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I always tell the truth. Even when I lie [Ana]

 
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 I always tell the truth. Even when I lie [Ana]

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Daphne Kasperek


Daphne Kasperek
Assistante à l'infirmerie
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MessageSujet: I always tell the truth. Even when I lie [Ana]   I always tell the truth. Even when I lie [Ana] Icon_minitimeDim 10 Mar - 17:48

Il n’y avait jamais beaucoup de monde à cette heure-ci de la matinée, ce jour-là de la semaine. On devait attendre le prochain cours de Défense contre les Forces du Mal, et tous les élèves étaient en salle de classe parce qu’il n’était même pas dix heures ; sauf que nous, on avait une heure de libre dans notre emploi du temps. En plus avec les températures qui étaient encore fraîche pour la saison, il n’y avait pas grand monde pour foutre le nez dehors. Moi, je m’en fichais, d’où je venais il n’avait jamais fait très chaud, à part l’été, encore ça allait, alors je craignais pas le froid. Je savais même pas quelle période de l’année je préférais, parce que chacune avait ses particularités, qu’on faisait qu’on les aimait ou pas, mais je voulais voir que leurs qualités, parce que c’était dans les toutes petites choses et les petits détails qu’elles résidaient, ce que bien trop peu de gens arrivaient à voir, parce qu’ils faisaient pas gaffe ; ils rataient quelque chose, mais c’était pas grave parce que ça voulait dire que j’en savais plus et que j’étais plus puissance, et le pouvoir, on s’y habitue vite. L’hiver, c’était comme si la nature se figeait et entrait en hibernation en même temps que les animaux. Il n’y avait que le bruit des pas qui crissaient dans la neige dans une mélodie sourde et la fumée blanche qui sortait de la bouche quand on respirait pour la faire vivre, parce qu’elle n’était plus actrice de rien, mais mettait en pause le paysage, recouvert de givre, de glace, de poudreuse. C’était au printemps que les branches d’arbres commençaient à se remettre en mouvement, pour opérer la renaissance, et c’était le monde qui s’ouvrait de nouveau sous les yeux, comme une peinture qui manquait de couleurs, et qu’on y ajoutait progressivement, des petites touches, par ci, par là. L’été mettait du baume au cœur, comme si les projecteurs étaient braqués sur la scène : c’était le moment de l’écoute, où on se posait dans une sorte d’apaisement pour entendre le bruit du soleil qui surplombait les chants, ou les insectes qui faisaient entendre le bruit de leur cri ou de leurs ailes qui bruisse. Et puis c’était le manteau de la pluie qui faisaient tomber les feuilles qui avaient trop brillées les semaines précédentes, dans lesquelles on donnait des coups de pieds pour les faire s’envoler dans le vent. C’était ça qu’on appelait le cycle des saisons, réglée comme du papier à musique, quoique parfois avec des petites variantes selon les années, mais les signes étaient toujours les mêmes et reconnaissables. La force des éléments était et demeurerait la plus puissante et même si on pouvait prétendre en contrôler certains, malgré tout, nous ne faisions que la subir.

Ce fut les éclats de voix animés qui me firent détacher mes yeux, eux-mêmes plongés dans leur rêverie, de la petite pousse qui essayait désespérément de lutter contre la ténacité du froid, qui n’avait pas eu encore raison d’elle, mais qui la fixait, droite comme un i, paralysé, comme si le moindre mouvement pouvait lui être fatal. Je soupirais bruyamment, pour bien marquer mon exaspération, avant de tourner la tête et chercher qu’elle était la source de ma déconcentration : il y avait plusieurs filles de mon dortoir, dont Ana qui le partageait depuis peu, et elles avançaient à grandes enjambées ; mais il fallut qu’elles passent devant moi, sans m’accorder la moindre attention, pour que je sache exactement de quoi il retournait, une histoire de sortie nocturne qui concernait Ana apparemment, et celle qui ne faisait que de parler bien fort pour se faire entendre depuis tout à l’heure ne cessait de répéter qu’elle n’était que la messagère de Katie Jones qui avait demandé à la voir dans son bureau – pourquoi Jones et pas Wayland ou même Woodley, je n’en savais rien, tout ce que je me disais c’était que comme les deux premières étaient proches, Wayland avait dû refiler le sale travail à Jones en sachant que ce serait bien fait, parce qu’elle n’avait rien à voir avec les « méthodes » de la prof de Sortilèges. C’est vrai qu’une fois, j’avais surprise Ana faire le mur (j’avais fait celle qui dormait à ce moment là, mais dans la pénombre, je l’avais vu s’activer) mais pas une fois, j’avais pensé que c’était une raison pour aller la balancer ; comme elle, mon mépris des règles que je défiais sournoisement sans que cela ne se sache, je le dorlotais bien. Par contre, ma suspicion envers celle qui l’emmenait jusqu’au bureau, était déjà plus alarmée ; je ne pouvais pas me la sentir parce que je m’étais disputées avec elle en première année, et depuis, ça n’allait pas, et puis elle était connue pour jeter dans la gueule du lion tout le monde dès qu’elle récoltait des infos, toutes maisons confondues, même la sienne, juste pour se faire bien voir, être préfète dans quelques années, même si, elle la première, avait son propre règlement. Mais en tout cas, elle méritait une bonne leçon, et si c’était moi qui la lui donnais, il n’y avait pas de doutes qu’elle allait la retenir !

Je ne savais même pas ce que j’allais faire, mais mon impulsion me dit de me lever, tout en attrapant mon sac, non pas par la lanière, mais en accrochant mes ongles dans la toile. Je soufflai devant moi d’un coup sec pour dégager mon front d’une mèche qui me retombait devant les yeux à cause de mes cheveux emmêlés, à peine retenus dans une queue de cheval, pour gagner le plus rapidement possible le couloir où se trouvait la classe d’Etude des Moldus, mais aussi le bureau de Katie Jones. Comme l’heure annonçait la fin de son cours, j’eus le temps de me mêler aux élèves sans difficultés pour poursuivre ma filature, sentant monter le désir de rabattre son caquet à celle qui, de toute façon, personne ne pouvait se piffrer dans le dortoir, parce qu’au lieu d’inspirer méfiance, ce n’était que de la haine que toutes les filles éprouvaient à son égard ; ce qu’elle aurait dû comprendre, mais c’était trop tard maintenant, c’était que sans alliée, elle était mal barrée !

Sans avoir une seule fois l’impression que je n’étais pas à ma place ici, je me glissai dans l’embrasure de la porte en même temps qu’Ana, et l’autre Serpentard. Je n’avais toujours rien de précis en tête, mais c’est avec culot et calme que je déclarais sans faire de détour aux trois personnes dans la pièce :

- Ana m’a demandé de venir aussi, comme on est dans le même dortoir. Je peux répondre à vos questions si vous voulez. J’eus un bref regard vers Ana, mais appuyé pour qu’elle comprenne qu’elle devait rentrer dans mon jeu et ne pas me contredire. Après ça, je souris à Jones, tout en faisant l’effort, et dans mes paroles et dans mon comportement d’avoir l’air la plus aimable et la plus exemplaire possible. Tous les élèves savait que si elle savait se montrer juste, Jones ne déclarait pas quelqu’un coupable avant d’avoir entendu plus d’explications, et plus il y en aurait, et plus cela pouvait jouer en faveur de ma camarade.

Elle accepta ma présence, malgré, comme je l’avais prévu, les protestations de la dernière, qui sans le savoir, avec sa réticence allait jouer en notre faveur, parce qu’au lieu de passer pour les deux suspectes, en se comportant comme ça, c’était elle qui le devenait, et aussi ce que j’avais espéré en entrant ici. La professeur nous demanda de nous asseoir sur trois chaises en face de son bureau, demandant à celle qui portait les accusations de s’expliquer la première et que tout le monde aurait son tour de parole. Je croisai les jambes, et les bras sur la poitrine, attentive, prête à récolter le moindre détail sur lequel, je pourrais ensuite rebondir.
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Ana Falkowsky


Ana Falkowsky
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MessageSujet: Re: I always tell the truth. Even when I lie [Ana]   I always tell the truth. Even when I lie [Ana] Icon_minitimeDim 31 Mar - 23:35

Spoiler:

Je n'embêtais personne. Enfin, c'était ce qu'il m'avait semblé jusqu'ici. Je n'étais pas une colocataire bien embêtante, pas très bruyante, et je n'occupais jamais trop longtemps la salle de bain ; je n'empruntais rien sans permission et n'était pas du genre à remuer encore et encore dans mon lit. Je demandais seulement un soir, un seul, par semaine, où l'on me laissait faire un peu de bruit, mais encore pas grand chose, juste celui des vêtements qu'on enfile et d'une porte qui s'ouvre. Ça durait depuis un petit moment déjà, et même si je m'y prenais seulement quand les filles du dortoir avaient éteint, elles ne s'endormaient pas instantanément et certaines avaient déjà du me surprendre. Mais comme je n'avais eu aucun retour depuis, j'en avais déduit qu'elles étaient d'accord que c'était mes affaires et pas les leurs, et tant que je ne les empêchais pas de dormir -ou de quoi que ce soit d'ailleurs- elle me laissaient gérer ça toute seule. Alors pourquoi maintenant ? Pourquoi, soudainement, quelqu'un avait décidé que ça avait assez duré ??

Enfin, quand je dis quelqu'un, ce n'est pas exactement n'importe qui ; c'est plutôt la petite peste-lèche-bottes du dortoir -car tous les dortoirs en ont une... non ?- qui avait jugé de son devoir de "dénoncer mes agissements". Elle s'était absentée toute seule comme ça, pendant notre heure de trou habituel, et je ne m'étais pas méfiée du tout ; j'avais pensé qu'elle était allée faire des réclamations à un prof sur un note, ou encore proposer ses services pour les aider dans telle ou telle tâche, histoire de se faire bien voir. Moi je n'en avais rrrrrrrien à faire de tout ça, si son ambition dans la vie était d'être préfète en chef, libre à elle -au moins, elle en avait une, d'ambition. Là où par contre ça m'embêtait plus, c'était lorsque faire son travail de lèche-bottes signifiait me balancer. Ainsi, elle était revenu dans le dortoir un air solennel et important sur le visage, et s'était avancée vers moi avant de m'annoncer d'une voix faussement neutre que Katie Jones m'attendait dans sa classe à la fin de l'heure - qui approchait dangereusement. A tous les coups, cette peste avait trainé pour m'annoncer la nouvelle juste avant l'heure échéante, histoire que je n'ai pas le temps de préparer une défense.

Et elle avait réussi son coup ; je n'avais aucune idée de ce que je pourrais inventer pour me sortir de ce pétrin. Si elle lui avait dit ce que je faisais, elle avait du bien le dire, sans rien omettre, et par conséquent, ne me laisser aucune chance de m'en sortir. J'étais faite comme un rat. Les autres filles du dortoir, en bonnes commères qu'elles étaient, et sans doute parce qu'en voyant l'autre arriver avec sa démarche royale et satisfaite, avaient du se douter de quelque chose, avaient accourues. Mais sitôt que la traîtresse avait exposé le problème, elles s'étaient toutes évaporées avec des excuses pour ne pas avoir à témoigner -ce dont je leur était reconnaissante. Je ne m'étais pas attendue à ce qu'elle viennent quand même pour prendre ma défense, et par conséquent mentir, nous n'étions pas amies. Juste camarades de dortoir. Mais je ne les embêtais pas, avais même pu les dépanner d'un livre ou d'une brosse à cheveux à l'occasion, alors elles n'avaient pas de raisons de s'allier contre moi avec l'autre. Car en fait, même si je n'étais absolument pas appréciée, ou même remarquée, de nous toute, c'était bien la fautive qui était la moins aimée du dortoir ; et je ne crois pas me tromper en disant qu'elle a déjà eu des histoires avec chaque fille ici. Mon tour devait forcément arriver un jour ou l'autre, j'imagine.

Finalement, après un trajet qui me sembla durer des heures -je n'aurais jamais pu imaginer que deux étages étaient aussi longs à monter- nous arrivâmes. Pile au moment de la fin du cours, et les élèves, des premières années, quittaient la salle rapidement, s'attardant un peu en nous voyant, espérant sans doute un scandale à raconter ; mais l'air supérieur de ma camarade de dortoir et bourreau les dissuada d'attendre davantage. Finalement, la classe se vida, et la fille m'incita à entrer, mais alors qu'elle allait refermer la porte derrière nous, quelqu'un d'autre se glissa à l'intérieur. J'observais Daphne d'avancer dans la pièce, les yeux ronds. Elle n'avait pas fait partie de ces filles qui s'étaient précipitées pour savoir ce qui se passer, ce qui m'étonnait à moitié ; par contre, je n'aurais jamais pu penser qu'elle nous avait suivies tout le long. Que venait-elle faire là ? La coïncidence était trop énorme pour croire qu'elle ait eu une réclamation à faire à Jones à ce moment là exactement alors... elle nous avait quand même entendues et était venu témoigner. Contre moi ? Difficile à croire, parmi les personnes que l'autre s'était mise à dos, figurait Daphne, et ce, depuis longtemps. Mais pour moi ? Encore plus dur à croire. Nous nous entendions assez bien, nous asseyions parfois à côté en cours, il nous arrivait de trainer un peu ensemble mais nous n'étions pas des... amies. Je la regardais, interloquée, attendant de voir ce qu'il en était.

- Ana m’a demandé de venir aussi, comme on est dans le même dortoir. Je peux répondre à vos questions si vous voulez.

Je lui lançais un regard qui reflétait à peu près ce que je comprenais de la situation -rien. Mais si il y avait une chose qui était claire, là, c'est que Daphne était venue pour m'aider, et que si je voulais m'en sortir et pouvoir continuer à voir Theo comme je le faisais, je devais lui faire confiance et la laisser m'aider. Alors je composais sur mon visage une expression de compréhension totale -entièrement feinte- et fit un discret sourire poli au professeur d'Etude des Moldus pour lui signifier que oui, je lui avais bien demandé de venir. Bien sûr, l'autre, qui n'en démordait pas, se mit à protester, à brailler que Daphne n'avait rien à faire là, que je n'avais pas pu lui demander de venir puisque je n'avais pas eu le temps de faire quoi que ce soit... avant de s'arrêter, puisque Katie Jones ne lui avait sûrement pas spécifié de me prendre de court pour m'emmener comme ça. Finalement, elle nous fit toutes asseoir, et après nous avoir expliqué comme ça se passerait, elle donna la parole à l'accusatrice. Celle-ci avait entre temps reprit une contenance, et entreprit de décrire "les faits".

-Alors voilà. Je me suis aperçue il y a deux nuits qu'Ana n'était plus dans son lit, après que nous ayons éteint, alors je me suis dit qu'elle était peut-être allée aux toilettes mais... je me suis endormie avant qu'elle n'en revienne, alors à moins qu'elle ai des problèmes gastriques et y ai passé des heures, je crois que ce n'était pas ça, acheva-t-elle un sourire aimable pour souligner sa tentative d'humour qui ne fit pas lever les coins de la bouche de Jones, toujours le même air impartial sur le visage. J'imagine que je pouvais déjà m'estimer heureuse qu'elle en ai parlé à elle, et pas à notre directrice de maison ; je finirai peut-être punie, collée, mais au moins, je ne mourrais pas dans d'atroces souffrances.

La directrice de Serdaigle se tourna vers moi, visiblement en quête d'explication, mais l'autre, estima soudainement qu'elle n'en avait pas fait assez et qu'il me serait trop facile de trouver une explication à ça, dit qu'elle n'avait pas fini. Le professeur l'incita donc à poursuivre.


-J'ai voulu lui demander le lendemain, mais il m'a semblé qu'elle m'évitait, et arrivées au soir, je n'avais toujours pas trouvé le temps de lui poser la question. J'avais donc décidé de repousser ça au lendemain mais... je l'ai de nouveau entendu sortir de son lit, et cette fois, j'ai distinctement entendu le bruit de la porte qu'on ouvre et referme ! Et j'ai veillé longtemps : elle n'ai pas revenue !

Je sentis un énorme poids s'abattre sur mes épaules, parce que non seulement c'était une balance mais en plus elle mentait ; je ne sortais que le mercredi, donc pas deux soirs d'affilés ; mais bien sûr, je ne pouvais pas dire ça. En fait, je ne pouvais rien dire du tout. Rien ne pouvais me sortir de ce pétrin où je m'étais fourrée toute seule, simplement pour avoir essayé d'avoir un ami, une fois dans ma vie. Mais je ne pouvais m'en prendre qu'à moi, et je n'avais même pas envie de me défendre ; l'autre trouverait de toute façon qu'on répliquer, quitte à inventer qu'elle m'avait même vu emporter mon balais volant et que j'étais revenue avec des objets que je ne possédais pas avant de partir. On me priverait sans doute de sorties à Pré-Au-Lard, et je passerais mes week-end en colle, mais ça m'importait peu. Enfin, la seule chose qui m'embêtait c'est que je n'aurais aucun moyen d'expliquer à Theo pourquoi ce soudain silence radio. Peut-être me laisserait-on lui écrire une lettre.

J'eus un coup d'oeil désolé à Daphne, car si j'avais fini par accepter qu'elle était bien venue m'aider, elle n'y arriverait pas, pas après tout ça. Il n'y avait rien à dire. Mais dehors, je lui dirais merci, même si elle n'aura rien pu faire. Même si je ne comprends toujours pas pourquoi elle est venue, pourquoi elle s'est dressée devant quelqu'un qu'elle connait à peine, sans doute prête à mentir parce qu'elle devait m'avoir déjà surprise, je la remercierai. Peut-être accepterait-elle même d'aller dire expliquer à ma place à Theo pourquoi je ne pourrais plus aller le voir.
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Daphne Kasperek


Daphne Kasperek
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MessageSujet: Re: I always tell the truth. Even when I lie [Ana]   I always tell the truth. Even when I lie [Ana] Icon_minitimeMer 3 Avr - 19:05

J’étais bien assise en face de Katie Jones, sans expression particulière sur le visage pour avoir l’air la plus innocente possible, et vraiment, je pensais que ça marchait. Son cours n’était pas le plus intéressant de tous, mais c’était celui que je comprenais le mieux, parce que lorsqu’elle voyait que je ne m’en sortais pas, elle faisait en sorte de passer un peu plus de temps avec moi pour me répéter ce que je n’avais pas compris, surtout au début, parce que ça allait quand même de mieux en mieux maintenant. Elle était gentille et je l’aimais bien ; je faisais des efforts dans sa matière et en fait ça faisait partie de celles dans laquelle je me débrouillais le mieux parce que je connaissais les objets moldus : à la maison nous en utilisions beaucoup avant donc ce n’était pas vraiment des nouveautés, même si ça dépendait lesquels parce que ceux qui étaient électriques étaient plus abstraits, mais comme j’avais de bonnes notes ici, je voulais que ça continue, donc je mettais plus d’investissement dans cet enseignement. Pour résumer, j’étais discrète, ne me faisait pas remarquer et exécutais mon travail sans déranger personne et même si je pouvais parier l’une de mes mains qu’elle avait déjà dû entendre parler de moi parce que je me prenais souvent la tête avec d’autres élèves et que j’avais déjà eu des retenues pour ça, elle n’avait jamais eu à faire à moi ; rien que pour ça, j’étais un atout pour Ana.

J’esquissai un petit sourire, toujours bras et jambes croisées lorsque la troisième Serpentard se redressa légèrement sur sa chaise pour se préparer un air pincée : nous savions toutes ici ce qu’elle s’apprêtait à faire ; descendre Ana, et même si elle n’avait pas de preuves en soi, elle allait évidemment avoir raison puisque moi-même, je pouvais confirmer que j’avais surprise Ana hors de son lit, mais, et alors ? Tant qu’on ne venait pas me faire d’histoire, je n’avais pas besoin d’aller chercher des puces à qui que ce soit, et ça, l’autre verte et argent l’avait vite compris, parce que nous avions réglé nos comptes autrement que devant un professeur et elle avait dû retenir la leçon puisqu’elle m’avait laissé tranquille ensuite. En gros, même si elle devait être rassurée par la présence de Katie Jones, le message était limpide : t’emmerde Ana, c’est comme si tu m’emmerdes, donc t’as intérêt à tirer les bonnes cartes si tu veux gagner, et encore même avec ça, tu pars perdante.

-Alors voilà. Je me suis aperçue il y a deux nuits qu'Ana n'était plus dans son lit, après que nous ayons éteint, alors je me suis dit qu'elle était peut-être allée aux toilettes mais... je me suis endormie avant qu'elle n'en revienne, alors à moins qu'elle ai des problèmes gastriques et y ai passé des heures, je crois que ce n'était pas ça.

Pour enfoncer le clou de la niaiserie et de la fausse politesse, comme Ana se trouvait au milieu, je me penchai légèrement pour voir le visage de la Serpentard et de sourire encore plus comme si j’étais réceptive à sa blague, même si ce n’était rien d’autre que de l’hypocrisie ; elle ne devait pas être assez conne pour ne pas l’avoir compris. Jones avait l’air de donner la parole à Ana, mais c’était à moi d’agir maintenant : j’avais réfléchis pendant que l’autre parlait et je savais déjà ce que j’allais dire, et moins Ana en dirait, mieux se serait pour rebondir. Sauf que ni l’une ni l’autre ne pûmes ajouter quoi que ce soit, Gladys – c’était son nom – avait déjà enchaîné ; on postulait pas pour le poste de préfète, elle pouvait pas la fermer un peu merde ?!

-J'ai voulu lui demander le lendemain, mais il m'a semblé qu'elle m'évitait, et arrivées au soir, je n'avais toujours pas trouvé le temps de lui poser la question. J'avais donc décidé de repousser ça au lendemain mais... je l'ai de nouveau entendu sortir de son lit, et cette fois, j'ai distinctement entendu le bruit de la porte qu'on ouvre et referme ! Et j'ai veillé longtemps : elle n'ai pas revenue !


Un silence accusateur suivit – heureusement Katie Jones n’était pas du genre à condamner quelqu’un avant d’avoir entendu la version de chacun !

- Professeur, commençai-je en mesurant bien le timbre de ma voix pour le faire paraître plus grave que d’habitude, donc plus grave et plus sérieux. J’étais loin d’être conne en dépit de ma camarade, et m’adresser à Jones avec amabilité était un atout, je le savais – ce n’était pas moi qui avait fait preuve d’impatience tout à l’heure, je ne m’avance pas trop en pensant que le règlement n’interdit pas aux élèves de rester dans la salle commune, même aux heures tardives ?

Ma question arriva comme un cheveu sur la soupe mais tomba comme une évidence : Katie Jones et son expression avenante le confirma, à côté de moi, je vis Ana desserrer les coudes et détendre les bras sur ses genoux, et encore plus loin, j’entendis Gladys pendre une inspiration, mais je repris plus vite, pour ne pas lui laisser le temps de balancer d’autres arguments :

- Parce que c’était là-bas que nous étions : on a un devoir de Métamorphose à rendre cet après midi et on travaille dessus par groupe de plusieurs Serpentard de troisième année, comme c’est une notion assez complexe et Ana a bien voulu passer plus de temps avec moi pour m’éclairer là où ça ne va pas. La clé pour s’en sortir, c’était de mentir, tout en disant la vérité ; le devoir de Métamorphose existait vraiment et était vraiment à rendre aujourd’hui. En plus Jones connaissait très bien mes difficultés. C’est bête qu’Alistair Callaghan ne soit pas là, il aurait pu vous le confirmer, parce qu’il en a profité pour le peaufiner avec nous. Mais évidemment, j’employais un ton d’excuse, comme on s’y est pris un peu en retard, on a dû y rester tard le soir. Donc le plus pratique c’était de se reposer un peu avant, pour pouvoir travailler en silence dans la salle commune ensuite quand tout le monde était couché. C’est pour ça qu’on est relevé. T’es d’accord avec moi Ana ? M’adressais-je directement à elle pour qu’elle confirme mes salades.

Non seulement je m’incluais comme témoin, mais inclure Alistair m’était venu comme ça, au fil de mon explication : Jones pouvait aller le chercher maintenant si elle voulait, je lui faisais confiance pour être assez futé – il me l’avait prouvé dès la première rencontre - et ne pas faire de gaffe même s’il ne savait pas de quoi il retournait. Et puis qu’est-ce que la prof pouvait y faire ? C’était ma parole contre celle de Gladys puisqu’il n’y avait pas d’éléments matériels pour prouver quoi que ce soit !

La Serpentard se remit à protester en disant que ce n’était pas vrai – moi j’avais envie de la plaquer par terre pour lui intimer le silence, mais je faisais exprès de rester indifférente à ses exclamations, ce qui l’énerva encore plus.

- Tu ne peux pas savoir, commentai-je platement, puisque que tu n’étais pas là pour faire des heures supplémentaires avec nous. C’est bien ce que tu as dit, que la première fois tu t’es rendormie et ensuite tu as veillé, mais dans les dortoirs. Je me retournais encore une fois vers Katie Jones. Ce n’est pas interdit quand même, de vouloir avoir de bonne notes, je fais tout ce que je peux, vous savez. Me faire prendre en pitié était une autre de mes combines et comme Jones voyait du bon en chacun, une telle excuse ne passerait pas inaperçue. On a pas tout à fait fini, on comptait justement retrouver Alistair à la bibliothèque pour fignoler, il doit déjà nous attendre, on va être en retard. Elle n’allait pas nous faire rater notre devoir quand même !

Elle dû de nouveau couper court à notre altercation, parce que j’avais claqué ma langue sur mon palet, prête à répliquer cette fois, parce que Gladys était en train de me traiter de menteuse : j’étais en train de passer pour la victime et elle la cinglée, elle était bête, elle s’en rendait même pas compte ?? Moi je gardais mon rôle. La pauvre petite polonaise en mal d’intégration que j’étais.

Espèce de bouse.

La professeur choisie de faire remarquer à Ana qu’elle était la principale concernée et en attendant qu’elle ne parlait pas beaucoup. Je me renfonçais dans ma chaise satisfaite, en espérant qu’elle assure le coup. Et le tour était joué !
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Ana Falkowsky


Ana Falkowsky
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MessageSujet: Re: I always tell the truth. Even when I lie [Ana]   I always tell the truth. Even when I lie [Ana] Icon_minitimeLun 22 Avr - 23:37

Pourquoi Daphne était-elle aussi sereine ? Je la regardais de biais, car je ne pouvais décemment pas tourner la tête à 90° pour voir si oui ou non elle trouvait aussi que ça sentait le roussi, mais je voyais d'ici son regard tranquille et son visage inexpressif. Si, comme tout semblait me l'indiquait, elle était venue m'aider... pourquoi est-ce que rien sur son expression n'indiquait qu'elle pensait que c'était foutu -et ça l'était- ?! D'accord, moi aussi je me contenais, mais je ne pouvais pas maitriser mon cœur qui s'accélérait à chaque mot que rajoutait Gladys et la boule qui se formait dans ma gorge. Daphne, elle, aurait tout aussi bien pu être en train d'assister à un cours tout juste digne de son intérêt. M'étais-je trompée ? Etait-elle là en réalité pour aider la fille et témoigner contre moi ? Ça n'avait aucun sens. Son inexpressivité non plus. Et pour couronner le tout, voilà que la panique était en train de m'envahir. J'eus presque envie de tout avouer d'un coup, après tout on dit bien "faute avouée faute à demi-pardonnée" n'est-ce pas ? Lorsque la traitresse eut fini, j'avais pris ma décision -mais Daphne me prit de cours.

- Professeur, je ne m’avance pas trop en pensant que le règlement n’interdit pas aux élèves de rester dans la salle commune, même aux heures tardives ?

Mon coeur manqua un battement. Qu'est-ce qu'elle nous faisait là ? Qu'avait à voir la salle commune là dedans ? Personne n'avait parlé de salle commune, alors pourquoi elle disait ça ? Et pourquoi Katie Jones, elle, semblait être totalement sur la même longueur d'onde ? J'étais à côté de la plaque, c'était certain, mais apparemment, Daphne avait un plan qui avait déjà l'air de fonctionner alors... peut-être que tout n'était pas foutu ? Sans vraiment comprendre pourquoi, parce que je n'arrivais pas à réfléchir, je me détendis néanmoins. Après tout, ça ne pouvait pas être pire. Gladys voulu contre-attaquer mais ma camarade fut la plus rapide, une fois de plus.

- Parce que c’était là-bas que nous étions : on a un devoir de Métamorphose à rendre cet après midi et on travaille dessus par groupe de plusieurs Serpentard de troisième année, comme c’est une notion assez complexe et Ana a bien voulu passer plus de temps avec moi pour m’éclairer là où ça ne va pas. C’est bête qu’Alistair Callaghan ne soit pas là, il aurait pu vous le confirmer, parce qu’il en a profité pour le peaufiner avec nous. Mais évidemment, j’employais un ton d’excuse, comme on s’y est pris un peu en retard, on a dû y rester tard le soir. Donc le plus pratique c’était de se reposer un peu avant, pour pouvoir travailler en silence dans la salle commune ensuite quand tout le monde était couché. C’est pour ça qu’on est relevé. T’es d’accord avec moi Ana ?

J'étais de plus en plus éberluée au fur et à mesure qu'elle débitait son histoire de la manière la plus tranquille, naturelle et convaincante qui soit. Dieu merci j'avais encore le minimum de maitrise de moi, car sinon je me serais sans doute tournée vers elle, la bouche entrouverte, sous le coup du choc. Je crois que j'avais rarement vu quelqu'un mentir aussi bien, et avec autant d’aplomb. J'étais prête à parier qu'elle en avait l'habitude, une énorme habitude car non seulement cette histoire, elle devait l'inventer au fur et à mesure qu'elle la disait, mais en plus elle avait pris soin d'inclure à la fois un devoir de potion qui existait vraiment et que Jones pourrait vérifier, et un camarade à elle qui marcherait sûrement avec nous si le professeur le réclamait. J'étais littéralement sur le cul. Pour un peu, j'aurais presque pris Daphne dans mes bras. Presque.

J’acquiesçais en direction de la directrice de Serdaigle, avec le visage qui veut dire "Je n'aurais pas pu dire mieux". En plus j'avais de plus en plus cette impression que Katie Jones passait de nôtre côté qui me réchauffait lentement le coeur, et que je ne devais visiblement pas être la seule à avoir puisque Gladys se mit inévitablement à pester, à crier au mensonge, comme on aurait pu s'y attendre. Daphne resta parfaitement stoïque face à ce spectacle désolant, et vu que jusque là c'était elle qui avait assuré, je décidais de l'imiter ; c'était sans doute ce qu'il y avait de plus sage. On la laissa donc râler un peu, l'air parfaitement indifférentes comme deux jeunes filles innocentes que nous n'étions pas, puis finalement ma camarade repris la parole -je crois que j'étais bien partie pour ne pas dire un mot de toute la séance. Ce qui était plutôt une bonne idée, je crois.


- Tu ne peux pas savoir, puisque que tu n’étais pas là pour faire des heures supplémentaires avec nous, répondit-elle tout simplement, sans s'énerver le moins du monde. C’est bien ce que tu as dit, que la première fois tu t’es rendormie et ensuite tu as veillé, mais dans les dortoirs. Ce n’est pas interdit quand même, de vouloir avoir de bonne notes, je fais tout ce que je peux, vous savez. On a pas tout à fait fini, on comptait justement retrouver Alistair à la bibliothèque pour fignoler, il doit déjà nous attendre, on va être en retard, ajouta-t-elle, ce qui acheva le peu de retenue qu'il restait à Gladys.

Celle-ci lui hurla qu'elle mentait, et je sentais qu'à chaque seconde où elle perdait un peu plus son calme, Jones penchait en nôtre faveur, alors j'espérais qu'elle n'allait pas s'arrêter de sitôt, du moins pas avant que l'on soit libérées pour "faire notre devoir de potion". Mais finalement le professeur d'Etude des Moldus demanda à l'accusatrice de se taire et me fit remarquer pour, pour une accusée, on ne m'entendait pas beaucoup. Je sentis immédiatement le stress remonter, car j'avais peur, si jamais je parlais, de commettre une gaffe en contredisant quelque chose que Daphne aurait dit. Il fallait que je garde mon calme, que je parle avec cette inexpressivité polie qu'utilisait Daphne depuis tout à l'heure -quitte même à prendre la place de la victime dans l'histoire, quand l'autre s'acharnait sur elle. J'aurais voulu en cet instant avoir le quart du talent de menteuse de ma camarade.


-C'est comme Daphne l'a dit, dis-je timidement. J'avais eu une bonne note au dernier devoir de potion, et comme on est dans le même dortoir, c'est à moi qu'elle est venue demander de l'aide.

J'avais utilisé la technique qu'elle avait sortie un peu plus tôt, de mêler du vrai au faux, car j'avais effectivement eu un Optimal au dernier devoir de potion -ce qui avait du arracher la main de Nakamura, en l'écrivant. Puis, sur le coup d'une inspiration soudaine, je me tournais à ma gauche, vers celle qui m'accusais mais qui avait perdu toute sa contenance, et pris un air profondément désolée.

-Gladys, je suis désolée que tu ai veillée toute la nuit pour ça. On aurait du te dire, à propos du devoir, ça t'aurait évité de t'inquiéter pour rien.

Je vis Katie Jones hocher imperceptiblement la tête, un léger sourire satisfait sur les lèvres -l'affaire était réglée. Elle nous congédia donc toutes les trois, et nous souhaita même de bien travailler, à Daphne et moi. Gladys, aussitôt la porte refermée, nous lança un regard noir avant de partir en courant dans la direction opposée. Personnellement, dès que nous fûmes sorties du bureau dont je garderais longtemps un souvenir, je crois, j'eus une grande et profonde expiration, et perdit mon masque serein que je m'étais collée pour imiter Daphne. Je me tournais vers cette dernière, à peine la porte refermée.

-Je ne sais pas comment te remercier, sans toi je... j'aurais probablement tout avoué. Alors merci. Merci infiniment, rajoutais-je, parlant toujours à mi-voix sans raison, car je ne trouvais pas les mots pour exprimer combien j'étais reconnaissante. Je ne parvenais pas à réaliser. Je m'en étais sortie. Je pourrais toujours voir Theo.

J'avais l'impression que l'air que j'inspirais était bien meilleur que celui que j'avais jamais connu, bien que je sache que ce n'était là sans doute que le résultat de ma joie, mais qu'importe. Au fur et à mesure que nous descendions les marches, je sentis le sang se remettre à circuler dans tout mon corps, et mon visage reprendre des couleurs. J'avais rarement fait face à un tel stress, je crois.


-D'ailleurs, où as-tu appris à mentir aussi bien ? Tu m'as vraiment épatée.

Et si elle pouvait m'apprendre, aussi...
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MessageSujet: Re: I always tell the truth. Even when I lie [Ana]   I always tell the truth. Even when I lie [Ana] Icon_minitimeLun 29 Avr - 23:36

Je n’avais normalement aucune raison particulière d’aller porter secours à Ana. Depuis bien trop longtemps, j’adoptais la technique de chacun sa peau, et se la jouer perso était bien plus pratique pour sauver la sienne, même si j’étais capable de sacrifices : pour Delilah par exemple, mais ça, ça ne comptait pas, parce qu’il était bien évident qu’en cas de danger, c’était ma sœur que je faisais passer en premier, sans doute parce que j’avais l’instinct protecteur dont visiblement, l’autre n’avait pas hérité de cette particularité. Et pourtant… pour la première fois (je réfléchissais une ou deux secondes pour être sûre, mais oui, c’était bien ça) j’avais eu cette envie d’agir dans un intérêt qui était tout sauf le mien au départ, pas dans un excès de solidarité, même pas parce que j’attendais d’Ana quelque chose en contrepartie, et en vérité, je n’y avais même pas pensé, alors qu’aucune de mes actions n’étaient à prendre à la légère puisque je les calculais soigneusement. Alors pourquoi ? Même moi, je n’arrivais pas à trouver la réponse tout de suite, même s’il n’y avait pas besoin d’aller chercher très loin, parce que depuis le cours de Fleming nous avions passé quelques temps ensemble, quelques temps, où je n’avais rien eu lui reprocher, où elle n’avait rien fait non plus pour qu’elle passe du statut d’amie potentielle, à ennemie directe. J’aimais bien plus Ana que Gladys, et même si sur le coup, c’était le désir de pourrir un peu la vie de la seconde qui m’avait séduite, il y avait autre chose.

Ana s’expliqua rapidement et nous fûmes remerciées par Katie Jones qui avait l’air d’avoir entendu ce qu’elle voulait ; à partir de là, elle n’avait aucune raison de nous garder plus longtemps, et je n’étais pas peu fière de ce que je venais d’accomplir. J’étais discrète, mes ces derniers temps, je commençais lentement à apprécier lorsque c’était mon prénom qui était prononcé dans la bouche de quelqu’un d’autre, et quelle effet ça faisait d’être remarquée pour autre chose que de se prendre des coups. C’était aussi nettement plus agréable de se sentir aimé, redoutée parfois, mais au moins on ne me considérait pas comme une moins que rien, et je n’avais vraiment aucune difficulté à m’habituer à ce rang.

-Je ne sais pas comment te remercier, sans toi je... j'aurais probablement tout avoué. Alors merci. Merci infiniment, dit Ana pendant que nous étions en train de mettre le plus de distance possible entre nous et la bureau de Jones.

Je haussai les épaules comme pour dire que ça ne me dérangeait pas, mais ne cachait pas mon plaisir quand même en lui souriant, abandonnant moi aussi pour le même coup l’expression fade que j’avais eu jusqu’à présent.

- Cette fois, je ne pense pas que Gladys recommence… Sinon, c’est qu’elle cherche vraiment les ennuis ! Et puis il n’y avait personne pour supporter cette fille à histoires, donc, je ne devais pas être la seule à le penser.

L’affaire était conclue, et comme nous l’avait dit Katie Jones, nous n’avions plus qu’à retourner à notre devoir, même si j’imaginais que comme moi, ce n’était pas ce qu’Ana avait prévu de faire dans son programme.

-D'ailleurs, où as-tu appris à mentir aussi bien ? Tu m'as vraiment épatée.

Je ne réagis pas de la même manière à ce nouveau compliment, car tout ce qui se rapportait de près ou de loin à l’autre, même si les gens l’ignoraient, donc ce n’était pas vraiment de leur faute, me donnait le désir de refermer la toute petite porte que j’avais entrouverte et de bien me barricader derrière, comme si parler d’elle, même indirectement, allait la faire apparaître et intervenir de nouveau… Je savais qu’elle n’allait pas débarquer au moindre coin de couloir, mais… je n’allais pas dire ce qu’il en était à Ana de toute manière, et je commençais à contrôler les pulsions que j’avais vis-à-vis de mon passé ; Hansen aurait pu être heureux, parce que même si ce n’était pas moi qui allait aller le lui dire, il n’y était pas totalement pour rien.

- C’est parce que je l’ai fait souvent, donc maintenant, je fais même plus attention. Et puis il suffit de croire à ce que tu dis et ça passe tout seul, c’est pas très compliqué. A force de le faire, c’est comme je te dis, après t’y pense même pas.

Nous étions à présent en train de descendre les marches du hall pour rejoindre les cachots et regagner notre salle commune, et j’essayais du plus fort possible de ne pas penser à ELLE et de la laisser étrangère à tout ce que j’étais en train d’expliquer à Ana.

- Et puis, t’as jamais remarqué que c’est plus pratique de mentir que de dire la vérité ? Pour moi oui en tout cas. Plus pratique et aussi une question de choix. Quand c’est le mensonge qui devient un allié plus fort que la vérité, on sait très vite de quel côté on a envie de se ranger…

En arrivant dans notre dortoir, qui était vide et c’était très bien, comme ça on allait pouvoir être tranquilles, j’allais directement m’installer sur mon lit et proposais à Ana de venir dessus également. J’avais attendu qu’on soit rentrée pour lui poser la question et la curiosité était lentement en train de me brûler la langue.

Je m’installais dans une position confortable, en tailleur, avant de lui demander :

- Mais alors, à moi tu peux le dire maintenant, non ? Puisque ce n’est pas pour m’aider à faire mes devoirs que tu te relèves dans la nuit, qu’est-ce que tu vas faire en attendant ?


Car c’était vrai que jusqu’à maintenant, Ana entretenait bien le mystère, et que même si je ne réclamais pas de monnaie d’échange, elle me devait bien ça quand même non ?

- Je ne répéterais rien à personne, je sais garder les secrets, c’est pas des blagues, parce que personne connaît les miens ! Promis, mais du coup, c’était peut être moi qui en avait trop dit, mais c’était trop tard.

Et puis pour qu’on dise d’un secret qu’il était un secret, il fallait bien être deux pour le garder ! Et je voulais être cette personne là ! sans doute parce qu’Ana m’inspirait la confiance que j’avais tant recherché inconsciemment sans jamais la trouver depuis mon arrivée à Poudlard…
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MessageSujet: Re: I always tell the truth. Even when I lie [Ana]   I always tell the truth. Even when I lie [Ana] Icon_minitimeSam 11 Mai - 15:54

Ce sauvetage inattendu m'avait redonné de l'optimisme à propos cette année. Comme si, depuis que je me tenais enfin calme, les choses allaient enfin bien pour moi. J'avais rencontré un ami, un véritable, et grâce au fait que je n'ai pas été trop infecte avec Daphne, celle-ci m'avait sauvée la mise. Comme si il y avait enfin une justice. Je sentis une bouffée de gratitude me submerger en pensant que grâce à elle, même si il me faudrait dorénavant prendre mes précautions, je pourrais toujours aller à Pré-Au-Lard, entretenir ma seule amitié valable. Mais... Et si ça n'avait pas à être la seule ? Et si, contrairement à ce que je pensais, je pourrais m'entendre avec quelqu'un d'autre, même si ce quelqu'un, je le connaissais depuis maintenant un bout de temps, et qu'il savait donc comment j'étais ? J'avais changé. Je n'étais plus l'espèce de monstre sauvage et intenable que j'étais deux ans plus tôt. Et finalement, même en dehors de Theo, cela se ressentait dans mes relations : j'étais à présent capable de voir Rita sans l'envie de l'encastrer dans un mur, Caleb sans courir à l'autre bout de la pièce, et même, d'une manière générale, j'avais arrêté de fuir les gens comme je l'avais fait. Et en agissant comme ça, Daphne m'incitait en quelque sorte à... changer. A lui montrer mes bons côtés, ceux que je réservais d'habitude à mon ami le barman. Qu'elle ait sauvé ma peau juste comme ça, sans rien attendre en retour, me donnait envie, pour la première fois depuis longtemps, de faire confiance.

- Cette fois, je ne pense pas que Gladys recommence… Sinon, c’est qu’elle cherche vraiment les ennuis !

J’acquiesçais vivement, songeant qu'après cette défaite cuisante, sans doute la première depuis qu'elle était à Poudlard, Gladys n'aurait sans doute plus envie avant un bon moment d'aller faire la lèche aux profs comme ça. En tout cas, une chose était sûre, elle ne choisirait plus Katie Jones pour ses activités de rapporteuse ! Et cela m'étonnerait qu'elle prenne Woodley aussi, car si elle perdait de nouveau, notre chère directrice de maison pourrait bien lui passer définitivement l'envie de faire la lèche aux profs. De toute façon, tout ça ne me concernait plus maintenant, car j'avais retenu la leçon, et je vérifierais désormais qu'elle soit endormie avant de m'échapper.
Suite à ça, je demandais à Daphne l'origine de ses talents pour le mensonge.


- C’est parce que je l’ai fait souvent, donc maintenant, je fais même plus attention. Et puis il suffit de croire à ce que tu dis et ça passe tout seul, c’est pas très compliqué. A force de le faire, c’est comme je te dis, après t’y pense même pas, m'assura-t-elle.

Je buvais ses paroles, la fixant dans les yeux. Elle savait définitivement de quoi elle parlait. Et elle semblait faire ça à la pelle, de ce que j'en voyais. Ça avait même quelque chose d'un peu inquiétant, l'idée qu'elle puisse mentir comme ça, et persuader les gens de la façon dont elle venait de le faire avec Katie Jones, qui était pourtant loin d'être bête. Racontait-elle souvent des mensonges ? Je me demandais aussi si, dans le peu de discussion que l'on avait eu, ça lui était déjà arrivé. Si c'était le cas, je n'avais rien remarqué, ou même soupçonné. Franchement, je ne savais pas comment elle faisait. Lorsque je mentais, je me sentais toujours soit affreusement coupable, soit pas du tout crédible, soit les deux. Sauf à ma famille, mais encore une fois, eux ne comptaient pas. Avec Theo par exemple, j'avais adopté la technique du "mensonge par omission" la plupart du temps, consistant à simplement lui cacher ce qu je ne voulais pas lui dire, au lieu d'inventer autre chose à la place. J'avais lu que ça revenait exactement au même dans les faits, mais ça me faisait me sentir moins coupable, alors je m'en contentais. Mais pour le reste, le peu que je mentais... Le premier mensonge qui me venait à l'esprit était quand Chuck m'avait demandé mon nom, et que je lui avait répondu "Ruby" et... qu'il ne m'avait pas crue une seconde. Je songeais qu'à ma place, Daphne aurait sans pu lui faire avaler qu'elle s'appelait Hazel Woodley, et décidais qu'il fallait que je m'améliore dans cet art.


- Et puis, t’as jamais remarqué que c’est plus pratique de mentir que de dire la vérité ? Pour moi oui en tout cas.

Je hochais lentement la tête, pensive. Voilà qui m'assurait qu'elle devait user assez souvent de ses talents d'actrice. Pourquoi ? Telle était la question. Je pouvais la lui poser, mais rien ne m'assurait qu'elle allait me dire la vérité, si elle la cachait justement avec tant de conviction. Ce qui m'amenait encore une fois à me demander ce qu'elle pouvait bien cacher. Je dis encore une fois, car il m'était apparu, lors de notre première réelle discussion, en cours d'Etude des Runes, qui il avait visiblement un sujet duquel elle n'aimait pas parler. Je n'avais pas insisté parce que j'étais dans la même situation qu'elle, mais à présent, je sentais la curiosité l'emporter sur la compréhension.

-Je ne mens pas très souvent, à vrai dire. Mais on dirait que toi si, dis-je sur le ton de la plaisanterie, en souriant. Pourquoi c'est plus pratique ?

J'avais quand même fait attention à poser ma question sur un ton léger afin qu'elle puisse esquiver facilement si elle ne voulait vraiment pas en parler, mais en cet instant, l'euphorie de notre victoire ne m'ayant toujours pas quittée, j'avais l'impression que rien n'était grave, et qu'on était tellement dans l'ambiance là que si ça arrivait sur le tapis, je pourrais même lui parler de Kathleen et de ma famille. Mais peut-être que si, elle, elle cachait quelque chose aussi, c'était quelque chose de beaucoup plus grave, quelque chose dont elle n'avait toujours pas pu se détacher comme moi j'avais finalement réussi à faire. Je venais de le réaliser, mais j'y pensais beaucoup moins souvent maintenant - j'avais finalement réussi à avancer.

Sans que je m'en rende compte, en parlant, nous étions revenues aux cachots, et nos pas nous menèrent par habitude aux dortoirs. Je ne savais pas vraiment si nous devions à présent reprendre nos activités respectives, et que donc la discussion s'arrêtait là, mais d'un geste, Daphne me proposa de m'installer avec elle sur son lit, et, d'un sourire, j'acceptais. Bien sûr, je n'allais pas lui dire, mais j'étais contente que ma camarade me propose de poursuivre la conversation de ce simple geste.


- Mais alors, à moi tu peux le dire maintenant, non ? Puisque ce n’est pas pour m’aider à faire mes devoirs que tu te relèves dans la nuit, qu’est-ce que tu vas faire en attendant ?

Sa question, bien que légitime après tout ça, me pris au dépourvu. Bizarrement, je n'avais pas vu Daphne comme quelqu'un de curieux ! Sans doute s'attendait elle à quelque chose du tonnerre, et elle allait être déçue. Elle du prendre mon temps de réflexion quand à la formulation que j'allais employer pour une hésitation à répondre à sa question, et elle ajouta :

- Je ne répéterais rien à personne, je sais garder les secrets, c’est pas des blagues, parce que personne connaît les miens ! s'exclama-t-elle.

J'eus un petit sourire en entendant sa dernière phrase. Daphne était vraiment quelqu'un de mystérieux.

-En fait, je vais... retrouver quelqu'un à Pré-Au-Lard. Un ami. Il est barman aux Trois Balais.

Après lui avoir appris ça, je lui fit un petit sourire qui signifiait qu'il n'y avait aucune problème -après tout, je l'avais même dit à Rita...-, et tentais de faire passer ça pour quelque chose de tout à fait normal. Je veux dire, j'avais envie de ma camarade croit que j'avais comme tout le monde un minimum de vie sociale, et que je n'étais pas tout à fait perturbée. Même si pour ma part, elle restait un mystère total, car au final, je ne connaissais pas grand chose d'elle.

-Vraiment personne ne connait tes secrets ? m'étonnais-je, en référence à ce qu'elle avait dit juste avant.

J'avais choisis de ne pas lui demander franchement quels étaient ces secrets, bien que là, ça aurait été facile à placer dans la conversation, mais si c'était quelque chose qu'elle n'avait dit à personne jusque là, elle n'allait sans doute pas se livrer à quelqu'un qu'elle connaissait à peine comme moi. Et puis, je n'avais pas envie de paraître lourde, si jamais, comme je l'espérais, on prenait la pente de l'amitié, ou au moins de la vraie camaraderie, autant faire bonne impression.
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Daphne Kasperek


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MessageSujet: Re: I always tell the truth. Even when I lie [Ana]   I always tell the truth. Even when I lie [Ana] Icon_minitimeLun 20 Mai - 19:11

Ça allait paraître étrange de dire ça… mais quelque part, être sincère (oui sincère) avec Ana n’avait pas le don de me faire faire trois bonds en arrière sur l’échiquier en retraite. Depuis le début, elle m’inspirait cette sympathie que peu de personnes m’avaient apporté jusque là. Je me raccrochais aux points communs que nous avions toutes les deux, nos origines, notre maison, notre dortoir. Des détails, si infimes que les autres n’avaient même pas dû remarquer ; mais ces gens là justement, c’était ceux auxquelles j’accordais pas beaucoup d’importance. Il y avait depuis une sorte de… respect qui s’était instauré l’une vis-à-vis de l’autre, un peu parce qu’en fait on était seules contres tous, c’était en tout cas l’effet que ça me faisait, donc la savoir à mes côtés, ça me rendait plus forte, et je me sentais capable de faire plein de choses. Un peu également lorsque j’étais en compagnie d’Alistair, même si avec lui, là aussi c’était un peu différent, parce que c’était encore un autre rapport qu’on avait tous les deux, qui entrait dans l’ordre de la provocation mêlée à l’intérêt, et les compliments qu’il avait pris l’habitude de faire, ça ne me rendait pas insensible. J’aimais les compliments. Je voulais qu’on me fasse plein de compliments.

-Je ne mens pas très souvent, à vrai dire. Mais on dirait que toi si. Pourquoi c'est plus pratique ?


Est-ce que j’allais lui en donner le confirmation ? Lui parler de la véritable raison était impossible parce que je sentais la menace bien trop présente, et l’avouer à quelqu’un n’aurais que fait l’amplifier, je le sentais. Mais après, ça ne me dérangeait plus comme avant de donner quelques pistes, parce que je m’arrangeais toujours pour qu’on ne remonte pas directement à la source. Et puis comment ça aurait pu être possible ? On ne remonte pas à la source lorsqu’elle n’a pas de cœur.

- C’est plus pratique pour obtenir ce que tu veux. T’as jamais essayé ? Je n’éprouvais aucun scrupule à parler aussi ouvertement. Lorsqu’on est à la guerre comme à la guerre et que tous les coups sont permis, les scrupules on oublie très rapidement qu’ils existent.

C’était la même chose pour la culpabilité. On a pas le temps de culpabiliser.

- Y’a que comme ça que ça marche en plus, t’as jamais remarqué ? Petit à petit, j’arrivais de mieux en mieux à avoir ce contrôle de soi qui consistait à parler de mauvais souvenirs, mais en faisant de gros efforts pour ne pas y penser. Il y avait encore des moments où j’avais du mal et où j’étais un peu sur la défensive, mais je sentais que là avec Ana j’arrivais à m’exprimer sans être à deux doigts d’aller lui dire d’aller se faire foutre. T’obtiens rien quand t’es gentil. Etre gentils, c’est que des conneries et c’est pour les faibles, c’est ça que je pense.

On était enfin revenues dans les dortoirs, et pour poursuivre notre conversation là où j’avais envie qu’elle aille, c’était quand même bien plus intime de se retrouver à l’abri de tous, et je n’avais jamais eu ce type de discussion avec qui que ce soit avant, cette curiosité qu’avaient les autres personnes à vous poser des questions un peu personnelles auxquelles je répondais par un doigt d’honneur parce que ça les regardais pas. Je n’avais jamais eu l’occasion de jouer avec les confidences, justement parce qu’il m’était interdit de confier quoi que ce soit à qui que ce soit ; et si quelqu’un allait colporter des rumeurs sur mon père ? C’était bien trop dangereux pour lui et je ne faisais confiance à personne sur ce plan là, et malheureusement, trop à l’autre pour savoir qu’elle n’hésiterait pas à sauver sa peau en premier pour détruire la notre juste ensuite ! Ces échanges là m’étaient inconnus et pourtant plus ça allait plus ce n’était pas cette impression que me laissait Ana. Ses questions n’étaient jamais purement personnelles. Elles endormaient ma méfiance.

-En fait, je vais... retrouver quelqu'un à Pré-Au-Lard. Un ami. Il est barman aux Trois Balais.


Mes yeux la dévisagèrent avec de l’étonnement et je me tortillais un peu sur mon lit, avant de vouloir en savoir d’avantage.

- Comment t’as fait pour trouver comment sortir de l’école, t’as un passage secret ? Moi aussi, j’aimerais bien ! Je parlais et mon cerveau réfléchissait en même temps pour en arriver à la conclusion que… Mais attends, s’il est barman ton ami, il a quel âge ?

Vu toutes les règles qu’Ana bravait apparemment, elle avait toute mon admiration, c’était super ! Parce qu’aller contre le règlement, c’était être dans le coup, et moi, tous les gens qui étaient dans le coup, ils me plaisaient bien. Moi aussi, je voulais être dans le coup ! J’étais dans le coup !

- Est-ce qu’ils te laissent boire de l’alcool quand tu vas là bas le soir ? Soudain, je voyais bien Ana demander ce qu’elle voulait en comptoir en battant un peu des cils (je ne croyais pas que c’était son style, mais l’image se formait bien) et j’étais un peu envieuse de ne pas être à sa place…

En tout cas, à présent je comprenais mieux les raisons de ses départs réguliers en beau milieu de la nuit une fois par semaine, ce qui ne fit que renforcer ma conviction que j’avais eu raison que j’avais fait le bon choix en allant défendre sa cause dans le bureau de Katie Jones. Je me sentais aussi encore plus importante qu’après être sortie de son bureau en ayant nettement enjolivé la vérité, car cela faisait de moi une personne dont on avait besoin, et ça si Ana l’avait remarqué…

-Vraiment personne ne connait tes secrets ?

Je lissai du plat de la main mon dessus de lit aux couleurs de Serpentard après avoir baissé les yeux pour mieux me concentrer dessus.

- Si ma sœur, mais ça, ça compte pas, je suis elle et elle est moi, c’est pas pareil. Même si très souvent je m’étais demandé pourquoi. Pourquoi elle faisait partie de notre famille, pourquoi elle n’avait pas pu naître au sein d’un autre foyer qui aurait pu la rendre heureuse et la choyer comme elle le méritait, pourquoi est-ce qu’il avait fallu que notre sang soit le même, pourquoi est-ce que dès le départ, on ne lui avait pas donné toutes les chances qu’elle aurait dû avoir. T’en a toi des frères et des sœurs ?

Ça aussi, c’était une technique, même si je l’utilisais moins fréquemment qui consistait à enchaîner avec une nouvelle question, pour laisser à l’autre le moins d’occasions possibles d’en poser. Très souvent c’était à celui qui en poserait le plus, et c’était aussi lui qui s’en sortait le mieux, et j’avais bon espoir qu’ici aussi cela ferait la différence.
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MessageSujet: Re: I always tell the truth. Even when I lie [Ana]   I always tell the truth. Even when I lie [Ana] Icon_minitimeMar 4 Juin - 21:30

Daphne était quand même franchement mystérieuse. Je n'avais encore jamais vraiment remarqué à quel point, mais maintenant, ça m'apparaissait très clairement. Je ne savais pas grand chose d'elle. Enfin si, je connaissais quelques trucs qu'elle m'avait raconté lors de notre première vraie conversation, sur sa famille en Pologne. Mais rien de très concret, que du vague justement. Elle ne parlait jamais vraiment d'elle même ; seulement des trucs futiles la plupart du temps, des trucs légers sans importances que tout le monde entendait d'une oreille avant de le faire ressortir par l'autre. En tout cas, à moi, elle ne m'avait jamais raconté un truc vraiment... personnel. Et pourtant je n'avais pas l'impression qu'il n'y avait rien à raconter, juste qu'elle gardait tout pour elle. Du moins, en ma présence. Rien ne me disait qu'elle n'avait pas de très bon(ne)s ami(e)s à qui elle racontait tout. Mais il ne m'avait pas semblé. Et je connaissais Daphne -au moins de vue- depuis quand même assez longtemps pour penser qu'elle n'avait pas de vrai ami ici. Je l'avais bien vu traîner plusieurs fois avec un Gryffondor, Hansen, mais ça n'avait pas semblé être la grande amitié pour autant -du peu que j'avais entendu de leur conversation, ils m'avaient fait penser un peu à Rita et moi. Mais bon, encore une fois, je n'en savais rien. Peut-être ma camarade cachait-elle tout simplement très bien son jeu, et ce, sur tous les plans. Et je ne pouvais certainement pas lui reprocher de ne pas s'ouvrir à moi -je ne lui avait pas dit une seule chose de personnelle non plus.

- C’est plus pratique pour obtenir ce que tu veux. T’as jamais essayé ?

Je haussais les épaules - je parlais déjà si peu, alors mentir ! Seulement quand c'était vraiment nécessaire, mais bon, je n'étais pas encore une menteuse avérée, alors la plupart du temps j'évitais. Mais ça me sidérait que Daphne semble considérer le mensonge comme une part entière des conversations que l'on peut avoir. Quelque part, ça remettait en doute un peu tout ce qu'elle avait pu me dire jusque là, même les choses sur lesquelles elle n'avait aucun intérêt à mentir -mais qui sait...! Elle était si mystérieuse...!

- Y’a que comme ça que ça marche en plus, t’as jamais remarqué ? Je la regardais intensément sans un mot -elle savait de quoi elle parlait. T’obtiens rien quand t’es gentil. Etre gentils, c’est que des conneries et c’est pour les faibles, c’est ça que je pense.

Un léger sourire se dessina sur mes lèvres. Pas de moquerie, mais plutôt d'une sorte de nostalgie mêlée à un déjà vu. Il y a un an de ça, je pensais exactement de la même manière. La gentillesse et la sympathie étaient deux mots qui m'étaient étrangers, et j'étais tellement persuadée d'être celle qui avait la bonne manière de voir les choses que je ne m'étais même pas rendue compte que je m'enfermais moi-même dans la tour de solitude qui me pesait maintenant. M'en serais-je seulement rendu compte si Ruby ne me l'avait pas montré de manière si... explicite ? Sans doute pas. Sans doute aurais-je envoyé Theo balader le jour où l'on s'est rencontré, sans doute en cet instant serais-je seule sur mon lit et non pas sur celui de Daphne à bavarder.

-Je ne sais pas, murmurais-je. Je crois qu'il y a des choses que l'on n'obtient quand n'étant gentil. Mais bon, je n'ai jamais essayé ta technique, alors je ne peut pas savoir, ajoutais-je en riant, de peur de la mettre mal à l'aise.

C'était quand même fou ça. Plus on parlait, plus le mystère autour de Daphne s'épaississait. En fait, ça n'était pas tellement le fait qu'elle ne parle pas trop d'elle, mais plutôt ce qu'elle m'en disait ; tout semblait codé et lourd de sens, sens que malheureusement, j'avais du mal à comprendre. A côté d'elle, j'avais l'impression d'être un espèce de livre écrit en très gros caractère et très facile à lire une fois qu'on l'avait ; elle, en revanche c'était plus... un ouvrage très difficile à se procurer, et encore plus à décrypter. Comme s'il fallait avoir une annexe pour y arriver, mais malheureusement, cette annexe, je ne la possédais pas.

Lorsque je lui appris pour Theo, je guettais la réaction de ma camarade. Ça sembla pas mal la surprendre, comme j'aurais pu m'y attendre ; j'imagine que je n'étais pas exactement le genre de fille que l'on imaginait sortir la nuit pour retrouver un garçon... Un ami. Bref. C'était du pareil au même.


- Comment t’as fait pour trouver comment sortir de l’école, t’as un passage secret ? me demanda avidement Daphne. Moi aussi, j’aimerais bien !

Je souris, un peu gênée mais plutôt contente qu'elle le prenne bien, et qu'en plus mes petites escapades nocturnes qui, à la base, n'avaient rien d'excitant, suscitaient une sorte d'envie. Il n'y avait pas de problème à ce que je lui dise comment j'y allais et lui dévoile tout mes petits secrets à ce propos, mais à l'instar d'avec Rita, je faisais preuve d'une sorte de possessivité envers Theo, et l'idée que Daphne aille elle aussi le voir ne me faisait pas très plaisir. Mais bon, ça n'était encore qu'une idée en l'air, et puis il y avait sans doute plein d'autres personnes à voir à Pré-Au-Lard !

- Tu vois la statue borgne, au troisième étage ? J'y vais quand tout le monde est couché. Il y a un passage en dessous, on marche une dizaine de minutes dans une sorte de sous-terrain et on arrive dans Honeydukes. Un simple Alohomora suffit pour sortir de magasin et se retrouver dans Pré-Au-Lard. C'est facile ! affirmais-je, plutôt fière de moi.

En réalité, je n'avais pas vraiment de quoi être fière, puisque je n'avais absolument pas trouvé ce passage toute seule ; après ma rencontre avec Theo, et après être passée deux ou trois fois dans les week-end officiels et avoir trouvé très désagréable d'être entouré de tous les autres élèves de Poudlard, j'avais sollicité les talents d'aventuriers de mes frères par une lettre. Il m'avait semblé qu'ils avait déjà évoqué des passages secrets pour se rendre à Pré-Au-Lard du temps où ils étaient encore à Poudlard, et que tout ça leur venait d'une carte légendaire magique je sais plus quoi. Bref, ça m'était revenu à l'esprit, et je m'étais abaissée à leur demander de l'aide ; au moins, ils ne m'avaient pas déçue et m'avait même avertie que la dernière ronde de nuit se terminait à 23h. Donc même si j'avais du réfréner violemment leurs ardeurs, vu tous les scénarios qu'ils se faisaient après ma demande, ça en valait le coup ! Je faisais quelque chose que personne d'autre ne faisait, et vu la tête de Daphne, quelque chose qu'elle n'avait même pas imaginé.


-...Mais attends, s’il est barman ton ami, il a quel âge ?

...j'avais oublié ce détail.

-Ahem, 18 ans... il vient tout juste de sortir de Poudlard ! rajoutais-je précipitamment parce que je trouvais que ça sonnait mieux comme ça.

- Est-ce qu’ils te laissent boire de l’alcool quand tu vas là bas le soir ? poursuivit ma camarade.

-Euh.. Je prends une bieraubeurre, mais je n'ai jamais demandé plus fort. Le Pur Feu n'est pas mon truc.

J'étais un peu désarçonnée par l'intérêt que suscitait mes visites nocturnes chez Daphne ; mais ça me faisait plaisir de me dire qu'au moins une partie de ma vie n'était pas ennuyeuse, même pour quelqu'un qui semblait vivre aussi dangereusement qu'elle. Moi qui quelques instants plutôt avait l'impression d'être un être fade et dénué d'intérêt comparé à elle, ça me donnait l'illusion de remonter un petit peu ! Finalement, je posais à Daphne la question qui me taraudait depuis tout à l'heure ; celle sur le fait que personne ne connaisse vraiment ses secrets. Elle ne sembla pas gênée, mais pas spécialement à l'aise non plus.


- Si ma sœur, mais ça, ça compte pas, je suis elle et elle est moi, c’est pas pareil.

Eh bien, une relation aussi... fusionnelle, au vu de ce que je connaissais, ça me semblait presque plus chimérique qu'autre chose. Mais je doutais que Daphne exagère, d'ailleurs elle ne semblait pas s'en vanter, juste dire les faits tels qu'ils étaient. Donc elle avait une soeur. A qui elle disait tout, et à qui elle ressemblait comme deux gouttes d'eau mentalement parlant, à l'en croire. Du coup, j'imaginais une autre Daphne, plus grande ou plus petite -elle n'avait pas précisé-, avec les mêmes traits. C'était très bizarre. Je m'apprêtais à la questionner davantage mais elle fut la plus rapide.

- T’en a toi des frères et des sœurs ?

Je haussais une nouvelle fois les épaules -je n'aimais pas vraiment ce terrain là. Mais Daphne avait été sincère, à mon tour maintenant.


-Deux frères, dis-je d'une voix neutre. Mais ce sont deux boulets, lourds et inutiles. Des anciens Gryffondors, ajoutais-je, parce que je savais que cet argument avait plus de chance de convaincre la vraie Serpentarde qu'elle était. Elle a quel âge ta soeur ? demandais-je, désireuse de changer de sujet.


Dernière édition par Ana Falkowsky le Dim 28 Juil - 23:56, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: I always tell the truth. Even when I lie [Ana]   I always tell the truth. Even when I lie [Ana] Icon_minitimeMar 25 Juin - 21:00

J’aimais pas trop la réglementation de Poudlard. Fallait dire en même temps que c’était pas le même genre qu’en Pologne, y’avait école, et puis ensuite, une fois qu’on rentrait à la maison, ben on faisait ce qu’on voulait. C’était ça que j’avais d’ailleurs jamais trop compris dans la façon de penser de l’autre : quand on était dehors, elle se souciait jamais de savoir où est-ce qu’on était, on aurait pu se barrer que ce serait revenu du pareil au même, se blesser ça l’aurait arrangé, enfin, toute autre connerie du genre. De toute façon, elle le savait. Qu’on allait pas la laisser toute seule avec papa. Mais voilà, dès qu’on se trouvait être en extérieur, sa pression n’existait plus et on était libres de nos mouvements ; y’avait toujours un moment de toute manière où il fallait qu’on rentre à la maison parce qu’il fallait bien qu’on bouffe et qu’on dorme quelque part, surtout l’hiver, et même à la mi saison, quand on se caillait grave et que ça aurait franchement été de suicide que passer la  nuit à l’air frais. Mais à Poudlard, ça marchait pas trop de la même façon, puisqu’ils veillaient sur nous vingt quatre heures sur vingt quatre. C’était clair qu’en un sens, je préférais, j’avais jamais été en meilleure santé qu’ici, et Delilah, ça allait lui faire du bien à elle aussi, même si papa s’était toujours assuré qu’on mange à notre faim, ben disons que là, on avait jamais la sensation de pas avoir assez mangé à la fun d’un repas dans la grande salle. Le savon sentait bon, et le shampoing rendait les cheveux tout doux, les lits étaient moelleux et confortables. Mais après pour tout ce qui était règles c’était un peu chiant de la mort ; je les défiais pas plus que ça quand je m’en foutais, mais par moments quand je voulais faire quelque chose et que ça devenait une barrière, là déjà, j’y pensais un peu plus, et les escapades comme en parlait Ana… ça me bottait bien.
- Tu vois la statue borgne, au troisième étage ? J'y vais quand tout le monde est couché. Il y a un passage en dessous, on marche une dizaine de minutes dans une sorte de sous-terrain et on arrive dans Honeydukes. Un simple Alohomora suffit pour sortir de magasin et se retrouver dans Pré-Au-Lard. C'est facile !
Quand même… j’étais admiratrice, et face à elle, je ne m’en cachais pas ; je n’avais pas ce sentiment d’avoir un jeu à jouer lorsque j’étais avec elle parce que même si on fonctionnait pas de la même façon, il y avait quelque chose dans sa façon d’agir qui n’avait rien à voir avec le jugement de certains élèves. Pas tous, mais en tout cas, je ne savais pas si c’était la maison qui voulait ça, mais ça revenait souvent.

- C’est trop bien ça, tu penses que d’autres élèves le savent ?
Chuchotai-je presque sans m’en rendre compte, comme si on allait nous entendre, et par réflexe. Parce que c’est pas le genre de secret qu’on va partager avec n’importe qui !

Et puis en plus, il n’y avait pas que ça… J’eus un pincement au cœur, parce que je me dis que la vie de Ana avait l’air beaucoup plus intéressante que la mienne – disons que ce n’était pas la vie de l’adolescente type comme ça aurait normalement dû être le cas et je rêvais d’aventures que j’aurais pu avoir moi aussi… J’en avais eu par le passé, c’est vrai, mais ce n’était certainement pas ça que j’allais aller lui raconter, déjà, et encore moins m’en vanter non plus…
-Ahem, 18 ans... il vient tout juste de sortir de Poudlard !
Je marquais un temps de réflexion, Ana, elle était en quatrième année c’est ça ? Je me surpris à douter tout à coup et immédiatement, je la vis plus vieille qu’elle ne l’était en réalité, sûrement à cause de l’âge de ce garçon, ce qui n’enleva toutefois rien à mon excitation.

- La chance… Il peut faire ce qu’il veut maintenant…
Bien sûr que ça laissait pensif. Parce que moi, j’avais qu’une hâte, payer ma croûte et comme ça avoir tout ce que je voulais !

Avoir des amis plus grands, ça c’était génial, parce qu’ils avaient des autorisations qu’on avait pas forcément, et ils nous faisaient aussi faire des choses de grands ! Enfin, c’était comme ça que ça se passait avec ceux avec qui je traînais à Londres, et à chaque fois qu’ils agissaient comme ça, ça me ne me laissait qu’avec un peu plus le sentiment qu’ils me trouvaient  dans le coup et qu’ils m’acceptaient, alors oui, le tout ensuite, c’était de ne pas les décevoir… Finalement, la façon dont j’étais avec Ana, n’était pas si étrangère non plus, parce que je ne voulais pas qu’elle croit que j’étais comme les autres filles de notre dortoir et en fait je voulais qu’elle me voit… Au dessus d’elle. Qu’elle me trouve intéressante et aussi qu’elle ait envie de passer du temps avec moi. Pourtant, ce n’était pas trop mes sujets de conversation normalement, si bien qu’ils ne me venaient pas à l’esprit, mais là, c’était exactement comme s’ils s’imposaient naturellement, parce que c’était naturel de parler de ces choses là chez les filles. Comme s’il y avait une hormone spéciale qui se réveillait à partir d’un certain âge, même si au début, on était pas très à l’aise, plus ça allait… je le voyais bien parce que c’était ce que faisait toutes les autres filles. Alors, je me lançais :

- Et c’est genre… Ami, je ne savais pas trop comment lui poser la question sans avoir l’air d’être trop directe, ou « ami » avec des guillemets ?

Elle n’avait pas trop l’air d’en parler comme un ami-guillemet, mais sait-on jamais, si ça m’était venu à l’esprit, sûrement que peut être que c’était pas pour rien. J’avais des fourmis dans les jambes de les avoir plié trop longtemps, alors je les étendis devant moi sur le lit, pendant qu’on enchaînait sur autre chose.
-Deux frères. Mais ce sont deux boulets, lourds et inutiles. Des anciens Gryffondors.
Je souris. Ah Gryffondor, c’était pas étonnant si elle disait ça d’eux alors ! Mais comme moi, j’aurais pas aimé qu’on critique Delilah devant moi – et puis le premier qui voulait essayer risquait de s’en souvenir un certain temps  - j’eus la politesse de rien dire de trop vexant, mais Gryffondor… Toujours est-il que ça restait du Gryffondor.

- Moi je peux pas te dire comme j’ai pas de frère… Voilà, comme ça au moins, je me mouillais pas trop, c’était tout à fait ce qu’il fallait. Mais quand même… Je sais pas mais ça devait faire bizarre non ? C’était comme si… Comme si Delilah, elle était allée à Serdaigle !!!! Ca t’as fait quoi de pas être dans la même maison qu’eux alors ? Moi ça m’a soulé que Delilah, elle soit pas avec moi ! Comme je réfléchissais en même temps que de parler, la remarque vint tout à coup, ne me dis pas que tu aurais préféré aller à Gryffondor quand même !

Ah non ! J’appréciais déjà trop Ana pour me mettre à ne plus l’aimer, alors, elle n’avait pas le droit de me faire ça !!!
- Elle a quel âge ta soeur ?
Par contre, parler de ma sœur, j’aimais bien. Elle était un peu comme ma fierté, je savais pas pourquoi, parce que comme on fonctionnait toujours par deux, parfois, c’était un peu comme si elle était les meilleures parties de moi. Mais j’avais des bonnes parties, fallait pas croire ! Mais dans l’autre sens, je tenais pas trop à être ses mauvaises parties à elle, donc ça s’appliquait pas pour elle on allait dire, c’était mieux…

- Elle a onze ans, lui expliquai-je, mais bon voilà on peut pas être ensemble comme j’avais cru qu’on le serait quand elle est arrivée à Poudlard, donc c’est nul. J’hésitais un petit peu, mais… à Ana, je pouvais le lui dire peut être ? Elle allait pas le répéter, non ? En plus, ça m’énerve un peu parce que je crois qu’elle préfère être à Serdaigle au lieu d’être à Serpentard, et je comprends pas pourquoi, c’est stupide si on peut même pas être toutes les deux !

J’allais quand même pas me disputer avec Delilah pour ça, mais j’avais trop l’impression de trouver ça plus dommage qu’elle ne trouvait ça dommage, et c’était mon orgueil qui n’aimait pas trop ça et qui était un peu blessée. Je voulais lui manquer autant qu’elle me manquait... !

- Tu y retournes quand du coup à Pré-au-Lard ? La questionnai-je avec curiosité. Je ne le relevai pas mais… Parce que j’avais bien envie d’y aller avec elle cette fois !!!
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Ana Falkowsky


Ana Falkowsky
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MessageSujet: Re: I always tell the truth. Even when I lie [Ana]   I always tell the truth. Even when I lie [Ana] Icon_minitimeLun 29 Juil - 0:59

J'avais un peu l'impression de marcher sur des oeufs, autant là-maintenant, dans cette conversation, qu'en général, avec Daphne. Non plus qu'elle me mettait mal à l'aise, c'était simplement l'idée de construire une amitié qui m'effrayait presque. Avec Theo, ça c'était fait tout seul -ou plutôt, il avait fait tout le boulot- mais là, j'avais l'impression qu'il fallait que je fasse gaffe. Si j'étais trop peu loquace, elle s'ennuierait sûrement et se dirait que je ne suis pas intéressante -ce dont je ne pourrais pas la blâmer-, mais, en même temps, j'avais l'impression que si je me laissais trop aller j'allais mettre le pied sur une bombe et qu'elle allait se refermer sur elle-même. C'était une drôle d'impression, en plus Daphne ne m'avait encore jusque là jamais vraiment fait la tête du "Tu ferais mieux de changer de sujet si tu veux pas que je dégage", mais je ne pouvais pas me départir de ce sentiment. Ce qui m'amenait, inlassablement, à me demander tout ce qu'elle enfouissait en elle, ne laissait apparemment pas grand monde y accéder. Son discours sur la gentillesse n'était pas tombée dans l'oreille d'une sourde, d'autant que je doutais qu'il m'était vraiment destiné ; aux yeux de tous, je n'étais pas exactement un modèle de gentillesse. Ni un modèle du tout, d'ailleurs.

- C’est trop bien ça, tu penses que d’autres élèves le savent ? me murmura Daphne après que je lui ai confié ma technique pour m'échapper de Poudlard.

C'était cet éclat dans ses yeux, son visage concentré et profondément intéressé, et le ton de sa voix réellement curieux qui me donnaient cette sensation qu'elle en avait quelque chose à faire de ce que je lui racontait, et qu'elle ne feignait pas un intérêt poli simplement parce qu'elle avait soulevé le sujet. Daphne était bonne actrice, de ce que j'avais vu, mais j'avais vraiment l'impression que ce sujet l'intéressait -et je me demandais bien pourquoi, n'était-ce vraiment que l'envie d'aller vers l'interdit?- et ça faisait un bon moment que je n'avais pas eu cette impression, à Poudlard du moins.


-Je ne sais pas, répondis-je en baissant la voix moi aussi, sans m'en rendre compte. Peut-être... mais je n'ai jamais vu personne d'autre.

Et encore heureux, parce que ça n'aurait pas été bizarre du tout comme situation, tient. A la limite, si j'avais été Rita, il y aurait eu environ 9 chances sur 10 que je connaisse la personne en question, alors passé la seconde de frayeur que ça soit un professeur, on y serait allé bras dessus bras dessous en riant et aurait sans doute passé la soirée ensemble. Mais je ne l'étais pas, alors la seconde de frayeur serait devenu une longue minute gênante où l'on se demande ce que l'on fait, et j'aimais autant éviter.


- La chance… Il peut faire ce qu’il veut maintenant…

Je hochais la tête pensivement, tout comme Daphne semblait l'être. La majorité était pour beaucoup synonyme de liberté, dont moi, j'imagine, et il ne devait pas y avoir grand monde qui ne s'était pas surpris un jour où l'autre à y penser avec envie. Et il était vrai qu'avoir un ami de cet âge là était presque... gratifiant. J'avais longtemps pensé que c'était du à mon complexe d'être acceptée par des gens plus âgés que j'étais si bien avec Theo, mais apparemment, l'idée de trainer avec quelque de dix-huit ans séduisait aussi Daphne, donc ça ne devait pas être ça. Simplement l'envie d'avoir l'air plus âgée -ça aussi, c'était un sujet largement abordé dans les livres que je lisais, tous envoyés par ma mère. C'était à se demander si il n'y avait pas un message implicite là-dedans- devait suffire.

Ma camarade semblait hésiter à dire quelque chose, et je lançais une sorte de "regard encourageant" pour l'inciter à parler -j'étais à peu près certaine qu'elle connaissait les limites à ne pas franchir à ce stade dans une conversation.


- Et c’est genre… Ami, ou... « ami » avec des guillemets ? finit-elle par demander, l'air plutôt mal à l'aise.

...Oh.

Pourquoi est-ce que tout le monde se posait cette question ?????

Et puis ce n'était pas comme si c'était le premier gars avec qui je trainais ! Je veux dire, je me supportais bien Matthews depuis un bon moment maintenant, et pourtant personne ne m'avait encore laissé entendre que la nature de mes sentiments pour lui était inconnue. Parce qu'elle ne l'était pas, j'espère.

...Oh, non, si jamais qui que ce soit suspectait qu'il y ait plus entre nous que...des désaccords sur tous les sujets...j'allais me jeter du haut de la tour d'astronomie. Bon, bon, rester calme, après tout Daphne n'avait encore parlé que de Theo... Mais il y avait aussi eu Rita, et puis les coïncidences j'y croyais pas trop, alors tout ça ça me mettait... pas en colère, je ne pouvait pas leur en vouloir pour suspecter des... choses...qui n'avaient pas lieu d'être. En tout cas pas après la Serpentard, qui ne faisait que demander. Oui, il fallait définitivement que je me calme. Ce n'était pas comme si elle l'avait lancé comme une affirmation avec une petit regard entendu et des haussements de sourcils parfaitement parlants, elle. Je me remis à respirer normalement, car il n'y avait pas lieu de s'alarmer ; il fallait juste lui répondre que non, qu'elle avait tout faux et elle comprendrait. Aussi simple que ça !


-Ami, répondis-je rapidement. Sans les guillemets.

Je rajoutais un bref sourire pour faire encore mieux passer le tout -bon, je ne m'en étais pas si mal sortie ! Mais après arriva le sujet non moins désagréable de ma très chère famille. Heureusement, Daphne serait sans doute de mon côté là dedans, j'avais même l'impression qu'elle était un peu un genre de "Serpentard extrémiste" de temps en temps, donc !


- Moi je peux pas te dire comme j’ai pas de frère… Ca t’as fait quoi de pas être dans la même maison qu’eux alors ? Moi ça m’a soulé que Delilah, elle soit pas avec moi ! s'exclama-t-elle l'air boudeur, avant d'ajouter sans vraiment s'arrêter, ne me dis pas que tu aurais préféré aller à Gryffondor quand même !

J'avais ouvert ma bouche à chaque fois qu'elle avait posé une question et l'avait refermée à chaque fois qu'elle l'avait remplacée par une autre. Qu'est ce que ça m'a fait de ne pas être dans la même maison qu'eux ? Du soulagement. Si j'aurais préféré aller à Gryffondor ? Certainement pas. Quant à sa soeur, ça me surprenait encore un peu plus d'imaginer une Kasperek qui ne soit pas à Serpentard. J'imaginais bien, oui, que ça avait du être un coup dur pour Daphne qui semblait considérer ça comme quelque chose de primordial. Pas comme moi.

-Je n'ai jamais voulu aller à Gryffondor, assurais-je, et encore moins être dans la même maison qu'eux. Alors je crois que je ne peux pas vraiment comprendre pour ta soeur... ajoutais-je, presque désolée.

En parlant d'elle, j'en profitais pour la questionner un peu plus à son propos, à commencer par son âge ; comme elle était à Poudlard apparemment, je misais plus sur une première année, pour que je n'ai encore jamais entendu parler d'elle. Mais je savais à présent que j'allais faire plus attention, parce que j'avais bien envie de voir à quoi ressemblait mini-Kasperek !


- Elle a onze ans, mais bon voilà on peut pas être ensemble comme j’avais cru qu’on le serait quand elle est arrivée à Poudlard, donc c’est nul.

Je lui fit une moue franchement désolée cette fois, parce que je ne savais pas ce qu'il convenait de dire dans ces moments là ; moi qui n'avait jamais rien ressenti d'autre que de la haine pour mes frères, je ne pouvais tout simplement pas comprendre tout ça. Mais quelque part, ça me rendait presque jalouse. Quelque part, j'aurais sans doute voulu moi aussi, avoir une grande soeur qui ferait de ma répartition une affaire d'Etat, simplement pour le fait que l'on puisse être tout le temps ensemble comme elle l'aurait voulu.

Daphne sembla hésiter un peu, avant de lâcher :


- En plus, ça m’énerve un peu parce que je crois qu’elle préfère être à Serdaigle au lieu d’être à Serpentard, et je comprends pas pourquoi, c’est stupide si on peut même pas être toutes les deux !


C'était vraiment un aspect surprenant de la Serpentard que je voyais là ; moi qui avait longtemps été persuadée que c'était le genre de personne qui n'était attachée à personne d'autre, voilà que j'apprenais maintenant qu'il y avait quelqu'un auquel elle tenait tellement qu'une histoire de maisons différentes lui faisait peur. Je crois que je pouvais définitivement m'admettre jalouse de cette relation que je venais de découvrir. Mais surtout, ça me rendait encore plus curieuse à propos de Daphne. Combien d'aspects comme celui-ci cachait-elle encore ?

-Je ne pense pas qu'elle préfère être à Serdaigle plutôt qu'à Serpentard, répondis-je doucement, en prenant des précautions, car là, plus que jamais, j'avais peur de marcher sur une bombe. A mon avis, elle doit juste avoir accepté le fait de ne rien pouvoir y changer. Mais si votre relation est si fusionnelle, vous surmonterez ça.

J'avais essayé de donner le plus de force possible à ma dernière phrase, mais elle semblait plate malgré tout, sortie de ma bouche. Mais je me devais de ne rien laisser paraître de mon pessimisme à propos des relations entre frères et soeurs devant Daphne, qui, elle, semblait y croire dur comme fer. Après tout, peut-être y avait-il certaines qui marchaient réellement.

- Tu y retournes quand du coup à Pré-au-Lard ?

Sa question me sortit de mes pensées, et je la fixais un instant, avant de comprendre ce que sous-entendais sans doute cette phrase anodine. En même temps, j'avais peur d'avoir faux et de mal interpréter ces yeux brillants et ces lèvres impatientes, mais il fallait vraiment que j'apprenne à me lancer, parfois.

-Mercredi prochain... ça te dirait de m'accompagner ? Comme ça, je te présenterai Theo et... tu verras comme ses bierraubeurres sont bonnes !




Terminé ! =)
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