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| Beware the big bad wolf ! [Pv] - OVER | |
| Auteur | Message |
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Cahyl Steadworthy Élève de 6ème année
Nombre de messages : 1111 Date d'inscription : 02/10/2011 Feuille de personnage Particularités: Je ne peux te le dire. Ami(e)s: Padma et ...Hannah! Âme soeur: Ais-je seulement le droit d'espérer? Ces sensations qui fleurissent en moi semblent m'indiquer que oui, j'en ai le droit.
| Sujet: Beware the big bad wolf ! [Pv] - OVER Mer 19 Déc - 23:13 | |
| Rp intermédiaire de celui-ci!- Spoiler:
Le masque: et la tenue:
Deux semaines étaient passées. Etait-ce moins ? Ou plus ? Je ne le savais plus très bien. J’étais perdu dans une sorte de maelstrom de sentiments qui me laissait très souvent songeur. En vérité, j’avais cru que ne plus voir Hannah, ne plus la côtoyer et lui parler me permettrait de faire une croix sur elle. Sauf que c’était exactement le contraire qui était en train de se passer. Alors que je voulais l’effacer de mes pensées et de ma mémoire, elle y revenait, plus forte que jamais. Jamais je n’avais autant pensé à une personne de ma vie entière. C’était en train de tourner à l’obsession, et cela m’effrayait au plus haut point. Pourtant, deux semaines, c’était assez pour se remettre de ce que j’avais fait ? Visiblement, ce ne le serait jamais. Je ne m’en remettrais pas. Elle était en moi, elle s’accrochait à chaque bribe de mes pensées. Chaque fois que j’essayai de me concentrer, son sourire et son visage me revenaient en mémoire, réchauffant mon gouffre du côté gauche, et à chaque fois que les élèves se mêlaient joyeusement dans les couloirs, je cherchais malgré moi ses cheveux, très reconnaissables par leur couleur blonde. Par bonheur, je n’avais pas encore eu la pulsion d’aller dans la bibliothèque, ou de traîner vers la salle commune des Poufsouffle. Non, je me retenais de toutes mes forces. Car le but premier de mon éclat de rage et de colère, deux semaines auparavant, était qu’elle parte, qu’elle m’oublie et qu’elle ne vienne pas me retrouver. J’avais cru, au début, qu’il me serait très facile de me détacher. Après tout, elle n’avait pas pris une si grande place dans ma vie, si ? Qui aurait cru qu’elle avait investi mon être sans même que je m’en rende compte… au point que j’en devienne dépendant. Nos rencontres à la bibliothèque me manquaient, ses rires et ses blagues, sa jovialité constante me manquaient, aussi incroyable que cela puisse paraître.
Puis très rapidement, dans mon cheminement de pensée, venait le regret. Poignant, brûlant, dévastateur. Comme je m’en voulais de lui avoir fait subir de telles choses. Mes paroles avaient très certainement dû avoir l’effet d’une bombe sur elle, d’autant plus qu’elle pleurait déjà avant de venir me trouver. Pourquoi pleurait-elle à ce moment-là ? Je ne le savais même pas. Tout ce que je savais, c’est que je n’avais pas été là pour la consoler, pire, je l’avais enfoncée plus encore dans ce trou béant qu’était le désespoir. Et je m’en voulais, terriblement. Je m’en voulais également d’avoir été aussi froid durant nos rencontres. Je n’avais pas souvent décroché mot, je l’avais laissée parler. Parfois, certes, je lui racontais quelques petits détails de ma journée, pas beaucoup sur ma vie. Puis, une fois, oui, une, nous avions tant ris que nous avions dû sortir de la bibliothèque sous les menaces virulentes de sa propriétaire. Ce souvenir, heureux, m’arracha un sourire nostalgique. Désormais, tout rire avait disparu de moi, à nouveau. A vrai dire, les seuls rires de ma vie avait été ceux sortis par Hannah. Padma aussi, arrivait à m’en arracher quelques-uns, mais c’était tout. Je ne riais plus. Parfois, j’avais même l’impression que je ne vivais plus vraiment. Mais cela n’était qu’illusion. J’allais toujours en cours, je faisais toujours mes devoirs, et retrouvais toujours Padma aux repas. Mais quelque chose avait changé.
Non, à vrai dire, deux choses avaient changé : car depuis la Nuit, deux jours à peine après que je crache toutes ces horribles choses au visage d’Hannah, j’avais décidé de prendre la potion tue-loup. Il fallait la prendre uniquement la semaine avant la transformation, cependant, suivant l’exemple de Padma, dès que la Chose forçait trop sur mon esprit, je la prenais. C’était un miracle. Je n’avais plus de douleur, plus aucuns instincts terrifiants ne me venaient en tête. C’était comme si j’étais guéris. Sauf que je ne l’étais pas. Ce nouvel état de liberté me permettait de faire des nuits complètes, d’autant plus que parfois, je complétais ce breuvage par une potion de sommeil. Je savais évidemment qu’à forte dose, toutes ces potions étaient mauvaises, mais après toutes ces années de souffrance, et après la souffrance ultime que j’avais causée à Hannah, il me semblait que je méritais cette tranquillité. Auparavant, j’avais répugné prendre cette potion. Peut-être doutais-je de son effet, ou alors j’avais bien trop de fierté et pensais que cela ne regardait que moi, et que j’étais plus fort que cette Chose qui croissait en moi. Sauf qu’entre temps, j’avais eu une formidable leçon d’humilité qui m’avait causée un désespoir profond. Depuis, je reconnaissais combien j’étais faible, et combien j’avais besoin d’aide. Alors, depuis la première fois depuis quatre ans, la directrice avait eu ma visite. C’était avec la tête basse et beaucoup de gêne que j’étais entré dans son bureau pour réclamé quelques fioles supplémentaires. Je n’aimais pas beaucoup cela, cependant, le bien-être que je ressentais maintenant, à pouvoir vagabonder à mon gré, et même parler à certaines personnes sans qu’Elle ne me gêne n’avait pas de prix. Si seulement je n’avais pas été aussi borné, autrefois, et que j’avais pris cette potion plus tôt. Je n’aurais peut-être pas eu ces mots terribles et cette confrontation avec la jeune blonde. Cependant, cela était fait, et il ne servait à rien de ressasser le passé.
Pourquoi, puisque cette potion réalisait presque tous mes rêves, ne pouvais-je retourner vers elle ? Peut-être par crainte. Par crainte qu’à son tour, elle me rejette comme je l’avais fait, et que je me perde plus encore. Et puis, je ne devais pas oublier l’essentiel : j’étais toujours un monstre. Seulement, la Chose était muselée par le breuvage, tout au fond de mon âme. Mais il suffisait que je ne prenne pas ma potion une seule fois dans la semaine précédant la Lune, et tout était fini. Elle revenait, plus furieuse que jamais, déchirant mon âme et mon corps en milliers de morceaux irradiants de douleur. J’étais toujours affreusement dangereux et affreusement fort. De toute façon, qui voudrait d’un homme ayant la Chose en lui, comme ami ? Personne. Je savais que partout où j’irais, et où je prononcerais cette phrase qui n’était jamais sortis de ma bouche, je serais rejeté, regardé comme une bête de foire à ne pas approcher. Je ne voulais pas le dire. Deux personnes le savaient déjà, je faisais confiance aux deux. L’une parce qu’elle était mon amie, et l’autre parce qu’en tant que directrice, elle se devait de tenir les secrets de ses élèves sous clefs, et ce pour sa vie, probablement. Il y avait, en somme, beaucoup trop de raisons qui m’empêchaient de revenir vers Hannah. C’était pour sa sécurité. De plus, malgré le fait qu’elle calme la Chose, je ne faisais toujours pas confiance aux potions, et je guettais ans cesse les effets secondaires qu’elles pouvaient engendrer sur moi, ou en moi. J’étais craintif, en tout temps, et je le serais toujours. Craintif de voir une vie s’envoler entre mes mains, craintif de voir mon secret percé à jour et que je sois exclus de cette société sorcière… Je vivais dans la crainte constamment, mais, cela faisait déjà bien longtemps.
Une porte claqua, me ramenant brutalement sur terre. Allongé sur mon lit, les yeux mi-clos, je lisais jusqu’à présent, très distraitement, l’un des ouvrages que nous avais conseillé de lire le professeur de sortilège. Ou plutôt, je feignais de lire, car mes pensées avaient très vite empruntée des chemins tortueux… qui me ramenaient tous à une seule et même personne : Elle. Je regardai du coin de l’œil mes camarades de dortoir passer et se diriger dans la salle de bain, parlant avec excitation d’un évènement dont je ne comptais pas faire partie : le Bal. J’y étais allé, quelques années en arrière, en simple spectateur, j’y avais rencontré subrepticement une jeune blonde que je n’avais pas revu et avec qui je n’avais pas beaucoup parlé. Puis, les années suivantes, je n’avais pas retenté l’expérience, n’ayant aucune bonne raison pour y aller. Voir une foule entassée dans une pièce, avec de magnifiques parfums tentateurs de tous côté, et une musique à m’en écorcher les oreilles, ce n’était pas pour moi. Je préférais largement éviter de tels rassemblements. Cependant, cette année, quelque chose tapait dans le vide laissé par mon cœur réduit en cendre. J’avais envie d’y aller, mais seulement pour une chose : la voi… voir si elle était passé à autre chose, et surtout, si elle s’en remettait. Je savais que ce n’était qu’une torture que je m’infligeais, mais c’était une torture délicieuse et que je réalisais de façon totalement consentante.
Et… alors que j’avais décidé de ne pas me retrouver mêlé à un tel évènement, malgré moi, mes jambes me portèrent vers ma valise où j’avais emporté avec moi, en début d’année, le costume que j’avais acheté pour passer quelques entretiens, et travailler ensuite, pendant l’été, dans un restaurant assez bien côté à Londres. J’avais eu beaucoup de chance pour décrocher un tel travail, mais quelques connaissances m’y avaient aidé, heureusement. Cela m’avait fait empoché pas mal d’argent. Je sortis donc le costume bon marché que j’avais acheté au début de l’été précédent. Cela ferait probablement l’affaire. Je tendis l’oreille un moment pour capter, sans effort, la conversation de mes colocataires. Bien, apparemment, il faudrait un masque. Sauf que je n’en en avais aucun. Je jetai un coup d’œil dehors pour évaluer la distance du soleil par rapport au sol. Il resterait environ une heure avant que celui-ci ne se couche, et donc, que les marchands ne ferment leur boutique. Précipitamment, je sortis sans prendre de veste alors que dehors se levait un vent glacial. N’en ayant cure, et très peu frileux grâce à la Chose, je fonçai jusqu’au premier magasin de costume que je trouvai. J’y entrai un peu plus doucement, et me mis immédiatement à chercher un masque convenable. Je souhaitais quelque chose de sombre, et de discret, à mon image, finalement. Mais alors que je pensais avoir trouvé le masque parfait, mon regard fut attiré par un autre, plus large, un peu plus cher, représentant un loup. Il était noir, et quelques dessins argentés parsemaient celui-ci. Je n’hésitai qu’à peine, et l’achetai. Je souris doucement en regardant le loup, c’était plutôt ironique.
Je rentrai dans le château en courant également, souhaitant prendre une douche avant que la soirée commence. J’entrai dans la salle de bain, ne prêtant pas attention aux regards intrigués de mes camarades, et me plaçai sous le jet d’eau bouillant. Je respirai un bon coup et faillis tomber tant l’air empestait le parfum. Agressé par de telles odeurs, amplifiées par ma condition de loup, j’eus la tête qui tournai un moment, et décidai de respirer uniquement par la bouche. Lorsque j’eux terminé de me laver, je sortis précipitamment et d’un sort simple, me séchait entièrement. Puis, ce fut la partie habillage, brossage de dents, de cheveux –qui prit d’ailleurs un petit moment, je ne savais comment les mettre- et finalement la touche finale, quelques gouttes d’un très léger parfum qui m’était agréable. Pendant un instant, je me demandais pourquoi je faisais cela, prêt à renoncer. Puis, l’enthousiasme débordant de mes camarades de dortoir m’atteignit de plein fouet et je ne plus faire autrement que de suivre cet entrain général, même si ce n’était pas pour les mêmes raisons que j’avais décidé d’aller à ce bal. Je me dirigeai vers mon lit où j’avais précipitamment posé mon masque, et le regardai quelques instants, songeur. C’était risqué. Devais-je vraiment y aller ? La porte claqua derrière moi, résonnant comme un gong dans mes oreilles. J’irais.
Je pris le masque et l’attachai. Désormais, personne ne savait qui j’étais… sauf moi. Un sourire presque ironique aux lèvres, je descendis les volées d’escaliers qui menaient les Aigles jusqu’à la grande salle. Lorsque j’arrivais au dernier escalier, et que la fouille grouillante m’accueillit, je me raidis instinctivement, portant ma main dans ma poche gauche, où se trouvait un flacon de tue-loup… juste au cas où. Pas depuis que j’avais pris, la première fois qu’elle m’avait blessée, la potion, la Chose semblait avoir compris, et se tenait sagement tout au fond de moi, attendant son heure. J’inspirai lentement, essayant de décontracter mon corps tendu. Puis, portait mon regard sur tous les visages autour de moi. J’avais toujours cru qu’il sur jouaient, dans les films, lorsqu’ils disaient ne pas reconnaître leur partenaire où les personnes qu’ils croisaient dans un bal masqué. Cependant, je devais avouer que je me trompais, car sans mes sens surdéveloppé, je n’aurais probablement pas pu reconnaitre qui que ce soit dans cette foule de robe et de masque. Les odeurs s’entrecroisaient, se mélangeaient en un parfum assez écœurant. J’eus quelques hésitations. Avais-je ma place, ici ? Puis, levant les yeux au ciel, rejetant toutes ces appréhensions qui me retenaient, je descendis les marches aux côtés de plusieurs jeunes filles qui faisaient leur entrée, éblouissant leur partenaire respectif. Je jetais un rapide coup d’œil sur celle-ci. Elle n’était pas là.
Après quoi, je rentrai dans l’immense salle, richement décorée pour l’occasion. Des sapins colossaux s’élevaient sur les côtés, et de la neige magique tombait du plafond, s’arrêtant quelques mètres seulement au-dessus de nos têtes. Je restai un moment immobile, contemplant simplement, en silence, les flocons qui descendaient gracieusement l’espace qui leur était réservé. Au milieu de la pièce s’agitait une foule dense et compacte qui me fit reculer de quelques pas. Je n’étais toujours pas à l’aise, et mon cœur cognait fort dans ma poitrine. Je craignais à tout instant de perdre le contrôle. Et pourtant, pas la moindre douleur ni le moindre tiraillement n’était à signaler. La Chose se tenait coite. Je souris, et me dirigeai vers la table emplie de victuaille appétissante. Sauf qu’une odeur, cette odeur que je ne connaissais que trop bien flâna un instant sous mes narines. Je me retournai brutalement, et l’aperçu. Magnifique. Et, sans même que je ne comprenne comment j’étais arrivé devant elle, je lui tendis la main, un léger sourire sur les lèvres, l’invitant silencieusement à danser. Une musique que je connaissais vaguement passa justement. C’était une valse. Je ne savais pas vraiment comment danser cette danse, mais j’avais parfois regardé des vidéos, et je pensais savoir à peu près comment faire. Alors, le cœur battant la chamade, je l’entrainais avec moi dans cette danse à trois temps, faisant corps avec la musique.
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Hannah Blueberry Élève de 6ème année
Nombre de messages : 947 Localisation : Oh, partout : je marche, je cours, je sautille, je vole ! Date d'inscription : 23/04/2011 Feuille de personnage Particularités: Poursuiveuse des Loups des Cîmes & créatrice de fiente mutante (j'excelle en la matière et j'ai des témoins) Ami(e)s: Aure, Eilyne, Aaron, et patati et patata... et mon Cahyl. Âme soeur: Toutes les Patacitrouilles de l'univers !
| Sujet: Re: Beware the big bad wolf ! [Pv] - OVER Jeu 20 Déc - 16:42 | |
| ♫Did we make the most of what we had ? Though seeing you makes my heart sad Did we make the most of someone dear ? We still have time to change our ways Mon cerveau n'était pas en train de naviguer dans l'espace, il était bien était à sa place : c'était un garçon. Oui, un garçon, là, qui me tendait la main, m'invitant par un accord tacite à venir le rejoindre pour une danse – je savais que c'était la tradition et qu'il ne venait pas simplement me montrer les lignes de sa jolie main pour que je lui prédise l'avenir. Peut-être à cause de ma coupe de champagne avalée goulûment sans me soucier de si c'était correct ou mal élevé de boire comme une pochtron à un bal de Noël si majestueux – ce soir, la politesse et la bienséance étaient les derniers de mes soucis, pardon papa, maman, vous m'avez fourni une éducation exemplaire, je vous en suis reconnaissante pour toute ma vie, mais là, je craque, je suis sûre que vous préférez aussi que je m'atomise les pensées à l'aide de champagne plutôt que de tirer une tête de six pieds de long à en faire peur un zombie – il fallut quelques secondes pour que l'information traverse clairement ma toile cérébrale faite de milliers de petits neurones qui ne fonctionnaient plus très bien, en ce moment même. Je lançais un regard à Aure, à la fois paniqué et qui lui demandait implicitement son avis. Je savais que j'allais la laisser seule le temps d'une danse, et que soit elle allait s'ennuyer, soit elle allait se faire enquiquiner par un quelconque zigoto qui traînerait dans le coin à la recherche d'une demoiselle sur laquelle baver – non, c'est méchant. Mais il y en a, comme ça, je vous jure que ça existe ! Les pauvres. Enfin, bref, je n'étais pas emballée à l'idée de quitter Aure, même pour trois minutes de danse ; j'avais même peur qu'elle m'en veuille, parce que dans ma tête, les copines étaient toujours plus importants que les garçons, et même si il s'agissait du meilleur des garçons caché derrière ce masque, genre, âme sœur de ma vie, prince charmant, et que je te fiche des colombes et des paillettes dans le ciel, vous voyez le tableau – eh bien, il ne surpasserait jamais la meilleure des copines. J'hésitais donc à accepter l'incongrue – ah, ce mot ! - invitation d'Inconnu, mais Aure sembla m'adresser un petit sourire approbatif ; je veillais quand même à lui lancer un regard qui signifiait « éclate-toi avec les petits fours en attendant, je te rejoins dans deux minutes top chrono pour continuer l'orgie culinaire, promis, je suis pas longue, bisous, je t'aime », mais je n'étais pas certaine qu'elle ait compris l'intégralité du message – pourtant, il était parfaitement limpide dans ma tête, et j'avais l'impression certaine de communiquer avec elle par télépathie, et que j'allais bientôt l'entendre répondre dans ma tête, « ok, reçu 5/5, tchou, bisous », et... Ah oui. Le champagne.
Quand je reportais mon attention sur lui, je vis un léger sourire sur son visage ; j'avais beau n'en apercevoir que la moitié à cause du masque bleu nuit qu'il portait, c'était un beau sourire sur un beau visage. Enfin, il avait l'air d'avoir de beaux traits. Je répondais à son sourire, parce que les garçons qui me souriaient étaient en voie d'extinction depuis que j'évitais le sexe opposé du mieux que je le pouvais, cette histoire avec Cahyl m'ayant profondément perturbée – plus que je ne voulais l'admettre. Je n'étais pas seulement en colère contre lui, mais contre toute l'espèce masculine. J'avais longtemps cru que les garçons était beaucoup plus simples et compréhensifs que les filles, qu'ils ne faisaient pas tout un plat d'une miette de pain, qu'ils n'étaient pas susceptibles, plutôt cools et prêts à partir pour un petit tour de manège – vous voyez la métaphore. Et là, je m'étais retrouvée à avoir de sérieux problèmes en m'étant attachée à un d'entre eux, et, bingo, il correspondait à l’exact opposé de la définition que je m'étais faite. J'étais contrainte de réviser tout ce que je pensais des gens, des filles, des garçons – décidément, c'était beaucoup trop complexe.
Je me laissais entraîner sur la piste de danse en essayant de placer un pieds droit devant l'autre, comme il le fallait lorsque l'on marchait normalement sans avoir avalé cul sec une coupe de champagne. Je plaçais une main sur son épaule, l'autre dans sa main, et... Et me retrouvais face à un chien ! Comme c'était adorable, de danser avec un chien. ...Oh, autant pour moi, c'était un loup. Donc, je dansais avec un loup, le museau avancé de son masque mettant une distance obligatoire entre nous. C'était déjà bon signe : les zigotos enquiquineurs ne mettaient pas ce genre de masque, au quel cas ils ne pourraient accomplir leurs desseins. Remise en ordre des idées : invitation à danser, par un garçon, avec un joli sourire, avec un masque qui prend tout l'espace entre nous ce qui est un gage qu'il s'agit d'un garçon aux intentions louables.
Je ne savais pas vraiment danser ; enfin, je dansais très bien toute genre de danse qui consistait à bouger ses bras, ses jambes et sa tête dans tous les sens et à se trémousser comme un canard ; les danses plus officielles comme celles-ci, je m'amusais un peu moins, mais je me débrouillais pas trop mal. Mamie m'avait déjà entraînée dans quelques valses, des vieilles musiques sur lesquelles elle aimait danser dans son grand salon, car elle me choisissait toujours comme cavalière – ce n'était certainement pas Matthew qui allait se dévouer. Elle m'avait donc transmis un peu de son expérience dans le domaine, mais aurais-je dansé aussi bien qu'une licorne unijambiste que ça aurait peut-être passé inaperçu : mon loup menait vraiment bien la danse, et je n'avais presque qu'à me laisser entraîner, ma main en prise avec la sienne. J'eus un éclat de rire léger après quelques dizaines de secondes passés sur la piste, à tourbillonner autour des autres, ne distinguant que des traînées colorées qui se dessinaient dans l'espace environnant ; nous allions vite, et la tête me tournait un peu, autant à cause de la danse que du champagne ingurgité précédemment, et peut-être aussi parce que nom d'un petit pois en slip, j'avais toutes les peines du monde à détacher mon regard de ses yeux que je percevais à travers son masque. Il m'en rappelait d'autres ; et ça m'énervait un peu, je crois, j'aurais préféré que mon loup soit blond aux yeux bleus, comme ça, Cahyl n'aurait pas eu une seule chance de s'immiscer dans mon esprit. Un brun aux yeux noisettes ; c'était bien tout ce que je n'espérais pas... Mais il m'avait invité à danser, hors de question de lui cracher dessus ! Au contraire, si mon égo n'en était pas si flatté que ça – même les filles les moins potables étaient capables de... Oh non ça recommence, il faut que j'arrête d'être médisante comme ça, c'est mal –, j'avais l'occasion de danser en bonne et due forme avec un cavalier, et c'était quand même agréable. Quand je dansais, j'avais l'impression de voler, et c'était toujours... je ne sais pas, ça m'emportait bien loin de tout problème ; là, à voler sur la piste de danse au milieu des autres gens que je distinguais à peine – je n'essayais même pas de chercher Aure des yeux au risque de m'évanouir d'épilepsie – , à profiter de la musique qui tambourinait dans mes oreilles et dans mes tympans, j'étais loin de tout : de ma tristesse, des larmes, du froid, et de Cahyl. Et c'était tant mieux, pour lui, comme pour moi. Peut-être était-ce le champagne, ou mon naturel bavard, ou les deux combinés – alors là, ça faisait un malheur, pauvre de lui – mais je me sentais obligée de discuter avec mon loup – j'avais pris l'habitude de l'appeler comme ça dans mon esprit.
- Désolée, j'ai un peu la main moite, dis-je en riant avant de – bon sang de bon soir (Mamie Moira utilisait tout le temps cette expression...), pourquoi je disais des débilités pareilles ? Tu danses bien en tout cas, lui lançais-je en lui adressant mon meilleur sourire – pour me rattraper, espérons que l'attirail angélique fasse son effet. Je n'avais rien à gagner ni à perdre, mais je désirais éviter de passer pour une folle en dédommagement pour m'avoir invité à danser – si il savait ce qu'il s'infligeait. Moi, le cerveau en compote, avec du champagne dans les veines. Entraînée sur ma lancée, je continuais à lui parler tout en valsant : Et c'était gentil de m'inviter, je n'étais pas désespérée mais c'est toujours sympa, j'ai préféré aller au bal avec ma meilleure amie car les garçons ramènent toujours des problèmes, la preuve, je voulais y aller quelqu'un et il m'a envoyé bouler comme une vieille chaussette puante et bam, terminé, donc maintenant, j'abandonn – et oh pardon, j'arrête de t'infliger ma vie, je crois que c'est à cause du champagne... Enfin c'est peut-être pas classe de le dire mais... Oh et puis zut, finissais-je avec un grand sourire à la fois gêné et amusé – danser me coupait de toute manière un peu le souffle, et heureusement, car j'aurais bien pu m'étendre encore des heures. Et voilà, j'avais la sale manie de noyer les gens sous mes paroles barbantes, même avec le plus adorable des garçons – charmant, pas enquiquinant, tout ce que je n'aurais jamais osé imaginer, et pourtant... Pourtant je ne pouvais m'empêcher de penser à Cahyl quand je plongeais mon regard dans ses beaux yeux noisettes alors que nous tournoyions sur la piste.
Dernière édition par Hannah Blueberry le Dim 23 Déc - 20:00, édité 1 fois |
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Cahyl Steadworthy Élève de 6ème année
Nombre de messages : 1111 Date d'inscription : 02/10/2011 Feuille de personnage Particularités: Je ne peux te le dire. Ami(e)s: Padma et ...Hannah! Âme soeur: Ais-je seulement le droit d'espérer? Ces sensations qui fleurissent en moi semblent m'indiquer que oui, j'en ai le droit.
| Sujet: Re: Beware the big bad wolf ! [Pv] - OVER Jeu 20 Déc - 22:46 | |
| Elle était magnifique. L’avais-je déjà dit ? Peut-être, oui, mais cela m’importait peu. J’aurais pu le répéter encore, et encore. Et cela tournait en boucle, dans ma tête, dans mes pensées qui s’entrechoquaient doucement, flottante, dans cette atmosphère étrange que les masques instauraient. Cette idée m’avait longtemps répugnée. Mettre un masque, qui avait pu penser à une telle chose ? Cependant, mon avis avait radicalement changé depuis l’idée –dont je ne parvenais pas dire si elle était merveilleuse ou très mauvaise- de venir voir comment se portait Hannah. Cela avait été bien plus fort que moi. Mes instincts ne parlaient pas, cette fois-ci, c’était ce qui restait de mon cœur, qui s’était remis à battre très légèrement lorsque je l’avais vue, sublime sous les lumières tamisées de l’immense pièce, finement décorée. Elle avait revêtu une robe blanche, simple, qui lui arrivait juste au-dessus du genou et qui la faisait ressortir comme jamais dans la pièce, majoritairement sombre. Sur ses cheveux, dont je sentais le doux parfum jusqu’ici, elle avait posé une petite couronne dorée, en accord avec son masque qui partait en fins dessins sur le côté de son visage. J’eus un léger sourire en l’apercevant à travers la foule. Comment ne pas la reconnaître ? Elle était fidèle à elle-même, blanche, pure, joyeuse, répandant un halo de bonheur tout autour d’elle. Les masques étaient censés nous cacher les uns des autres, et pourtant, même avec toutes les couches de vêtements, tous les masques de la terre, je l’aurais probablement reconnue. Son odeur, tout d’abord, un mélange que je ne pouvais pas vraiment décrire, et puis, simplement ses gestes. Certains m’étaient devenus familier, puisque nous avions passés quelques temps ensemble, j’avais alors eu le loisir de l’observer. Et puis, il y avait son rire, et surtout, son sourire, que j’aurais pu reconnaître parmi tous ceux proposés ce soir. Peut-être que certains regards étaient dirigés vers moi, car dans ce costume, caché par ce masque et ma haute taille, je paraissais plus beau que d’habitude. Mais je n’en avais cure. Que leurs regards me rabaissent, ou qu’au contraire, ils m’admirent, je n’avais d’yeux que pour cette jeune fille, près du buffet, qui resplendissait.
Et puis, mes pensées me menèrent brusquement à ce que m’avais dit Padma, le soir où j’avais forcé Hannah à me quitter, à partir loin de moi. Elle était ma lumière. Etait-ce réellement le cas ? Je n’eus qu’à la regarder à nouveau pour sentir quelque chose d’étrange et agréable m’envahir. Mon cœur battit un peu plus vite. Je fronçai les sourcils devant cette nouvelle sensation qui s’infiltrait insidieusement en moi. Je plaçai rapidement ma main contre mon cœur, tout de même un peu surpris. Puis, je regardais autour de moi. Emerveillé, je regardai la salle sous un jour nouveau. Tout était magnifié. Je secouai la tête, essayant de revenir dans le monde réel, et d’expulser de ma tête tous les nuages cotonneux qui s’y formaient. Je clignai des yeux, et me concentrai sur la piste de danse. Instantanément, un instinct mi-humain mi-animal, monta en moi, et je reculai de quelques pas. Non, vraiment, les foules n’étaient pas un endroit où je me sentais à l’aise. Trop de monde, trop d’odeurs, trop de confusion. Je préférais observer de loin, et peut-être sourire aux gestes étranges que les étudiants faisaient en tentant vainement de danser en rythme sur la musique. Mais c’était tout. Je n’aimais pas vraiment faire partis de tout ce qui rassemblait les gens. Peut-être parce que je m’en étais tant exclus, durant toutes ces années, que cela était devenu pour moi comme une évidence. Et pourtant, depuis que j’avais ces précieuses fioles dans ma table de nuit, et sur moi, il me semblait que je redécouvrais le monde.
Des choses, qui autrefois, m’apparaissaient infaisable, m’ouvraient les bras avec entrain. Mais, ma méfiance était toujours très éveillée, et je n’arrivais pas encore à la mettre de côté. Bien sûr, Padma m’encourageait énormément, me guidant du mieux qu’elle pouvait sur le sentier de la socialisation. Cependant, j’avais vécu bien trop de temps seul et rejeté, pour subitement me diriger vers tous ces appels. Et j’avais besoin de temps, comme toujours. J’étais une personne qui avait du mal à m’habituer rapidement, à changer brusquement mes habitudes. J’aimais prendre mon temps. Et là, tout changeait autour de moi, et j’avais beaucoup de mal à m’y retrouver. Heureusement, j’avais ma petite sœur à mes côtés, qui me supportait chaque jour, avec tous mes défauts et mes peines. Elle était la seule famille que je n’avais jamais eue dans ce monde. Justement, je l’aperçu un peu plus loin, et souris doucement. Son odeur me vint instantanément au nez, et je me décontractai, rassuré par sa simple présence dans cet endroit bondé et qui me paraissait hostile. Tout n’était que couples, et finalement, cela me gênait étrangement. Pourquoi ? Cela n’avait jamais été le cas auparavant. Mais quelque chose semblait avoir profondément changé à moi. Mais, je n’étais pas pressé de découvrir ce que cela était, car j’avais peur de ce brusque changement en moi. Enfin, la Chose s’était éloignée, et il fallait qu’une nouvelle chose vienne tout chambouler, encore.
Redescendant doucement sur terre, je me rendis compte que j’étais resté quelques temps sur place, songeur. Mes yeux se dirigèrent instinctivement sur la silhouette à la robe blanche, à quelques mètres de moi. Elle semblait discuter joyeusement avec une autre fille qui me paraissait familière. Peut-être l’avais-je déjà vu avec Hannah, une fois ou deux. Elle devait être en quatrième année, elle aussi, c’était aussi probablement pour cette raison que je reconnaissais son visage. Je m’approchais légèrement d’elles, et fut surpris par l’odeur de l’autre jeune fille. Je fronçai légèrement les sourcils. Il y avait quelque chose de très subtile dans son odeur, quelque chose que je connaissais, et qui m’étais également très familier. Ce parfum était bien trop masqué par les autres pour que ce soit sa réelle odeur, mais cela m’intriguait. C’était… comme lorsque dans la bibliothèque, j’avais rencontré Padma. Un léger parfum, musqué, aux senteurs des bois et de la terre. Je m’approchai encore discrètement et humai à nouveau en sa direction. Non, je ne me trompais pas, sous son odeur corporelle s’en cachait une autre. Est-ce que Padma la connaissais et ne me l’avait pas dit ? Ou bien avait-elle touché quelque chose portant mon odeur ? Ou alors connaissait-elle quelqu’un, dans son entourage qui était comme moi et comme Padma ? Je restai un moment à me demander quelle était la réponse finale de toutes ces questions, puis, tout cela fut très vite éclipsé par un rire, que j’avais appris à aimer.
Elle riait. Magnifiée par les lumières. Elle semblait bien, et cela, malgré un léger tiraillement de mécontentement tout au fond de moi, me réjouissait également. Elle s’en remettait. Elle ne pensait plus à moi. C’était quelque chose de bon, bien que mon être entier aspirer à aller lui parler à nouveau, comme nous l’avions fait le mois dernier. Mais, désormais, cela avait changé. Je l’avais blessée, je l’avais rejetée, et je ne pouvais plus faire marcher arrière. Toutefois, cela ne m’empêchait pas de voir comment elle se portait. Pire, j’avais tellement envie d’être à ses côtés que j’aurais probablement inventé n’importe quelle excuse pour y être. Et le bal, avait été un très bon moyen, de se rapprocher sans qu’elle ne me reconnaisse, sans qu’elle souffre et que je ne souffre trop de voir encore la colère et la tristesse dans ses grands yeux bleus. Je n’avais pas envie de lui gâcher cette soirée. Et je me le promettais, ce serait la seule fois où je reviendrais vers elle ainsi. Aujourd’hui, c’était un soir spécial, et c’était pour cela que je m’approchais d’elle. Pour regarder ailleurs, j’avais besoin de voir qu’elle allait bien, même si je savais parfaitement que je ne regarderais pas ailleurs, ni ne tournerait la page. Elle devenait mon obsession, et bien que j’essayais de me défaire de cela, il semblait que ce soit impossible. Il faut dire que je n’essayais pas de tout cœur non plus !
Plantant mes yeux dans ceux d’Hannah, je m’approchais d’elle et lui souris doucement, incapable de rester de marbre face à elle. Elle me donnait envie de sourire, de rire, de vivre. Après quoi, alors qu’elle répondait à mon sourire et que mon cœur semblait s’envoler dans une nuée d’étincelles foudroyantes, je lui tendis ma main, réduisant l’espace entre nous, et l’appelant à partager un moment, une simple danse, avec moi. Elle se laissa entraîner, visiblement confiante. Lorsque nous fûmes sur la piste –pas totalement au milieu, légèrement sur le bord, là où il n’y avait pas trop de monde-, elle plaça une petite main sur une épaule, et logea l’autre dans ma paume, grande, bien rustre à côtés des siennes, si fines. Je restai quelques secondes à peines à contempler cette vision qui était si spéciale : sa main dans la mienne. J’avais l’impression que c’était la dernière fois que je pourrais la toucher. Par la même occasion, c’était également la première fois que je pouvais la toucher sans craindre que la Chose ne vienne tout gâcher. Pour la première fois, j’appréciai à sa juste valeur le contact de sa peau contre la mienne, sans qu’aucuns vils instincts ne viennent gâcher ce doux moment. Je me rapprochai légèrement, et, d’un pas léger, commençai à danser, elle dans mes bras, à une distance louable grâce à mon masque. Nous traversâmes la foule, nos pas devenant de plus en plus rapide tandis que la musique me transportait tout entier vers le plafond, où les flocons tombaient toujours, scintillants doucement sous les rayons des lumières alentours. Là, j’oubliai. Il n’y avait qu’elle, moi, dansant au milieu de gens que je ne voyais plus. Je l’entendis rire légèrement, et je me sentis décoller plus encore. Je la regardai, souriante, sautillante, joyeuse, et me rendis compte que j’avais probablement fait le bon choix : elle était visiblement bien mieux sans moi, et ne semblait plus souffrir.
- Désolée, j'ai un peu la main moite. Dit-elle en riant encore. Je souris à mon tour sans émettre le moindre commentaire, le cœur battant, effrayé qu’elle puisse me reconnaître grâce à une parole malencontreuse. Il ne fallait pas qu’elle me reconnaisse. Tu danses bien en tout cas. Ajouta-t-elle en m’accordant un sourire renversant qui me transperça de toute part. Il fallait qu’elle arrête de faire de telles choses, ce n’était déjà pas facile de rester coït et sans identité devant elle. Je répondis d’une voix très basse, espérant qu’elle entendrait seulement le remerciement, et non le ton de ma voix qu’elle pourrait surement reconnaitre.
-Et c'était gentil de m'inviter, je n'étais pas désespérée mais c'est toujours sympa, j'ai préféré aller au bal avec ma meilleure amie car les garçons ramènent toujours des problèmes, la preuve, je voulais y aller quelqu'un et il m'a envoyé bouler comme une vieille chaussette puante et bam, terminé, donc maintenant, j'abandonn – et oh pardon, j'arrête de t'infliger ma vie, je crois que c'est à cause du champagne... Enfin c'est peut-être pas classe de le dire mais... Oh et puis zut !
Alors que je souriais encore grandement lorsqu’elle commença à parler, partant déjà sur une tirade que je commençais à bien connaître, les phrases qu’elle prononça me tirèrent quelques épines empoisonnées dans le cœur. Mon sourire fana, et je pris un visage plus impassible, pour qu’aucun sentiment ne soit visible sur moi, et qu’elle ne puisse rien deviner. Qu’elle dise cela avec tant de facilité, avec ses mots à elle, me brisait. Soudainement, tout autour de moi sembla me pointer du doigt, et m’accuser. J’avais été violent, je lui avais craché des mots que je regrettais du plus profond de mon âme. Mais j’avais eu raison : elle était mieux sans moi. Elle rencontrerait un autre jeune homme qui deviendrait son ami, et puis, elle referait sa vie loin de moi, loin du danger ambulant que j’étais pour elle. Oui, sa vie était sauve, à présent. Qu’importe ce que mon cœur ressentait, peu importe ces petites étincelles qui scintillaient dans mon estomac, peu importe ce que Padma pouvait me dire : elle était peut-être ma lumière, mais je devais la laisser filer avec toutes les autres, afin qu’elle en trouve une qui la mériterait. Car je ne la méritais pas, ça, je le savais parfaitement. Si je l’avais réellement mérité, jamais je ne l’aurais blessée. Mais cela était fait, et je ne pouvais plus rien faire. Et c’était sans doute mieux ainsi. Elle devait partir, loin. Je lui souris à nouveau, d’une manière plus triste, peut-être. A la fin de la chanson, je partirais, à jamais. Et bien que je sache que c’était ce que je Devais faire, je ne le Voulais pas. Bientôt, les derniers accords ma parvinrent aux oreilles, avec, légèrement plus tendu que quelques minutes auparavant, je m’inclinais devant elle, tenant toujours dans sa main dans la mienne.
-Ce fut un plaisir de partager cette danse avec vous. Dis-je d’une voix basse, plongeant mes yeux dans les siens.
Ce serait la dernière. Ensuite, je ne la reverrais plus.
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Hannah Blueberry Élève de 6ème année
Nombre de messages : 947 Localisation : Oh, partout : je marche, je cours, je sautille, je vole ! Date d'inscription : 23/04/2011 Feuille de personnage Particularités: Poursuiveuse des Loups des Cîmes & créatrice de fiente mutante (j'excelle en la matière et j'ai des témoins) Ami(e)s: Aure, Eilyne, Aaron, et patati et patata... et mon Cahyl. Âme soeur: Toutes les Patacitrouilles de l'univers !
| Sujet: Re: Beware the big bad wolf ! [Pv] - OVER Mer 9 Jan - 15:33 | |
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J'adorais danser ; je crois l'avoir déjà dit, mais j'adorais réellement ça. Je savais que j'étais un peu une nounouille pour m'exprimer avec les mots, dans le sens où j'excellais dans l'art de déblatérer un flux de paroles incompréhensibles noyant mes interlocuteurs, mais alors, quand il fallait dire des choses sérieuses et profondes (en fait, des trucs un peu d'adulte), il n'y avait plus personne. J'étais donc parfaitement douée pour exprimer mes théories quand à la dimension vivante des citrouilles dotées très certainement de sentiments, plus encore que tous les autres éléments naturels, ou encore à clamer haut et fort les joies folles qui m'emportaient, mais je m'apercevais de plus en plus que ce n'était pas vraiment... sérieux. Je n'étais pas sérieuse. Est-ce que j'allais être obligée de changer en grandissant ? Est-ce que j'allais pouvoir continuer à faire la discussion aux citrouilles, à raconter les blagues les plus nulles du monde à Aure, et à m'empiffrer de sucreries le soir avant de dormir en discutant avec ma meilleure amie ? J’espérais que oui. Je ne pensais que rarement à l'avenir, parce que j'avais aucune envie de faire des hypothèses quant à ce que j'allais devenir ou ce qui allait se passer – je savais juste que je désirais que tout reste là, comme ça, comme ça l'était maintenant. Peut-être avec quelques détails de modifiés... Que Mamie et Cahyl reviennent... Mais dans l'ensemble, j'étais chanceuse. Je ne devais pas m’apitoyer – je n'y avais pas le droit, quand tant d'autres souffraient pour des choses tellement plus graves. J'étais chanceuse et pas sérieuse. J'étais déjà en quatrième année, il me restait donc... trois années avant de quitter Poudlard. Trois ans, c'était à la fois après-demain et l'infini et l'au delà ! Mais quand je dansais, j'oubliais tous ces soucis qui égermaient de plus en plus fréquemment dans la bouillie sentimentale qui flottait dans ma tête, et, bonus : je n'avais pas besoin de m'exprimer avec des mots. Enfin, si, évidemment, je ne pouvais pas m'empêcher de parler – ça serait pas drôle, sinon, si je ne dépitais pas encore pour la cinquante-douzième fois mon interlocuteur en racontant ma vie –, mais c'était mon corps qui s'exprimait le plus dans ces moments là. Mamie m'avait appris que danser n'était pas simplement bouger ses bras, ses jambes et ses fesses pour faire joli ; c'était un langage corporel. Et puis, il fallait bouger son body en rythme, et quand il y avait un partenaire, être en osmose avec lui, qu'une harmonie se créé entre la musique et moi et lui – ma mémoire paresseuse de poisson rouge avait bien retenu la leçon tant j'avais éprouvé d'intérêt pour ce sujet. C'était totalement formidable de pouvoir parler avec son corps et ses gestes, comme il est possible de s'exprimer par le regard – et laissez-moi vous dire que celui de mon partenaire-souffre douleur-danseur me donnait presque des frissons dans le dos. Des frissons de peur, ou d'intimidation, ou d'angoisse, ou de joie, ou d'excitation : impossible de chez impossible à définir.
J'avais ainsi l'impression bizarre qu'il n'y avait pas seulement ma main mêlée à la sienne, nos regards l'étaient aussi. Peut-être que le champagne précédemment ingéré comme un gentleman – petite blagounette ! Comme le disait souvent Aure, je n'étais vraiment pas sortable –, mais je sentais une tension persistante qui allait au-delà de la découverte de l'inconnu. A moins que... à moins que ce ne soit pas si inconnu que ça ? Et si mon loup était allé me cueillir pour une danse dans un dessein bien précis, parce qu'il me connaissait ? Je listais les possibilités dans ma tête comme sur un post-it : il y avait Aaron, mais mon loup était plus grand et moins frêle que lui (je barrais mentalement son nom), il y avait quelques connaissances à Poufsouffle, mais ils avaient tous trouvé une cavalière, à ce qu'ils m'avaient dit (idem), et il n'y avait évidemment pas Cahyl (je ne pris même pas la peine de visualiser son nom, même si la possibilité de le rayer d'un coup sec aurait été un plaisir personnel un peu mesquin). J'ignorais pourquoi j'avais de tels ressentiments envers lui, alors que j'étais celle qui l'avait cherché depuis le début, insistant pour lui imposer ma compagnie et à rechercher une amitié vaine : j'avais cherché Cahyl et l'avait trouvé, mas pas comme je l'avais espéré. Peut-être aurais-je préféré ne jamais avoir fourni les efforts que je lui avais consacré comme personne auparavant, car le résultat était aussi acide qu'un citron : nous étions arrivés dans une impasse. Et dans ces cas-là, forcément, il n'y a qu'une seule possibilité. Retourner en arrière. La métaphore routière que j'avais construit dans mon esprit m'avait aidé à y voir plus clair : nous étions deux êtres si radicalement opposés, comme l'étaient la lune et le soleil, que notre chemin commun était forcément entravé par des obstacles infranchissables. Il n'y avait pas d'autre solution que de défaire la toile que nous avions tissé – j'avais pourtant eu l'impression qu'il s'était impliqué autant que moi dans cet ouvrage, comme luttant contre lui-même pour y parvenir.
Ça n'avait été qu'une illusion, comme l'était sans doute l'intensité du regard de mon partenaire ; le champagne m'embrouillait l'esprit et c'était vraiment, vraiment mauvais. Je m'efforçais de décrocher mes yeux des siens, deux chocolats noirs brillants derrière son masque, et de m’enivrer des décors majestueux qui tourbillonnaient autour de nous et de la musique que je ressentais jusque dans mon cœur battant à tout rompre. Je n'avais de toute manière que peu d'attention à porter à ma danse tant il dirigeait merveilleusement bien notre duo – et je me disais de plus en plus que j'avais eu la chance de tomber sur un garçon paisible, agréable, et très bon danseur. J'eus une pensée pour Aure et espérais qu'un kéké ne soit pas venu la déranger pour une danse, ou au moins qu'il ne lui marchait pas sur les pieds, ce qui n'était jamais très agréable, vous en conviendrez. Enfin, je ne veux évidemment pas être méchante, certains comme moi ne sont pas doués pour danser les jolies danses prout-prout (que j'aime bien, pourtant), mais d'autres sont vraiment lourds et désagréables par escient, je l'avais déjà constaté avec Aure, et nous avions d'ailleurs toutes deux espéré n'avoir pas à être confronté à ce genre de garçons, surtout que je savais pertinemment que j'étais incapable de dire « non » à quelque chose.
C'était moi qui recevait les « non », et jamais l'inverse. Non, elle n'existe plus. Non, il ne veut plus de toi. Non, Matthew ne peut pas rester à Poudlard car il a atteint la date de péremption. Non, les citrouilles ne peuvent pas te répondre quand tu leur parles. Non, tu ne peux pas manger dix kilos de gâteaux sans avoir mal au ventre. Non, ton cavalier ne répondra pas à ton flux incessant de parler car non, tu n'es pas intéressante. Non, cette danse ne peut pas durer pour toujours.
Mon cavalier dont je n'avais toujours pas réussi à déterminer l'identité sembla deviner la fin de la musique quelques secondes avec moi, et termina notre prestation doucement – atterrissage réussi, applaudissement tonitruant mental de l'équipe des passagers composée d'une unique personne. J'étais contente d'avoir choisi une robe légère qui m'arrivait au-dessus des jambes et à manche courte, car la danse et la tension accumulée m'avaient donné chaud. Oh, et mon masque me grattait le nez, mais ça n'aurait vraiment pas été correct de glisser mon index dessous pour soulager mon irritation, non ? J'étais de manière trop obnibulée – ou obnubilée, je ne savais jamais – par son regard qui me transperçait le cœur. Comment deux prunelles dans leurs orbites pouvaient transmettre une sensation aussi intense ? Je restais un instant pantoise et essoufflée, profitant de l'abysse sombre de ses yeux. Et d'ailleurs, plus je les observais, plus il me semblait que...
- Ce fut un plaisir de partager cette danse avec vous, me dit-il à voix basse.
Mais je fus distraite par ses premiers mots - enfin ! - alors que sa main quittait la mienne. Le vouvoiement me surprit un peu, mais s'accordait à la perfection avec la distinction et l'élégance dont il faisait preuve – et soudainement, je ne me sentis absolument pas digne de lui. Il devait regretter de m'avoir choisi dans la foule, car je me disais que, peut-être, finalement, il ne me connaissait pas et avait espéré que l'image angélique qui se dégageait de ma tenue allait se retrouver dans mon allure et mes mots. Sauf que j'étais tout sauf un ange – je mâchouillais sauvagement des patacitrouilles, buvais avidement mon champagne, et dansais comme une pochtronne. Sa voix et son regard associés à son masque me donnèrent des frissons : j'eus l'impression stupide qu'il allait me manger. Comme dans le conte moldu du petit chaperon rouge – il était le loup et j'étais la jeune fille innocente qui courait à sa perte avec son panier de galettes. Mais c'était idiot : je ne courais à aucune perte, puisque j'avais déjà perdu ce qui m'était cher. Je voulais lui demander si il allait retirer son masque, si j'allais connaître son identité, mais la règle indiquait que l'on devait les retirer à minuit – allait-il rester jusque là ? Il avait été si gentil avec moi que je me sentais comme obligée de le remercier, surtout après ce que je lui avais fait subir, n'étant pas la compagnie la plus calme et agréable du monde – mais peut-être que lui épargner plus longtemps ma présence était la meilleure manière de le remercier.
Pourtant, je ne voulais pas partir. C'était malin, il m'avait emprisonné avec ses yeux, comment je faisais pour m'en dépêtrer ? Pour faire durer un peu le moment, je décidais d'actionner ma fonction moulin à parole, puissance maximale.
- De même ! m'exclamai-je en souriant franchement. C'était très agréable, et c'est vraiment gentil d'être venu me changer les idées, même si c'était sans le savoir, j'espère que ce n'était pas ma vieille tête de zombie dépressive qui t'a fait pitié et t'a poussé à m'inviter, et aussi que je ne t'ai pas trop soûlé en te racontant ma vie, d'ailleurs je vais m'arrêter là, oh et pardon, je te tutoie, je suis pas très classe, plaisantai-je avec une moue désolée mais illuminée – si il m'avait invité parce qu'il avait remarqué mes faiblesses, je refusais de les lui montrer plus. J'aurais bien aimé savoir qui tu es mais bon, ce serait transgresser la règle, continuai-je en haussant les épaules avec un sourire désolé. Je me sentais capable de continuer pendant des heures pour le retenir, mais je ne voulais pas non plus qu'il se sente mal à l'aise parce que je faisais la discussion toute seule, même si il semblait très peu bavard. Les effets du champagne se dissipait un peu – aussi rapidement que j'avais avalé ma coupe, l'ivresse n'avait duré que quelques minutes, le temps que la chaleur qui m'avait enflammée se dissipe.
- Je devrais probablement rejoindre Aure, alooooouuuupssaaah..., m'exclamai-je en trébuchant contre son pieds alors que j'envisageais de me retirer – apparemment, j'avais encore de l'alcool dans les neurones. J'ignorais comment j'avais magouillé la disposition de mes propres pieds, mais je sentis mon pieds droit faire un léger bond dans les airs et retomber sur le sol, perturbant mon équilibre et la gravité m'entraînant vers une chute certaine. Ma vie défila devant mes yeux – non, je plaisante.
Je sentis ma main s'accrocher à sa chemise avant de serrer sa cravate ce qui me conférait un appui stable, mais qui l'attira un peu vers le bas ; tout en même temps, ses mains à lui vinrent me soutenir pour me remettre à ma place. Son toucher était étrangement rapide mais doux, vif et brute mais comme une caresse.
Une demi-seconde plus tard, son emprise se desserrait et ses bras étaient retombés le long de son corps.
- Voilà, preuve que je suis une vraie quiche, et je vais éviter de t'étrangler, rigolai-je en retirant ma main de sa cravate. En me cognant contre lui et dans la précipitation, son masque s'était légèrement relevé, et je distinguais mieux sa bouche. Je restais immobile, le regard perplexe et l'esprit confus. Je connaissais cette bouche, non ? Mais cela me paraissait étrange, reconnaître une bouche supposait tout de même de l'avoir observé et d'en connaître par cœur la forme, et jamais je ne me serais permise une telle chose. Parce que c'est un peu pervers, quand même. Mais je doutais, alors je me décidais à lui demander si...
Mais avant que je puisse prononcer le moindre mot supplémentaire, il m'échappait en même temps que la vérité.
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Cahyl Steadworthy Élève de 6ème année
Nombre de messages : 1111 Date d'inscription : 02/10/2011 Feuille de personnage Particularités: Je ne peux te le dire. Ami(e)s: Padma et ...Hannah! Âme soeur: Ais-je seulement le droit d'espérer? Ces sensations qui fleurissent en moi semblent m'indiquer que oui, j'en ai le droit.
| Sujet: Re: Beware the big bad wolf ! [Pv] - OVER Sam 19 Jan - 15:18 | |
| Autour de moi, tout n’était que bonheur, joie, séduction, couleurs heureuses et chamarrées qui s’entrecroisaient en doux reflets moirés. Cela était beau à voir, à sentir, à vivre. Cependant, malgré toute ma bonne volonté, malgré le fait que je me sois habillé pour participer à cet évènement si célèbre parmi les élèves, je ne parvenais pas à vivre cette euphorie doucereuse. Certes, une certaine joie embrumait mes sens, mais tout au fond de moi, j’étais malheureux. Un malheur noir, froid, emplis de remords et de culpabilité. Des sentiments d’une noirceur à laquelle je m’étais habituée, et qui faisait de moi un être dont on n’osait trop s’approcher. Les gens cherchaient instinctivement ceux qui les pousseraient vers les hauteurs, la lumière soyeuse qui brillait en chacun de nous, à différente dose. Toutefois, je ne faisais pas partie de ce genre d’être humain. Tout ce qui était en moi repoussait avec efficacité ceux qui songeaient à s’approcher de moi. Ils avaient raison. J’étais mauvais, mon être était noir et terriblement repoussant, je le savais pertinemment, et je savais que ma vie serait réglée par ces affreuses méchancetés.
Entre mes mains blessées, des mains qui avaient fait couler le sang lorsqu’elles changeaient de forme, je tenais la plus merveilleuse des créatures qu’il m’ait été donné de voir. Non seulement, elle brillait de mille feu par sa présence éblouissante aux douces teintes joyeuses, mais elle brillait également dans son costume et sa beauté. Ange parmi les noirceurs, elle était mon parfait opposé. Lumière et Ténèbres. Soleil et Lune. Elle brillait, flamboyait d’une lumière vive qui m’aveuglait et m’obligeait à la regarder. Autour d’elle, le monde semblait fade, et plus rien ne m’attirait si ce n’est son regard aux magnifiques nuances bleutées. J’étais transporté.
Cependant, je me demandais comment une telle pureté, osait me toucher sans paraître dégoûté par ce contact contre nature. C’était interdit : jamais le soleil et la lune ne se rencontraient, jamais ils ne se voyaient et voyageaient à côté. Jamais les rayons chatoyants du soleil ne rencontraient ceux, plus ténus et plus sombre, de la dame des nuits. Jamais ils ne s’étaient étreints. A vrai dire, la Lune ne se sentait capable d’approcher le soleil tant elle était constamment entourée de noirceurs. Parfois, quelques étoiles apparaissaient autour d’elle, illuminant assez son ciel sombre pour qu’elle y voie plus clair, mais la lumière vive de l’astre du jour l’effrayait. Et elle s’éloignait.
Je ne comprenais pas comment, elle, déesse dans l’immensité pure, pouvait se tenir contre moi, se laisser approcher par une erreur comme moi. Chaque recoin de mon être était imprégné de ténèbres, et pourtant, elle était là. Sa main tenait la mienne. Le Soleil dansait avec la Lune. Tous nous regardaient, nous lorgnaient, se demandant comment la reine des cieux pouvait choisir comme partenaire un tel rebus de la société. Comment elle, qui brillait de mille feu, parfaite, pouvait accepter de s’abaisser jusqu’à dans les noirceurs qui m’entouraient. Elle jouait avec le feu, et tous étaient jaloux. Moi, écrasant de froideur, et elle irradiant de chaleur. Tout s’équilibrait. Parfait.
Tournoyants dans les nuées, j’avais l’impression d’être brusquement monté dans le ciel. Tout me paraissait chatoyant, magnifique. J’avais quitté mon monde d’obscurité pour être élevé, avec l’aide du soleil, dans les hauteurs irisées. Mes yeux étaient aspirés par les siens, pétillants, et sa robe d’une blancheur éclatante accrochait chaque lueur de la salle, illuminant les alentours. J’évoluais dans un paysage que je ne reconnaissais pas, et mon cœur éclatait tandis que je réalisais que je la tenais entre mes mains, Elle. Mes bras, si froids, qui n’avaient tenus personne étaient à présent comblés par la lumière, par le Soleil. La lune réalisait enfin qu’entre ses bras sombres pouvait se loger son parfait opposé.
Tout s’éclairait.
La vérité apparaissait. La Lune et le Soleil pouvaient se tenir face à face. Différents dans leurs attitudes et leur caractère, mais semblables dans les sentiments éblouissants qui les unissaient. Le soleil déteignait doucement sur la Lune, qui à son tour déteignait sur le soleil. La joie éclaboussait la Lune qui respirait de nouveau, ravivée par ces doux sentiments qui n’avaient jamais fleuris en elle, étouffé dès leurs naissances, et les ténèbres rencontraient la lumière tandis que le Soleil murissait, comprenant que la vie n’était pas que scintillements et étincelles. Ensemble, ils se complétaient, comprenait ce qui leur avait toujours échappé. Ensemble, ils se construisaient. Et autour d’eux, on comprenait que ce qui avait paru impossible et affreux au début, était évident. L’équilibre. Le Jour et la Nuit. Le Soleil et la Lune. La Lumières et les Ténèbres.
Leurs regards s’entrecroisaient intensément. Ils se connaissaient, sans toutefois se reconnaître. Elle, était attirée par la détresse qu’elle voyait dans ses froides prunelles, et lui, se gorgeait de la clarté que déversaient ses pupilles.
Magnétiques.
Tout autour d’eux n’était qu’insignifiance. Ils étaient le centre du monde, ils étaient ceux autour de qui on gravitait. Ils étaient complets. Il n’y avait qu’eux. La musique s’envolait, les couples disparaissaient, les pensées s’égrenaient, le temps également, curieux, s’arrêtait pour observer ceux qui bousculaient le cours de l’univers. Et ils étaient beaux, bien qu’ils ne s’en rendent pas compte.
Épris.
~~~
Je ne revins brutalement sur terre que lorsque les derniers accords s’envolaient. Doucement, je ralentis le rythme de la musique. J’avais le cœur qui battait terriblement fort, et ma tête était restée dans les nuages. Je ne comprenais plus ce qui se passait autour de moi. Tout était flou, tout était beau, et j’étais bien. Terriblement bien. Sensation qui m’avait longtemps abandonnée. Je me sentais revivre. Elle me faisait revivre. Elle ne savait absolument pas qui j’étais, puisque les masques qui nous camouflaient le visage jouaient parfaitement bien leur rôle. Mais le fait même de l’avoir dans mes bras, de tenir sa main dans la mienne me comblait d’une joie qui me paralysait. Était-ce normal de ressentir de tels sentiments ? Était-ce normal d’avoir l’impression d’étouffer à chaque seconde passée à ses côtés ?
Je mourrais.
Je mourrais tant la joie qui embrasait mon être était violente, je mourrais de savoir qu’elle était en face de moi sans lui dire qui j’étais, et que je regrettais tous ces mots que je lui avais craché au visage, quelques semaines plus tôt. Je mourrais tant ces mots me déchiraient le cœur et l’âme. Je mourrais de savoir qu’elle me haïssait probablement et que jamais plus je ne pourrais l’approcher. Car ce soir était la dernière fois où je me permettais d’être à ses côtés. La seule raison pour laquelle j’avais osé la toucher, lui parler, c’était mon masque. Elle ne me reconnaîtrait pas. Cependant, je détestais cette situation. J’avais envie de la prendre dans mes bras, de sécher les larmes qui avaient coulées sur ses joues, de lui dire que je serais toujours là. C’étaient des mensonges, de honteux mensonges. De toute façon, il était presque certain qu’elle ne voulait plus de moi. Elle m’en voulait, cela était sûr. Et ainsi, elle m’oublierait et ferait sa vie loin de moi. Tandis que je souffrirais dans l’ombre. La seule chose qui me rassurait, et qui me ferait avancer à présent, était qu’elle serait en sécurité, loin de moi, et probablement bien plus heureuse que si nous étions restés amis. Cela avait été la bonne solution, car même si cela était douloureux, la suite promettait d’être bien plus heureuse. Pour elle.
Moi, je vivrais toute ma vie avec le souvenir de ses éclats de rires, et de ses magnifiques yeux bleus. Je doutais réellement de l’oublier. En vérité, je n’y parviendrais pas, et je le savais. Cette soirée resterait gravée dans ma mémoire. Une soirée où chacun de nous avais pu être celui qu’il était. Sans barrière, sans retenue, si ce n’est celle de nos identités. Je peignais dans mon esprit un tableau remplis de lumière, dont son visage était le centre, le point de mire, celui que l’on regarderait en premier. Et alors, je me rendis compte que c’était ce qu’il se passait dans ma vie. Elle prenait la première place, et cela sans que je ne m’en doute. Cependant, ce soir, tout souvenir de moi devait disparaître à jamais. J’étais là, car c’était la dernière fois que je la verrais ainsi. Par la suite, je ne la croiserais plus. Nos années à Poudlard passeraient rapidement. Puis, nous nous sépareront définitivement, et plus jamais de notre vie nous ne nous reverrons. Ce bilan me plongea rapidement dans un désespoir que je tentais d’oublier. Je lui souris doucement, et fus de nouveau éblouis par sa beauté sans artifices. Une boule de tristesse se forma rapidement dans mon estomac tandis que nous nous arrêtions de tournoyer. Et alors que je croyais qu’elle allait me quitter, en courant, avec des reproches dans le regard. Elle resta à mes côtés, illuminant mon monde de sa présence. Elle me sourit –preuve qu’elle ne savait pas qui j’étais- et je lui rendis un sourire tendu, tendu par l’abattement que je ressentais : bientôt, je la quitterais, et malgré moi, je retardais ce moment. J’écoutais d’une oreille distraite les paroles qu’elle prononça par la suite. Si je devais à présent les répéter, je n’aurais pu le faire, car à ce moment, mon attention était fixée toute entière sur les moindres détails de ses yeux, de son visage, et de ses expressions. Peu importait le monde. Le monde, c’était Elle. Cependant, le moment tant redouté se produisit, et elle esquissa un léger mouvement. Mais alors qu’elle s’apprêtait à partir, je sentis son pied buter contre le miens. Alors, elle bascula. Ses mains s’agrippèrent à ma chemise, puis à ma cravate, tandis qu’instinctivement, j’attrapai sa fine taille, et la redressais rapidement. Lorsque je fus sûr qu’elle tenait debout seule, j’enlevai subrepticement mes mains. Tout contact avec elle ravivait mon envie de rester ici, ce qui augmentait sans cesse la probabilité qu’elle me reconnaisse. Or, cela était interdit. Elle enleva ses mains de ma cravate, tandis que mes yeux la suppliaient de rester encore.
- Voilà, preuve que je suis une vraie quiche, et je vais éviter de t'étrangler. Dit-elle en rigolant.
Son rire. Son qui me plongeait dans une admiration sans borne pour elle, et qui envoyait mon cerveau flotter dans les plus hauts cieux. Cependant, il s’éteignit vite, à mon plus grand désespoir. Elle me regardait fixement, ou plutôt, regardait ma bouche. Je pris soudainement conscience que mon masque, à cause de sa chute, s’était légèrement relevé, dévoilant la partie basse de mon visage. Je paniquai brusquement, comprenant qu’à cause de cet infime détail, elle pouvait me reconnaître. Je sentis qu’elle prenait une respiration afin de parler, de me demander quelque chose, peut-être, mais avant même qu’elle ne puisse proférer quelque chose, je me coulais entre deux couples, et pris lâchement la fuite, le cœur en morceaux. J’arrachais mon masque alors que j’atteignais le premier étage. Furieux contre moi-même et contre les sentiments qui se bousculaient en moi, je montai d’une traite les escaliers qui menaient à la salle commune. Je rencontrai quelques couples sur le chemin, et cela acheva de m’enfoncer dans le désespoir. Je n’aurais jamais le droit à cela.
Je claquai la porte du dortoir, sachant pertinemment qu’aucun de mes camarades ne devait être rentré à cette heure-là, et me déshabillai rapidement, arrachant presque mes beaux vêtements. Je les jetai négligemment dans ma valise, énervé contre moi-même, contre le monde, et me jetai sous mes couvertures. Je serrais les poings de toutes mes forces, et hurlai dans mon oreiller.
Ce soir, la Lune était montée dans les cieux, accompagnée du soleil, puis, avec une brutalité peu commune, elle en était redescendue, pour s’enfoncer plus profondément encore, dans les ténèbres.
FIN. |
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