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 • Words as Weapons (W.M)

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Rose J. Bosworth


Rose J. Bosworth
Professeur d'Étude des Moldus & directrice de Serdaigle & psychologue



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Localisation : L'infirmerie ou ma salle de classe.
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MessageSujet: • Words as Weapons (W.M)   • Words as Weapons (W.M) Icon_minitimeJeu 10 Avr - 21:07

♪ ♫ ♪

« I feel your knife as is goes right in
Cut to my core but I'm not bleedin
All that you say tryin to make me small
Well the bigger you get the harder you fall

You use your words as a weapon dear
But your blades don't hurt when you have no fear. »


Revenir là où tout avait commencé. J’avoue que j’avais postulé ici presque par hasard, sans vraiment attendre de retour positif. L’Angleterre me manquait, et j’avais fini par revenir des Etats-Unis, à la fois à reculons et pleine d’espoir. Je savais déjà que mes parents n’avaient plus trop d’attentes concernant mon futur. Quand j’avais évoqué mon projet d’ouvrir un cabinet pour y recevoir des patients, puisque je venais d’avoir mon diplôme en psychologie, ma mère avait levé un sourcil, et m’avait fait remarquer que je pouvais peut-être viser plus haut. Plus haut, ça avait toujours été sa devise. Selon elle, je pouvais envoyer ma candidature à Sainte-Mangouste, des hôpitaux sorciers, et même Poudlard. Je crois que c’était la première fois qu’elle osait prononcer à nouveau le nom de mon ancienne école. Mes années là-bas restaient un sujet tabou dans la famille, et mes parents n’avaient jamais voulu s’attarder dessus : c’était là que j’avais commencé à me perdre et à rentrer dans une spirale d’autodestruction sans fin, et ils ne tenaient pas à connaître les détails de cette descente aux enfers. Mais qu’importe, j’étais habituée à ce silence poli sur tout ce qui sortait de la norme. Sans donc espérer de retour positif, j’avais contacté Madame Wayland et j’avais été reçu lors qu’un entretien. Avec du recul, il est vrai qu’il s’était bien passée, car l’actuelle directrice avait le don de mettre les autres à l’aise – elle dégageait un aura maternelle rassurant. J’avais soulevé que je m’y connaissais également en histoire et dans les sciences moldus, sans pouvoir cependant fournir un quelconque diplôme pour me justifier. Une semaine plus tard, j’avais reçu un courrier m’informant que les postes de psychologue à l’infirmerie et d’enseignante d’étude des moldus m’attendaient à la rentrée suivante. Le regard de ma mère s’était légèrement éclairé, bien vite assombri par le fait que l’étude des moldus n’était pas une manière suffisamment estimable à ses yeux, mais peu importe. J’essayais d’être fière de moi.

En vérité, j’étais très anxieuse à l’idée de revenir à Poudlard. Je n’avais pas de bons souvenirs de mon adolescence, et j’avais la sensation que les murs du château étaient encore empreins de tout cela. Mais à la fois, c’était sûrement une manière de faire le deuil de cette époque, pour mieux repartir de l’avant. J’étais retournée durant l’été à Lowestoft, là où se trouvait l’hôpital où j’avais séjourné après Poudlard, et j’avais pu reprendre contact avec le thérapeute que je voyais à cette période. Il avait accepté volontiers de prendre un café avec moi – nous étions restés en contact par quelques lettres – et nous avions discuté de mon futur à Poudlard. Comme toujours, il savait trouver les mots pour me rassurer. J’avais poussé l’escapade en m’autorisant un week-end en bord de mer, puisque Lowestoft se trouvait sur la côte, et je m’étais remplie les poumons des embruns marins et de l’air pur des côtes. Les questions n’étaient cependant pas loin dans ma tête. Qu’allais-je trouver à Poudlard ? J’étais très solitaire depuis la fin de mes études, je n’avais jamais eu de véritables amis à Poudlard et n’avais gardé aucun contact de toute manière – les longs mois à l’hôpital ne m’avait pas aidé. Puis aux Etats-Unis, je fréquentais quelques étudiants de ma fac, mais restais très réservée. Je ne voulais pas retomber dans mes habitudes d’étudiantes. Et puis, comme ils étaient tous moldus, je ne pouvais pas réellement m’étendre sur ma vie – bien qu’au final, j’avais presque oublié le monde sorcier pendant toutes ses années tant je m’en étais détachée. En revenant en Angleterre, je savais que je ne garderais pas contact avec les vagues amis que je m’étais fait, à part à l’occasion de quelques mails et lettres.

A quoi ressembleraient les autres enseignants de Poudlard ? J’étais presque plus rassurée à l’idée qu’ils soient âgés, car les adultes étaient souvent moins intrusives, et des relations polis basées sur des discussions sur nos cours et nos recherches m’apparaissaient comme les plus idéales dans ma position. Mais comme toujours, je m’empêchais de trop prévoir à l’avance, puisque je ne pouvais pas deviner ni contrôler le futur. Je devais simplement y aller avec le meilleur esprit possible, et j’avais passé la fin du mois à préparer mes cours et à lire des ouvrages sur la psychologie adolescente. Je m’étais même informée sur ce qui était à la mode en ce moment, dans le monde sorcier comme moldu, pour être sûre de pouvoir bien cerner les élèves. Je savais que l’équilibre que je trouvais était temporaire, puisque chaque changement majeur de ma vie me plongeait dans une anxiété fébrile, mais j’espérais cette fois-ci être un peu mieux préparée. Je ne prenais plus de médicaments depuis quelques temps, mais j’avais préparé quelques boites, au cas où. Je savais que je reconnaîtrais rapidement les signes d’une rechute, et maintenant, je ne pouvais plus me laisser m’enfoncer. J’avais des responsabilités, envers Madame Wayland, envers les élèves. Peut-être même envers moi-même.

Mais les nuages étaient vite survenus. Le premier soir, à la réunion des professeurs, j’avais constaté que je n’étais pas la seule ancienne élève qui avait décidé de revenir au château. Il y avait en particulier ce garçon – enfin, ce jeune homme, à présent – Will. Je le connaissais bien… Enfin, non, pas vraiment. Nous avions partagé quelque chose qu’à l’époque je n’avais aucune honte à partager avec la moitié de l’école : nous avions couché ensemble. Mais aujourd’hui, je n’avais plus à rien à voir avec cette fille qu’il avait connu – et utilisé. Nous nous étions salués vaguement de loin, me confirmant qu’il ne m’avait pas oublié, et j’avais senti mes mains se mettre à trembler légèrement. Ce n’était pas dans mes plans. Je savais que j’allais devoir le confronter, à un moment où à un autre. A m’entendre, je me rendais sur un champ de bataille, mais la métaphore était juste. Faire à mon passé était ma guerre personnelle. Me faire face, tout simplement, était une guerre.

Il ne fallait pas paniquer pour autant. J’avais décidé de garder mon esprit occupé en attendant, pour ne pas me faire peur toute seule comme j’en avais l’habitude. Will avait probablement changé aussi, et comprendrait sûrement que j’étais différente également. Pour me détendre, j’avais décidé aujourd’hui d’organiser ma salle de classe. J’avais commencé par mettre les tables deux par deux, pour que les élèves puissent se mettre en binôme – je croyais beaucoup à l’entraide et à la construction de relations entre les voisins de tables. Debout devant ma bibliothèque vide, j’avais posé mes livres sur la table d’à-côté et commençai à réfléchir à un système de tri utile, pour que les élèves s’y retrouvent. Mais je fus interrompu par un bruit ; la porte de la classe se poussa, et je tournai la tête pour croiser le regard de…


- Will, dis-je poliment avec un sourire. Je ne m’attendais pas à te retrouver ici, continuai-je d’une voix mesurée, tandis que je cherchais mes mots et ma confiance, quelle matière enseignes-tu ? C’est ta première année ici ?

Malgré moi, mes doigts s’étaient resserrés un peu plus fermement autour du livre que je tenais, traduisant ma nervosité éternelle dès qu’il s’agissait d’être en contact avec quelqu’un qui pourrait me juger.

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Will Merridew


Will Merridew
Professeur d'Etude des Runes



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MessageSujet: Re: • Words as Weapons (W.M)   • Words as Weapons (W.M) Icon_minitimeSam 12 Avr - 2:04

Le hasard fait les choses généralement de la manière dont on s'y attend le moins - de là à dire qu'il les faisait bien, je n'étais pas certain de donner raison à cette affirmation commune. Il y avait toutes sortes de hasard dans la vie, et je me plaisais à me dire que je pouvais les contrôler dès l'instant qu'ils croisaient mon chemin : que je pouvais les saisir, ou pas, pour en faire ce dont j'avais envie et dont j'avais besoin, pour m'aider à me diriger vers le destin tout tracé que je m'étais choisi. Il n'y avait pas d'autres alternatives possibles à celui-ci, et d'ailleurs, si mes parents savaient pertinemment que la gloire attendait leur fils aîné et chéri, j'avais hâte de leur montrer que c'était plus, bien plus, qui serait au bout de mon chemin. J'avais pour mes parents une affection étrange - à la fois, je savais que leur admiration sans bornes et dévouée avait grandement contribué à faire ce que j'étais aujourd'hui, et que leurs relations dans la haute société magique m'avaient ouvertes un bon nombre de portes, à la fois je voulais et réclamais ce mérite, rien que pour moi, à la fois je voulais leur montrer que je n'avais besoin de personne, même pas d'eux. J'étais brillant et je l'avais toujours été - premier partout, en classe, dans toutes les activités que j'entreprenais, Préfet de Serpentard, Attrapeur de mon équipe, populaire, et leader des mes groupes d'amis et de connaissances. Par la suite, lorsque j'avais été apprenti en runes puis avec un sorcier qui travaillait à moitié aux sorciers, j'avais assez marqué les esprits pour qu'aujourd'hui encore les contacts que je m'étais fait reviennent eux-même vers moi. Voilà pourquoi j'étais un peu déçu du chemin de mon frère cadet : parce que nous avions hérité de ce don, que je savais qu'il l'avait aussi car il plaisait quand il le voulait, et qu'il ne visait pas assez haut. Je m'étais évertué à lui enseigner toutes les astuces et les mystères des relations en société et de la manipulation des esprits bien pensants, mais il était parfois trop mou, peu réceptif. J'espérais au moins que son apprentissage à Sainte-Mangouste allait lui mettre un peu de plomb dans la tête de ce côté-là, et qu'il se réveillerait de sa torpeur bercée d'une certaine insouciance que je déplorais.

Le hasard, donc, avait décidé que Rose Bosworth serait professeur à Poudlard en même temps que moi. Ce fut son nom qui m'interpella - je retenais tous les noms - bien plus que son visage, que je n'avais pas reconnu au premier abord. Mais c'était bien elle : élève de ma promotion, bien qu'elle sait été à Serdaigle, et sans doute l'une des filles les plus tristement célèbres étant donné qu'elle avait du partager le lit d'à peu près tous les garçons du château en âge de s'amuser. Je n'avais pas dérogé à la règle, bien entendu. Je me rappelais d'elle comme un challenge que l'on  m'avait lancé et que je m'étais hâté de mettre à exécution. Néanmoins je me souvenais de ces cheveux blonds et de son attitude un peu... débraillée à la façon de beaucoup de sorciers d'origine moldue, et la voir aujourd'hui brune et habillée de façon bien plus sobre redorait son blason bien pauvrement terni par nos années d'adolescents. Ainsi, cette fille aussi transparente qu'elle avait été populaire se retrouvait à enseigner ? Ici, à Poudlard ? A mes côtés ? Les choix de Sara Wayland étaient quelque peu surprenants, mais après tout... J'avais confiance en cette femme que je ne pouvais que respecter car je la savais savante et bonne directrice, mais depuis que j'avais fait confiance avec mon assistante, j'avais tout de même quelques réserves quant à la clairvoyance de Wayland. Pour quelles raisons avait-elle donc choisi d'engager Rose ? Dès la première réunion, je compris qu'il ne me serait pas facile de répondre à cette question : la dite Rose était plutôt réservée et peu en avant. Timide, donc. Qu'en serait-il avec les élèves ?! J'eus quelques regards un peu désapprobateurs vers elle pendant la première réunion, et puis, mon esprit vagabonda ailleurs.

J'avais tout de même en jeu ici une certaine partie de choses à accomplir, et il m'intéressait de me lier d'abord aux gens les plus influents et les plus intéressants pour ce dont j'avais besoin. Rose Bosworth ne m'ayant pas particulièrement ébloui, je l'avais rangée dans un recoin de mon cerveau.

J'étais en train de remonter en direction de mon bureau après avoir été faire un tour près de ma salle de classe, et j'empruntais un passage différent de l'allée pour renouer avec cet environnement donc je me rappelais bien et qui, même si aujourd'hui il me paraissait un peu désuet, me rappelait tout de même de bonnes années. Un bruit m'intrigua et je m'arrêtais devant la salle dont la porte était ouverte, où justement, Rose, la fameuse, agençait sa salle pour ses prochain cours. Je poussai le panneau de bois.


- Will, dit-elle calmement en se retournant. Je ne m’attendais pas à te retrouver ici, quelle matière enseignes-tu ? C’est ta première année ici ?

Ce n'était pas bien difficile de les manquer, mais je notai rapidement ses gestes un peu nerveux. Même si elle souriait, quelque chose papillonnait dans ses yeux, et en vérité elle était mince et frêle et toute sa personne respirait une fragilité particulière, instable. Ce genre de personnes me rendait toujours encore plus sûr de moi, et plus puissant, car il n'était pas bien difficile d'assoir son autorité sur eux, ce que j'aimais tout particulièrement faire avec la globalité des gens.

- Tu ne devrais pas mettre les tables ainsi, ils vont bien plus discuter et moins bien t'écouter. Ce qui serait dommage, commentai-je avec un petit sourire très légèrement moqueur, même si je restais courtois et poli. D'un petit geste de ma baguette, j'écartai chacune des tables collées à l'autre d'une trentaine de centimètres. Conseil d'ami.

M'avançant un peu, les mains dans le dos, je jetai alors pensivement un coup d'oeil aux étagères, par curiosité. Etude des Moldus. L'une des matières les moins passionnante de Poudlard ; utile sans doute pour notre cohabitation avec les Moldus, mais pour le reste ?! J'avais oublié une grande partie de ce que j'avais pu apprendre sur ces bancs, probablement. Mais la preuve était bien là : aucune utilité, du moins dans mon domaine d'expertise.

- Comme toi, je commence, répondis-je sans prendre la peine de me retourner tout de suite. Puis, après m'être rapprochée de Rose, je me tournai pour la regarder : j'enseigne les Runes. Regard entendu. Et toi, pourquoi l'Etude des Moldus ? Tu as choisi ? Tu avais envie de revenir à Poudlard ?

Attrapant un livre sur la table d'à côté, je m'étais appuyé sur l'une des tables ; je me mis à feuilleter le grimoire qui traitait de choses basiques de première ou deuxième années, profitant avec une certaine satisfaction de cette intrusion dans sa vie et me demandant comment diable elle allait réagir à ces retrouvailles si particulières.
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Rose J. Bosworth


Rose J. Bosworth
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MessageSujet: Re: • Words as Weapons (W.M)   • Words as Weapons (W.M) Icon_minitimeMar 6 Mai - 21:49

Will avait toujours eu une certaine prestance. Je l’avais peu fréquenté, mais il m’avait suffi d’être dans la même pièce que lui quelques fois pour le remarquer. Même en soirée, dans une pièce sombre, il avait un charisme qui le faisait briller – mais c’était un charisme particulier, dur et presque intimidant. C’était sûrement lié à la rigueur de son attitude, ses épaules et sa mâchoire carrée, et la détermination qui se lisait dans son regard. Si je savais que ma nervosité se reflétait particulièrement sur mes attitudes, m’empêchant de prétendre être bien différente de qui j’étais, mais les gens semblaient souvent oublier que l’analyse des comportements était ma spécialité. Que me disait celui de Will ? Son assurance respirait l’ambition et le désir de faire ses preuves, et ses gestes fermes et dirigés indiquaient une rigueur d’esprit mais aussi une certaine froideur, un esprit presque étriqué. La manière dont ses yeux se posaient fermement sur moi, sur ma salle de classe, j’y lisais un jugement qui se construisait petit à petit, jugement qui une fois arrêté serait probablement difficile à changer. Je me raidis un peu malgré moi. Le regard des autres m’étaient très difficile lorsqu’il s’agissait d’un autre adulte, comme moi, quelqu’un que j’aurais dû considérer comme un « égal » - alors que clairement je voyais bien la personnalité dominatrice de Will et la mienne, beaucoup plus effacée. Avec les élèves, les patients, je n’avais pas cette même peur, parce que la relation était différente. Quant au fait que Will était un homme, cela ne m’aidait strictement pas : j’avais toujours l’impression qu’il y allait y avoir une forme de séduction imposé par les normes de la société, et je ne savais jamais comment réagir, sachant que pour ma part, j’étais attirée par les filles… J’inspirai discrètement, pour lutter contre une possible accélération de mon pouls.

- Tu ne devrais pas mettre les tables ainsi, ils vont bien plus discuter et moins bien t'écouter. Ce qui serait dommage. Conseil d'ami.

Je me retins de pincer les lèvres, sentant une sensation désagréable dans ma poitrine. Je n’aimais pas cette expression… Conseil d’ami. Je savais que ce n’était qu’une manière de dire, mais elle m’avait fait tiquer. Nous n’étions clairement pas amis, et nous ne l’avions jamais été. Et au vu de l’entrée en matière, je doutais qu’il cherche à l’être. Sa remarque m’était d’ailleurs plutôt déplaisant, car même si il avait certainement un bon argument, je n’aimais pas sa manière de l’exposer et surtout de faire. Il avait agi avant même que j’approuve. Etait-il au moins professeur ici depuis plusieurs années pour en avoir une idée ?! Je sentis une pointe d’agacement se loger dans ma poitrine, et mes doigts se serrèrent un peu plus autour de mon grimoire. Je n’avais pas envie de rentrer dans une démonstration de force avec Will.

- Comme toi, je commence. J'enseigne les Runes. Et toi, pourquoi l'Etude des Moldus ? Tu as choisi ? Tu avais envie de revenir à Poudlard ?

Il attrapa un livre et se mit à le feuilleter – dérangeant au passage ce que j’étais en train d’organiser. Cette fois-ci, je sentis clairement mes lèvres se serrer légèrement, et mes dents grincèrent. J’étais profondément mal à l’aise de le retrouver, et son entrée en matière ne m’aidait strictement pas à être en confiance. De toute évidence, il ne cherchait pas à ce que je le sois. Je ne savais pas trop ce qu’il cherchait, mais qu’il ne se méprenne pas : mes fragilités étaient toujours présentes, mais je n’étais plus l’adolescente que j’avais été. Je travaillais à transformer mes faiblesses en force, ou du moins, à les accepter. Ce n’était pas évident, bien sûr, de me dire que j’allais devoir me battre avec moi-même probablement toute ma vie. J’enchaînai les syndromes et en ouvrant des livres de psychiatrie, on pouvait dresser un portrait peu alléchant. Dépression clinique, anxiété sociale, précoce, personnalité à tendance bipolaire, les adjectifs et les maladies ne manquaient pas. Mais je n’étais pas qu’eux. Je n’étais pas simplement une description dans un livre. Et ce n’était pas parce que j’étais instable et malade mental, au sens littéral, que j’allais me mettre à accepter tout ce que racontait Will, et sa manière détachée de se mettre au-dessus de moi ! Je me raclai la gorge, mal à l’aise, mais décidée à être un peu plus ferme.

- Pas tout à fait, en fait, hm… Je suis aussi psychologue à l’infirmerie, j’ai eu un diplôme de psychologie dans une université moldue américaine et ma mère m’a conseillé de postuler ici et… Me voilà ! Je crus saisir une seconde de silence gênant après que ma voix se soit élevée de manière trop gaie pour être sincère. Je me raclai à nouveau la gorge et eus un petit sourire un peu pincée. Du coup, comme je n’ai presque fréquenté que des moldus pendant ces dernières années, je me suis permise de me proposer pour ce poste aussi… Et maintenant je me retrouve directrice de Serdaigle ! J’haussai les épaules. C’était inattendu mais bon… Disons que l’année commence fort. Et toi, pour l’étude des runes ? Qu’est-ce que tu as fait en sortant de Poudlard ?

J’eus un petit sourire poli. Ce genre de présentation était toujours un peu étrange pour moi, surtout qu’à présent… Je ne savais pas comment définir mes sentiments à l’égard de ma récente nomination, non seulement au poste de professeure mais aussi de directrice de ma maison. Je ne savais pas ce qui avait poussé Sara, mais quand elle me l’avait proposé, je m’étais presque retrouvée à hésiter. C’était une lourde responsabilité… Et à la fois, c’était une sorte de reconnaissance auquel je ne m’attendais pas. J’étais heureuse, et presque fière, et à la fois tellement anxieuse… Je ne savais pas trop comment trier mes émotions. Evidemment, ma mère avait été extrêmement heureuse de cette nouvelle et s’était empressée d’en parler à son cercle « d’amis » - c’était probablement la seule occasion de parler de sa fille qu’elle devait saisir, puisqu’il n’y avait rien d’assez glorieux à ses yeux en moi.

- Quant aux tables, je ne suis pas d’accord, dis-je d’une voix qui se voulait ferme. D’un coup de baguette, je les rapprochai à nouveau. Je pense que l’entraide et le travail de groupe sont très importants, et qu’avoir un voisin de cours permet de faire des rencontres avec des élèves des différentes maisons, voire de sa maison aussi d’ailleurs. S’ils sont distraits, je les séparerais ou les ferais quitter le cours… Je me tus un instant. Tu as réfléchi à la manière dont tu voulais traiter les élèves ? Je veux dire… La pédagogie que tu veux mettre en place ?

J’eus un dernier petit sourire, espérant que nous pourrions avoir une discussion calme et que Will ne tenterait pas de se mettre trop en avant à mes dépends : non seulement je voyais bien qu’il avait une personnalité charismatique, mais j’en avais une très réservée, et avec un tel mélange, j’avais toutes les chances de laisser me faire écraser.
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Will Merridew


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MessageSujet: Re: • Words as Weapons (W.M)   • Words as Weapons (W.M) Icon_minitimeLun 25 Aoû - 18:07

J'étais certes fier de manière générale, mais je savais aussi reconnaître quand j'étais tort ; pour le coup, je devais bien avouer que Rose me surprenait, pour l'instant. Je me souvenais d'elle, et j'avais analysé sa façon d'être à présent : il y a des signaux qui ne trompent pas. Tout en elle inspirait la fragilité, une certaine faiblesse, une écoute des autres trop polie pour qu'elle ne soit pas un peu soumise. Pourtant, malgré la violence de mon intrusion, elle ne se départit pas autant que j'aurais pu l'imaginer. Comme quoi ! Tant mieux pour elle après tout, elle partait déjà avec un peu plus de chances face aux élèves. Mais ça ne me satisfaisait pas pour autant, et j'avais envie de voir jusqu'où il lui était possible d'aller. Quel curieux changement tout de même ! Passer de la fille facile de Poudlard à cette jeune femme douce et timide qui organisait si attentivement sa salle de classe... Etait-elle en rédemption ? Et que Diable cherchait-elle à Poudlard, après les années qu'elle y avait passées, la réputation qu'elle s'y était forgée ? Choix pour le moins étrange, qui n'était pas sans titiller ma curiosité.

« De la complexité des voies de chemins de fer moldues », s'intitulait le chapitre de l'ouvrage que j'avais ouvert aux hasard. Tout un programme. J'y voyais tout de même moins de sujets dignes d'intérêt que les Runes, mais cela dit, je n'étais pas non plus du tout contre cette matière d'Etude des Moldus : j'avais été précepteur avant de venir ici, j'avais donc tout enseigner, et si des matières me semblaient plus intéressantes, cela ne voulait pas dire pour autant que les autres étaient inutiles. En tout cas, je me demandais bien quelles étaient les motivations de Rose pour enseigner cela.


- Pas tout à fait, en fait, hm… Je suis aussi psychologue à l’infirmerie, j’ai eu un diplôme de psychologie dans une université moldue américaine et ma mère m’a conseillé de postuler ici et… Me voilà ! répondit-elle d'une façon qui me parut un peu forcée. Je levai un sourcil, toujours à moitié absorbé par le grimoire que je feuilletais - comme si ce qu'elle disait n'avait pas vraiment d'importance. Un diplôme de psychologie moldue, vraiment ?! C'aurait été étonnant... Si elle n'avait pas représenté elle-même les caractéristiques des cas qu'elle avait du étudier. On se forme comme on se soigne, parfois. Du coup, comme je n’ai presque fréquenté que des moldus pendant ces dernières années, je me suis permise de me proposer pour ce poste aussi… Et maintenant je me retrouve directrice de Serdaigle ! Je souris : eh bien, eh bien ! Si elle était capable d'un peu d'auto-satisfaction, son cas n'était pas si désespéré que ça, finalement. C’était inattendu mais bon… Disons que l’année commence fort. Et toi, pour l’étude des runes ? Qu’est-ce que tu as fait en sortant de Poudlard ?

Je fermai alors le grimoire d'une seule main, dans un petit claquement sec. Je ne le reposai pas tout de suite pour autant, et mes doigts vinrent tapoter la couverture tandis que je laissais passer quelques secondes avant de lui répondre :

- Surprenant, commentai-je simplement tout ce qu'elle avait dit sur son parcours, faisant exprès de ne pas développer pour lui laisser le loisir de s'imaginer ce que je pouvais bien en penser. Oh, j'ai enseigné dès que j'ai pu, en tant que précepteur. Quand j'ai appris qu'un poste était disponible à Poudlard, j'ai postulé... Et nous voilà collègues, conclus-je avec un regard franc et un sourire poli.

Que se disait-elle, en me voyant ici ? Est-ce qu'elle était embêtée ? Est-ce que cela lui faisait ni chaud ni froid ? est-ce qu'elle était heureuse de retrouver un visage plus ou moins connu ? Je me demandais bien de quelle façon elle avait évoluée - mais quelque part j'étais persuadé qu'elle n'était pas forcément ravie d'avoir comme nouveau collègue quelqu'un avec qui elle avait fait quelques folies à l'époque où elle ne savait faire que ça. Je m'approchai alors, pour m'assoir bien plus près d'elle, sans la quitter des yeux. Je laissai le vieux grimoire là où je l'avais trouvé, et croisai les bras, me mettant à mon aise.


- Quant aux tables, je ne suis pas d’accord. Je pense que l’entraide et le travail de groupe sont très importants, et qu’avoir un voisin de cours permet de faire des rencontres avec des élèves des différentes maisons, voire de sa maison aussi d’ailleurs. S’ils sont distraits, je les séparerais ou les ferais quitter le cours… Tu as réfléchi à la manière dont tu voulais traiter les élèves ? Je veux dire… La pédagogie que tu veux mettre en place ?

Pour première réponse, j'eus un petit rire amusé - si j'avais été mauvaise langue, j'aurais pu lui faire remarquer qu'effectivement elle s'y connaissait entre rencontre entre les élèves, et de différentes maisons qui plus est. Mais je n'avais pas envie de partir vers ce terrain-là ; il n'était pas interdit d'avoir plus de classe que ces considérations un peu primaires. Le fait qu'elle me contredise et annule mon sort m'amusa également, et j'eus un petit signe de tête comme pour prouver que je lui reconnaissais bien cet acte-là.

- J'ai bien peur que ma pédagogie soit un peu plus stricte la tienne, dis-je sur le ton de la conversation, ce que je jugeais en réalité un reproche, au fond ; Oui, mon programme est organisé déjà, mais je m'inspire de tout ce que j'ai déjà pu faire auprès de mes élèves particuliers. C'est l'avantage, commentai-je avec un petit air entendu. Et alors, tu vas avoir quel rôle à l'infirmerie exactement ? Les élèves viendront te voir d'eux-mêmes, j'imagine ? Tu penses vraiment qu'ils te confieront leurs petits secrets ?... la questionnai-je un peu plus sur elle - car c'était elle dont je voulais parler, elle que je voulais sonder. L'équipe du château te semble bien ?

Je me mis à me balancer nonchalamment sur ma chaise - tout indiquait que j'étais à mon aise ici, et pas décidé de repartir tout de suite ou de mettre fin à la discussion. C'était agaçant, n'est-ce pas ? Formidablement agaçant surtout si on ne m'appréciait pas spécialement, et je n'étais pas certain que Rose m'apprécie d'emblée, ou du moins me fasse confiance au premier abord.

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