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Moon on fire [C.]

 
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 Moon on fire [C.]

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Hannah Blueberry


Hannah Blueberry
Élève de 6ème année



Féminin
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Localisation : Oh, partout : je marche, je cours, je sautille, je vole !
Date d'inscription : 23/04/2011

Feuille de personnage
Particularités: Poursuiveuse des Loups des Cîmes & créatrice de fiente mutante (j'excelle en la matière et j'ai des témoins)
Ami(e)s: Aure, Eilyne, Aaron, et patati et patata... et mon Cahyl.
Âme soeur: Toutes les Patacitrouilles de l'univers !

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MessageSujet: Moon on fire [C.]   Moon on fire [C.] Icon_minitimeMar 23 Avr - 13:07

    Alors ils avaient raison les adultes, et Matthew qui en faisait maintenant parti : tout passe avec le temps qui passe. Ou quand le temps passe, les choses passent. Ou tout autre chouette proverbe avec le mot « temps » dedans, parce que ça semblait être un truc sur lequel tout le monde réfléchissait beaucoup, ce qui était un peu bête, à mon avis : on se plaint qu'il passe trop vite, ce temps, qu'il n'y en pas assez, et pourtant on prend des heures pour réfléchir de manière très approfondie et philosophique dessus. D'ailleurs, la philo, parlons-en ! Je savais ce que c'était, parce que papa adorait ça, il adorait « philosopher » sur le monde, voir le sens des choses, tandis que j'avais le même avis qu'oncle Keith : les choses, on les sent, on en profite, on ne passe pas notre temps à penser du qui du pourquoi du comment. ...Enfin, ça, c'était peut-être avant que je me mette à faire de la philosophie sur Cahyl – de la philosophie Cahylienne, comme j'avais fini par appeler ça. Parce que Cahyl Steadworthy était le plus gros secret que j'avais cherché à gratouiller pour découvrir la vérité qui se cachait derrière, et que c'était bien la première fois que je me causais autant de souci pour quelque chose. Ça avait été comme des mites qui me mangeaient le cerveau, si celui-ci était fait de bois (ce qui était plutôt ironique vu comme papa me disait toujours que j'étais dure de la feuille), et elles m'avaient rongé à l'intérieur aussi, au cœur, là où ça faisait le plus mal, et elles avaient même presque réussies à venir à bout de toute la lumière que j'avais à l'intérieur. Mais elles n'avaient pas réussi (de justesse), la vérité avait pointé le bout de son nez, et j'avais cessé de gaspiller mon temps à m'interroger sur le pourquoi du comment au lieu de me plonger dedans. Et ça faisait un bien fou, tellement de bien ! J'avais l'impression de redevenir entière, comme si il m'avait manqué un bout de quelque chose – pourtant c'était bête, je n'avais jamais rien perdu.

    Je n'avais plus cherché à comprendre, parce que c'était fait. Je savais. Je me sentais à la fois émotionnellement cassée, investie d'une mission ultra secrète, et je ressentais plein d'autres émotions que je n'arrivais pas à correctement définir. Parce que oui, ce n'était pas du petit savoir de gniogniotte, mesdames messieurs, c'est LE grand secret d'une vie – de plusieurs vies, un truc tellement inimaginable que ça ne m'avait jamais traversé l'esprit.

    C'était son secret à lui et je le gardais bien au chaud entre mes mains à moi.

    J'avais toujours été maladroite et si mes intentions étaient toujours bonnes, j'étais la boulette numéro un du pays, mais là, impossible : c'était trop... trop dingue. Je ne pouvais pas gaffer sur ça. Je ne pouvais pas clamer sur les toits du monde entier que le meilleur de mes amis était un loup-garou. Impossible de la faire, cette boulette ; c'était quelque chose de si... si improbable, si important, que ça n'allait pas jaillir de ma bouche sans le faire exprès comme la fois où j'avais dit que c'était Mel qui avait caché le doudou préféré de Cassie sous son lit. Je savais que c'était tout autre chose. Même si je l'avais voulu, j'aurais été capable de prendre cette révélation à la légère. Pour la première fois, je me sentais responsable de quelque chose, et ça me faisait un petit quelque chose dans l'estomac et aussi dans la poitrine, surtout que ça concernait Cahyl. Alors, il y avait la part de moi très sérieuse et responsable qui palpitait calmement, en profondeur ; et l'autre moitié complètement hystérique qui se disait que j'étais investie d'un secret international et que j'avais réussi une enquête après avoir joué à Hannah l'Exploratrice dans les passages secrets et les buissons et les feuilles et la terre, la terre qui s'était incrustée en une nuit dans la touffe de mes cheveux, le dessous de mes ongles et les plis de mes vêtements, et le froid et le vent qui m'avaient condamnée d'une semaine de morve au nez à me moucher toutes les trente secondes, avec en bonus une petite angine. Mais j'aurais pu avoir une grippe de dingue, rester au lit une semaine, me faire pipi dessus car incapable de bouger une parcelle de mon corps, que ça m'aurait été complètement égal du moment que j'obtenais les deux choses suivantes : Cahyl était sain et sauf, et je connaissais le petit problème qui lui donnait un petit pois dans la tête depuis notre première rencontre. Instinctivement, j'avais vu ce côté sombre de lui comme une partie de son être, mais ne l'avais jamais envisagé comme le faisait Cahyl, comme quelque chose qui habitait avec lui. Il avait peur que cette moitié de lui m'arrache les tripes : qu'elle essaie, tiens ! Je lui donne même pas une minute. Même pas trente secondes. Donnez-moi dix secondes avec cette moitié là, et je la mate en moins de deux. Je n'avais pas peur ; je n'avais pas le temps d'avoir peur, tout juste de me remettre des événements de la nuit la plus folle de ma vie et du bonheur que c'était de retrouver Cahyl, normalement. De me promener à côté de lui, simplement. De lui parler, simplement. De réussir à lui décrocher un sourire, un rire, une petite lumière dans la noirceur de ses yeux. Mes principales pré-occupations du moment se réduisaient à seulement ça : ça, et les vacances de Pâques qui approchaient.

    Je n'avais plus de pincements au cœur en pensant à Cahyl, je ne faisais plus d'insomnies en me retournant le cerveau dans tous les sens pour me demander ce qui clochait. Connaître le pourquoi du comment et avoir le soulagement de savoir que ce n'était pas directement à cause de moi me faisait tout simplement revivre : je n'avais plus d'autres soucis que de réussir à insuffler cette joie vivre à Cahyl, celle qu'il avait déjà démontré dans quelques rares occasions. Je passais la plupart de mon temps avec lui. Étrangement, nous ne parlions pas de la fameuse nuit, pas vraiment, mais de choses un peu banales, simplettes, mais qui faisaient tellement de bien – parce qu'être là, avec lui, de manière simplette, était tout ce que j'avais voulu. Quand je n'étais pas avec Cahyl, souvent à la bibliothèque, ou dans le parc, je passais mon temps avec Aure. Et lui... lui, je le voyais avec la petite indienne. Je n'arrivais pas à dire si je trouvais ça bien. Ou pas bien. Forcément, c'était bien, ils semblaient beaucoup s'apprécier... Et il souriait avec elle, et il riait aussi, mais il le faisait aussi avec moi, alors... Mais après tout, je n'étais pas du genre jalouse. Et puis, ce n'était pas comme si Cahyl m'appartenait. Les gens ne se possèdent pas entre eux, pas vrai ?

    Une semaine seulement s'était écoulée depuis La nuit, et le soulagement, la joie, et tout le touin-touin qui jouait la mélodie du bonheur dans mon cœur commençait à céder sa place à la curiosité. Je voulais le comprendre encore plus, je voulais savoir, je voulais le connaître sur le bout des doigts – parce que maintenant que je savais la chose, je pouvais joyeusement piétiner sur les barrières qui nous avaient séparés. Et j'étais inquiète, aussi, qu'il ait de nouveau mal, qu'il soit de nouveau dans cet état dans lequel je l'avais trouvé et qui m'avait déchiré le cœur en petites miettes ; je voulais savoir comment faire pour l'aider, pour que ça ne se reproduise plus. Plus jamais.

    Dès que la sortie à Pré-au-Lard fût annoncée, je proposais à Cahyl de venir avec moi. Nous allions pouvoir profiter du soleil, de la beauté du village (qui avait été quelque peu anesthésiée depuis l'épisode de la Patacitrouille), et profiter de tout, comme avant. Mais en encore mieux. Et puis, aussi... j'y voyais l'occasion de discuter de ça. Il ne m'en avait pas re-parlé, je ne l'avais donc pas interrogé, mais il fallait que je sache. Parce que si je ne savais pas, j'étais impuissante.

    C'est le cœur battant que je cheminais tranquillement avec lui hors du château jusqu'au cœur de Pré-au-Lard, parce que j'avais deux missions à engager, et je ne savais comment les mettre sur la table. C'était un peu fou, un peu inconscient, et connaissant Cahyl, peut-être voué à l'échec... Mais les jours passaient, et la curiosité me dévorait, et j'avais besoin de connaître la vérité de tout, sur tout, mais j'avais peur qu'en même temps, ça l'effraie, et qu'il me rejette, encore, parce que cette peur là m'avait laissé de telles cicatrices que je la ressentais encore, enfouie en moi. Je n'étais pas une Gryffondor. Je n'étais pas forte. Je n'avais aucun courage. Je savais que j'aurais le plus grand mal à me relever si il devait encore me mettre à terre – physiquement et moralement parlant. Si je me sentais endurcie par ce que nous avions traversé, j'avais en même temps l'impression d'être fragilisée.

    Il faisait beau, le soleil étant grand, le ciel bleu, on entendait les oiseaux, les bourgeons des fleurs fleurissaient, par terre, dans les arbres, partout autour de nous, et les vacances approchaient, et j'étais avec Cahyl : c'était un mini-paradis dans lequel je marchais, habillée de ma robe en jean préférée qui m'arrivait au-dessus des genoux, ceinturée à la taille par une sorte de cordelette marron en cuir. Elle était toute simple, toute bleue, mais j'adorais sa coupe et sa texture et maman m'avait dit qu'elle m'allait très bien parce qu'elle s'assortait avec mes yeux et qu'elle mettait en valeur mes jambes – mais ça, je n'en avais pas vraiment conscience, et je me demandais si c'était vraiment une bonne chose, parce que mes jambes étaient plutôt grandes, et quand j'y pensais, ça m'angoissait un peu. Mais je me sentais libre, tellement libre et le cerveau seulement encombré des courants d'air de l’atmosphère printanière, le vent qui soufflait dans mes cheveux complètement lâchés à l'air libre et peu importe si ils s'emmêlaient à cause de la brise fraîche.

    Quand je vis un banc libre sur le bord d'un chemin pas loin d'Honeydukes, un peu à l'écart, je demandais à Cahyl si il voulait bien qu'on s'y assoie, ce qu'il accepta avec un sourire. Nous avions vu sur les gens qui passaient, mais le banc étant éloigné du passage et positionné un peu dans l'herbe qui bordait le chemin, nous pouvions parler à peu près librement. Assise à la droite du banc, j'avais vue sur une partie d'Honeydukes et je pensais déjà à toutes les sucreries que nous allions pouvoir dévorer, mais avant... Boum boum boum... Allez, Hannah, lance toi !

    - Est-ce que ça t'embêtes si on parle un peu de... de tu-sais-quoi ? Comment c'est arrivé, comment tu fais, parce que... tu vois, je veux t'aider, maintenant que je sais, je peux être là, et je le veux vraiment, si tu le veux bien aussi, commençai-je en parlant doucement et à voix basse en regardant mes pieds que je faisais se balancer. Je levais mes yeux vers lui, rencontrant les siens. A chaque fois que j'observais son visage, je ne pouvais pas m'empêcher de remarquer à quel point il avait changé, ses traits étaient beaucoup moins enfantins, ses cheveux plus courts, mais ça lui allait bien – un peu beaucoup trop bien. Mais si tu n'en as pas envie, c'est pas grave, ça changera rien, c'est juste pour mieux comprendre comme ça se passe et tout et... et voilà, finissais-je avec un sourire.

    Et puis en réalisant qu'il était beau, alors que je tentais de décrypter ses expressions, une question qui n'avait rien à voir avec mes deux missions originelles me traversa l'esprit. Elle me parût si étrangement douloureuse que des mots commencèrent à franchir mes lèvres avant que je n'ai pu débattre de si c'était une bonne idée, ou absolument pas.

    - Et au fait... Est-ce que Padma... Enfin, toi et Padma..., dis-je en hésitant, les mots bloqués au bord des lèvres comme l'était mon cœur. J’espérais qu'il comprenne ce que je voulais dire, car pour la première fois de ma vie, j'avais muté en muette.
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Cahyl Steadworthy


Cahyl Steadworthy
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Particularités: Je ne peux te le dire.
Ami(e)s: Padma et ...Hannah!
Âme soeur: Ais-je seulement le droit d'espérer? Ces sensations qui fleurissent en moi semblent m'indiquer que oui, j'en ai le droit.

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MessageSujet: Re: Moon on fire [C.]   Moon on fire [C.] Icon_minitimeMar 23 Avr - 18:16

J’ouvris doucement les lourds battant dans la fenêtre, et offris avec délice mon visage aux doux rayons du soleil qui surgissaient, derrière l’horizon. Je pris une longue respiration, gorgeant mes poumons avide d’air frais, et contemplais ensuite quelques instants le parc de Poudlard. J’autorisais même mes lèvres à s’étirer en un sourire de contentement, ce qu’autrefois, je n’aurais jamais fait. Autrefois. Car aujourd’hui, et ce depuis quelques jours déjà, tout avait changé. Non, pas tout, mais une grande partie de mes inquiétudes, une grande partie de mon lourd secret semblait s’être volatilisé. Des changements s’étaient produits dans ma vie sans que je ne puisse rien y faire, et à présent, je sentais mon cœur battre d’une nouvelle façon. La vie semblait enfin me sourire doucement, m’accueillant avec plus de joie qu’auparavant. Tout d’abord, je m’étais confié à Padma, qui m’avait écouté, simplement, ne me jugeant pas mais essayant de comprendre ce que je traversais. Et cela avait fonctionné, à présent, j’étais mieux, et je lui souriais plus souvent, sachant qu’on partageait les mêmes choses. Et puis, il y avait les potions, qui contenaient avec brio la Chose au fond de moi, l’empêchant de me blesser et de blesser les autres, et cela me délivrait d’un tel pois que parfois, je me mettais à rire seul, malgré les regards inquiets de mes camarades. Enfin, il y avait Hannah. Hannah, qui m’avait vu dans la pire des situations du monde, qui s’était approchée de moi alors que j’étais faible, dangereux, et qui avait accepté le secret qui me rongeait comme si elle y avait été préparée depuis toujours. Elle m’avait accepté tel que j’étais, et nous étions redevenus amis. Les liens étranges qui nous avaient autrefois liés étaient devenus plus clairs, et maintenant qu’elle savait, malgré les craintes que j’avais eues concernant son comportement, elle n’avait pas montré la moindre peur en m’approchant, ou en me souriant. Mon cœur en était plus léger, et à présent, je répondais avec plus de facilité au moindre de ses sourires.

Ces trois évènements me rendaient si léger, chacun à leur façon, que j’avais l’impression de pouvoir toucher les fins nuages blanc et poudreux qui voguaient doucement dans le ciel. Cependant, l’un d’entre eux me faisait plus d’effet que les deux autres, sans que je ne parvienne tout à fait à deviner pourquoi.

Hannah m’avait proposé, dès que les annonces avaient été faites, de l’accompagner à Prés-au-Lard. Fort de notre nouvelle amitié, et gorgé de nouveaux sentiments que je ne comprenais pas trop, j’avais accepté. Alors qu’autrefois j’aurais tout fait pour m’effacer et paraître discret, tous ces changements dans ma vie et mon quotidien commençaient doucement à me changer. Parfois, je prenais part à quelques discussions, avec certaines personnes de ma maison, je commençais à participer en classe, je prenais de l’assurance devant le regard des autres. Cette métamorphose subite me rendait un peu mal à l’aise, mais j’y prenais un tel plaisir que j’oubliais très facilement ces dernières pensées. Enfin, j’avais le droit, je pouvais me sociabiliser. La Chose se taisait, vaincue –pour quelques temps seulement- par cette potion qui m’apparaissait maintenant comme providentielle, et j’en ressentais les effets positifs. Les douleurs s’étaient tues peu à peu tandis que je me renforçais, et ma peur se réduisait au fur et à mesure que les jours s’écoulaient. Cela ne faisait bien sûr qu’une semaine qu’Hannah m’avait récupéré dans la forêt, mais il me semblait que cela faisait déjà une éternité. Jamais je ne m’étais senti aussi bien dans mon corps et en paix avec moi-même. Bien qu’elle ait tenté de le cacher, ce nouveau moi semblait ravir Padma, qui, enfin, ressemblait de plus en plus à la petite fille qu’elle aurait dû être, sans la Chose.

Cela faisait donc une semaine, qu’Hannah connaissait mon secret. J’aurais voulu affirmer qu’aucun doute n’avait traversé mon esprit, mais à ma grande honte, ce n’était pas le cas. Quelques fois, tard le soir, lorsque mes idées sombres reprenaient leurs droits sur moi, j’avais eu la crainte subite qu’elle ne le dévoile à quelques-unes de ses amies, et que le lendemain, toute l’école soit en émois, sous le coup de cette terrible révélation. Mais elle avait tenu bon, elle n’avait rien dit à personne. Je n’avais pas besoin de lui poser la moindre question, la franchise et l’honnêteté que je voyais briller dans ses yeux me rassuraient mieux que les mots. Nous avions marché un moment avant que je parvienne à mon dortoir, le matin où elle m’avait trouvé, mais cela m’avait permis de remettre mes idées en place, malgré la peur et la honte que j’éprouvais alors qu’elle me voyait dans cet état. Le lendemain, je n’avais pas osé la regarder dans les yeux tant j’avais peur qu’elle me juge, qu’elle me rejette pour le monstre abjecte que j’étais. Cependant, toutes ces craintes avaient fondues comme neige au soleil lorsqu’elle s’était approchée de moi, un grand sourire aux lèvres, visiblement heureuse de me parler à nouveau. Les jours suivants, j’avais alors passé beaucoup de temps en sa compagnie. Nous n’avions certes pas parlé de grand-chose, mais nous avions profité de la proximité de l’autre, de la présence de l’autre, essayant de renouer avec cette réalité : enfin, nous pouvions être ensemble sans que la Chose ne me terrasse de pensées et de douleurs insupportables. Plusieurs fois, j’avais craint que cela ne recommence, mais rien n’était arrivé. Mieux, cela avait été la première fois où j’avais pu rester à ses côtés sans avoir la moindre douleur, à profiter, simplement, de sa voix, de son rire, de tout ce qui faisait qu’elle était… comme Padma le disait, ma lumière.

Je pris une nouvelle inspiration, puis, me décollai doucement du spectacle que m’offraient les arbres de la forêt Interdite. Un sourire aux lèvres, je me dirigeai vers la salle de bain afin de me doucher. Il était déjà tard dans la matinée, et tous mes camarades de chambres étaient descendus pour prendre le petit déjeuner et travailler. Pour la première fois depuis longtemps, je m’étais offert une grasse matinée qui m’avait revigoré, et qui semblait avoir effacé la plupart de mes lourds cernes. Je m’observais un moment dans le miroir, une fois lavé, et me trouvai changé. Mes cheveux, coupés courts, laissaient maintenant voir les traits de mon visage, plus forts et plus marqués chaque jours. Je grandissais. Je passai une main dans mes cheveux afin de les ébouriffer légèrement, puis m’habillai simplement d’un fin pantalon beige que j’avais acheté il y a peu, et d’un Tee-shirt gris. Je n’avais pas besoin de plus, car ma chaleur corporelle suffisait largement à éviter le port d’une quelconque veste, de plus, je sentais que la journée allait être particulièrement ensoleillée, et les températures clémentes. J’attrapai mon sac en bandoulière qui contenait tous les devoir que j’avais à faire durant le week-end, et descendit pour nourrir mon corps affamé. Dès que j’eus finis d’avaler ma dixième tranche de bacon pas trop grillée, je sautais sur mes pieds afin d’aller dans la bibliothèque, puis passais la fin de la matinée à faire mes devoirs pour la semaine suivante. Oui, faire mes devoirs. Il fut un temps où je n’aurais jamais cru pouvoir dire une telle chose, car lorsque j’étais arrivé à Poudlard, la Magie m’avait semblée être une menace pour moi. Après tout, c’était de ce monde-là que la Chose était apparue, et j’avais tout détesté. Mon avis avait peu à peu changé pour devenir neutre. Cependant, c’était toujours de très mauvaise grâce que je me mettais au travail, et il m’était arrivé de ne rien faire, particulièrement les semaines où j’étais harcelé par la Chose. Et puis, la potion avait changé ma vision des choses. Certes, le monde de la magie contenait la Chose, mais elle contenait bien d’autres avantages, et aussi des solutions. Après que j’eus utilisé mes premières doses de potion, j’avais radicalement changé de comportement, et ma curiosité s’était réveillée. Toutes les lacunes que j’avais malheureusement accumulées durant ces dernières années m’étaient revenues en pleine figure, mais je m’étais mis à travailler. Et à présent, j’étais fier des progrès que j’effectuais.

Après le repas de midi, je retournai à la bibliothèque pour finir le parchemin que j’avais commencé quelques heures auparavant, puis, je passai une petite heure en compagnie de Padma. Cependant, malgré le travail et ma joie de revoir Padma, une impatience croissait doucement dans mon cœur, impatience qui s’accrut tandis que le temps s’écoulait doucement. Et lorsque 15 heures approcha, je me rassemblai mes affaires en un clin d’œil, embrassai Padma sur le front, et me mis à marcher avec décontraction vers le dortoir, me retenant de siffloter. Je déposai mes affaires de cours sur mes couvertures, puis, m’empressai de redescendre les quelques étages qui me séparaient du hall, où je devais retrouver Hannah. A sa vue, mon cœur se mit à battre plus vite, et je me forçai à calmer mon allure. Elle me sourit alors que je me plaçai à ses côtés, puis nous commençâmes à marcher en direction du seul village sorcier d’Angleterre. Nous n’échangeâmes pas beaucoup de mot, mais le simple fait de marcher à ses côtés sous les rayons mordorés du soleil me remplissait de joie. Je lui jetai un coup d’œil, étudiant la façon dont elle s’était habillée aujourd’hui. Elle avait revêtu une robe en jean, courte, qui dévoilait ses jambes et qui la rendait… très jolie, obligeais-je mon cerveau à penser. Ses cheveux étaient simplement lâchés, et la douce brise qui se levait parfois les emmêlait sans relâche. Je ne me souvenais pas l’avoir vu si belle auparavant. Je m’efforçai de détourner les prunelles de sa silhouette, le cœur battant et fixai mon regard sur le chemin que nous empruntions. Bordé de fleurs et d’arbres fleurissant, il me semblait marcher sur un sentier menant au paradis. Tout était merveilleux, si merveilleux que je n’osais trop y croire.

Hannah brisa tout de même le silence tranquille qui s’était instauré entre nous deux pour me demander si je souhaitais m’arrêter un peu sur un banc, non loin de là. J’acquiesçais avec un petit sourire, et la suivis docilement jusqu’au banc de bois. Je m’y assis quelques secondes après elle, et, évitant de la regarder pour une raison tout à fait inconnue, je fixai mon regard sur les passants, quelques mètres plus loin. Un léger silence pesa alors sur nous. Je soupirais doucement et offrant mon visage au soleil, attendant que l’un de nous deux ne fasse le premier pas. Je sentais que nous allions parler d’autres choses que du temps seul, mais cette fois-ci, j’étais prêt. Prêt à parler de moi, même si l’angoisse de lui faire peur, de l’effrayer, qu’elle me trouve repoussant, enserrait douloureusement mon cœur. Je la sentis imperceptiblement bouger à mes côtés, et je baissai doucement la tête, pressentant qu’elle allait prendre la parole. Malgré moi, je me tendis légèrement
.

- Est-ce que ça t'embêtes si on parle un peu de... de tu-sais-quoi ? Comment c'est arrivé, comment tu fais, parce que... tu vois, je veux t'aider, maintenant que je sais, je peux être là, et je le veux vraiment, si tu le veux bien aussi. Dit-elle doucement, et je sentais qu’elle avait dû beaucoup hésiter avant de me parler de cela. Avec un léger sourire, je remarquai que finalement, je n’étais pas le seul à avoir peur d’aborder ce sujet. Je relevai mes yeux vers les siens, et nos prunelles s’accrochèrent l’une à l’autre, me faisant frémir doucement. Mais si tu n'en as pas envie, c'est pas grave, ça changera rien, c'est juste pour mieux comprendre comme ça se passe et tout et... et voilà. Finit-elle, tandis que je me remettais à sourire, et lâchai son regard.

Il est vrai que j’avais été très peu bavard, ces derniers jours, quand à mon secret. A vrai dire, je ne l’avais jamais été, et cela m’avait toujours paru évident. Mais, je commençai à comprendre –à ma grande surprise- que les personnes de mon entourage tenaient à savoir ce qui m’était arrivé, comment… elles voulaient apprendre à me connaître. Il y a quelques temps, Padma m’avait posé les mêmes questions, et à présent le schéma se répétait. Toutefois, je me sentais bien plus nerveux qu’en la présence de ma petite sœur : Hannah était différente, et j’avais peur de ce qu’elle pourrait penser de moi. Je savais cependant que je lui devais la vérité, et l’entière vérité. Elle était mon amie, et elle partageait mon plus lourd secret. Et puis, sa demande avait tant fait accélérer mon cœur que je ne me sentais pas capable d’en supporter plus, il fallait que je lui réponde
.

-Ne t’inquiète pas, lui dis-je avec un sourire, tandis que je m’installai plus confortablement contre le banc, le regard perdu dans l’herbe. Je crois que je te dois ça, de toute façon ! Dis-je en riant doucement. Je t’ai déjà dit que j’étais orphelin, il me semble ? Dis-je en la regardant, tandis qu’elle acquiesçait . Tout ce que je sais, c’est que je suis né le 5 janvier. En tout cas, c’est la date qu’on m’a donné à l’orphelinat. Apparemment, je serais né sous X. J’haussai doucement les épaules, le regard perdu dans le vide. Comme tu l’imagines, je n’ai jamais connu mes parents, mais… ils ne me manquent pas vraiment, comment pourraient-ils me manquer de toute façon, je ne les ai jamais vu ! Dis-je en riant légèrement jaune, et changeant nerveusement de position. Je ne savais exactement pourquoi, mais il me semblait important de parler de mon enfance, même si ce n’était pas ce qu’elle m’avait demandé en premier lieu. J’avais peut-être besoin de me confier, après tout.

-Rassures-toi, je ne leur en veux pas, je me dis que… c’est sans doute mieux comme ça, peut-être qu’ils ne pouvaient tout simplement pas se permettre d’avoir un enfant car ils étaient trop pauvre… je ne sais pas. Mais… je ne préfère pas trop y penser, de toute façon, c’est fait, et je ne peux pas refaire le monde. J’ai donc grandis dans un grand orphelinat à Londres, j’y suis toujours d’ailleurs, j’y rentre pendant les grandes vacances, autrement, j’évite d’y rester. Tu imagines bien que ce n’est pas l’endroit le plus joyeux du monde, dis-je en lui lançant un petit regard amusé, et puis, je préfère largement Poudlard, les lits y sont meilleurs ! Ris-je à nouveau.

-Je crois que je n’ai jamais vraiment eu d’amis, à l’orphelinat. Il faut dire que ce n’est pas le site de rencontre le plus favorable pour ça. Je n’ai eu que des connaissances, auxquelles j’ai mis fin lorsque la Chose est entrée en moi. La Chose… murmurais-je, mon sourire s’estompant, et mon regard perdant de son éclat. J’ai été mordu… jeune. Je devais avoir neuf ou dix ans. L’orphelinat avait organisé l’une des plus grosses sorties de l’année, ils nous avaient emmenés dans un endroit fabuleux, dans les montagnes, près d’un lac pendant une semaine. Une superbe sortie ! Tout le monde en a parlé pendant au moins trois mois à l’avance. Les petits étaient hystériques, et moi aussi ! Mais je ne le montrais pas, je crois que je préférais garder ça pour moi. Souris-je légèrement.

-C’était le dernier jour de marche de la sortie, nous étions monté assez haut dans la montagne, et les surveillants avaient perdu le fil des heures. Ils nous avaient rassemblés avec précipitation alors que le soleil plongeait derrière les montagnes. Je fronçai légèrement les sourcils, tentant de me souvenir d’un détail. C’est drôle… dis-je doucement, je ne me rappelle pas avoir vu la lune, et pourtant… je secouai doucement la tête, et continuai : On a commencé à redescendre le chemin, et c’est là que mon lacet s’est défait… et que je me suis arrêté.

Je m’arrêtai quelques secondes, les yeux sombres, le visage légèrement fermé. Je tournai mes yeux humides vers Hannah, plein de fureur contre moi-même.

-Si tu savais comme je regrette de m’être arrêté, Hannah. Pourquoi est-ce que j’ai fait ça ? Je ne pouvais pas laisser ce lacet traîner, non, il fallait que je le refasse ! Dis-je avec plus de force, les poings serrés. Puis, je me relâchais brusquement, mes prunelles s’abaissant à terre. De toute façon, il est trop tard pour changer le passé, je n’étais qu’un gamin, je ne pouvais pas savoir ce qui m’attendait. J’ai sentis un souffle chaud sur ma nuque, et je me suis tout de suite enfui à travers les arbres. Mais, la Chose est bien trop rapide et trop forte pour qu’un enfant ne lui échappe, elle m’a attrapé, a hurlé, et a planté ses crocs dans mon cou. Finis-je en un murmure, tâtant du bout des doigts l’endroit où le monstre m’avait mordu.

-Les médecins ont simplement décrété que c’était un loup, et que si on faisait attention, la blessure ne s’infecterait pas, et qu’il n’y aurait aucune séquelle, on m’a surveillé pour voir si je ne développais pas la rage. Mais après quelques semaines, tout était bon… pour eux. Sauf que la nuit de pleine lune suivante… mon souffle fut coupé par le souvenir, et je ne pus continuer, submergé par la terreur qui remontait en moi. Je n’étais qu’un enfant innocent à l’époque, torturé par des douleurs insoutenables, et déchiré de l’intérieur par une bête monstrueuse. Malgré la chaleur, je frissonnai d’horreur, les yeux perdus dans mes souvenirs. Je revins doucement à la réalité après quelques minutes, les dents serrées.

-J’ai eu beaucoup de chance pendant toutes ces années, car personne ne m’a découvert. Puis, je souris délicatement. Par la suite, l’orphelinat n’a plus jamais refait de sortie à cet endroit.

Je pris une longue inspiration, tentant de refouler cette masse informe de sentiments et de souvenirs qui s’engouffrait dans mon esprit fragilisé. Je repris peu à peu conscience du monde qui m’entourait, puis, plongeai avec délicatesse mes prunelles dans celles d’Hannah, et lui souris doucement, reprenant courage face à ses pupilles bleutées, pleines de douceur et de compassion. Je m’en gorgeais, le cœur ouvert et assoiffé. Après quoi, je détournai à nouveau le visage, l’offrant au soleil, qui brillait toujours d’un éclat mordoré. Je me forçai à réguler ma respiration, tentant de retrouver mon calme. J’y parvins avec difficulté, et me sentis me détendre lentement. C’est alors qu’Hannah me surpris avec une nouvelle question :

- Et au fait... Est-ce que Padma... Enfin, toi et Padma... Dit-elle dans un souffle, comme si elle était gênée de demander une telle chose.

Je lui souris franchement, et me tournai légèrement vers elle, égayé par la venue de Padma dans la conversation. Après tout, sa simple présence me rassurait, et me faisait sentir moins seul. Chaque jour, je remerciais le destin de me l’avoir fait rencontrée, quelqu’un de mon espèce, enfin, et qui vivait les mêmes choses que moi. Sans elle, je pensais souvent que je ne m’en serais jamais sortis. Que jamais je ne serais sortis de ce mutisme et de ce cocon que je m’étais créé. Et voilà qu’à présent je revenais vers Hannah, que je lui parlais, que je passais du temps avec elle, et d’une certaine façon, c’était grâce à Padma. Je lui devais tellement que je me demandais souvent comment je pourrais lui exprimer toute ma gratitude.

-Oui, moi et Padma on est pareil, c’est pour ça que l’on est si proches, je baissai la voix, en jetant quelques coups d’œil inquiets autour, je suis désolé de te charger d’autant de secret, mais c’est pourquoi je suis si souvent avec elle : elle aussi est une tu-sais-quoi. Ajoutais-je en murmurant, les yeux plongés dans les siens.

Sa beauté me frappa à nouveau, et je dû faire un effort pour détourner mes yeux des siens, et me concentrer sur les passants. Je ne me faisais toujours pas à cette relation si nouvelle et pourtant si bienfaisante. Elle était là, m’écoutant, écoutant mes sombres secrets, supportant tout le poids de ces révélations sur ses frêles épaules, et pourtant, ne partait pas. Bien que parfois, la peur me prenait au ventre, jamais je ne regrettais ces moments que l’on passait ensemble, car ils étaient pour moi comme du baume sur mon cœur.

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Hannah Blueberry


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MessageSujet: Re: Moon on fire [C.]   Moon on fire [C.] Icon_minitimeLun 17 Juin - 23:03



    Parfois il m'arrivait d'être frappée par les différences qui nous unissaient, Cahyl et moi. Quand je l'avais aperçu pour les premières fois, j'avais simplement pensé qu'il était timide, retiré ; mais quand j'avais ensuite appris à faire sa connaissance et que la vérité cahylienne m'était apparue, je m'étais aperçue que je faisais face à son véritable visage, que c'était dans sa nature, et que rien ne pourrait changer ça. Et puis il y avait eu les événements horribles qui m'avaient empêchée de réfléchir sur ce sujet – il était comme parti, il avait disparu de mon paysage car il n'avait plus voulu que je sois dans le sien. Maintenant que tout était redevenu à peu près normal, je me surprenais de nouveau à songer à toutes ces choses là, psychologiques ou métaphysiques ou peu importe comment elles s'appelaient, mais j'avais l'impression de penser, penser réellement, pas seulement les interrogations sur quel gobelin a fait ci, qu'est-ce que je vais manger à midi, est-ce qu'Aure voudra bien m'accompagner dans le magasin de Quidditch pour baver sur les dernières nouveautés – je pensais comme si je sondais ma tête. Nous étions tellement opposés que ce simple fait me faisait parfois sourire, juste en y songeant. Et pourtant, pourtant, c'était comme si nous nous accordions à merveille, ce qui me paraissait aujourd'hui comme un miracle et un mystère. Je n'étais pas très sûre de vouloir le résoudre. Je craignais que je ne gâche tout et que je renverse le petit équilibre qui s'était installé entre nous. Avant la nuit de dispute sur le perron du château, nous avions même réussi à établir une petite routine où nous nous retrouvions après les cours, à la bibliothèque pour travailler, dans les cuisines pour grignoter :  tout s'était perdu mais tout maintenant revenait lentement comme avant.

    Il y  avait cependant un truc qui me manquait, qui me titillait l'esprit, plus fort qu'avant : je connaissais le Cahyl de maintenant mais pas celui d'il y a longtemps. J'étais tellement bavarde et maladroite que lui devait sans doute connaître presque tous les détails de ma vie – il parlait peu mais il m'inspirait la confiance et les confidences, étrangement – et moi je ne savais presque rien de la sienne si ce n'était quelques uns de ses goûts et aussi le fait qu'il avait vécu dans un orphelinat avant Poudlard. Ce n'était pas par désintérêt – je vous interdis de penser ça ne serait-ce qu'une seule seconde – mais parce que j'avais peur qu'il ne m'échappe, qu'il ne se renferme, et que les sourires que j'avais réussi à lui extirper ne reviennent plus jamais. Alors je l'avais laissé respirer de peur de ne l'étouffer, et je lui montrais mon intérêt et mon affection plutôt par les gestes et les sourires que par des questions. Mais depuis la forêt... Depuis la forêt, depuis cet immense pas fait en avant, depuis que j'avais appris ce qu'il était (pourquoi n'avais-je pas peur ? Je n'en avais peut-être pas encore eu le temps, trop préoccupée par mon Cahyl et non par la partie animale qui l'habitait et que je ne connaissais pas véritablement), j'avais de plus en plus de mal à retenir ma curiosité. Cette étape me semblait être la première d'une liste d'autres, et juste derrière se tenait son passé, que je n'avais jamais effleuré parce qu'il ne m'en avait jamais parlé. J'avais vu comme ça avait été difficile pour lui d'évoquer seulement l'orphelinat – et j'étais peut-être une boulette, mais j'avais toujours pris des pincettes en ce qui concernait Cahyl et je ne m'étais jamais aventurée à insister comme un bourrin frappant sur un clou avec un marteau. Je ne précipitais rien, j'attendais qu'il s'ouvre comme une huître et j'espérais chaque jour voir un peu plus la perle qui se cachait en lui. Mais je connaissais maintenant bien Cahyl pour savoir que cet espoir ne se réaliserait sans doute pas sans un petit coup de pouce – alors je lâchais la bombe, attendant, espérant que sa réaction soit positive et que mes paroles ne soient pas une erreur.

    Elles ne le furent pas. Cahyl parla, longtemps. J'écoutais comme je n'avais jamais écouté dans ma vie – j'avais toujours une oreille distraite lors des cours, des discours autoritaires de Papa, des conseils de Maman, du compte-rendu shopping de ma grande sœur, des exploits de mon frère au Quidditch, parfois même des récits des aventures d'oncle Keith durant lesquels il m'arrivait de décrocher. Il m'était arrivé d'avoir une attention aussi parfaite que lors des cours de cuisine de Mamie – mais elle était partie, partie, partie, depuis six mois partie...

    J'écoutais Cahyl peut-être encore mieux que j'avais écouté Mamie Moira m'expliquant la recette des shortbreads. Je buvais ses mots, me nourrissait de chaque changement qui paraissait sur les traits de son visage – ses yeux un peu mouillés, ses lèvres qui souriaient, sa bouche qui se pinçait, même le vent qui effleurait son visage et ses cheveux semblait indiquer les états d'âme de Cahyl qui se livrait comme jamais. J'étais hypnotisée, même ; partie dans une bulle, et le récit de Cahyl se matérialisait tout autour de moi : je le voyais, petit, des cheveux châtains ébouriffés sur sa tête, son visage d'enfant fermé, ses yeux marrons perdus dans le vide, son calme habituel ; je le voyais dans cette forêt avec cette chose qui l'avait mordu ; je le voyais dans l'orphelinat, entouré mais seul.

    La bulle du récit qu'il racontait et qui m'avait emportée toute entière éclata quand mes yeux aperçurent un mouvement : illustrant ses mots, il leva sa main pour porter ses doigts à son cou, là où il avait été mordu. Je me tournais de profil sur le banc pour me pencher sur son cou : juste en dessous de ses cheveux du côté droit de sa tête était très légèrement visible une marque de morsure arrondie, plus effacée par endroit et imperceptible si on ne regardait pas avec attention  et à dix centimètres de distance, et je devinais le contact des mâchoires sur sa peau. En avançant mécaniquement mes doigts vers la morsure, ma vision se fit floue car mes yeux furent soudainement mouillés de larmes ; je battais des paupières rapidement pour les chasser et laissait retomber ma main le long de mon corps.

    - Je n'avais jamais vu..., murmurai-je, contrariée, intervenant la première fois. Mes yeux ne parvenaient pas à quitter la vision de cette cicatrice ; je voulais frotter doucement mes mains dessus pour qu'elle disparaisse, je voulais l'effacer, je voulais l'effacer elle et la souffrance qu'elle apportait depuis à Cahyl, je voulais que les lèvres de Cahyl arrêtent de trembler comme elles le faisaient pendant qu'il continuait son récit, je voulais allumer ses yeux sombre qui s'étaient de nouveau perdus dans l'obscurité de ses souvenirs. Mais je restais inerte, de nouveau absorbée par l'intensité de ses propos. Le ton de sa voix et sa respiration fluctuait selon ce qu'il racontait ; la rue passagère était quelques mètres plus loin, à droite de notre banc, mais il me semblait ressentir chacun des tremblements et des souffles de Cahyl. Je vis qu'il avait terminé quand il prit une très longue inspiration et tourna sa tête pour me regarder. Il souriait – étrangement, ce sourire fit de nouveau venir de l'eau jusqu'à mes yeux – raconter tout ça était certainement douloureux mais il avait trouvé la force de me sourire, lui, Cahyl, le garçon aux sourires précieux tant ils sont rares.

    Sans doute parce que Cahyl m'avait livré son histoire, qu'il m'avait plongé dans son intimité comme je lui avais livrer la mienne morceaux par morceaux cette dernière année, mon corps abaissa de lui-même toutes les barrières que j'avais pris garde à construire pour le préserver et ma main droite  alla se poser sur le dessus de sa main gauche positionnée sur un de ses genoux. Je lui rendis son sourire en pinçant mes lèvres pour m'empêcher de pleurer – quelle guimauve je faisais alors, mais c'était plus fort que moi, je ne pouvais plus rien contrôler ; mes réactions m'échappaient comme d'ordinaire, alors que je me trouvais en présence de Cahyl et que c'était complètement insensé de laisser mon moi se libérer quand il était là. Mon corps s'en fichait comme d'un cupcake mal cuit – ma main alla faire une pression sur la sienne et mes doigts se serrèrent dans le creux de sa paume.

    - Merci, fût la première chose qui s'échappa de ma bouche après cette longue tirade suivie de cette longue pause durant laquelle je m'étais uniquement concentrée sur son sourire et sa main. C'est tellement... Je ne sais pas vraiment comment répondre... En tout cas tu sais que je suis une boulette mais tout ce que tu m'as dit, je le garde pour moi, bien au chaud, c'est promis ! m'exclamai-je en souriant de plus belle.

    Une nouvelle pièce s'était ajoutée au puzzle cahylien et je fus ensuite comme emportée par l'adrénaline – plus je le connaissais, plus j'avais la sensation qu'il m'appartenait, ce qui était la chose la plus insensée et égoïste du monde – les gens ne pouvaient s'appartenir. Mais le secret de Cahyl, son récit, tout était si bien enveloppé dans le chaud de mon cœur comme si ils étaient désormais les miens... Argh. Parce que les mots de Cahyl et le contact de nos mains avaient comme  définitivement fait tomber tous les murs qui s'étaient construits, je m'autorisais à lui poser la question qui m'avait de temps en temps titiller l'esprit et qui maintenant m’apparaissait comme... importante. Je culpabilisais de désirer cette exclusivité, mais l'envie de savoir si elle n'appartenait qu'à moi ou si je la partageais se faisait de plus en plus forte et...

    Et je lâchais alors la deuxième bombe. Mon cœur s'accéléra légèrement sur le coup du stress et de l'excitation – j'allais enfin savoir si mes soupçons sur Cahyl et l'indienne était fondés...

    - Oui, moi et Padma on est pareil, c’est pour ça que l’on est si proches, me répondit-il à voix basse en jetant des coups d'oeil frénétiques autour de lui.

    Je sentis un instant mes sourcils se froncer tant j'étais soudainement perplexe.

    - Je suis désolé de te charger d’autant de secret, mais c’est pourquoi je suis si souvent avec elle : elle aussi est une tu-sais-quoi.

    Un « Oh » s'échappa de mes lèvres avant que j'ai pu empêcher toute réaction distinctive se former sur mon visage – mais elles arrivaient en masse, la contrariété, la curiosité inassouvie, un peu de déception, aussi, et mes craintes infondées qui ne s'étaient du coup pas éteintes. Je cachais rapidement le regret que Cahyl soit passé à côté de ma question – en même temps, c'était une réaction tout à fait Cahylienne, il n'avait pas du comprendre ce que je voulais dire... De toute manière, peu importait, ce n'était pas comme si j'étais intéressée par... ça, surtout avec Cahyl avec qui ce genre de choses me semblait tellement inenvisageable – et j'eus un petit rire vif et léger, amusée par notre quiproquo et aussi un peu du ridicule dans lequel je m'étais mise si Cahyl venait à découvrir quelle était ma véritable question – avant de m'apercevoir que c'était une réaction parfaitement inappropriée.

    - Pardon, je pensais..., zut, flûte, crotte de chèvre, vite, un mensonge, un petit mensonge, je pensais que c'était quelqu'un..., pourquoi étais-je incapable de mentir, nom d'une pipe en chocolat,...non, en fait, c'était ce que j'avais pensé. C'est super que vous vous soyez trouvés, vous pouvez partagez vos expériences et vous aider, finissais-je avec un léger sourire.

    J'avais pensé que la jalousie que j'éprouvais envers la petite indienne se serait atténuée avec une réponse de Cahyl, mais je n'avais pas de réponse et la confirmation qu'ils passaient beaucoup de temps ensemble – si j'avais moi aussi été un loup-garou, peut-être que... Non, non, non, comment je pouvais penser une chose pareille, Hannah, sérieusement, non, c'est inapproprié ; mais elle était comme lui, comme une partenaire, et elle devait tout partager avec lui et moi aussi je voulais encore partager avec lui alors, flûte, comment... Oh. Je savais. Le seul moyen de m'assurer qu'il ne passe pas plus de temps avec elle qu'avec moi, c'était simplement qu'il en passe avec moi. Et les vacances d'Avril approchait... et...

    - Dis, est-ce que ça te dirait de visiter l'Ecosse pendant les vacances de Pâques ? Coleen ne vient plus dans la maison familiale maintenant qu'elle est grande, du coup on a une place en plus, et je suis sûre que mes parents seraient d'accord pour que tu passes du temps avec nous !

    Troisième bombe : lancée !


Dernière édition par Hannah Blueberry le Lun 1 Juil - 11:27, édité 2 fois
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Âme soeur: Ais-je seulement le droit d'espérer? Ces sensations qui fleurissent en moi semblent m'indiquer que oui, j'en ai le droit.

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MessageSujet: Re: Moon on fire [C.]   Moon on fire [C.] Icon_minitimeMar 25 Juin - 17:21

Tout remontait pas vagues successives, houleuses et froides, qui me laissaient pantelant. La toute première fois que je m’étais fait mordre. C’était le premier, le tout premier, et le plus terrible des souvenirs, qui marquait le commencement de bien d’autres, plus terrifiants encore. Il avait été l’élément déclencheur, celui qui m’avait fait basculer avec brutalité dans les ténèbres profondes. A partir de là, je m’étais perdu, voguant entre deux rives. Celle de l’humanité, où il semblait bien difficile de rester accroché, et celle de la bestialité, vers laquelle tout mon être se tendait. La Chose était entrée en moi, vorace, perfide, et elle combattait mon âme depuis cet instant. C’est dans ces souvenirs impétueux et horrifiants que je me replongeais, consciemment, afin de raconter mon histoire à Hannah. Je savais qu’elle avait envie de savoir pourquoi et comment cela était arrivé. Et tout au fond de moi, j’avais envie… j’avais besoin de le lui dire. Pourquoi ? Parce qu’elle faisait maintenant parti de ma vie d’une façon bien singulière, que je ne parvenais pas encore à définir. Elle y était entrée avec fracas, un jour où la Chose me ravageait. Puis, elle en était repartie, à cause de moi, et je n’avais cessé de penser à elle depuis cet instant. Et enfin, il s’était passé quelque chose, une chose à laquelle je ne me serais jamais attendu. Hannah m’avait suivi, alors que la lune, ronde et pleine, appelait la Chose à sortir. Lorsque, parfois, le soir je repensais à ce moment, je me rendais compte de son inconscience. Elle était restée au bord de la forêt, toute la nuit, alors que la Chose vagabondait librement entre les arbres. Parfois, les pires scénarios se mettaient en place dans mon esprit embrouillé par la peur, et j’imaginais la Chose s’approcher d’elle, la trouver, et… et c’était terrible, monstrueux. Dans ces cas-là, torturé par mes pensées et mes angoisses, je ne m’endormais que lorsque les premières lueurs du jour s’infiltraient à travers les volets du dortoir.

Mais elle était là, la Chose ne l’avait pas trouvée. Non, c’était moi qui l’avais découverte, le matin même, après que la Chose se soit tapie au fin fond de mon être, reposée, repue. Et, à ma plus grande surprise, elle avait pleuré, mais surtout, elle avait accepté la Chose. Elle avait accepté cette partie de moi, sombre et monstrueuse, comme si elle y avait été préparée, comme si une part d’elle le savait déjà. J’avais toujours cru que cette partie de moi dégoûterait les gens, les feraient s’éloigner de moi, dans leur propre intérêt. Sauf que cela avait eu l’effet inverse sur Hannah. Au lieu de courir et me laisser seul dans ma misère, elle était venue, lumière dans les ténèbres, pour me porter, me donner l’espoir et le courage qu’il me fallait. Et mon âme avait soufflé. Après des années sans amour, sans attention, mon cœur s’était desséché. Il avait repris un semblant de vie quand j’avais rencontré Padma, toutefois, il avait recommencé à battre chaudement quand Hannah s’était approchée de moi, attentive et compatissante. Elle avait accepté ce qui avait de plus terrible, de plus sombre en moi. Et elle avait émis l’envie de me revoir, après cette découverte. Et mon cœur battait plus fort, rien qu’en y pensant. A cet instant, elle était à mes côtés, sur ce banc, légèrement isolé, près de Pras-Au-Lard. Je n’osais la regarder, tandis que je lui dévoilais mon plus sombre secret. Parfois, je lui jetai cependant des coups d’œil, et la tristesse dans ses yeux, dans son expression, me donnaient le courage de continuer. Tout se bousculait dans mon âme, dans mon cœur, de ma tête, de ma bouche, et tout sortait. J’avais l’impression que toutes ces ténèbres qui avaient grouillées en moi, toutes ces choses dont j’avais honte, et qui me tâchaient de noir, sortaient avec fracas. Et plus ces paroles sortaient, plus mon âme semblait s’allégée. Je me vidais de ces choses immondes qui étaient restées en moi, et Hannah semblait m’aider à extraire ce poison de mon corps. Sa présence m’aidait, sa lumière réconfortante m’aidait. Tout en elle m’aidait à reprendre mes forces, à sourire, à devenir le garçon… l’homme que j’aurais dû être sans la Chose.

Pendant mon récit, emporté par ces sentiments qui resurgissaient, je sentis à peine les doigts d’Hannah se poser contre mon cou, suivant la cicatrice qui m’avait laissée la morsure du loup-garou. Et lorsqu’enfin, j’eus finis de raconter cet épisode marquant de mon existence, je dus prendre quelque secondes pour sortir complètement de ces affreux souvenirs, qui se bousculaient encore en moi. La solitude, la peur, l’angoisse, la terreur, la douleur, la souffrance. Toutes ces choses me hantaient, me terrorisaient. Je pris une longue inspiration, gorgeant mes poumons de l’air frais qui nous entourait, gorgeant mes pensées d’un nouveau souffle, plus pur. Puis, je me tournais vers Hannah, qui était restée à mes côtés, et plongeai mes yeux dans les siens, lui souriant doucement tandis qu’elle assimilait toutes les informations que je lui avais données. Je m’étais mis nu devant elle, et bien que l’angoisse qu’elle me rejette était toujours présente dans mes veines, je ne regrettais pas. Je me sentais plus libre, plus fort, prêt à affronter toutes ces nuits de pleines lune avec bravoure, tant qu’elle était là. Mais, perdu dans ses prunelles bleutées, je ne vis que tardivement son mouvement. Et alors que je baissai doucement les yeux, troublé de m’être montré si vulnérable, si fragile, je sentis la paume de sa main, fraîche, sur la mienne. Puis, avec lenteur, ses doigts glissèrent entre les miens, et se refermèrent contre ma paume. Sans réfléchir, je pressai mes doigts sur les siens, puis relevai mes yeux vers son visage, gêné.

Je n’étais pas tactile. Tout du moins, pas depuis que je partageais mon corps avec la Chose, car à chaque fois que quelqu’un tentait de me toucher, je sentais le souffle fétide et terrible de la bête se répandre en moi, et des instincts bestiaux s’infiltrer dans mes pensées. A cause de ces sensations, et de cette peur affreuse de blesser les autres, j’avais très vite développé une incapacité à toucher autrui, et à être touché. Le moindre contact me mettait mal à l’aise et m’effrayait. Hannah l’avait déjà vécu, alors que je l’avais repoussé près du hall d’entrée, et la seule personne que j’avais osé toucher, avait été Padma. Mais elle était comme moi, et le seul instinct qui était parvenu lors du contact de nos deux peaux avait été celui de la domination. Cependant, il s’était très vite tu, remplacé par celui de l’entente, comme si les Chose s’étaient mises d’accord, comme si elles avaient créés un partenariat. La deuxième personne que j’avais touchée, était Hannah. Ou plutôt, elle m’avait touché, à plusieurs reprises, car j’avais été incapable de le faire sans craindre de lui faire mal. Celle dont je me rappelais le plus, s’était déroulée il y a quelques jours, à vrai dire, il y a une semaine à peine. J’étais ressorti des bois, après une nuit douloureusement longue, et là, elle m’avait entouré de ses bras, et m’avait embrassé sur le front. Ce moment de douceur, après ces heures de souffrance, avait été salvateur, et s’était gravé dans mon esprit avec une telle intensité que les plus infimes détails de cette scène  me revenaient en mémoire : la façon dont ses cheveux se balançaient, sa respiration entrecoupée de sanglots, la longueur de ses cils, son parfum… tout.

Je baissai à nouveau mon regard sur nos doigts entrelacés, et mon cœur se mit à battre plus vite. Elle me touchait, moi, dont le corps contenait une bête immonde et répugnante. Durant un instant infime, je m’étais crispé, craignait que la Chose ne fasse des siennes. Et puis, rien ne s’était passé, la potion faisant son effet. Je m’étais alors détendu, et avait répondu à son geste, pour la toute première fois. J’avais répondu à son étreinte, et les fourmillements qui se propageaient dans mon corps entier me donnaient envie de faire bien plus que lui serrer les doigts. Je me contins cependant, déjà mal à l’aise de tenir ses doigts entre les miens. C’était si inhabituel que la sensation de sa peau contre la mienne me semblait presque dérangeante. Non, pas dérangeante, étrange. Mais d’une façon toute à fait positive, car ce contact me réchauffait de toute part, et me donnait envie d’en avoir plus encore. Depuis combien de temps avais-je été privé de ces si simples attentions ? Depuis trop longtemps. Et en moi surgissait ce furieux manque, ce furieux besoin d’être touché, d’avoir de réelles marques d’affection. Padma m’en avait données quelques-unes, mais l’un comme l’autre, nous savions que la Chose n’aimait pas beaucoup, et notre relation n’était pas de ce type-là. Pour nous encourager, parfois, il nous arrivait de nous toucher rapidement, une simple étreinte nous donnait la force nécessaire pour affronter la bête, mais avec Hannah, c’était autre chose. Je ne pouvais pas le décrire, il fallait que je prenne le temps d’y réfléchir et de poser des mots dessus. Toujours en est-il, que je gardais la main d’Hannah contre la mienne, me gorgeant des sentiments que ce simple contact me procurait
.

- Merci. C'est tellement... Je ne sais pas vraiment comment répondre... Dit-elle avec douceur.

Ses paroles furent comme un baume sur mon cœur, et je m’apaisai un peu plus. Ses mots, conjugués à son geste et à ses yeux remplis de compassion me donnaient envie de la remercier à mon tour, et de la serrer dans mes bras, fort.

-En tout cas tu sais que je suis une boulette mais tout ce que tu m'as dit, je le garde pour moi, bien au chaud, c'est promis !

Je lui souris en retour, confiant. Je ne savais pas combien cela lui était important, mon histoire et mon passé, mais elle n’avait rien dit à personne quant à notre rencontre aux abords de la forêt interdite. Alors, je la croyais. Je savais qu’elle ne dirait rien, même si je ne comprenais pas pourquoi elle faisait une telle chose pour moi. Par la suite, elle me demanda si Padma et moi étions… étions quoi exactement ? Probablement si nous étions tous les deux habités par la Chose, ou alors amis. Oui, de toute manière je ne voyais pas Padma d’une autre façon que comme ma petite sœur, celle que je devais protéger et essayer de faire sourire –même si c’était souvent le contraire : elle qui tentait par quelques moyens de me faire sourire-. Jamais je n’aurais envisagé ma relation avec Padma sous un autre angle, notre écart d’âge parlait de lui-même. C’était la sœur que je n’avais jamais eu, et toutes personnes, même Hannah, devait comprendre et savoir cela, n’est-ce pas ? Non, l’idée même de penser à Padma d’une façon autre qu’étant ma petite sœur me faisait sourire, car cela ne serait jamais le cas. Je jetai un regard amusé à Hannah, sûr qu’elle pensait la même chose que moi. Après tout, comment pouvait-on seulement envisager que ma relation avec Padma soit dans cette optique-là ? C’était absurde. Si absurde que je chassai rapidement ces pensées, et me concentrai sur le visage d’Hannah, resplendissant sous les rayons mordorés du soleil. Effrayé de lui faire le moindre mal, car je ne contrôlais pas ma force, je n’osais plus bouger mes doigts d’entre les siens. Ils semblaient tellement fragiles et pâles, entre les miens. Je me pris à la observer avec un petit sourire, et relevai rapidement mes prunelles pour les plonger avec délice dans celles, bleutées, d’Hannah, qui me regardai d’une étrange façon.

- Pardon, je pensais... je pensais que c'était quelqu'un... non, en fait, c'était ce que j'avais pensé. C'est super que vous vous soyez trouvés, vous pouvez partager vos expériences et vous aider. Dit-elle avec un petit sourire.

-Oui, c’est vraiment super, dis-je avec un sourire, heureux que Hannah comprenne ce qui me liait à Padma.

Il est vrai que j’avais eu énormément de chance de rencontrer Padma. Elle était apparue au bon moment de ma vie, et m’avait aidé, depuis, à traverser bien des passes difficiles, entre autre celle où j’avais été particulièrement odieux avec Hannah. Elle disait d’ailleurs souvent qu’Hannah était ma lumière. Et avec le temps, et les sentiments qui fleurissaient doucement en moi, étranges et inconnus, je commençais à croire ce qu’elle disait. Hannah était ma lumière. Cette phrase semblait bien plus complexe lorsqu'on la regardait de près. Pourtant, je n’arrivais pas à comprendre encore son entière signification ni à y percevoir les subtilités. Mais mon esprit, et mon cœur commençaient à comprendre ce que cela voulait dire. Et cela était par exemple, directement lié au fait que j’aime tenir sa main, et que j’aime être en sa compagnie. Je n’avais découvert ça que récemment, et cette découverte me donnait envie de la voir plus encore, de lui parler plus encore, et maintenant que j’avais osé me révéler à elle, me mettre à nu et lui parler de mon pire secret, j’avais envie de connaître les siens. Ces sentiments qui grandissaient doucement, je n’arrivais toujours pas à mettre un nom dessus, ni même à les comprendre. Parfois, il m’arrivait d’en avoir peur, mais plus je restais aux côtés d’Hannah, et plus ma peur s’envolait, comme si cela devenait évident, comme si j’étais capable de tous exploits en sa présence. C’était étrange, et j’avais encore besoin de temps pour tout assimiler, d’autant plus que j’étais certain qu’elle n’éprouvait pas ces mêmes sentiments, qui me rendaient cotonneux et un peu trop joyeux. Hannah, de toute manière, était joyeuse de nature, et cela m’aurait étonné qu’elle ait besoin d’un  nouvel apport de joie. Surtout de ce type de joie là. Non, elle ne devait surement pas sentir ces choses-là. Je lui offris un nouveau sourire, un peu plus petit que le précédent, et gardai toujours sa main dans la mienne, incapable de la laisser partir. Puis, alors que j’allais lui proposer de se diriger vers les boutiques de Prés-au Lard, notamment celle où je lui avais acheté une patacitrouille, quelques mois auparavant, elle se tourna un peu plus vers moi, voulant visiblement me demander quelque chose.

- Dis, est-ce que ça te dirait de visiter l'Ecosse pendant les vacances de Pâques ? Coleen ne vient plus dans la maison familiale maintenant qu'elle est grande, du coup on a une place en plus, et je suis sûre que mes parents seraient d'accord pour que tu passes du temps avec nous !

Tout d’abord, je ne réagis pas à ce qu’elle venait de dire. C’était irréel, ce n’était pas possible. Je fronçai doucement les sourcils, peu sûr du comportement à adopter. Que devais-je répondre ? Etait-ce réellement possible ou ne faisait-elle que plaisanter ? Et puis, le prénom de Coleen me semblait familier, pourtant elle ne m’en avait que peu parlé. Je rassemblai les informations qu’elle avait semées çà et là lorsqu’elle parlait, et parvint à la conclusion que ce devait être sa sœur. Mon cœur s’emballa, tandis que je commençai à comprendre ce qu’elle voulait dire par « venir chez elle ». J’allais pouvoir venir, pendant les vacances de Pâques, dans sa maison. Rencontre ses parents, ses frères et sœurs, voir à quoi ressemblait sa vie… Cette idée me plut et me terrifia dans un même temps. Je ne savais pas, je ne savais plus comment réagir. Je lui offris un sourire légèrement crispé, puis, gêné demandai :

-Tu es sûre que tes parents sont d’accord ? Faire venir un garçon qu’ils ne connaissent même pas chez eux, ça ne va pas les déranger ? Dis-je, la voix un peu plus basse. Je n’aimerais pas déranger. Ajoutai-je, plus bas encore.

J’étais réellement mal à l’aise. Je n’aimais pas m’imposer, je n’aimais pas déranger les gens. Et je ne connaissais même pas les parents d’Hannah. Ils ne devaient même pas savoir ce que j’étais, quel était mon secret, et cela me dérangeait. J’avais comme l’impression, qu’en étant ami avec leur fille, je les trahissais car je la mettais constamment en danger. Et pourtant, une part de moi, grandissante, avait envie de découvrir le berceau familial d’Hannah, là où elle avait grandis. Voir quelle était sa famille, quels étaient ses relations avec ses parents, voir quels avaient été ses terrains de jeux pendant l’enfance et finalement, en apprendre toujours plus sur elle. C’était un saut dans l’inconnu, et j’étais terrifié par cela. Pourtant, j’en mourrais d’envie. Je baissai légèrement la tête, réfléchissant. Dans un même temps, Hannah semblait avoir envie que je vienne chez elle, pourquoi, sinon, me l’aurait-elle demandé ? Par pitié, parce que je passais mes vacances à l’orphelinat ? Cette idée me refroidit instantanément. Cependant, l’espoir fou qui avait gonflé mon cœur se réinstalla avec rapidité dans mon corps entier, et je commençai à imaginer mon arrivée dans sa famille. C’était trop étrange, c’était comme si je plongeai dans des eaux troubles, que je ne connaissais pas, et je ne savais pas ce que j’allais y trouver. Je ne me sentais même pas digne d’aller dans sa famille pendant ces vacances. Je ne savais même pas si Hannah en avait réellement envie. Et pourtant, quand je relevai la tête, la lueur que je vis dans ses yeux m'aida à ma décider.

-Mais, si tes parents sont d’accord, alors moi aussi, j’aimerais beaucoup venir chez toi, si tu en as envie. Dis-je avec un petit sourire.
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Hannah Blueberry


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MessageSujet: Re: Moon on fire [C.]   Moon on fire [C.] Icon_minitimeLun 1 Juil - 22:48



    Certaines choses commençaient à me frapper de plus en plus : par exemple, si je ne parlais pas à Cahyl plus de deux jours, je me sentais un peu triste et parfois même je m'inquiétais – la prochaine pleine lune était pour dans exactement quatorze jours, j'avais acheté un petit calendrier dans une papeterie sorcière à Pré-au-Lard pour toutes les marquer, les pages se tournaient d'elles-mêmes toute seule, c'était vraiment génial ! J'en avais acheté un à Matthew pour lui offrir aux prochaines vacances parce que c'était une vrai tête en l'air mais surtout un très gros flemmard, alors je lui avais pris celui où tous les trucs s'écrivaient en parlant à voix haute au calendrier, il était un peu plus cher mais il était vraiment trop trop cool et ça lui faisait un petit cadeau d'anniversaire en avance. En faisant quelques recherches, j'avais appris que les nouvelles lunes, ce n'était pas si compliqué : à peu près une fois par mois, comme les règles. Mais comme ce n'était pas régulier, je préférais les noter pour être sûre de ne pas oublier et de faire particulièrement attention à lui les jours qui précédaient et suivaient la transformation, parce que je le savais plus fragile et à fleur de peau – je prenais réellement ce secret comme la plus grande des missions du monde. Je n'avais jamais été minutieuse ni très patiente, mais mon implication était entière à ce sujet là. Être super attentive, avoir du tact, ne pas faire une boulette. J'avais l'impression que le poids du secret de Cahyl qui pesait sur mes épaules alourdissait ma frivolité – et c'était pour le mieux, parce que j'avais peur qu'il en ait ras les pâquerettes de moi, car je savais que je pouvais être un peu usante parfois – je me soûlais parfois un peu moi-même, surtout quand mes interlocuteurs tournaient leurs yeux vers le ciel, même si la plupart du temps en souriant – de quoi découlait le deuxième exemple étrange. Avant, j'avais peur de faire fuir Cahyl. Maintenant, j'avais l'impression de vouloir... l'attirer. Oh, je sais que ça a l'air d'être la même chose, mais je sentais très bien la différence, et savoir ça me faisait penser autrement en sa présence – je ne savais pas comment exactement, mais de manière pas tout à fait aussi pareille qu'avant. Le fait qu'il me tolère encore était un plaisir dont je m'extasiais toujours (comment faisait-il, ça, c'était encore un plus gros secret que celui qu'il portait), mais maintenant je voulais qu'il m'aime bien, comme il aimait Padma. J'avais vu, au fil de semaines, surtout quand nous étions en froid pendant cette période terrible totalement cacaesque, comment il était avec elle. Il parlait et souriait et même qu'il riait aussi et je voulais aussi qu'il soit comme ça avec moi. Mais c'était égoïste, et de toute manière, je laissais faire Cahyl – jamais, jamais, jamais de la vie entière et de tout l'univers je n'allais le forcer à s'ouvrir plus. Il faisait comme il le sentait, et j'appréciais ce qu'il m'offrait. Je le connaissais trop bien pour savoir que le brusquer était le contraire du comportement à adopter avec lui – et le trouffion qui osait faire ça, le brusquer, ou l'embêter, il se prenait un croissant dans les fesses de ma part. Je savais que je pouvais être violente dans mes réactions hystériques et sur-excitées, et malgré mes efforts, j'étais incapable de changer ça ; oncle Keith m'avait dit que j'allais être pour toujours sa « petite piplette folle furieuse » et peut-être qu'il avait raison, que c'était pour toujours, que j'allais rester comme ça – mais est-ce que Cahyl allait bien m'aimer pour toujours aussi ? Je l'espérais. Très fort.

    Cahyl m'avait appris à attendre et c'est ce que j'avais fait, sauf dans les cas urgents où je ne pouvais m'empêcher d'agir. J'aimais bien penser que lui aussi me connaissait bien – je lui avais déjà parlé de toute ma famille, de Coleen mon andouille et bête de sœur, de Matthew mon frère chéri, de Keith mon oncle adoré mais absent à cause de ses voyages et son adoration pour les bidules moldus, de maman qui était à la fois joyeuse et triste, de papa un peu trop sérieux, Mamie Moira... Mamie qui était partie dans le ciel fait de guimauves blanches et rosées et qui m'attendait pour me raconter encore toutes les dizaines et dizaines de recettes et d'histoires qu'elle n'avait pas pu me dire. Cahyl ne m'avait jamais jugée, sur rien (même si au départ, je ne savais pas si c'était simplement de la discrétion ou si c'était vraiment le cas), même pas sur mes pensées un peu neuneu ; et il pensait que j'allais l'abandonner après avoir eu connaissance de son petit problème de poils, lui, le garçon le plus génial du monde !

    J'avais attendu et maintenant ses confidences me paraissais comme un cadeau : je l'avais remercié, parce que j'en étais réellement touchée. Je ne savais pas que des paroles qui s'évanouissaient dans de l'air pouvaient me paraître comme telles – c'était juste des mots, mais ceux de Cahyl qui me racontait toute son histoire. Je voyais les émotions se dessiner sur son visage au gré de ce qu'il racontait et j'avais parfois des frissons et des envies de pleurer et surtout l'envie immense de lui faire un câlin parce que je ne savais pas c'était comme ça – je savais très bien que ça n’effacerait jamais le mal qu'il avait vécu. Sauf que Cahyl n'était pas tactile et je me contentais de serrer sa main – il garda la mienne dans la sienne et j'en étais rassurée : cela ne le gênait pas. Je n'étais pas une gêne, et c'était tout ce qui m'importait – j'espérais un peu plus, mais dans le fond, je m'en fichais, c'était Cahyl d'abord (j'avais failli l'appeler « Cahylou » une fois, et je m'étais rendue que c'était parce que je le nommais parfois comme ça dans ma tête – j'avais tendance à donner des surnoms affectifs aux gens que j'aimais et Cahyl n'y avait pas échappé, même si j'avais pour l'instant réussi à préserver ce fait de sa connaissance).

    Il eût un joli sourire quand j'évoquais Padma. Bien sûr que j'étais contente pour lui ! Ce n'était pas un peu de jalousie, parce que Cahyl semblait passer plus de temps avec elle, qui allait m'en empêcher : il n'était plus seul depuis que Padma était là, et c'était l'essentiel. C'était à la fois génial et étrange qu'un autre loup-garou habite les murs de Poudlard – on savait si peu des gens, finalement, et j'étais admirative devant le fait qu'ils réussissent si bien à cacher leur secret. Que se passait-il si ils étaient découvert ? Les gens allaient-ils leur faire du mal, leur lancer des pierres, les battre ? Est-ce qu'ils allaient être exclus de Poudlard ? La directrice le savait sans doute – comment avait-elle réagit ? Est-ce qu'elle l'acceptait bien ? Est-ce que Cahyl était obligé d'aller dans la forêt tous les mois ? Je laissais ces questions au chaud, ne voulant pas trop l'assaillir, et les gardais pour plus tard. Je voyais que son récit lui avait fait quelque chose, alors je me contentais de lui serrer la main, un peu plus fort. Il avait de jolies mains, mais tout était beau chez Cahyl, autant l'intérieur que l'extérieur – la chose qui était en lui ne m'empêchait pas de le penser, contrairement à ce que cette tête de mule d'aigle pensait.

    Je vis ce que je craignis dans le regard de Cahyl lorsque je lançais mon ultime bombe : du doute et un peu de peur, aussi. Je regrettais d'avoir formulé la question de manière aussi brutale, mais je n'avais jamais été très douée pour tourner autour du pot, je mettais la tête la première dedans à chaque fois.

    - Tu es sûre que tes parents sont d’accord ? Faire venir un garçon qu’ils ne connaissent même pas chez eux, ça ne va pas les déranger ? Je n’aimerais pas déranger. 

    Ça, mes bonnes gens, c'était du Cahylou tout craché ! Mes parents allaient l'adorer, c'était certain. Déjà, il était poli : et ça, c'était un truc que papa adorait, les amis polis. Et la propreté, aussi, mais je n'avais pas de doute – Cahyl sentait toujours bon, et j'étais sûre que c'était à cause d'un déo que Matthew avait déjà un jour possédé, de... l'Oxe ? De l'Axe ? Quelque chose comme ça, un truc qui faisait fureur apparemment chez les jeunes filles et qu'oncle Keith avait rapporté d'une expédition dans un immense magasin moldu. Je devais bien avouer que ça sentait vraiment très très bon – mais ça aurait été un peu rude de me pencher au dessus de son cou pour réjouir mes narines de son odeur, avoir l'excuse de me pencher de nouveau sur sa cicatrice était grillé d'avance. Quant à Maman, généralement, elle aimait tout le monde, donc je ne me faisais pas de soucis de ce côté là. J'espérais juste que Matthew ne le brusque pas trop en faisant son adolescent fêtard – j'imaginais déjà toutes les choses qu'on allait pouvoir faire, mais boire comme des trous n'était pas au programme. Plus je pensais à cette idée qu'il vienne à la maison, plus mon cœur battait d'excitation – et heureusement que je tenais toujours sa main (ou est-ce que c'était l'inverse?), car je me serais mise à sautiller partout de joie.

    - Oui, t'en fais pas ! Je leur envoie une lettre dès qu'on rentre pour leur demander, je suis sûre qu'ils vont être d'accord, ils aiment bien rencontrer mes amis, et vu que tu es calme et gentil et propre et tout ça, ils ne peuvent pas ne pas t'aimer, expliquai-je en souriant – ça allait être tellement génial, aaaah ! Je te ferais un petit débrief pour tout t'expliquer de qui et qui et qui fait quoi, je peux même te dessiner un plan de la maison pour que tu ne sois pas perdu. Souvent on reçoit toute la famille, tu sais, c'est la maison de ma grand-mère qui nous sert toujours pour les vacances, mais t'en fais pas, on sortira tous les deux et on sera pas embêté ! Tu ne dérangeras pas, je te promets, et mes parents le diront dans leur réponse, et je te paie le pack ultime de Patacitrouilles si c'est pas le cas, mais ce sera forcément le cas, alors, t'en fais pas, je m'arrêtais là – je commençais à me perdre tellement je disais de trucs mais mon cerveau fourmillait trop d'excitation. Alors ? demandai-je en serrant sa main plus fort – il fallait que mon énergie passe quelque part, je ne tenais plus sur place.

    Je savais qu'il était encore mal à l'aise, mais j'espérais que ça ne le fasse pas complètement reculer. Je comprenais qu'il soit effrayé de rencontrer un tas de gens qu'il ne connaissait pas, mais j'avais tellement hâte de l'emmener voir ma région, et la maison, et lui faire goûter encore plus de pâtisseries, et en plus... en plus, il n'allait pas être à l'orphelinat, et je n'allais pas avoir à m'inquiéter pour lui – j'allais l'avoir sous la main, avec moi. Moi, et pas Padma, hinhinhin – oh, pardon. Je serrais très fort l'intérieur de ma joue droite en attendant une petite confirmation... Pitié, pitié, pitié, dis-oui...

    - Mais, si tes parents sont d’accord, alors moi aussi, j’aimerais beaucoup venir chez toi, si tu en as envie.


    - Ouiiiiiiii, trop cool, aaaah tu es géniaaaal, m'exclamai-je en me levant d'un bon de notre banc – c'était trop d'émotions, mon corps ne tenait plus. Je sautillais littéralement sur la petite rue pavée en me tenant les mains avant de me jeter au cou de Cahyl qui était encore assis et affichait un air craintif – je me baissais et passais mes bras autour de son cou – et hop, une petite bouffée de son parfum au passage, humm – avant de me retenir, de lui planter un bisou sur sa joue droite, et de dandiner sur place – c'était la nouvelle la plus chouette de la terre ! Ça va bien se passer, alors interdiction de stresser, ajoutai-je avec un sourire jusqu'aux oreilles. Du coup, ça m'a donné faim ! Chocogrenouilles ? C'est moi qui paie ! m'exclamai-je en lui tenant la main pour qu'il se lève. Je savais très bien qu'il n'avait pas besoin de moi pour cet effort, mais la légèreté qui m'avait envahie de partout annihilait tout le bon sens que je pouvais posséder – j'avais aussi hâte de rentrer pour demander à mes parents l'autorisation qu'ils étaient de toute manière obligée de me donner – sinon, je faisais exploser la maison, et voilà !
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Cahyl Steadworthy


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Âme soeur: Ais-je seulement le droit d'espérer? Ces sensations qui fleurissent en moi semblent m'indiquer que oui, j'en ai le droit.

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MessageSujet: Re: Moon on fire [C.]   Moon on fire [C.] Icon_minitimeMer 3 Juil - 21:45

Aller chez Hannah. Ce concept me semblait totalement incompréhensible. Comment pouvais-je penser à aller chez Hannah ? Simplement parce qu’elle me l’avait proposé, à mon grand étonnement. J’en restai encore choqué. Jamais, dans mes plus folles pensées, je n’avais cru un jour que quelqu’un, d’autant plus quelqu’un que j’appréciai, m’inviterais chez lui. Et puis, voilà qu’Hannah me demandait si je voulais bien venir chez elle durant les vacances. Je ne savais comment réagir, devais-je répondre par l’affirmative ? De toute façon, qu’est-ce qui pourrait me retenir de dire oui ? Personne ne m’attendait à l’orphelinat, et je ne parvenais à trouver du travail que pendant les grandes vacances. J’étais seul. Alors qu’est-ce qui me retenait d’aller chez elle ? L’inconnu, la peur, probablement. Oui, j’avais affreusement peur de deux choses. L’une était que la Chose se dévoile brutalement pendant le séjour, et l’autre, était de me retrouver complètement seul avec Hannah, dans sa chambre, par exemple. Ce dernier point était totalement stupide, j’en convenais… cependant je ne parvenais pas à la sortir de mon esprit, et à chaque fois que j’imaginais sa maison, j’avais une pensée qui me revenait irrémédiablement : le jour ambigu où je me retrouverais parfaitement seul avec elle. Que lui dirais-je ? Que pourrions-nous faire ? Où allais-je dormir ? Je savais que la réponse à ces questions était simple, car je m’inquiétais pour rien. Hannah était une amie, et rien de plus, et puis, je doutais que ces parents ne nous laisser dormir dans la même chambre, cela n’aurait pas été correct… tout du moins, de mon point de vue. Et puis, nous n’étions que des amis, et bien que mon être entier bouillonnait à petit feu quand je lui parlais et restais en sa présence, je devais la considérer comme une amie, et rien qu’une amie. Comme Padma. Je faillis grimacer en pensant à une telle chose, car Padma et Hannah étaient différentes, et je ne les percevais absolument pas de la même façon. Padma était ma sœur, et les sentiments qui m’animaient quand je la voyais se rapprochaient des sentiments qu’a un frère pour sa sœur, simplement.

Mais avec Hannah… je ne parvenais pas à décrire les sentiments qui m’engloutissaient. En vérité, je ne savais même pas de quel genre ils étaient. Je ne comprenais pas pourquoi je me sentais un peu plus joyeux lorsqu’elle s’approchait de moi avec son sourire désormais familier, je ne comprenais pas pourquoi quand je fermais les yeux, le soir, je voyais son visage encadré de mèches blondes derrière mes paupières, et il y avait encore tant de choses que je ne comprenais pas. Pourtant, cela n’arrivait pas à m’agacer. Non, j’étais trop grisé et emporté par ces sensations nouvelles qui se bousculaient en moi, pour tenter de percer à jour ce mystère. C’était comme une nouvelle Chose en moi. Bien que cette comparaison ne semble pas flatteuse, je voyais tout de même quelques similitudes entre ces deux Choses. L’une comme l’autre, elles emportaient mon âme, mais de façon très différente. L’une m’écrasait et m’oppressait, tandis que l’autre semblait me donner les ailes que je n’avais jamais eues. C’était une étrange façon de voir les évènements, et pourtant je ne parvenais pas à décrire d’une autre façon ce qui m’animait, ce qui se tramait en moi. Je ne comprenais plus mes réactions, je ne comprenais plus mon corps et mes pensées, et pourtant, cela ne m’effrayait pas, car j’étais avec Hannah. Et tout en Hannah m’inspirait confiance et calme ; donc, ces sensations étranges qui m’envahissaient ne pouvaient être que bonnes, tout du moins, je l’espérais sincèrement. Les effets n’étaient pas les mêmes. La Chose me laissant tremblant, faible, traumatisé, tandis que cette autre nouvelle Chose qui grandissait avec douceur en moi me donnait envie de sourire, d’aller vers les autres, et de me rapprocher d’Hannah. Finalement, ces deux Choses semblaient être des contraires : tandis que l’un m’éloignait d’Hannah, l’autre m’approchait d’elle, et je ne savais plus bien de quel côté je me trouvais. En vérité, cela faisait quelques semaines que je ne savais plus bien qui j’étais, et ce que je faisais. J’étais transporté.

En cet instant, alors qu’Hannah me regardait, attendant visiblement que je lui donne une réponse adéquate –réponse que je n’avais toujours pas-, la seule chose qui me retenait sur terre, et qui me permettait de réfléchir correctement, était sa main dans la mienne. Elle me tenait, fermement tandis que je tentais de ne pas lui broyer les doigts dans une étreinte mal contrôlée. La Chose me donnait bien trop de force, et j’avais peur de briser Hannah d’un moindre mouvement. Pourtant, cette fois-ci, je n’avais pas pu résister à refermer mes doigts sur les siens. Je savais que cela n’était pas bien, car le moindre geste de ma part pouvait la mettre en danger, mais mon envie s’était imposée et j’avais cessé de lutter. Et quelque chose me disait que j’avais bien fait, de me laisser envahir par ces sensations grisantes, car ses doigts entre les miens semblaient être la plus belle des choses qui me soient arrivées depuis bien longtemps. La peur de la Chose et de ma force trop grande se rappelaient tout de même à moi, insistantes, et je ne pouvais les détourner de mes pensées, car elles concernaient le bien-être d’Hannah. Et Hannah commençait à devenir importante dans ma tête, dans mes pensées, dans mon être, alors son bien-être me préoccupait. Si cela n’avait tenu qu’à moi, je me serais éloigné d’elle, comme je l’avais fait une fois, alors qu’elle venait vers moi, des larmes dans les yeux. Je me serais éloigné d’elle car j’étais un danger pour elle, et je la menaçais de toute part. Pourtant, une part de moi voulais croire que si elle venait vers moi, c’est parce qu’elle le voulait, et parce que j’occupais une petite place dans son cœur, place qui serait restée vide et triste si je m’étais éloigné. En vérité, je tentais de trouver toutes les faits qui me donnaient raison de rester. Avais-je eu raison de rester ? Très souvent, à présent, mon âme me criait que oui. Cependant, elle avait toujours crié oui, alors était-ce vrai, ou n’était-ce qu’un mensonge de mon cœur qui me suppliait de rester à ses côtés, alors que j’étais celui qui lui ferait le plus de mal ? Tout était trop complexe, et pourtant, je parvenais désormais à croire que je lui ferais plus de mal en partant plutôt qu’en restant à ses côtés. J’étais probablement très égoïste de penser de cette façon, mais je n’arrivais plus à m’en empêcher, et le sourire d’Hannah lorsqu’elle me voyait m’encourageait à rester à ses côtés, coûte que coûte.

Et de plus en plus, croissait en moi l’envie d’aller chez Hannah. Parce que j’avais envie de la connaître, plus encore. Elle m’avait déjà parlé de sa famille, de sa grand-mère défunte qu’elle aimait énormément, de son frère, de sa sœur, et un peu de sa maison. Cependant, j’avais envie de me plonger dans son univers à elle. J’avais peur, et en même temps envie. Envie de voir ses parents, de voir dans quel environnement elle avait grandi, envie de voir où elle vivait, ce qui l’avait amenée à être si ouverte, si rayonnante. J’avais  également envie de voir ce qu’était une famille. Car moi, l’orphelin, je n’avais jamais goûté à un tel bonheur, à une telle aventure. Je ne savais pas ce qu’était qu’une famille. Les publicités, les livres, m’en parlaient, mais je n’avais toutefois jamais vécu cela, vu de mes propres yeux. Et j’en avais besoin. J’avais besoin de voir des gens s’aimer, former quelque chose de construit, de basé sur l’amour et sur les liens familiaux. J’étais curieux. Curieux de rencontrer sa famille, et voir ce à quoi elle ressemblait. C’était tout ce que je n’avais jamais eu. Tout ce que je rêvais d’avoir, et tout ce que je n’aurais jamais, à cause de la Chose. Comment serait-il possible de fonder une famille avec une telle monstruosité en moi ? Cela était impossible. J’avais toutefois envie de voir, une fois dans ma vie, à quoi cela ressemblait, de vivre dans une famille. Le mot même me semblait sacré, entouré d’un halo bienveillant, douloureux à mes yeux et trop lointain pour que je ne le frôle. Et pourtant, j’avais l’occasion d’entrer dans l’une d’elle, qui plus est, dans celle d’Hannah. Mais, j’avais peur de ce que ses parents pouvaient dire. Ils ne me connaissaient pas. Me laisseraient-t-ils seulement entrer dans leur demeure ? Entrer dans leur famille ? Je doutais sincèrement. Je savais qu’Hannah avait envie que je vienne –cela se voyait dans ses yeux- pourtant je ne connaissais pas l’avis de ses parents. Pourraient-ils m’accepter ? J’étais hésitant. Et je fis part à Hannah de mes craintes et de mes faibles angoisses.


-Oui, t'en fais pas ! Je leur envoie une lettre dès qu'on rentre pour leur demander, je suis sûre qu'ils vont être d'accord, ils aiment bien rencontrer mes amis, et vu que tu es calme et gentil et propre et tout ça, ils ne peuvent pas ne pas t'aimer ! J’eus un faible sourire lorsque j’entendis le mot propre dans sa bouche, et fronçai légèrement les sourcils. Propre ? Peut-être que ses parents aimaient particulièrement la propreté, dans tous les cas, ce n’était pas à moi de juger leurs critères. En fait, c’était plutôt à eux de me juger, si je venais chez eux. Je te ferais un petit débrief pour tout t'expliquer de qui et qui et qui fait quoi, je peux même te dessiner un plan de la maison pour que tu ne sois pas perdu. Souvent on reçoit toute la famille, tu sais, c'est la maison de ma grand-mère qui nous sert toujours pour les vacances, mais t'en fais pas, on sortira tous les deux et on sera pas embêté ! Tu ne dérangeras pas, je te promets, et mes parents le diront dans leur réponse, et je te paie le pack ultime de Patacitrouilles si c'est pas le cas, mais ce sera forcément le cas, alors, t'en fais pas ! Dit-elle rapidement, visiblement très excitée par tout cela. Je souris doucement, émerveillé par son visage soudainement illuminé de joie. Comment faisait-elle pour être aussi expressive ? Alors ? Me demanda-t-elle finalement, ses yeux bleutés se plongeant dans les miens, remplis de lueurs d’espoir.

J’hésitai quelques instants. Que fallait-il que je réponde ? Je ne le savais pas, je ne le savais plus. Et pourtant, tout au fond de moi, une envie irrépressible se mettait à gonfler doucement, et à prendre toute la place : celle d’accepter. Devais-je accepter ? Malgré tout ? Malgré la Chose qui menaçait ? Malgré ma force trop grande et mon caractère renfermé ? Je scrutais doucement les yeux de Hannah, qui brillaient, presque suppliants. Mon cœur se mit à battre plus vite, tandis que le cours de mes pensées ralentissait. Et j’eus envie de lui faire plaisir. Non seulement lui faire plaisir à elle, mais aussi à moi. Car j’avais envie d’aller chez elle. Non, j’avais envie de passer du temps avec elle. D’être à ses côtés, de la voir rire, de la voir évoluer dans un environnement familier, de la voir sourire à ses parents, de la voir me montrer sa maison avec bonheur… Tout simplement, d’être avec elle. Je pris une longue respiration, et me mis à sourire doucement. Certes, c’était risqué, cependant, la pleine lune était encore loin, et tant que je prenais mes potions, tout devait se dérouler normalement. Mais qu’allaient dire ses parents ? Je secouai tout doucement la tête, tentant de chasser ces pensées dévastatrices, et plongeait mes yeux dans ceux d’Hannah. A l’intérieur, j’y trouvai le courage, la force, et la joie qu’il me fallait pour accepter. Alors, doucement, toujours hésitant, précisant combien l’avis favorable de ses parents comptait pour moi, j’acceptais de venir chez elle durant la première semaine des vacances. Sitôt que les mots franchirent mes lèvres, je vis son visage s’illuminer plus encore, et elle lâcha ma main.

- Ouiiiiiiii, trop cool, aaaah tu es géniaaaal ! Dit-elle, en criant presque, tout en se levant subitement. Je ne pus me retenir de rire doucement, et de l’observer à nouveau, tandis qu’elle sautillait devant mes yeux. Sa réaction me fit oublier tous les doutes que j’avais pu avoir : son bonheur même suffisait à chasser les angoisses qui s’étaient faufilées dans mon âme. Puis, aussi soudainement qu’elle s’était mise debout, elle fut près de moi. Ses bras enserrèrent mon cou, et je sentis son parfum tandis qu’elle se penchait pour coller son visage contre le miens. Mon cœur s’accéléra brusquement, et, peu habitué à de telles démonstrations, je ne sus comment répondre à cette subite étreinte. Je restai assis, les mains sur mes genoux, tandis qu’Hannah m’enlaçait, bouillonnante de joie. Je sentis la chaleur de son corps, et son parfum, m’envahir de toute part, tandis que je m’abandonnais entre ses bras, incapable de réagir correctement. Puis, vivement, elle approcha ses lèvres de ma joue droite et y déposa un baiser. Après quoi, elle se détacha de moi, et se remit à sautiller sur place, visiblement heureuse. Cependant, je n’étais plus capable de réagir après ce qu’elle venait de faire. Je croyais encore sentir la chaleur de ses bras autour de moi, et le touché fugace de ses lèvres contre ma peau. Tout en moi brûlait, d’incompréhension, mais aussi d’autres sentiments qui menaçaient de me faire exploser. J’étais mort… ou que trop vivant. Je ne le savais plus. Je regardai Hannah, déboussolé, gêné mais heureux. A vrai dire, tout se bousculait en moi, et je ne savais plus discerner ce qui tourbillonnait au fond de mon être. Ce ne fut que lorsqu’elle me parla à nouveau, tout sourire, que je pu reprendre me esprit correctement.

- Ça va bien se passer, alors interdiction de stresser ! Du coup, ça m'a donné faim ! Chocogrenouilles ? C'est moi qui paie ! S’exclama-t-elle ensuite, en me tendant sa main.

Je souris doucement, tandis que mon esprit se mit à voguer vers la dernière fois que j’avais tenu une confiserie en main. C’était également à Près-au-Lard, mais à cette époque, nous n’étions pas en si bon termes. Tout avait été de ma faute, évidemment, mais ce souvenir me rappelait combien les choses pouvaient changer, et combien, à présent, Hannah en savait sur moi. Elle savait pour la Chose, elle savait pourquoi j’avais été aussi odieux envers elle, elle savait beaucoup. Et je m’attachais à elle. Parce qu’elle m’acceptait sans se poser de question, parce qu’elle acceptait mes pires défauts et mon plus sombre côté. Parce qu’elle était parfaite. Je lui souris, et attrapai doucement sa main, tenant ses doigts comme on tiendrait du cristal. Après quoi, je me levai, et me mis à ses côtés, remplis de joie.

-Avec plaisir. Dis-je finalement, en me dirigeant vers les boutiques en contrebas, ma main dans celle d’Hannah.

~ Terminé
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