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Une pincée de témérité et un soupçon de curiosité. [PV] Terminé.

 
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 Une pincée de témérité et un soupçon de curiosité. [PV] Terminé.

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Gabriel Sawyer


Gabriel Sawyer
Professeur de Botanique



Masculin
Nombre de messages : 121
Localisation : Dans les serres ou bien dans la forêt interdite, là où il y a de la verdure!
Date d'inscription : 16/06/2011

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MessageSujet: Une pincée de témérité et un soupçon de curiosité. [PV] Terminé.   Une pincée de témérité et un soupçon de curiosité. [PV] Terminé. Icon_minitimeLun 16 Sep - 13:58

Le jeune professeur ouvrit les paupières, et mit quelques secondes à s’habituer à la faible luminosité de sa chambre. Pendant quelques instants, la tentation de sombrer à nouveau dans le sommeil faillit l’envahir tout entier, puis, son réveil magique fit entendre sa voix stridente, et, soupirant, il l’éteignit et se força à se lever. Puis, de quelques mouvements de baguettes, il fit son lit, ouvrit les rideaux qui retenaient la lumière, et alluma les lumières de sa chambre. Dérangé, mais tout à fait réveillé par cette soudaine luminosité, il se dirigea vivement vers son armoire. Puis, quand il fut habillé selon son humeur du jour, plutôt joyeuse, en réalité, il attrapa son sac en bandoulière qui contenait tous ses cours et ses copies et se dirigea dans le hall, avec un sourire sur le visage. Nous étions vendredi, le dernier jour de la semaine, et il avait peu de cours ce jour-là. Alors malgré la neige qui tombait toujours drument sur Poudlard, il avait décidé de passer du temps isolé dans les serres. D’une part pour s’occuper des plantes qu’il avait délaissé pendant les trois derniers jours, et d’une autre part, pour préparer les ingrédients que lui avait si gentiment demandé sa chère collègue, professeur de potions. Les cours passèrent relativement vite, et après quelques dernières petites remarques et aides pour les devoirs à venir, il ferma sa salle de classe, et regarda partir avec une certaine impatience les derniers élèves. Enfin, quand ils furent tous hors de vue, il s’emmitoufla dans sa veste et traversa le parc couvert de neige. Arrivé devant ses serres privées où il faisait grandir des espèces dangereuses et inconnues, un nouveau sourire s’agrandit sur son visage. Il enleva rapidement son manteau, ses chaussures, et également ses chaussettes, puis se dirigea vers les rangées de plante les plus lointaine, titubant presque tant l’odeur de certaines étaient fortes.

Tout le reste de l’après-midi, il le consacra à certaines recherches, notamment sur des plantes pouvant guérir certaines rares maladies, ou alors pour trouver celles qui pourraient être utilisées pour des potions curatives ou des contrepoisons. Toutefois, n’étant pas maître dans l’art des potions, il ne pouvait que faire des suppositions. Bien sûr, il lui arrivait parfois d’essayer, car la botanique était étroitement liée aux potions, et durant son apprentissage, il avait dû réaliser de nombreuses potions avec des plantes différentes. Et la plupart du temps, cela fonctionnait. Car les plantes, les végétaux, avaient des vertus ignorées par bien des gens. Chaque plante, chaque aromate possédait des vertus unique et qui pouvait aider l’homme dans bien des situations, toutefois, la plupart des personnes continuaient de les arracher et de dédaigner ces pouvoirs curatifs, gustatifs, et… mortels, également. Gabriel était certain que les plantes constituaient un réservoir immense pour la médecine, et les potions, et c’est ainsi qu’il déployait tous ses efforts pour découvrir le plus de plante possible, et rassembler le plus d’informations sur celles-ci afin de de les utiliser plus tard. Le jeune professeur ne s’intéressait pas seulement aux plantes magiques, qui possédaient d’étonnantes capacités, mais également aux plantes simples, dépourvues de magie, qui malgré leur banalité, affichaient bien des vertus utilisables. C’est ainsi que sa serre privée s’étendaient maintenant de plus en plus loin, et qu’elle contenait des centaines de plantes différentes. Dans un coin se trouvait également un chaudron avec quelques éléments essentiels pour les potions, car il lui arrivait de tester quelques-unes de ces idées, ou simplement de faire du thé.

Gabriel s’isola ainsi tout l’après-midi, entretenant les plantes qui requérait quelques soins, vérifiant l’état de certaines, et finalement, se résignant, il prépara soigneusement les ingrédients que Mlle Nakamura lui avait gentiment commandés quelques semaines plus tôt. Elle n’avait même pas prit la peine de revenir lui demander ce service, pourquoi l’aurait-elle fait, d’ailleurs, alors que des centaines d’enfants innocents se promenaient dans les couloirs, et qu’ils pouvaient bien, avec leurs petites jambes, s’occuper d’une telle tâche ?  C’est ainsi qu’une élève de deuxième année se pointa un soir dans le devant le bureau du jeune professeur, et lui tendit un message, l’air terrorisée. Le jeune homme n’avait même pas eu le temps de la remercier que déjà, elle avait tourné les talons. Ce ne fut que lorsqu’il reconnut l’écriture de sa collègue qu’il comprit la réaction de la petite fille. Malgré les diverses émotions contradictoires qui se battaient en lui, un léger sourire écarta ses lèvres. Il avait ensuite regardé dans le couloir, espérant que la jeune fille n’ait pas été trop brutalisée par sa collègue, puis avait remis ce travail à plus tard. Après tout, il n’était pas à son service, et si vraiment elle en avait besoin, elle n’avait qu’à venir se déplacer. Gabriel ne pouvait pas faire passer ce service avant ses cours et les élèves.

Il avait donc attendu la fin de la semaine, afin de lui apporter tout ce dont elle avait besoin. Besoin pour quoi, d’ailleurs ? Le professeur n’en avait aucune idée. D’autant plus que les ingrédients qu’elle lui avait demandés, et qu’il avait mémorisés, étaient impossibles à marier ensemble dans une potion. Il avait cherché, dans la section de la bibliothèque impossible d’accès aux plus jeunes élèves, mais malheureusement, il n’avait rien trouvé, et cette histoire commençait à la turlupiner. Le jeune homme réenfila ses chaussures, puis, soigneusement, empila les diverses choses que sa collègue lui avait demandé. Il avait réussis à tout réunir, et était plutôt fier d’avoir cultivé en si peu de temps des plants de si bonne qualité. Sans se hâter, il enfila sa veste, et jeta un sort sur les ingrédients, afin qu’ils ne soient protégés par l’humidité et les flocons qui tombaient drus dans le parc de Poudlard, recouvrant le paysage d’un doux tapis blanc. Le jeune professeur inspira, et s’engagea dans l’air glacé du dehors. Avec précaution, il ferma à double tour la porte de sa serre, puis, d’un bon pas, se dirigea vers le château. Le froid l’attaqua presque instantanément et dévora ses doigts pendant tout le court trajet. Il tenta de les bouger doucement en rentrant dans le château, où il faisait bien plus chaud, puis regretta un instant la chaleur bienfaisante de ses serres. Il se promit de se faire du thé en rentrant dans ses appartements tout à l’heure, et se dirigea prestement vers ceux de sa collègue, pressé de lui donner ce qu’elle désirait et d’accomplir ce service qui, tout de même, l’exaspérait légèrement. D’autant plus qu’il était certain de ne recevoir aucune reconnaissance de la part de cette froide femme aux traits angéliques. De toute façon, il n’en attendait pas, il savait comment elle traitait les gens, et il était persuadé, que malgré  ses aimables paroles, elle ne changerait certes pas pour son collègue. D’ailleurs, elle ne changerait pas, tout court. Parfois, le jeune homme se demandait si elle avait déjà été aimable, une fois dans sa vie. Et plus il tentait de l’imaginer en une jeune femme gentille, plus il trouvait cela incompatible, et surtout, tout à fait impossible. Il avait donc rapidement arrêté, ne voulant pas passer son temps à penser à la méchanceté manifeste de sa collègue.

Le jeune homme s’arrêta devant la porte de l’appartement de sa collègue, et frappa quelques coups. Plusieurs minutes passèrent durant lesquelles il tenta à nouveau sa chance, mais personne ne semblait répondre. Puis, il leva les yeux au ciel devant sa propre bêtise, comme lui aimait passer du temps près de ses plantes, sa chère collègue devait probablement passer beaucoup de temps dans son bureau, à tester telle ou telle potion, et à corriger des devoirs. Avec entrain, il se dirigea donc vers les cachots, sombres. C’était un endroit qu’il n’aimait pas beaucoup, pour le peu de convivialité dont il faisait preuve toutefois, l’ambiance étrange qui y régnait ne lui déplaisait pas tant que cela. Il s’enfonça dans les méandres des souterrains glaciaux, et tomba finalement sur la classe de potion. Il observa quelques instant cet endroit qu’il ne voyait pas souvent, car il y avait très peu été invité par sa propriétaire, et toqua trois coups discret sur la porte de bois. Comme précédemment, personne ne lui répondit. Toutefois, sa patience s’amenuisant au fil des secondes, il ne tenta pas une seconde fois, et posa sa main sur la poignée, peu convaincu quant à ses chances de pénétrer dans la salle de classe. Le jeune professeur fut donc surpris lorsque la porte s’ouvrit doucement, et la poussant de l’épaule, il entra dans la pièce sombre et froide… et complètement vide. Le jeune professeur sorti sa baguette de sa main libre, et éclaira d’un sortilège informulé la sombre salle. Après quoi, avisant la porte close qui se trouvait à quelques mètres de lui, il décida de ne pas y entrer, certain que s’il le faisait, il devrait endurer le courroux de se propriétaire. Alors, fatiguée de chercher ainsi sa collègue, il se résigna à l’appeler.




-Nakamura ?


Dernière édition par Gabriel Sawyer le Jeu 16 Jan - 20:54, édité 2 fois
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Naoko Nakamura


Naoko Nakamura
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MessageSujet: Re: Une pincée de témérité et un soupçon de curiosité. [PV] Terminé.   Une pincée de témérité et un soupçon de curiosité. [PV] Terminé. Icon_minitimeDim 22 Sep - 16:52


    L'éventualité m'était survenue à la fin de l'un des cours, parce que j'avais besoin des ingrédients demandés à Sawyer, preuve étant fait qu'on ne pouvait décidément uniquement compter que sur soi même, mais me déplacer de nouveau dans les serres et me faire perdre mon précieux temps n'était pas dans mes projets. Je n'avais pus d'autres choix que de m'en remettre à mes subornés et heureusement, Poudlard en débordait et grâce à cela, j'avais donc l'embarras du choix, donc quitte à reléguer ce labeur peu attrayant, autant que cela se fasse correctement. La jeune élève de Serdaigle dont j'ignorais le nom qui se trouvait juste devant moi était la meilleure de sa classe en admettant qu'il faille faire un choix, car bien entendu, il y avait toujours plus perfectionniste que la perfection ; disons qu'elle ferait l'affaire pour la tâche que j'allais lui accorder, et je l'interpelais de la main et sans un regard vers elle lorsque la cloche sonna la fin de mon cours et qu'autour d'elle, les autres élèves remballaient leurs parchemins et autres ustensiles sans s'attarder. Son ombre qui s'était placée dans mon champ de vision et donc sur la missive que j'étais en train de rédiger vint m'importuner et je claquais ma langue contre mon palet pour que de simple geste d'agacement, elle se recule un peu.

    « Vous viendrez m'apporter ma petite commande lorsque celle ci sera faite. »

    Il avait tout intérêt à ne pas avoir oublié quels étaient-ils exactement parce que je ne comptais pas me répéter. Je pliais le mot en quatre et exigeait de l'enfant, dont le bras tremblait lorsque je lui tendis, de se charger de l'apporter à Gabriel Sawyer dans plus attendre, si elle ne voulait pas faire perdre des points à sa maison. Cela faisait bien longtemps que je ne me formalisais plus de la crainte que les élèves avaient à mon égard, lorsque ce n'était pas de la stupide témérité, parce qu'il y en avait aussi et que dans un cas comme dans l'autre, c'était faire preuve que de faiblesses d'agir de telle façon, et je la chassais sans plus de cérémonie. J'avais à faire.

    Et les jours qui suivirent également, car sitôt les cours de la journée terminés, j'allais systématiquement m'enfermer dans mon bureau afin de me livrer à la suite de mes recherches. Je ne voulais faire aucune erreur, et évidemment, c'était u calcul minutieux, mais pour la première fois depuis longtemps, j'étais sur une piste et l'avancée avait pour une fois été fructueuse. Cela n'était censé présager que du bon par la suite, si bien qu'il y avait des soirées où je m'abstenais même d'aller prendre le dîner en compagnie des autres professeurs, tout comme de devoir supporter les conversations en bruit de fond des enfants, sur des sujets de leur âge et d'une futilité dont nous n'avions bien que faire. A la place, les elfes de maison venaient m'apporter eux même e que je leur avais avait demandé, en exigeant être le moins interrompue possible, si bien qu'un soir, j'avais remarqué un plateau posé sur ma table, sans avoir même entendu le serviteur le déposer ici ; et qui était de toute façon, déjà reparti.

    Aujourd'hui n'allait pas faire exception. D'un coup de baguette magique, j'éteignis les bougies qui éclairaient la salle de classe désormais vide, pour aller rejoindre la pièce plus petite, de mon repère, et par sûreté, fermais le verrou derrière moi, afin de dissuader quiconque viendrait m'importuner, ce qui était toujours agaçant. Je passais le bout de mon index sur le bois en chêne royal de mon bureau que j'avais fait importer, parce que je ne me satisfaisais que du meilleur avant de me diriger vers une petite armoire au fond de la salle et d'en sortir deux fioles. Il ne s'agissait pas là de ma réserve personnelle, déjà bien protégée, mais comme bien entendu, ma confiance n'était pas complète, je préférais plutôt prévenir que guérir et garder ce qu'il y avait de plus précieux à portée de main.

    J'avais dévissé le bouchon de la première, lorsqu'une voix m'appelant, au loin, ce fit entendre, et que je reconnus immédiatement, comme étant celle de Sawyer en personne, trop fluette à mon goût pour être celle d'un homme d'envergure, mais je n'avais pas souvenir que le concernant, cela l'était, donc finalement, il n'y avait pas de quoi en être étonné. Je poussais un soupir, parce qu'à la fois, nul doute que je me serais bien passée de sa présence, mais d'un autre côté, c'était pour moi qu'il était ici, du moins, c'était tout ce que j'espérais pour lui, parce que s'il avait l'intention de venir passer du temps par ici les mains vides, et non pas les bras chargés de ce que je lui avais réclamé, le seul sort que je pouvais réserver pour lui était celui de finir par petits morceaux dans l'une de mes potions que l'on donnait à tester pour les animaux et si ce dernier rêvait d'une fin glorieuse, ce n'était sans doute pas ce chemin là que je lui conseillais. De nouveau avec ma baguette, j'ouvris la porte, pour me faire entendre, parce que je ne comptais pas m'égosiller, ni même bouger le moindre des petits doigts, afin de le faire venir jusque dans mon bureau.


    - Ici
    , l'apostrophai-je sans le moindre préambule. Les politesses n'étaient pas de rigueur et inutiles. J'espère que vous avez une bonne raison de vous trouver là, Sawyer, menaçai-je à peine, alors que j'entendais le bruit mou de ses pas et sans détermination aucune a mon sens, venir jusqu'à moi.

    Cela me laissa suffisamment l'opportunité de remballé tout ce que j'avais pu sortir sur la table ; ce que je faisais ici ne le regardais pas, et je n'avais pas besoin de son nez de petite fouine dans mes propres affaires que je gardais précieusement rangés et organisés. Tout devait être rapide, clair, net, et précis, et je m'étais vite figuré que concernant le professeur de Botanique, cela différait largement d'avec mes petites occupations.

    - Vous les avez ?
    Lui demandai-je alors qu'il avait tout juste passé le seuil de la porte, et je fis voler jusqu'à moi divers récipients et bocal afin de réceptionner tous les vœux que j'avais émis lors de notre dernière conversation dans les serres. Il n'y en avait pas eu depuis. A quoi bon ?

    Je lui tournais le dos pour fermer de nouveau l'armoire à l'aide de Sortilèges, puis lui adressai un coup d'oeil en me mettant de trois quarts.

    - Vous pouvez tous les disposez là dedans, j'eus un coup de menton vers mes bocaux. Vous avez pensé à tout ? Il me tout, maintenant. Ce n'était pas l'exacte vérité, mais si je voulais aller au bout de mon petit stratagème, c'était tout comme.

    Cela ne faisait que quelques secondes pourtant qu'il était ici, mais sa présence me parasitait déjà, parce que l'un comme l'autre, nous savions pertinemment que sa place n'était pas ici, et qu'à ce titre, moins de temps il passerait ici, mieux serait ensuite pour tous les deux de retourner à nos activités respectives en se rencontrant le moins possible. A part pour mes désirs personnels qui faisaient que j'avais besoin de ses plantes, je n'avais besoin de Sawyer d'aucune façon.

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Gabriel Sawyer


Gabriel Sawyer
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MessageSujet: Re: Une pincée de témérité et un soupçon de curiosité. [PV] Terminé.   Une pincée de témérité et un soupçon de curiosité. [PV] Terminé. Icon_minitimeMar 1 Oct - 23:01

Sa baguette illuminait faiblement la pièce ténébreuse. Le jeune professeur se tourna sur lui-même, avisant le couloir humide que la porte qu’il venait d’emprunter laissait entrevoir. Pendant quelques instants, il eut envie de faire demi-tour. Si vraiment elle tenait à ses ingrédients, elle viendrait les chercher elle-même dans ses serres privées. Toutefois, un léger pressentiment le retint. Il commençait à connaître le caractère exécrable de sa chère collègue, et il savait que si quelque chose –comme lui- se mettait en travers de ses plans et refusait de faire selon ses dires, elle pouvait devenir véritablement dangereuse. Parfois, Gabriel se demandait si la directrice avait déjà participé à l’un des cours de sa collègue, ou si elle lui avait véritablement parlé, pour savoir ce qui se passait sous son masque délicat. Savait-elle que parfois, elle brutalisait certains élèves ? Savait-elle qu’elle leur donnait des heures de colles… pour ainsi dire… facilement ? Connaissait-elle réellement le caractère de son professeur de potion ? Le jeune homme en doutait, mais il connaissait tout de même les valeurs et le bon sens de la directrice, et elle devait certainement avoir ses raisons. Et puis, qui était-il pour critiquer sa collègue, alors que lui-même n’était certainement pas un exemple à suivre, en matière de comportement avec les élèves. Un sourire tordu se dessina sur les lèvres du professeur de botanique, tandis que ses pensées se dirigeaient naturellement vers ses souvenirs, cuisants. Non, il n’avait pas été un exemple, et il espérait de tout cœur que personne ne découvre la malheureuse aventure qu’il avait eu avec l’une de ses élèves. Cela n’était pas allé bien loin, mais suffisamment pour qu’il puisse être renvoyé si cela était découvert. Parmi les quelques erreurs que le jeune professeur avait faites durant sa carrière, son comportement avec Ambre avait été l’une des plus dures à oublier. Oublier, cela était également un grand mot. Il n’avait pas réellement oublié, mais les remords que cette erreur avait engendrés s’étaient peu à peu tus, avec le temps. Toutefois, elle était celle qu’il regrettait le plus. Il ne comprenait pas ce subit désir qu’il avait eu d’aller vers elle, de l’approcher à ce point, au point d’enfreindre tous ses principes, de mettre en danger sa réputation, sa carrière. Il avait longuement réfléchis, retourné dans tous les sens ses pensées, ses souvenirs, mais il ne parvenait toujours pas à comprendre ce qui lui était arrivé.

Le jeune professeur soupira, et chassa d’un mouvement habituel ces pensées de son esprit. Il ne servait à rien de ressasser sans cesse le passé ; ce qui était fait, il ne pouvait plus le changer. De nouveau, il balaya la pièce glaciale de sa baguette, et ne trouva âme qui vive. Les ingrédients dans un bras, il se déplaça doucement, tentant de voir si des sortilèges avaient été lancés récemment, et si –par exemple- une illusion n’avait pas été mise en place pour détourner la curiosité de quelques élèves, mais il n’y avait rien. Excédé, Gabriel faillit repartir, puis, décidant d’être encore patient quelques minutes, il appela sa chère collègue. Il espérait sincèrement que celle-ci lui répondrait, bien qu’il ne perçoive aucun mouvement derrière la porte close à quelques mètres de lui. Toutefois, la pièce cachée devant très certainement être le bureau privé de Nakamura, il devait être protégé par de nombreux sortilèges rendant incapable un étranger de voir, entendre, ou même percevoir la moindre chose dans la salle mystérieuse. Le jeune professeur attendit une poignée de secondes, après quoi, d’un seul coup, la porte sur laquelle toutes ses interrogations se portaient s’ouvrit brutalement. Gabriel ne sursauta pas, s’attendant à une mise en scène de ce style, après tout, Nakamura était friandes des effets plutôt spectaculaires, et dans un château où la magie régnait, il était normal d’avoir de telles surprises à chaque instant. Le jeune homme ne bougea pas, ne sachant si c’était une invitation à rentrer, ou à l’inverse, une preuve de la très mauvaise humeur de la propriétaire de la salle. Indécis, il attendit un autre signe de vie de la part de sa collègue, si toutefois c’était bien elle qui avait ouvert la porte !


- Ici. Retentit soudainement une voix, et Gabriel eu un léger sourire, reconnaissant le ton autoritaire de sa collègue de potion. Heureux de l’avoir enfin trouvé, il fit quelques pas en direction de la porte, qui déversait un flot de lumière dans la salle de classe. J'espère que vous avez une bonne raison de vous trouver là, Sawyer. Le jeune professeur rit doucement, et se dirigea d’un pas tranquille dans le bureau de sa collègue, légèrement curieux de voir ce qui s’y trouvait.

On disait souvent que les pièces secrètes et privées des professeurs reflétaient leur personnalité… et aussi leurs plus sombres secrets, et malgré un petit pincement d’appréhension, ce fut la curiosité qui guida les pas de Gabriel jusqu’à dans la pièce mystérieuse. Le jeune professeur jeta un regard dans la pièce où trônait un magnifique bureau qu’il eut immédiatement envie de toucher. D’un coup d’œil expert, il évalua l’intensité du bois et le léger parfum qu’il dégageait et reconnu avec une certaine satisfaction comme étant du chêne. Massif, résistant, de très bonne qualité, un superbe bureau, et un arbre magnifique. Le regard du jeune homme se détourna de ce chef d’œuvre et se plaça sur le visage de sa collègue. Ce n’est qu’à ce moment qu’il se décida d’entrer dans son royaume, tout en tentant de déchiffrer son expression, ce qui bien évidemment était peine perdue : elle était de marbre. Seule sa voix trahissait l’agacement certain qu’elle avait de recevoir le professeur de botanique de son antre. Gabriel franchit la porte, ses ingrédients dans le bras, sa baguette, désormais éteinte dans l’autre, et à peine eut-il le temps de faire un pas de plus, que déjà, des récipients de verre se mettaient à voleter en tous sens pour se ranger en ordre sur le bureau massif, tandis que la voix de Nakamura s’élevait en claquant dans les airs
.

-Vous les avez ?
-Oui, j’ai tout ce que vous m’avez demandé.

Le jeune homme étira ses lèvres en un nouveau sourire, et se dirigea doucement vers le bureau, tout en observant discrètement le professeur de potion refermer l’armoire massive qui se trouvait dans la pièce. Gabriel ne vit pourtant pas grand-chose et dû faire taire sa curiosité grandissante à l’égard de ce que trafiquait sa collègue. D’autant plus qu’elle ne lui avait que peu demandé, ces dernières années, d’ingrédients de façon aussi personnelle et surtout, empressée. Il y avait quelque chose. Forcément. L’air stagnant de la pièce révélait également qu’elle préparait quelque chose, juste avant qu’il n’arrive. Etait-elle en train de concocter une nouvelle potion ? Ou ne faisait-elle que produire des poisons ? La curiosité de Gabriel était piquée au vif, et il en oublia sa frustration d’avoir parcouru tout ce chemin pour faire les sales besognes de sa collègue. Cependant, il savait que Nakamura ne lui donnerait aucune attention, en fait, s’il essayait de lui tirer les vers du nez, il était certain de se retrouver avec de gros problèmes, ou alors, un poison dans les veines. Mais, étrangement, cela lui donnait envie de relever ce défi, de se battre un peu, avec les pauvres armes qu’il possédait. Il n’avait pas vraiment peur des conséquences, en vérité, sa collègue ne l’effrayait pas vraiment, pire, d’une certaine façon, elle l’amusait. Elle était l’une des seules à lui parler de la sorte, et à le faire réagir par ses répliques tout à fait méprisantes. Certes, Hazel Woodley n’était pas mal dans son genre non plus, mais c’était différent. Elles étaient différentes. En fait, Nakamura le faisait sortir de ses habitudes, et surtout, des discussions ordinaires. Il s’en était rendu compte après leur dernière entrevue, dans les serres. Elle était piquante, mordante, dangereuse, méprisante… et il aimait ça, car face à cela, il réagissait. Depuis la dernière fois qu’il avait vu Ambre, en effet, il avait perdu la plupart de son énergie. Certes, il était toujours gentil, et souriait, mais sa vie était devenu une série d’habitude et il se noyait dans l’ordinaire. Il aimait l’ordinaire, toutefois, cette agression qu’était sa collègue lui apportait d’autres sensations tout à fait nouvelles, et qui faisaient parfois écho à celles qu’il avait quand il parlait avec Ambre, autrefois. Mais, au lieu de trouver cela blessant, comme à l’époque, les paroles méprisantes de Nakamura le rendaient vivant, le faisait sortir de sa singulière léthargie.

- Vous pouvez tous les disposez là-dedans. Dit-elle en donnant un coup de menton dans la direction des récipients, sagement disposés sur le bureau en chêne. Le jeune professeur s’en approcha d’un pas plus ferme, rangea sa baguette dans sa poche, et posa avec délicatesse chacun des différents ingrédients dans les bocaux. Il fit bien attention de ne pas abimer les produits qu’il avait fait grandir et importer durant les trois dernières semaines et les entreposa d’une façon qui lui paraissait bonne et logique.

-Vous avez pensé à tout ? Il me faut tout, maintenant. Ajouta-t-elle, d’un ton pressant.

Légèrement troublé par cette insistance et sa façon d’agir, Gabriel arrêta son geste et tourna ses yeux bleus vers sa collègue. Il ne la connaissait pas ainsi, impatiente, presque agitée. Certes, elle ne semblait toujours pas le porter dans son cœur, et cela était normal, mais sa façon de lui parler et de tout mettre en œuvre pour avoir ses ingrédients –pourtant impossible à marier ensemble- piquait affreusement la curiosité grandissante du jeune professeur de botanique. Il fronça doucement les sourcils.

-Oui, j’ai tout, et je vous assure que je n’ai rien oublié. Vous pouvez vérifier par vous-même, si vous le souhaitez.

Il continua de disposer les différents ingrédients dans les bocaux, tout en réfléchissant. Que manigançait-elle ? Une odeur flottait dans la pièce, preuve de ce qu’elle avait concocté juste avant qu’il ne rentre dans la pièce, mais ce n’était pas un parfum qu’il connaissait. Le jeune homme jeta un nouveau coup d’œil sur l’armoire, tentant de percer ses secrets. Plus les secondes passaient, et plus il avait envie de découvrir ce qu’elle préparait. L’ambiance même de la pièce, presque électrique à cause du comportement de Nakamura, le rendait fébrile. Lorsqu’il eut terminé d’entreposer tous ses précieux ingrédients dans les divers récipients, il épousseta légèrement sa chemise blanche, et se retourna doucement vers sa collègue, qui était restée près de lui, comme pour épier ses mouvements.

-Satisfaite ? Lui demanda-t-il en souriant légèrement, presque amusé de la voir ainsi.

Il savait qu’elle lui demanderait ensuite de partir, avec plus ou moins d’élégance selon son taux de satisfaction. Toutefois, il ne pouvait se résoudre à se plier de nouveaux à ses désirs. Il avait envie de rester dans cette pièce mystérieuse où elle préparait quelque chose de tout aussi mystérieux. Plus que tout, tel un homme souhaitant se brûler, il voulait rester près d’elle, parce que d’une certaine façon, elle le rendait vivant, et que ses piques douloureux lui rappelaient qui il était. C’est ainsi qu’il se dirigea vers l’armoire massive et sombre, qui l’attirait, mais s’arrêta avant que les foudres de sa collègue ne lui tombe sur la tête. Il se retourna vers elle, et croisa les bras, une légère lueur de défi dans les yeux, un sourire amusé sur les lèvres.

-Bien, maintenant que j’ai satisfait vos petits désirs personnels, pourrais-je savoir pourquoi vous avez besoin de tous ces ingrédients ?

Il savait qu’il jouait avec le feu, et il savait qu’elle était bien trop forte pour lui, qu’elle le détruirait en quelques secondes par quelques phrases et quelques gestes odieux. Mais malgré lui, il avait besoin de se tenir près du danger, près du feu brûlant qu’elle était. Parce que cela lui permettait de se sortir de cette léthargie passive dans laquelle il flottait depuis trop longtemps. D’une certaine façon, elle le faisait revivre.
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Naoko Nakamura


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MessageSujet: Re: Une pincée de témérité et un soupçon de curiosité. [PV] Terminé.   Une pincée de témérité et un soupçon de curiosité. [PV] Terminé. Icon_minitimeMar 15 Oct - 18:31



    Du plus loin que je me souvenais, j'avais toujours eu cet ardent désir à vouloir poser moi aussi ma pierre sur l'édifice. Tout d'abord, j'étais une sorcière, ce qui me différenciait des autres enfants, les moldus, ceux qui n'avaient pas de pouvoirs magiques, et très tôt, j'avais marqué la différence entre eux et moi ; mes parents aussi étaient des sorciers, et pour moi si ces deux univers pouvaient se rencontrer, nul doute que le monde magique avait bien plus à offrir, et j'étais bien contente d'appartenir à ce dernier plutôt que le premier, plus terne et sans grand intérêt, à par lorsqu'il s'agissait de servir les nôtres, cela allait de soi. Arrivée à Poudlard, j'étais allée à Serpentard, comme mes parents, puisque j'étais fille unique et bien entendu c'était la maison de premier choix. Le reste s'était fait normalement et j'avais su laisser ma griffe avec Tamon, même si sa nature plus réservée m'avait laissée tout faire à sa place. Cependant, les frasques d'adolescents n'avaient strictement rien à voir avec mes ambitions d'aujourd'hui que j'avais revu à la hausse en débarquant à l'école, il y avait de cela quelques années maintenant, en tant que professeur cette fois ci. Il fallait que je laisse ma trace, mais autrement que par mes pratiques de jeunesse qui consistait à me faire remarquer par tous les moyens possibles, et frôler les retenues (parfois en avoir) faisait partie du risque de ce métier. La gloire d'un jour, une semaine, n'était pas pour moi et j'envisageais un avenir durable, arce qu'il était certain que la popularité ne viendrait pas à moi directement comme semblait pourtant l'imaginer la bonne majorité de la population dont la plupart se plaignait de ne pas être reconnu à leur juste valeur, simplement parce qu'ils ne savaient pas se mettre en avant. Ceux là, finalement, n'étaient que de petits joueurs qui préféraient se plaindre et compter là dessus, au lieu d'avancer à pas de loup, silencieusement, comme j'avais moi-même choisi de le faire, pour mieux me dévoiler lorsque le bon moment serait venu ; et il viendrait, cela ne faisait aucun doute là dessus. Il fallait savoir provoquer les chances et les opportunités, parce qu'elles ne venaient pas seules et attendaient qu'on les sollicite pour mieux se mettre à notre service. Je n'allais pas perdre mon temps, en plus de ça, à tenter d'expliquer ce genre de concept à quelqu'un comme Sawyer.

    Parce que Gabriel Sawyer était en effet l'exemple type de tout ce que je n'étais pas, ne serait-ce que dans nos choix ; c'était pour ça que nous n'avions aucun point commun, parce que là où j'avais décidé de réussir, il avait préférer échouer, et si on ne pouvait pas lui en vouloir cette faiblesse d'esprit, parce qu'ils étaient en surnombre de ce côté là, je ne pouvais pas le laisser me faire tomber dans ce type de facilités. De par cela, il ne m'inquiétait pas vraiment, autant que je me méfiais de ceux qui avaient la trop grande tendance à vouloir se faire passer pour des simplets, parce qu'ils étaient parfois plus malins qu'on ne l'imaginait de prime abord, justement parce qu'ils partaient du principe de marcher dans l'ombre de leur supérieur, mais pour mieux les poignarder dans le dos par la suite. Toutefois, comme j'en avais conscience, j'avais toujours cette longueur d'avance qui m'empêchait de commettre les faux pas ; être Maître des Potions ne laissait pas de place au doute et c'était un principe que j'appliquais au quotidien à présent. A partir de là, plus rien n'était difficile : il suffisait de lui laisser un os à ronger sur lequel il pourrait se concentrer pendant que je m'occupais de mes affaires les plus importantes, qu'il ne pourrait voir puisqu'il serait trop focalisé sur ce que je lui aurais donné à voir. C'est ce qu'on appelait également du bluff, et depuis tout ce temps, l'art de la dissimulation me connaissait.

    En ce moment même, j'étais pressée. Je ne tenais pas à ce que Sawyer reste trop de temps dans mes locaux, lui comme n'importe qui d'autre, parce que personne dans cette école n'était trop soigneux pour penser à regarder autour de lui et ne pas casser toute fiole présente dans la pièce, parce que toutes étaient spéciales et fragiles. J'avais mis tant de temps à récolter certains ingrédients à cause de leur préciosité que je préférais mieux prévenir que guérir. De toute façon, il n'y avait rien qui ne puisse l'intéresser ici.

    -Oui, j’ai tout, et je vous assure que je n’ai rien oublié. Vous pouvez vérifier par vous-même, si vous le souhaitez.

    Je haussai légèrement les sourcils. Il avait toujours cette politesse que je jugeais un peu forcée et de toute façon fausse et quand bien même son honnêteté était sincère, je ne tenais pas à lui accorder ce privilège.

    - Vous n'aviez pas besoin de le préciser, j'y comptais bien,
    lui affirmai-je pour signifier que comme le reste, je ne lui laissais aucun répit et que notre fréquentation s'arrêtait là, au superficiel.

    Je ne pris pas la peine de voler dans son dos telle la chauve souris pour appuyer mes dires et attendis qu'il s'éloigne de son propre chef pour faire mes propres constatations. C'était comme de surveiller un enfant à qui l'ont demande de faire ses devoirs sur la table de la cuisine pendant que l'on fait à manger à côté et qu'on espère le travail bien fait, même si on ne peut le faire à sa place.

    -Satisfaite ?

    Mais à en voir son visage, je me demandais lequel de nous deux pouvaient bien l'être le plus, mais que Sawyer ne s'inquiète pas ; j'allais me charger d'effacer son beau sourire de vainqueur très rapidement !

    - Hé bien, hé bien Sawyer...
    commençai-je tout en faisant mine que j'étais en train de réfléchir, et que je prenais tout ceci très au sérieux. Combien de points allons nous vous rajouter pour vous remercier de votre efficacité ?

    Ce n'était pas la première fois que je notais cette allure enfantine, et tout ce qui allait de soit, et c'était une moquerie ouverte en rapport à la bataille que menait les quatre maison afin de remporter le coupe ainsi que la victoire en fin d'année. C'était une vraie fierté tout comme un prestige de la remporter et cela m'était déjà arrivé lorsque j'étais étudiante moi aussi et je me souvenais du sentiment intense que j'avais ressenti lorsque c'était arrivé : faire partie d'une véritable famille qui comme un seul homme avait volé aux trois autres la récompense tant convoitée de toute une année. A présent, je ne voyais plus que tout cela comme des chamailleries et n'étais plus du tout intéressée, simplement parce que j'avais franchie l'étape supérieure et je trouvais même ridicule cette pratique au point de me demander comment est-ce que j'avais bien pu mettre tant d'engouement à y participer.

    - Ne vous inquiétez pas, vous ne repartirez pas les mains vides, vous avez le droit de me débarrasser des derniers Dragées Surprises de Bertie Crochue !

    J'eus un sourire mauvais, et ce faisant, fis glisser à l'aide de ma baguette magique les bonbons qu'il restait dans une petite panière tressées pour les faire voleter jusque sous le nez de Sawyer tout en espérant que cette récolte soudaine le fasse tomber sur des parfums aussi agréables que le chou pourquoi pas.

    A présent qu'il avait tout ce qu'il désirait, il n'y avait plus rien à faire ici ; s'acquitter de sa tâche était tout ce que je lui demandais et je retournais derrière mon bureau afin de m'y asseoir dans lui adresser le moindre regard car c'était le signal pour lui dire qu'il n'y avait plus rien d'intéressant chez lui maintenant qu'il avait les mains vides et qu'il pouvait partir sans plus attendre en fermant correctement la porte derrière lui bien évidemment. Mais si cela coulait de source pour certains, mes élèves par exemple, d'autres avaient encore un long chemin à parcourir sur cette voie pourtant toute tracée.

    -Bien, maintenant que j’ai satisfait vos petits désirs personnels, pourrais-je savoir pourquoi vous avez besoin de tous ces ingrédients ?


    Ces enfants de nos jours, qu'est-ce qu'ils pouvaient être effrontés ! Comme j'avais à faire, je sentis l'agacement rapidement palpable, mais n'en fit rien pour le lui montrer, il en était bien sûr hors de question, parce que cela aurait trop été le pousser dans cette direction, et la moindre ouverture me ferait l'avoir dans les pattes jusqu'à la fin des temps si ce n'est plus, et je n'allais pas rajouter ce type de désagrément à la liste, certainement pas. Je relevai la tête avec patience dans sa direction, comme lorsqu'on s'apprête à expliquer quelque chose de compliqué et de difficile à comprendre pour des esprits un peu étriqués. Exactement, en effet, la configuration dans laquelle nous nous trouvions.

    - Mais tout à fait, je posai lentement mes mains à plat sur la table, tout sourire, c'est un peu particulier, voyez vous... Mais lorsque l'on est Maître des Potions, ce qu'on attend de certaines espèces de plantes... C'est de faire des potions. Intéressant n'est-ce pas ?

    Puisqu'il était déterminée à me prendre pour une imbécile, ce qui était une grave erreur de sa part et que j'allais le lui faire payer, je n'allais pas me faire prier pour lui rendre la pareille. Je me raclais la gorge avec insistance. Quand allait-il saisir enfin qu'il n'avait le droit de savoir que le strict minimum et qu'il ne servait à rien d'aller chercher plus loin ?

    - Mais si vous avez encore des doutes, je vous conseille de prendre place parmi les élèves et d'assister à mes cours, et à ce moment là, je serais ravie de répondre à toutes vos questions !
    Je n'avais aucun compte à lui rendre, et c'était aussi une façon comme une autre de lui prouver mon apparente bonne foi. La semaine prochaine, nous allons nous pencher sur la conception de la Potion Wiggenweld, je suis certaine que cela vous parle.

    Le dictame entrait dans sa composition. Et l'os à ronger dont je parlais... C'était celui là même.

    - Et vous dites moi, je tapais mes ongles en rythme réguliers sur le bois de la table, que faites vous de tous vos ingrédients ? J'avais soudain l'air très impliquée dans la formulation de cette question, mais en vérité, c'était pour montrer à Sawyer combien la sienne avait été stupide et qu'aucune des deux n'avaient lieu d'être, effaçant comme ça les éventuels soupçons qu'il n'avait pas à avoir...
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Gabriel Sawyer


Gabriel Sawyer
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MessageSujet: Re: Une pincée de témérité et un soupçon de curiosité. [PV] Terminé.   Une pincée de témérité et un soupçon de curiosité. [PV] Terminé. Icon_minitimeLun 18 Nov - 14:04

- Hé bien, hé bien Sawyer... Combien de points allons-nous vous rajouter pour vous remercier de votre efficacité ? Dit-elle sur un ton sérieux.

Gabriel sourit doucement en se retenant de soupirer. Il n’aurait pas dû formuler ses phrases ainsi, car il allait en voir un retour formidable. Déjà, elle employait un ton qui ne lui plaisait pas vraiment puisqu’elle le faisait clairement passer pour un petit élève recherchant la considération de la part de son professeur. Et pourtant, n’était-ce pas exactement ce qui se passait ? Certes, Gabriel n’était pas un élève, bien qu’il soit jeune, mais en termes d’âge, le professeur Nakamura était un peu plus vieille que lui. Toutefois, depuis ses premiers pas ici, elle l’avait considéré comme un enfant, se moquant de son allure et de son âge. Mais, depuis quelques temps, il avait l’impression de n’être que cela, un élève, un enfant, qui cherchait des marques d’attention. Il était comme en manque, il voulait sortir de cette solitude étrange, de cette léthargie qui l’avait enrobé lorsqu’Ambre avait peu à peu quitté ses pensées. Depuis, plus rien n’avait égayé ses journées. Autrefois, il prenait énormément de plaisir à préparer ses cours et à les produire devant ses élèves. C’était toujours le cas, mais il perdait peu à peu le goût à toute autre chose. Lorsqu’il rentait dans ses appartements privés, le soir, il ne faisait plus rien, il se contentait de s’assoir, de fixer le vide. Alors, pour s’occuper, il passait son temps dans les serres, à prendre soin de toutes sortes de plantes. Parfois, il allait discuter avec ses collègues, mais eux aussi avaient des choses à faire, et il lui arrivait fréquemment de s’ennuyer. La vie de professeur à Poudlard, n’était en vérité pas aussi trépidante que ce qu’il avait pensé. Toutefois, il n’avait pu refuser ce poste si prestigieux. Mais il avait perdu goût aux choses simples de la vie, et depuis que Nakamura était apparu dans les serres, tempête de glace et de sarcasme, elle avait donné quelque chose de nouveau au jeune homme. Quelque chose à quoi penser, à faire : il s’occupait de lui livrer ses plantes, et surtout, il se creusait la tête pour savoir ce qu’elle manigançait. Peut-être que si cela avait été un autre professeur, il n’aurait pas autant cherché à savoir ce qu’elle tramait, toutefois le mystère dans lequel elle enrobait ses allées et venues, et les insultes sournoises qu’elle lui servait, le motivait plus que tout au monde.

- Ne vous inquiétez pas, vous ne repartirez pas les mains vides, vous avez le droit de me débarrasser des derniers Dragées Surprises de Bertie Crochue ! Ajouta-t-elle avec un sourire mauvais qu’il capta, et il lui rendit un regard légèrement désabusé.

Puis, elle agita sa baguette, et un panier tressé voleta juste sous le nez de Gabriel. Le jeune homme baissa les yeux et découvrit avec un certain amusement qu’il contenait des Dragées surprises de Bertie Crochu. Il s’était toujours imaginé Nakamura froide, dans un univers où ces amusements-là ne se trouvaient pas, et voilà qu’elle agitait sous son nez des petits bonbons. Avait-elle essayé d’en percer le secret de leur fabrication grâce à ses potions ? Non, ce ne devait certainement pas être dans ses préoccupations, après tout, Nakamura était une grande femme, et elle ne se souciait pas de choses pareilles, n’est-ce pas ? Le jeune homme refusa toutefois d’attraper le panier qui voletait toujours devant lui. Il n’avait pas envie de confirmer les dire de la femme en face de lui, bien qu’il y ait une part de vérité dans ses paroles acérées. Il avait envie de choisir la confrontation, même s’il risquait de s’en mordre les doigts, car elle le sortait de son traintrain quotidien. C’est ainsi que, calmement, il lui demanda pourquoi elle avait eu besoin de ces ingrédients, et qu’est-ce qu’elle fabriquait avec ceux-ci. Il ne s’était pas attendu à une réponse ; il savait bien que Nakamura était plutôt solitaire, et que jamais elle n’aurait dévoilé ses plans, et surtout pas à lui. Mais il espérait secrètement qu’elle se trahisse d’une façon ou d’une autre et qu’il puisse ainsi découvrir la chose secrète sur laquelle elle travaillait
.

- Mais tout à fait, dit-elle avec un sourire que Gabriel regarda d’un mauvais œil. Ce n’était pas du tout la phrase à laquelle il s’était attendu, et ce n’était donc pas bon du tout. Jamais Nakamura ne répondait une telle chose à quelqu’un. C’est un peu particulier, voyez-vous... Mais lorsque l'on est Maître des Potions, ce qu'on attend de certaines espèces de plantes... C'est de faire des potions. Intéressant n'est-ce pas ?

Elle se moquait de lui, et pourtant, au lieu de réagir vivement comme il l’aurait certainement fait quelques années plus tôt, il se contenta de rire doucement. Bien. Elle le prenait pour un imbécile, mais de cela, il n’en était guère étonné, après tout… elle prenait toutes les personnes du château pour de sombres idiots. Ses propos glissèrent sur sa peau sans toutefois l’atteindre. Il avait l’habitude, après tout, de recevoir de telles remarques de la part de sa chère collègue, et au lieu de l’étourdir de colère, cela le faisait désormais sourire… et vivre un peu.

- Mais si vous avez encore des doutes, je vous conseille de prendre place parmi les élèves et d'assister à mes cours, et à ce moment-là, je serais ravie de répondre à toutes vos questions !

-Ou peut-être qu’un cours particulier, dans mon cas, serait bien plus efficace ? Je crains ne pas être très doué en potion, et je crois avoir beaucoup de questions à vous poser. Renchérit-il avec un petit sourire. Juste parce qu’il savait que cela l’agacerait, mais aussi parce qu’il voulait rentrer dans son jeu. Depuis quelques temps, la confrontation directe lui plaisait de plus en plus. Il savait qu’il serait perdant dans tous les cas, et pourtant, il éprouvait de plus en plus le besoin d’être en la présence de Nakamura… simplement parce qu’elle l’insultait, et que tout ce qui résultait de ses insultes et de ses regards noirs lui donnait la sensation d’être une personne réelle. Certes, une personne maltraitée par sa collègue, mais une personne tout de même. Un être vivant et capable de ressentir.

-La semaine prochaine, nous allons nous pencher sur la conception de la Potion Wiggenweld, je suis certaine que cela vous parle.

Soudainement, le jeune homme releva les yeux et les planta dans ceux de sa collègue, qui était appuyée sur la table, un grand sourire sur ses lèvres rouges. C’était exactement cela. La potion Wiggenweld ! La Goutte du Mort vivant. Sans le savoir, elle venait plus ou moins de répondre à sa question, et c’était une drôle de coïncidence, car c’était exactement l’état dans lequel il s’était trouvé, pendant quelques mois. Tel un mort vivant, ne ressentant plus vraiment l’attrait de la vie, ne parvenant plus à sourire avec la joie qu’il avait avant, ne ressentant les émotions que comme dans un rêve flou. Il vait eu l’impression de tomber dans un gouffre où tout était gris, plus rien ne semblait fonctionner. Le temps semblait passer à une lenteur exaspérante et il avait cru ne jamais finir ces longs mois de léthargie. Et alors, elle apparaissait dans sa serre, royale, la potion Wiggenweld. Voilà ce qu’elle était pour lui, l’antidote qui lui permettrait d’aller mieux, de le sortir de cette passivité terrible dans laquelle il était tombé. Depuis qu’elle avait pris contact avec lui pour ses précieux ingrédients, il se sentait revivre. Comme l’avait fait un prince en mettant de la potion sur ses lèvres pour sauver la princesse, c’était comme si Nakamura avait fait de même. Sauf que ce n’étaient pas ses lèvres qui contenait l’antidote, mais ses mots. Tous les mots qui sortaient d’entre ses lèvres, qui criblaient le corps de Gabriel, le faisant ressentir à nouveau la douleur, et donc la vie. Légèrement stupéfait de cette découverte, le jeune homme en oublia de répondre à sa collègue. C’était trop étrange de découvrir que Nakamura, froide et dangereuse, était en fait la potion dont il avait besoin pour revivre. C’était même inimaginable, et pourtant, il se remettait doucement à sourire, à aimer s’occuper de ces plantes qu’il chérissait tant. Il recommençait à prendre plaisir à vivre. Le plus étrange, c’est qu’il n’avait pas fallu la douceur et de l’amour pour le sortir de cette léthargie, comme il l’aurait cru aux premières abords, mais il avait fallu la dureté de sa collègue, et ses manières méprisantes à son égard. A croire que le jeune professeur ne pouvait réagir qu’à cela. Après tout, avec Ambre, cela avait été plus ou moins semblable.

- Et vous dites-moi, je tapais mes ongles en rythme réguliers sur le bois de la table, que faites-vous de tous vos ingrédients ?

Il avait été tellement distrait par cette histoire d’antidote qu’il ne revint sur terre que lorsque sa collègue se mit à taper des doigts sur son magnifique bureau en bois de qualité. Il releva la tête qu’il avait baissée durant sa découverte subite, et sourit à nouveau, plus largement cette fois-ci. Elle avait visiblement envie qu’il parte, c’était en tous cas ce que laissait deviner son ton et sa posture, toutefois, Gabriel ne pouvait se le permettre, et pour tout dire, il n’en avait pas envie.

-Mes ingrédients ? Je vous les donne. Dit-il en haussant un sourcil, tout en souriant de nouveau.

Après cette réponse, il était presque certain de subir les foudres de sa collègue, car elle avait fait preuve d’une patience incroyable pour lui répondre avec si peu de méchanceté jusqu’à présent. Il sentait que cela allait bientôt déferler. Et le plus étrange, c’est qu’il en avait envie. Envie que ses piques l’atteigne, que ses lèvres s’ouvrent pour le dénigrer, lui lancer des méchancetés. Car après tout, elle était son antidote.
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Naoko Nakamura


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MessageSujet: Re: Une pincée de témérité et un soupçon de curiosité. [PV] Terminé.   Une pincée de témérité et un soupçon de curiosité. [PV] Terminé. Icon_minitimeSam 14 Déc - 19:04

Le problème avec des zigotos tels que Sawyer, c'était qu'il se croyait malin. Assez pour être professeur de Botanique et converser avec ses plantes à ses heures perdues, mais ça s'arrêtait là. Seulement lui même se plaçait la barre un peu haute et à ce titre pensait être en mesure de m'égaler, me dépasser peut être ? M'avoir ? Me faire tomber dans mes propres filets ? Me pointer du doigt après tout cela ?

Mais quel esprit naïf.

Et c'était précisément avec ça qu'il allait se faire avoir et je comptais bien jouer là dessus, parce que dans ce genre de bataille, même si le vainqueur était tout désigné, il fallait toujours avoir un coup d'avance, et dans mon cas, j'en avais même plusieurs ; ce n'était pas bien difficile, je côtoyais des enfants chaque jour, et en rien cela ne me faisait perdre la main et ne faisait que l'affûter d'avantage. J'avais à faire et j'avais juste besoin que ce clown de bas étage retourne à ce qu'il savait faire le mieux, c'est à dire pas grand chose, mais puisqu'il semblait se convenir de cela, je n'allais pas me porter moi même préjudice en tentant de le sortir de son idiotie. Il y était si bien c'était forcément qu'une très grande part, pour ne pas dire toute, de son être désirait qu'il en soit ainsi. On dit qu'il n'y a que les imbéciles qui sont heureux, en tout cas il n'avait pas l'air triste, mais en se débrouillant bien, l'autre caste dont je faisais partie ne s'en sortait pas si mal, et bientôt, ça n'allait être que mieux, donc à choisir, je préférais encore le chemin que j'avais emprunté, au sien... Mais ce garçon avait-il seulement un but ?
-Ou peut-être qu’un cours particulier, dans mon cas, serait bien plus efficace ? Je crains ne pas être très doué en potion, et je crois avoir beaucoup de questions à vous poser.
Voilà qu'à présent, il donnait dans le cynisme, seulement, ça ne pouvait pas marcher à tous les coups ni avec n'importe qui. Je retins un malheureux soupir devant cela car il aurait pu être mal interpréter, mais l'action qu'il venait de faire était comparable à un chaton à qui on aurait désespérément essayé d'apprendre à rugir, alors autant qu'à ce petit jeu, je n'étais pas franchement effrayée.

- Les cours privés on l'avantage de réserver une foule d'interrogations surprises également, ne prenez pas cette peine, vous seriez systématiquement recalé, répliquai-je du tac au tac, sans un seul moment, me laisser démonter. Et sachez que les questions stupides ne sont pas admises dans mes cours. Si vous voulez toujours tenter votre chance... j'avais fait la proposition en premier après tout et changer d'avis aurait fait preuve de faiblesse.

J'attendis une seconde ou deux, le temps de le laisser réagir, mais une fois de plus visiblement, c'était à moi de prendre les devants. Il n'y avait pas la lumière à tous les étages, mais dans le cas de Sawyer, même le plus puissant des Lumos n'auraient pas suffit à mettre en lumière l'immensité de sa cervelle de moineau !

- Ils ne commencent pas maintenant, au cas où vous ne l'auriez pas compris, précisai-je comme il ne bougeai pas.

Et en plus, j'avais toujours besoin de mes ingrédients. Ce prologue avait assez duré, je souhaitais me remettre au travail et surtout éviter de perdre tout ce temps et il était loin de me faciliter la tâche, ce qui était d'autant plus agaçant que je le soupçonnais de le faire exprès. Oh oui, il se croyait drôle, très drôle vraisemblablement. Comme c'est le cas de tous les enfants lorsqu'ils cherchent à tout prix à tester leur parents pour voir quelles étaient leurs limites.

Usant, n'est-ce pas ?

Cette fois, je laissais plus transparaître mon impatience parce que le temps de la rigolade n'avait qu'assez duré, et il n'avait qu'à retourner dans son ancienne salle commune si la franche camaraderie lui manquait tant que ça !
-Mes ingrédients ? Je vous les donne.
Je claquais ma langue contre mon palais d'exaspération lorsqu'il s'exécuta et je chercha d'abord pas à lui répondre. Nous étions les interprètes d'une valse où il s'agissait d'éviter les pieds du premier qui cherchait sans arrêt à écraser ceux de l'autre afin de le faire tomber et la danse allait de plus en plus vite, je ne perdais en rien la cadence, mais quand bien même, il était grand temps à présent de mettre fin à la danse.

- Voilà la fin de notre collaboration pour aujourd'hui Sawyer
, j'eus un geste méprisant vers la porte comme si j'étais en train de chasser une mouche très désagréable qui volait juste sous mon nez ce qui d'une certaine manière était le cas.

En ce qui le concernait, Lumos Maxima demeurait même inutile.

- Des remerciements peut être ?
Demandai-je comme si c'était cela qu'il attendant avant de prendre définitivement ses cliques et ses claques. Marcher des serres jusque ici n'est pas une épreuve digne du Tournoi des Trois Sorciers si je ne m'abuse, alors vous trouverez sans problème le chemin du retour. J'appuyai, Vous n'avez pas besoin que je vous raccompagne.

Je me raclais la gorge avec insistance parce qu'il pouvait bien chercher n'importe quoi, c'était perdu d'avance ; j'étais la reine des échecs et il n'était qu'un pion parmi les autres qui n'allait pas tarder à devenir d'aucune utilité, même si à part la curiosité, je me demandais ce qui pouvait le pousser à ne pas avoir déjà jeté l'éponge parce qu'il n'avait vraisemblablement pas l'air d'être assez solide pour tenir le coup à tout ce qui était de l'ordre de la torture psychologique. Ou alors, il pouvait tout aussi bien essayer d'y croire s'il le voulait, là encore, il s'agissait de se faire du mal. Tout ceux jusque ici qui avait voulu s'y risquer n'en était pas sorti indemnes, et comme le moment était bien choisi pour lui donner le coup de grâce, je changeais d'avis au dernier moment pour enfoncer la lame plus loin encore qu'elle n'avait été :

- Vous savez, ce qu'il y a de triste avec des gens comme vous, c'est que vous n'êtes utiles qu'à servir les autres, mais que malheureusement, vous donner des vêtements ne vous rendra jamais votre liberté. J'eus une petite pause pour me délecter un peu plus longtemps de l'instant et pour que Sawyer se souvienne bien qu'il l'avait cherché ; Le monde entier est votre prison.

Mes yeux se plantèrent dans les siens, tranchants.

- J'espère au moins que vous en avez conscience.


Si ce n'était pas le cas, je me faisais un plaisir de le lui rappeler.
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Gabriel Sawyer


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MessageSujet: Re: Une pincée de témérité et un soupçon de curiosité. [PV] Terminé.   Une pincée de témérité et un soupçon de curiosité. [PV] Terminé. Icon_minitimeJeu 16 Jan - 20:53

Il n’avait jamais osé regarder trop longtemps cette femme. Probablement parce que, tel le serpent, elle aurait mordu le premier homme assez fou pour soutenir son regard. Toutefois, les choses avaient changées. Autrefois, il n’aurait même pas eu l’idée de regarder dans sa direction, car il ne s’était jamais intéressé à cette femme si ambitieuse. A cette époque, il y en avait un autre, bien plus jeune, qui lacérait alors son cœur. Et puis, elle lui avait engourdis le cœur, par ses paroles blessantes, froides, et elle était partie. Cela avait été un excellent moyen, pour Gabriel, de se débarrasser de cette mauvaise attirance qui avait failli lui faire perdre sa raison. Mais malgré le coup de fouet certain que ce départ avait engendré, il ne s’était pas relevé aussi vite qu’il l’avait cru. Affaibli. Considérablement affaibli. Combien de fois ses pensées avaient dérivés avec tristesse vers d’autres horizons, un peu plus beau. Son quotidien s’était rapidement affadi. Tout, autour de lui, lui était alors apparu comme sans goût, sans intérêt. Son sourire s’était peu à peu effacé tandis que des cernes violacés avaient fait apparition sous ses yeux. Le sommeil lui-même fuyait le jeune homme qui semblait dépérir. Jamais il n’aurait cru tomber ainsi après une si cruelle déception. Il faut dire que, malgré la froideur apparente d’Ambre, malgré son statut de sang pur, il avait espéré. Certes, cela n’avait pas été un espoir fougueux, mais une minuscule flamme, qui s’était allumée après qu’elle ait, un soir, répondu à son baiser. Et malheureusement, l’espoir était l’une des flammes les plus difficiles à éteindre. Et Ambre y était arrivée, par quelques mots seulement. Gabriel n’était devenu que l’ombre de lui-même. Il ne trouvait plus de joie nulle part. La nourriture avait peu à peu perdu sa saveur, et le jeune homme avait commencé à maigrir. Puis, le sommeil avait commencé à la quitter. Il ne pensait même plus à Ambre, à dire vrai, il ne pensait plus à rien. Seuls ses cours, le rattachaient à la vie, seules les plantes parvenaient encore à la rendre véritablement actif.

Et puis, un jour, le Naoko Nakamura était passée devant lui, drapée de dignité, enveloppée de mépris. Sa voix s’était envolée dans les airs et avait claqué tel un fouet, glaciale, moqueuse. Un pique avait été lancé et avait momentanément brisé le tas de pensées, flasques et moroses du jeune professeur, qui avait enfin éprouvé un autre sentiment que celui du vide qui le hantait depuis plusieurs mois. Il n’avait encore jamais prêté d’attention particulière à cette femme si décidée, et de caractère si mauvais, pourtant, ses yeux avaient subitement changés de vision. Elle était apparue comme une solution, comme une sorte d’antidote, un remède à sa morose existence. Non, il ne s’était pas mis à la suivre de toute part, et n’avait certainement pas manifesté son nouvel intérêt pour cette femme si froide, mais il avait commencé à la regarder un peu plus souvent. Sans aucune arrière-pensées, évidemment, bien que ce soit une très belle femme. Magnifique même, et elle aurait pu être encore plus belle, si le sourire qui fleurissait sur ses lèvres était un tant soit peu sincère. Cependant, aucune once de sincérité n’avait encore jamais été perçue sur ce visage de marbre, et malgré les éclats de colère et de malfaisance dont elle faisait très souvent preuve, Gabriel ne parvenait pas à la voir d’une mauvaise façon. Il aurait pu se trouver rapidement répugné par cette constante mauvaise humeur dont elle faisait preuve, toutefois, il ne pouvait se résoudre à la voir de cette façon. Il avait appris que chacun est différent, et surtout, que tout n’était ni tout blanc, ni tout noir ; et même si Mlle Nakamura semblait toute parée de noir, il était certain que des traces de blanc, même infimes, devaient parcourir son âme.

Et c’était surement pour cela qu’à ce moment même, il se tenait face à elle, abusant consciemment de sa patience, tentant de percer à jour cette armure méprisante qu’elle revêtait. Mais s’il était venu, c’était également pour un autre motif, un peu plus égoïste : ses piques et répliques avaient le pouvoir de le sortir de sa torpeur atrophiante. Toujours en est-il qu’il prenait un certain plaisir à se retrouver face à elle, même si ses mots, plus tranchants et cassants les uns que les autres, avaient la force de le faire plonger, et couler loin en dessous de la surface de la raison. Mais après tout, qu’avait-il à perdre ? Sa raison était portée disparue, depuis quelques temps.


- Les cours privés ont l'avantage de réserver une foule d'interrogations surprises également, ne prenez pas cette peine, vous seriez systématiquement recalé, le jeune homme se mit à sourire doucement, amusé. Et sachez que les questions stupides ne sont pas admises dans mes cours. Si vous voulez toujours tenter votre chance... Quelques secondes passèrent, durant lesquelles aucun des deux ne bougea, et Gabriel se mit à sourire un peu plus, car son état de torpeur était en train de fondre comme neige au soleil. En vérité, il fondait complètement au contact de cette femme si étrange. Ils ne commencent pas maintenant, au cas où vous ne l'auriez pas compris.

Agacée. Elle commençait à craquer. Et au lieu d’effrayer Gabriel comme cela aurait dû être, cela le ravi d’autant plus. Peut-être parce que l’apparence parfaite de sa chère collègue se fissurait. Quoi que, il arrivait fréquemment qu’elle se mette en colère, notamment après les élèves, et il était alors difficile de ne pas compatir avec les pauvres enfants qui tombaient entre ses griffes. Toutefois, le jeune professeur, savait pertinemment ce qu’il encourait, en agaçant la demoiselle, et c’était finalement ce qu’il recherchait. Son attention. Et grâce aux ingrédients qu’il lui apportait, et qui visiblement lui étaient indispensable pour ses potions (bien qu’il ne voit pas encore très bien ce qu’elle souhaitait faire de ces plantes-là, et cela était un mystère qu’il avait également hâte d’éclaircir !), il l’avait toute entière. Pendant quelques secondes, et cela suffisait pour que ses pensées morose ne s’évadent loin de lui. Pour que la vie lui apparaisse avec un peu plus de couleurs.

- Voilà la fin de notre collaboration pour aujourd'hui Sawyer.

Elle eut un geste vers la porte, sans que celui-ci ne daigne toutefois bouger. En vérité, il avait peur qu’une fois la porte claquée, ses pensées sombres, usantes, ne déferlent à nouveau sur lui. Et puis, il était affreusement curieux. Pourquoi avait-elle besoin de tout cela ? Quel était le but de cette potion qu’elle semblait préparer ? Trop de questions tourbillonnaient à présent dans sa tête, et il savait qu’il n’en dormirait pas de la nuit.

- Des remerciements peut-être ? Marcher des serres jusque ici n'est pas une épreuve digne du Tournoi des Trois Sorciers si je ne m'abuse, alors vous trouverez sans problème le chemin du retour. Vous n'avez pas besoin que je vous raccompagne.

Le jeune homme éclata de rire en laissant tomber sa tête vers l’arrière. Rire. Voilà quelque chose qu’il avait presque oublié. En vérité, elle était la seule personne dont les paroles, même si elles étaient emplies de venins et particulièrement sarcastiques, parvenaient à le faire rire. Il devait être fou. Fou de rire aux insultes qu’elle lui lançait. Fou d’être en sa présence… Fou de rechercher sa présence et ses piques. Fou à lier.

-Non, ne prenez pas cette peine, en effet, cela ruinerait votre robe. Dit-il, en souriant toujours.

Et puis, il se sentit bien. Assez bien, en tous cas, pour se permettre de ne plus être en sa présence. Et puis, surtout, il pensait avoir suffisamment abusé de sa patience pour ce soir. Ils étaient tous deux professeurs de ce château, dans lequel ils restaient des années entières, il aurait largement le temps, d’ici la prochaine fin d’année, de la revoir. Alors, souriant, le cœur battant plus vite que d’habitude, les pensées éclaircies, il tourna la dos à sa collègue, narguant probablement sa baguette qui devait avoir envie de lui jeter un sort en pleine colonne, puis, alors qu’il posait sa main sur la poignée, la voix de sa collègue, claire, cruelle, raisonna de nouveau dans la pièce. Fouet douloureux, revitalisant.

- Vous savez, ce qu'il y a de triste avec des gens comme vous, c'est que vous n'êtes utiles qu'à servir les autres, mais que malheureusement, vous donner des vêtements ne vous rendra jamais votre liberté. Le monde entier est votre prison.

Le jeune homme se retourna lentement, son sourire effacé, et les yeux couleur de glace de cette femme si détestable se plantèrent dans les siens. Un léger frisson le parcourut, seul vestige de la colère qui aurait pu l’habiter. Ses paroles étaient si horribles qu’il se demanda un instant si elles lui étaient véritablement adressées.

- J'espère au moins que vous en avez conscience.

La sensation de colère qui déferla dans son âme fut si délicieuse qu’il en resta paralysé. Cela faisait des mois qu’il ne parvenait plus à ressentir la moindre émotion. Déni complet. Et voilà que, par la violence, par le mal, il pouvait sentir à nouveau la morsure désagréable de la colère. Son cœur en fut rempli durant quelques secondes. La rage le mordit de toute part, lui picota le bout des doigts, et balaya toutes ses pensées. Il revivait. Doucement, un sourire doucereux se répandit sur ses lèvres pâles, il inclina doucement la tête.

-Envoyez-moi un mot quand les cours privés auront lieu. Et puis, si vous avez besoin d’autres plantes…

Après quoi, il referma la porte derrière lui. Arrivé dans son appartement, il donna un superbe coup de poing dans son oreiller, puis tomba comme une masse sur le lit, un sourire de satisfaction collé sur son visage.
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Une pincée de témérité et un soupçon de curiosité. [PV] Terminé.
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