Reine des Glaces [Pv] [Terminé]

Depuis quelques jours, toute l'école Poudlard était en effervescence. Avec l'arrivée du mois de mars et le retour des beaux jours, une fête foraine ambulante s'était installée à proximité du château. L'occasion idéale pour aller se retourner l'estomac dans des manèges à sensation, se cogner le nez dans les galeries des glaces, perdre son argent dans des machines truquées et se goinfrer d'une nourriture largement assez grasse et sucrée pour nous rendre hyperactif pendant deux jours.
Enfin, c'était ainsi que je voyais les choses. Car, depuis que j'étais arrivé à Poudlard, j'avais appris à relativiser en me rendant compte que je voyais tout d'un oeil moldu extrêmement naïf...

Cela dit, j'étais vraiment excité à l'idée de quitter Poudlard. Non pas que je n'apprécie pas le coté "donjon mystique" de la bâtisse qui me donnait perpétuellement l'impression de devoir aller délivrer la princesse Zelda, mais j'avoue qu'un retour au monde civilisé ne me ferait pas de mal. Qui plus est, en tant que né moldu, je n'avais jamais vu ce fameux village de Pot-au-Lard dont tout le monde parlait et qui semblait si merveilleux. J'avais hâte de m'y rendre, même si je me préparais une fois de plus à subir les farces des autres élèves de première année qui profitaient souvent de mon inexpérience en matière d'objets magiques pour m'en faire voir de toutes les couleurs.

Le jour de l'ouverture, donc, je sautai de mon lit et enfilai de chauds vêtements pour me rendre à ladite foire. Dans le dortoir, Mani faisait les cents pas et grattait à la fenêtre. Avec l'arrivée du printemps, il avait pris l'habitude de sortir se balader dans le parc et de me ramener des moineaux morts en cadeau. Cette attention était très délicate, mais je savais que je ne pouvais décemment pas l'emmener avec moi à la fête foraine. C'est que je voulais faire le grand huit, moi!
À contre coeur, j'abandonnai donc le félin dans la salle commune des Poufsouffles et suivis les premières années qui se rendaient au même endroit que moi.

Nous ne mîmes pas longtemps à arriver à la foire ambulante et contre toute attente, elle semblait... normale. Certes, les diseuses de bonne aventure avaient l'air de pratiquer la cartomancie avec une précision désarmante et le train fantôme -sans doute rempli d'Épouvantaillards- faisait davantage hurler qu'à l'ordinaire, mais le reste des attractions ne me paraissaient pas plus différentes que ça d'une fête foraine moldue!

J'hésitai un instant avant de décider de commencer par la patinoire afin de me mettre dans l'ambiance. Avec entrain, j'allais donc louer une paire de patins et ne tardai pas à m'élancer sur la glace.
Je n'étais pas particulièrement doué, mais une longue pratique du roller dans mon enfance m'avait doté d'un sens de l'équilibre assez correct pour quelqu'un d'aussi maladroit que moi. Malheureusement, j'avais à peine parcouru quelques mètres qu'un boulet de canon lancé à pleine vitesse sur la patinoire me percuta de plein fouet.

Pour le coup, je n'avais rien vu venir. Je fus projeté dans les airs sans avoir pu esquisser le moindre geste de défense et, dans un bruit sourd, je m'écrasai la tête la première sur la glace.
J'étouffai un gémissement et mis quelques secondes à reprendre mes esprits tant le choc avait été violent. La glace contre mon visage me brûlait et le monde tournait comme une toupie autour de moi. Mon premier réflexe fut de tenter d'avaler ma salive car pour une raison inconnue, je mourrais de soif. Pourtant, ma langue refusa de m'obéir, complètement collée à la glace.

-Aaaaah!!! hurlai-je. Ze crois kze zuis coinzé!!!

À ces mots, je tentai de jeter un oeil à ma langue gelée mais ne réussis qu'à loucher, me donnant l'air encore plus abruti.

Evidemment, comme dans la lettre que j’avais reçu de m’man, elle avait bien dit d’surtout pas faire les trucs dangereux d’la fête foraine, et que j’l’avais promis en croisant les doigts dans mon dos au moment d’rédiger la lettre – ben j’avais faire tout ceux qu’était les plus dangereux, bien sûr que oui ! Sauf qu’il me fallait une autorisation d’mes parents, pas comme les aut’ élèves, comme j’étais malade, j’avais pas l’droit f’daire des choses pareilles que les autres ; ouais je trouvais toujours qu’c’était trop n’importe quoi !!! En plus ça allait être la première fois qu’j’allais aller à Pré-au-Lard, et d’un côté c’était trop bien mais d’l’autre c’était chiant ben parce que voilà, c’était soit la visite du village, soit la fête foraine, on pouvait pas tout faire !

J’avais insisté tout le chemin pour qu’mes copines et moi, on fasse le manège à sensations – quand j’avais entendu un mec dans la salle commune parler de cette nouvelle attraction apparemment, je n’avais plus juré que par ça, non mais fallait teeeeeellement, tellement, tellement qu’on la fasse, je voulais la faire ! Mais c’était rien qu’des grosses peureuses, elles avaient peur et blablabla, non mais c’était l’but de se faire peur tout en sachant qu’il nous arriverait rien moi je trouvais ça trop génial en plus ! Une fini quand même par bien vouloir l’accompagner et vite je l’avais emmené dans la file d’attente.

Elle était un peu moins bien quand on sorti quelques minutes plus tard, ouais bah c’était vrai qu’ça retournait l’estomac et qu’c’était pas pour les mémés qui jouaient au scrabble dans les hospices, mais qu’est-ce que c’était over méga trop cool ! Elle était un peu mon d’mon avis parce qu’elle alla dégueuler son p’tit dej à la première poubelle venue, et comme j’étais sympa, quand même j’l’attendais et ensuite proposais d’aller bouffer pour récupérer un peu d’sucre. Elle accepta et on s’acheta toutes les deux des pommes d’amour, et le caramel était super sucré, trop bon, j’en voulais déjà une autre alors que j’venais déjà de terminer la mienne et… Aaaah trop génial une patinoire, il fallait aussi qu’on fasse la patinoire !

Sur la glace, j’en fis un peu qu’à ma tête, et j’étais encore plus sur les nerfs quand j’savais que c’était typiquement l’genre de trucs que m’man aurait pas voulu qu’je fasse. Ouais ouais c’est vrai qu’j’pouvais tomber, mais qu’est-ce qu’il pouvait m’arriver d’grave sur la glace ? Au début j’eu un peu d’mal et me tenais à la rambarde pour quand même pas me casser la gueule dès le début comme j’en avais jamais fait, mais ça allait, c’était pas trop compliqué de prendre le coup en fait et au bout de plusieurs tours, j’étais nettement plus à l’aise, ouais ouais ouais, je voulais faire du patin de compet’ moi comme ceux qui faisait des courses de vitesse et qui à chaque fois me frôlait mais poursuivaient leur course tout aussi vite ! En plus dès que je m’élançais, ça glissait tout seule et je donnais des actions des mollets pour prendre plus de vitesse, j’avais trop l’impression que si je continuais j’allais m’envoler et tout et même que c’était trop bien et, noooooon, il fallait qu’il s’en aille lui lààààà devaaaaaant, je savais pas comment on f’sait pour freiner moi !!! La collision fut fatale et inévitable, et pendant qu’il se prenait le gadin du siècle, moi je f’sais autant que j’pouvais des moulinets du bras pour pas m’écraser la face sur le sol, whouuuuuah hiiiiii vioup là, après avoir manqué de me renverser la tête la première, j’réussi quand même à prendre position normale sur mes pieds.

Trop drôle !!!

-Aaaaah!!! Ze crois kze zuis coinzé!!!

Je disais : troooop drôle ! J’éclatais d’rire, parce que souvent on voyait dans les dessins animés –et vu comme j’étais restée cloitrée chez moi avant Poudlard je les connaissais par cœur ! – mais que j’avais jamais cru que ça pouvait arriver en vrai une chose comme ça !

- C’est trop dément, autant, ça va t’geler la langue, j’veux voir ça ! Je m’accroupis à ses côtés en f’sant gaffe de pas m’rétamer non plus, j’men sortais bien pour l’instant !

Il y avait en effet d’aut’ morceaux d’glace qui venait s’coller à ses lèvres quand il parlait, c’était trop trop marrant !

- Attends, donne-moi ta main, j’vais t’aider en tirant ! Je lui mis d’office ma main dans la sienne et l’agrippai bien fort pour qu’il puisse s’aider d’ça pour se rel’ver. Mais au bruit suspect qu’il fit, je savais pas trop si c’était efficace et oulalala, j’étais trop pas staaaaaaable ! Je lâchai ses doigts parce que cette fois pour d’bon j’avais glissé et mes paumes me rattrapèrent de justesse en s’posant sur la glace. J’sais c’qu’il faut faire, j’ai une trop bonne idée, il faut mettre quelque chose de chaud d’ssus pour qu’ça fonde ! Bouge pas j’reviens ! Enfin ouais, c’est vrai qu’tu peux pas bouger, mais bouge pas quand même !

J’avais repérer un fille qui regardait les patineurs qui était en dehors d’la piste avec un gobelet dont la fumée sortait. Prestement quand j’passais à côté d’elle, j’lui arrachais des mains (elle s’égosilla pendant que j’lui disais que c’est bon, j’allais lui rendre y’en avait pour deux s’condes !) pour rev’nir à la rescousse de me camarade. Parce que j’étais en opération commando moi !!!

- C’est trop dément, autant, ça va t’geler la langue, j’veux voir ça !

Il fallait bien l'admettre, dans la catégorie catastrophes en tout genre, j'étais un expert. Ma légendaire maladresse m'avait très souvent value de me trouver dans des situations ridicules, mais pour le coup, je ne me rappelai pas avoir jamais été aussi gêné. Cette fille accroupie à mes côté jetait sur mes lèvres gelée un regard fasciné et ne semblait attendre qu'une chose; que mon visage entier ne fasse plus qu'un avec la patinoire.
Heureusement, personne d'autre ne semblait avoir remarqué dans quel pétrin je m'étais fourré. Les élèves, insouciants, croyaient à une simple chute et continuaient à me contourner l'air de rien, des dizaines de chevilles passant devant mes yeux.

- Fais quelquezoze!!! Implorai-je. Cette fille avait l'air un peu frappée mais je n'avais pas vraiment le choix...
- Attends, donne-moi ta main, j’vais t’aider en tirant !
-Naaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaan!!!!

Je tentai de dissimuler mes mains sous mon ventre aussi vite que possible mais je ne fus pas assez rapide et en un instant, elle avait fourré sa main dans la mienne et me tirait de toutes ses forces en arrière. Cela me fit le même effet que si mes lèvres et ma langue étaient restées collées à la glace et que mon visage allait désormais se retrouver avec un simple trou béant sous le nez.

-Aaaaaaaah!!!! Aaaaaaaaah!!! Stoooob!!!!!

Au bout de quelques secondes, la jeune fille sembla comprendre que ce n'était pas la bonne solution car elle libéra mon bras et me lança, sûre d'elle:

- J’sais c’qu’il faut faire, j’ai une trop bonne idée, il faut mettre quelque chose de chaud d’ssus pour qu’ça fonde ! Bouge pas j’reviens ! Enfin ouais, c’est vrai qu’tu peux pas bouger, mais bouge pas quand même !
-Naaaaaan!!! Za ira, z'est bas la beine!!!!!

Mais trop tard, elle s'éloignait déjà dans la foule. Seigneur, qu'est-ce qui m'attendait? Après l'écartèlement, l'huile bouillante?
Je n'eus pas le temps d'essayer d'attirer l'attention de quelqu'un d'autre pour me venir en aide; l'élève qui m'avait bousculé était déjà de retour et avant que j'ai pu émettre la moindre protestation, elle versa le chocolat chaud le plus bouillant que j'ai jamais gouté à même la patinoire. Lorsqu'il atteignit mes lèvres, je hurlai face à ce choc des températures et, contre toute attente, décollai mon visage de la glace.

-Aaaaaaah!!! Ça brûle, ça brûle!!! Répétai-je tout en m'essuyant avec la manche de mon pull.

J'avais l'impression que mes lèvres n'avaient plus de peau et que ma langue était en papier de verre.
Sur la glace, à l'endroit où la boisson chaude avait été versée, un trou de plus en plus profond commençait à se former.

-Hmm, je crois qu'on devrait pas trop trainer ici... lançai-je à la jeune fille à mes côtés, dont je découvrais vraiment le visage pour la première fois.

Sans attendre et ne voulant pas qu'on nous associe à ces dégâts matériel, je l'attrapai par le poignet et l'attirai un peu plus à l'écart... .

C’était carrément mieux qu’les cours de potions ! Déjà, y’avait Nakamura en moins, et ça, ça f’sait un sacré différence, et dans un aut’ genre, c’était un peu comme d’être dans l’atelier du p’tit chimiste en train d’essayer d’faire des expériences, mais version patinoire. En même temps, quand faut y’aller, faut y’aller ! J’ignorais tout des protestations à mon égard d’parts et d’autres d’la patinoire – et l’garçon, et la bonne femme – pour mener ma mission d’sauvetage à bien.

- T’ention, ça va piquer ! Au moins j’faisais pas comme les dentistes moi, j’prévenais avant d’arracher la dent !

Mais l’effet il restait quand même le même (mais nan j’lui avais pas arraché d’dent, ça va pas la tête !) parce qu’il cria dès que le liquide entra en contact avec la partie d’son corps collé à la glace – rolalah mais cette grosse chochotte ! En attendant ça avait marché. Quand j’disais qu’elles étaient trop bonnes mes idées !

-Aaaaaaah!!! Ça brûle, ça brûle!!!

- Bah ouais c’est du chocolat chaud, un peu qu’ça brûle, répliquai-je avec un grand sourire.

Bon, maint’nant, j’avais un gobelet qui vide qui m’embarrassait un peu. J’tournai la tête vers là où j’avais laissé la dame tout à l’heure mais visiblement elle s’était tirée : bah tant pis pour elle, ça lui f’rait un gobelet en moins !

Olah, tout doux !!! Mais je me retins de pester, parce que c’était vrai qu’il avait raison ; partir des lieux du crime le plus vite possible, c’était encore plus marrant ! Comme on s’était de nouveau rapproché du bord, j’en profitais pour coller mon verre dans les mains d’une personne qui était accoudée, les bras ballants.

- Cadeau d’la maison ! Et hop ! On avait déjà filé dans la direction opposée !!!

Nous glissâmes un peu sur la glace côte à côte ; il était dev’nu mon binômes ! J’pouvais toujours retourner patiner ailleurs, mais j’aimais bien faire des rencontres, et puis se faire percuter sur la glace, ça créé des liens, vous devriez essayer si si j’vous assure !
- Eh beh ! T’as perdu ta langue ou quoi ? Rigolai-je, parce que j’avais fait un jeu d’mots et qu’ça m’faisait rire du coup. Moi j’m’appelle Alexis au fait, mais toi tu viens d’où, t’es à Poudlard nan ?

Je le jaugeai vite fait. Ouais il avait bien l’âge, même si on d’vait pas être dans la même classe.

- J’suis à Gryffondor, et c’est la meilleure des maisons ! J’étais trop top fière de mes couleurs, et puis même qu’on allait gagner la coupe cette année, les Poufsouffle qui avaient remporté la dernière, bah ils avaient qu’à bien s’tenir !

J’fis encore quelques mouv’ments, bien décidée d’lui raconter ma vie ; enfin… c’que j’avais envie d’lui raconter !

- C’est la première fois que j’fais d’la patinoire, mais c’est troooop cool ! Tu crois que quand lac de l’école est assez g’lé on peut en faire aussi ? Ce s’rait trop fun d’essayer, autant on peut même voir le calmar en d’ssous ! Il est un peu en train d’fondre là, mais faut trop qu’j’essaye l’année prochaine ! Et sinon, t’sais faire des figures à part d’faire la loutre sur la glace ?

J’veux voir, j’veux voir, j’veux voir !!!

À ma grande surprise, à l'instant même où je commençai à exercer une impulsion vers l'avant, la jeune fille que j'avais prise au dépourvu décolla avec moi. Et ce fut seulement là que l'effroyable réalité me frappa de plein fouet; cette fille était menue. Et pas juste menue comme une grande asperge dégingandée, non! Menue, petite, frêle, avec la force d'un moineau et la carrure d'une gosse de dix ans.
Mais les faits étaient là. J'avais été percuté, torturé et effrayé par une fille qui faisait moins de la moitié de mon épaisseur.
Bon, je vous l'accorde, j'avais tendance à dramatiser légèrement la situation... Il n'empêche que mon égo était tout de même un peu ébranlé.

Nous commençâmes donc à patiner ensemble afin qu'aucun lien de cause à effet ne puisse être établi entre notre binôme et le trou suspect qui s'était creusé dans la patinoire et par la faute duquel, soit dit en passant, une fillette venait de perdre l'équilibre et de s'étaler lamentablement sur la glace. Ma coéquipière se débarrassa du gobelet qu'elle tenait avant de me lancer:

- Eh beh ! T’as perdu ta langue ou quoi ?

Ahah, très drôle... (J'étais toujours vexé comme un poux).

-Moi j’m’appelle Alexis au fait, mais toi tu viens d’où, t’es à Poudlard nan ?

Nous avions atteint l'autre bout de la patinoire à présent et nous stoppâmes notre course en nous accrochant au rebord, laissant le flux de personnes qui circulait nous contourner.

-Ouais... répondis-je d'une voix trainante.

Je commençais peu à peu à digérer l'épisode précédent. Qui plus est, Alexis était une consoeur en quelque sorte! Je ne devais pas manquer l'occasion de me faire une nouvelle amie, même si les probabilités de nous croiser à nouveau dans le château étaient très faible.

- J’suis à Gryffondor, et c’est la meilleure des maisons !
-Moi c'est Axel, rétorquai-je. Poufsouffle et actuel détenteur de la Coupe des Quatre Maisons par procuration!

Je lui fis un petit clin d'oeil pour ponctuer mes paroles. Personnellement, je me moquais de cette coupe comme des Pokémon de la sixième génération, mais je n'étais pas sans savoir que les Gryffondors avaient l'esprit de compétition.
La suite de la conversation fut totalement monopolisée par la rouge et or. À l'évidence, cette fille était une vraie girouette, survoltée et impossible à stopper dans son élan...

-Et sinon, t’sais faire des figures à part d’faire la loutre sur la glace ? finit-elle par demander, surexcitée.

Euh... non. Je n'étais pas quelqu'un de sportif. J'étais du genre petit freluquet totalement maladroit et au risque de briser les espoirs de la jeune fille, je m'exclamai en agitant les bras pour illustrer mes propos:

-Paaaas du tout!!! Et si tu veux tout savoir, je crois que patiner sur le lac de l'école pourrait s'avérer trèèès dangereux! Imagine un peu que la glace se craquelle et que tu passes à travers! Et puis d'abord, tu fonces souvent sur les gens comme ça sur les patinoires? Tu sais, tu pourrais te blesser...

Moi, rabat-joie? Si peu... Et, même si j'admettais qu'en une minute je venais de prononcer davantage de sermons que le Prof Chen ne l'aurait fait en toute une vie, au moins je me souciais du fait de passer mes vieux jours en un seul morceau, ce qui n'était définitivement pas le cas d'Alexis!

Une gosse s’plâtra par terre, là où la crevasse s’était formée, et j’dû me ret’nir de rire, même si c’était pas l’envie qui me manquait hein, parce que mon camarade de fortune, juste à côté, bah il était sérieux comme un pape. Allez quoi ! On était à la fête foraine et dans l’mot fête foraine, il y a fête, c’était pas pour faire du pipi de botruc ! Mais bon comme il avait une bonne tête, il avait d’la chance, ça rattrapait l’truc.

-Moi c'est Axel. Poufsouffle et actuel détenteur de la Coupe des Quatre Maisons par procuration!

J’avais compris qu’il faisait une blague ; beh enfin, c’pas trop tôt ! Mais j’lui fis une espèce de grimace non identifiée quand même en réaction avant d’lui tirer la langue et qu’on aille patiner un peu plus loin. Ouais bah nous aussi on l’avait déjà eu la coupe mais que comme on était sympa bah parfois on laissait un peu les autres gagner, c’tout, c’était ça l’faire plaît ! Pas comme les autres bouses d’Serpentard, là.

- T’as raison d’te réjouir parce que ça durera pas, le taquinai-je. Et ouais c’était pas parce que j‘étais une fille qu’j’allais m’laisser faire quand même !

Bon et sinon, il parlait pas beaucoup et il f’sait pas grand-chose. Qu’est-ce qu’il avait à cacher joli cœur ???

-Paaaas du tout!!! Et si tu veux tout savoir, je crois que patiner sur le lac de l'école pourrait s'avérer trèèès dangereux! Imagine un peu que la glace se craquelle et que tu passes à travers! Et puis d'abord, tu fonces souvent sur les gens comme ça sur les patinoires? Tu sais, tu pourrais te blesser...

J’le regardais d’abord avec des grosses gobilles ; non mais m’man c’est bon là on t’a r’connu, sors d’ce corps !!! Franchement elle aurait pas été moldu que j’srais déjà en train d’m’imaginer qu’elle avait pris du Polycnectar pour m’surveiller en douce, mais c’était pas son genre d’trop toucher à la magie, même si elle la côtoyait, p’pa étant sorcier aussi oblige.

- On est sorciers j’te rappelle, avec une baguette magique on peut tout faire ! Fais pas la mauviette, t’as peur ou quoi ? J’suis sûre qu’t’as peur ! En plus c’pas vrai, l’hiver il fait tellement froid, elle va pas s’fissurer comme ça la glace !

Beh pour un Poufsouffle, il était pas très rigolo ! Autant c’était pas vrai, genre il avait menti pour voir un peu comment je réagissais et tout ! C’était bien l’genre de Serdaigle de faire ça… Non mais si il voulait pas c’était pas grave j’allais emmener Detienne et puis c’est tout lui au moins il allait pas m’dire non j’étais sûre. Fallait juste que Sebastian soit pas dans les parages, parce qu’il était bien gentil Seb mais c’était bien son truc aussi à faire ce genre de réflexion que personne quand il a douze ou treize ans fait. On recrutait dans les papys maint’nant ??

- En plus j’pas fait exprès et pis pourquoi tu poses la question puisqu’on est pas blessé ! J’vais pas passer toute ma vie d’vant la tété ou les jeux vidéos, la vie ça s’passe dehors, précisai-je et pas l’cul dans l’canapé. Nan mais j’avais des jeux trop cools parce que m’man voulait bien les acheter tant que j’avais pas à sauter dans tous les sens et que j’étais sagement en train d’dire des gros mots à ma console (Sans les gros mots, mais c’était quand elle était pas là que j’les disais) mais voilà les trucs extraordinaires qu’on f’sait dans les jeux, j’voulais aussi les faire EN VRAI !

J’en parlais pas normalement, mais là j’allais encore plus faire attention à pas faire la gaffe ; fallait pas qu’il découvre qui j’étais vraiment, sinon il allait muter en Mme Pomfresh Bis et alors là nan, on en avait déjà bien assez d’une ! Tu vas t’blesser, tu vas t’blesser… c’est sûr qu’en restant dans l’dortoir pendant que les autres s’amusaient, il allait rien m’arriver !

- En même temps, on va pas sur une patinoire quand on a peur de tomber… poursuivis-je mais le sourire retrouvé. Et pan ! Alors est-ce qu’il allait avoir autant d’répartie que tout à l’heure ? Hinhinhin !!!

À la mine dépitée que tira Alexis quand j'eux terminé mon laïus, je compris que ce que je venais de dire lui paraissait complètement abracadabrant. Et à la réflexion, c'était vrai qu'une tête brûlée comme elle ne devait pas s'encombrer de principes de sécurité comme moi...(Mais attention, il ne faut jamais sous-estimer l'utilité d'un auto-injecteur de cortisone. Ça peut vous sauver la vie en cas de piqûre de guêpe, vous savez?)

- On est sorciers j’te rappelle, avec une baguette magique on peut tout faire !

Oui, et même faire exploser des plumes censées léviter. J'en étais sûr, je l'avais vécu la semaine dernière... Alors, les propriétés merveilleuses des baguettes, à d'autres! Ça ne prenait pas avec moi.

-Fais pas la mauviette, t’as peur ou quoi ? J’suis sûre qu’t’as peur !

Non!
...
Enfin, disons que le regard enflammé de la jeune fille de me rassurait pas plus que ça... (Je l'imaginais me lancer à tout moment un sortilège de Jambencoton pour tester mes réflexes et ce n'étais pas pour calmer mes palpitations... Heureusement, j'avais toujours mes cachets dans mon sac-à-dos, au cas où...)

-En plus c’pas vrai, l’hiver il fait tellement froid, elle va pas s’fissurer comme ça la glace !

"Oh, oui, tout à fait!!! Et tu diras bonjour au Calmar géant de ma part!" Faillis-je répliquer. Mais je préférai m'abstenir. De toute façon, cette fille ne voulait rien entendre alors j'aimais autant économiser ma salive en me contentant d'hocher la tête avec un air pensif.

- En plus j’pas fait exprès et pis pourquoi tu poses la question puisqu’on est pas blessé ! J’vais pas passer toute ma vie d’vant la tété ou les jeux vidéos, la vie ça s’passe dehors !

OH!!!
Elle avait osé!!!
Alors là, on n'allait pas être copains!
Qu'on me traite de mauviette ou de menteur, passe encore. Je n'étais pas d'un naturel bagarreur et je pouvais encaisser ce genre de pics sans broncher. Mais qu'on s'en prenne aux jeux vidéos, ça c'était... Raaaah, je ne pouvais pas me taire!!!

-Ouais ben c'est certainement pas dehors que tu attraperas des Pokémons et que tu deviendras maître de la ligue! répliquai-je du tac-o-tac, bougon.

Et voilà, j'étais contrarié. Et de toute évidence, Alexis aussi m'en voulait toujours pour mes remarques excessives sur la sécurité puisque je l'entendis marmonner dans sa barbe:

- En même temps, on va pas sur une patinoire quand on a peur de tomber…

Okay, 1 partout dans ce cas... Je l'avais vexé, elle aussi. Mais je n'étais pas rancunier et je ne voulais pas que ma première sortie à pré-au-lard se termine sur cette note maussade.

-Tu veux pas qu'on descende et qu'on aille manger des Barbapapas?

Je ne savais pas trop si ça existait, les Barpapas, chez les sorciers, mais je ne connaissais rien de mieux pour se rabibocher.
Et aussi, il fallait bien l'admettre... Sur cette fichue patinoire, j'avais vraiment peur de tomber.

-Ouais ben c'est certainement pas dehors que tu attraperas des Pokémons et que tu deviendras maître de la ligue!

- Qu’est-ce que tu crois, j’ai déjà essayé d’les chercher partout dans les haut’ herbes d’mon jardin, tu m’prends pour une bleue ou quoi ?! Rétorquai-je sans me laisser démonter le moins du monde. Non mais de Screugneugneu de fghjklloiuytdnhyyd, j’étais sûrement la fille d’l’école qui avait passé l’plus de temps sur sa console parce qu’elle avait pas l’droit d’faire d’la balançoire avec son p’tit frère, alors pouet !

Et j’allais même lui tirer la langue pour lui dire que nananère, t’façon, c’était toujours moi qui avait l’dernier mot, quand… mais… Oh !

- Hé mais t’étais chez les moldus avant si toi aussi tu connais les Pokémons ! Allez c’est quoi ton préféré ? demandai-je, avide, oubliant qu’une seconde avant on était en train d’se disputer sur la glace. Et après, bah j’te dirais p’têt le mien ! Poursuivis-je le sourire plisser pour qu’il insiste et m’demande lequel c’était qu’mon préféré.

Il était pas aussi glandu qu’il en avait l’air ! En plus j’savais d’quoi j’parlais là, j’savais déjà qu’il y avait une nouvelle génération d’Pokémons qui allait sortir, et qu’il y avait même une nouvelle évolution d’Evoli et même qu’elle était toute POURRIIIIIIII, genre il était tout rose avec des nœuds et il avait des yeux bleus qu’avaient pas d’pupilles alors il avait l’air aveugle, il était trop chelou ! Et puis il allait falloir qu’on m’explique c’était quoi son type, parce qu’à part le type Barbe à papa, j’voyais pas…

-Tu veux pas qu'on descende et qu'on aille manger des Barbapapas?

Il fallait pas m’en dire plus, parce que déjà, j’étais vers la sortie, ni une ni deux. J’avais trooooop la dalle il f’sait bien de l’dire !

- Oh ouais en plus j’en ai vu des trop marrantes, elles ont plusieurs parfums à c’qui paraît et elles ont une couleur arc en ciel, j’sais déjà qu’c’est une comme ça que j’vais prendre ! Et toi t’vas prendre quoi ?

Je le tirai vers la sortie sans plus attendre, abandonnais mes patins au gars qui s’occupait des patins sans d’mander mon reste, en pressant mon camarde d’aller plus vite. Finalement, il avait pas qu’des mauvaises idées, et puis y’en avais même qu’étaient bonnes dans l’tas, fallait juste savoir les choisir quoi !

On partit donc à la recherche du stand de boissons, bouffe et tout l’bordel, et y’avait déjà pas mal de monde, mais c’était pas grave, je jouais des coudes, tout en tenant l’Poufsouffle par les poignets pour pas l’perdre, bah ouais fallait s’imposer ! Et alors dans les barbes à papa y’en avait du choix, entre celles explosives et les autres qui vous f’saient sortir de la fumée par la bouche et les oreilles, c’était trop démeeeent ! On prit chacun c’qu’on voulait, avant d’s’éloigner des aut’, parce que c’était la bousculade et qu’même si j’étais la première à m’imposer, j’allais faire attention à pas finir la fin d’la journée à l’infirmerie quand même. Voilà pourquoi j’voyais pas pourquoi maman s’inquiétait, bien sûr que j’faisais attention !

- On fait quoi après la pause goûter ? Moi j’veux faire l’palais des glaces, alors, tu m’suis ?? Mais oui qu’il allait m’suivre ! Et pis c’était pas deux trois miroirs par ci par là qui s’battaient en duel qui allaient nous faire peur, même si j’allais pas pouvoir m’empêcher, j’en étais sûre, de faire des grimaces dans les glaces pour foutre la trouille à mon nouveau pote !!!

Fini !!!! 8D

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