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Same eyes, but different faces [PV]

 
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 Same eyes, but different faces [PV]

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Daphne Kasperek


Daphne Kasperek
Assistante à l'infirmerie
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MessageSujet: Same eyes, but different faces [PV]   Same eyes, but different faces [PV] Icon_minitimeMer 23 Jan - 17:16

Je posais mon cul sur cette putain de colline et maintenant, je n’y bougeai plus !

J’entendais encore hier soir les autres dire que pour une Mi-Août, il faisait un vrai cagnard à Londres et qu’apparemment ça allait continuer pendant quelques jours. On pouvait sortir que quand le soleil se couchait, parce que la journée il faisait trop chaud à part si on voulait muter en œuf au plat sur les trottoirs ; comme on se faisait chier toute la journée, il allait bien qu’on se rattrape en soirée pour tout ce qu’on avait pas eu le temps de faire et pendant les vacances d’été, j’avais retrouvé les copains qui vivaient dans le même immeuble délabré que l’appartement dans lequel on créchait. C’était nous qui étions les plus jeunes Delilah et moi parce qu’évidemment je l’emmenais partout où j’allais parce qu’on s’était pas vu pendant des mois, elle m’avait manqué ! On formait un petit groupe de moins de dix, il y avait qu’une seule fille à part ma sœur et moi et celui qui était le plus rapproché en âge avec moi avait déjà deux ans de plus, mais la différence ça ne me faisait pas trop peur. Déjà l’été d’avant on traînait tous ensemble lorsque j’étais là et en fait j’avais été contente de les retrouver en rentrant à la maison au mois de juin. Les rues sombres et désertes de la nuit ne me faisaient pas peur et si je protégeais Delilah, il y avait tout le reste pour me protéger moi, donc elle aussi. Surtout qu’avec eux, on ne s’ennuyait jamais, hier on était monté au dernier étage de l’immeuble parce que il y en avait un qui vivait là bas, et de la fenêtre, on s’était amusé à lancer des ballons de baudruches remplis d’eau qui venait s’exploser sur la tête des rares passants, et c’était encore plus drôle de les entendre s’énerver et de ne rien pouvoir faire !

Sinon les autres jours on se rendait dans des endroits interdits, où alors on essayait de rentrer dans des lieux où on avait pas l’âge et on était obligé de mentir ; c’était facile parce que comme le plus vieux était presque majeur, ça passait, parfois il y avait son meilleur ami qui connaissait le gars à l’entrée et nous laissait passer. En général quand on allait là bas, Delilah, elle restait à la maison parce que pour le coup elle avait vraiment pas l’âge et moi il y avait la fille justement qui m’avait donné du maquillage et c’était elle qui me passait toujours des coups de crayons sur les yeux en me disant que ça m’allait bien, alors j’avais commencé à en mettre de plus en plus régulièrement, parce que lorsque je sentais le noir sur mes paupières ou sous l’œil, je me sentais plus grande, plus à l’aise, plus importante. De faire partie intégrante de la bande et d’être totalement acceptée et d’ailleurs pour fêter ça au début de l’été, ils m’avaient fait boire des boissons que je n’avais jamais bu avant comme la bière, je la partageais toujours avec quelqu’un quand il y en avait et je ne disais jamais non lorsqu’on m’en proposait ! Avec eux, il n’y en avait jamais un pour m’empêcher de faire ce que je voulais, les règles en fait, il n’y en avait pas vraiment, c’était ça que l’un d’entre eux m’avait dit lorsqu’il m’avait proposé ma première cigarette.

J’avais continué ensuite, parce que tout le monde fumait à chaque fois qu’on se retrouvait ; c’était moldu. Je pouvais sortir comme je voulais même si je n’avais jamais trop le droit de rentrer trop tard, mais comme papa bossait une bonne partie de la nuit, il n’était pas là pour vérifier de toute façon. Je me demandais quel allait être le programme de la soirée comme ça changeait tout le temps, c’était pour ça que c’était cool, mais j’avais voulu sortir voir un peu la lumière du jour même s’il faisait chaud parce que j’en avais marre de rester depuis quelques semaines presque tous les jours enfermée dans l’appartement qui lui sentait pas très bon à cause de l’humidité mais au lieu que ça garde la fraîcheur au contraire les murs étaient de plus en plus étouffants, et là, c’était plus possible, vraiment. En plus il y avait un endroit en particulier dans lequel j’avais envie d’aller, mais à chaque fois je repoussais en me convainquant que ce n’était pas le bon moment, sauf que c’était bientôt la rentrée, et qu’ensuite, ça allait vraiment plus l’être, le bon moment ! J’avais demandé à Delilah de m’accompagner, j’allais pas la laisser encore une fois seule à la maison, même si maintenant on allait plus jamais être séparées, puisqu’enfin elle allait la faire, sa rentrée à Poudlard ! D’ailleurs, cette année, plus la fin des vacances approchaient, plus j’avais hâte d’y retourner parce que je savais qu’elle serait avec moi, même si j’allais être un peu déçue de laisser mes amis de Londres durant plusieurs mois. On avait pris le bus en se perdant une fois parce que le débile de chauffeur n’avait pas compris là où je voulais qu’on aille en prétendant que c’était la faute de mon accent. C’était lui qui était trop nul oui ! Mais dans l’après-midi, quand même, on finit par y arriver.

Greenwich. La fameuse colline dont il m’avait parlé. Au début je m’étais dit que jamais de la vie, je n’irais mettre un pied jusque là, seulement parce que Sebastian Hansen avait l’air d’aimer cet endroit. Question de principes. Mais depuis l’année dernière, le bal et ce qui avait évolué ensuite… on pouvait dire qu’il y avait certaines choses qui avaient changé et que j’avais un peu moins d’animosité à propos de ce qui le concernait de près ou de loin, et puis, cette colline était à tout le monde et ne lui était pas exclusive, que je sache ! Je n’avais pas expliqué à Delilah pourquoi est-ce que subitement, j’avais eu envie d’y aller, mais comme j’avais emmené tout mon matériel pour dessiner avec moi de toute façon, elle n’avait pas eu besoin de poser la question et avait compris. C’était pas nécessaire pour nous de parler, parce qu’on était trop liées, on avait vécue trop de choses toutes les deux et c’était un peu comme si par moments, même si on était différentes sur certains points, on était une seule et même personne. Sauf qu’elle, elle était beaucoup trop gentille !

Je poussai un soupir et essuyai mon front qui perlait à cause de la chaleur : pas question qu’une goutte de sueur tombe sur ma feuille ! J’avais sorti tout ce dont j’avais besoin, crayons, pinceaux… Sebastian n’avait pas menti, il y avait vraiment un beau panorama et la vue était splendide. Je plissai un peu des yeux, à cause de la lumière des rayons du soleil qui tapait trop fort, restant immobile quelques instants parce que je voulais percevoir et enregistrer à travers mes pupilles chaque point de couleur ; ma main me démangeait du côté-là où se trouvait ma palette avec les différentes nuances, mais avant tout je préférais commencer par une esquisse afin de poser sur le papier les éléments les plus importants du paysage. Je ne savais pas ce que je préférais dans la conception d’un dessin, quand il prenait progressivement à prendre forme et de la consistance, ou lorsqu’il vivait sous mes yeux grâce aux couleurs que je lui avais attribué. La chose de certaine, c’était que lorsque j’avais mon crayon dans la main il n’y avait plus que le contact de ma peau avec la feuille qui comptait, pour que mes problèmes se retrouvent momentanément envolés.

J’avais commencé depuis quelques minutes et il y avait ma sœur, qui était paisiblement en train de lire un livre pas très loin. On était chacun dans nos activités et le silence me convenait très bien habituellement,, mais je pouvais quand même faire de choses à la fois : dessiner et parler était beaucoup plus facile que lire et parler et ça me fit sourire d’avance, de devoir perturber Delilah, visiblement en pleine concentration.

- Au moins à Poudlard, tu vas jamais manquer de livres, la bibliothèque est carrément plus grande que l’immeuble ! Quand on était que nous deux parfois on se parlait en polonais parce que c’était quand même plus simple, mais bon comme il n’y avait que papa, elle et moi qui connaissions la langue on avait commencé à prendre le coup et à se parler en anglais quand on était avec les autres, donc maintenant, ça restait. Mais comme on avait pas trop les moyens d’acheter un bouquin toutes les semaines et qu’elle lisait pas mal, elle feuilletait souvent les mêmes, alors là, ça allait la changer !

Je posai ma main gauche à plat sur la feuille parce qu’un gros coup de vent (même lui aussi était chaud !) venait de menacer de la faire s’envoler et de la déchirer. Je lançai un gros à l’attention du fautif et de remettre correctement ma planche sur mes genoux et fonçai légèrement une partie du ciel afin de faire ressortir l’unique nuage qu’on pouvait voir à l’horizon.

- Bon, repris-je comme si je n’avais jamais été perturbée. Tu te souviens qu’il faut que tu ailles à Serpentard. Et tu devras encore plus t’en rappeler lorsque que tu vas poser le Choixpeau sur ta tête pendant la cérémonie !

Je lui répétais le plus souvent possible que Serpentard était la meilleure des maisons et que c’était pour ça qu’elle devait OBLIGATOIREMENT en faire partie elle aussi parce que c’était aussi la mienne et qu’on ne pouvait pas être séparées. Ambre Serana l’avait dit. On était restées éloignées l’une de l’autre pendant trop longtemps pour que ce soit cette bête histoire de couleurs qui nous arrache l’une à l’autre encore une fois et puis même, qu’est-ce qui allait se passer si Delilah n’allait pas chez les serpents ? Pour moi, ce n’était pas envisageable et je me faisais sans doute du mauvais sang pour rien mais il m’arrivait de me faire peur toute seule et je ne voulais surtout pas que ça arrive ! J’attendais aussi la rentrée pour ça, qu’on en finisse enfin. Non mais si elle allait à Gryffondor ? Non, elle ne pouvait pas aller à Gryffondor… Je prenais tout ça avec plus de pincettes qu’avant surtout parce que je passais parfois du temps avec Sebastian et qu’il n’était pas tout le temps insupportable, mais… Il ne fallait pas que Delilah se retrouve dans une autre maison c’est tout, et même si je ne lui avouais pas, j’avais peur d’être sujette à la honte, si ça ne se déroulait pas comme prévu…

Mais que si, ça allait se dérouler comme prévu !

En pensant à Sebastian, j’avais porté ma main à mon cou, là où le collier, offert durant le bal de Noël, ne me quittait plus à part lorsque je prenais ma douche et à chaque fois les paroles qui l’accompagnaient me revenaient en tête comme si je n’avais pas le droit d’en oublier la signification. Je jetai un regard en coin pour vérifier qu’elle ne m’avait pas vu faire… manque de pot elle s’était tournée vers moi et avait vu mon geste. Je lui avais expliqué d’où il venait parce que je lui parlais souvent de Sebastian, mais le plus souvent en pas très bien, alors là elle allait se mettre à élaborer des théories comme quoi… Non mais alors je l’arrêtais de suite là !

- J’ai pas envie de le perdre, lui sortis-je comme étant la raison de ma main portée au cou. T’es jalouse de pas avoir eu de cadeau toi, la taquinai-je en lui souriant, avant de retourner sur mon croquis après avoir rejeté une mèche vers l’arrière parce qu’elle venait se coller contre ma joue à cause de la chaleur.
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MessageSujet: Re: Same eyes, but different faces [PV]   Same eyes, but different faces [PV] Icon_minitimeLun 4 Fév - 20:41

Londres, que l’on m’avait décrite comme étant une ville froide et pluvieuse était à cette période-là de l’année plutôt étouffante. Il était dur de rester plus de dix minutes au soleil sans en ressentir les effets, par conséquent, sortir durant les heures où les gens sortent en général était exclu. Mais Daphne avait depuis quelques temps une autre idée en tête, en m’avait parlé de cette idée d’aller dans un quartier Londonien dont elle avait entendu parler. Dont Sebastian Hansen, un Gryffondor qu’elle disait détestait, lui avait parlé, en réalité. Je préfère préciser, car une fois que l’on sait ça, il semblait assez illogique qu’elle s’y rende sur ses conseils. Pire encore, qu’elle accepte de braver la chaleur intolérable qui régnait sur la capitale, simplement pour aller admirer un paysage dont quelqu’un qu’elle n’aimait pas lui avait vanté les mérites. Ça y est, vous êtes perplexes, vous aussi ? Bien sûr, je m’étais bien gardé de faire le moindre commentaire, ou même de lui dire à quoi ça ressemblait, parce que de toute façon ma sœur aurait sans doute eu le dernier mot, elle était plus têtue et connaissais aussi mieux la situation que moi. Si elle disait le détester, je la croyais. Mais bon, dans ce cas, pourquoi emportait-elle tout son matériel à dessin ? Ça aussi, j’ai préféré ne pas le faire remarquer, parce que si j’avais soulevé l’idée qu’elle fasse un dessin à son antagoniste absolu, sans doute m’aurait-elle tuée tout net. Mais rien ne m’empêchais de continuer à croire à cette idée…

Et puis, même si je ne connaissais le garçon qu’à travers les récits de ma sœur, qui n’étaient donc pas très objectifs, j’étais prête à parier qu’il était sans doute de meilleure fréquentation que ces garçons avec qui Daphne traînait –et donc moi aussi. Assez souvent, lorsqu’il faisait trop chaud, où que leurs activités me semblait décidément trop osées, je restais à la maison lire un livre. Mais le reste du temps, je suivais ma sœur, et par conséquent ces gars là. On faisait un peu tout et rien, des trucs moldus plus ou moins bien, plus ou moins légaux aussi. Daphne disait qu’elle s’en fichait, que de toute façon l’Angleterre c’était nul et qu’on pouvait bien faire ce qu’on voulait, et que de toute façon, ils ne faisaient rien de grave. C’était sans doute vrai, mais je crois qu’il me tardait tout de même qu’on aille à Poudlard, toute les deux. J’étais à peu près sûre que là bas, elle ne se mettait pas tout ce noir autour des yeux, et que ses fréquentations étaient un peu plus intéressantes que les personnes qu’elle côtoyait ici. D’accord, il y avait aussi une part de jalousie dans ce que je disais ; Daphne était plus jolie, et plus âgée aussi, et puis elle avait un fort caractère, du coup elle s’était tout de suite fait une place parmi les gars du quartier, et maintenant elle était un membre à part entière de la bande. Moi je n’étais que sa petite sœur qui ne parlait pas beaucoup et ne les suivait pas la plupart du temps dans leurs aventures, souvent celles qu’ils qualifiaient des « plus mémorables », d’ailleurs. Alors, oui, j’avais hâte que l’on soit toutes les deux dans cette école de magie loin, toujours plus loin de la Pologne, en sécurité et… ensemble.

Si Daphne semblait beaucoup regretter Durmstrang, ce n’était pas mon cas. Je me gardais bien de le lui dire quand elle abordait le sujet, mentant même parfois, mais honnêtement ce que j’avais lu sur Poudlard me donnait très envie d’y aller. Tout semblait réellement magique là bas, et j’avoue que j’étais curieuse de savoir à quoi ça ressemblait, la véritable magie, parce que tout ce que j’avais connu jusque là de ce monde était très réduit. Quand on vivait avec notre mère, notre quotidien était plus rythmé par ses coups et ses éclats de colère que par l’apprentissage de nos dons. Alors, hormis les livres, et ce que mon père et ma sœur m’avaient dit, je n’y connaissais rien. Les seules fois où j’avais vu d’autres sorciers depuis que j’étais en Angleterre, c’était quand Daphne, papa et moi étions allés faire les achats scolaires sur le Chemin de Traverse, d’abord ceux de ma sœur, et cette année, les nôtres. D’ailleurs, heureusement qu’on avait eu cette bourse d’argent sorcier, parce que sinon, je ne sais pas comment on aurait fait pour acheter tous ces livres, ces ingrédients et ces tenues qu’il nous fallait. Mais bon, si ça avait du se payer en argent moldu, on n‘était pas dans une meilleure situation ; le salaire que gagnait papa subsistait à peine à nos besoins. Alors c’était parfait comme c’était.
Cet instant aussi, était presque parfait ; Greenwich se révélait à la hauteur de nos attentes, et donc de l’effort qu’on l’on avait du fournir pour y parvenir, seulement, une seule ombre venait gâcher le tableau, ou plutôt, le fait qu’il n’y en ait pas : le soleil était devenu insupportable, et la chaleur, insoutenable. Enfin, heureusement, j’avais dans la main une des rares choses susceptibles de me faire oublier ce calvaire, un livre. Je l’avais repris là où je m’étais arrêtée hier soir, et comme c’était un passage prenant, j’étais tout de suite rentrée dans l’histoire. J’étais à présent totalement dedans, tournant les pages avec impatience, dévorant chaque ligne, les sautant presque, le suspens grandissant et mon impatience avec. Quand :


- Au moins à Poudlard, tu vas jamais manquer de livres, la bibliothèque est carrément plus grande que l’immeuble !

Je perdis instantanément le fil, et mes yeux restèrent dans le vague quelques instants, cherchant la ligne perdue, et ma concentration désormais envolée. Je fronçais les sourcils furtivement, puis marmonnais un « Mhh mhh » distrait, recherchant le passage où je m’étais arrêtée. Qu’est ce qui se passait déjà ? Ils étaient partis à la recherche du petit garçon, et étaient en train de se perdre… A moins que ce passage n’ai en fait été quelques pages plus tôt ? Je ne saurais le dire. Passablement agacée d’avoir ainsi été distraite par Daphne qui, elle, n’avait visiblement aucun mal à tenir une conversation tout en continuant son activité. Je ne pouvais pas en dire autant !

- Bon. Tu te souviens qu’il faut que tu ailles à Serpentard. Et tu devras encore plus t’en rappeler lorsque que tu vas poser le Choixpeau sur ta tête pendant la cérémonie !

Cette fois ma concentration me quitta définitivement et je sus qu’il valait mieux que je referme le livre ; j’aurais tout le temps de le continuer ce soir. Et puis il valait mieux que je réfléchisse à ce que j’allais répondre à ça, car bien que ça devait être approximativement la vingtième fois que Daphne me répétait combien il était important que j’aille à la même maison qu’elle, il ne fallait pas que je répondre de travers. J’optais donc pour la réponse diplomate –celle que je choisissais toujours.

- Je ferais de mon mieux, répondis-je de la voix la plus assurée que je pus, car je n’étais vraiment pas sûre d’y arriver.

Je m’étais renseignée sur les maisons, et avait porté un intérêt particulier à Serpentard bien sûr. Et il s’était avéré qu’il ne me semblait pas du tout correspondre aux traits de caractère qui formaient l’unité de la maison. Enfin, ça, c’était au Choixpeau –j’avais hâte de le voir, lui !- d’en décider, pas à moi, et s’il pouvait m’envoyer dans la même maison que ma sœur, ce serait une fleur qu’il me ferait car je voyais à ses yeux qu’elle ne plaisantait pas à propos de ça. Forcément, ça me mettait une certaine pression du coup, parce que si en dépit de tout j’étais répartie ailleurs, j’avais peur que ça mette des tensions entre nous. Et ça, c’était la chose que je voulais le moins au monde. Je doutais même que ça puisse vraiment arriver d’ailleurs, tant nous étions soudées elle et moi ; beaucoup de frères et sœurs ont des relations difficiles, du moins dans la plupart de mes lectures ; mais Daphne et moi nous étions toujours entendues à merveille. Notre passé en était sûrement la cause, les événements ayant plutôt tendus à nous rapprocher qu’à nous opposer. Nous étions, je crois, aussi unies que des sœurs peuvent l’être. Alors pas question qu’une histoire de maisons différentes se mette entre nous ! Le pire du pire serait que j’atterrisse à Gryffondor. L’Histoire de Poudlard en dressait pourtant un portrait élogieux, mais j’avais davantage confiance en ma sœur qui m’assurait que ceux là n’étaient que des crétins idiots et imbus d’eux-mêmes. Les deux autres maisons, je n’en savais pas grand-chose, mais ce que je savais, en tout cas, c’était qu’il fallait que j’aille à Serpentard. Point barre.

- Mais tu es vraiment sûre que le Choixpeau écoute notre avis ? demandais-je, incertaine. Et…

Je m’arrêtais sans terminer ma phrase, car la question que j’allais lui poser j’avais déjà failli le faire plein de fois, et finalement, aujourd’hui encore, je préférais m’abstenir. J’allais lui demander ce qui se passerait si malgré tout, j’allais à Poufsouffle, Serdaigle, ou pire, Gryffondor. Mais sans doute n’avait-elle pas de réponse, car elle ne devait pas envisager que je puisse aller ailleurs, et moi non plus d’ailleurs, et puis je n’avais pas envie de l’embarrasser avec mes questions à dormir debout, sinon elle allait peut-être croire que je n’avais pas envie d’aller à Serpentard avec elle, et c’était faux et… voilà, il valait sans doute mieux que je garde mes craintes pour moi. De toute façon, on serait bientôt fixées, la rentrée approchait à grand pas. A chaque fois que ce mot passait dans ma tête, « rentrée », pleins d’émotions me submergeaient et je pensais à tout ce qui allait m’attendre une fois là-bas. Ce que me racontais Daphne semblait si magique –enfin, la plupart des choses-, si incroyables, et si réels à la fois que bien que la patience fasse partie de mes qualités, celle-ci commençait à s’estomper. Je ne savais pas ce que j’avais le plus hâte de découvrir : l’immense parc si étrange avec ses grosses citrouilles, le château si vieux et pourtant si charismatique –en tout cas, en photo-, les cours de métamorphose, sortilège, soin aux créatures magiques, ou le bal de Noël. C’était d’ailleurs après celui-ci qu’elle était apparue avec un collier que je lui connaissais pas, tout simplement parce qu’elle n’avait pas de bijou et moi non plus. Un collier doré et argenté qu’elle ne quittait jamais. Et devinez d’où il venait ? Je vous le donne en mille : son prétendu ennemi, Sebastian Hansen ! D’ailleurs, comme si elle lisait dans mes pensées, elle porta la main à son cou, comme pour s’assurer que le bijou était toujours là. Ce qui m’arracha un demi-sourire. Elle du le percevoir, puisqu’elle s’empressa de se justifier :


- J’ai pas envie de le perdre.

Je hochais la tête, faisant mine de ne pas en douter une seule seconde.

- T’es jalouse de pas avoir eu de cadeau toi, ajouta-t-elle avec un sourire taquin, avant de replacer sa concentration sur son dessin.

Je me sentis rougir légèrement, mais vu la chaleur, ça passerait sans doute inaperçu. Les rares touristes qui comme nous avaient osé s’aventurer dehors par cette chaleur avaient tous viré au rouge tomate. Par chance, ma peau était plutôt mat, alors sur moi, ça ne se voyait pas trop. Ah, très bien, elle voulait la jouer comme ça ? Dans ce cas, les commentaires sur son soit disant ennemi, je n’allais pas les lui épargner !


- Tu comptes admettre un jour que ce Hansen ne t’est pas si désagréable, ou tu vas prétendre encore longtemps porter ce collier simplement parce qu’il est joli ? lui répondis-je en lui souriant en retour.
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MessageSujet: Re: Same eyes, but different faces [PV]   Same eyes, but different faces [PV] Icon_minitimeMer 13 Fév - 21:45

Il était de la plus haute importance que Delilah comprenne l'enjeu qui était liée à la future maison qu'elle allait intégrer et plus les semaines passaient, plus elle devenaient des jours, et bientôt les jours allaient se transformer en minutes et le Choixpeau même si parfois il hésitait, c'était pas le genre à tortiller du cul pendant des heures et puis surtout une fois que c'était dit, c'était dit et pour avoir fais des recherches dans les bouquins de la bibliothèque puisqu'on en parlait, nul part il avait été dit qu'il était revenu sur une seule de ses décisions ! Tout reposait sur les épaules de ma sœur qui n'avait pas le choix de toute façon : c'était Serpentard ou rien. Enfin rien... je n'allais pas la renier pour ça, Delilah restait Delilah quoi qu'il arrive et c'était pour ça que nous savoir séparées une fois de plus tout en étant si proches... Mais elle pouvait faire ça pour moi quand même ! Je préférais arrêter d'imaginer tous les différents scénar' qui me passaient dans la tête, j'avais dit que je le faisais pas ! En plus, je me souvenais encore bien de ma répartition à moi, mon avancée jusqu'au tabouret quand j'avais entendu mon prénom parce que c'était le seul truc que je comprenais, pour faire comme tout ceux qui m'avaient précédé. Le Choixpeau n'avait pas mis cent sept ans et presque tout de suite il m'avait affirmé que les Serpentard seraient ravis de me voir rejoindre les rangs.

- Mais tu es vraiment sûre que le Choixpeau écoute notre avis ?


Oui j'étais sûre, mais si elle, ne l'était pas c'était clair que ça allait pas fonctionner ! Je lui avais dit qu'une fille avait réussi à débarquer chez les verts et argents parce que le Choixpeau lui avait dit qu'elle pourrait être pas mal à Gryffondor (ouais à d'autres) et dans sa tête elle avait souhaité tellement fort d'aller à Serpentard que le vieux bout de tissu là, il avait cédé. Donc y'avait pas de raison. Et puis elle les avait Delilah les aptitudes pour me rejoindre, on était de la même famille oui ou non ??

- Mais oui, tu lui dis que ta maison c'est Serpentard et que t'en veux pas d'autres, et puis voilà il a plus qu'à passer au suivant ! Qui sait qui voudrait aller dans une autre maison en plus ??

Pas Delilah, ça c'était clair ! J'eus un sourire encourageant, tout en assombrissant de nouveau une partie de ma feuille ; question d'habitude. Je pansais rajouter des couleurs ensuite donc je faisais que les traits les plus principaux et mes pinceaux se chargeraient du reste mais c'était plus fort à chaque fois j'aimais bien ajouter des nuances de gris qui de toute façon disparaîtrait ensuite. Une fois que le crayon avait pris possession de la feuille et entamait son étrange rituel avec cette dernière, c'était ma main qui se chargeait de le suivre et de se laisser diriger et non pas l'inverse, et puis je voulais vraiment que ce dessin soit réussi, parce que...

Ben j'allais peut être l'offrir à quelqu'un.

Donc c'était Hansen qui m'avait parlé du coin et puis, je n'allais pas le lui dire parce que sinon il allait vouloir m'emmener ailleurs et puis je n'avais pas besoin qu'il me fasse le guide touristique de Londres merci bien ! Mais c'est vrai que la vue me donnait largement quoi faire puisque j'étais en train de m'en donner à cœur joie ; il y avait toujours ce besoin capitale que ma petite sœur soit à mes côtés à Poudlard, c'est à dire à la même table qui restait comme le fil conducteur qui organisait toutes mes pensées et je savais que je ne pourrais ranger définitivement cette affaire que lorsque tout ça serait terminé, qu'on en finisse et vite et qu'on puisse passer à autre chose, et que moi aussi, je puisse me concentrer sur d'autres topics centraux.

- Je te ferais apprendre ton texte juste avant si tu veux. Je déguisais cette proposition, mais en fait elle n'allait pas trop trop avoir le choix et alors vraiment qu'est-ce que ça faisait chier que les premières années arrivent au château en barque ! Je n'allais pas pouvoir l'accompagner jusqu'au dernier moment pour la motiver. Mais je comptais sur elle parce que je savais qu'elle faisait toujours de son mieux, même quand on la forçais à faire quelque chose qu'elle ne voulait pas faire.

Mais là, c'était pour son bien. Et puis elle le voulait aussi donc c'était quoi le problème ?

Je me focalisais ensuite un peu plus sur mon esquisse parce que même si je pouvais faire les deux à la fois parler et dessiner, mon regard faisait de plus en plus le passage entre la vue qui s'offrait à mes yeux et la feuille de papier, de façon automatique et sans m'en apercevoir. Si j'étais en plein dans mon truc, mon esprit, lui s'en donnait à cœur joie et bien sûr comme Hansen était un peu lié à cet endroit, c'était vers lui que se tournait mon imaginaire. Avec les mois suivant qui avaient défilés, ça avait été la confirmation que le bal de Noël avait été un tournant. Au départ, ça n'avait été ni pire ni mieux, et puis les semaines aidant... Je ne me souvenais plus trop de comment ça s'était fait mais on en était venu à discuter de plus en plus par le biais des lettres même si on était dans la même école et à chacune des nouvelles missives, j'avais également de plus en plus de choses à lui dire ou à lui raconter, mais surtout j'avais rapidement réalisé qu'écrire était plus agréable que parler, parce que je pouvais réfléchir à ce que j'allais répondre, les mots que j'allais utiliser et surtout ce que j'allais garder bien précieusement pour moi, et l'interlocuteur en face de moi qui n'était autre que de l'encre et un parchemin facilitait bien tout le reste. On passait parfois un peu de temps ensemble mais d'un commun accord nous avions décidé que ce serait tous les deux parce qu'il n'aimait pas mes amis, je n'aimais pas les siens donc c'était inutile de s'encombrer de ces gens là. Ça avait quand même été étranges les deux trois premières fois parce que du coup j'avais l'impression de ne rien à voir à lui dire lorsqu'on se voyait et nos comportements n'étaient pas tout à fait pareil que quand on s'écrivait et puis se voir sans se disputer était tellement nouveau, et en même temps je n'aurais su déterminer si oui ou non ça me plaisait quand c'était comme ça ou quand j'avais quelqu'un contre qui m'acharner, hum...

Ceci expliquait cela : le coup de vent, plus fait que je pensais aux mois d'avant les vacances, donc Sebastian et puis le collier. Ça ne signifiait rien de plus et ce dessin, s'il lui était destiné ce n'était pas par pure bonté d'âme parce que j'avais envie de lui offrir un présent, mais comme il m'avait fait un cadeau, c'était normal que je lui en fasse un autre en retour, c'était la loi de l'échange équivalent à laquelle je ne dérogeais pas et comme ça, je n'allais plus à avoir à me sentir redevable, parce qu'on ne savait jamais. Un revers de médaille est si vite arrivé...

- Tu comptes admettre un jour que ce Hansen ne t’est pas si désagréable, ou tu vas prétendre encore longtemps porter ce collier simplement parce qu’il est joli ?

Si j'avais dit à Delilah que le dessin était pour Sebastian ? Non. Normalement c'était vrai qu'on se disait tout parce qu'on était fusionnelles, que ça avait toujours été comme ça et que c'était d'ailleurs elle la première vers qui je me tournais lorsque Hansen me prenait les nerfs. Mais là je m'étais dit qu'elle n'avait pas forcément d'être au courant, c'était rien qu'un dessin et j'avais le droit de m'appliquer si j'avais envie j'allais quand même pas lui donner un brouillon qui ressemblait à rien, j'avais ma dignité à conserver !

Le vent s'affola encore au moment où j'allais lui rétorquer qu'il y avait que les filles comme elle qui n'avaient rien reçu qui tenait ce genre de discours simplement parce qu'elle était envieuse et en même temps j'allais lui rappeler qu'elle avait pas le droit de me le piquer parce que les cadeaux c'était pour une seule personne, c'était unique et donc ça ne se prêtait pas ; mais mes cheveux me revenaient dans ma bouche et devant les yeux et je ne vis plus rien donc je les crachais comme je pouvais en pestant et je dû lâcher tout ce que j'étais en train de faire pour me dépatouiller de tout ça. Ce vent de merde, il ne pouvait pas aller embêter quelqu'un d'autre ??

- C'est pas parce que c'est le moins pire des Gryffondor qu'il est pas agréable; non, je voulais dire désagréable, j'étais en train de tout mélanger dans ma formulation et l'ordre des mots pourtant c'était clair dans ma tête et quand c'était clair pour ma tête mais que ma langue disait que des choses qui ne l'étaient pas mais qu'est-ce que ça m'énervait ! Merde hein, t'as compris ce que je voulais dire ! M'emportais-je, même si la frustration de ne pas m'exprimer dans un anglais aussi parfait qu'elle ne lui était pas destiné. Ou sinon tu peux juste me dire que tu voudrais bien le même pour ton anniversaire et je demanderais à Sebastian s'il peut pas en avoir un autre. Mais par contre tu peux toujours courir parce que celui là, c'est le mien, donc le tiens il devrait être différent !

Après tout, j'étais la mieux placée pour comprendre ce qu'elle ressentait de ne rien avoir eu et moi oui. Pendant des années ni l'une ni l'autre n'avions eu quoi que ce soit comme surprise, qui petit à petit, formant notre pactole, deviendrait les petits trésors qui faisaient partie de nous de notre personnalité. On était deux personnes différentes mais il n'y avait rien pour nous différencier si ce n'est notre apparence ou notre différence d'âge, donc évidemment s'il y en avait une qui sortait un peu du lot...

...Mais quand même, j'étais contente que ce soit moi !

Je m'étais réinstallée tant bien que mal en repliant bien les genoux et les remontant pour me protéger le plus possible du vent et après encore quelques minutes, je tournais mon dessin (pas encore terminé il n'y avait toujours que du crayon à papier) vers Delilah en quête de son avis.

- T'en penses quoi? Elle allait dire qu'il était beau et qu'il ne lui manquait plus qu'un peu de joie des couleurs pour le réveiller parce que c'était ce qu'elle disait toujours, parce que je lui disais toujours, mais même en sachant ça, c'était juste obligé que je lui demande, quand elle était avec moi du moins. Même si là je préférais juste qu'elle s'en tienne à répondre que oui il était très bien je pouvais continuer parce qu'elle pouvait être spécialiste des questions gênantes quand elle s'y mettait et moins elle posait des questions gênantes sur le croquis mieux c'était.
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MessageSujet: Re: Same eyes, but different faces [PV]   Same eyes, but different faces [PV] Icon_minitimeSam 2 Mar - 19:10

J'avais du mal à comprendre l'énorme intérêt que portait Daphne à ma répartition. Tout frère ou sœur devait bien évidemment se demander sur quelle maison se porterait l'avis du Choixpeau pour son cadet ou sa cadette, mais de là à en faire une telle histoire, ça me dépassait. Enfin, pour moi, Poudlard n'était encore qu'un mirage, un luxe, un lieu de rêve et je n'arrivais toujours pas à croire que j'allais vraiment y être. Mais sans doute que quand j'y serais -j'avais bien reçu ma lettre, e tétait allée faire mes achats alors nul doute que j'irais... non ?- je comprendrais mieux l'importance accordée aux maisons dont faisait preuve ma sœur. Enfin, quand même, ça semblait particulièrement primordial pour elle que je sois dans sa maison, et j’en venais même à me demander si c’était vraiment pour ne pas être séparée de moi. N’y aurait-il pas une petite part d’inquiétude quant au fait d’être jugée par ses camarades de Serpentards si jamais sa petite sœur n’était pas dans la même maison qu’elle ? Si je venais à être répartie ailleurs, aurait-elle… honte ? Non. Non, je n’avais pas le droit de penser ça d’elle. Daphne avait toujours était de mon côté, et jamais, au grand jamais, une histoire de maison pourrait se mettre entre nous. Si elle faisait ça, c’était uniquement parce qu’elle voulait que l’on reste ensemble autant que possible –et c’était ce que je voulais aussi.

- Mais oui, tu lui dis que ta maison c'est Serpentard et que t'en veux pas d'autres, et puis voilà il a plus qu'à passer au suivant ! Qui sait qui voudrait aller dans une autre maison en plus ??

- Tu as raison, répondis-je, toujours pas convaincue à cent pour cent mais un peu plus qu’au départ.

- Je te ferais apprendre ton texte juste avant si tu veux.

Ça semblait ironique, mais j’étais prête à parier que ça ne l’était pas tant que ça. Elle était sans doute prête à aller jusque là, et peut-être même à s’en prendre au Choixpeau lui-même si il ne me répartissait pas comme elle le souhaitait –comme on le souhaitait. J’imaginais d’ailleurs très bien Daphne se lever et m’enlever le malheureux chapeau de la tête, le balançant par terre en lui vociférant des insultes en polonais. Oui, ma sœur était prête à tout pour que l’on soit dans la même maison, et je n’avais pas le droit de tout faire rater pour un moment d’hésitation, ou parce que je ne pensais pas convenir aux descriptions du Serpentard typique. Mais si elle y était, alors moi aussi, je pouvais y être ! Daphne était aussi roublarde et vicieuse que moi –c’est-à-dire pas du tout. Ce que l’on disait des traits de caractère des verts et argent devait être un tissu de mensonges, tout comme le portrait dressé des Gryffondors ; si ma sœur me les décrivait comme imbuvables, il y avait bien une raison. Mentalement, et inconsciemment, j’étais en train de me visualiser ma répartition comme une sorte d’épreuve. Mais j’étais la seule personne qui pouvait décider de qui aurait la victoire.

Après ma réplique sur sa possible amitié inavouée envers Sebastian Hansen, je sentis Daphne prête à répliquer, d’ailleurs je n’avais pas douté une seule seconde qu’elle trouverait quoi me répondre, elle n’était jamais à cours de mots. Et j’étais en fait à peu près certaine de savoir tout ce qu’elle allait me dire une fois que le vent aurait fini de s’acharner, que ce n’était pas qu’elle l’aimait bien, mais qu’elle ne le détestait pas –et là était toute la différence-, que ce n’était quand même qu’un Gryffondor, et sans doute aussi allait-elle revenir sur cette histoire ridicule de jalousie par rapport au fait qu’elle ait eu un cadeau et pas moi. Bon, d’accord, j’avais peut-être eu un pincement au cœur quand elle me l’avait montré, mais j’étais contente pour elle, hein !! Même si c’est vrai que j’aimerais bien avoir quelque chose, moi aussi, je savais que Papa ne pouvait vraiment pas se le permettre, même si il aurait adoré je pense, mais il n’était pas question de dépenser de l’argent pour quelque chose d’aussi futile que l’envie d’être gâtée.


- C'est pas parce que c'est le moins pire des Gryffondor qu'il est pas agréable; non, je voulais dire désagréable, merde hein, t'as compris ce que je voulais dire ! se rattrapa-t-elle.

Je lui adressais un petit rictus innocent, comme pour dire « Bien sûr, absoooolument », et je savais que ça allait l’agacer prodigieusement et rien que pour ça, ça en valait le coup. Si il y avait bien une différence majeure, entre ma sœur et moi, c’était pour ce qui était de la colère : autant elle réagissait au quart de tour, autant j’étais incapable d’hausser le ton ! Et ça avait ses avantages… comme ses inconvénients. Mais je m’amusais assez de la capacité de Daphne à s’énerver pour pas grand-chose, comme un lapsus… qui n’en était peut-être pas un.

- Ça oui, j’ai bien compris, raillais-je avec malice.

- Ou sinon tu peux juste me dire que tu voudrais bien le même pour ton anniversaire et je demanderais à Sebastian s'il peut pas en avoir un autre. Mais par contre tu peux toujours courir parce que celui là, c'est le mien, donc le tiens il devrait être différent !

Et voilà… qu’est ce que je disais !! Je la connaissais pas cœur ! Comme je l’avais énervée, elle ramenait sur le tapis le sujet où elle savait qu’elle avait raison. Je fis mine de n’être pas intéressée, même si ce qu’elle avait dit avait soulevé un instant de l’espoir dans mon cœur, espoir futile de recevoir moi aussi quelque chose qui me ferait sortir du lot, avant que je ne comprenne que la proposition de Daphne était sans doute ironique. Je la voyais mal aller voir sans antagoniste et lui demander de but en blanc si il ne pourrait pas trouver un collier pour sa petite sœur un peu jalouse, en lui précisant que ce serait bien que ça ne soit pas exactement le même, histoire qu’on ne les confonde pas. Je me rendis compte qu’au fil de mes réflexions je m’étais mise à tirer une moue boudeuse et je fis en sorte d’avoir l’air neutre. Je ne voulais pas qu’elle sache qu’elle avait un peu raison !

- Non merci, répondis-je un peu tristement. Moi aussi, je trouverai quelqu’un à Poudlard qui m’appréciera suffisamment pour m’offrir quelque chose !

Parce que oui, bon, hein, si elle pouvait encore prétendre le détester et y mettait suffisamment de hargne pour que ça soit à peu près crédible –à quelques trucs près-, lui, on ne me ferait pas avaler qu’il ne l’appréciait pas un minimum. Non mais franchement, qui inviterait au bal de Noël quelqu’un qu’il déteste et lui ferait en plus un cadeau –et un beau !- ?! A moins d’être relativement dérangé, ou peut-être masochiste, ce dont je doutais, à priori personne. Donc il y avait bien amitié, au moins du côté de Sebastian. J’avoue que j’étais quand même curieuse de le rencontrer, ce garçon que je ne connaissais qu’à travers les dires de Daphne. Elle ne me l’avait jamais vraiment décrit, à part avec des termes peu élogieux alors je ne les prenais pas en compte. Du coup, je l’imaginais avec les cheveux bouclés et un peu longs, d’un châtain tout à fait commun, et un grand sourire gentil. S’il le faut, en le voyant en chair et en os, j’allais tomber de haut !


- T'en penses quoi?

Je me tournais vers Daphne pour voir ce dont elle me parlait –j’étais ailleurs là, même mon livre m’avait perdue. Elle me tendait son dessin, une superbe esquisse de la vue que nous avions. Depuis toujours, ma sœur avait ce don pour reproduire sur papier des choses qu’elle voyait avec une précision étonnante étant donné qu’elle était plutôt quelqu’un de brouillon et peu soigneux –sauf quand c’était quelque chose de précieux, comme sa robe de bal… ou le collier que lui avait offert Sebastian. Notre père ne dessinait pas non plus à ma connaissance, et notre mère, ça m’aurait étonnée encore plus… mais il était exclu que le talent de Daphne vienne d’elle. De manière globale, nous préférions nous dire que toute bonne chose que nous avions n’avait aucun rapport avec elle. Alors c’était juste son truc à elle, de savoir dessiner, puisque mes dessins à moi se limitaient aux fleurs que font les enfants. C’était peut-être encore un des trucs qu’avait ma sœur et pas moi que je jalousais ; encore une fois, j’aurais bien aimé avoir quelque chose qui me différencie des autres.

-C’est très joli. Et ça le sera encore plus en couleur !

Car si il y avait quelque qui manquait parfois à ses œuvres, c’était bien la couleur. Ce qui était, à mon avis, un tort, car il n’y avait pas plus important que la couleur dans toute chose. En noir et blanc, quelque chose de sublime pouvait ne pas vraiment accrocher le regard, car il n’y avait pas cette profondeur que donnent les couleurs. Elles enchantent un croquis en lui donnant l’ambiance souhaitée, et reconnaissable immédiatement. Celui là était vraiment très réussi et j’espérais que Daphne n’allait pas le laisser tel quel. Ce qui m’amena à demander…

- D’ailleurs, pourquoi cette envie subite de dessiner le paysage de Greenwich ?

Même si j’avais ma petite idée sur la question.
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MessageSujet: Re: Same eyes, but different faces [PV]   Same eyes, but different faces [PV] Icon_minitimeVen 8 Mar - 18:42

On se disputait presque jamais avec Delilah. Y’avait déjà assez de panique comme ça à la maison, et on allait pas en rajouter en se liguant l’une contre l’autre, alors que c’était elle qui avait toujours été ma seule et unique alliée, mon appui, là où j’allais puiser ma force, quand elle en faisait de même. C’était de ses ressources dont j’avais besoin, pas les miennes, les miennes je les connaissais déjà et je savais qu’elles me plongeaient des retranchements plus sombres, mais aussi bien plus radicaux, alors que celles de Delilah, étaient toutes aussi franches, mais avait cette lumière qui m’attirait inévitablement vers le soleil, comme l’instinct qu’on pousse à sortir par delà le tunnel.

Mais bon, il nous arrivait quand même de nous chamailler, parce qu’on était pas sœurs pour rien et puis on était pas d’accord pour tout, même si je faisais toujours en sorte, par
n'importe quel moyen que Delilah finisse par capituler ou bien se ranger de mon côté ; pourquoi pas même les deux. Mais de toute façon, ça durait jamais bien longtemps et je considérais même pas ça comme des engueulades, même si sur le coup, ça me soulait toujours qu’elle s’oppose à moi et même que parfois je pensais qu’elle le faisait exprès, simplement par plaisir de dire non. Après j’y repensais même plus, parce qu’une fois que c’était passé, c’était passé et on revenait pas dessus : d’ailleurs, c’était la seule avec qui je me comportais comme ça, parce que je ne supportais pas qu’on me tienne tête sans en assumer les conséquences ; la personne dont nous étions en train de parler était d’ailleurs le plus à même d’être au courant…

- Non merci. Moi aussi, je trouverai quelqu’un à Poudlard qui m’appréciera suffisamment pour m’offrir quelque chose !

Même si ça m’amusait de la narguer parce que comme ça je me sentais en position de force et que j’avais toujours bien aimé ça, voir son changement d’expression un peu plus fade que d’habitude, me rendit automatiquement plus morose, parce que c’était pour lui rentrer dans le lard que je faisais ça, d’accord, mais pas pour qu’elle soit triste. Je le lui cachais, parce que quand je m’en voulais un peu, je préférais pas qu’elle le sache, parce que c’était à moi d’assumer tout, même sur les plus petits détails. J’étais la mieux placée pour avoir le même genre de sentiment, même si le cadeau de Sebastian, pendu à mon coup, avait renforcé ce désir d’unicité, moi qui partageais tout avec Delilah. Ça n’avait rien à voir avec elle ou contre elle, certainement pas, mais même si nous passions tout notre temps libre ensemble quand on le pouvait, il nous manquait toujours – à part le physique – ces accessoires qui faisaient de nous ce que nous étions.

Ceci dit, savions nous vraiment qui nous étions ? Delilah et Daphne Kasperek, oui, mais après ?

- Ca c’est sûr, t’inquiète pas, la rassurai-je avec mon sourire un peu en coin, parce que le premier qui t’emmerde aura des ennuis, donc ceux là, déjà, ils risquent pas de t’approcher.

Le premier qui la faisait chier, c’était même pas à coups de vengeance que j’y allais, je le crevais et on en parlait plus !

- Et puis oui, j’y peux rien moi, si Sebastian m’aime bien, je l’ai pas forcé que je sache ! Prétextai-je parce que je voulais absolument avoir le dernier mot, quitte à remettre le sujet sur le tapis. J’allais quand même pas refuser, ça se refuse pas, c’est pas poli.

Je sus, au moment où je prononçais ces mots, qu’elle ne marcherait pas. La politesse, papa nous l’avait appris peut être, mais c’était pas en Pologne qu’on l’avait trop testé, et puis je m’embarrassais pas avec cette merde, à part si c’était pour mon propre intérêt, et ça, elle le savait très bien. Mais tant pis, c’était le genre d’excuse qui passait tout le temps, en plus c’était vrai, moi on m’offrait des choses, je n’allais pas me faire prier !

Et donc, le dessin. Parce que je n’en oubliais pas complètement mes valeurs et mes principes, et là-dessus, je restais très à cheval. Comme j’avais eu quelque chose, Sebastian devait recevoir, de ma part, quelque chose en échange. Dessiner, c’était ce qui m’était venu tout de suite à l’esprit, même si je l’avais jamais fait parce que je le remettais toujours à plus tard en me disant que c’était pas pressé, et je m’en convainquais avec ce genre d’entourloupes que je me répétais, mais à force de remettre à plus tard, et à plus tard… ça me mettait de plus en plus mal à l’aise, pour une raison que j’arrivais pas expliquer, et ça me soulait de pas pouvoir expliquer l’inexplicable, donc j’allais m’en débarrasser, on serait quittes, et après, j’allais me sentir mieux, c’était aussi facile que ça !

-C’est très joli. Et ça le sera encore plus en couleur !

C’est vrai que si je n’avais eu ma palette de peinture, que l’année précédente seulement, j’avais acquis cette habitude de griser mes feuilles, donc après, ça ne valait plus trop le coup de rajouter quoi que ce soit ; ajouté à ça qu’à chaque fois que je me servais de mes affaires neuves, j’avais peur de les utiliser et de les abimer, donc je ne m’en servais pas tant que ça pour les conserver précieusement. Mais comme je faisais attention… La vue de Greenwich serait plus belle avec un peu de couleurs, j’étais d’accord, et donc je troquais mon crayon pour le pinceau, pour m’atteler au travail. Ce n’était pas la même chose de peindre parce que ça demandait autant de précisions, mais pas de la même manière, et comme j’en faisais pas beaucoup, je voulais pas me louper ; je me concentrais de nouveau sur mon travail.

- D’ailleurs, pourquoi cette envie subite de dessiner le paysage de Greenwich ?

Décidément !!!

- C’est pour faire parler les curieuses, répliquai-je sans me démonter. Je pouvais me contenter de ça, et ne donner aucune explications, mais ça n’allait faire qu’attiser encore plus son intérêt, et même si j’étais pas obligée de lui dire, il y avait mon petit doigt qui me disait qu’elle allait le savoir, alors autant lui dire tout de suite, et qu’elle l’apprenne par moi, qu’après, et qu’elle me jette ses petits regards en coin, sans que je comprenne pourquoi ! C’est pour quelqu’un. Par contre, je comptais bien lui donner les infos au compte goutte pour la peine ! C’est Sebastian qui a dit qu’il aimait bien cet endroit, alors comme je savais pas quoi dessiner pour lui donner, j’ai choisi quelque chose qu’il aimait tant qu’à faire.
Je faisais bien exprès de ne pas détourner le regard vers elle, et de le garder bien loin en face de moi ; elle était trop futée, et tant mieux, parce qu’au moins je savais qu’elle saurait toujours se débrouiller, même quand elle était en difficultés, mais alors quand j’étais la cible visée, je trouvais ça beaucoup moins sympa !

- Moi, j’appelle ça de l’échange équivalent, poursuivis-je comme si elle m’avait contredit en même temps, et comme ça, je lui coupais la chique. Mais puisque tu poses la question, continuai-je de la même manière, non, ça ne me dérange pas de la faire. Je haussai les épaules. Puisqu’on s’entend mieux maintenant, finis-je par céder, un peu de mauvaise grâce, mais si je le faisais pas, elle allait encore m’enquiquiner avec ça pendant je sais pas combien de temps !

Faire du dessin, c’était la seule passion que j’avais et qui ne m’ennuyait pas, et c’est vrai que Sebastian n’avait pas menti. Alors pourquoi chipoter ?!

- Mais la personne à qui je préfère en faire, ce sera toujours toi ! conclus-je légèrement. Après tout, elle n’avait pas été mon premier modèle pour rien !
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MessageSujet: Re: Same eyes, but different faces [PV]   Same eyes, but different faces [PV] Icon_minitimeJeu 4 Avr - 21:07

Je ne pouvais pas en vouloir à Daphne ne profiter de sa vie à Poudlard, et des intérêts qu’elle présentait –ses amis, et les cadeaux qu’ils lui offraient. C’est vrai que j’avais hâte de rencontrer des gens à mon tour, mais je ne pouvais pas blâmer ma sœur parce qu’elle y était rentrée plus tôt. Et puis, après tout, elle le méritait bien ; elle avait beaucoup souffert de tout ce qui s’était passé dans notre vie, d’une certaine manière, plus que moi. Non pas que je n’ai pas pris de coup, quand nous vivions encore en Pologne, mais avec le recul, je crois que ça l’affectait plus qu’à moi. D’ailleurs, je pense que ça se confirme lorsque l’on voit à quel point elle est méfiante et accorde difficilement sa confiance ; de ce que j’ai pu comprendre, elle a beaucoup de copains et copines à Poudlard, mais aucun vrai ami à qui elle ouvre vraiment son cœur. Et loin de me faire plaisir, au contraire, ça me rend un peu triste. Je trouve ça triste d’imaginer que personne ne connait ma grande sœur comme je la connais moi, incroyable, drôle, et forte. Eux ne voient sans doute qu’une jolie fille au sale caractère. Et ça, ce n’était pas, mais alors pas du tout ma sœur. Enfin, jolie, si. Un peu trop même –même si je la préférais sans les yeux au beurre noir. Mais un sale caractère, certainement pas. Elle avait ses humeurs, bien sûr, mais j’étais sûre que ceux qui pensaient ça ne faisaient pas la moitié des efforts que faisait Daphne pour notre famille ; elle aidait Papa à gérer l’argent en économisant tout le plus possible, allant parfois jusqu’à voler –mais autant que possible, j’essayais de l’en dissuader-, prenait soin de moi du mieux qu’elle le pouvait, me faisait sortir, essayait de me distraire, me consolait. Et surtout, elle avait accepté ce qui avait constitué pour elle une très dure épreuve ; quitter la Pologne. C’est vrai qu’au début elle ne l’avait pas fait de son plein gré, très loin de là, mais elle s’était laissée convaincre parce qu’au fond elle savait que c’était ce qu’il y avait de mieux pour notre famille –s’en aller.

J’avais assez hâte de voir comment était ma sœur à Poudlard, tout de même. Peut-être que ma présence là-bas la mettrais un peu plus en confiance, et qu’elle serait un peu plus elle-même ? Je ne voulais pas imaginer qu’elle se referme éternellement sur elle-même, juste parce qu’une personne s’était montrée absolument pas à la hauteur. Mais je ne pouvais qu’espérer qu’un jour, elle serait capable de lui pardonner, pour avancer.


- Ca c’est sûr, t’inquiète pas, parce que le premier qui t’emmerde aura des ennuis, donc ceux là, déjà, ils risquent pas de t’approcher.

Je souris de toutes mes dents pour toute réponse. Elle avait du se rendre compte que cette histoire de collier m’avait rendue un peu jalouse, et avait essayé de se rattraper, et moi je ne voulais pas qu’elle croit que c’était de sa faute, j’étais très contente au contraire que quelqu’un ai réussi à l’apprécier malgré qu’elle ne lui ait pas forcément montré le meilleur d’elle-même –mais il avait du filtrer sans même qu’elle s’en rende compte. Et rien que pour avoir réussi l’exploit de déceler du bon en elle malgré tous les mauvais tours qu’elle lui avait joué (elle m’avait raconté bien en détail le petit tour qu’elle lui avait joué dans la Grande Salle il y a maintenant un ou deux ans…), ce Sebastian Hansen avait éveillé mon intérêt. J’avais hâte de voir s’il était aussi abominable que le disait Daphne –j’étais certaine que non.

- Et puis oui, j’y peux rien moi, si Sebastian m’aime bien, je l’ai pas forcé que je sache ! se justifia-t-elle encore, ce qui ne fit qu’élargir mon sourire.

-Lui non plus n’y peut rien, il est tombé sous ton charme fou, la taquinais-je.

- J’allais quand même pas refuser, ça se refuse pas, c’est pas poli.

Je hochais une nouvelle fois la tête, faisant mine de parfaitement comprendre –même si en théorie, oui, ça aurait été impoli de refuser, mais soyons honnête : ça n’avait pas du lui traverser l’esprit une seule seconde- ce qui, à mon avis, non seulement l’énervait un peu plus mais aussi, lui montrerait clairement ma position dans cette histoire –j’étais neutre. La Suisse, comme on disait par ici. Enfin, le fait qu’elle porte autant d’intérêt à ce dessin avait quand même tendance à faire baisser mon impartialité.

- C’est pour faire parler les curieuses, rétorqua ma sœur avec son tac au tac habituel.

J’eus un tout petit sourire satisfait –apparemment, j’avais visé juste. J’attendis patiemment qu’elle en dise plus, parce qu’avec cette fausse tentative de diversion, elle ne faisait que se rendre encore plus louche, et elle le savait bien. En soi, ça ne m’apporterait rien qu’elle avoue qu’elle dessinait bien pour le Gryffondor, puisque je venais d’en avoir la confirmation, implicitement, mais bon, je voulais qu’elle se sente libre d’admettre devant moi qu’elle s’était prise à ne pas tant détester que ça celui qu’elle méprisait depuis son arrivée à Poudlard.


- C’est pour quelqu’un.

S’ensuivit un silence un peu trop long pour être un de ceux qui vont généralement entre deux phrases –je soupçonnais Daphne de prendre volontairement tout son temps pour avouer. J’eus un petit mouvement de tête, l’encourageant à développer un peu, même si je ne doutais pas qu’elle le ferait.

- C’est Sebastian qui a dit qu’il aimait bien cet endroit, alors comme je savais pas quoi dessiner pour lui donner, j’ai choisi quelque chose qu’il aimait tant qu’à faire.

Cette fois, je ne fis aucun effort pour cacher le grand sourire victorieux qui prit place sur mes lèvres –qu’elle évite mon regard contribuait encore un peu plus à ma victoire ! J’avais gagné, et elle le savait, tout comme je savais qu’en cet instant elle devait être prodigieusement agacée de ne pas avoir réussi à me le cacher. En même temps, elle avait vraiment pensé qu’elle pouvait me traîner là en me disant simplement qu’elle voulait dessiner, et que j’allais gober ça ? Elle me connaissait suffisamment pourtant… tout comme je la connaissais sur le bout des doigts. Mais j’imagine que parfois, ça nous rassurait de prétendre pouvoir cacher quelque chose à l’autre –même si ça ne marchait jamais.

-On dirait que tu le connais bien, commentais-je, mine de rien.


- Moi, j’appelle ça de l’échange équivalent. Mais puisque tu poses la question, non, ça ne me dérange pas de la faire.

Ah ! Ah ! J’y étais presque ! Je continuais mon petit jeu de faire celle qui est complètement d’accord, attendant qu’elle termine –parce qu’elle n’avait pas fini.

- Puisqu’on s’entend mieux maintenant, concéda-t-elle finalement.

Eh bien, ça n’avait pas été facile, mais elle avait fini par avouer ! Et comme c’était la première et seule personne dont Daphne m’avait parlé et qui n’avait pas semblé s’arrêter à celle qu’elle laissait paraître, je ne pouvais qu’espérer que ma sœur arriverait un jour à se montrer pleinement elle-même avec lui, et qu’ils finiraient par devenir de vrais amis. Même si selon elle les Gryffondors étaient les pires tâches que je pourrais voir, je préférais quand même qu’elle traîne avec ce Hansen qu’avec les Serpentard dont elle me parlait et qui m’effrayaient un peu, je dois l’avouer.

-Je suis contente que tu l’admettes enfin ! Peut-être que d’ici un ou deux an de plus, tu arriveras à dire « je l’apprécie » ! Mais en attendant, arrête de faire la dure, et apprend à sourire… je suis sûre que tu ne le fais jamais, ajoutais-je plus sérieusement, en fronçant les sourcils avec un air réprobateur.

Et ça, c’était vraiment dommage, parce que quand Daphne souriait, on ne pouvait que sourire avec elle.


- Mais la personne à qui je préfère en faire, ce sera toujours toi ! lança-t-elle joyeusement, ce qui eut le don de me réchauffer le cœur, et de me mettre en confiance pour lui poser la question que je taisais depuis un moment.

-Qu’est ce qui se passera si malgré tout, je ne vais pas à Serpentard ? Est-ce que tu m’en voudras ?

J'avais déjà bien trop laissé en Pologne, je ne supporterai pas de la perdre elle.
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MessageSujet: Re: Same eyes, but different faces [PV]   Same eyes, but different faces [PV] Icon_minitimeMar 9 Avr - 18:56

Ca ne servait à rien de mentir à Delilah. Déjà parce qu’elle était trop futée ; normal parce que c’était ma sœur. Mais Notre histoire faisait que comme moi, elle avait un sens plus aiguisé que n’importe qui d’autre de ce côté-là. Quant au reste… C’était la personne, avec papa, en qui j’avais toute ma confiance, donc si je commençais dès maintenant à lui dire des conneries à elle, ça servait à rien d’essayer de construire quoi que ce soit avec les autres. Et comme l’autre qui était le sujet principal de notre conversation pour l’instant c’était Seb, c’était même pas la peine d’aller chercher plus loin, je pouvais lui dire tchao direct et à la revoyure. Au moins, l’avantage, c’était que j’avais plus besoin de lui faire son dessin là, donc c’était moi la gagnante, mais bon… si je devais choisir entre Delilah et le reste du monde, c’était Delila quoi qu’il arrive, donc pas besoin d’aller chercher plus loin.

Là, je gardais le silence après avoir lâché l’information. Le temps de la laisser savourer et de rétorquer ensuite. J’étais la grande sœur, je pouvais bien lui laisser ce genre de petits plaisirs de temps en temps !

-Je suis contente que tu l’admettes enfin ! Peut-être que d’ici un ou deux an de plus, tu arriveras à dire « je l’apprécie » ! Mais en attendant, arrête de faire la dure, et apprend à sourire… je suis sûre que tu ne le fais jamais.

Oui oui, euh ça voulait pas dire non plus que ça lui laissait le droit de déborder dans tous les sens hein ! Hansen venait me faire les pieds même quand il n’était pas là, alors soit il était vraiment niais et il ne s’en rendait pas compte, soit il le savait et le faisait exprès depuis le début ! je l’avais dit après tout que je le trouvais suspect, ce n’était pas pour rien ! Je laissai sortir un peu d’air d’entre mes lèvres pincées, parce que c’était toujours un peu énervant quand il y avait quelqu’un qui essayait de vous faire entendre raison, et qui finalement y arrivait… un petit peu…

Inutile d’aller plus loin, il n’y avait qu’elle pour faire ça et je ne comptais jamais laisser ce genre de privilège à personne d’autre. Notre relation, elle était exclusive, y’avait pas de raison que ça change.

- Je souris qu’à ceux qui le mérite, on avait autant de répondant l’une que l’autre, sauf que qu’en ce qui concernait Delilah c’était un peu plus sournois, comme si rien ne pouvait l’atteindre, et j’aimais moins ça chez elle. Pas parce que comme ça, elle pouvait mieux m’entourlouper – même s’il y avait un peu de ça – mais c’était surtout parce que je m’inquiétais pour elle et que j’avais peu qu’un jour ou l’autre ça se retourne contre elle, parce que même si elle jouait sur les apparences, au-delà de ça, il n’en était rien, parce qu’il y avait tout pleins de choses que je savais qu’elle ne disait pas ; je ne remettais pas en cause sa franchise, c’est juste qu’il y a parfois des moments où même les mots ne suffisent plus à exprimer ce qu’on ressent. Et encore moins quand on a du mal à parler une langue.

Là encore on procédait pas de la même manière, mais l’un dans l’autre nos reflets se retrouvaient, liés pour toujours.

- Et puis pour ce qui est de Sebastian, il va falloir qu’il fasse beaucoup de choses avant que ça arrive, il aura sûrement abandonné avant ! J’avais retrouvé le sourire pour faire comme si moi aussi je m’en foutais.

Est-ce que je croyais ce que je venais de dire ? Bien sûr que je voulais me dire que oui. Mais puisque ça faisait trois ans bientôt qu’Hansen prouvait le contraire…

Voilà, au moins on savait tous à quoi s’en tenir, si on pouvait passer à autre chose, c’était tout aussi bien. J’avais déjà bien avancé dans mes couleurs et il ne me restait plus grand-chose à faire, donc on allait bientôt pouvoir rentrer.

-Qu’est ce qui se passera si malgré tout, je ne vais pas à Serpentard ? Est-ce que tu m’en voudras ?


Elle avait balancé ça, comme ça. Ce qui montrait bien ce que j’avais pensé tout à l’heure : elle devait avoir cogité un moment celle là avant de me demander, ce que je reçu comme un coup de lame dans le vent qui était toujours maître des lieux. Sans lui répondre, je finis d’abord la zone sur laquelle j’étais depuis un moment, comme ça, ça faisait genre j’étais occupée, mais en fait, j’étais tout autant en train de réfléchir moi aussi. Mais pourquoi est-ce qu’il avait fallu qu’elle demande ça, elle était trop conne comme question !

Je me redressai, et même sans la regarder il y avait les mèches de ses cheveux blonds que j’entrevoyais dans ma vision périphérique et je me demandais comment les gens faisaient pour ne pas être envieux. Pas que les miens ne me plaisaient pas parce que je pouvais en faire ce que je voulais. Mais ceux de Delilah avait cette couleur particulière que même dans le plus puissant des orages, leur clarté ne pouvait pas être ébranlée comme un éclair qui tranche le ciel, et en même temps, même sous le déluge, ils restaient annonciateurs de quelque chose de meilleur, comme pour rappeler l’éclat du soleil, comme quand après la pluie revient le beau temps. Elle était l’été à elle toute seule.

- Mais je t’ai déjà dit que ça allait jamais arriver un truc comme ça, il faudrait, je sais pas… que le Choixpeau soit vraiment trop con ! Si il fait se boulot depuis des lustres, c’est bien qu’il sert un peu à quelque chose ! Il avait plutôt intérêt oui, sinon il allait finir dans la cheminée de la salle commune de Serpentard vite fait bien fait !

Très franchement, j’avais envie qu’on s’arrête là et d’ailleurs, j’avais commencé à ranger tous les crayons et les feuilles ; qu’est-ce que ne me faisait pas faire Sebastian Hansen ! Delilah n’ajouta rien, mais elle attendait autre chose, pas besoin d’être un grand génie, parce que je n’avais pas répondu clairement. Je me relevai en m’étirant et lorsqu’elle fit de même à son tour, je passais un bras autour de ses épaules et me penchai un peu pour lui faire un bisou sur sa joue, un peu rosie à cause de la chaleur du soleil.

- J’en voudrais à Poudlard en entier parce qu’il aura rien compris et que ce sera entièrement de sa faute. Mais pas la tienne. Elle était bien trop innocente, depuis toute petite, et même moi, je n’arrivais pas à me voir un seul instant avoir de la rancœur à son égard. C’est pas des maisons qui vont nous séparer, tu viendras dormir dans mon dortoir et puis voilà on les emmerdes, eux et leurs règles, tu penses pas que c’est à nous de les faire maintenant ?

Pendant trop longtemps on nous en avait imposé. Et il était temps pour nous de voler de nos propres ailes. Après un dernier sourire qui se voulait rassurant parce que je ne voulais pas non plus qu’elle y pense trop je pris sa main dans la sienne pour qu’on puisse rejoindre le bus qui nous ramènerait à la maison. Tant qu’elle était là, avec moi, c’était le plus important. Et la Terre pouvait se mettre à tourner dans l’autre sens que ça ne changerait rien.
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