore au stade de surprise quant à sa tenue qui était à peu près aussi géniale qu'elle. Tu claques, ça te va super bien ! dis-je les yeux toujours fixés sur sa robe – et mon regard descendit jusqu'à ses jambes – une légère boule se forma dans mon ventre – puis jusqu'à ses pieds : des talons. Tess Tennant portait des talons. Mon admiration pour elle fût totale. J'avais toujours considéré ces chaussures là comme à la fois un fort symbole de classe et de féminité, tout comme un instrument de torture. Et si j'étais habitué à voir Tess dans d'autres tenues, je ne pouvais m'empêcher de me dire que celle-ci était parfaite sur elle, et que ce côté féminin impromptu était à la fois étonnant et réussi.

Sauf que j'en étais tellement soufflé que je fus incapable de prononcer un mot de plus, car mon cœur s'était arrêté et qu'il ne pompait plus assez suffisamment de sang et que j'allais forcément faire un malaise et – et Luke choisit ce moment pour mater les jambes de Tess. Et les mater bien comme il faut. Soulagé – je veux dire, d'avoir une raison pour que mon attention soit attiré ailleurs, car j'eus évidemment envie de faire manger le sol à Luke , je comptais intervenir, mais elle fût plus rapide que moi.

- Te gêne pas surtout ! lui lança t-elle en croisant ses bras. Je me plaçais légèrement devant elle, faisant ainsi face à Luke et protégeant partiellement ma cavalière – MA cavalière – des regards indiscrets.

- Vas-y, je t'en prie, rince-toi l'oeil, tu seras surpris de voir que de plus près, les jambes de Tess ressemblent à mon poing dans ta face, dis-je en lançant un sourire joueur à mon ami – c'était une petite routine entre nous, et il me répondit par un rire goguenard – et je savais que j'aurais eu le droit à un beau doigt d'honneur si sa propre cavalière n'était pas arrivée pas dans la pièce à ce moment là.

- C'est bon, on est débarrassés, soufflai-je pendant que Luke s'amusait déjà dévorer le visage de sa petite-amie – je reportais mon regard sur Tess, vision beaucoup plus agréable. On y va ? Si tu réussis à descendre tout l'escalier avec classe, je te décerne ton diplôme de baptême de talons, m'exclamai-je avec entrain en plaisantant avant d'ajouter, plus sérieux, et avec une affection non-retenue qui me força à me racler la gorge : mais sérieusement, ça te va bien, t'es vraiment... cool.Et jolie, ajoutai-je avant de sourire en pinçant les lèvres et de déglutir, car les mots semblaient soudainement s’agglutiner dans ma gorge - j'avais plus eu l'habitude de m'habituer à combattre les filles plutôt qu'à leur adresser des compliments réels. Elle était comme une carotte dans un potager que j'aurais volontiers eu envie de croquer. Je me fis rapidement la réflexion que j'avais la couleur même de la terre, et donc du potager, et effaça immédiatement la précédente métaphore de ma mémoire, dérivant vers des pensées peu … peu... convenables - la satanée influence de Luke faisait encore des siennes sur mon cerveau qui était encore pur et innocent jusqu'à ce que je le rencontre, l'an dernier.

Je lui offris mon bras en riant de la situation, décidant de jouer le jeu du bal jusqu'au bout, tant qu'à faire, puisque nous étions là. En arrivant en bas du Grand Escalier, je nous arrêtais dans un coin. Il valait mieux que je lui offre mon cadeau maintenant, alors que tous les élèves présents dans le Hall s'affairaient à se retrouver, plutôt que dans la Salle même où tout le monde se jugeait du regard.

- Attends, avant d'entrer il faut que je te donne... - je me mis la main dans ma poche et en sortit l'écrin. Tadam !, m'exclamai-je en lui tendant la boîte.Si tu n'aimes pas, tu n'es pas obligée de le garder, c'est vraiment pour le geste et parce que... ça m'a fait penser à toi, donc voilà, juste un petit bidule comme ça, sans aucune importance, surtout que c'est particulier, enfin, rien de sérieux, lui lançai-je en souriant avant de hausser les épaules en essayant de dédramatiser la chose – mais j'étais un peu trop stressé à mon goût, bien que je m'efforçais de ne rien laisser paraître, comme d'habitude, en habillant mes lèvres d'un sourire enjoué, pour lequel je n'avais, cependant, aucun besoin de me forcer - parce que Tess était peut-être bien la seule fille qui arrivait à me faire spontanément sourire sans qu'aucun problème ne soit visible à l'horizon.
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Tess Tennant


Tess Tennant
Élève de 2ème année



Féminin
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Localisation : Non mais alors je t'explique, mec, y'a un truc ça s'appelle les jambes, c'est nouveau ça vient de sortir, et ça permet de se DÉPLACER ! Je sais, je sais. Truc de fou.
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Feuille de personnage
Particularités: Je mets mes cheveux aux enchères sur E-Bay. […] C'était une blague.
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MessageSujet: Re: You shook me all night long (E.M.)   You shook me all night long (E.M.) Icon_minitimeJeu 24 Jan - 1:44

Vous vous êtes déjà trouvé dans cette situation où tout le monde vous observe avec des yeux ronds parce que vous avez décidé d'oser changer un peu de style pour une fois ? Au début vous trouviez que ce n'était pas grand-chose, mais maintenant avec tous ces regards abasourdis vous vous dites que vous êtes peut-être allé un peu loin ?

Ouaip… Bienvenue au club.

– Vas-y, je t'en prie, rince-toi l'œil, tu seras surpris de voir que de plus près, les jambes de Tess ressemblent à mon poing dans ta face, intervint Etienne quand je rappelai Luke et ses sales manies à l'ordre.

Tout le monde rit un bon coup, moi comprise – ce n'était pas nouveau, cette tendance de Luke à se la jouer don Juan des bacs à sable – et l'ambiance s'en trouva tout de suite plus respirable. C'est pour ça que j'aimais bien Etienne, on pouvait toujours compter sur lui pour détendre l'atmosphère avec son humour léger et efficace. Heureusement qu'il était là ! Surtout que bon, c'était quand même mes potes dont il était question. Les mecs avec qui je traînais en permanence – bon, pas en permanence, parce qu'essayer de fréquenter Luke à cette cadence sans lui mettre une baigne. Autant la robe jaune avait juste fait rire, autant dans la verte, j'avais l'impression soudaine d'être la reine des tapins – surtout à l'expression choquée de la copine de Luke, qui venait de se pointer. C'était pas la pire du dortoir celle-là, mais alors, quelle hypocrite ! C'était pas elle qui était train de se faire bouffer le visage à l'instant peut-être ? Et par un gars qui de toute évidence ne savait pas ce qu'il faisait. Enfin quoi, elle avait rien de si spécial ma robe, à part la couleur peut-être ; sinon elle s'arrêtait quand même bieeeen loin en-dessous des fesses, fallait pas exagérer ! Quelle bande de prudes !

Heureusement, Etienne était au-dessus de ça.

– C'est bon, on est débarrassés, me souffla-t-il en voyant que l'attention de Luke se portait sur autre chose que ses les jambes de sa cavalière – les miennes, quoi. On y va ? Si tu réussis à descendre tout l'escalier avec classe, je te décerne ton diplôme de baptême de talons.
– Je relève ce défi, acceptai-je avec enthousiasme ; les escaliers ne me faisaient pas peur, depuis trois semaines que je les grimpais quatre à quatre vous pensez !
– Mais sérieusement, ça te va bien, t'es vraiment… cool, repris mon cavalier, français poli jusqu'au bout des ongles. Et jolie.
– Vraiment ? Cool !

Dieu merci il ne trouvait pas que j'avais l'air d'une salope dans cette robe !

– Toi aussi, t'es plutôt beau gosse, ajoutai-je après l'avoir reluqué de haut en bas.

Il avait une tenue plutôt sobre – évidemment, comparé à ma robe, tout était sobre vous me direz. J'étais à peu près aussi discrète qu'un néon, à côté de l'élégant brun d'Etienne. Seule touche de couleur : le vert de sa cravate – oh ! bah comme ça on s'accordait au moins un petit peu ! Dans l'ensemble, il avait la classe. Il me semblait avoir entendu un jour mon père divaguer sur la classe des françaises et que tout ce côté pudique les rendait irrésistible – ma mère l'avait assommé avec « La couture pour les Nuls » juste après. Bon, alors ça concernait aussi les mecs. Non enfin ! Je ne veux pas dire qu'Etienne était irrésistible. Il était même très résist… able.
… La ferme.

S'il y avait eu un peu de tension en présence des autres (que nous n'avions pas attendu, du coup : se taper Luke toute la soirée ? Merci, mais non merci), elle disparu aussitôt que nous nous retrouvâmes seuls à dévaler les étages qui séparaient la tour de Gryffondor à la Grande Salle. Je ne sais pas si j'ai déjà évoqué la putain d'immensité de ce château ? Mais bon, à descendre, c'était vite fait. Le grand escalier du hall fut un vrai jeu d'enfant, comme je l'avais prédit, et je ne cacherai pas que je ressentais une certaine fierté devant le regard clairement admiratif d'Etienne. Ça me rappelait la première fois où j'avais discuté avec Seb dans la salle de musique, quand je lui avais montré ma cicatrice sur le coude, toute contente de le voir si impressionné par mes exploits en skate. Ça m'étonnait plus aujourd'hui, tenez, maintenant que je savais quelle tapette c'était ! Seb… où pouvait-il bien être ? Je scrutai un peu le hall, mais avec tous ces emplumés à droite à gauche et les masques en prime c'était difficile de distinguer qui que ce soit. C'est qu'il y en a qui avaient sacrement joué le jeu ! Je pouvais au moins m'entendre avec Etienne pour le masque : lui aussi avait l'air de trouver l'idée un peu ridicule, son masque sans fioritures avait la même couleur que son costume. A tous les coups, Seb lui avait dû se creuser la cervelle pour plaire à sa précieuse Daphné. Pensez-vous, elle n'accepterait pas un cavalier mal sapé.

J'essayai de l'imaginer en tenue… Quelle couleur ? Sûrement bleu, il aimait bien je crois ; il avait son petit côté Serdy chiant après tout, et puis ça allait bien avec ses yeux… Ou pas, en fait, de quelle couleur était ses yeux ? C'était peut-être bleu comme ç'aurait pu être n'importe quoi, pour ce que j'en savais, je ne les regardais pas spécialement hein !…

– Attends (la voix d'Etienne me ramena soudain au présent et je faillis perdre l'équilibre en sursautant), avant d'entrer il faut que je te donne…

Sa main farfouilla dans la poche de son pantalon, et en sorti finalement un… quoi, un cadeau ? Une minute… je rêvai là ou c'était bien un… mais… quoi ?!

– Tadam ! s'exclama Etienne.

Je pris la petite boîte qu'il me tendait, les yeux arrondis de surprise – génial, déjà que je ressemblais à un poisson rouge d'habitude, qu'est-ce que ça devait donner maintenant !

– Si tu n'aimes pas, tu n'es pas obligée de le garder, c'est vraiment pour le geste et parce que… ça m'a fait penser à toi, donc voilà (ma parole, il avait l'air d'une pucelle qui invite son premier copain à voir un film), juste un petit bidule comme ça, sans aucune importance, surtout que c'est particulier, enfin, rien de sérieux.

Faut savoir, c'est important ou c'est pas important ? Je levai un sourcil amusé à ce petit laïus, répondant à son sourire et son haussement d'épaules gêné.

– Fais gaffe, tu vas glisser dans ta sueur, avertis-je, plus pour le taquiner qu'autre chose – c'était sympa de sa part d'y avoir pensé après tout ; j'ouvris l'écrin en me demandant ce que j'allais y trouver… et éclatai de rire. Mais c'est… un mouton !

En effet, c'était bien un mouton ! Un tout petit mouton en peluche, complètement orange et rond comme une citrouille – ah, je comprenais maintenant pourquoi il avait tout de suite songé à moi ! Sale gosse. J'avais oublié Etienne et sa passion des moutons. Pourtant qu'est-ce qu'on pouvait se foutre de sa gueule à ce sujet ! Sérieusement, il la ramenait tout le temps avec ça. Quelque part, c'était marrant, et au moins il ne s'en cachait pas, prouvant ainsi qu'il se foutait bien de ce que les autres pouvaient penser.

– C'est génial, commentai-je, caressant la bestiole entre mes doigts. Merci mec, j'adore ! Tu l'as pris dans ta collec' perso ? Quel sacrifice !

Pour bien marquer le coup, je me rapprochai – Etienne était plutôt petit et avec les talons c'était tout juste si je ne le dépassais pas – et lui claquai une bise sur la joue. D'habitude je donnais plutôt des coups de poing dans les épaules, mais là il avait mérité un peu de délicatesse de ma part. Mon attention se porta à nouveau sur le mouton. Un problème se posa brusquement à moi comme je constatai que, certes, j'avais un mouton… et maintenant, j'en faisais quoi ?
Ben oui, parce que je ne sais pas si vous êtes au courant, mais les robes de bal, ben elles ont pas de poche. C'est pas très chicos. C'est sans doute pour ça que certaines filles avaient pris des petits sacs, sauf que je ne voyais pas en quoi ça les aidait vu qu'elles seraient bien obligées de les poser à un moment ou un autre pour danser de toute façon. A moins qu'elles comptent passer toute la sainte soirée de Noël seules au bar, ou l'endroit où ils servaient du kir et de la salade, j'en sais rien moi comment ça s'appelle – premier bal, hellooo !

– … Euh… Du coup tu veux bien le garder ? Parce que là…

Nos regards se posèrent en même temps sur ma robe flashy. Silence. Echange de regards entendus. Bah ouais, je vais pas le caler entre mes seins vu que j'en ai pas. Et en plus, si je tentais, est-ce que ça ne risquait pas de briser le sort qui faisait que cette foutue robe tenait en place ? Ma robe qui me semblait soudain beaucoup trop moulante et courte et sans bretelles, quand je voyais toutes ces filles autour, se pavaner avec leurs gros jupons en soie et leurs gants en dentelle et toutes ces énormes babioles qui ne serviraient à rien sauf à les ralentir. Franchement, j'avais l'impression de m'être trompée de soirée, et ceux qui posaient leur regard sur moi devaient se dire que je m'étais gourée dans le thème, j'avais cru que c'était cocktail hipster ou quoi ? Le rire d'Etienne me détendit et après qu'il eut remis le mouton dans sa boîte (pauvre mouton !) et la boîte dans sa poche (pauvre poche), nous nous dirigeâmes vers l'entrée.

– Woooooow ! m'exclamai-je en découvrant la déco à l'intérieur. Chuck m'avait pas menti en disant que c'était un truc de ouf la déco du bal ! Punaise. Ils se sont lâchés.
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