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Clair Obscur [C.C] {Ended}

 
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 Clair Obscur [C.C] {Ended}

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Taylord Reegan


Taylord Reegan
Élève de 7ème année



Féminin
Nombre de messages : 2576
Localisation : Ben regarde, sur ma licorne magique... Ah, tu la vois ? Okay, arrête le jus de citrouille alors, visiblement ça te fait pas que du bien.
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Particularités: J'ai dix doigts. C'est fou hein.
Ami(e)s: C'est comme la poussière d'étoiles. Si t'y prends pas gaffe, elle s'effrite entre tes doigts...
Âme soeur: Il a un petit faible pour les cow-girls.

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MessageSujet: Clair Obscur [C.C] {Ended}   Clair Obscur [C.C] {Ended} Icon_minitimeMar 27 Nov - 16:22

Cette journée était définitivement merdique et le pire c’est qu’elle ne risquait pas de se terminer de si tôt, comme tous les autres jours de la semaine, puisque si on en suivait le planning qu’on avait fait avec Chuck, c’était soit on loupait les autres cours pour rattraper ceux qu’on avait pas suivi jusque-là, mais donc ensuite il faudrait rattraper ceux aussi qu’on avait décidé de louper pour venir à bout de ceux loupés avant, bref, soit on faisait comme on le faisait là c’est-à-dire bosser jusqu’à tard le soir, qu’on soit dans de bonnes disposition ou pas. Après sa proposition, il était revenu comme si de rien était à la charge, surtout comme si j’allais rien remarquer hein, en agitant une parchemin dessous mon nez sur un des derniers cours de potions parce qu’il voulait une explication et c’était comme ça qu’on avait commencé ces pseudos révisions parce que pour réviser, bah oui encore fallait-il avoir les cours en question et c’était ça la grosse galère parce que je n’en avais pas noté un seul depuis la rentrée – et dans les feuilles de Chuck les trois quart de la page était vide donc à part l’idée principale, on avait pas grand-chose et en plus dans les livres, c’était expliqué d’une manière un peu trop compliquée.

Ça me prenait un peu trop la tête et plusieurs fois, j’avais menacé de tout laisser tomber – pas à cause de Chuck parce que si j’avais été sur la réserve au début il s’était avérer que ça se passait mieux que bien – mais parce qu’il y avait plein de notions que je n’avais pas compris, alors quand avant je suivais ça allait parce que ça se faisait au fur et à mesure et que la volonté de réussir était la plus forte, mais là, déjà que je n’avais jamais eu des prédispositions pour les études, je nageais complètement, dès que je ne comprenais pas quelque chose, je ne cherchais pas à comprendre parce que ça m’énervait et que je n’avais pas assez de patience pour ça. J’avais envie de dire merde et de faire juste le minimum, mais… je ne pouvais pas trop. C’était plus Chuck qui avait le rôle du professeur et ça changeait de d’habitude, mais c’était pas toujours clair parce que je ne cherchais pas à l’éclaircir non plus et c’était difficile de suivre en cours sur des trucs dont on parlait déjà depuis plusieurs semaines et je n’étais pas d’une aide très précieuse. A la limite quand il s’agissait de relire les devoirs en remaniant un peu les phrases, c’était à ça que j’étais le plus utile. J’y mettais quand même du mien parce que je voyais bien que Chuck faisait pareil et ça avait porté ses fruits parce que je me remettais dans le bain de mieux en mieux en reprenant certaines habitudes. Rien qu’hier, on avait rassemblé nos idées chacun dans notre coin, avant de les mettre en commun, j’avais fait un plan pour Chuck et je l’avais aidé pour sa conclusion du devoir d’Astronomie. Si la théorie c’était chiant et qu’on était souvent les derniers dans la salle commune, on s’y faisait bon gré mal gré parce qu’on avait pas trop le choix… mais alors, la pratique…

C’était une vraie catastrophe. Ma baguette que je m’étais finalement laissée convaincre de sortir du placard n’en faisait qu’à sa tête comme si elle ne me reconnaissait plus, le seul truc de bien qu’elle avait fait jusqu’à maintenant c’était d’attenter à la vie de Woodley en manquant de la décapiter à cause d’un sortilège raté. Elle refusait tout bonnement de m’obéir, lorsque j’étais vraiment concentrée elle faisait le sort demandé, mais il à moitié ou alors il y avait un truc qui clochait la souris que j’avais essayé de métamorphoser en verre avait gardé ses pieds et s’était enfuit, l’autre jour. Mais la plupart du temps, comme j’avais tendance à m’agacer tout de suite parce que ça ne marchait pas, elle n’en faisait qu’à sa tête et lançait tous les sortilèges qu’elle voulait même quand je ne lui avais pas demandé ! Je m’étais même énervée contre Kelsey que ça servait à rien et qu’elle était bonne à finir dans la cheminée, elle ne m’avait même pas écouté en rétorquant que c’était parce que je n’essayais pas assez. Je n’essayais pas assez. Pffff. Par moments pour la peine, je prenais celle de Chuck, ça va je l’avais déjà fait et il avait dit oui ! Au début ça m’avait gêné et… oui bon d’accord, j’avais demandé la première fois et maintenant je m’en servais un peu quand je voulais sans son autorisation, et ça se passait tout de suite beaucoup mieux même si là encore je devais rester vigilante parce que tout n’était qu’une question de dosage, et qu’il y avait une fois ou deux où je m’étais faite avoir.

Ce qui me motivait à continuer c’était que… je ne lui en avais surtout pas parlé, parce que je savais que la raison lui était tout à fait égal, mais… déjà je me remettais sur pied sur un peu près tout – et comme il y avait des réussites dans certains domaines ça me donnait envie de poursuivre – j’y repensais de plus en plus, c’était plus fort que tout. Il fallait que je sache. Il avait toujours fallut, même quand ça n’allait pas bien, même si j’avais un moment abandonné… ça ne m’avait jamais vraiment quitté, alors voilà en plus c’était ce que je me répétais quand je voulais jeter l’éponge à propos de mon retard, c’était que si je voulais retrouver les mangemorts, ceux qui avait fait ça… Il allait me falloir des ASPIC. Et oui. Et donc il fallait travailler. Hmmmm. Il y avait vraiment peu d’espoir et parfois encore je me disais que c’était inutile. Mais… je me disais aussi qu’il y avait des voies que je n’avais pas exploité, alors voilà. Comme les archives. J’avais pensé aller à la bibliothèque pour demander des renseignements à Pince, mais je ne me sentais pas encore vraiment prête, ou alors y aller avec quelqu’un, mais ça c’était exclu d’avance : la réaction de Chuck la seule fois où j’en avais parlé m’avait refroidie direct – il était hors de question qu’on en reparle un jour, il allait encore s’énerver, mouais, non. Du coup, ça ne me donnait pas envie non plus de l’évoquer avec qui que ce soit d’autre, surtout que je ne voyais pas avec qui. Mais j’y pensais.

J’avais surtout très hâte qu’aujourd’hui se termine, pour passer à autre chose, parce que toute la journée, il s’était passé des trucs qui m’avait mise en rogne : je m’étais levée ce matin en constatant que Zephyr avait eu la grande idée de réduire à néant mes chaussures d’uniforme, j’en avais une paire en plus mais ça m’avait mise en colère donc je l’avais grondé en lui disant que pour la peine je sortais dans le parc pour ma course sans lui. Mais quand j’étais remontée, comme je l’avais laissé traîner en salle co’, j’étais arrivée pile au moment où il se faisait courser par ce gros débile de chat qui emmerdait tout le monde tout le temps et que personne ne pouvait supporter tellement il était bête et il le portait sur ta tête qu’on aurait dit qu’il s’était fait écrasé par un rouleau compresseur. Je les avais séparé mais le mal avait déjà fait, l’autre énorme matou avait eu le temps de griffer le mien près des yeux et saignait, donc je m’en étais prise à son propriétaire pour lui dire à quel point son animal ne servait à rien – début il était resté con lui aussi sans doute parce qu’il n’avait plus l’habitude que je m’emporte comme ça, puis il avait répliqué à son tour, ça s’était envenimé et à la fin j’avais fait quelque chose de très puéril mais j’en étais très fier quand même parce que je lui avais donné un coup de pied dans les tibias avant d’attraper Zephyr dans mes bras et de l’emmener à l’infirmerie. Mme Pomfresh avait poussé des cris scandalisés : pas pour le chat mais lorsqu’elle m’avait franchir le seuil de la porte en jurant qu’elle ne me laisserait jamais sortir d’ici avec dix kilos en plus. J’avais dû marchander avec elle pendant de longues minutes, elle ne voulait pas s’occuper de Zephyr parce qu’elle disait qu’elle n’était pas soigneuse, j’insistais en me révoltant de plus en plus et puis finalement elle avait accepté en échange de sa même petite fiole à la con qu’elle avait déjà essayé de me refiler une fois par le biais de Kelsey, son putain de stimulant alimentaire que je devais promettre de prendre, sinon elle venait elle-même me chercher en salle de classe pour me séquestrer à l’infirmerie.

L’après-midi, n’avait pas été mieux. C’était un cours de défense contre les forces du mal avec comme surprise du jour de réussir à produire un patronus, et comme la théorie on l’avait vu la séance d’avant, là on devait se servir de nos baguettes magiques, donc rien que ça, quand je savais ce qu’il allait se passer, ça ne m’enchantait pas, et puis même pour produire un patronus il y avait une putain de condition bien particulière, la seule condition que même avec toute la volonté du monde, j’étais incapable de remplir. Parce que je n’avais pas trop le choix, j’avais fait des essais : au moins tout le monde n’y arrivait pas et était dans le même problème, c’était la seule consolation, sauf qu’il y en avait au contraire qui s’en sortait et il y avait des belettes et autres chiens, chats, cochons argentés qui arpentaient joyeusement la salle ne faisant qu’augmenter ma frustration parce que ma baguette refusait jusqu’à même de produire la moindre petite boule de lumière et avait décidé de rester tout à fait, à l’inverse de d’habitude, indifférente à mes sollicitations demeurant ainsi muette. En plus, au même moment, il y eut un cheval qui vint cavaler juste devant moi, et zut moi aussi j’étais curieuse quand même devoir quel forme allait prendre mon patronus, parce que j’espérais justement même si je faisais genre que non que ce soit également un cheval, alors je m’étais retournée pour savoir qui en était l’auteur… et… et… euh, j’avais voulu trouver une connerie à dire pour me moquer parce que franchement il y avait de quoi, surtout venant de lui, mais je ne trouvais rien à dire, je… je ne savais plus trop où quoi, comment tout à coup et je me retournais tout aussi vite pour que mes pensées n’aillent trop loin dans des contrées où l’interprétation était de mise et, non, il ne valait mieux pas. Je n’avais bien sûr remarqué que trop tard que j’avais gardé la bouche entre ouverte de surprise pendant tout ce temps et j’étais vraiment fébrile tout à coup, je disais la formule un peu trop dans la précipitation et ma baguette qui n’avait pas réagi jusqu’à maintenant vibra tout à coup avant que n’en sorte de son extrémité comme des espèces de pétards qui explosèrent en pétaradant dans toute la pièce en sautant jusqu’au plafond. Le cheval qui m’observait depuis tout à l’heure comme le reste des animaux s’évapora immédiatement, tous les regards étaient braqués sur moi et il y avait une horrible odeur de cramé. J’avais maugréé que c’était stupide et j’avais quitté le cours avant la fin, vexée.

Et comme on revoyait chaque cours de la journée le soir avec Chuck… normalement on le faisait en salle commune quand il n’y avait plus grand monde, mais il m’avait retrouvé un peu plus tard pour proposer de s’exercer dans la salle sur demande, j’avais accepté comme si la salle sur demande ou ailleurs je m’en tapais c’était du pareil au même mais… en fait je ne voulais pas DU TOUT y aller AVEC Chuck, là-dedans, mais voilà sinon, c’était grillé direct, donc oui, on disait après le dîner, d’accord, pas de problèmes…

J’étais allée manger dans mon coin, j’avais encore un peu de mal à retourner dans la grande salle au milieu de tout le monde qui mangeait sans y penser, et puis je préférais mes gâteaux et mon pain… c’était un peu le régime des prisonniers, mais en attendant, j’avais quand même repris un tout petit peu de poids, donc c’était qu’il marchait quand même, fallait pas chipoter non plus. Puis j’étais me changer en salle commune me changer vite fait, avant de filer à l’étage de la salle, mais en y allant à reculons quand même, en compagnie de Zephyr parce qu’après ce qui s’était passé, je ne le laissais pas tout seul ce soir. Elle ne prenait jamais la même forme je crois, mais, et si elle le faisait quand même. L’unique et seule fois où nous y étions allés tous les deux, c’était pour travailler aussi,
à la base, donc si je demandais encore une pièce pour bosser, elle pouvait très bien… je n’avais pas spécialement envie à vrai dire, et surtout ne pas y penser, mais c’était trop tard, voilà, je n’étais plus à l’aise du tout, un endroit pour pratiquer la défense contre les forces du mal, un endroit pour pratiquer la défense contre les forces du mal, un endroit pour pratiquer la défense contre les forces du mal… la porte se matérialisa soudain et après un battement de cœur trop fort, je l’ouvris très vite pour être fixée.

C’était un lieu spacieux – il y avait assez d’espace pour lancer des sorts, avec également une grande table dans le fond où étaient disposés plusieurs piles de livres et de l’autre côté il y avait des fauteuils et des canapés qui faisaient des demis cercles devant une cheminée. Ça faisait un peu d’un côté espace travail et de l’autre espace détente, c’était marrant et ce n’était surtout pas la vision à laquelle je m’attendais et j’étais soulagée. Je m’avançais vers les bouquins, il y en avait un en particulier et comme par hasard au sommet donc le premier, qui parlait des patronus. Je le feuilletais un peu, il était plus complet que notre manuel de DCFM. Chuck n’allait pas tarder, mais je voulais commencer quand même, je repensais à tout à l’heure, à son cheval – non mais son
cheval. Pourquoi d’abord alors que c’était bien le dernier animal qui… – alors que j’avais failli faire péter la classe entière, et si je faisais là quelques essais, ben quand il allait arriver, moi aussi j’allais pouvoir lui montrer que je pouvais faire apparaître tous les chevaux que je voulais d’abord !

Je me raclais la gorge. Je parlais à haute et intelligible voix, la main serrée sur ma baguette. J’y crus, pour de vrai, pour de bon. Une demi-seconde. Une boule rouge –alors rouge on se demande pourquoi – de la taille d’une balle de tennis, en sorti pour foncer à toute blinde dans le mur, avec la ferme intention d’aller s’exploser dedans, je voulus lancer un autre sort pour tenter de l’arrêter, mais le bâton décréta qu’il en avait assez fait pour la soirée et émis un sifflement bizarre à la place.
Trois, deux, un…


Dernière édition par Taylord Reegan le Ven 7 Déc - 22:42, édité 1 fois
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Chuck Carlton


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MessageSujet: Re: Clair Obscur [C.C] {Ended}   Clair Obscur [C.C] {Ended} Icon_minitimeMer 28 Nov - 14:46

Je te trouve bien jalouse de mon cheval. Clair Obscur [C.C] {Ended} 30720


Si un jour quelqu'un m'avait dit j'allais autant... travailler, je ne l'aurais évidemment pas cru. Je veux dire. Est-ce que c'était mon genre de me péter les yeux dans des bouquins jusqu'à minuit? Euh, excusez-moi, mais j'aimais trop la vie pour ça. Seulement voilà : il arrivait un moment où on se trouvait quelques mois avant les ASPIC et où on comprenait qu'on était rien de plus que le dernier des glands si on les foirait. Jusque là je n'avais jamais rien foutu à l'école, parce que ça me faisait chier, parce que je trouvais des trucs bien plus cool à faire, et puis ben je me démerdais, je copiais les devoirs à la dernière minute, j'essayais d'apprendre vite fait, je faisais des anti-sèches, tout ça. Ce n'était pas brillant mais au moins je me maintenais pile à ce qu'il fallait pour ne pas retaper, et mine de rien j'avais pas mal "travaillé" mes BUSE avec Taylord et je m'en étais pas trop mal tiré. Mais depuis, plus rien. Donc en gros ce n'était pas une année qu'il fallait rattraper pour les ASPIC, mais deux ou trois. Et ça me faisait chier. Je savais bien qu'il fallait que je m'y mette, mais chaque jour je me disais allez, je m'y mets demain, et chaque demain je me disais ben, boarf, je pouvais m'y mettre encore demain, un jour ou deux ça ne changeait rien. Et puis je m'y étais pas mis, évidemment. Et quand mon cher petit frère qui pour ça était très doué, ramenait le sujet sur la table, selon mon humeur, soit je déviais le sujet en parlant d'un truc totalement différent, soit je l'enviais chier comme je savais si bien le faire. Après tout, je ne voyais pas pourquoi on devait se tuer à la tache alors qu'on était jeunes et qu'on avait la vie devant nous, et qu'on voulait en profiter. Les cours, les devoirs, ça m'avait toujours donné l'impression de me mettre des chaînes aux pieds. En primaire c'était pareil hein, sauf qu'en primaire on s'en foutait, y'avait pas trop de pression, pas de but à la clé, quoi qu'il arrive, je rentrais à Poudlard à mes onze ans, et je le savais très bien. Et mes parents n'étaient pas là pour me faire travailler - quelle blague, ils n'avaient jamais été là pour rien, alors il n'aurait plus manqué que ça, tiens. Coop évidemment c'était tout mon opposé, comme d'hab : il avait toujours été studieux, il avait des super notes depuis le CP, parce que ça l'intéressait et qu'il trouvait ça normal de s'instruire, et blablabla. Oui, c'était un peu chiant de vivre avec lui, je ne vous le fais pas dire. Mais bon, il avait quand même ses bons côtés.

Donc, chose promise chose due, Taylord avait dit ouimaismonmaisgnagnamaisoui, ce qui comptait pour un bon gros oui, je ne lui laissais pas le choix. Et puis on ne va pas se mentir, elle en avait autant besoin que moi et en plus ça me motivait de travailler quelqu'un donc je n'allais pas laisser passer cette occasion. Et en plus de tout, je préférais la savoir travailler avec moi son Histoire de la Magie sur ces connards de Géants qui faisaient une révolution dont on se foutait comme de l'an mille, plutôt que de l'imaginer se faire gerber dans les chiottes les pauvres miettes qu'elle avait avalées.

Oui, j'étais un peu énervé. Figurez-vous que ce matin Kelsey s'était dit, oh chouette, mes élèves n'ont sans doute que ça à faire, donnons leur une tonne de devoirs pour la semaine prochaine, 30 centimètres à rendre sur je sais plus trop quoi, un énorme contrôle dans deux semaines, et n'oublions pas de leur mettre la pression encore plus pour leurs révisions des ASPIC des fois qu'il leur reste un peu de temps de libre après tous ces devoirs. Il ne faudrait quand même pas leur laisser le temps de respirer. Sachant qu'il n'y a bien sûr que la Métamorphose dans la vie. Alors déjà que moi, je commençais à en avoir ras la casquette de bosser comme un bagnard, ça avait été franchement le truc de trop. J'avais fait péter le cours d'Histoire de la Magie d'après, de toute façon j'y pionçais toujours, on était aller jouer au baseball avec des copains et j'avais libéré - un peu - de ma colère en frappant dans la petite balle en cuir, parce que, merde. Je trouvais que ça allait un peu loin, là. Poudlard était sensé être là où je me sentais le mieux, et je commençais à trouver le château pas vraiment très accueillant. Après le déjeuner, heureusement, on avait DCFM, la seule matière avec le Vol où je me débrouillais sans trop de problèmes, la seule matière aussi où je faisais des devoirs en binôme avec Fray mais ça, c'était une autre histoire.

Sujet du jour : les Patronus, facile facile. Surtout depuis l'attaque des Mangemorts, tous les sorts de défense ou d'attaque m'étaient devenus si... vitaux que je n'avais aucun problème à les apprendre et les effectuer, bon évidemment pas forcément du premier coup et tout ça, mais au moins je me sentais à l'aise, pas comme dans le reste des autres cours, du coup c'est pour ça que je bavardais avec mes potes ou bien que je faisais n'importe quoi : quand on n'y arrive pas, on se fait chier, et donc on essaye de trouver comment ne pas s'ennuyer. J'avais déjà fait apparaître un Patronus donc ça me posait pas trop de problèmes, du coup, je me mis dans un groupe avec d'autres potes pour aider ceux qui n'y arrivaient pas.

Oui, c'est là qu'on rigole, ha ha ha, son Patronus est un cheval : c'est bon, allez-y faites vous plaisir. Eh, j'y pouvais rien moi, hein! Ça ne se choisit pas ces trucs là, quand je pensais à des souvenirs cool, eh ben c'était un bon gros canasson qui apparaissait au bout de ma baguette, voilà voilà. Il était stylé en plus, il galopait la tête levée et tout, et je le préférais nettement argenté et silencieux comme ça qu'en chair et en os, d'ailleurs. Evidemment, non mais
évidemment, je crois que j'aurais pu le parier, vers qui il se mit à courir, tout heureux de vivre? Vers Taylord. Je crois que tous les trucs à pattes du monde qui ressemblent de près ou de loin à un cheval - poney, licorne et compagnie - naissaient avec une vérité absolue dans le crâne, et une seule : Taylord Reegan est ta meilleure amie! Va, galope vers elle, elle t'aime tant! Dont acte. Quelle plaie, je vous jure. Mais bon. Elle ne dit rien, si on pouvait juger que sa tête de trois pieds de long quand elle fit le rapprochement entre moi et le Patronus n'était "rien". Et puis de toute façon, elle n'eut pas trop le temps, parce que sa baguette rebelle décida qu'il était l'heure d'un petit feu d’artifices en intérieur, et bonjour le bordel, ça péta de partout et des meufs se mirent à crier avant que le prof sorte sa propre baguette pour faire halte au massacre. Entre temps je vis Taylord se barrer, et je devinais son humeur massacrante parce qu'elle était frustrée à cause de sa baguette. Je savais qu'on allait s'entraîner plus tard, donc je ne la rattrapais pas - et puis merde hein elle faisait sa vie - et d'abord le cours était presque fini.

Après ça, parce qu'il fallait bien réconforter les troupes, on descendit tous dîner dans la Grande Salle, et le dîner fut animé parce qu'on parlait Quidditch, et qu'on était jamais d'accord, évidemment. Ça dura pas mal de temps, parce que j'étais pas décidé à lâcher le morceau et les autres non plus, excusez-moi mais l'équipe d'Irlande à part son gardien elle était naz, alors que le Pays de Galles déchirait carrément sur tous les plans. Et puis, on ne va pas se mentir, la Gryffondor de quatrième année avec qui je m'entendais... bien était là avec nous, et je voulais profiter de ça parce qu'elle ne me quittait pas des yeux, tout en sachant pertinemment que je n'allais pas pouvoir donner suite puisque j'avais déjà des plans pour la suite de la soirée : RÉVISER. Yeeeha. Quand même, la vie ne faisait pas de cadeaux, parfois. Enfin.

Je finis par me dire que oups, j'étais en retard, je remontais dans la salle commune chercher mes affaires et laisser celles de la journée, et filai vers la salle sur demande à l'étage au-dessus, en me disant que Taylord devait être déjà arrivée. J'avais quand même hésité pour le coup, parce que si la salle sur demande était le meilleur endroit pour nos entraînements, étant donné les souvenirs qu'on y avait avec Taylord que je n'étais pas prêt d'oublier pour ma part, et j'imagine que pour elle aussi d'un côté, c'était un peu jouer avec le feu. Pas dans le sens où on allait recommencer - hélas, moi je n'avais rien contre, mais je doutais qu'elle partageait pas trop mon état d'esprit à ce sujet - mais dans le sens où ça allait planer quelque part entre nous, mais bon. Ça pouvait servir de souvenir heureux, remarquez, puisqu'on parlait de Patronus.

Après être passé trois fois devant le mur magique en pensant à une salle d'entraînement où Taylord devait sûrement déjà être, la porte apparut, et je rentrai et...

Et il y eut un grand BOUM au-dessus de ma tête alors que je m'étais baissé une seconde avant l'impact, ébloui par une putain de lumière rouge qui venait apparemment d'exploser en plein de petites boules de lumière rouge qui rebondissaient partout autour de moi tandis que je me relevai après avoir poussé la porte. Devant moi il y avait Taylord, et la baguette maudite, qui en fait prenait des proportions de mine de guerre, parce qu'en mettant la main dessus on ne savait jamais très bien si on allait s'en sortir vivant. Très bien.


- Je sais que je t'énerve, mais quand même, tu pourrais être plus accueillante, dis-je sur le ton de la plaisanterie en me frottant les cheveux parce que j'avais l'impression d'avoir de la poussière du mur sur la tête, vu comment il avait été mis à mal. Ajouté à cela que j'avais encore la pommette un peu bleue du bourre-pif de ma si chère amie Lizlor Wayland, je préférais éviter d'avoir un deuxième coquard, hein, tant qu'on y était.

Je ne l'avais pas vue au dîner mais je savais qu'elle préférait manger de son côté - cela dit j'avais quand même des doutes, mais en même temps, je trouvais qu'elle avait un peu plus de couleurs qu'avant, et puis, elle n'avait pas fait d'autres malaises, alors j'essayais de lui faire confiance. Je fis le tour de la salle : un grand plan de travail, des poufs et des canapés dans un coin - aaaah les canapés de la salle sur demande, non non n'y pensons pas - une table, des bouquins, bref, en gros, tout ce qu'il fallait. Je regardai vite fait les livres sur la table dont l'un qui était ouvert et qui parlais des Patronus, mais en gros je savais comment faire, donc autant qu'on passe direct à la pratique.


- Bon, commençai-je histoire de pas laisser le silence s'installer parce que cette salle et Taylord, bon, voilà quoi. Tu veux pas commencer par essayer avec ma baguette? On verra après pour la tienne et ses petits délires. Je lui tendis ma baguette en souriant ; maintenant ça ne me faisait plus rien qu'elle l'utilise, c'était devenu presque normal et puis même ça me faisait plaisir, parce qu'elle arrivait bien à s'en servir. Vas-y, pense à un truc cool et c'est parti! Montre si tu sais faire un aussi beau cheval que le mien, rajoutai-je avec un petit rire pour la booster et revenir sur mon Patronus parce que je savais bien qu'elle allait pas me louper avec ça, alors autant que ça soit moi qui le fasse en premier!

Je reculai un peu en croisant les bras et m'appuyai contre la table, tandis que je me demandais sans en être très certain... Ils ressemblaient à quoi, ses souvenirs heureux?...
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Taylord Reegan


Taylord Reegan
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Ami(e)s: C'est comme la poussière d'étoiles. Si t'y prends pas gaffe, elle s'effrite entre tes doigts...
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MessageSujet: Re: Clair Obscur [C.C] {Ended}   Clair Obscur [C.C] {Ended} Icon_minitimeJeu 29 Nov - 16:03

Les moments où on trainait le plus ensemble c’était lorsqu’on révisait je crois. Le reste du temps Chuck restait avec ses potes donc par extension ça ne risquait pas d’être les miens, j’avais déjà fait des efforts par le passé et ça n’avait pas marché – je n’avais pas envie de me forcer. Je ne les aimais pas, pas sûr qu’ils m’apprécient vraiment non plus où alors pas pour les mêmes raisons et puis en vérité, je n’avais surtout pas envie de faire partie de sa cours avec toutes ses prétendantes alors que j’étais loin d’en être une, à la fois de son point de vue, mais aussi du mien. Mais du coup comme on ne passait pas tout notre temps ensemble et que c’était la guerre froide avec encore pas mal de mes potes à moi, j’en avais eu assez d’être en retrait, donc je m’intégrais à d’autres groupes dans la salle commune et je m’amusais bien aussi.. Je m’entendais bien avec ce gars également, parce qu’il avait le profil type du Gryffondor, mais ça la grosse tête, et puis quand je parlais avec lui, j’avais l’impression que pour lui je disais des trucs intéressants, et donc ça me rendait intéressante et qui n’était pas sensible à cela ? Mais surtout… Il occupait une partie de mes pensées de plus en plus ces derniers jours, ça s’était fait comme ça un peu sans prévenir, mais c’était tellement reposant, c’était libérateur et ça changeait considérablement de toutes les tortures mentales et élucubrations dès que ça concernait Chuck, même si bon. Il restait toujours là.
La cage était ouverte – j’avais le choix entre prendre mon envol ou rester au fond du nid.

Mais en tout cas ce n’était pas suffisant pour ma baguette qui ne l’entendait pas de cette oreille – c’est bon j’avais compris qu’elle boudait qu’elle n’était pas contente d’avoir été abandonnée comme ça et que d’une certaine manière elle voulait me le faire payer, mais maintenant que j’étais là, il était où le problème ?! J’allais bouder aussi, je savais faire, elle allait retourner dans son placa… la porte s’ouvrit en même temps que la multitude d’étincelles rouges qui explosèrent dans tous les sens me rappelant un peu le feu d’artifices de tout à l’heure – cela eu le don de mettre Zephyr dans tous ses états et il se mit à bondir comme un cabri pour essayer de toutes les attraper en même temps - sauf que cette fois, Chuck était dans la ligne de mire – je me figeai pour essayer de voir s’il n’avait pas été touché, parce que quand même, c’était pas le but et je ne voulais pas qu’il lui arrive quelque chose, mais on n’y voyait rien dans cette pagaille, mais il était en un seul morceau.


- Je sais que je t'énerve, mais quand même, tu pourrais être plus accueillante.


Je lui fis un grimace peu aimable pour lui signifier que j’aimerais bien l’y voir – d’ailleurs la seule consolation que je pouvais tirer de cette histoire de baguette, c’était que je lui avais fait essayé parce que c’était soit ça, soit j’en faisais des copeaux de bois et qu’elle s’était montrée tout aussi capricieuse et que ce n’était pas après moi qu’elle en avait en particulier. Enfin, si un peu mais disons qu’elle avait le bon sens de ne pas me narguer plus qu’elle le faisait déjà.

- C’est pour bien aller avec l’premier, fis-je sur le même ton que le sien en pointant son œil du menton. Il était revenu un beau jour comme ça, mais comme ce n’était pas la première fois que ça arrivait…

Je m’étais rapprochée entre temps - je ne lui avais pas posé la question, parce que la réponse paraissait évidente et que le connaissant, ça allait être la faute du poing qui l’avait frappé et lui il était blanc comme neige comme toujours –oh il y avait des fois où ça devait sûrement être vrai hein.

- T’as encore mal ? Approche, je le tirai par la manche pour qu’il s’incline un peu et lui chopai sa baguette au passage, je connaissais un sort, mais bon. Avec la mienne il y avait de fortes chances que ça aggrave son cas. Où est-ce que t’es allé traîner cette fois.. ? murmurai-je tout en m’affairant.

Je pointai la pommette là où c’était encore un peu enflé – ça n’allait pas disparaître, mais je savais que normalement ça procurait une sensation de froid qui soulageait un peu. En plus, ça retardait un peu le moment de se mettre au travail, c’était ça aussi l’idée, oh allez, ça allait me servir à rien de faire un patronus !!


- Bon. Tu veux pas commencer par essayer avec ma baguette? On verra après pour la tienne et ses petits délires.


Je haussai les épaules de mauvaise grâce pendant que je récupérai son bout de bâton que je lui avais rendu entre temps pour aller me foutre un peu plus loin dans la pièce là où il y avait assez d’espace pour ne pas faire de catastrophes. Mais… un patronus, c’était un truc perso, donc ça marchait aussi quand on était pas le propriétaire de la baguette ?

- Vas-y, pense à un truc cool et c'est parti! Montre si tu sais faire un aussi beau cheval que le mien.

Gnagna. Chuck avait l’air sûr quand même, donc je lui faisais confiance, même si je n’étais pas du tout concentrée, parce que toutes mes pensées étaient occupées parce qu’il y avait dans mon estomac comme j’avais mangé un peu plus tôt, j’étais toujours distraite à ce moment-là, je ne me sentais pas vraiment super bien non plus même si je le cachais derrière mon humeur exécrable.

- T’inquiète, y s’ra plus beau, commentai-je pour le plaisir de grogner. J’avais trop le sentiment d’être comme en première année, où je voulais pas qu’on découvre que je connaissais rien du monde magique avant et que j’avais peur de me faire griller parce que j’avais eu un peu de mal à démarrer en faisant des sorts concluants.

Bon alors les
trucs cool. J’en avais, y’avait pas de soucis là-dessus, là où ça n’allait plus c’était parce qu’il y avait toujours autre chose pour les assombrir, j’y pensais systématiquement, donc ça ne marchait pas. Je soufflai et fermai les yeux pour me concentrer.

Papa, Maman, April et Blake. On en avait passé des bons moments ensemble – sauf que c’était terminé pour toujours, ils ne reviendraient pas, j’avais trop la vision de la maison en flammes. Je fronçais les sourcils – on change. Sunset, oui mais Sunset on avait dû le vendre, pour déménager et par en Angleterre où… Allez, ça aussi ça ne va pas. La lettre, Poudlard. Non, le début était beaucoup trop lié à ma famille et ce n’était pas une bonne idée. Mes amis – c’est bien ça ne me faisait que me souvenir que je ne parlais plus à la moitié. Hibiscus, mais je ne l’avais pas monté de l’été et en prime quand je l’avais fait je nous avais mise en danger toutes les deux, ça n’allait pas… Chuck, le bal, j’avais passé un bon moment…

- Spero…

…Mais c’était rien que de la poudre aux yeux, qu’en se cachant c’était absolument pas pour protéger notre relation, mais parce que comme ça, il pouvait faire son petit business avec ses autres meufs tranquille. Ce soir-là dans la salle sur demande, je m’étais sentie vivante comme jamais… Pour me faire larguer quelques jours après puisque j’avais rempli mon rôle. Ouais, c’était cool ça, vraiment trop cool ! Pendant qu’il était en train de penser à sa prochaine nana pendant qu’on s’embrassait..

- … patronum !


Il y eu une toute petite détonation suivit d’un pouf mais d’une puissance assez forte pour me faire reculer d’un pas vers l’arrière à cause de la surprise. Un petit nuage de fumée en était sorti de son extrémité – d’accord même celle de Chuck s’y mettait elle aussi à présent, on allait pas s’en sortir. Je laissai retomber mon bras le long du corps dans un geste d’énervement de toute façon, j’étais fatiguée, on en avait ras le bol tous les deux des révisions alors que ce n’était qu’un début et chacun avait envie d’être ailleurs plutôt qu’à s’emmerder avec un patronus qui voulait pas marcher alors merde !

- Ça sert à rien, j’ai pas d’souvenirs heureux,
lâchai-je de but en blanc, sèchement, le visage un peu crispé sous le coup de la frustration, déjà que l’ambiance était légèrement plus pesante par ma faute je sais, j’y pouvais rien, c’était pas contre Chuck c’était juste que j’y arrivais pas. C’est vrai quoi ! Si, une fois je lui avais dit pourtant – que c’en était même lui la cause de mon bonheur, je m’en souvenais très bien parce que c’était bien la première fois que je disais ça à quelqu’un. Mais puisque ça n’avait pas été réciproque et que par la suite il avait aussi été celui qui m’avait fait plonger… Ben nan, ça pouvait pas marcher non plus. T’as qu’à l’faire, toi ! Ce faisant je lui tendis sa baguette pour qu’il puisse la récupérer et faire la démonstration. J’avais plus envie.
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Chuck Carlton


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Clair Obscur [C.C] {Ended} Empty
MessageSujet: Re: Clair Obscur [C.C] {Ended}   Clair Obscur [C.C] {Ended} Icon_minitimeSam 1 Déc - 16:15

Ce qui m'avait fait le plus chier je crois c'était que je savais qu'on allait me demander ce qui s'était passé. Bon, mes potes avaient l'habitude, je pouvais juste dire que je m'étais tapé avec un Serpentard, ou avec un mec un peu trop high en soirée. Mais non seulement il allait falloir que je m'en tienne à une seule version, et en plus, une version pas trop précise histoire qu'elle ne soit pas vérifiable. Et puis après pour les gens avec qui je passais plus de temps, je... Bon ok, pas la peine de faire genre : j'avais honte. Ben ouais, la base. J'avais carrément honte, j'avais toute la pommette violette à cause de qui? Lizlor Wayland, la tarée du coin, pas plus épaisse qu'une planche à pain qui allez savoir pourquoi s'était pris pour lange-gardien version Battle Royale de sa si chère meilleure amie. Meilleure amie qui n'avait quand même pas trop dit non quand je l'avais désapée, soit dit en passant. Pas du tout, et vu ce qui s'était passé ensuite, je vous passe les détails, mais elle avait kiffé. Donc merde, à la fin, j'aimerais bien que les filles y réfléchissent à deux fois avant de monter sur leurs grands chevaux et de rejeter la faute sur nous. Enfin, bref, toujours était-il que 1) ce bleu me faisait chier alors que d'habitude je m'en foutais et 2) il faisait tout autant chier mon honneur. Et ça me posait problème pour quelques raisons plus précises, genre : Haley, eh bien oui, parce que je voyais souvent Haley, c'était genre, ma pote, aussi étrange que cela puisse paraître, ou bien encore... Taylord, parce que bonjour, lui dire que Lizlor m'avait mis une beigne parce que je m'étais tapé Ruby n'était sûrement pas le meilleur moyen de renouer nos liens. Enfin. Après tout. Pourquoi?! Elle se tapait qui elle voulait et moi aussi, non?... Mouais, mais même, mieux valait éviter. En plus Ruby était sa pote, Ruby m'avait dit ce que Taylord lui avait dit... Autant limiter le massacre.

Et donc, pour Haley j'avais inventé un mytho comme quoi j'avais défendu un pote en soirée parce qu'un autre avait trop bu (elle ne fréquentait pas mes potes et encore moins les soirées, pensez-vous, elle préférait roucouler dans les bras de l'autre asperge de McBeth et se coucher à 20h30, ohlàlà quelle folie) et c'était passé comme une lettre à la poste. De toute façon, depuis qu'elle était avec son Roméo, j'avais l'impression que je pouvais lui raconter les pires horreurs du monde, elle avait toujours ce petit sourire niais aux lèvres et les joues roses. L'amour rend con, si jamais vous en doutiez encore. Mais bon hein, tant mieux pour elle, au moins elle ne pensait plus à Fray qui lui se carrait le cul d'elle comme de sa première chaussette. McBeth n'était pas mieux dans le genre Serdaigle geek chiant comme la mort, mais au moins il avait l'air de vraiment s'intéresser alors, et c'était tout ce qui m'importait. Eh oui, je m'inquiétais pour cette petite, moi!

Et puis, ben Taylord... Taylord je m'étais dit : évitons la. Eh bien oui, chose facile, sachant qu'on passait toutes nos soirées à réviser ensemble, la belle affaire. L'avantage était que puisqu'elle était devenue bien plus silencieuse et moins curieuse qu'avant, ce qui normalement me pétait le cul, au moins là, ça me foutait la paix. La première fois qu'elle avait vu mon bleu elle avait vaguement abordé le sujet et moi j'avais vaguement évité le sujet, en disant un truc du genre oh rien une histoire débile avec les potes pendant une soirée, et voilà, rien de plus, d'autant qu'on avait un devoir de Potions d'un milliard de centimètres à rendre pour le lendemain donc bon on avait pas tellement le temps de s'attarder. Mais je savais bien qu'un jour, ça n'allait pas rater...

Aujourd'hui apparemment, alors que j'évitais son attaque d'obus et que je remarquais en même temps son rat surexcité - ouais, il était toujours là - qui venait tout content me dire bonjour, comme si j'avais été un instant dans l'optique de le caresser, ce machin puant.


- C’est pour bien aller avec l’premier. Hmm hmm, qu'est-ce que j'avais dit. Je fis un sourire genre ah ah ah tout va bien qu'est-ce qu'on rigole, en plus non, pas du tout, cette salle n'est pas chargée de tension sexuelle entre nous, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, mais malgré tout elle s'était rapprochée et semblait accorder une grande attention à ma blessure de guerre. T’as encore mal ? Approche.

- Non non mais ça va t'inquiète, m'empressai-je de dire pour qu'on change de sujet. Manque de pot, quand Taylord avait une idée en tête elle ne l'avait pas ailleurs, et je fus obligé de me baisser quand elle me tira la manche, en souhaitant une mort des plus douloureuses à Wayland et tous ses descendants qu'elle allait nous pondre avec Fray. Et quand elle effleura ma joue du bout de ma baguette ça me fit un truc tellement désagréable que je me vendis moi-même en lâchant d'une voix agacée : Aïeuuh!

- Où est-ce que t’es allé traîner cette fois.. ?

Son sortilège me fit du bien, au moins. C'était comme si on avait recouvert ma joue d'une pommade toute fraîche et apaisante, et franchement c'était cool de sa part. Je lui souris, croisant son regard, et mon visage était plus près du sien que d'habitude, forcément, je ne me mettais pas toujours à sa taille de moineau. Je bredouillai sans grande conviction, pris de court :

- Ben, je t'ai dit, on s'est pris la tête avec des Serpentard, rien de bien original quoi...

Je haussai les épaules. Non je ne lui avais pas dit, mais bon ça regroupait un peu tout ce que j'avais sorti comme excuses, j'étais sûr qu'elle ne démêlerait pas le vrai du faux, et c'était le principal. J'espérais juste qu'elle ne se prenne pas d'une amitié subite pour l'autre dingue de Wayland parce que comme les filles se confiaient toujours tout... Mais en même temps, est-ce que Wayland se vanterait d'avoir été complètement hystérique, je ne savais pas trop, donc bon... Il n'y avait plus qu'à espérer.

Le plus dur ça avait été de le cacher à Coop, jusqu'à maintenant. Parce qu'il ne fallait pas se mentir, j'étais sans doute aussi doué pour cacher des secrets à mon frère qu'un pingouin était doué au tir à l'arc, surtout pour les sujets plutôt délicats, évidemment, sinon ça n'était pas drôle. En gros, ça avait donné ça : l'inévitable rencontre le lendemain du coup de poing, mon visage tout violet, le regard à la fois inquiet et blasé de Coop, puis, les questions. En fait c'était sur lui que j'avais testé les excuses les plus crédibles. Au bout de quatre mensonges j'avais capté qu'il ne croirait que la vérité, et j'avais fini par lui dire que je m'étais embrouillé avec Lizlor Wayland - il avait souri, ce bâtard - parce que j'avais couché avec sa meilleure pote - là il avait moins souri, haha. S'en étaient suivi les éternelles reproches, mais bon là, je n'écoutais plus évidemment, et d'ailleurs je l'avais planté là en lui disant d'arrêter de me faire chier.

Enfin. Le problème de ce soir n'était pas là, allons, concentration. Et pas un regard vers ce canapé, lieu de nous souvenirs plein d'ébats, non surtout pas. D'autant plus que vu que Taylord avait l'air de s'être levée de ses deux pieds gauches, il allait falloir que je rattrape la donne. Mais bon, ça allait, les Patronus je gérais, donc c'était déjà ça. Elle se positionna en râlant - elle était trop forte pour ça - et je répondis à sa remarque par une grimace du même genre que la sienne, et attendis. Au fond de moi, je savais qu'elle allait foirer... Allons, elle n'était que l'ombre d'elle-même et elle s'était teinte en blonde, elle ne respirait pas le bonheur, quoi. Mais les souvenirs... Il y en avait quand même des heureux, non? Rien qu'ici, à Poudlard, depuis 6 ans, elle n'allait quand même pas me dire qu'elle n'en trouvait aucun!...

- Spero… patronum !

Mouais. C'était petit et faible, et un peu mou tout ça. Je sus par avance que ma baguette n'allait rien en faire, et d'ailleurs, il n'y eut qu'un petit pop inutile, avec un peu de fumée, et Taylord recula un petit peu. Merde, ça allait pas arranger son humeur de troll, ça.

- Ça sert à rien, j’ai pas d’souvenirs heureux. T’as qu’à l’faire, toi !

Allez, qu'est-ce que je disais. Ses sourcils étaient froncés et sa voix était toute énervée tandis qu'elle baissait les bras comme quand elle boudait. J'avais toujours trouvé qu'elle était trop mignonne comme ça et ça me donnait toujours envie de l'embêter un peu plus pour qu'elle se mette à râler encore, mais là, on avait un but, les Patronus, donc ce n'était pas le moment. Je ne perdis pas mon sourire et m'avançai jusqu'à elle, me mettant juste derrière elle, passant mon bras par-dessus contre son épaule. Je lui pris ma baguette des mains mais pour lui faire comprendre que le but était qu'elle apprenne elle, je posai une main sur sa taille et entrepris de faire le sortilège en tendant mon bras devant elle, décomposant le geste.

Ça me faisait un peu chier qu'elle dise ça quand même, parce que je voulais bien que notre histoire se soit finie en queue de poisson mais ça n'empêchait pas les bons souvenirs, en tout cas, moi, avec elle, j'en avais plein. Je pensais soit à eux, soit avec quelques souvenirs d'enfance que j'avais à Coop, ces jours où j'avais l'impression qu'il n'y avait que lui, moi, et le monde à portée de nos mains.


- Spero patronum. Le même cheval argenté jaillit, rapide comme une balle, de la pointe de ma baguette, et se mit à courir tout autour de nous avant de s'élever de plus en plus dans les airs et de disparaître en scintillant. Tu vois? Je pense qu'il faut que t'appuies plus le geste, conseillai-je avant de lui placer d'office ma baguette entre les doigts, de lever moi-même son poignet - j'espérais que je ne lui faisais plus mal d'ailleurs, mais je vérifiais de temps en temps, comme je pouvais, et j'avais l'impression qu'elle avait un peu arrêté de se gratter de partout.

Ma main sur sa taille se fit encourageante - non mais il n'y avait rien de sous-entendu hein - pendant que je concentrais, moi aussi, par soutien. Mais la question me tournait trop de la tête et je ne pus pas me retenir - quoi eh, il fallait bien que je sache pour l'aider!! - et je finis par demander d'une voix plus basse, en me penchant vers son oreille :


- Allez, j'suis sûr que tu peux penser à des choses heureuses... On - non, pas on, je me repris vite - T'as quand même passé des bons moments à Poudlard, par exemple, non? Ou je sais pas, euh, avec tes chevaux?...

Je ne voulais pas faire de conneries, je comprenais qu'avec sa famille c'était un peu délicat, mais moi si elle en avait besoin, j'étais certain que je pouvais lui en trouver à la pelle, des moments où elle s'était sentie heureuse... Après tout, elle me l'avait dit, non?...
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Taylord Reegan


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MessageSujet: Re: Clair Obscur [C.C] {Ended}   Clair Obscur [C.C] {Ended} Icon_minitimeDim 2 Déc - 19:02

J’avais commencé à envisager les choses autrement à partir du moment où j’avais dit oui d’accord : faisons chacun nos affaires de notre côté. Et puis à part ça, qu’est-ce que je pouvais faire d’autre ? Je n’allais pas rester éternellement dans mon coin à regarder Chuck enchaîner ses copines comme si sa nouvelle idée pour pimenter un peu le truc c’était de les garder le moins longtemps possible pour bien montrer que oui oui on avait compris les relations longues c’était pas son délire. Et pendant que j’attendais, il se passait quoi ? Ben le temps passait et je ne faisais rien alors que je n’avais aucune raison parce que lui ça ne l’empêchait pas de continuer sa petite vie tranquillement pendant que j’avais mis la mienne en stand by. Ce n’était pas de la rancœur, non j’avais déjà dépassé ce stade, mais voilà j’avais réalisé qu’il était grand temps que je vive la mienne, et puis c’était bête puisqu’il ne m’avait jamais mis de barrière – j’avais déjà essayé de le rendre jaloux et ça n’avait pas marcher ça voulait bien signifier que je n’avais pas de reproches à me faire… Je ne voyais même pas pourquoi j’aurais dû en avoir. Et puis notre amitié, c’était encore un peu bizarre à dire nous faisait passer du temps ensemble malgré tout donc ça allait finalement tout allait vers le mieux. Le seul truc, même si je ne lui avais pas dit bien sûr, sur lequel je mettais un point d’honneur, c’était de faire attention à ne plus m’attacher comme j’avais pu le faire par le passé. J’avais eu trop de mal à me défaire de son emprise et puis pour le bien que ça m’avait fait hein… Donc pour ça, ça passait par la case ‘’ne pas se mêler des affaires de Chuck’’. Et voilà que je lui avais posé la question quand même !

Mais en tout cas, je n’insistais pas pendant qu’il en donnait les raisons, parce qu’on venait de le dire ça ne me regardait pas après tout, surtout que ce n’était pas la première fois que ça arrivait surtout que j’étais la première souvent à heu, m’emporter… physiquement, enfin, j’avais rien à lui redire dessus quoi. Mais quand même. Ça m’agaçait. Je n’aimais pas ça. Autant, c’était peut être entièrement la faute de Chuck, ce qui resterait à jamais élucidé vu comme c’était parti, mais je ne savais pas pourquoi, j’éprouvais une certaine animosité à l’égard de celui qui avait pu lui faire ça, peut être que ça me rappelait aussi cette fois où je m’étais retrouvée à l’emmener à l’infirmerie parce qu’il s’était trouvé au mauvais endroit au mauvais moment, et en fait en y réfléchissant c’était à peu près le même sentiment que je ressentais là tout de suite, et ce n’était pas forcément une bonne chose, parce que malheureusement pour moi, déjà que j’avais passé une journée de merde, le sortilège du patronus demandait non pas que l’on se souvienne de moments malheureux, mais heureux.
Nuance.

Surtout qu’il y avait de quoi faire ! Je pouvais toujours essayer, mais déjà que j’y mettais la plus mauvaise des volontés parce que peut être que Chuck se dirait que j’étais un cas désespéré et qu’il abandonnerait, tout ça mélangé ensemble ça ne provoqua qu’une réaction inutile de la baguette. Ce qui eut le don de me frustrer d’avantage. Oh mais c’est bon, qu’elles arrêtent toutes leurs manières, ces maudites baguettes ! Je cédai la sienne à Chuck de bonne grâce pendant qu’il me la prenait des mains, pendant qu’il s’installait juste derrière et je ne réagis même pas lorsque je sentis qu’il rentrait totalement dans mon espace vital – ça va depuis le temps j’avais l’habitude, il s’était toujours comporté comme ça depuis le début, c’était pas une grande volonté. Sauf qu’au départ je faisais tout pour garder le plus de distance possible entre nous alors que maintenant, je savais que de toute façon il était comme ça et que c’était plus fort que lui. J’essayai tant de bien de me focaliser sur le geste qu’il effectuait juste devant moi pour essayer de le retenir avec plus de précision, mais pas trop quand même parce que je boudais toujours et sa baguette et la mienne en prime puisqu’elle faisait pareil avec moi.

Et puis là le cheval apparut encore et je ne le quittai pas des yeux – il y avait comme de la poussière d’étoiles qui se soulevait à chacune de ses foulées – jusqu’à ce qu’il s’évapore.


- Tu vois? Je pense qu'il faut que t'appuies plus le geste.


Je sortis de ma rêverie – non mais je n’avais pas fait gaffe, il m’avait encore refilé sa baguette ! – puis fermai la bouche que j’avais légèrement laissée entrouverte à cause de ces quelques secondes d’absence. Mon regard s’arrêta un instant sur sa main qui s’était refermé sur mon bras, donc sur mon bracelet dont les breloques brillaient à cause de la lumière des flammes de la cheminée. A la base lui non plus n’était pas un très bon souvenir puisque mon anniversaire s’était entre autre très mal passé puisque j’étais rentrée à la maison plus tôt que prévu, que j’avais refusé de le faire et que j’avais fini par m’enfermer dans ma chambre en refusant un repas de fête en prétextant que le gâteau avait sûrement un goût dégueulasse et que c’est bon j’en voulais pas de leurs cadeaux et je les avais d’abord négligé dans un coin en refusant de les ouvrir. Mais quand je m’étais calmée, je l’avais fait quand même… ça avait un horrible sentiment de déjà vu ce qui c’était passé et je le regrettais un peu. Il y en avait sept en tout – des breloques. Une pour chacun.

- Allez, j'suis sûr que tu peux penser à des choses heureuses... On - T'as quand même passé des bons moments à Poudlard, par exemple, non?

Cette fois encore je fus tentée de grogner en disant que c’était inutile parce que les bons moments que j’avais passé c’était que avec des personnes où ça s’était mal passé ensuite. A la place je me contentais de fermer les yeux, de me concentrer sur sa voix, en fouillant dans ma mémoire.

- Ou je sais pas, euh, avec tes chevaux?...

Hmmm… En redressant les épaules le sommet de mon crâne avait effleuré son menton.

- Je recommence, prévins-je à mi-voix, en tendant la baguette vers l’avant, préférant garder les paupières fermée pour retenir le peu de concentration que je venais d’accumuler.

Il y avait eu la première fois qu’Hibiscus était arrivé. C’était bizarre, mais c’était comme si j’avais deviné, et que mon engouement pour elle s’était fait naturellement. Que c’était comme ça et que ça devait être comme ça et que la couleur de sa robe en contraste avec sa crinière délavée m’avait ébloui sous les rayons du soleil.

- Spero patronum
, j’avais l’impression d’avoir l’air trop conne pendant que je prononçai la formule. Mais cela me suffit pour sentir que cette fois-là aussi il ne s’était rien passé. Je soupirai la bouche fermée, mais sans me démonter.

Encore une fois. Apparemment ce n’était pas suffisant… elle avait un sale caractère quand elle voulait s’y mettre, alors que l’idée c’était qu’un cheval de ranch devait être calme à toutes épreuves, mais justement je lui apprenais parce qu’elle était jeune, mais j’avais toujours remarqué ce truc, encore plus cet été : elle avait ce calme déconcertant, un peu comme Chuck là, lorsque je venais la voir et que je n’allais pas très bien comme si elle savait qu’il y avait quelque chose qui clochait, et ça faisait qu’après j’étais toujours un peu mieux… qu’elle était là, qu’elle restait là. La baguette réagit – j’avais redit la formule entre temps et quand j’ouvris les yeux pour vérifier, j’eus juste le temps de voir une étincelle toute blanche s’éteindre à son extrémité et je me déconcentrai momentanément.

- T’as vu ?!
Je frémis sous l’excitation, toute contente qu’il y ait de progrès et surtout cela m’encourageait à poursuivre. Et puis il y avait une douce chaleur rassurante tout autour de moi qui émanait de la pièce ou alors ça venait de mon dos qui s’appuyait légèrement contre Chuck. Ou l’inverse.

L’essai d’après Il y eut une sphère qui rebondit par terre avant de disparaître, mais une sphère argentée de patronus. Ce n’était plus très loin, c’était sûr et j’essayai de garder mes pieds ancrés dans le sol ce qui était un peu difficile un peu comme un enfant qui doit deviner qu’est-ce qui se cache derrière l’emballage d’un cadeau de Noël parce qu’il doit attendre son petit frère ou sa petite sœur avant de l’ouvrir. Je voyais toujours Hibiscus quand je la chevauchais à cru et qu’on partait toutes les deux entre les plaines qui léchaient les montagnes et qu’il n’y avait plus que nous deux et que rien n’avait jamais été aussi simple. J’étais sûre de moi lorsque je proclamai la formule. Je retins mon souffle parce que la baguette s’exécuta avec un moment de retard, mais l’animal surgit soudain en bondissant de part et d’autre de la pièce…
… Mais ça n’avait rien d’un cheval.

J’en avais tellement été certaine que ça allait être un cheval et rien d’autre - surtout que je pensais justement à un cheval pour faire apparaître le cheval - que je restais d’abord sans réaction, puis Zephyr vint se jeter dans les pattes du lionceau argenté qui se baladait pendant quelques secondes encore avant de se volatiliser à son tour. Je n’y tins plus cette fois et sautillait sur place :

- Il est trop mignon !!
m’exclamai-je enthousiaste d’avoir enfin pu réussir, en saisissant le poignet sur ma hanche, avant de me dire brusquement que j’étais avec Chuck, et que mignon et Chuck étaient des antonymes et je, enfin, je ne lui laissai pas le temps de réagir. Je veux réessayer.

Je me remis en place et m’exécutai deux ou trois fois encore pour être sûr de maîtriser le sortilège. Il y eut une fois seulement où le lionceau ne resta un instant, mais sinon, j’avais compris le principe et Zephyr s’en donnait à cœur joie à courir dans tous les sens avec lui et levait toujours la tête étonnée dans notre direction lorsqu’il s’en allait. Comme ça se passait bien, je n’avais plus envie d’arrêter – je voulais revoir le lionceau. Je rendis sa baguette à Chuck.

- Je t’avais bien dit qu’il serait plus beau, frimai-je, ravie d’avoir une raison de faire la maligne moi aussi et je m’empressai d’aller chercher ma propre baguette pour ensuite retrouver ma position de départ. Mais là tout à coup, je n’étais pas autant confiante comme si j’avais un bâton à explosifs dans la main au lieu d’une baguette. Heu… Tu devrais peut être t’éloigner ? suggérai-je pour limiter la casse, mais je n’avais pas sitôt fini de parler que je me positionnais devant lui, comme tout à l’heure.
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Chuck Carlton


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MessageSujet: Re: Clair Obscur [C.C] {Ended}   Clair Obscur [C.C] {Ended} Icon_minitimeLun 3 Déc - 11:52

Je sentais la tension qui émanait d'elle tout en prenant bien garde à ce que je fasse l'effet totalement inverse, que j'ai l'air absolument décontracté - d'ailleurs mis à part tout ce qui se rattachait au canapé de la salle sur demande, je l'étais - alors que j'étais derrière elle, mes bras autour d'elle, pour la soutenir. J'avais l'impression de chercher moi-même son propre souvenir heureux. J'imaginais la difficulté que c'était quand dans sa tête elle devait se passer en boucle les images de sa maison en cendres et compagnie, mais je ne pouvais pas croire qu'il y avait rien d'autre et je commençais à me dire qu'elle mettait un peu de mauvaise volonté. Je sais pas, elle voulait peut-être me faire comprendre que j'avais cassé tous ses bons souvenirs avec mes conneries? Bon, bah déjà j'avais cru le comprendre merci, et ensuite je trouvais ça un peu abusé hein, il n'y avait pas que moi dans sa vie, à ce que je sache. Tiens, pourquoi elle ne pensait pas à un autre de ses ex, celui qu'elle avait largué elle? Peut-être que du coup avec lui les souvenirs n'étaient pas douloureux... Enfin le connaissant, je me demandais comment ils pouvaient être autrement que chiants comme la mort...

Bref. Ce n'était pas le moment de m'en prendre à Taylord alors que j'étais en mission Patronus pour elle. C'était pas mon but en plus, on s'entendait bien en ce moment, et je voulais pas foirer tout ça. Bon c'était pas comme avant non plus : chacun restait à sa place, et même moi je m'autorisais moins de petites blagues, comme si elle était devenu quelqu'un de susceptible à mort qu'il fallait ménager. Tant pis, c'était le prix à payer. Et puis de toute façon la plupart du temps on parlait cours et devoirs, alors. Je me voyais difficilement lui raconter mes soirées de la veille, comment j'avais bien bu (et très peu fumé, je tenais ma promesse, mais bon du coup je buvais plus) et comment j'avais fini la soirée bien accompagné... Même si elle était ma pote maintenant, je me doutais que ça n'aurait pas été très délicat, hein. En tout cas elle faisait pareil, elle me racontait ses journées mais ce qu'on raconte généralement, j'ai fait ci j'ai fait ça, sans rentrer dans les détails ou quoi que ce soit de personnel. D'ailleurs la journée quand je la croisais je la voyais souvent avec Lilian, ou avec Scarlett, et à chaque fois elles avaient l'air de se parler à voix basse et je me demandais bien ce qu'elles trouvaient à se confier qui avait l'air si important alors qu'à en écouter Taylord, ses journées se ressemblaient toutes et il n'y avait aucune ombre au tableau. Enfin bon! Je n'allais pas m'en mêler, sinon je voyais déjà la gueule des deux amies, en mode Lizlor Wayland, prête à faire feu sur le connard fini qui essayait de s'approcher de leur amie.

Je tournai la tête un instant par réflexe pour essayer de me concentrer sur autre chose mais manque de pot mes yeux accrochèrent le canapé et je fus bon pour un soupir d'exaspération - de frustration? - avant de reporter mon attention sur Taylord en position de combat. Mes gestes étaient fermes et encourageants : qu'au moins elle comprenne que moi j'avais la foi pour elle, si elle ne l'avait pas.

En même temps, je me demandais au fond comment elle me considérait, parce que c'était bien beau de me faire des câlins dans le cuisine après avoir plus ou moins essayé de me pécho (ce moment restait toujours un mystère dans ma tête) mais vu que le reste du temps elle était plutôt distante, j'y captais rien. Je me demandais même si elle m'observait comment moi je l'observais, si elle remarquait qu'en ce moment je traînais (la journée) particulièrement avec Haley (oui parce qu'Haley ne traîne pas la nuit, au secours ça fait peur), tout ça tout ça.


- Je recommence, fit-elle et je hochai la tête, en mode oui Sergent, je suis prêt à lancer l'assaut : Spero patronum.

La première fois il n'y eut rien mais je ne perdis pas courage et serrai un peu plus ma main sur sa taille : allez, mais elle n'allait quand même pas se laisser faire par un putain de sortilège! La deuxième fois, il y eut une petite détonation et un nuage argenté - Victoire!! Elle était sur la bonne voie...

- T’as vu ?!

Un peu que j'avais vu, et je la pressai de continuer. Ça n'y manqua pas : le coup d'après c'était carrément une balle de fume argentée, et puis, enfin, la baguette nous fit un petit suspens et jaillit de son bout une forme chelou que je n'identifiai pas au début. Entendons nous bien, j'avais franchement cru qu'elle allait nous pondre un cheval elle aussi, même si j'avais l'impression que la logique du truc m'échappait parce que si moi j'avais un cheval... Elle allait nous sortir quoi, une batte de baseball?! Mais en plissant les yeux, je suivis du regard le machin pour me dire que c'était un... Un chat? Oh putain... Ah mais non, il avait des grosses pattes et... Un lion. Un bébé lion!

- Il est trop mignon !!

... Pardon?! Cette voix hystérique et un peu suraiguë, ce "il est trop mignon"? Allo? On avait lobotomisé Taylord quand j'avais le dos tourné? Je la regardai comme si elle s'était tout d'un coup transformé en grosse citrouille avant d'éclater de rire - oh eh, c'était pas méchant non plus, ça va on avait le droit de rire quand même.

- Ouais, ricanai-je, trop mignon. Mais pas autant que mon poney...

Je me marrais encore quand elle recommençait mais en vrai je me marrais parce que j'étais content que ça se passe bien (ah et aussi parce que son chat avait l'air vraiment con à courir après un truc de fumée argentée qui, on l'avait tous compris du premier coup, n'était pas réel tout ça tout ça mais visiblement cet abruti de chat ne comprenait rien à rien) et rassuré aussi qu'elle ait trouvé son putain de souvenir heureux qui semblait lui causer bien du souci. Ça, je n'avais pas compris en cours pourquoi les gens avaient eu du mal avec ça. Je veux dire... Il n'y avait pas besoin d'être heureux en soi et d'avoir une vie toute belle et toute jolie pour que ça marche ; il fallait juste se rappeler des bons moments, et c'était quoi l'épreuve là-dedans? Dans ma tête j'avais aussi des mauvais moments, mais je savais faire le tri. On ne pouvait pas franchement dire que j'avais passé une enfance dorée et pourtant il y avait des moments que je n'oublierais jamais, de ces jours d'été que je passais à traîner dehors avec Coop, et si l'inactivité peut être synonyme d'ennui elle pousse aussi à découvrir des trucs inhabituels, des ondes nouveaux, et à ça Coop et moi on était champion. Et puis, par exemple, Taylord. D'accord on en avait des sales souvenirs, surtout notre engueulade du soir de son renvoi, mais et alors? Ça n'enlevait rien au reste, moi, je kiffais nos souvenirs, le bal, tout ça. Ils étaient bons, ceux-là.


- Je t’avais bien dit qu’il serait plus beau. Je lui tirai la langue quand elle me rendit ma baguette, tout en lui lançant un petit regard impressionné : elle allait essayer avec la sienne? Joli. Ça me faisait plaisir de la voir avec autant de volonté. Heu… Tu devrais peut être t’éloigner ?

Non mais, je n'allais quand même pas reculer devant une baguette! Je repris ma place, tout en lui jetant un regard comme si j'avais été offensé, avant de lui sourire du coin des lèvres. Repenser à notre engueulade sur le pont m'avait un peu fait culpabiliser, à vrai dire. En fait, j'y pensais très peu, j'y avais trop pensé cet été et maintenant je n'y pensais plus parce qu'à chaque fois je me disais qu'on était les derniers des abrutis d'être allés si loin. Personne ne voudra d'un mec comme toi, personne ne voudra d'une tarée comme toi, tu vas finir tout seul et blablabla, mais à quoi on avait pensé franchement? C'était quoi le délire de tout ça? En plus elle venait de se faire virer ce soir-là et on savait qu'elle allait se tirer à Tombouctou, pourquoi on ne s'en était pas tenus à eh bien salut au revoir et à Dieu-va? Non, c'était plus marrant comme ça évidemment. J'avais toujours envie de lui casser la tête pour sa sale humeur de ce soir-là et pour tout ce qu'elle m'avait balancé dans la gueule et sûrement que je lui en voulais encore, mais je m'en voulais aussi d'avoir été si bâtard et mine de rien ma main sur sa taille se fit plus ferme et je la caressai du pouce, sans trop bouger ma main, comme pour lui demander pardon. Ça pouvait passer pour un encouragement aussi.

Je me doutais que ça allait être une autre paire de manche avec sa baguette aussi têtue qu'une bourrique et mine de rien j'étais un peu sur la défensive, mais je me disais : puisqu'elle a réussi plusieurs fois avec la mienne, elle a compris comment gérer, peut-être qu'elle va enfin venir à bout de sa baguette? Avant que le carnage ait lieu je tentais tout de même avec un petit sourire et sur le ton de la discussion, comme si ce n'était pas une question spéciale :


- Tu... Alors, c'est quoi ton souvenir heureux?...

Bon, on ne va pas se mentir, j'avais un peu hésité à lui demander, parce que vu notre niveau d'intimité elle pouvait sans doute se dire que j'allais trop loin, mais et alors. Taylord et moi, on ne rentrait plus dans une case et depuis bien longtemps, qu'elle ne vienne pas me faire rire. Si il y avait bien quelqu'un à qui elle pouvait confier ce genre de trucs, c'était moi, non? A qui elle croyait que j'avais tout (enfin, beaucoup de choses) confié, moi?...
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Taylord Reegan


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MessageSujet: Re: Clair Obscur [C.C] {Ended}   Clair Obscur [C.C] {Ended} Icon_minitimeMar 4 Déc - 14:43

- Ouais, trop mignon. Mais pas autant que mon poney...

Je lui donnai un petit coup de coude dans les côtes de mon bras libre sans pouvoir m’empêcher de sourire quand même, grâce à cette première victoire. J’essayais de trouver le lien qu’il pouvait y avoir avec le lionceau et la force positif qu’il était censé incarner mais après tout pourquoi pas, passé la surprise, je l’aimais bien quand même il avait quand même plus de gueule que je sais pas… si ça avait été un veracrasse par exemple.

- Tu t’attendais à quoi, un mammouth ? Genre un mammouth. Non, non, non, je préférais mon lionceau !

En tout cas avec ma baguette ça allait être une autre histoire. Elle n’était pas contente et elle me le montrait comme il se devait, okay, je n’avais pas été très sympa. Mais olalah, elle était triste, mais moi aussi j’avais été triste, elle ne pouvait pas y mettre un peu du sien pour que ça aille mieux pendant que je m’efforçai de faire de même depuis plusieurs jours, mais que non, elle s’acharnait à faire la baguette insolente. Ça n’allait pas pouvoir durer comme ça éternellement en plus, et si… Hmmm non on allait s’en tenir à ça ne peut pas durer comme ça éternellement.

Je pris une grande inspiration pour me mobiliser de nouveau tout en espérant très fort que le plafond ne nous tombe pas sur la tête à cause de ses simagrées. A chaque fois c’était la surprise et au moins il fallait lui reconnaître que niveau originalité au moins elle se débrouillait bien… Comme Chuck avait décrété que non et dans un sens, je ne sais pas pourquoi je pensais ça mais tant mieux et que mon souvenir marchait plutôt bien, c’était le moment où jamais de se jeter à l’eau.


- Tu... Alors, c'est quoi ton souvenir heureux?...

- Et le tiens qu’est-ce que c’est ? répondis-je du tac au tac, avec empressement comme si retourner la question me suffirait pour ne pas répondre à la sienne.

Je fus tentée de mentir. Il n’en saurait rien, l’important, c’était le résultat non ? C’était bête mais, c’était des trucs persos non, ça se disait ? Mais en même temps, c’était pas non plus le big secret de tous les temps, et puis ça n’avait rien à voir avec des sujets hautement plus sensibles que je me serais bien gardée de parler et encore moins avec lui… Je préférais jouer franc jeu – c’était pas ce qu’on avait convenu en plus quand on avait décidé de passer de nouveau du temps ensemble ?

- Je pensais à mon cheval…
éludai-je vite fait bien fait et en baissant d’un ton instinctivement comme si je n’avais vraiment pas envie que personne d’autre l’entende.

Je poussai un soupir. Bon et bah c’était le moment où jamais de se lancer, la baguette n’allait pas pouvoir faire pire que tout l’heure en cours… Spero Patronum. J’attendis en espérant de toutes mes forces pour qu’elle se conduise exactement de la même manière que celle de Chuck et qu’elle allait céder elle aussi, surtout que j’y avais mis de la conviction… mais non non, rien elle estimait qu’elle en avait assez fait pour la journée ! Tu m’étonnes ! Je me sentis déjà nettement plus agacée, mais cette fois ci ne baissait pas les bras, ça commençait à bien faire ! Mais alors que je recommençais elle semblait tout aussi déterminée à ne pas réagir. Pauvre conne de baguette oui ! Je me mis à l’agiter en me disant que ça allait la réveiller de lui secouer les puces et… effectivement oui, mais pas de la façon que j’attendais, il y eut un truc, voilà comment je l’identifiai qui sorti à la vitesse de la lumière pour rebondir sur le mur en face de nous et je nous poussai au dernier moment pour qu’on l’évite. Génial, elle avait vraiment décidée qu’elle voulait nous faire la peau. Je la fis glisser plusieurs fois entre mes doigts tout en réfléchissant, parce que j’avais failli laisser échapper qu’elle n’allait plus jamais refonctionner. Mais non, je voulais y croire, je voulais vraiment y croire, une baguette, ça pouvait pas arrêter de marcher juste pour ça, il y en avait sûrement déjà eu des cas similaires, y’avait forcément une solution… j’avais eu un peu de mal à m’en servir au début je m’en rappelai parce que j’étais sûre que comme j’étais née moldu j’allais avoir plus de difficultés que les autres, mais en fait, c’était des conneries et la première fois que j’avais vraiment réussi c’était pour éclairer les dortoirs en pleine nuit et ce sentiment de fierté, à ce moment-là, de rallumer la lumière… En plus avec les mangemorts, on en avait vu d’autres, elle avait toujours tenu, alors elle ne pouvait pas me faire ce coup-là…

Spero Patronum. Spero Patronum. Spero Patronum. Spero Patronum. Spero Patronum. Spero Patronum, six fois, dix fois… Elle avait soudainement cessé d’envoyer des colis piégé à tout va, et même s’il ne se passait rien, je sentais l’énergie qui passait du bois jusqu’à ma paume, c’était juste qu’elle avait besoin d’un peu de motivation elle aussi… Il y avait beaucoup de tension, comme si quelque chose allait se passer… Spero Patronum !

Elle ne passa même pas par l’étape progressif comme celle de Chuck tout à l’heure, et il surgit un peu plus brusquement aussi dans un grand bon et le lionceau trébucha un peu, mais il était là, il était bien là et même qu’il resta un peu plus longtemps que toutes les autres fois. J’eus une petite exclamation de joie, même si je ne savais pas ce qui me ravissait le plus, le patronus ou la baguette qui voulait bien en produire un… Ou les deux ? Cette fois je regardais le bébé lion comme si c’était la dernière fois que j’allais en avoir l’occasion…

- Tu vois ! Ça marche !
m’exclamai-je comme si c’était lui qui en doutait depuis le début et pas moi. Je me tournai vers lui, j’te l’avais bien dit… le narguai-je parce que j’en avais conscience. Coup d’œil vers la baguette, parce que j’avais encore du mal à me dire qu’après toutes ses sales blagues, elle avait accepté de se laisser manipuler. D’ailleurs j’étais encore toute tendue mais me sentais aussi vidée de toute mon énergie comme si je venais de produire un gros effort. Il y eut un instant de silence comme si la pièce entière elle-même se rendait compte de l’exploit qui venait de se passer…

Lorsque je regardais autour de nous, l’animal s’était envolé une fois de plus et mon regard se posa sur Zephyr, au milieu de la pièce qui n’arrivait toujours pas à comprendre par quelle étrange magie son compagnon de jeu ne cessait d’apparaître et de disparaître. Il avait toujours sa petite marque près de l’œil à cause de l’autre saucisse de ce matin et je retournai vers mon sac pour prendre une espèce de pommade que Mme Pomfresh m’avait donné pour lui appliquer. Ça avait pratiquement dégonflé – demain à la même heure il n’y paraitrait plus. Je le chopai au passage parce qu’il avait compris ce que je m’apprêtai à faire à cause du tube, et il n’avait pas trop apprécié ce matin, mais je fus plus rapide. Le moment d’après, je le collai dans les bras de Chuck, sans lui demander son avis à lui non plus. J’appliquai un peu de crème sur ma main pour lui mettre là où c’était blessé, mais il avait décidé de ne pas coopérer lui non plus parce qu’il n’aimait pas ça, à chaque fois que je lui saisissais la tête, il se dégageait, mais ah décidément ! Qu’est-ce qu’ils pouvaient tous être désagréables quand ils s’y mettaient ! Comme j’avais pris les directives, je fis passer l’une des mains de Chuck entre le cou et son oreille.

- Il aime bien qu’on le gratte là…
il finit en effet par s’apaiser un peu au bout de quelques secondes, surtout que pour une raison que j’ignorais, il avait l’air d’avoir le feeling avec Chuck… Mouais. En tout cas, il se mit à ronronner et à être un peu plus conciliant et j’eus vite fait de remplir ma tâche. Tu vois, c’était pas un drame, je souris en lui chatouillant le bout du nez avec l’index lequel il était en train de loucher dessus.

J’ouvris la bouche, prête à expliquer à Chuck comment je l’avais récupérer, que c’était les autres chatons qui l’avaient éjecté parce que c’était le moins costaud de tous, avant de changer d’avis au dernier moment et de le prendre dans mes bras sans un mot. Même si concernant Zephyr il n’avait jamais rien dit, je l’avais suffisamment entendu pester contre les animaux des autres pour savoir à quoi l’en tenir, et j’entendais très bien sa voix dans ma tête me répondre ‘’Tu m’étonnes’’ avec évidence que personne n’en voulait et puis bon, c’était peut-être pas le moment de polémiquer là-dessus surtout parce que là-dessus il était bien trop peu compréhensif… J’allai m’asseoir dans le canapé, le chat sur les genoux tout en sortant de quoi écrire, parce que je voulais rester sur un acquis ce soir, et ne pas trop surmener ma baguette qui avait déjà fait un bel effort. J’allai me contenter d’écrire deux trois précisions sur mon parchemin sur les patronus… j’étouffai un bâillement pendant que Zephyr fit de même, ça m’avait un peu fatiguée mine de rien tout cas et j’avais un coup de pompe… On ne peut pas faire de mal à un patronus… mes yeux se fermaient d’eux même, c’était plus fort que tout. Je m’installai bien contre le dossier, en me recroquevillant dans son coin comme si je prenais le moins de place possible, mais c’était devenu une habitude mais au moins j’étais bien calée. Je tenais toujours ma plume et ma feuille dans ma main.

- On a quoi d’autre à faire sinon ? interrogeai-je en baillant de nouveau, parce qu’on devait voir je sais plus trop quoi, tout en faisant des papouille a Zephyr qui venait réclamer son quota de caresses et venait se frotter contre moi et sa fourrure me chatouillait. En tout cas, j’allais reposer mes paupières une ou deux minutes avant…
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Chuck Carlton


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MessageSujet: Re: Clair Obscur [C.C] {Ended}   Clair Obscur [C.C] {Ended} Icon_minitimeMer 5 Déc - 17:09

Spoiler:

Some nights, I wish that my lips could build a castle
Some nights, I wish they'd just fall off

But I still wake up, I still see your ghost
Oh I'm still not sure what I stand for oh
What do I stand for? What do I stand for?
Most nights, I don't know anymore...



Quand je pensais que y'a presque un an on était en train de roucouler comme deux pingouins complètement alcoolisés et de tourner sur la piste de danse tandis que la belle voix (...) de Fray nous chantait un petit cantique pour qu'on se roule un patin à minuit sous la boule de gui... Avouez qu'il y avait eu du chemin depuis. Déjà, Taylord avait laissé (et c'était bien dommage) de côté ses jolies petites robes courtes-décolletées à m'en décoller le cerveau, ses cheveux bruns de femme fatale, pour essayer de se fondre dans la masse en se teignant et en s'habillant encore moins "fille" qu'avant. Je ne disais rien à ça, ça lui donnait son charme, surtout qu'elle mettait des trucs larges qui donnaient juste le loisir d'imaginer ce qu'il y avait dessous, donc bon. Mais même, ça avait trop changé. Et moi alors! Je venais de larguer Lilian, bon ok elle avait eu raison, mais passons, et je courais après Taylord comme un lapin après une carotte (oui, parfaitement). Aujourd'hui, je ne sais pas après quoi je courais mais je courais ça c'est sûr - après les tonneaux de whisky, tout ce qui portait une jupe et des cheveux longs, des trucs dans le genre? Mais bon, j'avais toujours couru, de toute façon. On n'a quand même qu'une vie, je ne vois pas pourquoi j'aurais dû la passer à me faire chier et à méditer sur mes erreurs, alors que, de toute façon, elles étaient faites. Et maintenant, on était entrain de réviser nos cours, de faire des Patronus et de discuter de tout et de rien comme deux bons amis (mais surtout de rien parce qu'on était pas si bons amis que ça au fond) en prenant des pincettes et en évitant les mots tels que "canapé", "bal de Noël" etc, ce qui était relativement chiant.

- Et le tiens qu’est-ce que c’est ?

Evidemment, qu'elle allait me retourner la question, je n'étais pas débile non plus. Je souris, d'un air tranquille, qui voulait dire que tout à fait, absolument, j'allais lui répondre, et j'allais lui dire la vérité, et non ça ne me dérangeait pas, voyons, ce genre de souvenir tout à fait intime, c'était bien mon genre de le chanter à tous les vents!

... En vrai, j'allais le dire, oui, mais de là à le dire tout entier, il y avait un pas.


- Je pensais à mon cheval…

Bon, évidemment, au fond, j'avais un peu envie de rire. Mais de rire un peu... comme si j'avais avalé un truc de travers. Qu'elle ne puisse pas penser à sa famille, ok, message reçu, c'était trop douloureux. Mais qu'elle ne pense même pas à... Poudlard, ses amis (sympa pour eux) ou, je ne sais pas moi, moi par exemple, et les trucs qu'on avait partagé! Alors que moi des souvenirs heureux j'en avais avec elle... Ben je trouvais ça un peu bâtard de sa part, finalement, elle faisait genre, mais ça ne comptait pas pour elle ou quoi? Enfin bon. Un cheval, un poney, une licorne, c'est mignon, voilà, que ça la rende heureuse et basta. J'eus un petit hochement de tête en mode "je l'aurais parié" mais pinçai les lèvres pour ne rien dire de plus, parce que je savais que ça risquait d'être mal interprété - ou très bien justement, et ce n'était pas le moment. Heureusement que j'étais dans son dos et qu'elle ne pouvait pas voir toutes les expression de mon visage, ça m'arrangeant, en cet instant précis.

- Et moi à mon frère, à des souvenirs d'enfance avec lui, dis-je joyeusement, et pan, voilà, elle pouvait toujours crever pour que je lui avoue qu'elle était aussi dans mes souvenirs heureux.

Heureusement, sa baguette et ses petits délires nous occupèrent assez pour qu'on change de sujet. J'étais au taquet, on ne va pas se mentir, même si je faisais confiance à Taylord et qu'elle avait l'air d'y croire. Mais elle avait plus ou moins une bombe à retardement entre les mains, donc j'étais prêt à nous jeter à terre si besoin... Et je ne croyais pas si bien dire : presque dès le premier essai, il jaillit de la baguette comme une boule de feu qui rebondit sur le mur d'en face et revint vers nous à la vitesse d'un boulet de canon, et je nous sentis partir sur le côté pour éviter le truc, ne sachant pas trop si c'était Taylord qui m'avait tiré vers le côté, ou moi qui l'avais tirée au même moment. Je me marrais un peu, parce que quand même c'était drôle, et puis hein, il valait mieux en rire qu'autre chose. Je n'y pouvais rien : quand Taylord tirait sa tronche de bouledogue blasé, moi ça me faisait rire, et là j'étais persuadé que si elle avait pu mettre des baffes à sa baguette elle l'aurait fait, donc bref, je me marrais. Mais je montrais mon soutien pour autant, je restais près d'elle, prêt à l'encourager, tout ça. Je l'imaginais penser à son cheval et ça m'énervait, mais qu'est-ce que vous voulez, on a pas tous les mêmes attentes dans la vie, il faut croire. Pardon de préférer les canapés et les bals de Noël au chevaux... Chut. Mots interdits. Concentration, mon petit Chuck.

Elle finit par s'énerver pour de bon et je crus qu'elle allait s'étouffer à coups de Spero Patronum et d'ailleurs à la place de sa baguette j'aurais eu peur, mais elle finit par se décider, et pouf : le lionceau réapparu dans l'air, provoquant trois réaction en chaîne : 1) réaction hystérique de son chat demeuré qui se mit à sauter partout après la forme magique, 2) réaction de joie de Taylord presque en même temps que 3) la mienne, parce que j'étais bien content d'elle et bien content qu'elle ait maté sa baguette une bonne fois pour toutes.


- Tu vois ! Ça marche ! J’te l’avais bien dit…

Ouais ouais ouais... Je lui lançai un regard en me marrant : Genre. Genre! C'était moi le premier qui y croyais le plus à cette affaire, mais je souris parce qu'elle recommençait à se détendre, et ça ne pouvait que me faire plaisir. J'applaudis légèrement, prenant un air absolument impressionné par sa jolie prestation.

- Là, j'avoue que t'as fait fort. J'suis fier de toi!

Pour un peu je l'aurais prise dans mes bras et tout, mais bon, non, j'évitais ce genre d'effusion, pour un peu ça allait faire comme ce moment trop bizarre dans les cuisines, et rappelons qu'il y avait près de nous un canapé, donc qu'il ne fallait pas tenter le diable. Bon, on avait bien mérité une petite pause là non? Et même, j'avais envie de lui demander qu'on arrête là, ça faisait trois soirs qu'on révisait comme des rats de laboratoire, et je commençais à en avoir ras la casquette. Quand ça se limitait à de la pratique, comme là, ça me dérangeait pas, mais alors dès que ça devenait des révisions papiers, où il fallait apprendre et gratter, pfoulalala, qu'est-ce que ça m'ennuyait...

Je me dis que, cool, Taylord partageait mon état d'esprit puisqu'elle abandonna sa baguette pour le moment et nos tentatives de Patronus pour... courir après son chat. Déjà que je n'étais pas dans ses souvenirs heureux, en plus elle préférait aller s'amuser avec son chat comme réconfort après l'effort? Aïe aïe aïe, il fallait vraiment qu'elle redevienne blonde et retrouve son sens des priorités. Son rat ne se laissait visiblement pas attraper tandis que moi j'allais pour me vautrer dans un des canapés (oui, j'aime le danger) mais Taylord attrapa le machin à poils et moi par la même occasion, en me collant son sac à puces dans les bras. Boum. Comme ça. Euuuuh?! J'eus une grimace en me disant que ce truc puait, et allait sûrement me coller des poils et des puces partout. Vu comment un hamster ça puait la mort, alors que c'était petit, j'osais même pas imaginer un chat. Je sentis le rat se débattre contre moi et je le tenais en l'écrasant à moitié, non mais il allait quand même pas m'emmerder oui! J'avais compris que Taylord voulait le soigner - qu'elle lui foute une bonne dose de pommade sur la gueule et qu'on en parle plus - donc ok j'acceptais de l'aider, puisque c'était si gentiment demandé (ha ha) mais alors pour le reste, il ne fallait pas non plus me demander la lune. Je notai quand même la concentration et toute l'attention qu'elle avait pour lui en lui appliquant un peu de pommade, et je me demandai une nouvelle fois ce qui pouvait bien se passer dans sa tête. Le machin continuait à se débattre et elle finit par m'expliquer comment le calmer - c'était pratique ça, il y avait des boutons?! - mais alors merci, il fallait que je CARESSE l'animal. Je le fis en râlant et à contre-coeur en étant sûrement pas très coopératif, mais au moins il arrêta de bouger et elle réussit à lui mettre sa pommade à la con.


- Tu vois, c’était pas un drame, conclut-elle en se transformant en bisounours et en lui caressant la tête.

- Ça dépend pour qui, ricanai-je en lâchant le machin. Oh, ça va, on pouvait bien rire un peu hein!

Je la vis se rembrunir un peu, mais hein, je n'allais pas non plus me renier moi-même pour les beaux yeux de Mademoiselle - ce n'était pas la première fois que je lui volais dans les plumes et sûrement pas la dernière, et elle savait bien que je faisais ça pour la taquiner, pas plus. ... Enfin, j'espérais qu'elle le savait. Je n'étais plus sûr de rien avec elle, maintenant. Je me laissai tomber dans un fauteuil face à elle (c'était plus sûr qu'un canapé) et suivis mollement son exemple, je pris un parchemin et un crayon mais en fait je griffonnais n'importe quoi, j'avais la flemme d'écrire, et j'attendais plutôt qu'elle propose qu'on fasse autre chose ou bien qu'on se mettre à discuter plutôt qu'on finisse en s'éclatant à fond en lisant un chapitre entier d'Histoire de la Magie. J'étouffai un bâillement et elle aussi et d'ailleurs je me mis à la regarder par-dessus ma feuille, mais elle paraissait très concentrée entre son devoir et son chat qui se frottait à elle comme si elle avait été un radiateur ambulant. Je soupirai silencieusement et essayai de me concentrer sur ce que j'écrivais mais j'en avais tellement rien à foutre et... J'étais crevé. Ouais, ça ne m'arrivait pas souvent normalement, disons que je passais outre, parce que je voulais faire la fête et qu'après deux verres la fatigue disparaissait. Mais là, entre les devoirs et tout, c'était pour taffer que je ne dormais pas et non seulement ça me mettait des coups au moral, mais en plus ça me fatiguait doublement. Du coup, je me dis que j'allais dire à Taylord qu'on en avait fini, qu'on pouvait rentrer dans nos pénates et comme ça j'allais aller me la coller avec les potes, non?... Mais en même temps, une soirée avec elle me disait bien aussi, mais forcément si elle n'y mettait pas du sien...


- On a quoi d’autre à faire sinon ?

Ah super, ouais. Trop cool la soirée.

- J'sais pas, marmonnai-je de mauvaise grâce, de toute façon, j'avais vraiment la flemme de faire quoi que ce soit d'autre. Je me lançai dans un gribouillage complet et approfondi de mon bout de parchemin en attendant que Taylord finisse de muter en Serdaigle accomplie et après quelques minutes, je...

- Tay?! C'est pas vrai - elle roupillait? Je me penchai en avant - Hé le rat, tu dors aussi? Ah non mais merci, ils s'étaient endormis tous les deux comme des petits poussins bien au chaud l'un contre l'autre. Sympa.

Je me renfonçai dans mon fauteuil en leur souhaitant d'aller brûler en enfer et entrepris de faire un avion ultra perfectionné avec mon parchemin tout gribouillé, avec des ailes élaborées et tout ça - j'étais champion des avions en papier, il fallait le savoir - et je le fis voler dans toute la pièce en lui faisant faire des vrilles et des figures grâce à ma baguette, mais de l'autre côté, sur leur canapé, les deux écrasaient comme pas possible et j'vais l'impression que si je m'étais mis à jouer de la batterie dans la pièce, ils n'auraient pas bronché pour autant. Bon. D'accord, elle était fatiguée. Ça ne l'empêchait pas d'être polie avec moi et d'au moins me dire bonne nuit, mais allez, j'étais quand même pas à cheval à ce point sur la politesse. J'hésitai : est-ce que je la plantais là et rentrais dans la salle co poursuivre mes petites affaires? Je savais d'avance qu'elle allait me faire la tronche pour ça, et je n'avais pas spécialement envie, et puis... Et puis moi aussi j'étais fatigué, pourquoi je n'en profitais pour dormir moi aussi, même si ça allait être tendu dans la pratique puisqu'il y avait plusieurs fauteuils mais un seul canapé, je vous laisse imaginer le problème?

Bon. Je finis par me lever et aller du côté des poufs où il y avait des couvertures pliées, évidemment, la salle sur demande faisait bien les choses, la coquine. Je revins vers Taylord, elle avait la respiration régulière : clairement, elle s'était endormie comme une masse et roupillait maintenant d'un sommeil de plomb. Il y avait quelque chose de touchant de la voir endormie et ça changeait de quand elle était éveillée, parce qu'elle ne se donnait aucun air, elle n'essayait plus de cacher tout ce qui lui passait par la tête, et j'avais l'impression de la voir toute fragile et vulnérable, ses épaules un peu baissées, ses cils qui faisaient des ombres claires sur ses joues, sa bouche fermée en une moue un peu... triste.

Inspirant un grand coup, je me transformai en modèle de délicatesse et d'attention - eh oui, j'étais un vrai gentleman, non mais oh - et la fis glisser en position allongée tout doucement, dans le fond du canapé - son rat émit un petit miaulement auquel je répondis un charmant "ta gueule" qui venait du fond de coeur, et je vous assure ça me fit beaucoup de bien - et il vint se rouler en boule à ses pieds. Je lui enlevai ses chaussures, d'ailleurs, et lui mis la couverture. Voilà. Je m'étais accroupi et j'étais à sa hauteur et quand je lui ramenai la couverture sous le menton, je...

... Tout d'un coup je me figeai parce que j'étais tout près de son visage endormi et que je me rappelais quand on s'embrassait encore, ses baisers qui me mettaient le feu à l'intérieur de moi, ses caresses sur le canapé, la façon qu'elle avait de s'accrocher à moi, son corps nu et... Oh putain, je l'avais dit, canapé = danger!! Je clignai des paupières plusieurs fois mais elle restait là, incrustée dans mes pupilles, dans ma chair, et son visage était tourné vers moi et elle
dormait merde, alors que j'avais envie qu'elle se jette à mon cou et qu'on oublie tout le reste un instant sauf ce canapé, elle, et moi. Je réfléchis. Un quart de seconde. Le quart de seconde après c'était déjà trop tard, je m'étais penché vers elle, ma main caressait ses cheveux et en fermant les yeux j'embrassais ses lèvres, une seconde, retenant mon souffle. Je m'écartai d'elle de quelques centimètres, guettant sa réaction.

Ah oui oui, clairement, j'étais en train de faire n'importe quoi et j'en étais conscient. Mais bon. Je ne pouvais pas m'arrêter, de toute façon.

Elle ne bougea pas - elle dormait du sommeil du juste, et moi je ne savais pas le mieux, la réveiller, ou pas? Qu'est-ce qu'elle allait faire si elle se réveillait et qu'elle captait que je l'avais embrassée? Je savais bien que ça ne nous mènerait nulle part. Pourtant... Sentir ses lèvres sur les miennes ça avait tellement remué plein de souvenirs et d'émotions et j'avais l'impression que mes entrailles allaient exploser. Pourquoi ça ne pouvait pas être simple, bordel?! Alors, je l'embrassai une nouvelle fois, et cette fois je saisis ses lèvres entre les miennes et les gardais prisonnières des miennes quelques instants tandis que je respirai son odeur comme si je voulais être en ivre. Et puis je pris conscience que je ne pouvais pas continuer, m'écartai d'elle avec regrets, et me redressai.

Bien. Bien joué. Voilà qui clarifiait et simplifiait la situation. Non, vraiment!

... Putain.

Au point où j'en étais, hein. C'était de sa faute à elle aussi, elle n'avait pas qu'à pas pioncer comme un loir et me laisser tout seul avec mes désirs. Je la poussai un peu plus dans le fond du canapé pour qu'elle me laisse une petite place et me glissai à côté d'elle, sous la couverture - comme quoi, on y revenait toujours, hein... J'éteignis les lumières avec ma baguette et trouvai tant bien que mal une position confortable sans écraser Taylord - et sans trop la toucher - tout en faisant gaffe à ne pas me casser la gueule du canapé. Il était trop petit, cet abruti. C'est sans doute ce qui explique pourquoi, alors que je dormais moi aussi, en plein milieu de la nuit mon bras vint se mettre autour de Taylord et que je m'étais tourné vers elle.

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Taylord Reegan


Taylord Reegan
Élève de 7ème année



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MessageSujet: Re: Clair Obscur [C.C] {Ended}   Clair Obscur [C.C] {Ended} Icon_minitimeJeu 6 Déc - 23:59

♪ Under Your Spell ♫

I don't eat, I don't sleep,
I do nothing but think of you.




Ce parfum.
Je l’avais sentie – gouté aussi – de – trop – nombreuses fois. Au début elle était toujours un peu plus forte, et parfois elle était un peu obstruée par le tabac, mais il n’arrivait jamais à la masquer tout à fait. Mais quand je plongeais le nez dans son coup, comme là, il y avait cette
douceur étonnante, cette même douceur qui me faisait toujours un peu tourner la tête un peu quand on virevolte sur soi-même en affirmant que non, on a pas bu, alors qu’on ne marche plus très droit. Même elle, elle avait des nuances particulières, bien qu’elle ne les laisse pas reconnaître, mais avec le temps, je savais quelles en étaient les virtuosités, elles passaient de l’une à l’autre en pensant qu’ainsi on ne les remarquerait pas, qu’ainsi elles étaient en sécurité, qu’ainsi, elles pouvaient se jouer de tout et de tout le monde. Non, je ne les avais pas oublié – je savais même précisément, ce qu’il fallait faire et où il fallait aller pour les chercher… Je pianotai mes doigts sur le bas de son ventre, pour les faire remonter lentement jusqu’à son torse et en dessiner les contours, là, juste là, je pouvais sentir le muscle pour remonter le long de son épaule de manière de plus en plus frénétique, pour aller chercher la peau, juste en dessous… Mais non, ma main choisi d’aller se blottir dans l’un de ses endroits préférés parmi d’autres, derrière sa nuque là où elle pouvait laisser à loisir glisser ses phalanges dans quelques mèches, parce qu’elles étaient toujours un peu rebelles par-là, incapables de se laisser dompter… Imaginer une saveur sans pouvoir la déguster alors qu’elle ne cessait pas de mettre en appétit depuis tout à l’heure, non, j’appuyai avec mes deux paumes pour forcer Chuck à se coller contre le matelas, je n’avais plus qu’à garder ses lèvres pour moi pour toujours, je…

De, qu.. quoi ?!
Son souffle me revenait de manière régulière sur les joues, parce que nos deux visages étaient pratiquement collé l’un contre l’autre. Je mis plus d’une bonne seconde pour faire cette constatation. Une autre pour comprendre que ce n’était pas tout à fait normal. Une autre ensuite pour me dire que j’avais sans doute rêvé, mais une autre aussi qui me disait que je n’en étais pas tout à fait sûre. Puis celle nécessaire pour resituer un peu où est-ce qu’on se trouvait et pourquoi. Ah… la dernière pour me reculer parce que aussi étrange et agréable pouvait me paraître cette scène, sans arriver à dire quoi parce que j’avais les yeux encore un peu collés par le sommeil, mais que c’était étrange, mais la seule chose que je rencontrai dans mon dos, c’était le dossier du canapé, parce qu’il y avait tout juste la place pour ma tête entre ce dernier et l’épaule de Chuck contre laquelle elle s’était calée et de toute façon, j’étais retenue par son bras tandis que le mien s’était légèrement crispé dans son dos, mais qu’il était à des rêves et des rêves des miens parce qu’il dormait à point fermés.

J’essayai de me redresser tant de bien que de mal, ce qui vraiment, n’était pas chose aisé parce qu’à chacun de mes mouvement je voyais le moment où je faisais un geste trop brusque et où il se renversait de l’autre côté, mais pour être suffisamment redressé entre les coussins et Chuck pour l’observer de façon légèrement surélevée. Mes rêves, mes rêves… Je ne savais plus, est-ce que ce qui venait de se passer était réel ? Bien sûr que non, c’était impossible. Mais que j’étais en train de le tripoter pendant notre sommeil en me réveillant de façon tout à fait compromettante pour le prouver, là… Et d’ailleurs, quelle heure était-il ? Je secouai le poignet pour faire bouger ma montre – on était encore en pleine nuit même si on approchait de sa fin, je n’avais plus qu’à me rendormir, sans me poser plus de questions, honnêtement ça valait mieux surtout que je n’avais aucune idée de comment j’avais sombré la première fois. J’eus un sursaut au cœur, en pensant qu’il faisait exprès de dormir pour masquer le malaise, mais rien du tout, il n’y avait rien qui laissait paraître qu’il tendait l’oreille pour voir quand est-ce qu’il pourrait lui aussi ouvrir un œil et filer en douce avant que ça ne devienne trop bizarre – trop tard, ça l’était déjà. Et mon ventre qui me tirait, qui me tirait…

J’avais toujours trouvé qu’il y avait quelque chose de voyeur lorsqu’on regardait quelqu’un dormir – c’était la meilleure manière de pouvoir lire en lui à mon avis. Je l’avais remarqué avec Ruth, toujours dynamique et souriante, mais lorsqu’elle fermait les yeux pour aller dans ce monde qui n’appartenait qu’à elle… ses traits s’affaissaient, et même si elle se reposait, elle avait l’air fatiguée, las de son rôle qu’elle ne voulait pas quitter parce que c’était ça qui la faisait tenir. J’écartai un peu les cheveux de Chuck de son front, et là, il n’avait plus rien du Chuck Carlton qui enchaînait blague sur blague qui était trop sûr de lui, mais qu’il ne voulait pas faire autrement – pas qu’il ne voulait pas en fait, mais qu’il
n'était pas autrement. Et pourtant, là, ça n’avait plus de sens.
Et il était plus beau que jamais.

Ça ne m’avait pas tout de suite interpellée – il fallait dire que les premiers temps, on passait plus notre temps à nous passer sur la gueule en essayant à chaque fois d’être celui qui appuyait le plus fort que ça ne laissait pas trop de place au reste – mais même, ça se remarquait, déjà à l’époque, elles papillonnaient toutes comme si elles venaient de sortir de leur chrysalide et c’était plus ou moins le cas – mais ça continuait encore aujourd’hui, cherchez l’erreur. Ça aussi ça m’avait toujours marqué la fille la plus belle pouvait bien avoir été affublée de tous les atouts à la naissance, si elle était mauvaise, sa beauté s’en trouvait affaiblie, parce qu’il y avait des expressions qui ne trompaient pas. L’arrogance de Chuck de penser que tout, c’est-à-dire toutes les filles, lui était à portée de main m’avait toujours empêché d’en saisir le reste – et puis j’avais mes plans en tête, beaucoup plus importants que ses gamineries. Je n’aurais sus dire à partir de quel moment exactement cela avait changé, mais ça ne devait pas être compliqué, lorsque lui aussi avait compris que ça ne servait à rien et que ça ne marcherait jamais comme ça, et là on était devenus amis, d’amis à amis-amis, amis à amants, et la suite on la connaissait tout aussi bien… Et là, alors que ma principale peine avait été qu’il se ferme de plus en plus sur la fin, alors que ça aurait dû être l’inverse, même si ensuite, la raison en avait été limpide… c’était comme s’il me laissait tout le contrôle qu’il me donnait sa vérité, sans avoir besoin de dire le moindre mot, qu’il était ce gros diamants brut, mais taillé malgré tout par endroits, par ceux qui avait voulu s’y essayer, mais c’était un trop gros morceau, ils avaient tous échouer, et ma partie à moi, elle était là, près de son cœur, et pourtant, sous sa peau détendue, je n’avais qu’à donner un petit coup plus fort que les autres pour qu’il explose un millier d’éclats de lumière, parce que l’apparence ne faisait rien quant à sa véritable vulnérabilité, même si au départ ce n’était rien d’autre qu’un gros caillou un peu grossier, qu’on pouvait confondre avec du verre.

Bon sang, je le savais, je le savais tout ça ; comment avait-il fait pour faire exploser lui aussi toutes mes certitudes, alors qu’il était en train de me laisser face à tous ses doutes ? Sûrement parce qu’à présent, je n’étais plus sûre de rien, de ce qui était, ce qui avait été, ce qui n’était plus et ce qui ne serait jamais… Penchée juste au-dessus de lui, j’étais clairement en position de force, pourtant, c’était lui qui choisissait de lorsqu’il décidait de relâcher la pression qui exerçait pour me retenir où lorsqu’il la resserrait sans prévenir – ma cage était ouverte, mais il faisait tout pour me retenir à l’intérieur pour que je n’ai jamais envie d’en sortir à l’instar de la victime qui finit par tomber amoureuse de son bourreau, parce que c’était une cage bien confortable où elle ne pouvait pas avoir tout ce qu’elle désirait – mais on le lui faisait miroiter avec une telle dextérité, qu’elle y croyait encore, que la fleur sur laquelle elle s’acharnait sur ses pétales disait il m’aime, un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, à la folie, à la folie…

Il avait l’air comme d’un enfant à qui on avait pas encore volé l’innocence – j’en ignorais les causes, mais je pouvais mettre ma main à couper qu’on la lui avait enlevé bien trop tôt. C’était flagrant parce que je me faisais souvent la remarque ces derniers qu’il avait pris un coup de vieux, avec ses sourires, à la seconde facette toujours un peu aigre… Et c’était si beau, je ne voulais plus jamais détacher mon regard de ce visage là que j’aimais toujours un peu plus à chaque fois qu’il me faisait ce cadeau inespéré de pouvoir m’en emparer, et il ne fallait pas que ça s’arrête, j’étais robuste, je ne craignais ni plus la peur, ni la fatigue, ni les inquiétudes et encore moins les épreuves, je prenais les siennes pour les noyer avec les miennes ensemble, elles n’existaient plus parce que j’étais trop résistance, je nous protégeais, elles ne pouvaient plus nous atteindre, elles battraient en retraite, puis elles savaient qu’elles avaient perdu le combat, elles s’évaporaient, c’était moi qu’elles craignaient maintenant, pourquoi, dis-moi pourquoi tu ne veux pas que je prenne toutes tes craintes ?



Si tu m’aimes, réveille-toi.



Si tu m’aimes, réveille-toi.



Si tu m’aimes, réveille-toi.






- Je t’aime.






Réveille-toi… s’il te plaît…



Zephyr, qui s’était posté en boule sur la bordure du haut du canapé, s’ébroua, mais il ne se passa rien de plus. Rien avait changé – le silence que j’avais brisé durant deux secondes appartenait déjà au passé, ce passait qu’on ne nous rendait jamais et le calme de la salle sur demande me vrillait un peu plus les tympans comme l’éclatante réalité avec sa dague qui ne ratait jamais sa cible. Elle m’avait en pleine ligne de mire.

Mais mes paroles avaient belles et bien existés, elles avaient tranché l’air, mais n’étaient que de bien faibles attaques face à l’adversaire qui se tenait juste en face, et si entre avant et maintenant, l’apparence du lieu était pas la même, je ne pouvais plus revenir en arrière, je ne pouvais plus me mentir, je l’avais dit. Cette toute petite phrase que j’avais retournée dans tous les sens sans jamais à avoir eu à l’exprimer à haute voix, dès lors était restée de l’ordre de la fiction, elle pouvait changer à tout moment, et personne ne saurait, personne, ça planait quelque part, mais comme ce n’était pas réel, ça ne prenait pas vraiment d’ampleur non plus, ce n’était pas réel. Il n’y avait aucun témoin, ça ne changeait pas grand-chose ?
Au contraire, puisque mon corps ne savait plus du tout où se cacher…



You keep me under your spell


J’avais arrêté de respirer pour ne pas perdre un seul détail qui pourrait trahir quoi que ce soit qui me laisse supposer que là encore, il fasse encore semblant, mais qu’il était aussi au taquet que moi… mais j’avais tiré avec la seule et unique balle qu’il me restait et en vérité, il ne bougea pas d’un pouce, pas même un mouvement d’yeux derrière ses paupières qui auraient puisse laisser présager de l’autre tendance…

Mais au moins j’avais ma réponse maintenant.
Devant mon impuissance devant son absence de réaction, cette impuissance que j’avais de crier tout mon amour, mais seule la personne qui vous aime en retour pouvait être capable de l’entendre, et cette mélodie n’appartenait pas à Chuck, il ne m’entendait pas, ne m’entendrait tout comme les battements frénétiques de mon cœur qui au lieu de faire une belle composition avec le sien ne donnait qu’un son grinçant parce que les deux étaient incapables de s’accorder entre eux, et à cela, tous les appels n’y pourraient rien…

Je me rallongeai à ses côtés, en posant ma tête contre son torse cette fois avant d’enrouler mon bras autour de sa taille – c’était la toute dernière, celle que je n’avais même plus osé espérer tout en restant une étreinte à sens unique. L’amour non partagé ne prenait jamais de forme heureuse mais plutôt celle d’une épée de Damoclès et en faisant ce geste, je savais qu’elle était prête à tomber, mais tant pis, c’était l’ultime fois, je voulais qu’on me laisse m’en imprégner toute entière…. J’avais envie de pleurer. Mais rien ne vint – peut être que c’était ça qu’on appelait l’acceptation.

Je laissai longtemps mes yeux ouverts à regarder dans le vide – à un moment, puisque j’étais déjà allée beaucoup trop loin ce soir, et donc que cet état second m’offrait quelques libertés, je passai une main sous ses vêtements, comme avant pour marquer pour toujours sur mes doigts la texture de sa peau douce, sans oser la presser trop fort pour ne pas réveiller Chuck, qui n’avait rien à voir avec la mienne, vrillée de traces roses pâles parce qu’elle était toute neuve et beaucoup plus fragile part endroits. Qui aurait voulu touché ça ?

J’avais tout intérêt à arrêter maintenant, je ne voulais pas retourner dans la salle commune mais au moins finir la nuit dans l’un des fauteuils, parce que la ligne d’arrivée, elle était tout prêt et même si ralentissait pour laisser le plus de distances possible entre moi et elle puisque je ne pouvais pas faire demi-tour, j’en avais conscience, j’étais sur le point de la franchir…
Mais au bout il n’y avait ni vainqueur, ni médaille.

Je somnolais un petit peu encore, sans parvenir à retrouver le sommeil. Ayant une soudaine impulsion, après un certain temps où j’étais restée dans la même position et où tous mes membres étaient engourdis, parce que sinon je n’allais pas décrocher, je me redressai comme tout à l’heure mais en mettant fin à ce câlin si on pouvait dire ça collé serré, j’allais faire le plus attention possible, j’appuyai un de mes pieds entre ses jambes pour passer au-dessus de Chuck, et ensuite, j.. je tapai dans son genou parce que je n’avais pas levé le pied assez tôt, me pris dans ses jambes avec les miennes et retombai à plat ventre sur son corps et il y eu un petit bruit sourd qui me coupa la respiration pendant que je me rattrapai à l’une de ses épaules pour ne pas tomber, à moins que ce ne soit ses yeux qui clignaient parce que je l’avais définitivement réveillée à présent et parce que je me trouvais dans une position très compromettante et que ça pouvait être mal interprété et parce que sa proximité me coupait de toute façon le souffle neuf fois sur dix. Je ne trouvai rien d’autre que piquer un fard, surtout en pensant en plus à ce que j’avais dit un peu plus tôt dans la nuit, en essayant discrètement de libérer mes jambes des siennes dans lesquelles elles étaient emberlificotées, mais ça ne fait qu’augmenter ma gêne, et… et je ne bougeai plus, voilà, je ne bougeai plus.

… Il n’y avait pas de meilleur instant pour le lui dire maintenant, non ?
Ca me tordait le ventre, comme s’il y avait des dents pointues qui s’étaient décidées à s’attaquer à mon estomac dans le but de le percer et le faire craquer de toutes parts, et c’était soit tout de suite, soi je me taisais pour toujours.

- J’ai faim, murmurai-je tout doucement, comme une annonce tout ce qu’il y a de plus banale mais d’une voix un peu plaintive quand même comme s’il allait me faire apparaître un festin la seconde d’après. Je débordai d’amour, mais il me faisait un peu de place enfin combler les trous qu’il avait provoqué.



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Clair Obscur [C.C] {Ended} Empty
MessageSujet: Re: Clair Obscur [C.C] {Ended}   Clair Obscur [C.C] {Ended} Icon_minitimeVen 7 Déc - 16:45

J'avais toujours rêvé de Taylord, depuis le début je crois bien, jusqu'à maintenant, même - et surtout - pendant cet été où madame avait pris la poudre d'escampette parce que Poudlard n'était plus assez bien pour ses beaux yeux. Bon évidemment, la nature des rêves n'était pas toujours la même, ça m'était déjà arrivé de faire des rêves trop chelous où on ne faisait que de se gueuler dessus, d'autres tous cons où elle était juste là, présente, ou bien d'autres où on se battait contre les Mangemorts ensemble, ça dépendant de la période. Mais évidemment que la majorité n'avait rien de trop catholique, hein, on ne va pas se mentir, j'en avais eu des fantasmes sur elle, et depuis le début parce qu'au début elle les attisait en refusant mes avances, ensuite ben forcément c'était devenu un jeu, et puis ben après quand ça s'était concrétisé elle m'avait obsédé complètement, donc mes rêves s'en étaient donné à coeur joie. Ensuite cet été ça avait été bizarre, soit je ne rêvais pas du tout d'elle soit plusieurs nuits de suite, et je m'en souvenais pas bien mais il y avait un truc qui clochait, même quand je la mettais dans mon lit, c'était toujours un peu bizarre, genre je me réveillais le matin et je me rendais compte que c'était pas elle, des trucs comme ça. Enfin bref, Taylord connaissait très bien mes rêves puisqu'elle était souvent la guest star, ça au moins c'était certain.

Cette nuit ne dérogea pas à la règle. Sans blague. Je venais d'embrasser Taylord dans son sommeil et je dormais à moitié sur elle sur ce même canapé où on avait partagé une nuit que je risquais pas d'oublier, alors merci bien. Comme j'étais crevé je m'endormis comme une masse, bien installé mine de rien dans notre - oui, notre - lit improvisé. Taylord me tenait chaud et je sentais toutes les heures de sommeil qui me manquaient me tomber dessus comme des pavés, et je dormis d'un sommeil de plomb, ce sommeil un peu abrutissant qui dégomme autant qu'il répare. Du coup, mes rêves me parurent lointains au réveil, et confus, mais une chose était sûre : il n'était question que de Taylord. D'abord j'étais chez moi, à Bristol, et je savais qu'elle était dans ma maison - d'ailleurs ça me faisait chier parce que je me disais toujours qu'il n'y avait rien de très glorieux là où j'habitais et surtout avec qui - et je la cherchais partout, Coop faisait exprès d'éviter mes questions, mais je ne la trouvais pas, jusqu'à ce que je pense à monter sur le toit en passant par notre petite salle de bain au dernier étage, mais évidemment comme c'était un rêve, ça ne ressemblait pas exactement à la réalité, et mon escalier avait tout d'un coup l'apparence d'un des escaliers de Poudlard. Et Taylord était bien là, assise sur le toit où on s'asseyait avec Coop les chaudes nuits d'été, et elle regardait les étoiles, mais quand enfin je la trouvais et lui demandais ce qu'elle foutait là, elle disparu, sans que je comprenne si elle avait sauté dans le vide où si elle s'était juste évaporée. Et la suite, c'était un autre rêve, un rêve qui n'avait ni queue ni tête, je ne savais absolument pas où j'étais, pourquoi j'étais là et tout, mais j'étais dans un lit avec Taylord et elle était nue et moi aussi et je sentais sa main qui me caressait la peau et son corps qui se pressait contre le mien, mais à chaque fois que je voulais aller un peu plus loin, que je l'emprisonnais entre mes bras et que je voulais prendre le contrôle de la situation, elle me disait "non" et se dérobait à moi, avant de revenir à la charge, sur moi, contre moi, à m'embrasser, tout en me laissant moisir dans ma frustration qui allait grandissante. J'essayai de lui demander pourquoi mais elle refusait de me répondre et ses caresses se faisaient plus passionnées, mais à chaque fois, il y avait un moment où elle ne souriait plus et son regard semblait être ailleurs, et je comprenais qu'elle m'échappait, encore et toujours. Et que je n'avais pas - je n'avais plus - le pouvoir de la ramener.

Mais pourtant elle était partout autour de moi, sur moi, ses mains pressaient ma peau et je m'étouffais de désir et elle ne partait pas!

C'est pour ça que je mis un temps à capter que j'étais en train de me réveiller, parce qu'en plus de mon rêver super confus, il y avait vraiment Taylord sur moi, et la chaleur de la couverture et de tout mon sommeil me maintenait dans une torpeur approximative, et je clignai des yeux plusieurs fois, pas sûr de me réveiller entièrement, pas sûr de vouloir me réveiller, tout ça... Dans mes rêves c'était déjà compliqué, alors dans la réalité... J'avais déjà la flemme rien que d'y penser. Mais bon, je n'avais pas le choix et puis même, je n'étais quand même pas du genre à vivre dans mes rêves. Je me frottais les yeux, encore bien dans le pâté, avant de me retrouver nez à nez avec une Taylord visiblement embrassée qui me regardait comme si j'étais un criminel en cavale, mais moi j'étais trop en train d'émerger et trop à l'ouest pour ressentir quoi que ce soit de gênant ou quoi et je lui rendis son regard sans montrer autre chose que de l'incompréhension. D'accord, elle était étalée de tout son long sur moi et je crois qu'elle venait de se casser la gueule en essayant de se lever, ça me venait peu à peu à l'esprit, les souvenirs de mon réveil. Eh ben quoi, il n'y avait pas mort d'homme. Elle était bien sur moi, je veux dire, ça ne me dérangeait pas. Enfin bon, il valait mieux que j'évite de mettre ça en rapport avec mon rêve parce que bon... Voilà.


- J’ai faim, finit-elle par lâcher après un temps sûrement très long où on se regarda en chien de faïence mais que voulez-vous moi au réveil je n'étais pas une flèche, il me fallait un peu de temps, donc comme j'étais dans le potage, je ne me rendis compte de rien.

Malgré tout, j'eus un grand sourire encore endormi mais un grand sourire quand même : elle avait faim! Mais alors ça, c'était genre la meilleure nouvelle qu'elle pouvait m'apporter de si bon matin! Je passai un bras autour d'elle tout en m'étirant et la félicitai d'une voix pleine d'entrain :

- Mais c'est trop bien, ça! Je crois qu'il est temps qu'on aille s'offrir un bon gros petit-déjeuner, alors!

Hmm, rien que d'y penser j'en avais l'eau à la bouche. J'étais ravi, n'empêche : si elle commençait à avoir faim, déjà qu'elle avait l'air d'aller mieux et de se remplumer un peu, c'était vraiment signe qu'elle prenait soin d'elle et que tout s'arrangeait. Et puis, tout ça, ça me permettait de mettre de côté et d'oublier bien comme il fallait le fait qu'hier soir je l'avais embrassée, et deux fois, pendant qu'elle s'endormait, que j'avais eu envie de continuer, tout ça tout ça. Ce n'était pas raisonnable : la preuve, elle commençait à aller mieux. Et elle avait commencé à aller mal quand j'avais justement commencé à l'embrasser etc, donc il ne le fallait pas, voilà, c'était à ça qu'il fallait que je me raccroche.

Je me redressai et nous assis tous les deux sur le canapé, la portant contre moi, avant de lui passer la main dans les cheveux d'un geste amical. Il n'y avait rien à faire, entre mes bras elle avait toujours cet air de la petite poupée un peu fragile dont je devais prendre soin mais à qui je pouvais faire un peu tout ce que je voulais... Enfin, moins qu'avant.


- Bien dormi? lui demandai-je en souriant et en me frottant le visage une nouvelle fois. Allez, on se réveille là!

Je me levai, quittant à regrets le chaleur du lit et de Taylord sur mes genoux, m'étirai encore une fois et me mis à ramasser nos affaires qu'on avait éparpillées un peu partout dans la place pour les ranger dans nos sacs respectifs, histoire qu'on puisse quitter la salle sur demande et aller satisfaire l'appétit de Mademoiselle - voyons, c'était bien trop important pour faire traîner ça!

Je lui lançai un sourire, j'étais prêt et je n'attendais qu'elle, debout, qu'elle vienne me rejoindre et qu'on aille manger un morceau. J'avais son sac sur mon épaule, et même si je la regardais de la façon la plus normale du monde, je sentais quelque chose au fond de moi, quelque chose qui était encore rattachée à mes rêves confus de cette nuit. Je voulais l'embrasser. Encore et encore. Je voulais mais je ne pouvais pas - pourquoi? Parce que je savais qu'on n'attendait pas les mêmes choses, qu'ensemble on se détruisait plus qu'autre chose, que c'était une mauvaise idée et qu'on se foutait dans la merde. C'était tout ce que je m'étais toujours dit, de toute façon : les sentiments ça enchaîne, ça rend faible. Oui mais voilà, cette fois-là, bien plus que toutes les autres - non, je mentais. Il n'y avait pas d'autres fois semblables à celle-là. - était difficile, était presque plus forte que moi, mais heureusement, non, j'y arrivais quand même. Je gardais le contrôle. La Taylord d'ici et de maintenant, c'était tout ce que je pouvais avoir. Alors j'en prenais soin tant bien que mal, mais il ne fallait pas que j'espère ou que je m'autorise plus. Après tout, c'était ce que mes rêves essayaient de me dire, non? Qu'il fallait que je la laisse partir...

Je faillis lui tendre la main comme je l'aurais fait avec Coop ou Haley ; mais non, je ne pouvais, je devais la laisser voler de ses propres ailes. Il n'y avait qu'à voir quand elle avait réussi à produire un Patronus : d'accord j'avais été là pour la soutenir, mais c'était elle et elle seule, avec sa baguette, qui y était arrivée. Elle n'avait plus besoin de moi.



FIN
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