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~ Mixed up feelings. [PV L.]

 
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 ~ Mixed up feelings. [PV L.]

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Ruby Standiford-Wayland


Ruby Standiford-Wayland
Apprentie à Sainte Mangouste



Féminin
Nombre de messages : 2205
Localisation : Cachée.
Date d'inscription : 03/09/2011

Feuille de personnage
Particularités: « and from the rain comes a river running wild that will create an empire for you. »
Ami(e)s: Lizlor; « Maybe home is nothing but two arms holding you tight when you’re at your worst. »
Âme soeur: « Lover, when you don't lay with me I'm a huntress for a husband lost at sea. »

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MessageSujet: ~ Mixed up feelings. [PV L.]   ~ Mixed up feelings. [PV L.] Icon_minitimeMer 5 Fév - 21:18

Les vacances étaient toutes proches, et le château avait perdu de son sérieux en même temps qu’il s’était recouvert des gros flocons blancs qui tombaient drus depuis une semaine. J’aimais bien l’atmosphère qui couvrait alors les lieux, cette douceur hivernale qui donnait envie de se pelotonner devant un feu de bois, avec un bon livre et une tasse de thé. Lorsque j’étais petite, je préférais généralement l’été, parce que j’adorais courir partout dehors, gambadant dans le jardin en essayant d’attraper des papillons ou en faisant des bouquets de fleurs que j’allais ensuite offrir à ma mère. Sûrement était-ce que la saison ressemblait plus à mon tempérament d’enfant. J’étais solaire, joyeuse, lumineuse. Et c’était sûrement parce qu’à présent, j’étais bien différente, que je préférais des saisons comme l’automne ou l’hiver. C’était plus calme, et puis, je crois que quelque chose dans la blancheur de la neige me fascinait, tout était tout à coup plus pur, recouvert d’un voile neuf. Comme tous les enfants, j’avais aimé faire des bonhommes de neige dans mon jardin, essayé d’attraper les flocons du bout de la langue, mais je n’aimais pas trop le froid, et encore moins l’obligation de rentrer à la maison pour ne pas tomber malade. Mais à présent, j’adorais me promener dans le parc avec Lizlor, nos deux bonnets assortis qui couvraient nos longs cheveux blonds, et si je n’aimais pas autant que Lizlor me rouler dans la neige pour faire des anges et des sculptures de boursoufflets enneigés, je me sentais rassurée par la pureté qui envahissait le parc, et par le sourire de Lizlor qui pourtant, je le savais, était de plus en plus une couverture.

Je m’inquiétais énormément pour elle. Elle s’était finalement détachée de Stephen, je savais que ses sentiments n’étaient plus aussi forts qu’avant, et que l’amour avait laissé place à de l’amertume et bientôt, à de l’indifférence. Mais je me demandais toujours : est-ce que ça serait assez ? Car elle continuait d’être perdue, me semblait-il, et de se chercher d’une manière qui n’apportait aucune réponse. Je ne lui en voulais pas, elle se protégeait comme elle le pouvait, mais j’avais peur de jusqu’où elle pouvait aller. Elle s’était détachée énormément des cours, mais je m’étais empressée de tout faire pour qu’elle suive en minimum, l’aidant dans ses devoirs, l’encourageant dès qu’elle avait une bonne note ou qu’elle s’intéressait à ce que nous faisions. Mais je connaissais aussi cette façon qu’elle avait d’agir, parce que je l’avais aussi bien souvent : elle était toute souriante, riante, prétendant n’avoir rien à faire de la plupart des choses qui se tramaient. Mais c’était un masque, je voyais bien qu’elle voulait se protéger parce qu’elle avait souffert, qu’elle avait été trahie ; je connaissais cependant les conséquences d’un déguisement pour faire bonne figure, je savais que ça finissait toujours par exploser, et je ne voulais pas que les éclats blessent à nouveau Lizlor.

Mais heureusement, les choses commençant à se tasser, elle reprenait goût à faire des projets, dans le futur, et en particulier aux vacances qui se profilaient où nous allions en Oregon – et non dans le Kent habituel. Nous allions être loin de tout, en famille – je rougissais d’oser utiliser ce mot avec autant d’aisance – et elle allait pouvoir se ressourcer un peu et mettre de côté tous les souvenirs que lui inspirait Poudlard et la période de Noël. J’avais déjà préparé, d’ailleurs, mes cadeaux pour Noël. J’avais l’impression que chaque année était un peu plus spéciale, et j’avais à chaque fois envie de faire quelque chose de mieux que l’année précédente. Cette fois-ci, j’avais trouvé un bandeau pour les cheveux avec des feuilles dorés qui irait parfaitement à Lizlor, et un large sweat avec dessus deux chatons, un noir et un blanc, qui formaient un ying et un yang. Instinctivement, ils m’avaient fait penser à nous deux. Puis, bien sûr, des babioles pour Nate et Le Chat, mais surtout, un petit porte-clef avec au bout une biche. J’avais le même, avec un bout un petit loup. Et je m’étais fait la promesse qu’au bout, j’accrochais les clefs de notre premier appartement.

Mais nous n’étions ni diplômées de Poudlard, ni encore en vacances. Mais les professeurs ne nous assommaient plus de devoirs ou de contrôles depuis le bal, dont la plupart des élèves ne s’étaient toujours pas remis. Personnellement, je m’étais empressée de faire le plus de devoirs possibles en avance, jonglant entre mes après-midis avec Lizlor, mes soirées chez Ewan, la bibliothèque, les goûters avec Ana et Rita. Les choses commençaient légèrement à s’empiler, mais je m’en sortais très bien malgré tout, et je faisais tout mon possible pour avoir par la suite les vacances les plus paisibles possibles. Au fond, j’avais l’impression que les nuages noirs n’étaient pas trop loin, et c’était sûrement pour cela que je réglais tout, pendant que je le pouvais encore. Les choses se tassaient, mais parfois, c’était comme si j’avais simplement tout poussé dans un coin sans vraiment chercher à trier et à améliorer. Mais peu importe, tant que ça fonctionnait, n’est-ce pas ?

Ce soir de toute manière, il n’était pas question de moi. Nous partions dimanche en Oregon, je profitais donc mes dernières soirées avec Ewan, mais… Mais aussi avec Lizlor, puisqu’il y avait une grosse soirée en prévision avec James chez l’un de ses amis, et je n’aimais pas trop que Liz y aille ainsi. Je savais que James veillait toujours sur elle, il suffisait de regarder cette façon qu’il avait de mécaniquement lui jeter des coups d’œil dès qu’elle était dans la pièce, mais j’étais tout de même rassurée si je pouvais être dans les alentours aussi. J’avais promis à Ewan que je passerais la fin de soirée avec lui, que ce n’était qu’au début, parce que j’avais aussi envie de profiter de lui avant l’Oregon. De toute façon, en arrivant, je remarquai avec amusement qu’il était plutôt absorbée par ma robe noire, dont le haut était plutôt moulant et au col rond, et ma silhouette allongée par mes bottines à talons. Je déposai avec un petit rire un baiser sur le bout de ses lèvres, sentant sa main qui s’attardait un peu trop sur ma taille pour me retenir. Mais Lizlor était là, et elle se mit à râler en riant, et nous nous dirigeâmes vers l’adresse que nous avait fournie Jay.

La fête avait lieu dans un sous-sol. La musique était forte et les lumières fluorescentes, rendant l’ambiance assez psychédélique, au grand bonheur de Lizlor qui fit un high-five à James en arrivant. Je lui fis un sourire, Ewan lui serra la main, et l’instant d’après, nous avions tous des verres dans les mains. J’appréciais particulièrement le fait que James, à chaque soirée, me servait toujours des verres de jus de fruits, me demandant souvent lequel je préférais – retenant d’ailleurs que j’adorais le jus d’abricot, et il y en avait toujours, si bien que je le soupçonnais de toujours ramener une bouteille. Lizlor me traina sur la piste pour danser, tandis qu’Ewan et James discutaient, et nous rimes un peu bêtement en improvisant des chorégraphies un peu aléatoires. Puis, une fois n’est pas coutume, j’abandonnais ma Gryffondor pour aller me loger dans les bras d’Ewan. Il était en pleine discussion avec des gens, mais au bout de quelques minutes, il s’écarta un peu, m’entraînant dans un coin pour m’embrasser à loisir, ses mains caressant le tissu sur mon corps. Je riais, lui glissais des mots doux, et de temps en temps, je jetai un coup d’œil à Lizlor qui s’amusait bien sur la piste avec James.

Je finis par m’écarter pour revenir vers Liz, qui était proche d’une table en train de discuter avec un garçon – je ne sais pas qui le fusillait le plus du regard, moi ou James. Ce qui m’avait interpellé, c’était ce qui traînait visiblement, passant de main en main. J’avais rappliqué comme un aimant. Des petites pilules colorées, dont je ne voulais même pas connaître la composition. Lizlor y jetait un œil, un peu curieuse, et instinctivement, je posai ma main sur son avant bras.


- Non, s’il te plaît, tu sais que c’est… Tu sais que ça dégénère vite, murmurai-je, autant pour elle que pour moi. Mon regard était à la fois autoritaire et profondément inquiet, et Lizlor hocha la tête.

Le garçon semblait décidé à passer la soirée avec Lizlor, mais la discussion sembla mourir d’elle-même, et j’en profitais pour tirer ma Gryffondor sur la piste, et elle commença à se plaindre à l’oreille de James qui ne cédait toujours pas à ses avances. Elle semblait toute joyeuse, je la soupçonnai d’avoir un peu trop bu, et je la laissai me faire danser. La musique se faisait plus sensuelle, nos mouvements aussi, et je voyais bien que Lizlor jetait des regards amusés et séducteurs à James qui avait l’air bien gêné de devoir y résister. Lorsque Lizlor m’embrassa, je soupirai mentalement, mais ne la repoussai pas. Ce n’était pas la première fois que je l’embrassai, et je savais très bien pourquoi elle le fait : pour que les garçons la remarquent, et particulièrement que Jay soit jaloux. Je remarquai bien cependant que cette fois-ci, le baiser se prolongea un peu plus, mais quand Lizlor s’écarta, elle eut un rire et lança un regard à James – à côté d’Ewan qui nous fixait aussi, à la fois mal à l’aise et fasciné. Lizlor se mit à rire encore plus, et elle me traîna à l’opposé des garçons, toute contente de sa machination.


- Tu le tortures un peu, commentai-je en haussant les épaules, d’un air de dire que ça ne me regardait pas. Lizlor pinça un peu les lèvres, mais elle avait l’air un peu ailleurs, ne prenant absolument pas en compte ma remarque. J’étouffe un peu, on va fumer ? Proposai-je en prenant sa main pour l’entraîner à ma suite.

Dehors, il faisait froid, et je me recroquevillais dans mon manteau, sortant deux cigarettes de mon paquet. J’en tendis une à Lizlor, et fis tourner la roulette du briquet pour enclencher la flamme, allumant la cigarette de Lizlor puis la mienne. La fumée se noya dans celle que faisait nos souffles chauds dans l’air glacé, disparaissant dès qu’un coup de vent passait pour balayer nos cheveux contre nos visages.
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Lizlor Wayland


Lizlor Wayland
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MessageSujet: Re: ~ Mixed up feelings. [PV L.]   ~ Mixed up feelings. [PV L.] Icon_minitimeVen 7 Fév - 1:22



Red lips

Little bitch
Growing so bored of your feds
Cause soon gonna lay you down
Enough for the ones
And no one remembers your name
(Too bad)
Mmmmmmmm
Such a confidence

Such a big girl
Such big news
Such a big talk

Your number is up
If you like it or not

Ma jupe en cuir était devenue ma meilleure compagne de soirée : Ruby n'avait probablement pas pu imaginer lorsqu'elle l'avait achetée, mais elle était devenue mon habit préféré, et celui qui me donnait l'impression d'être la plus puissante possible, la plus invincible. Elle attirait beaucoup de regards sur moi : en soirée, c'était tout de dont j'avais besoin. Je l'avais enfilée avec un débardeur large un peu déformée, gris avec des paillettes sur le col, puis j'avais mis ma veste, et enfilée des bottines noires un peu usées, mais qui ferait l'affaire. Je n'avais pas non plus une patience indéfinie pour ce qui touchait à l'habillement - après avoir vérifié mes cheveux et passé du noir sur mes yeux et un peu de rouge à lèvres, j'avais filé au point de rendez-vous retrouver les Ruby, puis James et Ewan.

Je voyais clair dans le jeu de ma meilleure amie qui depuis que je m'étais mise à sortir, voulait tout le temps m'accompagner ; pourtant elle n'était pas spécialement adepte de cela, comme moi au départ, et encore moins depuis qu'elle ne buvait plus. Mais elle venait pour moi, parce qu'elle s'inquiétait, et si au début j'avais essayé de râler, parce que je n'avais pas besoin d'un chaperon et encore moins de m'inquiéter pour elle, confrontée à l'ambiance alcoolisée des soirées, j'avais compris. J'avais compris, et n'aurais-je pas fait pareil à sa place ? Nous nous aimions trop pour ça, même si cette fois, un peu égoïstement et je le savais, j'aurais préféré qu'elle me fiche la paix - j'avais un peu honte qu'elle me voit faire tout cela, même si je ne me réfrénais pas pour autant : j'en avais besoin. Pas parce que j'étais devenue complètement abrutie et dépendante de mes hormones comme les élèves dont je m'étais si souvent moquée, pas parce que j'avais envie de me débaucher comme si c'était obligatoire à nos âges, non, juste parce que j'avais envie de me défouler et de combler un manque, de frôler un peu plus les limites autour de moi, de me changer les idées. Je ne flirtais pas avec les garçons pour me rendre populaire et intéressante, je le faisais parce que je voulais tester quelque chose qui m'échappait encore... Et qui s'était enfuit avec Stephen. Je ne buvais pas trop non plus parce qu'au fond j'avais un peu peur, encore plus avec ce que Ruby avait vécu, mais j'avais envie de me sortir de mon corps qui me paraissait trop étriqué et inutile, et je goûtais petit à petit à tout cela. Je n'allais pas trop loin non plus, mais j'avançais doucement, comme un animal à l'affût.

Cette fête avait été, comme très souvent dernièrement, prévue par Jay qui m'invitait très souvent, ce qui m'arrangeait bien. Encore plus parce qu'il me protégeait et que je pouvais compter sur lui, sans hésiter. Un peu moins depuis que... Depuis que j'avais décidé de passer clairement la vitesse supérieure, et qu'il n'obéissait pas.

D'accord, je n'étais pas non plus la spécialiste. Avant, avant Stephen, ces histoires de flirt m'avaient été étrangers et presque repoussants ; depuis Stephen, ma frustration s'exprimait ainsi. Et cela fonctionnait plutôt bien : j'attirais les regards des garçons, je jouais avec, j'y répondais un peu juste pour qu'ils s'accrochent, je les faisais patienter, j'attendais de savoir si j'en voulais vraiment. C'était un jeu très facile, mais dans lequel il ne fallait surtout pas perdre la main. C'était aussi un jeu dans lequel je n'avais absolument pas la main avec Jay. Et ça m'énervait. Beaucoup. Pourtant, je lui plaisais, non ?! Je le voyais dans ses yeux, et puis, il m'invitait tout le temps, il me complimentait, il m'offrait des cadeaux, il était prévenant... C'était bien qu'il voulait de moi, alors, pourquoi repoussait-il mes avances ? J'avais commencé à attaquer en soirée, en dansant tout contre lui, en le regardant par-dessous mes cils et pendant de longues secondes, en lui souriant du coin des lèvres, en m'approchant très près de lui pour lui parler au creux de l'oreille, en essayant de chercher ses mains, de le frôler de mon corps. A chaque fois, ce petit manège faisait battre mon coeur trop fort, parce que c'était toujours une petite étape à franchir, quelque chose de pas forcément naturel au départ, qui le devenait petit à petit. Mais Jay restait de marbre, et me repoussait doucement et poliment, mais sûrement. Et m'agaçait de plus en plus. Heureusement, il y avait les autres garçons - qui, eux, ne disaient pas non.

La soirée commença particulièrement bien, car l'ambiance était cool, que je bus quelques verres d'un très bon cocktail fruité qui me faisait penser aux jus de fruits l'été sur la plage de l'Oregon, que la musique était entraînante ; je dansai avec Jay, puis avec Ruby, je l'embêtai un peu avec Ewan parce que j'aimais bien les taquiner et me moquer gentiment du petit couple parfait qu'ils étaient (je détestais les couples, à présent, mais pas eux : ils avaient l'air bien trop heureux, même si ces derniers temps, le sujet était plus délicat). La tête me tournait un peu, mais j'étais bien, juste ce qu'il fallait - et encore et toujours, Jay restait bien trop politiquement correct à mon goût. Eh bien, quoi, il avait peur que ma mère débarque au beau milieu de la fête et lui fasse la morale ? J'eus presque envie de le provoquer ouvertement pour de bon, mais un mouvement dans la foule attira mon attention, et je suivis des yeux les amis d'amis de Jay qui se rapprochaient de nous et faisaient passer des petits pilules dans la foule.


- Non, s’il te plaît, tu sais que c’est… Tu sais que ça dégénère vite, murmura Ruby avant même que j'ai eu le temps de formuler clairement ma pensée. Et si j'essayais ? Mais elle avait raison. Et puis, j'avais peur.

Je laissai en plan le garçon qui était en train de me demander mon prénom, et les formules d'usage (il ne m'intéressait pas plus que ça), pour retourner danser avec Ruby, car ils passaient une chanson que l'on aimait bien. Quand je dansais avec elle, tout était différent : il n'y avait plus que nous, et même si je jouais toujours un jeu dans ces soirées, je me préoccupais moins d'être sensuelle ou attirante, je m'amusais simplement, je dansais pour danser avec Ruby, et je riais plus naturellement que jamais. Mais tout d'un coup, comme j'avais remarqué Ewan et Jay qui discutaient en nous regardant de temps en temps (je me demandais ce qu'ils se racontaient), j'eus une petite idée et me rapprochait de Ruby en l'entourant de mes bras et en dansant contre elle, en riant toujours, lui lançai un regard malicieux, et l'embrassai quelques fois en me retenant de rire - c'était une technique qui marchait plutôt bien, et que j'avais déjà essayée avec elle. Il suffisait que je danse contre elle, que je dépose des petits baisers sur ses lèvres, et tout l'attention de la salle était sur nous, l'attention masculine surtout, à son point culminant. Je jetai un regard à Jay en lui tirant à moitié la langue, avant de poursuivre mon petit manège, qui m'amusait bien, au fond. Mais je me demandais : pourquoi trouvaient-ils cela attirants ? Et pourquoi trouvais-je cela aussi amusant moi aussi, parce que dans le fond, qu'est-ce qui me plaisait le plus, attirer leur regard, ou la façon de l'attirer ?

Cette question me laissa un peu hésitante, et nous nous dirigeâmes un peu plus loin pour reprendre notre souffle après les danses effrénées.


- Tu le tortures un peu, remarqua Ruby.

- Hmmmmm, répondis-je distraitement. De toute façon, il s'en fout, on dirait. Je me demande ce qu'il attend.

- J’étouffe un peu, on va fumer ?


J'aquiesçai, et nous nous retrouvâmes dehors. Il faisait froid, mais ma peau semblait avoir emmagasiné tant de chaleur que je ne frissonnais pas. Je me collais contre Ruby, qui elle avait l'air visiblement d'avoir froid, et attrapai la cigarette, par réflexe. Je fumai quelques secondes en silence, écoutant sans y prêter attention les conversations du groupe un peu plus loin.

- T'as vu, en tout cas, Ewan, ça ne lui a pas échappé, dis-je avec un petit rire complice, en repensant toujours à nos baisers et à l'air hypnotisé qu'ils provoquaient. Je me demande bien pourquoi, au fond. C'est mignon, achevai-je avec un petit rire, parce que l'alcool m'empêchait tout de même d'avoir des pensées toutes cohérentes. Je me penchai vers Ruby et embrassai une nouvelle fois ses lèvres en rigolant. Pourquoi on ne pourrait pas, après tout ? Je ne savais pas trop si je pensais tout haut ou pas, mais je lançai un regard soudain très sérieux à Ruby. C'était vrai, hein, pourquoi ? Et puis, vu ce que les garçons nous faisaient, finalement, est-ce qu'on n'était pas entrain de se tromper ?! Ruby avait failli finir très mal quand cet imbécile d'Ewan avait voulu la quitter ; Stephen était parti pour de bon, sans excuses, comme ça, emportant avec lui toutes ses promesses. J'en avais assez de permettre qu'ils nous fassent autant de mal. Et puis, ce n'était pas parce que Ruby était une fille elle aussi que cela empêchait quoi que ce soit ?! Pour me le prouver, je l'embrassai de nouveau, mais pas comme les autres fois, pas simplement en embrassant ses lèvres, mais en l'embrassant pour de bon, passionnément, et à l'instant où je m'étais penchée contre elle, j'entendis distinctement les voix des autres se faire plus basses - ils avaient remarqué ce qui était en train de se tramer, et attendait avec sûrement autant d'étonnement que moi la suite des évènements.
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Ruby Standiford-Wayland


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MessageSujet: Re: ~ Mixed up feelings. [PV L.]   ~ Mixed up feelings. [PV L.] Icon_minitimeJeu 20 Fév - 11:09




« How long will I be with you?
As long as the sea is bound to
Wash upon the sand. »


Il est vrai que moi aussi, je me questionnais sur James, parfois. Il semblait pleins bonnes intentions envers Lizlor, mais si elle le torturait et le faisait languir, on ne pouvait pas nier que lui aussi semblait s’être laissé prendre au jeu, et qu’il ripostait à sa manière. Pourquoi n’avait-il pas encore saisi l’occasion ? Lizlor était plutôt directe, particulièrement en soirée, et voler un baiser tandis qu’elle dansait tout contre lui aurait été d’une facilité déconcertante pour James. Mais j’aimais me dire que ça faisait de lui quelqu’un de bien, qu’il attendait le bon moment. De toute manière, il nous pouvait pas décemment ne pas être attiré par Lizlor, de toute façon, son visage ne pouvait pas le trahir. C’était étrange, parce qu’il m’avait toujours semblé difficile de reconnaître de la réelle attirance, tout autant physique qu’émotionnelle, dans le regard de quelqu’un lorsqu’il m’était destiné – le temps qu’Ewan et moi avions mis à réaliser notre attirance mutuelle en était bien la preuve. Je voyais facilement le désir dans le regard des garçons, des hommes, qu’il me soit destiné ou tourné vers ma meilleure amie. Mais les yeux de James ne chantaient pas ce genre de mélodie. Quand il se tournait vers Lizlor, il avait d’abord toujours les lèvres qui s’étiraient légèrement, puis son regard semblait s’animer, pétiller, d’un feu doux qui crépitait à rythme égal à ses battements de cœur. Non seulement le désir perçait entre ses cils, mais c’était autre chose, bien plus proche de l’affection que de la passion, que James ne semblait pas pouvoir contenir. J’en étais persuadée, silencieusement, il avait des sentiments pour Lizlor, probablement bien plus fort qu’il ne le pensait. Mais je le gardais silencieusement pour moi, car je savais que ma Gryffondor ne m’écouterait pas, et qu’elle prendrait sûrement peur. J’attendais alors patiemment, la guidant lorsqu’elle me le demandait, en espérant simplement que dans tous les cas, elle trouverait son compte, et qu’elle finirait par trouver la place qui semblait lui échapper depuis que Stephen était parti.

J’inspirai plusieurs bouffées de tabac sans parler, jetant un regard vers le ciel. Les étoiles étaient peu visibles, cachées en partie par les nuages, mais aussi moins éblouissantes sous la lumière du porche. Etrangement, cette simple constatation me fit frissonner un peu plus. J’étais fatiguée de ce voile qui semblait nous entourer et nous étouffer, moi, Ewan, Lizlor… Quelle serait l’issue ? Plus j’avançais, plus elle me semblait incertaine. Je tournai mon visage un moment vers Liz qui fumait aussi sans rien dire, un petit sourire sur le bout des lèvres. Ses cheveux à nouveau longs et bouclés lui revenaient sur le visage, sur ses joues rebondies et ses lèvres qui tremblaient légèrement. Derrière ses cils et ses paupières rehaussées de noir, ses iris bleutés brillaient toujours avec ce pétillement particulier, et je me fis la réflexion, en observant ses longs doigts fins qui tenaient la cigarette, que Lizlor était réellement magnétique, que sa beauté avait quelque chose de fascinant et captivant qu’il m’était difficile de saisir pleinement.


- T'as vu, en tout cas, Ewan, ça ne lui a pas échappé. Je me demande bien pourquoi, au fond. C'est mignon.

J’haussai les épaules, répondant à son rire par un petit sourire. Il est vrai que je ne comprenais pas forcément, mais le désir masculin m’échappait en de nombreux points. Je me demandais ce qu’Ewan pensait de tout ça, si ça attisait ses envies… Je me doutais qu’il ne m’en voulait pas d’embrasser Lizlor, il savait très bien que c’était plus un jeu qu’autre chose, orchestré par Lizlor en particulier pour rendre James et les autres jaloux, mais si j’avais embrassé… Disons, Scott, je n’étais pas sûre qu’il ait été aussi flexible. Alors qu’au fond, je n’avais strictement aucune attirance pour lui non plus, tout comme je n’en avais pas pour Lizlor… Mais à la fois, si ça ne me dérangeait pas d’embrasser Lizlor, elle était bien la seule amie avec qui c’était le cas. Probablement était-ce que notre amitié était la plus spéciale de toutes. Je laissai Lizlor déposer un nouveau baiser sur mes lèvres tandis qu’elle riait, et je levais un peu les yeux aux ciels, riant de la situation et de l’ivresse enfantine qui s’emparait de ma Gryffondor.

- Pourquoi on ne pourrait pas, après tout ?

Je ne compris pas tout de suite ce que Lizlor voulut dire, et l’instant d’après, elle s’était penchée pour m’embrasser à nouveau. James était-il dans les parages ? Mais le baiser n’était pas habituel, et je ne percutais pas tout à fait, répondant d’abord à la douceur passionnée qu’elle y mettait. Je ne l’avais jamais embrassé comme – quelques frissons se propagèrent en moi tout de même – et c’était étrange… Un étrange qui n’était ni désagréable, ni agréable, mais j’avais l’impression que nous étions deux pièces qui n’allaient pas ensembles et qui pourtant cherchaient à s’assembler. Je ne sais pas trop combien de temps il me fallut pour le comprendre, sûrement refusais-je de le voir, mais il m’apparût assez brusquement que ni James, ni aucun garçon d’ailleurs, n’était là, et que les raisons de ce baiser était tout autre. Puis, comme pour me rappeler à l’ordre, je sentis une piqûre désagréable sur le dos de ma main gauche : la cendre de ma cigarette qui se consumait toute seule depuis tout à l’heure venait de tomber sur ma peau et me brûler légèrement – je fus ramener à la réalité, et je m’écartai, tentant de ne pas avoir l’air trop surprise. J’avais répondu au baiser aussi, pensant qu’il s’agissait encore de nous faire remarquer par des garçons, me laissant entraîner par erreur. J’avais eu tort, et je ne voulais pas orienter la perdition de Lizlor dans la mauvaise direction. En m’écartant, j’avais cherché son regard timidement, avant de prendre sa main avec un petit sourire désolé.

- Lizlor, ce n’est pas comme ça entre toi et moi, tu le sais, murmurai-je doucement. Nous étions comme les deux faces d’une même pièce, totalement unies, inséparables, et bien sûr que mon amitié pour elle était aussi forte qu’un véritable amour. Mais ce n’était pas cet amour que j’avais avec Ewan, par exemple… Je n’arrivais pas à l’expliquer, mais je savais ce qui était juste et ce qui n’était pas bien, et peu importe combien Lizlor embrassait bien, notre amour ne fonctionnait pas ainsi et elle savait. Je caressai le dos de sa main. Je sais que tu es perdue, et j’aimerais pouvoir t’aider, je t’aime, mais tu sais que je ne t’aime pas comme ça. Je t’aime, mais je suis amoureuse d’Ewan… Je suis sûre que tu sens la différence, toi aussi, pas vrai ? Ajoutai-je, un peu tristement, sentant que l’ombre de Stephen planait lourdement dans la discussion. Je ne voulais pas contrarier Lizlor, mais je savais qu’elle avait bu, et que ses réactions pouvaient être encore plus imprévisibles, et mes doigts se resserrèrent autour de sa main en espérant qu’elle ne lâcherait pas la mienne.
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Lizlor Wayland


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MessageSujet: Re: ~ Mixed up feelings. [PV L.]   ~ Mixed up feelings. [PV L.] Icon_minitimeMar 25 Fév - 17:23

Un baiser ne ressemblait jamais à un autre, et j'avais récemment pu le constater plusieurs fois, étant donné que le nombre de garçons que j'avais embrassé était passé de un à… plusieurs, ces derniers temps. Mais je m'en préoccupais peu : j'avais bien le droit d'embrasser n'importe qui, je ne voyais pas en quoi cela regardait quiconque. Mais ce baiser-là, évidemment, étant bien différent. Si j'avais déjà eu une petite expérience avec une fille… Cette fille-là était Ruby, ce qui était totalement différent. Et je n'avais pas peur de l'avouer mais je m'étais toujours demandé ce qui se serait passé si nous avions eu de l'attirance l'une pour l'autre, et depuis que je sortais d'avantage, j'avais pu constater que les mœurs étaient bien plus libérés que je ne l'aurais pensé, qu'il n'était pas rare que deux filles finissent ensemble à une soirée pour le jeu, pour le test, ou pour quelque chose de plus sérieux – et que cela ne posait aucun problème. Mais Ruby était tout de même trop particulière pour moi pour que je l'envisage sérieusement ; simplement ce soir, tout s'était un peu entremêlé dans mon esprit et j'en avais assez de devoir attendre quelque chose que je ne pouvais même pas nommer, j'en avais assez de l'attitude si distante de James quand il le fallait le moins alors qu'il se montrait si attentionné le reste du temps. Plus je le côtoyais, moins je le comprenais, car j'avais l'impression qu'il se comportait comme un garçon qui aurait voulu sortir avec moi, et quand je lui montrais clairement qu'il avait toutes ses chances, en dansant avec lui ou en cherchant son regard dans le noir pendant que nous dansions, il me rejetait complètement. Qu'est-ce qu'il voulait, à la fin ?! Il m'énervait, avec ses signaux contraires, et tout ça me frustrait au plus haut point, encore plus quand les regards amusés et bienveillants de Ruby confirmaient clairement qu'elle avait compris, elle aussi. Du coup, je ne me faisais pas d'histoires, tout ça était bien là, mais Jay me rembarrait tout autant, et je commençai à perdre sérieusement patience.

Embrasser Ruby m'était apparu comme la solution, tout d'un coup, allez savoir pourquoi. Parce que j'en avais assez des garçons de manière générale, parce que Stephen était un imbécile et qu'en m'apprenant tout puis en s'enfuyant il avait tout pris avec lui, que j'étais énervée contre le monde entier, que tous ces garçons qui me tournaient autour et que je pouvais potentiellement séduire m'agaçaient à être des cibles si faciles, que la seule cible que j'essayais d'atteindre refusait de se laisser toucher – et que toutes ces envies et ces pensées étaient furieusement contradictoires et stupides, mises bout à bout, et m'en rendre compte m'énervait encore plus. J'étais en colère et encore plus parce que je comprenais bien que c'était un cercle vicieux un peu puéril, mais rien ne m'arrachait des bras de la colère et j'avais constamment l'impression que je brûlais de l'intérieur, que ma peau était bouillante, que mes yeux lançaient des éclairs, que j'aurais pu consumer comme la foudre qui tombe sur un arbre le premier venu en lui lançant une pichenette ; je me sentais un volcan qui avait besoin de déverser sa lave et de tout brûler sur son passage. Même Ruby et Ewan arrivaient à m'énerver, alors que j'étais heureuse pour ma meilleure amie et que je leur souhaitais tout l'amour du monde, mais même eux lorsqu'ils se lançaient leurs petits regards amoureux qui n'appartenaient qu'à eux, j'avais envie de me mettre à crier et de leur donner des coups de poings. L'instant d'après ce genre de pulsion, tout retombait d'un coup et j'avais envie de me mettre à pleurer : j'étais méchante et j'étais idiote. Oui, mais je n'arrivais pas à être autrement, alors que me restait-il ?

Pas grand chose, et je m'y accrochais du mieux que je pouvais – mais sans doute pas de la meilleure façon. Il me sembla que la voix de Maman retentit de très loin dans ma tête, en me demandant ce que je faisais. Ce que je faisais ? Je n'en avais aucune idée ; c'était agréable, mais c'était bizarre, et la principale raison pour laquelle je continuai d'embrasser Ruby était que je voulais que cette sensation de bizarre s'en aille et me laisse profiter, que mon cœur se calme, que la petite voix dans ma tête arrête de me faire remarquer que ce qui était entrain de se passer était une mauvaise idée. Heureusement, j'avais un petit peu bu, juste ce qu'il fallait pour que mes idées soient enveloppées de brume, et le fait de danser et de profiter de la fête m'avait donné un peu le vertige, si bien que mon esprit n'était pas au meilleur de sa forme.

Mais Ruby me repoussa, très doucement, attrapant ma main et cherchant mon regard. J'eus un petit frisson dès que nos lèvres se séparèrent, et je sentis que la suite n'allait pas me plaire.


- Lizlor, ce n’est pas comme ça entre toi et moi, tu le sais. Je sais que tu es perdue, et j’aimerais pouvoir t’aider, je t’aime, mais tu sais que je ne t’aime pas comme ça. Je t’aime, mais je suis amoureuse d’Ewan… Je suis sûre que tu sens la différence, toi aussi, pas vrai ?

Je savais tout cela, parfaitement, je le savais, et j'eus envie tout d'un coup de lui hurler dessus et de laisser sortir tout ce qui bouillonnait en moi. Je retirai ma main de la sienne, d'un coup sec, et plantai mes yeux dans les siens. Je me sentais brûlante de colère, encore une fois, je me sentais bête et prise sur le fait, mais j'étais trop énervée pour accepter quoi que ce soit.

- Oh ça va, fais pas ta chochotte toi aussi, vous vous êtes tous donné le mot ! Je tirai sèchement sur ma veste en cuir pour la ramener sur mes épaules – j'avais un peu froid, tout d'un coup. Et ma voix forte et cinglante paraissait couper en deux le silence de la nuit. Vous me faites tous chier à être si coincés comme ça, c'est quoi le problème franchement, je suis la seule à vouloir m'amuser ou quoi ?! C'est quoi le rapport avec… Je m'en fous de…

Mais j'avais beau avoir eu une poussée de colère qui s'était tout naturellement dirigée vers la première personne présente pour la recevoir, elle ne tint pas bien longtemps : je ne pouvais pas être comme ça face à Ruby, parce que je l'aimais et qu'elle avait raison, parce que malgré tout je ne supportais pas qu'elle soit le dommage collatéral de tout ce qui m'était arrivé. Les mots moururent dans ma bouche et je sentis tout d'un coup ma gorge se serrer et se bloquer tandis que je détournai le regard, incapable de supporter celui de Ruby plus longtemps, surtout qu'il brillait, et que je la savais touchée par ce que je venais de lancer contre elle. Bien sûr que cela n'avait pas de sens de l'embrasser comme ça ; qu'on pouvait le faire pour rire mais pas tout d'un coup en se demandant si c'était la solution parce que cela ne l'était pas, j'aimais Ruby comme ma sœur, elle était ma meilleure amie et je ne voulais pas être en couple avec elle, je le savais parfaitement… Et elle avait Ewan, et je faisais n'importe quoi, pourquoi fallait-il que je fasse constamment n'importe quoi, ces derniers temps ?... Je sentis mes épaules se contracter puis mon buste tout entier et se pencher un peu en avant ; par réflexe de défense mes jambes se replièrent contre moi et je posai ma tête sur mes genou, le visage caché par mes mains. J'avais sentis les sanglots éclater au moment même où je m'étais caché le visage et je n'avais même pas essayé de les garder silencieux, parce que je savais que cela ne servirait à rien, que les contractions de mes épaules ne passeraient pas inaperçues. Ma gorge était toute serrée et je me sentais si seule, si stupide, toute recroquevillée sur moi, d'avoir agi ainsi, que je pleurai plusieurs minutes sans pouvoir parler – je ne voulais que les bras maternels de Ruby, sa voix toute douce pour me rassurer, mais j'avais honte de les réclamer.

Mais je n'eus pas besoin de demander, et quand je la sentis s'approcher de moi et m'entourer de ses bras et de sa présence tiède et rassurante, je sentis mon cœur se décrisper un tout petit peu.


- Je sais tout ça, je suis désolée, parvins-je à dire d'une voix pleine de larmes, en me redressant un peu. Je ne t'aime pas comme ça non plus, c'était débile. Je reniflai et me frottai les yeux, puis râlai en me souvenant de mon maquillage. Mais je n'ai plus confiance en aucun garçon, ils m'énervent, je sais pas comment faire, tu vois, et ils font tous du mal… Même Ewan, retins-je à temps. Mes doigts avaient machinalement attrapé le petit pendentif en verre accroché autour de mon cou, qui contenait les petites ailes de Morpho : celles-ci semblaient palpiter faiblement entre mes doigts, comme si elles étaient en train de mourir à petit feu. Je sais que je fais n'importe quoi, mais je ne sais pas quoi faire d'autre, pardon, murmurai-je en soupirant pour essayer de trouver une respiration un peu régulière, tout en enroulant mes bras autour de Ruby. Même si je n'avais aucune réponse à mes questions, pour l'instant, je n'avais besoin que d'elle.
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MessageSujet: Re: ~ Mixed up feelings. [PV L.]   ~ Mixed up feelings. [PV L.] Icon_minitimeDim 9 Mar - 23:16

A peine m’étais-je écartée, que je devinais la suite. Lizlor était, dernièrement, comme un tas de cendre qui oscillait entre s’éteindre et se raviver. Il suffisait d’un coup de vent pour que les flammes repartent, mais je savais que le feu qui se rallumait alors n’était pas celui qui avait toujours brûlé en elle. Non, ce n’était plus ce feu crépitant, majestueux, dont les flammes venaient lécher le ciel et tout autour de lui, ce feu qui répandait une chaleur rassurante et brûlante de vie, vie qu’il cherchait toujours à consumer pour continuer à vivre. A présent, lorsque l’on soufflait sur les cendres, c’était un feu beaucoup plus destructeur qui s’allumait, un feu qui ne savait plus comment s’alimenter, alors il décidait de tout avaler autour de lui pour continuer, mais il détruisait plus qu’il ne créait, et pire encore, c’était la pauvre enveloppe de Lizlor, qui le contenait, qui se faisait consumer. Je ne savais pas comment faire pour contenir ce qui ravageait Lizlor, comment trouver une manière de l’apaiser. J’avais toujours peur de faire quelque chose de travers, car elle se montrait si peu vulnérable, et si peu encline à admettre qu’elle l’était, que je me sentais perdue lorsque je la tenais dans mes bras. Comment lui faire comprendre que j’étais là, malgré tout, et que les choses iraient bien ? Je savais qu’elle était perdue, qu’elle avait peur, qu’elle ne voyait pas d’issue, et moi-même parfois, quand j’avais peur le soir tout au fond de mon lit, toute seule, je me demandais : et si je ne pouvais rien faire ? Si Stephen était réellement celui pour Lizlor, et qu’il l’avait blessé à vie ? Pourtant, j’avais toujours senti qu’il ne traitait pas comme elle le méritait, mais l’amour était si complexe, que savais-je de ce qui les liait réellement ? Je n’étais pas dans la poitrine de Lizlor, à côté de son cœur palpitant, je ne savais pas comment il se contractait lorsqu’elle pensait à lui. Je ne le saurais jamais, et je ne pouvais rien contrôler de ces sentiments, alors, comment la guérir ?

- Oh ça va, fais pas ta chochotte toi aussi, vous vous êtes tous donné le mot ! Elle avait brusquement retiré sa main de la mienne, et je me sentis tressaillir. Je n’étais pas familière avec les disputes lorsqu’il s’agissait de Lizlor, et soudain, je me sentis avoir peur : était-elle en colère contre moi ?... Vous me faites tous chier à être si coincés comme ça, c'est quoi le problème franchement, je suis la seule à vouloir m'amuser ou quoi ?! C'est quoi le rapport avec… Je m'en fous de…

Ces mots avaient claqué dans le silence de la nuit, et je restai immobile un peu trop longtemps pour prétendre que ce qu’elle venait de dire ne m’avait pas claqué, moi aussi, au visage. Je clignai des yeux, sentant le goût salé des larmes monter alors que je luttais. Ce n’était pas tant qu’elle me vexait, car je savais qu’elle était simplement triste et en colère contre tout, et que je me retrouvais face à elle, au mauvais moment. Mais je ne pouvais pas m’empêcher d’être craintive et de me demander : et si Lizlor changeait, et si elle n’aimait plus notre amitié ? Je savais que la véritable Lizlor était là, encore, et j’étais même fatiguée de la dissocier de la fille qui se tenait face à moi. Ce n’était pas parce que désormais elle aimait sortir, plaire aux garçons, se perdre un peu, qu’elle n’était plus ma meilleure amie, ni la personne la plus importante à mes yeux. Ça ne faisait pas d’elle quelqu’un de moins adorable, de moins aimante, de moins humaine. C’était toujours Lizlor, ma Lizlor. Je l’aimais toujours autant. Mais dans ma poitrine, un petit pincement me donnait l’impression d’être soudain vulnérable ; elle, m’aimait-elle encore autant ? Elle avait détourné le regard, tandis que je cherchais mes mots, me demandant comment la calmer. Mais il me sembla qu’elle comprit d’elle-même la tournure que prenaient les évènements, et tout à coup, avant même que je puisse bouger, elle se replia en boule comme elle le faisait souvent, et j’entendis son sanglot crever le silence qu’elle avait installé après ses quelques paroles violentes.

Sans même me questionner, je l’entourai de mes bras, l’attirant contre moi, sentant qu’elle se relâchait légèrement. Et même si mon cœur était encore crispé, il battait avec une régularité étrange, comme s’il me demandait de caller ma respiration et celle de Lizlor sur ce rythme rassurant. Au fond, il savait. Il savait que ce que Lizlor et moi avions était indestructible. Si j’avais peur, peur de tout, je refusais d’un jour douter de ce que je partageais avec ma meilleure amie. Peu importe comment elle se sentait, comme elle agissait, car elle m’avait prouvé bien trop de fois combien je comptais, et je savais que je lui avais prouvé aussi. Nous le sentions, n’est-ce pas ? C’était physique, ce lien entre elle et moi, le bonheur que nous savions nous apporter. Quand j’avais été au plus bas, n’avait-elle pas été capable de m’aider ? Je voulais réussir, moi aussi, à l’aider comme elle l’avait fait. Peu importe le temps que ça prendrait. Doucement, je caressais ses cheveux, et déposai un baiser sur le sommet de son crâne, sentant son parfum chatouiller mes narines.


- Je sais tout ça, je suis désolée. Je ne t'aime pas comme ça non plus, c'était débile. Je secouai la tête d’un air de dire, non ne t’inquiète pas c’est normal et je ne suis pas vexée ou gênée. Mais je n'ai plus confiance en aucun garçon, ils m'énervent, je sais pas comment faire, tu vois, et ils font tous du mal… Je sais que je fais n'importe quoi, mais je ne sais pas quoi faire d'autre, pardon.

Je la laissai m’entourer aussi de ses bras, et je l’étreignis dans les miens avec un peu plus de force, la berçant. J’entendais sa respiration se calmer, et mes doigts se frayèrent un chemin jusqu’à ses joues où j’essuyais les larmes qui roulaient encore doucement.

- Ne t’inquiète pas, ce n’est pas grave, murmurai-je d’une voix maternelle, pour la rassurer. Je sais tout ça aussi, je ne suis pas en colère, tu as le droit d’être perdue, la rassurai-je. On l’est tous un peu, voulus-je rajouter, mais je ne voulais pas qu’elle pense que j’associais sa tristesse à celle des autres. Je savais que Lizlor avait toujours un peu du mal à avouer qu’elle était triste, surtout qu’elle ne voulait inquiéter personne et que, j’en avais le sentiment, elle se comparait un peu trop aux autres. Tu cherches un moyen de te sentir mieux et c’est normal, tout ce qui est important, c’est que tu ne te fasses pas du mal, et qu’on ne t’en fasse pas. Je savais ce que je disais, puisqu’en matière de noyer ses peines, j’avais eu mes mauvaises habitudes. Je veille, de toute façon, ajoutai-je avec un petit sourire que Lizlor ne put voir. Oui, les garçons font du mal, mais tu ne crois pas qu’on s’en fait tous ? Ce qui compte c’est ce qui se passe après, comment on veut se rattraper… Je sais que tu penses que Stephen était le bon mais… Pas moi. Tu ne crois pas que tu ne veux que te rappeler des bonnes choses ? Que tu t’y accroches ? J’avais parlé d’une voix hésitante, de peur que Lizlor s’énerve à nouveau. C’était la première fois que je disais ouvertement ce que je pensais sur Stephen, car je n’avais jamais voulu vexer ma meilleure amie, mais c’était vrai. Je n’avais jamais eu confiance en lui. Je pense que tu as besoin de prendre plus de recul et de… Mieux regarder ? Ajoutai-je. Les sentiments ne peuvent pas disparaître d’un coup, et ta confiance dans les garçons revenir non plus comme ça, en claquant des doigts, mais il faut que tu veuilles leur donner une chance. Et honnêtement, je ne crois pas que ça soit ces mecs en soirée qui te méritent vraiment, osai-je dire. Si tu veux t’amuser, va-y, mais tu sais bien que tu ne trouveras rien de bon pour toi sur le long de terme, non ?

J’inspirai, me sentant légèrement plus légère d’avoir dit tout ce que je pensais. Je serrais toujours Lizlor avec force et douceur, et comme elle s’était calmée, je l’écartai un peu de moi pour lui faire face – ses bras étaient toujours autour de moi, et j’avais glissé mes deux mains sur ses joues, les frottant pour essuyer les dernières larmes.

- Tu veux qu’on y aille ? On peut aller chercher à manger dans les cuisines et dormir dans la salle sur demande ? Je suis sûre qu’on peut faire apparaître un jeu de cartes et beaucoup de coussins, dis-je d’une voix enjouée, avant de déposer un bisou sur la joue de Liz. Tu sais que ça va aller, pas vrai ? Murmurai-je en baissant la voix, un sourire timide sur mes lèvres.

Parce qu’avec tout ce que j’avais vécu, pourtant, j’avais toujours su qu’avec Lizlor à mes côtés, ça irait.
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MessageSujet: Re: ~ Mixed up feelings. [PV L.]   ~ Mixed up feelings. [PV L.] Icon_minitimeVen 14 Mar - 0:30

Mes sentiments étaient de plus en plus mélangés, de plus en plus dissous les uns dans les autres, me laissant encore moins sûre de moi, et encore moins capable de les vaincre. J'avais honte à présent : honte de m'en être prise à Ruby qui n'était pour rien dans tout ce qui m'arrivait, honte d'avoir voulu l'embrasser comme si elle avait été l'un de ces garçons avec qui je finissais la soirée. Elle avait raison : nous ne nous aimions pas comme ça, et je ne voulais pas de ça, alors, pourquoi l'avais-je fait ? Je me sentais perdue, triste, déçue de moi de n'être même pas capable de pouvoir me reprendre pour elle, et de lui montrer l'état le plus misérable dont j'étais capable – état que j'essayais de cacher jour après jour, surtout en soirée, quand je jouais à ce jeu d'être une toute autre moi-même pour oublier, et punir un peu sans doute, celle que j'avais été. Mais j'étais lasse ; lasse de me battre contre moi même, lasse de devoir changer pour résister, lasse de devoir jouer continuellement à ce jeu que je m'étais fixé, lasse de me souvenir de Stephen avec un tel pincement dans le cœur qu'il tombait un peu plus bas et se disloquait à chaque fois. Etait-ce moi qui étais trop compliquée ? Dans quelle mesure étais-je responsable du fait que Stephen était parti ? Pourquoi n'avait-il jamais pris la peine de me répondre ? Je savais que ce qu'il avait fait était inacceptable, et pas digne de l'attention que je lui portais, mais je ne pouvais pas tirer un trait sur cette histoire que je n'avais pas vu finir, que je n'avais pas pu boucler et comprendre. Alors je me souvenais, encore et encore, de la première fois où nous nous étions embrassés, de ces débuts étranges où nous nous cherchions autant que nous nous fuyions et nous désirions, du glissement vers lequel nous étions arrivés, de ses premiers gestes vers moi, du pique-nique, de ses regards, de ses sourires, de ses baisers, et de la sensation toute particulière de sa peau contre la mienne qui m'électrisait toute entière. Je n'avais jamais connu à nouveau cette sensation-là depuis qu'il était parti et que j'avais côtoyé d'autres garçons ; pas une seule fois le contact d'un corps ne m'avait autant enflammée et touchée jusque dans ma chair. Sans doute que cela n'aidait pas non plus : je voulais, décidément, que Stephen sorte de mon esprit, que mon corps lui-même oublient les souvenirs du sien, mais j'avais beau essayé, rien n'était à sa hauteur…

Mais les bras de Ruby atténuaient toutes ces incertitudes, tous ces trous que je n'arrivais pas à combler, et je la laissais me bercer avec un soulagement certain, la serrant moi aussi entre mes bras un peu hésitants au départ. Je savais qu'elle savait tout ce que je ne disais pas, je savais qu'elle devinait ce que je ne voulais pas avouer et ce contre quoi j'essayais de lutter – même si elle ne m'avait pas connue au tout départ de mon adolescence, quand j'avais été cette fille un peu étrange avant de devenir une autre Lizlor, je savais qu'elle avait conscience de cette dualité en moi qui impliquait que j'avais toujours besoin de me battre contre moi pour y arriver. Et que je n'étais pas forcément à l'aise avec ce que j'étais, même si je renvoyais une image bien différente.


- Ne t’inquiète pas, ce n’est pas grave. Je sais tout ça aussi, je ne suis pas en colère, tu as le droit d’être perdue, murmura-t-elle tout près de mon oreille et je fermai les paupières de soulagement – je savais qu'elle était sincère. Avais-je vraiment le droit d'être perdue ? D'un côté j'aurais aimé, de l'autre, il suffisait que je pense à Maman, à Conrad, et à la simple expression de leur visage si ils comprenaient que j'allais mal, que je ne pouvais même pas l'envisager. Tu cherches un moyen de te sentir mieux et c’est normal, tout ce qui est important, c’est que tu ne te fasses pas du mal, et qu’on ne t’en fasse pas. Je veille, de toute façon. Oui, les garçons font du mal, mais tu ne crois pas qu’on s’en fait tous ? Ce qui compte c’est ce qui se passe après, comment on veut se rattraper… Se rattraper… Je savais pourquoi elle disait cela et elle avait raison ; elle pensait à Ewan, et même si je lui en voulais terriblement, je savais que leur histoire était bien différente. Il voulait être avec elle, malgré toutes ses erreurs. Je sais que tu penses que Stephen était le bon mais… Pas moi. J'eus un étrange frisson quand elle prononça son prénom. Tu ne crois pas que tu ne veux que te rappeler des bonnes choses ? Que tu t’y accroches ? Je pense que tu as besoin de prendre plus de recul et de… Mieux regarder ? Les sentiments ne peuvent pas disparaître d’un coup, et ta confiance dans les garçons revenir non plus comme ça, en claquant des doigts, mais il faut que tu veuilles leur donner une chance. Et honnêtement, je ne crois pas que ça soit ces mecs en soirée qui te méritent vraiment. Si tu veux t’amuser, vas-y, mais tu sais bien que tu ne trouveras rien de bon pour toi sur le long de terme, non ?

C'était beaucoup d'un coup et je ne répondis pas tout de suite, les paroles de Ruby résonnant à l'intérieur de mon esprit comme une petite musique dont je ne saisissais pas toutes les subtilités, mais qui m'indiquait un certain chemin. J'avais toujours eu beaucoup d'estime et de confiance en ses conseils, alors même si au premier abord je n'étais pas forcément d'accord avec ce qu'elle disait, je ne pouvais pas être contre non plus. Est-ce que je ne me rappelais que des bonnes choses ? Non, loin de là : je me souvenais tout aussi bien des nombreux moments où Stephen m'avait été insupportable, où il avait manqué de tact et d'attention, où il était dans le pire état de lui-même, où je me demandais même ce que nous avions en commun. Mais ça, c'était normal, non ? Je n'avais pas de moyen de comparer, de toute façon… Mais quand je regardais autour de moi je me disais que oui, peut-être, à part quand je regardais Ruby er Ewan par exemple, dont la relation était clairement moins explosive que celle que j'avais eu avec Stephen. Mais nous ne recherchions pas la même chose de toute façon, alors comment savoir… La tête me tournait un peu : je n'avais aucune réponse. Là où Ruby avait raison, c'était que je ne pouvais pas retrouver une confiance que je ne voulais accorder en aucun cas parce que j'avais eu trop mal et que j'étais trop en colère, et que je n'étais pas assez stupide pour croire à ce que j'essayais de me faire croire : bien sûr que ces garçons avec qui je flirtais lors des soirées que nous faisions n'allaient pas m'apporter ce qui me manquait, ce en quoi je ne croyais plus.

Je sentis mes larmes se calmer un tout petit peu, mais je restais tout de même sans bouger, comme une enfant qui cherche du réconfort et que des bras aimants chassent ses vilains cauchemars.


- De toute façon, Stephen ne se rattrapera jamais, alors oui t'as raison, autant prendre du recul… J'eus un petit haussement d'épaules. Et tu sais, ces garçons ne comptent pas trop non plus, dis-je en me relevant un peu cette fois et en la laissant essuyer mes larmes. Je leur demande rien, et eux non plus, je sais que je n'aurais rien de concret, mais je crois que pour l'instant je ne veux pas trop, expliquai-je le plus clairement possible. Je ne voulais pas qu'elle s'inquiète, alors je cherchais à lui montrer comme je le pouvais que je faisais aussi cela parce que j'en avais envie, besoin, et pas seulement pour me punir ou me faire du mal. Mais je voudrais vraiment qu'entre Ewan et toi ça marche, dis-je tout d'un coup en la serrant brièvement contre moi.

Je n'était pas la meilleure placée pour le dire et je savais que c'était compliqué aussi, mais cela m'inquiétait aussi : Ruby était heureuse avec lui, malgré tout ce qu'il avait fait, et même si j'étais en colère contre lui et que je n'avais pas envie de le voir, je savais qu'elle était bien avec lui et qu'il était ce dont elle avait besoin. Il avait sa seconde chance ; mais c'était elle à présent qui était sur la retenue. Si je la comprenais, je savais aussi que cette situation la fragilisait énormément.

Comme elle avait pris mon visage entre ses mains pour en chasser toutes les larmes, j'eus un petit sourire lorsque je croisais son regard et je frottai mon nez contre le sien pour lui faire un baiser esquimau comme Maman me faisait quand j'étais petite ; cela nous fit rire toutes les deux et je sentis qu'en quelques secondes toute la pression s'était évaporée.


- Tu veux qu’on y aille ? On peut aller chercher à manger dans les cuisines et dormir dans la salle sur demande ? Je suis sûre qu’on peut faire apparaître un jeu de cartes et beaucoup de coussins. Tu sais que ça va aller, pas vrai ?

Je fis oui de la tête en souriant – et, pour de vrai, j'y croyais. J'y croyais parce que Ruby était ma meilleure amie, ma sœur, et que je savais que quoi qu'il arrive elle serait là, que quoi qu'il arrive je ne serais jamais seule, et au fond, je savais pertinemment que cela me sauverait de n'importe quel faux pas. Je me levai avec elle, avant de lui prendre la main. Une soirée rien que toutes les deux, comme nous en avions l'habitude, était exactement ce dont j'avais besoin, et j'avais hâte d'être simplement au chaud avec elle, vautrée dans des coussins moelleux à l'abri du château, à jouer et à manger en riant et nous racontant des histoires.

- Je sais, on dit au revoir à James d'abord, la devançai-je avec un petit sourire parce que j'avais deviné dans son regard ce à quoi elle pensait tandis que nous nous étions levées.

Nous retournâmes à l'intérieur, dont l'ambiance m'était totalement étrangère à présent, et ne me faisait plus envie du tout. Jay apparut très vite dans mon champ de vision et j'en profitais pour lui dire que nous allions partir, pour le remercier comme d'habitude, et lui dire à la prochaine ; il nous salua toutes les deux et s'assura deux fois que tout allait bien, puis nous laissa partir. Je fis semblant de ne pas relever le regard légèrement amusé de Ruby, et nous prîmes la direction du château. En marchant, je me rendis compte que c'était comme si toutes mes idées noires s'étaient décantées et reposées, un peu – pour combien de temps, je l'ignorais – car la main de Ruby qui serrait la mienne et le bruit de nos pas dans le silence de la nuit me rappelaient, comme si j'avais pu l'oublier, qu'avec elle, j'étais et j'avais toujours été plus forte que je ne l'avais jamais été.



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