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I think that it's best if we both stay - Tay'

 
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 I think that it's best if we both stay - Tay'

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Chuck Carlton


Chuck Carlton
Adulte



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Localisation : Là où on peut faire la fête !
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Particularités: i should have known better
Ami(e)s: Emmy-Nem, Haley, mon petit lapin! Oh vous inquiétez pas, ça nous choque autant que vous... ; Joy, eh ouais comme quoi ! ; Ruby Miss Parfaite ; Lilian, the one and only
Âme soeur: come to me my sweetest friend can you feel my heart again i'll take you back where you belong and this will be our favorite song

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MessageSujet: I think that it's best if we both stay - Tay'   I think that it's best if we both stay - Tay' Icon_minitimeVen 5 Avr - 1:39

Pourquoi il fallait que Coop choisisse les moments les moins propices à ma bonne humeur pour me demander les trucs les plus chiants du monde ? Non mais, je finissais par me poser des questions. Il faisait exprès, mais du coup je voyais pas trop pourquoi il faisait exprès, parce que ça finissait toujours mal, surtout de son côté. Et pourtant je ne lui connaissais pas de tendances masochistes, mais allez savoir. Après tout, il grandissait, cet enfant. Mais pas trop non plus : il avait toujours été petit pour son âge et ça ne changeait pas, sûrement pour équilibrer le fait que moi j'étais grand, qui sait. Enfin bref : je me faisais déjà suffisamment chier à bosser vite fait mes derniers cours de Métamorphose parce qu'on avait interro dans une heure et qu'évidemment je n'avais rien branlé, pour qu'il vienne en plus de tout mettre son grain de sel dans tout ça. J'étais posé dans le couloir et comme on avait déjeuné ensemble il m'avait suivi, et c'était vrai qu'en ce moment vu que je passais mon temps avec Taylord je le voyais un peu moins, mais bon merde hein, lui le premier me disait qu'il fallait que je bosse et que j'avais mes ASPIC à la fin de l'année et que tu sais Chuck si tu n'as pas d'ASPIC du tout c'est pas facile après, et blablabla, il n'allait quand même pas me chier une pendule, pour une fois que je révisais.

- Tu as vu, la fête foraine de Pré-au-Lard vient d'ouvrir ! Il jouait avec ma balle de baseball, qui rebondissait sur le mur en face de nous et revenait dans ses mains.
- Merci, j'suis pas débile. Les métamorphoses humaines. Vaste programme. Qui ne rentrait pas trop dans mon crâne, en toute honnêteté.
- Tu vas y aller ?
- A ton avis.
Je captais rien, j'avais écrit comme un cochon, et comme Taylord était partie rendre sa petite visite hebdomadaire à ses amies les licornes, je ne pouvais pas pomper sur ses cours.
- Quand ?
- Mais tais-toi, t'es relou... Bah, ce week-end, je pense. Avec Taylord.
Pas fin comme sous-entendu, mais on ne peut pas tout faire.
- Je peux venir ? Usant, ce gosse.
- NON !

Mais et un cent balles et un mars aussi peut-être ? Et la paix pour réviser ce contrôle à la con que j'allais de toute façon pas trop réussir, c'était trop demandé ça aussi ? Comme j'avais levé la tête d'un coup et balancé mon livre sur mes genoux, me frottant les yeux parce que je sentais l'agacement monté, j'avais croisé le regard de mon petit frère et comme la plupart du temps il n'y avait pas vraiment de moquerie ou de provocation dans ses yeux bleus - d'où ils les tenaient ceux-là, c'était un mystère - juste un genre d'attente, amicale, aimable, et voilà que je me sentais un peu con d'avoir été si méchant avec lui, depuis le début de la journée. C'était vrai que ça se faisait pas, je faisais pas trop d'efforts, et c'était pas parce que ça allait mieux avec Taylord qu'il fallait que Coop croit que j'allais le laisser tomber. C'était loin d'être le cas, mon frère était mon frère point à la ligne, il n'y avait personne d'autre au monde qui m'était plus lié que lui, qu'est-ce qu'il allait s'imaginer, hein. J'avais peut-être le nez de guidon entre les moments où ça allait mieux avec Taylord et qu'on était tout heureux de se retrouver, et ceux où ça allait moins bien parce qu'avec elle c'était toujours la médaille et son revers mais...

- ... Non mais t'es bête ou quoi, évidemment que tu peux venir. Au début en tout cas, me rattrapai-je l'air de rien, en baillant et un bon coup. La métamorphose me faisait définitivement chier.

Je savais que Taylord ne serait pas du genre à me faire la gueule parce que Coop allait passer un peu de temps avec nous, même si c'était une sortie particulière parce que pour la première fois on allait vraiment s'assumer... Ben comme... Comme le fait qu'on soit ensemble quoi, tranquillement devant tout le monde, et qu'en plus l'année dernière, à cette même fête foraine, on avait partagé de bons souvenirs, mais cachés tout de même (ou presque). Je savais aussi que Coop avait des potes (surtout des filles d'ailleurs, il avait tout compris dans la vie) et qu'il était assez intelligent pour savoir qu'on avait aussi besoin de passer du temps tous les deux, du coup ça ne me dérangeait plus trop, et en fait même j'étais content - parce qu'à Bristol, la fête foraine était un moment qu'on partageait toujours ensemble et avec nos potes. Mais comme la Métamorphose n'attendait pas et que je n'étais de toute façon pas du genre expansif sur ces conneries-là, je me replongeai dans mes révisions.

Le week-end arrivé, j'avais (hélas) tilté qu'on était le 14 février - et alors merci du cadeau. Très peu pour moi les merdes de ce genre, non seulement je trouvais que les couples n'avaient jamais l'air plus con que ce jour-là, et en plus c'était tellement niais, que j'avais envie de buter les angelots qui se baladaient dans les airs, surtout à Pré-au-Lard, histoire de leur apprendre un peu la vie plutôt que ces bêtises dégoulinantes de guimauve. Mais comme j'étais un mec malin, j'avais déjà de quoi contre-attaquer si jamais Taylord me prenait en traître. Après tout on ne savait pas, hein, pour peu qu'elle ait prévu de m'offrir un truc pour marquer le coup, je ne voulais pas ne rien avoir et passer pour le salaud fini, déjà que je redorais tant bien que mal mon blason. C'était des trucs que j'avais aperçus dans une veille boutique du chemin de traverse en y allant une fois avec Coop, et coup de bol, ils en avaient aussi à Pré-au-Lard. Ça n'avait rien des conneries de saint-valentin donc ça m'allait très bien ; mieux encore je pouvais toujours lui offrir plus tard si on passait outre ce maudit 14 février. Bon, c'était peut-être pas très sympa, mais étant donné ma première expérience en matière de cadeau avec Taylord, j'avais manqué de me prendre mon livre dans la tronche, alors merci bien. Je marchais sur des oeufs, et je n'avais pas envie d'empirer la situation parfois, même si on se démerdait quand même pas trop mal. Depuis qu'on avait eu cette discussion la dernière fois, ça allait quand même un peu mieux : bizarrement le fait qu'elle m'ait dit qu'elle n'était pas à l'aise avec son corps (je me demandais bien pourquoi parce que je l'aimais son corps mais passons) au lieu de faire grandir ma frustration parce que ce n'était visiblement pas demain la veille que j'allais la calmer, m'avait aidé à me contrôler carrément mieux. J'avais toujours envie d'elle, mais c'était comme une autre dimension, quand on regarde une salle illuminée à travers un verre rempli de liquide. Je voyais d'autres perspectives. Et je me rendais aussi compte que Taylord était bien trop importante pour que je ne fasse pas attention à ça, mais aussi que... Quelque chose que je ne savais pas nommer m'interdisait de la brutaliser, pas comme avant. Je ne voulais plus faire de conneries avec elle, c'était aussi simple que ça, pourquoi chercher plus loin ?

On partit ensemble de la salle co en début d'après-midi, et putain, j'avais l'impression qu'autour de nous tout le monde avait décidé de parler de la saint-valentin ; ça commençait à me faire chier, mais je fis mine de rien. Et puis comme je racontai à Taylord les conneries que mes potes de dortoir avaient faites hier soir en pensant ne pas se voir par Kelsey et en s'imaginant que pétés comme ils étaient ils seraient silencieux en quittant le dortoir, mais pas du tout, du coup on se marrait bien. Et Coop nous attendait dans le hall. Dehors, il faisait beau, et ça me fit bizarre, tout d'un coup.

Ca me fit bizarre parce que tout d'un coup j'étais avec Coop et Tay et je me rendis compte que j'en avais trop rien à foutre du reste, des cours à la con, des sales notes, des ASPIC, de Bristol, de Poudlard, de la suite. Je poussai Coop pour l'embêter parce qu'il essayait de marcher sur les pavés sans poser le pied en dehors des pierres, et je me marrai en même temps que lui mais il arriva à se redresser et partis un peu plus loin pour m'échapper ; j'en profitai pour passer mon bras tout autour de la taille de Taylord et la bloquer pour l'embrasser, fermant les yeux pour profiter à fond. Quand je les rouvris, je retrouvai son regard que je connaissais bien, mais au fond c'était toujours la même histoire : il y avait du noir dans les reflets marrons, et je me demandais si, un jour, il arriverait à disparaître. Et si... Et si surtout, j'en étais capable.


- L'été on va toujours à la fête foraine de Bristol avec Coop, commentai-je avec un sourire. Pourquoi je disais ça maintenant ?! J'attrapai la main de Taylord et me remis en marche. Tout d'un coup, je me sentais mieux à regarder devant moi et pas au plus profond de ses jolis yeux. C'est à peu près tout ce qu'on fait de l'été. Je haussai les épaules. Et je souris évidemment, parce que ça n'avait pas d'importance, c'était toujours ce que je laissais paraître, non ?

Bref. Heureusement, on arrivait à la fête.


- ... Et du coup on a l'habitude, dis-je avec une petite lueur de défi. Pas de doute, elle n'était pas une mauviette là-dessus, à faire du rodéo sur des canassons fous, mais je la provoquai juste pour le plaisir après avoir piqué un bisou sur sa tempe. On était tout à côté d'un immense manège à sensations, et ça avait l'air carrément mieux que les manèges moldus, ça volait vraiment, et plus vite apparemment. Et toi ? T'as peur, hein ?

Sans attendre, on avança vers le manège - Coop était déjà presque en place. Mine de rien, je pouvais me vanter d'avoir expérimenté pas mal de substances, plutôt illicites, mais franchement, entre tous les manèges dans les airs qu'on fit, les cris de Coop qui me faisait marrer, le rire de Taylord qui n'arrangeait rien, je ne sais pas combien de temps on s'y occupa mais à la fin j'avais juste mal au ventre d'avoir tant ri et la tête bizarre, ailleurs, comme si j'avais fumé, mais c'était mieux, carrément mieux.

Après les manèges, et aussi parce que je voulais pas non plus que Coop s'épuise trop, on décida d'aller prendre un truc à boire. Je commençais à me dire que j'avais sérieusement envie d'embrasser Taylord plus qu'un petit peu et qu'il était quand même temps qu'on soit tous les deux, même si c'est sûr on s'était bien éclata tous les trois, mais bon. Hein. Coup de bol, il retrouva des potes (filles évidemment) et nous fit un petit signe de la main avant d'aller ailleurs. Ni une ni deux, j'attirai Taylord contre moi et passai mes mains dans son dos, sa chute de reins, sa nuque, réclamant ses baisers et ses caresses en retour. Et c'était carrément le pied de le faire devant tout le monde. Je lui lançai un petit sourire satisfait. Est-ce qu'elle se disait comme moi ? Parce que tout d'un coup j'étais particulièrement fier - fier qu'on nous sache ensemble.

- Ah, il manque quelque chose, dis-je en m'éloignant à regrets et en l'attirant par la main pour garder sa chaleur quelque part près de moi. Je scrutai les stands du regard : là. En souvenirs de l'année dernière, je nous achetai une pomme d'amour - mais une seule, évidemment, on connaît le principe. Tiens.

La vision de ses lèvres à la fois délicates et pleines qui croquèrent la coque rouge de la pomme faillit me faire oublier d'un coup toute ma jolie retenue. Non mais ! On n'avait pas idée de croquer si... sensuellement dans une pomme, sérieux. Je m'arrachai du spectacle tant bien que mal, en me demandant pourquoi je n'étais pas une pomme, pour le coup, avant de tenter de reprendre mes esprits. Le soleil donnait de jolis reflets aux cheveux bruns de Taylord, et je les caressai en lui souriant. Au même moment, un crétin d'angelot de merde passa à côté de nous en chantant des trucs débiles sur la saint-valentin. Je compris qu'il fallait lever le camp, et fissa.

- On va là-bas? en montrant le reste de la fête foraine, la patinoire, tout ça. Je ne voulais pas être forcé de quoi que ce soit, en fait. Il y avait bien trop longtemps que concernant Tay et moi, d'autres choses gravitaient autour de nous et nous forçaient, et je ne voulais pas - je ne voulais plus.

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Taylord Reegan


Taylord Reegan
Élève de 7ème année



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Localisation : Ben regarde, sur ma licorne magique... Ah, tu la vois ? Okay, arrête le jus de citrouille alors, visiblement ça te fait pas que du bien.
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MessageSujet: Re: I think that it's best if we both stay - Tay'   I think that it's best if we both stay - Tay' Icon_minitimeSam 6 Avr - 19:36

- Demain… lança soudain le garçon dans le fauteuil en face de nous dans la salle commune, avec un haussement de sourcils qui à la base, devait certaine masquer son sous-entendu – sauf que ça masquait que dalle.

Ah non, déjà que ça n’avait pas arrêté, ils n’allaient pas m’emmerder avec ça – c’était à toutes les bouches donc difficile de passer à travers, été je savais très bien de quoi il parlait.

- Bah ouais, la fête foraine quoi
, coupai-je en lui lançant un regard blasé surtout pour le dissuader d’insister – il comprit vite le message – avant de reprendre le fil de la conversation là où on l’avait laissé avec Chuck, qui suivit tout de suite mon élan sans broncher – ça ne m’étonnait même pas – et faire comme si de rien était – très bien.

Ca faisait des jours déjà que les autres filles parlaient de la Saint Valentin, entre celles qui réfléchissaient aux cadeaux qu’elles allaient offrir et celles qui se lamentaient d’être seules et espéraient trouver le grand amour entre temps. Le pire, c’était qu’elles y croyaient quand même. Bref. Que des conneries. Que des conneries, parce que je voyais pas trop pourquoi ça prenait des proportions pareilles, moi des Saint Valentin, j’en avais jamais fêté, même avec Scott et c’était pas pour ça que ça changeait quelque chose – depuis quand on avait besoin d’un jour pour prouver à quelqu’un qu’on aime ? Bah oui.
Que des conneries. Et puis une des filles m’avaient demandé ce que j’avais prévu avec Chuck, et blablablablablabla enfin je n’avais rien dit en prétextant que c’était un secret, parce que je les connaissais et je savais que si je disais la vérité, elles allaient me faire chier encore plus, et…. Non. Surtout qu’à cause d’elles, j’avais vraiment commencé à y penser sérieusement – je m’en foutais toujours, c’était pas la question, mais j’avais eu une idée, une carte un truc tout bête et tout bateau, et je l’avais faite à la main d’abord, parce que je préférais faire ces choses-là manuellement avec du papier épais de couleur rouge, avec des paillettes rouges aussi et dorées – pour faire Gryffondor, je n’allais pas me transformer en pâte d’amande toute rose beuark – et j’avais rajouté des cœurs avec un au milieu qui était plus gros, avec écrit Joyeuse Saint Valentin et tout le pataquès, parce que ben oui je travaillais pas dans le business ! A l’intérieur je n’avais rien écrit à part des paroles de chanson qu’on aimait bien tous les deux comme j’avais fait avec l’emballage de la figurine, parce que ces machins bidules un peu… Mièvres et intimes, voilà disons que ça allait mieux avec des mots qui venaient pas de moi. Et à la fin, j’avais rajouté avec la magie cette fois des effets pour rendre les cœurs en relief et rendre l’aspect plus brillant et franchement, je la trouvais trop belle cette carte, elle était classe !

Mais après je m’étais dit qu’une carte c’était peut-être pas assez, j’en savais rien après tout et comme je refusais de poser la question à qui que ce soit – j’avais quand même mon orgueil est-ce que je devais encore le préciser ? – ben j’avais fini par trouver autre chose, et c’était là que ça avait commencé à se compliquer. J’avais demandé à Ruth de m’envoyer un colis avec ce que je voulais, seulement bien sûr il était arrivé un matin pendant qu’on déjeunait dans la grande salle. Evidemment, je ne l’avais pas ouvert, et Chuck avait voulu savoir ce que c’était et je lui avait dit que ça ne le regardait pas – il avait commencé à faire la gueule, et moi ça m’avait gonflé parce que j’avais eu envie de lui dire à ce moment-là que c’était lui le principal concerné, que c’était un imbécile et que puisque c’était comme ça, il aurait rien du tout, mais je n’avais pas cédé. Il avait fait exprès ensuite quand on était monté en cours, toujours en tirant la tronche de se mettre au fond de la salle d’histoire de la magie, et j’avais bien fait exprès de me mettre à côté de lui, il avait bien fait exprès de m’ignorer d’abord, j’avais bien fait exprès de l’embêter ensuite – mais bon discrètement quand même – en lui faisant des câlins et du pied sous la table, parce que de toute façon je savais qu’il ne tiendrait pas cinq minutes – il n’avait pas tenu cinq minutes.

Quand j’avais eu tout ce dont j’avais eu besoin, j’avais arrêté d’y penser, jusqu’à la veille où tout le monde s’était affolé, surtout qu’en ce moment, j’étais crevée entre les cours et le reste parce que j’avais réussi à me remettre à niveau, mais c’était pas plus simple pour autant et maintenant que je m’étais remise sur les rails, je savais que j’avais plus le droit à l’erreur parce que les profs nous parlaient de l’orientation et tout le bazar et pour ce que moi j’avais prévu, je devais être la meilleure, donc je faisais de mon mieux, mais entre ça, en plus la manque de motivation de Chuck ne me motivait pas trop non plus et il y avait plein de soirs où finalement on avait pas bossé alors qu’on aurait dû et qu’on s’endormait trop tard le soir parce qu’on passait toutes nos nuits ensemble maintenant, bah je m’étais endormie plusieurs fois en cours et je me traînais un peu toute la journée, comme si je faisais des nuits blanches tous les jours – du coup, j’étais un peu sur les nerfs et à fleur de peau tout le temps, je m’en étais rendue compte et je l’avais sentie, mais le problème, c’était que même en ayant conscience de tout ça, ça me dépassait et souvent c’était qu’après coup que je le réalisais. Et c’était encore pire quand on était pas ensemble avec Chuck, même si ça arrivait rarement, ça arrivait quand même et que je le voyais avec quelqu’un d’autre – l’autre fois, ça avait été avec Haley Collins, faisant par la même occasion ressurgir la jalousie et mes vieux démons. Ils étaient tous les deux en train de s’amuser et rigoler ensemble apparemment et moi je m’étais postée un peu plus loin contre un pilier où ils ne m’avaient pas vu, et je n’avais pas arrêté de la fixer : petit à petit, j’avais commencé à me poser plein de questions, ils passaient vraiment pas mal de temps ensemble, et puis ils avaient l’air de si bien s’entendre et s’il la prenait dans ses bras – non les bras de Chuck n’étaient qu’à moi, c’était trop difficile de les partager – est-ce qu’il lui disait, lui avait dit des trucs qu’il ne m’avait pas dit à moi. Qu’elle en sache plus sur lui me démangeait de l’intérieur, parce qu’ils avaient l’air proches et ça me rendait folle de penser qu’il l’était plus avec Haley…. Forcément j’étais venue à me le demander – et si il y avait déjà eu plus que ça. Mais non. J’étais trop conne. On en avait parlé et il n’avait pas cité son nom, c’était bien qu’il n’y avait jamais eu rien de plus que de l’amitié, nan ? Et puis il y avait eu tellement de fois où il aurait pu m’en parler ensuite… Non, non non, je lui faisais confiance, s’il n’avait jamais parlé d’Haley, c’était parce qu’il n’y avait pas de raison… pourquoi est-ce qu’il l’aurait caché de toute manière ? J’avais interrompu dans ce dialogue intérieur parce qu’Haley avait tourné la tête vers moi et avait vu que je les dévisageai – j’avais vite levé les yeux et j’avais traversé la cour en passant ma main sur ma jupe d’uniforme et ensuite dans une mèche de cheveux parce que je faisais exprès de mieux m’habiller et mieux me coiffer en ce moment et j’avais ignoré Chuck qui m’appelait en faisant comme si je ne l’avais pas entendu, le cœur et la gorge serrés.

Parce qu’avec ce qui s’était passé après notre discussion, ça forçait un peu la remise en question, et même si les chiffres montaient sur la balance, je ne le voyais pas dans le miroir – elle était cassé cette connasse de balance. Donc il fallait équilibrer avec d’autres choses, en plus dans ma valise, il y avait plein de vêtements que je n’avais pas choisi quand je l’avais faite quand on était parti du Texas et je me demandais qui était allé fouiller dedans encore – Ruth – donc c’était assez clair ce que ça voulait dire… je faisais un peu plus attention, et même si j’en parlais pas, je voulais que Chuck le voit. De toute façon, il n’y avait plus grand-chose que je disais, ça avait été assez évident l’autre coup que c’était un peu à moi de me débrouiller toute seule avec mes problèmes, donc je ne faisais plus d’histoires, et je ne lui posais plus de questions non plus puisqu’il préférait répondre à Haley de toute façon. Et puis je voulais juste lui faire plaisir moi, même si tout ce que je faisais ça ne me ressemblait pas et que j’avais parfois l’impression d’être coincée dans une petite pièce exiguë – j’avais même arrêté d’emmener Zephyr avec nous dans notre salle et il ne comprenait pas trop parce qu’il voulait toujours me suivre mais je l’en empêchais. Surtout, je ne voulais pas que Chuck se rende compte de quoi que ce soit, parce que j’avais bien vu que pour lui aussi tout n’était pas simple et qu’il faisait du mieux qu’il pouvait et ses petites attentions, même si il faisait tout pour qu’elles ne se remarquent pas, je les avais vu, et je voulais pas qu’il pense que j’étais de mauvaise volonté, alors je faisais exprès de faire comme si tout allait bien et je lui répondais toujours avec le sourire. Et puis ses compliments, même si ça me mettait mal à l’aise systématiquement… au début je ne faisais rien mais plus ça allait plus je ne pouvais pas retenir mes sourires, parce que d’un côté ça me faisait plaisir, et puis surtout, je commençais à les croire – j’essayais. Ça allait passer tout ça de toute façon, ça allait passer… Je voulais aller mieux pourtant, vraiment…. Mais à la place je mentais. Le truc, c’était que je passais d’un sentiment à un autre à la vitesse d’un arc en ciel sans contrôler et ça pouvait être de grands passages à vides quand Chuck n’était pas là et que je me disais que je ne n’étais pas heureuse alors que j’aurais dû l’être puisque j’avais tout ce que je voulais donc ça me rendait encore plus triste. Et puis il apparaissait et ce creux au fond de ma poitrine disparaissait tout d’un coup comme s’il n’avait jamais existé et j’étais la fille la plus chanceuse qui voyait un ciel bleu, sans nuage et infini au-dessus de sa tête. Parce que Chuck, c’était un peu devenu mon ciel.

Au moins aujourd’hui, on allait pouvoir profiter d’être ensemble donc on avait pas besoin de penser aux autres – enfin il y avait Coop, mais au contraire, c’était très bien qu’il vienne avec nous, comme ça on allait échapper aux dégoulinades d’amour qu’on voyait déjà à trois kilomètres, parce que la fête foraine se dessinait au loin.

J’avais réfléchis et finalement, j’allais pas lui donner mes cadeaux. Ou un autre jour, une autre fois. C’était mieux comme ça, en plus il en avait même pas parlé et moi non plus donc il avait rien du préparer – ce n’était pas pour faire des reproches, au contraire, ça prouvait qu’on pensait la même chose.


- L'été on va toujours à la fête foraine de Bristol avec Coop, c'est à peu près tout ce qu'on fait de l'été... Et du coup on a l'habitude.

On venait de s’embrasser, mais Chuck avait déjà repris le fil de ses pas. Bon s’il avait quelque chose pour moi, d’accord, je lui donnais. J’avais déjà un milliard de choses à demander, mais les retenais. A quoi ça sert de poser la question quand on aura pas la réponse ?

- Hého, c’est pas ma première fête tu crois quoi ! Surtout que celles du Texas, c’est pas de la gnognotte, tu verras peut être un jour…
me moquai-je en appuyant tout mon poids contre lui en lui faisant la grimace, même si ça ne servit pas à grand-chose – on s’était levé tard pourtant mais j’avais du mal à émerger, et mon corps était tout mou, mais il faisait beau et presque chaud pour la saison donc je m’en fichais.

Mais il avait rien pourquoi, j’en étais sûre ! Non, j’allais pas lui donner. C’était mieux.


- Et toi ? T'as peur, hein ?

- Pas plus que toi,
chuchotai-je pour le narguer avec un sourire parce je venais de lui donner un petit coup de tête et juste après on s’était déjà installé dans le manège le plus impressionnant de la fête foraine – c’était celles-là mes préférés celles qui tordait l’estomac et qui allaient le plus vite.

On fit plusieurs attraction avec Coop, et j’avais l’impression d’avoir plusieurs années de moins : c’était automatique, dès que j’entrais dans un endroit comme ça, je redevenais une gamine, parce que de toute façon, il n’y avait que des trucs de gamins, c’est tout, et c’était interdit d’être malheureux dans une fête foraine ! Dans le palais des glaces avec Coop, on avait trouvé le moyen de semer Chuck tous les deux et on avait trouvé la sortie en premier, et je l’avais bien nargué ensuite – ce qu’il me rendit en m’éclaboussant bien comme il faut quand on avait fait le toboggan juste après. Ça pouvait paraître bizarre, mais j’avais l’impression de faire les manèges avec Coop comme je l’aurais fait avec mon frère, et au lieu de me rendre un peu morose, ça me faisait plaisir, parce que ça faisait partie des bons souvenirs et ceux-là étaient inoubliables.

Il finit par nous laisser quand même parce qu’il avait retrouvé des amies à lui, et c’est là que je réalisais qu’on était tous les deux avec Chuck au milieu de tout le monde et que c’était notre première sortie… Notre première sortie quoi. Qui se confirma encore plus lorsqu’il me pris dans ses bras et que je l’embrassais en souriant – puis je croisais le sien, et savoir qu’il ne souriait comme ça qu’à moi me fit sentir tellement importante, que je voulais juste recommencer pour qu’il continue encore. Surtout que l’année dernière à cette même période on faisait tout pour ne pas se faire remarquer et on mangeait des pommes d’amour dans un coin. Lorsqu’on est triste, on déteste voir les autres afficher leur bonheur – mais lorsqu’on est heureux, on a juste envie de le vaporiser tout autour de nous, exactement comme on était en train de faire et je n’avais aucune culpabilité à faire ça parce que pour la première fois vraiment depuis qu’on était de retour à Poudlard, c’était comme s’il n’y avait plus que
Lui, moi, et maintenant. Donc rien ne pouvait être plus parfait.

- Ah, il manque quelque chose. Tiens.


La pomme d’amour, on en parlait.

- Quand il m'en achetait, je disais toujours à mon père que c'était parce que j'étais sa seule amoureuse, lui expliquai-je vite fait l'anecdote. Je la lui pris des mains en louchant dessus comme si je n’en avais jamais mangé de ma vie, parce que c’était sûrement la sucrerie que je préférais le plus et suçais d’abord le nappage sucré, tout rouge, avec ma langue, avant de croquer dedans à pleines dents et de me rapprocher de Chuck pour qu’il fasse pareil, sauf que je fis exprès pour l’embêter de la lui coller dans le nez en riant – et à la fin ça finit en bisous ponctués d’éclat et de paillettes sucrés à la fois sur sa bouche et la mienne et comme ça, j’avais l’impression de lui manger ses lèvres, mais ce n’était peut-être pas si bien que ça parce que ça réveillait d’autres ardeurs… Parce que j’avais pris la résolution d’arrêter de le toucher comme je le faisais avant, et d’ailleurs je ne savais pas trop ce qu’il pensait de tout ça, il ne me l’avait pas dit, mais comme je n’avais pas envie qu’il interprète mal mes gestes et qu’on se retrouve dans des sales positions, je préférais m’en tenir à des trucs gentilles. Ce que je n’avais pas prévu, c’était que comme avant je ne me posais pas la question, je ne me rendais pas compte, mais là je voyais à quel point c’était difficile de s’en tenir au strict minimum, et j’en avais de plus en plus envie, et… et je commençais un peu à ne plus penser qu’à ça et je comprenais un peu mieux Chuck maintenant, même si ça ne résolvait en rien le problème, parce que j’étais le problème et que je pouvais avoir toutes les envies du monde j’étais bloquée par mes propres palissades - et pour le moment, je n’étais pas assez forte pour les dépasser…

Comme ils étaient partout dans Pré-au-lard qui était lui-même aux couleurs de la Saint Valentin, un des angelots vint brayer une de ses chansons dans nos oreilles pour nous distraire – personne n’avait pensé de les enfermer dans le palais des glaces ces crétins ? Il ne manquait plus qu’eux.


- On va là-bas?


- Oui
, répondis-je, les dents serrés et sèchement, pas contre Chuck, mais parce que je m’étais raidie à cause de l’angelot qui s’était approché de mes cheveux pour jouer avec une de mes mèches et que je retenais mon poing dans ma poche de ne pas aller directement se loger dans sa face de grosse mélasse.

On finit par aller dans la maison hanté, en entrant par l’entrée principale, pas comme l’année dernière et visiter comme ça les pièces qu’on avait un peu omises – en s’arrêtant quand même un peu plus dans la chambre parce qu’il y avait une force invisible qui nous avait attiré vers le lit tout poussiéreux, jusqu’à ce que nos éternuements nous contraigne à arrêter les bisous parce qu’on avait remué trop de poussière. La fatigue du début s’était envolé : quand on s’amuse, tout prend une autre dimension.

- On va où maint… demandai-je en ressortant, mais je m’arrêtais net et lui pris la main sans terminer ma question – je le savais où on allait aller et ce n’était certainement pas pour faire une ballade « romantique » sur le lac !

Le stand était pile en face de la maison et comme on était rentré sans faire gaffe on l’avait pas vu. C’était un machin où il fallait viser des faux vifs d’or qui volaient avec sa baguette magique, mais ce n’était pas le jeu qui m’importait, mais plutôt les lots qu’il y avait à gagner…

- Je la veux
, expliquai-je la voix suppliante, alors qu’on était devant le stand et que je pointais du doigt la grosse licorne en peluche qui était tout au fond des cadeaux mais en fait c’était la plus énorme donc on ne voyait qu’elle. Tout de suite, il n’y avait un peu rien d’autre qui comptait, c’était simple je.ne.pouvais.pas.partir.sans.cette.licorne. Et encore moins la laisser à quelqu’un d’autre. Il me la fallait. Je la veuuuux, gémissais-je et alors je ne savais même pas que j’avais une voix en rayon qui gémissait comme ça et je levai les yeux vers Chuck, la bouche entrouverte parce que j’avais arrêté de respirer. C’était un peu comme d’être au pays imaginaire les fêtes donc au lieu d’avoir dix sept ans, j’en avais…. Un peu moins. Je la veux, je la veux, je la veux, je me suspendis à son cou en mettant mes bras derrière sa nuque et comme il était bien plus grand, mes pieds ne touchaient plus le sol. Sinon, quelqu’un d’autre va la prendre. Elle est pour moi.. ! Steuuup’… Je marquais une pause parce que je réfléchissais à vive allure sur le moyen de le faire chanter, regardait tout autour et… Et après comme ça, je te montre un de mes talents cachés, lui murmurai-je dans l’oreille avant de l’embrasser en gardant le lobe entre mes dents une ou deux secondes. Il croyait quoi, j’en avais encore des secrets sous la manche à lui montrer !

Comme il m’avait reposé par terre, j’en profitais pour remettre un peu son écharpe en place. Je sentais mes yeux briller comme des pépites avec la crainte en même temps que quelqu’un joue avant nous et me pique ma licorne.

- Dis donc, tu sais que c’est mon écharpe ça ?
Je pris les deux bouts pour l’attirer vers moi et l’embrasser sur la pointe du menton et ensuite les lèvres. C’était justement la sienne, aux couleurs de Gtyffondor, dans laquelle j’étais moi aussi emmitouflée. Voleur… Mais bon, je disais ça, mais garder la sienne, ça m’allait très bien…
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Chuck Carlton


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MessageSujet: Re: I think that it's best if we both stay - Tay'   I think that it's best if we both stay - Tay' Icon_minitimeMer 10 Avr - 15:37

J'étais à la fois aussi heureux de me traîner Coop et Tay qu'ils me faisaient chier - évidemment, quand deux nabots se trouvaient face à quelqu'un de grand et fort, ils s'alliaient contre lui. Ça ne loupait jamais avec eux, mais en même temps, ça me faisait marrer. Taylord était un peu comme Tess à ce niveau-là, entre Coop et moi, elle arrivait à s'entendre avec les deux et à trouver sur quel pied danser. Ma cousine m'avait toujours coupé le sifflet sur ce coup-là, parce que même si elle était plus proche en âge de Coop, elle savait aussi faire ce qu'il fallait pour bien s'entendre avec moi. D'ailleurs c'était plus avec moi qu'elle voulait traîner, et c'était plus moi qu'elle collait que Coop ce qui me faisait un peu chier parfois pendant les vacances, mais du moment que ça empiétait pas trop sur mes soirées avec mes potes, ça ne me dérangeait pas trop de jouer les grands cousins protecteurs. Tess avait beau faire son mec, sa tête brûlée, elle restait ma mignonne petite cousine, la seule trace avec Angie et Hamish de ce qui pouvait être cool dans une famille. Alors forcément que j'essayais de prendre soin d'elle, quand même ! Mais à ce sujet, ça m'embêtait quand même, parce qu'en moment Tess faisait bande à part, et je savais pas trop si Coop la voyait toujours autant mais j'avais l'impression qu'elle me boudait, et comme je détestais quand elle me boudait, je la boudais aussi, donc on avançait pas trop. Mais bon, je me doutais bien. Je me doutais bien que tout le temps que je passais avec Taylord lui plaisait moyen, à elle aussi. Ah, ces gosses. Bref, en tout cas, ça m'avait étonné qu'à moitié qu'ils se lient contre moi dans le palais des glaces, et évidemment je leur avais fait payer leur affront en sortant, en les prenant chacun sous un bras et en les foutant à moitié dans la neige qui subsistait, sur le côté des stands. Il ne neigeait plus depuis quelques temps, heureusement, et le temps commençait à être plus doux. D'ailleurs c'était bientôt les vacances - le pied parce que je commençais à en avoir vraiment ma claque des cours et des devoirs, mais le problème, c'est que plus ça allait, plus on s'approchait des ASPIC - et comme on avait convenu avec Taylord de rester ici, ça donnait plutôt envie, et je comptais un peu les jours. Pour une fois, Coop n'avait pas besoin d'aller à l'hosto car un Médicomage venait rendre visite à Pomfresh ou je ne sais pas quoi et en profitait pour s'occuper de Coop, ce qui m'arrangeait bien.

Ce n'était pas que je l'aurais laissé se démerder tout seul, loin de là, mais plus ça allait moins je supportais ces visites obligatoires à Sainte-Mangouste, que je commençais à connaître par cœur. En plus les guérisseurs nous avaient dit un jour que les visites s'espaceraient avec le temps, mais mon cul ! On y allait toujours aussi souvent, on y passait toujours autant de temps. A croire que ça ne changeait rien. Mais bon, Coop n'allait pas plus mal, donc j'imagine que je n'avais pas à me plaindre. En tout cas aux prochaines vacances, à Pâques, on n'allait pas y louper, et je savais déjà que je pouvais faire une croix sur rester à Poudlard.


- Quand il m'en achetait, je disais toujours à mon père que c'était parce que j'étais sa seule amoureuse, fit Taylord en léchant mine de rien sa pomme d'amour.

Oui, je crois que c'était bien le moment de lécher outrageusement une pomme d'amour comme ça. Enfin, on avait pas idée. Je m'assis sur une barrière pour caler Taylord sur mes genoux et, puisque c'était sur l'idée, mangeai la pomme d'amour avec elle, ce qui ne tarda pas à dégénérer un peu. Ses lèvres rougies par le sucre était un peu collantes et sucrées, et on va dire que ça rendait le baiser un peu plus exotique, si bien que la pomme d'amour sortit un peu de mon esprit.

Evidemment, c'était sans compter ces abrutis d'angelot surexcité à je ne sais quelle poudre illicite. L'un nous remarqua, évidemment, et se mit à hurler des mots d'amour dans notre oreille, du coup, on se leva et on dégagea vite fait bien fait.


- Et moi, tu me le dis pas ? dis-je mine de rien. C'est parce que tu as d'autres amoureux peut-être ?

D'un air entendu et plutôt content de moi, je lui lançais un petit sourire, alors qu'elle avait sa tête de chien enragé, à cause de l'angelot. Elle me faisait rire quand elle avait cette tête-là, parce qu'on avait vraiment l'impression qu'elle pouvait bouffer n'importe qui et mettre n'importe qui au tapis, avec sa taille de moineau et ses forces de petite souris. Je mis mon bras autour de ses épaules, et heureusement on trouva bien vite refuge dans la maison hantée, à l'abri de toutes ces conneries de saint-valentin. Ce n'était pas sans souvenir évidemment, et on échangea un regard entendu en y rentrant. D'ailleurs j'avais un peu l'impression de la redécouvrir, cette maison hantée, parce que j'avais vraiment que des souvenirs de l'endroit où on s'était embrassés l'année dernière - et encore, plus de nos baisers que du reste. Je revoyais la tête d'Haruhi quand elle avait débarqué sur les lieux du crime et ce qui s'en était suivi. N'empêche, elle avait bien tenu sa langue et... Et j'avais tout d'un coup l'impression de pas trop lui avoir rendu la monnaie de sa pièce, pour le coup. Evidemment que j'avais mes raisons avec cette histoire de lettre à la con qui avait resurgi du passé quand il ne le fallait pas, tout ça tout ça, mais je me faisais la réflexion que la pauvre avait été prise entre deux feus, entre Taylord et moi, et je regrettais un peu de pas avoir essayé de me racheter. Il faut dire que j'étais trop occupé par me racheter auprès de Taylord, mais maintenant que c'était en partie fait... Il allait falloir que je règle ça avec Haruhi. En plus en salle commune on se disait juste salut et voilà rien de plus, et ça commençait à faire chier. Avant, je m'étais énervé que toute l'école se mêle de nos histoires avec Taylord, et maintenant du coup, il fallait que je répare toutes mes erreurs, merci du cadeau.

Ce qui était cool dans la maison hantée, qui ne faisait absolument pas peur soit dit en passant, c'était qu'on pouvait faire peur aux autres : à un moment j'attirai Taylord dans un recoin parce qu'un groupe de petites gamines arrivaient en gloussant comme des pintades, on attendit qu'elle soit rentrée à moitié dans la pièce pour pousser des cris effrayants et faire tomber quelques trucs pas loin d'elles, pour les faire hurler, ce qui marcha évidemment très bien, et on sortit de notre cachette par un autre passage, en ricanant comme des bossus. C'était ce que je préférais dans les maisons hantées : en profiter pour faire peur aux autres, et Coop pouvait le confirmer. On finit par arriver dans la fameuse pièce de l'année dernière, et comme, coup de chance, il n'y avait personne, on reprit nos petites affaires là où on les avait laissées...

Il me semblait que Taylord avait moins de retenue, ces temps-ci, et je me plaisais franchement à croire que ça allait vite s'arranger, enfin je veux dire, qu'elle allait bientôt mettre un terme à ma frustration, mais je n'en étais pas certain non plus. Sur ce coup-là je ne la comprenais pas trop : elle m'avait avoué avoir du mal avec son corps, et voilà qu'elle se collait plus contre moi et me faisait des caresses de plus en plus poussées, qui me donnaient le vertige à chaque fois. Du coup, je me plaisais à penser que c'était parce que ça allait mieux... Ou bien, et là c'était carrément problématique, c'était parce que j'avais pas bien réagi et qu'elle avait peur que je me barre en courant ? Mais non seulement je ne comptais pas me barrer, pas cette fois, pas encore, mais en plus, je ne voulais pas qu'elle se force rien que pour me faire plaisir. Sauf que, je ne savais pas trop comment lui demander tout ça.

Une fois dehors, un panneau énorme indiquait - au cas où on l'avait oublié - qu'en cette occasion de saint-valentin, on pouvait aller faire "une balade romantique sur le lac". Non mais... Qui allait faire ça ?!... Bah, Haley et son chéri peut-être, et je me tordis le cou pour y jeter un coup d’œil sans que Taylord croit que c'était parce que je voulais y aller moi aussi.


- On va où maint… Comme elle avait remarqué le piège comme moi, on changea de direction. Et puis, j'avais dans l'idée qu'on aille faire du patin. Je la veux. Je la veuuuux. Je la veux, je la veux, je la veux. Sinon, quelqu’un d’autre va la prendre. Elle est pour moi.. ! Steuuup’… Et après comme ça, je te montre un de mes talents cachés, fit-elle en roucoulant tout d'un coup.

- Non mais, tu rigoles ? dis-je à moitié en me marrant, parce qu'on était face à un stand qui ressemblait à un stand de tir pour moldus - et d'ailleurs ça faisait chier parce que moi j'étais super doué en tir à la carabine, et j'adorais ça, mais ici il n'y en avait pas - et que parmi les prix il y avait une licorne en peluche, qui apparemment avait chez Taylord des effets débilisants et la ramenait en enfance.

... Mais évidemment, comme elle me faisait les yeux doux et s'accrochait à moi, je ne pouvais pas refuser, et j'acceptais en tendant au mec du stand quelques mornilles, et en espérant que les talents cachés de Taylord allaient être particulièrement cool, parce que j'étais quand même en train de
gagner une licorne en peluche pour elle.

- Dis donc, tu sais que c’est mon écharpe ça ? Voleur…

- Si tu m'fous pas la paix, je vais pas pouvoir gagner ta fichue licorne, dis-je en la regardant de haut et en m'approchant d'elle pour la toiser de toute ma hauteur (et vu comment elle était petite et moi grand, c'était bien pratique). Mais je glissai une main autour de sa taille et l'embrassai à mon tour, avant de porter moi aussi la main à son cou, et à son écharpe, et je lui souris. Je pensais que tu avais oublié... Ou bien que tu gardais la mienne en otage exprès, fis-je avant de l'embrasser sur le nez. En tout cas, je ne comptais pas lui rendre son écharpe, qui était devenue la mienne maintenant.

Je me concentrai sur le stand à la con et ce qu'il fallait faire - c'était plutôt facile, attraper des vifs d'or, et comme j'avais des réflexes avec le baseball et le Quidditch, je vins rapidement au bout du compte. Le mec derrière son stand avait l'air de se faire chier comme la mort, mais en plus de s'agacer que je raflais tous les vifs, et du coup je faisais exprès d'être encore plus enthousiaste. Finalement, à la fin de la partie, il nous passa la licorne, que je tendis à Taylord.


- Tiens, espèce de bébé. Bon, maintenant on peut aller faire des activités de grands ?

Je la taquinai exprès parce que ça ne lui ressemblait pas du tout d'être comme ça, mais au fond ça faisait du bien, parce que j'en avais marre de devoir faire attention et j'imagine qu'elle aussi, et la preuve, on se laissait aller, et non seulement je me sentais moins sous pression, mais en plus j'avais l'impression qu'on avait le droit de tout faire, que rien ne pouvait nous arriver ou venir nous faire chier. Et je sais qu'on en avait besoin. Et limite, j'avais presque hâte d'après Poudlard, enfin je veux dire, d'être avec elle dans un cadre autre que l'école, pour qu'on soit vraiment libres... Même si je me demandais comment on allait se démerder avec ça. Parce que, est-ce qu'elle ne voulait pas retourner aux Texas directement ? Et moi, je ne pouvais pas laisser Coop, c'était hors de question. Pas tant qu'il était à Poudlard, en plus.

Enfin, bref. Ce n'était pas le moment.

Je l'emmenai vers la patinoire, il y avait un peu de monde mais pas trop, et on nous prêta des patins, et pendant qu'on les enfilait... En m'asseyant je sentis quelque chose dans ma poche, qui manqua de tomber. Comme je mis ma main pour l'empêcher, je sentis le petit paquet sous mes doigts - enfin le paquet, vite fait parce que je les avais laissé dans le papier du magasin, et voilà. J'hésitai une seconde, et m'assurant que personne nous regardait, je regardai Taylord en train de régler ses patins, et je me décidai. Bah, tant pis.


- Tiens, fis-je en balançant le paquet sur ses genoux. Et je t'interdis de rigoler, la menaçai-je.

J'avais trouvé dans un bric-à-brac sorcier des petits figurines animées, sculptées dans du bois magiques, et elles étaient franchement bien faites. Et comme par hasard, il y avait dans le tas un cheval et un petit lion, ce qui m'avait fait instantanément pensé à nos patronus, et je les avais prises pour Taylord, sans savoir quand je lui donnerais. Bon, j'imagine que c'était l'occasion. Surtout qu'il n'y avait pas d'angelots à la con près de nous. En relevant les yeux vers elle je croisai son regard et l'embrassai plus doucement que d'habitude, pas de la façon un peu fiévreuse et brûlante qu'on avait, la plupart du temps. Ils me faisait chier, tous : je n'avais pas besoin d'un jour précis pour lui faire comprendre que je l'aimais.
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Taylord Reegan


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Localisation : Ben regarde, sur ma licorne magique... Ah, tu la vois ? Okay, arrête le jus de citrouille alors, visiblement ça te fait pas que du bien.
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MessageSujet: Re: I think that it's best if we both stay - Tay'   I think that it's best if we both stay - Tay' Icon_minitimeVen 12 Avr - 15:57

A true love story never ends.



Avant, je n’y pensais jamais, parce que je n’étais sans doute pas atteinte du syndrome « je suis possessive et je ne me gêne pas pour le rappeler », mais en même temps, quand c’était de Chuck qu’on parlait, ça changeait un peu la donne. Je ne voulais pas trop qu’il croit que si j’étais comme ça, c’était parce que si je n’étais pas assez attentive, il allait filer sans que je m’en rende compte. C’était comme remettre sa parole en doute été après tout ce qui s’était passé, je voulais enfin réussir à passer au-dessus de toute ça, et j’y croyais, cependant… restait encore ces périodes où tout à coup je remettais tout en cause en me disant que s’il s’entendait un peu trop bien avec quelqu’un, il allait m’évincer, et m’oublier très vite, je me sentais facilement remplaçable et tout à coup, ça n’allait plus du tout, et je me laissais me descendre toute seule, jusqu’à réussir à me raisonner, à me raccrocher à tout ce que Chuck faisait ou disait, que j’étais en train de me monter d’horribles histoires toutes seules qui n’avaient même pas lieu d’être et qu’au lieu d’en profiter, je me faisais du mal sans aucune raison. Pourtant la détermination de ne plus avoir si mal lorsque je le voyais avec Haley par exemple, elle était bien là, et tout au fond, je m’en sentais capable… Mais au bout d’un moment, ce n’était plus en termes de paroles qu’il fallait agir, mais en termes d’actes. Je me demandais ce qu’il en était pour lui, s’il était jaloux quand je traînais avec mes amis qui n’étaient pas forcément les siens, parce qu’à part un tronc commun qu’on avait, ça avait toujours un peu été comme ça, et peut être que je n’attendais que ça qu’il réagisse un peu – mais après, je me souvenais de cette prise de tête avec Gael et comme ça m’avait énervé, et je n’avais pas envie qu’il pique sa crise non plus à chaque fois que je voyais qui j’avais envie de voir. Je me retenais, sans y arriver toujours, et ça ne lui plaisait pas, ça ne me plaisait pas, et puis on faisait la trêve, et ainsi de suite…


- Et moi, tu me le dis pas ? C'est parce que tu as d'autres amoureux peut-être ?

Je léchais toujours ma pomme bien tranquillement, concentrée dessus, comme si elle était devenue plus importante, en haussant les épaules.

- Ouais après j’ai une ballade sur le lac de prévu, dépêche-toi d’ailleurs si tu veux faire autre chose, parce que ton temps est bientôt écoulé
, rétorquai-je tout comme lui, et ensuite je lui donnais le nom du garçon, continuai un peu à manger après qu’on ait pris la fuite à cause de l’autre zinzin, puis n’y tint plus, mais je crois que c’est toi que je préfère, et alors parader sur le lac dans une barque débile, je préférais me jeter par-dessus bord tout de suite, et ce qu’il y avait de bien avec Chuck, c’était que comme moi, il était à des années lumières – on va dire qu’on avait une vision du romantisme un peu éloignée des autres.

… Comme la maison hantée par exemple. Ou les licornes en peluche.


- Non mais, tu rigoles ?


- Ça c’est juste parce que tu m’as encore jamais vu faire du patin à glace
, je le tirai à présent sur le poignet pour ne surtout pas qu’il tente une dérobade, le cœur un peu battant de regarder un peu partout autour de nous s’il n’y avait pas une autre fille avec son copain qui aurait eu la même idée que moi.

En plus c’était trop vrai, parce que j’avais fait un peu de hockey sur glace avant, parce qu’ils nous faisaient essayer toutes sortes de sports au Texas et que j’avais bien aimé. Ca faisait un moment que j’en avais pas fait, mais les réflexes, c’était comme le cheval, ça s’oublie pas.


- Si tu m'fous pas la paix, je vais pas pouvoir gagner ta fichue licorne, genre il pensait encore qu’en faisant des approches comme ça et sa tête de plus il allait me faire peur ? Je me laissais faire à mon tour, en plaçant mes mains à des endroits stratégiques pour répliquer au cas où il aurait dans l’idée de m’embêter un peu trop. Je pensais que tu avais oublié... Ou bien que tu gardais la mienne en otage exprès.

Si on allait par-là, il y avait pas mal de trucs que je gardais en otage en ce qui concernait ses fringues, mais ça ne devait pas tant le déranger que ça puisqu’il ne les réclamait pas, et puis au pire, c’était pas comme s’ils étaient perdus puisque c’était juste moi qui les portais.

- Si t’en a pas reparlé, c’est qu’elle a pas dû trop te manquer, comme il s’était penché, j’en profitais pour lui laisser un baiser sur les lèvres, que je voulus prolonger, mais comme je n’avais pas totalement perdu à l’esprit qu’il y avait une peluche qui m’attendait un peu plus loin, les remerciements viendraient un peu plus tard – mais c’était déjà pas mal comme encouragement.

Je ne quittais pas les cibles des yeux, en arrêtant pas de commenter le moindre de ses faits et gestes, lui disant d’aller plus à droite, non plus à droite, ou alors parfois je voulais le faire à sa place parce qu’il ne faisait pas comme je voulais, et que non comme ça il allait rater son coup, je m’en fichais si on perdais, j’avais encore plein de mornilles qui trainaient dans le fond de mon sac – je comprenais un peu mieux les accros aux jeux parce que l’angoisse d’être si proche du but, à un seul fil et de voir sa chance s’envoler au dernier moment… Ah oui ! Oui ! OUI OUI !


- Tiens, espèce de bébé. Bon, maintenant on peut aller faire des activités de grands ?

Je la calai bien comme il faut sous mon bras parce qu’elle était assez imposante, tout en faisant celle qui n’avait pas entendu d’abord, mais comme bien sûr je tenais toujours à avoir le dernier mot, ça ne dura pas longtemps.


- Oh mais tu pourras dormir avec de temps en temps soit pas jaloux comme ça…


Chose promise, chose dû, surtout que j’étais certaine qu’il n’y croyait pas trop à mon histoire de patins, que j’avais juste fait ça pour le convaincre, et qu’il s’était laissé faire de bonne foi – je n’insistais pas, parce que j’étais déjà mentalement en train de préparer mon petit effet de surprise… Je demandais en gars de l’entrée s’il pouvait bien me garder la licorne dans un endroit sûr pendant qu’on patinait, que je troquais contre les patins, avant d’aller m’asseoir sur un des bancs libres et d’ajuster les lacets, faisant mon possible pour que mon pied soit bien confortable à l’intérieur.


- Tiens. Et je t'interdis de rigoler.


Je ne compris pas tout de suite de quoi il voulait parler, parce qu’avec tout ça, j’avais réussi à mette cette Saint Valentin dans un coin de ma tête, ce qui relevait de l’exploit puisque partout ils s’étaient passés le mot pour qu’on oublie pas – l’emballage sur mes genoux devant lui aussi une piqûre de rappel. Comme je le questionnais du regard, Chuck me répondit par un bisou – ça me faisait toujours cette impression étrange au fond de l’estomac, comme si ça allait me consumer mais de la façon la plus agréable possible, lorsque nos baisers prenaient tout à coup une autre dimension, et là, c’était un peu ce qui était en train de se passer, et je refermai un peu plus fort mes doigts sur le cadeau. Quand on se sépara, je ne fis pas la moindre blague ni commentaire, peut être encore un peu étonnée de ce geste qu’il avait eu, mais sûrement tout aussi gênée que Chuck par ces marques d’affection auxquelles nous n’étions pas tout à fait habitués, pour lui faire la moindre remarque.

Je palpai le sac en papier, avant de faire glisser doucement ce qu’il y avait à l’intérieur dans ma paume : deux petites figurines s’ébrouèrent, et je reconnus tout de suite leur signification – et encore un peu après cette soirée que nous avions passé ce jour-là, mais nous avions passé tellement de choses depuis… Mais c’était derrière nous, donc ça prenait une toute autre dimension, qui n’avait rien à voir avec de la tristesse ou de la rancœur, puisque j’avais quand même réussi à dompter ma baguette, et en quelque sorte, c’était le souvenir de qui j’étais vraiment – qui nous étions Chuck et moi.

- Elles sont trop géniales !
dis-je après l’avoir pris dans mes bras et tourné sa tête pour l’embrasser une fois encore, puis de les regarder s’agiter dans ma paume. Tiens regarde, ça c’est toi, ris-je parce qu’il y avait le lion qui allait embêter le cheval et qu’on était pas si loin de la réalité…

Je voulus rester comme ça, en me disant qu’ainsi ça allait moi aussi me faire oublier ce que j’avais de bien précieusement gardé dans mon sac… C’était le moment ou jamais pour faire l’échange parce que je savais que si ce n’était pas tout de suite, j’allais sans arrêt repousser, mais je me sentais un peu conne, parce que j’avais fait des jolis emballages et tout, mais c’était parce que je m’étais amusée à le faire, et j’avais pas envie que Chuck pense que c’était parce que j’avais pris ça au sérieux, alors que c’était surtout pour lui faire plaisir… Je rangeai les deux figurines dans le papier et en les rangeant dans mon sac, fouillai, pour prendre à la place la carte, et le paquet, un peu plus gros que celui de Chuck. Hmmmm je préférais quand c’était lui qui m’offrait des cadeaux et pas l’inverse…

Sans la moindre explication, je lui collais dans les mains avant de les lâcher comme si ça allait me brûler et sans vérifier non plus qu’il les tenait bien. En fait, je n’avais pas trop envie de voir qu’elle allait être sa réaction quand il allait lire la carte surtout, et je me félicitais mentalement de ne pas avoir écrit un truc perso qui venait de moi. Ce qu’il y avait dans la boîte, c’était un peu le même genre quand on y pensait, même si là aussi c’était subtil : j’avais fait envoyer par Ruth, d’où le colis plusieurs balles de baseball parce que je voulais qu’elles viennent des USA parce que j’avais eu une idée pas mal en lisant un bouquin de sortilèges, mais comme je l’avais jamais fait, il fallait que je fasse des essais avant. Bref, c’était donc une balle de baseball, mais un peu spéciale, parce que je l’avais ensorcelé pour qu’elle ne réagisse qu’au contact tactile que de certaines personnes, c’est-à-dire Chuck et moi, et lorsqu’on la touchait il y avait le célèbre logo des All Star, dont le hasard faisait qu’il y avait nos deux prénoms dessus – je m’en étais rendue compte un jour, pareil sans absolument y penser – et c’était là que j’avais un peu galéré, de devoir déjà l’inscrire dans le cuir, surtout que j’avais changé les couleurs pour qu’elles soient rouges et or, après avoir rajouté le -d qu’il manquait à Taylor. Mais en tout cas l’effet était assez stylé, je trouvais parce que j’y avais ajouté des effets métallisés et j’en étais contente. Il allait falloir que je lui explique tout ça – et que c’était pas la peine d’être grognon parce que je ne lui avais pas dit ce qu’était le colis quand il était arrivé – mais euh, chaque chose en son temps hein !

Pour faire diversion je m’élançai d’un coup sur la glace, sans craindre de tomber, et d’ailleurs très vite, je retrouvais mes repères. Chuck m’avait rejoint et j’avais déjà eu le temps de faire un tour d’échauffement en slalomant entre les gens sans la moindre difficulté.

- Tu pensais sincèrement que j’allais te montrer des trucs de filles ?! rigolai-je, avant de l’interpeller avec beaucoup plus de provocation : De toute façon, on sait que je te bas à la course quand tu veux, je croisais les bras sur la poitrine avec un grand sourire parce que je savais qu’il n’allait jamais dire non à un défi, et juste après on se mit en place au bout de la piste.

Je donnai le top départ à la va vite et démarrais comme un boulet de canon en faisant mon possible pour éviter les enfants dont les parents essayaient de leur apprendre à patiner, mais comme Chuck n’était pas loin, c’était pas trop le moment non plus pour le narguer – quand il se rapprocha trop, je fis exprès de me mettre devant lui, avant de déboiter au dernière moment, pour quitter la corde et revenir vers l’intérieur et gagner de l’avance. Comme je n’allais quand même pas le laisser gagner, j’allais employer les grands moyens et ne me gênais plus ensuite pour essayer de le pousser pendant qu’il faisait de même, sans qu’on arrive à se déstabiliser tout à fait jusqu’à ce que j’approche trop prêt ma lame de la sienne pour le faire trébucher, et comme on se disputait déjà avec nos mains pour essayer de se faire reculer et qu’on riait en même temps donc ça ne facilitait pas la tâche son patin finit vraiment par racler le sol et le faire chuter – j’allais crier victoire sauf qu’il me tira vers l’arrière en essayant de se rattraper ou alors de m’entraîner avec lui mais je penchais pour la seconde option, et une fois par terre, nous glissâmes un peu plus sur les fesses, emmêlés l’un à l’autre. Je n’en avais pas terminé avec lui cependant et lui collai mes mains pleines de glace sur le visage et dans son cou, en la récupérant sur mes vêtements, et l’empêchant de se redresser.

- Et ben voilà, qu’est-ce que je te disais, t’as perdu, le taquinai-je avec un petit supérieur, avant de passer mon pouce sur ses lèvres parce qu’il y avait un peu de neige dessus et de les réchauffer en les prenant dans les miennes. Et qu’est-ce que j’ai, moi, comme j’ai gagné ? Lui demandai-je ensuite, le visage tout près du sien.

On gênait tout le monde au milieu de la patinoire mais ça m’était complètement égal, parce que tout à coup le sol froid et gelé était comme le meilleur endroit du monde pour se faire des câlins. Pour preuve, j’écrivis Chuck et Tay dans la glace, avant de l’entourer d’un gros cœur, un peu comme prouver qu’on ne comptait plus jamais cacher que Chuck et Taylord, ça n’existait pas.
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MessageSujet: Re: I think that it's best if we both stay - Tay'   I think that it's best if we both stay - Tay' Icon_minitimeJeu 18 Avr - 14:45

- Ouais après j’ai une ballade sur le lac de prévu, dépêche-toi d’ailleurs si tu veux faire autre chose, parce que ton temps est bientôt écoulé, mais je crois que c’est toi que je préfère, et gnagnagna.

Je répondis par une vieille grimace - mon cul oui, personne d'autre l'attendait, et de toute façon il aurait été bien dans la merde, car je ne comptais pas la laisser à quelqu'un d'autre, donc il aurait fallu que ce mec règle ses comptes avec moi avant. Du coup, j'avais mis un bras autour des épaules de Taylord, pour affirmer mine de rien ma possession, pendant qu'on se baladait au milieu de la foule de la fête foraine.


- C'est ce qu'on verra, la menaçai-je tout de même avec un petit sourire.

En douce, je n'arrêtai pas de lui jeter des petits regards, même si j'en avais tous les droits, mais vu que c'était un peu compliqué ces derniers temps et que je ne voulais pas qu'elle croit que je la brusque, je préférais garder mes bonnes vieilles habitudes, à savoir celle de la mater bien tranquillement dans mon coin, au moment où elle s'y attendait le moins. Même si j'acceptais qu'on y aille à son rythme, ça ne m'empêchait pas de me... figurer la chose et je ne me retenais pas trop. Le problème, c'était que puisque mes souvenirs étaient assez peu nombreux à ce sujet, il y avait toujours un moment où je pensais aux petite aventures que Taylord avait eues à côté, et ça me mettait en rogne. Ouais : me dire que j'avais été assez débile pour la laisser m'échapper alors que j'avais été sa première expérience, ce qui était toujours gratifiant pour un mec, quelque part je ne m'en remettais pas trop et je m'en mordais un peu les doigts - mais en même temps je ne pouvais m'en prendre qu'à moi. Taylord avait eu raison de profiter des plaisirs de la vie, j'aurais été sacrément mal placé pour dire le contraire. Mais voilà : Taylord, c'était mon affaire, et je n'étais pas prêteur pour ce qui la concernait, il était temps que je le reconnaisse. Donc bon, les autres mecs qui avaient défilé dans son pieu, autant dire que je ne donnais pas cher de leur peau. Et si en plus, comme l'autre demeuré de Gael, au ranch, on me sous-entendait que ça c'était plus ou moins bien passé, je ressentais fortement l'envie de meurtre.

Mais en tout cas, il me semblait que je n'allais jamais me lasser de la regarder - même si je connaissais son visage, ses cheveux et son corps par cœur. Et quand je repensai à la manière dont je me foutais de la gueule de Chris, tout était un peu plus clair, je devais bien l'avouer... Il était avec Lucy depuis trois ans et ça m'arrivait de lui demander, parce que je ne comprenais pas, même si j'adorais Lucy là n'était pas le problème, comment il faisait pour ne pas s'ennuyer avec la même fille après tout ce temps. Avec Taylord, je commençais à entrevoir la réponse... Même si je doutais de moi sur ce plan-là : je n'avais pas particulièrement envie d'aller voir ailleurs, mais qu'est-ce qui se passerait, quand et si ça viendrait ? Je ne voyais pas trop comment y échapper, après les habitudes que j'avais prises. Tout d'un coup, la fidélité me paraissait un peu une montagne insurmontable.


- Ça c’est juste parce que tu m’as encore jamais vu faire du patin à glace, me provoqua-t-elle. Non mais, quelle blague !

- Tu crois que je vais me laisser faire par une petite fille comme toi ? répondis-je sur le même ton, en riant d'avance de la tronche qu'elle allait tirer, parce qu'elle adorait toujours quand je lui rappelais sa petite taille et sa corpulence toute fine.

On arriva vers la patinoire et je me fis un plaisir de lui lancer un regard faussement désolé quand elle me parlait de sa licorne, même si allez savoir pourquoi j'étais pourtant content de moi de lui avoir gagné cette fichue peluche, alors que normalement, quand Coop me faisait ce genre de plans foireux, je l'envoyais toujours paître. J'espérais d'ailleurs, à ce sujet, qu'il allait ps faire le mariole trop longtemps parce qu'on l'avait déjà bien fatigué dans les manèges, mais en même temps aujourd'hui était un peu un jour particulier et je n'avais pas envie de me prendre la tête - c'est bon quoi, il n'allait rien lui arriver, et de toute façon, on était à Pré-au-Lard, et pas à l'autre bout du monde loin de Poudlard et des adultes, j'avais confiance... Je voulais avoir confiance. Le truc, c'est que je commençais à en avoir ras le cul de devoir m'inquiéter, parce que c'était plus fort que moi et que ça me prenait toujours quand je m'y attendais le moins.

Et quand on s'embrassa, la même sensation que tout à l'heure revint : celle qui me faisait comprendre que de toute façon ça servait à rien d'aller se défoncer la cervelle et de boire jusqu'à plus soif pour tout oublier, parce qu'il me suffisait juste de mordre ses lèvres entre les miennes et je sentais les mêmes choses, ou bien d'une intensité équivalente au moins. Je me demandais ce que ça lui faisait, à elle. Je me demandais aussi si elle se doutait que malgré notre promesse j'avais re-fumé de temps en temps, mais ça c'était une autre histoire, et sûrement pas le moment de la ramener sur le tapis. Et puis elle pouvait parler : elle s'était remplumée, mais pas totalement, et en ce moment elle était toujours fatiguée et un peu trop pâle, alors il n'y avait pas que moi qui tirait un peu sur la corde, hein. Mais tout d'un coup j'avais l'impression que si on arrivait pas à s'accorder c'était aussi parce que c'était l'endroit, le lieu, qui nous enfermait dans le passé - ce que j'avais toujours détesté et refusé. Le passé, le futur, je m'en balançai bien, ce qui comptait c'était le jour présent, je ne voyais pas de toute façon comment j'aurais pu fonctionner autrement. Sauf qu'à Poudlard, avec Taylord, il y avait tellement des souvenirs à chaque tournant de couloirs, que je commençais à me dire que c'était ça qui nous tirait vers le bas... Et ça me faisait chier. Poudlard était quand même ma vraie maison, celle où j'avais réellement commencé à vivre ma vie parce qu'à Bristol il était plutôt question de survie plus qu'autre chose, et je me rappelais toujours Angie qui partageait ce point de vue-là avec moi, on en avait discuté un jour - en plus, elle avait quand même concrétisé les choses avec Hamish à Poudlard, donc c'était normal que le château représente tant pour elle. Mais du coup il y avait quelque chose qui clochait - mais quoi, putain ?! J'avais beau tourner le problème dans tous les sens : aucune solution. Aucune, je me trimbalais toujours mes vieilles casseroles et du coup forcément, ça m'entravait, ça me gênait, ça me faisait chier. Mais ce qui me faisait doublement chier, c'était que j'étais bien décidé à ce que les choses soient parfaites avec Taylord - si seulement j'avais su comment faire. Je prolongeai notre baiser quand elle faillit s'écarter et attrapai sa nuque autoritairement pour l'embrasser encore - j'avais besoin de sa force pour trouver les réponses.

Son visage rosit légèrement quand elle ouvrit mon paquet tout pourri, et vu qu'on avait l'air aussi gêné tous les deux, ça finit par me faire marrer parce que c'était comique, et je me détendis carrément.

- Elles sont trop géniales ! Elle m'embrassa en gage de remerciement. Je n'étais pas contre. Tiens regarde, ça c’est toi, le petit lion courait après le cheval pour lui sauter dessus, et je me mis à rire.

Après quoi - oui parce que je n'allais pas m'en tirer si facilement, il fallait pas croire - ce fut elle qui plongea dans son sac et balança avec à peu près autant de délicatesse qu'un éléphant deux paquets sur mes genoux, enfin, un paquet et une carte. Je lui lançai un regard surpris sans pouvoir m'empêcher de sourire, parce qu'apparemment la saint-valentin ne nous avait pas tant échappé que ça, mais je me retins de dire un truc du genre "tu caches bien ton jeu" parce que je sentais gros comme une maison qu'elle allait se vexer. Je commençai par regarder la carte, m'attardant sur les petits détails - rouge et or, très bon choix - et en souriant en lisant les paroles de chanson qu'elle avait écrites, parce c'était des chansons que je ne pouvais pas écouter sans penser à elle et qui me faisaient toujours sourire tellement elles semblaient avoir été écrites pour nous. Et puis je posai la carte sans rien dire, encore, pour ouvrir le paquet. Quand je pris la balle de baseball dans ma main - une vraie, ça se sentait, le cuir était épais, le poids était pile comme il fallait - quelque chose apparut par magie : un logo que je connaissais bien et qui réunissait nos deux prénoms, et j'éclatai de rire. C'était une cool idée, et je m'amusai à la lâcher et la reprendre plusieurs fois pour que le petit logo se grave dans le cuir, à chaque fois.

Evidemment, courageuse comme tout Taylord s'était déjà levée l'air de rien pour s'élancer sur la piste, et je laissai vite fait mes affaires et mes cadeaux avec ses affaires à elle pour la retrouver sur la piste,, où elle glissait déjà. Pas mal, pas mal. On allait pouvoir se défier, son niveau n'avait pas l'air trop mauvais...


- Tu pensais sincèrement que j’allais te montrer des trucs de filles ?! J'étais arrivé tout près d'elle et m'étais arrêté en freinant un coup sur la glace. De toute façon, on sait que je te bas à la course quand tu veux.

Non mais ! Je me marrai un bon coup avant de la choper par le bras et de lui bloquer ses patins avec le mien, en travers devant les siens, et en la coinçant dans mes bras.

- Non mais Reegan, tu rêves, tu veux vraiment te prendre une tôlée ? Enfin je te laisserais peut-être gagner pour te faire plaisir, qui sait... Je me penchai vers elle pour mordre la peau de son cou, remonter le long de sa tempe en l'embrassant, avant d'embrasser ses lèvres rapidement, histoire de juste réveiller quelques petites sensations chez elle - oui, c'était vache. Merci pour les cadeaux, alors c'est ça que tu trafiquais en douce? murmurai-je avec un petit sourire complice.

Mais on avait une course sur le feu, et je me mis à mon poste, attendant le top départ. A peine une seconde après on avait décollé comme des balles, et déjà autour de nous les exclamations fusaient parce qu'on bousculait un peu les gens ou qu'on les dérangeait mais alors là, rien à foutre. Je tentai de couper la route de Taylord et elle faisait pareil, on allait à toute vitesse sans vraiment faire gaffe, mais on s'en foutait carrément. Plusieurs fois je lui envoyais une grosse giclée de glace avec mes patins pour l'aveugler un peu, mais à chaque fois elle contrecarrait mes plans en essayant de me sauter dessus et en s'accrochant à moi, du coup je faisais pareil, et on riait comme des bossus - je voyais déjà la chute arriver, gros comme une maison, et ça ne loupa pas : je coinçai mon patin contre le sien et tombai en prenant bien soin de la tirer avec moi, et avec la vitesse, on roula dans la neige dans une belle gerbe de flocons blancs, tandis qu'on continuait à se débattre - je dus lui mordre à moitié la main pour qu'elle arrête de me recouvrir de glace, mais elle me coinçait en étant sur moi, et finalement j'arrivai à débloquer mon bras et je pris de la poudreuse sur la glace à côté de moi pour lui en mettre plein dans les cheveux, avant de réussir à me redresser à moitié.


- Et ben voilà, qu’est-ce que je te disais, t’as perdu. Et qu’est-ce que j’ai, moi, comme j’ai gagné ?

Je la laissai m'embrasser et dessiner dans la glace en suivant du regard sa main, nos prénoms, et je souris simplement en la regardant. Peut-être que toutes ces questions à la con ne servaient à rien et qu'il suffisait juste d'y croire, qu'est-ce que j'en savais ?

- Comme t'as triché, t'as rien gagné... Mais peut-être que je peux faire une exception, dis-je avec un faux air mystérieux.

Le fait qu'on soit en plein milieu de la glace et qu'on puisse gêner les autres patineurs me passa carrément au-dessus de la tête, et j'attirai Taylord vers moi, comme elle était assise à cheval, ramenant sa cuisse vers moi. J'enfouis mon visage dans ses cheveux puis dans son cou et cherchai ensuite ses lèvres que j'emprisonnai avec force - malgré moi ma main alla, bien à l'abri des regards indiscrets sous nos épaisseurs, s'immiscer sous ses vêtements et attrapa sa taille, puis se glissa contre la peau de son dos et de son ventre. Il faisait tout chaud, contre elle, et mes doigts pressèrent un peu plus fort son corps comme si il voulait s'y incruster. Le sang me tambourinait dans la tête et je l'embrassai de plus belle, mon autre main crispée dans sa nuque - j'avais envie d'elle et heureusement que nous étions en public sinon je ne voyais pas trop comment j'aurais pu faire pour me retenir. Je me demandais justement comment le feu que je ressentais n'avait pas fait fondre toute la glace autour de nous, mais bon. Quand je me rendis compte que mes baisers et mes caresses étaient de plus en plus fébriles et que c'était pas trop le moment d'aller si loin, j'arrêtai brusquement, le souffle un peu court - d'ailleurs nos souffles se rejoignaient en faisant de la buée dans l'air frais.


- Tay, tu viendras avec moi à Bristol pendant les vacances de Pâques ? demandai-je de but en blanc, m'accrochant à son regard profond et brûlant. Ben, fallait bien que je lâche le morceau à un moment ou à un autre de toute façon.

Voilà voilà, maintenant je ne savais plus trop comment réagir alors je nous remis debout, me redressant et la soulevant facilement pour qu'elle soit de nouveau sur ses patins. Et puis, comme c'était un truc que je faisais souvent avec Coop, enfin quand il était plus petit, je pris la main de Taylord pour qu'on patine à nouveau et qu'on prenne un peu de vitesse, et là je la fis passer devant moi, la pris par la taille et calai la lame de ses patins sur les miens ce qui faisait que je la serrai tout contre moi et qu'elle reposait sur mes pieds.


- Tu vois que c'est moi le plus fort, lui murmurai-je à l'oreille et pour la provoquer, tout en slalomant entre les gens et en patinant un peu pour garder ma vitesse.

Mes mains étaient plaquées contre elle pour bien la maintenir et je sentais sa chaleur se propager à moi, de partout. MOn coeur battait plus fort et ce n'était pas seulement parce qu'on faisait de l’exercice, mais aussi parce que la proximité avec Taylord me faisait toujours ça, et surtout... Surtout je m'imaginais avec elle, chez nous à Bristol, et notre maison pourrie, notre vie pourrie, et j'appréhendai un peu : est-ce qu'elle n'allait pas me regarder différemment après ça ?
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MessageSujet: Re: I think that it's best if we both stay - Tay'   I think that it's best if we both stay - Tay' Icon_minitimeJeu 25 Avr - 15:04

Il y avait mon orgueil qui m’interdisait d’être à l’aise avec ce genre de gestes, de partager des trucs qui étaient trop… Moi, alors je préférais aller prendre de l’avance sur la glace pour après, que de voir qu’elle allait être la réaction de Chuck lorsqu’il allait découvrir ce qu’il y avait sous le papier cadeau. Même si bon, évidemment, il y avait des fois ou je tournais mine de rien la tête sur le côté, mais à la limite, de loin, c’était pas pareil, c’était pas embarrassant parce que dans ces moments-là, moi qui avait toujours beaucoup de répartie, je ne trouvais plus rien à dire, et il suffisait très souvent d’une parole de travers pour que je me braque, parce qu’en fait, ça me gênait encore plus. Donc lorsque Chuck me rejoint, j’en avais terminé avec ces babioles – on pouvait passer à autre chose, comme mes compétences en patins, tiens, au moins pour ça, ça ne me dérangeait pas de frimer !

Je fis exprès de tirer une tête de tu ne m’impressionnes pas du tout lorsqu’il se positionna exprès devant moi pour me stopper dans mon élan. Parfois je me demandais s’il se rendait compte ou pas de toutes les libertés que je lui laissais prendre, quand c’était loin d’être le cas d’avant, et je me contentais d’un sourire pas du tout impressionné, parce que c’est vrai que si on revenait longtemps, longtemps en arrière… Il y avait de quoi disserter dessus pendant un moment, et si maintenant j’avais du mal à me rappeler comment ça se faisait que je le trouvais aussi insupportable – enfin à part quand il m’énervait – c’est vrai que sur le moment je me souvenais très bien comment il me courait sur le haricot.


- Non mais Reegan, tu rêves, tu veux vraiment te prendre une tôlée ? Enfin je te laisserais peut-être gagner pour te faire plaisir, qui sait...


- Tu parles,
le narguai-je aussitôt, pas du tout impressionnée – je savais ce que je faisais sur mes patins et c’était pas parce qu’il avait de plus grandes foulées que ça lui laissais plus de chances ! Cherche pas des excuses parce que t’as juste peur de perdre.. !

J’essayai de tourner la tête pour lui empêcher d’atteindre son but, avant de lui céder quand même, parce que moi aussi, j’avais bien envie d’un bisou ou deux…

- Et la corruption, ça marche pas non plus, tu devrais pas perdre ton temps comme ça parce que j’ai déjà une longueur d’avance…

Comme on se jaugeait, on tournait à moitié au milieu de la patinoire dont la glace glissait malgré tout sous nos patins.


- Merci pour les cadeaux, alors c'est ça que tu trafiquais en douce?

J’eus un haussement d’épaule et regardais au loin en face de la sienne, avant de revenir vers lui et d’appuyer mon index sur son nez, comme on le fait pour embêter un gosse qui attend une réponse, et qu’on tarde à la lui donner.

- La curiosité, ça t’a jamais vraiment trop réussi…
parce qu’il suffisait très souvent qu’il insiste pour que je me replis dans mes tranchées, du coup il insistait encore plus, et j’allais encore plus loin pour ne pas être rattrapée.

Et c’était le meilleur moyen pour le prendre ensuite par surprise, et je ne comptais pas lâcher la course, quitte à bousculer les autres patineurs et les faire tomber, mais de toute façon,, vu à la vitesse à laquelle on s’était engagé, ils nous avaient repéré et faisait bien attention à rester le plus à l’écart possible – il y en avait pas pour se plaindre, mais nous étions déjà bien trop loin pour entendre ce qu’ils disaient.

Comme il était clair que c’était moi qui avait remporté la course, même si pour la conclure on s’était affalés par terre, il était bien évident que je méritais un petit quelque chose en plus – même si pour le repousser parce que Chuck faisait ses attaques en même temps que les miennes, je posai mes mains toutes froides sur son visage et dans son cou, pour qu’il garde ses distances, même si je ne cherchais pas vraiment à m’éloigner non plus…


- Comme t'as triché, t'as rien gagné... Mais peut-être que je peux faire une exception.


Je voulus poursuivre dans les taquineries, mais l’éclair de lumière qui traversa ses yeux à cet instant, tandis que je le croisai avec les miens me dit tout oublier en une seconde – nos chamailleries et tout ce qui allait avec, et pourtant, j’étais habituée à ce que ses baisers provoquaient, ce truc indéfinissable qui partait du fond de l’estomac comme un tremblement de terre, pour remonter comme une fusée dans les poumons, les faisant frémir eux aussi, jusqu’au creux de la gorge et enfin du bout des lèvres, ce sentiment incontrôlable parce que c’était le corps qui réagissait et qu’il était dans ces cas-là, bien plus puissant que le cerveau. Je me raccrochais par réflexe à ses bras lorsque je sentis ses mains là où elles n’auraient pas dû être, parce que depuis la dernière fois, mon avis n’avait pas changé, mais je vis bien vite que je n’arrivais pas à m’y opposer et desserrai les doigts pour les faire remonter d’abord derrière la nuque sans la tenir, mais très rapidement les refermer dessus pour nous garder tous les eux liés. En général lorsque c’était comme ça, je planais complètement et il n’y avait que lorsque nous y mettions fin que je revenais les pieds sur terre, mais je l’avais quand même remarqué avec le recul, et je pensais que c’était aussi le cas pour Chuck : de plus en plus, je le laissais entrer et prendre des voies, et faire des actions que je lui avais toujours refusé et n’y résistais plus, et même si c’était vrai que parfois, j’aurais aimé qu’il soit plus conciliant, je savais qu’il en allait de même pour lui – progressivement, il prenait possession de moi, et moi de lui, et on s’autorisait des choses, qu’on autorisait surtout à l’autre, et nous ne formions alors qu’une unité. Quoi qu’il arrive, il était en moi à présent, il était moi, parce qu’on partageait bien trop de choses pour être dissociés l’un de l’autre.

Je clignais plusieurs fois des yeux lorsqu’il rompit notre étreinte, et j’en avais presque oublié où est-ce qu’on se trouvait, avant de faire la mise au point sur son visage, et de l’encercler de mes paumes – mais j’étais encore un peu engourdie, comme si j’avais skié toute la journée et qu’on se trouvait dans un gros canapé bien confortable, devant un feu de bois, grondant dans la cheminée.


- Tay, tu viendras avec moi à Bristol pendant les vacances de Pâques ?


Je ne m’en apercevais bien souvent qu’après coup, mais avec le temps et l’expérience, j’avais appris les clés pour démasquer ses expressions et ce qu’elles signifiaient, sans même plus réfléchir et me poser la question : son sourire franc, mais la barrière qu’il logeait dans ses yeux pour empêcher tout passage plus rien qui voulait montrer qu’il contrôlait tout ce qu’il voulait bien laisser filtrer ou alors ce qu’il gardait bien enfouie sous les autres couches, son amoncèlement de blagues et de paroles qui allait avec et lui permettait de choisir là aussi ce qu’il voulait dire, mais surtout tout ce qu’il ne voulait pas. Son incompréhension qu’il contenait dans sa colère qui elle avait beaucoup moins de colère, pour ne pas se départir de sa contenance, mais qui le faisait douter quand même, entretenant les flammes – qui différait de quand il s’emportait, parce que ses expressions étaient plus visibles parce qu’il n’avait rien à cacher. Mais aussi ces moments plus spéciaux, et également plus rares que je connaissais lorsqu’il riait parce qu’il avait envie de rire, et non pas pour se montrer ou affirmer sa supériorité, ou sa douceur, quand on était tous les deux uniquement, parce qu’il n’y avait plus de public pour nous voir jouer. Son impulsivité, mêlée à la mienne, même si toutes les deux n’étaient pas tout à fait pareilles et prenaient des formes différentes, et c’était aussi pour ça qu’elles se répondaient aussi bien. Ou son ton, dans la retenue, comme il l’avait là, parce qu’il parlait de quelque chose d’important pour lui, mais qui pouvait lui laissé une position de repli – au cas où.

- Ben j’espère que tu t’avais pas prévu de me laisser seule à Poudlard surtout
! m’exclamai-je pour détendre l’atmosphère – on parlait si peu de ces choses-là, que j’avais sentie des ondes plus vives tournoyer autour de nous, d’autant que je ne m’étais pas attendue à une proposition comme celle-ci, même si quelque part, je l’avais toujours un peu attendue. Je me retenais contre lui, avant de m’appuyer sur mes patins, une fois relevée. Mais c'est comme tu veux... ajoutai-je plus sérieusement, parce que même si parfois j'insistais, je voulais pas qu'il se sente forcé non plus.

Parce que oui, je le voulais, et pas qu’un peu – combien de fois est-ce que je n’avais pas essayé d’imaginer à quoi ressemblait Bristol et surtout ce que Chuck y faisait, et je le plaçais dans des contextes, tout en me disant que j’en avais une vision complètement faussée. Alors évidemment, j’avais envie d’en savoir plus… Mais sans savoir par où commencer.

En attendant, ma main dans la sienne était comme une évidence, et je me laissais docilement faire sans broncher – mon corps dans son dos me réchauffait et je n’avais même pas l’impression qu’on avançait sur la glace, parce que les sens de tout mon corps s’étaient mis en standby, parce que je me sentais bien.


- Tu vois que c'est moi le plus fort.


Je savais qu’il le faisait exprès, mais ne répondis rien, pendant qu’il prenait les commandes et que je fermais les yeux quelques secondes afin de sentir l’air qui venait se plaquer contre mon visage, pendant que mes muscles se détendaient – un peu trop, car si j’avais eu un regain d’énergie tout à l’heure, comme on était plus calmes, les effets se faisaient sentir, comme quand c’était plus fort que moi et que je m’endormais en cours ou pendant qu’on travaillait, ce qui arrivait de plus en plus souvent ces derniers temps, parce qu’il y avait une force irrésistible qui demandait à mes yeux de se fermer. Et quand c’était comme ça, je me sentais toute molle et surtout je n’aimais pas ça, parce que je détestais rester sans force et sans rien faire, comme si j’étais constamment en manque d’énergie, et qu’au lieu que la batterie se recharge avec le repos, c’était le contraire et elle se vidait encore plus. Mais bon. Ça n’allait pas m’arrêter aussi facilement, et après plusieurs tours, je m’écartais légèrement, tout en gardant nos deux mains ensemble pour patiner à ses côtés.

- La balle, lâchai-je soudain, en désignant là où on avait laissés nos affaires, sans aucune autre forme d’introduction, normalement elle réagit juste avec toi et moi. Comme ça n’importe qui d’autre pouvait la prendre, elle demeurait une simple balle de baseball, j’ai jeté un sort dessus. Parce que je voulais quelque chose qui nous réunissait tous les deux, et uniquement tous les deux.

En plus du reste, je commençais à avoir un peu froid, mais sans avoir aucune envie de partir – on venait d’arriver sur la patinoire, et même si on avait enchaîné pas mal de tours, je ne me voyais pas rentrer à Poudlard maintenant ! Refusant de laisser les crampes dû à la fatigue prendre le dessus, je repris de la vitesse, avant de lâcher Chuck, changer de direction, prendre un peu d’élan pour me réveiller, avant de revenir dans son dos un peu vite et d’être amortie par ses vêtements puis de l’attraper par la taille, même si de plus en plus, j’avais du mal à oublier les sensations qui me tiraient à chacun de mes mouvements. Je ne dis rien, parce que je savais que ce n’était pas très grave, et puis je n’allais pas me plaindre pour si peu, j’étais sûre que ça allait passer, que c’était parce que je me concentrais trop dessus et qu’une fois que j’allais plus y penser et arrêter de faire une fixette, ça allait aller mieux.

Je fis le tour pour lui refaire face, en préparant mon sourire, puis tendis les deux mains, pour que Chuck les prenne dans les siennes.

- Viens, j’ai envie qu’on essaye un truc
, ça sentais l’expérimentation à plein nez, mais en même temps, je n’avais pas peur de tomber et de me blesser.

Je nous fis avancer tous les deux pour aller de plus en plus vite, avant de me remettre dans la même position que juste avant, c’est-à-dire face à face et main dans ma main, avant de tourner, tourner, tourner, et comme on avant accéléré, maintenant on faisait du sur place et ça allait de plus en plus vite, si bien qu’à la fin, je dû me raccrocher aux épaules de Chuck parce que j’avais fait un faux mouvement avec un patin et que je manquais de tomber de justesse, et j’éclatais de rire, parce que la sensation retournait l’estomac, en même temps qu’elle le rendait plus léger et le gonflait de cet allégresse, comme si il n’y avait rien, là, tout de suite, puis pouvait nous atteindre.
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Chuck Carlton


Chuck Carlton
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MessageSujet: Re: I think that it's best if we both stay - Tay'   I think that it's best if we both stay - Tay' Icon_minitimeJeu 2 Mai - 2:02

A mon avis la solution était quelque part par là, quand on osait un peu arrêter de faire genre - enfin, moi surtout - et qu'on pouvait parler un peu plus... sérieusement, mais le gros du problème, c'était que : c'était bien joli dans l'idée, mais dans les faits... Grosse blague. Je n'avais absolument rien contre le fait d'écouter Taylord, de la soutenir, d'entendre des choses qu'elle ne m'aurait pas dites avant parce qu'on ne se les autorisait pas. Au contraire, je le voulais. Mais ça s'arrêtait là - et je savais que c'était illogique, mais je ne pouvais pas faire autrement. Je n'y arrivais pas. Je ne pouvais pas lui donner la même chose que ce que je lui demandais, je lui avais déjà avoué mes sentiments et c'était déjà énorme - le reste, je ne pouvais tout simplement pas. C'était con et je le savais très bien, en plus c'était quand même pas mon genre de reculer devant l'effort, je fonçais plutôt dans le tas, mais dès qu'il s'agissait de Taylord évidemment, c'était tout autre chose. Je me demandais ce qu'elle pensait de tout ça, parce qu'elle le sentait, et je le savais. Elle essayait souvent de m'ouvrir à elle un peu plus, de prendre des chemins où j'avais toujours freiné des quatre fers - de circonstance - sans non plus manquer de subtilité, mais quand même. Je me doutais bien que c'était pas facile à sa place non plus, qu'elle se posait des questions, sûrement qu'elle se comparait aux autres filles ou je sais pas quoi. Mais c'était rien de tout ça, c'était juste qu'elle me demandait l'impossible, et que je ne voyais juste pas comment rendre possible ce qui ne l'était pas. Ben oui, en un sens, ce n'était pas con. J'imagine que ça s'expliquait d'une manière ou d'une autre, mais puisque la psychologie et toutes ces conneries c'était loin d'être mon truc, je ne me posais pas ce genre de questions. Je faisais comme je pouvais et tant bien que mal et jusqu'ici ça avait - plus ou moins - bien marché, alors pourquoi changer ? En fait c'était aussi pour ça que j'avais merdé avec Taylord - c'est que j'avais bien capté qu'il me faudrait un jour en venir là, forcément. Et que ça allait coincer.

Enfin, je n'étais pas non plus en train de revenir sur mes pas. Pas questions. Déjà, parce que je savais que je ne le pourrais pas : je l'avais dans la peau, c'était aussi simple que ça. Ensuite, parce que je ne le voulais pas : je ne voulais pas être encore une fois la cause de son malheur, et je ne voulais pas revenir sur ma parole, que j'étais bien décidé à tenir. je n'étais pas allé jusque dans les profondeurs reculées du Texas pour voir un foutu concours de poneys et rien de plus hein, merde. J'y étais allé pour elle, mais maintenant, ça ne voulait pas dire non plus que tout allait comme sur des roulettes. Le problème c'est que d'accord, je faisais des concessions et tout le bordel, mais j'avais l'impression qu'il n'y avait que quand on s'embrassait et qu'on se faisait des câlins - et même un peu trop - comme là que plus rien ne comptait, que toutes ces questions n'existaient plus. Sauf qu'elle avait bien spécifié qu'elle ne voulait pas aller plus loin. Du coup, j'étais un peu perdu. Mais bon, je l'étais déjà à la base, alors un peu plus ou un peu moins... Ce n'était pas la patinoire qui allait déroger à la règle, vu qu'on était en train de s'embrasser bien comme il le fallait en plein milieu, récoltant même des soupirs un peu agacés de deux femmes qui passèrent un peu plus loin. Du genre c'est pas trop l'endroit et gnagnagna - on s'en foutait. Quand on arrêta de s'embrasser pour reprendre notre souffle, mon regard s'accrocha un peu aux lèvres de Taylord que je venais de quitter, à leur dessin que je connaissais bien, parce que je voulais encore les embrasser, puis ses mains sur mon visage m'obligèrent à la regarder dans les yeux. Elle voulait la même chose que moi et je le lisais dans son regard qui brillait presque trop, comme si elle avait de la fièvre - encore plus avec le rouge qui lui montait aux joues. Mais pourtant il y avait un voile quand même, devant ses yeux, qui me rappelait comme un petit panneau lumineux : eh bien non, tu oublies, pour l'instant. Ça m'embêtait. Ça m'embêtait parce que j'avais l'impression que la solution était quelque part par là, et que ça ne servait à rien que Taylord se morfonde dans son coin en s'imaginant moche ou trop maigre ou d'autres conneries du genre.


- Ben j’espère que tu t’avais pas prévu de me laisser seule à Poudlard surtout! Ha ha ha, elle le sentait comme moi que c'était un sujet délicat et qu'on était pas les gens les plus à l'aise du monde en cet instant. Je fis genre de sourire comme si tout allait bien, mais j'avais la très nette impression que je pouvais toujours essayer, elle ne tomberait pas dans le panneau. Mais c'est comme tu veux...

- Puisque je te le propose, ma petite, répondis-je en souriant malgré tout. Je suis sûr que tu meurs d'envie de découvrir la vie passionnante de Bristol, conclus-je en essayant de pas être trop amer, mais je crois que ça c'était bien vu quand même.

Je ne voulais même pas imaginer sa réaction quand elle verrait l'ampleur du désastre - la connerie de ma mère et l'inutilité de mon père. Il allait falloir répondre à ses questions, même si elles étaient silencieuses, et je ne voulais pas : tout ce qui se rattachait à mes parents n'existait tellement plus dans ma tête, que ça me faisait chier. Cette nana aux cheveux peroxydés qui ne faisait rien d'autre que de gueuler, de téléphoner à ses pouffiasses de copines et de regarder le télé, je ne voyais pas en quoi elle était liée à moi, et l'autre planqué dans son garage à boire du whisky comme il respirait, bonjour le cadeau. J'avais honte et même si je savais que Taylord ne me jugerait pas... J'avais honte tout court de n'avoir rien de mieux à lui proposer, et que finalement, ben si je fermais ma gueule et que je faisais le malin plus qu'autre chose, c'était bien parce qu'au fond, il n'y avait rien de bien intéressant, ou de bien glorieux, à montrer. Enfin bref. Pour l'instant on se remettait à patiner, voilà, à Poudlard c'était autre chose, c'était plus facile à cacher, pas la peine de se prendre la tête. Ça viendrait suffisamment tôt.


- La balle, normalement elle réagit juste avec toi et moi. Hmm ? Ah oui, mon cadeau. J’ai jeté un sort dessus.

Je souris parce que ça me paraissait quand même dingue, quand on y pensait, que Taylord se soit acharné en secret, et en faisant de la magie en plus, pour un cadeau à mon intention, si on réfléchissait à comment notre relation avait évoluée... Sans rien dire je serrai un peu plus sa main. En fait, je ne savais pas trop quoi dire. Personne ne m'avait fait ce genre de cadeau, personne ne s'était autant investi pour moi de cette manière-là et euh... dans cette optique-là, et du coup, ben je ne savais pas comment le prendre. Je ne savais pas comment réagir, et contrairement à l'habitude, je ne fis pas une petite blague ou une jolie réplique bien sentie, mais je ne dis rien.

Taylord avança un peu plus loin et un peu plus vite, fit un tour et revint derrière moi, et je fis exprès d'accélérer un peu l'allure pour que, une fois qu'elle se soit accrochée à moi et que j'ai posé mes mains sur les siennes, ma vitesse l'emporte un peu plus loin. Par contre, ça me dérangeait qu'elle soit derrière, car tout d'un coup j'avais cru voir une expression bizarre sur son visage, et je ne voulais pas qu'elle se cache - qu'elle la cache. J'avais vu juste : quand elle revint devant moi pour m'attraper la main, je voyais gros comme une maison que son sourire n'était pas le même que d'habitude. Non mais. Parfois j'avais l'impression que quand elle me regardait elle lisait très clairement en moi ce que je ne voulais absolument pas dire - elle croyait que c'était que dans un sens ou quoi ? Moi aussi je la connaissais pour savoir suffisamment de choses... Je savais bien ce que ça voulait dire quand elle regardait un peu vers le ciel, quand elle baissait les paupières, quand elle haussait un peu les épaules, quand elle avait ce petit signe de la tête si particulier. Alors, qu'elle ne me fasse pas croire n'importe quoi.


- Viens, j’ai envie qu’on essaye un truc, dit-elle.

- Hmmmm, grognai-je dubitativement, parce que bon voilà.

Le pire c'est que j'avais conscience que je lui reprochais ce que moi je faisais, mais ça, c'était une autre histoire. Je haussai les épaules, tout en me disant très nettement que Coop aurait adoré me faire la leçon comme quoi ce que je faisais n'avait pas de sens. Il m'agaçait à vouloir du "sens" derrière tout, parce que moi du sens à tout ça je n'en avais jamais trouvé, donc si il avait la réponse, vraiment, il fallait qu'il me fasse signe. Mais bon.

Bonne idée - ça aussi je le faisais avec Coop quand on était petits - et je savais pas mal faire, du coup je me penchais un peu en arrière pour contrebalancer le poids - même si avec Taylord il n'y avait pas grand chose à contrebalancer - et on se mit à tourner sur nous-mêmes à toute vitesse, et plus ça allait plus on se marrait, et plus on se cassait à moitié la gueule aussi, et ça finit quand je plantai mon patin dans la glace et que Taylord se rattrapa à mes épaules et que je l'entourai de mes bras, et on glissa un peu plus loin, emportés par la vitesse de nos bêtises.

Je me cognai doucement le dos contre la barrière de la patinoire, elle arrêta de notre glissade, et comme j'avais toujours mes bras autour de Taylord et que c'était une habitude de la soulever et de la serrer contre moi, je la pris et l'assis sur la barrière, m'appuyant ensuite contre elle, collant mon front contre le sien puisque pour une fois, on était à la même hauteur. J'avais le cœur qui battait un peu plus fort que d'habitude après nos pirouettes - sur la glace, hélas - et je reprenais tranquillement mon souffle, les lèvres entrouvertes, toutes proches des siennes. Est-ce qu'elle ressentait simplement tout ce que je ressentais pour elle ? Je me rappelais bien que Chris disait toujours qu'avec Lucy il avait toujours fait attention à lui dire ce qu'il ressentait pour elle, tout ça tout ça. Et que ça marchait bien tous les deux, justement pour ça. Oui mais, il était bien mignon - devant le fait accompli, c'était quand même pas si facile. Je glissai un bras autour de la taille de Taylord, toute fine, et un peu tremblante. Je faillis plonger mon visage dans son cou comme j'en avais envie, pour l'embrasser et laisser aller mes émotions s'exprimer physiquement - ça, je savais faire - mais je me retins, justement à cause de cette barrière qu'elle n'avait pas encore levée. Au lieu de ça, je me redressai un peu et posai ma main sur sa joue, l'englobant de ma paume, cherchant son regard. Il était un peu plus brillant, fiévreux que d'habitude, ses joues rouges se détachaient trop sur sa peau plus blanche aussi, légèrement, que normalement. Rien de trop inquiétant, mais bon.

- T'es sûre que ça va ? T'as l'air fatiguée, demandai-je, avant de me dire : question stupide mon ami, Taylord est tout à fait le genre de gamine à répondre "oh mais ça va viens on continue à jouer" alors qu'elle n'en peut plus, question d'honneur et de dépassement de soi. Du coup, je la soulevai de nouveau et, un bras autour de ses épaules, je nous fis glisser vers la sortie, c'était sans appel. Qu'est-ce qu'elle croyait, j'avais l'habitude, avec Coop... Viens, on y va, on rentre, dis-je avec un sourire, en mode on a bien profité donc pas de chichis.

Après qu'on ait enlevé nos patins et repris nos affaires, je restai assis et lui pris la main, avant de me tourner vers elle pour l'embrasser. La respiration un peu plus courte, je la regardai dans les yeux : il y avait toujours cet instant bizarre où je ne comprenais pas trop ce qui se passait réellement. C'était ça que je voulais lui dire quand je lui avais expliqué que je l'aimais trop - elle était trop et partout et en moi, et je ne pouvais plus respirer sans elle, mais d'un autre côté, je savais que ce n'était pas parfait... J'avais peur de me planter, mais au moins, j'étais certain d'une chose : j'avais confiance en elle, peut-être bien que plus que j'avais confiance en moi.
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Taylord Reegan


Taylord Reegan
Élève de 7ème année



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MessageSujet: Re: I think that it's best if we both stay - Tay'   I think that it's best if we both stay - Tay' Icon_minitimeVen 3 Mai - 18:52

Spoiler:


Bien sûr qu’une relation ça n’incluait pas que quelques bisous – plus ou moins prononcés – de faire des choses ensemble, de dormir ensemble ect… Il y avait tout le reste qui allait derrière ces petits détails qui faisaient qu’on connaissait plus ou moins bien une personne. C’est vrai que je pouvais avancer sans me tromper que c’était moi ici qui connaissait le mieux Chuck : d’accord, il m’avait trompé en racontant des conneries par le passé, mais finalement j’avais eu raison non, en pensant au tout début que c’était n’importe quoi et qu’il l’avait fait exprès pour bah… pour tout faire capoter, seulement aujourd’hui, tout était différent et je ne m’inquiétais pas en pensant que c’était aussi ce qu’il voulait. Alors pourquoi ? Pourquoi j’avais l’impression, que peut être on avait avancés, parce qu’on en était plus au point où on se planquait derrière chaque statut pour avoir nos moments à tous les deux – bon on le faisait encore, mais c’était plus pareil maintenant – mais qu’à chaque fois il y avait une montagne encore plus haute que la précédente à escalader ? Surtout que j’étais bien placée pour me mettre à la place de Chuck et savoir combien c’était difficile d’aller plus loin, dans tout ce qui était… émotionnel, et même si on avait fait des grands efforts depuis… plus ça allait plus je voyais bien qu’en fait, c’était plus que j’attendais, même si je ne lui avais pas dit, il était assez futé pour l’avoir remarqué, j’en étais sûre. Et aussi que ça ne pourrait pas durer comme ça éternellement parce qu’il y allait forcément y avoir un jour où j’allais en avoir assez, ça aussi je le savais, et en fait, je ne voulais pas que ce jour arrive trop vite…

Surtout que, déjà, ça se bousculait – j’étais impatiente de pouvoir juger de mes propres yeux, mais c’était tellement compliqué de se projeter, parce que je n’avais aucune base sur laquelle m’appuyer que Chuck aurait pu me donner au préalable, et quand c’était comme ça, je voyais à quel point, okay, j’étais la plus informée, mais toutes ces choses que j’ignorais, pas par mauvaise volonté, mais parce qu’il ne jugeait pas bon d’en parler… Parfois, je tentais de revenir en arrière, à l’époque où on était encore que des gosses et… est-ce que j’avais loupé le coche, l’occasion de percer certains mystères, du moins plus que maintenant, est-ce qu’à ce moment-là il aurait craqué plus facilement en voyant qu’il y avait un retour de ma part, et non pas comme je l’avais fait en me fermant, et en espérant que comme ça il arrêterait de me courir après…

Ou ben ça avait pas marché, c’était qu’il était résistant, qu’est-ce que j’y pouvais !


- Puisque je te le propose, ma petite.

Je reculais légèrement pour que Chuck puisse voir que je fronçais les sourcils de mécontentement – je détestais quand il m’appelait comme ça, c’était un surnom trop naze et en plus il l’employait avec tout le monde, et moi on ne me rabaissait pas à l’était de « tout le monde » nan mais oh !

- Je suis sûr que tu meurs d'envie de découvrir la vie passionnante de Bristol.


Je lui fis un rapide baiser sur les lèvres avant qu’on ne se lance de nouveau sur la glace.

- Qu’est-ce que tu crois,
dis-je en murmurant, sûrement plus sérieusement que je ne l’aurais dû, mais pas question que ce qu’il pense que ce qui était important pour lui, ne l’était pas pour moi. Enfin, important je ne savais pas trop, mais il y avait un truc, bon ou mauvais, ça j’en étais certaine, donc quoi que Chuck en dise, c’était important, je n’avais pas de doutes là-dessus.

On reprit nos glissades là où on les avait arrêté et je me dis que si j’ignorais mes symptômes, c’était le meilleur moyen pour qu’ils ne disparaissent, et que c’était juste parce qu’on s’était posé quelques minutes que j’avais eu ces désagréables impressions, mais j’étais sûre qu’elles allaient finir par s’en aller. C’était parce qu’il faisait encore un peu frais mine de rien, donc tout de suite on pensait couver quelque chose, mais en fait non, c’était juste qu’inconsciemment on mettait ça sur le compte des maladies de l’hiver. Et puis alors merci, c’était pas ça qui allait m’arrêter pour si peu, alors parler, penser à autre chose, c’était la meilleure des solutions. Surtout que, pour une fois que la fête foraine était là je voulais en profiter, ce n’était pas cinq minutes de plus, cinq minutes de moins à la patinoire qui allait aggraver quoi que ce soit.

Sauf qu’au lieu de me faire rire comme je le pensais, quand on se mit à tourner sur nous même sur la glace, je compris tout de suite que ça n’allait pas aller mieux en s’arrangeant, et même si dans d’autres circonstances, j’aurais trouvé ça très drôle, je ne me rendis même pas compte du côté amusant de la situation me raccrochant à la place aux épaules de Chuck comme si j’allais tomber par terre si je ne me tenais pas à quoi que ce soit. Je me laissai hisser sur la barrière sans rien dire, ne cherchant pas non plus à faire bonne figure, parce que même ça, j’en avais perdu l’envie ou disons que là, dans l’instant, c’était un effort trop dur à accomplir…


- T'es sûre que ça va ? T'as l'air fatiguée.


Je m’entendis silencieusement lui répondre que non je n’étais pas fatiguée mais ma tête qui retomba doucement sur son épaule parce que mon front n’était plus retenu par le sien comme c’était le cas une ou deux secondes auparavant prouva le contraire. Je fermai les yeux en me disant qu’en les rouvrant, tout serait différent, mais même moi, je voyais bien que je n’arrivais plus à ignorer mes tremblements et ma bouche toute pâteuse. Je ne répliquai rien malgré mon cerveau qui cherchait encore à lutter contre les courbatures de mes os, les rendant de plus en plus lourd, j’avais l’impression.

- Viens, on y va, on rentre.

Pour toute réaction, j’eus une profonde expiration, comme si par ce biais, j’avais voulu en faire sortir tous les maux, mais bien sûr cet acte resta vain. Je me fis porter par son poids comme on était l’un contre l’autre jusqu’à la sortie sans forcer, car c’était comme si j’avais fait du sport toute la semaine et que mon corps était en train de me dire stop et qu’il fallait arrêter. C’est vrai qu’on avait fait plein de choses aujourd’hui, mais quand même, à la maison, j’étais à cheval toute la journée tous les jours de la semaine et j’étais habitué, donc ce qu’on avait fait là, ça ne me semblait quand même pas si éreintant que ça…

M’asseoir sur le banc fut presque comme un soulagement et immédiatement, je pensais que comme on était resté sur la glace pendant un moment, ça ne pouvait être qu’à cause de ça, parce que je ne portais pas des patins tous les jours et que c’était lourd, qu’il y faisait forcément plus froid que n’importe où que la fête foraine… je ne faisais pas dans la petite nature pourtant, mais là, je n’arrêtais pas de chercher des raisons aussi bêtes et futiles soient-elles, avec la grande volonté de men convaincre. C’était la faute de la patinoire, c’est tout. Notre bisou qui s’en suivit juste ensuite me redonna un peu de chaleur – mais malheureusement, elle s’envola aussitôt que nous nous soyons relevés et je constatais même, même si je fis comme si de rien était que je l’avais fait un peu trop vite parce que la tête me tourna pendant une ou deux secondes tout au plus. Je souris, mais mes lèvres étirées s’évaporèrent aussitôt qu’on se mit en marche, et je cherchai tout de suite la main de Chuck pour avoir un appui sur lequel me tenir et c’était de plus que j’avais l’impression de traîner derrière moi alors que c’était juste mon corps, et tous les gens de la fête foraine qui dansaient devant mes yeux là, ça devenait étouffant, et puis en plus ils allaient trop vite, gesticulaient trop, et parlaient trop, je voulais juste encore une fois fermer les paupières, et m’endormir là, au milieu de tous, parce que c’était plus fort que moi, et que quand je me réveillerais, tout serait calme et paisible, parce qu’entre temps, on m’aurait transporté loin de toute cette agitation..

- Chuck, ça va pas là
, avouai-je tout à coup, même si ça m’en coûtait, parce que ce n’était sûrement rien, et je ne voulais pas qu’il le prenne le degré au-dessus. Je passai ma main autour de sa taille pour me maintenir et me blotti un peu plus contre lui comme il avait son bras autour de mes épaules. Je refermai mon autre main sur sa veste, au niveau de ses côtes. Je me sens mal, chuchotai-je et le château n’avait beau être pas si loin que ça de Pré-au-Lard, pour moi, c’était comme si il y avait une éternité qui nous séparait du dortoir de Gryffondor. Je crois, même moi je n’en étais pas si sûre, que je veux qu’on passe à l’infirmerie en rentrant.

Je clignai plusieurs fois des paupières pour me donner du courage, parce que je me sentais un peu nauséeuse aussi et comme si j’avais couru un marathon pendant plusieurs kilomètres sur de longues heures, et que maintenant que j’avais franchi la ligne d’arrivée, il ne fallait plus me demander le moindre dépassement de soi. Je détestais l’infirmerie, mais tant pis, Pomfresh devait sûrement avoir dans son stock de potions de quoi faire passer tout ça en quelques minutes, et on en parlait plus.
Juste l’affaire de quelques minutes.



{Terminé}
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