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An unexpected evening [Lizlor]

 
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 An unexpected evening [Lizlor]

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Stephen Fray


Stephen Fray
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MessageSujet: An unexpected evening [Lizlor]   An unexpected evening [Lizlor] Icon_minitimeLun 31 Déc - 0:01



I wanted to hurt you
but the victory is that I could not stomach it.



J'avais finalement pris ma décision au sujet de Lizlor : il fallait mettre un terme à tout ça. Je l'avais laissée prendre trop d'importance, alors que je savais depuis le début que rien de bon ne sortirait de notre… association. Les premières semaines, j'avais agi avec elle de la même façon que j'avais toujours prétendu agir avec Taylord ; c'est-à-dire que je m'étais auto-proclamé gardien de la jeune fille, de ses souffrances, et cela de manière parfaitement désintéressée, soit-disant. Par orgueil, je m'étais persuadé que je saurais garder les idées claires. Je comprenais aujourd'hui que je m'étais abusé ; que j'avais échoué avec Taylord en m'y attachant trop, et que c'était pour cela que nous ne nous adressions plus la parole à présent. Il n'était pas question que je répète mon erreur avec Lizlor. Je devais revenir à mes intentions initiales, soit, être là pour elle jusqu'à ce que son mal-être cesse de l'étouffer, de la rendre folle. Force était de reconnaître qu'elle allait beaucoup mieux : ses rapports avec sa mère s'étaient nettement améliorés (bel euphémisme !), et elle m'avait confié ses doutes, ses espoirs, presque comme si elle ne pouvait pas s'en empêcher, s'ouvrant peu à peu. Et puis, il y avait Ruby. J'avais fini par admettre que la jeune Serdaigle n'était pas, malgré tous les efforts que j'avais fourni pour valider cette hypothèse, un danger pour Lizlor ; et même, qu'elle avait comme moi contribué à lui rendre le sourire. Sauf que leur amitié était bien plus saine que ne le seraient jamais nos rapports – et n'était-ce pas là le cœur du problème ?

J'avais donné rendez-vous à Lizlor dans un couloir mais j'avais beau me creuser la tête, j'ignorais encore ce que j'allais bien pouvoir lui dire – je savais seulement que je voulais faire les choses proprement. Une petite voix qui ressemblait fortement à celle de Scott me susurrait que c'était me comporter exactement comme Carlton, mais je faisais de mon mieux pour l'ignorer ; aussi différents fussions-nous, j'avais fini par admettre certaines… similitudes. Carlton avait cru bien faire en agissant radicalement avec Taylord. Et même si elle en avait souffert, n'était-elle pas mieux sans lui, sans ce raté qui n'avait rien à lui apporter ?

Une chose avait fini par me convaincre : Candy. J'ignorai de quelle façon elle s'y était prise, mais j'étais sûr qu'elle savait – je le voyais aux longs regards qu'elle posait sur Lizlor, comme si elle l'analysait à distance, beaucoup trop fréquemment à mon goût. Elle n'avait jamais eu ce genre d'attitude envers Scott, ou même Taylord… Ou avait-elle agi si subtilement que je ne m'étais jamais rendu compte de rien ? C'était cela, le plus inquiétant : elle ne se cachait pas. Elle tenait, semblait-il, à ce que je sois témoin de son intérêt pour Wayland… Encore que rien ne me permettait de l'affirmer, si ce n'est le fait que je la savais beaucoup trop intelligente pour ne pas avoir remarquer que je l'observais de mon côté. Ce jeu de regards à sens unique était un cercle vicieux dont j'étais prisonnier, incapable de réagir à cette confrontation indirecte. La peur que je ressentais, face à cette menace indéfinissable, se nourrissait de mes doutes et grandissait de jour en jour. Et Candy était patiente.

Il valait mieux en finir avant le Bal de Noël. Je n'avais pas l'intention de m'y rendre, de toute manière – avec qui aurais-je passer la soirée ? Même si nous nous parlions, Taylord ne viendrait probablement pas non plus. Et je n'avais aucune envie d'assister au spectacle de Scott et Haley se bécotant sur la piste de danse, merci bien. Chuck ?… Aussi effarante soit-elle, cette hypothèse était encore la plus plausible (ce qui en disait long sur mon degré de désespoir). Si je m'y prenais maintenant, Lizlor aurait encore le temps de trouver un cavalier – depuis qu'elle ne crachait plus sur tout le monde, les prétendants abondaient, forcément. Je m'étouffais de jalousie rien que d'y penser, mais c'était mieux comme ça.

Comme pour me narguer, au détour d'un couloir, je tombai sur Carlton. Je m'attendais à ce qu'il ne me balance une de ses remarques que je ne savais jamais comment prendre, et me préparai mentalement à lui répondre du tac au tac, mais il me surprit en m'adressant un vague signe de tête avant de tracer sa route. Il devait être vraiment pressé. Juste comme il me dépassai, j'eus le temps de voir l'ecchymose qui ornait sa pommette gauche. Allons bon, il s'était encore battu en soirée à tous les coups. La blessure avait au moins vingt-quatre heures. Je fronçai les sourcils mais avant que j'ai eu le temps de l'appeler il avait disparu derrière une tapisserie, empruntant l'un des nombreux passages secrets de l'école. Un instant, je restai planté sur place, encore surpris parce que je venais de voir. Décidément, je ne comprenais rien à ce type, un coup il faisait un devoir avec moi dans la joie et la bonne humeur, un coup il m'ignorait royalement alors que nous étions seuls… Enfin, seuls. On est jamais vraiment seuls à Poudlard, vous savez. Quand ce ne sont pas les tableaux qui murmurent sur votre passage, ce sont les armures qui craquent dans votre dos, ou les fantômes qui jaillissent du mur en face de vous…

D'ailleurs, des rires et des chuchotements sur ma gauche attirèrent mon attention. Le tableau d'où ils provenaient était le portrait d'une sorcière maigrichonne en robe bleue, qui tout en caressant nonchalamment un énorme crapaud niché dans le creux de sa main, ricanait en écoutant ce que sa voisine aux cheveux violets (à l'évidence extérieure au tableau) lui murmurait à l'oreille.


– Pardonnez-moi mesdames, les interrompis-je, agacé, mais puis-je savoir ce qui vous fais rire ?

Les deux femmes gloussèrent en chœur.


– Le jeune homme que vous venez de voir passer s'en est pris une belle, hier ! annonça Maigrichonne.
– Ça s'est passé au quatrième étage, juste devant mon portrait, de mes yeux j'ai tout vu !
ajouta Cheveux Violets, enthousiaste. Un sacré spectacle. Cette jeune fille a une force ! Pour un peu, j'ai cru qu'elle allait le projeter au sol !
– Tout de même, n'est-ce pas un peu choquant ? La fille de la Directrice ! Il y aurait des choses à revoir sur son éducation, si vous voulez mon avis… Eh ! Où allez-vous ?

… Parfois, même moi j'ai du mal à me suivre.

Entre le moment où je compris ce qu'impliquait la conversation entre ces deux sorcières, et celui où je me trouvai dans le couloir où j'avais donné rendez-vous à Lizlor, il me sembla que le temps s'était tout simplement évaporé, comme si j'avais transplané, ce qui comme chacun sait est impossible à Poudlard alors comment ? Oui, sauf que pour une fois, le comment m'importait à peu près autant que l'élevage des Veracrasses. L'important était que, quand je tournai à l'angle du couloir, elle était là. A une quinzaine de mètres de moi – me tournant le dos, contemplant le paysage écossais par une fenêtre. Elle semblait absorbée dans ses pensées, emmitouflée dans son écharpe de Gryffondor, sa main nonchalamment enroulée autour de la lanière un peu usée de son sac de cours, son pied frottant distraitement l'arrière de son mollet. Elle se retourna, comme si elle avait senti ma présence malgré la distance qui nous séparait encore, ses yeux bleus émergeant sous la masse de fils d'or qui composait sa chevelure. Je me sentis exactement comme si un bus m'était passé dessus.


– Tu as mis une droite à Chuck Carlton, lançai-je, incrédule, par dessus le bruit de mes pas tandis que j'avançai rapidement dans sa direction.

Je fus sur elle en quelques enjambées et, dès qu'elle fût à portée de bras, je la saisis par les épaules ; sans avoir rien prévu, je l'embrassai avec autorité. J'avais bien l'intention de continuer jusqu'à ce que les lois de la biologie obligent mon corps à s'écarter du sien pour récupérer un peu d'oxygène. Ce qui prit un certain temps.


– Je… J'ai… émis-je enfin, tentant de retrouver mon souffle autant que mes esprits. Qu'est-ce que je fais là, tu… Qu'est-ce que tu me fais faire ?? Tu essaies de me rendre cinglé ? Je ne sais même pas… merde. (Je l'embrassai encore.) Tu n'es pas réelle, tu sais ça ? Tu es infernale.

(Et encore.)

Autant pour mes résolutions. Envolées, toutes ces belles paroles sur, faire ce qu'il y avait de mieux pour elle, les sacrifices nécessaires, et Candy, pff ! toutes ces bêtises, avais-je vraiment cru que j'en serais capable une seule seconde ? Mais… jamais. Jamais je ne pourrais, je le savais maintenant. C'était peine perdu, c'était sans espoir, c'était couru d'avance.

Dans mon esprit, le visage de Lizlor se superposait à celui de Taylord.
N'était-elle pas mieux sans lui ?

Ma décision était prise, certes, mais je ne pouvais m'empêcher de penser… Et en même temps cela me semblait tellement absurde et ridicule que je n'arrivais même pas à y penser. Pourtant… l'idée subsistait, traînant dans un coin de mon cerveau, toujours prête à surgir aux moments où je baissais ma garde. La nuit, avant de m'endormir, par exemple. Ou encore, quand j'étais avec elle…

Là, tout de suite.
J'avais le choix.


– Lizlor… Tu veux aller au Bal avec moi ?



Note de la rédactrice :
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Lizlor Wayland


Lizlor Wayland
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MessageSujet: Re: An unexpected evening [Lizlor]   An unexpected evening [Lizlor] Icon_minitimeJeu 3 Jan - 1:33

La neige tombait, dehors. Et je regardais, nonchalamment plantée devant une des grandes fenêtres du couloir, les flocons épais tomber mollement sur la couche de neige déjà bien blanche du parc et des cimes des arbres de la forêt. Perdue dans mes pensées, je suivais les flocons, un à un, dériver au gré du vent, comme des petits paillettes qu'illuminaient faiblement le soleil derrière la couche de nuage, et je les observais tomber inlassablement plus bas, résister un peu dans les tourbillons de l'air, mais chuter fatalement. Je me sentais... Triste? Mélancolique? Seule? Il n'y avait aucun mot qui correspondait exactement à mon état d'esprit. J'avais juste un poids sur le coeur, sans en connaître sa nature. Ce sont des choses qui arrivent.

Mais en regardant les flocons tomber ainsi, dans un silence qui m'enveloppait toute entière, et comme j'étais en avance à mon rendez-vous - pour une fois - je sentis mon esprit vagabonder vers les récifs dangereux de mes angoisses. Il ne fallait pas longtemps pour que je m'y retrouve, dans la tourmente et les embruns, alors que justement la neige poudreuse s'amassait sous mes yeux. Je réfléchissais. Et je pouvais faire autrement que de comparer Ruby à ces flocons élégants et fragiles qui volaient, libres et légers comme l'air sous mes yeux admiratifs, tandis qu'un rien suffisait à les souffler plus loin... Un rien suffisait à les faire fondre... Et ils tombaient, inlassablement, et quoi que l'en fasse. Ma meilleure amie tombait aussi. J'avais beau tendre la main pour la retenir, comme un flocon, elle me filait entre les doigts et rejoignait le sol en dérivant gracieusement. J'avais peur : bien sûr que j'avais peur! Je voyais jour après jour les cernes se creuser sous ses yeux, et malgré la force dans laquelle elle se drapait je voyais bien que ça n'allait pas, que ça n'allait plus, et je faisais tout mon possible, tout en sachant que ce ne serait jamais assez. C'était comme ça. On a beau aimer les gens on ne peut rien à leur malheur, je le savais très bien : n'étais-je pas passée par là? Il y avait bien Maman, mais je n'arrivais pas à lui en parler aussi librement que je l'aurais souhaité. Les mots ne sortaient pas si facilement de ma bouche surtout quand le sujet me touchait tout particulièrement, alors quand ça en venait à mes inquiétudes avec Ruby... J'avais essayé, et elle m'avait un peu conseillée, mais je ne pouvais pas non plus tout lui dire - Carlton, les cigarettes, l'alcool. Je me sentais à la fois totalement seule et complètement prise au piège, contradiction qui me dérangeait et me laissait impuissante, ce qui m'insupportait au plus haut point. J'avais beau penser aux vacances de Noël à venir - Maman avait bien sûr accepté que Ruby vienne passer les fêtes avec nous dans le Kent, et je me projetais déjà à manger les bons gâteaux de Noël avec Maman, Conrad et Ruby, et ces images avaient quelque chose de féériques. Bien sûr que je ressentais cruellement l'absence de mon père qui aurait dû être là, avec nous, les fêtes familiales rappellent toujours les douloureuses absences qui marquent nos vies à tout jamais, mais n'était-ce pas lui faire plaisir, à lui qui était je ne sais où à présent, que nous retrouver tous ensemble et profiter quand bien même de la vie qui continuait? Je savais que c'était ce qu'il aurait voulu, et cela me donnait de la force. J'espérais que Maman sentait la même chose que moi. Je n'avais pas encore trouvé le courage de lui dire...

J'avais plutôt hâte des vacances, donc, mais avant cela, il y avait le fameux Bal de Noël. Que de souvenirs contradictoires j'avais à ceux d'aujourd'hui! Ce bal avait toujours été un calvaire pour moi, et je me rappelais les précédents comme des très mauvais et honteux souvenirs d'enfance que l'on essaye désespérément d'oublier mais qui font encore rire tout le monde quand on les raconte aux repas de famille. Dire que j'avais passé ma soirée de l'année dernière à terroriser une pauvre débile de Serdaigle et à en plus m'amuser avec un Serpentard - avec l'appui d'une Serpentard - tout en filant entre ses bras au dernier moment parce qu'en jouant trop près du feu, on s'y brûle les ailes! En réalité je détestais ces soirées, mais voilà qu'en une année j'avais bien changé, et que si j'appréciais un peu plus les soirées - mesurément, tout dépendait - j'arrivais à presque attendre avec un peu d'excitation le bal de cette année. La première raison résidait dans le fait que Maman avait donné sa robe de bal à Ruby et que j'avais hâte qu'elle la porte, d'autant plus que je savais ce que ce présent représentait. La seconde raison pour laquelle je pensais au bal... La seconde raison, eh bien, elle était plus brumeuse étant donnée qu'elle n'était pas vraiment concrète. L'usage voulait qu'au bal, on ait un cavalier, et si je me moquais bien d'en avoir un - j'avais prévu d'y aller avec Ruby et je savais très bien que nous saurions nous y amuser - je me moquais beaucoup moins d'avoir le cavalier auquel je pensais. Mais comme c'était stupide! Stephen Fray et son orgueil plus gros que tous les nôtres réunis, je pouvais toujours espérer me coucher un soir à Poudlard et me réveiller le lendemain le long d'une des plages de la côte de l'Oregon. Il ne m'inviterait jamais au bal, tout simplement parce que nous n'étions pas officiellement ensemble, et que masques ou non notre secret ne tarderait pas à être éventé si je paradais à son bras. J'en avais peu parlé à Ruby parce que je ne voulais pas l'enquiquiner avec ça alors qu'elle non plus n'avait pas son cavalier, mais il n'empêche que ça me rendait un peu... amère. Triste. Encore une fois, je ne savais pas trop. J'avais l'impression que, comme les flocons, comme Ruby, Stephen lui aussi me filait entre les doigts.

A bien y réfléchir, je crois que je n'avais pas vraiment le droit de me plaindre : malgré mes petits soucis j'allais mieux, il y avait pire, et je n'avais pas le droit de baisser les bras parce que les gens que j'aimais comptaient sur moi. Je crois que je n'étais pas triste non plus... Je crois que ce poids qui m'enveloppait toute entière et teintait mon regard d'une lueur de mélancolie, ce n'était rien d'autre que le poids de la vie, tout simplement. La vie un peu trop vaste, parfois, pour moi qui me sentais si petite.

Ce matin je m'étais réveillé en retard et l'état de mon uniforme s'en ressentait : j'avais rentré ma chemise à la va-vite dans ma jupe, j'avais mis les mauvais collants, les vieux, troués aux genoux, mon col ressortait à moitié et mes cheveux, comme tous les jours par contre, s'étalaient sauvage sur mes épaules et dans mon dos, et puis je m'étais emmitouflée dans mon écharpe, car il y avait un petit vent frais. Je l'attendais, comme convenu, en triturant la lanière de mon sac et en laissant mes pensées vagabonder, quand tout d'un coup un bruit imperceptible - il y avait des bruits de pas dans mon dos mais je n'y prêtais pas attention - me fit savoir qu'il était là, et je me retournai.


– Tu as mis une droite à Chuck Carlton,
lança le Serdaigle alors que je lui découvrais un air que je ne lui connaissais pas, et une démarche bien trop rapide pour sa nonchalance habituelle, car il aimait laisser penser que c'était le monde qui se bousculait autour de lui et non l'inverse.

Effectivement, oui, et d'ailleurs je me demandais bien comment il était au courant, je ne l'avais dit qu'à Ruby et évidemment qu'elle n'avait rien dit... Ma main, encore douloureuse d'ailleurs, se crispa par instinct à l'évocation de ce souvenir, mais avant que j'ai eu le temps de répliquer quoi que ce soit, Stephen était contre moi et m'embrassait fougueusement. Je me sentis reculer d'un demi-pas, surprise par la violence du geste, tandis que son baiser allait me chercher au plus profond de mes entrailles et me réveillait toute entière, balayant ma mélancolie d'il y a quelques instants comme une tornade enragée aurait emportée plus loin tous ces délicats flocons de neige. Je n'eus aucune réaction et le laissai m'embrasser tant il prenait mon souffle comme si il en avait été le possesseur, et quand il se recula, mon regard resta flou quelques instants tandis que je reprenais mes esprits.

Il m'avait embrassée en plein couloir. Il avait l'air excité comme une puce, et il savait pour le coup de poing. Dans quoi Diable s'était-il fourré pour en arriver là?!


– Je… J'ai… Qu'est-ce que je fais là, tu… Qu'est-ce que tu me fais faire ?? Tu essaies de me rendre cinglé ? Je ne sais même pas… merde. Il butait sur les mots et cela ne lui ressemblait pas ; encore moins de jurer ainsi aussi simplement, et mes sourcils se soulevèrent d'incompréhension mais encore une fois je n'eus rien eu le temps de dire : il m'embrassait de nouveau comme si sa vie en dépendait. Bon. J'aimais cela évidemment, et je me sentais toute heureuse d'être pour lui une telle source d'excitation alors qu'en ce moment j'avais l'impression qu'il s'intéressait de moins en moins à moi. Mais j'avais aussi envie de savoir pourquoi il agissait comme ça! Tu n'es pas réelle, tu sais ça ? Tu es infernale.

Il m'embrassa de nouveau. Cette fois, je souriais - infernale? Je reconnaissais là une de mes qualités, qu'on me reprochait souvent. Cette fois, je me laissais faire moins docilement, glissant ma main dans ses cheveux et me coulant contre lui, prenant part moi aussi à ce baiser avec plus d'autorité - je ne lui laissais jamais le contrôle bien longtemps.

Quand nos visages se séparèrent et qu'il me regarda droit dans les yeux, pour la première fois, et cela me captiva, je sentis mon regard plonger très loin dans le sien, bien plus que loin que j'en avais normalement l'autorisation.


- Tu as encore fabriqué des nouvelles potions bizarres? demandai-je, méfiante, alors que j'avais beau réfléchir, je ne voyais pas bien ce qui pouvait le mettre dans cet étrange état - je ne voyais pas comment un coup de poing à Carlton suffisait à expliquer tout cela. Hmm, oui, j'avais quelques... comptes à régler avec lui, mais et alors?! Et puis, comment tu sais?!

Je doutais que Carlton soit allez se confier en pleurant auprès de Stephen... Quoi que... Ma vengeance aurait été complète, dans ce cas. J'appris par la suite le pourquoi du comment, mais avec ce que j'entendis, lancé de but en blanc, plus rien ne compta d'autre :


– Lizlor… Tu veux aller au Bal avec moi ?

Lizlor.

Je ne sais ce qui me fit trembler le plus : l'usage de mon prénom entre ses lèvres, ou bien sa question, tant attendue, si peu réelle dans mes rêves. Ce fut à mon tour de lui couper le souffle avec un baiser que je fis plus tendre au début mais qui bien vite devint comme souvent avec lui, très passionné.

*****

D'avantage de neige était tombée mais mon moral s'était considérablement allégé : ce soir, c'était le bal de Noël! Je n'étais pas surexcitée comme beaucoup d'autre, mais toute cette agitation me faisait plaisir. Je regrettais juste de ne pas pouvoir, comme beaucoup d'autres filles, me préparer avec Ruby - d'autant plus qu'elle était plus forte que moi à tous ces jeux de filles - mais au moins j'avais passé l'après-midi à me prélasser et à fumer avec elle, sans rien faire d'autre que de parler ou de rester silencieuses mais d'être juste ensemble. C'était avec elle que j'avais choisi des chaussures, d'ailleurs - et elle m'avait poussée à les prendre alors que de moi-même je ne les aurais jamais choisies. Elles étaient très belles et s'accordaient avec ma robe, d'accord, mais... Ce n'était pas du tout mon style et... Elles étaient tellement hautes! J'avais cru mourir en les essayant la première fois, mais je m'y étais fait, et Maman m'avait expliqué comment mieux marcher, à savoir qu'il fallait poser le talon et dérouler le pied avec plus d'insistance qu'avec des chaussures plates, ce qui faisait immanquablement rouler des hanches. Je comprenais mieux pourquoi les femmes marchaient comme ça, maintenant. La robe en revanche, c'était Maman qui me l'avait offerte, et je la trouvais tellement sublime et tellement parfaite que j'en étais restée muette de contentement plusieurs secondes. j'avais aussi hâte de l'enfiler que peur de me voir dedans tant elle était belle, tant j'avais peur qu'elle ne m'aille pas!

J'étais remontée dans ma salle commune, puis dans mon dortoir, un peu en avance. Mon dortoir était d'ailleurs sans dessus dessous et à part Taylord qui ne semblait pas du tout prête à se rendre faire la fête avec tout le monde - je me doutais pourquoi - j'avais l'impression qu'un ouragan était passé par là. Je profitai d'une accalmie dans la salle de bain pour me mettre un peu de maquillage - comme m'avait conseillé Ruby, un regard charbonneux parce que ça m'allait bien, des petites paillettes autour mais pas trop. Puis, j'allais me poser sur mon lit en tailleur, attendant la dernière minute pour mettre ma robe et mes chaussures, que je lorgnais du coin de l'oeil comme un instrument de torture. J'étais certaine que j'allais souffrir avant la fin de la soirée.

Je me prêtai au jeu de ce qui tramait autour de moi - oui ta robe est bien mise, non tes cheveux sont mieux comme ça, etc. Sans grande conviction non plus : ça m'amusait, mais je me sentais pas non plus passionnée par tout ça. J'avais juste de retrouver Stephen. Et de voir Ruby dans sa belle robe. Et Maman.

... Maman à qui j'avais gauchement expliqué que j'avais un cavalier. J'avais tellement rougi que je préférais chasser ce souvenir de ma mémoire.

Je rêvassai quelques minutes, contemplant les filles être fin prêtes, les unes après les autres. Il y en avait qui avait même commencé à boire : deux lits plus loin trois filles de cinquième année étaient en train de jouer avec des cartes magiques - parfois elles volaient jusqu'au plafond, les filles criaient et elles redescendaient - et des bouteilles de bièraubeurre. Je devinai aux explications parfois embrouillées des deux filles de dos, une brune et une blonde, qu'il s'agissait là d'un jeu à boire. Je tendis l'oreille, vaguement intéressée, mais les règles me paraissaient confuses et je ne comprenais pas tout. Quand l'une d'elle s'exclama qu'il fallait maintenant citer des noms de garçons commençant par une lettre précise et que la première qui venait à court de prénom devait boire sa bouteille cul-sec, et que cette lettre s'avéra être le S, je sautai sur mes pieds et décidai qu'il était temps d'enfiler ma robe et de descendre dans la salle de bal.

Elle était rouge et noire, bustier, vaporeuse, et le mélange du rouge et du noir me faisait penser à des plumes, à des flammes, remontant le long de mes jambes ; mes chaussures étaient rouges également et je les enfilai en me contorsionnant. Puis, je tentai de me coiffer, échouai, baissai les bras, soupirai, recommençai, plusieurs fois, avant d'arriver à faire, grâce à ma baguette, une sorte de chignon plutôt élaboré d'où s'échappait des mèches folles - mes cheveux avaient toujours besoin de rappeler qu'ils menaient une vie libre et bien à eux. J'appliquai ensuite mon masque, rouge lui aussi, dont la forme me faisait un peu penser à une tête de chat, puis, je descendis.

La foule, dense et masquée, s'amassait devant l'entrée de la salle, et je la sillonnai, bien à l'abri derrière mon masque : cela apportait une petite touche d'excitation supplémentaire, et je me sentais un peu quelqu'un d'autre, comme si ce soir, j'avais le droit de jouer un jeu. Je finis par le réparer - était-ce lui? Je crus le reconnaître mais il se retourna, puis sa silhouette me fut trop familière, ainsi que le choix de son costume : tellement lui. Alors, m'approchant doucement comme si je continuais ma flânerie, les mains dans le dos, et gérant bien mieux que je ne l'avais imaginé mes talons hauts, je m'approchai, et lui murmurai à l'oreille, en arrivant par derrière puis en lui tournant autour :


- Comment savoir qui est qui, au milieu de cette mascarade?...

Et je souris en coin, levant mon regard vers lui, derrière mon masque. Et pourtant, c'était bien la première fois que nous nous affichions ouvertement... L'ironie de la situation m'était aussi délicieuse qu'exaltante.


Robe :

Chaussures :

Masque :

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Stephen Fray


Stephen Fray
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MessageSujet: Re: An unexpected evening [Lizlor]   An unexpected evening [Lizlor] Icon_minitimeVen 4 Jan - 3:21


Let me name the stars for you. Let me take you there.
The splash of my tongue melting you like a sugar cube…



Spoiler:




Scott m'avait bien prévenu, avec amertume, ce soir dans la salle de duel : comme on fait son lit, on se couche. Désormais, rien ne pouvait empêcher les évènements de se dérouler de la manière dont ils devaient se dérouler. La grande roue du destin s'était mise à tourner. C'était excitant, mais aussi, pour mon esprit cartésien, terrifiant. Parce que je n'étais pas sûr d'avoir fait le bon choix. Pas certain de ne rien regretter, quand le rideau se lèverait, quand les masques – ironiquement – tomberaient. J'avais volontairement choisi le mien parmi les moins sympathiques du lot qui nous étaient proposés dans la boutique de Pré-Au-Lard qui avait bien profité de toute cette agitation autour du bal. Mais c'était un masque traditionnel, m'étais-je dit en l'enfilant devant le miroir de la petite salle d'eau adjacente à notre dortoir. Je ne pouvais pas nier que ce petit bonus ne m'amusait pas ni ne m'inspirait. J'avais toujours aimé faire les choses avec style.

C'est pourquoi j'étais descendu de bonne heure, sans attendre le reste des mes camarades de Serdaigle, impatient de découvrir ce que nous réservait la Grande Salle cette année. Une fois de plus, la décoration était des plus somptueuses ; les professeurs au sommet de leur art ne s'étaient pas privés de jouer avec le thème de la soirée, poussant jusqu'au bout la carte du mystère. De vastes rideaux pourpres couvraient les hautes fenêtres, et du plafond émanait une lumière plus feutrée qu'à l'habitude, éclairant doucement les victuailles qui s'étalaient au buffet, les bouteilles de biéraubeurre et les coupes de champagnes. Un orchestre jouait déjà dans le fond de la salle où se trouvait normalement la table des professeurs, une valse lente mais qui gagnait rapidement en rythme à mesure que les élèves arrivaient en groupes de plus en plus denses. La piste commençait à se remplir de filles et de garçons en tenues chatoyantes et je me dirigeai vers la buvette pour prendre un verre, me sentant vaguement et étrangement oppressé par cette foule de danseurs sans visages.

Pas que les masques m'empêchent de reconnaître ceux qu'ils étaient censés cachés. Katie Bell, par exemple, se tenait à quelques mètres de moi, ravissante dans une longue robe émeraude, un masque orné de plumes de paon dissimulant son regard espiègle. Je me rappelai l'avoir fait tourner encore et encore sur cette même piste de danse, exactement un an auparavant. Je la saluai amicalement et elle me répondit d'un sourire, avant de reporter son attention sur son cavalier. Comme il semblait loin, ce moment où tous les regards s'était fixé sur nous, les nouveaux Miss et Mister ! A présent j'évoluai au milieu de ces mêmes regards et aucun ne semblait me prêter la moindre attention. Mister ou pas, je n'étais pas au bout du compte le genre de cas auquel s'intéressait le Daily Poudlard – ma vie sentimentale inexistante y étant sûrement pour quelque chose.

A cette pensée, je réprimai un petit rire.
S'ils savaient.

A la buvette, une fille blonde de quatrième année distribuait les coupes d'un air morose ; je ne sais pas pourquoi je fus étonné de croiser son regard quand elle me tendit la mienne – c'était presque comme si je m'étais attendu à quelqu'un d'autre… En fait, précisément, je m'étais attendu à Haley Collins. Allez savoir pourquoi – il était bien entendu qu'elle irait au Bal avec Scott, même s'il ne me l'avait pas confirmé, le sujet d'Haley étant probablement le plus tabou d'entre tous. Je ne me serais pas risqué à lui poser la question de toute façon ; ça ne me regardait pas. Que ce soit lui ou Taylord, plus rien ne me regardait chez ces deux là que j'avais appelé mes meilleurs amis. Malgré tout, comme je scrutai l'espace à la recherche d'une personne qui ne m'avait pas encore laissé tomber, c'est à leur silhouette respective que je m'arrêtai : lui au bras d'Haley, elle… à celui de Carlton. Evidemment. Ces deux là étaient irrécupérables.

Profitant de mon poste d'observation avantageux, je regardai les deux heureux couples valser avec ivresse, forçant un moment l'ironie sur mon visage avant de laisser tomber – personne ne pouvait la voir de toute façon. Scott était très bon danseur, un peu raide, mais qui l'aurait blâmé ? Haley en effet était… eh bien, très en beauté, dans une élégante robe bleue et… En fait elle était absolument ravissante, me rendis-je compte avec surprise alors qu'ils se rapprochaient. Je me tournai vers le buffet au moment où ils passaient devant moi – seul Scott savait à quoi ressemblait mon costume mais je doutai qu'il m'eût aperçu tant il paraissait absorbé par sa cavalière. Même à cette distance, les yeux bleu pâle de la jeune fille étaient bien visibles derrière son masque fait de dentelle noire délicate, et je jure que je pouvais même les voir briller. Clairement, on s'amusait bien de ce côté.

Quant à Taylord… Oh bon sang, je ne les avais pas venu venir près de la buvette ! Vite, je me faufilai derrière un couple (ou tentai de me faufiler – c'est toujours dans ces moments là qu'on regrette d'être un haricot de un mètre quatre-vingt) pour ne pas qu'elle ou Carlton se rende compte de ma présence, je ne voulais pas risquer de les importuner alors qu'ils… quoi, au juste ? Ils semblaient avoir abouti à une sorte de trêve ces dernières semaines, et maintenant ils venaient ensemble au Bal ? J'osai un coup d'œil discret dans leur direction… mais je me tournai rapidement vers les tables alignés en voyant une silhouette vêtue de rose me dépasser…

– … Taylord ! entendis-je derrière mon dos, et à son tour Carlton passa à quelques centimètres de moi sans me voir.

Bien, songeai-je en le voyant courir après la Gryffondor – il était grand temps que je change de coin. Vidant d'un trait ma coupe de champagne, je vis en reposant ma coupe vide, la main de Carlton se refermer sur le poignet de Taylord et eut un pincement au cœur en constatant encore à quel point elle avait maigri (même si ces derniers temps elle avait un peu repris du poil de la bête). Quelques mèches s'échappaient déjà de son chignon – brunes. Ce détail me toucha et je trouvai soudain quelque difficulté à contrôler le tremblement à la commissure de mes lèvres, parce que
c'était Taylord après tout, ma Taylord. De près ou de loin, rien ne pourrait changer ça.

– Comment savoir qui est qui, au milieu de cette mascarade ?…

La voix délicieusement féminine qui s'était soudainement glissée dans mon oreille, me surprit tellement que mon cœur fit un bond dans ma poitrine ; je sursautai, un instant alarmé, avant que mon cerveau ne reconnaisse qui se cachait derrière ce ton innocent. Avec un sourire, je me retournai pour lui faire face… et faillit perdre tout contrôle.
Merlin, Morgane et tous leurs enfants.
Elle était… Elle…
Non, aucun mot ne pouvait décrire ça.

– Oui… (Je me raclai la gorge.) Hum, c'est ennuyeux ! répliquai-je, tentant de lui renvoyer son expression pleine de malice et ne parvenant qu'à un rictus crispé, mais c'était déjà mieux que rien. Si on appréhende de danser avec de parfaits inconnus…

Je lui tendis la main, la mettant au défi d'accepter l'invitation.

Elle la prit.

Je la guidai au centre de la piste alors qu'une nouvelle valse s'annonçait. Je posai ma main sur sa hanche, jalousant le tissu rouge qui avait le droit de toucher à cette peau trop bien masquée à mon goût. Elle posa la sienne sur mon épaule, et plongea son regard dans le mien, le bleu électrique contrastant avec le rouge vif du loup qu'elle portait… Pour ne pas me laisser hypnotiser, j'essayai d'évaluer mentalement la hauteur des talons qu'elle devait porter sous cette merveille qui lui servait de robe. Contrairement à celles de Taylord et Haley, qui épousaient leur buste mais s'évasaient après la taille, la sienne ondulait contre et entre ses jambes – et plus je pensais à ses jambes moins je pouvais sentir les miennes. Les premières notes s'élevèrent ; avalant ma salive, je l'entraînai. J'étais bon danseur, j'aimais les valses : l'homme conduisait, cela me donnerait le temps de retrouver une contenance. Et puisqu'elle voulait jouer à ce petit jeu…


– Dites-moi donc, commençai-je, quand je me sentis à nouveau en pleine possession de mes moyens, où se trouve votre cavalier ? Il doit être fou pour vous avoir laisser filer de cette façon. Si c'était moi…

Le rythme de la musique s'accéléra et je tendis le bras, la repoussant pour la faire tournoyer sur elle-même et mieux la ramener. Ma main descendit le long de sa colonne vertébrale et vint se nicher dans le creux de son dos, la pressant contre moi, mon menton contre sa joue.

– … Je ne vous quitterais pas des yeux une seconde, achevai-je dans un murmure près de son oreille, avant de relâcher mon emprise sur sa taille et m'écarter comme si de rien était.







We were in the gold room where everyone
finally gets what they want, so I said
What do you
want, sweetheart ? and you said Kiss me.
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Lizlor Wayland


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MessageSujet: Re: An unexpected evening [Lizlor]   An unexpected evening [Lizlor] Icon_minitimeLun 7 Jan - 23:48

Peu m'importait le reste. Je me rendis compte que je ne voyais que lui. Lui et son costume des plus originaux, cette teinte pourpre qui s'accordait à ma propre robe - l'avait-il fait exprès? Mais il semblait que Mister Serdaigle, qui portait si bien son titre, avait décidé de se rallier à ma maison. J'avais envie de glisser mes mains autour de son col puis le long de sa veste, de sentir son torse sous ses vêtements. Mais il était trop tôt - nous étions trop exposés, et pourtant! Ce soir nous avions le droit... Sans doute que j'avais besoin de me laisser apprivoiser, de nous apprivoiser. Et puis je me réjouissais trop de ce retournement de situation pour ne pas le repousser, le faire durer, le savourer, encore et encore... Mon regard l'engloba, de haut en bas, alors qu'il était encore de dos. Je sentais des nuées de papillons dans mon ventre en devinant son corps sous ses vêtements, en observant sa taille bien prise, son pantalon qui mettait en avant ses jambes, sa haute silhouette. Instinctivement j'avais posé une main à plat sur mon ventre comme si je voulais m'empêcher d'apparaître trop fébrile, ou comme si en le voyant, si beau et à portée de mains, mais aux yeux de tous, j'avais besoin de me rappeler qu'il était à moi, que je le gardais en mon sein. Sans doute que c'était là des pensées que je ne pourrais jamais lui murmurer : Stephen Fray n'était à personne, son orgueil l'en empêchait, mais il m'était délicieux de le voir sans être vue et de le sentir mien.

J'eus un sourire quand il se retourna - un sourire que je gardais discret mais que je savais éclatant. Derrière mes cils dorés, je voyais ses yeux bruns briller avec une intensité féroce et une surprise non feinte en me découvrant ; et puis je découvrais son masque de face, et encore une fois il lui correspondait tant que je ne pus m'empêcher de me dire qu'il était... incorrigible. Mais ce soir, tous ses défauts m'attendrissaient. Je crois que, pour une fois, je perdais pied et je me laissais porter par une langueur qui ne serait pas éternelle et je le savais ; mais j'avais envie de m'y vautrer avec délice. Avec lui.


– Oui… (il se racla la gorge et mon assurance toute en discrétion, féline, s'accrût. Peut-être pensait-il qu'il était intouchable, mais je savais lire en lui à présent. J'avais appris.) Hum, c'est ennuyeux ! Si on appréhende de danser avec de parfaits inconnus…

Il me tendit la main. Et ce geste était vrai à bien des égards, ce soir, murmura une petite voix dans ma tête : je sentis mon regard briller de mille feux. Je fis mine de considérer sa proposition et d'hésiter, puis après un haussement d'épaule signifiant que j'acceptais l'excitation et le danger de l'inconnu, je glissai ma main dans la sienne. Sous les lumières chatoyantes et les ors de la salle, plus que jamais, ma peau pâle loin du soleil de l'Oregon contrastait, en couleur et en finesse, entre sa main plus large et sa peau brune, mordorée par les décorations du bal. Je sentis la chaleur de sa peau, et elle se propagea jusqu'à mon cœur.

Une valse nous emporta. Alors qu'avant j'aurais rechigné et je serais venue à reculons à ce bal, ou à n'importe quelle soirée dansante, j'y prenais maintenant du plaisir. Je me laissai entraîner : Stephen et moi avions l'habitude de... D'évoluer à deux, en osmose, et même si c'était une toute autre danse qui se jouait ce soir je suivais ses mouvements avec fluidité et il anticipait les miens en tout harmonie. En tournoyant dans la salle - je sentais ma robe qui s'enveloppait autour de mes jambes, et des siennes parfois quand nous tournions, et un courant d'air semblait nous tourbillonner autour - je parvins petit à petit à me rendre compte de ce qui nous entourait. Je faisais exprès de détacher mon regard du sien parfois pour qu'il le cherche, de remonter le long de son cou, de me mordiller la lèvre et de sourire. J'avais aperçu Ruby, évidemment : il ne m'avait pas fallu longtemps. La robe de Maman la rendait resplendissante, encore plus que d'habitude, et si cela me pinçait le coeur de la savoir seule ou plutôt de ne pas partager cette soirée avec elle, je me réconfortais en sachant qu'elle voulait que je profite de ma soirée, et qu'elle savait que l'invitation de Stephen avait fait mon bonheur. Et puis, les vacances approchaient, et nous n'allions pas nous quitter! Comme un jeu de dominos, j'aperçus aussi, dansant ensemble, Haley et Scott - comme je me fichais d'elle à présent - et puis, comme si mon regard avait ricoché, comme un éclair rose dans la foule, je vis Taylord, en pleine danse avec... Carlton. Depuis notre entrevue dans le parc, mes sentiments à son égard avaient évolué. J'étais toujours, et c'était sans doute pour cela que je n'avais pas été très diplomate alors qu'elle avait été gentille au premier abord, jalouse de l'importance qu'elle avait pour Stephen. Pire encore : j'avais l'impression qu'elle ne l'avait jamais demandée, qu'elle n'avait jamais fait ce souhait, et que c'était lui, lui qui parmi tous les autres ne ressentait rien, s'était attaché à elle d'une force étrange pour un homme comme lui. Elle a de la chance, elle, murmura ma conscience. Mais mon cœur gonflé d'espoir renchérit que je n'étais pas moins lotie. Pour ce soir, seulement? Nul ne le savait. Mais est-ce que ce n'était pas à moi de saisir ma chance? De la pousser un peu, malgré le roc qu'était Stephen Fray, de l'autre côté? Quand je replongeai mon regard dans le sien - je crois qu'il ne me lâchait pas, comme si je l'hypnotisais, je changeais de champ de vision. Taylord était dans mon dos à présent, et Stephen pouvait la voir. Je faillis dire un mot. Mon regard me trahit sûrement car je tournai à demi la tête, hésitai, par solidarité féminine, puis...

– Dites-moi donc, où se trouve votre cavalier ? Il doit être fou pour vous avoir laisser filer de cette façon.

Sa main se faisait plus osée dans le bas de mon dos, et il me rapprocha de lui.

Pardon Taylord, mais la bouffée d'excitation qui m'avait gagnée toute entière pris le dessus. J'aurais aimé dire à Stephen qu'elle avait besoin de lui, que lui sans doute avait besoin d'elle et que ça n'avançait à rien si aucun des deux ne faisaient le premier pas, mais ce soir était mon soir. Et je ne voulais pas le gâcher.


- Oh, il ne sait pas toujours ce qu'il veut, repris-je sur le même ton faux et enjoué. Je réalisai que j'avais des facilités à me glisser dans la peau d'une autre et à jouer quelqu'un que je n'étais pas, et qu'il me fallait en profiter. J'avais l'impression que ma langue se déliait d'avantage. Mais tant pis pour lui, je ne vais pas me passer d'une si bonne compagnie, murmurai-je en me penchant vers son oreille et en me glissant une seconde sur la point des pieds. En reprenant ma position initiale, mes lèvres effleurèrent la peau de son cou.


- Si c'était moi… Suivant la musique qui s'animait, il me fit tourner puis je me retrouvais presque prisonnière contre lui, tout contre lui, de la tête au bassin. Mon cœur tambourina si fort contre le sien que je ne sentis qu'un cœur battre pour deux. Je ne vous quitterais pas des yeux une seconde.

Mais il savait jouer, et il s'écarta de moi. Je me sentis brusquement perdue et arrachée à une chaleur qui ne m'appartenait plus, mais j'en montrai rien et me remis gracieusement d'aplomb. Il y avait un brasier à l'intérieur de moi que ses regards, ses sourires, ses mots doux et ses gestes provocateurs attisaient, et je me demandais combien de temps j'allais pouvoir me contenir avant qu'il ne me brûle toute entière, transforme ma robe en cendre et me projette contre lui pour que nos corps de consument ensemble. Je revins à la charge, prenant bien soin de procéder par gestes lents, apparemment pas calculés, comme si je laissais la place au hasard, et que mes hormones n'avaient aucune place dans cette petite danse particulière.

- Faites donc alors, parce qu'il me faudra bien vous quitter à un moment... Pour le retrouver...

Appuyant mes paroles d'un haussement de sourcil et d'un coup d'oeil vif, je souris et découvris mes petites dents avant de fondre sur lui et d'entourer son cou de mes deux mains, que je glissais lentement sur sa peau, à moitié sous son col. Cette fois je l'obligeai à se coller à moi et repartis dans une danse. Je ne me rendais même pas compte de quelle musique passait, je suivais juste le rythme, je me sentais entraînée, avec lui, et j'étais heureuse... Simplement heureuse. J'avais approché mon visage du sien et collé mon front contre le sien, en le forçant à s'incliner vers moi - heureusement que j'avais des talons. Mes lèvres entrouvertes pour respirer à mon aise, car mine de rien nous dansions sans nous arrêter depuis plusieurs minutes, captaient son souffle et respiraient son odeur, mais pas à un moment j'approchai suffisamment mon visage pour l'embrasser. Je m'amusais, je le cherchais, et lui aussi. Ces masques avaient quelque chose de continu avec note histoire, ils nous permettaient de nous dévoiler petit à petit sans que cela soit trop brusque.

- Et vous alors... Pas de cavalière? Ma question mutine se termina dans un souffle court. Là, en moi, depuis le fond de mon ventre jusque dans ma poitrine battait une tornade brûlante qui ne cessait de s'accroître, et quand un à-coup dû à la danse me pressa un instant contre ses hanches je crus que le sang allait me monter à la tête et me pousser à l'évanouissement. Raffermissant ma prise autour de son cou, mes ongles s'incrustèrent un peu dans sa peau. Je ne m'en rendis pas compte. Je ne m'en rendais jamais compte, ce n'était qu'au matin que je découvrais les petites traces que j'avais laissées ça et là sur son corps. Et lui, il riait en me disant que j'étais une vraie lionne. Je relevai le regard vers lui en me maudissant moi-même de m'être prise à mon propre jeu car ma vue était un peu voilée et ce que j'entendais des rumeurs de la fête ressemblait plus aux battements effarouchés de mon cœur.

Mais, brusquement, elle apparut dans mon champ de vision - Maman, vêtue de blanc comme la Reine absolue de ce château, se trouvait non loin de nous, sur le bord de la piste de danse, discutant comme à son habitude avec Katie, et avec une silhouette masculine, de dos, que je devinais être O'Connelly.

Horreur! J'avais l'impression qu'on m'avait arraché mes vêtements, mise à nue, et je ne supportais pas bien de m'afficher autant sous les yeux de celles pour qui j'étais encore une enfant... Dans les yeux de celles pour qui je
pensais encore être une enfant. Je me raidis, m'écartais à mon tour, laissai une seconde place à la panique tandis que O'Connelly s'en allait un peu plus loin et dégageait le champ de vision de Maman et Katie. Nous étions masqués et tous costumés, d'accord, mais je connaissais l'instinct de ma mère pour me repérer en une seconde dans une foule immense.

- Si mon cavalier tient à la vie, il me suit, ordonnai-je fermement en ôtant les mains de Stephen de certaines parties de mon corps, en saisissant sa chemise et en le tirant avec moi dans la foule. Mon but était d'aller à l'autre bout de la salle, là où les autres élèves nous masqueraient, et où il y avait possibilité de se cacher quelques instants dans des recoins plus sombres.
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Stephen Fray


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MessageSujet: Re: An unexpected evening [Lizlor]   An unexpected evening [Lizlor] Icon_minitimeSam 19 Jan - 12:19

Cette valse n'en finissait pas. Ou bien, j'étais dans un tel état que j'avais l'impression que c'était toujours la même qui se jouait, alors qu'en fait on était passé à tout autre chose, comme je ne sais pas, du… hip, hop ! Mais même si je l'avais voulu je n'aurais pas été capable de changer le rythme de mes pas. Cette danse était la notre : celle du chat et de la souris, depuis le début. Nous nous cherchions, nous nous fuyions, mais nous étions toujours irrésistiblement ramenés l'un vers l'autre. Cette fameuse danse des aimants ; une image qui avait pénétré mon esprit comme cela n'était que trop rarement arrivé, dans mon univers fait de logique pure et de mécaniques bien huilées. Je n'étais pas prêt d'oublier cette soirée, enfermés dans un placard, où elle avait plaqué son débardeur contre sa poitrine sans même se rendre compte de ce qu'elle faisait, juste pour me prouver que j'avais tort de la considérer comme… eh bien, de ne PAS la considérer du tout, en fait. De ne pas l'envisager. Et, oui, ça avait été un véritable coup de poing, de prendre conscience que j'étais… que j'avais ça en moi, finalement. Que j'étais capable de la voir de cette manière, pas comme un garçon regarde une fille mais comme un homme regarde une femme. Et pas seulement une femme. La plus belle femme.

Mais là, en la faisant tourner sur elle-même sur la piste de danse, je ne pouvais que repenser à notre première rencontre, à tout le chemin qui avait été parcouru depuis – et finalement n'avions-nous pas toujours été destinés à finir ainsi, elle et moi ? N'avais-je pas été pétrifié, dès le premier regard – n'avais-je pas toujours été à sa merci, sans en avoir vraiment conscience, depuis le tout début, depuis le premier cri, la première course dans les couloirs, la première explosion de chaudron ?

Etrange… Ce que l'idée de destin peut avoir de libérateur, à cet instant, alors qu'elle m'avait toujours jusque là donné l'impression de mettre en cage ceux qui étaient trop crédules pour s'y laisser emprisonner. Je sais que je serais captif, et heureux de ma condition avec Wayland à mon bras.
(Regardez-la juste, la façon dont elle tourne sous votre bras, ses yeux clos ; elle est une coupe de champagne et ses rires sont des petites bulles qui s'échappent et explosent à la surface à chaque instant – et la voilà à nouveau, et il n'y a plus rien de léger soudain dans le regard qu'elle pose sur vous, elle vous brûle, brûle, brûle, et vous vous demandez si tout cela est bien réel parce qu'au fond, le méritez-vous ?)

Toutes mes questions, tous mes doutes sont retenus à quai ; seule Lizlor m'emporte à présent, et j'ai l'impression que nous ne faisons qu'un tant nous sommes proches. Je ne m'étais jamais senti aussi… intimement lié à quelqu'un jusqu'à cette seconde. J'entendais ses murmures mais n'écoutai que sa voix. Je sentais ses gestes, je répondais, mais ce n'était plus seulement un jeu à présent, nous ne faisions plus semblant. Je n'avais conscience que des étincelles qui parcouraient mon corps de la tête aux pieds, du désir enflammant chaque carré de ma peau en contact avec la sienne, du besoin douloureux de l'embrasser enfin, de l'angoisse à l'idée qu'elle m'échappe chaque fois qu'un pas de danse nous forçait à nous séparer, et de la nécessité de ne pas céder, de prolonger cet instant, de le rendre éternel.

– Et vous alors… Pas de cavalière ?

Mon cerveau a peine à enregistrer les mots mais mes lèvres semblent soudain dotés d'une intelligence propre et je parviens à donner une réponse sans trop savoir d'où elle me vient :

– Si, et laquelle… Mais je ne suis pas inquiet. Elle sait qu'elle ne trouvera pas mieux. (Sous le masque, mon clin d'œil doit être à peine perceptible.) Il est probable qu'elle assommera le premier idiot qui voudra…

Ma phrase se perdit dans un rire qui s'interrompit lui-même dans un hoquet de stupeur en sentant ses ongles s'enfoncer dans la peau sensible de mon cou, juste à la frontière entre la gorge et le commencement des épaules, et sa jambe glisser sensuellement entre les miennes.

Mais alors même que j'étais prêt à me rendre sans plus de cérémonie, c'est elle qui s'arrêta soudain, le regard lointain ; la tension qui existait une seconde plus tôt, brutalement disparue, me laissa vidé, incapable de réagir. Mais pas pour longtemps. J'avais envie d'arracher ce masque idiot pour qu'elle soit bien consciente de l'état de frustration dans lequel elle me mettait ; mais avant qu'un « quoi ? » indigné aie eu le temps de franchir mes lèvres, je sentis ses mains rejoindre les miennes qui en toute bonne foi avaient commencé à s'aventurer sur ce corps qu'elles connaissaient si bien.

– Si mon cavalier tient à la vie, il me suit, déclara-t-elle avec autorité, avant de me tirer à sa suite, fendant la foule.

Arraché à ma béatitude je commençai tout juste à remarquer quelques masques tournés dans notre direction, expression la plus proche de la curiosité qu'on puisse envisager sur ces visages immobiles. Heureusement que j'en portais un moi-même, car je me sentais déjà rougir – quel spectacle venait-on juste de leur offrir ! Moi qui espérais de tout cœur ne pas faire à nouveau la une du Daily Poudlard au lendemain de ce bal ci, c'était sans doute raté. Je gageai que Luna Lovegood, bien que peu portée elle-même sur les ragots, nous garderait une place de choix dans sa prochaine production.

Dans la foule compacte, Lizlor et moi tentions tant bien que mal de circuler. J'avais compris, en regardant dans la direction opposée à celle vers laquelle elle nous entraînait, que c'était le regard de sa mère qu'elle cherchait à tout prix à éviter. Cette constatation me laissait… songeur, mais le moment n'était pas à de telles réflexions, et il fallait que je reste concentré si je ne voulais pas que Lizlor m'échappe dans cette mascarade. Les musiciens venaient d'entamer un nouveau morceau, aux tonalités plus graves, en phase avec le thème de cet soirée que je commençai à trouver plus angoissant que drôle – les couples ravis se précipitaient autour de nous pour un dernier faux-semblant. Je tentai de repérer Scott à travers la salle – nous avait-il vu ? serait-ce assez pour me faire pardonner ? – tournant la tête dans toutes les directions. Deux filles en robes à jupon bariolées passèrent devant mon champ de vision en gloussant et…

Et mon cœur loupa un battement.

Là, à quinze mètres de moi, une petite silhouette féminine, en robe blanche comme neige, avec un jupon de fine dentelle, se tenait debout, droite comme un i au milieu de l'effervescence. Son bras gauche était replié derrière son dos ; sa main droite tenait une tige de bois, à l'extrémité de laquelle se trouvait son masque – aussi immaculé que la robe, sans motif ni décoration quelconque ; rien que deux trous qui ne laissaient pas voir les yeux, et une bouche dont les coins tordus vers le bas indiquait une profonde tristesse. Le visage entièrement caché derrière celui-ci était indécelable ; seul indice, la masse de cheveux bruns mi-long qui disparaissait derrière les épaules.

(Ce n'était pas
possible – ce ne pouvait pas être elle – elle était rentrée à la maison – elle rentrait tous les ans à cette période – elle n'allait jamais au bal – elle m'avait confirmé que…)

Incapable de détacher le regard je tentai un pas vers la silhouette inconnue mais une bande d'élèves me coupa la route. Quand le masque émergea à nouveau de la foule, ce n'était pas une grimace mais un grand sourire théâtral qui s'étalait sur son visage en papier mâché. Cette fois je reculai précipitamment, mon cœur battant si fort entre mes côtes que c'en était douloureux. Quelqu'un heurta mon dos, me déséquilibrant un moment et je titubai avec la sensation d'être attaqué, mon cerveau tournant à plein régime. Comment pouvait-elle être ici ? Si c'était bien elle – je ne pouvais pas prouver que c'était elle, pas vrai ? Je regardai une troisième fois mais la foule s'était trop resserrée pour me permettre d'apercevoir quoique ce soit. Avais-je bien vu… Bien sûr, évidemment je l'avais bien vue, depuis quand ne voyais-je pas bien quelque chose, moi Stephen Fray ? Mais pourquoi ferait-elle une chose pareille ?… Non, elle ne le ferait pas – c'était sans intérêt – ça n'avançait à rien – et qui s'occuperait de la maison en son absence, il fallait bien qu'elle rentre au moins une fois par an –
… Où était Lizlor ??

Je me retournai brusquement à cette question interne qui provenait clairement d'une autre partie de mon cerveau, posée de manière beaucoup plus soudaine et urgente que les précédentes. Où était-elle ? Dans ma torpeur, je l'avais laissé m'échapper et je ne m'en étais même pas rendu compte !! Quel cavalier je faisais, vraiment – mais si ça n'avait été que cela. Je ne me souvenais pas avoir été aussi effrayé depuis l'attaque des Mangemorts – la première, celle qui avait pris tout le monde par surprise et au cours de laquelle mon manque de réactivité m'avait valu d'être bêtement stupéfixié avant même d'avoir pu me défendre… Non, non cette fis je ne me laisserais pas la peur me paralyser.



(« Je ne partirai jamais. »)



– Wayland… émis-je, ma voix cassée peinant à dominer la rumeur de la foule. Je me raclai la gorge pour l'éclaircir et renouvelai mon appel avec plus d'énergie. Wayland !

Comment la retrouver dans cette multitude qui enflait progressivement, comme un monstre de tissus chatoyants, les rires distordus s'unissant pour former un long cri sinistre ?…


(« On ne mourra jamais. »)



– LIZLOR !
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Lizlor Wayland


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MessageSujet: Re: An unexpected evening [Lizlor]   An unexpected evening [Lizlor] Icon_minitimeDim 3 Fév - 16:00

    « We both knew it - right away.

    He was like this hybrid, this mix of a man who couldn't contain himself
    I always got the sense that he became torn between being a good person and
    missing out on all of the opportunities that life could offer a man as magnificent as him

    And in that way I understood him

    And I loved him
    Oh, I loved him, I loved him, I loved him...


    I love him. »



– Si, et laquelle… Mais je ne suis pas inquiet. Elle sait qu'elle ne trouvera pas mieux. Il est probable qu'elle assommera le premier idiot qui voudra…

Ah ça, "elle" avait déjà fait ses armes en matière d'assommer les imbéciles, voulus-je lui rétorquer avec un clin d’œil, alors que tout mon être se cabrait secrètement en l'entendant proférer que je ne trouverai pas mieux : non, jamais. Et puis, elle ne voulait pas trouver mieux. Comment aurais-je pu? Maintenant que j'avais fait mon choix, il m'était impensable de revenir sur mes pas, de défaire la toile que j'avais tissé de manière de plus en plus fine, de moins en moins grossière, l'épais fil de laine irrégulière devenait un fil brin de soie qui brillait entre mes doigts. De la soie précieuse, comme de l'or, voilà ce qu'il était, voilà la façon dont il tissait mon existence.

Emportées par un cas de force majeur, mes paroles se figèrent dans le silence et dans l'oubli, puisque je filai déjà droit vers le milieu de la foule, emportant mon cavalier et, je l'aurais juré, malgré son masque, sa mine passablement irritée du fait que nous nous soyons arrêtés en si bonne voie. Mais peut-être que cela ne lui faisait rien, que ma mère soit le témoin de nos jeux d'adultes, mais moi cela m'importait ; et jusque dans mes rêves ce malaise se reflétait puisque j'avais rêvé à plusieurs reprises qu'elle me découvrait entre les bras de Stephen et dans un moment particulièrement... embarrassant. Je détestais cela : ce n'était pas des cauchemars à proprement parler, mais ils me laissaient vaseuse au réveil, comme ensuquée dans un état qui ne me plaisait pas trop. C'était comme si j'avais un choix à faire - l'enfance, l'adolescence, ou bien être, pour de vrai, une adulte - et je n'étais pas prête encore, ou du moins si je savais que je n'étais plus une enfant j'avais envie de l'être encore un peu aux yeux de Maman. Ses yeux m'avaient longtemps renvoyé l'image d'une ratée, un petit monstre pas très méchant mais qui ne comprenait rien à rien, et depuis presque deux ans maintenant je redevenais Lizlor, sa fille, sa petite fille rien qu'à elle et qui avait besoin des bras aimants de sa Maman - sans doute que je n'étais pas prête à renoncer à ce que j'avais acquis si tard. J'avais besoin de Maman sans doute plus qu'une adolescente de 16 ans normale, mais j'avais besoin d'elle d'une autre façon, parce que nous partagions une histoire particulière, parce que nous avions été comme ennemies l'une pour l'autre avant que le chagrin nous lie à nouveau. La boucle n'était pas encore parfaitement bouclée, et je ne voulais rien brusquer.

Instantanément, la foule, dense, compacta mon corps de manière bien plus oppressante que précédemment. Comme un retour à la réalité, je voyais un nombre important de visages masqués, de tenues colorées, défiler devant, à côté, tout autour de moi. C'était comme un bain de couleurs et de rires et voilà qu'on m'y immergeait, de force, sans que je sache si je l'appréciais ou pas.

Comme souvent, je songeai à Conrad : je me plaisais à imaginer comment il aurait été, s'il avait été là lui aussi, et combien mon cœur se serrait de bonheur en visualisant Maman, radieuse dans sa robe, et puis Conrad et moi, ses deux enfants rien que pour elle, dans leurs tenues d'apparats. Avec Ruby, habillée de la fameuse robe, le tableau était idyllique. Et je jouai des coudes entres les couples qui dansaient, souriante sous mon masque à cette idée, tandis que les doigts et la main tiède de Stephen s'accrochait à la mienne et que malgré les pressions de plus en plus fortes - mon bras se tendait - il ne m'échappait pas, il était là, avec moi, pour moi - mes doigts se faisaient plus crochus, comme si je sortais mes griffes, pour ne pas le perdre - et dans ma tête résonnait une musique lancinante et mélodieuse, et des images diffuses défilaient, tantôt douces, tantôt passionnelles, de son visage, de ses mains sur moi, de ses lèvres, de son sourire, de nos souvenirs. Son odeur m'embaumait même au milieu de tous ces gens. Et sa voix...


- Ah!!! laissai-je échapper, prise de court.

Je me retournai vivement, les mèches folles de mes cheveux fendant l'air comme une flamme enragée. Stephen!! balbutia mon cœur, tout d'un coup mis à rude épreuve non pas à cause de nos caresses et de nos baisers, mais de la soudaineté de cette perte, et de l'envie pressante de le retrouver. Nos doigts avaient glissé, s'arc-boutant dans un ultime effort, mais la musique entraînante avait ravivé la foule et elle s'était pressée contre nous et entre nous en vagues compact, nous obligeant à nous scinder. Ma main pendait stupidement au bout de mon bras et il me semblait qu'elle était dénuée de toute utilité, puisqu'elle ne servait plus à me rattacher à lui.

Attentive, je scrutai la foule des yeux, appuyant sur mon masque du bout de mes doigts pour l'appliquer plus fort contre me peau. Cette fois, ce n'était plus une mer colorée et masquée que j'avais sous les yeux, mais une bouillie compacte faite de morceaux hachés, d'étranges charivari bruyants et indistincts qui se percutaient les uns avec les autres, qui m'assourdissaient, qui noyaient toute forme humaine. Où était-il?! Pourtant sa silhouette se détachait du lot : il était grand et bien bâti, et sa stature était mise en valeur ce soir par une veste d'un rouge qui se remarquait. Mais je ne le voyais pas! Et ce n'était qu'une salle de bal, pas un chemin vers le Enfers, mais j'avais peur, d'une peur indistincte et irraisonnée, j'étais en manque de lui, comme si on m'avait ôté quelque chose à l'intérieur de moi ; j'avais envie de pleurer, de courir, de crier, j'étais triste, perdue, désorientée. J'étouffai un grognement quand quelqu'un me cogna l'épaule et je tanguai sur mes hauts talons, avant d'apostropher le rustre qui venait de me rentrer dedans d'un "dégage" bien senti, mais au même moment, alors que je me redressai, ce fut dans le dos qu'on me poussa encore une fois. Je compris alors que j'étais à contre-sens, prise au milieu d'un mouvement de danse dans lequel je n'avais aucun rôle, et je mis à jouer des poings et des coudes pour m'extirper de là. Hors d'haleine, enfin un peu en retrait de l'agitation de la danse, je m'exhortai au calme en posant une main sur ma poitrine qui se soulevait trop fort. Mais je n'avais pas l'habitude de ce genre de tenue et si le bustier de ma robe me mettait bien en valeur parce qu'il me compressait juste comme il le fallait pour galber la silhouette, il me coupait la respiration, et je ne me sentais pas très bien.

Mes yeux continuaient à scruter la foule désespérément et des pensées contradictoires se déchaînaient dans mon esprit : je l'ai perdu, je l'ai perdu! - Mais voyons, ce n'est qu'un bal, ce n'est que la foule de la piste de danse - Et si il ne revenait pas?! - Mais tu es tellement stupide, pourquoi tu t'inquiètes - Je suis si... Si
creuse sans lui, si éteinte!

Comme si elle avait entendu mes sourdes plaintes désespérées, Ruby se matérialisa sous mes yeux, un peu plus loin, non loin de la buvette, un vers à la main et visiblement en train de discuter avec une jeune fille à la peau dorée, qui me rappela instantanément Tirya. Et sa tête se tourna vers moi pile à ce moment-là parce que je savais qu'elle avait senti mon regard sur elle : je lui adressai un petit signe de la main, me sentant plus tremblante que jamais, auquel elle répondit en souriant d'un air rassuré qui répandit en moi comme un feu d'artifices de chaleur douce, pour m'aider à me calmer, mais le temps que je me murmure silencieusement :

- J'ai perdu Stephen! à son adresse, pour lui exprimer mon désarroi, de nouveau on m'avait bousculée et j'étais emportée par les danseurs qui...


– LIZLOR ! résonna une voix - sa voix.

Je n'eus pas besoin d'un appel supplémentaire pour filer vers lui, suivant le son comme un fil d'Ariane, sans hésiter une seconde. Je tournai vers la droite, poussai deux filles plus jeunes qui riaient ensemble, fis quelques pas et arrivait face à lui, me lançant sans aucun autre préambule contre lui.

L'impact contre son torse, son corps tout entier, nous fit peut-être tanguer légèrement mais je ne sentis rien de violent ni de brutal, juste le parfait contentement d'être à nouveau entière et brûlante d'un désir sans bornes. Enroulant mes bras autour de lui, je laissai quelques secondes mon visage enfoui dans la base de son cou, contre sa poitrine. Je retins à grande peine des larmes qui me brûlaient les yeux et heureusement que mon masque se chargea de les garder secrètes - mais ce n'était pas des larmes de peur, de tristesse, d'angoisse ; mais des larmes de joie et de passion, et elles me brûlaient les paupières d'une force considérable, comme si elles avaient été de la lave jaillissant enfin de mon corps en ébullition, dès que j'étais proche de lui.


- Je ne voulais pas te perdre, dis-je après avoir respiré assez de son parfum à la fois fort et subtil, masculin, pour renaître. C'était dit pur m'excuser de l'avoir lâché, bien que je ne savais pas qui exactement de nous deux avait lâché le premier, et je levai mon visage vers lui, qui s'était animé d'un sourire radieux, car tout était rentré dans l'ordre maintenant : nous pouvions continuer à jouer, maintenant.

Bien entendu, il y avait autre chose sous cette phrase en apparence banale, et je sentis émerger vers mon cœur des bouts de phrases indistinctes que, peut-être, j'aurais aimé lui dire : je n'ai pas envie de te perdre, je n'ai pas envie que tu t'en ailles, je n'ai pas envie que tu disparaisses, je veux être avec toi, je crois que je... Ces deux derniers mots-là me faisaient peur, et je me retins de les penser, fébrile. Et puis, je crois qu'il ne fallait pas.

Il avait l'air soucieux, et je ne comprenais pas, car maintenant que nous étions ensemble à nouveau, plus rien n'avait vraiment d'importance. Collée contre lui, comme si j'allais m'infiltrer en lui, je lissai son torse de mes mains avides avant de remonter vers ses épaules, puis son cou, et son visage, voulant le caresser, malgré le masque, pour y chasser tout ce qui n'allait pas. Ce faisant, je sentis dans mon ventre comme un coup de canon qui ne me laissa pas d'autres choix que de le pousser un peu plus vers le côté de la pièce, dans un endroit plus tranquille, tandis que mes doigts agrippaient ses vêtements et que je me hissai sur la pointe des pieds pour attraper ses lèvres alors que le souffle venait à me manquer et que lui, et lui seul, pouvait m'aider à respirer.
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Stephen Fray


Stephen Fray
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MessageSujet: Re: An unexpected evening [Lizlor]   An unexpected evening [Lizlor] Icon_minitimeMar 5 Fév - 23:13

I am singing now while Rome burns.
We are all just trying to be holy. My applejack,
my silent night, just mash your lips against me.
We are all going forward. None of us are going back.



C'était exactement comme dans mes rêves. Je vivais le plus parfait des moments avec elle, et sans prévenir, on me l'arrachait. Des tourbillons de couleurs, d'images, d'odeur, des bruits m'assaillaient de toute part et me la cachaient. L'unique différence : cette fois, c'était bien réel. Je n'allais pas me réveiller en sursaut, son nom au bord des lèvres, ravalé avec peine pour ne pas nous trahir. J'avais beau bousculer les gens, j'avais l'impression que c'était moi qu'on poussait à droite et à gauche, et les rires heureux me semblaient des moqueries qu'on me destinait. Me l'avait-on pris ? Qui ? L'un d'entre eux ?… Etait-elle partie ?… Pourquoi avais-je si peur qu'elle me laisse…?

Mais soudain elle était là – mon cœur fit une chute libre jusque dans mon estomac et elle était là, entre deux filles écartées d'un geste péremptoire, elle était là, vacillante mais déterminée sur ses talons trop hauts, dans sa robe trop jolie, et puis sur moi, tout contre moi, dans mes bras – elle était
là.

Mes mains les premières furent sur elle, capturant son visage – leur étreinte, plus brutale que jamais. Nos coudes s'entrechoquèrent, avant qu'elle ne parvienne à glisser ses bras dans mon dos, ses doigts agrippant ma veste avec la même fébrilité qui habitait les miennes. S'en rendait-elle compte, seulement ? Sentait-elle ma peau bouillir contre la sienne, mes gestes trop agressifs ?… Non. Remarquez que la délicatesse n'était pas d'usage d'habitude. Bien au contraire : chaque contact avait toujours été explosif, et quoiqu'il y ait entre nous, je me plaisais à l'imaginer comme le résultat de la confrontation entre deux ingrédients jetés au sein d'une même potion, deux forces jumelles qui, en se rencontrant, ne pouvaient que s'anéantir. Peut-être était-ce pour cela que je m'accrochais tant à Lizlor : après toutes ces années, tous ces visages croisés au détour des couloirs, elle était la seule que je sois venu à considérer comme une égale. Loin des similitudes banales que j'avais pu trouvé entre la situation de Carlton et la mienne, il émanait de la Gryffondor quelque chose de bien plus pur et bien plus dangereux, cette énergie démente, que je sentais chaque fois que ma peau effleurait la sienne. Tirant. Poussant. Deux astéroïdes gravitant l'un autour de l'autre dans l'infinité du vide, irrévocablement liés. Quelques soient les sentiments, les motivations qui nous animaient – la fuite, le désir, ou bien cette terreur qui faisait trembler mes muscles ? – nous étions voués à les exprimer avec violence, car nous étions des êtres violents par essence.

– Je ne voulais pas te perdre, l'entendis-je murmurer.

A ces mots, j'exhalai, laissant échapper le début d'un rire qui ressemblait plus à un sanglot étouffé – elle
s'excusait ? Elle ?! Alors que c'était moi qui l'avait lâchée ? Elle n'avait aucune – non, aucune idée de la peur que j'avais ressenti en ne la trouvant pas au bout de mon bras.

– Non, c'est moi, j'ai…

J'ai lâché ta main. Je l'ai lâchée. Je t'ai laissée tomber.

Je pris une respiration tremblante, tentant de me calmer avant qu'elle ne se doute de quelque chose – l'adrénaline faisait battre mon cœur si fort que je sentais les veines pulser dans mes poignets contre ses joues. Une sensation douloureuse contre ma trachée m'interpella. Je m'aperçus seulement à cet instant que c'était ses cheveux qui envahissaient le creux de mon cou, où elle avait enfoui son visage. Je m'écartai un peu, baissai la tête. Reconnu la pierre précieuse incrustée dans le loup écarlate de ma cavalière. Un faux diamant. Avec tout ce rouge, un rubis aurait été plus approprié…
Ruby. Candy.

Le sourire radieux que levait sur moi ma compagne ne parvint pas à m'apaiser mais il me rappela à l'ordre et je me forçai à lui sourire en retour, à reprendre le contrôle sur mon corps et mes réactions.

– Je me suis laissé distraire, repris-je d'une voix plus maîtrisée, laissant mes mains glisser sur ses épaules tandis, m'écartant légèrement d'elle. Quelle foule ! Je n'aurais jamais dû te laisser nous entraîner au milieu de la piste…

Et je n'aurais jamais dû demandé de l'aide à Candy pour Ruby, voilà ce que j'avais vraiment envie de lui dire – mais comment ? Les mots refusaient de se former et restaient coincés dans ma gorge, ne me laissant rien d'autre à lui offrir que le silence. Je n'avais pas la force de lui avouer que je ne lui avais pas fait confiance, et que maintenant, par ma faute elle risquait…

… Quoi au juste ? Rien ne s'était produit, tentais-je de me rassurer, alors même que je dévorais Lizlor des yeux, tant j'étais soulagé de la voir indemne. Qu'avais-je craint en vérité ? Les regards de travers qu'avait jeté ma petite sœur à la nouvelle concubine de son grand frère, très certainement par jalousie. Petite sœur qui devait en ce moment même se trouver dans son lit à des centaines de kilomètres de là. Et quand bien même ce n'aurait pas été le cas : qu'aurait-elle bien pu faire ? Comme si un élève pouvait être attaqué au Bal de Noël, au milieu de cette foule ! Et pas n'importe quel élève : Lizlor Wayland, la fille de la directrice ! C'était absurde. Ma réaction était ridicule.

Alors pourquoi ne parvenais-je pas à me calmer ?

Bon sang, Fray. Un peu de nerf.

Une fois de plus, j'étais reconnaissant aux professeurs d'avoir choisi les masques comme thème pour le Bal de cette année – derrière le mien je pouvais aisément dissimuler les pensées qui me traversaient l'esprit, et les sentiments qui m'agitaient encore malgré tous mes efforts pour les contenir. Avais-je bien vu ce que j'avais cru voir ? Ou étais-je vraiment en train de perdre la tête, comme j'avais craint que cela ne finisse par arriver tôt ou tard ? Des deux hypothèses, je ne savais pas laquelle m'inquiétait le plus, et mon incapacité à cerner le danger au lieu de le sentir, diffus, flotter autour de nous –
d'elle – n'arrangeait rien.

Lizlor, de son côté, était à des kilomètres de tout cela ; ses mains sur mon visage me ramenèrent brusquement à la réalité. Pendant un instant je crus voir ses yeux chercher les miens derrière le masque, troublés. Je détournai le regard, mais ses gestes se firent plus pressants soudain et, dans une démonstration de cette force surprenante qui la caractérisait, je sentis qu'elle me poussait, m'éloignait de la foule, jusqu'à ce que je perçoive dans mon dos la lourde masse d'un des rideaux de velours bordeaux qui masquaient les hautes fenêtres de la grande salle. La question qui me brûlaient les lèvres fût happée par les siennes lorsqu'elle se haussa sur ses talons pour m'embrasser. Cette fois, je sentis un début de sérénité renaître en moi, ses caresses lavant de ma peau les démons qui s'y accrochaient encore. Le rideau s'effaça derrière nous, le temps de nous glisser de l'autre côté, avant de se remettre en place, nous isolant des cris et des rires de la fête. On aurait pu croire que, passés les premiers mois, notre désir se serait affaibli ; c'était l'exact contraire. Jamais je n'avais eu autant envie d'elle que maintenant – non, pas envie : besoin. J'avais
besoin d'elle. J'avais besoin qu'elle m'aime.

Mais pas comme ça.

– Non… stop, émis-je enfin, parvenant à m'arracher d'elle. Je n'ai… Tu n'as pas… (Je gesticulai un peu, cherchant mes mots.) Ce n'est pas ce que je veux.

Le regard plein d'incompréhension qu'elle me lança derrière son loup menaçait de me faire changer d'avis, et de lui faire tout ce que je mourrais d'envie de lui faire depuis que je l'avais vue dans cette robe absolument indécente – oui, ici-même, à quelques centimètres d'élèves aux esprits purs et innocents. (Enfin, innocents… Est-ce que cette espèce existait encore, en fait ? J'avais l'impression qu'ils s'y prenaient de plus en plus tôt !) Mais l'épisode de tout à l'heure (je n'osais pas mettre de termes précis sur ce que j'avais vu, ou cru voir) avait calmé mes ardeurs et me permettait de garder plus ou moins mon sang-froid face à la flamme de Lizlor, contre laquelle j'aurais eu, en d'autres circonstances, bien du mal à lutter. Rideaux ou pas. Sa rection néanmoins me fit prendre conscience de ce dont tout cela devait avoir l'air et je me repris.

– Non, attend, je ne voulais pas dire ça comme ça ! Seulement…

J'hésitai. Encore une fois, les mots me manquaient. Je ne pouvais pas simplement dire ce qui me pesait, mais je ne voulais plus de ça, plus de ces simagrées ; je voulais faire ce que j'étais venu faire, je voulais aller au bout. Je ne voulais pas laisser Candy gagner en me forçant à renoncer à la seule chose à laquelle je tenais vraiment.

Je savais bien que nous n'étions pas censés retirer nos masques avant minuit, pour respecter la tradition du bal masqué. Je passai néanmoins mes mains à l'arrière de mon crâne et défit le nœud qui s'y trouvait, l'exercice rendu un peu difficile par mes légers tremblements. Libérant mon visage, je tins un instant l'objet dans mes mains, l'observant. J'avais vraiment choisi le spécimen le plus laid de la boutique. Je le tendis tout de même à Lizlor ; pas avec assez de conviction sans doute, mais je faisais comme je pouvais.

Le plus dur restait à faire. En silence – les cris devaient toujours exister et vivre quelque part mais je ne les entendais plus, j'avais l'impression d'être ici dans une bulle à l'abri du monde – je levai doucement mes mains libres désormais jusqu'à ses cheveux, noués nonchalamment en un chignon qui ne parvenait pas à retenir la totalité des mèches folles et bouclées s'enroulant de toute part. Je mis un moment à trouver ce que je cherchais, et une fois que ce fut fait… j'hésitai encore une seconde de trop. Une angoisse sourde m'enserrait le ventre. Mais j'avais besoin de voir, de savoir…

Son masque glissa de son visage et tomba, avec un petit bruit mat, sur le sol. Aucun de nous ne fit un geste pour le ramasser. J'étais dans ses yeux.

– Tu es belle.

Il fallait que je le dise à voix haute.
C'était le moment où il fallait que nous sortions de notre cachette, à présent. Je le savais mais le courage me manquait. Je ne me sentais pas encore prêt à affronter tous ces regards curieux, critiques peut-être, jusqu'à minuit et au-delà.

– Je n'ai plus très envie de danser, admis-je enfin à mi-voix. Et nous ne sommes pas obligés de faire tout d'un coup, n'est-ce pas ? (Parce que ce n'était pas eux, l'important, je comprenais cela soudain.) Allons… Allons juste marcher dans le parc, d'accord ? Je te ramènerai…

(Ou pas.)









.....................There's a niche in his chest

where a heart would fit perfectly

...........and he thinks if he could just maneuver one into place-

............................................................................................well then, game over.
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MessageSujet: Re: An unexpected evening [Lizlor]   An unexpected evening [Lizlor] Icon_minitimeVen 8 Fév - 16:14

– Non, c'est moi, j'ai…Je me suis laissé distraire. Quelle foule ! Je n'aurais jamais dû te laisser nous entraîner au milieu de la piste…

Le cheminement que nous avions parcouru aurait été intéressant à observer et pourtant je n'en avais nullement l'intention, nullement l'envie, car il était là à présent et c'était tout ce qui comptait réellement. Derrière mon masque rouge étincelant, alors que je ravalai mon trouble et que je me lovai contre sa peau et ses muscles qui me semblaient incandescents à mon contact, j'avais remarqué l'hésitation dans sa voix, perceptible durant trois ou quatre secondes sans doute, avant que, Stephen Fray oblige, il se reprenne et récupère de cette prestance qui le caractérisait et dont bien souvent je m'étais agacée. Parce que, oui, elle était détestable, cette attitude, et je n'étais pas la seule à le penser à Poudlard! Il avait cette manière de parler et de considérer les autres comme des êtres inférieurs, parce que lui, lui, lui, il savait tout, il devinait tout, il était d'une intelligence tellement supérieure que nous n'arrivions même pas à sa cheville! Et toute cette outrecuidance, combien je l'avais détestée, combien je l'avais haï pour cela et combien j'avais voulu lui planter mes griffes dans la peau et dans le crâne pour l'ouvrir et lui montrer, dans un déchirement sanglant, qu'il avait le même cerveau et le même corps que nous et qu'il pouvait ravaler ce mépris détestable qu'il avait pour le reste de l'espèce humaine! Mais ces mains-là m'avaient sauvée et ramenée de loin, et ce voyage en arrière, ce retour à la maison, m'avait ouvert les yeux, comme si je regardais à présent le monde à travers une lentille qui le reformait - ou le déformait? -, changeant ma vision originale.

Et les ors du bal qui brillaient et sonnaient en notes trépidantes autour de nous, je ne les voyais même plus!

Je n'avais d'yeux que pour lui et, oui, je le confessais, j'éprouvais une sensation étrange de nouveauté qui sonnait pourtant familièrement. Lui, moi, depuis si longtemps nous nous confrontions, d'une manière ou d'une autre - il y avait quelque chose de magnétique, le pôle plus et le pôle moins, contre lesquels nous avions été bien peu visionnaires de lutter. Nous avions besoin l'un de l'autre, et cette supériorité que j'avais eue en horreur m'attendrissait à présent - même si parfois elle m'agaçait un peu, tout dépendant des moments. N'était-elle pas l'expression d'autre chose? En cet instant, je fus contente qu'il la retrouve, qu'il se reprenne pour exprimer ses paroles, car je sentais mon cœur se crisper quand je devinais de l’hésitation dans son regard, de la peur peut-être, et je n'avais qu'une envie : poser mes mains sur son visage pour en chasser tous les nuages. L'embrasser, pour attiser le brasier.

C'est ce que j'entrepris de faire, coupant court aux interrogations qui peut-être flottaient entre nous : l'important était que nous nous soyons retrouvés, tant pis pour le reste. Il y avait trop de ce magnétisme en moi exacerbé par le contact avec la peau et la chaleur de Stephen pour que je puisse me retenir, et ce n'était plus un canon qui tonnait dans mon ventre mais plusieurs, par salves, me poussant à chaque fois plus loin contre lui, en lui. Je ne remarquai même pas que nous nous étions enfoncés dans les épaisses tentures de velours qui nous coupaient à présent du bruit ambiant de la salle, encore moins que nous étions parfaitement à l'abri et seuls, tous les deux, cachés dans les coulisses.... Ah! Mais oui, il faisait plus sombre, et voilà que les battements de mon cœur résonnaient si forts que je n'entendais plus rien si ce n'est le souffle de Stephen sur lequel je me calquais. Ma robe m'encombrait, je voulais qu'il me l'ôte, je voulais qu'il libère mes cheveux et enfouissent ses mains et son visage dedans et que sur sa peau mes mèches blondes comme les blés soient mordorées par le brun de sa peau. Je voulais faire tomber ses vêtements et dévorer sa peau, la lacérer des mes dents et de mes ongles comme j'aimais à le faire, lui laissant des petites traces le lendemain, comme des souvenirs dont ils ne se sépareraient jamais... Pourquoi paraissait-il bien réticent à répondre à toutes mes attentes? Contrariée, je sentis de la fureur attiser mon désir et attaquai de plus belle, l'embrassant avec fermeté, faisant mes mains plus insistantes, aux endroits que je savais sensibles.


– Non… stop. Je n'ai… Tu n'as pas… Ce n'est pas ce que je veux.

Trop violemment sans doute mais qu'importe - nous étions habitués - je m'écartai de lui et le poussai vers l'arrière, furieuse de ce qu'il venait de dire et de faire, alors quoi, ça y'est, un pas en avant et trois en arrière, mais quel sens donner à tout cela si il m'invitait puis me...

– Non, attend, je ne voulais pas dire ça comme ça ! Seulement…

- Seulement?! le pressai-je avec humeur.

Il avait intérêt à prévoir une défense digne de ce nom car je sentais le tigre s'énerver en moi et se préparer à bondir et à lui sauter au coup. Ah, toutes ces belles paroles, comme elles étaient difficiles à tenir pour quelqu'un comme toi qui aimes tant contrôler ce que tu dois penser!

Les bras croisés, le toisant, avec un air boudeur qui s'il ne pouvait pas le lire sur mon visage masqué s'inscrivait clairement sur ma bouche, j'attendis qu'il en vienne au fait. Lequel? Je n'en avais aucune idée, mais je sentais que cela n'allait pas me plaire et je ne pouvais pas m'empêcher de sentir la tristesse me gagner parce que j'avais espéré... Forcément. Interdite, je le regardai sans bouger ôter son masque - pourquoi ses gestes avaient-ils l'air si hésitants, pour une fois?! - et il le regardait avec autant d'incompréhension que je le regardai lui. Quand il me le tendit... Cette incompréhension s'accrut et je lui arrachai presque des mains d'un air de dire, oui, eh bien, passons, que manigances-tu?! sans le quitter du regard. Il s'avança, me laissant d'avantage perplexe mais je ne bougeai pas ; docilement, je courbai la tête vers lui quand ses mains se glissèrent dans ma nuque et mes cheveux. Instinctivement j'avais appuyé mon front sur son épaule et par quel étrange miracle, je n'en savais rien, toutes mes émotions fondirent comme neige au soleil? C'était comme si le temps avait été suspendu et au creux de ses épaules, le temps d'une respiration, pas plus, je me sentis légère comme une plume que son souffle soulevait dans les airs, je voyais le grain de sa peau, je sentais ses doigts fourrager dans mes cheveux et défaire délicatement le ruban pourpre de mon masque...

Le bruit, léger mais distinct, du masque qui tomba sur le sol, rompit cet instant de félicité. Je me redressai à contrecœur, attendant le verdict - nos visages brusquement nus me déséquilibrèrent un instant, avant que je remarque l'intense feu au fond de ses yeux.


– Tu es belle.

Gênée, comme toujours - j'avais la même réaction quand Maman me disait des choses semblables : tu es belle, tu es ravissante, comme tu es jolie! - car je ne savais pas comment réagir aux compliments, je souris simplement, ne cessant de le dévisager pour tenter de saisir ce qu'il pensait réellement.

– Je n'ai plus très envie de danser. Et nous ne sommes pas obligés de faire tout d'un coup, n'est-ce pas ? Là, je fronçai les sourcils. Allons… Allons juste marcher dans le parc, d'accord ? Je te ramènerai…

- Hmmm, répondis-je seulement, marquant mon mécontentement autant que mon incompréhension par un son plutôt qu'un mot. Mais je crois que tu es assez intelligent pour te figurer que d'ici au parc, il y a une salle de bal à traverser?

Mutine, j'attrapai sa main, puis une voix qui résonna étrangement comme celle de Stephen me rappela que nous avions laissé choir mon masque au sol et que le fait que ma mère soit directrice signifiait qu'elle pouvait tout à fait passer par là après la fin du bal, et qu'un masque abandonné derrière une tenture était particulièrement suspect, donc je me baissai et le ramassai, le tenant dans la même main que celle où je tenais déjà le masque de Stephen. Sans plus attendre, je nous fis sortir de derrière les tentures, les longeai, alors que nous étions soudainement éclairés à nouveau par les lumières de la fête - un grand sourire illuminait mon visage et je ne pris même pas garde aux personnes qui pouvaient se retourner sur notre passage.

Je sautillai plus que je ne marchais, malgré mes hauts talons, et nous arrivâmes essoufflés, et moi d'avantage car un léger fou rire m'enivrait peu à peu. Lorsqu'il ouvrit la porte et qu'une bourrasque d'air glacé s'insuffla autour de moi je frissonnai et le retins par la manche -

- Attends.

Car j'avais une meilleure idée et quand il se retourna j'attrapai ses cheveux derrière sa tête et l'embrassai passionnément, me coulant contre lui, mon autre main sur son cœur, tandis que le vent glacé disparaissait peu à peu, aspiré par la tornade brûlante que nous formions quand nous entrions en fusion.

Un regard lui suffit tandis que je souriais mystérieusement, et nous rebroussâmes chemin, gravissant les grands escaliers de marbre pour disparaître dans les couloirs des étages supérieurs. Il tenait ma main dans la sienne et je me lassai pas des bonds de joie qui animaient mon cœur - même si nous ne pouvions pas croiser grand monde en cette soirée de bal, c'était un pas en avant tout de même.

L'excitation d'une sorte d'interdit, lorsque je mis un pas dans la salle commune de Serdaigle, acheva de rendre fous les papillons dans mon ventre et Stephen ne me laissa pas le temps de détailler la pièce ronde et haute de plafond, tellement différente de la notre, beaucoup moins chaleureuse mais plus aérienne et épurée. Il m'attira vers le dortoir des garçons - son dortoir! me dis-je, tremblante d'excitation - et même s'il était désert, il tira prestement les épais rideaux bleu nuit autour de son lit à baldaquins. Ma robe ne fut pas longue à glisser le long de mon corps pour s'étaler en une corolle rouge et noire à mes pieds, tandis que j'avais ôté les pinces qui retenaient mes cheveux et qu'ils s'éparpillaient un peu partout sur nous. Je ne quittai plus sa bouche et mes doigts le pressaient, un peu partout, sur sa tempe, dans son cou, serrant un peu, dans son dos, sur les muscles de ses bras - c'était une bataille qui ressemblait à une étreinte, ou l'inverse. Plus que toutes les autres fois j'avais du mal à reprendre mon souffle et ma poitrine se soulevait désespérément pour attraper de l'air mais que c'était bon, et s'il le fallait, oui, je voulais mourir ainsi, entre ses bras, nos deux corps animés d'un même désir exalté!

Un peu plus tard, c'est dans un ultime souffle que s'envolèrent le trop-plein de mes émotions qui explosèrent vers le ciel, nous illuminant tous les deux. Et je compris ce qui avait porté ce souffle si haut - et que j'avais craint de prononcer tout à l'heure - l'amour.





Fin



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